Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-12-31
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1864 31 décembre 1864
Description : 1864/12/31 (Numéro 366). 1864/12/31 (Numéro 366).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNEE.
PARIS § rue de Valois (Palais-lloyal), nî 10|
&
ABONNEMENT
trois mois ;vï
six mois
UNAN.,-^2ïî' i:
rnssmum
SAMEDI 51 DECEMBRE 1864.
WliMIMi
rocK les pays étrangers, voir le tableau
publié les S et 20 de'chaque mois. ,
imp. L. BONIFACE, t. de3 Bons-EnfanSj 19.
Le mode d'aboiwement le plus simple est l'envoi IHu&liwrîle poste ou,d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administkaxeuk du journal, rue de Valois, n° 10.
JOÛjBJMX POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
bîïniidXiii
âSOKKEMKS'DS PARI»
; . .1 îea> niC' t rp.,a
t " f [, -S3fJ ; Y ...
TROIS MOIS,.T.^ : r^7
*■»<*!
j jïpi$i.» »'a >•»
' tf 4#v V ?« «!' I FR; :
UN NUMÉRO ,2 0 CENTIMES; 1
Let lettret eu envois d'argent non affranchis font refusés*
Les aïticles déposés me sont ïtas rendus.
las ahpnnemenS ^datent' des
4e ehags.0 mole
Les- Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notré-Dame^des-Victo
,(pl#ce dej la Bourse); :
PARIS, 50 DECEMBRE^
j
Si nous en jugeons par les articles de lk
Presse de Vienne et "de" la Nouvelle Presse li
bre que nous recevons aujourd'hui, l'Etf
cyclique-n'a pas produit en Autriche unis
impression moins pénible qu'en France
Ces deux feuilles s'élèvent eh termes
respectueux mais fermes contre les doc
trines qui tendraient à sùbordonner lie
pouvoir laïque à l'autorité ecclésiasti
que. « Qu'on applique ces doctrines en
» Autriche , dit la Nouvelle Presse , ét,
» l'on verra où l'on aboutirai La converi-
» tion si connue de 1835 entre l'Autriche
n et la cour de Rome a été un faible et ti
» mide essai d'application " des principes
» contenus aujourd'hui dans l'Encyclique!:
» mais cet essai est demeuré sans* succès.
La plus noble conquête du XIX e siècle, '
l'a liberté de conscience, avait" déjà die
trop fortes racines en Autriche pôu!r
qu'il fût possible de l'extirper. »
On semble péu s'accorder en Allemagne
sur le résultât de l'entrevue qui a eu lieu à
Bamberg "entre les ministres , dé Bavièré,
de Saxe et de Wurtemberg pour l'établis
sement d'une troisième grande puissance
allemande formée des Etats moyens et
petits de la Confédération. La Gazette de la
Croix j toujours extrême, prétend que le
"plan élaboré par ces hommes d'État a pour
imt «^d'enlever d'un coup -de balai à la
Prusse les avantages quer sa position lui
. doiïne dans la question des duehés » ; D'à;
près ce plan j la Bavière et-la Saxe propo
seraient à la Diète de reconnaître pure
ment et isimplement le duc d'Augusfcen-
bourg comme souverain du Sleswig-Hol-
stein. Cette proposition une fois agréée
par la majorité, on inviterait la Crusse à y
adhérer, et sur son refus on déciderait
une exécution fédéral^. Les gouvernemens
bavarois et saxqn réuniraient alors leurs
troupes en faisant un appel à FEuropeet
à la nation allemande.
Il est évident que ce projet,_ révélé
par la "Gazette de la Croix, est une pu
re imagination. Contrairement aux dé
clarations de cette feuille , la. Nouvelle
Presse libre de Vienne assure que si les
ministres des Etats secondaires se sont.
entendus à Bamberg, ils se sont entendus
pour ne rien faiffe provisoiremènti. Tout
se serait passé enpourpSfflers assez froids,
et M. VonT?fordten aurait quitté ses collè
gues complètement désillusionné.
Au reste, la Gazette de Bavière , journal
officiel, déelare qu'on aattaché à l'entre
vue de Bamberg une importance qu'elle
n'avait pas. «Nous croyons, dit-elle, que ]
les télégrammes relatifs à cette entrevue
doivent être accueillis avec défiance, car,
naturellement les conversations de MM.
de'Beust et von Pforten n?ont pas eu lieu
devant témoins, et les deux ministres ne
peuvent établir un nouveau plan de
triade.*» _ ' ' ,
Ce que nous disions hier de l'attitude
plus énergique de l'Autriche vis-à-vis de la
Prusse se trouve confirmé par la Boersen-
halle. Ce changement de dispositions se se
rait manifesté à la suite des entretiens
de M. de Mensdorff avec le baron de Wer
ther. On prétend que lbcabinetdevienne
refuserait de s'associer au projet du gou
vernement prussien de faire examiner la
question de succession par les juriscon
sultes de la couronne.
On a vu que l'empereur François-Jo
seph n'avait pas voulu accepter L'adresse
envoyée par certains membres de l'ordre
équestre du Sleswig-Holsteln aux souve
rains de l'Autriche et de la Prusse. D'après
une correspondance de Berlin on se mon
trerait au contraire dans les cercles politi
ques de cette capitale très satisfait decet-
te adresse et les journaux ministériels au
raient été invités à en parler très favora
blement. Peut-être-, cependant, le roi Guil
laume évitera-t-il de la-recevoir en - per
sonne, pour ne pas rendre trop éclatant
soir dissentiment avec l'empereur d'Autri
che!
C'est le 14 janvier que s'ouvrira la ses
sion des Chambres prussiénn'es. Le minis
tère a attendu le terme extrême ,-pour
les réunir, car, aux termes de la Cons
titution, elles doiyènt s'assembler avant
le 15 'janvier. Le décret de convocation
paraîtra, dit^onj aujourd'hui;
Noijs trouvons dans.' la correspondance-
Havas le texte du protocole additionnel
au traité du 3 août 1862 qui vient de clore '
les négociations entre la France et Ip Zoll
verein. Le défaut d'espace nous empêche
de reproduire aujourd
Void, ; au reste, comment l'apprécie line
lettre particulière de Berlin
Le protocole additionnel, aux traités de
Gommerce du 2 août 1862.. ne contient
qu'une seule- stipulation, qui se rapporte
au fameux article 31 dudit traité. Les
Etats"'dû sud de l'Allemagne avaient pro
testé contre cet article ainsi conçu.
« Les parties contractantes s'engagent
» en outre'à n'établir, l'une enversTau-'
» tre, aucun droit ou aucune prohibition
« d'importation ni aucune prohibition
» d'exportation- qui ne seraient, en même
» temps,.applicables aux autres nations.
Ils avaient fait observer que si, au.
cas d'une guerre entre la France et l'Autri
che, la Piusse défendait l'exportation de
contrebande de guerre, poudre, etc., de
Prusse en France, la France aurait le
droit d'invoquer cet article à l'cllej. de
faire appliquer la défense aux autres Etats
de la Confédération germanique. Pour
pàrerà cette méprise,le protocole'dît 7) :
« La clause de l'article 31 sur les prohibi
tions àla sortie ne déroge point aux obli
gations-que l'es actes de la Confédération
germanique imposent- aux Etats allemands
qui font partie du Zollverein..
La plupart des stipulations conte
nues dans le protocole du 14 décembre
1864 ont été nécessitées par le nouveau
tarif.général du Zollverein. Le protocole
ne contient aucune concession exception-,
nelle en faveur de l'Autriche: »
Presque tous les journaux anglais félici-
tentleugouvernement canadien d'avoir fait
ie nouveau arrêter les pillards confédérés, ,|
mais ils protestent contre la menace faite
par le général fédéral Dix d'envahir 1« ter
ritoire du Canada.
ïOncières. »
pagnol, aux îles Chinchas, a coulé.
Le congrès péruvien discute la question da
paix o.u de guerre. ; - • : r
Genève, 29 décembre, soir.
Assises fédérales . M" Desgouttes- défend-
Krauss. Il soutient que le prévenu e fait son
devoir en séquestrant le conseil d'Etat.
Le procureur général répliquant, dit que la
politique passionne les débats. Il'critique' le
système électoral établi par le grand conseil
actuel de Genève et maintient l'accusation
indiquant comme probable une amnistie, s'il
y a-condamnation. ; . ■
M 0 PJiilippon revient, dans sa réplique, sur
l'élection du 21 août et soutient que la reli
gion des Chambres fédérales: a ét£ surprise
quand elles ont validé l'élection de M. Chene-
vière. ■ ■ " ■■■■• ■ '.
•Les débats sont clos. ^
La cour rendra son verdict demain.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . '• , . > '
Berlin, 30 décembre."
Le major prussien Stedingk est nommé mem
bre de la commission qui, en vertu de l'article
fi; du traité, de paix, doit tracer la nouvelle
frontière danoise. . j> ;> ï
Lu Gazette de d'Allemagne du, Nord publie le
protocole des- nouvelles négociations concer
nant le traité de commerce franco-prussieni
du 2 août 1802. Ce : traité doit entrer en vi-,
gueur-Ici"juillet 1803. ^ :
- ' •' "Berlin, 30. décembre.
La Correspondance Zeidler dit que le gouverne
ment a communiqué aux cours étrangères ses
vues sur la mission donnée aux syndics de. la:
a la volonté royale doit se faire d'accord
avec les intérêts 'européens. ; Les négociations ■
austro-prussiennes constituent la -période des
conférences provisoires et confidentielles.
Amsterdam, 30 décembre.
La panque de Hollande a réduit ;son escomp-
te.de 0 à a iy2 o/o. - • ■ .
Turin, 30 décembre.
La Gazette de Tarin rappelle que, lorsque La
Gala et ses complices furont livrés aux autori
tés italiennes, le bruit se répandit-que le gou
vernement français avait posé comme condi
tion do l'extradition que ces individus ne se
raient pas exécutés. La Gazette de Turin ajoute
què~ cptte condition fut acceptée par l'ancien
ministère. . ■
Emprunt italien, 66.40".
Genève, 30 décembre, 3 heures.
Assises fédérales. — Le jury a pranoncé l'ac
quittement "de tous les prévenus, à l'uHanimi-:
té, pour,les prévenus radicaux, à la majorité
pour les prévenus conservateurs. ,
Les acquittés ont renoncé à demander des
dommagesdntérêls.
La cour a décidé que les frais du procès se
raient supportés par la confédération.
{Ilavas ■Huilier.)
coms m la êëmm.
/et, la capture du fort Mac-Allister, qui
est un ftiit'incontesté, a eu lieu le 14 ; ce
fort est situé à quinze ou seize milles,
sud-ouest de Sàvannah ; comment admet
tre que la prise de cette dernière ville,alors
même qu'elle eût été effectuée le même
jour, eût été connue aussitôt, à Charlek-
ton, d'où le steamer '-en -question est
parti dans la matinée du 14? En ou
tre, le ministre de ; la guerre,' M.~Stail-
ton, dans une dépêche du 16, constate
que jusque-là aucune nouvelle no lui est
parvenue de Shcrman postérieurement à
la capture dufortMac-AÙister. Il y a donc
lieu d'attendre le prochain paquebot pour
savoir au juste à quoi s'en tenir sur la si
tuation de Savannah. , j '
Néanmoins, on ne peut nier que la mar
che hardie et .aventureuse -■■'dé Sherman
n'ait été un succès. Il a maintenant atteint ;
le littoral, et sa jonction avec l'amiral
Dahlgreen et: sa' 1 flotte doit être considé-,
rée comme un fait accompli. Sherman'a
dû dès-lors- tourner ses «ttorts vers la ■
ville 'importante de Savannah, qu'on di
sait incomplètement fortifiée ét défen
due par le général Beàuregard. L'expédi
tion de l'amiral Porter,-' petadant long-
ternps ajournée, et qui a enfin reçu'l'ordre
de se diriger vers le Sud, viendra encore
aider de son ' concours les opérations de
'Shernfan. ; -
Les évènemens du Tennessee, d'après
les derniers avis, ne prendraient ^as non
plus uns tournure favorable à la cause
des confédérés. Le général Hood, qui as
siégeait Nashville, aurait essuyé une grave
défaite,-et son vainqueur, lé général fédé
ral Thomas, l'aurait" repoussé à huit mîllés
des positions qu'il occupait. Ici encore, il
convient de se tenir en" garde, contré lés
exagérations habituelles des fédéraux.
En somme, la fortune semble pour le
moment s'attacher aux'armes du Nord.
Leur restera-t-elle fidèle, ou bien leur ré-
servfi-t-elle un de ces retours si fré-
quens dans cette longue guerre? Puis j
les succès militaires suffiront-ils pour ré
tablir cette union réelle et de libre con
sentement qui à été brisée il y a qua
tre ans, et qui demeure le but officiel des
efforts du gouvernement de Washington ?
H.-Marie Martin.
souverain
Confédération germanique, tout en tenant géant le provisoire actuel ; _
compte des "légitimes intérêts de la Prus- obtenir, pour la Prussa, des avaï
ge, puissaace voisine des duchés .et, pàr ticuliers 'et imposer au futur
conséquent, plus directement intéressée dés conditions telles qu'il lui serait im-
au nouvel ordre de choses dans oette par- possible de manquer à ces- engagemens. II
tie de ^Allemagne. . ^ , i faut ajemter à ces raisons les projets d'an-
' Les difficultés.de cette tâche — nos cor- nexîôn qui, malgré les sympathies de la
respondances sont d'accord sur ce pointé eour de Prusse peur ie duc Frédéric, no
Sont tr^s grandes ét elles suffisent ppur
expliquer, les ménagemens et les allures
conciliantes'de la politique autrichienne.
Ayant toujours en vue le but principal,
on n'a pas craint de détail auxquels.la Prusse attachait-uni
certaine Importance. -. - ' - : •> i — t
i-G'esVlà ce qui est arrivé pour le retrait
des troupes fédérales des duchés. La Pruè-
Se^éomtoe on sait, exigeait que l'e^écd-
tion fédérale eût à cesser à l'instant-et par
- - .a J-
^ ^ ) JJ.V7
paraissent pas encore teut-à-fait abandon
nés par M. td© Bismark, et qui à eux seuls
suffisent "pour expliquer les réticences et
les lenteurs da cabinet de Berlin.
"^L'Autriche, on le conçoit, a évité avec
s »la de suivre"la Prusse sur ce terrain. À
se^.'yéux, le, règlement immédiat de là
question, successorale: est le point capital
auquel doivent se subordonner les ques
tions secondaires: et ^notamment celle qui
-- — 7.MM.WWUV IJUl
.^lâr aufait-trait r aux ; avantages particuliers que
le fait même d®" la signature du traité, de la Pnisse ; voudrait tirer de la nouvelle si-
VÎOTITIA T > A 1 ■»♦*»{ /tli A n'nfoil 1 ^ n " **] A«' A -
'^030 7)S CLOTURE
3 ô/0 an compt.
—Fin du raoiSi
4 if/2 au compt.
■Fia du mois.
la 29
66 03
66. »
94V li
ai ;75
le 30
66. »
66, »
P4, »
* »
fUCSSB. BlUSS
» » » 03
X » I! ))
» » » )) :
» » » S
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Liverpool, 29 décembre, soir. ;
Le bruit court que le steamer Ilansa a ap-,
porté la nouvelle que le bâtiment-amiral es-
Le public européen a été si souvent :
trompé par les dépêches do New-York que
c'est, devenu pour nous un devoir d'ob
server la plus grande réserve à leur égard,
surtbut: lorsqu'elles annoncent quelque
désastre des confédérés.
Cette fois, du moins, le télégraphe a eu
soin de constater que * la nouvelle de la
prise de Savadhah par le général fédé
ral Sherman n'était qu'un bruit. Ce bruit
a été apporté à Baltimore par un steamer
qui a quitté Charleston le 14 décembre.
Rien n'était venu encore le confirmer le
17, date du dernier départ du paquebot
de New-York. Il y â même plusieurs;
motifs d'en suspecter l'authenticité. En ef-
Nos -correspondances particulières dé
Vienne et de Berlin parlent, principale
ment des négociations '"{leHdantes entre
l'Autriche'et la Prusse au sujet de la ques-
tion de succession dans le Sleswig-Hols-'
tein. ;■
La politique du cabinet de Vienne dans
cette question et l'attitude qu'il a prise dès
le début du conflit ont été l'objet d'inter
prétations souvent contradictoires, et cela
s'explique en présence des intérêts si nom
breux et si complexes qui se 'rattachent à
cette affaire. L'Autriche, disent nos cor-
respondans, n'a pas d'intérêts particuliers
à sauvegarder dans les duchés; elle â pris
part à la guerre", parce que l'Allemagne
entière l'exigeait, et parce que s'abste
nir dans ce cas aurait été abdiquer
sa position de première puissance alle
mande. Aujourd'hui que la paix, est
conclue avec le Danemark ,1a tâche de
l'Autriche consiste à trouver , pour là
question successorale, une solution qui
assure aux duchés un gouvernement con
forme à leur® vœux et à leurs besoins et
qui respecte les droits et les statuts de la
Vienne. L'Autriche n 'était pas «le cet avis;
elle aurait préféré, au contraire, que les
troupes fédérales, restassent dans les. dii
S_hés {jusqu'au règlamerit définitif de la
question-, de succession. Mais , voyant,"
que ta ; Prusse ; considérait' en > quelque
sôrte son 1 ' honneur- militaire comme en
gagé dans son différend avec lé' ; Hanovre
et4a Saxe, l'Autriche-jugeâ ufcile de-défè-
r«r au -désir» du cabinet de 1 Berlin, 1 non
toutefois "sans obtenir ! que l'èvàéuation
des dùchés fût ordonnée -par la Diète ger-
inaniqueret qu'elle ne fût pointée' résul
tat à?un'e simple injonction adressée par
les deux grandes puissances aux com
mandans des troupes saxo-hanovriennes
Après avoir mis ainsi fin à des difficultés
qui avaient déjà commencé à prendre une
teurnure très grave, après avoir montré
combien il tenait à marcher d'accord avec
la Prusse, le cabinet de Vienne insistait
plus énergiquement que jamais pour.que la
question 'principale fût promptement ré
glée. Les négociations qui ont été 1 enta
niées à cet effet entré Vienne èt. Berlin
sont d'unè nature trop "délicate pour que
des deux fcôtés on ne .se soit pas attaché à
les soustraire aux regards indiscrets, et
Îieut-être est-ce le mystère même doiit on
es a entourées qui a fait naître dans la
presse allemande ces mille bruits dans
lesquels un peu de vérité a été mêlé à une
forte dose de faits inventés. ; ; i
Tout au plus, disent nos correspondans,
pourrait-on indiquer, 1 avec quelque certi
tude, le point de vue auquel on* s'est placé
de part et d'autre. Quant à l'Autriche, on
vient de le dire, elle demande que le Sles-
wig-Holstein soit constitué en Etat souve-,
rain de la Confédération germanique sous
le sceptre du duc d'Augustenbourg. A ceux
qui demandent l'examen préalable des ti-
.1 ' 1 ■ • - • A» - - •
. VA V.O 1U UUUVOUO ûl"
tuation 'dëà duchés et que l'Autriche ne lui
contôstéripïobâîslémenf pas, en tant qu'ils
ne'seraient; pas -en désascord avec les star
tuts fédéraux-en vigueuri ■
A l 'heure qu 'il est 1 ,' ajoutent, en termi
nant, : nos'corfespondanè, ; les négociations
ont-fait Un pas en avànt. 11 paraît qu'en
réponse à l'invitation pressante du cabi
net viennes, le .gouvernement psjissien a
fait des - ouvertures d'apVès* lesquelles il
accepterait,) «n principe^ ila constitution
des duchés en Etat ^DUiVerain.-- -
En même temps, la 'Pr&^è aurait for->
mulé les conditions-sous lesquelles elle.
consentirait à reconnaUpé- le duc d'Augus- '
tenbourg comme souverain des ; duchés;
C'est donc sur - ces 1 coïïdilions que vont
maintenant s'engager 1 ' 'des pourparlers
entre'-les' ,deui" ! graii'des'''^uissances alle
mande^ ' " ' c. pwu .
' i V; 7. f. ( /J I k\ .1"
{Correspondance particulière du Constitutionnel.)
.: .»»e .j > } Turin, 2S décembre.
Les quelques parolas qùe. Ta reine Isabelle a
consacrées aux affairesd'Italie dans son discours
pour l'ouvêrture'des Cortès, sont interprétées
dans notre monde politique comme l'annonce
de la prochaine reconnaissance du nouve.au
royaume.'Ces suppositions sont du reste con
firmées par des données officielles beaucoup
plus positives.
C'est encore là un avantage immédiat de la
convention du 15 septembre, ainsi que la rei
ne a soin de le déclarer. Cette convention as
sied le royaume d'Italie sur des bases si soli
des que la puissance .européenne qui était le
plus attachée à la cause des souverains déchus
va enfin se déoider à reconnaître les faits
accomplis, ne faisant plus d'autres réserves
qu'en faveur du Saint-Père. >
Les relations: commerciales entra l'Italie et
dans les duchés, les successeurs du roi de
Danemark, et qu'elles sont parfaitement li
bres de transférer leurs titres au duc Fré
déric qui réunirait' ainsi, en sa personne,
à la fois les droits de la maison d'Au
gustenbourg et ceux du ro'i Christian IX.
... -s intérêts à
protéger dans toute la péninsule italienne et
la condition normale des relations diploma
tiques • ■ va encore développer davantage les
rapports déjà si nombreux qui existent entra
les deux mations.-
Les préparatifs du transfert forment toujours
v. -. ,-o t"*- la principale préoccupation du gouvernement.'
Si, parmi les autres candidats,*il s en trou- - Grâce commissions qu'on a envoyées à
vait.'un qui fût d'avis que ses prétentions Flbreri6 'e y 'toiiti3g les adminiâtrations ont eufln
prinijent les droits réunis du duc d'Augus- -a.i.-. ,
rait les faire valoir aussi bien contre le
prince installé par l'Autriche et la Prusse
que directement contre ces deux puissan
ces. ^ .
A Berlin, teujours d'après nos corres
pondances, on n'a pas adhéré jusqu'ici
aux vues de l'Autriche. On remarque, dans
la politique-. prussienne, des tendances
temporiser et à faire attendre la solution!.
Les raisons de cette attitude sont nombreu
ses. On craint de froisser la Russie en aban
donnant complètement le grand-duc fi'Ol-
denbourg; on n'aime pas beaucoup l'esprit
démocratique qui règne dans les duchés
et qùe' l'on espère maîtriser en prolon-
sont les nefut ministères; ia cour des comptes,
le conseil d'Etat lest-deux Chambres;
Les Sociétésfnduètriêllfesqdi,-pairleur décret
de*concession, .étaient: obligées à' résider dans
la capitale,^viennent ; diêtre- autorisées à rési
der là où bon; leur-semblera; C'est îiu com
mencement de décentralisation, mais on com
prend qa'au.bout de quelque temps ces So
ciétés, surtôut.celjesquiont. des rapports cou-
rans avec l'Etat, seront obligées de suivre le
gouvernement dans sa nouvelle résidence.
-La'difficulté plus grande qui se rattachait
au transfert c'était l'installation du Sénat.
Cette difficulté est heureusement vaincue, à
l'heure qu'il est. On avait d'abord assigné à ce
corps l'a salle des -Deux-Cènts dans le palai3
Pitti. Mais on a trouvé ce local insuffisant et
Feuilleton du Constitutionnel, 31 dec.
LA FORÊT DE B0HDY
ÉPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
IV.
le judas.
Un quart-d'heure plus tard la fameuse
chamlmî'd'honneur nous montre réunis
Mme Duplessis d'Antragues, Mme Néron,
son auguste mèré, et Watteau, son fidèle
admirateur et ami.
A Dieu ne plaise que, tournant au pé
dantisme l'éducation qu'elle était parve
nue à se donner, notre aimable-Jeanneton
: semble-.vouloir s'établir avec Mme de Sé-
vigné en i une sorte de concurrence ; ce
qu'il y a de.sûr pourtant, c'est qu'au com
mencement de es chapitre nous allons en
core la trouver la plume à la main ; seule-
- ment nous comprendrons l'intérêt et l'ur
gence de la lettre qu'elle écrivait en lisant
par dessus son épaule : : •
• .« Cher conseiller, aujourd'hui mai,
M. de Racinoux ne s'est pas trouvé au
- rendez-vous: pris avec moi, à Vannes, chez
son notaire. L'excuse qu'il m'a fait parve-
nir a donné à rire à tonte l'étude. Il ^st,
dit-il, empêché de se mettre en route par
une "indisposition de sa femme. Comme,
.au su de chacun, il vit avec elle sur un
.très méchant pied, on s'est fort amusé de
-ce subit accès d'amour conjugal, qui met
tait obstacle à ce -qu'il vînt palper une
-somme ronde et liquide, lui toujours aux
expédiens et se livrant, à ce qu'il paraît,
pour battre monnaie, à mille pratiques plus
ou -moins hasardées,
«Pour moncompte,ce désintéressement
imprévu ne m'a pas paru si plaisant^ car
dans le mot adressé au notaire pour,-m'ê-
. tre remis, il ajoute qu'un de ces jours,
isans le préciser, il passera à la ferme pour
prendre son argent.
» Vous conviendrez q[ue. si l'un de ces
jours était le 3, celui précisément où doit
avoir lieu la grande assemblée, .dont je
vous ai avisé, la visite de' cé modèle des
maris serait plus qu'intempestive. Du res
te, il est bien' difficile de voir dans son
procédé autre chose qu'une habileté assez
maladroite pour se ménager une entrée
ehez : moi ; car, enfin, un magistrat doit
savoir quelque peu les affaires, et M. dè
Racinoûx n'est pas à apprendre qu'on
paie chez le notaire qui a passé le con
trat et non pas dans le premier lieu venu
à sa fantaisie.
».I1 convient, je pense, cher conseiller,
de donner une certaine attention à la sin
gularité dont je vous avise, et de regarder
d'un peu près aux démarches de votre
collègue. Personnage très peu édifiant
dans toute sa vie, je suis loin de le tenir
pour incorruptible.
» Ma mère, qui vous remettra cette let
tre, et pour qui je demande effrontément
l'hospitalité d'une nuit, en aura une aussi
pour notre chère Révérence ; si, de votre
côté vous aviez quelque chose à lui man
der, en ayant soin seulement d'écrire sous
le couvert de mon oncle Colingry, vous
pourrez profiter de cette commodité , car
la poste avec ce méchant abbé Dubois
n'est pas une voie à laquelle on puisse se
fier.
' » Veuillez me croire, etc. »
Pendant que Mme Duplessis écrivait;
Watteau et Mme Néron du haut de ses
fenêtres avaient le curieux spectacle'de la
grande Babel commerciale placée sous
l'invocation de saint Philippe. ■
Transformées en boutiques à abri mo
bile, de-Longues files de. petites voitures,
particdlières au' : pays, avaient iormé sur;
l'emplacement où elles étaient venues sta
tionner, comme les avenues d'un vaste
bazar en plein vent, où s'étalaient à pro
fusion les objets de menu commerce, pro
duits directs de l'industrie de la provin
ce ; tels que, rubans de velours et boucles
pour les chapeaux d'hommes; orne'mens
de laine montés sur - roseaux pour les
chaussures de femmes; épingles de toutes:
matière, forme et couleur, enjolivées de"
verroteries; pipes, porte-pipes et autres
instrumens à l'usage des fumeurs de l'un
et l'autre sexe.
Article de négoce bien autrement sé
rieux >jue toute cette bimbeloterie, la tête
enrubanée et chargée. de panaches, toute
une armée de chevaux impatiens du pi
quet oùils étaient attachés, occupait tu
multueusement une vaste étendue du
champ de foiré, y formant pâr sa turbulen
te agitation un amusant contraste avec. la
quiétude résignée de l'honnête bétail qui,
dans une division séparée, attendait pai
siblement le chaland.
1 Mais ce qui pour Watteau constituait,
avant tout, l'intérêt de ce rassemblement
pittoresque, c'était la merveilleuse diver
sité d'habits de gala, sous lesquels la Bre
tagne semblait se montrer à lui dans une
sorte d'immense Endimanchement..
D'abord, comme formant le fond dû ta
bleau, se dessinait par grandes masses le
costume national ; les femmes avee leurs
coiffures à formes capricieuses, ie grand
fichu blanc arrondi sur le dos revenant en
deux pointes, se croiser sur la poitrine, et
le sévère manteau noir à capucholi; les
hommes avec los grandes braies étroite
ment serrées sur la hanche, la veste ronde,
ou à trois pointes,le chapeau à petits ou à
larges bords, abritant la forêt vierge de
leur chevelure, et le pen-bas i bâton de voya
ge ou, pour mieux aire, arme oiïensivè et
défensive sans laquelle un Breton ne mar
che pas. ...
Puis, sur cette surface générale venaient
se détacher les costumes caractéristiques
de chaque localité: 1 ,
En majorité, dans la circonstance se
montrait le quasi-habit à la française du
paysan de Vannes, la dimension plus ou
moins réduite ou même : l'absence des
basque?, marquant la diversité des can
tons. 1 ' . .. '
Venait ensuite le paysan de Plougastel,
avec^ sa culotte longue et son bonnet de
làinè; celui de Landivisiau perdu dans sa
vaste redingote, l'ample bragou-bras noué
aux genoux, la jambe enserrée dans de
grandes guêtres de cuir et le chef-pres-
qu'introuvable sous un chapeau d'une
envergure fabuleuse. Plus loin, à son vê
tement de toile couronné d'une sorte de
capuchon en camelot lui descendant jus- ;
que sur les épaules, se distinguait le pay- j
san d'Audierne, cependant qu'à ses côtés, 1
tout fiers de leur bel habit à poche ou de'
leur veste à la matek>tte, les demi-mes
sieurs de Brest couvraient d'un regard
de dédain l'habit en berllnge du monta
gnard. ' -
Pour les toilettes féminines, qui aurait ;
pu en.dire la singularité; l'élégance et sur- i
tout la fantasque diversité ? Citons seule-
ment la paysanne de Lambezellec, copiant
les atours d^s riches artisan es des villes; i
celle des environs de Douarnenez étageant ;
plusieurs jupons de diverses couleurs re- -
haussés d'un galon d'or ou d'argent ; les
fraîches et sveltes filles de Pleyben habil-
ées de voyantes cotonnades en rayures; t
et richement coiffées d'un fouillis de den- *
telles, les femmes de Morlaix étalant sous
l&UTjustin (camisole) ouvert une guimpe
éblouissante de blancheur. ■
Pendant que "Watteau admirait et que
Mme Néron se demandait si-tous ces gens
avaient|perdu la tête, qu'ils osassent ainsi
être vêtus autrement qu'à Paris, Jeanneton
avait achevé d'écrire. Sa lettre cachetée :
—- Chèra maman, dit-elle à la matrone,
tout à l'heure vous et M. Watteau vous
avez trouvé que je vous recevais d'une fa
çon bien étrange. -
Mais oui, répondit la Néron, comme
qui dirait deux chiens dans une partie de
quilles. ' f
— Eh bienl je suis encore une fille plus
dénaturée que je n'en ai l'air, car ma pré
tention est de vous faire repartir aussitôt
pour Paris.
— Comment! renvoyer un homme qui,
par la fatigue du voyage, a manqué, en ar
rivant, de se trouver mal !
- -— Oh! non, Monsieur Watteau, heu
reusement, peut rester sans inconvénient,
mais vous, maman, gui Dieu merci êtes
vaillante à votre ordinaire...
— Tu trouves tout simple, interrompit
Mme Néron d'un ton grimpé, de m'expé-
dier dans le genre d'un ballot dont l'a
dresse aurait été qial mise. j
— Voyons , chère mère, voulez-vous
m'écouter, dit Jeanneton avec autorité, 1
car il s'agit de difficultés sérieuses. D'à-,
bord pourquoi suis-je en Bretagne? voys
-en êtes-vous Tbien rendu compté ? - i
—Parbleu ! tul'as écrit à Watteau; pour
"te garer de ce polisson de Charolais, quoi
qu'il me semble qu'à l'abbaye de Livry où
tu étais si bien cachée, que jamais nous
p'avons-pu t'y découvrir, tu te trouvais
tout aussi en sûreté. -
— Sans doute contre vos recherches,!
mais point contre celles de M. le lieute
nant de police, qui travaille pour le compte
do mon persécuteur; le lendemain de mon
départ tout était arrangé pour mettre la
main sur moi, si je n'eusse pris ma volée.
: — Mais ici, ses limiers ne viendront pas
te chercher. •
' — Ici, c'est toute autre chose : je ne me
cache plus. En arrivant , je me suis
mise sous la protection de messieurs du
Parlement de Rennes. Plus décidés que
le Parlement de Paris, ils se sont tout
-d'abord engagés, en sachant que je venais
faire du bien dans le pays, à me mettre à
l'abri de toute insulte.
— Eh bien I alors, qu'est-ce qui te chif
fonne ? te voilà tranquille.
— Oui, du côté des sergens, huissiers,
exempts et archers de la maréchaussée
qui après l'arrêt du Parlement n'oseraient
pas mettre la main snr moi, mais du fait
des coupe-jarrets envoyés par M. Charo
lais, j'ai tout à craindre, de manière qu'a
vant de réinstaller dans ma ferme, j'ai be 1
soin d'y organiser pour ma défense une
sorte de milice. En attendant, je ne pose
pas : changeant à chaque moment de ré
sidence, depuis plus d'une semaine,'il ne
m'est pas arrivé de coucher deux : feis dans
le même lit.
— Raison de plus; une mère c'est une
compagne j un porte- respect, surtout
quand, à ma maniéré; on ne boude pas
contre le danger.
—Et surtout, répliqua Jeanneton, quand,
vive et légère comme une hirondelle, cette
mère, à la première alerte, peut s'élancer
sur un de ces petits chevaux du pays qui
ont le diable au corps, et faire au galop de
dix à douze lieues par les chemins les plus
affreux. »
— Ça, non, dit avec une grande bonne
foi Mme Néron ; je ne dis pas précisément
que je m'en chargerais.
— Et alors, poursuivit Mme Duplessis,
qu'arriverait-il? que, ne pouvant mettre
la main sur la fille, les bandits de M. de
Charolais s'empareraient de la mère, et
que, pour soustraire celle-ci à leurs mau
vais traitemens, la fille n'aurait d'autre
ressource que de venir se livrer.
— Mais Watteau, dit l'ex-poissonnière,
prenant où elle pouvait ses argumens,
n'est pas susceptible non plus de te suivre
dans tes va-et-vient.
/— Mais, ma mère, répliqua Jeanneton,
M. Watteau ne m'est rien, qu'un excellent
ami, ajouta-t-elle en se reprenant et en
tendant au peintre sa blanche main ; mais
enfin il n'est pas mon parent, mon frère,'
mon mari, pour qu'on ait l'idée 'de fo per
sécuter àmon occasion. II va rester ici tran
quillement pendant quelques jours, h se re
faire, et, aussitôt son logement prêt à la
ferme quand celle-ci, ayant sa garnison
complète, pourra m'offrir un sérieux abri,
je m'empresserai de l'y appeler.
—Mais si ce n'est que l'histoire de quel
ques jours,- dit la matrone ne se rendant'
pas.encore, est-ce qu'il n'y a pas moyen
de me tenir cachée j usque-là ? Ouànd ta
maison sera renforcée, là où te trouveras
en sûreté, je ne courrai pas de risques, et
au moins de m'avoir dans votre tête à tête
sera plus décent.
— Ma
chère Mme Néron, dit Watteau
en haussant les épaules, vous dites vrai-
"ment des choses'.... Je vous demande un
peu si, dans une grande, ferme, je serai en
tête à tête avec Madame.
1 — Il ne s'agit pas-de cela d'ailleurs^ re
prit Mme Duplessis avec impatience, et
quand ma mère parle de se tenir cachée,'
elle'oublie qu'en débarquant ici, elle s'est
- _ ^ wu.i v A VA ^ uuu 9 V
trouvée face à face'avec deux personnages
veiius-très'probablement dans le pays
pouT mè faire un procès au sujet de mon
héritage', et ces gens, elle en est parfaite
ment connue.
—£a c'est vrai, dit Mme Néron, que ces
deux oslrogoths avaient bien- besoin de se
trouver là!
— Pensez donc, chère maman, ajouta
Mme Duplessis, que justement les quel
ques jours qui vont s'écouler jusqu'à mon
installation, sent les plus difficiles à pas
ser. Arrivée il y a une heure à cheval,
l'aubergiste vous le dira, j'ai annoncé que
je repartais dans la soirée , et il vous dira
aussi que j'en suis réduite, à me faire es
corter par une sorte de sorcier qu'on ap
pelle le Meneur de Loups, parce 'qu'il en con
duit toujours deux en laisse', ce qui fait
qu'heureusement pour moi il est très re
douté dans le pays.
A*bout d'argumens :
— Une jolie campagne que j'aurai faite
là ! dit l'ex-poissonnière en se résignant.
— Ah! voilà! dit Watteau, ce que c'est
que d'être curieuse et opiniâtre.
— Allons, c'est bon, langue de vipère,
dit Mme Néron coupant court à des expli
cations qui ne paraissaient pas de son
goût; puis, s'adressant à sa fille: Gomment
lui dit-elle, que tu vas me renvoyer?
Sur un coup de sonnette de Jaanneton,
parut de Rasoir. •
— Tout est.prêt? demanda-t-elle.
— La chaise à cinquante pas de l'auber
ge, pour que le départ de Madame ne fa'sse
pas'événement, le postillon en selle.
— Eh bien! maman, vous allez vous en
aller d'une traite à Rennes, où vous cou-*
cherez chez M. de Lambilly, conseiller au
Parlement, à qui vous remettrez cette let
tre. En voici une autre pour mon oncle
Colingry, ét maintenant, j'espère, sans
rancune, car je suis autant et plus contra
riée que vous.
— C'est-y vrai ça? dit la Néron la larme
l'œil.
— Ah! chère maman, pouvez-vous en
douter ? dit Mme Duplessis, en l'embras
sant avec effusion.
La chère dame étant comme les enfans
très mobile dans ses impressions, tout en
donnant une poignée de main à Watteau : -
— Allons, dit-elle gaiement, à mon ûge
se laisser enlever, c'est du fruit nouveau.
Aussitôt que Mme Duplessis fut seulo
avec le peintre :
Savez-vous, mon ami, lui dit-elle,
PARIS § rue de Valois (Palais-lloyal), nî 10|
&
ABONNEMENT
trois mois ;vï
six mois
UNAN.,-^2ïî' i:
rnssmum
SAMEDI 51 DECEMBRE 1864.
WliMIMi
rocK les pays étrangers, voir le tableau
publié les S et 20 de'chaque mois. ,
imp. L. BONIFACE, t. de3 Bons-EnfanSj 19.
Le mode d'aboiwement le plus simple est l'envoi IHu&liwrîle poste ou,d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administkaxeuk du journal, rue de Valois, n° 10.
JOÛjBJMX POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
bîïniidXiii
âSOKKEMKS'DS PARI»
; . .1 îea> niC' t rp.,a
t " f [, -S3fJ ; Y ...
TROIS MOIS,.T.^ : r^7
*■»<*!
j jïpi$i.» »'a >•»
' tf 4#v V ?« «!' I FR; :
UN NUMÉRO ,2 0 CENTIMES; 1
Let lettret eu envois d'argent non affranchis font refusés*
Les aïticles déposés me sont ïtas rendus.
las ahpnnemenS ^datent' des
4e ehags.0 mole
Les- Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notré-Dame^des-Victo
,(pl#ce dej la Bourse); :
PARIS, 50 DECEMBRE^
j
Si nous en jugeons par les articles de lk
Presse de Vienne et "de" la Nouvelle Presse li
bre que nous recevons aujourd'hui, l'Etf
cyclique-n'a pas produit en Autriche unis
impression moins pénible qu'en France
Ces deux feuilles s'élèvent eh termes
respectueux mais fermes contre les doc
trines qui tendraient à sùbordonner lie
pouvoir laïque à l'autorité ecclésiasti
que. « Qu'on applique ces doctrines en
» Autriche , dit la Nouvelle Presse , ét,
» l'on verra où l'on aboutirai La converi-
» tion si connue de 1835 entre l'Autriche
n et la cour de Rome a été un faible et ti
» mide essai d'application " des principes
» contenus aujourd'hui dans l'Encyclique!:
» mais cet essai est demeuré sans* succès.
La plus noble conquête du XIX e siècle, '
l'a liberté de conscience, avait" déjà die
trop fortes racines en Autriche pôu!r
qu'il fût possible de l'extirper. »
On semble péu s'accorder en Allemagne
sur le résultât de l'entrevue qui a eu lieu à
Bamberg "entre les ministres , dé Bavièré,
de Saxe et de Wurtemberg pour l'établis
sement d'une troisième grande puissance
allemande formée des Etats moyens et
petits de la Confédération. La Gazette de la
Croix j toujours extrême, prétend que le
"plan élaboré par ces hommes d'État a pour
imt «^d'enlever d'un coup -de balai à la
Prusse les avantages quer sa position lui
. doiïne dans la question des duehés » ; D'à;
près ce plan j la Bavière et-la Saxe propo
seraient à la Diète de reconnaître pure
ment et isimplement le duc d'Augusfcen-
bourg comme souverain du Sleswig-Hol-
stein. Cette proposition une fois agréée
par la majorité, on inviterait la Crusse à y
adhérer, et sur son refus on déciderait
une exécution fédéral^. Les gouvernemens
bavarois et saxqn réuniraient alors leurs
troupes en faisant un appel à FEuropeet
à la nation allemande.
Il est évident que ce projet,_ révélé
par la "Gazette de la Croix, est une pu
re imagination. Contrairement aux dé
clarations de cette feuille , la. Nouvelle
Presse libre de Vienne assure que si les
ministres des Etats secondaires se sont.
entendus à Bamberg, ils se sont entendus
pour ne rien faiffe provisoiremènti. Tout
se serait passé enpourpSfflers assez froids,
et M. VonT?fordten aurait quitté ses collè
gues complètement désillusionné.
Au reste, la Gazette de Bavière , journal
officiel, déelare qu'on aattaché à l'entre
vue de Bamberg une importance qu'elle
n'avait pas. «Nous croyons, dit-elle, que ]
les télégrammes relatifs à cette entrevue
doivent être accueillis avec défiance, car,
naturellement les conversations de MM.
de'Beust et von Pforten n?ont pas eu lieu
devant témoins, et les deux ministres ne
peuvent établir un nouveau plan de
triade.*» _ ' ' ,
Ce que nous disions hier de l'attitude
plus énergique de l'Autriche vis-à-vis de la
Prusse se trouve confirmé par la Boersen-
halle. Ce changement de dispositions se se
rait manifesté à la suite des entretiens
de M. de Mensdorff avec le baron de Wer
ther. On prétend que lbcabinetdevienne
refuserait de s'associer au projet du gou
vernement prussien de faire examiner la
question de succession par les juriscon
sultes de la couronne.
On a vu que l'empereur François-Jo
seph n'avait pas voulu accepter L'adresse
envoyée par certains membres de l'ordre
équestre du Sleswig-Holsteln aux souve
rains de l'Autriche et de la Prusse. D'après
une correspondance de Berlin on se mon
trerait au contraire dans les cercles politi
ques de cette capitale très satisfait decet-
te adresse et les journaux ministériels au
raient été invités à en parler très favora
blement. Peut-être-, cependant, le roi Guil
laume évitera-t-il de la-recevoir en - per
sonne, pour ne pas rendre trop éclatant
soir dissentiment avec l'empereur d'Autri
che!
C'est le 14 janvier que s'ouvrira la ses
sion des Chambres prussiénn'es. Le minis
tère a attendu le terme extrême ,-pour
les réunir, car, aux termes de la Cons
titution, elles doiyènt s'assembler avant
le 15 'janvier. Le décret de convocation
paraîtra, dit^onj aujourd'hui;
Noijs trouvons dans.' la correspondance-
Havas le texte du protocole additionnel
au traité du 3 août 1862 qui vient de clore '
les négociations entre la France et Ip Zoll
verein. Le défaut d'espace nous empêche
de reproduire aujourd
Void, ; au reste, comment l'apprécie line
lettre particulière de Berlin
Le protocole additionnel, aux traités de
Gommerce du 2 août 1862.. ne contient
qu'une seule- stipulation, qui se rapporte
au fameux article 31 dudit traité. Les
Etats"'dû sud de l'Allemagne avaient pro
testé contre cet article ainsi conçu.
« Les parties contractantes s'engagent
» en outre'à n'établir, l'une enversTau-'
» tre, aucun droit ou aucune prohibition
« d'importation ni aucune prohibition
» d'exportation- qui ne seraient, en même
» temps,.applicables aux autres nations.
Ils avaient fait observer que si, au.
cas d'une guerre entre la France et l'Autri
che, la Piusse défendait l'exportation de
contrebande de guerre, poudre, etc., de
Prusse en France, la France aurait le
droit d'invoquer cet article à l'cllej. de
faire appliquer la défense aux autres Etats
de la Confédération germanique. Pour
pàrerà cette méprise,le protocole'dît 7) :
« La clause de l'article 31 sur les prohibi
tions àla sortie ne déroge point aux obli
gations-que l'es actes de la Confédération
germanique imposent- aux Etats allemands
qui font partie du Zollverein..
La plupart des stipulations conte
nues dans le protocole du 14 décembre
1864 ont été nécessitées par le nouveau
tarif.général du Zollverein. Le protocole
ne contient aucune concession exception-,
nelle en faveur de l'Autriche: »
Presque tous les journaux anglais félici-
tentleugouvernement canadien d'avoir fait
ie nouveau arrêter les pillards confédérés, ,|
mais ils protestent contre la menace faite
par le général fédéral Dix d'envahir 1« ter
ritoire du Canada.
ïOncières. »
pagnol, aux îles Chinchas, a coulé.
Le congrès péruvien discute la question da
paix o.u de guerre. ; - • : r
Genève, 29 décembre, soir.
Assises fédérales . M" Desgouttes- défend-
Krauss. Il soutient que le prévenu e fait son
devoir en séquestrant le conseil d'Etat.
Le procureur général répliquant, dit que la
politique passionne les débats. Il'critique' le
système électoral établi par le grand conseil
actuel de Genève et maintient l'accusation
indiquant comme probable une amnistie, s'il
y a-condamnation. ; . ■
M 0 PJiilippon revient, dans sa réplique, sur
l'élection du 21 août et soutient que la reli
gion des Chambres fédérales: a ét£ surprise
quand elles ont validé l'élection de M. Chene-
vière. ■ ■ " ■■■■• ■ '.
•Les débats sont clos. ^
La cour rendra son verdict demain.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . '• , . > '
Berlin, 30 décembre."
Le major prussien Stedingk est nommé mem
bre de la commission qui, en vertu de l'article
fi; du traité, de paix, doit tracer la nouvelle
frontière danoise. . j> ;> ï
Lu Gazette de d'Allemagne du, Nord publie le
protocole des- nouvelles négociations concer
nant le traité de commerce franco-prussieni
du 2 août 1802. Ce : traité doit entrer en vi-,
gueur-Ici"juillet 1803. ^ :
- ' •' "Berlin, 30. décembre.
La Correspondance Zeidler dit que le gouverne
ment a communiqué aux cours étrangères ses
vues sur la mission donnée aux syndics de. la:
a la volonté royale doit se faire d'accord
avec les intérêts 'européens. ; Les négociations ■
austro-prussiennes constituent la -période des
conférences provisoires et confidentielles.
Amsterdam, 30 décembre.
La panque de Hollande a réduit ;son escomp-
te.de 0 à a iy2 o/o. - • ■ .
Turin, 30 décembre.
La Gazette de Tarin rappelle que, lorsque La
Gala et ses complices furont livrés aux autori
tés italiennes, le bruit se répandit-que le gou
vernement français avait posé comme condi
tion do l'extradition que ces individus ne se
raient pas exécutés. La Gazette de Turin ajoute
què~ cptte condition fut acceptée par l'ancien
ministère. . ■
Emprunt italien, 66.40".
Genève, 30 décembre, 3 heures.
Assises fédérales. — Le jury a pranoncé l'ac
quittement "de tous les prévenus, à l'uHanimi-:
té, pour,les prévenus radicaux, à la majorité
pour les prévenus conservateurs. ,
Les acquittés ont renoncé à demander des
dommagesdntérêls.
La cour a décidé que les frais du procès se
raient supportés par la confédération.
{Ilavas ■Huilier.)
coms m la êëmm.
/et, la capture du fort Mac-Allister, qui
est un ftiit'incontesté, a eu lieu le 14 ; ce
fort est situé à quinze ou seize milles,
sud-ouest de Sàvannah ; comment admet
tre que la prise de cette dernière ville,alors
même qu'elle eût été effectuée le même
jour, eût été connue aussitôt, à Charlek-
ton, d'où le steamer '-en -question est
parti dans la matinée du 14? En ou
tre, le ministre de ; la guerre,' M.~Stail-
ton, dans une dépêche du 16, constate
que jusque-là aucune nouvelle no lui est
parvenue de Shcrman postérieurement à
la capture dufortMac-AÙister. Il y a donc
lieu d'attendre le prochain paquebot pour
savoir au juste à quoi s'en tenir sur la si
tuation de Savannah. , j '
Néanmoins, on ne peut nier que la mar
che hardie et .aventureuse -■■'dé Sherman
n'ait été un succès. Il a maintenant atteint ;
le littoral, et sa jonction avec l'amiral
Dahlgreen et: sa' 1 flotte doit être considé-,
rée comme un fait accompli. Sherman'a
dû dès-lors- tourner ses «ttorts vers la ■
ville 'importante de Savannah, qu'on di
sait incomplètement fortifiée ét défen
due par le général Beàuregard. L'expédi
tion de l'amiral Porter,-' petadant long-
ternps ajournée, et qui a enfin reçu'l'ordre
de se diriger vers le Sud, viendra encore
aider de son ' concours les opérations de
'Shernfan. ; -
Les évènemens du Tennessee, d'après
les derniers avis, ne prendraient ^as non
plus uns tournure favorable à la cause
des confédérés. Le général Hood, qui as
siégeait Nashville, aurait essuyé une grave
défaite,-et son vainqueur, lé général fédé
ral Thomas, l'aurait" repoussé à huit mîllés
des positions qu'il occupait. Ici encore, il
convient de se tenir en" garde, contré lés
exagérations habituelles des fédéraux.
En somme, la fortune semble pour le
moment s'attacher aux'armes du Nord.
Leur restera-t-elle fidèle, ou bien leur ré-
servfi-t-elle un de ces retours si fré-
quens dans cette longue guerre? Puis j
les succès militaires suffiront-ils pour ré
tablir cette union réelle et de libre con
sentement qui à été brisée il y a qua
tre ans, et qui demeure le but officiel des
efforts du gouvernement de Washington ?
H.-Marie Martin.
souverain
Confédération germanique, tout en tenant géant le provisoire actuel ; _
compte des "légitimes intérêts de la Prus- obtenir, pour la Prussa, des avaï
ge, puissaace voisine des duchés .et, pàr ticuliers 'et imposer au futur
conséquent, plus directement intéressée dés conditions telles qu'il lui serait im-
au nouvel ordre de choses dans oette par- possible de manquer à ces- engagemens. II
tie de ^Allemagne. . ^ , i faut ajemter à ces raisons les projets d'an-
' Les difficultés.de cette tâche — nos cor- nexîôn qui, malgré les sympathies de la
respondances sont d'accord sur ce pointé eour de Prusse peur ie duc Frédéric, no
Sont tr^s grandes ét elles suffisent ppur
expliquer, les ménagemens et les allures
conciliantes'de la politique autrichienne.
Ayant toujours en vue le but principal,
on n'a pas craint
certaine Importance. -. - ' - : •> i — t
i-G'esVlà ce qui est arrivé pour le retrait
des troupes fédérales des duchés. La Pruè-
Se^éomtoe on sait, exigeait que l'e^écd-
tion fédérale eût à cesser à l'instant-et par
- - .a J-
^ ^ ) JJ.V7
paraissent pas encore teut-à-fait abandon
nés par M. td© Bismark, et qui à eux seuls
suffisent "pour expliquer les réticences et
les lenteurs da cabinet de Berlin.
"^L'Autriche, on le conçoit, a évité avec
s »la de suivre"la Prusse sur ce terrain. À
se^.'yéux, le, règlement immédiat de là
question, successorale: est le point capital
auquel doivent se subordonner les ques
tions secondaires: et ^notamment celle qui
-- — 7.MM.WWUV IJUl
.^lâr aufait-trait r aux ; avantages particuliers que
le fait même d®" la signature du traité, de la Pnisse ; voudrait tirer de la nouvelle si-
VÎOTITIA T > A 1 ■»♦*»{ /tli A n'nfoil 1 ^ n " **] A«' A -
'^030 7)S CLOTURE
3 ô/0 an compt.
—Fin du raoiSi
4 if/2 au compt.
■Fia du mois.
la 29
66 03
66. »
94V li
ai ;75
le 30
66. »
66, »
P4, »
* »
fUCSSB. BlUSS
» » » 03
X » I! ))
» » » )) :
» » » S
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Liverpool, 29 décembre, soir. ;
Le bruit court que le steamer Ilansa a ap-,
porté la nouvelle que le bâtiment-amiral es-
Le public européen a été si souvent :
trompé par les dépêches do New-York que
c'est, devenu pour nous un devoir d'ob
server la plus grande réserve à leur égard,
surtbut: lorsqu'elles annoncent quelque
désastre des confédérés.
Cette fois, du moins, le télégraphe a eu
soin de constater que * la nouvelle de la
prise de Savadhah par le général fédé
ral Sherman n'était qu'un bruit. Ce bruit
a été apporté à Baltimore par un steamer
qui a quitté Charleston le 14 décembre.
Rien n'était venu encore le confirmer le
17, date du dernier départ du paquebot
de New-York. Il y â même plusieurs;
motifs d'en suspecter l'authenticité. En ef-
Nos -correspondances particulières dé
Vienne et de Berlin parlent, principale
ment des négociations '"{leHdantes entre
l'Autriche'et la Prusse au sujet de la ques-
tion de succession dans le Sleswig-Hols-'
tein. ;■
La politique du cabinet de Vienne dans
cette question et l'attitude qu'il a prise dès
le début du conflit ont été l'objet d'inter
prétations souvent contradictoires, et cela
s'explique en présence des intérêts si nom
breux et si complexes qui se 'rattachent à
cette affaire. L'Autriche, disent nos cor-
respondans, n'a pas d'intérêts particuliers
à sauvegarder dans les duchés; elle â pris
part à la guerre", parce que l'Allemagne
entière l'exigeait, et parce que s'abste
nir dans ce cas aurait été abdiquer
sa position de première puissance alle
mande. Aujourd'hui que la paix, est
conclue avec le Danemark ,1a tâche de
l'Autriche consiste à trouver , pour là
question successorale, une solution qui
assure aux duchés un gouvernement con
forme à leur® vœux et à leurs besoins et
qui respecte les droits et les statuts de la
Vienne. L'Autriche n 'était pas «le cet avis;
elle aurait préféré, au contraire, que les
troupes fédérales, restassent dans les. dii
S_hés {jusqu'au règlamerit définitif de la
question-, de succession. Mais , voyant,"
que ta ; Prusse ; considérait' en > quelque
sôrte son 1 ' honneur- militaire comme en
gagé dans son différend avec lé' ; Hanovre
et4a Saxe, l'Autriche-jugeâ ufcile de-défè-
r«r au -désir» du cabinet de 1 Berlin, 1 non
toutefois "sans obtenir ! que l'èvàéuation
des dùchés fût ordonnée -par la Diète ger-
inaniqueret qu'elle ne fût pointée' résul
tat à?un'e simple injonction adressée par
les deux grandes puissances aux com
mandans des troupes saxo-hanovriennes
Après avoir mis ainsi fin à des difficultés
qui avaient déjà commencé à prendre une
teurnure très grave, après avoir montré
combien il tenait à marcher d'accord avec
la Prusse, le cabinet de Vienne insistait
plus énergiquement que jamais pour.que la
question 'principale fût promptement ré
glée. Les négociations qui ont été 1 enta
niées à cet effet entré Vienne èt. Berlin
sont d'unè nature trop "délicate pour que
des deux fcôtés on ne .se soit pas attaché à
les soustraire aux regards indiscrets, et
Îieut-être est-ce le mystère même doiit on
es a entourées qui a fait naître dans la
presse allemande ces mille bruits dans
lesquels un peu de vérité a été mêlé à une
forte dose de faits inventés. ; ; i
Tout au plus, disent nos correspondans,
pourrait-on indiquer, 1 avec quelque certi
tude, le point de vue auquel on* s'est placé
de part et d'autre. Quant à l'Autriche, on
vient de le dire, elle demande que le Sles-
wig-Holstein soit constitué en Etat souve-,
rain de la Confédération germanique sous
le sceptre du duc d'Augustenbourg. A ceux
qui demandent l'examen préalable des ti-
.1 ' 1 ■ • - • A» - - •
. VA V.O 1U UUUVOUO ûl"
tuation 'dëà duchés et que l'Autriche ne lui
contôstéripïobâîslémenf pas, en tant qu'ils
ne'seraient; pas -en désascord avec les star
tuts fédéraux-en vigueuri ■
A l 'heure qu 'il est 1 ,' ajoutent, en termi
nant, : nos'corfespondanè, ; les négociations
ont-fait Un pas en avànt. 11 paraît qu'en
réponse à l'invitation pressante du cabi
net viennes, le .gouvernement psjissien a
fait des - ouvertures d'apVès* lesquelles il
accepterait,) «n principe^ ila constitution
des duchés en Etat ^DUiVerain.-- -
En même temps, la 'Pr&^è aurait for->
mulé les conditions-sous lesquelles elle.
consentirait à reconnaUpé- le duc d'Augus- '
tenbourg comme souverain des ; duchés;
C'est donc sur - ces 1 coïïdilions que vont
maintenant s'engager 1 ' 'des pourparlers
entre'-les' ,deui" ! graii'des'''^uissances alle
mande^ ' " ' c. pwu .
' i V; 7. f. ( /J I k\ .1"
{Correspondance particulière du Constitutionnel.)
.: .»»e .j > } Turin, 2S décembre.
Les quelques parolas qùe. Ta reine Isabelle a
consacrées aux affairesd'Italie dans son discours
pour l'ouvêrture'des Cortès, sont interprétées
dans notre monde politique comme l'annonce
de la prochaine reconnaissance du nouve.au
royaume.'Ces suppositions sont du reste con
firmées par des données officielles beaucoup
plus positives.
C'est encore là un avantage immédiat de la
convention du 15 septembre, ainsi que la rei
ne a soin de le déclarer. Cette convention as
sied le royaume d'Italie sur des bases si soli
des que la puissance .européenne qui était le
plus attachée à la cause des souverains déchus
va enfin se déoider à reconnaître les faits
accomplis, ne faisant plus d'autres réserves
qu'en faveur du Saint-Père. >
Les relations: commerciales entra l'Italie et
dans les duchés, les successeurs du roi de
Danemark, et qu'elles sont parfaitement li
bres de transférer leurs titres au duc Fré
déric qui réunirait' ainsi, en sa personne,
à la fois les droits de la maison d'Au
gustenbourg et ceux du ro'i Christian IX.
... -s intérêts à
protéger dans toute la péninsule italienne et
la condition normale des relations diploma
tiques • ■ va encore développer davantage les
rapports déjà si nombreux qui existent entra
les deux mations.-
Les préparatifs du transfert forment toujours
v. -. ,-o t"*- la principale préoccupation du gouvernement.'
Si, parmi les autres candidats,*il s en trou- - Grâce commissions qu'on a envoyées à
vait.'un qui fût d'avis que ses prétentions Flbreri6 'e y 'toiiti3g les adminiâtrations ont eufln
prinijent les droits réunis du duc d'Augus- -a.i.-. ,
rait les faire valoir aussi bien contre le
prince installé par l'Autriche et la Prusse
que directement contre ces deux puissan
ces. ^ .
A Berlin, teujours d'après nos corres
pondances, on n'a pas adhéré jusqu'ici
aux vues de l'Autriche. On remarque, dans
la politique-. prussienne, des tendances
temporiser et à faire attendre la solution!.
Les raisons de cette attitude sont nombreu
ses. On craint de froisser la Russie en aban
donnant complètement le grand-duc fi'Ol-
denbourg; on n'aime pas beaucoup l'esprit
démocratique qui règne dans les duchés
et qùe' l'on espère maîtriser en prolon-
sont les nefut ministères; ia cour des comptes,
le conseil d'Etat lest-deux Chambres;
Les Sociétésfnduètriêllfesqdi,-pairleur décret
de*concession, .étaient: obligées à' résider dans
la capitale,^viennent ; diêtre- autorisées à rési
der là où bon; leur-semblera; C'est îiu com
mencement de décentralisation, mais on com
prend qa'au.bout de quelque temps ces So
ciétés, surtôut.celjesquiont. des rapports cou-
rans avec l'Etat, seront obligées de suivre le
gouvernement dans sa nouvelle résidence.
-La'difficulté plus grande qui se rattachait
au transfert c'était l'installation du Sénat.
Cette difficulté est heureusement vaincue, à
l'heure qu'il est. On avait d'abord assigné à ce
corps l'a salle des -Deux-Cènts dans le palai3
Pitti. Mais on a trouvé ce local insuffisant et
Feuilleton du Constitutionnel, 31 dec.
LA FORÊT DE B0HDY
ÉPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
IV.
le judas.
Un quart-d'heure plus tard la fameuse
chamlmî'd'honneur nous montre réunis
Mme Duplessis d'Antragues, Mme Néron,
son auguste mèré, et Watteau, son fidèle
admirateur et ami.
A Dieu ne plaise que, tournant au pé
dantisme l'éducation qu'elle était parve
nue à se donner, notre aimable-Jeanneton
: semble-.vouloir s'établir avec Mme de Sé-
vigné en i une sorte de concurrence ; ce
qu'il y a de.sûr pourtant, c'est qu'au com
mencement de es chapitre nous allons en
core la trouver la plume à la main ; seule-
- ment nous comprendrons l'intérêt et l'ur
gence de la lettre qu'elle écrivait en lisant
par dessus son épaule : : •
• .« Cher conseiller, aujourd'hui mai,
M. de Racinoux ne s'est pas trouvé au
- rendez-vous: pris avec moi, à Vannes, chez
son notaire. L'excuse qu'il m'a fait parve-
nir a donné à rire à tonte l'étude. Il ^st,
dit-il, empêché de se mettre en route par
une "indisposition de sa femme. Comme,
.au su de chacun, il vit avec elle sur un
.très méchant pied, on s'est fort amusé de
-ce subit accès d'amour conjugal, qui met
tait obstacle à ce -qu'il vînt palper une
-somme ronde et liquide, lui toujours aux
expédiens et se livrant, à ce qu'il paraît,
pour battre monnaie, à mille pratiques plus
ou -moins hasardées,
«Pour moncompte,ce désintéressement
imprévu ne m'a pas paru si plaisant^ car
dans le mot adressé au notaire pour,-m'ê-
. tre remis, il ajoute qu'un de ces jours,
isans le préciser, il passera à la ferme pour
prendre son argent.
» Vous conviendrez q[ue. si l'un de ces
jours était le 3, celui précisément où doit
avoir lieu la grande assemblée, .dont je
vous ai avisé, la visite de' cé modèle des
maris serait plus qu'intempestive. Du res
te, il est bien' difficile de voir dans son
procédé autre chose qu'une habileté assez
maladroite pour se ménager une entrée
ehez : moi ; car, enfin, un magistrat doit
savoir quelque peu les affaires, et M. dè
Racinoûx n'est pas à apprendre qu'on
paie chez le notaire qui a passé le con
trat et non pas dans le premier lieu venu
à sa fantaisie.
».I1 convient, je pense, cher conseiller,
de donner une certaine attention à la sin
gularité dont je vous avise, et de regarder
d'un peu près aux démarches de votre
collègue. Personnage très peu édifiant
dans toute sa vie, je suis loin de le tenir
pour incorruptible.
» Ma mère, qui vous remettra cette let
tre, et pour qui je demande effrontément
l'hospitalité d'une nuit, en aura une aussi
pour notre chère Révérence ; si, de votre
côté vous aviez quelque chose à lui man
der, en ayant soin seulement d'écrire sous
le couvert de mon oncle Colingry, vous
pourrez profiter de cette commodité , car
la poste avec ce méchant abbé Dubois
n'est pas une voie à laquelle on puisse se
fier.
' » Veuillez me croire, etc. »
Pendant que Mme Duplessis écrivait;
Watteau et Mme Néron du haut de ses
fenêtres avaient le curieux spectacle'de la
grande Babel commerciale placée sous
l'invocation de saint Philippe. ■
Transformées en boutiques à abri mo
bile, de-Longues files de. petites voitures,
particdlières au' : pays, avaient iormé sur;
l'emplacement où elles étaient venues sta
tionner, comme les avenues d'un vaste
bazar en plein vent, où s'étalaient à pro
fusion les objets de menu commerce, pro
duits directs de l'industrie de la provin
ce ; tels que, rubans de velours et boucles
pour les chapeaux d'hommes; orne'mens
de laine montés sur - roseaux pour les
chaussures de femmes; épingles de toutes:
matière, forme et couleur, enjolivées de"
verroteries; pipes, porte-pipes et autres
instrumens à l'usage des fumeurs de l'un
et l'autre sexe.
Article de négoce bien autrement sé
rieux >jue toute cette bimbeloterie, la tête
enrubanée et chargée. de panaches, toute
une armée de chevaux impatiens du pi
quet oùils étaient attachés, occupait tu
multueusement une vaste étendue du
champ de foiré, y formant pâr sa turbulen
te agitation un amusant contraste avec. la
quiétude résignée de l'honnête bétail qui,
dans une division séparée, attendait pai
siblement le chaland.
1 Mais ce qui pour Watteau constituait,
avant tout, l'intérêt de ce rassemblement
pittoresque, c'était la merveilleuse diver
sité d'habits de gala, sous lesquels la Bre
tagne semblait se montrer à lui dans une
sorte d'immense Endimanchement..
D'abord, comme formant le fond dû ta
bleau, se dessinait par grandes masses le
costume national ; les femmes avee leurs
coiffures à formes capricieuses, ie grand
fichu blanc arrondi sur le dos revenant en
deux pointes, se croiser sur la poitrine, et
le sévère manteau noir à capucholi; les
hommes avec los grandes braies étroite
ment serrées sur la hanche, la veste ronde,
ou à trois pointes,le chapeau à petits ou à
larges bords, abritant la forêt vierge de
leur chevelure, et le pen-bas i bâton de voya
ge ou, pour mieux aire, arme oiïensivè et
défensive sans laquelle un Breton ne mar
che pas. ...
Puis, sur cette surface générale venaient
se détacher les costumes caractéristiques
de chaque localité: 1 ,
En majorité, dans la circonstance se
montrait le quasi-habit à la française du
paysan de Vannes, la dimension plus ou
moins réduite ou même : l'absence des
basque?, marquant la diversité des can
tons. 1 ' . .. '
Venait ensuite le paysan de Plougastel,
avec^ sa culotte longue et son bonnet de
làinè; celui de Landivisiau perdu dans sa
vaste redingote, l'ample bragou-bras noué
aux genoux, la jambe enserrée dans de
grandes guêtres de cuir et le chef-pres-
qu'introuvable sous un chapeau d'une
envergure fabuleuse. Plus loin, à son vê
tement de toile couronné d'une sorte de
capuchon en camelot lui descendant jus- ;
que sur les épaules, se distinguait le pay- j
san d'Audierne, cependant qu'à ses côtés, 1
tout fiers de leur bel habit à poche ou de'
leur veste à la matek>tte, les demi-mes
sieurs de Brest couvraient d'un regard
de dédain l'habit en berllnge du monta
gnard. ' -
Pour les toilettes féminines, qui aurait ;
pu en.dire la singularité; l'élégance et sur- i
tout la fantasque diversité ? Citons seule-
ment la paysanne de Lambezellec, copiant
les atours d^s riches artisan es des villes; i
celle des environs de Douarnenez étageant ;
plusieurs jupons de diverses couleurs re- -
haussés d'un galon d'or ou d'argent ; les
fraîches et sveltes filles de Pleyben habil-
ées de voyantes cotonnades en rayures; t
et richement coiffées d'un fouillis de den- *
telles, les femmes de Morlaix étalant sous
l&UTjustin (camisole) ouvert une guimpe
éblouissante de blancheur. ■
Pendant que "Watteau admirait et que
Mme Néron se demandait si-tous ces gens
avaient|perdu la tête, qu'ils osassent ainsi
être vêtus autrement qu'à Paris, Jeanneton
avait achevé d'écrire. Sa lettre cachetée :
—- Chèra maman, dit-elle à la matrone,
tout à l'heure vous et M. Watteau vous
avez trouvé que je vous recevais d'une fa
çon bien étrange. -
Mais oui, répondit la Néron, comme
qui dirait deux chiens dans une partie de
quilles. ' f
— Eh bienl je suis encore une fille plus
dénaturée que je n'en ai l'air, car ma pré
tention est de vous faire repartir aussitôt
pour Paris.
— Comment! renvoyer un homme qui,
par la fatigue du voyage, a manqué, en ar
rivant, de se trouver mal !
- -— Oh! non, Monsieur Watteau, heu
reusement, peut rester sans inconvénient,
mais vous, maman, gui Dieu merci êtes
vaillante à votre ordinaire...
— Tu trouves tout simple, interrompit
Mme Néron d'un ton grimpé, de m'expé-
dier dans le genre d'un ballot dont l'a
dresse aurait été qial mise. j
— Voyons , chère mère, voulez-vous
m'écouter, dit Jeanneton avec autorité, 1
car il s'agit de difficultés sérieuses. D'à-,
bord pourquoi suis-je en Bretagne? voys
-en êtes-vous Tbien rendu compté ? - i
—Parbleu ! tul'as écrit à Watteau; pour
"te garer de ce polisson de Charolais, quoi
qu'il me semble qu'à l'abbaye de Livry où
tu étais si bien cachée, que jamais nous
p'avons-pu t'y découvrir, tu te trouvais
tout aussi en sûreté. -
— Sans doute contre vos recherches,!
mais point contre celles de M. le lieute
nant de police, qui travaille pour le compte
do mon persécuteur; le lendemain de mon
départ tout était arrangé pour mettre la
main sur moi, si je n'eusse pris ma volée.
: — Mais ici, ses limiers ne viendront pas
te chercher. •
' — Ici, c'est toute autre chose : je ne me
cache plus. En arrivant , je me suis
mise sous la protection de messieurs du
Parlement de Rennes. Plus décidés que
le Parlement de Paris, ils se sont tout
-d'abord engagés, en sachant que je venais
faire du bien dans le pays, à me mettre à
l'abri de toute insulte.
— Eh bien I alors, qu'est-ce qui te chif
fonne ? te voilà tranquille.
— Oui, du côté des sergens, huissiers,
exempts et archers de la maréchaussée
qui après l'arrêt du Parlement n'oseraient
pas mettre la main snr moi, mais du fait
des coupe-jarrets envoyés par M. Charo
lais, j'ai tout à craindre, de manière qu'a
vant de réinstaller dans ma ferme, j'ai be 1
soin d'y organiser pour ma défense une
sorte de milice. En attendant, je ne pose
pas : changeant à chaque moment de ré
sidence, depuis plus d'une semaine,'il ne
m'est pas arrivé de coucher deux : feis dans
le même lit.
— Raison de plus; une mère c'est une
compagne j un porte- respect, surtout
quand, à ma maniéré; on ne boude pas
contre le danger.
—Et surtout, répliqua Jeanneton, quand,
vive et légère comme une hirondelle, cette
mère, à la première alerte, peut s'élancer
sur un de ces petits chevaux du pays qui
ont le diable au corps, et faire au galop de
dix à douze lieues par les chemins les plus
affreux. »
— Ça, non, dit avec une grande bonne
foi Mme Néron ; je ne dis pas précisément
que je m'en chargerais.
— Et alors, poursuivit Mme Duplessis,
qu'arriverait-il? que, ne pouvant mettre
la main sur la fille, les bandits de M. de
Charolais s'empareraient de la mère, et
que, pour soustraire celle-ci à leurs mau
vais traitemens, la fille n'aurait d'autre
ressource que de venir se livrer.
— Mais Watteau, dit l'ex-poissonnière,
prenant où elle pouvait ses argumens,
n'est pas susceptible non plus de te suivre
dans tes va-et-vient.
/— Mais, ma mère, répliqua Jeanneton,
M. Watteau ne m'est rien, qu'un excellent
ami, ajouta-t-elle en se reprenant et en
tendant au peintre sa blanche main ; mais
enfin il n'est pas mon parent, mon frère,'
mon mari, pour qu'on ait l'idée 'de fo per
sécuter àmon occasion. II va rester ici tran
quillement pendant quelques jours, h se re
faire, et, aussitôt son logement prêt à la
ferme quand celle-ci, ayant sa garnison
complète, pourra m'offrir un sérieux abri,
je m'empresserai de l'y appeler.
—Mais si ce n'est que l'histoire de quel
ques jours,- dit la matrone ne se rendant'
pas.encore, est-ce qu'il n'y a pas moyen
de me tenir cachée j usque-là ? Ouànd ta
maison sera renforcée, là où te trouveras
en sûreté, je ne courrai pas de risques, et
au moins de m'avoir dans votre tête à tête
sera plus décent.
— Ma
chère Mme Néron, dit Watteau
en haussant les épaules, vous dites vrai-
"ment des choses'.... Je vous demande un
peu si, dans une grande, ferme, je serai en
tête à tête avec Madame.
1 — Il ne s'agit pas-de cela d'ailleurs^ re
prit Mme Duplessis avec impatience, et
quand ma mère parle de se tenir cachée,'
elle'oublie qu'en débarquant ici, elle s'est
- _ ^ wu.i v A VA ^ uuu 9 V
trouvée face à face'avec deux personnages
veiius-très'probablement dans le pays
pouT mè faire un procès au sujet de mon
héritage', et ces gens, elle en est parfaite
ment connue.
—£a c'est vrai, dit Mme Néron, que ces
deux oslrogoths avaient bien- besoin de se
trouver là!
— Pensez donc, chère maman, ajouta
Mme Duplessis, que justement les quel
ques jours qui vont s'écouler jusqu'à mon
installation, sent les plus difficiles à pas
ser. Arrivée il y a une heure à cheval,
l'aubergiste vous le dira, j'ai annoncé que
je repartais dans la soirée , et il vous dira
aussi que j'en suis réduite, à me faire es
corter par une sorte de sorcier qu'on ap
pelle le Meneur de Loups, parce 'qu'il en con
duit toujours deux en laisse', ce qui fait
qu'heureusement pour moi il est très re
douté dans le pays.
A*bout d'argumens :
— Une jolie campagne que j'aurai faite
là ! dit l'ex-poissonnière en se résignant.
— Ah! voilà! dit Watteau, ce que c'est
que d'être curieuse et opiniâtre.
— Allons, c'est bon, langue de vipère,
dit Mme Néron coupant court à des expli
cations qui ne paraissaient pas de son
goût; puis, s'adressant à sa fille: Gomment
lui dit-elle, que tu vas me renvoyer?
Sur un coup de sonnette de Jaanneton,
parut de Rasoir. •
— Tout est.prêt? demanda-t-elle.
— La chaise à cinquante pas de l'auber
ge, pour que le départ de Madame ne fa'sse
pas'événement, le postillon en selle.
— Eh bien! maman, vous allez vous en
aller d'une traite à Rennes, où vous cou-*
cherez chez M. de Lambilly, conseiller au
Parlement, à qui vous remettrez cette let
tre. En voici une autre pour mon oncle
Colingry, ét maintenant, j'espère, sans
rancune, car je suis autant et plus contra
riée que vous.
— C'est-y vrai ça? dit la Néron la larme
l'œil.
— Ah! chère maman, pouvez-vous en
douter ? dit Mme Duplessis, en l'embras
sant avec effusion.
La chère dame étant comme les enfans
très mobile dans ses impressions, tout en
donnant une poignée de main à Watteau : -
— Allons, dit-elle gaiement, à mon ûge
se laisser enlever, c'est du fruit nouveau.
Aussitôt que Mme Duplessis fut seulo
avec le peintre :
Savez-vous, mon ami, lui dit-elle,
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