Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-10
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 novembre 1864 10 novembre 1864
Description : 1864/11/10 (Numéro 315). 1864/11/10 (Numéro 315).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49* ANNEE.— M. 54 S.
BUREAUX A PARIS f. iïîè 3e • Valois (Palais-Royal), n* 10:
B
JEUDI 10 NOVEMBRE 1864.
ABOMEMMS DES DËPAIiTEMENS.
trois mois 16 FR.
six mois :.......... 32 fr.
un an.. 64 F».
pour isi pats fitbanobksi Yolr io fableaa
publié les S et au de ciiaqae mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bôns-Enffcns, 19.
ABOMEMENS DE PARI&
*m
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un numéro 20 -centimes;
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Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'untosa-daposle ouô'un effet
sur Paris, h l'ordre de i/adminisirateijji du jourhal, rne dé Valois ,n* 10,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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ILes lettres ou envois d'argent affkakchis sont refusés, I Les A nnonces sont reçues chez M. ïanis , rne Kotro-Dame-des-Victoires, a' 40
. Les articles déposés: ne sont pas rendus. \ , . (place de la Bourse),
Les abonneniens fiatent des. t or et 16
4a o'aaqaa mob.
PARIS, 9 NOVEMBRE,
La dépêche de M. le général La Mart-
mora, dont le télégraphe nous avait appor
té une analyse dans laquelle une pensée
importante était complètement défigurée,
nous arrive aujourd'hui in extenso dans la
Gazette officielle de Turin.
Nous mettons ce document sous les
yeyx de nos lecteurs, qui seront peureux
d'y voir «comme nous un nouveau témoi
gnage de l'accord entré les deux gouverpe-
înens. Comme nous, ils seront heureux
d'entendre le président du conseil, minis
tre des affaires étrangères du gouverne
ment italien, déclarer que « le traité du
» 15 -septembre pourvoit complètement
» aux exigences do la situation par rap-
u port à la Papauté, en donnant des assu-
» rances positives à la France et au mon-
» de catholique.» Un tel langage défie
toute fausse interprétation. Et lorsque M.
de La MarmoTa ajoute qu'en renonçant
aux moyens "violeris, l'Italie à. plus forte
•raison a renoncé aux voies souterraines
« dont elle repousse jusqu'à ,1a pensée, »
il exprime un noble sentiment qui n'a
vait jamais été mis en doute par le" gou
vernement français;-cardans les documens
officiels, il n'a jamais été:, fait mention
des voies souterraines que pour inviter le
gouvernement italien à répondre aux
commentaires d'une presse qui, pour être
amie, n'en n'était que plus injurieuse, et
qui, des deux côtés des Alpes, s'obstinait
à dénaturer l'esprit de la convention et à
tromper l'opinion publigue. ,
Par suite de ces commentaires passion
nés, des explications étaient devenues né
cessaires dans l'intérêt des deux parties
contractantes. Mais pour que les explica
tions dussent avoir le bon résultat qu'elles
ont obtenu, il fallait qu'elles fussent en
tières. Elles ont été franches et sans
résèïye, et elles ont amené les décla
rations es catégsriqnes contenues daus la
dépêche de M, le chevalier Nigra, en date
du 30 octobre, et que-nous retrouvons dans
la dépêche de M. de La Marmora.
Nous avons donc la .conviction profon-;
de; et celte conviction: ne date pas d'au.-;
joutfd'ÎUii, elle a précédé toutes les ex- :
plicàtions, çue le traité du 15 septembre,
comme le dit ,M. le président du conseil i
du royaume d'Italie, sera exécuté ^i-scfu-
pulèusement et dans son intégrité.» C'est
tout ce qu'il faut demander t un contrat.
tWe moins, ce n'est .pas tenir son enga
gement \ exiger plus, cest dépasser son.
"droit. Les devoirs de chacun sont claire
ment indiqués, et il n'y a plus lieu « à de
nouveaux malentendus. »
Sans doute, à côté des.trait'és qpi lient les
gouvernemens entre eux, il y a eu, de tout
temps et fin tout pays, des - aspiffuioss ;
nationales qui relèvent de. la philQsophie
pt de VJiistoIre et qui n'ont pas à interve
nir'dans les arrangement diplomatiques. :
Il n'en est pas moins vrai que., lorsqu'un-
gouvernement fait la part de ces aspira
tions, qu'il les groupe £t Jeur donne un,
corps, si l'on peut ainsi parler, elles pas
sent du domaine purement idéal dans le -
domaine positif, et alors U faut bien/
en tenir compte dans les relations s+iplo- ■
matiques. C'est ce qui est arrivé pour les
aspirations j^tionales dont M. le cho-'
valier Nigra avait parlé dans sa,dépêche
du 15 septembre.et qu'il a nettement
définies et caractérisées dans sa dépêche
du 30 octobre, en déclarant qu'il fallait
entendre par ces. mots « là conciliation
entre la Papauté et l'Italie.' »
. Sur ce point d'importance capitale, les
.interprétations erronées étaient faciles :
elles ne sont plus possibles. L'entente
existe entre les deux gouvernemens, et
il faut d'autant plus s'en féliciter, répé
tons-le, que, grâce à ces arrangemens, la
France pourra retirer ses troupes de Ro
me et montrer ainsi qu'elle est prête à res
pecter le principe de la non-intervention,
lorsqu'elle peut le faire sans mettre en
péril des intérêts d'ordre supérieur que
son honneur et ses traditions lui prescri
vent de protéger.
Il ne s'agit plus que de l'exécution Idu
traité, et M. de La Marmora a raison de
dire : « La voie est nettement tracée aux
deux gouvernemens. « Nous n'avons plus
^'redouter les équivoques. Les intentions
de la France ont été exposées avec autant
de fermeté que de modération par le -mi
nistre âe l'Empereur, dans sa dépêche du
30 octobre; et tout la monde applaudira à
cette noble promesse de l'illustre généra;. :
« L'italie rivalisera de loyauté avec la
-France. »
pauun limaykac.
BULLETIN POLITIQUE.
A propos de'la dépêche du général de
La JVIarmora, en date du 7 novembre, nous
ferons remarquer que la télégraphie privée
avait commis une étrange erreur, «n prê
tant au général de La Marmora la phrase
suivante :
« La conciliation de l'Italie "avec la Pa -
» pauté est toujours un "but du gouverne- !
» ment; la convention aidera à .attendre, d
Le président du conseil n'a rien dit de sem- '
blablefil a dit au contraire que la conven- i
tion rendrait plus facile la réalisation de
ce but.'; • ...
II avait été question, dans les premiers
jours de l'année, d'une circulaire identir
que adressée par la Prusse et l'Autriche
aux gouvernemens allemands pour pro
voquer des mesures contre le renouyellB.-
jnent d'une-assembléecomme celle des dé
putés allemands 1 du 21 décembre 1863
et'du'comité des 36 nommé par cette as
semblée. Le Journal allemand de Francfort
publie aujourd'hui cette circulaire, signée
Bismark, qui porte la date du 31 décem
bre 1863, et qui se préoscupe surtout de
l'intervention de tfellcs assemblées >dans la
question des duchés. Ce document n'a
donc, plus aujourd'hui qu'un intérêt ré
trospectif.
LL. AA. RR! le prince et la princesse de
Galles sont arriyés hier.à Windsor, de
retour de leur grand voyage dans le nord
te l'Europe. r 1 -
J t ; ;t • . . • -. ..v
L'affaire de la Florîda a produit une pro-_
.fonda^essaiioîrBlï Angleterre;"le Morning
l'ost dit qu'il y aurait non seulement de la;
dignité, inajs encore de la prudence, de la ;
paît des puissances maritimes de l'Europe,
à présenter au cabinèt de Washington des
remontrances qui assureraient au gouver- (
nement brésilien la réparation qu'il ne
pourrait sans doute obtenir sans leur
concours. ,
- Des correspondances du Paraguay por
tent que l'attention est absorbée par les ;
incidens de la guerre de l'Uruguay. L'in- :
tery/sntjon du Brésil a causé de vives alar- ;
nieg au président |]opez, qui vient d'adres
ser une note au gouvernement de Rio,
pour protester contre l'occupation, même
temporaire^ du territoire "de l'Uruguay par
les forces de l'empire, déclarant qu'il est-
résolu à n'y pas consentir, afin de mainter
nir l'équilibre sur les bords de la Platai,
.qu'il se croit autorisé à défendre. , . ;
' Le Brésil a répondu que son gouverne^
"ment ne changerait rien à sa résolution;
en cas de rupture, le Paraguay-aurait
l'intention Centrer' en campagne contre
le Brésil.
Il est bien à désirer, disent avec raisoç
les correspondances de l'Assomption, que
les efforts de la diplomatie préviennent
cette nouvelle complication, qui serait
des plus préjudiciables au mouvement des
échanges avec l'Europe; ;
" . Auguste Vitu.
En apprenant l'incendie qui a éclaté à
Nasy, l'Empereur a fait adresser à M. le
préfet du Doubs une somme" de 5,000 fr.
pour être distribuée aux victimes de ce
désastre^ en son nom et au nom de l'Im
pératrice et du Prince Impérial.
Nous avons annoncé que des commis 4 -
saires," délégués par les gouvernemens do
France, de Belgique, de la Grande-Breta
gne -et; des Pays-Bas, ët Téunis en corifét-
rônee internationale à Paris, avaient, dans
les prémiers jours du mois d'octobre, ar
rêté les termes d'un arrangement destiné
à régler les questions relatives à la légis
lation des sucres et notamment au draw-
back accordé à la sortie des sucres.raf
finé^.
Cet arrangement, ayant été approuvé
par chacun des quatre gouvernemens,
-vient d'être converti en une convention
diplomatique qui a été signée aujourd'hui
par S. Exc. M. Drouyn.de Lhuys, ministre
desialîaires étrangères,M. le baron Beyens,
•envoyé extraordinaire et ministre pléni
potentiaire de Belgique,- M. Lightenvelt,
envoyé extraordinaire et ministre plénipor
tentiaire des Pays-Bas, et l'honorable M.
William Grey, chargé d'affaires de S. M.
Britannique. {Moniteur.)
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 0 novembre.
Le correspondant spécial du Times à New-
York, mande à la date du 29 octobre , que
Grant et Buttler ayant fait des reconnaissan
ces le 27, ont trouvé les confédérés en état de
répondre-à une attaque sur tous les points, et
que Gfant a été repoussé après avoir essuyé
des pertes'considérables. • .
M. Stanton annonce que Hood menace d'en-"
valiic.le Tennessee.
Les nouvelles'du Missouri sont contradictoi
res;. I.es mômes dépêches qui répètent la nou
velle ào l'échec subi par Price et sa retraite
dans la direction du Sud, mentionnent la niar'
çhè de forces confédbriîes considérables au nord
du chemin de fer d'IJannabal à Saint-Joseph.
Le gouverneur dû Kentucky a déclaré qu'il
ne souffrirait aucune intervention militaire
dans les élections , et il a donné' l'ordre
-at'X'shéEilIS d'arrêter tout individu qui con
treviendrait à cet ordre. -
New-York, 20 octobre, soir-
- (par le Damascus):
Le 27, Grant a fait une reconnaissance de
vant ftichmond avec toute son armée, en vue
d'amener un engagement général, mais il a
trouvé partout les confédérés fortement re
tranchés.
Le Lruit court que les confédérés se sont em
parés dé Paducali dans le Kentucky.
Qû assure qup les confédérés se réorganisent
dans la vallée de la Shenandoah. Leur cavalerie
occupe Fisher-Hill. Le bruit court qu'èlle s'est
présentée devant Price, mais qu'elle a- été bat
tue et fopcée de se njettre en retraite, pour
suivie par les fédéraux, ' ■ .
Or, 220 1/4.-—Changé sur Londres, 240.—Lé
coton est plus ferme à 125.
New-York, 3l'octobre (voie du Cap-Race)
(Par le City of Washington).
Grant est rentré dans la position qu'il occn-
nalt pj:écédp;nment. " : ' " "
- 'Le'général confédéré Hood a attaqué 13eca-
tur, mais il a été repoussé et il a repassé le
Tennessee. . -
Le bruit court que Sherman a évacué At
lanta, ' . . • • * .
On-dit que 300,000 nègres seront enrôlés
4an&« les années du Sud, pour la campagne du
printemps.
; Les autorités de l'Etat de Now-Norkont pro
hibé l'intervention militai re dans les élections.
Or, 227, chango sur Londres, 247 ; bonds,
.108 ; coton, 125. i
-i New-York, 1 er novembre, matin. •
On nie l'évacuation d'Atlanta. 1
• Le chef confédéré Forrest menace Paducah
et Colombia.
Or, 237 7/8.
Vienne, 9 novembre.
La Gazette de Yienns publie un manifeste du
ministère des finances portant que l'emprunt
fin argent de cette année n'ayant pas été en
tièrement émis, la dette constituée par cet em
prunt sera diminuée de 2â millions. ^
Par suites un nouvel emprunt de 25 mil
lions portant intérêt 5 0/0 à partir du d" dé
cembre et remboursable en cinq termes an
nuels, sera émis par voie, de souscription na
tionale au cours de 87. Les titres de cet em
prunt seront reçus, à partir du mois do dé
cembre \ 800, avec leur valeur nominale pour
le paiement des impôts. Le remboursement
s'effectuera à sa valeur nominale en cinq ter
mes annuels, àpartir du 1" juin 1807.
Madrid, 8 novembre.
M. Bravo Murillo yient de publier une bro
chure donHes conclusions se prononcent con
tre les droits des porteurs de certificats amor
tissables et insistent afin que, par une décla
ration, solennelle dans les Chambres, le gou
vernement repousse, une fois pour toutes,
"leuçs réclamations irritantes.
Madrid, 8 novembre.
■ La -Correspondenda assure,que le gouverne
ment,^oit présenter à la .Chambre une nou-
veîle loi sur la prosse, plus libérale que la loi
^actuelle. ( llavas-Bullier.)
Voici les dépêches qire nous recevons ce
soir :
• Londres, 9 novembre, soir.
Les courtiers font des affaires au taux do 8 0/0.
Les consolidés sont à 90
Des dépêches privées do New-York parlent
d'un grave échec subi par Butler. Grant aurait
été, de son côté, rudement éprouvé dans sa
dernière reconnaissance vers Riclimpnd. -
Londres, 9 novembre, soir.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
« Grant a été repoussé, le 27, avec une perte
de 1,500 morts ou blessés. Les pertes de But
ler sont encore plus considérables.
On assure que le général confédéré Hood se
trouve maintenant sur la riva nord du Ten
nessee. Il a passé cette rivière à Cypress-Creek
le 30.
Ou croit que Price se retire vers l 'Arkansas.
Bruxelles, 9 novembre.
La Chambre des représentais a élu pour
président M. Vanderpeereboom. Les vice-prési
dent, MM. Moreau et Crombech/tous deux de
la gauche, ont été réélus.
■ Berlin, 9 novembre.
La Correspondance provinciale termine ainsi
un article §ur les relations de la Prusse et de
l'Autriche : *
« Les mêmes relations amicales, les mêmes
gentimen» de confiance qu'avant la fin de la
guerre, régnent aujourd'hui entre la l'russe
et l'Autriche. L'amiiié et l'alliance n'ont nul
lement été interrompues dans la volonté dos
deux puissances. »
La Correspondance croit qu'il existe dos in
dices faisant pressentir les bonnes dispositions
de l'Autriche dans la question du Laui-nbourg.
Turin, 9 novembre.
Chambre des députés.:— La discussion sur le
transfort de la capitalo continue :
M. lioncompagni dit par quelles raisons il a
été d'abord opposé à la convention et au
transfert do la capitale. 11 ajoute qu'en présen
ce des vœux presque unanimes de l'I'.alie, il a
cru rendre hommage à l'opinion publique en,
acceptant l'un et l'autre.
Nous devons, dit l'orateur, toujours mar
cher d'accord avec la France, sans subordon
ner notre politique à la sienne. Nous pouvons
être bien'certains que la France, une fois hors
de Rome, n'y retournera plus, Nous irons à
.Rome, dans un temps qui n'eit pas"éloigné, ;
par les voies de la civilisation, par la liberté
et par la justice.
M. Importa combat le projet, qu'il considère
comme une renonciation à Rome,
, Turin, » novembre.
l.e grand-duc héritier do Russie est arrivé
hier soir incognito. Il ost descendu à l'hôtel
d'Europe. Ce matin, leducd'Aoste et le prince
de Carignan lui ont rendu visite.
Les pluies ont causé des dégftls ponsidérables
.pn Toscane, ^a vqje fermée a $té emportée sur
divers points," à Linpôli, ^ienqe,-Racchia, etc.
L'^rho a rompu ses digues, renversé les po
teaux télégraphiques et abîmé les travaux on
construction.
Les derniers avis disent que les parties has-
ses de Florence soatinasèissrt.'ÂWlû âBKW*'*
*au sivttHTiîês parapets.' Le' jna»7 a j s lemp s
continue. La consternation est dans la ville.
^ Emprunt italien, 04.85.
- Turin, 0. novembre, soir. •
Des nouvelles, ultérieures de.Florence, ve
nues par la'posté sont-plus rassurantes. Les
communications télégraphiques sont encore
interrompues. {llavas-Bullier.) ...
eoms DE LA BOURSE.
BÂDSSB. BA1S8B
» » 15
CODES db CLOTCU le 8 10 9
3 0/0 auoonipt. 64.90 64.75 s
-—Fin da mois. 65.05 04 83 » » » 20
4 ,1/2 au compta SI 93. S2 »» u 05 ».- »
—Fin du mois, 9L75 » , » s n » »
Voici la dépêche du général La "Marmo
ra telle que la publie la Gazette officielle du
royaume :
S. Exc. le général La Marmora, président du
conseil et ministre des affaires étrangères à M. le
cheyalier Nigra, ministre d'Italie à Paris.
Turin, 7 novembre 1864.
Monsieur le ministre,
Votre dépêche télégraphique da 1" novem
bre dont le texte a été.autorisé -par Sa Majesté
l'Empereur, établit la situation des deux gou
vernemens signataires de la convention du 15
septembre vis-à-vis l'un de l'autre à l'égard
de l'interprétation de cet acte. Toutefois, le
contenu de la dépêche de M. Drouyn de Lhuys
à M. le baron de Malaret, en date du 30 octo
bre, publié dans le Moniteur du 5 novembre,
rend indispensables d.e franches explications
: de la part du gouvernement du roi, qui tient
ce que rien de sa part, même son silence^ ne
puisse donner lieu à de nouveaux malen
tendus.
Le ministère que j'ai l'honneur de présider,
appelé au pouvoir par la confiance de S. M. le
roi, n'a ni négocié ni signé les accords du 15
septembre, mais les ayant trouvés conclus,
après les avoir mûrement examinés et on
avoir.calculé les conséquences, il n'a pas hési
té à las accepter et à lessoutenir. Le ministère
a considéré en effet, en premier lieu, que le
texte de la - convention et de ses annexes est
clair et précis, et ne peut donner lieu à au
cune équivoque; on second lieu, le ministère,
:en interprétant'le traité de la seule manière
admissible, c'est-à-dire selon le sens littéral
do sa teneur, a acquis la conviction que, dans :
son ensemble, il est avantageux pour l'Italie.
» Les ministres du roi ont dono la volonté, et
ils savent qu'ils ont la force d'exécuter lo trai
té scrupuleusement et dans son intégrité. Leur
résolution à cet égard est dictée, non-seule- :
ment par la loyauté qui exige que les eaga'ge-
mens pris par un gouvernement,soient tenus',
et par la reconnaissance et l'amitié qui lient,
l'Italie à la France^ mais encore par la con- i
viction personnelle de chacun d'eux,, que la
meilleure politique pour l'Italie consiste dans
l'exécution complètedelaconvenUon du 15 sep-
tembre. Cet acte sefondeen effet sur le principe de
non-intervention, principe fondamental de là
politique des deux gouvernemens, et que M.
Drouyn de Lliuys a rappelé avec une parfaite
opportunité dans la remarquable dépftche qu'il
a adressée le 12 septembre dernier au repré
sentant de la France à Rome. Le gouverne-
"ment diy roi, en s'intordisant tonte interpré
tation' qui ne correspondrait pas ponctuelle-
ment au sens naturel du texte du traité, puis-
que une Interprétation df. ce genre no serait ;
permise à aucune $ca deux parties contractan
tes, se croit en devoir de réserver absolument
toute question autre que celle de la fidèle ob- ;
servation' des accords stipulés,
Ces déclarations préçjsM \ïiO dispenseront
d'entrer dans un long examen des sept propo
sitions énoncées par S. Exc. M. le ministre im
périal des affaires étrangère? dans sa note du
30 octobre à M. le "baron de Malaret. Il suffira,-
à mon avis, Monsieur le ministre, des obser
vations suivantes pour, dissiper toute obscuri- ^
té sur ce sujet.
Le traité du 15 septembre pourvoit complè
tement aux exigences de la situation par
rapport à la Papauté, en donnant des assu
rances positives à la France et au monde ca
tholique. Sii, par les engageinens que l'îtalie a
pris, elle a renoncé à employer les moyens
violens, à plus forte, raison elle n'aura pas
recours à ces voies souterraines dont j'ai vu
non sans peine, je dois l'avouer, la d^ècho
"du mjîîistïU des affaires étrangères dé l'Empe
reur faire mention, et dciii; nous repoussons
jusqu'à la pensée. Mais il n'est ,-pas moins
vrai que l'Italie a une foi entière dans l'ac
tion de la civilisation et du progrès, dont la
seule .(puissance, suffira, nous en avons la
pleine confiance, pour réaliser ses.aspirations.
Quelles pourront ôtre les conséquences de
cotte action des éiémens de civilisation et de
progrès ? Chacune des deux puissances con
tractantes peut avoir et maintenir d ***
une opinion particulière
voir comment c»ti« , ...
entre opinion pourrait former
d'une discussion pratique,
- ■ .iiomént où l'Italie dfelsré de la manière
la plus explicite quand ses aspirations
viendraient srse réaliser, ce ne. serait çertaine-
égard
—ib je ne saurais
ment pas par le fait de la violation du traité
de la part de son. gouvernement.
Quelles sont, en dehors do la question de iâ-
stricte observation do la convention, les aspi
rations nationales de l'Italie? M. Drouyn de
Lhuys a entendu les définir et les préciser dans
: la dépêche quo j'ai rappelée plus haut. Lo
gouvernement du roi se voit avec regret danà
l'impossibilité de suivre sur ce terrain le mi
nistre impérial des affaires étrangères. Les as
pirations d'un pays sont un • fait qui. uppar- '
tient a la conscience nationale, et qui neper l
ànotre avis, devenir à aucun titre le sujet
d'un débat entre deux gouvernemens, quels
que soient les liens qui les unissent,
, Quant £i fa conciliation de l'Italie et de laPa-
pauté, ç ost un but que le gouvernement du
roi n a jamais cessé de se proposer, el dont 'â
convention du 15 septembre doit rendre la
réalisation plus iacile.
En ce qui concerne la signification crue lo
gouvernement du roi attache à la translation
de là capitale, je nai, Monsieur le ministre*
quà laisser parler les faits eux-mêmes Ln
gouvernement Italien a préparé l'exécution de
cette condition, qui est peut-être la plus Gra
ve et la plus délicate des obligations Vue nous
avons assumées par les accords du 1» septem
bre. Sauf la délibération du Parlementfdaris
peu de mois Horenoe sera la capitale de l'Ita
lie. Ce qui pourra arriver pfts tard, par suite
d éventualités qui sont du domaine de l'ave
nir, ne peut pas être aujourd'hui l'objet des
préoccupations des deux gouvernemens. M.
Drouyn de Uiuya l'a dit avec raison : c'est aux
.évènemens qu il appartient de poser ce nro-
nlôme. - 1
Je m'étendrai encore moins sur la cintruiè-
me et sur la septième des propositions énon-
céesjpar M. Drouyn de Lhuys ; elles me parais
sent avoir pour but, l'une do constater oue
nous nous sommes écarts du projet du comte
de Cavour, l'autre d'exprimer le désir que
nous restions fidèles à sa politique pour l'ave
nir, |,os différences qui existent entre lo pro
jet du comte de Cavour et la convention ac-
-tuelle ressortent clairement du ranport oue
vous avez adressé le 15 septembre" dernier à
mon honorable prédécesseur, et, quant à la
politique du comte de Cavour, telle qu'elle est
exposée dans un discours célèbre que le mi
nistrei impérial des affai'res étrangères a cité
dans la dépêche dqnt je parle, il comprendra,
je nen doute pas, que nous tenions à honneur
de continuer S la suivre.
-. ine reste à mentionner, Monsieur le mir
nistre, puisque S. Exo. M. Droùyn'de Lhuvs
en a pris 1 initiative, l'éventualité' où une ré
volution éclaterait spontanément dans Rome
et renverserait le pouvoir temporel du Saint-
Pere. Le ministre impérial des affaires étran
gères réservo pour ce cas l'entière liberté d'ac
tion de la France; l'Italie; de son côté, fait,
comme de raison, la même réserve.
Telles sont, Monsieur lo ministre, les vuea
et les convictions avec lescjuellos le ministèrij
se présente au Parlement pour soutenir dè-
vaut lui la convention du 15 septembre. ێt
acte international, convenu pour surmonter
•les difficultés d'une situation peut-être sans
exemple, ouvre,' selon nous, aux deux gouver
nemens une voie nettement tracée, où le gou
vernement du roi croit pouvoir compter sur -
l 'appui des représentans delà nation pour ri
valiser de loyauté avec la France.
La publication par le Moniteur des deux no
tes adressées par le ministre impérial des af
faires étrangères à M. lo baron da Malaret, nous
fait un devoir, Monsieur le ministre, de faire
insérer sans retard dans la G azettà officielle du
royaume la dépêche que je vous adresse en cé
momi-nt, et que je vous prie de, vouloir bien
faire connaîtra officiellement à S. Exc.-M.
Drouyn do Lhuys. 1 •
Veuilloz agréer, etc. * •
Signé ; Au'ii, La marmona.
M. Mirés adresse à ses SGthShnaiTO'j une
lettre qui a un caractère particnUfeii A une
époque où il semblait que sa carrière fi
nancière fût finie, il faisait entendre aux
.actionnaires de la Caisse générale fies che -r
niins de fer des paroles d'espérance; ces es-
pérances, qui pouvaient paraître chiméri
ques, prennent un corps aujourd'hui, car
M. Mirés annonce à ses actionnaires une
participation dans la société financièr»
qu'il fonde et renouvelle ses déclarations
qu'ils recevront une réparation entière.
Une volonté si énergique d'accomplir
des engagcme.ns spontanément pris est
trop honorable po'.'.r que tout le monde-
n'y ap^^alsse pas et no désire pas que lé
succès couronne dss efforts sipersévérans.
■ Auguste Vxïw,
A Messieurs les actionnaires. '
Messieurs, J
■ Le moment-èst venu dé'préciser votre situa
tion et vos droits; • - *' 5 - -
Il est maintenant incontesté. que ,.vo tre ca-
Féuillctoa du Goastituiiofiael, 10 nov.
LA FORÊT DE BOWDY
EPOQUE DE LA RÉGES!©.
Qoiitriéiàe partie.
IX.. . ' ■
la chasse aux coffrets.
Le lendemain matin, au petit jour, dans
cet hôtel du Marais, où la veille avait été
conduit Cartouche, un homme,, la pipe en
bouehe, était accoudé à une fenêtre »u-
Vrant sur la rue. ,
Cet homme, il faut le remarquer, tu-
"mait sans la quiétude et le désintéresse
ment rêveur qui sont le plus grand char
me de cette distraction. Par morûens, il ti
rait fiévreusement deux ou 'trois bouffées
■précipitées, qui l'enveloppaient d'un nua-
p-rî^At.re. nuis, la tête projetée hors de lt
et i orenie aux uu . uuuîo , u
outiliaiit alors d'alimenter la combustion
au'hn instant avant il avait surmenée;
Evidemment, ce fumeur si intermittent
attendait quelque chose, et ce quelque
c ho e e Iuitenait.au cœur, car lorsqu'on
fume, on fume, et l'on ne montre pas de
ces impatiences d'amoureux en avance ii-
ua rendez-vous. .
Le galop précipité d un cheval qui, a la
fin «à fit entendre dans le lointain, ne pa
rut apporter à l'anxiété de l'écouteur
uu'un amendement très riîlatif,
« Pourquoi à cheval, se dit-il, et ou en.
aurait -il pris un? Pourtant, ajcruta-t-il peu !
'après, voilîi son chien*, c'est étrange! »
Le cheval, presqu'au même moment de
venait visible, et" son allure où se mar
quait une sorte de furie, dut paraître d'au-i
tant plus surprenante qu'il était monté par
deux cavaliers.
Arrivé A la hauteur de la ienêtre où 1
l'homme à la pipe était en observation, par
ûn arrêt brusque, il suspendit sa course.
Ayant lestement pris terre, le cavalier de
croupe dità celui qui était en selle ;
— Vous avez mal lait, brave homme, de
ne pas me vendre yotre Bucéphale. Avec
notre double charge, au train dont il a été
mené,' il restera fourbu. J'estime qu'il
peut valoir deux cents livres, en \oilà trois
cC" ts ; indifférence estpour le dérange-;
ment que je voûs ai causé. _
— Allez au diable! répondit le mâître de
la monture, sftna prendre l'argent qui lui
était offert, et passant sa mauvftiSP humeur
sur le pauvre animal, il le fit repartir dq
même train dont ii était venu,
Quelques minutes plus tard une cham
bre de l'hôtel où* après s'être séparé de,
■ son compagnon malgré lui, le cavalier de
croupe s'était empregsp de pénétrer, nous
montre réunis Jacis SheppaFd et Oolingry.
" Déjà entr'eux ont dû s'échanger quel
ques paroles, car lo faotgtum de 1 abbaye
de Livry avait couru jusqu'au pe^i-on pouf
recevoir l'arrivant; : -
Poursuivant la conversation commen
cée lé long de l'escalier !
-WJ'étais rendu, dit l' Anglais, tant de s
ma dernière', course' qne de mes allées et
venues de la nuit dans Paris. Plus de qua
tre ljeues à faire ïi pied et peut-être quel-,
que intérêt à oo qnevoqs fqssipjs prpi^pte-
ment informé ! Passe un homme h cheval ; 1
je lui offre de lui acheter sa béte. Il me rit ,
au nez, comme s'il avait affaire à un fou,
-alors, ma foi 1 j'en prends le réle. D'un ;
bond; je m'élance en croupe, étreinâ mon ;
cîî§f de file de façon à lui faire sentir qu'il ■
a trouvé h qui parler, puis lui montrant
un poignard que j'ai toute commodité
d'insinuer entre ses deux épaulos, je lui
intime do prendre grand train la route de
Paris et de ne s'arrêter qu'au moment et
au;lieu que je lui dirais "
, On remarquera que Jack Sheppard a
.faitcomplètementdivorceavec ce baragouin
anglais dont la veille au soir il s'était in
génié comme entrée die jeu avec son illus
tre confrère, Le baragouin est, en effet,
d'uq bon servie# pour Thomme qui veut
pn duper un autre: celui qui parle correc
tement se croit de beaucoup le plus habi
le, et partant il se méfie moins.
Après ayoir trouvé fort originale, quoi
qu'un peu gaillarde, la manière de voya
ger de son illustre interlocuteur : -
—'Âh çà! lui dit Colingry, expliquez-
moi comment sur les dix hommes que je
vous avais donnés pour vous assister, il
iïi'en estarrlyé cinq-à différentes heures
dé la nuit, m'apportant un coffret dans le
gsnrë do celui que nous suivons à la piste,
lequel coffret, cela va'sans dire, se trou
vait invariablement vide : c'était ù, en pren
dre un agacement de nerfs.
- h - A * 1 ! répondit l'Anglais, vqî & donc
une dés fortes inventions de mon glorieux
confrère. Des coffrets comme s'il en pleu-
yâjt I P^otre entrevue d'hier au soir l'a dé
cidément démoralisé. Jl se démène et sp
tortille comme une corde à yiolon sur un
ftr^sîer et ne sait qu'imaginer pour parer
le coup dont ii se fcent inenaeé!
— Le fait est, dit Colingry, quo vous l'a
vez agréablement roulé. Avec vos façons de
grand seigneur, il ne, savait plus où il eh
était.'c'est surtout pendant que vp.us lui
distilliez", cette liste do ^es différens gîtes
dont je vous avais muni, qu'il était cu
rieux à. voir. Je le regardais à travers la
serrure; il youlaittairpbonnemip T e à mau
vais jeu, mais sous son air goguenard s'a
percevait la souffrance d 'un homme qu'on
déshabillerait pièce i pièce. À chacun de
sos terriers que vous lui nommiez, il sem
blait un oiseau à qui il tombe uns plume
de son àile. <
— Il a tout à fait perdu terre, poursuivit
Jack Sheppard, et, comme vous dites vul
gairement en France, il bat la breloque.
Cette nuit, il a remué des mondes, et n'a
-été sauvé que par un imprévu.
— Mais enfin .ces coffrets ,-tout bêtes
qu'ils puissent être, cela m'intrigue, dit
lo factotum de l'abbaye de Livry. 1 ,
—Ces coffrets, répondit l'Anglais, s'en-
chassent dans tout son remue-ménage noc
turne qui serait sans fin à" dire en détail.
— Il n'importe, remarqua l'ex-sèrgent,
les fausses manœuvres de l'ennemi sont
■ utiles à connaître, sans compter que.leur
relation ne saurait manquer d'être amu
sante. D'ailleurs, compère, les grands ar
tistes comme vous ne sont jamais très mal
heureux quand on les contraint à parler
do leurs,œuvres. - v
— Eii bien ! puisqu'absolumenl, dit
JackShëppard, il faut ressasser -toutes los
roueries de cet illustre, qui m'appelle mi-
lord EJsbrouffe et ne me croit pas digne de
dénouer los cordons de ses souliers, je
commencerai par vous demander répara
tion pour Jupiter mon merveilleux se
cond. . - ' -
12t on parlant ainsi, l'Anglais faisait.une
caresse à l'intelligent animal qui en s'en-
tendant seulement nommer avait dressé
la tête, ne semblant attendre qu'un ordre.
: — Yous aviez douté, continua son maî
tre, qu'au flairé seul.de l'ignoble tabatière
du personnage, mon chien pût le suivre à
•la piste/C'était une hérésie eu matière do
chasse. Un objet qui depuis longtemps
traînait dans les poches du drôle avait dû
contracter de lui un tel fqmetquïl eût
frappé l'odorat del'animal le moins doué :
mais'Jupiter, un prodige vivant ! Il s'était
si bien cramponné h l'bonamé, que mon
seul souci était de 1e maintenir à distance
respectueuse, car l'A. B. G. pour notre gi
bier c'était de prendre garde s'il était
suivi. 1
—Iîh bien ! fit Colingfy, réparation et
honneur à Jupiter, quoique les bottes de
feutre que vous avez inventées et qui vous
permettent dé marcher sourdement suivie
pavé, doivent bien être aussi pour, quel
que chose dans le succès de votre pour
suite. «
— La première station du Monsieur, en
sortant d'ici, continua Jack Sheppart, fut
chez un sieur Hulain, barbier-chirurgien,
près du Marché-Neuf.
— Oui, dit l'ox-sergent qui depuis quel
que temps faisait étudier toutes les habi
tudes de l'homme qû'avec l'aide de l'An- >
glais, il avait la mission de déposséder^ il
a comme cela aux quatre coins, de Paris,
un chirurgien affilié, chfz qui, en cas de
blessures, lui et les siens peuvent aller se
faire panser. ^
.— Il ne se fit pas panser, mais il se trans
forma : le barbier lui prêta sans doute son
habit de cérémonie; ce qu'il y a de sûr,
c'est que, sans le flair de Jupiter, toujours
prêt à courir sus à celui qu'il avait vu
mettre dans sa poche ma tabatière, il
était à ce point méconnaissable que je
l'eusse pris pour lo barbier lui-môme se
rendant nuitamment chez quelque pra
tique. ,
— Le drôle-est admiraWe'à se grimer,
dit Colingry; c'est là sa grande force con
tre la polico. > .
- —En quittant le barbier, poursuivit
Jack Sheppard,'il se rendit chez un dra
pier do la rue Dauphine; là, on l'attendait
avec impatience, oar, en lui ouvrant la
parte, on s'écria de manière à-être enten
du au loin, dans le silence da la rue :
— Ah! enfin, vous voilà ! Ces messieurs
commençaient à croire que yqp.s ne vien
driez ças,
— Le drapier, dit l'ex-sergent, doit être
quelque receleur, le faquin en a dans les
six corps 'des marchands.
' --- Jugement téméraire, Monsieur le
contrebandier, le drapier est un si parfait
honnête homme, que, la veille au soir, il
était sur le point de piquer une tête dans
■la Seine par le désespoir où l'avait mis
une misérable dette de trois mille livres,
qu'il était hors d'état d'acquitter.
-. i— Et d'où savez-vous cela? demanda
Colingrj'.
— Parbleu,-du drapier lui-même chez
qui j'entrai sous le prétexte de lever le
drap d'un manteau, aussitôt que j'eus vu
mons Cartouche sortir .du magasin en
compagnie dé six bons bourgeois qu'il di
rigeait vers le pont Neuf.
— Mais c'était des moutons qu'il, me
nait à ^abattoir; le pont Neuf! sa troupe
-y est en permanence.
.— Précisément, il venait de payer à ces
braves gens l'arriéré du drapier et s'ar
rangeait pour rentrer dans son argent.'Je?
n eus .pas d'ailleurs besoin d'une grande
finesse pour me faire conter cotte bien
faisance de mon vertueux confrère; le pau
vre homme qu'il avait empêché de sa
.noyer débordait tellement de reconnais
sance qu'il était naturellement entraîné' à
la çrier à tesut venant, mais il chanis sur
un autre ton quand je lui appyjs le.nom
de son libérateur, < t que le lui demandai
s'il no lui avait pas donné un coffret àgar-
der. °
—.C'est elai» 1 , s'écria Colingry, depuis le
deput }-etlré de chez de \L le curé de Sairit-
Bdi théleiny il-était en peins d'une cache;
et un liomino auquel on sauve l'honneur
et la vie doitétro un dépositaire diséret et
.fidèle ; mais savez-vous, maître, que ce
n était pas là une trop maladroite combi
naison !
77 Oui) dit Sheppard, la veille. ^«ar,d je
D ét<ù» pas sut ses talons, nig^g la chasse
BUREAUX A PARIS f. iïîè 3e • Valois (Palais-Royal), n* 10:
B
JEUDI 10 NOVEMBRE 1864.
ABOMEMMS DES DËPAIiTEMENS.
trois mois 16 FR.
six mois :.......... 32 fr.
un an.. 64 F».
pour isi pats fitbanobksi Yolr io fableaa
publié les S et au de ciiaqae mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Bôns-Enffcns, 19.
ABOMEMENS DE PARI&
*m
trois mois 43 fr.
SIX MOIS.......... iî 26 FR.
un an "82 fr;
un numéro 20 -centimes;
\ ' *'î •
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'untosa-daposle ouô'un effet
sur Paris, h l'ordre de i/adminisirateijji du jourhal, rne dé Valois ,n* 10,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
: . ■ . ;■> ■. . j ! = v ■ • • .'•■■■
ILes lettres ou envois d'argent affkakchis sont refusés, I Les A nnonces sont reçues chez M. ïanis , rne Kotro-Dame-des-Victoires, a' 40
. Les articles déposés: ne sont pas rendus. \ , . (place de la Bourse),
Les abonneniens fiatent des. t or et 16
4a o'aaqaa mob.
PARIS, 9 NOVEMBRE,
La dépêche de M. le général La Mart-
mora, dont le télégraphe nous avait appor
té une analyse dans laquelle une pensée
importante était complètement défigurée,
nous arrive aujourd'hui in extenso dans la
Gazette officielle de Turin.
Nous mettons ce document sous les
yeyx de nos lecteurs, qui seront peureux
d'y voir «comme nous un nouveau témoi
gnage de l'accord entré les deux gouverpe-
înens. Comme nous, ils seront heureux
d'entendre le président du conseil, minis
tre des affaires étrangères du gouverne
ment italien, déclarer que « le traité du
» 15 -septembre pourvoit complètement
» aux exigences do la situation par rap-
u port à la Papauté, en donnant des assu-
» rances positives à la France et au mon-
» de catholique.» Un tel langage défie
toute fausse interprétation. Et lorsque M.
de La MarmoTa ajoute qu'en renonçant
aux moyens "violeris, l'Italie à. plus forte
•raison a renoncé aux voies souterraines
« dont elle repousse jusqu'à ,1a pensée, »
il exprime un noble sentiment qui n'a
vait jamais été mis en doute par le" gou
vernement français;-cardans les documens
officiels, il n'a jamais été:, fait mention
des voies souterraines que pour inviter le
gouvernement italien à répondre aux
commentaires d'une presse qui, pour être
amie, n'en n'était que plus injurieuse, et
qui, des deux côtés des Alpes, s'obstinait
à dénaturer l'esprit de la convention et à
tromper l'opinion publigue. ,
Par suite de ces commentaires passion
nés, des explications étaient devenues né
cessaires dans l'intérêt des deux parties
contractantes. Mais pour que les explica
tions dussent avoir le bon résultat qu'elles
ont obtenu, il fallait qu'elles fussent en
tières. Elles ont été franches et sans
résèïye, et elles ont amené les décla
rations es catégsriqnes contenues daus la
dépêche de M, le chevalier Nigra, en date
du 30 octobre, et que-nous retrouvons dans
la dépêche de M. de La Marmora.
Nous avons donc la .conviction profon-;
de; et celte conviction: ne date pas d'au.-;
joutfd'ÎUii, elle a précédé toutes les ex- :
plicàtions, çue le traité du 15 septembre,
comme le dit ,M. le président du conseil i
du royaume d'Italie, sera exécuté ^i-scfu-
pulèusement et dans son intégrité.» C'est
tout ce qu'il faut demander t un contrat.
tWe moins, ce n'est .pas tenir son enga
gement \ exiger plus, cest dépasser son.
"droit. Les devoirs de chacun sont claire
ment indiqués, et il n'y a plus lieu « à de
nouveaux malentendus. »
Sans doute, à côté des.trait'és qpi lient les
gouvernemens entre eux, il y a eu, de tout
temps et fin tout pays, des - aspiffuioss ;
nationales qui relèvent de. la philQsophie
pt de VJiistoIre et qui n'ont pas à interve
nir'dans les arrangement diplomatiques. :
Il n'en est pas moins vrai que., lorsqu'un-
gouvernement fait la part de ces aspira
tions, qu'il les groupe £t Jeur donne un,
corps, si l'on peut ainsi parler, elles pas
sent du domaine purement idéal dans le -
domaine positif, et alors U faut bien/
en tenir compte dans les relations s+iplo- ■
matiques. C'est ce qui est arrivé pour les
aspirations j^tionales dont M. le cho-'
valier Nigra avait parlé dans sa,dépêche
du 15 septembre.et qu'il a nettement
définies et caractérisées dans sa dépêche
du 30 octobre, en déclarant qu'il fallait
entendre par ces. mots « là conciliation
entre la Papauté et l'Italie.' »
. Sur ce point d'importance capitale, les
.interprétations erronées étaient faciles :
elles ne sont plus possibles. L'entente
existe entre les deux gouvernemens, et
il faut d'autant plus s'en féliciter, répé
tons-le, que, grâce à ces arrangemens, la
France pourra retirer ses troupes de Ro
me et montrer ainsi qu'elle est prête à res
pecter le principe de la non-intervention,
lorsqu'elle peut le faire sans mettre en
péril des intérêts d'ordre supérieur que
son honneur et ses traditions lui prescri
vent de protéger.
Il ne s'agit plus que de l'exécution Idu
traité, et M. de La Marmora a raison de
dire : « La voie est nettement tracée aux
deux gouvernemens. « Nous n'avons plus
^'redouter les équivoques. Les intentions
de la France ont été exposées avec autant
de fermeté que de modération par le -mi
nistre âe l'Empereur, dans sa dépêche du
30 octobre; et tout la monde applaudira à
cette noble promesse de l'illustre généra;. :
« L'italie rivalisera de loyauté avec la
-France. »
pauun limaykac.
BULLETIN POLITIQUE.
A propos de'la dépêche du général de
La JVIarmora, en date du 7 novembre, nous
ferons remarquer que la télégraphie privée
avait commis une étrange erreur, «n prê
tant au général de La Marmora la phrase
suivante :
« La conciliation de l'Italie "avec la Pa -
» pauté est toujours un "but du gouverne- !
» ment; la convention aidera à .attendre, d
Le président du conseil n'a rien dit de sem- '
blablefil a dit au contraire que la conven- i
tion rendrait plus facile la réalisation de
ce but.'; • ...
II avait été question, dans les premiers
jours de l'année, d'une circulaire identir
que adressée par la Prusse et l'Autriche
aux gouvernemens allemands pour pro
voquer des mesures contre le renouyellB.-
jnent d'une-assembléecomme celle des dé
putés allemands 1 du 21 décembre 1863
et'du'comité des 36 nommé par cette as
semblée. Le Journal allemand de Francfort
publie aujourd'hui cette circulaire, signée
Bismark, qui porte la date du 31 décem
bre 1863, et qui se préoscupe surtout de
l'intervention de tfellcs assemblées >dans la
question des duchés. Ce document n'a
donc, plus aujourd'hui qu'un intérêt ré
trospectif.
LL. AA. RR! le prince et la princesse de
Galles sont arriyés hier.à Windsor, de
retour de leur grand voyage dans le nord
te l'Europe. r 1 -
J t ; ;t • . . • -. ..v
L'affaire de la Florîda a produit une pro-_
.fonda^essaiioîrBlï Angleterre;"le Morning
l'ost dit qu'il y aurait non seulement de la;
dignité, inajs encore de la prudence, de la ;
paît des puissances maritimes de l'Europe,
à présenter au cabinèt de Washington des
remontrances qui assureraient au gouver- (
nement brésilien la réparation qu'il ne
pourrait sans doute obtenir sans leur
concours. ,
- Des correspondances du Paraguay por
tent que l'attention est absorbée par les ;
incidens de la guerre de l'Uruguay. L'in- :
tery/sntjon du Brésil a causé de vives alar- ;
nieg au président |]opez, qui vient d'adres
ser une note au gouvernement de Rio,
pour protester contre l'occupation, même
temporaire^ du territoire "de l'Uruguay par
les forces de l'empire, déclarant qu'il est-
résolu à n'y pas consentir, afin de mainter
nir l'équilibre sur les bords de la Platai,
.qu'il se croit autorisé à défendre. , . ;
' Le Brésil a répondu que son gouverne^
"ment ne changerait rien à sa résolution;
en cas de rupture, le Paraguay-aurait
l'intention Centrer' en campagne contre
le Brésil.
Il est bien à désirer, disent avec raisoç
les correspondances de l'Assomption, que
les efforts de la diplomatie préviennent
cette nouvelle complication, qui serait
des plus préjudiciables au mouvement des
échanges avec l'Europe; ;
" . Auguste Vitu.
En apprenant l'incendie qui a éclaté à
Nasy, l'Empereur a fait adresser à M. le
préfet du Doubs une somme" de 5,000 fr.
pour être distribuée aux victimes de ce
désastre^ en son nom et au nom de l'Im
pératrice et du Prince Impérial.
Nous avons annoncé que des commis 4 -
saires," délégués par les gouvernemens do
France, de Belgique, de la Grande-Breta
gne -et; des Pays-Bas, ët Téunis en corifét-
rônee internationale à Paris, avaient, dans
les prémiers jours du mois d'octobre, ar
rêté les termes d'un arrangement destiné
à régler les questions relatives à la légis
lation des sucres et notamment au draw-
back accordé à la sortie des sucres.raf
finé^.
Cet arrangement, ayant été approuvé
par chacun des quatre gouvernemens,
-vient d'être converti en une convention
diplomatique qui a été signée aujourd'hui
par S. Exc. M. Drouyn.de Lhuys, ministre
desialîaires étrangères,M. le baron Beyens,
•envoyé extraordinaire et ministre pléni
potentiaire de Belgique,- M. Lightenvelt,
envoyé extraordinaire et ministre plénipor
tentiaire des Pays-Bas, et l'honorable M.
William Grey, chargé d'affaires de S. M.
Britannique. {Moniteur.)
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 0 novembre.
Le correspondant spécial du Times à New-
York, mande à la date du 29 octobre , que
Grant et Buttler ayant fait des reconnaissan
ces le 27, ont trouvé les confédérés en état de
répondre-à une attaque sur tous les points, et
que Gfant a été repoussé après avoir essuyé
des pertes'considérables. • .
M. Stanton annonce que Hood menace d'en-"
valiic.le Tennessee.
Les nouvelles'du Missouri sont contradictoi
res;. I.es mômes dépêches qui répètent la nou
velle ào l'échec subi par Price et sa retraite
dans la direction du Sud, mentionnent la niar'
çhè de forces confédbriîes considérables au nord
du chemin de fer d'IJannabal à Saint-Joseph.
Le gouverneur dû Kentucky a déclaré qu'il
ne souffrirait aucune intervention militaire
dans les élections , et il a donné' l'ordre
-at'X'shéEilIS d'arrêter tout individu qui con
treviendrait à cet ordre. -
New-York, 20 octobre, soir-
- (par le Damascus):
Le 27, Grant a fait une reconnaissance de
vant ftichmond avec toute son armée, en vue
d'amener un engagement général, mais il a
trouvé partout les confédérés fortement re
tranchés.
Le Lruit court que les confédérés se sont em
parés dé Paducali dans le Kentucky.
Qû assure qup les confédérés se réorganisent
dans la vallée de la Shenandoah. Leur cavalerie
occupe Fisher-Hill. Le bruit court qu'èlle s'est
présentée devant Price, mais qu'elle a- été bat
tue et fopcée de se njettre en retraite, pour
suivie par les fédéraux, ' ■ .
Or, 220 1/4.-—Changé sur Londres, 240.—Lé
coton est plus ferme à 125.
New-York, 3l'octobre (voie du Cap-Race)
(Par le City of Washington).
Grant est rentré dans la position qu'il occn-
nalt pj:écédp;nment. " : ' " "
- 'Le'général confédéré Hood a attaqué 13eca-
tur, mais il a été repoussé et il a repassé le
Tennessee. . -
Le bruit court que Sherman a évacué At
lanta, ' . . • • * .
On-dit que 300,000 nègres seront enrôlés
4an&« les années du Sud, pour la campagne du
printemps.
; Les autorités de l'Etat de Now-Norkont pro
hibé l'intervention militai re dans les élections.
Or, 227, chango sur Londres, 247 ; bonds,
.108 ; coton, 125. i
-i New-York, 1 er novembre, matin. •
On nie l'évacuation d'Atlanta. 1
• Le chef confédéré Forrest menace Paducah
et Colombia.
Or, 237 7/8.
Vienne, 9 novembre.
La Gazette de Yienns publie un manifeste du
ministère des finances portant que l'emprunt
fin argent de cette année n'ayant pas été en
tièrement émis, la dette constituée par cet em
prunt sera diminuée de 2â millions. ^
Par suites un nouvel emprunt de 25 mil
lions portant intérêt 5 0/0 à partir du d" dé
cembre et remboursable en cinq termes an
nuels, sera émis par voie, de souscription na
tionale au cours de 87. Les titres de cet em
prunt seront reçus, à partir du mois do dé
cembre \ 800, avec leur valeur nominale pour
le paiement des impôts. Le remboursement
s'effectuera à sa valeur nominale en cinq ter
mes annuels, àpartir du 1" juin 1807.
Madrid, 8 novembre.
M. Bravo Murillo yient de publier une bro
chure donHes conclusions se prononcent con
tre les droits des porteurs de certificats amor
tissables et insistent afin que, par une décla
ration, solennelle dans les Chambres, le gou
vernement repousse, une fois pour toutes,
"leuçs réclamations irritantes.
Madrid, 8 novembre.
■ La -Correspondenda assure,que le gouverne
ment,^oit présenter à la .Chambre une nou-
veîle loi sur la prosse, plus libérale que la loi
^actuelle. ( llavas-Bullier.)
Voici les dépêches qire nous recevons ce
soir :
• Londres, 9 novembre, soir.
Les courtiers font des affaires au taux do 8 0/0.
Les consolidés sont à 90
Des dépêches privées do New-York parlent
d'un grave échec subi par Butler. Grant aurait
été, de son côté, rudement éprouvé dans sa
dernière reconnaissance vers Riclimpnd. -
Londres, 9 novembre, soir.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
« Grant a été repoussé, le 27, avec une perte
de 1,500 morts ou blessés. Les pertes de But
ler sont encore plus considérables.
On assure que le général confédéré Hood se
trouve maintenant sur la riva nord du Ten
nessee. Il a passé cette rivière à Cypress-Creek
le 30.
Ou croit que Price se retire vers l 'Arkansas.
Bruxelles, 9 novembre.
La Chambre des représentais a élu pour
président M. Vanderpeereboom. Les vice-prési
dent, MM. Moreau et Crombech/tous deux de
la gauche, ont été réélus.
■ Berlin, 9 novembre.
La Correspondance provinciale termine ainsi
un article §ur les relations de la Prusse et de
l'Autriche : *
« Les mêmes relations amicales, les mêmes
gentimen» de confiance qu'avant la fin de la
guerre, régnent aujourd'hui entre la l'russe
et l'Autriche. L'amiiié et l'alliance n'ont nul
lement été interrompues dans la volonté dos
deux puissances. »
La Correspondance croit qu'il existe dos in
dices faisant pressentir les bonnes dispositions
de l'Autriche dans la question du Laui-nbourg.
Turin, 9 novembre.
Chambre des députés.:— La discussion sur le
transfort de la capitalo continue :
M. lioncompagni dit par quelles raisons il a
été d'abord opposé à la convention et au
transfert do la capitale. 11 ajoute qu'en présen
ce des vœux presque unanimes de l'I'.alie, il a
cru rendre hommage à l'opinion publique en,
acceptant l'un et l'autre.
Nous devons, dit l'orateur, toujours mar
cher d'accord avec la France, sans subordon
ner notre politique à la sienne. Nous pouvons
être bien'certains que la France, une fois hors
de Rome, n'y retournera plus, Nous irons à
.Rome, dans un temps qui n'eit pas"éloigné, ;
par les voies de la civilisation, par la liberté
et par la justice.
M. Importa combat le projet, qu'il considère
comme une renonciation à Rome,
, Turin, » novembre.
l.e grand-duc héritier do Russie est arrivé
hier soir incognito. Il ost descendu à l'hôtel
d'Europe. Ce matin, leducd'Aoste et le prince
de Carignan lui ont rendu visite.
Les pluies ont causé des dégftls ponsidérables
.pn Toscane, ^a vqje fermée a $té emportée sur
divers points," à Linpôli, ^ienqe,-Racchia, etc.
L'^rho a rompu ses digues, renversé les po
teaux télégraphiques et abîmé les travaux on
construction.
Les derniers avis disent que les parties has-
ses de Florence soatinasèissrt.'ÂWlû âBKW*'*
*au sivttHTiîês parapets.' Le' jna»7 a j s lemp s
continue. La consternation est dans la ville.
^ Emprunt italien, 04.85.
- Turin, 0. novembre, soir. •
Des nouvelles, ultérieures de.Florence, ve
nues par la'posté sont-plus rassurantes. Les
communications télégraphiques sont encore
interrompues. {llavas-Bullier.) ...
eoms DE LA BOURSE.
BÂDSSB. BA1S8B
» » 15
CODES db CLOTCU le 8 10 9
3 0/0 auoonipt. 64.90 64.75 s
-—Fin da mois. 65.05 04 83 » » » 20
4 ,1/2 au compta SI 93. S2 »» u 05 ».- »
—Fin du mois, 9L75 » , » s n » »
Voici la dépêche du général La "Marmo
ra telle que la publie la Gazette officielle du
royaume :
S. Exc. le général La Marmora, président du
conseil et ministre des affaires étrangères à M. le
cheyalier Nigra, ministre d'Italie à Paris.
Turin, 7 novembre 1864.
Monsieur le ministre,
Votre dépêche télégraphique da 1" novem
bre dont le texte a été.autorisé -par Sa Majesté
l'Empereur, établit la situation des deux gou
vernemens signataires de la convention du 15
septembre vis-à-vis l'un de l'autre à l'égard
de l'interprétation de cet acte. Toutefois, le
contenu de la dépêche de M. Drouyn de Lhuys
à M. le baron de Malaret, en date du 30 octo
bre, publié dans le Moniteur du 5 novembre,
rend indispensables d.e franches explications
: de la part du gouvernement du roi, qui tient
ce que rien de sa part, même son silence^ ne
puisse donner lieu à de nouveaux malen
tendus.
Le ministère que j'ai l'honneur de présider,
appelé au pouvoir par la confiance de S. M. le
roi, n'a ni négocié ni signé les accords du 15
septembre, mais les ayant trouvés conclus,
après les avoir mûrement examinés et on
avoir.calculé les conséquences, il n'a pas hési
té à las accepter et à lessoutenir. Le ministère
a considéré en effet, en premier lieu, que le
texte de la - convention et de ses annexes est
clair et précis, et ne peut donner lieu à au
cune équivoque; on second lieu, le ministère,
:en interprétant'le traité de la seule manière
admissible, c'est-à-dire selon le sens littéral
do sa teneur, a acquis la conviction que, dans :
son ensemble, il est avantageux pour l'Italie.
» Les ministres du roi ont dono la volonté, et
ils savent qu'ils ont la force d'exécuter lo trai
té scrupuleusement et dans son intégrité. Leur
résolution à cet égard est dictée, non-seule- :
ment par la loyauté qui exige que les eaga'ge-
mens pris par un gouvernement,soient tenus',
et par la reconnaissance et l'amitié qui lient,
l'Italie à la France^ mais encore par la con- i
viction personnelle de chacun d'eux,, que la
meilleure politique pour l'Italie consiste dans
l'exécution complètedelaconvenUon du 15 sep-
tembre. Cet acte sefondeen effet sur le principe de
non-intervention, principe fondamental de là
politique des deux gouvernemens, et que M.
Drouyn de Lliuys a rappelé avec une parfaite
opportunité dans la remarquable dépftche qu'il
a adressée le 12 septembre dernier au repré
sentant de la France à Rome. Le gouverne-
"ment diy roi, en s'intordisant tonte interpré
tation' qui ne correspondrait pas ponctuelle-
ment au sens naturel du texte du traité, puis-
que une Interprétation df. ce genre no serait ;
permise à aucune $ca deux parties contractan
tes, se croit en devoir de réserver absolument
toute question autre que celle de la fidèle ob- ;
servation' des accords stipulés,
Ces déclarations préçjsM \ïiO dispenseront
d'entrer dans un long examen des sept propo
sitions énoncées par S. Exc. M. le ministre im
périal des affaires étrangère? dans sa note du
30 octobre à M. le "baron de Malaret. Il suffira,-
à mon avis, Monsieur le ministre, des obser
vations suivantes pour, dissiper toute obscuri- ^
té sur ce sujet.
Le traité du 15 septembre pourvoit complè
tement aux exigences de la situation par
rapport à la Papauté, en donnant des assu
rances positives à la France et au monde ca
tholique. Sii, par les engageinens que l'îtalie a
pris, elle a renoncé à employer les moyens
violens, à plus forte, raison elle n'aura pas
recours à ces voies souterraines dont j'ai vu
non sans peine, je dois l'avouer, la d^ècho
"du mjîîistïU des affaires étrangères dé l'Empe
reur faire mention, et dciii; nous repoussons
jusqu'à la pensée. Mais il n'est ,-pas moins
vrai que l'Italie a une foi entière dans l'ac
tion de la civilisation et du progrès, dont la
seule .(puissance, suffira, nous en avons la
pleine confiance, pour réaliser ses.aspirations.
Quelles pourront ôtre les conséquences de
cotte action des éiémens de civilisation et de
progrès ? Chacune des deux puissances con
tractantes peut avoir et maintenir d ***
une opinion particulière
voir comment c»ti« , ...
entre opinion pourrait former
d'une discussion pratique,
- ■ .iiomént où l'Italie dfelsré de la manière
la plus explicite quand ses aspirations
viendraient srse réaliser, ce ne. serait çertaine-
égard
—ib je ne saurais
ment pas par le fait de la violation du traité
de la part de son. gouvernement.
Quelles sont, en dehors do la question de iâ-
stricte observation do la convention, les aspi
rations nationales de l'Italie? M. Drouyn de
Lhuys a entendu les définir et les préciser dans
: la dépêche quo j'ai rappelée plus haut. Lo
gouvernement du roi se voit avec regret danà
l'impossibilité de suivre sur ce terrain le mi
nistre impérial des affaires étrangères. Les as
pirations d'un pays sont un • fait qui. uppar- '
tient a la conscience nationale, et qui neper l
ànotre avis, devenir à aucun titre le sujet
d'un débat entre deux gouvernemens, quels
que soient les liens qui les unissent,
, Quant £i fa conciliation de l'Italie et de laPa-
pauté, ç ost un but que le gouvernement du
roi n a jamais cessé de se proposer, el dont 'â
convention du 15 septembre doit rendre la
réalisation plus iacile.
En ce qui concerne la signification crue lo
gouvernement du roi attache à la translation
de là capitale, je nai, Monsieur le ministre*
quà laisser parler les faits eux-mêmes Ln
gouvernement Italien a préparé l'exécution de
cette condition, qui est peut-être la plus Gra
ve et la plus délicate des obligations Vue nous
avons assumées par les accords du 1» septem
bre. Sauf la délibération du Parlementfdaris
peu de mois Horenoe sera la capitale de l'Ita
lie. Ce qui pourra arriver pfts tard, par suite
d éventualités qui sont du domaine de l'ave
nir, ne peut pas être aujourd'hui l'objet des
préoccupations des deux gouvernemens. M.
Drouyn de Uiuya l'a dit avec raison : c'est aux
.évènemens qu il appartient de poser ce nro-
nlôme. - 1
Je m'étendrai encore moins sur la cintruiè-
me et sur la septième des propositions énon-
céesjpar M. Drouyn de Lhuys ; elles me parais
sent avoir pour but, l'une do constater oue
nous nous sommes écarts du projet du comte
de Cavour, l'autre d'exprimer le désir que
nous restions fidèles à sa politique pour l'ave
nir, |,os différences qui existent entre lo pro
jet du comte de Cavour et la convention ac-
-tuelle ressortent clairement du ranport oue
vous avez adressé le 15 septembre" dernier à
mon honorable prédécesseur, et, quant à la
politique du comte de Cavour, telle qu'elle est
exposée dans un discours célèbre que le mi
nistrei impérial des affai'res étrangères a cité
dans la dépêche dqnt je parle, il comprendra,
je nen doute pas, que nous tenions à honneur
de continuer S la suivre.
-. ine reste à mentionner, Monsieur le mir
nistre, puisque S. Exo. M. Droùyn'de Lhuvs
en a pris 1 initiative, l'éventualité' où une ré
volution éclaterait spontanément dans Rome
et renverserait le pouvoir temporel du Saint-
Pere. Le ministre impérial des affaires étran
gères réservo pour ce cas l'entière liberté d'ac
tion de la France; l'Italie; de son côté, fait,
comme de raison, la même réserve.
Telles sont, Monsieur lo ministre, les vuea
et les convictions avec lescjuellos le ministèrij
se présente au Parlement pour soutenir dè-
vaut lui la convention du 15 septembre. ێt
acte international, convenu pour surmonter
•les difficultés d'une situation peut-être sans
exemple, ouvre,' selon nous, aux deux gouver
nemens une voie nettement tracée, où le gou
vernement du roi croit pouvoir compter sur -
l 'appui des représentans delà nation pour ri
valiser de loyauté avec la France.
La publication par le Moniteur des deux no
tes adressées par le ministre impérial des af
faires étrangères à M. lo baron da Malaret, nous
fait un devoir, Monsieur le ministre, de faire
insérer sans retard dans la G azettà officielle du
royaume la dépêche que je vous adresse en cé
momi-nt, et que je vous prie de, vouloir bien
faire connaîtra officiellement à S. Exc.-M.
Drouyn do Lhuys. 1 •
Veuilloz agréer, etc. * •
Signé ; Au'ii, La marmona.
M. Mirés adresse à ses SGthShnaiTO'j une
lettre qui a un caractère particnUfeii A une
époque où il semblait que sa carrière fi
nancière fût finie, il faisait entendre aux
.actionnaires de la Caisse générale fies che -r
niins de fer des paroles d'espérance; ces es-
pérances, qui pouvaient paraître chiméri
ques, prennent un corps aujourd'hui, car
M. Mirés annonce à ses actionnaires une
participation dans la société financièr»
qu'il fonde et renouvelle ses déclarations
qu'ils recevront une réparation entière.
Une volonté si énergique d'accomplir
des engagcme.ns spontanément pris est
trop honorable po'.'.r que tout le monde-
n'y ap^^alsse pas et no désire pas que lé
succès couronne dss efforts sipersévérans.
■ Auguste Vxïw,
A Messieurs les actionnaires. '
Messieurs, J
■ Le moment-èst venu dé'préciser votre situa
tion et vos droits; • - *' 5 - -
Il est maintenant incontesté. que ,.vo tre ca-
Féuillctoa du Goastituiiofiael, 10 nov.
LA FORÊT DE BOWDY
EPOQUE DE LA RÉGES!©.
Qoiitriéiàe partie.
IX.. . ' ■
la chasse aux coffrets.
Le lendemain matin, au petit jour, dans
cet hôtel du Marais, où la veille avait été
conduit Cartouche, un homme,, la pipe en
bouehe, était accoudé à une fenêtre »u-
Vrant sur la rue. ,
Cet homme, il faut le remarquer, tu-
"mait sans la quiétude et le désintéresse
ment rêveur qui sont le plus grand char
me de cette distraction. Par morûens, il ti
rait fiévreusement deux ou 'trois bouffées
■précipitées, qui l'enveloppaient d'un nua-
p-rî^At.re. nuis, la tête projetée hors de lt
et i orenie aux uu . uuuîo , u
outiliaiit alors d'alimenter la combustion
au'hn instant avant il avait surmenée;
Evidemment, ce fumeur si intermittent
attendait quelque chose, et ce quelque
c ho e e Iuitenait.au cœur, car lorsqu'on
fume, on fume, et l'on ne montre pas de
ces impatiences d'amoureux en avance ii-
ua rendez-vous. .
Le galop précipité d un cheval qui, a la
fin «à fit entendre dans le lointain, ne pa
rut apporter à l'anxiété de l'écouteur
uu'un amendement très riîlatif,
« Pourquoi à cheval, se dit-il, et ou en.
aurait -il pris un? Pourtant, ajcruta-t-il peu !
'après, voilîi son chien*, c'est étrange! »
Le cheval, presqu'au même moment de
venait visible, et" son allure où se mar
quait une sorte de furie, dut paraître d'au-i
tant plus surprenante qu'il était monté par
deux cavaliers.
Arrivé A la hauteur de la ienêtre où 1
l'homme à la pipe était en observation, par
ûn arrêt brusque, il suspendit sa course.
Ayant lestement pris terre, le cavalier de
croupe dità celui qui était en selle ;
— Vous avez mal lait, brave homme, de
ne pas me vendre yotre Bucéphale. Avec
notre double charge, au train dont il a été
mené,' il restera fourbu. J'estime qu'il
peut valoir deux cents livres, en \oilà trois
cC" ts ; indifférence estpour le dérange-;
ment que je voûs ai causé. _
— Allez au diable! répondit le mâître de
la monture, sftna prendre l'argent qui lui
était offert, et passant sa mauvftiSP humeur
sur le pauvre animal, il le fit repartir dq
même train dont ii était venu,
Quelques minutes plus tard une cham
bre de l'hôtel où* après s'être séparé de,
■ son compagnon malgré lui, le cavalier de
croupe s'était empregsp de pénétrer, nous
montre réunis Jacis SheppaFd et Oolingry.
" Déjà entr'eux ont dû s'échanger quel
ques paroles, car lo faotgtum de 1 abbaye
de Livry avait couru jusqu'au pe^i-on pouf
recevoir l'arrivant; : -
Poursuivant la conversation commen
cée lé long de l'escalier !
-WJ'étais rendu, dit l' Anglais, tant de s
ma dernière', course' qne de mes allées et
venues de la nuit dans Paris. Plus de qua
tre ljeues à faire ïi pied et peut-être quel-,
que intérêt à oo qnevoqs fqssipjs prpi^pte-
ment informé ! Passe un homme h cheval ; 1
je lui offre de lui acheter sa béte. Il me rit ,
au nez, comme s'il avait affaire à un fou,
-alors, ma foi 1 j'en prends le réle. D'un ;
bond; je m'élance en croupe, étreinâ mon ;
cîî§f de file de façon à lui faire sentir qu'il ■
a trouvé h qui parler, puis lui montrant
un poignard que j'ai toute commodité
d'insinuer entre ses deux épaulos, je lui
intime do prendre grand train la route de
Paris et de ne s'arrêter qu'au moment et
au;lieu que je lui dirais "
, On remarquera que Jack Sheppard a
.faitcomplètementdivorceavec ce baragouin
anglais dont la veille au soir il s'était in
génié comme entrée die jeu avec son illus
tre confrère, Le baragouin est, en effet,
d'uq bon servie# pour Thomme qui veut
pn duper un autre: celui qui parle correc
tement se croit de beaucoup le plus habi
le, et partant il se méfie moins.
Après ayoir trouvé fort originale, quoi
qu'un peu gaillarde, la manière de voya
ger de son illustre interlocuteur : -
—'Âh çà! lui dit Colingry, expliquez-
moi comment sur les dix hommes que je
vous avais donnés pour vous assister, il
iïi'en estarrlyé cinq-à différentes heures
dé la nuit, m'apportant un coffret dans le
gsnrë do celui que nous suivons à la piste,
lequel coffret, cela va'sans dire, se trou
vait invariablement vide : c'était ù, en pren
dre un agacement de nerfs.
- h - A * 1 ! répondit l'Anglais, vqî & donc
une dés fortes inventions de mon glorieux
confrère. Des coffrets comme s'il en pleu-
yâjt I P^otre entrevue d'hier au soir l'a dé
cidément démoralisé. Jl se démène et sp
tortille comme une corde à yiolon sur un
ftr^sîer et ne sait qu'imaginer pour parer
le coup dont ii se fcent inenaeé!
— Le fait est, dit Colingry, quo vous l'a
vez agréablement roulé. Avec vos façons de
grand seigneur, il ne, savait plus où il eh
était.'c'est surtout pendant que vp.us lui
distilliez", cette liste do ^es différens gîtes
dont je vous avais muni, qu'il était cu
rieux à. voir. Je le regardais à travers la
serrure; il youlaittairpbonnemip T e à mau
vais jeu, mais sous son air goguenard s'a
percevait la souffrance d 'un homme qu'on
déshabillerait pièce i pièce. À chacun de
sos terriers que vous lui nommiez, il sem
blait un oiseau à qui il tombe uns plume
de son àile. <
— Il a tout à fait perdu terre, poursuivit
Jack Sheppard, et, comme vous dites vul
gairement en France, il bat la breloque.
Cette nuit, il a remué des mondes, et n'a
-été sauvé que par un imprévu.
— Mais enfin .ces coffrets ,-tout bêtes
qu'ils puissent être, cela m'intrigue, dit
lo factotum de l'abbaye de Livry. 1 ,
—Ces coffrets, répondit l'Anglais, s'en-
chassent dans tout son remue-ménage noc
turne qui serait sans fin à" dire en détail.
— Il n'importe, remarqua l'ex-sèrgent,
les fausses manœuvres de l'ennemi sont
■ utiles à connaître, sans compter que.leur
relation ne saurait manquer d'être amu
sante. D'ailleurs, compère, les grands ar
tistes comme vous ne sont jamais très mal
heureux quand on les contraint à parler
do leurs,œuvres. - v
— Eii bien ! puisqu'absolumenl, dit
JackShëppard, il faut ressasser -toutes los
roueries de cet illustre, qui m'appelle mi-
lord EJsbrouffe et ne me croit pas digne de
dénouer los cordons de ses souliers, je
commencerai par vous demander répara
tion pour Jupiter mon merveilleux se
cond. . - ' -
12t on parlant ainsi, l'Anglais faisait.une
caresse à l'intelligent animal qui en s'en-
tendant seulement nommer avait dressé
la tête, ne semblant attendre qu'un ordre.
: — Yous aviez douté, continua son maî
tre, qu'au flairé seul.de l'ignoble tabatière
du personnage, mon chien pût le suivre à
•la piste/C'était une hérésie eu matière do
chasse. Un objet qui depuis longtemps
traînait dans les poches du drôle avait dû
contracter de lui un tel fqmetquïl eût
frappé l'odorat del'animal le moins doué :
mais'Jupiter, un prodige vivant ! Il s'était
si bien cramponné h l'bonamé, que mon
seul souci était de 1e maintenir à distance
respectueuse, car l'A. B. G. pour notre gi
bier c'était de prendre garde s'il était
suivi. 1
—Iîh bien ! fit Colingfy, réparation et
honneur à Jupiter, quoique les bottes de
feutre que vous avez inventées et qui vous
permettent dé marcher sourdement suivie
pavé, doivent bien être aussi pour, quel
que chose dans le succès de votre pour
suite. «
— La première station du Monsieur, en
sortant d'ici, continua Jack Sheppart, fut
chez un sieur Hulain, barbier-chirurgien,
près du Marché-Neuf.
— Oui, dit l'ox-sergent qui depuis quel
que temps faisait étudier toutes les habi
tudes de l'homme qû'avec l'aide de l'An- >
glais, il avait la mission de déposséder^ il
a comme cela aux quatre coins, de Paris,
un chirurgien affilié, chfz qui, en cas de
blessures, lui et les siens peuvent aller se
faire panser. ^
.— Il ne se fit pas panser, mais il se trans
forma : le barbier lui prêta sans doute son
habit de cérémonie; ce qu'il y a de sûr,
c'est que, sans le flair de Jupiter, toujours
prêt à courir sus à celui qu'il avait vu
mettre dans sa poche ma tabatière, il
était à ce point méconnaissable que je
l'eusse pris pour lo barbier lui-môme se
rendant nuitamment chez quelque pra
tique. ,
— Le drôle-est admiraWe'à se grimer,
dit Colingry; c'est là sa grande force con
tre la polico. > .
- —En quittant le barbier, poursuivit
Jack Sheppard,'il se rendit chez un dra
pier do la rue Dauphine; là, on l'attendait
avec impatience, oar, en lui ouvrant la
parte, on s'écria de manière à-être enten
du au loin, dans le silence da la rue :
— Ah! enfin, vous voilà ! Ces messieurs
commençaient à croire que yqp.s ne vien
driez ças,
— Le drapier, dit l'ex-sergent, doit être
quelque receleur, le faquin en a dans les
six corps 'des marchands.
' --- Jugement téméraire, Monsieur le
contrebandier, le drapier est un si parfait
honnête homme, que, la veille au soir, il
était sur le point de piquer une tête dans
■la Seine par le désespoir où l'avait mis
une misérable dette de trois mille livres,
qu'il était hors d'état d'acquitter.
-. i— Et d'où savez-vous cela? demanda
Colingrj'.
— Parbleu,-du drapier lui-même chez
qui j'entrai sous le prétexte de lever le
drap d'un manteau, aussitôt que j'eus vu
mons Cartouche sortir .du magasin en
compagnie dé six bons bourgeois qu'il di
rigeait vers le pont Neuf.
— Mais c'était des moutons qu'il, me
nait à ^abattoir; le pont Neuf! sa troupe
-y est en permanence.
.— Précisément, il venait de payer à ces
braves gens l'arriéré du drapier et s'ar
rangeait pour rentrer dans son argent.'Je?
n eus .pas d'ailleurs besoin d'une grande
finesse pour me faire conter cotte bien
faisance de mon vertueux confrère; le pau
vre homme qu'il avait empêché de sa
.noyer débordait tellement de reconnais
sance qu'il était naturellement entraîné' à
la çrier à tesut venant, mais il chanis sur
un autre ton quand je lui appyjs le.nom
de son libérateur, < t que le lui demandai
s'il no lui avait pas donné un coffret àgar-
der. °
—.C'est elai» 1 , s'écria Colingry, depuis le
deput }-etlré de chez de \L le curé de Sairit-
Bdi théleiny il-était en peins d'une cache;
et un liomino auquel on sauve l'honneur
et la vie doitétro un dépositaire diséret et
.fidèle ; mais savez-vous, maître, que ce
n était pas là une trop maladroite combi
naison !
77 Oui) dit Sheppard, la veille. ^«ar,d je
D ét<ù» pas sut ses talons, nig^g la chasse
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