Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-02
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Description : 02 octobre 1864 02 octobre 1864
Description : 1864/10/02 (Numéro 276). 1864/10/02 (Numéro 276).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ÔCB tBg PATS ÉTRANGERS, VOlr le tabjeau
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1VO
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la date de leur abonnement
PARIS, 1" OCTOBRE*
•Le ministère italien est définitivement
constitué: le général de La Marmora, pré
sident du conseil, ministre des affairés
étrangères; MM. Lanza, ministre de l'in
térieur ; Sella, ministre des finances, Pe-
titti, ministre de la guerre; Jacini, minis
tre des travaux publics ; Vacca, ministre
de la justice, ont tenu un premier conseil
avant-hier, sous la présidence du roi.
Le baron Ricasoli est reparti pour Flo
rence, après avoir promis son appui et
celui de ses amis politiques au nouveau
cabinet.
Nous disions hier que les journaux au
trichiens , s'ils jugeaient à propos d'im>o-
quer le traité de Zurich pour les besoins
de leur polémique, devraient se rappeler
que cè traité faisait de la Vénétie une pro
vince italienne. La Nouvelle Presse itère nous
donne aujourd'hui complètement raison ;
elle rappelle qu'aux termes do ce traité les
droits des archiducs étaient réservés, mais
qu'en même temps la Vénétie devait être
dotée d'institutions nationales qui, de
fait, l'auraient séparée do l'empire. « In-
» voquer les stipulations du traité de Zu-
» rich , ajoute ce journal, en faveur des
» archiducs, ce serait nous inviter à don-
» ner à la Vénétie des institutions qu'il
» nous est impossible de lui donner;- il
» nous semble donc improbable que le
» comte Rechberg ait même songé à en
» appeler à ces stipulations. »
Les.négociations définitives pour la paix
entre les puissances allemandes et le Da
nemark marchent à grands pas; les pléni
potentiaires danois ont reçu les instruc
tions complètes longtemps attendues au
sujet de la question financière; le Da
nemark consentirait éventuellement à se
soumettre à la sentence d'un .arbiire im
partial dans la. question de liquidation.
Les plus graves difficultés sont d'ailleurs
écartées et la paix sera conclue d'ici à peu
de temps. ......
A uguste Y itii.
^mède assez puissant n'a été trouvé contre
dette p'IâiB^mdate ^e:ipi a..Ii!esprithrven-.
Les membres de l'Association pour le
progrès des sciences sociales n'ont • pas
voulu se séparer sans aborder une ques
tion qui préoccupe depuis longtemps tous
les esprits honnêtes en Angleterre ; nous
voulons parler de la corruption électorale.
L'approche des élections générales don
nait., d'ailleurs, à cette question, une op
portunité particulière.
Une réunion spéciale a été tenue sous la
présidence de lord Brougham, en vue de
rechercher les meilleurs moyens de dimi
nuer les achats de votes,-les, manœuvres
corruptrices et les dépenses extravagantes
qui accompagnent les élections.
La législation anglaise s'est déjà bien
des fois efforcée d'atteindre le même but;
il ne manque point d'actes du Parlement
sur la matière; mais* jusqu'ici aucun re-
Feuilleton du Constitutionnel, 2 cet.
raux a su découvrir des procédés ingé
nieux pour éluder les dispositions législa
tives. Ainsi on a vu, dans des enquêtes,
nombre d'électeurs avouer qu'ils avaient
reçu de l'argent en échange de leurs vo
tes, mais sous des prétextes assez spécieux
pour mettre à couvert les candidats pro
digues ou. leurs agens.Ceux-ciont soin de
prendre des déguiseinèns, des qualifica
tions, ou de s'attribuer des missions, qui
semblent justifier les dépenses auxquelles
ils se livrent dans les localités où une élec
tion se prépare; et en évitant ainsi de tomber
sous Papplicationlittérale de la loi,ils four
nissent adroiteûient àux comités parlemen -
taires ce que ces comités eux-mêmes sont
parfois bien aises de rencontrer; des motifs;
appàrens de fermer les yeux. Quant aux
candidats, ils savent parfaitement s'arran
ger pour échapper à toute censure; il leur
en coûte peu de désavouer ceux de leurs
agens assez inhabiles ou inexpérimentés
pour avoir eu recours à des voies de cor
ruption par trop manifestes. Une péri
phrase a été inventée en Angleterre pour
désigner un agent prudent qui sait répan
dre les livres sterling dans l'intérêt de son
candidat sans le compromettre et sans se
compromettre lui-même : on l'appelle
Y Homme qui descend de la lune; on ne sau
rait être plus ànonyme.
Au meeting dont nous parlons, plusieurs
moyens ont été proposés pour restreindre
le mal.M. Chadwicka.demandé'que toutes
les personnes participant d'une maniéré
quelconque aux élections, prissent l'en
gagement écrit de s'abstenir de toute -
pratique coupable et d'empêcher la cor
ruption de se répandre autour d'elles;
c'était là simplement résoudre la question
par la question. Un autre membre a dé
claré que le seul remède au fâcheux état
de choses dont on se plaint consiste dans
l'adoption du vote au scrutin secret. Quant
à lord Brougham, il s'est borné à résumer
le débat sans conclure.
Cette réunion n'a donc eu d'autre effet
que d'attirer de nouveau l'attention pu
blique sur un problème grave, mais dont
Il ne stfîïilile pas que la solution- soit en
Angleterre aussi -proche qu'elle est dési
rable. Elle a eu un autre résultât encore :
t'est de nous faire connaître quelques
exemples du chiffre "énorme auquel peu
vent s'élever les frais d'une élection en An
gleterre. Nous apprenons ainsi que la der
nière élection de lord John Russell comme
député de la Cité de Londres, a coûté
400,000 fr. dont un tiers pour les frais
d'impression, un. tiers pour les locations
de salles de réunion, et le dernier tiers
pour indemnité de déplacement aux électeurs.
Les dépenses de l'élection de M. Roupell,
ex-député de Lambeth, ont atteint la som
me de 150,000 fr.; une partie de cette som
me est restée entre les mains d'un millier
d'agens.
LA FORÊT DE BOIDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
- V.
LE TABLEAU DE WATTÉAU.
On a dit que Watteau était le peintre de
la Régence, cela est fort contestable : ses
tableaux sont galans, :fanfrelUchés, mais
ils sont chastes, le nu ne s'y étale pas; au
contraire il y est rare et pleuré en quelque
sorte; Waltèau, dans tous les cas, aurai!;
été le peintre de la Régence vêtue.
Mais l'autre, la-décolletée, l'impudique,
elle eut soa représentant exprès; un hom
me qui l'ut son reflet direct et en quoique
sorte son scandale incarné.
Son nom était affreux, un nom tout en
consonnes et qui a l'air de jouer des cas
tagnettes, il s'appelait Klingstedt.
• Voltaire-, ce qui d'ailleurs constate l'im-
aaenso .notoriété du personnage, parlant
de lui dans ses poésies fugitives , a été gêné
par ce nom tudesque, et pour la commo
dité du vers et de la prononciation, rac
commodant à la française, il en a lait Clin-
c hetet.
Ce CHnchetet était un Livonien, ancien
soldat au service de Suède ; venu à Paris
on ne sait comment., avec quelque génie
pour la peinture, il fut, mais dans un de
gré de talent bien moins-'éminent, ce que,
quelques vingt ans plus tard,pour la sculp
ture, devait être Clodion. *.
A couvrir de ses fantaisies effrontées les
bonbonnières et autres bijoux de poche, il
■'fit une fortune, et d'un grand sérieux, son
époque lui/décerna lp surnom de Raphaël
des tabatière». . »
Avec ce qui déjà a été dit des mœurs de
la duchesse de Berry, on comprendra que
cet étranga Eaphaëleùt.enelle une.ferven
te admiratrïcej et le soir du jour où elle
donnait à souper, le Récent qui, la veille,
l 'avait laissée sous une immense impres-
Eion de terreur, fut assez surpris de s'en
tendre dire en entrant chez elle un -peu-
avant les autres convives :
Lord Palmerston a beau prétendre- que
le.scrutin sécret ne contribuerait point à
épurer las opérations électorales en Angle
terre. Pour l'honneur des électeurs de la
Grande-Bretagne eux-mênibs, nous aimons
mieux croire le contraire.
H.-M akie M artin.
— Regardez donc, pepère , le délicieux
Glinchetet que je viens d'acheter !
: Hâtons-nous d'ajouter que c'était un
Glinchetet relativement honnête et modé
ré; un Glinchetet dans toute sa verdeur
éhontée, de père à fille eût été une com
munication monstrueuse.
Quand le Régent eut donné un coup
d'œil à l'acquisition, néanmoins assez ha
sardée, de Mme de Berry:
— Est-ce là, lui demanda t-il, cette sur
prise dont, hier, tu me faisais bonne bou
che pendant que nous nous rendions à
Livry ?
j — Oh non, mon père, dit la duchesse,
je sais que vous aimez l'art plus sérieux ;
mon offrande, je vous la ferai en grande
pompe, quand toute la compagnie sera
réunie.
! On passa alors à parler du convive pro
bable qu'aussitôt après la visite de Jean-
neton, le duc d'Orléans, par un billet,
avait eu soin d'annoncer à sa fille. Il put
constater que relativement àl'effrayante ap
parition dont, la veille, elle s'était montrée
si étrangement.frappée, cette lantasque en
était venufc à penser exactement comme
Dubois et Chirac. Elle attendait avec cu
riosité son hôte mystérieux qui semblait
lui promettre une émotion et un specta
cle, mais toute l'appréhension qu'elle té
moigna à son sujet fut de dire gaîment à
son père :
— Ah çà! pourvu qu'il ne lui prenne pas
l'envie, pour continuer la plaisanterie, de
venk- souper avec son cheval ; c'est un
charmant garçon, ce trépassé; je lui ré
serve à ma droite la place d'honneur,
mais son cheval, vous en conviendrez, se
rait un voisin bien gênanl !
Du resté, dans toutes les impressions de
cette tête éventée, même facilité de volte-
face et même mobilité.
Certes, elle était follement éprise de ce
Riom, sous le nom duquel s'était, annon
cée la terrifiante énigme du chevalier. A
ce nom, on t'a vue, sans considération de
l'heure, du lieu, de l'entourage, faussant
compagnie à tout, et plus tard, malgré les
brutalités dont ce rude amant s'était fait
dans le;irs rapports une politique et une
habitude, elle en vint avec ;ui à un ma
riage secret. .
Mais cette prodigieuse domination qu'el
le. aimait à subir, n'empêchait pas qu'à la
première rencontre d'un homme disant
quelque chose à sa fantaisie lérniriiiib, elle
ne fût prête à se laisser glisser sur cette
- TELEGRAPIIÏE PRIVEE?
i >Londres, 30 septembre.. -
-Le correspondant spécial du Times à New-
York mande ce qui suit, en date du 21 sep
tembre.
: Des dépêches fédérales disent qu'une bataille
a été livrée dans la vallée de Shenandoah. Les
fédéraux auraient eu l'avantage, mais ils n'ont
pas poursuivi l'ennemi.
! Deux trains chargés d'approvisionnemens et
quarante chevaux destinés aux garnisons fé
dérales de l'Arkansas, ont été capturés, à Ca-
lum Creek, par les confédérés.
Deux steamers ont été détruits sur de lac
Erié par des passagers confédérés.
• Le gouvernement fédéral a été prévenu que
deux bateaux à vapeur, armés ! et équipés par
les confédérés dans des ports du Canada, croi
saient sur le lac. . .
, M. Wallandigham déclare qu'il soutiendra
la candidature de Mac-Clellan.
Alexandrie, 29 septembre.
Lès avis du Japon annoncent que doux na
vires anglais ont été canonnés par une batte
rie appartenant au prince Chosien.
Le choléra est à Shanghaï.
Un bateau de la compagnie Russel a brûlé.
Les passagers ont été sauvés.
/Marseille, 1" octobre.
: L'Impératrice, des Messageries-Impériales, ve
nant de l'Indo-Chine, est arrivée à Suez, le 28
septembre, avec 56 passagers et 1,377 colis-
marchandises, :
Le Feluse, bateau correspondant de la même
compagnie, a dû partir, le 30, d'Alexandrie
pour Marseille.
Madrid, 30 septembre.
La^reine Christine est arrivée, ce soir, à
S heures. Une foule curieuse et bienveillante
stationnait sur son passage. Les journaux lui
ont fait également un bon accueil.
{Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 1 er octobre.
La population de Londres a 6t6 épouvantée
ce matin par un bruit sourd, comme celui
qu'aurait pu causer la chute d'un corps lourd
sur le sol. Le bruit a été entendu dans un
rayon de vingt milles; A Croydon, les vitres
des fenêtres ont été brisées et les maisons ont
été ébranlées. On a appris, peu après, que trois
magasins de poudre, contenant, 24,640 livres
de matières explosibles, avaient sauté à Erith.
il y a quarante tués ou blessés.
Copenhague,-. 1 er octobre.
Lc'FZywspostf déclare dénuée de fondement la
nouvelle donnée par les feuilles allemandes
que le Danemark consent à un partage de,l'actif
de l'Etat avec les duchés. 11 est plus probable,
ajoute la feuille danoise, qu'une proposition
différente sera faite par le Danemark relative
ment à la répartition financière. La grande
question est de savoir si la Prusse et-l'Autri
che l'accepteront. Ou dit que l'affaire a été
agitée dans'la séance d'hier.
- Berlin, 1 er octobre.
Le président du conseil des ministies, M. de
Bismark part Ce soir pour rejoindre le roi à
Bade. M. do Bismark ne reviendra ici qu'a
vec S. M. ( lluvas-BulHer.)
CûîÙftS BE LA. B.OI1K
COURS BB CL0TUU2
3 0/0 aa eompt,
—Liquidation
41/2 au eompt.
• le 30
65 85
65.75
92 50
—Liquidation. "92 75
le 1 er BAUSSK. BAISSE
65.60 a » » i25
65.60 s » » 15
92 -15 IJ » » 35
» t (I » !i »
Le Times et les finances de l'Empire. ,
(1 er article.Jf
Une décision du Parlement, qui date à
paine de quelques années, bblige» les Se
crétaires des légations que l'Angleterre
entretient à l'étranger, à adresser, tous les
six mois, au chef du foreign-office un rap
port sur le commerce, l'industrie et les fi
nances du pays où ils résident. Cet usage,
récent en Angleterre, est depuis long-
pente. Riom lui-même venait d'en faire la
désagréable épreuve; il avait eu l'impru
dence de présenter à son auguste anjie
son cousin, le chey alier d' Aydie, et .aussi
tôt, pour un bail de moins d'une semaine,
le cousin lui avait été superposé.
— Avec qui me fais-tu souper ce soir?
demanda le Régent ;\ sa fille, dprès que le
sujet dii funèbre visiteur eut été épuisé.
-r II y aura, répondit la duchesse, Law,
Brancas et Riom; Nocé e't Canillac vos deux
indispensables, et puis le comte de Horn,
un gentilhomme flamand, notre parent
éloigné par "grana'mère, Madame : Il est
gueux comme un rat d'église, vous devriez
bien dire à Law de le piloter un peu dans
sa rue Quincampoix.
— Et en femmes ! demanda le prince.
: —-En femmes ?-nous aurons i/w Mou-
çhy, la vieille princesse de Léon, Mme. de
Tencin, une ancienne chanoinesse que
vous avez, dit-on, quelque peu séculari
sée...
— Ne m'en'parle pas, dit le Régent, une
pédante qui, la suit., a, des aperçus politi
ques; je l'ai renvoyée à se. pourvoir par
devant ce cuistre de Dubois; avec lui elle
refera à son aise la carte de l'Europe e.t
celle de Tendre.
— il vous duira mieux, je pense, d'une
jeune veuve très consolable qui sera aussi
desnôtres; soh sot mari vivant est en ce
moment expatrié pour dettes.
— Je sais, dit le prince, "Mme de Phala-
ris, duchesse romaine de la façon du Va
tican; Mme de Sabran devait la produire
un de ces soirs au Palais-Royal.
— Ah ! j'oubliais, dit la duchesse, mais
ce convive-là n'est ni homme, ni femme...
le père llciglet, mon confesseur.
— Ma chère enfant, tu' n'y penses pas,
fit vivement le Régent, ton jesuite est m
trop; outre qu'au cas de quelque maléfi
ce ce serait un exorciste des moins effi
caces...
— .Au contraire, interrompit la duches
se, d'ancienne date au mieux avec le dia
ble, il arrangerait les choses à l'amiable,
sans l'intervention du goupill#n.
— .Eh bien ! oui, mais fais donc ton
compte : 1! est en douzième sur la liste et
vienne le chevalier Liiiers, nous allons
nous trouver treize'à table;
— Je l'ai bien.entendu ainsi; est-ce
qu'avec sa prétention d'être mort, M. de
Liliers ne fait pas un charmant treizième?
-t-.-Ali! tu,ris de tout, quand tu iï'as plus
.temps établi dans presque toute l'Europe:,
seulement, tandis que les autres gouver-
nemens gardent par devers eux les rensei-
gnemens qu'ils reçoivent, le cabinet an
glais est contraint de faire imprimer et de
communiquer au .Parlement les rapports
qui lui sont adressés. Cette publicité obli
gatoire a pour objet d'ouvrir une sorte do
concours.entre les jeunes diplomates, qui
font, tous les six mois, assaut de travail,
d'érudition et de sagacité.
Le Parlement, en exigeant l'impression
de ee rapport, s'est proposé de couper
court au désœuvrement et à l'ignorance
que Ton reprochait aux jeunes membres
de la diplomatie anglaise, et dont divers
orateurs avaient cité à la Chambre des
communes d'amusans exemples : d'un au
tre côté, cette publicité n'est pas sans quel
ques inconvéniens. Le désir de briller et
d'obtenir les applaudisscmens d'une cer
taine presse, peut entraîner loin. On peut"
apprécier sans justice des institutions qùo
l'on ne comprend pas ; on peut accueillir-
sans discernement des faits inexacts ; on
peut commenter sans bonne foi des chif
frés dont l'exactitude n'est plus qu'un pas
seport pour l'erreur. Que faut-il pour
cela? Un peu de prétention, do la légèreté
et de l'inexpérience, défauts trop habituels
à la jeunesse.
Le comte Russell vient de faire publier
les rapports qu'il a reçus Tlans les derniers
mois de 1863 et les premiers mois de 1864.
Dans ce .recueil figure, à la date du 15 fé
vrier 1864 un rapport étendu deM. W. Grey,
secrétaire de l'ambassade d'Angleterre à.
Paris, qui contietit une vive critique des
finances de l'Empire. La France serait bien
malade,s'il fallait en croire M. Grey, dont
les arrêts, par bonheur, ne sont pas sans
appel. Un diplomate n'est pas tenu d'être
compétent en finances ; et il est facile de
prouver que l'auteur du rapport ne prend
pas toujours la peine de lire jusqu'au bout
les documens qu'il cite.,
M. Grey prétend, par exemple, que
l'exercice 1862 présente en situation pro
visoire un-déficit de 302 millions, et il
invoque, à l'appui de cette assertion, le
compte général des finances de 1862, distri
bué au Corps Législatif, au mois de février
dernier. Le compte général énonce elîecti-
veftient, à la page 210, que les crédits ou
verts pour -Î862, soit par la loi du„budget,
soit par des lois subséquentes, se sont éle
vés i\ 2,316,948,000 fr.
Tandis que les recettes ^
inscrites, au budget ne
montent qu'à. 2,014,930,000
D'où il semble résul- ■ ■■ -
ter un déficit de 302,018,000 fr.
Mais si M. W. Grey, au lieu de s'arrêter
à la page 210, avait pris la peine de conti
nuer sa lecture, les deux pages suivantes
lui auraient fait connaître que l'annula
tion des crédits votés mais non employés
avait ramené la dépense réelle'au chilîre
de 2,256,657,000 fr.
Tandis que les recettes, par suite de la
plus-value des impôts et des nouvelles
ressources volées par le Corps Législatif,
étaient montées à 2,221,880,000 fr.
Ce qui avait réduit le
déficit eiïeclif à 34,776,000 fr.
Chiffre auquel il a été arrêté par le pro
jet de loi qui règle définitivement les
' comptes de 1862.
peur, dit naïvement le plus superstitieux
des incrédules.
A ce moment entrèrent plusieurs con
vives, entr'autres le comle de Horn. Son
nom a laisse une effroyable tache de sang-
sur le système de Law.
Il y a d'étranges fatalités sur certaines
familles.
Celle des comtes de" Horn était une des
plus nobles de la Flandre et de l'Europe.
En 1568, Philippe de Montmorenci-Ni-
velle,comte de Horn, avait été décapité en
même temps que le comte d'Egmont, son
parent, lors des troubles que l'e féroce duc
d'Albe avait été chargé de réprimer dans
les Pays-Bas.
Deux ans plus tard, son frère, Floris de
Montmorenci-Nivelle , avait également
porté sa tête sur un échafaud politique. ;
"Le jeune comte de Ilorn que nous voyons
eh ce moment entrer dans le salon de Mme
de Berry, au dire de la princesse. Palatine,
mère du Régent, « avait" été au collège un
» modèle d'ordre, d'application et de pu-
»_reté da.moâurs. Mais la connaissance
«"qu'il fit de quelques libertins pendant
» qu'il fréquenta l'Académie de Paris, le
» lit changer entièrement. Il prit une pas-
» sion insatiable pour le jeu. Aussi son
» père l'ut o.blJgé de lui dire: Tu ne mottr-
a ras jamais que de la main dit bourreau. »
Cette effroyable «prédiction, la même
queMme Néron faisait à sa fille Antoinette,
n'était pas destinée à demeurer une de ces
banales exagérations auxquelles se lais
sent parfois emporter les colère? pater
nelles. ..... ....
Celui qui en était l'objet,, quinze mois
après le souper princier dont nous, allons
1&voir l'un des convives, devait, en com
pagnie de deux escrocs, dans un cabaret
delà rue de Venise, près de la rue Quin
campoix, assassiner un agioteur, pour lui
vûler trois eent-mille livres en billets delà
Banque de Law, et, malgré la réclamation
de toute l'aristocratie de l'Europe, il lui
était réservé d'être roué bourgeoisement
en place de Grève.
En attendant, car ainsi va le monde, il
fut présenté à M. le Urgent de France qui
lui fit l'accueil le plus distingué.
Pendant que le cénacle se complétait,
dans un moment où la 'duchesse de Berry
put être prise à part :
— C'était des rubans aurore, lui dit
Riom à M)ix'basse, que je vous avais pres
crits pour ce soir; que signifie ce demi-
Faute d'avoir su lire u-n document qu'il
avait sous les yeux, M. W. Grey ne s'est
donc trompé que de 267 millions.dans un
seul calcul. Il est vrai qu'il avait absolu
ment besoin de trouver lin déficit 1 de 300
millions en 1862, et voici pourquoi M. W.
Grey a imaginé de mettre en regard les
évaluations des dépenses, telles qu'elles
sent prévues dans les dix budgets de 1852
à 1861, et les dépenses effectives, telles
qu'elles ont été successivement réglées par
les lois des comptés : il trouva entre les
unes et les autres, additionnant les chil-: i
fres des dix années, une différence totale
de 3,138 millions qui, divisés par dix,
donne un .excédant de dépenses moyen
de 313 millions par an. M. Vv. Grey,
voulant prouver que telle est la con
dition normale des finances françaises
et qu'il n'y avait nul symptôme d amélio
ration', avait absolument besoin d'un dé-.,
ficit de 300 millions en 1862. La loi des
comptes lui a joué le mauvais tour de râ-
taener le- déficitde cette année à moins de
35 millions. ; • ,
i il va sans dire que nous n'acceptons pas ;
davantage l'autre calcul de M. W. Grey.et ■
èt- les réflexions dont il l'accompagne.
Quand il commente avec une sévérité co
mique l'inexactitude des calculs ministé
riels, qui se traduit, suivant lui, par un
mécompte de plus de 3 milliards , M. W.
Grey n'oublie que deux petits faits : la
guerre de Crimée et la guerre d'Italie qui
ne figuraient point dans les prévisions '
budgétaires, et qui ont coûte ensemble 2
milliards. S'imagine-t-il que les ministres
anglais aient été, plus que les nôtres, à !
l'abri do semblables mécomptes, et qu'il
soit impossible de faire sur les budgets an
glais des dix ou quinze dernières années
un calcul tout à fait analogue. La guerre
de Crimée a, entraîné trois refontes succes
sives du seul budget de l'exercice 1834-55-.
L'insurrection de l'Inde et la guerre d'à:
Chine n'ont pas apporté de moindres per
turbations dans les calculs de la chancel
lerie de l'échiquier. M. Gladstone,dans un-
exposé financier, de'186i, n'a-t-il pas dé
claré à la Chambre des communes que les
espérances qu'il lui avait fait concevoir
dans la session d'érnière avaient été dé
jouées par l'insurrection qui a éclaté dans'
la Nouvelle-Zélande ?
Cette inexactitudeide prévisions budgé
taires que signale M.'Grey n'est donc pas
un fait particulier à la France , et elle ne
caractérise pas plus la gestion de l'Empire
.que celle des gouverneraens qui l'ont pré
cédé. Appliquons aux dix derniers -budgets
de la monarCliio.de; juillet le même mode
de calcul : les prévisions de dépenses,- de
1838 à 184'7, ont été de 12 milliards 792
Millions; les dépenses effectives se sont
élevées, sans la moindre guerre, à 14 mil
liards 98~miilions, d'où ressort un excé
dant de 1 milliard: 306 millions, et une
différence en-moyenne de -J30 millions en
tre les prévisions de dépenses et les dé
penses réelles de ehaque année. Les 1,138
millions, dépensés en dehors des guerres
de Crimée gt; d'Italie ne donnent qu'une
moyenne annuelle de 113 millions.
! Est-il si difficile de se rendre comptede ce
milliard de dépenses non prévues, quand
ne, de Cochinchine et de Syiffil, lâ pTolo^-^
gation de l'oocupation de Rtee ^ont vé«- j '
nues tour à tour imposer à
des charges fort lourdes, mais quFs^fB-^-
tiliaient par des devoirs d'honneur ou par
des nécessités-politiques. C'est le sort com
mun de tous les grands gouvernemens,
qui ont d'immenses intérêts à protéger et
dont la sollicitude doit- embrasser la sur
face du globe, de ne pouvoir jamais calcu
ler avec certitude leurs dépenses, et de
n'être jamais à l'abri du devoir et des sa
crifices imprévus.
. L'Angleterre en est là aussi bien que la
t lancé : seulement l'habitude où est le
Parlement de discuter les dépenses âu dé
but de chaque exercice contribue à res
treindre la part de l'incertitude et de l'er
reur. En France, chaque budget est dis
cuté huit ou dix inois, et préparé quinze
mois au moins avant d'être mis en dépen
se. Que de choses peuvent se modifier
dans ùn pareil espacé de temps ! Vous
avez-calculé les ïàtions de pain et de four
rages sur les'prix d'une année moyenne :
iino disette fait enchérir le blé, une sé'ehe-
resse nuit au foin; voilà tous les calculs
renversés. Vous avez-compté sur le main
tien de la paix : une complication euro
péenne entraîné la formation d'une armée
d'observation; une-insulte à notre pavillon
nécessite le départ d'une escadre; une in
surrection contraint à envoyer des ren
forts en Algérie. Ne sont-ce pas là au
tant de nécessités 1 dé dépenses? Parce
(lue tous ces contretemps n'étaient pas
et ne pouvaient pas être prévus, faut-
il que le gouvernement se croise les
bras et laisse en périr les intérêts qu'il
a mission -de défendre? Quand l'arresta
tion des passagers du Ireni a fait appréhen
der une guerre avec les Etats-Unis, le gou
vernement anglais a-t-il hésité à expédier
des troupes au Canada, et â faire mettre la
Hotte sur le pied de guerre, quoique rien
dô tel n'eût été prévu au budget de l'exer
cice courant?
Ou rayons l'imprévu des choses humai
nes, ou sachons accepter les inconvéniens
inhérens à la grandeur. Depuis vingt-cinq
bu trente ans, c'est-à-dire dans une pério
de marquée par les évènemens les plus
graves et les plus extraordinaires, les-pré-
us-ions de dépenses--sont,; en moyenne,
restées de cent millions de francs au-
dess< :4s de la réalité. Cent millions sont
un gros chiffre ; mais ils ne représentent,
après tout, que le vingtième d'un budget
particuliers qui puissent se flatter d'éva
luer, à-5 0j/*0 près, une année à l'avance,
le chiffre de leurs dépenses. Que M. W.
'Grey ne soit pas. plus • exigeant vis-à-vis de
grands ^gouvernemens comme ceux de
France et d'Angleterie ; qu'il ne leurre-*
•proche pas de ne savoir pas prévoir les
intempéries des saisons et les projets in
surrectionnels d'un. chef arabe ou d'un
à'oi zélandais. .
Nous n'aurions pas insisté aussi longue
ment sur les erreurs matérielles et les faux
raisonnernens de. M. W. Grey, si le tra
vail dont il s'agit n'empruntait au carac
tère officiel de l'auteur une apparente au
torité, et si les feuilles hostiles à la France
on récapitule les évènemens qui ont rem- ! ;ne s'en , étaient avideméht emparées. Le
pli ces dix années ? Les inondations de.la | Times ne pouvait laisser échapper une aus-
Loire et du Rhône, les expéditions de Ghi- i si belle occasion.. Non-seulement il a ren-
deuil ?
Habituellementlaprincesse déférait avec
plus de docilité aux intimations de son
gracieux maître , allant jusqu'à lui faire de
mander; le matin, la parure qu'elle -por
terait dans la journée; mais ce soir-là elle
s'émancipait.
; — Tout le mondë, répondit-elle, trouve
que le gris de lin me va;\u mieux.
' — Mais c'est à moi, il-me -semble que
vous avez à plaire, répliqua le pacha.
— Et. ce posthume! répondit Mme de
Berry, ne fallait-il pas marquer pour lui
quelque attention, ne fût : ce que pour son
aimable procédé de se faire annoncer sous
votre nom?-
— Vous êtes folle, dit Riom en s'éloi-
gnant et voùs me paierez cher vo^ airs de
maqueùse indépendance.
En même temps, il affecta d'aller papil
lonner autour- de Mme de Mouchy, dont
la duchesse avait de fortes raisons d'être
jalouse. - -
Mme de Berry les regarda en haussant
les épaulis : décidément elle était en plei
ne insurrection.
- L'heure cependant étant - passée où le
chevalier de Liliers aurait dû se présen
ter,s'il s'était piqué d'être un convive
exact, il fut décidé qu'on ne l'attendrait
pas plus longtemps.,,et un maître-d'hôtel
vint annoncer que l'on avait servi.
■Voyant-que-l'on ne prenait pas le che
min de la salle à manger ordinaire ;
—• Mais, où nous l'ais-tu donc souper ?
dit le Régent à sa fille.
— Dans la chambre à coucher de la
Grande Mademoiselle, répondit Mine de
Berry. Cletie chambre n'a pas élé omerle
depuis vingt-cinq, ans que ma cou-tney
est morte. On - dit qu'elle y reuoDt : • C se
rait drôle'si, sachant rencontrer un cun-
frère de l'autre monde, elle venait sauner
aussi. - ,
— Elle est un peu timbrée, la du'-hes«c,
dit la-.princes se de Léon à Brancas, pen
dant qu'il lui donnait le bras pour traver
ser- a.vec. le reste de la compagnie «ne
longue enfilade ii'appartemens demeuhl^s
au boutade laquelle se trouvait la olia ubre
où, en effet, le 5 avril ItSl'Ji, était décéd'jn
haute et puissanle dame, Mlie ùj Mout-
pensier, ancienne propriétaire du Luxem
bourg, connue par ies Mémoires qu'elle
nous-a laissés et surtout par ses doulou
reuses amours avec le duc de Lauzun.
Dans un petit salon qui précédait la
pièce où le couvert, était mis, le corVjga
dut s'arrêter devant de singuliers prépa
ratifs que Mme de Berry -avait cï donnés,-
Sur un chevalet éclairé par un puissant
réfl'cct&ur et tout enguirlandé de fleurs et
rie verdure, avait été installé un tableau.
— Qu'est-ce que c'est que ça? demanda
le Régent en tirant sa lorgnette pour exa
miner une toile resplendissante de cou
leur.
—- Un tableau, petit père, que je vous
prie d'accepter-de mes belles mains, com
me vous les appelez. Pour beaucoup de
rdisons, il vous sera agréable : d'abord,
c'est un Watteau.-
. — Ça! je le vois, et des meilleurs, mais
les autres raisons ?
, — Ensuite il représente F Embarquement
pout\ lile de Cythère (1), navigation assez
do votre goût, èt puis regardez donc li
gure principale, cette femme.au port de
reine qui donne le bras à un ïi'èrgeï vu da
■ dos ! -, .
— Eh mais ! s'écria leT-tégent, c'est Jean-
neton la belle bouquetière !
— Qu'au rtuims, continua malicieuse
ment Mme de Berry, vous aurez en pein
ture,. , .
Après que le prince eut remercié avec
effusioala duchesse qu'if embrassa sur ses
dsux joues, dures comme des pierres, dont
parle la Palatine, on entraxjans la salle du
festin. Là, une table de treize couverts,
raisselante d'orfèvrerie, de cristaux et de
fleurs, étincelait sous la lumière de deux
immenses lustres et de vingt girandoles
servant comme de satellites à ces deux
grands astres jumeaux.
Malgré cette splendeur du service et là
riche&se de l'appartement qu'égayait un
riant plafond de Lafosse, représentant une
Flore et Zéphir, ce ne fut pas sans unesor-.
ta de froid-au-cœur que les invités prirent
place : à - part l'inquiétant commensal en
retard,lo souvenir funèbre sur lequel vingt-
cinq ans avant s'était, fermée .cette élran-
g-.i saile à-riuinger, son mobilier magnifi
que encore, mais terni et passé de mode^
et enfin- -de toute part_ exhaiée une fade
sentent:de vétusté, devaient y creerune-
l(>uy!-le«ot brumeuse atmosphère dont ffn
ô^p!iant»sa serviette chaque convive se
sc-âtit oppressé. - :
• ^ Chap!«ïi
\La suite à la semaine prochaine.\
W usée? Louw> ' !o ^ Watteau que possède lo
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp, L. BONHTACE, r. des Bons-Enfans, 19,
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les feuilles contenant les parties derffiS^-tîTdés hommes de loi et des agens-électo
1VO
ÏÎIS publiées avant
la date de leur abonnement
PARIS, 1" OCTOBRE*
•Le ministère italien est définitivement
constitué: le général de La Marmora, pré
sident du conseil, ministre des affairés
étrangères; MM. Lanza, ministre de l'in
térieur ; Sella, ministre des finances, Pe-
titti, ministre de la guerre; Jacini, minis
tre des travaux publics ; Vacca, ministre
de la justice, ont tenu un premier conseil
avant-hier, sous la présidence du roi.
Le baron Ricasoli est reparti pour Flo
rence, après avoir promis son appui et
celui de ses amis politiques au nouveau
cabinet.
Nous disions hier que les journaux au
trichiens , s'ils jugeaient à propos d'im>o-
quer le traité de Zurich pour les besoins
de leur polémique, devraient se rappeler
que cè traité faisait de la Vénétie une pro
vince italienne. La Nouvelle Presse itère nous
donne aujourd'hui complètement raison ;
elle rappelle qu'aux termes do ce traité les
droits des archiducs étaient réservés, mais
qu'en même temps la Vénétie devait être
dotée d'institutions nationales qui, de
fait, l'auraient séparée do l'empire. « In-
» voquer les stipulations du traité de Zu-
» rich , ajoute ce journal, en faveur des
» archiducs, ce serait nous inviter à don-
» ner à la Vénétie des institutions qu'il
» nous est impossible de lui donner;- il
» nous semble donc improbable que le
» comte Rechberg ait même songé à en
» appeler à ces stipulations. »
Les.négociations définitives pour la paix
entre les puissances allemandes et le Da
nemark marchent à grands pas; les pléni
potentiaires danois ont reçu les instruc
tions complètes longtemps attendues au
sujet de la question financière; le Da
nemark consentirait éventuellement à se
soumettre à la sentence d'un .arbiire im
partial dans la. question de liquidation.
Les plus graves difficultés sont d'ailleurs
écartées et la paix sera conclue d'ici à peu
de temps. ......
A uguste Y itii.
^mède assez puissant n'a été trouvé contre
dette p'IâiB^mdate ^e:ipi a..Ii!esprithrven-.
Les membres de l'Association pour le
progrès des sciences sociales n'ont • pas
voulu se séparer sans aborder une ques
tion qui préoccupe depuis longtemps tous
les esprits honnêtes en Angleterre ; nous
voulons parler de la corruption électorale.
L'approche des élections générales don
nait., d'ailleurs, à cette question, une op
portunité particulière.
Une réunion spéciale a été tenue sous la
présidence de lord Brougham, en vue de
rechercher les meilleurs moyens de dimi
nuer les achats de votes,-les, manœuvres
corruptrices et les dépenses extravagantes
qui accompagnent les élections.
La législation anglaise s'est déjà bien
des fois efforcée d'atteindre le même but;
il ne manque point d'actes du Parlement
sur la matière; mais* jusqu'ici aucun re-
Feuilleton du Constitutionnel, 2 cet.
raux a su découvrir des procédés ingé
nieux pour éluder les dispositions législa
tives. Ainsi on a vu, dans des enquêtes,
nombre d'électeurs avouer qu'ils avaient
reçu de l'argent en échange de leurs vo
tes, mais sous des prétextes assez spécieux
pour mettre à couvert les candidats pro
digues ou. leurs agens.Ceux-ciont soin de
prendre des déguiseinèns, des qualifica
tions, ou de s'attribuer des missions, qui
semblent justifier les dépenses auxquelles
ils se livrent dans les localités où une élec
tion se prépare; et en évitant ainsi de tomber
sous Papplicationlittérale de la loi,ils four
nissent adroiteûient àux comités parlemen -
taires ce que ces comités eux-mêmes sont
parfois bien aises de rencontrer; des motifs;
appàrens de fermer les yeux. Quant aux
candidats, ils savent parfaitement s'arran
ger pour échapper à toute censure; il leur
en coûte peu de désavouer ceux de leurs
agens assez inhabiles ou inexpérimentés
pour avoir eu recours à des voies de cor
ruption par trop manifestes. Une péri
phrase a été inventée en Angleterre pour
désigner un agent prudent qui sait répan
dre les livres sterling dans l'intérêt de son
candidat sans le compromettre et sans se
compromettre lui-même : on l'appelle
Y Homme qui descend de la lune; on ne sau
rait être plus ànonyme.
Au meeting dont nous parlons, plusieurs
moyens ont été proposés pour restreindre
le mal.M. Chadwicka.demandé'que toutes
les personnes participant d'une maniéré
quelconque aux élections, prissent l'en
gagement écrit de s'abstenir de toute -
pratique coupable et d'empêcher la cor
ruption de se répandre autour d'elles;
c'était là simplement résoudre la question
par la question. Un autre membre a dé
claré que le seul remède au fâcheux état
de choses dont on se plaint consiste dans
l'adoption du vote au scrutin secret. Quant
à lord Brougham, il s'est borné à résumer
le débat sans conclure.
Cette réunion n'a donc eu d'autre effet
que d'attirer de nouveau l'attention pu
blique sur un problème grave, mais dont
Il ne stfîïilile pas que la solution- soit en
Angleterre aussi -proche qu'elle est dési
rable. Elle a eu un autre résultât encore :
t'est de nous faire connaître quelques
exemples du chiffre "énorme auquel peu
vent s'élever les frais d'une élection en An
gleterre. Nous apprenons ainsi que la der
nière élection de lord John Russell comme
député de la Cité de Londres, a coûté
400,000 fr. dont un tiers pour les frais
d'impression, un. tiers pour les locations
de salles de réunion, et le dernier tiers
pour indemnité de déplacement aux électeurs.
Les dépenses de l'élection de M. Roupell,
ex-député de Lambeth, ont atteint la som
me de 150,000 fr.; une partie de cette som
me est restée entre les mains d'un millier
d'agens.
LA FORÊT DE BOIDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
- V.
LE TABLEAU DE WATTÉAU.
On a dit que Watteau était le peintre de
la Régence, cela est fort contestable : ses
tableaux sont galans, :fanfrelUchés, mais
ils sont chastes, le nu ne s'y étale pas; au
contraire il y est rare et pleuré en quelque
sorte; Waltèau, dans tous les cas, aurai!;
été le peintre de la Régence vêtue.
Mais l'autre, la-décolletée, l'impudique,
elle eut soa représentant exprès; un hom
me qui l'ut son reflet direct et en quoique
sorte son scandale incarné.
Son nom était affreux, un nom tout en
consonnes et qui a l'air de jouer des cas
tagnettes, il s'appelait Klingstedt.
• Voltaire-, ce qui d'ailleurs constate l'im-
aaenso .notoriété du personnage, parlant
de lui dans ses poésies fugitives , a été gêné
par ce nom tudesque, et pour la commo
dité du vers et de la prononciation, rac
commodant à la française, il en a lait Clin-
c hetet.
Ce CHnchetet était un Livonien, ancien
soldat au service de Suède ; venu à Paris
on ne sait comment., avec quelque génie
pour la peinture, il fut, mais dans un de
gré de talent bien moins-'éminent, ce que,
quelques vingt ans plus tard,pour la sculp
ture, devait être Clodion. *.
A couvrir de ses fantaisies effrontées les
bonbonnières et autres bijoux de poche, il
■'fit une fortune, et d'un grand sérieux, son
époque lui/décerna lp surnom de Raphaël
des tabatière». . »
Avec ce qui déjà a été dit des mœurs de
la duchesse de Berry, on comprendra que
cet étranga Eaphaëleùt.enelle une.ferven
te admiratrïcej et le soir du jour où elle
donnait à souper, le Récent qui, la veille,
l 'avait laissée sous une immense impres-
Eion de terreur, fut assez surpris de s'en
tendre dire en entrant chez elle un -peu-
avant les autres convives :
Lord Palmerston a beau prétendre- que
le.scrutin sécret ne contribuerait point à
épurer las opérations électorales en Angle
terre. Pour l'honneur des électeurs de la
Grande-Bretagne eux-mênibs, nous aimons
mieux croire le contraire.
H.-M akie M artin.
— Regardez donc, pepère , le délicieux
Glinchetet que je viens d'acheter !
: Hâtons-nous d'ajouter que c'était un
Glinchetet relativement honnête et modé
ré; un Glinchetet dans toute sa verdeur
éhontée, de père à fille eût été une com
munication monstrueuse.
Quand le Régent eut donné un coup
d'œil à l'acquisition, néanmoins assez ha
sardée, de Mme de Berry:
— Est-ce là, lui demanda t-il, cette sur
prise dont, hier, tu me faisais bonne bou
che pendant que nous nous rendions à
Livry ?
j — Oh non, mon père, dit la duchesse,
je sais que vous aimez l'art plus sérieux ;
mon offrande, je vous la ferai en grande
pompe, quand toute la compagnie sera
réunie.
! On passa alors à parler du convive pro
bable qu'aussitôt après la visite de Jean-
neton, le duc d'Orléans, par un billet,
avait eu soin d'annoncer à sa fille. Il put
constater que relativement àl'effrayante ap
parition dont, la veille, elle s'était montrée
si étrangement.frappée, cette lantasque en
était venufc à penser exactement comme
Dubois et Chirac. Elle attendait avec cu
riosité son hôte mystérieux qui semblait
lui promettre une émotion et un specta
cle, mais toute l'appréhension qu'elle té
moigna à son sujet fut de dire gaîment à
son père :
— Ah çà! pourvu qu'il ne lui prenne pas
l'envie, pour continuer la plaisanterie, de
venk- souper avec son cheval ; c'est un
charmant garçon, ce trépassé; je lui ré
serve à ma droite la place d'honneur,
mais son cheval, vous en conviendrez, se
rait un voisin bien gênanl !
Du resté, dans toutes les impressions de
cette tête éventée, même facilité de volte-
face et même mobilité.
Certes, elle était follement éprise de ce
Riom, sous le nom duquel s'était, annon
cée la terrifiante énigme du chevalier. A
ce nom, on t'a vue, sans considération de
l'heure, du lieu, de l'entourage, faussant
compagnie à tout, et plus tard, malgré les
brutalités dont ce rude amant s'était fait
dans le;irs rapports une politique et une
habitude, elle en vint avec ;ui à un ma
riage secret. .
Mais cette prodigieuse domination qu'el
le. aimait à subir, n'empêchait pas qu'à la
première rencontre d'un homme disant
quelque chose à sa fantaisie lérniriiiib, elle
ne fût prête à se laisser glisser sur cette
- TELEGRAPIIÏE PRIVEE?
i >Londres, 30 septembre.. -
-Le correspondant spécial du Times à New-
York mande ce qui suit, en date du 21 sep
tembre.
: Des dépêches fédérales disent qu'une bataille
a été livrée dans la vallée de Shenandoah. Les
fédéraux auraient eu l'avantage, mais ils n'ont
pas poursuivi l'ennemi.
! Deux trains chargés d'approvisionnemens et
quarante chevaux destinés aux garnisons fé
dérales de l'Arkansas, ont été capturés, à Ca-
lum Creek, par les confédérés.
Deux steamers ont été détruits sur de lac
Erié par des passagers confédérés.
• Le gouvernement fédéral a été prévenu que
deux bateaux à vapeur, armés ! et équipés par
les confédérés dans des ports du Canada, croi
saient sur le lac. . .
, M. Wallandigham déclare qu'il soutiendra
la candidature de Mac-Clellan.
Alexandrie, 29 septembre.
Lès avis du Japon annoncent que doux na
vires anglais ont été canonnés par une batte
rie appartenant au prince Chosien.
Le choléra est à Shanghaï.
Un bateau de la compagnie Russel a brûlé.
Les passagers ont été sauvés.
/Marseille, 1" octobre.
: L'Impératrice, des Messageries-Impériales, ve
nant de l'Indo-Chine, est arrivée à Suez, le 28
septembre, avec 56 passagers et 1,377 colis-
marchandises, :
Le Feluse, bateau correspondant de la même
compagnie, a dû partir, le 30, d'Alexandrie
pour Marseille.
Madrid, 30 septembre.
La^reine Christine est arrivée, ce soir, à
S heures. Une foule curieuse et bienveillante
stationnait sur son passage. Les journaux lui
ont fait également un bon accueil.
{Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 1 er octobre.
La population de Londres a 6t6 épouvantée
ce matin par un bruit sourd, comme celui
qu'aurait pu causer la chute d'un corps lourd
sur le sol. Le bruit a été entendu dans un
rayon de vingt milles; A Croydon, les vitres
des fenêtres ont été brisées et les maisons ont
été ébranlées. On a appris, peu après, que trois
magasins de poudre, contenant, 24,640 livres
de matières explosibles, avaient sauté à Erith.
il y a quarante tués ou blessés.
Copenhague,-. 1 er octobre.
Lc'FZywspostf déclare dénuée de fondement la
nouvelle donnée par les feuilles allemandes
que le Danemark consent à un partage de,l'actif
de l'Etat avec les duchés. 11 est plus probable,
ajoute la feuille danoise, qu'une proposition
différente sera faite par le Danemark relative
ment à la répartition financière. La grande
question est de savoir si la Prusse et-l'Autri
che l'accepteront. Ou dit que l'affaire a été
agitée dans'la séance d'hier.
- Berlin, 1 er octobre.
Le président du conseil des ministies, M. de
Bismark part Ce soir pour rejoindre le roi à
Bade. M. do Bismark ne reviendra ici qu'a
vec S. M. ( lluvas-BulHer.)
CûîÙftS BE LA. B.OI1K
COURS BB CL0TUU2
3 0/0 aa eompt,
—Liquidation
41/2 au eompt.
• le 30
65 85
65.75
92 50
—Liquidation. "92 75
le 1 er BAUSSK. BAISSE
65.60 a » » i25
65.60 s » » 15
92 -15 IJ » » 35
» t (I » !i »
Le Times et les finances de l'Empire. ,
(1 er article.Jf
Une décision du Parlement, qui date à
paine de quelques années, bblige» les Se
crétaires des légations que l'Angleterre
entretient à l'étranger, à adresser, tous les
six mois, au chef du foreign-office un rap
port sur le commerce, l'industrie et les fi
nances du pays où ils résident. Cet usage,
récent en Angleterre, est depuis long-
pente. Riom lui-même venait d'en faire la
désagréable épreuve; il avait eu l'impru
dence de présenter à son auguste anjie
son cousin, le chey alier d' Aydie, et .aussi
tôt, pour un bail de moins d'une semaine,
le cousin lui avait été superposé.
— Avec qui me fais-tu souper ce soir?
demanda le Régent ;\ sa fille, dprès que le
sujet dii funèbre visiteur eut été épuisé.
-r II y aura, répondit la duchesse, Law,
Brancas et Riom; Nocé e't Canillac vos deux
indispensables, et puis le comte de Horn,
un gentilhomme flamand, notre parent
éloigné par "grana'mère, Madame : Il est
gueux comme un rat d'église, vous devriez
bien dire à Law de le piloter un peu dans
sa rue Quincampoix.
— Et en femmes ! demanda le prince.
: —-En femmes ?-nous aurons i/w Mou-
çhy, la vieille princesse de Léon, Mme. de
Tencin, une ancienne chanoinesse que
vous avez, dit-on, quelque peu séculari
sée...
— Ne m'en'parle pas, dit le Régent, une
pédante qui, la suit., a, des aperçus politi
ques; je l'ai renvoyée à se. pourvoir par
devant ce cuistre de Dubois; avec lui elle
refera à son aise la carte de l'Europe e.t
celle de Tendre.
— il vous duira mieux, je pense, d'une
jeune veuve très consolable qui sera aussi
desnôtres; soh sot mari vivant est en ce
moment expatrié pour dettes.
— Je sais, dit le prince, "Mme de Phala-
ris, duchesse romaine de la façon du Va
tican; Mme de Sabran devait la produire
un de ces soirs au Palais-Royal.
— Ah ! j'oubliais, dit la duchesse, mais
ce convive-là n'est ni homme, ni femme...
le père llciglet, mon confesseur.
— Ma chère enfant, tu' n'y penses pas,
fit vivement le Régent, ton jesuite est m
trop; outre qu'au cas de quelque maléfi
ce ce serait un exorciste des moins effi
caces...
— .Au contraire, interrompit la duches
se, d'ancienne date au mieux avec le dia
ble, il arrangerait les choses à l'amiable,
sans l'intervention du goupill#n.
— .Eh bien ! oui, mais fais donc ton
compte : 1! est en douzième sur la liste et
vienne le chevalier Liiiers, nous allons
nous trouver treize'à table;
— Je l'ai bien.entendu ainsi; est-ce
qu'avec sa prétention d'être mort, M. de
Liliers ne fait pas un charmant treizième?
-t-.-Ali! tu,ris de tout, quand tu iï'as plus
.temps établi dans presque toute l'Europe:,
seulement, tandis que les autres gouver-
nemens gardent par devers eux les rensei-
gnemens qu'ils reçoivent, le cabinet an
glais est contraint de faire imprimer et de
communiquer au .Parlement les rapports
qui lui sont adressés. Cette publicité obli
gatoire a pour objet d'ouvrir une sorte do
concours.entre les jeunes diplomates, qui
font, tous les six mois, assaut de travail,
d'érudition et de sagacité.
Le Parlement, en exigeant l'impression
de ee rapport, s'est proposé de couper
court au désœuvrement et à l'ignorance
que Ton reprochait aux jeunes membres
de la diplomatie anglaise, et dont divers
orateurs avaient cité à la Chambre des
communes d'amusans exemples : d'un au
tre côté, cette publicité n'est pas sans quel
ques inconvéniens. Le désir de briller et
d'obtenir les applaudisscmens d'une cer
taine presse, peut entraîner loin. On peut"
apprécier sans justice des institutions qùo
l'on ne comprend pas ; on peut accueillir-
sans discernement des faits inexacts ; on
peut commenter sans bonne foi des chif
frés dont l'exactitude n'est plus qu'un pas
seport pour l'erreur. Que faut-il pour
cela? Un peu de prétention, do la légèreté
et de l'inexpérience, défauts trop habituels
à la jeunesse.
Le comte Russell vient de faire publier
les rapports qu'il a reçus Tlans les derniers
mois de 1863 et les premiers mois de 1864.
Dans ce .recueil figure, à la date du 15 fé
vrier 1864 un rapport étendu deM. W. Grey,
secrétaire de l'ambassade d'Angleterre à.
Paris, qui contietit une vive critique des
finances de l'Empire. La France serait bien
malade,s'il fallait en croire M. Grey, dont
les arrêts, par bonheur, ne sont pas sans
appel. Un diplomate n'est pas tenu d'être
compétent en finances ; et il est facile de
prouver que l'auteur du rapport ne prend
pas toujours la peine de lire jusqu'au bout
les documens qu'il cite.,
M. Grey prétend, par exemple, que
l'exercice 1862 présente en situation pro
visoire un-déficit de 302 millions, et il
invoque, à l'appui de cette assertion, le
compte général des finances de 1862, distri
bué au Corps Législatif, au mois de février
dernier. Le compte général énonce elîecti-
veftient, à la page 210, que les crédits ou
verts pour -Î862, soit par la loi du„budget,
soit par des lois subséquentes, se sont éle
vés i\ 2,316,948,000 fr.
Tandis que les recettes ^
inscrites, au budget ne
montent qu'à. 2,014,930,000
D'où il semble résul- ■ ■■ -
ter un déficit de 302,018,000 fr.
Mais si M. W. Grey, au lieu de s'arrêter
à la page 210, avait pris la peine de conti
nuer sa lecture, les deux pages suivantes
lui auraient fait connaître que l'annula
tion des crédits votés mais non employés
avait ramené la dépense réelle'au chilîre
de 2,256,657,000 fr.
Tandis que les recettes, par suite de la
plus-value des impôts et des nouvelles
ressources volées par le Corps Législatif,
étaient montées à 2,221,880,000 fr.
Ce qui avait réduit le
déficit eiïeclif à 34,776,000 fr.
Chiffre auquel il a été arrêté par le pro
jet de loi qui règle définitivement les
' comptes de 1862.
peur, dit naïvement le plus superstitieux
des incrédules.
A ce moment entrèrent plusieurs con
vives, entr'autres le comle de Horn. Son
nom a laisse une effroyable tache de sang-
sur le système de Law.
Il y a d'étranges fatalités sur certaines
familles.
Celle des comtes de" Horn était une des
plus nobles de la Flandre et de l'Europe.
En 1568, Philippe de Montmorenci-Ni-
velle,comte de Horn, avait été décapité en
même temps que le comte d'Egmont, son
parent, lors des troubles que l'e féroce duc
d'Albe avait été chargé de réprimer dans
les Pays-Bas.
Deux ans plus tard, son frère, Floris de
Montmorenci-Nivelle , avait également
porté sa tête sur un échafaud politique. ;
"Le jeune comte de Ilorn que nous voyons
eh ce moment entrer dans le salon de Mme
de Berry, au dire de la princesse. Palatine,
mère du Régent, « avait" été au collège un
» modèle d'ordre, d'application et de pu-
»_reté da.moâurs. Mais la connaissance
«"qu'il fit de quelques libertins pendant
» qu'il fréquenta l'Académie de Paris, le
» lit changer entièrement. Il prit une pas-
» sion insatiable pour le jeu. Aussi son
» père l'ut o.blJgé de lui dire: Tu ne mottr-
a ras jamais que de la main dit bourreau. »
Cette effroyable «prédiction, la même
queMme Néron faisait à sa fille Antoinette,
n'était pas destinée à demeurer une de ces
banales exagérations auxquelles se lais
sent parfois emporter les colère? pater
nelles. ..... ....
Celui qui en était l'objet,, quinze mois
après le souper princier dont nous, allons
1&voir l'un des convives, devait, en com
pagnie de deux escrocs, dans un cabaret
delà rue de Venise, près de la rue Quin
campoix, assassiner un agioteur, pour lui
vûler trois eent-mille livres en billets delà
Banque de Law, et, malgré la réclamation
de toute l'aristocratie de l'Europe, il lui
était réservé d'être roué bourgeoisement
en place de Grève.
En attendant, car ainsi va le monde, il
fut présenté à M. le Urgent de France qui
lui fit l'accueil le plus distingué.
Pendant que le cénacle se complétait,
dans un moment où la 'duchesse de Berry
put être prise à part :
— C'était des rubans aurore, lui dit
Riom à M)ix'basse, que je vous avais pres
crits pour ce soir; que signifie ce demi-
Faute d'avoir su lire u-n document qu'il
avait sous les yeux, M. W. Grey ne s'est
donc trompé que de 267 millions.dans un
seul calcul. Il est vrai qu'il avait absolu
ment besoin de trouver lin déficit 1 de 300
millions en 1862, et voici pourquoi M. W.
Grey a imaginé de mettre en regard les
évaluations des dépenses, telles qu'elles
sent prévues dans les dix budgets de 1852
à 1861, et les dépenses effectives, telles
qu'elles ont été successivement réglées par
les lois des comptés : il trouva entre les
unes et les autres, additionnant les chil-: i
fres des dix années, une différence totale
de 3,138 millions qui, divisés par dix,
donne un .excédant de dépenses moyen
de 313 millions par an. M. Vv. Grey,
voulant prouver que telle est la con
dition normale des finances françaises
et qu'il n'y avait nul symptôme d amélio
ration', avait absolument besoin d'un dé-.,
ficit de 300 millions en 1862. La loi des
comptes lui a joué le mauvais tour de râ-
taener le- déficitde cette année à moins de
35 millions. ; • ,
i il va sans dire que nous n'acceptons pas ;
davantage l'autre calcul de M. W. Grey.et ■
èt- les réflexions dont il l'accompagne.
Quand il commente avec une sévérité co
mique l'inexactitude des calculs ministé
riels, qui se traduit, suivant lui, par un
mécompte de plus de 3 milliards , M. W.
Grey n'oublie que deux petits faits : la
guerre de Crimée et la guerre d'Italie qui
ne figuraient point dans les prévisions '
budgétaires, et qui ont coûte ensemble 2
milliards. S'imagine-t-il que les ministres
anglais aient été, plus que les nôtres, à !
l'abri do semblables mécomptes, et qu'il
soit impossible de faire sur les budgets an
glais des dix ou quinze dernières années
un calcul tout à fait analogue. La guerre
de Crimée a, entraîné trois refontes succes
sives du seul budget de l'exercice 1834-55-.
L'insurrection de l'Inde et la guerre d'à:
Chine n'ont pas apporté de moindres per
turbations dans les calculs de la chancel
lerie de l'échiquier. M. Gladstone,dans un-
exposé financier, de'186i, n'a-t-il pas dé
claré à la Chambre des communes que les
espérances qu'il lui avait fait concevoir
dans la session d'érnière avaient été dé
jouées par l'insurrection qui a éclaté dans'
la Nouvelle-Zélande ?
Cette inexactitudeide prévisions budgé
taires que signale M.'Grey n'est donc pas
un fait particulier à la France , et elle ne
caractérise pas plus la gestion de l'Empire
.que celle des gouverneraens qui l'ont pré
cédé. Appliquons aux dix derniers -budgets
de la monarCliio.de; juillet le même mode
de calcul : les prévisions de dépenses,- de
1838 à 184'7, ont été de 12 milliards 792
Millions; les dépenses effectives se sont
élevées, sans la moindre guerre, à 14 mil
liards 98~miilions, d'où ressort un excé
dant de 1 milliard: 306 millions, et une
différence en-moyenne de -J30 millions en
tre les prévisions de dépenses et les dé
penses réelles de ehaque année. Les 1,138
millions, dépensés en dehors des guerres
de Crimée gt; d'Italie ne donnent qu'une
moyenne annuelle de 113 millions.
! Est-il si difficile de se rendre comptede ce
milliard de dépenses non prévues, quand
ne, de Cochinchine et de Syiffil, lâ pTolo^-^
gation de l'oocupation de Rtee ^ont vé«- j '
nues tour à tour imposer à
des charges fort lourdes, mais quFs^fB-^-
tiliaient par des devoirs d'honneur ou par
des nécessités-politiques. C'est le sort com
mun de tous les grands gouvernemens,
qui ont d'immenses intérêts à protéger et
dont la sollicitude doit- embrasser la sur
face du globe, de ne pouvoir jamais calcu
ler avec certitude leurs dépenses, et de
n'être jamais à l'abri du devoir et des sa
crifices imprévus.
. L'Angleterre en est là aussi bien que la
t lancé : seulement l'habitude où est le
Parlement de discuter les dépenses âu dé
but de chaque exercice contribue à res
treindre la part de l'incertitude et de l'er
reur. En France, chaque budget est dis
cuté huit ou dix inois, et préparé quinze
mois au moins avant d'être mis en dépen
se. Que de choses peuvent se modifier
dans ùn pareil espacé de temps ! Vous
avez-calculé les ïàtions de pain et de four
rages sur les'prix d'une année moyenne :
iino disette fait enchérir le blé, une sé'ehe-
resse nuit au foin; voilà tous les calculs
renversés. Vous avez-compté sur le main
tien de la paix : une complication euro
péenne entraîné la formation d'une armée
d'observation; une-insulte à notre pavillon
nécessite le départ d'une escadre; une in
surrection contraint à envoyer des ren
forts en Algérie. Ne sont-ce pas là au
tant de nécessités 1 dé dépenses? Parce
(lue tous ces contretemps n'étaient pas
et ne pouvaient pas être prévus, faut-
il que le gouvernement se croise les
bras et laisse en périr les intérêts qu'il
a mission -de défendre? Quand l'arresta
tion des passagers du Ireni a fait appréhen
der une guerre avec les Etats-Unis, le gou
vernement anglais a-t-il hésité à expédier
des troupes au Canada, et â faire mettre la
Hotte sur le pied de guerre, quoique rien
dô tel n'eût été prévu au budget de l'exer
cice courant?
Ou rayons l'imprévu des choses humai
nes, ou sachons accepter les inconvéniens
inhérens à la grandeur. Depuis vingt-cinq
bu trente ans, c'est-à-dire dans une pério
de marquée par les évènemens les plus
graves et les plus extraordinaires, les-pré-
us-ions de dépenses--sont,; en moyenne,
restées de cent millions de francs au-
dess< :4s de la réalité. Cent millions sont
un gros chiffre ; mais ils ne représentent,
après tout, que le vingtième d'un budget
luer, à-5 0j/*0 près, une année à l'avance,
le chiffre de leurs dépenses. Que M. W.
'Grey ne soit pas. plus • exigeant vis-à-vis de
grands ^gouvernemens comme ceux de
France et d'Angleterie ; qu'il ne leurre-*
•proche pas de ne savoir pas prévoir les
intempéries des saisons et les projets in
surrectionnels d'un. chef arabe ou d'un
à'oi zélandais. .
Nous n'aurions pas insisté aussi longue
ment sur les erreurs matérielles et les faux
raisonnernens de. M. W. Grey, si le tra
vail dont il s'agit n'empruntait au carac
tère officiel de l'auteur une apparente au
torité, et si les feuilles hostiles à la France
on récapitule les évènemens qui ont rem- ! ;ne s'en , étaient avideméht emparées. Le
pli ces dix années ? Les inondations de.la | Times ne pouvait laisser échapper une aus-
Loire et du Rhône, les expéditions de Ghi- i si belle occasion.. Non-seulement il a ren-
deuil ?
Habituellementlaprincesse déférait avec
plus de docilité aux intimations de son
gracieux maître , allant jusqu'à lui faire de
mander; le matin, la parure qu'elle -por
terait dans la journée; mais ce soir-là elle
s'émancipait.
; — Tout le mondë, répondit-elle, trouve
que le gris de lin me va;\u mieux.
' — Mais c'est à moi, il-me -semble que
vous avez à plaire, répliqua le pacha.
— Et. ce posthume! répondit Mme de
Berry, ne fallait-il pas marquer pour lui
quelque attention, ne fût : ce que pour son
aimable procédé de se faire annoncer sous
votre nom?-
— Vous êtes folle, dit Riom en s'éloi-
gnant et voùs me paierez cher vo^ airs de
maqueùse indépendance.
En même temps, il affecta d'aller papil
lonner autour- de Mme de Mouchy, dont
la duchesse avait de fortes raisons d'être
jalouse. - -
Mme de Berry les regarda en haussant
les épaulis : décidément elle était en plei
ne insurrection.
- L'heure cependant étant - passée où le
chevalier de Liliers aurait dû se présen
ter,s'il s'était piqué d'être un convive
exact, il fut décidé qu'on ne l'attendrait
pas plus longtemps.,,et un maître-d'hôtel
vint annoncer que l'on avait servi.
■Voyant-que-l'on ne prenait pas le che
min de la salle à manger ordinaire ;
—• Mais, où nous l'ais-tu donc souper ?
dit le Régent à sa fille.
— Dans la chambre à coucher de la
Grande Mademoiselle, répondit Mine de
Berry. Cletie chambre n'a pas élé omerle
depuis vingt-cinq, ans que ma cou-tney
est morte. On - dit qu'elle y reuoDt : • C se
rait drôle'si, sachant rencontrer un cun-
frère de l'autre monde, elle venait sauner
aussi. - ,
— Elle est un peu timbrée, la du'-hes«c,
dit la-.princes se de Léon à Brancas, pen
dant qu'il lui donnait le bras pour traver
ser- a.vec. le reste de la compagnie «ne
longue enfilade ii'appartemens demeuhl^s
au boutade laquelle se trouvait la olia ubre
où, en effet, le 5 avril ItSl'Ji, était décéd'jn
haute et puissanle dame, Mlie ùj Mout-
pensier, ancienne propriétaire du Luxem
bourg, connue par ies Mémoires qu'elle
nous-a laissés et surtout par ses doulou
reuses amours avec le duc de Lauzun.
Dans un petit salon qui précédait la
pièce où le couvert, était mis, le corVjga
dut s'arrêter devant de singuliers prépa
ratifs que Mme de Berry -avait cï donnés,-
Sur un chevalet éclairé par un puissant
réfl'cct&ur et tout enguirlandé de fleurs et
rie verdure, avait été installé un tableau.
— Qu'est-ce que c'est que ça? demanda
le Régent en tirant sa lorgnette pour exa
miner une toile resplendissante de cou
leur.
—- Un tableau, petit père, que je vous
prie d'accepter-de mes belles mains, com
me vous les appelez. Pour beaucoup de
rdisons, il vous sera agréable : d'abord,
c'est un Watteau.-
. — Ça! je le vois, et des meilleurs, mais
les autres raisons ?
, — Ensuite il représente F Embarquement
pout\ lile de Cythère (1), navigation assez
do votre goût, èt puis regardez donc li
gure principale, cette femme.au port de
reine qui donne le bras à un ïi'èrgeï vu da
■ dos ! -, .
— Eh mais ! s'écria leT-tégent, c'est Jean-
neton la belle bouquetière !
— Qu'au rtuims, continua malicieuse
ment Mme de Berry, vous aurez en pein
ture,. , .
Après que le prince eut remercié avec
effusioala duchesse qu'if embrassa sur ses
dsux joues, dures comme des pierres, dont
parle la Palatine, on entraxjans la salle du
festin. Là, une table de treize couverts,
raisselante d'orfèvrerie, de cristaux et de
fleurs, étincelait sous la lumière de deux
immenses lustres et de vingt girandoles
servant comme de satellites à ces deux
grands astres jumeaux.
Malgré cette splendeur du service et là
riche&se de l'appartement qu'égayait un
riant plafond de Lafosse, représentant une
Flore et Zéphir, ce ne fut pas sans unesor-.
ta de froid-au-cœur que les invités prirent
place : à - part l'inquiétant commensal en
retard,lo souvenir funèbre sur lequel vingt-
cinq ans avant s'était, fermée .cette élran-
g-.i saile à-riuinger, son mobilier magnifi
que encore, mais terni et passé de mode^
et enfin- -de toute part_ exhaiée une fade
sentent:de vétusté, devaient y creerune-
l(>uy!-le«ot brumeuse atmosphère dont ffn
ô^p!iant»sa serviette chaque convive se
sc-âtit oppressé. - :
• ^ Chap!«ïi
\La suite à la semaine prochaine.\
W usée? Louw> ' !o ^ Watteau que possède lo
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