Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-08-27
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1863 27 août 1863
Description : 1863/08/27 (Numéro 239). 1863/08/27 (Numéro 239).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PARISf rue de Valois (Paiais^RoyaI)£n| 10J
JEUDI 27 AOUT 1865.
SIX MOIS
CN-AN...Î.
•E.TÇ
çods lbs pays étbangebs, volr'îe tablosq
~ publié les S et 20 de chaiïtWimola*-
Jmp! l. eonifacb , i. des Bons-Enfans,19,
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d'aboitoemekt r -fîûs simple est ''envol d'un bon de poste ou d'un effet »
sur Paris, a l'ordre de l'admikis*^thv . du journal, rue de Valois, n° 10. I
La lettres ou envois d'argent non affranchis ' sont réfutés,
Les articles déposés ne sont pas rendus.
; TROIS MOIS .T.;.".".7 !3 FIU
six M0is,7..;...v.f 26 FB,'
.un an ïi sîm-
un. numéro 20 centimes;
» Les abonnemans datent des 1" et 1:
/ ^ , de chaque mois.
Les A nnonces sont reçues cïtevM. J ?anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
- - tPïaott'de la Bourse), ,
PARIS 9 26 AOUT.
Les conseils généraux sont en pleine ac
tivité. Leur session s'est ouverte dans tous
les départemens de l'Empire, au milieu de
l'attention et du vif intérêt qu'excitent na
turellement leurs travaux.
.Le journal Y Europe déclare de nouveau
que les souverains réunis à Francfort
se sont engagés à ne rien laisser trans
pirer sur le résultat de leurs délibé
rations. Malgré cette déclaration , plu -
sieurs feuilles allemandes, et Y Europe est
du nombre, semblent recevoir des com
munications confidentielles.
Parmi les articlès les plus vivement dis
cutes du projet autrichien, figure l'article
3, qui est relatif à la formation du direc
toire. D'après les pïopositions dél' Autriche,
le directoire aurait été composé de cinq
membres, dont trois, l'Autriche, la Prus
se et la Bavière, seraient permanens, tan
dis que deux membres seraient nommés
par les antres Etats, divisés en deux grou
pes électoraux. Les petits États ont com
battu cet article qui élevait la Bavière au
rang de troisième grande puissance. Si
l'on peut s'en rapporter aux assertions
de la ■ Gazette nationale de Berlin , le
Congrès serait tombé d'accord pour fixer
le nombre des membres du directoire au
chiffre de six, qui seraient : l'Autriche, la
Prusse, la Bavière; la quatrième voix ap
partiendrait, à tour de rôle, aux rois de
Saxe, de Hanovre et de Wurtemberg; le
cinquième membre serait nommé par l'é
lecteur de Hesse et les six grands-ducs, et
le sixième membre serait élu par les autres
ducs ou princes régnans. Cette difficulté
serait donc aplanie.
Reste la question de la'présidence, trai-.
tée dans l'article 5. Sur ce point, un accord
ne paraît pas avoir été obtenu jusqu'à pré
sent. D'après YEurope, l'Autriche ne se serait
pas désistée de ses prétentions; la prési
dence, pour le cabinet devienne,, serait une
■ question d'intérêt, de tradition et de di
gnité. A son tour," la Gazette nationale af
firme que plusieurs membres du Congrès,
se conformantau vote récent de l'assem
blée des députés allemands, auraient pro
posé la présidence alternative de l'Autri.-
che et de la Prusse. En fin de compte,
le Congrès aurait décidé de laisser à ces
deux grandes puissances le soin de s'en
tendre sur ce point. C'est donc une.ques
tion à débattre entre les cabinets de Vien
ne et de Berlin. .
Le Congrus a adopté plusieurs autres pa-
• ragraphes, parmi lesquels figure celui qui
prescrit là'formation <#le l'Assemblée légis
lative par délégation des Chambres parti
culières. On se rappelle que leCongrèsdes
députés avait repoussé, au contraire, la dé
légation, en demandant un Parlement sorti
d'élections'diréctes.
On trouve encore, dans la Gazette natio
nale^ analyse d'une circulaire autrichienne
qui a été envoyée aux souverains samedi,
à la suite du refus réitéré du roi de Prusse
et sous l'impression des débats du Congrès
des/députés.' dette circulaire avait pour but
d'assurer l'adoption définitive du projet de
réforme présenté par l'empereur François-
Joseph. Le eàbinet de Viejine rappelle que,
dans leur lettre au roi de Prusse, les sou
verains ont expressément reconnu dans le
projet autrichien les . bases fondamentales
de la réforme; «n conséquence, les amen-
demens ne pourront'porter que sur dés
points de détail, et .à défaut d'accord sur
ces amemlemens, on devra, s'en tenir au
projet primitif.. Enfin l'Autriche admet,
comme une chose "allant de soi, que les ré
solutions arrêtées par le Congrès devront
être soumises à la sanction des Chambres
particulières. La Gazelle nationale apprend
que tous les souverains ont adhéré à cette
manière de procéder, à l'exception du i
gi'and-duc de Bade, qui s'est réservé sa
pleine liberté d'action.
On avait annoncé que le Congrès finirait
sès "travaux demain jeudi'.' Une dépê'che té
légraphique déclare cette nouvelle préma-
turée.En somme, on peut dire qu'à Franc
fort les choses vont assez bien au gré de
l'Autriche et que l'opposition est beaucoup
moins vive de la part des princes et des
populations qu'on avait lieu de le penser
les premiers jours. Ajoutons,, pour com
pléterles informations venues d 'Allema
gne, que l'empereur d'Autriche aura pro
chainement une entrevue avec la reine
d'Angleterre, qui séjourne, en ce moment,
au château de Rosenau, près de Cdbourg.
Le Morning-Post apprend par la voie de
la Havane que Juarez était toujours à San
Luis de Potosi, rendant des décrets que
personne n'exécutait, puisque l'ex-prévi
dent du Mexique n'a plus d'armée. Après
avoir raconté les scènes de meurtre et de-
pillage dont le pays est' désolé, lç Post ex
primé la conviction que le nouveau gou
vernement, ayecl'aide de la France, mettra
bientôt un terme à cet état de choses et
rendra au Mexique l'ordre et la, tranquil
lité.
Le Times tient un langage des plus me-
naçans envers le gouvernement du Japon.
Voici les conclusions de l'article de la
feuille anglaise : « Nous devons faire cfe
notre mieux pour remplir nos engagemens
et nous devons forcer les Japonais à agir de
même. S'ils veulent nous donner de justes
l'épàrations des offenses qu'ils nous ont fai
tes, nous serons contens; mais, s'ils refusent
de satisfaire de leur mieux à leurs obliga
tions, nous ' devons les forcer à coups de
canon. De toutes les guerres, cette guerre
sera la. plus justifiable et la plus inoffen
sive. i)
î^icai'ne pour bien détermi-
it, a cette.heure, la France et
Le gouvernement roumain maintient
son point de vue dans la question des cou
vens. Dans une note adressée à la Porte,
le prince Couza déclare définitif le séques
tre des biens et annoncé qu'une indemni
té sera allouée aux couvens.
Une réclamation assez "singulière vient
d'être faite par la Hollande. Cette puissan-.|
ce demande une modification du pavillon
roumain, à cause de la similitude qu'il
présente avec le pavillon hollandais.
Le Morning-Post constate les magnifi
ques résultats de la récolte en Angleterre et
il seréjouit eu particulier de ce que la pom
me de terre, cette nourriture du pauvre, est
presque partout exempte de la maladie, La
la question mc^
ner où en sont, à cette.heure, la France et
île Ale^xique, nous avons voulu placer l'ai'- ;
ticle suivant sous lesyeux de nos lecteurs ;
P aclin L imayrac.
« Les evèiiemens qui se passent dans l'hé- ■
misplière occidental ont posé à l'état do gués-
tion ouverte entre les litats-Unis et les puis- :
sances maritimes de l'Europe la doctrine célè
bre de Monroe, en vertu de laquelle toute prise
.de possession d'une partie du continent amé
ricain par l'une de ces puissances est régardée
comme un acte d'agression commis contre
l'Union. Nous nous demandons sur quel prin
cipe dé philosophie, de droit politique ou d'u
tilité s'est fondée une^pareille doctrine. Ne dë-
vrait-on pas plutôt s'attendre à un tout autre
langage de la part d'une société professant des
idées larges et libérales, et animée d'une bien
veillance universelle - ?
«yuoi qu'il en soit, un empire va certaine
ment s'établir au Mexique. Les Américains du
Nord diront que c'est l'œuvre des baïonnettes
françaises. C'est oublier ce qu'en pensent les
Mexicains eux-mêmes". Un do nos compatriotes
écrivait, le lendemain du jour de l'entrée du
général Forey dans la capitale : « Vous ne
pouvez vous faire une idée de l'enthousiasme •
avec lequel les Français sont accueillis ici par
toutes les classes de la population. On dit
qu'il ne s'est jamais rien vu de pareil depuis
l'èntrée d'iturbide dans la môme ville. » Cette
joie exubérante s'explique aisément : les Fran
çais sont venus comme libérateurs. En moins
d'une semaine, les rues de Mexico, où person
ne ne pouvait circuler, la nuit tombée, sans
armes à feu, étaient devenues aussi sures que
celles de Londres ou de Paris.
La proclamation du général au peuple
mexicain est un modèle de modération et de
bon sens. Un corps de deux cent cinquante
notables, choisis dans tous les rangs de la na
tion, est convoqué pour décider la forme du
gouvernement à établir. Ce corps, moins doux
votans,' s'accorde à choisir une monarchie,- et
élit pour empereur un prince européen. C'est
encore, dira-t-ôn, un effet de l'influence fran
çaise. Soit-, mais cette influence'aurait-elle
aussi bien réussi si la nation n'était pas impa
tiente de se soustraire aux maux dont elle
est la proie depuis un quart de siècle? Quant
au droit des baïonnettes françaises à se mon- ,
trer à Mexico, nous n'avons qu'à rappeler ,à
ceux qui voudraient s'éclairer sur ce point, la
requête présentée, en septembre 1801, à notre
secrétaire d'Etat pour les affaires étrangères,
par diverses personnes ayant des relations
avec le Mexique. Dans ce document, on si- >
gnale les attentats commis contre la vie et
les biens des sujets britanniques, parmi les
quels vingt-trois individus avaient été as
sassinés en une seule année. La France, qui
compte trois mille résidens dans la 'ville de
Mexico, avait souffert dans une mesure bien
plus grande. Les auteurs de la requête dont
feuille anglaise ajoute que, dans la plupart : nous parlons concluaient en demandant que
des autres pays del'Europe,.régne la même
prospérité et que l'on peut envisager l'hi
ver sans la moindre inquiétude.
Edouard Simon
Le Times et le Morning-JIerald , nos lec
teurs s'en souviennent, ont récemment,
avec beaucoup d'impartialité et de bon
sens, expliqué les causes et développé les
conséquences de I'expédition^française au
Mexique.
Un autre journal de Londres, le Money
Murkel Revint, rend à son tour justice a la
politique de la France, depuis le jour où
le gouvernement impérial résolut d'aller
au Mexique jusqu'à ce moment; il fait res
sortir, en très bons termes, la légitimité
de nos griefs, la patience de nos soldats
dans les longs mois d'attente, leur héroïs
me dans les batailles, leur modération
dans la victoire, et l'enthousiasme avec
lequel, après la lutte, l'armée française a
été accueillie par toutes les classes de la
population mexicaine. Ce nouveau témoi
gnage, de la part d'un organe delà presse fi
nancière anglaise, a une signification .sé
rieuse, et, avant de re venir nous-môme^ur
la Grande-Bretagne s'entendit avec le gouver
nement français pour protéger conjointement
le Mexique et le délivrer de l'état de dégrada
tion dans lequel il était tombé, et qu'il était
honteux pour l'humanité de laisser durer plus
longtemps. Nous n'avons pas le désir de nous
enquérir ici pourquoi on a laissé la France
poursuivre seule cette besogne ; notre but était
seulement de montrer que sa tâche n'avait
rien que de très légitime.
» On objectera eniin que les Français se sont
livrés au parti de l'Eglise à Mexico. Si ce parti '
comprend les familles les plus riches et les
plus respectables du Mexique, n'était-il pas du .
devoir du commandant en chef de se le conci
lier 1 ii serait plus vrai d'ailleurs de dire que
c'est le parti de l'Eglise qui s'est remis entre
les mains des Français. Eu ce qui concerne Iji
tolérance religieuse, le général Forev n'a-t-il
pas exprimé le vœu de l'Empereur en faveur de
la liberté des cultes, ce grand principe de la
société moderne. Est-ce là le langage d'un bi- ;
got ? N'est-ce pas l'énoncé d'une maxime qui
n'attend que le moment opportun pour sa réa
lisation "?
» En somme, nouscroyons donc devoir réité
rer l'expression de noire conviction, que l'in
tervention française au Mexique constitue un
bienfait rendu à l'humanité, le commence
ment d'une nouvelle existence pour une po
pulation de 7 à S millions d'âmes, l'ouverture
d'un des plus riches pays de la terre, aux
échanges commerciaux et aux travaux indus
triels, la garantie deTaccomplissement des.
Feuilleton du Constitutionnel, 27 août
EN PROVINCE
xx.
Ici, Madame Delaunav s'arrêta, comme
accablée sous le poids do ses souvenirs et
de ses émotions. Philippe, qui n'avait lias
voulu l'interrompre, se garda bien de lui
adresser dos consolations banales, indiffé
rente aumône que l'on: donne aux pau
vres du cœur^ comme pour se débarrasser
d'eux plus vite. Il se contenta de prendre
les deux mains de la jeune femme, qu'il
serra affectueusement dans les siennes.
Puis, comme s'il eût bien compris qu'il ne
trouverait jamais de paroles dignes de
plaindre une si grande douleur, il se lova
sans rien dire, et, s'approehanl du piano,
doucement,-il joua pour elle la mélodie
qu'un soir elle avait chantée pour lui-;
Fuisquê j'ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine!
— Point de lâches faiblesses Irepiit Ed-
mée; achevons ce triste récit pour n'y plus
jamais reveuir. ..
Le départ de M. de Fersen fît cesser les
méchans propos que l'on avait tenus con
tre nous. Mon mari s'aperçut à mille indi
ces de cé revirement de l'opinion en ma i'a-
veur, et il parut heureux de m'en instrui
re. Mais j'étais devenue indifférente à tout
et je n'avais plus qu'un seul désir, celui
de m'éloigner de ce momie dur et mé
chant. qui avait tué mon bonheur. Ce qu'il
me fallait à tout prix, maintenant, c'était le
c était la solitude, toute plei-
calmc, c'était la'paix, pour songer à mon
cher absent ;
ne de sa pensée.
La directrice de la poste avait été une
amie de ma mère. J'allai la trouver.
—On m'adressera quelquefois des lettres
bureau-restant, lui dis-je; il est inutile de
me les envoyer : je viendrai les prendre.
— Des lettres, mises à la poste à Cou-
tances'ï demanda l'honnête créature, en
rougissant.—(l'est moi, malheureuse! qui
aurais dû rougir à sa place.
— Non, lui répondis-je; elles viendront
de beaucoup plus loin !
Ceci parut la rassurer un peu.
11 avait été convenu que M. de Fersen
irait d'abord à Paris : qu'il y resterait quel
ques mois, et que j'y ferais'un voyage à la
fin de l'automne.
Je n'avais jamais éu l'intention de tenir
cette promesse imprudente, mais je n'a
vais pas trouvé d'autres moyens de le faire
partir . J'espérais,—pouvais-je donc espérer?
— qu'une fois ce premier point obtenu, je
parviendrais à le convaincre que tout re
voir était, désormais impossib:e, et que je
parviendrais à le rendn; à sa famille, à sa
patrie, à son légitime avenir. Une femme 5
mariée oublie trop aisément qu'elle ab
sorbe une vie, qu'elle confisque une desti
née, et que de pareille* liaisons^ alors mé
mo qu'elle.-; restent, pures, sont du moins
entachées d'égoïsme.
— Ceci est mi paradoxe, s'écria M. de
Saint-Waudrille, et j'aurais mille réponses
à vous faire.
—Ce serait-bien long! dit Madame Delau-
nay; il vaut mieux me laisser finir :
Les premières lettres de Hérald furent
ce que 'j'avais.pensé : pleines 'd'amour et
de douleur. Enhardi par la distance, il ré
pandait à mes pieds toutes les ardeurs
et toutes les tendresses d'une âme passion
née. J 'éprouvais à le lire des remords mê
lés de délices; parfois je me reprochais
sincèrement ces joies coupables , et ce
pendant, comme elles étaient les seu
les -que je pusse désormais ressentir, je
manquai de courage pour m'en sevrer...
Et puis, vous connaissez tous les subter
fuge- de la passion ingénieuse! Je m. 1 di
sais qu'en interrompant cette, correspon
dance qui m'était chere, je ne l'ais«ib pa
reillement mon malheur à moi-même ,
mais encore celui d'un être qui m'avait
aimée jusqu'à sacrifier pour moi toute-, les
espérances de sa vie, tout son avenir. 11 ne
fallait point pousser la dureté jusque là.
Je continuai donc à m'onivrer de ce poi
son mortel et adoré que me versait, ciia-
cune de ses lettres. Le chagrin et 1 eloi-
gnement semblaient le conseiller mal. La
passion, que retenait ma présence, était,
plus libre loin de moi : il n'avait plus pour
l'arrêter la prière muette, mais toujours
exaucée, de iuon regard, et les a \eu\ que
je n'aurais pas voulu entendre, il m» eon-
treignait à les lire. Ces lettres me jetaient
parfois dans un trouble plein d'angoisse.
Souvent je lui répondais avec une sé
vérité qui me semblait bien grande : je me
plaignais, je menaraN. L 1 ^ lettres suivan
tes étaient plus calmes, mais elles me ré
vélaient une si incurable tri.-tew qu'elles
me faisaient encore plus de mal que les
autres.
Pour occuper cette pauvre .line, j'avais
essayé de lui imposer une tâche, un tra
vail fixe, régulier, le rendant, assidu et lui
apportant peu à peu ive distraction né
cessaire. Je lui avais demandé d'utiliser
siTs connaissances, très sérieuse- d'ailleurs,
obligations financières de ce pays, et en der
nier lieu, la revendication du. droit qui ap-
particnt,i\.loute nation de choisir la forme de
-son gouvernement. » ■
TELEGRAPHIE PRIVEE
Francfort, 2B août.
- L'empereur d'Autriche aura prochainement
une entrevue avec la reine d'Angleterre.
Le résultat de la conférence d'aujourd'hui
est très favorable à tous les principes du pro-,
jet de réforme , notamment au mode de for
mation de l'assemblée des délégués. L'unani
mité est assurée.
Une autre conférence des souverains aura
lieu demain.
Francfort, .20 août.
L'Europe dit que les questions du directoire
et de l'assemblée des délégués ont été réso-
. lues dans les séances' de lundi et de mardi.
Les décisions du nouveau directoire ( formé
de six membres ) seraient prises à la majorité
d'une voix. En cas dé partage , ce serait le
chiffre des populations représentées par les-
membres du directoire qui déciderait de la
majorité. La composition do l'assemblée des
. délégués a été adoptée à l'unanimité, telle que
l'Autriche l'avait proposée.
Une nouvelle réunion de souverains a lieu
aujourd'hui. On espère que l'œuvre sera com-,
plète samedi, .
Berlin, 25 août.
On écrit de Francfort à la Gazette nationale
que, dans la séance de lundi , l'article 3 du
projet de réforme a été adopté par les souve
rains avec les modifications suivantes
Lo directoire sera composé de six membres.
L'Autriche, la Prusse et la Bayière auront cha
cune une voix; la Saxe, le Hanovre et le Wur-
■tembesgrfiuront,'en alternant,-"la -quatrième
voix ; l'électeurde Hesse et les sept grands-ducs
éliront le cinquième membre du directoire, et
les autres petits souverains le sixième.
A propos de l'article on a proposé une pré
sidence alternative de l'Autriche et de la Prus
se; le. Congrès a décidé de laisser à ces deux
grandes puissances le soin de s'entendre sur ce
point. '
L'article 6 a été adopté,
Le grand-duc de Bade a fait des réserves à
l'effet d'empêcher qu'on ne tire de la recon
naissance du projet, comme basé convenable
de réforme, l'obligation d'en interpréter les
points essentiels de la môme manière quo l'Au
triche;
Les articles 8, 11,■ 14,-16 et 18 du projet sont
à l'ordre du iour de la séanca de mardi.
Breslau, 26 août, 9 h. matin.
On lit dans la Gazette dé Breslau :
Les voyageurs venant du royaume de Polo
gne parlent de nombreux dôfâchemens d'in
surgés déjà pourvus d'uniformes et très bien
armés. Ils affirment que le gouvernement na
tional s'occupe activement de la formation
d'une armée polonaise régulière pour le com
mencement de l'année 1864.
Dresde, 25 août.
Le Journal de Dresde publie- le télégramme
suivant, en date de Francfort, 25 :
' « II est faux que le roi de Saxe ait mandé le
prince royal à Francfort.
» L'entente des souverains, au sujet de la
composition du directoire, est assurée.
» On a annoncé que les conférences des sou
verains-seraient closes jeudi. La nouvelle est
prématurée. »
Turin, 20 août.
Le roi a sanctionné'hier les lois relatives à
la cession du chemin de fer Victor-Emmanuel
-à, l'Etat, et à la concession du réseau calabro-
sicilien à la société Victor-Emmanuel.
Emprunt italien, 72.3o.
Çonstantinople, 23 août.
Le prince Couza a adressé à la Porte une
note dans laquelle il déclare définitif le séques
tre des biens des couvens, et annonce qu'une
indemnité sera allouée aux couvens.
La Hollande demande une modification du
pavillon roumain, à cause de la similitude
qu'il présente avec le pavillon hollandais.
Madrid, 2o août.
Le comité électoral progressiste a demandé,,
par une lettre, l'avis de MM. Madoz et Olozaga
sur le-projet qui a été mis en avant de recom
mander l'abstention aux électeurs.
On doute quo MM. Madoz et Olozaga conseil
lent l'abstention.
^On mandc.del&Gnuija qua le roi est tou
jours souffrant. ( Ilavas-Bullier.)
"Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Francfort, 26 août.
Les résolutions prises tians l'assemblée des .
députés allemands au sujet de la question al- \
lemande ont été remises aujourd'hui par le
comité directeur aux souverains, aux repré
sentons des villes libres et aux minisires des
affaires étrangères qui sont à Francfort.
L'aîticle 16 du projet de réforme a été adop
té aujourd'hui dans la forme primitive propo
sée par l'Autriche.
Berlin, 20 août/
le 'iLvvtem jnuw'ui annonce l'aiilut du
prince Alired u'Angleterre a l'otsdam.
On lit dans la Gazette de la Croix : « On s en
tretient beaucoup dans les cerdos diplomati- ;
ques du rappel du-grand-duc ConsUuitiaViyc ■
l'on considère comme imminent. » • , ' _ ;
Lu Gazettte allemande du Nord donne la nou-
i velle suivante ; « lin aide de camp de l'empe
reur de Russie est parti avant-hier d'ici pour
Bade;' on le dit chargé d"une mission extra
ordinaire.
Breslau, 26 août.
Taczanowski a battu les Russes dans deux
nouveaux engagemens, le 18 à Kutno, et le 10
à Poddebice, palatinat de Kalisch.
La nouvelle de l'exécution de Marszevvski et
Dabrowski à Varsovie est inexacte.
Le 19, Jablonski et Sipowicz ont été pendus
à Wilna.
Hambourg, 20 août.
L'empereur de Russie est arrivé à Saint- Pé-
.tersbourg le 22.
On mande de Kieif, à YInvalide russe, que la
concentration de corps insurgés on Gallicie,prcs
dos frontières de Voliiyûie et deé'odolie, ne
fait que s'accroître. ' :
Cracovie, 26 août.
Le gouvernement russe, ne pouvant réussir
à percevoir les impôts dans le royaume de Po
logne, a recours au séquestre qu'il se prépare
à appliquer comme une mesure générale. Des
employés de l'administration, accompagnés
de fortes escortes militaires, ont déjà com
mencé les opérations du séquestre.
• ' (Havas-Bullier.)
Les deuxdocumens suivans sont publiés,
le premier par la Gazette allemande au Nord,
le second dans le Moniteur pntssien :
Dépêche de M. de Bismark à M. de Sydow,
représentant de la Prusse à la Diète de Francfort.
Bade, 21 août 1863.
Votre Excouence aura;aequis,par mes communi-.
cations précédentes et par celles d'aujourd'hui, la
conviction que fc. M. le roi maintient vis-à-vis des
projets autnemens do réformer le point de vue
qu'il a exprima aans sa lettre du 4 de ce mois,
eh réponse à nnvitauon de S. M. l'empereur-d'Au
triche.
- Lorsque S. M. le roi prend part aux délibérations
d'une réunion de prmees allemands, il est con
forme à la dignité de S. M. que les déclarations
qu'il doit faire vis-à-vis dessouverains confédérés,
déclarations qui décident de l'avenir.de sa monar
chie et de sa position dans ia Confédération ger
manique. soient l'expression bien réfléchie de la
pensée el de là volonté du roi et aient forcé obli
gatoire.
Les principes suivis en tout temps dans la mo
narchie prussienne, exigent que: l'on ne prenne
en lieu compétent des résolutions concernant
les intérêts c(e rlïtat. qu'après un examen appro
fondi et proscrit légalement par S. M. Le roi
est moins disposé que jamais à s écarter de cette
rcgle, dans un cas oîi il s'agit des décisions
lés pius importantes et > les plus graves en
conséquences qu'un souverain puisse être ap
pelé a prendre dans l'intérêt de ses Etats. Lors-
qu'en conséquence. S. Ri. le roi a été invité d'une
manière inattendue, à l'occasion d'un voyage aux
eaux, à participer dasis un court délai à des délibé
rations décisives sur une' rénovation fond 11 i le
des pactes fêciérau.r, et cela sur la base d ! U ri i o r i-
me qui no devait être soumis à S. M. qu'à Franciort-
sui'-Meiu, les convictions dont S. M. est animée
concernant ses devoirs envers son propre pays, ainsi
qu'envers lés ç rince s de la Confédération B oi î-
nique, lui ont interdit d'accepter cette invitation
flPT'nîPÎ'S ai na rrn'iJ A ~
iRéponse du roi de Prusse à l'invitation des princes
' réunis « Francfort, adressée à l'Empereur d'Au-
triche : : - , : ; ,
; k Très-illustre et très puissant'.prince,'
frère et aini particulièrement cher,
» Votre Majesté, de concert avec nos. augustess-
confédé'rés, les princes allemands et villes libres,
réunis à Francfort, m'a adressé l'invitation réité
rée, que S. m. le roi de Saxe a eu la bonté de
m'apporter avec des explications verbales, et : j'ai
l'honneur, après l'avoir examinée avec soin et
avec les sentimens d'amitié fédérale, d'y répondre
ce qui suit :
» Uans ma lettre du 4 do ce mois, j'ai exprimé
à. Votre Majesté, on même temps que ma disposi
tion à coopérer à des améliorations utiles à la
Constitution fédérale, la conviction qu'une œuvre
pareille ne pouvait être commencée; sans travaux
préparatoires détaillés, par une réunion des sou
verains, si on voulait atteindre le but désiré, et,
par suite, j'ai dû décliner, à mon regret, l'invita
tion de Votre Majesté, de - me rendre le 16 de co
mois à Francfort. • r>
» Quelque peine que j'éprouve à refuser enco
re l'invitation réitérée dont les formes sont si ho?
norables pour moi, ma conviction cependant est
encore aujourd'hui celle qui m'a guidé dans ma
déclaration du 4, et j'y persiste d'autant plus quo
même jusqu'ici je n'ai pas reçu communication-
officielle des propositions sur lesquelles doit porter
la délibération; mais ce que j'en ai appris par
d'autres voies ne fait que mo fortifier djans 1 in
tention de n arreter mes résolutions que lorsque
l'affaire ayant; été traitée régulièrement -par mes
conseillers les modifications de la constitution, fé»;
dérale à débattre auront été l'objét d'un examen,
approfondi au point de la position à laquelle a
droit la l'russe et des intérêts légitimes de lana-,
tion. Je dots à mon: pays et à la cause d-e l'Alle
magne de ne pas donner à mes confédérés, avant
cet examen des questions pendantes-, des [déclara-,
lions obligatoires pour moi ; mais sans déclara
tions pareilios. ma participation aux -délibérations
ne serait pas exécutable. : ' . ' <
, » Cette considération ne m empêchera pas d'exa
miner toutes les commumcatioos'que nos confé
dérés me feront parvenir, avec la bonne volonté
et lo soin que j'ai toujours voue au développement
désintérêts communs de la patrie. Je prie Votre
Majesté et mes augustes confédérés réunis à.
Francfort de recevoir l'expression empressée do
ma fidèle amitié fédérale, avec laquelle je reste,
de Votre Majesté, l'affectionné frère et ami.
» Signé : G uiixaumie.
» Bade, le 20 août 1863. »
Ces derniers devoirs et ce qu f il devait à sa propre
dignité n'auraient pas permis à ; S. M. de donner
dans les débats d'autres déclarations que des dé
clarations positives et définitives, et S. ,M. croit que
ses devoirs royaux envers sa Couronne et s u
jets exigent que cela ne se fasse qu'après un \a
men approfondi et l'élaboration officielle des eno-
ses à déclarer.
Ces considérations dérivent naturellement en
soi de l'appréciation juste dès obligations de tout
souverain qui régit un grand Etat, Mais eues ont
acquis uno force plus grande encore-, depuis que
les feuilles publiques ont fait connaître les pro
positions de réforme vis-à-vis desquelles les sou
verains convoqués à Francfort par S. M. l'empe
reur d'Autriche devaient se trouver sans v une
préparés. Qu'une proposition si étendue; et modi
fiant si profondément, soit d'une'mani io d
recte, soit par ses rapports avec les dispositions
les plus divorses des traités fédéraux existans, les
droits de souveraineté et droits conventionnels de
tous les Etats allemands pût être soumise aux
princes sous la forme de surprise et afin qu'ils en
décidassent rapidement on personne dans quel
mois. lit môme si ce projet, achevé alors sans au--,
cun doute, eût été porto complètement le 3, à la
connaissance de S. -M., j'aurai considéré comme
un acte de précipitation , si les conseillers de S:
m. avaient voulu préparer' régulièrement les réso
lutions royales jusqu'au 16, en laissant même de
côté les difficultés locales et personnelles du mo
ment.. ■ ■ • •
Votre Excellence recevra en son temps , de la
part du ministère do Berlin , lo développement
plus détaillé des vues du gouvernement du roi
sur nos propres plans de réforme et les proposi
tions actuelles do l'Autriche. l'our le moment, Je
me borne à déclarer f]ue ces derniers ne répon
dent, suivant nous,-ni à la position à laquello a
droit la monarchie prussienne ni aux intérêts lé
gitimes du peuple allemand,
La l'russe renoncerait à la position que sa puis
sance et son histoire lui ont faite dans l'ensemble
des Etals européens, et risquerait de faire servir
les forces du pays à des buts étrangers aux intérêts
du pays et pour la détermination desquels nous ne
pourrions exercer le degré d'influence et de con
trôle auquel nous pouvons prétendre avec justice.
Veuillez conformer ce quo vous direz à la dé
pêche ci-dcssus.
Sisné. 111? BISMARK.
(Gazette allemande du bora.)
Dans une lettre datée de Pachuca, le 20
juin, le Moniteur de l'Armée rend'compte en
ces termes de l'occupation 'de Pachuca,
Ville située au centre de l'exploitation des
mines d'argent :
Notre colonne, composée de 2,000 baïonnet
tes, dé 400 chevaux et d'une section d'artille
rie de montagne, sous les ordres du colo
nel Aymard, du 6'2", prit la route qui-conduit'
î Pachuca et aux mines d'argent de Real-
de! Monte, route très pittoresque, franchissant
d'abord pendant huit lieues . sur une belle
cliausseo, une série de beaux lacs et s enga
geant ensuite dans un p'avs accidenté d'un
magnifique aspect et merveilleusement cultive.
Nous savions au départ que la ville, mise
en état de défense, était gardée par 3 ou 4.000
Mexicains sous les ordres du général Orclla-
no ; la population venait, d. ailleurs, de laire
l'accueille plus flatteur aulugru Ortega, et sa
montrait tort mal disposée- a notre enai-ti.
( ;esrenseignemèns devenant 4 e P lus en plus
précis à mesure que nous avancions , étaient,
répétés de bouciie en bouclie clans In colonne
et entretenaient un excellent moral parï?U nos
soldats, assurés a un nouveau triomphe.
Arrives a Jaltepec, notre dernière étape,
rien no semblait modifier 1 a situation et notre
brave colonel avait pris îcs dispositions les
pius propres à nous mt-naKcr un éclatant
succès; la oonnaucc rayonnait sur tous les
visages. Doja Pachuca se montrait à nos re*
gants et 1 on apercevait distinctement ses mai
sons blanches grimpant sur les lianes de deux
collines jumelles. - -
•\ une heure de distance, à neuf heures et
demie du matin, on ut faire le care a la trou
pe, et nous reprîmes, à onze heures , notre
marche, en colonne par sections à distance
entière, éclairés sur notre front et sur nos
lianes par les cavaliers de Marquez. Cet im
posant défilé, exécuté sons les yeux de l 'enne
mi, lui fit juger prudent sans doute de préci
piter le dénoûment, car le général .Orellano
plia lestement bagage et décampa avec son
artillerie et sa petite armée, de sorte qu'en ap
prochant des portes de la ville.nous fûmes re
çus par les notables, qui venaient nous la li
vrer avec les offres d'hospitalité ,les plus em
pressées.
>1 Que de figures surprises parmi nous à cet
accueil imprévu! Cependant la population" Se.
pressait en foule sur nos pas au travers des
rues tortueuses quo nous parcourûmes « iî
allant nous masser sur la grande place. Une
heure plus tôt, nous mangions, il l'hôtel
d c tas Biiïqencias, le déjeuner préparé pour-les
officiers d'Orellâno.
«Pachuca,éloignée de )00 kilomètres de Méxi- .
co, a une population de 9,000 âmes très bi
garre : Français, Ans-lais, Allemands, Saxons,
Américains J tous les aventuriers du glo
be semblent s'y être donné rendez^ ous. —
11 en est de même de Heal del Monte et de tous
les centres voisins d'exploitations minérales.
ÎTno minntntn
loiente
notre-arrivée, et maintenant
.hles respirent a loinore de
mais e est une société voueeau de
réjrna't, avant
les çens paisi-
no tre drapeau
ordre et au
de la littérature de son pays, pour iaîro un
livre nuquel je piC5itiu\u-> un sucre--1 da
tant. La gloire, me disais-je, le consolera
peut-être du bonheur. On dit que cela s'est
v u parfois chez les hommes... 11 y consentit
et commença. Mais soit que le décourage
ment l'eût pris, soit que notre langue, qu'il
parlait à merveille, lui parût plus difficile
à écrire, il ne continua point et retomba
dans ce désœuvrement quo j'avais tant de
raisons de craindre..l'eus recours à d'auiïcs
moyens : je le condanmaiàm'écrire, comme
un ieuinetonniste,des courriers de Paris: je
le lançais a» milieu du tumulte et du bruit',
j'exigeais qu'il me tînt au courant de tonl
ce qui se passait dans cette capital^ du
mondi'. 11 c-jayai! bien. Lts promière.-
étaient parfaite*. : niais bientôt la
plume lui tournait, et il revenait ainsi au
thème fatal et trop aimé. Je fus forcée de
reconnaître mon impuissance, et de lais
ser (ilitv le» cliOM-s Mir une pente que,
malgré nui solouté, nie- HlorN d mou
cou,rage, je n'étais pas capable de leur tai
re remonter. Je ne pouvais plu» ri>M e^re-
rer que du temps. 1
Je souffrais comme lui. Je m'aperçus
bientôt que l'on ne soutire point impuné- '
ment. Je. devins nerveuse, irritable, sur- !
excitée: je me détachai de plus en plus de
la vie réelle, de la vie du devoir, qui de 7
vait cire la mienne, et pour laquelle j'étais
faite, et je me réfugiai dan? une existence
factice, comme ces victimes fanatisées de
l'opium, dont les jours se passent dans
au-demi .•isS'jujiissuiuenl et qui n oui; qu 'il
petite la eoiivSruee de leur être jusqu'à
l'heure où reuclianteineut puissant vient
rouvrir pour eux le rovaume de la fumée
et des rêves. • ■ * ..
Je ivceva^ une Litre de Ilorald tous les
jours, et tous les jours aussi jé lui écrivais".
Si mes depeches narrivaient pas aussi
exactement que les siennes, il savait du
moins que, chaque soir, c'était en causant
avec lui que je finissais ma journée. C'é
taient de véritables mémoires que je lui
envoyais, et il y pouvait suivre la trace de'
toutes mes lieut'Cs. L'absence même ne
nous séparait pas tout à fait.
Malheureusement, je fus obligée d'aller
m'élablir à Ilauteville ; c'était notre usage
chaque année, à la lin de l'été. Je ne trou
vai aucun pré texte qui pût justifier un
changement dans mes habitudes; il iallut
donc partir. J 'informai M. de Fersen de
nécessite avec t v outes les précautions
iiables, en lui avouant toutefois que
cette
imag
je serais un peu moins libre de lui écrire.
car je ne pouvais aller en ville qu uns fois
par semaine, et je n'osais me lier a per
sonne.
Je voulus-profiter di celui circonstance
pour lui faire faire un voyage en Suède ;
je regrettai de le voir 4 conxplètoiii-nit Ui!
dehors de ces relations de famille qui sont
peut-être-indispensables à liKannle, et', „
dans lesquelles.: à de certains momens, il J avertissemens de
xetrempe ses forces et. son courage. I fensas dem-jimic
Ses premières riqvmes fur-mt é\avives
mais bientôt, presse par moi. il me di^lara
nettement qu'il ne valait pa^ quil'er la
France; il regrettait de. recevoir mains
!- mvenf leflrc^, mai- il ne .-entait p £ n
la nêcess'te de le- ;v:idiv plu» rare-; encorn
eu «'éloignant de moi.davantage. Son c;i-
ractére avair pri- di'puN quelque tenip-,
bou- I influence de -e» chagrin*, j ne sais
quoi de plu-. an'iMe; m v ol-mte plu- éner
gique devenait presque, de l'obstination'.
Je cédai, et il ho quit ta point Paris.
Que cette saison d'été me parut longue
Ver" ' ' '
d'une
u.u !){USUi.l U L'IO HJtî pal'lll lOll^Utî !
ers le milieu de septembre, je fus prise
le de ces fièvres d'accès que l'on appel
le, je crois flevres de marais (1), el que vou.-;
devez connaître, puisque vous avx^ passe
plusieurs automnes en Normandie. Cette
maladie étrange, dont le principe est dans;
J'air que vous respirez, tombe sur vous
tout à coup, vous abat en deux heures, et
vous épuise en quelques jours..
Malgré mon désir ardent deguérliyptiis-,
qu'un autre devait .souffrir de mon .mal,
je restai cinq semaines • sans aller à'Gou-
tauce- — cinq ^'inaiues t-an^ recevoir un
mot, de llérald,et sans pouvoir lui écrire.
Ha peu?ée devenait un véritable tourinent
pour moi. Je le voyais livré à tous les tour-
ini'iih de l'incertitude. Je le-avai- connu-»
moi-même, et lu pensée que je ne pouvais
le-? faire ce-sur émit bien le plu,- cruel de
mes maux.
M-i conwthM'en"? fut l;u\!i.e et lente; il
en est toujours ainsi, après ces maladies
désorganisantes qui semblent attaquer en
nous les sources ■ mêmes de la vie. Mais
j'avais un tel désir de retourner en ville
pour retrouver enfin ses chères lettres,
que, malgré les conseils du médecin, les »
ma -belle-mère, et les dé-
tri, dès que je pus mettre
im pied devant l'an'ie. j" rec uhinençai de
sortir dans lè jardin et autour de 1a mai
son: j" f.'-aîsâiiM lVwd d" me- fnrces-, et
je, prouvais à tout le monde que j'étais:
capable d'uïljvpivudn'en milur-Min voya
ge de trois lieues.
Lue après-midi, j'étais .allee jusquîà la
lisif.rft de Fenclos qui, entoure la maison-
et qui nous sert.de parc. Je me sentis pro
fondément accable,e, et je crus que la fiè
vre a'idit nie reptendre. Je o.iwsis f.-op bien
quels chag
.grues et quets ennuis nrnppor-
(1) La- flivve•■paludéenne de la science médicale,
♦-fréquente-dans toute lu Basse-Normandie.
JEUDI 27 AOUT 1865.
SIX MOIS
CN-AN...Î.
•E.TÇ
çods lbs pays étbangebs, volr'îe tablosq
~ publié les S et 20 de chaiïtWimola*-
Jmp! l. eonifacb , i. des Bons-Enfans,19,
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d'aboitoemekt r -fîûs simple est ''envol d'un bon de poste ou d'un effet »
sur Paris, a l'ordre de l'admikis*^thv . du journal, rue de Valois, n° 10. I
La lettres ou envois d'argent non affranchis ' sont réfutés,
Les articles déposés ne sont pas rendus.
; TROIS MOIS .T.;.".".7 !3 FIU
six M0is,7..;...v.f 26 FB,'
.un an ïi sîm-
un. numéro 20 centimes;
» Les abonnemans datent des 1" et 1:
/ ^ , de chaque mois.
Les A nnonces sont reçues cïtevM. J ?anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
- - tPïaott'de la Bourse), ,
PARIS 9 26 AOUT.
Les conseils généraux sont en pleine ac
tivité. Leur session s'est ouverte dans tous
les départemens de l'Empire, au milieu de
l'attention et du vif intérêt qu'excitent na
turellement leurs travaux.
.Le journal Y Europe déclare de nouveau
que les souverains réunis à Francfort
se sont engagés à ne rien laisser trans
pirer sur le résultat de leurs délibé
rations. Malgré cette déclaration , plu -
sieurs feuilles allemandes, et Y Europe est
du nombre, semblent recevoir des com
munications confidentielles.
Parmi les articlès les plus vivement dis
cutes du projet autrichien, figure l'article
3, qui est relatif à la formation du direc
toire. D'après les pïopositions dél' Autriche,
le directoire aurait été composé de cinq
membres, dont trois, l'Autriche, la Prus
se et la Bavière, seraient permanens, tan
dis que deux membres seraient nommés
par les antres Etats, divisés en deux grou
pes électoraux. Les petits États ont com
battu cet article qui élevait la Bavière au
rang de troisième grande puissance. Si
l'on peut s'en rapporter aux assertions
de la ■ Gazette nationale de Berlin , le
Congrès serait tombé d'accord pour fixer
le nombre des membres du directoire au
chiffre de six, qui seraient : l'Autriche, la
Prusse, la Bavière; la quatrième voix ap
partiendrait, à tour de rôle, aux rois de
Saxe, de Hanovre et de Wurtemberg; le
cinquième membre serait nommé par l'é
lecteur de Hesse et les six grands-ducs, et
le sixième membre serait élu par les autres
ducs ou princes régnans. Cette difficulté
serait donc aplanie.
Reste la question de la'présidence, trai-.
tée dans l'article 5. Sur ce point, un accord
ne paraît pas avoir été obtenu jusqu'à pré
sent. D'après YEurope, l'Autriche ne se serait
pas désistée de ses prétentions; la prési
dence, pour le cabinet devienne,, serait une
■ question d'intérêt, de tradition et de di
gnité. A son tour," la Gazette nationale af
firme que plusieurs membres du Congrès,
se conformantau vote récent de l'assem
blée des députés allemands, auraient pro
posé la présidence alternative de l'Autri.-
che et de la Prusse. En fin de compte,
le Congrès aurait décidé de laisser à ces
deux grandes puissances le soin de s'en
tendre sur ce point. C'est donc une.ques
tion à débattre entre les cabinets de Vien
ne et de Berlin. .
Le Congrus a adopté plusieurs autres pa-
• ragraphes, parmi lesquels figure celui qui
prescrit là'formation <#le l'Assemblée légis
lative par délégation des Chambres parti
culières. On se rappelle que leCongrèsdes
députés avait repoussé, au contraire, la dé
légation, en demandant un Parlement sorti
d'élections'diréctes.
On trouve encore, dans la Gazette natio
nale^ analyse d'une circulaire autrichienne
qui a été envoyée aux souverains samedi,
à la suite du refus réitéré du roi de Prusse
et sous l'impression des débats du Congrès
des/députés.' dette circulaire avait pour but
d'assurer l'adoption définitive du projet de
réforme présenté par l'empereur François-
Joseph. Le eàbinet de Viejine rappelle que,
dans leur lettre au roi de Prusse, les sou
verains ont expressément reconnu dans le
projet autrichien les . bases fondamentales
de la réforme; «n conséquence, les amen-
demens ne pourront'porter que sur dés
points de détail, et .à défaut d'accord sur
ces amemlemens, on devra, s'en tenir au
projet primitif.. Enfin l'Autriche admet,
comme une chose "allant de soi, que les ré
solutions arrêtées par le Congrès devront
être soumises à la sanction des Chambres
particulières. La Gazelle nationale apprend
que tous les souverains ont adhéré à cette
manière de procéder, à l'exception du i
gi'and-duc de Bade, qui s'est réservé sa
pleine liberté d'action.
On avait annoncé que le Congrès finirait
sès "travaux demain jeudi'.' Une dépê'che té
légraphique déclare cette nouvelle préma-
turée.En somme, on peut dire qu'à Franc
fort les choses vont assez bien au gré de
l'Autriche et que l'opposition est beaucoup
moins vive de la part des princes et des
populations qu'on avait lieu de le penser
les premiers jours. Ajoutons,, pour com
pléterles informations venues d 'Allema
gne, que l'empereur d'Autriche aura pro
chainement une entrevue avec la reine
d'Angleterre, qui séjourne, en ce moment,
au château de Rosenau, près de Cdbourg.
Le Morning-Post apprend par la voie de
la Havane que Juarez était toujours à San
Luis de Potosi, rendant des décrets que
personne n'exécutait, puisque l'ex-prévi
dent du Mexique n'a plus d'armée. Après
avoir raconté les scènes de meurtre et de-
pillage dont le pays est' désolé, lç Post ex
primé la conviction que le nouveau gou
vernement, ayecl'aide de la France, mettra
bientôt un terme à cet état de choses et
rendra au Mexique l'ordre et la, tranquil
lité.
Le Times tient un langage des plus me-
naçans envers le gouvernement du Japon.
Voici les conclusions de l'article de la
feuille anglaise : « Nous devons faire cfe
notre mieux pour remplir nos engagemens
et nous devons forcer les Japonais à agir de
même. S'ils veulent nous donner de justes
l'épàrations des offenses qu'ils nous ont fai
tes, nous serons contens; mais, s'ils refusent
de satisfaire de leur mieux à leurs obliga
tions, nous ' devons les forcer à coups de
canon. De toutes les guerres, cette guerre
sera la. plus justifiable et la plus inoffen
sive. i)
î^icai'ne pour bien détermi-
it, a cette.heure, la France et
Le gouvernement roumain maintient
son point de vue dans la question des cou
vens. Dans une note adressée à la Porte,
le prince Couza déclare définitif le séques
tre des biens et annoncé qu'une indemni
té sera allouée aux couvens.
Une réclamation assez "singulière vient
d'être faite par la Hollande. Cette puissan-.|
ce demande une modification du pavillon
roumain, à cause de la similitude qu'il
présente avec le pavillon hollandais.
Le Morning-Post constate les magnifi
ques résultats de la récolte en Angleterre et
il seréjouit eu particulier de ce que la pom
me de terre, cette nourriture du pauvre, est
presque partout exempte de la maladie, La
la question mc^
ner où en sont, à cette.heure, la France et
île Ale^xique, nous avons voulu placer l'ai'- ;
ticle suivant sous lesyeux de nos lecteurs ;
P aclin L imayrac.
« Les evèiiemens qui se passent dans l'hé- ■
misplière occidental ont posé à l'état do gués-
tion ouverte entre les litats-Unis et les puis- :
sances maritimes de l'Europe la doctrine célè
bre de Monroe, en vertu de laquelle toute prise
.de possession d'une partie du continent amé
ricain par l'une de ces puissances est régardée
comme un acte d'agression commis contre
l'Union. Nous nous demandons sur quel prin
cipe dé philosophie, de droit politique ou d'u
tilité s'est fondée une^pareille doctrine. Ne dë-
vrait-on pas plutôt s'attendre à un tout autre
langage de la part d'une société professant des
idées larges et libérales, et animée d'une bien
veillance universelle - ?
«yuoi qu'il en soit, un empire va certaine
ment s'établir au Mexique. Les Américains du
Nord diront que c'est l'œuvre des baïonnettes
françaises. C'est oublier ce qu'en pensent les
Mexicains eux-mêmes". Un do nos compatriotes
écrivait, le lendemain du jour de l'entrée du
général Forey dans la capitale : « Vous ne
pouvez vous faire une idée de l'enthousiasme •
avec lequel les Français sont accueillis ici par
toutes les classes de la population. On dit
qu'il ne s'est jamais rien vu de pareil depuis
l'èntrée d'iturbide dans la môme ville. » Cette
joie exubérante s'explique aisément : les Fran
çais sont venus comme libérateurs. En moins
d'une semaine, les rues de Mexico, où person
ne ne pouvait circuler, la nuit tombée, sans
armes à feu, étaient devenues aussi sures que
celles de Londres ou de Paris.
La proclamation du général au peuple
mexicain est un modèle de modération et de
bon sens. Un corps de deux cent cinquante
notables, choisis dans tous les rangs de la na
tion, est convoqué pour décider la forme du
gouvernement à établir. Ce corps, moins doux
votans,' s'accorde à choisir une monarchie,- et
élit pour empereur un prince européen. C'est
encore, dira-t-ôn, un effet de l'influence fran
çaise. Soit-, mais cette influence'aurait-elle
aussi bien réussi si la nation n'était pas impa
tiente de se soustraire aux maux dont elle
est la proie depuis un quart de siècle? Quant
au droit des baïonnettes françaises à se mon- ,
trer à Mexico, nous n'avons qu'à rappeler ,à
ceux qui voudraient s'éclairer sur ce point, la
requête présentée, en septembre 1801, à notre
secrétaire d'Etat pour les affaires étrangères,
par diverses personnes ayant des relations
avec le Mexique. Dans ce document, on si- >
gnale les attentats commis contre la vie et
les biens des sujets britanniques, parmi les
quels vingt-trois individus avaient été as
sassinés en une seule année. La France, qui
compte trois mille résidens dans la 'ville de
Mexico, avait souffert dans une mesure bien
plus grande. Les auteurs de la requête dont
feuille anglaise ajoute que, dans la plupart : nous parlons concluaient en demandant que
des autres pays del'Europe,.régne la même
prospérité et que l'on peut envisager l'hi
ver sans la moindre inquiétude.
Edouard Simon
Le Times et le Morning-JIerald , nos lec
teurs s'en souviennent, ont récemment,
avec beaucoup d'impartialité et de bon
sens, expliqué les causes et développé les
conséquences de I'expédition^française au
Mexique.
Un autre journal de Londres, le Money
Murkel Revint, rend à son tour justice a la
politique de la France, depuis le jour où
le gouvernement impérial résolut d'aller
au Mexique jusqu'à ce moment; il fait res
sortir, en très bons termes, la légitimité
de nos griefs, la patience de nos soldats
dans les longs mois d'attente, leur héroïs
me dans les batailles, leur modération
dans la victoire, et l'enthousiasme avec
lequel, après la lutte, l'armée française a
été accueillie par toutes les classes de la
population mexicaine. Ce nouveau témoi
gnage, de la part d'un organe delà presse fi
nancière anglaise, a une signification .sé
rieuse, et, avant de re venir nous-môme^ur
la Grande-Bretagne s'entendit avec le gouver
nement français pour protéger conjointement
le Mexique et le délivrer de l'état de dégrada
tion dans lequel il était tombé, et qu'il était
honteux pour l'humanité de laisser durer plus
longtemps. Nous n'avons pas le désir de nous
enquérir ici pourquoi on a laissé la France
poursuivre seule cette besogne ; notre but était
seulement de montrer que sa tâche n'avait
rien que de très légitime.
» On objectera eniin que les Français se sont
livrés au parti de l'Eglise à Mexico. Si ce parti '
comprend les familles les plus riches et les
plus respectables du Mexique, n'était-il pas du .
devoir du commandant en chef de se le conci
lier 1 ii serait plus vrai d'ailleurs de dire que
c'est le parti de l'Eglise qui s'est remis entre
les mains des Français. Eu ce qui concerne Iji
tolérance religieuse, le général Forev n'a-t-il
pas exprimé le vœu de l'Empereur en faveur de
la liberté des cultes, ce grand principe de la
société moderne. Est-ce là le langage d'un bi- ;
got ? N'est-ce pas l'énoncé d'une maxime qui
n'attend que le moment opportun pour sa réa
lisation "?
» En somme, nouscroyons donc devoir réité
rer l'expression de noire conviction, que l'in
tervention française au Mexique constitue un
bienfait rendu à l'humanité, le commence
ment d'une nouvelle existence pour une po
pulation de 7 à S millions d'âmes, l'ouverture
d'un des plus riches pays de la terre, aux
échanges commerciaux et aux travaux indus
triels, la garantie deTaccomplissement des.
Feuilleton du Constitutionnel, 27 août
EN PROVINCE
xx.
Ici, Madame Delaunav s'arrêta, comme
accablée sous le poids do ses souvenirs et
de ses émotions. Philippe, qui n'avait lias
voulu l'interrompre, se garda bien de lui
adresser dos consolations banales, indiffé
rente aumône que l'on: donne aux pau
vres du cœur^ comme pour se débarrasser
d'eux plus vite. Il se contenta de prendre
les deux mains de la jeune femme, qu'il
serra affectueusement dans les siennes.
Puis, comme s'il eût bien compris qu'il ne
trouverait jamais de paroles dignes de
plaindre une si grande douleur, il se lova
sans rien dire, et, s'approehanl du piano,
doucement,-il joua pour elle la mélodie
qu'un soir elle avait chantée pour lui-;
Fuisquê j'ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine!
— Point de lâches faiblesses Irepiit Ed-
mée; achevons ce triste récit pour n'y plus
jamais reveuir. ..
Le départ de M. de Fersen fît cesser les
méchans propos que l'on avait tenus con
tre nous. Mon mari s'aperçut à mille indi
ces de cé revirement de l'opinion en ma i'a-
veur, et il parut heureux de m'en instrui
re. Mais j'étais devenue indifférente à tout
et je n'avais plus qu'un seul désir, celui
de m'éloigner de ce momie dur et mé
chant. qui avait tué mon bonheur. Ce qu'il
me fallait à tout prix, maintenant, c'était le
c était la solitude, toute plei-
calmc, c'était la'paix, pour songer à mon
cher absent ;
ne de sa pensée.
La directrice de la poste avait été une
amie de ma mère. J'allai la trouver.
—On m'adressera quelquefois des lettres
bureau-restant, lui dis-je; il est inutile de
me les envoyer : je viendrai les prendre.
— Des lettres, mises à la poste à Cou-
tances'ï demanda l'honnête créature, en
rougissant.—(l'est moi, malheureuse! qui
aurais dû rougir à sa place.
— Non, lui répondis-je; elles viendront
de beaucoup plus loin !
Ceci parut la rassurer un peu.
11 avait été convenu que M. de Fersen
irait d'abord à Paris : qu'il y resterait quel
ques mois, et que j'y ferais'un voyage à la
fin de l'automne.
Je n'avais jamais éu l'intention de tenir
cette promesse imprudente, mais je n'a
vais pas trouvé d'autres moyens de le faire
partir . J'espérais,—pouvais-je donc espérer?
— qu'une fois ce premier point obtenu, je
parviendrais à le convaincre que tout re
voir était, désormais impossib:e, et que je
parviendrais à le rendn; à sa famille, à sa
patrie, à son légitime avenir. Une femme 5
mariée oublie trop aisément qu'elle ab
sorbe une vie, qu'elle confisque une desti
née, et que de pareille* liaisons^ alors mé
mo qu'elle.-; restent, pures, sont du moins
entachées d'égoïsme.
— Ceci est mi paradoxe, s'écria M. de
Saint-Waudrille, et j'aurais mille réponses
à vous faire.
—Ce serait-bien long! dit Madame Delau-
nay; il vaut mieux me laisser finir :
Les premières lettres de Hérald furent
ce que 'j'avais.pensé : pleines 'd'amour et
de douleur. Enhardi par la distance, il ré
pandait à mes pieds toutes les ardeurs
et toutes les tendresses d'une âme passion
née. J 'éprouvais à le lire des remords mê
lés de délices; parfois je me reprochais
sincèrement ces joies coupables , et ce
pendant, comme elles étaient les seu
les -que je pusse désormais ressentir, je
manquai de courage pour m'en sevrer...
Et puis, vous connaissez tous les subter
fuge- de la passion ingénieuse! Je m. 1 di
sais qu'en interrompant cette, correspon
dance qui m'était chere, je ne l'ais«ib pa
reillement mon malheur à moi-même ,
mais encore celui d'un être qui m'avait
aimée jusqu'à sacrifier pour moi toute-, les
espérances de sa vie, tout son avenir. 11 ne
fallait point pousser la dureté jusque là.
Je continuai donc à m'onivrer de ce poi
son mortel et adoré que me versait, ciia-
cune de ses lettres. Le chagrin et 1 eloi-
gnement semblaient le conseiller mal. La
passion, que retenait ma présence, était,
plus libre loin de moi : il n'avait plus pour
l'arrêter la prière muette, mais toujours
exaucée, de iuon regard, et les a \eu\ que
je n'aurais pas voulu entendre, il m» eon-
treignait à les lire. Ces lettres me jetaient
parfois dans un trouble plein d'angoisse.
Souvent je lui répondais avec une sé
vérité qui me semblait bien grande : je me
plaignais, je menaraN. L 1 ^ lettres suivan
tes étaient plus calmes, mais elles me ré
vélaient une si incurable tri.-tew qu'elles
me faisaient encore plus de mal que les
autres.
Pour occuper cette pauvre .line, j'avais
essayé de lui imposer une tâche, un tra
vail fixe, régulier, le rendant, assidu et lui
apportant peu à peu ive distraction né
cessaire. Je lui avais demandé d'utiliser
siTs connaissances, très sérieuse- d'ailleurs,
obligations financières de ce pays, et en der
nier lieu, la revendication du. droit qui ap-
particnt,i\.loute nation de choisir la forme de
-son gouvernement. » ■
TELEGRAPHIE PRIVEE
Francfort, 2B août.
- L'empereur d'Autriche aura prochainement
une entrevue avec la reine d'Angleterre.
Le résultat de la conférence d'aujourd'hui
est très favorable à tous les principes du pro-,
jet de réforme , notamment au mode de for
mation de l'assemblée des délégués. L'unani
mité est assurée.
Une autre conférence des souverains aura
lieu demain.
Francfort, .20 août.
L'Europe dit que les questions du directoire
et de l'assemblée des délégués ont été réso-
. lues dans les séances' de lundi et de mardi.
Les décisions du nouveau directoire ( formé
de six membres ) seraient prises à la majorité
d'une voix. En cas dé partage , ce serait le
chiffre des populations représentées par les-
membres du directoire qui déciderait de la
majorité. La composition do l'assemblée des
. délégués a été adoptée à l'unanimité, telle que
l'Autriche l'avait proposée.
Une nouvelle réunion de souverains a lieu
aujourd'hui. On espère que l'œuvre sera com-,
plète samedi, .
Berlin, 25 août.
On écrit de Francfort à la Gazette nationale
que, dans la séance de lundi , l'article 3 du
projet de réforme a été adopté par les souve
rains avec les modifications suivantes
Lo directoire sera composé de six membres.
L'Autriche, la Prusse et la Bayière auront cha
cune une voix; la Saxe, le Hanovre et le Wur-
■tembesgrfiuront,'en alternant,-"la -quatrième
voix ; l'électeurde Hesse et les sept grands-ducs
éliront le cinquième membre du directoire, et
les autres petits souverains le sixième.
A propos de l'article on a proposé une pré
sidence alternative de l'Autriche et de la Prus
se; le. Congrès a décidé de laisser à ces deux
grandes puissances le soin de s'entendre sur ce
point. '
L'article 6 a été adopté,
Le grand-duc de Bade a fait des réserves à
l'effet d'empêcher qu'on ne tire de la recon
naissance du projet, comme basé convenable
de réforme, l'obligation d'en interpréter les
points essentiels de la môme manière quo l'Au
triche;
Les articles 8, 11,■ 14,-16 et 18 du projet sont
à l'ordre du iour de la séanca de mardi.
Breslau, 26 août, 9 h. matin.
On lit dans la Gazette dé Breslau :
Les voyageurs venant du royaume de Polo
gne parlent de nombreux dôfâchemens d'in
surgés déjà pourvus d'uniformes et très bien
armés. Ils affirment que le gouvernement na
tional s'occupe activement de la formation
d'une armée polonaise régulière pour le com
mencement de l'année 1864.
Dresde, 25 août.
Le Journal de Dresde publie- le télégramme
suivant, en date de Francfort, 25 :
' « II est faux que le roi de Saxe ait mandé le
prince royal à Francfort.
» L'entente des souverains, au sujet de la
composition du directoire, est assurée.
» On a annoncé que les conférences des sou
verains-seraient closes jeudi. La nouvelle est
prématurée. »
Turin, 20 août.
Le roi a sanctionné'hier les lois relatives à
la cession du chemin de fer Victor-Emmanuel
-à, l'Etat, et à la concession du réseau calabro-
sicilien à la société Victor-Emmanuel.
Emprunt italien, 72.3o.
Çonstantinople, 23 août.
Le prince Couza a adressé à la Porte une
note dans laquelle il déclare définitif le séques
tre des biens des couvens, et annonce qu'une
indemnité sera allouée aux couvens.
La Hollande demande une modification du
pavillon roumain, à cause de la similitude
qu'il présente avec le pavillon hollandais.
Madrid, 2o août.
Le comité électoral progressiste a demandé,,
par une lettre, l'avis de MM. Madoz et Olozaga
sur le-projet qui a été mis en avant de recom
mander l'abstention aux électeurs.
On doute quo MM. Madoz et Olozaga conseil
lent l'abstention.
^On mandc.del&Gnuija qua le roi est tou
jours souffrant. ( Ilavas-Bullier.)
"Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Francfort, 26 août.
Les résolutions prises tians l'assemblée des .
députés allemands au sujet de la question al- \
lemande ont été remises aujourd'hui par le
comité directeur aux souverains, aux repré
sentons des villes libres et aux minisires des
affaires étrangères qui sont à Francfort.
L'aîticle 16 du projet de réforme a été adop
té aujourd'hui dans la forme primitive propo
sée par l'Autriche.
Berlin, 20 août/
le 'iLvvtem jnuw'ui annonce l'aiilut du
prince Alired u'Angleterre a l'otsdam.
On lit dans la Gazette de la Croix : « On s en
tretient beaucoup dans les cerdos diplomati- ;
ques du rappel du-grand-duc ConsUuitiaViyc ■
l'on considère comme imminent. » • , ' _ ;
Lu Gazettte allemande du Nord donne la nou-
i velle suivante ; « lin aide de camp de l'empe
reur de Russie est parti avant-hier d'ici pour
Bade;' on le dit chargé d"une mission extra
ordinaire.
Breslau, 26 août.
Taczanowski a battu les Russes dans deux
nouveaux engagemens, le 18 à Kutno, et le 10
à Poddebice, palatinat de Kalisch.
La nouvelle de l'exécution de Marszevvski et
Dabrowski à Varsovie est inexacte.
Le 19, Jablonski et Sipowicz ont été pendus
à Wilna.
Hambourg, 20 août.
L'empereur de Russie est arrivé à Saint- Pé-
.tersbourg le 22.
On mande de Kieif, à YInvalide russe, que la
concentration de corps insurgés on Gallicie,prcs
dos frontières de Voliiyûie et deé'odolie, ne
fait que s'accroître. ' :
Cracovie, 26 août.
Le gouvernement russe, ne pouvant réussir
à percevoir les impôts dans le royaume de Po
logne, a recours au séquestre qu'il se prépare
à appliquer comme une mesure générale. Des
employés de l'administration, accompagnés
de fortes escortes militaires, ont déjà com
mencé les opérations du séquestre.
• ' (Havas-Bullier.)
Les deuxdocumens suivans sont publiés,
le premier par la Gazette allemande au Nord,
le second dans le Moniteur pntssien :
Dépêche de M. de Bismark à M. de Sydow,
représentant de la Prusse à la Diète de Francfort.
Bade, 21 août 1863.
Votre Excouence aura;aequis,par mes communi-.
cations précédentes et par celles d'aujourd'hui, la
conviction que fc. M. le roi maintient vis-à-vis des
projets autnemens do réformer le point de vue
qu'il a exprima aans sa lettre du 4 de ce mois,
eh réponse à nnvitauon de S. M. l'empereur-d'Au
triche.
- Lorsque S. M. le roi prend part aux délibérations
d'une réunion de prmees allemands, il est con
forme à la dignité de S. M. que les déclarations
qu'il doit faire vis-à-vis dessouverains confédérés,
déclarations qui décident de l'avenir.de sa monar
chie et de sa position dans ia Confédération ger
manique. soient l'expression bien réfléchie de la
pensée el de là volonté du roi et aient forcé obli
gatoire.
Les principes suivis en tout temps dans la mo
narchie prussienne, exigent que: l'on ne prenne
en lieu compétent des résolutions concernant
les intérêts c(e rlïtat. qu'après un examen appro
fondi et proscrit légalement par S. M. Le roi
est moins disposé que jamais à s écarter de cette
rcgle, dans un cas oîi il s'agit des décisions
lés pius importantes et > les plus graves en
conséquences qu'un souverain puisse être ap
pelé a prendre dans l'intérêt de ses Etats. Lors-
qu'en conséquence. S. Ri. le roi a été invité d'une
manière inattendue, à l'occasion d'un voyage aux
eaux, à participer dasis un court délai à des délibé
rations décisives sur une' rénovation fond 11 i le
des pactes fêciérau.r, et cela sur la base d ! U ri i o r i-
me qui no devait être soumis à S. M. qu'à Franciort-
sui'-Meiu, les convictions dont S. M. est animée
concernant ses devoirs envers son propre pays, ainsi
qu'envers lés ç rince s de la Confédération B oi î-
nique, lui ont interdit d'accepter cette invitation
flPT'nîPÎ'S ai na rrn'iJ A ~
iRéponse du roi de Prusse à l'invitation des princes
' réunis « Francfort, adressée à l'Empereur d'Au-
triche : : - , : ; ,
; k Très-illustre et très puissant'.prince,'
frère et aini particulièrement cher,
» Votre Majesté, de concert avec nos. augustess-
confédé'rés, les princes allemands et villes libres,
réunis à Francfort, m'a adressé l'invitation réité
rée, que S. m. le roi de Saxe a eu la bonté de
m'apporter avec des explications verbales, et : j'ai
l'honneur, après l'avoir examinée avec soin et
avec les sentimens d'amitié fédérale, d'y répondre
ce qui suit :
» Uans ma lettre du 4 do ce mois, j'ai exprimé
à. Votre Majesté, on même temps que ma disposi
tion à coopérer à des améliorations utiles à la
Constitution fédérale, la conviction qu'une œuvre
pareille ne pouvait être commencée; sans travaux
préparatoires détaillés, par une réunion des sou
verains, si on voulait atteindre le but désiré, et,
par suite, j'ai dû décliner, à mon regret, l'invita
tion de Votre Majesté, de - me rendre le 16 de co
mois à Francfort. • r>
» Quelque peine que j'éprouve à refuser enco
re l'invitation réitérée dont les formes sont si ho?
norables pour moi, ma conviction cependant est
encore aujourd'hui celle qui m'a guidé dans ma
déclaration du 4, et j'y persiste d'autant plus quo
même jusqu'ici je n'ai pas reçu communication-
officielle des propositions sur lesquelles doit porter
la délibération; mais ce que j'en ai appris par
d'autres voies ne fait que mo fortifier djans 1 in
tention de n arreter mes résolutions que lorsque
l'affaire ayant; été traitée régulièrement -par mes
conseillers les modifications de la constitution, fé»;
dérale à débattre auront été l'objét d'un examen,
approfondi au point de la position à laquelle a
droit la l'russe et des intérêts légitimes de lana-,
tion. Je dots à mon: pays et à la cause d-e l'Alle
magne de ne pas donner à mes confédérés, avant
cet examen des questions pendantes-, des [déclara-,
lions obligatoires pour moi ; mais sans déclara
tions pareilios. ma participation aux -délibérations
ne serait pas exécutable. : ' . ' <
, » Cette considération ne m empêchera pas d'exa
miner toutes les commumcatioos'que nos confé
dérés me feront parvenir, avec la bonne volonté
et lo soin que j'ai toujours voue au développement
désintérêts communs de la patrie. Je prie Votre
Majesté et mes augustes confédérés réunis à.
Francfort de recevoir l'expression empressée do
ma fidèle amitié fédérale, avec laquelle je reste,
de Votre Majesté, l'affectionné frère et ami.
» Signé : G uiixaumie.
» Bade, le 20 août 1863. »
Ces derniers devoirs et ce qu f il devait à sa propre
dignité n'auraient pas permis à ; S. M. de donner
dans les débats d'autres déclarations que des dé
clarations positives et définitives, et S. ,M. croit que
ses devoirs royaux envers sa Couronne et s u
jets exigent que cela ne se fasse qu'après un \a
men approfondi et l'élaboration officielle des eno-
ses à déclarer.
Ces considérations dérivent naturellement en
soi de l'appréciation juste dès obligations de tout
souverain qui régit un grand Etat, Mais eues ont
acquis uno force plus grande encore-, depuis que
les feuilles publiques ont fait connaître les pro
positions de réforme vis-à-vis desquelles les sou
verains convoqués à Francfort par S. M. l'empe
reur d'Autriche devaient se trouver sans v une
préparés. Qu'une proposition si étendue; et modi
fiant si profondément, soit d'une'mani io d
recte, soit par ses rapports avec les dispositions
les plus divorses des traités fédéraux existans, les
droits de souveraineté et droits conventionnels de
tous les Etats allemands pût être soumise aux
princes sous la forme de surprise et afin qu'ils en
décidassent rapidement on personne dans quel
mois. lit môme si ce projet, achevé alors sans au--,
cun doute, eût été porto complètement le 3, à la
connaissance de S. -M., j'aurai considéré comme
un acte de précipitation , si les conseillers de S:
m. avaient voulu préparer' régulièrement les réso
lutions royales jusqu'au 16, en laissant même de
côté les difficultés locales et personnelles du mo
ment.. ■ ■ • •
Votre Excellence recevra en son temps , de la
part du ministère do Berlin , lo développement
plus détaillé des vues du gouvernement du roi
sur nos propres plans de réforme et les proposi
tions actuelles do l'Autriche. l'our le moment, Je
me borne à déclarer f]ue ces derniers ne répon
dent, suivant nous,-ni à la position à laquello a
droit la monarchie prussienne ni aux intérêts lé
gitimes du peuple allemand,
La l'russe renoncerait à la position que sa puis
sance et son histoire lui ont faite dans l'ensemble
des Etals européens, et risquerait de faire servir
les forces du pays à des buts étrangers aux intérêts
du pays et pour la détermination desquels nous ne
pourrions exercer le degré d'influence et de con
trôle auquel nous pouvons prétendre avec justice.
Veuillez conformer ce quo vous direz à la dé
pêche ci-dcssus.
Sisné. 111? BISMARK.
(Gazette allemande du bora.)
Dans une lettre datée de Pachuca, le 20
juin, le Moniteur de l'Armée rend'compte en
ces termes de l'occupation 'de Pachuca,
Ville située au centre de l'exploitation des
mines d'argent :
Notre colonne, composée de 2,000 baïonnet
tes, dé 400 chevaux et d'une section d'artille
rie de montagne, sous les ordres du colo
nel Aymard, du 6'2", prit la route qui-conduit'
î Pachuca et aux mines d'argent de Real-
de! Monte, route très pittoresque, franchissant
d'abord pendant huit lieues . sur une belle
cliausseo, une série de beaux lacs et s enga
geant ensuite dans un p'avs accidenté d'un
magnifique aspect et merveilleusement cultive.
Nous savions au départ que la ville, mise
en état de défense, était gardée par 3 ou 4.000
Mexicains sous les ordres du général Orclla-
no ; la population venait, d. ailleurs, de laire
l'accueille plus flatteur aulugru Ortega, et sa
montrait tort mal disposée- a notre enai-ti.
( ;esrenseignemèns devenant 4 e P lus en plus
précis à mesure que nous avancions , étaient,
répétés de bouciie en bouclie clans In colonne
et entretenaient un excellent moral parï?U nos
soldats, assurés a un nouveau triomphe.
Arrives a Jaltepec, notre dernière étape,
rien no semblait modifier 1 a situation et notre
brave colonel avait pris îcs dispositions les
pius propres à nous mt-naKcr un éclatant
succès; la oonnaucc rayonnait sur tous les
visages. Doja Pachuca se montrait à nos re*
gants et 1 on apercevait distinctement ses mai
sons blanches grimpant sur les lianes de deux
collines jumelles. - -
•\ une heure de distance, à neuf heures et
demie du matin, on ut faire le care a la trou
pe, et nous reprîmes, à onze heures , notre
marche, en colonne par sections à distance
entière, éclairés sur notre front et sur nos
lianes par les cavaliers de Marquez. Cet im
posant défilé, exécuté sons les yeux de l 'enne
mi, lui fit juger prudent sans doute de préci
piter le dénoûment, car le général .Orellano
plia lestement bagage et décampa avec son
artillerie et sa petite armée, de sorte qu'en ap
prochant des portes de la ville.nous fûmes re
çus par les notables, qui venaient nous la li
vrer avec les offres d'hospitalité ,les plus em
pressées.
>1 Que de figures surprises parmi nous à cet
accueil imprévu! Cependant la population" Se.
pressait en foule sur nos pas au travers des
rues tortueuses quo nous parcourûmes « iî
allant nous masser sur la grande place. Une
heure plus tôt, nous mangions, il l'hôtel
d c tas Biiïqencias, le déjeuner préparé pour-les
officiers d'Orellâno.
«Pachuca,éloignée de )00 kilomètres de Méxi- .
co, a une population de 9,000 âmes très bi
garre : Français, Ans-lais, Allemands, Saxons,
Américains J tous les aventuriers du glo
be semblent s'y être donné rendez^ ous. —
11 en est de même de Heal del Monte et de tous
les centres voisins d'exploitations minérales.
ÎTno minntntn
loiente
notre-arrivée, et maintenant
.hles respirent a loinore de
mais e est une société voueeau de
réjrna't, avant
les çens paisi-
no tre drapeau
ordre et au
de la littérature de son pays, pour iaîro un
livre nuquel je piC5itiu\u-> un sucre--1 da
tant. La gloire, me disais-je, le consolera
peut-être du bonheur. On dit que cela s'est
v u parfois chez les hommes... 11 y consentit
et commença. Mais soit que le décourage
ment l'eût pris, soit que notre langue, qu'il
parlait à merveille, lui parût plus difficile
à écrire, il ne continua point et retomba
dans ce désœuvrement quo j'avais tant de
raisons de craindre..l'eus recours à d'auiïcs
moyens : je le condanmaiàm'écrire, comme
un ieuinetonniste,des courriers de Paris: je
le lançais a» milieu du tumulte et du bruit',
j'exigeais qu'il me tînt au courant de tonl
ce qui se passait dans cette capital^ du
mondi'. 11 c-jayai! bien. Lts promière.-
étaient parfaite*. : niais bientôt la
plume lui tournait, et il revenait ainsi au
thème fatal et trop aimé. Je fus forcée de
reconnaître mon impuissance, et de lais
ser (ilitv le» cliOM-s Mir une pente que,
malgré nui solouté, nie- HlorN d mou
cou,rage, je n'étais pas capable de leur tai
re remonter. Je ne pouvais plu» ri>M e^re-
rer que du temps. 1
Je souffrais comme lui. Je m'aperçus
bientôt que l'on ne soutire point impuné- '
ment. Je. devins nerveuse, irritable, sur- !
excitée: je me détachai de plus en plus de
la vie réelle, de la vie du devoir, qui de 7
vait cire la mienne, et pour laquelle j'étais
faite, et je me réfugiai dan? une existence
factice, comme ces victimes fanatisées de
l'opium, dont les jours se passent dans
au-demi .•isS'jujiissuiuenl et qui n oui; qu 'il
petite la eoiivSruee de leur être jusqu'à
l'heure où reuclianteineut puissant vient
rouvrir pour eux le rovaume de la fumée
et des rêves. • ■ * ..
Je ivceva^ une Litre de Ilorald tous les
jours, et tous les jours aussi jé lui écrivais".
Si mes depeches narrivaient pas aussi
exactement que les siennes, il savait du
moins que, chaque soir, c'était en causant
avec lui que je finissais ma journée. C'é
taient de véritables mémoires que je lui
envoyais, et il y pouvait suivre la trace de'
toutes mes lieut'Cs. L'absence même ne
nous séparait pas tout à fait.
Malheureusement, je fus obligée d'aller
m'élablir à Ilauteville ; c'était notre usage
chaque année, à la lin de l'été. Je ne trou
vai aucun pré texte qui pût justifier un
changement dans mes habitudes; il iallut
donc partir. J 'informai M. de Fersen de
nécessite avec t v outes les précautions
iiables, en lui avouant toutefois que
cette
imag
je serais un peu moins libre de lui écrire.
car je ne pouvais aller en ville qu uns fois
par semaine, et je n'osais me lier a per
sonne.
Je voulus-profiter di celui circonstance
pour lui faire faire un voyage en Suède ;
je regrettai de le voir 4 conxplètoiii-nit Ui!
dehors de ces relations de famille qui sont
peut-être-indispensables à liKannle, et', „
dans lesquelles.: à de certains momens, il J avertissemens de
xetrempe ses forces et. son courage. I fensas dem-jimic
Ses premières riqvmes fur-mt é\avives
mais bientôt, presse par moi. il me di^lara
nettement qu'il ne valait pa^ quil'er la
France; il regrettait de. recevoir mains
!- mvenf leflrc^, mai- il ne .-entait p £ n
la nêcess'te de le- ;v:idiv plu» rare-; encorn
eu «'éloignant de moi.davantage. Son c;i-
ractére avair pri- di'puN quelque tenip-,
bou- I influence de -e» chagrin*, j ne sais
quoi de plu-. an'iMe; m v ol-mte plu- éner
gique devenait presque, de l'obstination'.
Je cédai, et il ho quit ta point Paris.
Que cette saison d'été me parut longue
Ver" ' ' '
d'une
u.u !){USUi.l U L'IO HJtî pal'lll lOll^Utî !
ers le milieu de septembre, je fus prise
le de ces fièvres d'accès que l'on appel
le, je crois flevres de marais (1), el que vou.-;
devez connaître, puisque vous avx^ passe
plusieurs automnes en Normandie. Cette
maladie étrange, dont le principe est dans;
J'air que vous respirez, tombe sur vous
tout à coup, vous abat en deux heures, et
vous épuise en quelques jours..
Malgré mon désir ardent deguérliyptiis-,
qu'un autre devait .souffrir de mon .mal,
je restai cinq semaines • sans aller à'Gou-
tauce- — cinq ^'inaiues t-an^ recevoir un
mot, de llérald,et sans pouvoir lui écrire.
Ha peu?ée devenait un véritable tourinent
pour moi. Je le voyais livré à tous les tour-
ini'iih de l'incertitude. Je le-avai- connu-»
moi-même, et lu pensée que je ne pouvais
le-? faire ce-sur émit bien le plu,- cruel de
mes maux.
M-i conwthM'en"? fut l;u\!i.e et lente; il
en est toujours ainsi, après ces maladies
désorganisantes qui semblent attaquer en
nous les sources ■ mêmes de la vie. Mais
j'avais un tel désir de retourner en ville
pour retrouver enfin ses chères lettres,
que, malgré les conseils du médecin, les »
ma -belle-mère, et les dé-
tri, dès que je pus mettre
im pied devant l'an'ie. j" rec uhinençai de
sortir dans lè jardin et autour de 1a mai
son: j" f.'-aîsâiiM lVwd d" me- fnrces-, et
je, prouvais à tout le monde que j'étais:
capable d'uïljvpivudn'en milur-Min voya
ge de trois lieues.
Lue après-midi, j'étais .allee jusquîà la
lisif.rft de Fenclos qui, entoure la maison-
et qui nous sert.de parc. Je me sentis pro
fondément accable,e, et je crus que la fiè
vre a'idit nie reptendre. Je o.iwsis f.-op bien
quels chag
.grues et quets ennuis nrnppor-
(1) La- flivve•■paludéenne de la science médicale,
♦-fréquente-dans toute lu Basse-Normandie.
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