Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-10
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1861 10 mai 1861
Description : 1861/05/10 (Numéro 130). 1861/05/10 (Numéro 130).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 ANNEE.—N. 150.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n' 10.
i;
VENDREDI 10 MAI 1861.
ABONNEMEKS DES DÉPARTEME5S.
trois mois.;..ï....;t 16 fh.
six mois. ....... .... 32 fr.
on an..... 64 fr.
rovr ibs pâti JtTuneBB*, voir le tableau
/ publié les 5 et SB de chaque mois.
tmpi. L.BONIFACB, r. des Bons-Enlans, 19.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon de
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal,
JOURNAL POLITIQUE^ LITTERAIRE, UNIVERSEL,
A j BONNEMENS DE PARIS.
trois mois.... 18 i'"r.
six mois..'.-;;?.-.;;;.*- *26 fr.
UN AN...........'.52 FR.
UN NUMÉRO âO CENTIMES,
Les abonnemens datent des i« et 16
de otiaque mois. ' 1
d'un effet
n* 10.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés•
. Les articles déposés ne sont pas rendus»
I
Les annonces sont reçuôVclïëz M,.. P anjs ,, régisseur des 0 grandsjourna« a ;
rue Notre-Dam^des-Vifctoireg, n* 40 (place de la Bourse),
PARIS, 9 MAI.
Le Corps Législatif vient être saisi de
deux projets de loi financiers d'un grand
intérêt : le premier autorise le minis
tre des finances à émettre , en obliga
tions du Trésor, remboursables en trente
ans, une somme de 101 millions qui
sera affectée à l'exécution des travaux
de chemins de fer à'la charge de l'Etat sur
les lignes'de Rennes à Eres f, de Toulouse
à Bayonne", de Perpignan à Port-Vendres,
de Grenoble, à Montmélian, de Tlionon à
Collonges,et d'Aix à Annecy. Cette somme
sera l'objet d'un, compte spécial comme
ressources extraordinaires des budgets.
34 millions seront affectés à l'exercice
1861. Le second projet de loi ouvre un
crédit de 45 millions aux ministres pour
de grands travaux d'utilité générale. Neus
n'en avons pas encore le texte sous les
yeux.-. ,. -
L'Union de Paris annoncé, d'après une
autre Union de province/ quo les curés du
diocèse d'Angers ont reçu gratuitement
une brocliuM^coatenantfiles.discours,pro
noncés dans la discussion de l'adresse par
S. Exc. M. Billault, ministre sans porte
feuille. L Union de province signale cette dis
tribution comme «une-habileté» qui,ajou-
■te-t-élle, « sera appréciée comme elle le
mérite, et qui n'aura pas 'sans doute lé ré
sultat qu'on en espère. » - '
Nous ne voyons pas'là une « Habileté »
pour employer le style des Unions, mais un
acte déloyauté, qui n'arienque de très loua
ble. Les intentions du gouvernementimpé-
rialontété assez dénaturées par les Unions et
les Gazelles grandes ou petites, pour qu'il ait
désiré que aes explications arrivassent di
rectement à ceux-mômes dont on s'est le
plus efforcé de troubler la conscience. Il
110 us semble que les - Unions s'avancent
beaucoup en déclarant d'avance quo tel
ou tel résultat ne se produira pas , c'est-à-
dire, en bon français, que les curés du
«diocèse d'Angers ne sont pas gens à se
laisser convaincre par de bonnes raisons.
Nous avons une trop haute opinion du
clergé français pour qu'il nous soit possir
ble.de supposer que tout ou partie de ses
membres ait autorisé\ies journaux à parler
ainsi .en son nom." . ;
' Demain,vendredi, lord Stralford de Red-
clitte proposera la résolution suivante à
la Chambre des Lords : s
1» La Chambre verrait avec un profond
regret uhg continuation, de quelque cour
te durée qu'elle fût, dé l'Occupation dè la
Syrie.par îles troupes ' étrangères au delà
du 5 juin prochain, époque actuellement
fixée pour leur évacuation complète par
îa convention conclue à Paris, le,15 mars.
• 2° La Chambre est d'avis"que les évène-
inens désastreux qui ont récemment éu
Hieu en Syrien ne doivent pas être attribués ;
â des causes exclusivement locales; elles
doivent l'être atlssi et principalement à
l'état de l'empire turc, surtout en fait de
revenu et d'administration-;
'3» La Chambre est prolondément con
vaincue de la nécessité d'obtenir, de là
Porte -Ottomane, une adoption énergique
èt prompte des' mesures les plus propres
4 donner, conformément. à l'esprit du
hatt-hoamayOiiH' de 1836, une solide ga- ;
raj lie contre js^retour de'ces conflits san-
glans, quelle qu^en puisse être la cause. ;
En même temps que nous reproduisons i
intégralement la «motion du noble lord, ;
nous croyons devoir pU-bUer,. à titre de
renseignement, une pétition adressée h
3'Empcreor, sous la date du 25 avril- der-;
Bûer, par la population-ds Beyrouth, pouf ,
obtenir la continuation de. l'occupation j
française. On en trouvera plus loinle texte;
sous la rubrique : Syrie.
' Le secrétaire de la légation haïtienne h
Londres vient de démentir la proclama
tion attribuée au président Fabre Geffrard
contre j^énnexion de Santo-Domingoàl'Es-
pagne^a^ette prétendue proclamation, dit
» le secrétaire haïtien, est en réalité un li-
» belle contre la conduite aussi sage que
» modérée 4e aiotre gouvernement'dan s
> » les délicates circonstances actuelles. »
D'autre part-, le Morning Chronicle ,- qui
avait publié la prétendue proclamation,
prétend qu'il est mieux renseigné que le
secrétaire haïtien, mais il n'essaie pas de
maintenir l'authenticité du document en
lui-mêir.e. C'est une allusion à la décla
ration faite par lord Palmerston, dans la
séance du 7 mai, que « le gouvernement
de S. M. B. a reçu une protestation, non
pas directement du président de la répu
blique d'Haïti, mais des agens de ce gou
vernement eu Europe. » Tout cela n'est
pas extraordinairement clair mais nous
ne perdrons pas notre temps à chercher le
mot de cette énigme dépourvue d'intérêt.
Le prince Eugène de Savoie-Curignan et
1M. le commandeur Nigra quittent décidé
ment la ville de Naples. La nomination de
M.Ponzade San-Martino comme lieutenant
des provinces napolitaines est décidée, et
son départ paraît prochain. •
La réunion de la Moldavie et de la Vùla-
chie en un Etat unique vient d'être offi
ciellement annoncée-par le prince Couza.
« L'union, a-t-il dit à une députation de
l'assemblée de Valachie, peut être consi
dérée désormais comme un fait accompli - . »
Cette déclaration a été accueillie avec un
vif enthousiasme.
Les journaux de Saint-Pétersbourg pu
blient un manifeste de l'empereur au su
jet de la Finlande en réponse aux vœux de
cette province qui demandait la réunion
des Etats aux termes de sa Constitution par-
ticulière.Leczar déclare que, malgré son dé-
sirardentde convoquer immédiatement les
Etats pourréaoudre certainesmesureslégis-
latives indispensables au progrès matériel
et moral du pays, d'autres intérêts politi
ques d'un ordre élevé ne lui permettent
pas de provoquer en ce moment cette réu
nion.. Mais, pour ne pas ajourner, plus
longtemps tout ce qui peut se faire
pour le bien de la Finlande, l'empereur
autorise la réunion d'un comité d'hommes
des quatre états du pays, élus librement*
par leurs concitoyens, et qui seront char
gés d'examiner les projets de loi préparés
par le gouvernement. La noblesse du
pays nommera, en conséquence, quatre dé
légués qui représenteront ses intérêts;
.ceux du clergé seront représentés par dou
ze personnes élues par les différens chapi
tres et par l'Université d'Alexandre; la
bourgeoisie, par douze membres nommés
par les villes ; les paysans, par douze mem
bres élus par les communes rurales. Les
députés délibéreront en cammun et vote
ront par tête. lisse réuniront àllelsingfors,
le 20 janvier 1862, sous la présidence du :
sénateur Sébastien Grifenberg, qui n'aura
pas voix délibérative.
Est-ce qu'il nous laudra répondre ù:
la Gazette de France ?- Pourquoi pas , une
fois par hasard, et sans que ce précédent
puisse tirer à conséquence ? Nous li
sons dans ce journal , si cher à la gaîté
française, un article qui commence par
M. Guizot et qui finit par- l'échafaud de!
Louis XVI, en passant par le Constitution-;
nel et le bey de Tunis. La filiation de cette
étrange généalogie nous échappe quel--
que peu. Ce qu'il y a d'évident, c'est que
notre dernière correspondance de Tunis a;
révolté l'âme de la Gazette. Qu'un prince:
tunisien cite le Coran dans le préambule
d'une Constitution, c'est un lait assez na-:
■turel; que cette Constitution soit libérale
et humaine, voilà le crime. Il est-clair:
que h Constitutionnel s'est l'ail maliométan.,-
Les abonnés de la Gazette sont bien capa-:
bles de le croire, puisque l'honorable M.
îe'euiliki'k. <îu f,institutionnel, 10 mai.
PU APQpft- P LAfOBilE
XXXII.
'—La passe du fjord! s'écriaNepto en en
traînant.à sa iuite tout ce qui se trouvait
autour de lui. Electrisés par son courage ,
cent à s'a suite. Nepto, ,qui ne croyait avoir
affaire qu'aux asî-aijians qu'il voyait .rçii
face de lui, avait pris lu seul parti qui
mût le sauver, et.les, siens avec lui : il veu-
iia.it .tourner le rocher , -et. ulta.flu§r » les
Queues sur leurs derrières. Maté, airl-
^é'àAiiigt pas du petit défile qui, de ee
coté, servait d'entrée à son camp , il vit
touf -à-coup cin.q. pu . six éclair^ rouges
iji'Piet' puis 1 s'éteindre dans une jujuce
iblancbV au milieu des broussailles ; preg-
n)jis aUb^^i^ft une epo^iVantable explosion
retentit ; cliel entendit de toutes
parts des leur,-et en temps il éprouvaau eô-
ié connue une sentaMon aiguë de troid.
Les Quène» aussitôt du
ïïilJieu des buîssrii*^ "Qui les ^Nfi-i^iit ca
chés. et, braiidiï-saiif. leurs armes décha^
crontilstc servaient de lour-
des'luashues. ils s'élancèrent au pas de
couise contre la troupe décimée des
Julps. Nepto comprit enfin que toute ré
sistance était désormais impossible, toute
lutte inutile", il ne devait plus mainte-
liant songer qu'à sauver la vie des siens ;
il fit donc volte-face et regagna l'intérieur
'du camp en bondissant à travers les ro
chers; comme un renne blessé.
' — Jetez les armes, criai-il à'ses mal
heureux compagnons et gagnez du côté
"de la plaine nous sommes perdus; il
n'y .a plus de sâlut que dans la fuite.
Les Quèneg continuaient leurs déchar
ges à volonté du hayt des roclu rs; ils n'a-
viu£.ot pas encore osé das^en^re dans le
lui"les femmes et les er>fyj)s qui pleuraient
et gémissaient.
Du côlé de la plaine, l'accfis éiaji piiis
facile et pli'is large, et les Quènes, qui
avaient plus d'un point à garder, ne l'a-
vyient qu'imparfaitement défendu. Ils s'é
taient cependant déployés en tirailleurs,
db façon ù Êiir/3 le plus de mal possible à
ceux qui voudraient fercer leur ligne. --
Les Quènes, comme 'les N'ofv%jens ? tout
.dei'r&ncs tireurs.' — Les Lapons le virent
bleu. (On traitait les.p:auvres fuyards çoin-
,mé les loups, que leji rabatteurs font ]ias-
.ger devant le front des oliassetjii'pjijii voyaient
devant eux'le canon des fusils, menii^ant,
J.-M; Tiengon a bien été capable de l'é
crire.
A uguste V ito'.
telegraphie privee.
■ ' Londres, 9 m^l, -
I L'agence Reuter publie la dépêche suivante:
New-York,. 27 avril. — Quatre régimeàs de
New-York sont arrivés à Washington. On pen
se que la capitale est assez forte pour résister
à toute attaque. La route d'Anapolis à Wash
ington est tenue ouverte.par les troupes fédé
rales. Les communications avec le railway de
; Baltimore sont encore interrompues.
Le fort Smith,- dans l'Arkansas, avec une
propriété évaluée 800,000 dollars, est tom
bé au pouvoir des séparatiste.
Le- gouvernement de New-York a fait un
nouvel appel de vingt et un régimens. Le gou
verneur de Delaware a répondu à Rappel du
président Lincoln pijr l'envoi dé troupes. Dans
le Maryland, l'uaion gagne du terrain. Plu
sieurs represeutans ont été menacés d'être
pendus s'ils votaient pou/ la séparation. Dans
le Sud, les plantations sont négligées, et la ré
colte à.venir paraît- en danger par suite du
manque de culture. Le change était de 103 à
105 i/2. ■
Btrlin, 8 mai. ■
On mande de la frontière polonaise, le 7 :
Le conseil d'Etat a eu plusieurs séances ex
traordinaires pour s'occuper du refus dfcs pay
sans de certaines localités de s'acquitter de
leurs curvées. Les dernières nouvelles à ce su-
j^t sont plus favorables aux gentilshommes,
du moins dans quelques districts. '
Cracovie, 8 mai, 0 h. soir.
Les ordonnances attendues à Varsovie n'ont
pas été pnbliées le jour de la naissance de
l'empereur; ' ' >
La situation est la même.
Serajevo, 9 mai.
Niknieh a éié ravitaillée par_ la voie 'Monténégro, pat suite 'd'un "aiTanf emeût' coh-»-
clu avec les consuls. La Porte a accepté la
commission européenne pour l'Herzégowine.
liuclrirest, 2 mai.
L'assemblée de Valachia a émis un vote sem
blable à celui de l'assemblée de Moldavie pour
la réunion des deux Chambres en une seule.
Le prince, .en répondant à la députation char
gée de ia remise le l'adresse, a dit que l'on
pouvait eonsiderer désormais l'union comme un
fait accompli. Cette déclaration a été accueillie
avec le plus vil' enthousiasme. Par suite de la
démission des ministrt s, les affaires continue
ront à être gérées provisoirement par les direc
teurs .de chaque département ministériel.
L'ordre le plus parfait règne ici et en Mol
davie. \
. Turin, le 8 mai.
L'Italie dit. que les bruits de troubles à Pa
ïenne qui ont couru le 4 de ce mois sont con-
trouvés. Le môme journal anuofice qUe'le
pririC'; liugène de S:ivoie-Carigiiîin et JU. Nigra
sont prochainement al tendus 'à Turin. La no
mination de M. I'onza San-Martino comme
lieuienant des provinces napolitaines est dé
cidée. Il partira sous peu.
Turin,,9 mai.
Na|>les, 8 mai. — 200 bourboniens se sont
battus hier avec des gardes nationaux dans
des villages pi ès de Gapoue; ils sont mainte
nant eernés à Caserta-Vecchia et Morrone par
les gardes nationaux et les bersaglieri. Quel
ques bourboniens prisonniers ont été ame
nés à Naples. .
La ville est tranquille.
Marseille, 9 mai.
Les lettres de Messine du 5 disent qu'il n'y
a pas eu de soulèvement, mais qu'il y règse
unegrande inquiétude. Les troupes campent
la nuit hors de la .ville, par. crainte de sur
prise.
Madrid, 8 mai.
La Gazette. annonce que M; Packeco cesse
d'être aiiibascaieur au Mexique. Le préambule
du décret de destitution de Al. Puclu co porte
que la renonciation qu'il avait faite à ses fonc
tions contenait des faits tellement inexacts et
des idées et expressions telles que si le gou
vernement gardait le silence, il serait indigne
de la confiance de la reine. .
Le gouvernement a retourné la' protestation
du président Geffrard, attendu qu elle n'était
pas venue par une voie régulière.
• (Havas-Bullter.)
nouvelles de l 'extérieur.
sonner ni laforce de vouloir, ilsse précipi
taient d'eux-mêmes vers.la mort, La plu
part des Quènps eurent le temps de tirer
$eux fois. Une traînée de sang et de cada
vres nwquait la roule des fuyards. Nepio
lui'ffiiême, e /, ! poitrine, tom-
^a.pôûi 1 -îyo'plu'g mpwt: , , .
MMaHres du terT^, yu^i^s ravage- f
belgique.
bruxklles, 8 mai. -- Le Moniteur publie çe
inatin,à sa partie officielle, la note suivante :
« Les pléuipoteiitiaires du roi ava'ent témoigné
le désir, dans le cours des dernières • égociations,
que l'adiniuislration i'rançai=e permit le dépôt a
ulvet, sous le régime de r*en:repôt fictif, des houil
les belges qui yai-i'iveraient,soit par terre, soit par
la Mtiuse. • ■ ,
. » ,-J.e gouvernement français a décidé que, par
mes are exceptionnelle, la facilité dont il s'agit se
rait a.ccprdee à la condition que : les: houilles
joussant ainsi du liétielice-de l'enti*pùt fictif se-
i-aient placées, sous clé, dans des ni igasius conve
nablement clos j 2» que les droits du trésor seraient
rent le camp de leur» ennemis, massacré-"
rent une partie de leurs troupeaux, emme
nèrent le reste, prirent ce qu'ils voulu
rent et. finirent par mettre le Feu aux
tentes. '
La ruine des Kilps était complète.
Où donc était Norra ?
01 if Johansen, qui devait quitter la
tribu le lendemain de ce jour fatal, avait
voulu faire une dernière tentative pour
amener à ses fins celle qu'il aimait Com
me une fille : il avait vouli> avoir avec
elle un entretien suprême, et, pour éviter
le tumulte et le bruit du camp, il l'avait
emmenée sur'les hauteurs solifaires d'uno
colline prochaine, qui dominait égale
ment et le fjord et les plaines environ
nantes et le camp'des Lapons-. Une fois
arrivés au-sommet, entraînés par le char
me de la pr.omenpde et l'intérêt de leur,
conversation, ils étaûyit descendus, sans
presque sans apercevoir, jusqu'au .bord
d'un ruisseau qui arrosait le versant op
posé. Oiaf avait fait asseoir sa compagne,
et là, seuls tons deux, loin des hommes,"
dans cette sereine et pure atmosphère qui
environne lps hauts lieux, il lui lit enten
dre lout'ce que la raison la plus droite,
l'esprit le plus juste, le cœur le plus ou
vert aux chaudes et- généreuses sympa
thies avaient {u lui inspirer de-plus sen
sé, de plus tbuchant pour la perîqader
et'la convaincre. ■ " < > '
' Jè'cdfTipi'èpds.lout ce que lu me dis
lé, père, répondait Norra; upe ftutre & ïpa
place t 'obéirait tout do suite r mais moi
je -jje veux rien promettre que je ne sois
capable de tenir. Donne-mol encore un peu
de temps. En ce moment, je suis bien mal
heureuse : je ne voudrais point apporter
îa malheîir en dot à mon mari; ne me de
garantis par des soumissions cautionnées ; 3° que
le paiement de ces dro'.ts serait. : exigé intégrale-
; ment sur tout déficit constaté par le service des
j douanes. » •. -
.i ■. ' h - On lit dans le Nord : • 1 '
j « Les discussions Qui ont eu lieu avant-hier dans
i les sections de la Chambre, sur les diverses con-
L -vealions îécemment signées entre la Belgique et
, ■ la France sont de nature à' fixer dès maintenant
:! l'opinion du publio.sur l'accueil réservé .au fn-ojet-
I de loi par la législature. On verra par les détails
i suivans 'que cet. aceueil ne peut manquer d'être
«' des plus favorables. -
*■ » La convention de commerce, la plus importan
te des trois sans .contredit, puisqu'elle implique
! des modifications profondes ae notre régime doua-
î nier et qu'elle résout des questions très vivement
t débattues jusqu'ici,a été adoptée dans la l re section
par sept voix contre une, dans la "2" par sept voix
contre, une et deux absteiisious. dans II 3 e par hu\t
voix contre trois abstensions, dans la 6», à. runani-
mité riesmembreé présents U ;i° section, comme
nousl'avons dit, n'a pasencore ter'minéïonexainen;
la 4«, après une discussion assez vive sur la ques
tion des sucres, que certains membres eussent
voulu voir résoudre non par un traité de com
merce, mais par une loi spéciale, s'est prononcée
aussi dausîun sens approbatif quant à 1 ensemble
de la convention.
» La convention de navigation a été admise à l'u
nanimité, dans les cinq sections qui 's'en sont occu
pées. Quant à.la convention artistique et littéraire,
on sait que la section centrale qui l'a-examinée a
déjà, fait sou rapport, et nous'en avons fait connaî
tre les conclusions. »
italie.
. turin, 8 mai. — Le collège militaire d'Asti,
dont les élèves avaient été congédiés derniè
rement, à la suite de troubles intérieurs, sera
rouvert prochainement. Le nombre dës élè
ves qui auraieijt encouru l'expulsion serait de
vingt-six et porterait principalement sur des
étuaians du 5' cours. ■ (Italie.)
— Hier, le tribunal correctionnel a con
damné le gérant de l 'Eapero, comme coupable
de diffamation et d'injures envers"M. le doc
teur Bertani'à deux mois de prison, à 300 fr.
(l'amende, avec trois mois subsidiaires de pri-
line indemnité envers le docteur-Ber-
tani, laquelle sera fixée et liquidée par juge
ment exprès, et aux frais du procès. .. (M.).
êspagne.
MADitiD, S mai. — Lés évènemens politiques
de là dernière semaine se résument dans les
débats qui ont eu lieu sur la loi de . la presse
présentée aux cort^s par.de ministre de l'inté
rieur. Depuis long-temps l'opinion, publique
réclamait une.loi qui fit cesser les mesures
rigoureuses et anti-libérales du système N q -
cedab Le nouveau régime de M. Posada-Her-
rera est de nature à satisfaire les vrais
amis de la liberté. La saisie préalable d'un
journal est abolie, le cautionnement est con
sidérablement diminué, et les délits de presse
seront'jugés par une commission formée de
journalistes et de magistrats, qui mieux que
tous autres pourront apprécier la gravité ou
Je peu d'importance des infractions à la loi.
Le ministre de l'intérieur a terminé le dis- :
cours qu'il a fait en présentant son projet de
loi,par des paroles qui méritent d'être ra ppor- ;
tées: « Je crois, a-t-il d}t, que la liberté ne
» .peut courir de danger que,par une des deux
» causes suivantes : soit.par l'intolérance des
» gouvernemens, soit par les excès des oppo- ;
» sitions. Si le gouvernement continue à di-
» riger les affaires la constitution à la main,
» par le pays et- pour le pays, si les opposi-
» tions se conduisent ayee modération, il n'y
» a aucun danger à:redouter. »
[Correspondance particulière.)
angleterre.
4 L» traité de commerce conclu entre la Fran
ce et la Belgique est ainsi apprécié par le Dai
ly-News: ' : V ■ ; '''
■ u II est impossible de:ne pas rendre un jus-
te tribut d'éloges aux deux gouvernemens
français et belge, qui - ont conclu leur traité
dans un esprit libéral, non seulement ;vis-
à-vis l'un de l'autre , mais encore envers
toute autre nation commerçante. Ce traité
est bien différent des traités précédemment,
conclus, même de celui de 1834. La Bel
gique, en vérité, .a fait de grands pas dans la
voie du progrès par sa législation commer
ciale depuis 1847. Mais cela -sert, de peu de.
chose à un pays situé comme. la Belgique
de professer le.ïibre-échange si un grand voi
sin ne lui permet pas de l'appliquer. Non-seu
lement la-Frarice le fait aujourd'hui, jpais elle
a ouvert la voie par un récent traité avec l'An
gleterre, Ge traité est d ûn bon • augure pour
"celui qui se- nésrocic actuéllenient entre "la .
France et le Zollverein. » : u .
chambre des COMMU .nes.— S éance du 7 mai.
U ire discussion assez longue a été soulevée
au sujet des îles Ioniennes par M, Maguire.
L'honorable membre demande les papiers
et la correspondance qui concernent ces îles,
depuis: la mission de M. Gladstone, en no
vembre 1S58-, jusqu'à la prorogation de l\s-
seinblte législative;! par sicdHenry St-orks , :
en mars 1861. Il déclare que sans doute --le i
gouvernement a intérêt à pe Içgjjpas conimu-
niq'ui r au Parlcnipnt,.puisqu'il, .les a refusés, f
t'est qu'ils prouveraient que "le mécontente- \
'picnt'ièjjne dans ces iks. ' ...' s
M. Maguire fait l'historique dfs rapports'de (
l'Angleterre avec les lies Ioniennes, dont les!
habitans n'ont pas été : consultés' quand, en 1
mande pas aujourd'hui plus quë je ne puis
taire ; j'estime Nepto : je ne quitterai point
la tribu ; je vivrai près 'de lui tant qu'il
paraîtra attacher quelque prix à ma pré
sente :■ n'est-ee pas f ibienvcela) -père, et
n'es-lu pas content? ■ > '
— Oui, mon enfant, répondit l'apôtre,
je suis content, et je ne me sens pas le
droit d'exiger davantage aujourd'hui; je
laisse fairo le 'temps : songe seulesient à
-tenir tes résolutions ; ne cherche pas sur
tout à revoir Ifenricl^.: ce sprait à coup sûr
un danger pour l'un de vous;, ce serait
peut être un ennui pour l'autre.
Ce,dernier mot était oruel : il blessa la
fierté de la jeune fillo ; mais elle courba
la tête sans vion répondre, et le mission
naire continua comme s'il he ! së fût pas
même aperçu du mal qu'il lui avait lait :
Voici deux fois en moins d'un an que
je viens dans la tribu ; je ne sais^^mainte
nant à quelle époque mes courses in'yra?
mèneront; puiSsé-je y faire moius'fl'enter-
remens et plus de mariages ! Toi, cepen
dant, Norra, use pour le bien de l'infliien-
ce que ton Uitelligence te r tlonne sur ceux
de ,ta nation. Eloigne-les du culte des ido-
lesjeùje les vois encore plongés; par ton
■exemple, .conduis-les-au-Christ; et toi,
mon enfant, toi; à qui tiieit a do'nne une
amd affeetuèùse et tend'rè, sois bonne; oh !
Nofraj sois bonne, pour être heureuse !
- LQ l^jssionnairp avait flrçi oe parler' : il
se leva, gt apr^s avoir contemplé tine der'-
nière fois le spectre vraiment'grandiose
qui se déroulait devant ses yeux :
— Hetournons aux tentes, dit-il à la
jeune lille, " '
Plus agile que lui, Norra gravit la pre
mière l'escarpement des rochers.
Dieu! grand Dieu! s'écria-t-elle en
' e î
arrivant sur la cime; vois donc ? |)èr-
1815,1a protection do l'Angleter?è^eur iit
imposée. Leurs tendances.se sont révélées pin-
sieurs fois dans le sens'd',une a» vexUm à; la
Crèce. L'insurrection de Céphalontr; i,et
depuis cette époque une foule d'incfsî&ns l'ont
prouvé ; la mission de M. Gladstone >n a produit
aucun autre résultat que la création de dilfi
cultés iiouvelles pour le lord haut-commis
saire; la conduite de sir Henry Storks n'a eu
i) pour objet que d'éviter au sein de l'aissemblée
l'examen au point de vue ionien de la déoê-,
che de. lord John Russell, au ministr-e de Tu
rin, dépêche proclamant le- principe, des na
tionalités. Il faut que l'Angleterre consente à
abandonner son protectorat et qu'elle per
mette l'annexion des îles à la Grèce.
Appelé à prendre Ja parole pour se défendre,
M. Gladstone ..prononce un discours fort éten
du et plein de faits • personnels relatifs à sa
mission, qui, dit-il, avait pour but principal de
préparer une Constitution destinée à rempla
cer les institutions moitié libérales moitié des
potiques des Iles. On n'en a pas voulu. L'opi
nion de M. Gladstone est que le protectorat,
utile pour Ie 3 Ioniens, n'est pas d'intérêt égoïs
te pour l'Angleterre ; de repos de l'Europe
l'exige, car la question des lies peut grande
ment influer sur la question d'Orient. ■
Après un débat auquel participent MM.
Layard, Whitëside, Milnes et Moosell, M. For-
tescue déclare que, malgré leur caractère con
fidentiel, les docu'nieus demandés seront pro
duits par le gouvernement. Cette offre, est ac
ceptée par M. Miguire> qui retire sa motion
après le discours suivant de lord Palmerston :
Je suis convaincu que l'honorable membre trou
vera que les documens produits lui donneront tou
tes les informations qu'il e,st en droit de demander.
Je pense aussi que cette discussion, par la tournure-
quelle a prise, f ra du bien aux îles Ioniennes. Elle
prouvera'à, çes populations que le gouvernement
de la reine, le Parlement et le peuple anglais sont
animés J l leur égard du plus grand désir da contri
buer à leur bonheur et à leutf prospérité. etj'es
père qu'elles seront coi «vaincues que nous sommes
tellement soucieux de leur bonheur et'de leur pros
périté queri&nne pourra n'ous faire consentir à leur
causer le pr'éjuaice sérieux qui résulterait de
leur annexion au royaume de Grece. (Ecoutez !)
Sans doute, il est facile d'alléguer cette annexion
comme l'objet d'un droit pour le peuple des îles
Ioniennes; mais si les honorables membres con
naissaient l'état actuel de la Grèce, le mécon
tentement qui y dominé et l'indication d'éven
tualités Incompatibles avec la tranquillité inté
rieure, je suis. sûr qu'ils penseraient que, dans
l'intérêt des - Ioniens le gouvernement de S. M. a
sagement et saiuement agi en refusant d'acquies
cer au désir exprimé d'une union avec la Urèce:
Nous accomplissons un devoir qui nous a été im
posé par un traité et que nous dicte d'ailleurs l'in
térêt que nous portons aux loniens en refusant de
consentir à cette union. (Ecoutes!!) J'ai confiance
que le peuple ionien concourra avec le gouver
nement de 1a reine pour s'efforcer de faire toutes
les améliorations possibles dans la condition de
ces îles, et je puis assurer l'honorable gentleman
et la Chambre que si"' : cette discussfon-peut con
tribuée do quelque manière il cet heureux ré
sultat je le remercierais grandement d'avoir ou
vert le débat ce soir. (Applaudisseihens.) •
./• allkmàgnk:
beklin , 7 mai.,— Dans sa, séance d'aujour-
d'nui, la Chambre des seigneurs a achevé la
di!-cus3ion du deuxième, projet,de loi relatif à
la. péréquation, de l'impôt foncier, et l'a adop
té. Mlle a adopté également eusuitè les autres
projets, et â ; voté eiïfln, à l'appel nominal,
sûr l'ensemble des quatre, projets; Le scrutin
a donné-110 voix pour et 81 contre. Les, qua
tre lois se^trouvent donc définitiv£inent adop
tées. (Nouvelle Gatette de fraise,) ..
syrie.
Notre correspondant, de Beyrouth nous
adregse la copie d'une pétition à" l'Empereur,
signée par les jeunes gens de Beyrouth, dans le
but d'obtenir pour la Syrie la continuation de
l'occupation française. Nous croyons ne pouvoir
nous refuser à publier cette pétition, dans la
quelle sont exprimés,les. plus honorables sen-
timéns : • . •
• Sire,
Lo bruit du départ des braves soldats français,
l'approche du dernier terme de l'occupation jettent
l'alarme sur,notre pauvre pays et. - le décourage
ment daûs le cojur de .tous les chrétiens , de la Sy
rie. , ;r T.. ...
Au nom de l'humanité, vrai fondement de tou
tes les sociétés modernes, appui solide de votre
grand empire s -i,
Au nom,dla tolérance, le pardon .et commande la charité
envers Vous ceux qui souffrent ;
An nom de Dieu, ,suprême auteur àe tout bien,
Père cqmnpm de ,taus lee .hommes et de tous les
peuples, qui dans sa" toute-puissance maintient
leurs droits et détermine leurs progrès dans la ci
vilisation, les en fans de Beyreuth vous 1 deman
dent humblement encore votre, généreuse pro
tection. ,., i
Les massacres n'ont'point , ensanglanté notre
ville; mats, à"là vue désespérante de tant de veu-
vi't, de tant-d'orphelins --qui sont venus ici sans
ressources chercher un;abri ; en; présence de la
ciiaritè infatigable qui s'étend chaque) j'jur sureux
de toutes .manières de la part du général, des offi
ciers et des soldats français,'nous vous demandons,
Sire, avec la pfa svive (motian, enfaveurdenospères,
de .nos mèrps, de nos sœurs, de nos.frères en, bas-
âge, .êt pour tant de malheureux aussi, de bien voy-
toir différer encore le départ de vos troupes.
■ Si ; vous nbus abandonnez, .Sire, les . horribles
massacres de 1860 yent recommencer. Ce n'est
plus,.Votre Majesîé le sait bjen, un ^fl'érend en-
iro Druses et Maronités ; c'est toujours la vieille
fuerre du musûlnlàil contre le chrétien. Les plus
ideuses bo.u'ohéries ont eu lieu.là o^ étaient les
cette fumée, ces flammes! oiî dirait qtfteie
feu est air campl .
— Quelle folie J s'écria le missionnaire ;
le feu au camp? C'est impossible !
Et il s'élança vers les dernières-Cimes.
Un pressentiment sinistrel* agitai t.
A une distance qui,répondait assez exac
tement à cille où se trouvait le camp des
Kilps,- on aptercevait d'épaisses et hautes
colonnes de fumée qvii tournoyaient.dans
l'air. Qà et là d'ardentes et vives lueurs
sillonnaient ces colonnes sombres,Illumi
nant, embrasant l'horizon. Le mission-:
naire et la jeune fille s'arrê^rent: un mo
ment, frappés"4 b oette morneistupeur qui
parfois nous prend et paralyse tout à
coup nos forces, juste au moment où nous
aurions besoin de toute notre énergie, dç
toute-notre activité.
—- OuL dit enfin îe prêtre, en laissant
{.Qtpbjî'r sas bras; oui, le feu est aux ten
tes ! qqe Dieu vous protège.
— Ah! répondit Norra d'une voix dont
k calme étrange" fit tressaillir le prêtre,
avec ou sans lui nous sommes perdus - ee
feu est allumé parla main dés Quèaes...-.
11 ne s'éteindra qùç d^ns notre sang...Ciel,
Nepto ! et o'est poùf moi qu'il s'est exposé
a la vengeaqce de «es handits !
Norra se Jeta à terre sur ses genoux,
pressant son- front dans ses deux' mains,
lîjle se releva tout à coup en s'écriant : *
— Viens donc, père, viens donc!.....
eolirons !
Et, entraînant en effet le missionnaire
sur sa trace, elle s'élança vers les tentes.
C'était à peine si ©laf, haletant; pouvait
la suivre. '. '
Enfin ils arrivèrent à l'entrée du camp.
Là, un horrible spectacle les attendait :
quand ils y voulurent pénétrer par le pas-
sage t^ui lôngeait le fjord, ils se t-rouvèïent
Turcs ; ils y ont concouru, ils les ont favorisées,'
ils les ont augmentées. Et les autorités, comme si
elles cédaient à un mot d'ordre de haut, ont laissé
échapper les plus grands coupables. • •- '
: C'est encore ce mousirueiu ; fanatisme qu
laisse, partout où il passe que désolation et
Ce sont toujours ces hommes ignorans et
sans freins à leur sensualité brutale, qui se c
par de simples ablutions,- lavés des crimes 1
abominables consommés sur les:infidèles
■tiens. - ■ ., 4 -.-r i, . 1
Votre Majesté peut facilement se "convaincre-,
fondement, de nos craintes en relisant quelque»
versets du Kqrau, qui sert de base à la doctrine de -
Mahomet et de règle au gouvernement turc, dont
le chef est en même temps chef de la religion. 1
« Voici les traitemens à infliger à ceux qui font-
» la guerre à l'envoyé de Dieu : i Vous les. mottrez
» a mort, vous leur ferez subir le su Dplice de la
.» croix ; vous leur couperez les mains et les pieds
» alternés. Ils seront chassés de leur pays et 1 fgno-
» mime les couvrira dans ce monde."» (Ch. V
verset 37.) ;. , '
Et plus loin, le prophète ajoute : .
« Faites la guerre à ceux d'entre lés hommes qui
» lie professent pas la croyance de la vérité. Faites-
» lour la guerre jusqu'à ce qu'ils paient le tribut
» sans exception et soient tous humiliés. « YCH: IX
verset 29.) - . . , . . ■ -, , ■ »
Et plus loin encore, il dit : , , : .
«Tuez-les sans crainte, partout où-vous les
trouverez. » (Ch. II, verset 187 et ch. V verset 33.) ;
Pour mieux comprendre l'empressement de ces
oarb&Ms a. inôltro a exécution les ti'âitpniens (tu4
leur sont; prescrits coutre b s infidèles, il faut- rap
peler aussi que le prophète leur - promet des déli
ces éternelles en disant : . ; . ~ . . ■ ; .
« Ceux qui ont quitté leur pays, qui combattent
» dans le sentier de Dieu avec leurs biens et leurs
» personnes, occuperont un d "gré plus élevé de-
» vaut Dieu : leur Seigneurjeur annonce sa satis-
» 'action, sa miséricorde et des jardins où ils koû-
» teront des dél ce.s constantes. » (Ch. -IX. vorset
21; ch. III, verset i3i et ch. 11$ verset tS7.) -
, Et les. témoins des derniers massacres pourraient
rapporter si la conduite ordonnée à élé suivip A
la lettre. '
Aujouid'liui, Sire, il y a de nouveaux ressenti^
mens de plus, un surcruît de haine mal compri
mée chez plusieurs musulmans et pour - tous les
çroyaDS une sra ir'e,.humiliation à venger. " r
: Lè service .chrétien a été célébré aveo pbhine.an
earnp des Puits, le jour de Pâques, en présence fin
toutes îos tioupoo françaises asseniDiees, et. le Iea-
demalu, la croix a passé devant le sérail (rési
dence du gouverneur), quand le général et goa
état-majôr se rendaient à la messe de l'églisa
grecque catholique. °
Toiit récemment à Saïda, où se trouve une oom-
pjgnie d'infanterie française, un chrétien est tom
bé sous la mitraille d'un canon turc tiré à la fin da
leur longue cérémonie pour bien terminer celle-
ci, et donuer au prophète un premier gage des
massacres qui nous sont encore réservés.
Sire, la jeune génération ici est presque fran
çaise. Neus apprenons à parler votre langue, nous
voulons suivre vos usages et toutes les règles de
civilisation de votre Empire. Si vous nous aban
donnez, nous serons forcés de quitter ce pavs aui
vous est de plus en plus dévoué. "
Mais non, vous ne nous abandonnerez pas vous
nous laisserez onoore vos braves soldats que nous
aimons comme nos parens, pour leur bonté leur
générosité, ieur diLvoùment, jusqu'à. , ce qu'un®
organisation-soit venue nous défendre de la poli
tique turque aussi astucieuse que cruelle, gouver-
nement .honteux, d'un autre âge, tout vermoulu»
ruiné, cohtre lequel devraient.,' pour achever sa
destruction, s'éîever a la fois tous les peuples civi
lisés de la terre. ' r "
attendant, la Constitution qUe noiis saurons
défendre les armes à la main,.et la fin tant désirée
des persécutions, vous continuerez, Sire votra
œuvre, de civilisation en protégeant une popula
tion entière contre, uu fanatisme Cruel et la ga
rantissant par la seule présence de vps troupes des
malheurs qui la menacent encore, qui la menacent
toujours! \ms Cantinueie? votre œuvre d'humani
té on dépit, de toutes les nations étrangères jalou
se de, votre suprématie et de votre glojre
N r ous ? nous ne cesserons de prier Dieu pour vous
P?Si e , i cut vu î 1 '^ 4y%Stie, pour la uros^
p il d® l a ,F r anoe, notre, ?gçonde patrie, et votre
norçi, ^ire, transmis d'âge' en ■ to à nos desoen-
dans, immortalisera le sçuv^nir cle vos bienfaits
qui sont les titres 1q$ plus 1 brillaus de votre glo
rieux règne, , \ ./ . - , . 6
Veuille?i agréer, Sire, ]'assilrâace â'uae recon
naissance sans bornes, du plus complet dévoûment
et nous considérer, ■ : ; - ■ ,
,. çq yotre Majesté.
• b " , Comme Jee plus fidèle» serviteurs.
Beyrouth, le 25 avril 1861. -
A SA MAJESTÉ NAPOLÉON III,
Empereur des! Français,
Pour les nouvelles extérieures : l. boihfaci.
CORPS LEGISLATIF.
Extrait ïlu procès-verbal slénà(/rç.ghié delà séance du
mercredi S mai,
. présidence de m. scnneidsh (vfce-présidenQ.
La parole est â M. Paul Dupont, qui l'a deman
dée pour une observation, v
m.- pavl MpoNT.—Je désire adresser à la Chaim-
bre une observation, au nom de la commission
chargée de l'exam m du projet de loi sur les dril
les et les chiffons, cemmisslon dont j'ai l'hoàneur
d être le président ' ' :
Dans l'une de ses dernières séances, la commis-
51W, dont il s agit a appris qu'un traité de commer
ce venait d être signé . entre la ,Belgique et la
France; traité qui a pour objet et'pour résultat de
détruire Jes amenllemens qui avaient été obtenus
du oonseil d'Etat par la Commission et d'annuler
de fait la loi soumise à votre examen.
En présence de oet acte diplomatique, la com
mission, taut en regardant ce traité comme très
fàcneux pouf des . industries ' importantes., a cru
devoir 'suspendre s^s travaux; maïs elle'm'a chargé
u exprimer a la Chambre tous ses regrets de voir
lue la .gouvernement, .avant la signature de ce
traite, n ait pas, cru, oar égard paur la commission,
devoir retirer le projet de loi»
' En définitive, voici l'état de la question: le 2a
en face de cinq ou six cadavres étendus
sunle sol comme pour leur défendre l 'en
trée; un peu plus loin, c'était des rennès
égorgés ou éventrés, traînant sur la mouss
se leurs entrailles répandues et pantelan
tes. Faute d'aliment, le . feu s'était à peu
près éteint; çà et là, pourtant, fumaient
encore les dèbns de quelques tentes ren
versées.
Olaf se pencha vers un mourant qui lui
demandait à boire et; avec l'eau qui raf-
fraîchit ses' lèvres brûlantes,' il s'efforça
aussi de faire couler en lui cette eau vive '
des sources éternelles qui-désaltère l'ame:
Quant à Norra , éperdue, égarée,
que folle, elle allait du mort àij^înourant
relevant les cadavres, les regardant en fa
ce, sans erainte de 1%'ûrs traits contractés ,
de leurs bouch^'umettes ©u de leurs yeux
sans regs^us. Elle cherchait Nepte par-
tout- ^ he le trouvait nulle part, et, ne le
vî -oiivant pas, elle cherchait encore. Enfin,
à la sortie du camp elle l'aperçut, étendu-
sur le dos, la tête sur une pierre nue , et
baigné dans son sang. Elle se jeta sur lui,
l'appela à deux reprises, essuya ses lèvres
et ses yeux et versa quelques gouttes d'eau
sur son visage. Nepto entr'ouvrit ses yeux,
où s'éteignait déjà la lumière dé la vie, et
il regarda la jeune fille. Un pâle sourire
qui glissa sur ses joues fit voir à Norra
qu'elle était reconnue. Elle se mit a ge
noux près de lui, prit sa tête dans ses
mains, et, à cette dernière minute, lui
montra plus de tendresse qu'elle ne lui en
avait témoigné dans toute sa vie.
— Trop tard ! murmura le jeune chef.
Une légère pression de -main fut son
unique remercîment, et comme s'il n'eût
attendu pour mourir que d'avoir retrouvé
celle qu'il avait tant aimée, il poussa un fai
blis soupir, et, dans ce soupir, rendftl'ame.
#
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n' 10.
i;
VENDREDI 10 MAI 1861.
ABONNEMEKS DES DÉPARTEME5S.
trois mois.;..ï....;t 16 fh.
six mois. ....... .... 32 fr.
on an..... 64 fr.
rovr ibs pâti JtTuneBB*, voir le tableau
/ publié les 5 et SB de chaque mois.
tmpi. L.BONIFACB, r. des Bons-Enlans, 19.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon de
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal,
JOURNAL POLITIQUE^ LITTERAIRE, UNIVERSEL,
A j BONNEMENS DE PARIS.
trois mois.... 18 i'"r.
six mois..'.-;;?.-.;;;.*- *26 fr.
UN AN...........'.52 FR.
UN NUMÉRO âO CENTIMES,
Les abonnemens datent des i« et 16
de otiaque mois. ' 1
d'un effet
n* 10.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés•
. Les articles déposés ne sont pas rendus»
I
Les annonces sont reçuôVclïëz M,.. P anjs ,, régisseur des 0 grandsjourna« a ;
rue Notre-Dam^des-Vifctoireg, n* 40 (place de la Bourse),
PARIS, 9 MAI.
Le Corps Législatif vient être saisi de
deux projets de loi financiers d'un grand
intérêt : le premier autorise le minis
tre des finances à émettre , en obliga
tions du Trésor, remboursables en trente
ans, une somme de 101 millions qui
sera affectée à l'exécution des travaux
de chemins de fer à'la charge de l'Etat sur
les lignes'de Rennes à Eres f, de Toulouse
à Bayonne", de Perpignan à Port-Vendres,
de Grenoble, à Montmélian, de Tlionon à
Collonges,et d'Aix à Annecy. Cette somme
sera l'objet d'un, compte spécial comme
ressources extraordinaires des budgets.
34 millions seront affectés à l'exercice
1861. Le second projet de loi ouvre un
crédit de 45 millions aux ministres pour
de grands travaux d'utilité générale. Neus
n'en avons pas encore le texte sous les
yeux.-. ,. -
L'Union de Paris annoncé, d'après une
autre Union de province/ quo les curés du
diocèse d'Angers ont reçu gratuitement
une brocliuM^coatenantfiles.discours,pro
noncés dans la discussion de l'adresse par
S. Exc. M. Billault, ministre sans porte
feuille. L Union de province signale cette dis
tribution comme «une-habileté» qui,ajou-
■te-t-élle, « sera appréciée comme elle le
mérite, et qui n'aura pas 'sans doute lé ré
sultat qu'on en espère. » - '
Nous ne voyons pas'là une « Habileté »
pour employer le style des Unions, mais un
acte déloyauté, qui n'arienque de très loua
ble. Les intentions du gouvernementimpé-
rialontété assez dénaturées par les Unions et
les Gazelles grandes ou petites, pour qu'il ait
désiré que aes explications arrivassent di
rectement à ceux-mômes dont on s'est le
plus efforcé de troubler la conscience. Il
110 us semble que les - Unions s'avancent
beaucoup en déclarant d'avance quo tel
ou tel résultat ne se produira pas , c'est-à-
dire, en bon français, que les curés du
«diocèse d'Angers ne sont pas gens à se
laisser convaincre par de bonnes raisons.
Nous avons une trop haute opinion du
clergé français pour qu'il nous soit possir
ble.de supposer que tout ou partie de ses
membres ait autorisé\ies journaux à parler
ainsi .en son nom." . ;
' Demain,vendredi, lord Stralford de Red-
clitte proposera la résolution suivante à
la Chambre des Lords : s
1» La Chambre verrait avec un profond
regret uhg continuation, de quelque cour
te durée qu'elle fût, dé l'Occupation dè la
Syrie.par îles troupes ' étrangères au delà
du 5 juin prochain, époque actuellement
fixée pour leur évacuation complète par
îa convention conclue à Paris, le,15 mars.
• 2° La Chambre est d'avis"que les évène-
inens désastreux qui ont récemment éu
Hieu en Syrien ne doivent pas être attribués ;
â des causes exclusivement locales; elles
doivent l'être atlssi et principalement à
l'état de l'empire turc, surtout en fait de
revenu et d'administration-;
'3» La Chambre est prolondément con
vaincue de la nécessité d'obtenir, de là
Porte -Ottomane, une adoption énergique
èt prompte des' mesures les plus propres
4 donner, conformément. à l'esprit du
hatt-hoamayOiiH' de 1836, une solide ga- ;
raj lie contre js^retour de'ces conflits san-
glans, quelle qu^en puisse être la cause. ;
En même temps que nous reproduisons i
intégralement la «motion du noble lord, ;
nous croyons devoir pU-bUer,. à titre de
renseignement, une pétition adressée h
3'Empcreor, sous la date du 25 avril- der-;
Bûer, par la population-ds Beyrouth, pouf ,
obtenir la continuation de. l'occupation j
française. On en trouvera plus loinle texte;
sous la rubrique : Syrie.
' Le secrétaire de la légation haïtienne h
Londres vient de démentir la proclama
tion attribuée au président Fabre Geffrard
contre j^énnexion de Santo-Domingoàl'Es-
pagne^a^ette prétendue proclamation, dit
» le secrétaire haïtien, est en réalité un li-
» belle contre la conduite aussi sage que
» modérée 4e aiotre gouvernement'dan s
> » les délicates circonstances actuelles. »
D'autre part-, le Morning Chronicle ,- qui
avait publié la prétendue proclamation,
prétend qu'il est mieux renseigné que le
secrétaire haïtien, mais il n'essaie pas de
maintenir l'authenticité du document en
lui-mêir.e. C'est une allusion à la décla
ration faite par lord Palmerston, dans la
séance du 7 mai, que « le gouvernement
de S. M. B. a reçu une protestation, non
pas directement du président de la répu
blique d'Haïti, mais des agens de ce gou
vernement eu Europe. » Tout cela n'est
pas extraordinairement clair mais nous
ne perdrons pas notre temps à chercher le
mot de cette énigme dépourvue d'intérêt.
Le prince Eugène de Savoie-Curignan et
1M. le commandeur Nigra quittent décidé
ment la ville de Naples. La nomination de
M.Ponzade San-Martino comme lieutenant
des provinces napolitaines est décidée, et
son départ paraît prochain. •
La réunion de la Moldavie et de la Vùla-
chie en un Etat unique vient d'être offi
ciellement annoncée-par le prince Couza.
« L'union, a-t-il dit à une députation de
l'assemblée de Valachie, peut être consi
dérée désormais comme un fait accompli - . »
Cette déclaration a été accueillie avec un
vif enthousiasme.
Les journaux de Saint-Pétersbourg pu
blient un manifeste de l'empereur au su
jet de la Finlande en réponse aux vœux de
cette province qui demandait la réunion
des Etats aux termes de sa Constitution par-
ticulière.Leczar déclare que, malgré son dé-
sirardentde convoquer immédiatement les
Etats pourréaoudre certainesmesureslégis-
latives indispensables au progrès matériel
et moral du pays, d'autres intérêts politi
ques d'un ordre élevé ne lui permettent
pas de provoquer en ce moment cette réu
nion.. Mais, pour ne pas ajourner, plus
longtemps tout ce qui peut se faire
pour le bien de la Finlande, l'empereur
autorise la réunion d'un comité d'hommes
des quatre états du pays, élus librement*
par leurs concitoyens, et qui seront char
gés d'examiner les projets de loi préparés
par le gouvernement. La noblesse du
pays nommera, en conséquence, quatre dé
légués qui représenteront ses intérêts;
.ceux du clergé seront représentés par dou
ze personnes élues par les différens chapi
tres et par l'Université d'Alexandre; la
bourgeoisie, par douze membres nommés
par les villes ; les paysans, par douze mem
bres élus par les communes rurales. Les
députés délibéreront en cammun et vote
ront par tête. lisse réuniront àllelsingfors,
le 20 janvier 1862, sous la présidence du :
sénateur Sébastien Grifenberg, qui n'aura
pas voix délibérative.
Est-ce qu'il nous laudra répondre ù:
la Gazette de France ?- Pourquoi pas , une
fois par hasard, et sans que ce précédent
puisse tirer à conséquence ? Nous li
sons dans ce journal , si cher à la gaîté
française, un article qui commence par
M. Guizot et qui finit par- l'échafaud de!
Louis XVI, en passant par le Constitution-;
nel et le bey de Tunis. La filiation de cette
étrange généalogie nous échappe quel--
que peu. Ce qu'il y a d'évident, c'est que
notre dernière correspondance de Tunis a;
révolté l'âme de la Gazette. Qu'un prince:
tunisien cite le Coran dans le préambule
d'une Constitution, c'est un lait assez na-:
■turel; que cette Constitution soit libérale
et humaine, voilà le crime. Il est-clair:
que h Constitutionnel s'est l'ail maliométan.,-
Les abonnés de la Gazette sont bien capa-:
bles de le croire, puisque l'honorable M.
îe'euiliki'k. <îu f,institutionnel, 10 mai.
PU APQpft- P LAfOBilE
XXXII.
'—La passe du fjord! s'écriaNepto en en
traînant.à sa iuite tout ce qui se trouvait
autour de lui. Electrisés par son courage ,
cent à s'a suite. Nepto, ,qui ne croyait avoir
affaire qu'aux asî-aijians qu'il voyait .rçii
face de lui, avait pris lu seul parti qui
mût le sauver, et.les, siens avec lui : il veu-
iia.it .tourner le rocher , -et. ulta.flu§r » les
Queues sur leurs derrières. Maté, airl-
^é'àAiiigt pas du petit défile qui, de ee
coté, servait d'entrée à son camp , il vit
touf -à-coup cin.q. pu . six éclair^ rouges
iji'Piet' puis 1 s'éteindre dans une jujuce
iblancbV au milieu des broussailles ; preg-
n)jis aUb^^i^ft une epo^iVantable explosion
retentit ; cliel entendit de toutes
parts des
ié connue une sentaMon aiguë de troid.
Les Quène» aussitôt du
ïïilJieu des buîssrii*^ "Qui les ^Nfi-i^iit ca
chés. et, braiidiï-saiif. leurs armes décha^
crontilstc servaient de lour-
des'luashues. ils s'élancèrent au pas de
couise contre la troupe décimée des
Julps. Nepto comprit enfin que toute ré
sistance était désormais impossible, toute
lutte inutile", il ne devait plus mainte-
liant songer qu'à sauver la vie des siens ;
il fit donc volte-face et regagna l'intérieur
'du camp en bondissant à travers les ro
chers; comme un renne blessé.
' — Jetez les armes, criai-il à'ses mal
heureux compagnons et gagnez du côté
"de la plaine nous sommes perdus; il
n'y .a plus de sâlut que dans la fuite.
Les Quèneg continuaient leurs déchar
ges à volonté du hayt des roclu rs; ils n'a-
viu£.ot pas encore osé das^en^re dans le
lui"les femmes et les er>fyj)s qui pleuraient
et gémissaient.
Du côlé de la plaine, l'accfis éiaji piiis
facile et pli'is large, et les Quènes, qui
avaient plus d'un point à garder, ne l'a-
vyient qu'imparfaitement défendu. Ils s'é
taient cependant déployés en tirailleurs,
db façon ù Êiir/3 le plus de mal possible à
ceux qui voudraient fercer leur ligne. --
Les Quènes, comme 'les N'ofv%jens ? tout
.dei'r&ncs tireurs.' — Les Lapons le virent
bleu. (On traitait les.p:auvres fuyards çoin-
,mé les loups, que leji rabatteurs font ]ias-
.ger devant le front des oliassetjii'pjijii voyaient
devant eux'le canon des fusils, menii^ant,
J.-M; Tiengon a bien été capable de l'é
crire.
A uguste V ito'.
telegraphie privee.
■ ' Londres, 9 m^l, -
I L'agence Reuter publie la dépêche suivante:
New-York,. 27 avril. — Quatre régimeàs de
New-York sont arrivés à Washington. On pen
se que la capitale est assez forte pour résister
à toute attaque. La route d'Anapolis à Wash
ington est tenue ouverte.par les troupes fédé
rales. Les communications avec le railway de
; Baltimore sont encore interrompues.
Le fort Smith,- dans l'Arkansas, avec une
propriété évaluée 800,000 dollars, est tom
bé au pouvoir des séparatiste.
Le- gouvernement de New-York a fait un
nouvel appel de vingt et un régimens. Le gou
verneur de Delaware a répondu à Rappel du
président Lincoln pijr l'envoi dé troupes. Dans
le Maryland, l'uaion gagne du terrain. Plu
sieurs represeutans ont été menacés d'être
pendus s'ils votaient pou/ la séparation. Dans
le Sud, les plantations sont négligées, et la ré
colte à.venir paraît- en danger par suite du
manque de culture. Le change était de 103 à
105 i/2. ■
Btrlin, 8 mai. ■
On mande de la frontière polonaise, le 7 :
Le conseil d'Etat a eu plusieurs séances ex
traordinaires pour s'occuper du refus dfcs pay
sans de certaines localités de s'acquitter de
leurs curvées. Les dernières nouvelles à ce su-
j^t sont plus favorables aux gentilshommes,
du moins dans quelques districts. '
Cracovie, 8 mai, 0 h. soir.
Les ordonnances attendues à Varsovie n'ont
pas été pnbliées le jour de la naissance de
l'empereur; ' ' >
La situation est la même.
Serajevo, 9 mai.
Niknieh a éié ravitaillée par_ la voie
clu avec les consuls. La Porte a accepté la
commission européenne pour l'Herzégowine.
liuclrirest, 2 mai.
L'assemblée de Valachia a émis un vote sem
blable à celui de l'assemblée de Moldavie pour
la réunion des deux Chambres en une seule.
Le prince, .en répondant à la députation char
gée de ia remise le l'adresse, a dit que l'on
pouvait eonsiderer désormais l'union comme un
fait accompli. Cette déclaration a été accueillie
avec le plus vil' enthousiasme. Par suite de la
démission des ministrt s, les affaires continue
ront à être gérées provisoirement par les direc
teurs .de chaque département ministériel.
L'ordre le plus parfait règne ici et en Mol
davie. \
. Turin, le 8 mai.
L'Italie dit. que les bruits de troubles à Pa
ïenne qui ont couru le 4 de ce mois sont con-
trouvés. Le môme journal anuofice qUe'le
pririC'; liugène de S:ivoie-Carigiiîin et JU. Nigra
sont prochainement al tendus 'à Turin. La no
mination de M. I'onza San-Martino comme
lieuienant des provinces napolitaines est dé
cidée. Il partira sous peu.
Turin,,9 mai.
Na|>les, 8 mai. — 200 bourboniens se sont
battus hier avec des gardes nationaux dans
des villages pi ès de Gapoue; ils sont mainte
nant eernés à Caserta-Vecchia et Morrone par
les gardes nationaux et les bersaglieri. Quel
ques bourboniens prisonniers ont été ame
nés à Naples. .
La ville est tranquille.
Marseille, 9 mai.
Les lettres de Messine du 5 disent qu'il n'y
a pas eu de soulèvement, mais qu'il y règse
unegrande inquiétude. Les troupes campent
la nuit hors de la .ville, par. crainte de sur
prise.
Madrid, 8 mai.
La Gazette. annonce que M; Packeco cesse
d'être aiiibascaieur au Mexique. Le préambule
du décret de destitution de Al. Puclu co porte
que la renonciation qu'il avait faite à ses fonc
tions contenait des faits tellement inexacts et
des idées et expressions telles que si le gou
vernement gardait le silence, il serait indigne
de la confiance de la reine. .
Le gouvernement a retourné la' protestation
du président Geffrard, attendu qu elle n'était
pas venue par une voie régulière.
• (Havas-Bullter.)
nouvelles de l 'extérieur.
sonner ni laforce de vouloir, ilsse précipi
taient d'eux-mêmes vers.la mort, La plu
part des Quènps eurent le temps de tirer
$eux fois. Une traînée de sang et de cada
vres nwquait la roule des fuyards. Nepio
lui'ffiiême, e /, ! poitrine, tom-
^a.pôûi 1 -îyo'plu'g mpwt: , , .
MMaHres du terT^, yu^i^s ravage- f
belgique.
bruxklles, 8 mai. -- Le Moniteur publie çe
inatin,à sa partie officielle, la note suivante :
« Les pléuipoteiitiaires du roi ava'ent témoigné
le désir, dans le cours des dernières • égociations,
que l'adiniuislration i'rançai=e permit le dépôt a
ulvet, sous le régime de r*en:repôt fictif, des houil
les belges qui yai-i'iveraient,soit par terre, soit par
la Mtiuse. • ■ ,
. » ,-J.e gouvernement français a décidé que, par
mes are exceptionnelle, la facilité dont il s'agit se
rait a.ccprdee à la condition que : les: houilles
joussant ainsi du liétielice-de l'enti*pùt fictif se-
i-aient placées, sous clé, dans des ni igasius conve
nablement clos j 2» que les droits du trésor seraient
rent le camp de leur» ennemis, massacré-"
rent une partie de leurs troupeaux, emme
nèrent le reste, prirent ce qu'ils voulu
rent et. finirent par mettre le Feu aux
tentes. '
La ruine des Kilps était complète.
Où donc était Norra ?
01 if Johansen, qui devait quitter la
tribu le lendemain de ce jour fatal, avait
voulu faire une dernière tentative pour
amener à ses fins celle qu'il aimait Com
me une fille : il avait vouli> avoir avec
elle un entretien suprême, et, pour éviter
le tumulte et le bruit du camp, il l'avait
emmenée sur'les hauteurs solifaires d'uno
colline prochaine, qui dominait égale
ment et le fjord et les plaines environ
nantes et le camp'des Lapons-. Une fois
arrivés au-sommet, entraînés par le char
me de la pr.omenpde et l'intérêt de leur,
conversation, ils étaûyit descendus, sans
presque sans apercevoir, jusqu'au .bord
d'un ruisseau qui arrosait le versant op
posé. Oiaf avait fait asseoir sa compagne,
et là, seuls tons deux, loin des hommes,"
dans cette sereine et pure atmosphère qui
environne lps hauts lieux, il lui lit enten
dre lout'ce que la raison la plus droite,
l'esprit le plus juste, le cœur le plus ou
vert aux chaudes et- généreuses sympa
thies avaient {u lui inspirer de-plus sen
sé, de plus tbuchant pour la perîqader
et'la convaincre. ■ " < > '
' Jè'cdfTipi'èpds.lout ce que lu me dis
lé, père, répondait Norra; upe ftutre & ïpa
place t 'obéirait tout do suite r mais moi
je -jje veux rien promettre que je ne sois
capable de tenir. Donne-mol encore un peu
de temps. En ce moment, je suis bien mal
heureuse : je ne voudrais point apporter
îa malheîir en dot à mon mari; ne me de
garantis par des soumissions cautionnées ; 3° que
le paiement de ces dro'.ts serait. : exigé intégrale-
; ment sur tout déficit constaté par le service des
j douanes. » •. -
.i ■. ' h - On lit dans le Nord : • 1 '
j « Les discussions Qui ont eu lieu avant-hier dans
i les sections de la Chambre, sur les diverses con-
L -vealions îécemment signées entre la Belgique et
, ■ la France sont de nature à' fixer dès maintenant
:! l'opinion du publio.sur l'accueil réservé .au fn-ojet-
I de loi par la législature. On verra par les détails
i suivans 'que cet. aceueil ne peut manquer d'être
«' des plus favorables. -
*■ » La convention de commerce, la plus importan
te des trois sans .contredit, puisqu'elle implique
! des modifications profondes ae notre régime doua-
î nier et qu'elle résout des questions très vivement
t débattues jusqu'ici,a été adoptée dans la l re section
par sept voix contre une, dans la "2" par sept voix
contre, une et deux absteiisious. dans II 3 e par hu\t
voix contre trois abstensions, dans la 6», à. runani-
mité riesmembreé présents U ;i° section, comme
nousl'avons dit, n'a pasencore ter'minéïonexainen;
la 4«, après une discussion assez vive sur la ques
tion des sucres, que certains membres eussent
voulu voir résoudre non par un traité de com
merce, mais par une loi spéciale, s'est prononcée
aussi dausîun sens approbatif quant à 1 ensemble
de la convention.
» La convention de navigation a été admise à l'u
nanimité, dans les cinq sections qui 's'en sont occu
pées. Quant à.la convention artistique et littéraire,
on sait que la section centrale qui l'a-examinée a
déjà, fait sou rapport, et nous'en avons fait connaî
tre les conclusions. »
italie.
. turin, 8 mai. — Le collège militaire d'Asti,
dont les élèves avaient été congédiés derniè
rement, à la suite de troubles intérieurs, sera
rouvert prochainement. Le nombre dës élè
ves qui auraieijt encouru l'expulsion serait de
vingt-six et porterait principalement sur des
étuaians du 5' cours. ■ (Italie.)
— Hier, le tribunal correctionnel a con
damné le gérant de l 'Eapero, comme coupable
de diffamation et d'injures envers"M. le doc
teur Bertani'à deux mois de prison, à 300 fr.
(l'amende, avec trois mois subsidiaires de pri-
line indemnité envers le docteur-Ber-
tani, laquelle sera fixée et liquidée par juge
ment exprès, et aux frais du procès. .. (M.).
êspagne.
MADitiD, S mai. — Lés évènemens politiques
de là dernière semaine se résument dans les
débats qui ont eu lieu sur la loi de . la presse
présentée aux cort^s par.de ministre de l'inté
rieur. Depuis long-temps l'opinion, publique
réclamait une.loi qui fit cesser les mesures
rigoureuses et anti-libérales du système N q -
cedab Le nouveau régime de M. Posada-Her-
rera est de nature à satisfaire les vrais
amis de la liberté. La saisie préalable d'un
journal est abolie, le cautionnement est con
sidérablement diminué, et les délits de presse
seront'jugés par une commission formée de
journalistes et de magistrats, qui mieux que
tous autres pourront apprécier la gravité ou
Je peu d'importance des infractions à la loi.
Le ministre de l'intérieur a terminé le dis- :
cours qu'il a fait en présentant son projet de
loi,par des paroles qui méritent d'être ra ppor- ;
tées: « Je crois, a-t-il d}t, que la liberté ne
» .peut courir de danger que,par une des deux
» causes suivantes : soit.par l'intolérance des
» gouvernemens, soit par les excès des oppo- ;
» sitions. Si le gouvernement continue à di-
» riger les affaires la constitution à la main,
» par le pays et- pour le pays, si les opposi-
» tions se conduisent ayee modération, il n'y
» a aucun danger à:redouter. »
[Correspondance particulière.)
angleterre.
4 L» traité de commerce conclu entre la Fran
ce et la Belgique est ainsi apprécié par le Dai
ly-News: ' : V ■ ; '''
■ u II est impossible de:ne pas rendre un jus-
te tribut d'éloges aux deux gouvernemens
français et belge, qui - ont conclu leur traité
dans un esprit libéral, non seulement ;vis-
à-vis l'un de l'autre , mais encore envers
toute autre nation commerçante. Ce traité
est bien différent des traités précédemment,
conclus, même de celui de 1834. La Bel
gique, en vérité, .a fait de grands pas dans la
voie du progrès par sa législation commer
ciale depuis 1847. Mais cela -sert, de peu de.
chose à un pays situé comme. la Belgique
de professer le.ïibre-échange si un grand voi
sin ne lui permet pas de l'appliquer. Non-seu
lement la-Frarice le fait aujourd'hui, jpais elle
a ouvert la voie par un récent traité avec l'An
gleterre, Ge traité est d ûn bon • augure pour
"celui qui se- nésrocic actuéllenient entre "la .
France et le Zollverein. » : u .
chambre des COMMU .nes.— S éance du 7 mai.
U ire discussion assez longue a été soulevée
au sujet des îles Ioniennes par M, Maguire.
L'honorable membre demande les papiers
et la correspondance qui concernent ces îles,
depuis: la mission de M. Gladstone, en no
vembre 1S58-, jusqu'à la prorogation de l\s-
seinblte législative;! par sicdHenry St-orks , :
en mars 1861. Il déclare que sans doute --le i
gouvernement a intérêt à pe Içgjjpas conimu-
niq'ui r au Parlcnipnt,.puisqu'il, .les a refusés, f
t'est qu'ils prouveraient que "le mécontente- \
'picnt'ièjjne dans ces iks. ' ...' s
M. Maguire fait l'historique dfs rapports'de (
l'Angleterre avec les lies Ioniennes, dont les!
habitans n'ont pas été : consultés' quand, en 1
mande pas aujourd'hui plus quë je ne puis
taire ; j'estime Nepto : je ne quitterai point
la tribu ; je vivrai près 'de lui tant qu'il
paraîtra attacher quelque prix à ma pré
sente :■ n'est-ee pas f ibienvcela) -père, et
n'es-lu pas content? ■ > '
— Oui, mon enfant, répondit l'apôtre,
je suis content, et je ne me sens pas le
droit d'exiger davantage aujourd'hui; je
laisse fairo le 'temps : songe seulesient à
-tenir tes résolutions ; ne cherche pas sur
tout à revoir Ifenricl^.: ce sprait à coup sûr
un danger pour l'un de vous;, ce serait
peut être un ennui pour l'autre.
Ce,dernier mot était oruel : il blessa la
fierté de la jeune fillo ; mais elle courba
la tête sans vion répondre, et le mission
naire continua comme s'il he ! së fût pas
même aperçu du mal qu'il lui avait lait :
Voici deux fois en moins d'un an que
je viens dans la tribu ; je ne sais^^mainte
nant à quelle époque mes courses in'yra?
mèneront; puiSsé-je y faire moius'fl'enter-
remens et plus de mariages ! Toi, cepen
dant, Norra, use pour le bien de l'infliien-
ce que ton Uitelligence te r tlonne sur ceux
de ,ta nation. Eloigne-les du culte des ido-
lesjeùje les vois encore plongés; par ton
■exemple, .conduis-les-au-Christ; et toi,
mon enfant, toi; à qui tiieit a do'nne une
amd affeetuèùse et tend'rè, sois bonne; oh !
Nofraj sois bonne, pour être heureuse !
- LQ l^jssionnairp avait flrçi oe parler' : il
se leva, gt apr^s avoir contemplé tine der'-
nière fois le spectre vraiment'grandiose
qui se déroulait devant ses yeux :
— Hetournons aux tentes, dit-il à la
jeune lille, " '
Plus agile que lui, Norra gravit la pre
mière l'escarpement des rochers.
Dieu! grand Dieu! s'écria-t-elle en
' e î
arrivant sur la cime; vois donc ? |)èr-
1815,1a protection do l'Angleter?è^eur iit
imposée. Leurs tendances.se sont révélées pin-
sieurs fois dans le sens'd',une a» vexUm à; la
Crèce. L'insurrection de Céphalontr; i,et
depuis cette époque une foule d'incfsî&ns l'ont
prouvé ; la mission de M. Gladstone >n a produit
aucun autre résultat que la création de dilfi
cultés iiouvelles pour le lord haut-commis
saire; la conduite de sir Henry Storks n'a eu
i) pour objet que d'éviter au sein de l'aissemblée
l'examen au point de vue ionien de la déoê-,
che de. lord John Russell, au ministr-e de Tu
rin, dépêche proclamant le- principe, des na
tionalités. Il faut que l'Angleterre consente à
abandonner son protectorat et qu'elle per
mette l'annexion des îles à la Grèce.
Appelé à prendre Ja parole pour se défendre,
M. Gladstone ..prononce un discours fort éten
du et plein de faits • personnels relatifs à sa
mission, qui, dit-il, avait pour but principal de
préparer une Constitution destinée à rempla
cer les institutions moitié libérales moitié des
potiques des Iles. On n'en a pas voulu. L'opi
nion de M. Gladstone est que le protectorat,
utile pour Ie 3 Ioniens, n'est pas d'intérêt égoïs
te pour l'Angleterre ; de repos de l'Europe
l'exige, car la question des lies peut grande
ment influer sur la question d'Orient. ■
Après un débat auquel participent MM.
Layard, Whitëside, Milnes et Moosell, M. For-
tescue déclare que, malgré leur caractère con
fidentiel, les docu'nieus demandés seront pro
duits par le gouvernement. Cette offre, est ac
ceptée par M. Miguire> qui retire sa motion
après le discours suivant de lord Palmerston :
Je suis convaincu que l'honorable membre trou
vera que les documens produits lui donneront tou
tes les informations qu'il e,st en droit de demander.
Je pense aussi que cette discussion, par la tournure-
quelle a prise, f ra du bien aux îles Ioniennes. Elle
prouvera'à, çes populations que le gouvernement
de la reine, le Parlement et le peuple anglais sont
animés J l leur égard du plus grand désir da contri
buer à leur bonheur et à leutf prospérité. etj'es
père qu'elles seront coi «vaincues que nous sommes
tellement soucieux de leur bonheur et'de leur pros
périté queri&nne pourra n'ous faire consentir à leur
causer le pr'éjuaice sérieux qui résulterait de
leur annexion au royaume de Grece. (Ecoutez !)
Sans doute, il est facile d'alléguer cette annexion
comme l'objet d'un droit pour le peuple des îles
Ioniennes; mais si les honorables membres con
naissaient l'état actuel de la Grèce, le mécon
tentement qui y dominé et l'indication d'éven
tualités Incompatibles avec la tranquillité inté
rieure, je suis. sûr qu'ils penseraient que, dans
l'intérêt des - Ioniens le gouvernement de S. M. a
sagement et saiuement agi en refusant d'acquies
cer au désir exprimé d'une union avec la Urèce:
Nous accomplissons un devoir qui nous a été im
posé par un traité et que nous dicte d'ailleurs l'in
térêt que nous portons aux loniens en refusant de
consentir à cette union. (Ecoutes!!) J'ai confiance
que le peuple ionien concourra avec le gouver
nement de 1a reine pour s'efforcer de faire toutes
les améliorations possibles dans la condition de
ces îles, et je puis assurer l'honorable gentleman
et la Chambre que si"' : cette discussfon-peut con
tribuée do quelque manière il cet heureux ré
sultat je le remercierais grandement d'avoir ou
vert le débat ce soir. (Applaudisseihens.) •
./• allkmàgnk:
beklin , 7 mai.,— Dans sa, séance d'aujour-
d'nui, la Chambre des seigneurs a achevé la
di!-cus3ion du deuxième, projet,de loi relatif à
la. péréquation, de l'impôt foncier, et l'a adop
té. Mlle a adopté également eusuitè les autres
projets, et â ; voté eiïfln, à l'appel nominal,
sûr l'ensemble des quatre, projets; Le scrutin
a donné-110 voix pour et 81 contre. Les, qua
tre lois se^trouvent donc définitiv£inent adop
tées. (Nouvelle Gatette de fraise,) ..
syrie.
Notre correspondant, de Beyrouth nous
adregse la copie d'une pétition à" l'Empereur,
signée par les jeunes gens de Beyrouth, dans le
but d'obtenir pour la Syrie la continuation de
l'occupation française. Nous croyons ne pouvoir
nous refuser à publier cette pétition, dans la
quelle sont exprimés,les. plus honorables sen-
timéns : • . •
• Sire,
Lo bruit du départ des braves soldats français,
l'approche du dernier terme de l'occupation jettent
l'alarme sur,notre pauvre pays et. - le décourage
ment daûs le cojur de .tous les chrétiens , de la Sy
rie. , ;r T.. ...
Au nom de l'humanité, vrai fondement de tou
tes les sociétés modernes, appui solide de votre
grand empire s -i,
Au nom,dla tolérance, le pardon .et commande la charité
envers Vous ceux qui souffrent ;
An nom de Dieu, ,suprême auteur àe tout bien,
Père cqmnpm de ,taus lee .hommes et de tous les
peuples, qui dans sa" toute-puissance maintient
leurs droits et détermine leurs progrès dans la ci
vilisation, les en fans de Beyreuth vous 1 deman
dent humblement encore votre, généreuse pro
tection. ,., i
Les massacres n'ont'point , ensanglanté notre
ville; mats, à"là vue désespérante de tant de veu-
vi't, de tant-d'orphelins --qui sont venus ici sans
ressources chercher un;abri ; en; présence de la
ciiaritè infatigable qui s'étend chaque) j'jur sureux
de toutes .manières de la part du général, des offi
ciers et des soldats français,'nous vous demandons,
Sire, avec la pfa svive (motian, enfaveurdenospères,
de .nos mèrps, de nos sœurs, de nos.frères en, bas-
âge, .êt pour tant de malheureux aussi, de bien voy-
toir différer encore le départ de vos troupes.
■ Si ; vous nbus abandonnez, .Sire, les . horribles
massacres de 1860 yent recommencer. Ce n'est
plus,.Votre Majesîé le sait bjen, un ^fl'érend en-
iro Druses et Maronités ; c'est toujours la vieille
fuerre du musûlnlàil contre le chrétien. Les plus
ideuses bo.u'ohéries ont eu lieu.là o^ étaient les
cette fumée, ces flammes! oiî dirait qtfteie
feu est air campl .
— Quelle folie J s'écria le missionnaire ;
le feu au camp? C'est impossible !
Et il s'élança vers les dernières-Cimes.
Un pressentiment sinistrel* agitai t.
A une distance qui,répondait assez exac
tement à cille où se trouvait le camp des
Kilps,- on aptercevait d'épaisses et hautes
colonnes de fumée qvii tournoyaient.dans
l'air. Qà et là d'ardentes et vives lueurs
sillonnaient ces colonnes sombres,Illumi
nant, embrasant l'horizon. Le mission-:
naire et la jeune fille s'arrê^rent: un mo
ment, frappés"4 b oette morneistupeur qui
parfois nous prend et paralyse tout à
coup nos forces, juste au moment où nous
aurions besoin de toute notre énergie, dç
toute-notre activité.
—- OuL dit enfin îe prêtre, en laissant
{.Qtpbjî'r sas bras; oui, le feu est aux ten
tes ! qqe Dieu vous protège.
— Ah! répondit Norra d'une voix dont
k calme étrange" fit tressaillir le prêtre,
avec ou sans lui nous sommes perdus - ee
feu est allumé parla main dés Quèaes...-.
11 ne s'éteindra qùç d^ns notre sang...Ciel,
Nepto ! et o'est poùf moi qu'il s'est exposé
a la vengeaqce de «es handits !
Norra se Jeta à terre sur ses genoux,
pressant son- front dans ses deux' mains,
lîjle se releva tout à coup en s'écriant : *
— Viens donc, père, viens donc!.....
eolirons !
Et, entraînant en effet le missionnaire
sur sa trace, elle s'élança vers les tentes.
C'était à peine si ©laf, haletant; pouvait
la suivre. '. '
Enfin ils arrivèrent à l'entrée du camp.
Là, un horrible spectacle les attendait :
quand ils y voulurent pénétrer par le pas-
sage t^ui lôngeait le fjord, ils se t-rouvèïent
Turcs ; ils y ont concouru, ils les ont favorisées,'
ils les ont augmentées. Et les autorités, comme si
elles cédaient à un mot d'ordre de haut, ont laissé
échapper les plus grands coupables. • •- '
: C'est encore ce mousirueiu ; fanatisme qu
laisse, partout où il passe que désolation et
Ce sont toujours ces hommes ignorans et
sans freins à leur sensualité brutale, qui se c
par de simples ablutions,- lavés des crimes 1
abominables consommés sur les:infidèles
■tiens. - ■ ., 4 -.-r i, . 1
Votre Majesté peut facilement se "convaincre-,
fondement, de nos craintes en relisant quelque»
versets du Kqrau, qui sert de base à la doctrine de -
Mahomet et de règle au gouvernement turc, dont
le chef est en même temps chef de la religion. 1
« Voici les traitemens à infliger à ceux qui font-
» la guerre à l'envoyé de Dieu : i Vous les. mottrez
» a mort, vous leur ferez subir le su Dplice de la
.» croix ; vous leur couperez les mains et les pieds
» alternés. Ils seront chassés de leur pays et 1 fgno-
» mime les couvrira dans ce monde."» (Ch. V
verset 37.) ;. , '
Et plus loin, le prophète ajoute : .
« Faites la guerre à ceux d'entre lés hommes qui
» lie professent pas la croyance de la vérité. Faites-
» lour la guerre jusqu'à ce qu'ils paient le tribut
» sans exception et soient tous humiliés. « YCH: IX
verset 29.) - . . , . . ■ -, , ■ »
Et plus loin encore, il dit : , , : .
«Tuez-les sans crainte, partout où-vous les
trouverez. » (Ch. II, verset 187 et ch. V verset 33.) ;
Pour mieux comprendre l'empressement de ces
oarb&Ms a. inôltro a exécution les ti'âitpniens (tu4
leur sont; prescrits coutre b s infidèles, il faut- rap
peler aussi que le prophète leur - promet des déli
ces éternelles en disant : . ; . ~ . . ■ ; .
« Ceux qui ont quitté leur pays, qui combattent
» dans le sentier de Dieu avec leurs biens et leurs
» personnes, occuperont un d "gré plus élevé de-
» vaut Dieu : leur Seigneurjeur annonce sa satis-
» 'action, sa miséricorde et des jardins où ils koû-
» teront des dél ce.s constantes. » (Ch. -IX. vorset
21; ch. III, verset i3i et ch. 11$ verset tS7.) -
, Et les. témoins des derniers massacres pourraient
rapporter si la conduite ordonnée à élé suivip A
la lettre. '
Aujouid'liui, Sire, il y a de nouveaux ressenti^
mens de plus, un surcruît de haine mal compri
mée chez plusieurs musulmans et pour - tous les
çroyaDS une sra ir'e,.humiliation à venger. " r
: Lè service .chrétien a été célébré aveo pbhine.an
earnp des Puits, le jour de Pâques, en présence fin
toutes îos tioupoo françaises asseniDiees, et. le Iea-
demalu, la croix a passé devant le sérail (rési
dence du gouverneur), quand le général et goa
état-majôr se rendaient à la messe de l'églisa
grecque catholique. °
Toiit récemment à Saïda, où se trouve une oom-
pjgnie d'infanterie française, un chrétien est tom
bé sous la mitraille d'un canon turc tiré à la fin da
leur longue cérémonie pour bien terminer celle-
ci, et donuer au prophète un premier gage des
massacres qui nous sont encore réservés.
Sire, la jeune génération ici est presque fran
çaise. Neus apprenons à parler votre langue, nous
voulons suivre vos usages et toutes les règles de
civilisation de votre Empire. Si vous nous aban
donnez, nous serons forcés de quitter ce pavs aui
vous est de plus en plus dévoué. "
Mais non, vous ne nous abandonnerez pas vous
nous laisserez onoore vos braves soldats que nous
aimons comme nos parens, pour leur bonté leur
générosité, ieur diLvoùment, jusqu'à. , ce qu'un®
organisation-soit venue nous défendre de la poli
tique turque aussi astucieuse que cruelle, gouver-
nement .honteux, d'un autre âge, tout vermoulu»
ruiné, cohtre lequel devraient.,' pour achever sa
destruction, s'éîever a la fois tous les peuples civi
lisés de la terre. ' r "
attendant, la Constitution qUe noiis saurons
défendre les armes à la main,.et la fin tant désirée
des persécutions, vous continuerez, Sire votra
œuvre, de civilisation en protégeant une popula
tion entière contre, uu fanatisme Cruel et la ga
rantissant par la seule présence de vps troupes des
malheurs qui la menacent encore, qui la menacent
toujours! \ms Cantinueie? votre œuvre d'humani
té on dépit, de toutes les nations étrangères jalou
se de, votre suprématie et de votre glojre
N r ous ? nous ne cesserons de prier Dieu pour vous
P?Si e , i cut vu î 1 '^ 4y%Stie, pour la uros^
p il d® l a ,F r anoe, notre, ?gçonde patrie, et votre
norçi, ^ire, transmis d'âge' en ■ to à nos desoen-
dans, immortalisera le sçuv^nir cle vos bienfaits
qui sont les titres 1q$ plus 1 brillaus de votre glo
rieux règne, , \ ./ . - , . 6
Veuille?i agréer, Sire, ]'assilrâace â'uae recon
naissance sans bornes, du plus complet dévoûment
et nous considérer, ■ : ; - ■ ,
,. çq yotre Majesté.
• b " , Comme Jee plus fidèle» serviteurs.
Beyrouth, le 25 avril 1861. -
A SA MAJESTÉ NAPOLÉON III,
Empereur des! Français,
Pour les nouvelles extérieures : l. boihfaci.
CORPS LEGISLATIF.
Extrait ïlu procès-verbal slénà(/rç.ghié delà séance du
mercredi S mai,
. présidence de m. scnneidsh (vfce-présidenQ.
La parole est â M. Paul Dupont, qui l'a deman
dée pour une observation, v
m.- pavl MpoNT.—Je désire adresser à la Chaim-
bre une observation, au nom de la commission
chargée de l'exam m du projet de loi sur les dril
les et les chiffons, cemmisslon dont j'ai l'hoàneur
d être le président ' ' :
Dans l'une de ses dernières séances, la commis-
51W, dont il s agit a appris qu'un traité de commer
ce venait d être signé . entre la ,Belgique et la
France; traité qui a pour objet et'pour résultat de
détruire Jes amenllemens qui avaient été obtenus
du oonseil d'Etat par la Commission et d'annuler
de fait la loi soumise à votre examen.
En présence de oet acte diplomatique, la com
mission, taut en regardant ce traité comme très
fàcneux pouf des . industries ' importantes., a cru
devoir 'suspendre s^s travaux; maïs elle'm'a chargé
u exprimer a la Chambre tous ses regrets de voir
lue la .gouvernement, .avant la signature de ce
traite, n ait pas, cru, oar égard paur la commission,
devoir retirer le projet de loi»
' En définitive, voici l'état de la question: le 2a
en face de cinq ou six cadavres étendus
sunle sol comme pour leur défendre l 'en
trée; un peu plus loin, c'était des rennès
égorgés ou éventrés, traînant sur la mouss
se leurs entrailles répandues et pantelan
tes. Faute d'aliment, le . feu s'était à peu
près éteint; çà et là, pourtant, fumaient
encore les dèbns de quelques tentes ren
versées.
Olaf se pencha vers un mourant qui lui
demandait à boire et; avec l'eau qui raf-
fraîchit ses' lèvres brûlantes,' il s'efforça
aussi de faire couler en lui cette eau vive '
des sources éternelles qui-désaltère l'ame:
Quant à Norra , éperdue, égarée,
que folle, elle allait du mort àij^înourant
relevant les cadavres, les regardant en fa
ce, sans erainte de 1%'ûrs traits contractés ,
de leurs bouch^'umettes ©u de leurs yeux
sans regs^us. Elle cherchait Nepte par-
tout- ^ he le trouvait nulle part, et, ne le
vî -oiivant pas, elle cherchait encore. Enfin,
à la sortie du camp elle l'aperçut, étendu-
sur le dos, la tête sur une pierre nue , et
baigné dans son sang. Elle se jeta sur lui,
l'appela à deux reprises, essuya ses lèvres
et ses yeux et versa quelques gouttes d'eau
sur son visage. Nepto entr'ouvrit ses yeux,
où s'éteignait déjà la lumière dé la vie, et
il regarda la jeune fille. Un pâle sourire
qui glissa sur ses joues fit voir à Norra
qu'elle était reconnue. Elle se mit a ge
noux près de lui, prit sa tête dans ses
mains, et, à cette dernière minute, lui
montra plus de tendresse qu'elle ne lui en
avait témoigné dans toute sa vie.
— Trop tard ! murmura le jeune chef.
Une légère pression de -main fut son
unique remercîment, et comme s'il n'eût
attendu pour mourir que d'avoir retrouvé
celle qu'il avait tant aimée, il poussa un fai
blis soupir, et, dans ce soupir, rendftl'ame.
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