Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-07
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1861 07 mai 1861
Description : 1861/05/07 (Numéro 127). 1861/05/07 (Numéro 127).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 ANNEE;—N.127.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal), n* 10.
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MARDI 7 MAI 1861.
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ABOMEMENS DES DEPARTESENS.
trois mois.?..7..7;;;' 16*fr.
six mois 32 fr»
un an............7t.7 64 fr.
vonrn tu fit » IrmnGBU, voir le tableau
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, v t\I i,
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-i\ v -, : /. A
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I
Les annonces sont reçues chez M. P^HSL régisseur des 6 grands journaux;
. - rue Notre-Dame-des-VlctoIrei£n*40 (place de la Bourse).*
PARIS, 6 MAI.
Le Moniteur, publie le, compte-rendu de
la justice civile et commerciale pour l'an
née '1859, adressé à l'Empereur par S. Exc.
M. le garde dés sceaux. Ce document con
firme les prévisions exprimées dans le rap
port de 1858, relativement à la diminution
graduelle du nombre des procès tant en
matière civile qu'en matière commerciale,
Nous avons fait connaître hier l'interpel
lation adressée au gouvernement autri
chien par un député, M. le docteur Much-
feld, au sujet des mesures qu'il'comptait,
prendre pour l'élection des députés de la
Hongrie, Croatie, Transylvanie, etc. Cette
motion avait évidemment un caractère
unitaire ; la Chambre des députés l'avait
adoptée à l'unanimité, et le ministre d'E
tat avait promis d'y répondre. Il paraît que
cet incident a excité les susceptibilités de
M. le baron Vay, chancelier de Hongrie, au
point de le déterminer à donner sa démis
sion. On dit que l'empereur ne l'a pas ac
ceptée. e
La question'des pays dalffiates et croa
tes est plus vive que jamais ; l'archevêque
de Dalmatie est parti pour Vienne, accom
pagné de quatre bourgeois distingués, afin
d'appuyer la pétition qui se prononce con
tre l'union'de la Dalmatie à la Croatie; de
son cèté, le ban de Croatie est parti.pour
Vienne avec une nombreuse députation,
afin de s'y occuper »le la représentation
des frontières militaires à la diète et de
l'annexion projetée à la Dalmatie.
Du côté de la Hongrie, la situation vient
de prendre un aspect plus sombre. Le dis
cours de la couronne, qui a excité tant
d'enthousiasme dans les pays allemands
et slaves, et qui a été commenté parles
applaudisseaiens du conseil de l'empire
dans le sens de l'unité et de la monarchie,
a produit par cela même une sensation de
colère dans la Hongrie, pays séparatiste
Ïiar excellence. Les craintes d'une rupture
mminente se laissent entrevoir à chaque
ligné des correspondances qui nous par
viennent, et l'on ne peut se dissimuler que
le parti révolutionnaire regagne du ter
rain.
A cette cause profonde de mécontente
ment, est venue se joindre la question de
l'impôt, ©es garnisaires militaires ont été
envoyés dans plusieurs localités de divers
. comitats pour y forcer la rentrée des im
pôts. Les congrégations des comitats ont
protesté contre ces mesures.
Il n'y a jpas à se le dissimuler : le con
seil de l'empire a franchement arboré le
drapeau de l'unité. Si ia Hongrie persiste
à maintenir celui de la séparation,on peut
prévoir des conflits qui aboutiront néces
sairement à un recours aux armes.
' Le cabinet prussien vie nt en fi n de triom
pher des résistances de la Chambre des
Seigneurs, non sans avoir eu recours à des
menaces peu déguisées. Une dépêché de
Berlin du 5 mai annonce qu'après un dis
cours du ministre de la guerre, qui recom
mandait l'adoption de la loi sur l'impôt
foncier, o par sympathie pour la Chanyire
dont il désirait voir l'existence assurée » la
Chambre a voté le projet. L'article 3, "qui
fixe au 1 er janvier 1865 l'époque où le nou-
"ypl impôt sera perçu, a été voté par 107
yoix contre 92. ,
s; L'affaire du capitaine Mac Donald a été
hier l'objet d'une interpellation à la Cham
bre des députés de Prusse; on verra par la
dépêche publiée plus loin, que les paroles
prononcées par lord Palmerston ont été
vivement ressenties à Berlin.
On annonce, d'après une dépêche de
Saint-Pétersbourg, que M. Walonieff vient
d'être nommé ministre de l'intérieur. Il
est aussi question du prochain départ pour
Varsovie du grand-duc Michel, frère de
l'empereur. >< :
JNous aurions voulu pouvoir publier in
tégralement la convention littéraire con
clue le i pr mai entre la France et la Belgi
que; mais la longueur de ce document
nous oblige à ne le faire connaître qu'en
résumé. ' j , .
Aux termes de cette convention, basée
sur le principe de la réciprocité, les pro
duits typographiques, artistiques, et litté
raires entreront librement de France en
Belgique ét viee vir*tâ, ' ; •
Les épreuves d'imprimerie, qui payaient
à la poste selon le tarif des correspondan
ces, jouiront d'une faveur spéciale. Les
statues de marbre et de bronze entreront
à des prix modérés.
' La convention de 1852 est modifiée sur
quelques points^ Ainsi les chrestomathies
composées de citations d'ouvrages fran
çais et destinées à l'enseignement, seront
permises, pourvu qu'elles contiennent des
çitatiçns ou.des notes flamandes.
'• Le privilège de la traduction n'était acr
cordé que pour cinq années, et il fallait
que l'autesr en usât dans un délai do trois
ans; cette réserve disparaîtra des deux
côtés de la frontière et les auteurs n'au
ront plus la crainte de voir leurs droits
périmés au bout de peu d'années.
• Le droit de propriété internationale sera
réglé sur la législation du pays d'origine,
c'est-à-dire qu'il s'éteindra en même temps
dans les deux pays. :
La convention nouvelle étend aux ap
plications industrielles le principe de la
reconnaissance réciproque du droit de
propriété des oeuvres de l'intelligençe.
Ainsi, comme dans le traité anglo-fran
çais, qui a servi de base au traité franco-
belge, on lit dans la convention (art. 15)
cette importante disposition :
« Les sujets de l'une des hautes parties
» contractantes joiiront, dans les Etats
» del'autre, de la même protection que les
» nationaux, pour ce qui concerne, la pro-
» priété des. marques de: fabrique ou de
» commerce, ainsi que des dessins oumo-
» dêtes industriels et de fabrique de toute
» espèce. » -
Coinmecettemesurepeut, tout en servant
puissamment l'intérêt général; troubler
une jouissance acquise, elle n'aura d'effet
qu'à l'expiration de l'année qui suivra la
signature du traité.
Cette convention, vraiment libérale, pa
raît avoir été accueillie avec une grande
faveur en Belgique; car la section centrale
chargée de l'examiner, et qui s'était réunie
samedi sous la présidence de M. Vervoort,
l'a adoptée séance tenante, à l'unanimité;
M. Hymans a été nommé rapporteur. Le
rapport sera déposé aujourd'hui lundi.
. 11 s'est passé récemment en Allemagne
un fait qui a produit la plus profonde im
pression. M. l'abbé Dœllinger, qui passe à
bon droit pour une des lumières de l'Alle
magne catholique, avait ouvert à Munich
des conférences religieuses, où il se pro
posait d'examiner la question du pouvoir
temporel des Papes. M. l'abbé Dœllinger
commença son exposition devant une as
semblée choisie, où figuraient le nonce du
Pape et les membres de l'Université de
Munich. Mais on ne tarda pas à s'aper
cevoir que les idées de M. l'abbé Dœl
linger n'avaient rien d'absolu à ce su
jet, et quo cet illustre professeur accep
tait sans trop de répugnance l'absolue sé
paration de l'Eglise et de l'Etat en la per
sonne du Souverain Pontife. En présence
de ces déclarations,' le nonce du Pape quit
ta l'assemblée en signe de protestation ;
mais jusqu'ici l'Université de Munich sem
ble avoir adhéré par son silence aux doc
trines de M. l'abbé Dœllinger.
On conçoit que cet épisode inattendu
ait excité la mauvaise humeur de deux ou
troi» feuilles parisiennes , qui cherchent
assez volontiers des appuis en Bavière et v
en Autriche. Aujourd'hui l'Union publie
des extraits d'une lettré qui lui serait
adressée par «un théologien allemand»
qui désire garder l'anonyme. Cette lettre
ne paraît avoir d'autre but que de discul
per l'Université de ; Munich de toute com
plicité avec M. l'abbé Dœllinger, et aussi
d'insinuer qu'on a eu tort de prendre au
sérieux ce prêtre jusqu'ici respecté.
Nous y voyons bien encore que la ville
de Munich se distingue o par les senti-
» mens les plus catholiques et les sympà-
» thies les plus chaleureuses pour la sain-
» t& cause du droit et de la légitimité. »
Suit une délicate allusion au denier de
saint Pierre et à S. M. la reine de Naples.
a Devant ces paroles, ajoute complaisam-
ment l'Union , il n'y v a pas de discorde. »
Nous le savons bien ; mais ce qui nous
frappe dans ce factum de style em
brouillé et d'intentions mal définies, c'est
la conclusion du « théologien allemand, »
que toute doctrine qui se place en dehors
du pouvoir temporel ne mériterait que
l'applaudissement « des sectaires , des
» sceptiques et des athées. » M. le théolo
gien allemand ne se donne pas, d'ailleurs,
la peine de justifier cette assertion tran
chante.. i ,
Nous ne voulons dire qu'un mot à ce l
sujet. Le pouvoir temporel des Papes est
un fait, un grand fait, qui a eu sa raison
d'être et pour la conservation duquel mi
litent encore aujourd'hui des considéra
tions d'un ordre supérieur. Mais ces consi
dérations n'ont rffcn qui touche à l'essence
de la foi catholique : et nous croyons que la"
pire manière de défendre la souveraineté
temporelle du Saint-Siège,-c'est d'en faire,
contrairement à l'évidence , contraire
ment à " l'histoire , contrairement à lai
conscience des peuples , une question
de dogme. L'Union, pour sa part, jet
terait , s'il se pouvait,,du ridicule sur
cette grave matière : comprend-on que le
pouvoir temporel du Pape, la légitimité,
le denier de saint Piere et S. M. la reine de
Naples soientassociés et identifiés pour ainsi
dire avec une affaire de dogme et comme
une question de foi ; e.t qu'à moins de pen
ser comme le théologien allèmand, on soit
nécessairement un sectaire, un sceptique'
ou un athée, quoique ces trois qu'alités
soient précisément contradictoires et abso
lument exclusives l'une de l'autre ? Nous
ne nous résignerons pas à laisser passer
sans mot dire de pareilles assertions, qui
n'en seraient pas plus.sérleuses lors même ■■■>
qu'au lieu d'être émises " par « un théolo
gien allemand » elles seraient affirmées par.
douze théologiens, tous allemands -, tous,
bavarois, tous partisans dp pouvoir tempo
rel absolu, de la légitimité, du denier de
Saint-Pierre, et tous adversaires jurés dés
doctrines a acatholiques* comme on dit à
Munich. ' : , :.
, i A uguste V itu. .
P. S. Une faute typographique a rendu
complètement inintelligible le premier pa»
ragraphe de notre Bulletinpolilique d'hier.
Au lieu de ces mots a en juin dernier, » il
faut lire « ces jours derniers. »
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Vienne, 6 mai,
Le chancelier de Hongrie part aujourd'hui
pour Pestli.
Berlin, 6 mai.
On mande de la frontière de Pologne à la
date du fi mai :
« A l'occasion des Pâques russes, les pré cau
tions militaires ont été augmentées à Varso
vie. Devant la cathédrale de cette ville, des
canons avaient été placés. " „ - '
» Lts enquêtes par les tribunaux ordinai
res, ainsi que les arrestations, continuent. »
Berlin, 6 mai.
Aujourd'hui, dans la séance, de la Chambre
des députés, une interpellation sur l'affaire
Macdonald a été faite par M. de Vincke. L'ho
norable membre' exprime son regret des dé
clarations faites par lord John Russéll et lord
Palmer ston ; il insiste sur les, égards qu'on
avait toujours eus pour l'alliance.anglaise, et,
en rappelant le» traditions, il ajoute que l'al
liance prussienne serait tout aussi nécessaire
à l'Angleterre par la.position qui lui est laite
vis-à-vis d'autres grandes puissances.
M. deSelileinitz exprime, dans sa réplique,
sa reconnaissance de ce que l'interpellation
ait eu lieu, l'impression produite par les pa
roles de lord Palmerston étant regrettable et
pénible à, un haut degré.. Lord Palmerston,
dit-il, n'a pas voulu reconnaître à une nation
voisine, placée au même rang que l'Angleter
re, le droit d'avoir les sentimens de cette
haute et légitime dignité avec laquelle le no
ble lord lui-même conduit les destinées d'une
grande nation. En signalant toute la valeur
d'une entente avec l'Angleterre, l'orateur dit
que, Dieu merci, la Prusse n'a pas besoin de
faire un sacrifice d'indépendance à l'amitié
d'aucune puissance.
M. de Schleinitz communique ensuite la no
te qu'il a écrite à ce sujet à M. Bernstorff et
que lord J. Russell doit avoir icçue hier. Il
exprime, en terminant, l'espérance que cette
affaire ne troublera pas l'entente si nécessaire
entre les deux pays.
Turin, 6 mai.
La Gaiette officielle de Tuiin publia des dé
pêches de Naples du i, annonçant que la réac
tion est réprimée dans toutes les provinces.
Il existe encore à la frontière romaine une
bande retirée à Monticelli, qui après avoir
commis quelques meurtres, se préparait-à
marcher sur Fondi; mais une compagnie dè'
grenadiers l'a dispersée. Dans cette rencontre
un soldat a été tué et un officier a été blessé,.
D'autres troupes sont envoyé^ à la frontière.
Le 5 p. 8/0 est à 73.83 à Turin.'
| •.?•*. . - "Turin, 6 mai.
Laféte commemorative de la première ex-:
pédition de Garibaldi en Sicile a été célébrée
hier à Gênes dans l'ordre le plus parfait. ■
Les mouvemens militaires continuent en
Vénéiie.
. La nouvelle d'une mission extraordinaire^
M. .de Torrearsa en Suède et en. Danemarck
est confirmée.; M. de Torrearsa doit partit
sous peu. ■ ,.v .
• ; Turin, 6 mai, 7 h. du soir; n
Dans sa séance d'aujourd'hui, la Chambre
des députés a discuté et approuvé le projet de
loi relatif à la levëe de 36,u00 hommes dans
les provinces napolitaines.; La levée sera exé
cutée en deux périodes. < î
Cattaro,'4 mai.
Des agens consulaires européens mandent
Feuilleton du Constitutionnel, 7 mai.
UN AMOIIH EN LAPOME
XXX.
. Petfkel, qui ne se croyait point observé,
remit la borde magique sous une des peaux
qailui servaient de ^ouverture, puis il s'en
alla tout en trébuchant dans un autre coin
dé sa tente, où il s'agenouilla devant un
coffre que fermait une énorme serrure, et,
avant d'y enfermer les deux spécies dont
il allait grossir son trésor, comme un en
fant ou comme un atare, il prit plaisir à
les faire sonner l'un contre, l'autre,
\orra, le voyant si profondément absor
bé"dans cette occupation grave, crut qu'el
le pouvait tenter un coup hardi ; rapide
ment, sur la pointe des pieds, retenant
son souffle, elle revint v«rs le lit, et s'em-
t}tirant, h son tour, de {a corde, elle en
.coupa dei* nœuds ; elle les enveloppa dans
un morceau d'étoffe, -puis les enferma
dans un petit sac de cuir. ; , ;
- Quand ce fut lait; elle sortit de la tente
Vt alla trouver les deux marins, qui fu
maient à l'entrée avec cette nonchalante
•iit paisible indifférence de gens dont la vie
est plus longue que la tâche, et qui au-
ron f toujours du temps de reste.
ïene^ l leur dit Norra, \*oici ce que
vous ave? demandé à mon grand-père ; ce
charme est un des i&eUl&irs
mais composés : il vous conduira où vous
voulez aller ; il vous ramènera ici.
Les deux marins, remerciant la jeune
fille, se levèrent comme pour partir.
— Attendez! leur dit-elle, vous savez que
c'est grâce à moi que vous avez obtenu
votre demande : il s'agit maintenant de
me rendre à votre retour un léger service.
— Parle 1
— Eh bien ! fit Norra, à voix basse et
très rapidement, bien loin d'ici, dans quel
que île, sur votre route, je ne saurais dire
laquélle, vous rencontrerez peut-être un
jeune officier suédois : c'est tm ami des
Lapons; il m'a arrachée aux mains des
QuônesJ Sans rien lui dire, vous lui re
mettrez ce petit sac: ou je me trompe fort,
bu il saura de quelle part il lui vient. Et
maintenant, continua-1•elle, comme si
elle eût déjà voulu*savoir son talisman
entre les mains qui lui étaient chères,
partez sui-le-champ ; profitez de la mer et
du soleil, et revenez avant les mauvais
jours,
Les deux Lapons promirent tout ce que
l'on voulut et partirent. Rassurée, conten
te, le cœur joyeux, Norra rentra dans sa
tente; La petite Laponne, qui avait tou
jours écouté avec autant d'attention que
de respect les instructions du ministre, et
qui,aù jugement même de Johansen, était
la meilleure chrétienne de sa tribu, n'en
accordait pas moins une efficacité toute
puissante aux sortilèges, aux charmes et
Uux enchantemens de son grand-père.
C'est que la surnaturelle et divine lu
mière de la religion, révélée n'a pas encore
éclairé l'ama tout entière des Lapons ; pres
que toujours il rest& en-eux quelque re
coin obscur où la superstition règne tou
jours , et où, malgré les efforts des mis
sionnaires, la foi ne pénètre pas; Ces der
niers vestiges d'un paganisme séculaire
dans des intelligences à peine sorties des
limbes delidolatrie, résistent à tous les ef
forts. Vous croyez avoir arra,ché la plante
maudite: tout à coup, les racines,rejettent,
et l'on "voit paraître des pousses nouvelles.
Dans ces ames naïves, auxquelles il sera
sans doute peu demandé parce qu'elles ont
peu reçu, et qui trouveront Dieu clément,
il règne presque toujours un bizarre mé 1 -
lange de vérités et d'erreurs. Norra était
sincère quand elle s'agenouillait au fond
de sa tente pour adorer Jésus et prier Ma
rie ; elle était sincère quand elle envoyait
à Henrick le talisman qui devant conju
rer les tempêtes et enchaîner les vents.
Séparés du reste du monde, les Lapons
n'ont point, même entr'eux, de communi
cations régulières. L'usage des lettres leur
est à peu près complètement inconnu et
les facteurs de la poste ne soulèvent ja
mais la portière de leur tente. > ''
• Ils n'en sont pas moins assez promple-
ment informés de tout" ce qui se passe
dans leur pays. Les nouvelles semblent
courir toutes seules sur la terre sonore;
et passer d'une tribu à l'autre avec une
incroyable rapidité.Trois semaines après
tue Norra avait envoyé à HenricH un bout
e la corde; enchantée, elle apprit qu'il
était revenu sur le continent. Elle en fut
heureuse,' quoique la nouvelle résidence
de Henrick fût encore pltrs " éloignée de la
sienne; mais elle avait une façon*à elle de
compter les' distances ; ■ deux lieues epî
mer lui paraissaient plps redoutables que
vingt sur le plancher des rennes.
de Nilçgik,le 28': Là convention conclue'par la
li'ille de Niksik avec les'insurgé?, le'25, a été
"ôiitragéus^ment violèej par pes derniers, le ^-7:
Cavant-garde d'un transport Me vivres, veà
nant de Kristaz et composas de"«0 irréguliers
musulmans, a £té surprise .dans le dénié, de
Douga ;et massacrée. On a -enlevé au.mesgager,
que les agens consulaires avaient expédié ^au
commandant turc de Kristaz. pour. le trans
port des vivres, les .lettres qiril portait. Les
chefs des insurgés ont renvoyé une réponse
arrogante. ;Les agens consulaires Oingria, Mo-
reauj Zobralj Bersbrasow, sont restés à Niksik,
et ont lait leur ^rapport aux consuls de Cetti-
gne. ; . i
Madrid, 5 mai.
Les séances des cor lès «tront bientôt sus
pendues, attendu que les députés pe sont plus
en nombre. Le gouvernement n'a epcpre.rien
résolu définitivement au sujet de .San-Domin-
go; mais on croit'que sa résolution sera affir
mative. - ' ! ' '(Hdvas-Bullierj)
COURS DE LA ROURSE. .
COORS BB CLOTDRE. < le 4 lS:6 HADSSB. UISS1
3 0/0 au compt.. 69 85 69 SO r 15 . • - »
—Fin du mois. ^>9.43 >:€9 50 ».0& ,% ,»
41/-2 au compte 96 35-96.35 »10 » »
—Fin du mois. 96.20 96:50 » 30 » »
Nous avons présèrité, il y a peu de 1
jours, quelques,observations sur le droit
de pétition.au Sénat. Nous sommes heu
reux de pouvoir dire que ces observations
ont été comprises de nos lecteurs , 1 qui.n'y
ont point: vu, comme cherchaient à l'insi
nuer plusiôurs fourna^ix, que nous ten
dions à restreindre un droit inscrit dans
la Constitution.
Nous persisterons d'autant plus aujour
d'hui dans l'opinion que nous avons émi-
,se, que cette' opinion vient de se manifes
ter au. sein même .du-Sénat. Un des mem
bres les plus autorisés de la hàut0 assem
blée a eu à fournir les preuves' de l'abus
que nous signalions. Il a rendu, compte
de pétitions demandant, les unes dés révi
sions de jugemens correctionnels/les au
tres une intervention en.matière de con
flits de famille 1 A côté de ces pétitions en
figuraient d'autres encore, présentant les
projets les plus impossibles ou formulait,
même sous menace dé morty Jesr plus
foliés prétentions I '
Avant d'entrer, dans le détail de ces
tristes témoignages de naïveté ou d'alié
nation mentale, M. Lefebvre - Duruflé a
tracé en .termes très justes et très éloqbëns,
les limites du ! drbit 'des pétitionnaires et
celle de la compétence du Sénat r a La pu
blication des procès-verbaux de vos séan
ces, a dit -l'honorable sénateur, aurà pro
bablement entre autres avantages, celui
d'éclairer le public sur la nature dos péti-
tionsqui peuvent vous être utilement adres
sées et sur l'espèce de celles qui ne rentrent
■ point dans vos attributions ; cette publica
tion , sans décourager - les pétitionnai-
'.Te&sérieux, enseignera que ,Je Sénat n'èst
point une cour souveraine," chargée de rë-.
former les arrêts ou les arrêtés constitu-
tionnellement rendus par les cours et tri
bunaux ou par le conseil d'Etat ; qu'il ne
saurait être non plus converti en une
sorte d'agence intermédiaire entre les
particuliers et les pouvoirs administra
tifs; qu'il ne saurait se. déclarer le pa
tron de tous les projets financiers, in
dustriels , scientifiques plus ou moins
vagues , plus ou moins élaborés' qu'on
peut avoir la fantaisie de lui soumet
tre , de toutes les idées;plus ou moins
irréfléchies, plus ou moins fantasques qui
peuvent traverser ■ des imaginations rê-
veus .esi et surtout qu'il repousse aVcc des
sentimens qu'il lui serait péniblè 1 d'ex
primer, ces écrits diflamâtoires qui, sous
couleur de pétitions, n'ont réellement d'au
tre but que de donner de l'éclat à d'indi
gnes calomnies contre ceux qul^ont la mis
sion ou le devoir' d'appliqjièr les règle-
mens de l'administration 6u les.'lois ; de
nos Codes à des erreurs ou àdek fautes
justement réprimées ou punies. »
Il nous semblé qu'on ne saurait donner
trop de retentissement à ces sages obser
vations. C'est élever le droit de pétition,
c'est lui rendre toute sa force et toute son
importance, que de rappeler ainsi qu'il n,e
peut abriter ni les divagations d'un esprit
malade, ni les diatribes de l'envie^ ni lès
injurfes de la passion et de la haine. % ■
.■"••Aussi,'-en attendant que 'de tèls àbus
cessent, nous' né'savons jusqu'à quel point
le Sénat ne serait pas autorisé a éliminer
de lui-même d'espétitions qui, pal" le 1 fond
comme pafla forme> ne méritent pas de
fixer l'attention de sa commission et en
core moins celle de toute l'assemblée.
1 E rnest D réoix?.
■ Aussi longtemps que. les Etats intermé
diaires dô ce qui fut autrefois l'Union
américaine n'ont pas été. misi«h demeure
de se prononcer, une solution àl'amiable
du problème posé par l'élection, dii pré-'
sident Lincoln était: possible. Le Nord et
le Sud, si antipathiques d'intérêts et enco
re plus de'mœurs, avaient comme un :
dernier lien , un moyen de communica
tion. Rendons cette justice aux^habi-
tàns du centre qu'ils n'ont point manqué
aux devoirs de leur position. Ils ont épui
sé toutes les; formules de prières, toutes
les combinaisons propres a concilier les
partis opposés. Rien fi'a pu leur réussir.
lls;se mettaient à l'œuvre pour esquisser
do nouveaux plans,*; lorsque sont venus
s'interposer.les faits récens qui leur ren
dent im praticable la Neutralité. ' .
., Même après, les. premiers. coups de ca
non- échangés' entreconfédérés, on! pouvait s'entendre; l'hon-|
npur • était ;sauf,,^t point de morts. Mais'
nul appel au raisonnement n'a été fait, la
forq# seule a été inVoquée : voilà lo tort; ety
ce qui rend le mal incurable. ;, : 1 v ' e \
■ ,Ce n'était, après tout,, qu'un épisode, dé
la Fronde que cette prise du-fort Suinter;
«Adieu', Messieurs,? écrivait le major An-
derson aux autorités. militaires de Char-
leston, avant l'engagement, à si nous ne*
nous revoyons sur ce^tte terre, iious nous?
rencontrerons dans un monde meilleur. »
Puis il ordonnait à ses. hommes, pendant
le feu, de në viser qu'aux batteries et
point aux soldats. Ses 'adversaires lui
rendaient politesse pour politesse, lui en
voyaient un. drapeau pour' remplacer-le
sien, abattu par,un. de leurs bouletSj le re-f
cevaient triomphalement après la . capitu-;
latipn la plus honorable, refusaient ..d'ac
cepter son épée, mettaient, à; sa disposi-*
tion le steamçr Jsahd^ jusqu'à ce qu'il se
fût embarqué sur le Baltic, pour revenir
dans le Nord. '.
, En .contraste de cette conduite chevale
resque tenue à .l'égard d'Anderson par les
Carolinjens, on lisait dans un journal de
New.iYôrk le jugement que voici,porté sur
le brave majoç:....
a' S'il avait été fidèle, s'il avait, été honnête,
s'il n'avait'été. tin'traître, alors même qu'il
eût vu uné brèche faite à ses murailles, ses
munitions épurées,.et tous ses soldats tués ou
blessés, son devoir était d'engager les survivons
à se mettre'à Tabrl po\ir y attendre patiem
ment d'être secourus par aes amis, ou pris par
des eBneniis.Et cependant il s'est, rendu,' igno-
btement, honteusement rendu, afin d'empê-:
ch^r les braves soldats de l'Union'■ de prendre
possession, pour la défendre, de cette impor
tante forteresse fédérale; »
Et justement ce qu'à Charleston on avait
trouvé odiéux, c'était que la flotte fût res
tée à l'ancre; sans porter aucun secouçs
aux assiégés. Des sifflets pour les steamers
fédéraux, s'étaient mêlés aux bravos d'en
thousiasme qui avaient accueilli les défen
seurs de"Sumter. Diverses explications ont
été données depuis ; le plàn-d'attaque pro
posé par le lieutepant Fox et adopté, dit-
on, contre l'avis du général Scott, aurait
échoué à cause d'une tempête sur les cô-
tës. Oh a dit;aussi que le président avait
voulu laisser au'Sud tous les- torts de l'a
gression matérielle aux yeux du public.
Quoi qu'il en soit, cette abstension de la
flotte a produit un résultat plus fâcheux
que la reddition du fort; il est certain
qu'elle a contribué beaucoup à faire sor
tir le président Lincoln,do la modération.
• A tout prix il devait étouffer les mur
mures qui commençaient à sè produire.
Et c'fst alors qu'une série de mesures dé
cisives ont été prises : appel des contîn-
gens militaires doublé d'une Convocation
du Congrès, ordres expédiés dé suspendre
lé service' pb'stal", dë défendre par tqus
les moyens lee propriétés du gouverne^-
méht^etc.
r* C'était frapper-juste et sur la fibre la
plus' sensible des populations du Nord;
Des milices qui s exercent continuelle
ment en parades, en simulacres de petites
guerres, sôrit là dans chaque ville ne de
mandant pas mieux que ué jouer pendant
quelque temps un rôle plùs sériëux. Aussi
quelle sutexcitàtion ,instantanée 1 On a
presque oublié : fces principes ' dé- légalité
qui sont pourtant si c}ierS; d'habitude, aux
Américains. À : yeine s'est-on demandé si
la proclamation dé Lincoln .est entièrement
conformé aux"lofs: Il é&t Vrai qu'elle s'ap
puie, sur c'erMh'^icté de 4Î9?, dont le pou
voir exécutif est èxééptiorineUementantté;
niais 'çette arme ëst To'uilféë ; était-ce bien
d'aill'éurs l'occasion de la foùrbir?-Ellç
était dirigée' cortlrej;des insurgés;" ét'leè
". i . • ' (i ^ 6 . -l'' A» (jY t '. • .* ». . • v- !>-.• " *. 5 .
Etats confédérés n'acceptent pàs.ce titre. Ils
se disent étrangers. Ont-Ils' raison ? Ques*
tlon d'interprétation "du pacte fédéral,
fEt dès qué Jefferson Davis eut répondu
à'l'appel des 75,000 homnies par, une pro-
cjaifcation autorisant la délivrance de let
tres de marque, Lincoln annonce l'inten
tion de considérer comme pirates tous ceux
3ui s'en serviraient.,Ceci, est grave; c'est
onc un abandon des principes'si brillam
ment soutenus, après; la défision du con
grès de Paris, par le secrétaire Marcy. M.
Lincoln'a donc juré de répudier tout le
passé diplomatique de l'Union: !
- Aai reste, qu'il ait ou non le droit strict
d'agir comme.il le fait, qué le congrès, et
le; peuple, , avant la réunion du congrès,
doive ou juin calculer, ce què'éla cbndulte j
a d'arbitraire, qu'il soit vainqueur ou'
vaincu plus tard,l'histoirç lui demandera
raison ae c.et entier oubli' qu'il s'est pei-
miâ des formes conciliantes;
.. On peut regarder les. habitans du Sud
CQjnme des étrangers par.rapportau Nord,
ou bien, comme, des compatriotes désaf-,
fectionnésy en-tous cas, s il - faut regretter
l'absence de; toute initiative,gouvernemen
tale pour juger l'es' questions- en litige
avant de les soumettre au sort des batail
les j . La lutte, une fois engagée, il faut se
souvenir quej'pendantla=guerre de; l'in
dépendance, .^Angleterre' né traitait pas
comme pirates lés Paul Jones, lesBarnéy,
les.Williams, les Cunjngham, les Thomp-
son.Cependant c'étaient de véritàblésinsur-,
gés, s« parant de ce nom, M. Lincoln,est il
réellement fondé à traiter ceux qu'il re
garde, comme concitoyens plus rigoureu-
sament que lés ministres; de Georges III
ne traitaient des sujets révoltés?
Un appel aux corsaires est de la part
du Sud un acte de défense personnelle,
le blocus des ports ayant été . proclamé
par Lincoln.
. Le congrès de Paris n'a reconnu comme
blocus queleblocuseffectifjen même temps
qu'il abolissait l'usage des lettres de mar-
que; Voilà donc deux questions que les
puissances européennes»4evront exami
ner,,en .tant que leurs intérêts seront
compromis. Mais* en ce qui-concerne uni
quement les Américains et leurs démêlés,
elles n'ont aucun droit, aucune idée d'in
tervention. . . . .
Sans aucun doute, l'opinion en France
ést faite avec raison sur le chapitre des cor
saires comme sur celui de l'esclavage. Mais
chercher à,détourner, dés Etats d,u Sud la
pitié, du moinsj si ce n'est la -sympathip,"
en se fondantsur ces données, n'est-ce pa§
aller un peu loin? '
S'il y a un Etat qui soit dépositaire fi
dèle des traditions américaines/ c'est la
Virginie. La Virginie vient de; se-rallier au
Syd. Le Rentucky, le Maryland,le Missou
ri, refusent d'aider à : une coercition dès
Etats -confédérés. Demain' peut-être, mis
au d,éfi; ils iront plusjoin.. . .
Ainsi donc là guerre devient possible,
sinon inévitable.
Guerre sans' idée; car on sait trop que
l'extermination de l'esclavage n'est pas le
but ( immédiat des ^milices du Nord. La
presse, et non pas celle qui y pstmomen-
tapément muettç, mais la: presse quj a,
s»utçûui le président Lincoln, s'est plus
d^une fois catégoriquement prononcée là-
dessus, et les pègres n'oiit ■pas beaucoup
dla'rcis parmi ceux qui vont défendre Wa
shington. ....
Les Etats intermédiaires s'efforcent de
tirer leur' épingle ,de pe' jeu sariglapt. Il
est bien difficile de croire qu'jilî puissent,
échapper à l'affreuse Bécâssiiâ d^en devenir
le -théâtre, " ■ ,T -'< ■ ■
. E douard, (tauluiac.
< JlouVclles -de l'Extérieur. -
EMPIRE D'AUTRICHE.
Le journal hongrois Magyar- Orsiag s'ex
prime ainsi sur le discours de l'empereur. «Le
discours du tr,ône a flétri rapidement les es
pérances de,ceux qui l'attendaient comme un
signe de paix. Les jours d'épreuve sont reve
nus pour la Hongrie; Mais, si. ie ; moment ac
tuel est décisif.pour la llougrie j le 1" mai est
encore plus grave en conséquences pour l;i
monarchie. C fest une chose périlleuse que la'
lutte. que. cdnimence' l'Autriche contre uu
droit' fondé sur l'histoire, contre des pactes
conseils réciproquement ; c'est uu combat
grave, .que celui) qui ne,-se justifie que par
la volonté de rompre ces conventions et, re-
poussant toutes les dispositions conciliante»,
prétend enlever la foi au respect dè la loi.» y'
ac*av » 2 mai. ■— Une discussion très vive a
eu:lieu cians notre diète, le i" mai, à l'occa
sion de la lecture des litterœ regales envoyées
; Sur ces entrefaites, un homme que l'on
n'attendait point de sitôt se préëënta-dans
la tribu : c'était le ministre Olaf Johansen,
dont le retour devançait l'époqire ordinai
re desavenue. ' r -
Olaf avait toujours eu dans la'famille
de PecKel une influence, ou, pour mieux
dire; une autorité qu'on ne lui eût ac
cordée dans aucune tribu. Le missionnai
re reconnaissait cette confiance, qui était
presque de la soumission, par un6 affec
tion véritable et un intérêt sincère; Quand
il eut appris par les uns et par léfe autres
ce qui s'était passé cette année-là chez le
patriarche et parmi les siens—depuis qu'il
les connaissait, jamais tant d'évènemens
ni de plus graves ne s'étaient accumulés
sur leur tête— levertueux ministre ne put
v s'empêcher de frémir à la j pensée des dan
gers de toute sorte qui avaient menacé ses
amis -, il blâma sévèrement le duel de Nepto
avecMickaftl; IHronca le sourcil quand il
sut que la jeune fille avait passé près d*un
mois loin des siens; en plein gaard nor
végien; et -que, sous prétexte d'aller Re
conduire Eiphège, elle* s'était,-en réa
lité,.lancée à la poursuite de Henrick :
la chose lui parut monstrueuse ; le digne
prêtre^ quitjugeait les choses à son point
de vue,-n'eût jamais 'pu s'imaginer que
sa petite Norra était fille à se'permettre
une st grosse irrégularité, — Le bon Olaf
ne trouvait pas nn autre mot. Grâce à Dieu,
11 lat-'si clairement dans les yeiix de cette
fille de la nature tous les sighes de la cons-
cienoe honnête, - qu'il comprit; quand 11
re trop tard, qu'elle n'avait
pasmêmel'idéedu'inal... et ils'arrêta prii-
n'était pas-encore 1
demment avant d'avoir pconoacé d'impru
dentes paroles qui eussent porté dans -Ciette
jeune ame le trouble avec la lumière,; il
comprit que Ce ffétait point' diaprés îeâ rè
gles • convenues'et' acceptées qu'il fallait
juger cette enfant à demi-sauvagè, qui sui
vait toujours, sàns trop s'en rendre compte
à elle-fnême; lel5 "violentes impulsions de
son cœur, f - -v - ' . 'i< ■
"Quarit à Nepto, Olaf n'avait rien à lui
dire : Nepto était san^doute moins supers
titieux q ue la- plupart des autres* Lapons
de sa tribu ; mais il avait un ! autre dé
faut qui le rendait peut-être plus inac
cessible aux exhortations et aux 1 conseils
du' 'missionnaire : : Nepto était légèrement
esprit-fort; il ne croyait guère qu'à' ce
JJu'ii voyait." C'est 1 là l'espèce à'bbm-
mes qu'aiment le moins les pïêtrbs, à
quelque" religion qti'ils appartiennent,sans
doute parce' 'qu'ils r savent que ce. sont-
précisé?ment ceùx ; .' sur'lôsquels " ils "ont le
moins d'empirel Du reste, depuis la mort
de îdickaël, on ; peut dire que la conduite
de Nepto l'avait mis à l'abri dë tout repro
che; iravait moirtré tout à coup -dans sa
conduite une dignité et''une réserve que
l'on ne pouvait assèa louer, pour peù que
l'on voulût hiéh songer à ce qu ? avaît été
sa vie jusque là.. • J . - *
La longue présence dçs deux Suédois,
leur ! contâct : journalier avec lui, l'étude de
leurs façons, si différentes des'siennes, 'cet-
te exaltation contenue, mais réelle, qtil sé
: trouve toujours'ttù fond sion*, tout cela' avait sensiblement: modifié
la manière d'être' du jeune/Lapon; ! mai&; j
en même'temps; tout cela semblait avoir
enlevé ati missionnaire'.toute'ë'spèce de
prisé sur'lui. "C'est- -ce qu'il devina tqu$
suite;' aussi ine' 1 voulùl-i\ ; îi^r» fentêr". il
: éal"vrai quëj -çftênae iè pouvant, îl fr'eût
* J «• iJ' ' m « U i C ^ » i tli' ' it' . '**s " *■'
pas eu beaucoup à réformer. Nepto ne
parlait jamais der Henrick; si par hasard
son nom àrrivait dan s la causerie, il ne fron
çait plus comme autrefois son noir sourcil
il;n'adressait presque jamais la parole £
Norra, et en toute circonstance il était avec
elle ce qu'il devait être. Éa un mot, tout,
chez lui, annonçait l'intention fermement
arrêtée dé lui prouver qu'ii entendait dé
sormais rester étranger a sa viq.
Le vieux Peckel, épuisé par les fatigues
l'inquiétude et le chagrin Ue ses dernières
épreuves, hien plus encore; que par l'âge-
car la'vieillesse des Lapons, assez pareille
aux belles journées de son été, se prolon-
§e en un crépuscule serein que rien n'a-
rège et que rien n'altèrt?, le vieux Peckel,
après avoir lutté, quelque temps contre le
maU tôrnbà todt-à-coup^V
Irn'âvait pas encore- quatre-vingts ans
En Lapon!?, où « y a plus de centenaires"
quepartsut ailleurs, on peut dire que
c'est là une jeunesse' relative ; il y avait
fort peu de temps que l'aïeul de Norra et
de : Nepto axait perdu sa mère.
Quoi quMl en fût, le patriarche des Kilps
seiitit ses forces sensiblement décroître -
ses pëtlts-enfens le. voyaient pencher sur
son déclin rapide; l'illusion ne leur était
déjà plu& 'permise. Apportées par une voix
sÛrèTt Johansen, alors en tournée dans
ùné tWbu voisine, ces nouvelles avaient
hâte sa venue. Il était accouru près delur
attiré non pas seulement par ce zèle de la
maison de Dieu qui dévore les vrais servi-
téurs, ço.^ J»s seulement par la désir très
sinçère.de ramener une ame égarée. La
conversion définitive, de Peckel avait pour
lô mlsslonn.awa un tout autra intérêt.
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Les artlGles.,dipojsés,ne soat p &s.rendus! -
I
Les annonces sont reçues chez M. P^HSL régisseur des 6 grands journaux;
. - rue Notre-Dame-des-VlctoIrei£n*40 (place de la Bourse).*
PARIS, 6 MAI.
Le Moniteur, publie le, compte-rendu de
la justice civile et commerciale pour l'an
née '1859, adressé à l'Empereur par S. Exc.
M. le garde dés sceaux. Ce document con
firme les prévisions exprimées dans le rap
port de 1858, relativement à la diminution
graduelle du nombre des procès tant en
matière civile qu'en matière commerciale,
Nous avons fait connaître hier l'interpel
lation adressée au gouvernement autri
chien par un député, M. le docteur Much-
feld, au sujet des mesures qu'il'comptait,
prendre pour l'élection des députés de la
Hongrie, Croatie, Transylvanie, etc. Cette
motion avait évidemment un caractère
unitaire ; la Chambre des députés l'avait
adoptée à l'unanimité, et le ministre d'E
tat avait promis d'y répondre. Il paraît que
cet incident a excité les susceptibilités de
M. le baron Vay, chancelier de Hongrie, au
point de le déterminer à donner sa démis
sion. On dit que l'empereur ne l'a pas ac
ceptée. e
La question'des pays dalffiates et croa
tes est plus vive que jamais ; l'archevêque
de Dalmatie est parti pour Vienne, accom
pagné de quatre bourgeois distingués, afin
d'appuyer la pétition qui se prononce con
tre l'union'de la Dalmatie à la Croatie; de
son cèté, le ban de Croatie est parti.pour
Vienne avec une nombreuse députation,
afin de s'y occuper »le la représentation
des frontières militaires à la diète et de
l'annexion projetée à la Dalmatie.
Du côté de la Hongrie, la situation vient
de prendre un aspect plus sombre. Le dis
cours de la couronne, qui a excité tant
d'enthousiasme dans les pays allemands
et slaves, et qui a été commenté parles
applaudisseaiens du conseil de l'empire
dans le sens de l'unité et de la monarchie,
a produit par cela même une sensation de
colère dans la Hongrie, pays séparatiste
Ïiar excellence. Les craintes d'une rupture
mminente se laissent entrevoir à chaque
ligné des correspondances qui nous par
viennent, et l'on ne peut se dissimuler que
le parti révolutionnaire regagne du ter
rain.
A cette cause profonde de mécontente
ment, est venue se joindre la question de
l'impôt, ©es garnisaires militaires ont été
envoyés dans plusieurs localités de divers
. comitats pour y forcer la rentrée des im
pôts. Les congrégations des comitats ont
protesté contre ces mesures.
Il n'y a jpas à se le dissimuler : le con
seil de l'empire a franchement arboré le
drapeau de l'unité. Si ia Hongrie persiste
à maintenir celui de la séparation,on peut
prévoir des conflits qui aboutiront néces
sairement à un recours aux armes.
' Le cabinet prussien vie nt en fi n de triom
pher des résistances de la Chambre des
Seigneurs, non sans avoir eu recours à des
menaces peu déguisées. Une dépêché de
Berlin du 5 mai annonce qu'après un dis
cours du ministre de la guerre, qui recom
mandait l'adoption de la loi sur l'impôt
foncier, o par sympathie pour la Chanyire
dont il désirait voir l'existence assurée » la
Chambre a voté le projet. L'article 3, "qui
fixe au 1 er janvier 1865 l'époque où le nou-
"ypl impôt sera perçu, a été voté par 107
yoix contre 92. ,
s; L'affaire du capitaine Mac Donald a été
hier l'objet d'une interpellation à la Cham
bre des députés de Prusse; on verra par la
dépêche publiée plus loin, que les paroles
prononcées par lord Palmerston ont été
vivement ressenties à Berlin.
On annonce, d'après une dépêche de
Saint-Pétersbourg, que M. Walonieff vient
d'être nommé ministre de l'intérieur. Il
est aussi question du prochain départ pour
Varsovie du grand-duc Michel, frère de
l'empereur. >< :
JNous aurions voulu pouvoir publier in
tégralement la convention littéraire con
clue le i pr mai entre la France et la Belgi
que; mais la longueur de ce document
nous oblige à ne le faire connaître qu'en
résumé. ' j , .
Aux termes de cette convention, basée
sur le principe de la réciprocité, les pro
duits typographiques, artistiques, et litté
raires entreront librement de France en
Belgique ét viee vir*tâ, ' ; •
Les épreuves d'imprimerie, qui payaient
à la poste selon le tarif des correspondan
ces, jouiront d'une faveur spéciale. Les
statues de marbre et de bronze entreront
à des prix modérés.
' La convention de 1852 est modifiée sur
quelques points^ Ainsi les chrestomathies
composées de citations d'ouvrages fran
çais et destinées à l'enseignement, seront
permises, pourvu qu'elles contiennent des
çitatiçns ou.des notes flamandes.
'• Le privilège de la traduction n'était acr
cordé que pour cinq années, et il fallait
que l'autesr en usât dans un délai do trois
ans; cette réserve disparaîtra des deux
côtés de la frontière et les auteurs n'au
ront plus la crainte de voir leurs droits
périmés au bout de peu d'années.
• Le droit de propriété internationale sera
réglé sur la législation du pays d'origine,
c'est-à-dire qu'il s'éteindra en même temps
dans les deux pays. :
La convention nouvelle étend aux ap
plications industrielles le principe de la
reconnaissance réciproque du droit de
propriété des oeuvres de l'intelligençe.
Ainsi, comme dans le traité anglo-fran
çais, qui a servi de base au traité franco-
belge, on lit dans la convention (art. 15)
cette importante disposition :
« Les sujets de l'une des hautes parties
» contractantes joiiront, dans les Etats
» del'autre, de la même protection que les
» nationaux, pour ce qui concerne, la pro-
» priété des. marques de: fabrique ou de
» commerce, ainsi que des dessins oumo-
» dêtes industriels et de fabrique de toute
» espèce. » -
Coinmecettemesurepeut, tout en servant
puissamment l'intérêt général; troubler
une jouissance acquise, elle n'aura d'effet
qu'à l'expiration de l'année qui suivra la
signature du traité.
Cette convention, vraiment libérale, pa
raît avoir été accueillie avec une grande
faveur en Belgique; car la section centrale
chargée de l'examiner, et qui s'était réunie
samedi sous la présidence de M. Vervoort,
l'a adoptée séance tenante, à l'unanimité;
M. Hymans a été nommé rapporteur. Le
rapport sera déposé aujourd'hui lundi.
. 11 s'est passé récemment en Allemagne
un fait qui a produit la plus profonde im
pression. M. l'abbé Dœllinger, qui passe à
bon droit pour une des lumières de l'Alle
magne catholique, avait ouvert à Munich
des conférences religieuses, où il se pro
posait d'examiner la question du pouvoir
temporel des Papes. M. l'abbé Dœllinger
commença son exposition devant une as
semblée choisie, où figuraient le nonce du
Pape et les membres de l'Université de
Munich. Mais on ne tarda pas à s'aper
cevoir que les idées de M. l'abbé Dœl
linger n'avaient rien d'absolu à ce su
jet, et quo cet illustre professeur accep
tait sans trop de répugnance l'absolue sé
paration de l'Eglise et de l'Etat en la per
sonne du Souverain Pontife. En présence
de ces déclarations,' le nonce du Pape quit
ta l'assemblée en signe de protestation ;
mais jusqu'ici l'Université de Munich sem
ble avoir adhéré par son silence aux doc
trines de M. l'abbé Dœllinger.
On conçoit que cet épisode inattendu
ait excité la mauvaise humeur de deux ou
troi» feuilles parisiennes , qui cherchent
assez volontiers des appuis en Bavière et v
en Autriche. Aujourd'hui l'Union publie
des extraits d'une lettré qui lui serait
adressée par «un théologien allemand»
qui désire garder l'anonyme. Cette lettre
ne paraît avoir d'autre but que de discul
per l'Université de ; Munich de toute com
plicité avec M. l'abbé Dœllinger, et aussi
d'insinuer qu'on a eu tort de prendre au
sérieux ce prêtre jusqu'ici respecté.
Nous y voyons bien encore que la ville
de Munich se distingue o par les senti-
» mens les plus catholiques et les sympà-
» thies les plus chaleureuses pour la sain-
» t& cause du droit et de la légitimité. »
Suit une délicate allusion au denier de
saint Pierre et à S. M. la reine de Naples.
a Devant ces paroles, ajoute complaisam-
ment l'Union , il n'y v a pas de discorde. »
Nous le savons bien ; mais ce qui nous
frappe dans ce factum de style em
brouillé et d'intentions mal définies, c'est
la conclusion du « théologien allemand, »
que toute doctrine qui se place en dehors
du pouvoir temporel ne mériterait que
l'applaudissement « des sectaires , des
» sceptiques et des athées. » M. le théolo
gien allemand ne se donne pas, d'ailleurs,
la peine de justifier cette assertion tran
chante.. i ,
Nous ne voulons dire qu'un mot à ce l
sujet. Le pouvoir temporel des Papes est
un fait, un grand fait, qui a eu sa raison
d'être et pour la conservation duquel mi
litent encore aujourd'hui des considéra
tions d'un ordre supérieur. Mais ces consi
dérations n'ont rffcn qui touche à l'essence
de la foi catholique : et nous croyons que la"
pire manière de défendre la souveraineté
temporelle du Saint-Siège,-c'est d'en faire,
contrairement à l'évidence , contraire
ment à " l'histoire , contrairement à lai
conscience des peuples , une question
de dogme. L'Union, pour sa part, jet
terait , s'il se pouvait,,du ridicule sur
cette grave matière : comprend-on que le
pouvoir temporel du Pape, la légitimité,
le denier de saint Piere et S. M. la reine de
Naples soientassociés et identifiés pour ainsi
dire avec une affaire de dogme et comme
une question de foi ; e.t qu'à moins de pen
ser comme le théologien allèmand, on soit
nécessairement un sectaire, un sceptique'
ou un athée, quoique ces trois qu'alités
soient précisément contradictoires et abso
lument exclusives l'une de l'autre ? Nous
ne nous résignerons pas à laisser passer
sans mot dire de pareilles assertions, qui
n'en seraient pas plus.sérleuses lors même ■■■>
qu'au lieu d'être émises " par « un théolo
gien allemand » elles seraient affirmées par.
douze théologiens, tous allemands -, tous,
bavarois, tous partisans dp pouvoir tempo
rel absolu, de la légitimité, du denier de
Saint-Pierre, et tous adversaires jurés dés
doctrines a acatholiques* comme on dit à
Munich. ' : , :.
, i A uguste V itu. .
P. S. Une faute typographique a rendu
complètement inintelligible le premier pa»
ragraphe de notre Bulletinpolilique d'hier.
Au lieu de ces mots a en juin dernier, » il
faut lire « ces jours derniers. »
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Vienne, 6 mai,
Le chancelier de Hongrie part aujourd'hui
pour Pestli.
Berlin, 6 mai.
On mande de la frontière de Pologne à la
date du fi mai :
« A l'occasion des Pâques russes, les pré cau
tions militaires ont été augmentées à Varso
vie. Devant la cathédrale de cette ville, des
canons avaient été placés. " „ - '
» Lts enquêtes par les tribunaux ordinai
res, ainsi que les arrestations, continuent. »
Berlin, 6 mai.
Aujourd'hui, dans la séance, de la Chambre
des députés, une interpellation sur l'affaire
Macdonald a été faite par M. de Vincke. L'ho
norable membre' exprime son regret des dé
clarations faites par lord John Russéll et lord
Palmer ston ; il insiste sur les, égards qu'on
avait toujours eus pour l'alliance.anglaise, et,
en rappelant le» traditions, il ajoute que l'al
liance prussienne serait tout aussi nécessaire
à l'Angleterre par la.position qui lui est laite
vis-à-vis d'autres grandes puissances.
M. deSelileinitz exprime, dans sa réplique,
sa reconnaissance de ce que l'interpellation
ait eu lieu, l'impression produite par les pa
roles de lord Palmerston étant regrettable et
pénible à, un haut degré.. Lord Palmerston,
dit-il, n'a pas voulu reconnaître à une nation
voisine, placée au même rang que l'Angleter
re, le droit d'avoir les sentimens de cette
haute et légitime dignité avec laquelle le no
ble lord lui-même conduit les destinées d'une
grande nation. En signalant toute la valeur
d'une entente avec l'Angleterre, l'orateur dit
que, Dieu merci, la Prusse n'a pas besoin de
faire un sacrifice d'indépendance à l'amitié
d'aucune puissance.
M. de Schleinitz communique ensuite la no
te qu'il a écrite à ce sujet à M. Bernstorff et
que lord J. Russell doit avoir icçue hier. Il
exprime, en terminant, l'espérance que cette
affaire ne troublera pas l'entente si nécessaire
entre les deux pays.
Turin, 6 mai.
La Gaiette officielle de Tuiin publia des dé
pêches de Naples du i, annonçant que la réac
tion est réprimée dans toutes les provinces.
Il existe encore à la frontière romaine une
bande retirée à Monticelli, qui après avoir
commis quelques meurtres, se préparait-à
marcher sur Fondi; mais une compagnie dè'
grenadiers l'a dispersée. Dans cette rencontre
un soldat a été tué et un officier a été blessé,.
D'autres troupes sont envoyé^ à la frontière.
Le 5 p. 8/0 est à 73.83 à Turin.'
| •.?•*. . - "Turin, 6 mai.
Laféte commemorative de la première ex-:
pédition de Garibaldi en Sicile a été célébrée
hier à Gênes dans l'ordre le plus parfait. ■
Les mouvemens militaires continuent en
Vénéiie.
. La nouvelle d'une mission extraordinaire^
M. .de Torrearsa en Suède et en. Danemarck
est confirmée.; M. de Torrearsa doit partit
sous peu. ■ ,.v .
• ; Turin, 6 mai, 7 h. du soir; n
Dans sa séance d'aujourd'hui, la Chambre
des députés a discuté et approuvé le projet de
loi relatif à la levëe de 36,u00 hommes dans
les provinces napolitaines.; La levée sera exé
cutée en deux périodes. < î
Cattaro,'4 mai.
Des agens consulaires européens mandent
Feuilleton du Constitutionnel, 7 mai.
UN AMOIIH EN LAPOME
XXX.
. Petfkel, qui ne se croyait point observé,
remit la borde magique sous une des peaux
qailui servaient de ^ouverture, puis il s'en
alla tout en trébuchant dans un autre coin
dé sa tente, où il s'agenouilla devant un
coffre que fermait une énorme serrure, et,
avant d'y enfermer les deux spécies dont
il allait grossir son trésor, comme un en
fant ou comme un atare, il prit plaisir à
les faire sonner l'un contre, l'autre,
\orra, le voyant si profondément absor
bé"dans cette occupation grave, crut qu'el
le pouvait tenter un coup hardi ; rapide
ment, sur la pointe des pieds, retenant
son souffle, elle revint v«rs le lit, et s'em-
t}tirant, h son tour, de {a corde, elle en
.coupa dei* nœuds ; elle les enveloppa dans
un morceau d'étoffe, -puis les enferma
dans un petit sac de cuir. ; , ;
- Quand ce fut lait; elle sortit de la tente
Vt alla trouver les deux marins, qui fu
maient à l'entrée avec cette nonchalante
•iit paisible indifférence de gens dont la vie
est plus longue que la tâche, et qui au-
ron f toujours du temps de reste.
ïene^ l leur dit Norra, \*oici ce que
vous ave? demandé à mon grand-père ; ce
charme est un des i&eUl&irs
mais composés : il vous conduira où vous
voulez aller ; il vous ramènera ici.
Les deux marins, remerciant la jeune
fille, se levèrent comme pour partir.
— Attendez! leur dit-elle, vous savez que
c'est grâce à moi que vous avez obtenu
votre demande : il s'agit maintenant de
me rendre à votre retour un léger service.
— Parle 1
— Eh bien ! fit Norra, à voix basse et
très rapidement, bien loin d'ici, dans quel
que île, sur votre route, je ne saurais dire
laquélle, vous rencontrerez peut-être un
jeune officier suédois : c'est tm ami des
Lapons; il m'a arrachée aux mains des
QuônesJ Sans rien lui dire, vous lui re
mettrez ce petit sac: ou je me trompe fort,
bu il saura de quelle part il lui vient. Et
maintenant, continua-1•elle, comme si
elle eût déjà voulu*savoir son talisman
entre les mains qui lui étaient chères,
partez sui-le-champ ; profitez de la mer et
du soleil, et revenez avant les mauvais
jours,
Les deux Lapons promirent tout ce que
l'on voulut et partirent. Rassurée, conten
te, le cœur joyeux, Norra rentra dans sa
tente; La petite Laponne, qui avait tou
jours écouté avec autant d'attention que
de respect les instructions du ministre, et
qui,aù jugement même de Johansen, était
la meilleure chrétienne de sa tribu, n'en
accordait pas moins une efficacité toute
puissante aux sortilèges, aux charmes et
Uux enchantemens de son grand-père.
C'est que la surnaturelle et divine lu
mière de la religion, révélée n'a pas encore
éclairé l'ama tout entière des Lapons ; pres
que toujours il rest& en-eux quelque re
coin obscur où la superstition règne tou
jours , et où, malgré les efforts des mis
sionnaires, la foi ne pénètre pas; Ces der
niers vestiges d'un paganisme séculaire
dans des intelligences à peine sorties des
limbes delidolatrie, résistent à tous les ef
forts. Vous croyez avoir arra,ché la plante
maudite: tout à coup, les racines,rejettent,
et l'on "voit paraître des pousses nouvelles.
Dans ces ames naïves, auxquelles il sera
sans doute peu demandé parce qu'elles ont
peu reçu, et qui trouveront Dieu clément,
il règne presque toujours un bizarre mé 1 -
lange de vérités et d'erreurs. Norra était
sincère quand elle s'agenouillait au fond
de sa tente pour adorer Jésus et prier Ma
rie ; elle était sincère quand elle envoyait
à Henrick le talisman qui devant conju
rer les tempêtes et enchaîner les vents.
Séparés du reste du monde, les Lapons
n'ont point, même entr'eux, de communi
cations régulières. L'usage des lettres leur
est à peu près complètement inconnu et
les facteurs de la poste ne soulèvent ja
mais la portière de leur tente. > ''
• Ils n'en sont pas moins assez promple-
ment informés de tout" ce qui se passe
dans leur pays. Les nouvelles semblent
courir toutes seules sur la terre sonore;
et passer d'une tribu à l'autre avec une
incroyable rapidité.Trois semaines après
tue Norra avait envoyé à HenricH un bout
e la corde; enchantée, elle apprit qu'il
était revenu sur le continent. Elle en fut
heureuse,' quoique la nouvelle résidence
de Henrick fût encore pltrs " éloignée de la
sienne; mais elle avait une façon*à elle de
compter les' distances ; ■ deux lieues epî
mer lui paraissaient plps redoutables que
vingt sur le plancher des rennes.
de Nilçgik,le 28': Là convention conclue'par la
li'ille de Niksik avec les'insurgé?, le'25, a été
"ôiitragéus^ment violèej par pes derniers, le ^-7:
Cavant-garde d'un transport Me vivres, veà
nant de Kristaz et composas de"«0 irréguliers
musulmans, a £té surprise .dans le dénié, de
Douga ;et massacrée. On a -enlevé au.mesgager,
que les agens consulaires avaient expédié ^au
commandant turc de Kristaz. pour. le trans
port des vivres, les .lettres qiril portait. Les
chefs des insurgés ont renvoyé une réponse
arrogante. ;Les agens consulaires Oingria, Mo-
reauj Zobralj Bersbrasow, sont restés à Niksik,
et ont lait leur ^rapport aux consuls de Cetti-
gne. ; . i
Madrid, 5 mai.
Les séances des cor lès «tront bientôt sus
pendues, attendu que les députés pe sont plus
en nombre. Le gouvernement n'a epcpre.rien
résolu définitivement au sujet de .San-Domin-
go; mais on croit'que sa résolution sera affir
mative. - ' ! ' '(Hdvas-Bullierj)
COURS DE LA ROURSE. .
COORS BB CLOTDRE. < le 4 lS:6 HADSSB. UISS1
3 0/0 au compt.. 69 85 69 SO r 15 . • - »
—Fin du mois. ^>9.43 >:€9 50 ».0& ,% ,»
41/-2 au compte 96 35-96.35 »10 » »
—Fin du mois. 96.20 96:50 » 30 » »
Nous avons présèrité, il y a peu de 1
jours, quelques,observations sur le droit
de pétition.au Sénat. Nous sommes heu
reux de pouvoir dire que ces observations
ont été comprises de nos lecteurs , 1 qui.n'y
ont point: vu, comme cherchaient à l'insi
nuer plusiôurs fourna^ix, que nous ten
dions à restreindre un droit inscrit dans
la Constitution.
Nous persisterons d'autant plus aujour
d'hui dans l'opinion que nous avons émi-
,se, que cette' opinion vient de se manifes
ter au. sein même .du-Sénat. Un des mem
bres les plus autorisés de la hàut0 assem
blée a eu à fournir les preuves' de l'abus
que nous signalions. Il a rendu, compte
de pétitions demandant, les unes dés révi
sions de jugemens correctionnels/les au
tres une intervention en.matière de con
flits de famille 1 A côté de ces pétitions en
figuraient d'autres encore, présentant les
projets les plus impossibles ou formulait,
même sous menace dé morty Jesr plus
foliés prétentions I '
Avant d'entrer, dans le détail de ces
tristes témoignages de naïveté ou d'alié
nation mentale, M. Lefebvre - Duruflé a
tracé en .termes très justes et très éloqbëns,
les limites du ! drbit 'des pétitionnaires et
celle de la compétence du Sénat r a La pu
blication des procès-verbaux de vos séan
ces, a dit -l'honorable sénateur, aurà pro
bablement entre autres avantages, celui
d'éclairer le public sur la nature dos péti-
tionsqui peuvent vous être utilement adres
sées et sur l'espèce de celles qui ne rentrent
■ point dans vos attributions ; cette publica
tion , sans décourager - les pétitionnai-
'.Te&sérieux, enseignera que ,Je Sénat n'èst
point une cour souveraine," chargée de rë-.
former les arrêts ou les arrêtés constitu-
tionnellement rendus par les cours et tri
bunaux ou par le conseil d'Etat ; qu'il ne
saurait être non plus converti en une
sorte d'agence intermédiaire entre les
particuliers et les pouvoirs administra
tifs; qu'il ne saurait se. déclarer le pa
tron de tous les projets financiers, in
dustriels , scientifiques plus ou moins
vagues , plus ou moins élaborés' qu'on
peut avoir la fantaisie de lui soumet
tre , de toutes les idées;plus ou moins
irréfléchies, plus ou moins fantasques qui
peuvent traverser ■ des imaginations rê-
veus .esi et surtout qu'il repousse aVcc des
sentimens qu'il lui serait péniblè 1 d'ex
primer, ces écrits diflamâtoires qui, sous
couleur de pétitions, n'ont réellement d'au
tre but que de donner de l'éclat à d'indi
gnes calomnies contre ceux qul^ont la mis
sion ou le devoir' d'appliqjièr les règle-
mens de l'administration 6u les.'lois ; de
nos Codes à des erreurs ou àdek fautes
justement réprimées ou punies. »
Il nous semblé qu'on ne saurait donner
trop de retentissement à ces sages obser
vations. C'est élever le droit de pétition,
c'est lui rendre toute sa force et toute son
importance, que de rappeler ainsi qu'il n,e
peut abriter ni les divagations d'un esprit
malade, ni les diatribes de l'envie^ ni lès
injurfes de la passion et de la haine. % ■
.■"••Aussi,'-en attendant que 'de tèls àbus
cessent, nous' né'savons jusqu'à quel point
le Sénat ne serait pas autorisé a éliminer
de lui-même d'espétitions qui, pal" le 1 fond
comme pafla forme> ne méritent pas de
fixer l'attention de sa commission et en
core moins celle de toute l'assemblée.
1 E rnest D réoix?.
■ Aussi longtemps que. les Etats intermé
diaires dô ce qui fut autrefois l'Union
américaine n'ont pas été. misi«h demeure
de se prononcer, une solution àl'amiable
du problème posé par l'élection, dii pré-'
sident Lincoln était: possible. Le Nord et
le Sud, si antipathiques d'intérêts et enco
re plus de'mœurs, avaient comme un :
dernier lien , un moyen de communica
tion. Rendons cette justice aux^habi-
tàns du centre qu'ils n'ont point manqué
aux devoirs de leur position. Ils ont épui
sé toutes les; formules de prières, toutes
les combinaisons propres a concilier les
partis opposés. Rien fi'a pu leur réussir.
lls;se mettaient à l'œuvre pour esquisser
do nouveaux plans,*; lorsque sont venus
s'interposer.les faits récens qui leur ren
dent im praticable la Neutralité. ' .
., Même après, les. premiers. coups de ca
non- échangés' entre
npur • était ;sauf,,^t point de morts. Mais'
nul appel au raisonnement n'a été fait, la
forq# seule a été inVoquée : voilà lo tort; ety
ce qui rend le mal incurable. ;, : 1 v ' e \
■ ,Ce n'était, après tout,, qu'un épisode, dé
la Fronde que cette prise du-fort Suinter;
«Adieu', Messieurs,? écrivait le major An-
derson aux autorités. militaires de Char-
leston, avant l'engagement, à si nous ne*
nous revoyons sur ce^tte terre, iious nous?
rencontrerons dans un monde meilleur. »
Puis il ordonnait à ses. hommes, pendant
le feu, de në viser qu'aux batteries et
point aux soldats. Ses 'adversaires lui
rendaient politesse pour politesse, lui en
voyaient un. drapeau pour' remplacer-le
sien, abattu par,un. de leurs bouletSj le re-f
cevaient triomphalement après la . capitu-;
latipn la plus honorable, refusaient ..d'ac
cepter son épée, mettaient, à; sa disposi-*
tion le steamçr Jsahd^ jusqu'à ce qu'il se
fût embarqué sur le Baltic, pour revenir
dans le Nord. '.
, En .contraste de cette conduite chevale
resque tenue à .l'égard d'Anderson par les
Carolinjens, on lisait dans un journal de
New.iYôrk le jugement que voici,porté sur
le brave majoç:....
a' S'il avait été fidèle, s'il avait, été honnête,
s'il n'avait'été. tin'traître, alors même qu'il
eût vu uné brèche faite à ses murailles, ses
munitions épurées,.et tous ses soldats tués ou
blessés, son devoir était d'engager les survivons
à se mettre'à Tabrl po\ir y attendre patiem
ment d'être secourus par aes amis, ou pris par
des eBneniis.Et cependant il s'est, rendu,' igno-
btement, honteusement rendu, afin d'empê-:
ch^r les braves soldats de l'Union'■ de prendre
possession, pour la défendre, de cette impor
tante forteresse fédérale; »
Et justement ce qu'à Charleston on avait
trouvé odiéux, c'était que la flotte fût res
tée à l'ancre; sans porter aucun secouçs
aux assiégés. Des sifflets pour les steamers
fédéraux, s'étaient mêlés aux bravos d'en
thousiasme qui avaient accueilli les défen
seurs de"Sumter. Diverses explications ont
été données depuis ; le plàn-d'attaque pro
posé par le lieutepant Fox et adopté, dit-
on, contre l'avis du général Scott, aurait
échoué à cause d'une tempête sur les cô-
tës. Oh a dit;aussi que le président avait
voulu laisser au'Sud tous les- torts de l'a
gression matérielle aux yeux du public.
Quoi qu'il en soit, cette abstension de la
flotte a produit un résultat plus fâcheux
que la reddition du fort; il est certain
qu'elle a contribué beaucoup à faire sor
tir le président Lincoln,do la modération.
• A tout prix il devait étouffer les mur
mures qui commençaient à sè produire.
Et c'fst alors qu'une série de mesures dé
cisives ont été prises : appel des contîn-
gens militaires doublé d'une Convocation
du Congrès, ordres expédiés dé suspendre
lé service' pb'stal", dë défendre par tqus
les moyens lee propriétés du gouverne^-
méht^etc.
r* C'était frapper-juste et sur la fibre la
plus' sensible des populations du Nord;
Des milices qui s exercent continuelle
ment en parades, en simulacres de petites
guerres, sôrit là dans chaque ville ne de
mandant pas mieux que ué jouer pendant
quelque temps un rôle plùs sériëux. Aussi
quelle sutexcitàtion ,instantanée 1 On a
presque oublié : fces principes ' dé- légalité
qui sont pourtant si c}ierS; d'habitude, aux
Américains. À : yeine s'est-on demandé si
la proclamation dé Lincoln .est entièrement
conformé aux"lofs: Il é&t Vrai qu'elle s'ap
puie, sur c'erMh'^icté de 4Î9?, dont le pou
voir exécutif est èxééptiorineUementantté;
niais 'çette arme ëst To'uilféë ; était-ce bien
d'aill'éurs l'occasion de la foùrbir?-Ellç
était dirigée' cortlrej;des insurgés;" ét'leè
". i . • ' (i ^ 6 . -l'' A» (jY t '. • .* ». . • v- !>-.• " *. 5 .
Etats confédérés n'acceptent pàs.ce titre. Ils
se disent étrangers. Ont-Ils' raison ? Ques*
tlon d'interprétation "du pacte fédéral,
fEt dès qué Jefferson Davis eut répondu
à'l'appel des 75,000 homnies par, une pro-
cjaifcation autorisant la délivrance de let
tres de marque, Lincoln annonce l'inten
tion de considérer comme pirates tous ceux
3ui s'en serviraient.,Ceci, est grave; c'est
onc un abandon des principes'si brillam
ment soutenus, après; la défision du con
grès de Paris, par le secrétaire Marcy. M.
Lincoln'a donc juré de répudier tout le
passé diplomatique de l'Union: !
- Aai reste, qu'il ait ou non le droit strict
d'agir comme.il le fait, qué le congrès, et
le; peuple, , avant la réunion du congrès,
doive ou juin calculer, ce què'éla cbndulte j
a d'arbitraire, qu'il soit vainqueur ou'
vaincu plus tard,l'histoirç lui demandera
raison ae c.et entier oubli' qu'il s'est pei-
miâ des formes conciliantes;
.. On peut regarder les. habitans du Sud
CQjnme des étrangers par.rapportau Nord,
ou bien, comme, des compatriotes désaf-,
fectionnésy en-tous cas, s il - faut regretter
l'absence de; toute initiative,gouvernemen
tale pour juger l'es' questions- en litige
avant de les soumettre au sort des batail
les j . La lutte, une fois engagée, il faut se
souvenir quej'pendantla=guerre de; l'in
dépendance, .^Angleterre' né traitait pas
comme pirates lés Paul Jones, lesBarnéy,
les.Williams, les Cunjngham, les Thomp-
son.Cependant c'étaient de véritàblésinsur-,
gés, s« parant de ce nom, M. Lincoln,est il
réellement fondé à traiter ceux qu'il re
garde, comme concitoyens plus rigoureu-
sament que lés ministres; de Georges III
ne traitaient des sujets révoltés?
Un appel aux corsaires est de la part
du Sud un acte de défense personnelle,
le blocus des ports ayant été . proclamé
par Lincoln.
. Le congrès de Paris n'a reconnu comme
blocus queleblocuseffectifjen même temps
qu'il abolissait l'usage des lettres de mar-
que; Voilà donc deux questions que les
puissances européennes»4evront exami
ner,,en .tant que leurs intérêts seront
compromis. Mais* en ce qui-concerne uni
quement les Américains et leurs démêlés,
elles n'ont aucun droit, aucune idée d'in
tervention. . . . .
Sans aucun doute, l'opinion en France
ést faite avec raison sur le chapitre des cor
saires comme sur celui de l'esclavage. Mais
chercher à,détourner, dés Etats d,u Sud la
pitié, du moinsj si ce n'est la -sympathip,"
en se fondantsur ces données, n'est-ce pa§
aller un peu loin? '
S'il y a un Etat qui soit dépositaire fi
dèle des traditions américaines/ c'est la
Virginie. La Virginie vient de; se-rallier au
Syd. Le Rentucky, le Maryland,le Missou
ri, refusent d'aider à : une coercition dès
Etats -confédérés. Demain' peut-être, mis
au d,éfi; ils iront plusjoin.. . .
Ainsi donc là guerre devient possible,
sinon inévitable.
Guerre sans' idée; car on sait trop que
l'extermination de l'esclavage n'est pas le
but ( immédiat des ^milices du Nord. La
presse, et non pas celle qui y pstmomen-
tapément muettç, mais la: presse quj a,
s»utçûui le président Lincoln, s'est plus
d^une fois catégoriquement prononcée là-
dessus, et les pègres n'oiit ■pas beaucoup
dla'rcis parmi ceux qui vont défendre Wa
shington. ....
Les Etats intermédiaires s'efforcent de
tirer leur' épingle ,de pe' jeu sariglapt. Il
est bien difficile de croire qu'jilî puissent,
échapper à l'affreuse Bécâssiiâ d^en devenir
le -théâtre, " ■ ,T -'< ■ ■
. E douard, (tauluiac.
< JlouVclles -de l'Extérieur. -
EMPIRE D'AUTRICHE.
Le journal hongrois Magyar- Orsiag s'ex
prime ainsi sur le discours de l'empereur. «Le
discours du tr,ône a flétri rapidement les es
pérances de,ceux qui l'attendaient comme un
signe de paix. Les jours d'épreuve sont reve
nus pour la Hongrie; Mais, si. ie ; moment ac
tuel est décisif.pour la llougrie j le 1" mai est
encore plus grave en conséquences pour l;i
monarchie. C fest une chose périlleuse que la'
lutte. que. cdnimence' l'Autriche contre uu
droit' fondé sur l'histoire, contre des pactes
conseils réciproquement ; c'est uu combat
grave, .que celui) qui ne,-se justifie que par
la volonté de rompre ces conventions et, re-
poussant toutes les dispositions conciliante»,
prétend enlever la foi au respect dè la loi.» y'
ac*av » 2 mai. ■— Une discussion très vive a
eu:lieu cians notre diète, le i" mai, à l'occa
sion de la lecture des litterœ regales envoyées
; Sur ces entrefaites, un homme que l'on
n'attendait point de sitôt se préëënta-dans
la tribu : c'était le ministre Olaf Johansen,
dont le retour devançait l'époqire ordinai
re desavenue. ' r -
Olaf avait toujours eu dans la'famille
de PecKel une influence, ou, pour mieux
dire; une autorité qu'on ne lui eût ac
cordée dans aucune tribu. Le missionnai
re reconnaissait cette confiance, qui était
presque de la soumission, par un6 affec
tion véritable et un intérêt sincère; Quand
il eut appris par les uns et par léfe autres
ce qui s'était passé cette année-là chez le
patriarche et parmi les siens—depuis qu'il
les connaissait, jamais tant d'évènemens
ni de plus graves ne s'étaient accumulés
sur leur tête— levertueux ministre ne put
v s'empêcher de frémir à la j pensée des dan
gers de toute sorte qui avaient menacé ses
amis -, il blâma sévèrement le duel de Nepto
avecMickaftl; IHronca le sourcil quand il
sut que la jeune fille avait passé près d*un
mois loin des siens; en plein gaard nor
végien; et -que, sous prétexte d'aller Re
conduire Eiphège, elle* s'était,-en réa
lité,.lancée à la poursuite de Henrick :
la chose lui parut monstrueuse ; le digne
prêtre^ quitjugeait les choses à son point
de vue,-n'eût jamais 'pu s'imaginer que
sa petite Norra était fille à se'permettre
une st grosse irrégularité, — Le bon Olaf
ne trouvait pas nn autre mot. Grâce à Dieu,
11 lat-'si clairement dans les yeiix de cette
fille de la nature tous les sighes de la cons-
cienoe honnête, - qu'il comprit; quand 11
re trop tard, qu'elle n'avait
pasmêmel'idéedu'inal... et ils'arrêta prii-
n'était pas-encore 1
demment avant d'avoir pconoacé d'impru
dentes paroles qui eussent porté dans -Ciette
jeune ame le trouble avec la lumière,; il
comprit que Ce ffétait point' diaprés îeâ rè
gles • convenues'et' acceptées qu'il fallait
juger cette enfant à demi-sauvagè, qui sui
vait toujours, sàns trop s'en rendre compte
à elle-fnême; lel5 "violentes impulsions de
son cœur, f - -v - ' . 'i< ■
"Quarit à Nepto, Olaf n'avait rien à lui
dire : Nepto était san^doute moins supers
titieux q ue la- plupart des autres* Lapons
de sa tribu ; mais il avait un ! autre dé
faut qui le rendait peut-être plus inac
cessible aux exhortations et aux 1 conseils
du' 'missionnaire : : Nepto était légèrement
esprit-fort; il ne croyait guère qu'à' ce
JJu'ii voyait." C'est 1 là l'espèce à'bbm-
mes qu'aiment le moins les pïêtrbs, à
quelque" religion qti'ils appartiennent,sans
doute parce' 'qu'ils r savent que ce. sont-
précisé?ment ceùx ; .' sur'lôsquels " ils "ont le
moins d'empirel Du reste, depuis la mort
de îdickaël, on ; peut dire que la conduite
de Nepto l'avait mis à l'abri dë tout repro
che; iravait moirtré tout à coup -dans sa
conduite une dignité et''une réserve que
l'on ne pouvait assèa louer, pour peù que
l'on voulût hiéh songer à ce qu ? avaît été
sa vie jusque là.. • J . - *
La longue présence dçs deux Suédois,
leur ! contâct : journalier avec lui, l'étude de
leurs façons, si différentes des'siennes, 'cet-
te exaltation contenue, mais réelle, qtil sé
: trouve toujours'ttù fond
la manière d'être' du jeune/Lapon; ! mai&; j
en même'temps; tout cela semblait avoir
enlevé ati missionnaire'.toute'ë'spèce de
prisé sur'lui. "C'est- -ce qu'il devina tqu$
suite;' aussi ine' 1 voulùl-i\ ; îi^r» fentêr". il
: éal"vrai quëj -çftênae iè pouvant, îl fr'eût
* J «• iJ' ' m « U i C ^ » i tli' ' it' . '**s " *■'
pas eu beaucoup à réformer. Nepto ne
parlait jamais der Henrick; si par hasard
son nom àrrivait dan s la causerie, il ne fron
çait plus comme autrefois son noir sourcil
il;n'adressait presque jamais la parole £
Norra, et en toute circonstance il était avec
elle ce qu'il devait être. Éa un mot, tout,
chez lui, annonçait l'intention fermement
arrêtée dé lui prouver qu'ii entendait dé
sormais rester étranger a sa viq.
Le vieux Peckel, épuisé par les fatigues
l'inquiétude et le chagrin Ue ses dernières
épreuves, hien plus encore; que par l'âge-
car la'vieillesse des Lapons, assez pareille
aux belles journées de son été, se prolon-
§e en un crépuscule serein que rien n'a-
rège et que rien n'altèrt?, le vieux Peckel,
après avoir lutté, quelque temps contre le
maU tôrnbà todt-à-coup^V
Irn'âvait pas encore- quatre-vingts ans
En Lapon!?, où « y a plus de centenaires"
quepartsut ailleurs, on peut dire que
c'est là une jeunesse' relative ; il y avait
fort peu de temps que l'aïeul de Norra et
de : Nepto axait perdu sa mère.
Quoi quMl en fût, le patriarche des Kilps
seiitit ses forces sensiblement décroître -
ses pëtlts-enfens le. voyaient pencher sur
son déclin rapide; l'illusion ne leur était
déjà plu& 'permise. Apportées par une voix
sÛrèTt Johansen, alors en tournée dans
ùné tWbu voisine, ces nouvelles avaient
hâte sa venue. Il était accouru près delur
attiré non pas seulement par ce zèle de la
maison de Dieu qui dévore les vrais servi-
téurs, ço.^ J»s seulement par la désir très
sinçère.de ramener une ame égarée. La
conversion définitive, de Peckel avait pour
lô mlsslonn.awa un tout autra intérêt.
M-, en quoique le plus
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