Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-03
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mai 1861 03 mai 1861
Description : 1861/05/03 (Numéro 123). 1861/05/03 (Numéro 123).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 AMMEE;HN. 1^3.
BUREAUX A PARIS.: rue de Vàlois (Palai^Royal), n 4 10.
B
VENDREDI 5 MAI 1861.
ABONNEMKS DES DÉPABTEMENS;
trois mois.:..s.....; 16 ira.
SIX MOIS.... 1........ ; 32 FR.
DN AN « 61 F«.
POUR LES PATS ÈTKAM8KBS, VQÎT le tableatt
publié les 9 et 20de chaque mois. "
finpr. L. EONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
ABONNEÏÏENS DE PARIS.
TROIS MOIS..
SIX MOIS..
un an.
13 FR.
26 FR;
52 FRj
JOURNAL POLITIQUE ? LITrÉBAlBI, UNIVERSEL.
un NUMÉRO CENTIMES'
Les abonaemens datent des 1*' et 16
de chaque mois.
Le mode d'abomnement le plus simple est l'envol d'un bon dé poste ou d'un
sur ParlSj à l'ordre de i'A.DMXNisTaATEua du journal, rue de Valois, n # 10;
effet
Les lettres ou ^envois d?argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne.sont.pas rendus.'
I
Les annonces sont reçues cjiez M. P ànr . régisseur des, 6 grands journaux,'
rue Notre-Dame-des -Victolres, a* 40 (place de la Bourse),
PARIS, 2 MAI*
Voici la seconde lettre de Mgr l'évêque
de Perpignan et l'assignation qui raccom
pagne. "
Par respect pour le caractère sacré du
vénérable prélat, nous nous étions d'a
bord promis de considérer comme non
avenue etde|taireavec grandsoia cettesin-
gulière et malheureuse réponse. Aux termes
delà loi qui a prévu le cas, nous pourrions
encore aujourd'hui nous refuser à l'insérer;
mais nous ayons hâte d'en finir avec ce
déplorable incident, et nous cédons vo
lontiers, laissant à Mgr l'évêque de Perpi
gnan la responsabilité morale d'une pa
reille publication.
L'opinion, notre commun juge, dira de
quel côté ont été constamment la modé
ration, le calme.et le respect; de quel cô
té la violence, la colère et l'injure person
nelle, -
Quant au point principal du débat, mal
gré l'habileté oratoire de notre éminent
contradicteur, il reste le même.
Nous n'avons rien, absolument rien ré
tracté, parce que nous n'avions rien à ré
tracter.
• Nous'avons dit, et nous répétons, que
la doctrine qui permet de voir dans l'as
sassinat une manifestation de la justice
de Dieu, « justice qui a bien des manières
de frapper les souverainetés coupables»
est une doctrine régicide.
Nous avons dît et nous répétons que le
traité de Juan de Mariana {De Rege et
régis institutions, libri très), écrit après Jac
ques Clément, et brûlé en-place de Grève,
par la main du bourreau, après Ravaillac,
ne contient pas de proposition plus impru
dente.
Maintenant, sommes-nous allé plus loin?
Avons-nous jamais soupçonné les inten
tions intimes et personnelles de Mgr l'évê
que de Perpignan? Avons-nous laissé en
tendre que c'était de propos délibéré,
avec calcul et dans l'attente d'un ré
sultat prochain, qu'il faisait entre Vic
tor-Emmanuel et le roi Chilpéric le rap
prochement ^jue l'on sait? Mais si telle
eût été notre pensée, nous eussions ob
servé le plus rigoureux silence : l'affaire
ne nous regardait plus, elle regardait le
procureur-général.
Non, ce que nous avons combattu et ce
que nous continuerons de. combattre ,
.c'est l'écrivain et sa doctrine; ce que nous:
avons respecté et ce que nous continue
rons de respecter, malgré ses virulentes
attaques, c'est l'homme et l'évêque. r
A. G randguiliot.
L'ail mil huit cent soixante-et-un, le trente
avril, à ;Ia requête, de Monseigneur Philippe
Gerbet, évêque de Perpignan, pour lequel do
micile est élu à Paris, rue Bonaparte, n° 8, en
l'étude de M" Moullin, avoué près le tribunal
civil de la Seine, j'ài, Pierre-Joseph - Gondrier
leuflë, huissier près le tribunal civil .de la
Seine, séant à Paris, y demeurant rue du
Four-Saint-Germain, n° 40, soussigné, faitsomr
mation à M. Grandguillot, rédacteur en chef
du Constitutionnel, dans les bureaux diid.lt
journal, sis rue de Valois, n° 10, uù, étant et
parlant à un employé dudit journal, ainsi dé
claré, dedans le plus prochain numéro, avoir à
insérer la lettre de Monseigneur l'évêque de
Perpignan, en réponse à l'article dudit jour
nal soixante-et-un, laquelle lettre lui a été remi?e
par làpOsle le vingt avril courant, et dont la'
teneur suit :
A Monsieur Grandguiltot, rédacteur en chef
tfw Constitutionnel.
Monsieur,
Par ma lettre du 5 avril, je vous ai re
quis, sous la menace d'un procès en poli-
feuilleton du Constitutionnel. 3 mai.
Il AMOUR EN LAPONIE
XXVIII.
— Peut-être, dit Henrick, qui ne voulait
point qu 'elle s'abandopnât trop long
temps à cette dangereuse émotion, peut-
être le reverroïis-nous aujourd'hui même,
ce bon Eljjhège ; nous nous sommas don
né rendez-vous non loin d'ici, pour nous
rendre compte de notre entreprise, et, au
besoin, recommencer ensemble ce que
noils n'aurions pu faire séparément.
Henrick ne.se trompait point, et, dans
l'après-midi dtf même jour, quand ils n'é
taient déjà plùs qu'à un# faible distance
du camp des Lapons, ils aperçurent JBl-
phège qui venait à eux. L'entrevue fut
pleine ae cordialité, et il baisa la jjetite
Laponne sur les deux joues, comme il eût
fait d'une sœur bien' aimée.
Henrick, qui savait le prix du temps, et
qui semblait toujours fltessé d'arriver
quelque part, en homme pour qui la vie
n'est qu'un voyage, ' engagea ses amis ,
après une courte halte, à se remettre en
' route, pour arriver de bonne heure aux
— Songe, dit-il à Norra, que ftn grand-
père 11e t'a pas embrassée depuis un
mois.
— C'est de quoi je le plains de tout mon
cœurl fit Elphège en riant; mais nous ne
ce correctionnelle, de retirer l'abomina
ble imputation que vous vous êtes permi
se envers moi, lorsque vous m'avez accu
sé de provoquer à l'assassinat et au régi
cide.
; Je vois, par votre article du 13, que vous
avez compris ce qu'aurait de fâcheux pour
vous une pareille calomnie, déférée aux
tribunaux. Vous protestez, en effet, à
plusieurs reprises « que vous n'avez ja-
» mais eu la pensée que Mgr de Per-
» pignan ait voulu exciter au régicide ;
» que vous tes convaincu que sa cons-
» cience repousserait avec horreur le fa-
» natisme capable de concevoir, même cou
rt ditionneÛement, un pareil crime; que
» vous ne lui avez jamais prêté l'intention
» détestable » dont il s ? agitv
Sans doute, veus faites cette déclaration
defortmauvaisegrâce.sVousl'aceompagnez
de ces artifices de langage que suggère or
dinairement l'amour - propre en souf
france. Vous avez imaginé de prétendre,
contre l'évidence de vos premières paro
les, que vous ne m'aviez reproché que des
torts d'imprudence; vous déplacez ainsi la
question pour vous donner la satisfac
tion de déclarer fièrement que vous ne
réjractez pas précisément ce que vous n'a
vez pas dit, ce que vous savez bien ne pas
tomber sous le coup de la lai. Vous joi
gnez à tout cela quelques surcharges et
quelques injures qui vous consolent.
Mais, malgré tout ce manège de paroles,
je ne puis me dissimuler que vous vous
êtes laissé arracher ce que j'exigeais da
vous. Si vous n'avez pu vous résoudre
à écrire en toutes lettres le mot de ré
tractation , il est visible à tous que vous-
avez fait la chose, vous ménageant ainsi
le moyen d'échapper à l'arrêt dont vous
étiez menacé. Votre déclaration du 13 avril
dont je viens de citer les termes, est, de
la minière la plus expresse et la plus ca
tégorique; le contre pied de l'imputation
dont vous vous étiez rendu coupable. Vous
avez donc obtempéré à ma sommation,
et, comme jè vous ai annoncé , dans
ma première lettre, que je ne m'occupais
pas des accessoires, je vous assure que je
vous fais encore grâce de coux qui se trou
vent dans votre seconde diatribe; attendu
que vous vous êtes exécuté^ guant au prin
cipal, par un désaveu très forael.
Mais ce désaveu, qui paraîtra dicté par
la peur, ne couvrira point, Monsieur, aux
yeux des honnêtes gens, les vestiges de
votre conduite envers moi/Si l'on vient à se
rappeler ce misérable incident, lorsque
les agitations du jour auront passé, on dira
de presque tous les côtés qu'en attaquant,
par une imputation aussi évidemment faus
se qu'elle est odieuse, un écrivain et un
évêque, qui est fort loin de s'être fait une
réputation d'animosité et de violence,vous
avez rempli, au service de je 11e sais qui,
un rôle qui n'est pas beau.
Pour moi, malgré la juste sévérité que
vous m'avez obligé à mettre dans mon lan
gage, je vous pardonne de coeur ce triste
rôle, et c'est avec ce sentiment que je me
dis, Monsieur, votre très humble servi-_
teur.
•5- P hilippe , évêque de Perpignan.
P. S, Je vous invite, et pour cause, à
vous préserver, eh reproduisant ma pré-
sente lettre, de certaines aberrations ty
pographiques, qui proviennent d'un peu
trop de dextérité et de savoir-faire dans
l'emploi ou l'omission des italiques, des
petites capitales et *des guillemets. Vous
voudrez bien considérer cet utile post-
scriptum comme faisant partie de ma.ré-
ponse, dont je requiers l'insertion dans vo
tre journal.
A ce que le susnommé n'en ignore,
Lui déclarant que, faute par lui d'avoir
égard à la présente sommation, le requérant
se pourvoirapar toutes les voies de droit pour
l'y contraindre;
A ce qu'il n'en ignore, et je lui ai, en par
lant comme dessus, laissé la présente copie.
Le coût est de~4 francs 70 centimes.
J. SONDRIER.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 2 mai.
Au banquet donné par le lord-maire, à lord
Derbv, en l'honneur du parti conservateur,
lord Derby a prononcé un discours dans lequel
il a déclaré ne vouloir pas renverser le minis
tère. .
Londres, le 1": mai.
On a reçu des nouvelles de Washington du
20. Un régiment de Massaehusssts allant à
Washington;!® été. attaqué à Baltimore par la
foule; ouze hommesont été tués, et beaucoup
ont été blessçs. La loi martiale a été proclamée.
Le gouverneur Hicks ne-permet pas aux trou
pes fédérales de passer par Baltimore. La Virgi-
nieaquitté l'Union. Le gouverneur a publié une
proclamation reconnaissant la Confédération
du Sud. La Caroline du Nord s'est emparée des
forts; tous les Etarts à esclaves arment. Le gou
vernement fédéral condamnera tous les cor
saires arrêtés, comme pirates. Il n'est pas per
mis d'envoyer des provisions d'armes au Sud.
M. Lincoln a publié une proclamation décla
rant le blocus de tous l.es ports des Etats scis-
sionnaires. La Virginie a fermé le port de
Norfolk, en coulant des bateaux; les Virginiens
attaquent les commissaires du gouvernement.
L'emprunt du Sud est complètement placé.
Saint-Péteisbourg, le 1" mai.
Le Journal de Saint-Pétersbourg dit, dans un
article de fond, que dans la guerre -d'Italie le
succès d'u» soldat heureux à été un exemple
contagieux pour la Hongrie. L<;s déclamations
de la presse étrangère sur la politique de na
tionalités ont exercé une grande influence en
Pologne.
Le gouvernement peut compter sur les po
pulations rurales.
Vienne, mercredi soir.
La ville est illuminée d'une manière splen-
dide. Cette illumination est toute spontanée.
L'empereur parcourt les rues en voiture au
milieu des acclamations enthousiastes de la
foule.
On mande d'Agrain, mercredi :
Dans la séance de la diète .d'aujourd'hui,
les magnats présens ont déclaré qu'ils n'obéi
raient pas à l'invitation qui leur a été faite
de siéger dans la diète de Hongrie tant que
les rapports de la Croatie avec la Hongrie ne
seraient pas réglés. ;
Sarajevo, le 1 er .
Les chrétiens soulevés deman4ent l'autono
mie. Omer-Pacha est attendu; il est porteur de
propositions jugées honorables par les repré-
sentans des grandes puissances à Constanti-
nople. ■ '
De Nisick, les consuls iront à Pi va et à Coup-
ché.- . • ■ *
Vienne, 2 mai.
La diète de Croatie a reçu des députations
des colonies militaires, exprimant des plain
tes oontre la situation actuelle et sollicitant
le droit pour les colonies d'être représentées
à Agram.
Turin, 2 mai.
Le Corriere mercantile signale l'embarque
ment à Gênes de beaucoup de troupes pour
l'Italie méridionale.
Garikaldi s'est embarqué hier à Quarto, près
ds Gênes, à bord du Virgile , se rendant à Ca-
prera. Plusieurs de ses amis l'accompagnaient.
Le 5 0/0 piémontais est à 73.80.
Marseille, 1 er mai.
Constantinople, 24. — On a concentré les
troupes turques £ Yeni-Bazar contre le Monté
négro et ïa Serbie. Omer-Pacha se dispose à
partir aussitôt qu'il aura réuni l'argent néces
saire. L'escadre anglaise et l'escadre turque
ont reçu l'ordre d'agir de concert. L'arsenal
de Corfou a ravitaillé les bâtimem turcs de la
division envoyée de Constantinople à Bey
routh. Cette division est forts de sept batail
lons et ae deux régimens de cavalerie; elle a
cinquante pièces d'artillerie.
La Bourse de Constantinople est déserte ; les
affaires ont cessé. On attend les résolutions de
la Banque de France.
" Marseille, 1 er mai.
Omer-Pacha se dispose à partir. Il est por
teur d'une proclamation rassurante ■ pour les
populations. Cette proclamation a été commu
niquée aux représentans des grandes puissan
ces. Omer-Pacha agira én^rgiquement contre
les Monténégrins. De nouvelles troupes sont
parties pour l'Adriatique sur des bâtimens 4
vapeur pour renforcer l'armée d'opérations.
Une brigade complète a été embarquée pour la
Syrie. Fuad-Pacha aura 35,000 hommes pour
maintenir la tranquillité. La Grèce, sur le con-
, seil de la France et de l'Angleterre, renonce à
organiser à Athènes une phalange crétoise.
Une dépêche de Paris, datée de trois heures,
communiquée à notre Bourse, annonce que la
Banque de France vient au secours de plusieurs
inaistas grecques ayant laissé hier leurs bil
lets en souffrance. Cette nouvelle a produit
une grande satisfaction ; les craintes dispa
raissent.
Madrid, 1" mai.
A Lisbonne, les élections ont donné au gou
vernement un triomphe presque complet.
Aujourd'hui l'impératrice d'Autriche est ar- ■
rivés à Séville; elle a été reçue par "le duc de
Mdntpensier et les autorités.
' » ■ (Uoœas-Bullier.)
ÏOB1M DB CLOTUM.
3 0/0au compt.
—-Fin du mois.'
41/2 au cômpt.
—Fin du mois.
COURS DE LA BOURSE
le 1 er le 2
69 10 69 05
69.20 6915
95.60 95 90
95.55 » . »
HAUSSE. BA1SSB
» .» » 5
t »
* 30
5
»
»
Une nouvelle depuis long-temps pres
sentie est annoncée C6 matin par le i%ani-
teùr en tête de son bulletin. Un tralé de
commerce a été signé le 1 er mai, à l'hôtel
dés affaires étrangères, par les plénipoten-
• tiaires de Sa Majesté^l'Empereur des Fran
çais et de S. M. le roi des belges. Ont été
signés en même temps une convention de
navigation, une ponvention pour la ga
rantie réciproque de la propriété littérai
re, artistique et industrielle, et un acte
additionnel à, la convention postale du 3
décembre 1857^
On pense que les diverses conventions
seront soumises très prochainement et
. d'urgence à la ratification des Chambres
belges.
Une grande partie de la séance du Sé
nat d'hier, 1" mai, a été consacrée à l'exa
men d'une pétition qui réclame au nom
des habitans du quartier du Luxembourg,
contre le projet de percement d'une rue
qui,partant de la rue de Vaugirard, près du.
palais du Sénat, irait aboutir à l'ancienne
place Saint-Michel, en traversant oblique
ment la partie orientale du jardin du
Luxembourg. M. le baron Haussmann,
préfet de" la Seine, a défèndu ce projet,
sanctionné par une loi, avec une habileté
eit un talent auquel. ses contradicteurs
même ont rendu hommage; néanmoins,
le Sénat, s'associant au vœu des pétition
naires, a prononcé le renvoi à S. Exc. M.
le ministre d'Etat, à l'unanimité moins
deux voix. "
"Nous foirions da»s un journal fronçai s
qui se publie à Turin, l'Italie, um note qui
semble avoir un caractère semi-officiel,
au sujet de la réconciliation de M. le
comte de Cavour et du général Gari-
baldi. Cette note a pour but d'établir
que M. de Cavour, fort de l'immense ap
probation que lui avait donnée la Cham
bre des députés, n'a pu prendre aucun en
gagement, ni faire au général Garibaldi
aucune concession, qui fût une dérogation
à sa politique et une contradiction avec le
vote qu'il venait d'obtenir. « La réconcilia-
» tion, dit l'Italie en terminant, a été tout
» simplement le produit logique du patrio-
» tisme sincère du ministre et du général.
» Lui chercher une autre cause, c'est vou-
» loir y découvrir des finesses qui n'y sont
» pas et rabaisser la grandeur de cet acte
. » que toute l'Italie a salué avec joie. »
Le discours prononcé par l'empereur
François-Joseph pour l'ouverture du con
seil de l'empire a produit, par sa franchise
constitutionnelle et. par son esprit pa
cifique, une impression très heureuse dont
nous trouvons l'expression dans toutes les
dépêches qui nous parviennent. Hier soir,
Vienne a été spontanément illuminé d'u
ne manière splendide ; l'empereur a par
couru les rues en voiture, au milieu d'ac
clamations enthousiastes.
Ce n'est pas que tnutes les difficultés
soient aplanies. Tand* que le conseil de
l'empire reste incomplet, par l'absence
des députés de la Hongrie, de la Transyl
vanie, de'la Croatie, etc.,la diète hongroise
. ellè-mi^me est également incomplète par
l'absence de députésdesautresEtats qu'elle
considère feomme unis à la couronne de
Hongrie. Les magnats croates siégeant à
Agram viennent de déclarer itérativement
qu'ils n'iront à l'assemblée de Pesth qu'au
tant que les rapports de la Croatie avec la
Hongrie auront été définitivement réglés.
Bien que la Chambre des députés de Tu-
rin 'ait admis en principe la proposition du
général Garibaldi, il s'en faut qu'on soit
d'accord sur son adoption. Le général vou
drait qu'on armât tous les Italiens de dix-
huit à trente-Six ans, sans exception. La
Chambre voudrait la réduire aux termes
d'une loi de mobilisation de la garde na-
tionale.en cas de guerr.e. La prise en con
sidération de la proposition n'a donc été,
en réalité, qu'une pure marque de courtoi
sie envers .le général, et ne préjuge ïien
quant au résultat.
Nous avons sous les yeux le texte delà
note publiée par la, Gazette de Vienne et
dont nous parlions il y a deux jours. Le
journal officiel assure bien que l'Autriche.
n'a pas demandé à la Prusse la garan
tie do la Vénétie, mais elle émet cette as
sertion assez inattendue que cette garanti e
résulte déjà des traités existans. Quoi qu'il
en soit, la publication de cette note a pro
duit une certaine émotion à Berlin, et des
correspondances prussiennes semblent en
contester l'exactitude, en insinuant que si
l'Autriche n'a pas demandé cela, elle a,,
du moins, demandé quelque chose qui s'en
rapprochait beaucoup.
Nous ne nous étions pas trop avancés
en annonçant hier que le vote de la Cham
bre des communes sur l 'income-tax conso
lidait pour cette session le ministère Pal-
merston-Russell. Dans un banquet donné
hier par le lord-maire au parti conserva
teur, lord Derby a prononcé un discours
dans lequel il a déclaré ne vouloir pas ren
verser le ministère. Cette déclaration, au
lendemain d'un échec, ne manque pas de
piguant. La vérité est que le noble lord ne
veut plus aujourd'hui ce qu'il voulait il y.
a deux jours, Du reste, sa raison est bonne :
c'est qu'il ne peut pafs faire autrement.
Les nouvelles des Etats-Unis sont gra
ves. Les Etats intermédiaires, autrement
dit les Etats à tabac, Maryland et Virginie,
se sont prononcés contre le Nord, A Balti
more, un régiment de Massachussets a été
attaqué par-la foule; onze hommes ont
été tués, et beaucoup blessés. On a pro
clamé la loi martiale. La Virginier a fermé
le port de Norfolk et attaqué les commis
saires du gouvernement.
M. Lincoln a déclaré le blocus des ports
de tous les Etats scissionnaires. .
L'emprunt du Sud est complètement
placé. ...
Hier, au Lloyd de Londres, on a assuré
des navires frétés pour l'Amérique contre
les risques de guerre et les corsaires, au
prix de quatre guinées pour cent. Cetté
prime peut être considérée comme le taux
courant de ce risque spécial.
Nous* nous étions trop pressés de déli
vrer au Monde un certificat de-bon sens ;
ce n'était, à cé qu'il paraît, qu'une mala
die passagère chez lui. Revenu à son état
normal, il s'empresse aujourd'hui d'adop
ter la doctrine de l'Union, à savoir que
l'État n'a pas le droit de s'occuper des
communautés religieuses d'hommes, pré
cisément parce qu'elles ne sont pas auto
risées. Nous lui donnons acte de sa pro
testation;:
La première expérience du décret du 24
novembre, telle qu'elle ressort du débat de
l'adresse, débat mémorable et dont l'im
pression dure encore dans les esprits, a jeté
comme une nouvellelumière sur la Consti
tution de 1852, œuvre originale etforte, qui
n'a pas été comprise du premier coup.On'
comménce à sentir aujourd'hui, dans le pu
blic qui pense et qui compare, que la Cons
titution d'un grand peuple peut faire à l'au
torité et à la liberté leur part légitime sans
les sacrifier l'une à l'autre, ët que telle
Constitution peut être aussi libérale que
telle autre, sans qu'il y ait entre elles
d'autre point de ressemblance qu'une ap
propriation exacte au caractère nalional.
C'est en se pénétrant de ces idées qui
lui sont depuis longtemps familières,
qu'un publiciste des plus compétens,'M.
Latour du Moulin, député au Corps Légis
latif, vient d'écrire sous le titre de Lettres,
à un membre du Parlement d'Angleterre sur
la Constitution de 1852, un véritable com
mentaire de-s institutions impériales. Én
les confrontant avçc la Constitution an
glaise, M. Làtour du Moulin les fait res
sortir naturellemënt à leur véritable va
leur. La lecture de cette brochure, qui a
paru, aujourd'hui même et qui est un livre
par la substance, dissipera probablement
quelques idées très accréditées que nous
soupçonnons fort de n'être que des,pré
jugés.
Au surplus, nous n'entendons pas ap-
piîtftier dès aujourd'hui lo travail de M.
Latour du Moulin; nous aurons l'occasion
de revenir sur ce sujet, important avec le
soin qu'il mérite. • '
" », A uguste V itd.
Correspondance particulière du Constitutionnel;
Turin, 28 avril.
11 y a quelques jours je vous écrivais
que, de toutes les questions intérieures, la
plus .difficile à résoudre et la plus urgente
cependant, était la question deNaples.Les
évènemens n'ont pas tardé à donner corn-
plètëment'raison à mes appréciations dont
la vérité sera mise encore plus à jour si
une solution radicale se fait encore atten
dre long-temps.
Les faits qui viennent d'avoir lieu dans
la capitale de l'ancien royaume des Deux-
Siciles sont d'une gravité qu'en vain le
gouvernement s'efforce d'amoindrir par
ses dépêches qui voudraient faire croire
qu'ils n'ont aucune signification. L'ordre
a été troublé et gravement troublé tous
les jours, depuis le 24 jusqu'au 26 inclu
sivement, On a commencé d'abord les ma
nifestations en faveur de Garibaldi et con
tré le ministère, et en a fini par le va
carme épouvantable dont, en l'absence
de M. Spaventa, à été victime son mobi
lier., M. Spaventa, secrétaire - -général
de l'intérieur et de la poliee, personnifie
aux yeux-de la population excitée par les
partis, le régime actuel ; c'est .& lui qu'on
en veut, c'est lui qu'on attaqué pour atta
quer le gouvernement. Je ne crois pas quer
M. Spaventa puisse longtemps résister
dans cette lutte inégale: iflui faudra sans
doute succomber dans Quelques jours;
mais,peut-on croire que les mécontente-
mens'â ? éffaceront après la retraite de M.
Spaventaf II n'y aura qu'un répit de huit
jours. Le fond du mécontentement n'est
pas produit par la présèneë affaires
de tel ou tel autre fonctionnaire^ il choir.,
sit cette forme pour.se manifester; mais,
en réalité, on en veut au système ou pour
mieux dire à la combinaison gouverne
mentale.'
On & eu tort, grand tort, d'espérer qu'en
Italie, pays classique du -municipalisme,
cette plaie disparaîtrait tout-4 coup âu
mot magique de l'unité italienne^ La .riva
lité des villes italiennes ne peut être effa*
cée dans un-jour ni être assoupie par une -
formule politique que les masses ignorant
tes du peuple ne fiQiupr ^nne&t-pas.' La
situation de Naples en donne la preuve-
Cette ville s'agite à chaque instant, à cha-
queinstantmaiiifestesonntécontentetnent,
non pas contre le gouvernement adopté
par -le suffrage universel, ni contre les
hommes qui en "sont les représentans,
mais contre la situation-qu'on lui.a faite.
En un mot Naples ne veut pas être pro
vince de Turin. Elle en souffre . morale
ment et matériellement, et sa manière do
les manifestai-
télégraphe an-
à en amoindrir
se plaindre consiste dans
tions que cbaque'jour le
nonce tout en cherchant
le caractère
A cette situation, ori pensait apporter
un -remède radical en établissant à Rome
la capitale définitive du royaume d'Italie,
à cette Rome devant laquelle se courbent.
■et s'inclinent toutes les villes italiennes.
Mais!
La présence du roi Victor-Emmanuel à
Naples estleremède qui se présente le plus
naturellement à l'esprit pour mettre une
fin à ce déplorable état de choses. Dans
quelques semaines, Naples sera donc de
nouveau la résidence du roi d'Ilalie, qui
inaugurera dans cetle partie de ses Etats
iag grands travaux qui doivent à la fois
changer la face du pays et le caractère oi
sif de la'population, qui ne sait pas com
prendre comment un gouvernement que
l'on dit meiileurque l'ancien, n'âssurepas
à chaque sujet une rente de cent mille
francs'.
Le général Cosenz, un des Iieutenans de
Garibaldi, vient d'être nommé inspecteur
général de la garde nationale dans les pro
vinces méridionales. Il partira domain
pdur Naples, accompagné du colonel Car-
rano,qui est nommé vice inspecteur. De
main partira aussi pour Potenza, chef-lieu
de la province de Basilicata, M. de Rol
land, qui vient d'en être nommé gouver
neur. Ce jeune fonctionnaire, d'une gran
de capacité, est la premier gouverneur du
Nord qui soit transporté dans le Sud. La
province de Basilicata est celle qui a été le
plus travaillée par la réaction, aussi M. de
Rolland a été investi de pouvoirs extraor
dinaires. •
pouvons point passer aussi vite que tu
semblés le vouloir. Norra va retrouver
ici d'anciennes connaissances que tu seras
peut-être bien aise dê revoir, au moins
en passant. *
—Et qui cela donc?
— Nepto d 'abord.
— Eh mais! fit Norra, nous l'avons vu
hier au soir.
— Un autre encore.
— Ah ! le vieux Peckel ? dit Henrick à
son tour.
— Vous n'y êtes ni l'un ni l'autre! 11
s'agit d'un certain Quène, appelé, je crois,
Mickaël.
En entendant prononcer le nom de ce
lui qui avait été son ravisseur, et dont elle
avait failli devenir la victime, la pétite La
ponne éprouva une émotion profonde. Un
tremblement convulsif s'empara de toute
sa personne, et si elle ne se fût point rete
nue, ou, pour mieux dire, cramponnée au
bras de Henrick, elle fût tombée par terre.
— Oh! de grâce, partons, dit-elle, en
joignant les mains; ne restons pas ici une
minute de plus! que je ne rencontre point
cet homme. » '
— Eh bien ! Norra, que veulent dire ces
folles terreurs, et que. peux-tu craindre
avec moi ? -
— Sa vue seule me fait peur, répondit
Norra toute pâle, et avec un tremblement
dans la voix.
Elle parlait encore quand deux hommes,
sortant de derrière'les rochers, parurent
devant eux.
— Q'ù'est-co donc ? demanda Henrick,
quireconnut l'un d'eux sur-le-champ com
me l'ayanT accompagné dans son'expédi
tion de la veille. "
— C'est Mickaël, mon officier! répondit
cet homme en faisant le salut militaire.
— Mais, reprit Henrick d'une voix qu'il
voulait rendre sévère, tu ne m'as donc
point entendu lui rendrs la liberté et lui
promettre la vie sauve.
—Tu peux répondre pour toi, mais non
pour les autres! ditNepto, paraissait tout
a coup : chacun, j'imagine, a le droit de
venger ses injures comme il 1 entend. Tu
as relâché hier le ravisseur de Norra. Tu le
pouvais; c'est affaire à toi! Aujourd'hui,
moi, qui ne le trouve point puni suffisam
ment, et. qui ai d'autres méfaits à lui re
procher, je ne le tiens pas quitte à si bon
comjite : d'ailleurs, je l'ai pris sans con
dition; ma vengeance ne regarde que moi,
et, ajoufa-t-il en se redressant fièrement,
tu n'às rien à y voir!
Henrick fut bien forcé de reconnaître
qu'à la place du Lapon, il eût parlé com
me lui : mais il lui répugnait de laisser
périr, sans même essayer de le sauver, un
homme auquel il avait engagé sa parole.
— Eh lue»! dit-il à Nepto, en admettant
tous les torts de Mickaël et la justice de
tes griefs, est-ce à'toi qu'il appartient de te
venger toi-même, et crois-tu qu'un offi
cier du roi te laissera assassiner un hom
me sans défense?
— Quand même cela serait, s'écria Nep
to, qu'aurais-tu donc à me reprocher? Je
ne lui ferais, après tout, que ce. qu'il m'a
voulu faire! Demande-lui comment il
m'eût traité s'il m'eût trouvé dans ma
tente, là nuit où il vint, avec ses ban
dits, piller notre eamph... Et Norra!
aj'outa-t-il, avec un farouche éclair dans
les yeux, n'a^t-il point osé porter les
mains sur Norra? Cela seul mérite/ la
mort.
— B n'est pas permis de se venger soi-
même; puisque tu le tiens, livre-le à la jus
tice, c'est à elle qu'il appartient dé lui
imposer le châtiment de ses crimes.
— La justice ! fit le Lapon avec un rire
amer, il y a peut-être une justice pour le
Norvégien et le Suédois : il n'y en a point
pour le malheureux Lapon. Jamais tu n'en
tendras dire qu'un des nôtres soit venu
devant vos tribunaux sans y avoir trouvé
des juges corrompus et mettant de faia
poids dans la balance. Non ! non ! pas de.
juges! pas de justice norvégienne ! '
Henrick, assez embarrassé, et qui ne se
trouvait là d'ailleurs que comme simple
particulier, sans aucun titre officiel, con-
sultaJilphège du regard, comme pour lui
demander quel parti prendre.
L'artiste répondit par un geste que l'on
eût pu traduire ainsi :
— La chose nous est parfaitement égale,
il faut le laisser faire !
. Nepto, dont le fin regard avait saisi tou
tes ces nuances sur le visage des deux
Suédois, vit bien que sa cause était gagnée,
et qu'il était, comme on dit, maître de là
situation,
■— Ecoutez, mes petits pères, fit-il en
s'asseyant tranquillement à leurs pieds
sur une raeine de bouleau qui sortait du
sol et se roulait avee mille nœuds comme
un serpent sur la route, Nepto n'est pas
un lâche 1 S'il a jamais frappé, c'est tou
jours en face ! Il tue, il n'assassine point.
Mickaiîl aura plus qu'il ne mérite, car je
jouerai umvie contre la sienae;
—^'Eh mais! s'écria Henrigk, c'est un
véritable duel que tu proposes là?
— Crois-tu denc que l'on ne se batte
qu'à Stockholm? répliqua le Lapon; oui.,
c'est un duel. :
^A l'épée ou au pistolet? demanda
l'officier, assez intrigué de tout ce qu'il
entendait: .
— Noîipas : je veux l'ancien duel du
Nordiand — le duel au couteau 1 .
— Prends garde tu- as affaire à un ter
rible ennemi : ce Mickaël est robuste com
me le dieu Thor; il t'écraserait rien qu'en
se laissant tomber sur toi ; j'ai grand'
peur que ton obstination ne te soit fatale.
— J'aime trop peu la vie pour redouter
la mort, dit Nepto s d'un ton froid.
— Fais donc comme tu l'entends, ré
pondit l'officier; nous serons tes témoins :
l[ue Dieu te protège.
Pendant cet échangé de paroles entje les
jeunes gens, Norra ii'élàit point inlerve-
nue;elle n'avait' pas dit un mot : mais
elle avait quitté Henrick, et, insensible
ment, elle s'était éloignée de lui pour se
rapprocher de Nepto. Sas deux bras re
tombant le long de son corps, sa tète
penéhéesur sa poitrine, elle s'abandonnait
librement à ses pensées. Certes, elle était
touchée de la nouvelle preuve d'afl'îetion
4ue Nepto Ifci donnait, et elle regrettait
d'autant plus le danger auquel il allait
s'exposer qu'elle se sen'tait incapable de
lui en témoigner jamais assez de reconnais
sance; elle s'accusait d'être ingrate, et
elle voyait, qu'il lui était impossible de 110
l'être point. Elle ne fit cependant aucune
observation à son cousin ; elle savait trop
combien sesobservaiions seraient inutiles;
elle se contenta de regarder Elphège et
Henrick d'un air qui semblait leur dire :
Mais empêchez-le donc, vous autres qui
pouvez.
En cela encore , Norra se trompait, car
les deux amis n'eussent pu empêcher le
combat, quand même ils l'auraient Voulu.
Nepto, en effet, était un de ces hommes
qui s'obslinent dans leurs desseins, et don
on affermit les résolutions en essayant de
lës combattre. Henrick appréciait son cou
rage et sa rare énergie ; il eût été désolé
que ce duel eût eu pour lui une issue fu
neste ; la rivalité entre eux avait un ca
ractère assez singulier puisque l^un ne dé
sirait point ce qu'il-obtenait, tandis que
l'autre n'obtenait point ce qu'il désirait ;
mais ils s'appréciaient l'un l'autre, et Hen
rick faisait des vœux sincères pour celui
qui s'était cru longtemps son rival. Quant à
Elphège, en dehors delà question, il se di
sait tout simplement qu'il y avait là en
présence deux hommes qui sê détestaient,
mais que ces deux hommes étaient braves;
qu'ils avaient des armes , et qu'après tout
le mieux était d'en fifiir.
Lès choses en étant là, tout le monde
comprit bien qu'il ne restait plus qu'à faire
vite. ' ' . .
'— Où est ton adversaire; r demanda Hen
rick en jetant les yeux a ;lour de lui; or
dinairement il fout êut:'.au moins deux
pour se battre, et je ne vois pas l'autre.
Nepto, sans rien dire, gravit lestement
la berge assez âpre du chemin, en faisant,
signe aux jeunes gens de le suivre. Quand
ils eurent atteint la crête du talus,ils aper
çurent de l'autre côté un agreste et frais
Vallon, ombragé de sapins et qu'arrosait
un torrent descendu des montagnes loin
taines. Kn Irouvant 1e sol plus uni du val
lon, ce torrent perdait tout à coup son ini-
pétuosilé preiii ère, et roulait d'un cours
plus égal l'éiio'rme volume*de sesreaux.
En' face rncïnri de l'elidrôit où se Tenaient
nos personnages il se divisait et enlaçait
dans ses bras Iiumîdei une petite île pàr-
faiterrient découverte, qui'; à vrafdirey-n'è-
tait amtre chose qu'une plate-forme de ro-
BUREAUX A PARIS.: rue de Vàlois (Palai^Royal), n 4 10.
B
VENDREDI 5 MAI 1861.
ABONNEMKS DES DÉPABTEMENS;
trois mois.:..s.....; 16 ira.
SIX MOIS.... 1........ ; 32 FR.
DN AN « 61 F«.
POUR LES PATS ÈTKAM8KBS, VQÎT le tableatt
publié les 9 et 20de chaque mois. "
finpr. L. EONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
ABONNEÏÏENS DE PARIS.
TROIS MOIS..
SIX MOIS..
un an.
13 FR.
26 FR;
52 FRj
JOURNAL POLITIQUE ? LITrÉBAlBI, UNIVERSEL.
un NUMÉRO CENTIMES'
Les abonaemens datent des 1*' et 16
de chaque mois.
Le mode d'abomnement le plus simple est l'envol d'un bon dé poste ou d'un
sur ParlSj à l'ordre de i'A.DMXNisTaATEua du journal, rue de Valois, n # 10;
effet
Les lettres ou ^envois d?argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne.sont.pas rendus.'
I
Les annonces sont reçues cjiez M. P ànr . régisseur des, 6 grands journaux,'
rue Notre-Dame-des -Victolres, a* 40 (place de la Bourse),
PARIS, 2 MAI*
Voici la seconde lettre de Mgr l'évêque
de Perpignan et l'assignation qui raccom
pagne. "
Par respect pour le caractère sacré du
vénérable prélat, nous nous étions d'a
bord promis de considérer comme non
avenue etde|taireavec grandsoia cettesin-
gulière et malheureuse réponse. Aux termes
delà loi qui a prévu le cas, nous pourrions
encore aujourd'hui nous refuser à l'insérer;
mais nous ayons hâte d'en finir avec ce
déplorable incident, et nous cédons vo
lontiers, laissant à Mgr l'évêque de Perpi
gnan la responsabilité morale d'une pa
reille publication.
L'opinion, notre commun juge, dira de
quel côté ont été constamment la modé
ration, le calme.et le respect; de quel cô
té la violence, la colère et l'injure person
nelle, -
Quant au point principal du débat, mal
gré l'habileté oratoire de notre éminent
contradicteur, il reste le même.
Nous n'avons rien, absolument rien ré
tracté, parce que nous n'avions rien à ré
tracter.
• Nous'avons dit, et nous répétons, que
la doctrine qui permet de voir dans l'as
sassinat une manifestation de la justice
de Dieu, « justice qui a bien des manières
de frapper les souverainetés coupables»
est une doctrine régicide.
Nous avons dît et nous répétons que le
traité de Juan de Mariana {De Rege et
régis institutions, libri très), écrit après Jac
ques Clément, et brûlé en-place de Grève,
par la main du bourreau, après Ravaillac,
ne contient pas de proposition plus impru
dente.
Maintenant, sommes-nous allé plus loin?
Avons-nous jamais soupçonné les inten
tions intimes et personnelles de Mgr l'évê
que de Perpignan? Avons-nous laissé en
tendre que c'était de propos délibéré,
avec calcul et dans l'attente d'un ré
sultat prochain, qu'il faisait entre Vic
tor-Emmanuel et le roi Chilpéric le rap
prochement ^jue l'on sait? Mais si telle
eût été notre pensée, nous eussions ob
servé le plus rigoureux silence : l'affaire
ne nous regardait plus, elle regardait le
procureur-général.
Non, ce que nous avons combattu et ce
que nous continuerons de. combattre ,
.c'est l'écrivain et sa doctrine; ce que nous:
avons respecté et ce que nous continue
rons de respecter, malgré ses virulentes
attaques, c'est l'homme et l'évêque. r
A. G randguiliot.
L'ail mil huit cent soixante-et-un, le trente
avril, à ;Ia requête, de Monseigneur Philippe
Gerbet, évêque de Perpignan, pour lequel do
micile est élu à Paris, rue Bonaparte, n° 8, en
l'étude de M" Moullin, avoué près le tribunal
civil de la Seine, j'ài, Pierre-Joseph - Gondrier
leuflë, huissier près le tribunal civil .de la
Seine, séant à Paris, y demeurant rue du
Four-Saint-Germain, n° 40, soussigné, faitsomr
mation à M. Grandguillot, rédacteur en chef
du Constitutionnel, dans les bureaux diid.lt
journal, sis rue de Valois, n° 10, uù, étant et
parlant à un employé dudit journal, ainsi dé
claré, dedans le plus prochain numéro, avoir à
insérer la lettre de Monseigneur l'évêque de
Perpignan, en réponse à l'article dudit jour
nal
par làpOsle le vingt avril courant, et dont la'
teneur suit :
A Monsieur Grandguiltot, rédacteur en chef
tfw Constitutionnel.
Monsieur,
Par ma lettre du 5 avril, je vous ai re
quis, sous la menace d'un procès en poli-
feuilleton du Constitutionnel. 3 mai.
Il AMOUR EN LAPONIE
XXVIII.
— Peut-être, dit Henrick, qui ne voulait
point qu 'elle s'abandopnât trop long
temps à cette dangereuse émotion, peut-
être le reverroïis-nous aujourd'hui même,
ce bon Eljjhège ; nous nous sommas don
né rendez-vous non loin d'ici, pour nous
rendre compte de notre entreprise, et, au
besoin, recommencer ensemble ce que
noils n'aurions pu faire séparément.
Henrick ne.se trompait point, et, dans
l'après-midi dtf même jour, quand ils n'é
taient déjà plùs qu'à un# faible distance
du camp des Lapons, ils aperçurent JBl-
phège qui venait à eux. L'entrevue fut
pleine ae cordialité, et il baisa la jjetite
Laponne sur les deux joues, comme il eût
fait d'une sœur bien' aimée.
Henrick, qui savait le prix du temps, et
qui semblait toujours fltessé d'arriver
quelque part, en homme pour qui la vie
n'est qu'un voyage, ' engagea ses amis ,
après une courte halte, à se remettre en
' route, pour arriver de bonne heure aux
— Songe, dit-il à Norra, que ftn grand-
père 11e t'a pas embrassée depuis un
mois.
— C'est de quoi je le plains de tout mon
cœurl fit Elphège en riant; mais nous ne
ce correctionnelle, de retirer l'abomina
ble imputation que vous vous êtes permi
se envers moi, lorsque vous m'avez accu
sé de provoquer à l'assassinat et au régi
cide.
; Je vois, par votre article du 13, que vous
avez compris ce qu'aurait de fâcheux pour
vous une pareille calomnie, déférée aux
tribunaux. Vous protestez, en effet, à
plusieurs reprises « que vous n'avez ja-
» mais eu la pensée que Mgr de Per-
» pignan ait voulu exciter au régicide ;
» que vous tes convaincu que sa cons-
» cience repousserait avec horreur le fa-
» natisme capable de concevoir, même cou
rt ditionneÛement, un pareil crime; que
» vous ne lui avez jamais prêté l'intention
» détestable » dont il s ? agitv
Sans doute, veus faites cette déclaration
defortmauvaisegrâce.sVousl'aceompagnez
de ces artifices de langage que suggère or
dinairement l'amour - propre en souf
france. Vous avez imaginé de prétendre,
contre l'évidence de vos premières paro
les, que vous ne m'aviez reproché que des
torts d'imprudence; vous déplacez ainsi la
question pour vous donner la satisfac
tion de déclarer fièrement que vous ne
réjractez pas précisément ce que vous n'a
vez pas dit, ce que vous savez bien ne pas
tomber sous le coup de la lai. Vous joi
gnez à tout cela quelques surcharges et
quelques injures qui vous consolent.
Mais, malgré tout ce manège de paroles,
je ne puis me dissimuler que vous vous
êtes laissé arracher ce que j'exigeais da
vous. Si vous n'avez pu vous résoudre
à écrire en toutes lettres le mot de ré
tractation , il est visible à tous que vous-
avez fait la chose, vous ménageant ainsi
le moyen d'échapper à l'arrêt dont vous
étiez menacé. Votre déclaration du 13 avril
dont je viens de citer les termes, est, de
la minière la plus expresse et la plus ca
tégorique; le contre pied de l'imputation
dont vous vous étiez rendu coupable. Vous
avez donc obtempéré à ma sommation,
et, comme jè vous ai annoncé , dans
ma première lettre, que je ne m'occupais
pas des accessoires, je vous assure que je
vous fais encore grâce de coux qui se trou
vent dans votre seconde diatribe; attendu
que vous vous êtes exécuté^ guant au prin
cipal, par un désaveu très forael.
Mais ce désaveu, qui paraîtra dicté par
la peur, ne couvrira point, Monsieur, aux
yeux des honnêtes gens, les vestiges de
votre conduite envers moi/Si l'on vient à se
rappeler ce misérable incident, lorsque
les agitations du jour auront passé, on dira
de presque tous les côtés qu'en attaquant,
par une imputation aussi évidemment faus
se qu'elle est odieuse, un écrivain et un
évêque, qui est fort loin de s'être fait une
réputation d'animosité et de violence,vous
avez rempli, au service de je 11e sais qui,
un rôle qui n'est pas beau.
Pour moi, malgré la juste sévérité que
vous m'avez obligé à mettre dans mon lan
gage, je vous pardonne de coeur ce triste
rôle, et c'est avec ce sentiment que je me
dis, Monsieur, votre très humble servi-_
teur.
•5- P hilippe , évêque de Perpignan.
P. S, Je vous invite, et pour cause, à
vous préserver, eh reproduisant ma pré-
sente lettre, de certaines aberrations ty
pographiques, qui proviennent d'un peu
trop de dextérité et de savoir-faire dans
l'emploi ou l'omission des italiques, des
petites capitales et *des guillemets. Vous
voudrez bien considérer cet utile post-
scriptum comme faisant partie de ma.ré-
ponse, dont je requiers l'insertion dans vo
tre journal.
A ce que le susnommé n'en ignore,
Lui déclarant que, faute par lui d'avoir
égard à la présente sommation, le requérant
se pourvoirapar toutes les voies de droit pour
l'y contraindre;
A ce qu'il n'en ignore, et je lui ai, en par
lant comme dessus, laissé la présente copie.
Le coût est de~4 francs 70 centimes.
J. SONDRIER.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 2 mai.
Au banquet donné par le lord-maire, à lord
Derbv, en l'honneur du parti conservateur,
lord Derby a prononcé un discours dans lequel
il a déclaré ne vouloir pas renverser le minis
tère. .
Londres, le 1": mai.
On a reçu des nouvelles de Washington du
20. Un régiment de Massaehusssts allant à
Washington;!® été. attaqué à Baltimore par la
foule; ouze hommesont été tués, et beaucoup
ont été blessçs. La loi martiale a été proclamée.
Le gouverneur Hicks ne-permet pas aux trou
pes fédérales de passer par Baltimore. La Virgi-
nieaquitté l'Union. Le gouverneur a publié une
proclamation reconnaissant la Confédération
du Sud. La Caroline du Nord s'est emparée des
forts; tous les Etarts à esclaves arment. Le gou
vernement fédéral condamnera tous les cor
saires arrêtés, comme pirates. Il n'est pas per
mis d'envoyer des provisions d'armes au Sud.
M. Lincoln a publié une proclamation décla
rant le blocus de tous l.es ports des Etats scis-
sionnaires. La Virginie a fermé le port de
Norfolk, en coulant des bateaux; les Virginiens
attaquent les commissaires du gouvernement.
L'emprunt du Sud est complètement placé.
Saint-Péteisbourg, le 1" mai.
Le Journal de Saint-Pétersbourg dit, dans un
article de fond, que dans la guerre -d'Italie le
succès d'u» soldat heureux à été un exemple
contagieux pour la Hongrie. L<;s déclamations
de la presse étrangère sur la politique de na
tionalités ont exercé une grande influence en
Pologne.
Le gouvernement peut compter sur les po
pulations rurales.
Vienne, mercredi soir.
La ville est illuminée d'une manière splen-
dide. Cette illumination est toute spontanée.
L'empereur parcourt les rues en voiture au
milieu des acclamations enthousiastes de la
foule.
On mande d'Agrain, mercredi :
Dans la séance de la diète .d'aujourd'hui,
les magnats présens ont déclaré qu'ils n'obéi
raient pas à l'invitation qui leur a été faite
de siéger dans la diète de Hongrie tant que
les rapports de la Croatie avec la Hongrie ne
seraient pas réglés. ;
Sarajevo, le 1 er .
Les chrétiens soulevés deman4ent l'autono
mie. Omer-Pacha est attendu; il est porteur de
propositions jugées honorables par les repré-
sentans des grandes puissances à Constanti-
nople. ■ '
De Nisick, les consuls iront à Pi va et à Coup-
ché.- . • ■ *
Vienne, 2 mai.
La diète de Croatie a reçu des députations
des colonies militaires, exprimant des plain
tes oontre la situation actuelle et sollicitant
le droit pour les colonies d'être représentées
à Agram.
Turin, 2 mai.
Le Corriere mercantile signale l'embarque
ment à Gênes de beaucoup de troupes pour
l'Italie méridionale.
Garikaldi s'est embarqué hier à Quarto, près
ds Gênes, à bord du Virgile , se rendant à Ca-
prera. Plusieurs de ses amis l'accompagnaient.
Le 5 0/0 piémontais est à 73.80.
Marseille, 1 er mai.
Constantinople, 24. — On a concentré les
troupes turques £ Yeni-Bazar contre le Monté
négro et ïa Serbie. Omer-Pacha se dispose à
partir aussitôt qu'il aura réuni l'argent néces
saire. L'escadre anglaise et l'escadre turque
ont reçu l'ordre d'agir de concert. L'arsenal
de Corfou a ravitaillé les bâtimem turcs de la
division envoyée de Constantinople à Bey
routh. Cette division est forts de sept batail
lons et ae deux régimens de cavalerie; elle a
cinquante pièces d'artillerie.
La Bourse de Constantinople est déserte ; les
affaires ont cessé. On attend les résolutions de
la Banque de France.
" Marseille, 1 er mai.
Omer-Pacha se dispose à partir. Il est por
teur d'une proclamation rassurante ■ pour les
populations. Cette proclamation a été commu
niquée aux représentans des grandes puissan
ces. Omer-Pacha agira én^rgiquement contre
les Monténégrins. De nouvelles troupes sont
parties pour l'Adriatique sur des bâtimens 4
vapeur pour renforcer l'armée d'opérations.
Une brigade complète a été embarquée pour la
Syrie. Fuad-Pacha aura 35,000 hommes pour
maintenir la tranquillité. La Grèce, sur le con-
, seil de la France et de l'Angleterre, renonce à
organiser à Athènes une phalange crétoise.
Une dépêche de Paris, datée de trois heures,
communiquée à notre Bourse, annonce que la
Banque de France vient au secours de plusieurs
inaistas grecques ayant laissé hier leurs bil
lets en souffrance. Cette nouvelle a produit
une grande satisfaction ; les craintes dispa
raissent.
Madrid, 1" mai.
A Lisbonne, les élections ont donné au gou
vernement un triomphe presque complet.
Aujourd'hui l'impératrice d'Autriche est ar- ■
rivés à Séville; elle a été reçue par "le duc de
Mdntpensier et les autorités.
' » ■ (Uoœas-Bullier.)
ÏOB1M DB CLOTUM.
3 0/0au compt.
—-Fin du mois.'
41/2 au cômpt.
—Fin du mois.
COURS DE LA BOURSE
le 1 er le 2
69 10 69 05
69.20 6915
95.60 95 90
95.55 » . »
HAUSSE. BA1SSB
» .» » 5
t »
* 30
5
»
»
Une nouvelle depuis long-temps pres
sentie est annoncée C6 matin par le i%ani-
teùr en tête de son bulletin. Un tralé de
commerce a été signé le 1 er mai, à l'hôtel
dés affaires étrangères, par les plénipoten-
• tiaires de Sa Majesté^l'Empereur des Fran
çais et de S. M. le roi des belges. Ont été
signés en même temps une convention de
navigation, une ponvention pour la ga
rantie réciproque de la propriété littérai
re, artistique et industrielle, et un acte
additionnel à, la convention postale du 3
décembre 1857^
On pense que les diverses conventions
seront soumises très prochainement et
. d'urgence à la ratification des Chambres
belges.
Une grande partie de la séance du Sé
nat d'hier, 1" mai, a été consacrée à l'exa
men d'une pétition qui réclame au nom
des habitans du quartier du Luxembourg,
contre le projet de percement d'une rue
qui,partant de la rue de Vaugirard, près du.
palais du Sénat, irait aboutir à l'ancienne
place Saint-Michel, en traversant oblique
ment la partie orientale du jardin du
Luxembourg. M. le baron Haussmann,
préfet de" la Seine, a défèndu ce projet,
sanctionné par une loi, avec une habileté
eit un talent auquel. ses contradicteurs
même ont rendu hommage; néanmoins,
le Sénat, s'associant au vœu des pétition
naires, a prononcé le renvoi à S. Exc. M.
le ministre d'Etat, à l'unanimité moins
deux voix. "
"Nous foirions da»s un journal fronçai s
qui se publie à Turin, l'Italie, um note qui
semble avoir un caractère semi-officiel,
au sujet de la réconciliation de M. le
comte de Cavour et du général Gari-
baldi. Cette note a pour but d'établir
que M. de Cavour, fort de l'immense ap
probation que lui avait donnée la Cham
bre des députés, n'a pu prendre aucun en
gagement, ni faire au général Garibaldi
aucune concession, qui fût une dérogation
à sa politique et une contradiction avec le
vote qu'il venait d'obtenir. « La réconcilia-
» tion, dit l'Italie en terminant, a été tout
» simplement le produit logique du patrio-
» tisme sincère du ministre et du général.
» Lui chercher une autre cause, c'est vou-
» loir y découvrir des finesses qui n'y sont
» pas et rabaisser la grandeur de cet acte
. » que toute l'Italie a salué avec joie. »
Le discours prononcé par l'empereur
François-Joseph pour l'ouverture du con
seil de l'empire a produit, par sa franchise
constitutionnelle et. par son esprit pa
cifique, une impression très heureuse dont
nous trouvons l'expression dans toutes les
dépêches qui nous parviennent. Hier soir,
Vienne a été spontanément illuminé d'u
ne manière splendide ; l'empereur a par
couru les rues en voiture, au milieu d'ac
clamations enthousiastes.
Ce n'est pas que tnutes les difficultés
soient aplanies. Tand* que le conseil de
l'empire reste incomplet, par l'absence
des députés de la Hongrie, de la Transyl
vanie, de'la Croatie, etc.,la diète hongroise
. ellè-mi^me est également incomplète par
l'absence de députésdesautresEtats qu'elle
considère feomme unis à la couronne de
Hongrie. Les magnats croates siégeant à
Agram viennent de déclarer itérativement
qu'ils n'iront à l'assemblée de Pesth qu'au
tant que les rapports de la Croatie avec la
Hongrie auront été définitivement réglés.
Bien que la Chambre des députés de Tu-
rin 'ait admis en principe la proposition du
général Garibaldi, il s'en faut qu'on soit
d'accord sur son adoption. Le général vou
drait qu'on armât tous les Italiens de dix-
huit à trente-Six ans, sans exception. La
Chambre voudrait la réduire aux termes
d'une loi de mobilisation de la garde na-
tionale.en cas de guerr.e. La prise en con
sidération de la proposition n'a donc été,
en réalité, qu'une pure marque de courtoi
sie envers .le général, et ne préjuge ïien
quant au résultat.
Nous avons sous les yeux le texte delà
note publiée par la, Gazette de Vienne et
dont nous parlions il y a deux jours. Le
journal officiel assure bien que l'Autriche.
n'a pas demandé à la Prusse la garan
tie do la Vénétie, mais elle émet cette as
sertion assez inattendue que cette garanti e
résulte déjà des traités existans. Quoi qu'il
en soit, la publication de cette note a pro
duit une certaine émotion à Berlin, et des
correspondances prussiennes semblent en
contester l'exactitude, en insinuant que si
l'Autriche n'a pas demandé cela, elle a,,
du moins, demandé quelque chose qui s'en
rapprochait beaucoup.
Nous ne nous étions pas trop avancés
en annonçant hier que le vote de la Cham
bre des communes sur l 'income-tax conso
lidait pour cette session le ministère Pal-
merston-Russell. Dans un banquet donné
hier par le lord-maire au parti conserva
teur, lord Derby a prononcé un discours
dans lequel il a déclaré ne vouloir pas ren
verser le ministère. Cette déclaration, au
lendemain d'un échec, ne manque pas de
piguant. La vérité est que le noble lord ne
veut plus aujourd'hui ce qu'il voulait il y.
a deux jours, Du reste, sa raison est bonne :
c'est qu'il ne peut pafs faire autrement.
Les nouvelles des Etats-Unis sont gra
ves. Les Etats intermédiaires, autrement
dit les Etats à tabac, Maryland et Virginie,
se sont prononcés contre le Nord, A Balti
more, un régiment de Massachussets a été
attaqué par-la foule; onze hommes ont
été tués, et beaucoup blessés. On a pro
clamé la loi martiale. La Virginier a fermé
le port de Norfolk et attaqué les commis
saires du gouvernement.
M. Lincoln a déclaré le blocus des ports
de tous les Etats scissionnaires. .
L'emprunt du Sud est complètement
placé. ...
Hier, au Lloyd de Londres, on a assuré
des navires frétés pour l'Amérique contre
les risques de guerre et les corsaires, au
prix de quatre guinées pour cent. Cetté
prime peut être considérée comme le taux
courant de ce risque spécial.
Nous* nous étions trop pressés de déli
vrer au Monde un certificat de-bon sens ;
ce n'était, à cé qu'il paraît, qu'une mala
die passagère chez lui. Revenu à son état
normal, il s'empresse aujourd'hui d'adop
ter la doctrine de l'Union, à savoir que
l'État n'a pas le droit de s'occuper des
communautés religieuses d'hommes, pré
cisément parce qu'elles ne sont pas auto
risées. Nous lui donnons acte de sa pro
testation;:
La première expérience du décret du 24
novembre, telle qu'elle ressort du débat de
l'adresse, débat mémorable et dont l'im
pression dure encore dans les esprits, a jeté
comme une nouvellelumière sur la Consti
tution de 1852, œuvre originale etforte, qui
n'a pas été comprise du premier coup.On'
comménce à sentir aujourd'hui, dans le pu
blic qui pense et qui compare, que la Cons
titution d'un grand peuple peut faire à l'au
torité et à la liberté leur part légitime sans
les sacrifier l'une à l'autre, ët que telle
Constitution peut être aussi libérale que
telle autre, sans qu'il y ait entre elles
d'autre point de ressemblance qu'une ap
propriation exacte au caractère nalional.
C'est en se pénétrant de ces idées qui
lui sont depuis longtemps familières,
qu'un publiciste des plus compétens,'M.
Latour du Moulin, député au Corps Légis
latif, vient d'écrire sous le titre de Lettres,
à un membre du Parlement d'Angleterre sur
la Constitution de 1852, un véritable com
mentaire de-s institutions impériales. Én
les confrontant avçc la Constitution an
glaise, M. Làtour du Moulin les fait res
sortir naturellemënt à leur véritable va
leur. La lecture de cette brochure, qui a
paru, aujourd'hui même et qui est un livre
par la substance, dissipera probablement
quelques idées très accréditées que nous
soupçonnons fort de n'être que des,pré
jugés.
Au surplus, nous n'entendons pas ap-
piîtftier dès aujourd'hui lo travail de M.
Latour du Moulin; nous aurons l'occasion
de revenir sur ce sujet, important avec le
soin qu'il mérite. • '
" », A uguste V itd.
Correspondance particulière du Constitutionnel;
Turin, 28 avril.
11 y a quelques jours je vous écrivais
que, de toutes les questions intérieures, la
plus .difficile à résoudre et la plus urgente
cependant, était la question deNaples.Les
évènemens n'ont pas tardé à donner corn-
plètëment'raison à mes appréciations dont
la vérité sera mise encore plus à jour si
une solution radicale se fait encore atten
dre long-temps.
Les faits qui viennent d'avoir lieu dans
la capitale de l'ancien royaume des Deux-
Siciles sont d'une gravité qu'en vain le
gouvernement s'efforce d'amoindrir par
ses dépêches qui voudraient faire croire
qu'ils n'ont aucune signification. L'ordre
a été troublé et gravement troublé tous
les jours, depuis le 24 jusqu'au 26 inclu
sivement, On a commencé d'abord les ma
nifestations en faveur de Garibaldi et con
tré le ministère, et en a fini par le va
carme épouvantable dont, en l'absence
de M. Spaventa, à été victime son mobi
lier., M. Spaventa, secrétaire - -général
de l'intérieur et de la poliee, personnifie
aux yeux-de la population excitée par les
partis, le régime actuel ; c'est .& lui qu'on
en veut, c'est lui qu'on attaqué pour atta
quer le gouvernement. Je ne crois pas quer
M. Spaventa puisse longtemps résister
dans cette lutte inégale: iflui faudra sans
doute succomber dans Quelques jours;
mais,peut-on croire que les mécontente-
mens'â ? éffaceront après la retraite de M.
Spaventaf II n'y aura qu'un répit de huit
jours. Le fond du mécontentement n'est
pas produit par la présèneë affaires
de tel ou tel autre fonctionnaire^ il choir.,
sit cette forme pour.se manifester; mais,
en réalité, on en veut au système ou pour
mieux dire à la combinaison gouverne
mentale.'
On & eu tort, grand tort, d'espérer qu'en
Italie, pays classique du -municipalisme,
cette plaie disparaîtrait tout-4 coup âu
mot magique de l'unité italienne^ La .riva
lité des villes italiennes ne peut être effa*
cée dans un-jour ni être assoupie par une -
formule politique que les masses ignorant
tes du peuple ne fiQiupr ^nne&t-pas.' La
situation de Naples en donne la preuve-
Cette ville s'agite à chaque instant, à cha-
queinstantmaiiifestesonntécontentetnent,
non pas contre le gouvernement adopté
par -le suffrage universel, ni contre les
hommes qui en "sont les représentans,
mais contre la situation-qu'on lui.a faite.
En un mot Naples ne veut pas être pro
vince de Turin. Elle en souffre . morale
ment et matériellement, et sa manière do
les manifestai-
télégraphe an-
à en amoindrir
se plaindre consiste dans
tions que cbaque'jour le
nonce tout en cherchant
le caractère
A cette situation, ori pensait apporter
un -remède radical en établissant à Rome
la capitale définitive du royaume d'Italie,
à cette Rome devant laquelle se courbent.
■et s'inclinent toutes les villes italiennes.
Mais!
La présence du roi Victor-Emmanuel à
Naples estleremède qui se présente le plus
naturellement à l'esprit pour mettre une
fin à ce déplorable état de choses. Dans
quelques semaines, Naples sera donc de
nouveau la résidence du roi d'Ilalie, qui
inaugurera dans cetle partie de ses Etats
iag grands travaux qui doivent à la fois
changer la face du pays et le caractère oi
sif de la'population, qui ne sait pas com
prendre comment un gouvernement que
l'on dit meiileurque l'ancien, n'âssurepas
à chaque sujet une rente de cent mille
francs'.
Le général Cosenz, un des Iieutenans de
Garibaldi, vient d'être nommé inspecteur
général de la garde nationale dans les pro
vinces méridionales. Il partira domain
pdur Naples, accompagné du colonel Car-
rano,qui est nommé vice inspecteur. De
main partira aussi pour Potenza, chef-lieu
de la province de Basilicata, M. de Rol
land, qui vient d'en être nommé gouver
neur. Ce jeune fonctionnaire, d'une gran
de capacité, est la premier gouverneur du
Nord qui soit transporté dans le Sud. La
province de Basilicata est celle qui a été le
plus travaillée par la réaction, aussi M. de
Rolland a été investi de pouvoirs extraor
dinaires. •
pouvons point passer aussi vite que tu
semblés le vouloir. Norra va retrouver
ici d'anciennes connaissances que tu seras
peut-être bien aise dê revoir, au moins
en passant. *
—Et qui cela donc?
— Nepto d 'abord.
— Eh mais! fit Norra, nous l'avons vu
hier au soir.
— Un autre encore.
— Ah ! le vieux Peckel ? dit Henrick à
son tour.
— Vous n'y êtes ni l'un ni l'autre! 11
s'agit d'un certain Quène, appelé, je crois,
Mickaël.
En entendant prononcer le nom de ce
lui qui avait été son ravisseur, et dont elle
avait failli devenir la victime, la pétite La
ponne éprouva une émotion profonde. Un
tremblement convulsif s'empara de toute
sa personne, et si elle ne se fût point rete
nue, ou, pour mieux dire, cramponnée au
bras de Henrick, elle fût tombée par terre.
— Oh! de grâce, partons, dit-elle, en
joignant les mains; ne restons pas ici une
minute de plus! que je ne rencontre point
cet homme. » '
— Eh bien ! Norra, que veulent dire ces
folles terreurs, et que. peux-tu craindre
avec moi ? -
— Sa vue seule me fait peur, répondit
Norra toute pâle, et avec un tremblement
dans la voix.
Elle parlait encore quand deux hommes,
sortant de derrière'les rochers, parurent
devant eux.
— Q'ù'est-co donc ? demanda Henrick,
quireconnut l'un d'eux sur-le-champ com
me l'ayanT accompagné dans son'expédi
tion de la veille. "
— C'est Mickaël, mon officier! répondit
cet homme en faisant le salut militaire.
— Mais, reprit Henrick d'une voix qu'il
voulait rendre sévère, tu ne m'as donc
point entendu lui rendrs la liberté et lui
promettre la vie sauve.
—Tu peux répondre pour toi, mais non
pour les autres! ditNepto, paraissait tout
a coup : chacun, j'imagine, a le droit de
venger ses injures comme il 1 entend. Tu
as relâché hier le ravisseur de Norra. Tu le
pouvais; c'est affaire à toi! Aujourd'hui,
moi, qui ne le trouve point puni suffisam
ment, et. qui ai d'autres méfaits à lui re
procher, je ne le tiens pas quitte à si bon
comjite : d'ailleurs, je l'ai pris sans con
dition; ma vengeance ne regarde que moi,
et, ajoufa-t-il en se redressant fièrement,
tu n'às rien à y voir!
Henrick fut bien forcé de reconnaître
qu'à la place du Lapon, il eût parlé com
me lui : mais il lui répugnait de laisser
périr, sans même essayer de le sauver, un
homme auquel il avait engagé sa parole.
— Eh lue»! dit-il à Nepto, en admettant
tous les torts de Mickaël et la justice de
tes griefs, est-ce à'toi qu'il appartient de te
venger toi-même, et crois-tu qu'un offi
cier du roi te laissera assassiner un hom
me sans défense?
— Quand même cela serait, s'écria Nep
to, qu'aurais-tu donc à me reprocher? Je
ne lui ferais, après tout, que ce. qu'il m'a
voulu faire! Demande-lui comment il
m'eût traité s'il m'eût trouvé dans ma
tente, là nuit où il vint, avec ses ban
dits, piller notre eamph... Et Norra!
aj'outa-t-il, avec un farouche éclair dans
les yeux, n'a^t-il point osé porter les
mains sur Norra? Cela seul mérite/ la
mort.
— B n'est pas permis de se venger soi-
même; puisque tu le tiens, livre-le à la jus
tice, c'est à elle qu'il appartient dé lui
imposer le châtiment de ses crimes.
— La justice ! fit le Lapon avec un rire
amer, il y a peut-être une justice pour le
Norvégien et le Suédois : il n'y en a point
pour le malheureux Lapon. Jamais tu n'en
tendras dire qu'un des nôtres soit venu
devant vos tribunaux sans y avoir trouvé
des juges corrompus et mettant de faia
poids dans la balance. Non ! non ! pas de.
juges! pas de justice norvégienne ! '
Henrick, assez embarrassé, et qui ne se
trouvait là d'ailleurs que comme simple
particulier, sans aucun titre officiel, con-
sultaJilphège du regard, comme pour lui
demander quel parti prendre.
L'artiste répondit par un geste que l'on
eût pu traduire ainsi :
— La chose nous est parfaitement égale,
il faut le laisser faire !
. Nepto, dont le fin regard avait saisi tou
tes ces nuances sur le visage des deux
Suédois, vit bien que sa cause était gagnée,
et qu'il était, comme on dit, maître de là
situation,
■— Ecoutez, mes petits pères, fit-il en
s'asseyant tranquillement à leurs pieds
sur une raeine de bouleau qui sortait du
sol et se roulait avee mille nœuds comme
un serpent sur la route, Nepto n'est pas
un lâche 1 S'il a jamais frappé, c'est tou
jours en face ! Il tue, il n'assassine point.
Mickaiîl aura plus qu'il ne mérite, car je
jouerai umvie contre la sienae;
—^'Eh mais! s'écria Henrigk, c'est un
véritable duel que tu proposes là?
— Crois-tu denc que l'on ne se batte
qu'à Stockholm? répliqua le Lapon; oui.,
c'est un duel. :
^A l'épée ou au pistolet? demanda
l'officier, assez intrigué de tout ce qu'il
entendait: .
— Noîipas : je veux l'ancien duel du
Nordiand — le duel au couteau 1 .
— Prends garde tu- as affaire à un ter
rible ennemi : ce Mickaël est robuste com
me le dieu Thor; il t'écraserait rien qu'en
se laissant tomber sur toi ; j'ai grand'
peur que ton obstination ne te soit fatale.
— J'aime trop peu la vie pour redouter
la mort, dit Nepto s d'un ton froid.
— Fais donc comme tu l'entends, ré
pondit l'officier; nous serons tes témoins :
l[ue Dieu te protège.
Pendant cet échangé de paroles entje les
jeunes gens, Norra ii'élàit point inlerve-
nue;elle n'avait' pas dit un mot : mais
elle avait quitté Henrick, et, insensible
ment, elle s'était éloignée de lui pour se
rapprocher de Nepto. Sas deux bras re
tombant le long de son corps, sa tète
penéhéesur sa poitrine, elle s'abandonnait
librement à ses pensées. Certes, elle était
touchée de la nouvelle preuve d'afl'îetion
4ue Nepto Ifci donnait, et elle regrettait
d'autant plus le danger auquel il allait
s'exposer qu'elle se sen'tait incapable de
lui en témoigner jamais assez de reconnais
sance; elle s'accusait d'être ingrate, et
elle voyait, qu'il lui était impossible de 110
l'être point. Elle ne fit cependant aucune
observation à son cousin ; elle savait trop
combien sesobservaiions seraient inutiles;
elle se contenta de regarder Elphège et
Henrick d'un air qui semblait leur dire :
Mais empêchez-le donc, vous autres qui
pouvez.
En cela encore , Norra se trompait, car
les deux amis n'eussent pu empêcher le
combat, quand même ils l'auraient Voulu.
Nepto, en effet, était un de ces hommes
qui s'obslinent dans leurs desseins, et don
on affermit les résolutions en essayant de
lës combattre. Henrick appréciait son cou
rage et sa rare énergie ; il eût été désolé
que ce duel eût eu pour lui une issue fu
neste ; la rivalité entre eux avait un ca
ractère assez singulier puisque l^un ne dé
sirait point ce qu'il-obtenait, tandis que
l'autre n'obtenait point ce qu'il désirait ;
mais ils s'appréciaient l'un l'autre, et Hen
rick faisait des vœux sincères pour celui
qui s'était cru longtemps son rival. Quant à
Elphège, en dehors delà question, il se di
sait tout simplement qu'il y avait là en
présence deux hommes qui sê détestaient,
mais que ces deux hommes étaient braves;
qu'ils avaient des armes , et qu'après tout
le mieux était d'en fifiir.
Lès choses en étant là, tout le monde
comprit bien qu'il ne restait plus qu'à faire
vite. ' ' . .
'— Où est ton adversaire; r demanda Hen
rick en jetant les yeux a ;lour de lui; or
dinairement il fout êut:'.au moins deux
pour se battre, et je ne vois pas l'autre.
Nepto, sans rien dire, gravit lestement
la berge assez âpre du chemin, en faisant,
signe aux jeunes gens de le suivre. Quand
ils eurent atteint la crête du talus,ils aper
çurent de l'autre côté un agreste et frais
Vallon, ombragé de sapins et qu'arrosait
un torrent descendu des montagnes loin
taines. Kn Irouvant 1e sol plus uni du val
lon, ce torrent perdait tout à coup son ini-
pétuosilé preiii ère, et roulait d'un cours
plus égal l'éiio'rme volume*de sesreaux.
En' face rncïnri de l'elidrôit où se Tenaient
nos personnages il se divisait et enlaçait
dans ses bras Iiumîdei une petite île pàr-
faiterrient découverte, qui'; à vrafdirey-n'è-
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