Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-01
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1861 01 mai 1861
Description : 1861/05/01 (Numéro 121). 1861/05/01 (Numéro 121).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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publié les s et SO de chaque mois.
Iffipt.t.BOÎOTÀCri. r, desBons-Entans, 19 f
La modd s'ibornkuemt le plus simple ept l 'envoi' d'y u bon 8é poste ou îU'un çffet
iMïS? Sur Paris, à l'ordte de l'xD^iSTR^im du journal, rue de Valais^ n* 10,
UN NUMÉRO 20 CENTIMES!
JOURNAL POLITIQUE
• Les letlretf ou eàvoisLes articles déposés ne sont.pas rendus»
mvBRSEiL, : :
. . I . " les AHfflwa» sont reçu^ cW fc "Panis, 'rtgîsseô* ^es 6 grands idùrnaux;
i /».';« '^ fue Notre -Dame «des*Victoires, û* 40 r (place (je la Bourse/» &
> t- ■ . ■ ,, . • i ~• ' ■ 1 ' • ■
^es aboanemens datent ùefi M •* W
i (de ohawjuç moj9»
paris , so A vril.
^'ouverture du.conseil de l'empire a eu
lieu le 29 avril à Vienne. Le discours du;
trône ne sera prononcé par* Fwhpereur
que demain mercredi. Le conseil siège dans
un palais provisoire bâti en six semaines,
et qui à coûté 200,000 florins. v
Sur les 343 députés qui devaient former
la seconde Chambre, 199 seulement, en les
■supposant au complet, ont pu prendre
séance : ce sont les 18 députés de la basse
Autriche, ies 10 de la haute Autriche, les
" 13 de la ' Styrie, les 2 du Vorarlberg, les 22
de la Moravie, les 54 de la Bohême, Jes 6 de
la Silésie, les 3 de Salzbourg, les 5 de la
Carinthie, les 6 de Cràin, les 2 de Goz, les
2 de Trieste, les 38 de la Gallicie, les '5 de
la Dalmatiô, les 5 de la Bukowine et S sur
les 10 du Tyrol. .
Il reste en dehors : 2 députés tyroliens,
8S hongrois, 26 transylvaniens,- 9 croates^
2 istri,ens et 20 vénitiens, ensemble 1M:
Comme le gouvernement n'a pas encore
ordonné l'élection des députés de Hongrie,
de Croatie, d'Ésclavonie et de Transylvanie j
et qu'il n'a pas davantage désigné les mem
bres de la Chambre haute a/férens à ces
pays, on ne saurait cpnsidérer en ce mo-j
mént le conseil de l'efnpire comme ayant,
compétence légale pour toutes les partie^
de la monarchie j ce n^est pour le momenj
qu'une assemblée des pays allemands et
slaves de la couronne.
1 Dû reste, on ne désespère pas d'arriver
à un comproniis avec la Hongrie, pour
. fixer nettement les affaires communes* de
• manière à ne pas diminuer les droits cons-i
titutionnels de la diète de Pesth.
ta Presse de Vienne fait à ce sujet les ré-t
flexions suivantes: « Si nous voulons unir
à nous la Hongrie, et ne, pas la voir, dans
son orgueil, repousser la main de FAutrit
■ che, il faut, avanUout, aviser à ce que les
peuples, en deçà de là Leitha, n'aient %
. envier aucune des institutions des peuples
qui habitent au-delà ; que la Constitution
' de l'Autriche soit entourée des mêmes
garantie? que celle de la Hongrie. Qu'oi)i
ne s'étonne donc pas si le Parlement;,
au milieu des grandes obligations qu'il ait-
remplir à l'égard de la question monétaire
ou déficit, des rapports avec la H&ngrie et
• l'Italie, songé, et même en première lir
. ghe, à l 'aGhèvement de l'édifice constitu
tionnel. Cet achèvement est une nécessité
politique. L$s aspirations de ceux qui le
, demandent np sont pas un caprice du Ut-
•béralismè théoricien ; c'est. la question
préalable dè la solution des grandes : quesf
\ tions réalistes que le gou vernement atten4
du conseil de l'empire. » . '
La Gazelle de Vienne déclare officielle^
ment qu 'il est, faux que l'Autriche ait de r
mandé à la Prusse des' concessions politr
ques dans les négociations relatives *).
- l'organisation militaire de la Confédéra-j
tion, notamment qu'elle ait exigé la gaj
rantie de la Vénétie, Le journal officie)
ajoute que les gouverriemens sont pénétrés
de la nécessité d'une union véritable, et que
leç bonnes relations n'ont pas été troublée^
•un seul instant. Mais il ne pousse pas se^
confidences, jusqu'à dire si ces bonnes re-t
lations se sont traduites par quelque fai^
palpable, et si les négociations soiit oi|
non suspendues, comme pn ne cesse dq
i'affirni.er en Allemagne.
Le représentant du Danemarck a fait,
"dans la séance de la diète germanique du
27 avril, la déclaration attendre depuis
long-temps, en réponse à l'invitation adres-:
sée le 7 lévrier au gouvernement danois;
Diaprés cette déclaration , le gouverne-
ment danqjs aurait fait aux Etats toutes les
concessions compatibles avec 1© principe
monarchique et lé maintien de l'unité dq
royaume. La patente de l'apnée 1859 g. été
soumise aux Etats pour qu'ils l'abrog&iit •
et si le gouvernement a repoussé le-.in!&-
moire des Etats, c'est.parcè que ce docu
ment dépassaït-Ies attributions de l'assem-;
fcl4ô, puisqu'il s*ipixijisçait dans les affaires|
de^autres parties :dq- la monarchie, /
TJps. de .nos, correspondances de Berqe
nous informe que M. de Cavour a remer
cié- verbalement l'envoyé extraordinaire
dé la Confédération suisse à Turin, de là
réponse faite par lé gouvernement fédé-
ral'à la notification du cabinet sarde, con
cernant la proclamation du royaume d'I-'
talie; il a, en même temps, exprimé l'es^
poir qu'à l'avenir les relations entre les
deux pays continueront à être aussi* cor
diales qu'elles l'ont été jusqu'ici. Bu reste,
la reconnaissance définitive du royaume
d'Italie est de la compétence de l'assemblée
fédérale qui, à ce-que l'on croit, n'hésitera
pas à la prononcer dans sa prochaine ses
sion.
Un journal de Turin annonce que l'em
pereur ,de Maroc a reconnu le royaume
d'Italie; mais, ce qui serait beaucoup plus
important, si le fait se réalisait, c'est qu'on
serait à la veille d'un rapprochement entre
la cour d'Espagae et celle de Turin. Du
moins, tel est le bruit que nous-transmet
notre correspondant de Madrid, à qui nous
en laissons la responsabilité. ''
. Une dépêche de Zante, arrivée par Vien
ne, annonce qu'un conflit aurait éclaté en
trera garnison anglaisé et le peuple.'Dou-.
ze soldats et huit habitans auraient été
blessés. La date up peu ancienne de cette
dépêche, qui remonterait au 24 avril,donne
lieu de penser qu'il n'y a lieu d'en accepr
ter le contenù/quë sous toutes réserves,
puisqq'à l'heure où . nous écrivons le fait
ne parait pas connu en Angleterre.
Revenons encore une fois sur l'affaire
des communautés du diocèse de Cambrai.
Le Monde avoue que, « dès le premier jour,
on a reconnu le droit légal de l'administra
tion. » Ce que l'on conteste, c'est seulement
« l'opportunité » de la mesure. Le Mon
de nous permettra de penser que l'ad
ministration , agissant dans le cercle
de ses attributions légales, est mieux pla
cée qu'un particulier ou qu'un rédacteur de,,
journal, même religieux, pour apprécier
l'opportunité d'une mesure.
Mais, au moins, le Monde reconnaît qu'il
existe une loi, et que le gouvernement
s'est conformé . à la loi. L'lfnion\ist bien
autrement difficile à réduire; §lle tourne
ieg choses du blanc au noir avec la pro
digieuse facilité qu'on lui connaît. Pour
nous démontrer que nous' avons eu tprt
de constater que les llédemptoristes eL
les Capucins n'avaient pas l'autorisation
légale, elle nous, répond qu'il n'y a pas
lieuj dans; l'espèçe, à autorisation légale
pour le3 communautés d'hommes. -L'admi
rable raisonnement I De* ce que ialoi fran
çaise ne permet pas que l'autorisation lé
gale soit àccordéeaùx communautésd'hom-.
mes , l'Union en conclut qu'elles en
sont dispensées. La précaution prise con
tre elles ne serait, au contraire, qu'Une
immunité tout exprès édictée en leur far
veur. Et, pour que la plaisanterie soit
complète, l'Unioniious accuse de jouer sur'
les mots. Ce sont-là ses procédés habituels; •
et nous n'aurons pas la naïveté de noqs en
étonner. Les constater suffit. ■
' A uguste V itu.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, le 29 avril.
Dans la Chambre des Lords, lord Wodehou-
se, répondant à lord Malmesbury, dit qiiç
l'Angleterre est résolue à ne pas imposer ses
conseils à l'Amérique. Le ministre britanni
que a reçu l'iastructior. d'exprimer l'espoir
•que la bonne.entente sera rétablie entre le
Nord et le Sud, mais de s'abstenir de dqnner
des conseils.
Cracovie,,S9 avril, 9 h., soir.'
Le président de la cour d'appel, M. Wlèczor-
kowski, reveiiu de Modlin, a déclaré tous les
prisonniers innocens. LV.tat de guerre et les
violences des soldats continuent à Varsovie.
■ • Vienne, 29 avril.
L'ouverture du conseil deTempije a eu lieu
aujourd'hui. Lés deux Chambres se sont cons
tituées. Les membres ont prêté serment. Le
Feuillptoa du Constitutioimel, 1 er mai.
Pî ASU)IR EN LAPOME
XXVI.
Un homme sortit da fourré ,e.J. se tint
devant elle*
Il suffit à Norra,d'un regard pour recon
naître la tête plate, vipérine, odieuse du
. plus lâche de ses ravisseurs; c^e celui qui
avait vQulula tuer, de celui qui avait égor
gé le pauvre Snalla, pour tout dire en
un mol, de Mager. , ■ ,
A la vue du misérable, une folle terreur
s'empara de la jeui}e fille. Elle se leva de
son siège, comme pour fuir. Ses jambes
. tremblantes lui refusèrent leur service, et
ses pieds so clouèrent au sol. ,Sa bouche
s'ouvrit; elle voulut crier : elle ne trouva
point dë paroles, et la voix s'arrêta dans sa
gorge : pareille à l'oiseau fasciné, elle dc-
. içieura sans mouvemeut, presque sans vie.
En voyant l'effet que sa présence sinistre
. produisait sursa victime, Mager n'osa point
approcher. Il lui fit de la main un signe
Eour la rassurer, et. mit un doigt sur sa
ouche pour l'engager au silence.
— Je n'approcbsrai, lui dit-il d'une voix
soumise, presque respectueuse, que si tiï
me le permets ; ne crains rien de moi ; j'ai
des cÊoses importantes à t'apprendre et
qui te rendront bien heureuse 1
■ Malgré sa profonde iiorreur pour ce mi
sérable, Norra commençait à ressentir un
tel ennui dè sa réclusion; elle était si
fermementrésolueà tenter tous les moyens
possibles et impossibles d'évasion, qu'elle
consentit à écouter, à regarder, à laisser
approcher d'elle cet être odieux.
— Tu dors bien m'en vouloir ? fit Mager
d'une voix qu'il voulut rendre mielleuse et
insinuante, et qui parut à la jeune fille
hypocrite et fausse» ' ,
—• Le fait est, répondit-elle, sans pren
dre la peine de dissimuler son dégoût, que
je n'ai guère sujet de t'aimer 1 .
— Ne m'aime pas, si tu veux, fit Mager,_
avec un impexceptible mouvement d'é- T
paules, qui laissait voir assez clairement
qu'il prenait peu de souci des sen(.imens
plus ou pioins aïTectueux de Norra,sa vic- !
time ; laisse-moi seulement te rendre un
service. • * ,
— Tu y trouves donc ton intérêt?
—Evidemment! répondit Mager, qui ne
sentait pas le besoin de poser pour la ver
tu; et qui croyait peut-être que le plus
sûr moyen d'inspirer de la confiance à la
jeune iilie était d'étaler naïvement son
cynisme devant elle ,-r-Mager appelait cela
jouer cartes sur table.
v — Tu voudrais bien sortir d'ici? reprit-
il au bout d'un instant. :
■— A tout prix ! fit N'orra, en joignant
ses deux mains.
;-r- Même si, pour te rendre ce petit ser
vice qui m'expose, je te demandais cent
spécies..
— Tu les aurais le jour même où je ren
trerais sous ma tente. • '
-t II est assez agréable, pensa l'affr&*x
diplflme'du 20.octobre et la patente du 26 fé
vrier ont .été déposés, ainsi que les rè4emeçs 1
des deux..CUamÈres décrétés par l'empereur. î
Sa Majesté prononcera le discours du trône i
mercredi matin, ' *
La Gazette de Vienne déclare dans son numé- :
ro du soir, que le cabinet de Vienne, 11'a pas
demandé de concessions politiques à la Prusge
dans les négociations relatives à l'organisation
militaire de la Confédération, et qu'il n'a pas
exigé notamment 11 garantie de la Vénétie.
Elle regrette qu'on cherche à semer des défian
ces. Les gouvernemens sont pénétrés de la né
cessité d'une union véritable. Les bonnes rela
tions n'ont pas été menacées un instant.
Vienne, le 29 avril.
Zante, 24 avril. — Hier, il y a eu un conflit
entre la-garnison anglaise et Je peuple. Douze
soldats 11 huit habitans indigènes ont été
blesses. w .
Vienne, 30 avril.
Le chancelier de Hongrie n'assistera pas de- :
main, dit-on, à la réception du conseil de !
l'empiie par l'empereur. • (
Les négociations pour l'union de la Hongrie '
avec la Croatie, sont ajournées.
Onmande de Raguse que, dans un combat
devant Nicksick, le colonel Mahmud-Bey a été '
blessé.
Nicksick a été approvisionné.
Pesth, le 29 aviil.
Les funérailles du président Paloczy ont eu
lieu avec le concours de la population tout
entière sans le moindre trouble. A toutes les
maisons flottaient des drapeaux noirs. Les étu-
dians ont chanté le iSzozat. On a prononcé des
discours.
Turin, le 29 ayril: !
Le journal l'Italie annonce que l'Empereur
de Maïoc a .reconnu le royaume d'Italie.
,. Les Nationalités annoncent qu'y ne députa-f
tion d'ofùciérs garibaldiens et toute la jeu
nesse de l'université de Pavie ont Sût une
ovation à Gàribaldi, qui a visité uu. de ses
amis dans pne ville près de Pavie.
Turin, 30 avril.
L'Opinione assure que le roi Victor - Emma
nuel enverra à Stockholm un ministre pléni
potentiaire pour annoncer au roi de SSuede la
proclamation du royaume d'Italie. Le gouver
nement suédois, ajoute la même feuille, a dé
claré qu'aussitôt que cette formalité serait rem
plie, il reconnaîtrait officiellement le nouveau
royaume.
Lé 5 0/0 piémontais est à 74.
Marseille, le 30 avril. . *
On mande de Naples, le 27, que les bandes
éparscs dans la Basilicate, la Pouille et la Cala-
bre, continuent à être poursuivies dans les mon-
tagnespar lesbersagliers et lesgardr s nationaux.
Les lettres de Naples confirment, du reste, les
démonstrations qui ont eu lieu, le 24, et les
jourp suivans, dans cette capitale, à l'occasion
d'une circulaire de M. Spaventa.
On mande de Rome, le 27, que la reine
Christine va repartir pour la France, et. que le
cardinal. Antonelli aurait, répondu 'négative
ment à upe note du Piémont, demandant i'é-
lçignement du roi de Naples.
Lisbonne, 30 avril.
Le paquebot anglais Tyne, qui a quitté Hio-
Jaheiro le 9, est .arrivé ce matin et repart ce
soir pour Southampton.
Il apporte la nouvelle d'un épouvantable
iremblcment de terre qui a détruit une paitie
de la.ville de Mendoza, capitale de la province
du même no ai dans la république Argentine.
Le nombre des viçtiméss'eiève a 7,000 person
nes. 2,000 maisons ont été renversées. Les per
tes sont évaluées à 350 millions de francs.
" A RioTJaneiro, le:ministère ne s'était pas
encore complété, On attendait pour le com
pléter l'ouverture du Parlement;
Le change sur Londres était à 26 i/2 ; sur
fiaris de 360 à 363; sur Hambourg à 680. Les
cafés good=flrst valaient de 6,200 à 6,400. Le
marché était peu animé. Stock bO,000 sacs.
Madrid, le 29 avril.'
Ce soir, les journaux de l'opposition ont
donné'un dîner aux députés opposés au pro
jet de loi sur la presse. Des toasts ont été por
tas et des distours modérés ont été prononcés
en faveur de la liberté de la presse.
" Lisbonne, 29 avril au soir. — D'après le ré
sultat connu dés élections, 64 sont pour le mi
nistère et 16 pour l'opposition.
(Ilavas-Bullier.)
COURS
«puai OS CV0TD8I".
3 0/0 au compt.
—Fin dp mois.
4 au compt.
—Fin du mois.
DE XA BOURSE.
le 29 le 30 HAUSSE.
68 60 6'8 75 » 15
68.^5 68 75 » 10
95 23 95.50 » 25
95 40 95 55 » 15
BA1SSB
Décidément le président Lincoln a pris
. une attitude'belliqueuse. Par proclama-
tion lancéo. le 15 avril, 75,000 hommes
sontîippelés par lui sous les armes, et le'
Congrès est convoqué pour le 4 juillet.
C'est trancher, en apparence,, du Jackson;
et il se trouvera bon nombre de person
nes pour croire à un écrasement très pro
chain des Etats' confédérés par les milices
du'Nord. En réalité'la proclamation prési-
coquin, de recevoir ainsi des deux mains,
et jesuis. bien forcé de convenir,que Je fils
de mfijnère esi un habile homme.
Puis,après cette sortp d'aparté avec lui-
même, il se retourna vers .la petite Lapon
ne, et, comme le renard.au pied de l'ar
bre s'adressant au corbeau perché sur la
branche : • .
—^Descends un peu de ton observatoire !
lui dit-il, et passons derrière ces rochers,
car ici l'on peut m'apercevoir. Je sa.is bien,
ajouta-t-i'l, que Mickaël est absent, mais
celle qui fait pour lui métier de geôlière et
d'espionne n'est pas loin ; si elle me voyait
ici, son maître le çaurait bientôt, et je n'ai
pas envie de renouveler connaissance avec
le poing de cette triple brute, encore plus
bête qu'elle n'est grosso.
Norra descendit, quoiqu'avëc un reste '
.de répugnance,, et Mager, suivi d'asséz
près par la jeune fille, à laquella il mon
trait le chemin, s'avançant avec la démar
che prudente et cauteleuse que l'on re-
marqu# dans toutes les variétés de la ra
ce féline, et plus encore chez ces rôdeurs
nocturnes à qui leur souplesse perfide a
fait donner le nom de vermiformes> guida
la petite Laponne vers un fourré de bou
leaux nains et d'arbrisseaux au feuillage
serré qui devait les abriter tous deux. <
— Maintenant, dit Norra, en s'asseyant
à quelque distance de lui, et en suivant
toujours du regard le- mouvement de ses
mains inquiètes, parle, dépêche-toi, et
surtout ne mens pas.
— Je ne mens jamais, dit Mager, quand
cela n'est pas nécessaire.
r-r'.Qui t'envoie? reprit la jeune fille,
cognme si elle eût voulu lai faire subir un
dentielle ne sera sçitîs .doute , et à Tnoins,
'c^Axeritualités improbables-, qu'une pièQe
d» procédure dans le débat qui s'agite, en
Amérique.
A ce titre nous donnons la traduction
de ce document :
•' 1 Attendu que los lois des Etats-Unis ont trouvé
depuis quelque temps ét trouvent encore de l'op
position, et que l ; exècutionjea est empêchée dans
les Etats de la Caroline du Sud, de la Géorgie, de
1 Alabama, de la Vloiide, du Missiisipi, de la Loui
siane et du Texas, par des combinaisons trop puis
santes pour qu'on puisse les supprimerai'ia voie
ordinaire des tribunaux, ou par les pouvoirs ac
cordés aux officiers judiciaires :
Moi, Abraham Lincoln, pré ûaent des Etats-Unis,
en vertu de l'autorité que j 'ai de par la Constitu
tion et les lois, .j 'ai jugé à propos d'appeler et j'apr
Pblle.par les présentes la milice.des divers Etats ne
l'Union au nombre de.73,000 hommes", pour sup
primer lësdites combinaisons, et procurer la due
exéoution des lois.
Les détails organiques seront immédiatement
communiqués.aux autorités des Etats par l'intermé
diaire du département de la guerre. Je fais appel
? tous les citoyens loyaux pour favoriser faciliter
et aider l'effort que je fais pour maintenir l'hon
neur, l'intégrité et l'existence de notre union na
tionale et la perpétuité du gouvernement populai
re, et redresser des torts que nous avons déjàtrop
long-temps endurés. ■;
Je juge convenable de dire que le premier ser
vice assigné aux forces dont je fais l'appel sera pro-
bablementde rentrer en -possession desforts, places
et propriétés dont la saisie a été faitq au détriment
de l'Union. Et en toute occurrence, on prendra
le plus grand soin, autant que le permettront du
mpins les mesures ci-dessus annoncées, d'éviter
toute destruction ou touteintervention, tout trou
ble, par rapport auv propriétés des citoyens pai
sibles ; et je commande, par les présentes, aux
personnes qui composent les combinaisons ci-de
vant énoncées,' de se disperser, et de'rentrer pai
siblement dans leurs demeuras .dais-un délai de
^TJigijôursj è partir de cette date. . : r . 1
(^Jugeant ,que la condition actuelle des affaires
publiques présente une occasion extraordinaire, eu
vertu du pouvoir dont je sutè investi par la Cons
titution, Je convoque les deux Chambres $11 con
fiés. Les sénateurs et représentans sont invités t
s'assembler à leurs sièges respectifs à midi; le
mercredi 4 juillet prochain, pour y considérer et
prendre 1 telles mesures que dans leur sagesse la
sécurité publique leur semblera demander.
On le voit, cette fixation d'un jour si
lointain pour la réunion du Congrès n'est
pas un indice de grandes craintes. A ifen
pas douter, beaucoup de vacarme se fera
tant dans lè Nord que dans le Sud, mais
a guerre civile » est une trop grosse expres
sion. Nous ne pouvons l'appliquer engpre
à la situation des affaires américaines.?'
E dooard G auluiac.
Cortespondanc* particulière du Constitutionnel.
Madrid, 26 avril.
' Tout cbnfirme aujourd'hui mes premiè
res informations sur l'attitude prise par le
cabinet espagnol dans l'affaire de Saint-
Domingue'. :Le colonel llizô vient à l'ins
tant de quitter Madrid , pour se ren
dre à Cuba. II. est porteur d'instituer
tions écrites pour le général Serrant). Or,
la teneur do ces instructions n'est déjà
plus un secret pour personne, dans le
monde olficiel. Sans repousser l'olfre
d'annexion qui lui a été faite ,,l 'Espar
pagne veut savoir préalablement à quoi
s'en tenir sur la valeur de celte ollre.
Elle désire s'assurer surtout que ce n'est
pas l'œuvre d'un seul parti, et que la ré
solution des Dominicains présente un ca
ractère d'unanimité suffisante. Tels sont
les points que devra éclaircir le capitaine-
général de Cuba, avant de prendre une
résolution.
Quant à l'opposition du gouvernement
britannique, on en parle moins depuis
quelques jours. Il-en est de même de l'at
titude menaçante des Etats-Unis et des
projets hostiles qu'on leur avait prêtés
tout d'abord. Une feuille ministérielle an
nonce, ce malin, cjue le représentant de
l'Espagne à Washington a reçu , sur ce
point, du gouvernement de l'Union les exr
plications les plus rassurantes.
Un mot à propos d'un autre incident'
dont la presse étrangère paraît s'être pré
occupée : Je veux parler de la présence ici
de l'envoyé extraordinaire du gouverne
ment d'Haïti. On a ptétendu que ce per
sonnage était porteur, lui aussi, d'une
offre d'annexion. * Je vous ai déjà dé
menti ce bruit. Tout prouve aujourr
d hui que j'étais bien informé. D'après les
personnes et les journaux les mieux reni-
seignés de Madrid, lamission de M. Dypuy
se borne simplement à demander, la mér
dialion du gouvernement espagnol erilre
les deux Etats d'Haïti et de Saint-Dominr
gue. . ■ " ■ ■
Une autre nouvelle assez importante,
au point de vue des relations extérieures
de l'Espagne, me parvient à l'instant. Il se
rait question d'un rapprochement avec la
cour de Turin. Inutile d'ajouter qu'en vous
livrant' ce bruit, je ne le garantis pas. Je
tiens, toutefois, de très bonne source j
interrogatoire.
Je ne puis donc être venu tcut seul,
poussé par un boni mouvement?
— Je ne t'en crois guère capable ! Si tu
avais dû l'avoir, ce bon mouvement, j'if
inagine qu'il ne t'aurait pas fallu l'atten
dre, un mois. .. ' '
— Diable de fille 1 elle raisonne comrae
u* livre.
— Tu vois donc bien que quelqu'un
t'envoie? . .
— C'est vrai !
— Qui ça? Mon grand-père,?
Mager hocha la tête.
—r Nepto, alors?
— Pas davantage.
— t)uidonc? Parle.... on peut nous sur
prendre.... toutes ceslenteurs sont çruel-
lqs ; tu me fais mourir 1 dit Norra, dont un
vague" soupçon traversait l'esprit.
Je viens de la part d'un officier.
-r Un Suédois, peut-être! s'écria la
jeune fille.
Et elle devint tout à coup si pâle, que
Magor crut "qu'elle se trouvait mal; il
s'appr.ochaj)our la soutenir; mais elle le
repoussa d'une main, , tout en le fou-*
droyant du regard, et appuya l'autre vi
goureusement contre sa poitrine, pour
en contenir les batlemens désordonnés.
. —Son nom? dit-elle, d'une voixhale-
letan.te et entrecoupée, son nom; sais-ta
son nom? ;
, — Il ne me l'a pas dit:, il est descendu^
une demi-lieue d'ici, chez un des hommes
du gouverneur; il a l'air d'un prince :
quand il parle, c'est comme s'il comman-
. dait, et tout le inonde lui obéit, ,
— Il est grand ?
qu'une «ntrevuô a eu lieu, ces-jours^éi,
"entré M.'^e friarffchal O'Do»peu ét M,; 'de
Teccio, ançien ministre du Piémont, qu.^
comme vous savez, n'a pas quitté Madrid,
malgré la rupture des relations. Rien n'a
transpiré jusqu^ici sur les détails de cette
conférence, qui a duré plusieurs heures ;
mnis il paraît certain que M. de Tecco en
est sorti satisfait. Il aurait même témoi
gné de son contentement dans plusieurs
salons de Madrid, où'cet incident a pro
duit une sensation assez vive.
Pour extrait : L. bonifack.
Nouvelles de l'Extérieur.
KTALtE.
turin , 29 avril.—Les étudians de Pavie ont
adressé une députation_à Garibaldi pour lui
remettre une adresse couverte de quatre cents
signatures. Cette adresse se termine en disant
que l'armée italienne trouvera tous les étur
dians dans ses rangs le jour où il's'agira de
combattre les ' ennemis de l'Italie, et qu'ils
font des vœux pour que ce, jour si désiré soit
prochain. {Italie.) "
ANGLETERRE. 1
londbes , 29 avril. — La séance du 29 avril,
à la Chambre des Communes, a été occupée
par la reprise ds la discussion -stir le budget,
M. ILorsman est revenu, pour les corroborer,
sur les argumens déjà produits par l'opposi
tion contre le plan dn M. Gladstone.
A la Chambfe des Lords, en réponse à une
interpellation du comte deMaîmesborystr les-
di^posiiions. du gouvernement relativement
aux affaires" 4'Amérique, lord "Wodehouse a
déclaré que l'Angleterre ne donnerait pas son
avis sur la question. Malgré sûn désir de voir
le bon accord renaître entre les Etats du-Nord
et ceux du Sud, désir que lord Lyons, ambas
sadeur à Washington, exprimera dans toute
•occasion, le gouvernement britannique ne
conseillera aucune mçsure qui puisse blesser
les susceptibilités du président Lincoln. -
EMPIRE D'AUTRICHE.
V ienne , 28 avril. — La Gazette de Vienne pu
blie une ordonnance qui règle les attributions
du ministère du commerce et d'économie po
litique récemment fondé, elles sont classées
sous quatre rubriques : 1° commerce, industrie
et navigation; 2° voies de communication;
3° agriculture; 4° statistique. ,
' — L'Qsservatore triestino donne le texte de
l'adresse que la commune de Castuaen Lstrie,
qui compte 14,000 ames ? â envoyée le 19 avril
â l'empereur, pour exprimer, vis-à-vis du refus
.de là diète d'Istrie de nommer des députés aji
conseil de l'empire, leiir fidélité et leur dévoû-
ment à S. M. Il y est dit, entre autres, que les
habitanB de Castua sont prêts à manifester au
besoin par dos »ictes>,le courage et l'abnégation
dont leurs pères ont donné la preuve en 1813,
sous le feld : maréchal Nugent.
lembbrg , 25 avril.—Dans la séance d'aujour
d'hui de la diète de Gallicie, le comte Léon Sko-
rupka a signalé les faits suivans : « J'ai des let
tres de Crâco vie, dit-il, des lettres de citoyens très
éminens, qui m'assurent que l'arbitraire le
plus oppressif continue à régner dans cette
ville. J'ai beaucoup de rapports avec les
jeunes gens qui font leurs études à Craco-
.vic. Quand je sTiis dans cette ville, un grapd
nombre d'entre eux viennent me voir , et ils
m'ont consulté dernièrement sur les moyens
d'échapper aux provocations de la police. On
enfurait des étudians, on les expulse, on les
interne, comme cela passe par la tété des em-
ployés.de l'administration. L'Univers'ité subsis
té à Cracovie; bientôt il n'y aura plus d'étu-
dians. Lessalles sont à peu près vides, et, d'ici à
peudetemps,lé'directeurdelapolK:o, baron de
Paumann, pourra enseigner, devapt les bancs
dégarnis, qu'il existe une ville en Europe qui .
s'appelle Cracovie, où il lui est permis de faire
tolît oe qu'il veut. » '
Le professeur Helsel (de Cracovie) appuie les
.paroles du précédent orateur,'et signale d'au
tres «ctes d'arbitraire de la police de Cracovie.
s. - , { Progrès de' Vienne.)
POLOGNE.
V.ABSOV1K, 23 avril. — Notre situation est des
plus tristes : toutes les affaires sont arrêtées,-
même le commerce des objets les plus in
dispensables. Jamais on n'a vu autant de
mendians, autant de misère. Aujourd'hui, on
a distribué les journaux étrangers maculés de
noir comme du temps de Mi'chanpff. Dans les
derniers quinze jours, ils ne nous sont arrivés
.qu'exceptionnellement. . •
ka G azette'de la police publie aujourd'lrui une
note destinée à réfuter les asseï tions exagé
rées des feuilles étrangères sur les évènemens
de Varsovie. Elle prétend que le nombre des
morts ne s'élève qu'à dix, et qu'il û!a pas
été jeté de cadavres dans la Vistule. Le 8 avril,
les ouvriers n'ont pas tiré au sort pour dési
gner ceu± qui se voueraient à la mort. .
(Gazette de Silésie.)
Pour les nouvelles extérieures : l. sonifacf.
Si l'on a bien voulu nous suivre dans
notre résume des évènemens; antérieurs,
— Grand et élancé. • . t
— Jeûné?
r- Jeune et beau.
-r-Seul?
— Non ; il a un ami avec lui. .
—- Comment est cet ami ?
— Pi us petit, plus fort, avec des mains
qui étoufferaient un loup, et des yeux qui
ont l'air de charbons ardens. .
—Mon Dieu! pensa Norra, ce sont eux...
S'éstluil
4 — Ahl ali 1 fit Mag,er, &n se frottant les
mains, voilà qui te donne à réfléchir ?
— Pourquoi ne partoris-nou§ pas tout
de suite? dit Norra en se levant.
— Tout doux! fit le Queue en lui tou
chant le bras pour l'engager à se rasseoir;
on né sort point d'ici comme tu crois.
— J'en sortirai comme tu y es entré. -
— C'est douteux! le gaard est cerné; il
y a partout des yeux qui nous épient....
D'ailleurs, je suis venu moi-même la nuit;
si tu partais maintenant, on s'apercevrait
Èieritôt de ta fuite ; on donnerait l'éyeit ;
nous serions poursuivis; toi prise et moi
tué, adieu mes cent spécies ! Tu ne sais
donc pas que Mickaët est ici tout puissant
et qu'à une lieue à la ronde il est plus
craint et plus obéi que Je roi?
^■ N'importe! pensa Norra, Henrick est
ici; il veut me délivrer... Mes maux sont
finis!
— Quand veux-tu que nous parlions?
demanda-t-elle à Mager.
—Tâche d'être prête à onze heures: sors
sans bruit du gaard. Est-il fermé la nuit?
-r-Comme la porte d'une prison,.
— Ta chambre, où est-elle ?
. — Sur Iç devant, du côté du jac.
qu'a-i-Crx vu surtout dàn? le passe
^Algérie? 1 ' ..
Un : pays toujours en lqtte^. presqué
question ;. — une terre dispiitjée.' pouçe à
pouce; — de rares éclaircies, utilisée'^' ra
pidement par la colonisation, mais passa
gères, incertaines; — des combats inces- •
sans, des révolutions dans la métropole
ayant, leur contre-coup forcé outre mer,
Ce n'est pas assez encore. Il semble que
l'Algérie fût condamnée d'avance à toutes
les épreuves : après la guerre ou avec la
guerre, les épidémies, les désastres 'Saiîi-'
taires, un sol à conquérir, par les armes
d'abord, par le labeur-ensuite, tuant le
travailleur, et ne se livrant enfin, fécond
et salubre, qu'à force d'efforts et quelque
fois de cadavres. '
L'histoire des premiers temps de l'occu
pation est un douloureux martyrologe. »
Eh bien 1 au milieu de ces hasards, çhr
ces tourmentes, à travers, tant d'jrtcertitU--
des, de mécomptes et'de misères, il s^est
produit un fait digne de toute àtteutionV
l'existence coloniale même' de l'Algérie,
son inébranlable vitalité. Que les évène
mens 1 ui fussent ou non contraires, malgré
les circonstances adverses,malgré toute lo
gique apparente^ la colonie s'obstinait à vi
vre et s'affermissait ainsi de jour en jour
et d'heure en heure. Deux œuvres s'accom
plissaient simultanément en quelque sor
te: l'une plus splendide, plus retentissante,
la conquête; — l'autre., plus .obscure, mais
non moins méritante, était l'œuvre patiexi-
te de.ces colons que le chef de l'Etat a jus
tement salués- du. nom d 'intrépides et que
rien n'a pu décourager; infatigables pion
niers, dont on sait à peine les noms, mais
qu'il faut admirer quandon'penseàcequ'é-
tait l'Algérie au point de départ et à
ce qu'elle est aujourd'hui. C'est, en effet,
aux difficultés dè l'entreprise qu'on doit
se reporter pour apprécier les résultats
acquis. Nous avons entendu, noii§ enten-
tendons souvent encore, des gens très» ha*
biles à supputer ce que coûte l'Algérie ev
qui semblent s'étonner du peu qïïon y a
/atf. Nous éprouvai ane impression toute
autre et plus juste. Certes, si l'on songe à
ee qu'il est permis d'âttendre du terroir
magnifique que Dieu et nos armes nous ont
donnéen Afrique, on peut,on doitregretter
que notre colonie ne soit pas encore à la pla
ce que l'avenir lui réserve sans nul doute.
Mais quand on pense aux phases- péni
bles qu'elle a traversées, aux rudes obsta
cles qui l'ont assaillie, ce n'est pas du peu
qu'elle a fait qu'on s'étonne : c'ést de la voir
toujours debout, toujours agissante, se
développant avec lenteur, gontle'à goutle
si l'on veut., mais avec une ferme' et per
sévérante continuité. — Et l'on se prend
à remercier du fond du cœur ces- braves
colons qui ont bien mérité de l'Algérie en
ne désespérant jamais d'elle. Une question
est près d'être heureusement .résolue,
quand elle est aimée et servie ainsi. Il"
nous- est doux, au reste, de penser que
l'administration porte à cette population
courageuse l'intérêt dont elle est si digne.
Les émigrans en Algérie se comptent au
jourd'hui par quelques centaines de mille
tout au plus. Mais' qu'importe ! Il dépend
d'une sage gestion sur' les lieux et- d'un
mouvement de confiance en Europe, d'é
lever assez vite le .chiffre au niveau des
besoins. Une bonne viabilité, la salubrité
là où elle manque encore, la sécurité par
tout, l'unité dans la direction des affaires, la
simplicité dans les formes administratives,
la facilité des transactions,les terres promp-
tement accessibles, la liberté et les garan
ties sérieuses que la loi assure à tous, la
confiance on bas, le vouloir eij haut, et
toutes choses s'applaftiront,et"ilenserade'
l'Algérie>future comme de ces belles créa
tions coloniales que nous envions à nos
voisins et dont la merveilleuse croissance
fait l'admiration du monde. Pour ob
tenir des résultais analogues , pour ar
river à un- but semblable, il n'y &.
qu'une voie, la voie civile! Aussi a-
vons-nous regardé comme puérile,"si elle
était sincère, Ta crainte que l'administra
tion actuelle pût s'écarter d'une ligne si
nettement tracée. Seulement, la fprie uni
té, qui est l'essence en quelque sorte du
nouvel établissement, lui permettra de
suivre cette route avec énergie, et de con
clure là où peut-être on eût été long-temps
encore condamné à lutter. C'est aux'actes
maintenant à j ustifier notre espoir, etc'est
pEW -là que se créera efi France cette confian
te dans les destinées de l'Algérie dont no
tre colonie a tant besoin. Il y a une erreur
que, pour notre part, nous voudrions con
tribuer à déraciner ici et là-bas, en Algé
rie'coinnie dans la métrop.olè: c!efct celle
— Oserais-tu descendre par une échejje
de c'orde?
— Pour fuir, j'osergi tout,
— Bien!, qQuôhe -toi de bonne heure; et
pour ne point exciter de soupçon, tâche <|e
n'être pas trop gaie : tu as là des yei}x
qui ônt vu la liberté ! ils te trahiraient;
songe que rien n'est fait, si tout
n'est pas fait; qu^ là moindre imprù-'
dence peut nous perdre, et qu'avec Miç-
kaël, le moindre châtiment c'est la mort !
— J'y songeraW fit Nerra à qui la pensée '
de là délivrance et le souvenirde Henrick,
de Henrick tout près d'elle, et que, dans
quelques heures,-elle allait revoir, aurait
fait braver tous les supplices.
Toujours rampant entre les pierres et Se
glissant entre les broussailles , Magéi? ,-
après avoir prié la jeune fille dé ne le point
suivre, disparut par la même route qu'il
avait prise pour venir.
Restée seule, la petite Laponne fut bien
tôt en proie à une fièvre de pensées que
rien ne saurait expriuier.
11 faut avoir- un moment perdu l'espé
rance pour savoir avec quelle allégresse pro-
fonde l'ame salue son retour ! Il faut avoir
langui dans la solitude et l'abandon pour
bien comprendre avec quelle joie profon- *
de on accueille l'ami qui revient ! Il faut •
avoir tout redouté, pour se rendre compte
du sentiment ineffable de bien-être qui
s'empare de nous quand la sécurité nous
est enfin rendue.
Bien des obstacles se dressaient encore
entre la captiv.e et sa délivrance ; mais sa
confiance dans Henrick était si grande l '
eue ne pouvait douter que Mager ne fût
f* \
. ii} . bLijâiAliX. A, i
MjL|tOiiCil>A i Miii idvi.
■TROIS MOIS.?;.?.'.
SIX MOIS.:.
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*ec« iw pats ÉrtASBKB!!, voir le tableau
publié les s et SO de chaque mois.
Iffipt.t.BOÎOTÀCri. r, desBons-Entans, 19 f
La modd s'ibornkuemt le plus simple ept l 'envoi' d'y u bon 8é poste ou îU'un çffet
iMïS? Sur Paris, à l'ordte de l'xD^iSTR^im du journal, rue de Valais^ n* 10,
UN NUMÉRO 20 CENTIMES!
JOURNAL POLITIQUE
• Les letlretf ou eàvois
mvBRSEiL, : :
. . I . " les AHfflwa» sont reçu^ cW fc "Panis, 'rtgîsseô* ^es 6 grands idùrnaux;
i /».';« '^ fue Notre -Dame «des*Victoires, û* 40 r (place (je la Bourse/» &
> t- ■ . ■ ,, . • i ~• ' ■ 1 ' • ■
^es aboanemens datent ùefi M •* W
i (de ohawjuç moj9»
paris , so A vril.
^'ouverture du.conseil de l'empire a eu
lieu le 29 avril à Vienne. Le discours du;
trône ne sera prononcé par* Fwhpereur
que demain mercredi. Le conseil siège dans
un palais provisoire bâti en six semaines,
et qui à coûté 200,000 florins. v
Sur les 343 députés qui devaient former
la seconde Chambre, 199 seulement, en les
■supposant au complet, ont pu prendre
séance : ce sont les 18 députés de la basse
Autriche, ies 10 de la haute Autriche, les
" 13 de la ' Styrie, les 2 du Vorarlberg, les 22
de la Moravie, les 54 de la Bohême, Jes 6 de
la Silésie, les 3 de Salzbourg, les 5 de la
Carinthie, les 6 de Cràin, les 2 de Goz, les
2 de Trieste, les 38 de la Gallicie, les '5 de
la Dalmatiô, les 5 de la Bukowine et S sur
les 10 du Tyrol. .
Il reste en dehors : 2 députés tyroliens,
8S hongrois, 26 transylvaniens,- 9 croates^
2 istri,ens et 20 vénitiens, ensemble 1M:
Comme le gouvernement n'a pas encore
ordonné l'élection des députés de Hongrie,
de Croatie, d'Ésclavonie et de Transylvanie j
et qu'il n'a pas davantage désigné les mem
bres de la Chambre haute a/férens à ces
pays, on ne saurait cpnsidérer en ce mo-j
mént le conseil de l'efnpire comme ayant,
compétence légale pour toutes les partie^
de la monarchie j ce n^est pour le momenj
qu'une assemblée des pays allemands et
slaves de la couronne.
1 Dû reste, on ne désespère pas d'arriver
à un comproniis avec la Hongrie, pour
. fixer nettement les affaires communes* de
• manière à ne pas diminuer les droits cons-i
titutionnels de la diète de Pesth.
ta Presse de Vienne fait à ce sujet les ré-t
flexions suivantes: « Si nous voulons unir
à nous la Hongrie, et ne, pas la voir, dans
son orgueil, repousser la main de FAutrit
■ che, il faut, avanUout, aviser à ce que les
peuples, en deçà de là Leitha, n'aient %
. envier aucune des institutions des peuples
qui habitent au-delà ; que la Constitution
' de l'Autriche soit entourée des mêmes
garantie? que celle de la Hongrie. Qu'oi)i
ne s'étonne donc pas si le Parlement;,
au milieu des grandes obligations qu'il ait-
remplir à l'égard de la question monétaire
ou déficit, des rapports avec la H&ngrie et
• l'Italie, songé, et même en première lir
. ghe, à l 'aGhèvement de l'édifice constitu
tionnel. Cet achèvement est une nécessité
politique. L$s aspirations de ceux qui le
, demandent np sont pas un caprice du Ut-
•béralismè théoricien ; c'est. la question
préalable dè la solution des grandes : quesf
\ tions réalistes que le gou vernement atten4
du conseil de l'empire. » . '
La Gazelle de Vienne déclare officielle^
ment qu 'il est, faux que l'Autriche ait de r
mandé à la Prusse des' concessions politr
ques dans les négociations relatives *).
- l'organisation militaire de la Confédéra-j
tion, notamment qu'elle ait exigé la gaj
rantie de la Vénétie, Le journal officie)
ajoute que les gouverriemens sont pénétrés
de la nécessité d'une union véritable, et que
leç bonnes relations n'ont pas été troublée^
•un seul instant. Mais il ne pousse pas se^
confidences, jusqu'à dire si ces bonnes re-t
lations se sont traduites par quelque fai^
palpable, et si les négociations soiit oi|
non suspendues, comme pn ne cesse dq
i'affirni.er en Allemagne.
Le représentant du Danemarck a fait,
"dans la séance de la diète germanique du
27 avril, la déclaration attendre depuis
long-temps, en réponse à l'invitation adres-:
sée le 7 lévrier au gouvernement danois;
Diaprés cette déclaration , le gouverne-
ment danqjs aurait fait aux Etats toutes les
concessions compatibles avec 1© principe
monarchique et lé maintien de l'unité dq
royaume. La patente de l'apnée 1859 g. été
soumise aux Etats pour qu'ils l'abrog&iit •
et si le gouvernement a repoussé le-.in!&-
moire des Etats, c'est.parcè que ce docu
ment dépassaït-Ies attributions de l'assem-;
fcl4ô, puisqu'il s*ipixijisçait dans les affaires|
de^autres parties :dq- la monarchie, /
TJps. de .nos, correspondances de Berqe
nous informe que M. de Cavour a remer
cié- verbalement l'envoyé extraordinaire
dé la Confédération suisse à Turin, de là
réponse faite par lé gouvernement fédé-
ral'à la notification du cabinet sarde, con
cernant la proclamation du royaume d'I-'
talie; il a, en même temps, exprimé l'es^
poir qu'à l'avenir les relations entre les
deux pays continueront à être aussi* cor
diales qu'elles l'ont été jusqu'ici. Bu reste,
la reconnaissance définitive du royaume
d'Italie est de la compétence de l'assemblée
fédérale qui, à ce-que l'on croit, n'hésitera
pas à la prononcer dans sa prochaine ses
sion.
Un journal de Turin annonce que l'em
pereur ,de Maroc a reconnu le royaume
d'Italie; mais, ce qui serait beaucoup plus
important, si le fait se réalisait, c'est qu'on
serait à la veille d'un rapprochement entre
la cour d'Espagae et celle de Turin. Du
moins, tel est le bruit que nous-transmet
notre correspondant de Madrid, à qui nous
en laissons la responsabilité. ''
. Une dépêche de Zante, arrivée par Vien
ne, annonce qu'un conflit aurait éclaté en
trera garnison anglaisé et le peuple.'Dou-.
ze soldats et huit habitans auraient été
blessés. La date up peu ancienne de cette
dépêche, qui remonterait au 24 avril,donne
lieu de penser qu'il n'y a lieu d'en accepr
ter le contenù/quë sous toutes réserves,
puisqq'à l'heure où . nous écrivons le fait
ne parait pas connu en Angleterre.
Revenons encore une fois sur l'affaire
des communautés du diocèse de Cambrai.
Le Monde avoue que, « dès le premier jour,
on a reconnu le droit légal de l'administra
tion. » Ce que l'on conteste, c'est seulement
« l'opportunité » de la mesure. Le Mon
de nous permettra de penser que l'ad
ministration , agissant dans le cercle
de ses attributions légales, est mieux pla
cée qu'un particulier ou qu'un rédacteur de,,
journal, même religieux, pour apprécier
l'opportunité d'une mesure.
Mais, au moins, le Monde reconnaît qu'il
existe une loi, et que le gouvernement
s'est conformé . à la loi. L'lfnion\ist bien
autrement difficile à réduire; §lle tourne
ieg choses du blanc au noir avec la pro
digieuse facilité qu'on lui connaît. Pour
nous démontrer que nous' avons eu tprt
de constater que les llédemptoristes eL
les Capucins n'avaient pas l'autorisation
légale, elle nous, répond qu'il n'y a pas
lieuj dans; l'espèçe, à autorisation légale
pour le3 communautés d'hommes. -L'admi
rable raisonnement I De* ce que ialoi fran
çaise ne permet pas que l'autorisation lé
gale soit àccordéeaùx communautésd'hom-.
mes , l'Union en conclut qu'elles en
sont dispensées. La précaution prise con
tre elles ne serait, au contraire, qu'Une
immunité tout exprès édictée en leur far
veur. Et, pour que la plaisanterie soit
complète, l'Unioniious accuse de jouer sur'
les mots. Ce sont-là ses procédés habituels; •
et nous n'aurons pas la naïveté de noqs en
étonner. Les constater suffit. ■
' A uguste V itu.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, le 29 avril.
Dans la Chambre des Lords, lord Wodehou-
se, répondant à lord Malmesbury, dit qiiç
l'Angleterre est résolue à ne pas imposer ses
conseils à l'Amérique. Le ministre britanni
que a reçu l'iastructior. d'exprimer l'espoir
•que la bonne.entente sera rétablie entre le
Nord et le Sud, mais de s'abstenir de dqnner
des conseils.
Cracovie,,S9 avril, 9 h., soir.'
Le président de la cour d'appel, M. Wlèczor-
kowski, reveiiu de Modlin, a déclaré tous les
prisonniers innocens. LV.tat de guerre et les
violences des soldats continuent à Varsovie.
■ • Vienne, 29 avril.
L'ouverture du conseil deTempije a eu lieu
aujourd'hui. Lés deux Chambres se sont cons
tituées. Les membres ont prêté serment. Le
Feuillptoa du Constitutioimel, 1 er mai.
Pî ASU)IR EN LAPOME
XXVI.
Un homme sortit da fourré ,e.J. se tint
devant elle*
Il suffit à Norra,d'un regard pour recon
naître la tête plate, vipérine, odieuse du
. plus lâche de ses ravisseurs; c^e celui qui
avait vQulula tuer, de celui qui avait égor
gé le pauvre Snalla, pour tout dire en
un mol, de Mager. , ■ ,
A la vue du misérable, une folle terreur
s'empara de la jeui}e fille. Elle se leva de
son siège, comme pour fuir. Ses jambes
. tremblantes lui refusèrent leur service, et
ses pieds so clouèrent au sol. ,Sa bouche
s'ouvrit; elle voulut crier : elle ne trouva
point dë paroles, et la voix s'arrêta dans sa
gorge : pareille à l'oiseau fasciné, elle dc-
. içieura sans mouvemeut, presque sans vie.
En voyant l'effet que sa présence sinistre
. produisait sursa victime, Mager n'osa point
approcher. Il lui fit de la main un signe
Eour la rassurer, et. mit un doigt sur sa
ouche pour l'engager au silence.
— Je n'approcbsrai, lui dit-il d'une voix
soumise, presque respectueuse, que si tiï
me le permets ; ne crains rien de moi ; j'ai
des cÊoses importantes à t'apprendre et
qui te rendront bien heureuse 1
■ Malgré sa profonde iiorreur pour ce mi
sérable, Norra commençait à ressentir un
tel ennui dè sa réclusion; elle était si
fermementrésolueà tenter tous les moyens
possibles et impossibles d'évasion, qu'elle
consentit à écouter, à regarder, à laisser
approcher d'elle cet être odieux.
— Tu dors bien m'en vouloir ? fit Mager
d'une voix qu'il voulut rendre mielleuse et
insinuante, et qui parut à la jeune fille
hypocrite et fausse» ' ,
—• Le fait est, répondit-elle, sans pren
dre la peine de dissimuler son dégoût, que
je n'ai guère sujet de t'aimer 1 .
— Ne m'aime pas, si tu veux, fit Mager,_
avec un impexceptible mouvement d'é- T
paules, qui laissait voir assez clairement
qu'il prenait peu de souci des sen(.imens
plus ou pioins aïTectueux de Norra,sa vic- !
time ; laisse-moi seulement te rendre un
service. • * ,
— Tu y trouves donc ton intérêt?
—Evidemment! répondit Mager, qui ne
sentait pas le besoin de poser pour la ver
tu; et qui croyait peut-être que le plus
sûr moyen d'inspirer de la confiance à la
jeune iilie était d'étaler naïvement son
cynisme devant elle ,-r-Mager appelait cela
jouer cartes sur table.
v — Tu voudrais bien sortir d'ici? reprit-
il au bout d'un instant. :
■— A tout prix ! fit N'orra, en joignant
ses deux mains.
;-r- Même si, pour te rendre ce petit ser
vice qui m'expose, je te demandais cent
spécies..
— Tu les aurais le jour même où je ren
trerais sous ma tente. • '
-t II est assez agréable, pensa l'affr&*x
diplflme'du 20.octobre et la patente du 26 fé
vrier ont .été déposés, ainsi que les rè4emeçs 1
des deux..CUamÈres décrétés par l'empereur. î
Sa Majesté prononcera le discours du trône i
mercredi matin, ' *
La Gazette de Vienne déclare dans son numé- :
ro du soir, que le cabinet de Vienne, 11'a pas
demandé de concessions politiques à la Prusge
dans les négociations relatives à l'organisation
militaire de la Confédération, et qu'il n'a pas
exigé notamment 11 garantie de la Vénétie.
Elle regrette qu'on cherche à semer des défian
ces. Les gouvernemens sont pénétrés de la né
cessité d'une union véritable. Les bonnes rela
tions n'ont pas été menacées un instant.
Vienne, le 29 avril.
Zante, 24 avril. — Hier, il y a eu un conflit
entre la-garnison anglaise et Je peuple. Douze
soldats 11 huit habitans indigènes ont été
blesses. w .
Vienne, 30 avril.
Le chancelier de Hongrie n'assistera pas de- :
main, dit-on, à la réception du conseil de !
l'empiie par l'empereur. • (
Les négociations pour l'union de la Hongrie '
avec la Croatie, sont ajournées.
Onmande de Raguse que, dans un combat
devant Nicksick, le colonel Mahmud-Bey a été '
blessé.
Nicksick a été approvisionné.
Pesth, le 29 aviil.
Les funérailles du président Paloczy ont eu
lieu avec le concours de la population tout
entière sans le moindre trouble. A toutes les
maisons flottaient des drapeaux noirs. Les étu-
dians ont chanté le iSzozat. On a prononcé des
discours.
Turin, le 29 ayril: !
Le journal l'Italie annonce que l'Empereur
de Maïoc a .reconnu le royaume d'Italie.
,. Les Nationalités annoncent qu'y ne députa-f
tion d'ofùciérs garibaldiens et toute la jeu
nesse de l'université de Pavie ont Sût une
ovation à Gàribaldi, qui a visité uu. de ses
amis dans pne ville près de Pavie.
Turin, 30 avril.
L'Opinione assure que le roi Victor - Emma
nuel enverra à Stockholm un ministre pléni
potentiaire pour annoncer au roi de SSuede la
proclamation du royaume d'Italie. Le gouver
nement suédois, ajoute la même feuille, a dé
claré qu'aussitôt que cette formalité serait rem
plie, il reconnaîtrait officiellement le nouveau
royaume.
Lé 5 0/0 piémontais est à 74.
Marseille, le 30 avril. . *
On mande de Naples, le 27, que les bandes
éparscs dans la Basilicate, la Pouille et la Cala-
bre, continuent à être poursuivies dans les mon-
tagnespar lesbersagliers et lesgardr s nationaux.
Les lettres de Naples confirment, du reste, les
démonstrations qui ont eu lieu, le 24, et les
jourp suivans, dans cette capitale, à l'occasion
d'une circulaire de M. Spaventa.
On mande de Rome, le 27, que la reine
Christine va repartir pour la France, et. que le
cardinal. Antonelli aurait, répondu 'négative
ment à upe note du Piémont, demandant i'é-
lçignement du roi de Naples.
Lisbonne, 30 avril.
Le paquebot anglais Tyne, qui a quitté Hio-
Jaheiro le 9, est .arrivé ce matin et repart ce
soir pour Southampton.
Il apporte la nouvelle d'un épouvantable
iremblcment de terre qui a détruit une paitie
de la.ville de Mendoza, capitale de la province
du même no ai dans la république Argentine.
Le nombre des viçtiméss'eiève a 7,000 person
nes. 2,000 maisons ont été renversées. Les per
tes sont évaluées à 350 millions de francs.
" A RioTJaneiro, le:ministère ne s'était pas
encore complété, On attendait pour le com
pléter l'ouverture du Parlement;
Le change sur Londres était à 26 i/2 ; sur
fiaris de 360 à 363; sur Hambourg à 680. Les
cafés good=flrst valaient de 6,200 à 6,400. Le
marché était peu animé. Stock bO,000 sacs.
Madrid, le 29 avril.'
Ce soir, les journaux de l'opposition ont
donné'un dîner aux députés opposés au pro
jet de loi sur la presse. Des toasts ont été por
tas et des distours modérés ont été prononcés
en faveur de la liberté de la presse.
" Lisbonne, 29 avril au soir. — D'après le ré
sultat connu dés élections, 64 sont pour le mi
nistère et 16 pour l'opposition.
(Ilavas-Bullier.)
COURS
«puai OS CV0TD8I".
3 0/0 au compt.
—Fin dp mois.
4 au compt.
—Fin du mois.
DE XA BOURSE.
le 29 le 30 HAUSSE.
68 60 6'8 75 » 15
68.^5 68 75 » 10
95 23 95.50 » 25
95 40 95 55 » 15
BA1SSB
Décidément le président Lincoln a pris
. une attitude'belliqueuse. Par proclama-
tion lancéo. le 15 avril, 75,000 hommes
sontîippelés par lui sous les armes, et le'
Congrès est convoqué pour le 4 juillet.
C'est trancher, en apparence,, du Jackson;
et il se trouvera bon nombre de person
nes pour croire à un écrasement très pro
chain des Etats' confédérés par les milices
du'Nord. En réalité'la proclamation prési-
coquin, de recevoir ainsi des deux mains,
et jesuis. bien forcé de convenir,que Je fils
de mfijnère esi un habile homme.
Puis,après cette sortp d'aparté avec lui-
même, il se retourna vers .la petite Lapon
ne, et, comme le renard.au pied de l'ar
bre s'adressant au corbeau perché sur la
branche : • .
—^Descends un peu de ton observatoire !
lui dit-il, et passons derrière ces rochers,
car ici l'on peut m'apercevoir. Je sa.is bien,
ajouta-t-i'l, que Mickaël est absent, mais
celle qui fait pour lui métier de geôlière et
d'espionne n'est pas loin ; si elle me voyait
ici, son maître le çaurait bientôt, et je n'ai
pas envie de renouveler connaissance avec
le poing de cette triple brute, encore plus
bête qu'elle n'est grosso.
Norra descendit, quoiqu'avëc un reste '
.de répugnance,, et Mager, suivi d'asséz
près par la jeune fille, à laquella il mon
trait le chemin, s'avançant avec la démar
che prudente et cauteleuse que l'on re-
marqu# dans toutes les variétés de la ra
ce féline, et plus encore chez ces rôdeurs
nocturnes à qui leur souplesse perfide a
fait donner le nom de vermiformes> guida
la petite Laponne vers un fourré de bou
leaux nains et d'arbrisseaux au feuillage
serré qui devait les abriter tous deux. <
— Maintenant, dit Norra, en s'asseyant
à quelque distance de lui, et en suivant
toujours du regard le- mouvement de ses
mains inquiètes, parle, dépêche-toi, et
surtout ne mens pas.
— Je ne mens jamais, dit Mager, quand
cela n'est pas nécessaire.
r-r'.Qui t'envoie? reprit la jeune fille,
cognme si elle eût voulu lai faire subir un
dentielle ne sera sçitîs .doute , et à Tnoins,
'c^Axeritualités improbables-, qu'une pièQe
d» procédure dans le débat qui s'agite, en
Amérique.
A ce titre nous donnons la traduction
de ce document :
•' 1 Attendu que los lois des Etats-Unis ont trouvé
depuis quelque temps ét trouvent encore de l'op
position, et que l ; exècutionjea est empêchée dans
les Etats de la Caroline du Sud, de la Géorgie, de
1 Alabama, de la Vloiide, du Missiisipi, de la Loui
siane et du Texas, par des combinaisons trop puis
santes pour qu'on puisse les supprimerai'ia voie
ordinaire des tribunaux, ou par les pouvoirs ac
cordés aux officiers judiciaires :
Moi, Abraham Lincoln, pré ûaent des Etats-Unis,
en vertu de l'autorité que j 'ai de par la Constitu
tion et les lois, .j 'ai jugé à propos d'appeler et j'apr
Pblle.par les présentes la milice.des divers Etats ne
l'Union au nombre de.73,000 hommes", pour sup
primer lësdites combinaisons, et procurer la due
exéoution des lois.
Les détails organiques seront immédiatement
communiqués.aux autorités des Etats par l'intermé
diaire du département de la guerre. Je fais appel
? tous les citoyens loyaux pour favoriser faciliter
et aider l'effort que je fais pour maintenir l'hon
neur, l'intégrité et l'existence de notre union na
tionale et la perpétuité du gouvernement populai
re, et redresser des torts que nous avons déjàtrop
long-temps endurés. ■;
Je juge convenable de dire que le premier ser
vice assigné aux forces dont je fais l'appel sera pro-
bablementde rentrer en -possession desforts, places
et propriétés dont la saisie a été faitq au détriment
de l'Union. Et en toute occurrence, on prendra
le plus grand soin, autant que le permettront du
mpins les mesures ci-dessus annoncées, d'éviter
toute destruction ou touteintervention, tout trou
ble, par rapport auv propriétés des citoyens pai
sibles ; et je commande, par les présentes, aux
personnes qui composent les combinaisons ci-de
vant énoncées,' de se disperser, et de'rentrer pai
siblement dans leurs demeuras .dais-un délai de
^TJigijôursj è partir de cette date. . : r . 1
(^Jugeant ,que la condition actuelle des affaires
publiques présente une occasion extraordinaire, eu
vertu du pouvoir dont je sutè investi par la Cons
titution, Je convoque les deux Chambres $11 con
fiés. Les sénateurs et représentans sont invités t
s'assembler à leurs sièges respectifs à midi; le
mercredi 4 juillet prochain, pour y considérer et
prendre 1 telles mesures que dans leur sagesse la
sécurité publique leur semblera demander.
On le voit, cette fixation d'un jour si
lointain pour la réunion du Congrès n'est
pas un indice de grandes craintes. A ifen
pas douter, beaucoup de vacarme se fera
tant dans lè Nord que dans le Sud, mais
a guerre civile » est une trop grosse expres
sion. Nous ne pouvons l'appliquer engpre
à la situation des affaires américaines.?'
E dooard G auluiac.
Cortespondanc* particulière du Constitutionnel.
Madrid, 26 avril.
' Tout cbnfirme aujourd'hui mes premiè
res informations sur l'attitude prise par le
cabinet espagnol dans l'affaire de Saint-
Domingue'. :Le colonel llizô vient à l'ins
tant de quitter Madrid , pour se ren
dre à Cuba. II. est porteur d'instituer
tions écrites pour le général Serrant). Or,
la teneur do ces instructions n'est déjà
plus un secret pour personne, dans le
monde olficiel. Sans repousser l'olfre
d'annexion qui lui a été faite ,,l 'Espar
pagne veut savoir préalablement à quoi
s'en tenir sur la valeur de celte ollre.
Elle désire s'assurer surtout que ce n'est
pas l'œuvre d'un seul parti, et que la ré
solution des Dominicains présente un ca
ractère d'unanimité suffisante. Tels sont
les points que devra éclaircir le capitaine-
général de Cuba, avant de prendre une
résolution.
Quant à l'opposition du gouvernement
britannique, on en parle moins depuis
quelques jours. Il-en est de même de l'at
titude menaçante des Etats-Unis et des
projets hostiles qu'on leur avait prêtés
tout d'abord. Une feuille ministérielle an
nonce, ce malin, cjue le représentant de
l'Espagne à Washington a reçu , sur ce
point, du gouvernement de l'Union les exr
plications les plus rassurantes.
Un mot à propos d'un autre incident'
dont la presse étrangère paraît s'être pré
occupée : Je veux parler de la présence ici
de l'envoyé extraordinaire du gouverne
ment d'Haïti. On a ptétendu que ce per
sonnage était porteur, lui aussi, d'une
offre d'annexion. * Je vous ai déjà dé
menti ce bruit. Tout prouve aujourr
d hui que j'étais bien informé. D'après les
personnes et les journaux les mieux reni-
seignés de Madrid, lamission de M. Dypuy
se borne simplement à demander, la mér
dialion du gouvernement espagnol erilre
les deux Etats d'Haïti et de Saint-Dominr
gue. . ■ " ■ ■
Une autre nouvelle assez importante,
au point de vue des relations extérieures
de l'Espagne, me parvient à l'instant. Il se
rait question d'un rapprochement avec la
cour de Turin. Inutile d'ajouter qu'en vous
livrant' ce bruit, je ne le garantis pas. Je
tiens, toutefois, de très bonne source j
interrogatoire.
Je ne puis donc être venu tcut seul,
poussé par un boni mouvement?
— Je ne t'en crois guère capable ! Si tu
avais dû l'avoir, ce bon mouvement, j'if
inagine qu'il ne t'aurait pas fallu l'atten
dre, un mois. .. ' '
— Diable de fille 1 elle raisonne comrae
u* livre.
— Tu vois donc bien que quelqu'un
t'envoie? . .
— C'est vrai !
— Qui ça? Mon grand-père,?
Mager hocha la tête.
—r Nepto, alors?
— Pas davantage.
— t)uidonc? Parle.... on peut nous sur
prendre.... toutes ceslenteurs sont çruel-
lqs ; tu me fais mourir 1 dit Norra, dont un
vague" soupçon traversait l'esprit.
Je viens de la part d'un officier.
-r Un Suédois, peut-être! s'écria la
jeune fille.
Et elle devint tout à coup si pâle, que
Magor crut "qu'elle se trouvait mal; il
s'appr.ochaj)our la soutenir; mais elle le
repoussa d'une main, , tout en le fou-*
droyant du regard, et appuya l'autre vi
goureusement contre sa poitrine, pour
en contenir les batlemens désordonnés.
. —Son nom? dit-elle, d'une voixhale-
letan.te et entrecoupée, son nom; sais-ta
son nom? ;
, — Il ne me l'a pas dit:, il est descendu^
une demi-lieue d'ici, chez un des hommes
du gouverneur; il a l'air d'un prince :
quand il parle, c'est comme s'il comman-
. dait, et tout le inonde lui obéit, ,
— Il est grand ?
qu'une «ntrevuô a eu lieu, ces-jours^éi,
"entré M.'^e friarffchal O'Do»peu ét M,; 'de
Teccio, ançien ministre du Piémont, qu.^
comme vous savez, n'a pas quitté Madrid,
malgré la rupture des relations. Rien n'a
transpiré jusqu^ici sur les détails de cette
conférence, qui a duré plusieurs heures ;
mnis il paraît certain que M. de Tecco en
est sorti satisfait. Il aurait même témoi
gné de son contentement dans plusieurs
salons de Madrid, où'cet incident a pro
duit une sensation assez vive.
Pour extrait : L. bonifack.
Nouvelles de l'Extérieur.
KTALtE.
turin , 29 avril.—Les étudians de Pavie ont
adressé une députation_à Garibaldi pour lui
remettre une adresse couverte de quatre cents
signatures. Cette adresse se termine en disant
que l'armée italienne trouvera tous les étur
dians dans ses rangs le jour où il's'agira de
combattre les ' ennemis de l'Italie, et qu'ils
font des vœux pour que ce, jour si désiré soit
prochain. {Italie.) "
ANGLETERRE. 1
londbes , 29 avril. — La séance du 29 avril,
à la Chambre des Communes, a été occupée
par la reprise ds la discussion -stir le budget,
M. ILorsman est revenu, pour les corroborer,
sur les argumens déjà produits par l'opposi
tion contre le plan dn M. Gladstone.
A la Chambfe des Lords, en réponse à une
interpellation du comte deMaîmesborystr les-
di^posiiions. du gouvernement relativement
aux affaires" 4'Amérique, lord "Wodehouse a
déclaré que l'Angleterre ne donnerait pas son
avis sur la question. Malgré sûn désir de voir
le bon accord renaître entre les Etats du-Nord
et ceux du Sud, désir que lord Lyons, ambas
sadeur à Washington, exprimera dans toute
•occasion, le gouvernement britannique ne
conseillera aucune mçsure qui puisse blesser
les susceptibilités du président Lincoln. -
EMPIRE D'AUTRICHE.
V ienne , 28 avril. — La Gazette de Vienne pu
blie une ordonnance qui règle les attributions
du ministère du commerce et d'économie po
litique récemment fondé, elles sont classées
sous quatre rubriques : 1° commerce, industrie
et navigation; 2° voies de communication;
3° agriculture; 4° statistique. ,
' — L'Qsservatore triestino donne le texte de
l'adresse que la commune de Castuaen Lstrie,
qui compte 14,000 ames ? â envoyée le 19 avril
â l'empereur, pour exprimer, vis-à-vis du refus
.de là diète d'Istrie de nommer des députés aji
conseil de l'empire, leiir fidélité et leur dévoû-
ment à S. M. Il y est dit, entre autres, que les
habitanB de Castua sont prêts à manifester au
besoin par dos »ictes>,le courage et l'abnégation
dont leurs pères ont donné la preuve en 1813,
sous le feld : maréchal Nugent.
lembbrg , 25 avril.—Dans la séance d'aujour
d'hui de la diète de Gallicie, le comte Léon Sko-
rupka a signalé les faits suivans : « J'ai des let
tres de Crâco vie, dit-il, des lettres de citoyens très
éminens, qui m'assurent que l'arbitraire le
plus oppressif continue à régner dans cette
ville. J'ai beaucoup de rapports avec les
jeunes gens qui font leurs études à Craco-
.vic. Quand je sTiis dans cette ville, un grapd
nombre d'entre eux viennent me voir , et ils
m'ont consulté dernièrement sur les moyens
d'échapper aux provocations de la police. On
enfurait des étudians, on les expulse, on les
interne, comme cela passe par la tété des em-
ployés.de l'administration. L'Univers'ité subsis
té à Cracovie; bientôt il n'y aura plus d'étu-
dians. Lessalles sont à peu près vides, et, d'ici à
peudetemps,lé'directeurdelapolK:o, baron de
Paumann, pourra enseigner, devapt les bancs
dégarnis, qu'il existe une ville en Europe qui .
s'appelle Cracovie, où il lui est permis de faire
tolît oe qu'il veut. » '
Le professeur Helsel (de Cracovie) appuie les
.paroles du précédent orateur,'et signale d'au
tres «ctes d'arbitraire de la police de Cracovie.
s. - , { Progrès de' Vienne.)
POLOGNE.
V.ABSOV1K, 23 avril. — Notre situation est des
plus tristes : toutes les affaires sont arrêtées,-
même le commerce des objets les plus in
dispensables. Jamais on n'a vu autant de
mendians, autant de misère. Aujourd'hui, on
a distribué les journaux étrangers maculés de
noir comme du temps de Mi'chanpff. Dans les
derniers quinze jours, ils ne nous sont arrivés
.qu'exceptionnellement. . •
ka G azette'de la police publie aujourd'lrui une
note destinée à réfuter les asseï tions exagé
rées des feuilles étrangères sur les évènemens
de Varsovie. Elle prétend que le nombre des
morts ne s'élève qu'à dix, et qu'il û!a pas
été jeté de cadavres dans la Vistule. Le 8 avril,
les ouvriers n'ont pas tiré au sort pour dési
gner ceu± qui se voueraient à la mort. .
(Gazette de Silésie.)
Pour les nouvelles extérieures : l. sonifacf.
Si l'on a bien voulu nous suivre dans
notre résume des évènemens; antérieurs,
— Grand et élancé. • . t
— Jeûné?
r- Jeune et beau.
-r-Seul?
— Non ; il a un ami avec lui. .
—- Comment est cet ami ?
— Pi us petit, plus fort, avec des mains
qui étoufferaient un loup, et des yeux qui
ont l'air de charbons ardens. .
—Mon Dieu! pensa Norra, ce sont eux...
S'éstluil
4 — Ahl ali 1 fit Mag,er, &n se frottant les
mains, voilà qui te donne à réfléchir ?
— Pourquoi ne partoris-nou§ pas tout
de suite? dit Norra en se levant.
— Tout doux! fit le Queue en lui tou
chant le bras pour l'engager à se rasseoir;
on né sort point d'ici comme tu crois.
— J'en sortirai comme tu y es entré. -
— C'est douteux! le gaard est cerné; il
y a partout des yeux qui nous épient....
D'ailleurs, je suis venu moi-même la nuit;
si tu partais maintenant, on s'apercevrait
Èieritôt de ta fuite ; on donnerait l'éyeit ;
nous serions poursuivis; toi prise et moi
tué, adieu mes cent spécies ! Tu ne sais
donc pas que Mickaët est ici tout puissant
et qu'à une lieue à la ronde il est plus
craint et plus obéi que Je roi?
^■ N'importe! pensa Norra, Henrick est
ici; il veut me délivrer... Mes maux sont
finis!
— Quand veux-tu que nous parlions?
demanda-t-elle à Mager.
—Tâche d'être prête à onze heures: sors
sans bruit du gaard. Est-il fermé la nuit?
-r-Comme la porte d'une prison,.
— Ta chambre, où est-elle ?
. — Sur Iç devant, du côté du jac.
qu'a-i-Crx vu surtout dàn? le passe
^Algérie? 1 ' ..
Un : pays toujours en lqtte^. presqué
question ;. — une terre dispiitjée.' pouçe à
pouce; — de rares éclaircies, utilisée'^' ra
pidement par la colonisation, mais passa
gères, incertaines; — des combats inces- •
sans, des révolutions dans la métropole
ayant, leur contre-coup forcé outre mer,
Ce n'est pas assez encore. Il semble que
l'Algérie fût condamnée d'avance à toutes
les épreuves : après la guerre ou avec la
guerre, les épidémies, les désastres 'Saiîi-'
taires, un sol à conquérir, par les armes
d'abord, par le labeur-ensuite, tuant le
travailleur, et ne se livrant enfin, fécond
et salubre, qu'à force d'efforts et quelque
fois de cadavres. '
L'histoire des premiers temps de l'occu
pation est un douloureux martyrologe. »
Eh bien 1 au milieu de ces hasards, çhr
ces tourmentes, à travers, tant d'jrtcertitU--
des, de mécomptes et'de misères, il s^est
produit un fait digne de toute àtteutionV
l'existence coloniale même' de l'Algérie,
son inébranlable vitalité. Que les évène
mens 1 ui fussent ou non contraires, malgré
les circonstances adverses,malgré toute lo
gique apparente^ la colonie s'obstinait à vi
vre et s'affermissait ainsi de jour en jour
et d'heure en heure. Deux œuvres s'accom
plissaient simultanément en quelque sor
te: l'une plus splendide, plus retentissante,
la conquête; — l'autre., plus .obscure, mais
non moins méritante, était l'œuvre patiexi-
te de.ces colons que le chef de l'Etat a jus
tement salués- du. nom d 'intrépides et que
rien n'a pu décourager; infatigables pion
niers, dont on sait à peine les noms, mais
qu'il faut admirer quandon'penseàcequ'é-
tait l'Algérie au point de départ et à
ce qu'elle est aujourd'hui. C'est, en effet,
aux difficultés dè l'entreprise qu'on doit
se reporter pour apprécier les résultats
acquis. Nous avons entendu, noii§ enten-
tendons souvent encore, des gens très» ha*
biles à supputer ce que coûte l'Algérie ev
qui semblent s'étonner du peu qïïon y a
/atf. Nous éprouvai ane impression toute
autre et plus juste. Certes, si l'on songe à
ee qu'il est permis d'âttendre du terroir
magnifique que Dieu et nos armes nous ont
donnéen Afrique, on peut,on doitregretter
que notre colonie ne soit pas encore à la pla
ce que l'avenir lui réserve sans nul doute.
Mais quand on pense aux phases- péni
bles qu'elle a traversées, aux rudes obsta
cles qui l'ont assaillie, ce n'est pas du peu
qu'elle a fait qu'on s'étonne : c'ést de la voir
toujours debout, toujours agissante, se
développant avec lenteur, gontle'à goutle
si l'on veut., mais avec une ferme' et per
sévérante continuité. — Et l'on se prend
à remercier du fond du cœur ces- braves
colons qui ont bien mérité de l'Algérie en
ne désespérant jamais d'elle. Une question
est près d'être heureusement .résolue,
quand elle est aimée et servie ainsi. Il"
nous- est doux, au reste, de penser que
l'administration porte à cette population
courageuse l'intérêt dont elle est si digne.
Les émigrans en Algérie se comptent au
jourd'hui par quelques centaines de mille
tout au plus. Mais' qu'importe ! Il dépend
d'une sage gestion sur' les lieux et- d'un
mouvement de confiance en Europe, d'é
lever assez vite le .chiffre au niveau des
besoins. Une bonne viabilité, la salubrité
là où elle manque encore, la sécurité par
tout, l'unité dans la direction des affaires, la
simplicité dans les formes administratives,
la facilité des transactions,les terres promp-
tement accessibles, la liberté et les garan
ties sérieuses que la loi assure à tous, la
confiance on bas, le vouloir eij haut, et
toutes choses s'applaftiront,et"ilenserade'
l'Algérie>future comme de ces belles créa
tions coloniales que nous envions à nos
voisins et dont la merveilleuse croissance
fait l'admiration du monde. Pour ob
tenir des résultais analogues , pour ar
river à un- but semblable, il n'y &.
qu'une voie, la voie civile! Aussi a-
vons-nous regardé comme puérile,"si elle
était sincère, Ta crainte que l'administra
tion actuelle pût s'écarter d'une ligne si
nettement tracée. Seulement, la fprie uni
té, qui est l'essence en quelque sorte du
nouvel établissement, lui permettra de
suivre cette route avec énergie, et de con
clure là où peut-être on eût été long-temps
encore condamné à lutter. C'est aux'actes
maintenant à j ustifier notre espoir, etc'est
pEW -là que se créera efi France cette confian
te dans les destinées de l'Algérie dont no
tre colonie a tant besoin. Il y a une erreur
que, pour notre part, nous voudrions con
tribuer à déraciner ici et là-bas, en Algé
rie'coinnie dans la métrop.olè: c!efct celle
— Oserais-tu descendre par une échejje
de c'orde?
— Pour fuir, j'osergi tout,
— Bien!, qQuôhe -toi de bonne heure; et
pour ne point exciter de soupçon, tâche <|e
n'être pas trop gaie : tu as là des yei}x
qui ônt vu la liberté ! ils te trahiraient;
songe que rien n'est fait, si tout
n'est pas fait; qu^ là moindre imprù-'
dence peut nous perdre, et qu'avec Miç-
kaël, le moindre châtiment c'est la mort !
— J'y songeraW fit Nerra à qui la pensée '
de là délivrance et le souvenirde Henrick,
de Henrick tout près d'elle, et que, dans
quelques heures,-elle allait revoir, aurait
fait braver tous les supplices.
Toujours rampant entre les pierres et Se
glissant entre les broussailles , Magéi? ,-
après avoir prié la jeune fille dé ne le point
suivre, disparut par la même route qu'il
avait prise pour venir.
Restée seule, la petite Laponne fut bien
tôt en proie à une fièvre de pensées que
rien ne saurait expriuier.
11 faut avoir- un moment perdu l'espé
rance pour savoir avec quelle allégresse pro-
fonde l'ame salue son retour ! Il faut avoir
langui dans la solitude et l'abandon pour
bien comprendre avec quelle joie profon- *
de on accueille l'ami qui revient ! Il faut •
avoir tout redouté, pour se rendre compte
du sentiment ineffable de bien-être qui
s'empare de nous quand la sécurité nous
est enfin rendue.
Bien des obstacles se dressaient encore
entre la captiv.e et sa délivrance ; mais sa
confiance dans Henrick était si grande l '
eue ne pouvait douter que Mager ne fût
f* \
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