Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-25
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 avril 1861 25 avril 1861
Description : 1861/04/25 (Numéro 115). 1861/04/25 (Numéro 115).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 ANNEE.—N. 115.
B
JEUDI 25 AVRIL 1861,
ABONNSMEKS
TROJS MOIS.r.
-SIX MOIS.
!••••••••• ff* f «
16 FR;
32 FB,
FR.
Fotm us pays trameras, voir' letablëan
-pubUêlesSetîaidtfchaquemols.
Impi. L. BONi^ÀcÉ, fi des 'BoiisJ^pin^ 19;
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIKE,
tJNIVi^SEL,
Le modasUBOiiNEUEHT.laplus simple esil'envol d'un bon .de poste ou d?ua
sur Paris, à l'ordre de ^làmaimnia
effet M (I
- + v '■■''.■«A-,
em-
r '.«S
Lu littret ou envois d'argent, nos ajtçahChis sorit 3 rç/wiéjj
Les articles déposés ine sont pas rendus*
i.O «
ABONNEMENS DE PABIS.
TROIS M01S..7.7...7.7 13 FR.'
six mois..;.; 7.77;.T: 26 frj
UN-*AN». • • »7« • • • » f. . .# 52 FRJ
' tfN NUMÉRO 20 CENTIMES}
Lei&bonnemens patent des i»* et u »
4e chaque mois.
1.
Les" ajrhobqk ^"mkreçues chez M. Pi .rà>, régisseur des 6 grands journaux;
rueîNe £r^Datne-4âs-Vict|3lxés 3 n* 40 (place de là Bourse);'
»' ■<
PARIS, 24 AVRIL.
Au nombre desdernièreg pétititmsatf ces
sées- au'Sénat, et dbrït l'examen a fait l'ob
jet d'un rapport daps sajfécéçlente séance,
figure une demandé $ùn, dép.uté .de la
Dordogne tendant i ce^que le renouvelle
ment du Corps Législatif, au lieu d'ètiie
intégral comme -il' l'fest - aujourd'hui, ait
lieu par moitié de quatre ans en quatre
/ms. . .
L'intention du pétitipnnaire est de mét-
tre, dans line leircpnstanee donnée, un
frein au suffrage universel; à" ce pouvoir
imprsssionnable qu'on ne peut pas 'tou
jours modérer à, son gré. M. Taillefer pré
voit, le cas Qii>'des élections ayant eu lieu
" dans un sens déplorable àtçus j.es points de-
vue, le gouvernement comprendrait la né
cessité de réparer- -l'erreuiv de là foule. En
établissait que le Goï-p s Législatif peut être
renouvelé tous les guâtre a!iis r la loi fdùr-,
nirait ainsi à, rautorité'/p^ntraie le mioyèn
de réparer avant,lpog.uopériodejeinal
précédemmentcommisi .... . ..
Le pétitionti&ifre songe 'également à l'a
vantage moral téSultpmt ; pour le CorpsLé
gislatif d'uné r.énôvat^ori .p'artlèllé à cour
te distapce.. Le/dapgp/ .élections.tota
les. disparaîtrait aveç ce système,,, et l'on
ne conserverait plus Jque l'avantage, d'une
sorte de revivlflcation périodique del'as
semblée délibérante. ,
La commission, à qui est échue cètte
pétition, l'a examinée avec soin, La de
mande de M. Taillefer, n'entraîne rien
moins qu'une modification importante de
la Constitution, et de celle de ses disposi
tions qui sont le plus justement accrédi
tées. Un rapport a donc été fait, et là con
clusion de ce rapport est l'envoi §u bu
reau des renseignemens dès considérations
développées par le pétitionnaire;
Le dépôt d'une pétition; au* bureau des
• renseigpemens est, on le sait, un peu
moins qu'un renvoi aux ministres coinpé-
tens, mais un pey plus 'gii'\iii 'yote à tor
dre du jour. Si les conclusions de la com
mission sont adoptées, lad^mande de,M.
Taillefer prend date, et devient comme un
jalon pour la réalisation ultérieure des
réformes dont la Constitution pourrait êtré
jugée.suspeptibleun jour'.
Mais, avant de conclure, le rapport pré
senté au Sériât examine le pour et le con
tre de là question posée par le pétitiônnai-
re. Il déclare pâr exemple avec raison; que
a dans le système dù renouvellement inté
gral, qu'on peut appeler démocratique^,n
ce qu'il donneâlaGharnbre élective une for
ce considérâbleaii-môment-de son renou
vellement, là nation peut fairé connaître
spontanément et librement ses besoins et
ses voauxi o/JEt il ajoute: '« Une élection'
générale , seule , peut , lui enlfournirle
moyen. » • ^ ;>r
A' l'objection jprincipalé de M: Taillefer^
la commission répond aussi avec nbn '
moins de raison, « 'qu'une àgita'tioç plus '
forte, il est vrai, mais plus rare dans le.
pays, offre moins de dangers qu'une agi-,
tation perpétuëlle. n Les! ambitions: se dis^
persent : àu îiëude cë lôôàlisef. »• D'un au
tre Côté, pensé l'auWur r du rapport, lés
députés, appelés'par ïà>mêrrie éjection ,'et
destinés à ^arcpurïr _ sans;. fractipnjae^ent,
la même législature, peuvent se.livrer avec
plus de confiance à-l'eUide-des lois?, médi-
ter sur les prôgresà réaliser', les réformés
à fairç^ e^un ifao'tehtrep^eiï^redes çeu.vres
de longue haleih.e.q'uyîjese peuvent jamais
accomplir sans le seceurs du temps., «Avec
la fiiité, des corps, les doctrines se fon
dent et se perfctiônnei# progressivement. *
En ôtitre', le ' gouvernement, plus- 'sû^/de ;
l'avenir, p.eyt. .siiîyre tiV, syst^.tn^^ôij't.Té
principe à. ^éjà reçu .l y adliési^ri. Têgïs'Tp.-
tive, diriger avec confiance l'esprit public,
former et entretenir au dehors des re
lations qui inspirent de la confiance' par
leur'durée.; «Enfin, dit le rapport,"le pays
se trouve préservé pendant là diiréë de là
législateur des crises et des incertitudes
^irentraïne toujours après soi un appel
fréquent au corps électoral, situation; qui
permet au gouvernement d'itudier àveo.
ca|me l'état du pays et de se préparer ain-
^i apx élection ! s"sulyàntes avec tine con-
Haiis^nce parfaite des.besoins, des désfrs,
des aspirations.jàe la nation»- »
]Voici les avantages'du renouvellement
lntégràl. Pour, les înconvéniens, la côm-
mission a voulu les constater avec, le .mê
me soin et la môme impartialité. Ils sont
nombreux aussi,-tant il est vrai que tou-
tè^ les institutions^humaines se ressenterit
dei leur, origine, et ne peuvent; atteindre
jçiiînais qu'à une perfection relative.
„ p'accord avec la pétition de M. Taillefer,
Ip irapport estime dôïic c^ue'le renouvelle-
ment fractionné permettrait de dominer
mieux les passions populaires^ et d'atté
nuer « ce que le principe démocratique si
puissant par la maltitudo", peut Avoir d'ex-
ceçsif'etde dangereuxpourda société. » Le
système proposé donnerait par exemplè dps
'occasions plus fréquentes au» hommes de
talent de se produire, etil apporteraitdans<
l'Assêmbfée des élémens rititiveaux d'actt-
Vité, d'intelligence, de popularités en mê- '
temps, jîeut-êtrg, que des élémenç pré
cieux contre l'esprit d'hostilité qui domine
quelquefois dans une ChamBre.
v" Ouant à la dutéo' pérlbdi'que "du* mandat
de député, que cette durée, dit lé rapport,
s,oit fixée à quatre ans avec le renouvelle
ment partiel, ou à cinq avec le senouvel-
leûaent intégml (en supposant la dissolu
tion de la, Chambre la dernière année),
elle est dans lès deux cas assez longue
pour donner au mandat-la fixité qui lui est
nécessaire, et .ne se prolonge pas assez
pour faire tomber en désuétude l'exercice
du droit des électeurs. ; ■
Finalement, la commission a jugé pru
dent "de ne pas se ,prononcer, et alaisslé à
rassèmbl4ë le:^oin ; dé se fornier une con
viction. -rr Noys attendrons, nçus aussi,
avant de nous prononcer définitlvetnént,
que le débat, mis aujourd'hui même par
le Sénat à son ordre du jour,, soit venu
exposer .plus longuement toutes les opi
nions que peut, faire naître l'examen de
la pétition de M. Taillefer. U nous senible,-.
toutefois^ dès à présent, que la Constitution
aprévula plupart dés bas dangereux objec
tés par le pétitionnaire, et' que les indon-
véniens dû ren'ouyellementintégral s'affai- ;
blisseritbeàucoup devant le droit de disso
lu tien," Aj outon s ;eneore que toute modifica- 1
tion la Constitution doit s'inspirer bien
plus aujourd'hui tluprincipè d'extensiondes
libertés publique^tèll^ que l'os'a définies
j'e déçret du,24 hpvèmlare, que de l'esprit
qui dôiuynait jàdijs ( et qûitrahissjait lacrain-
të de çes mêmes libertés. .
n ' ' : ' 5 - 1 1 " ' î ^ * ' r i
JJJtàlie annonce que le gouvernement;
grjec a reconnu le nouveau titre de-à roi
d'Italie ». conféré au roi Viçtor-Emmâmïel.
i .... q -■ i f... ,:-y,i,. .
D'après une dépêche de Vienne, lé cou
ronnement de rèmfeereur d'Autriche; à
-frague, autà lieu probablement â la fin
de inài. ' '
Lé Times dit que, d'après des lettres re
çues dë Çherbpùrg, une ïoftè, escaére ; ru?sé t
feraitàttendûedans ce portau jnoi^4e juin.
Cette escadre n'est, autre qu'une, division
navale d'évolutions, iidont le départ de
Cronsta'dt'à' été Annoncé il y à Quelques'
jotirè. " " '
Lè bruit de. la demande, par les Haïtiens
, ïpp pas., mais ii est reproduit parles jour-"
najux. de Madrid. La Epaca y,ajoute ce dé
tail, qu'e lè gouvernement d'Haïti conser
verait Ses pouvoirs ';adifàni'stràlifs et judi-
ci4i re si ■ '' ' :
$. Nous donnons plus loin Iq. partie
'du compte-rendu, du ( Sénat relative à là.
pétition dé M. Taillefer. Le débat s'est ter
miné par l'ordre du jour. >
, . MNKST baKOLtE.
ÏÏXEGBA.PHIE PRIVEE.
, ' f '\ 7 , Londres, I« 23 avril.
a. pana la Chambrc des Communes, lord John
Russellj répondant à M. Duncombe, refuse de
copfmuniquér la correspondance ïdativé à la
saisie des armes venues de Cènes à Galatz et
rapportées à Gênes par un batéàu anglais,
parce que le prince Couza et le sultan ne sa
vaient qu'en içiire.
> i ' Londres, 24 avril.
Lé fîmes dit que, d'après, des lettres reçues
de Cherbourg, une forte escadre russe serait
attendue .dans ce port au mois de juin.
, Selon le Daily-News, le prince Nàpoléon se
rait nommé président de la commission qui
doit représenter là France à l'exposition uni
verselle fle'Londres en 1862. ' .. !
i Shanghaï, 6 mars 1861.
L'expédition partie de Yangtze est arrivée à
Nankin le 21 février. Tout va bien,. .
Le froid, continue 4 Tien-T«in', et la famine
règne toujours à Pékin. ,
Les insurgés^ gagnent du terrain.
Saïgon, le 14 mars.—Il n'y a pas eu.de nou
velles hostilités depuis les dernières affaires.
Le roi de Siam envoie ùne ambassade en
Fraricq. ,
^es ministres français, anglais et hollàp'iais,
sur l'Invitation qui leur en a/été faite, sont re
tournés à Jeddo. . - ,
. , Breslaû, 24 avril!
i" On Jêcri^ de Varsovie le 22 : ; ,
f "La,situation est toujours la mêiùe.
* tes troupes campent.; dans des tentes dries-
ledeuil'.v 1 . *
4 iJepuid qTia^r^ ^Qurs, les journaux 5'trà'n-
gers ^eï^ont plus distribués en ville.
» Le comte Kossakowski,'président de .la
chàwibre héraldique, et membre du cotiseil
d'adminjstratioii, quitte aujourd'hui Varso
vie: ilpart ppjpc l'Allemagne. Il à. été reçu en
audience de congé par le prince-,lieutenant.
C'est la première audience que le prince a ac
cordée depuis le 8 avril. »
Berlin, 24 avril.
On mande de la frontière polonaise, le 23 :
Plusieurs arrestations ont eu ilieu par suite
de chants patriotiques dans les églises de Var
sovie.- I : ■ ; I":: f
' Dans la ville de fabrique de Lotz, des fabri--
cans allemands ont attaqué, dans la nuit du
21, des çonpurrensjuife et ont détruit rieur fi
lature de fond en comble., Les .Polonais et les
paysans des environs vinrent au secours des
-juifs. I1..8'ën suivituncombatsdnglant oùune
Personne fut tuée et un grand nombre furent
lessées» - . ,,n....
L'escadre prussienne estarrivee à Shanghaï.
Le, comte dîEulenbourg se Tendra probable
ment à Siam. De là il retournera en Chine
afin.d'y négocier un traité.
On,mande,de Vienne que l'état de siège de
la ville de, Fiums aurait été levé.
■ Vienne, 24 avril.
D'après les nouvelles du Monténégro,.il y
fègne une grande-anxiété en attendant l'arri-
yéè d'Omer-Pacha. Le couronnement de l'ém-
pereur à Prague aurâ lieu probablement à là
"fin de mai. • - • .. y
1 ". .. ; . i Turin, 24 avril.
• L'Opt»»on« déclare qu'il est inexact que la
diète de Francfort ait remis ses passeports au
représentant 4eViçtor r Emmunu§^. -,
. X'Opinioné publië le'fs ^traits .de, deux dépê
ches confidentielles ^dressées par-M..de ; Rech-
berg.à.la diète de ,Fraiicfort, rejativemênt, au
royauipae d'Italie et à-l'ambassadeur sarde à;
Franc/jort. . ,, .
Dans çes.dépêches,, M. d,ç Rechberg insiste
rait p,qur la non reconnaissance: du royaume
d'tyafje èt.'ppujç que l'ambassadeur.,de Victor-
Emmanuel nesoft pas reçu 4 Francfort. -,
T-,ùrin, 24 avril-, B. h. 18 m. Soir,
i La Gazette de Turin dit qulifer tfoïr, à Milan,
il y a eu une tentative îàe jnanifestation. Dne !
centaine de garibaldiens oht parcouru la ville
aux cris de- Vive Garibaldi! L'ordre n'a pas été
troublé. "
Aujourd'hui, à la chambre de»,députés, M.
Mamiani propose l'ordre du jour suivant ■ : :
«La chambre déclare solènnéllemint que les
gardés nationaux desvprovïnces méridionales
ont, dans les derniers évènemens,bien mérité
de la patrie. » ■ -
- M.. Bixio répond à quelques-députés qui »nt
exagéré les mouvemens réactionnaires • du
Midi . • ' j .
a M. Brofferio prononce-un ^discours assez vif
faisant allusion auxévènemensdu jour.
" M.2 le cônite de Cayoûr.; lui répond virement
en; repoussant l'àccïïsatipu;de M. Brofferio que
le gouvernement provoque lé désordre.
'ordre du jour de M. Mamiani ést adopté" à
la presque unanimité. + , i
>c Répondant à une interpellation de M. Picca,
JIJ.iMinghetti déclaré qiie le gouvernement ,fe-
ra t eïéc.uté'r ■ l'union complète goùvernemën-
tale"des provinces du Midi à celles du NoXd. ;
Le gouvernement s'occupe particulièrement
de, l'organisation de la garde nationale^ ■
M. le généraliCosenz sera envoyé en qualité :
d'inspecteur-général de la gairde nationàle de
Naples. 72,60lX.fusils ont été distribuas. On en
prépare: 3O,Q0O:autrcs qui étaientà Gaëte.-
i M, Liborio Romano rectifie. Je chiffre de
,72,600; ce sont 93,000 fusils, qui oi^t été distri
bués. . - , : u . . _ j
j M. Bixio propose à ; la chainbted'adhérer au
projet de Garibaldi et de décjarér l'urgence.
i La séance continue. '•
-.7, c v .- >: ■ Madrid; le 23 avrffi'
, AuJ congrès, on a discuté chaudement la loi
iSur la presse.
; La Epoca, dit que les Haïtiens demandent le
protectorat, conservant uniquement pour la
république les pouvoirs administratif etju-
diciairej • * (Ravas-Bullier.)
COURS
i
somi dk exoruu.
^ O/Oaii compt»
j-Fln du mois.
41/2.au compt.
4-Fin du mois.
DE LA. BOURSE.
le 23 le 24 hacssb. bàissb
6».50
68.50
95.45
95,50
68 35
68.35
95 30
9540
iS
AS
15
10
Ùmtspmdcmct particulière fa. Constitutionnel.
- i ; Turin, .22 avril,
î M. Ugdulena, un des orateurs de la gau-
(jhe qui se sont le plus distingués dans la
discussion sur la question* Garibaldi , 1 ' a
rieint admirablement, la ' situation avec
Quelques mots : a .Le prenjier jour, disait-
» il , j'espérais. ds^. JevH. ta ^.V^ei9ent
«j de la concorde; lé.èftcpndjj^ài commencé
»i à espérer heaucoup moins; aujourd'hui,
0 je désespère tout à ftiit^ de la concilia^
a tion et-de la corice'rde doht nous avons
ai si grandement besoin;» ^es paroles sont
Srofondément vraies; i>ë xi.êtte' discussion
ont devait jaillir, la^o^ûorctëj et l'entè'nte
ordiale est sortie ^u ctfnjr^ire la^cifsion
îaplus profonde. Le dualisine, qûi n'exisr
tait qu'à l'étatde gerrpe, a grandi tout à fait :
lps Italiens du XIX? siècle ..sopt rëdevenus
lës .Italiens du Moyen-Age et de la . Re
naissance; iL n'y. .a plus que le danger
commun qui pourra.les réunir.
1 Malheureusement, la polémique pas
sionnée n'est plus le lot exclusif- des jour
naux; voilà les plus grandes* illustrations
de l'Italie politique et militaire qui descen
dent enlicé. ,
i Aujourd'hui, dans les coulisses de la
Chambre des Députés, on parlait tout bas
d'une lettre remplie des vérités les plus
dures que le général Cialdini aurait adres
sée au général 1 Garibaldi. Lé bruit s'en est
répandu, et bientôt la disciissionpublique
n'a plus attiré aucûne attention; les dépu
tas et Ip's ministres se réunissaient dans un
salon, à c,ôté .de la grande salle, des séan
ces, ppur parler de cette gravé affaire, tan-
4is qu'à la Chambre on faisait un long et
ennuyeux rapport sur une élection contes-
t'ée.
, Sur les instances des généraux Cosenz
ét Bixio, le ministère et M. Ricasoli avaient
promis de s'interposer pour engager Cial-
4ini à retirer sa'lettre et surtout à en em
pêcher la publication..
i Mais, malheureusement, le temps se
passait sur ces entrefaites, et la Gazetta di
Torino arrivait aveelà lettre toutimprimée.
Il m'est impossible de vous donner un
aperçu de la sensation produite par cette
publication. La pomme de discorde n'en
a pas produit autant'dans l'Olyknpe au
temps du jugement dë Pârïs.
; On prévoit qu'un abîmé va se creuser
entre l'armée régulière et l'armée méri
dionale, et quë le général Cialdini va être
àccablê de cartels. . ,
D'un autre côtéf cependant, du moment
où Garibaldi veut se retirer sous sa tente
ét former,à, part', lui et les siens, un Etat
(jans l'Etat, 11 est bon que l'on sache que
lé gouvernement n'est d'aucune façon so
lidaire de ces actes, que l'armée régulière
les désapprouve,hautement, et que, dans
lé cas où une expédition du genre de celle '■
qui a été faite en Sicile serait tentée
sur tout autre point de là Péninsule .ou de
KEurope, il faudrait y voir uu acte tout à-
fait individuel, qui ne pourrait pas entraî
ner de droit le gouvernement italien dans
line guerre dont il est le premier à blâmer
et à désapprouver; l'origine et l'auteur.
C'est là ce < que le gouvernement tient à
éitablir d'une manière nette et positive en
fkeede l'Eûrope.
| Aujourd'hui,l'on annonce que Garibaldi
va voyager dans les provinces de Lombar
de et notamment à Crémprié. Cette vil-
1^ est le chef - lieu d'une .province limi
trophe de la Vénétié, et notamment do la
province do Mantoue. Le igouvernement a
4éjà adopté toutes les mesures nécessai
res pourprévenir de son côté toute tentative
dapableae compromettre l'avenir du pays;
ihais il faut calculer aussi avec l'imprévu
les explosions peuvent éclater du côté et
de la manière qu'on soupçonne le moins,
i Aujourd'hui, Garibaldi Vest pas venu à
lia. Chambre. San projet deloi sur l'armer
ment national, qui était à l'ordre du jour,
a été lu par le général Bixio. Le ministère.
i
^taWt déclaré qu'il ne s'opposait 'pas à la !
ftiâe éri cons'ùérat' n de ce projet, i'?.d-
çdission a été unankns.
Aujourd'hui, ia Cambré, dès : dépûtéB-
4taitprésidée pai M/Tecchio, lq premier '
déslyi.ce-présidens, M. RattazzJ .est malade
depuis deux jours. Les gens qui aiment à
sdutfler la discorde partout ont insïnuë
que l'a maladie de M. Rattazzi était sirnu-
lée pour se soustraire .à la votation par
l'appel nominal et se prononcer franche
ment ou contre le ministère où cdntfe
Garibaldi. Rien n'est moint^ fondé. M. Rai 1
tazzi a quitté le siège présidentiel sur l'in
vitation des membres qui l'entouraient ét
qiii s'étaient
tion, • 1
qui
aperçus de son indrsposi-
Poùr extrait, i,. bokiïack.
i Nouvelles de rExiérieur.
ITALIE.
Turin, 22 avril.—Dans sa séancè du 20 avril
(salmedi) le Sénat a adopté à une forto majorité
le projet, da. loi qui fixe au premier dimanche
dejuin la célébration, de la féte du Statut. et
de: la proclamation du royaume d'Italie.
i EMPIRE D'AUTRICHE.
Vienne, 22 avril,—On lit, dans YOst-Deutsehe-
Pokt : «D'après une. récente ordonnance..dji-
'ûixnistre des finances, on procédera dësorniais
de| la manière suivante pour,faire rentrer
lés impôts arriérés.. Un .commissaire des fi
nances, accompagné d'iin èmplôye d#'l'ad
ministration des cont.-iMtiQOSi se rendra,
sops escorte militaire, dans chaque-corapu-
ne;, convoquera les habitans et le'S invitera à ac
quitter les impôts dans les trois jours suivans
sous peine d'exécution. Pendant ces trois jours,
là commission percevra les impôts qui ren
treront j puis elle se rendra à une autre com
mune pour y renouveler la même opération.
L'exécution sera-t-elle réellement employée,
ou n'est-ce qu'une menace ? L'avenir le plus
prochain nous rapprendra". »
ALLEMAGNE.
B erlin , 23 avril.—Les journaux donnent di
vers détails, en partie contradictoires, sur les
négociations commerciales du Zollverein avec
la [France. Les uns parlent de la rupture de
ces négociations,; suivant,les autres, elle se
raient terminées. Ni l'un ni l'autre n'est vrai.
La vérité est que lés négociations continuent.
Si dans le moment nous.ne pou,voDS rien dire
deiplus, la raison en est seulement parce qu'il
n'ôst pas d'usage de publier des négociations
ensuspens. (Gazette prussienne.)
Francfort, 22 avril.—Dan s la dernière séan
ce de la diète, la question de la révision de
l'organisation militaire de la confédération a
fait un pas en te sens qu'on a voté sur les
propositions 2 et 3 de la cwmmisbion militai
re, relatives à la force et à la division de l'ar
mée fédérale. Mais comme les votes ont élé très
divergenè, la résolution, définitive ne sera pri
se ,q'le dans la séance prochaine.
il. .de Guaita, avocat., a fléposé lé mémoire
des États du Uolstein ; le représentant du Da-
nemarck a annoncé qu'il ferait une déclara
tion à cet égard dans la séance, prochaine.
(Journal de Francfort.)
•wiesbaden, 20 avril.—.Les Etats de NaSsau
renouvellent cette année leur vœu de la sup
pression des 'établissemens de jeux. La commis
sion du budget propose ii'inviter le gouver
nement à agir auprès de la diète germanique
pour que tous les établissemens iie jeux et lo
teries de l'Allemagne soient supprimés.
> ; ■ i (Nouv. Gazette de PrUsse.)
Pour les nouvelles extérieures : l. boni face.
' SÉKÀT.
(.Extrait du compte-rendu di la séance
du mercredi 24 avril.)
DE s; EXC.
présidence
IE premier président troplong.
L 'ordre du jour appelle la. délibération: sur les
conclusions d'uu rapport de M. de Goulhotde Saiat-
Germain relatif à une pétition ayant .pour objet de
substituer au renouvellement intégral du Corps
législatif tel qu'il est déterminé par la constitution,
un,renouvellement partiel et' pav moitié-, en por
tant à huit ans la durée dos pouvoirs du dépulé.
S. Esc.* M. Barocho, président du Gonsfill-d Etat,
prend place au bane des orateurs du gouverne
ment. ■■ ... - ,
- s(. le ^pbésident donne la parole aM. le comte de
Cafîabianc'a. ■... . . .. , ,
. •: m. le 60hte de casabunca demande a présenter
quelques observations préjudicielles sur la pétition,'
qui selon lui, soulève une . question d'une haute
gravité. L'article >38 de la Constitution ppcte que les
membres du Corps Législatif sont nommés pour
sfxjanuées, et M. Taillefer, député, exprime dans sa
pétation le vœu que cet articfe.soit modifié..
D'après lui, le suffrage universel, excellent,pour
foqder un gouvernement, peut le renverser si on
procède à des élections générales sous l'influence
d'un mécontentement eausé, soit par une disette,
soit par une 'longue guerre; soit par un nouvel im
pôt ou même par des distributions d'argent, ou
par le colportage venant en aide aux partis hos-
tilés.' Pour empêcher la Franoe de jouer ses desti
nées sur un seul coup de dés', l'auteur de la péti
tion voudrait que le renouvellement du Corps Lé
gislatif, au lieu d'être,intégral,, se fit par moitié
de;quatre ans en quatre ans,,et, en outre, que les:
électeurs fussent obligés d'écrire ou de faire écrire
leUr bulletin dans la s aile même des élections./^
•Cette pétition, dit l'honorable t sénateur, sign®^ 4>
dope un article de la Constitution comme renfsï-y/^l
mint le germe de révolutions ôventuèlles, el 1
suffrage universel; base .de nos'institutions lésHs-<'
îatives, départementales et communales, "com:
pouvant, a lia suite, dé causes accidentelles,,
même soui la pression'de la,vénalité,' entraîner
France dans l'abîme. Telle est,la,question que soji-
lèye -la pétition qu'on propose de déposer au bu
reau des.renseignemens. m ..- . -
- L'honorable orateur, tout-en rendant pleine jus
tice aux intentipns du pétitionnaire et aux termes
'dans lesquels sa demande est formulée) ainsi qu'A
lai lucidité et à la convenance avec-lesquelles le
rapport traite cette question délicate, ne croit,pas
pouvoir accueillir les conclusions de la commis
sion.. Je mets, dit-il, la question de principe au-
dessus de la question de personnes, et je me de-
- mande quelle étendue peut avoir le droit de pé
tition. ' \,>,-
Est-il'loisible à chacun de livrer Sous cette forme
nos institutions fondamentales à la discussion pu
blique? Sous tous les gouvernemens les constitu
tions ont été ï-espectées et mises en dehors de* dé
bats, parlementaires ; et autrefois toute pétition qui
portait atteinte aux dispositions du pacte fonda
mental était repoussée par la question préalable.
•. La Constitution de 1852 a, il est vrai, un caractè
re tout spécial. Autrefois, les Constitutions se pré
sentaient avec un caractère immuable,, et rien n'y
pouvait être changé çans une révolution. L'au
guste auteur de la Constitution de 1852 a permis
qufon pût introduire dans son œuvre toutes, les
modiiicallons'reco'nnues nécessaires ou utiles. Mais'
enintiêmë temps, li a déterminé dans quel , cas et
dans - quelles conditions. Il faut que tout change
ment a la Constitution provienne ou d'un' sénatus-
consûlte ■ proposé parle gouvernement, ou: énia-
lïant de l'initiative de dix sénateurs, et encore
dans ce derqier cas la proposition ne peut:elle être
lue eù séance 'générale et venir à discussion qu'a--
près^fu'elie a été prise en considération par trois.
bureîtllx suf islnq. :
Telles soïit les garanties dont est entourée Ja
Constitution dsè 1852.' Des lois pénales la protég'erit.,
tous "les fonctionnaires publics sont tenutf de lui :
pTôter serment. Enfin elle est placée sous la sau
vegarde spéciale du Sénat.l .
■ Nous, membres dë ce Sénat, chargés de la dé
fendre, pouvons-nous permettre à une pétition 4e
la critiquer, de la signaler comme dangereuse? Et
tandis qu'aucun de noùs ne peut proposer ,uqe
modification à notre pacte fondamental sans avoir
l'aveu de neuf de ses collègues et l'assentiment de
la majorité des bureaux au Sénat, accorderons-
nous jl tout le monde une faculté qui nous est
déniée î Où. s'arrêterait-on sur cette pente dan'ge-
gereuse ? Aujourd'hui c'est l'article 88 qui est cri
tiqué ; demain, pourquoi ne contestera-t-on pas le
pouvoir des assemblées, l'autorité de la magistra
ture et toutes lès bases de notre édifice constitu
tionnel ?
On dira que le Sénat saura placer la défense à
côté de l'attaque. Mais combien de lecteurs par
lesquels l'attaque. seule est prise en considération !
D'ailleurs, si ; le droit de .critique est accordé au
pétitionnaire, pourquoi le refuserait-on à la pres
se? Nous arriverions fatalement à des critiques
sans eesse renouveléés.qui affaibliraient notre Cons-
titûtion sous prétexte de l'améliorer. Accordons au
droit de pétition la latitude la plus large, je le
veux bien; mais arrêtons-le au point où nous de
vons uous arrêter nouc-mêmes; qu'il respecte no
tre pacte fondamental.
L'orateur ditque s'il passe de ces considérations
générales ft l'examen de la pétition, il trouve «jue^
non-seulement l'a'rtifcle 38 de la Constitution est
présenté comme une menace et un danger, mais
que le suffrage universel lui-même est mis en'
cause, et que la France entière est hypothétique-
ment accusée de légèreté et de vénalité. Dans la
crainte d'être taxé d'exagération, il lit les termes
mômes de la pétition, et ajoute : Malheur à la
France, si des prévisions aussi sinistres pouvaient
se réaliser ; nous sérions susp.ndus sur un
abîme !
peureusement la France a déjà traversé toutes,
les épreuves énnmérées par le pétitionnaire. Elle
a supporté.quatre années de disette, la campagne
de iCiiinée lui a coûté beaucoup de ^ang précieux
et beaucoup d'argent, elle paie encore le décime
de guerre, et pourtant le suffrage universel a fonc-
tlopné : et fonctibnne pour le renouvellement de
tbutes nos assemblées' électives sans faillir à sa
nsission:
Le gouvernement a-tril,.en effet, jamais été.plus
fort? M France a t-elle été jamais pins paisible
auTdedans et plus grande au dehors? Eloignons
donc ces crâlntes chimériques qui sont mises en
avant pour nous faire porter Une main téméraire
sur notre Constitution.
Examinerai je maintenant, dit l'honorable ora
teur; si lé rehouvellèment partiel est ou non pré
férable ad renouvellement intégral, et si le pre
mier est seitl conforme au principe monarchique ?
Je dis que l'expérience a été faite. Le renouvelle
ment tnennàl a été expérimenté et il a été .repous
sé à cause de l'agitation, continuelle qu'il 'entre
tient dans le pays, agitation qui empêche le gou
vernement de roc nnaltrc quelle est la véritable
oninion publique. Si le renouvellement intégral
lui ! a'été définitivement préféré; c'est qu'il est un
gage.de stabilité, et, par conséquent de force po'jr
le principe même de la monarchie. _
Par égard pour lé pétitionnaire, l'honorable sé
nateur s'abstiendra de caractériser cette hypothèse
de distribution d'argent en vue dë fausser le suf
frage universel. Mais puisqu'une telle ac'cusation
a été consigné au Moniteur, il lui était impossible
de la passer sous silence. S
Ouant à la proposition d'autoriser les électeurs à
écrire ou à faire écrire secrètement leur bulletin
de vote dans Vmtériènr du bureau, elle porterait
atteinte à là liberté électorale; elle éloignerait pro
bablement un grand nombre de votàns, ou blet»,
en cas de conconrs des électeurs, elle entraînerait
des lenteurs interminables.
L'orateui cherche donc vainement dans la péti
tion ces Tenseignemens précieux à consulter,
pourjle cas où le Sénat aurait à remanier le
pacte îconstituiionnel; il n'y. voit que des accusa-
lions sans fondement et des hypothèses flétrissan
tes pour le pays ; il votera l'ordre du jour Sans
s'arrêter à.'une précédentedécisibn du Sénat quia
ordohné en 1858 le dépôt au bureau des r'enseigne-
mens d'une pétition du sieur Taillefer analogue à
la pétition actuelle. En 1858, les séances du Sénat
n'étaient point publiées, et c'était la première fois
qu'un dephté s'adressait au Sénat; au nom du
droit do pétitibn. Le Sénat, par égard pour le pé-
iFeailleton..du Coasfitntioïuel , 25 avril.
C.\ AHOIR m LAPONIE
XXI1L
Mai? .Mickaël, haussant', dédaigneuse -
ment ses robustes épaules', le saisit jiarllè^
vertèbres dit çol,,k.tfit piraueUer sur^kes.
talons, et, quand il eût accompli ^ofl.-.^vjo-
lution, le jeta.à trois ipas dQ luliontrii^g
piquets de là tente, qu'il'faillit çe'nverger t
tes envaiissepras ? a,yancèÉeht alors jus
qu'auprès du lit; pui?, comme. , s'il s eus
sent,,en voyant Norra, éprquyè. pour^ette
jeuriesse et p&ttè beajitë'. v'n; septiipàent de
pitié qui peut : Stre ét^l,t .bien loin dè. ïeûr
cœur-et, qu'ils «tissent hpçïté avant dé.(rou-
bler^co sommeil âei'inrioce^ic'e... sés'ri;ves
peut-être,,.'ils s'arrêtèrent un instant à la
contempler'. ", ' ,, , : i ■.
Sans idouie ils n'avaient jamais .vu par
reil "spectacle, car un, sentiment de naive
admiration se peignitsur, le visage ae quel
ques-uns d'entr'eux.
Normadorpiait.
Un de se'sjtiras pçndait. hors, dé sa.cou-
che; l'autre était doucernent replié .sous
sa tété tout, inondée de ,ses beaux'che
veux noirs dénoués; un aimable, sourire
reposait sur ^es ïèviés.entr'ou'v^rtosj coùi-
me un.papillon sur une fleur, et le spuffte
égal de sa respiration soulevait légère
ment sa poitrine, à îemps égaux.
; . Les mille objets qui entouraient la j6u-
n,e fille étaient d'une élégance et d uiie
reçher.çha ,jqui "contrastaient^ singulière :
ment avec tout cè que les ÎJuènes; voyaient
.d'ordinaire cfepz eux, ayee ce qu'ils avaient
Rencontré jusqu'içi! dàp's. là tente'des,La
pons, C'étaient dë ctiarrnàns çiens, aontles
mains dé Norraavaient fait dé,petites,mer
veilles • c'étai'ëntjaour la plupart lès. petits
présensiqué les. deux Suédois, lui avaiènt
offerts én .iSQùvepirj au moment 4è leur
'dépârt. La, montre. dgHenrick était suspen-
riue.avec sa chpitiie d'or h la tête du. lit.
S'il est vrai que lés choses au milieu des-
quelles^nqps vivons prennent comme un
. reflet de nous, tout cet' ensemble délicat,
. élégant,,.poétique, davait donner la plus
aimable "idée de celle qui l'avait si ingé-
. nieusement disposé. .
Mais nqs héros n'étaient pas gens à p§r-
drQ beaucoup de temps'en contemplation,
ëjt Mifkaël', qui paraissait lè chef reconnu
de l'aventureuse expédition, doniiâ bieri-
,tôt l,e signal-d'agir, ou plutôt il réso
lut .jd'agir lui-m^me , car il prit une
cpuvertùre, qui, était tombée à bas > 'du
lit i, la mit sur un de ses bras , s'avança
vers la. jeupe fille fihdôriniè,' ét se pençha
sur elle j>our l'éhlàcer.,Mais, à peine put-
elle senti le contact d'une rn^in étrangère,
. que Norra,, comme si elle eût,été avertie
iPar son instinct Virginal', sè réveilla en
. sursaut,et, poussant un,grand cri,.elle ap-
pela.pâr deux fols : Henrickl Hènrick ! 1
Dâus la veille comme dans le sommai ce
nom'-j;\ n'était-il point sa .plus cb^re, et >k sa
plus constiinte pensée, et n'&lait-cè poiïit?
vers lui en effet qu'elle devait crier dans là
danger? -
—Mais, h^lasl cenefut, point Henrick, ce
fut ■ l'impitoyable éclat de rire des, ravis
seurs, qui répondit <à ,ce cri. d'angqisse.
Èopine ils ne connaissaient point Henfick,
ils jcrùrent que c'était quelqu'autre Lapon,
quelle appelait. , i
• 4-, Crie, crie, la belle ! dit Mickçël avec
le gros, rire , de. la bêtise ; crie assez fort
popr qu'il vienne, et $vec lui ;tpn cousin
Nepto : noùs en avons autant d'envië que
.tôijl
, ijJorra était maintenant complèlement ré^
veilllèe, et aux foliés terreurs dp son demi-
sommeil avait succédé pour elle une .sorte
de crainte réflépjiie et calme,!si,nous pour
vons ainsj parler, qui nç lûi.ôtait poinUs
lùcidité de sa réflexion. ISlle se demandait
ce que signifiait cette brusque entrée dans
la petite retraite respectée de tout le mon-
de> eu personne ; ne pénétrait jamais sans
sa j permission, Elle se. voyait entourée
-d^ne s roule d'hommes aux yisages. sinis-
treSj ^ui ne pouvaient avoir quéde mauvais
"desseins.
— Cependant, comme elle ne se.con-
riaissçiit.i pas d'ennemis , et, comment
dope en eût-elle eu, la pauvre,ame , qui
n'avait jamais fait de mal à qui que ce
lût au "monde! elle crut qu'on menait
tput simplement pour voler, et elle se cal-
ma bientôt. A l'exception de la montrée de
Heprick, elle né tenait à rien, efon eût pu
emporter la .teqte et tout ce qu'elià conts--
nait, sans lui donner un regret. Seulement
ces misérables qui venaient ainsi cipz
"elle, violant st^ solitude et troublant son
iptnrnei 1,1 ui- in^piraiënt ; une sorte dgoût qu'elle ne prenait pas mêi^e la peine
dé cacher ; aussi,*pour ne plus : les voir,
elle détourna la tôte, et, pareille; à . une
eùfant boude.use, qu'on 'éveille qui.
veut-dormir encore^ elle se cacha sous
ses couvertures : elle savait!,que, Nepto
n'était pas là, et, pour la. première ; fois
Eçut-étre, le pauvre garçon eut ee bon-
çur, dont il ne put pas jouir, que celle
qu'il .aimait regretta son absence ne,
vpulant pas exposer son grand-père aux.
violences de ces malfaiteurs, elle avait pris,
le parti de/les^ laisser faire et de ne point
appeler. Cependant, Mickaël et les autres,
après avoir joui un; instant de son embar
ras et. suffisamment dévalisé la hutte ,
songèrent qu'i^était temps d'en finir, avant
qu'on ne se fût aperçu de leur présence
d^ns le camp, ce qui eût pu compromettre
le succès de leur expédition.
.—^Allons! qu'on se lève 1 fit Mickaël
de sa voix la plus rude.
En môme temps lur autre de nos digqes
personnages avait aperçu la,;chaîne et la:
montre d'or, et comme il avançait la main
pour les saisir, Norra, .qui tenait à son
trésor, s'élança sur lui pour le reprendre,
■y — Ahl ahl fit Mickaël, je croyais : que
nous allions trouver une petite" chèvre
blanche, il paraît que nous avons àffaire à,
une louve de montagne,.; tant mieux,par-
dieul j.'aime lés grilles, moi 1
' Et, tout en parlant^ il avait pris par la
taille Norra, qui s'était à derûi-soulevée
du lit. ,
; — Misérable 1 tu oses me toucher, s'é-,
cria la jeune fille, les yeux étincelans, et
avec, un accent d'indicible fierté.
—.Oui,j'ose 1 ricana le bandit; babille-
toi et tais-toi. .:
Mais Norran'était point femme à céder à
la menace, etelle^se débattit sous l'étreinte
avdc-l'énergie dîune jeune lionné, serrée
de [près par les chasseurs. Que pouvait-elle
faire.cependant contre la force d'un -co
losse auquel trois, ou quatre drôles, qui ne
craignaient et ne respectaient rien, ve-.
naient encore prêter secours? Son énergie
cependant ne l'abandonnait point encore,
et. ; seule contre quatre, elle luttait tou
jours. . . ' ' • .j; . -
Les grandes maips de Mickaël saisissant,
ses deux-poignets, la meurtrirent et l'a
battirent pantelante sur son, lit, ,
Cependant, Mickaël poussa tout à coup
un: cri de douleur et lâcha prise. ;
Un nouveau combattant, sur.Jequë! on ,
nef comptait point, venait de se mêler à l'a
lutte. ; v. ,
ènalla, couché dans.un coin de là tente;
tout près du lit de Norra, — c'était la. pla*
ce où il dormait chaque nuit, — s'était ; ré-
veillé au bruit. 11 n'avait tout d ? abord,ripn
compris à, ce tumulte, et, cemmeil était de
sa nature assez pacifique, il avait pris le
parti d.® - se recoucher paisiblement. Mais
en entendant le cri d'angoisse poussé par
Norra^ il avait compris que sa maîtresse
bien aimée appelait à son-aide, et, avec
l'ihstinct, le courage et la fidélité du chien
qui meurt pour défendre celui qui le nqijç-.
ot, — et qui. l'aime, — il s'élança contre
les assaillant
La diversion fut si brusque, si inatten
due, et en même temps si violente, qu«
Mickaël, ébranlé sous le choc, vaincu par,
la douleur, çhanceia, du coup et lioh^i pri
se. Au milieu de ce jgroupe épais, Snalla,
dont'ia rage semblait redoubler les forces,
frappait dé la tête et des pieds, du sabot et
des corpes, se .ruant tout. entier dans la
mêlée, et y produisant un véritable désor
dre et une juièxprimablè confusion. Norra
profita, habilement de cette . diversion et
gagna la porte. Mais Niels, qui s'était pru
demment tenu à l'écart pendant la lutte,
lui barra le passage. La pauvre créature
s'agenouilla devant lui en joignant les
mains : le .Quèhe trouva plaisant de profi
ter de ce geste de prière pour lui passer
aux poignets une des courroies qu'il avait
ramassées sur le : soI, et tirant violemment
une,des,extrémités, il emprisonna dans
l'étreinte d'un, inextricable noeud les deux
petites- mains suppliàntes , ^maintenant,
captives. - , .; ,
Au jmême moment, Mager qui venait de .
tirer de sa gaine un long .couteau étroit, '
tranchant, effilé comme un stylet sici
lien, s'approcha traîtreusement du pauvre
renne,. ,,
— Je savais bien, dit-il de cette voix -,
doucereuse et cruelle, .plus odieuse milJo
fois que les "voix les .plus rauques et les
plus violentes, je savais bien qu'il faudrait
toujours tuer quelqu'un.
Et, tout en parlant, il enfonça l'arme
terrible àu défaut de,l'épaule de Snalla.
Un tlot .de sang, jaillit de la blessure et
les couvrit tous; l'animal, frappé à moft
par une main trop sûre, tomba sur ses ge-
noux.pour ne plus se relever; il tourna
vers sa maîtresse, un dernier regard,, tout
plein de larmes, dans lequel il semblait lui
dire : J6it'aimais bien! et je suis Jieureux
de te donner mà vie. ,
C'.en était plus que la pauvre .fille ne
•pouvait supporter; ellè s'évanouit, pen-
B
JEUDI 25 AVRIL 1861,
ABONNSMEKS
TROJS MOIS.r.
-SIX MOIS.
!••••••••• ff* f «
16 FR;
32 FB,
FR.
Fotm us pays trameras, voir' letablëan
-pubUêlesSetîaidtfchaquemols.
Impi. L. BONi^ÀcÉ, fi des 'BoiisJ^pin^ 19;
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIKE,
tJNIVi^SEL,
Le modasUBOiiNEUEHT.laplus simple esil'envol d'un bon .de poste ou d?ua
sur Paris, à l'ordre de ^làmaimnia
effet M (I
- + v '■■''.■«A-,
em-
r '.«S
Lu littret ou envois d'argent, nos ajtçahChis sorit 3 rç/wiéjj
Les articles déposés ine sont pas rendus*
i.O «
ABONNEMENS DE PABIS.
TROIS M01S..7.7...7.7 13 FR.'
six mois..;.; 7.77;.T: 26 frj
UN-*AN». • • »7« • • • » f. . .# 52 FRJ
' tfN NUMÉRO 20 CENTIMES}
Lei&bonnemens patent des i»* et u »
4e chaque mois.
1.
Les" ajrhobqk ^"mkreçues chez M. Pi .rà>, régisseur des 6 grands journaux;
rueîNe £r^Datne-4âs-Vict|3lxés 3 n* 40 (place de là Bourse);'
»' ■<
PARIS, 24 AVRIL.
Au nombre desdernièreg pétititmsatf ces
sées- au'Sénat, et dbrït l'examen a fait l'ob
jet d'un rapport daps sajfécéçlente séance,
figure une demandé $ùn, dép.uté .de la
Dordogne tendant i ce^que le renouvelle
ment du Corps Législatif, au lieu d'ètiie
intégral comme -il' l'fest - aujourd'hui, ait
lieu par moitié de quatre ans en quatre
/ms. . .
L'intention du pétitipnnaire est de mét-
tre, dans line leircpnstanee donnée, un
frein au suffrage universel; à" ce pouvoir
imprsssionnable qu'on ne peut pas 'tou
jours modérer à, son gré. M. Taillefer pré
voit, le cas Qii>'des élections ayant eu lieu
" dans un sens déplorable àtçus j.es points de-
vue, le gouvernement comprendrait la né
cessité de réparer- -l'erreuiv de là foule. En
établissait que le Goï-p s Législatif peut être
renouvelé tous les guâtre a!iis r la loi fdùr-,
nirait ainsi à, rautorité'/p^ntraie le mioyèn
de réparer avant,lpog.uopériodejeinal
précédemmentcommisi .... . ..
Le pétitionti&ifre songe 'également à l'a
vantage moral téSultpmt ; pour le CorpsLé
gislatif d'uné r.énôvat^ori .p'artlèllé à cour
te distapce.. Le/dapgp/ .élections.tota
les. disparaîtrait aveç ce système,,, et l'on
ne conserverait plus Jque l'avantage, d'une
sorte de revivlflcation périodique del'as
semblée délibérante. ,
La commission, à qui est échue cètte
pétition, l'a examinée avec soin, La de
mande de M. Taillefer, n'entraîne rien
moins qu'une modification importante de
la Constitution, et de celle de ses disposi
tions qui sont le plus justement accrédi
tées. Un rapport a donc été fait, et là con
clusion de ce rapport est l'envoi §u bu
reau des renseignemens dès considérations
développées par le pétitionnaire;
Le dépôt d'une pétition; au* bureau des
• renseigpemens est, on le sait, un peu
moins qu'un renvoi aux ministres coinpé-
tens, mais un pey plus 'gii'\iii 'yote à tor
dre du jour. Si les conclusions de la com
mission sont adoptées, lad^mande de,M.
Taillefer prend date, et devient comme un
jalon pour la réalisation ultérieure des
réformes dont la Constitution pourrait êtré
jugée.suspeptibleun jour'.
Mais, avant de conclure, le rapport pré
senté au Sériât examine le pour et le con
tre de là question posée par le pétitiônnai-
re. Il déclare pâr exemple avec raison; que
a dans le système dù renouvellement inté
gral, qu'on peut appeler démocratique^,n
ce qu'il donneâlaGharnbre élective une for
ce considérâbleaii-môment-de son renou
vellement, là nation peut fairé connaître
spontanément et librement ses besoins et
ses voauxi o/JEt il ajoute: '« Une élection'
générale , seule , peut , lui enlfournirle
moyen. » • ^ ;>r
A' l'objection jprincipalé de M: Taillefer^
la commission répond aussi avec nbn '
moins de raison, « 'qu'une àgita'tioç plus '
forte, il est vrai, mais plus rare dans le.
pays, offre moins de dangers qu'une agi-,
tation perpétuëlle. n Les! ambitions: se dis^
persent : àu îiëude cë lôôàlisef. »• D'un au
tre Côté, pensé l'auWur r du rapport, lés
députés, appelés'par ïà>mêrrie éjection ,'et
destinés à ^arcpurïr _ sans;. fractipnjae^ent,
la même législature, peuvent se.livrer avec
plus de confiance à-l'eUide-des lois?, médi-
ter sur les prôgresà réaliser', les réformés
à fairç^ e^un ifao'tehtrep^eiï^redes çeu.vres
de longue haleih.e.q'uyîjese peuvent jamais
accomplir sans le seceurs du temps., «Avec
la fiiité, des corps, les doctrines se fon
dent et se perfctiônnei# progressivement. *
En ôtitre', le ' gouvernement, plus- 'sû^/de ;
l'avenir, p.eyt. .siiîyre tiV, syst^.tn^^ôij't.Té
principe à. ^éjà reçu .l y adliési^ri. Têgïs'Tp.-
tive, diriger avec confiance l'esprit public,
former et entretenir au dehors des re
lations qui inspirent de la confiance' par
leur'durée.; «Enfin, dit le rapport,"le pays
se trouve préservé pendant là diiréë de là
législateur des crises et des incertitudes
^irentraïne toujours après soi un appel
fréquent au corps électoral, situation; qui
permet au gouvernement d'itudier àveo.
ca|me l'état du pays et de se préparer ain-
^i apx élection ! s"sulyàntes avec tine con-
Haiis^nce parfaite des.besoins, des désfrs,
des aspirations.jàe la nation»- »
]Voici les avantages'du renouvellement
lntégràl. Pour, les înconvéniens, la côm-
mission a voulu les constater avec, le .mê
me soin et la môme impartialité. Ils sont
nombreux aussi,-tant il est vrai que tou-
tè^ les institutions^humaines se ressenterit
dei leur, origine, et ne peuvent; atteindre
jçiiînais qu'à une perfection relative.
„ p'accord avec la pétition de M. Taillefer,
Ip irapport estime dôïic c^ue'le renouvelle-
ment fractionné permettrait de dominer
mieux les passions populaires^ et d'atté
nuer « ce que le principe démocratique si
puissant par la maltitudo", peut Avoir d'ex-
ceçsif'etde dangereuxpourda société. » Le
système proposé donnerait par exemplè dps
'occasions plus fréquentes au» hommes de
talent de se produire, etil apporteraitdans<
l'Assêmbfée des élémens rititiveaux d'actt-
Vité, d'intelligence, de popularités en mê- '
temps, jîeut-êtrg, que des élémenç pré
cieux contre l'esprit d'hostilité qui domine
quelquefois dans une ChamBre.
v" Ouant à la dutéo' pérlbdi'que "du* mandat
de député, que cette durée, dit lé rapport,
s,oit fixée à quatre ans avec le renouvelle
ment partiel, ou à cinq avec le senouvel-
leûaent intégml (en supposant la dissolu
tion de la, Chambre la dernière année),
elle est dans lès deux cas assez longue
pour donner au mandat-la fixité qui lui est
nécessaire, et .ne se prolonge pas assez
pour faire tomber en désuétude l'exercice
du droit des électeurs. ; ■
Finalement, la commission a jugé pru
dent "de ne pas se ,prononcer, et alaisslé à
rassèmbl4ë le:^oin ; dé se fornier une con
viction. -rr Noys attendrons, nçus aussi,
avant de nous prononcer définitlvetnént,
que le débat, mis aujourd'hui même par
le Sénat à son ordre du jour,, soit venu
exposer .plus longuement toutes les opi
nions que peut, faire naître l'examen de
la pétition de M. Taillefer. U nous senible,-.
toutefois^ dès à présent, que la Constitution
aprévula plupart dés bas dangereux objec
tés par le pétitionnaire, et' que les indon-
véniens dû ren'ouyellementintégral s'affai- ;
blisseritbeàucoup devant le droit de disso
lu tien," Aj outon s ;eneore que toute modifica- 1
tion la Constitution doit s'inspirer bien
plus aujourd'hui tluprincipè d'extensiondes
libertés publique^tèll^ que l'os'a définies
j'e déçret du,24 hpvèmlare, que de l'esprit
qui dôiuynait jàdijs ( et qûitrahissjait lacrain-
të de çes mêmes libertés. .
n ' ' : ' 5 - 1 1 " ' î ^ * ' r i
JJJtàlie annonce que le gouvernement;
grjec a reconnu le nouveau titre de-à roi
d'Italie ». conféré au roi Viçtor-Emmâmïel.
i .... q -■ i f... ,:-y,i,. .
D'après une dépêche de Vienne, lé cou
ronnement de rèmfeereur d'Autriche; à
-frague, autà lieu probablement â la fin
de inài. ' '
Lé Times dit que, d'après des lettres re
çues dë Çherbpùrg, une ïoftè, escaére ; ru?sé t
feraitàttendûedans ce portau jnoi^4e juin.
Cette escadre n'est, autre qu'une, division
navale d'évolutions, iidont le départ de
Cronsta'dt'à' été Annoncé il y à Quelques'
jotirè. " " '
Lè bruit de. la demande, par les Haïtiens
,
najux. de Madrid. La Epaca y,ajoute ce dé
tail, qu'e lè gouvernement d'Haïti conser
verait Ses pouvoirs ';adifàni'stràlifs et judi-
ci4i re si ■ '' ' :
$. Nous donnons plus loin Iq. partie
'du compte-rendu, du ( Sénat relative à là.
pétition dé M. Taillefer. Le débat s'est ter
miné par l'ordre du jour. >
, . MNKST baKOLtE.
ÏÏXEGBA.PHIE PRIVEE.
, ' f '\ 7 , Londres, I« 23 avril.
a. pana la Chambrc des Communes, lord John
Russellj répondant à M. Duncombe, refuse de
copfmuniquér la correspondance ïdativé à la
saisie des armes venues de Cènes à Galatz et
rapportées à Gênes par un batéàu anglais,
parce que le prince Couza et le sultan ne sa
vaient qu'en içiire.
> i ' Londres, 24 avril.
Lé fîmes dit que, d'après, des lettres reçues
de Cherbourg, une forte escadre russe serait
attendue .dans ce port au mois de juin.
, Selon le Daily-News, le prince Nàpoléon se
rait nommé président de la commission qui
doit représenter là France à l'exposition uni
verselle fle'Londres en 1862. ' .. !
i Shanghaï, 6 mars 1861.
L'expédition partie de Yangtze est arrivée à
Nankin le 21 février. Tout va bien,. .
Le froid, continue 4 Tien-T«in', et la famine
règne toujours à Pékin. ,
Les insurgés^ gagnent du terrain.
Saïgon, le 14 mars.—Il n'y a pas eu.de nou
velles hostilités depuis les dernières affaires.
Le roi de Siam envoie ùne ambassade en
Fraricq. ,
^es ministres français, anglais et hollàp'iais,
sur l'Invitation qui leur en a/été faite, sont re
tournés à Jeddo. . - ,
. , Breslaû, 24 avril!
i" On Jêcri^ de Varsovie le 22 : ; ,
f "La,situation est toujours la mêiùe.
* tes troupes campent.; dans des tentes dries-
ledeuil'.v 1 . *
4 iJepuid qTia^r^ ^Qurs, les journaux 5'trà'n-
gers ^eï^ont plus distribués en ville.
» Le comte Kossakowski,'président de .la
chàwibre héraldique, et membre du cotiseil
d'adminjstratioii, quitte aujourd'hui Varso
vie: ilpart ppjpc l'Allemagne. Il à. été reçu en
audience de congé par le prince-,lieutenant.
C'est la première audience que le prince a ac
cordée depuis le 8 avril. »
Berlin, 24 avril.
On mande de la frontière polonaise, le 23 :
Plusieurs arrestations ont eu ilieu par suite
de chants patriotiques dans les églises de Var
sovie.- I : ■ ; I":: f
' Dans la ville de fabrique de Lotz, des fabri--
cans allemands ont attaqué, dans la nuit du
21, des çonpurrensjuife et ont détruit rieur fi
lature de fond en comble., Les .Polonais et les
paysans des environs vinrent au secours des
-juifs. I1..8'ën suivituncombatsdnglant oùune
Personne fut tuée et un grand nombre furent
lessées» - . ,,n....
L'escadre prussienne estarrivee à Shanghaï.
Le, comte dîEulenbourg se Tendra probable
ment à Siam. De là il retournera en Chine
afin.d'y négocier un traité.
On,mande,de Vienne que l'état de siège de
la ville de, Fiums aurait été levé.
■ Vienne, 24 avril.
D'après les nouvelles du Monténégro,.il y
fègne une grande-anxiété en attendant l'arri-
yéè d'Omer-Pacha. Le couronnement de l'ém-
pereur à Prague aurâ lieu probablement à là
"fin de mai. • - • .. y
1 ". .. ; . i Turin, 24 avril.
• L'Opt»»on« déclare qu'il est inexact que la
diète de Francfort ait remis ses passeports au
représentant 4eViçtor r Emmunu§^. -,
. X'Opinioné publië le'fs ^traits .de, deux dépê
ches confidentielles ^dressées par-M..de ; Rech-
berg.à.la diète de ,Fraiicfort, rejativemênt, au
royauipae d'Italie et à-l'ambassadeur sarde à;
Franc/jort. . ,, .
Dans çes.dépêches,, M. d,ç Rechberg insiste
rait p,qur la non reconnaissance: du royaume
d'tyafje èt.'ppujç que l'ambassadeur.,de Victor-
Emmanuel nesoft pas reçu 4 Francfort. -,
T-,ùrin, 24 avril-, B. h. 18 m. Soir,
i La Gazette de Turin dit qulifer tfoïr, à Milan,
il y a eu une tentative îàe jnanifestation. Dne !
centaine de garibaldiens oht parcouru la ville
aux cris de- Vive Garibaldi! L'ordre n'a pas été
troublé. "
Aujourd'hui, à la chambre de»,députés, M.
Mamiani propose l'ordre du jour suivant ■ : :
«La chambre déclare solènnéllemint que les
gardés nationaux desvprovïnces méridionales
ont, dans les derniers évènemens,bien mérité
de la patrie. » ■ -
- M.. Bixio répond à quelques-députés qui »nt
exagéré les mouvemens réactionnaires • du
Midi . • ' j .
a M. Brofferio prononce-un ^discours assez vif
faisant allusion auxévènemensdu jour.
" M.2 le cônite de Cayoûr.; lui répond virement
en; repoussant l'àccïïsatipu;de M. Brofferio que
le gouvernement provoque lé désordre.
'ordre du jour de M. Mamiani ést adopté" à
la presque unanimité. + , i
>c Répondant à une interpellation de M. Picca,
JIJ.iMinghetti déclaré qiie le gouvernement ,fe-
ra t eïéc.uté'r ■ l'union complète goùvernemën-
tale"des provinces du Midi à celles du NoXd. ;
Le gouvernement s'occupe particulièrement
de, l'organisation de la garde nationale^ ■
M. le généraliCosenz sera envoyé en qualité :
d'inspecteur-général de la gairde nationàle de
Naples. 72,60lX.fusils ont été distribuas. On en
prépare: 3O,Q0O:autrcs qui étaientà Gaëte.-
i M, Liborio Romano rectifie. Je chiffre de
,72,600; ce sont 93,000 fusils, qui oi^t été distri
bués. . - , : u . . _ j
j M. Bixio propose à ; la chainbted'adhérer au
projet de Garibaldi et de décjarér l'urgence.
i La séance continue. '•
-.7, c v .- >: ■ Madrid; le 23 avrffi'
, AuJ congrès, on a discuté chaudement la loi
iSur la presse.
; La Epoca, dit que les Haïtiens demandent le
protectorat, conservant uniquement pour la
république les pouvoirs administratif etju-
diciairej • * (Ravas-Bullier.)
COURS
i
somi dk exoruu.
^ O/Oaii compt»
j-Fln du mois.
41/2.au compt.
4-Fin du mois.
DE LA. BOURSE.
le 23 le 24 hacssb. bàissb
6».50
68.50
95.45
95,50
68 35
68.35
95 30
9540
iS
AS
15
10
Ùmtspmdcmct particulière fa. Constitutionnel.
- i ; Turin, .22 avril,
î M. Ugdulena, un des orateurs de la gau-
(jhe qui se sont le plus distingués dans la
discussion sur la question* Garibaldi , 1 ' a
rieint admirablement, la ' situation avec
Quelques mots : a .Le prenjier jour, disait-
» il , j'espérais. ds^. JevH. ta ^.V^ei9ent
«j de la concorde; lé.èftcpndjj^ài commencé
»i à espérer heaucoup moins; aujourd'hui,
0 je désespère tout à ftiit^ de la concilia^
a tion et-de la corice'rde doht nous avons
ai si grandement besoin;» ^es paroles sont
Srofondément vraies; i>ë xi.êtte' discussion
ont devait jaillir, la^o^ûorctëj et l'entè'nte
ordiale est sortie ^u ctfnjr^ire la^cifsion
îaplus profonde. Le dualisine, qûi n'exisr
tait qu'à l'étatde gerrpe, a grandi tout à fait :
lps Italiens du XIX? siècle ..sopt rëdevenus
lës .Italiens du Moyen-Age et de la . Re
naissance; iL n'y. .a plus que le danger
commun qui pourra.les réunir.
1 Malheureusement, la polémique pas
sionnée n'est plus le lot exclusif- des jour
naux; voilà les plus grandes* illustrations
de l'Italie politique et militaire qui descen
dent enlicé. ,
i Aujourd'hui, dans les coulisses de la
Chambre des Députés, on parlait tout bas
d'une lettre remplie des vérités les plus
dures que le général Cialdini aurait adres
sée au général 1 Garibaldi. Lé bruit s'en est
répandu, et bientôt la disciissionpublique
n'a plus attiré aucûne attention; les dépu
tas et Ip's ministres se réunissaient dans un
salon, à c,ôté .de la grande salle, des séan
ces, ppur parler de cette gravé affaire, tan-
4is qu'à la Chambre on faisait un long et
ennuyeux rapport sur une élection contes-
t'ée.
, Sur les instances des généraux Cosenz
ét Bixio, le ministère et M. Ricasoli avaient
promis de s'interposer pour engager Cial-
4ini à retirer sa'lettre et surtout à en em
pêcher la publication..
i Mais, malheureusement, le temps se
passait sur ces entrefaites, et la Gazetta di
Torino arrivait aveelà lettre toutimprimée.
Il m'est impossible de vous donner un
aperçu de la sensation produite par cette
publication. La pomme de discorde n'en
a pas produit autant'dans l'Olyknpe au
temps du jugement dë Pârïs.
; On prévoit qu'un abîmé va se creuser
entre l'armée régulière et l'armée méri
dionale, et quë le général Cialdini va être
àccablê de cartels. . ,
D'un autre côtéf cependant, du moment
où Garibaldi veut se retirer sous sa tente
ét former,à, part', lui et les siens, un Etat
(jans l'Etat, 11 est bon que l'on sache que
lé gouvernement n'est d'aucune façon so
lidaire de ces actes, que l'armée régulière
les désapprouve,hautement, et que, dans
lé cas où une expédition du genre de celle '■
qui a été faite en Sicile serait tentée
sur tout autre point de là Péninsule .ou de
KEurope, il faudrait y voir uu acte tout à-
fait individuel, qui ne pourrait pas entraî
ner de droit le gouvernement italien dans
line guerre dont il est le premier à blâmer
et à désapprouver; l'origine et l'auteur.
C'est là ce < que le gouvernement tient à
éitablir d'une manière nette et positive en
fkeede l'Eûrope.
| Aujourd'hui,l'on annonce que Garibaldi
va voyager dans les provinces de Lombar
de et notamment à Crémprié. Cette vil-
1^ est le chef - lieu d'une .province limi
trophe de la Vénétié, et notamment do la
province do Mantoue. Le igouvernement a
4éjà adopté toutes les mesures nécessai
res pourprévenir de son côté toute tentative
dapableae compromettre l'avenir du pays;
ihais il faut calculer aussi avec l'imprévu
les explosions peuvent éclater du côté et
de la manière qu'on soupçonne le moins,
i Aujourd'hui, Garibaldi Vest pas venu à
lia. Chambre. San projet deloi sur l'armer
ment national, qui était à l'ordre du jour,
a été lu par le général Bixio. Le ministère.
i
^taWt déclaré qu'il ne s'opposait 'pas à la !
ftiâe éri cons'ùérat' n de ce projet, i'?.d-
çdission a été unankns.
Aujourd'hui, ia Cambré, dès : dépûtéB-
4taitprésidée pai M/Tecchio, lq premier '
déslyi.ce-présidens, M. RattazzJ .est malade
depuis deux jours. Les gens qui aiment à
sdutfler la discorde partout ont insïnuë
que l'a maladie de M. Rattazzi était sirnu-
lée pour se soustraire .à la votation par
l'appel nominal et se prononcer franche
ment ou contre le ministère où cdntfe
Garibaldi. Rien n'est moint^ fondé. M. Rai 1
tazzi a quitté le siège présidentiel sur l'in
vitation des membres qui l'entouraient ét
qiii s'étaient
tion, • 1
qui
aperçus de son indrsposi-
Poùr extrait, i,. bokiïack.
i Nouvelles de rExiérieur.
ITALIE.
Turin, 22 avril.—Dans sa séancè du 20 avril
(salmedi) le Sénat a adopté à une forto majorité
le projet, da. loi qui fixe au premier dimanche
dejuin la célébration, de la féte du Statut. et
de: la proclamation du royaume d'Italie.
i EMPIRE D'AUTRICHE.
Vienne, 22 avril,—On lit, dans YOst-Deutsehe-
Pokt : «D'après une. récente ordonnance..dji-
'ûixnistre des finances, on procédera dësorniais
de| la manière suivante pour,faire rentrer
lés impôts arriérés.. Un .commissaire des fi
nances, accompagné d'iin èmplôye d#'l'ad
ministration des cont.-iMtiQOSi se rendra,
sops escorte militaire, dans chaque-corapu-
ne;, convoquera les habitans et le'S invitera à ac
quitter les impôts dans les trois jours suivans
sous peine d'exécution. Pendant ces trois jours,
là commission percevra les impôts qui ren
treront j puis elle se rendra à une autre com
mune pour y renouveler la même opération.
L'exécution sera-t-elle réellement employée,
ou n'est-ce qu'une menace ? L'avenir le plus
prochain nous rapprendra". »
ALLEMAGNE.
B erlin , 23 avril.—Les journaux donnent di
vers détails, en partie contradictoires, sur les
négociations commerciales du Zollverein avec
la [France. Les uns parlent de la rupture de
ces négociations,; suivant,les autres, elle se
raient terminées. Ni l'un ni l'autre n'est vrai.
La vérité est que lés négociations continuent.
Si dans le moment nous.ne pou,voDS rien dire
deiplus, la raison en est seulement parce qu'il
n'ôst pas d'usage de publier des négociations
ensuspens. (Gazette prussienne.)
Francfort, 22 avril.—Dan s la dernière séan
ce de la diète, la question de la révision de
l'organisation militaire de la confédération a
fait un pas en te sens qu'on a voté sur les
propositions 2 et 3 de la cwmmisbion militai
re, relatives à la force et à la division de l'ar
mée fédérale. Mais comme les votes ont élé très
divergenè, la résolution, définitive ne sera pri
se ,q'le dans la séance prochaine.
il. .de Guaita, avocat., a fléposé lé mémoire
des États du Uolstein ; le représentant du Da-
nemarck a annoncé qu'il ferait une déclara
tion à cet égard dans la séance, prochaine.
(Journal de Francfort.)
•wiesbaden, 20 avril.—.Les Etats de NaSsau
renouvellent cette année leur vœu de la sup
pression des 'établissemens de jeux. La commis
sion du budget propose ii'inviter le gouver
nement à agir auprès de la diète germanique
pour que tous les établissemens iie jeux et lo
teries de l'Allemagne soient supprimés.
> ; ■ i (Nouv. Gazette de PrUsse.)
Pour les nouvelles extérieures : l. boni face.
' SÉKÀT.
(.Extrait du compte-rendu di la séance
du mercredi 24 avril.)
DE s; EXC.
présidence
IE premier président troplong.
L 'ordre du jour appelle la. délibération: sur les
conclusions d'uu rapport de M. de Goulhotde Saiat-
Germain relatif à une pétition ayant .pour objet de
substituer au renouvellement intégral du Corps
législatif tel qu'il est déterminé par la constitution,
un,renouvellement partiel et' pav moitié-, en por
tant à huit ans la durée dos pouvoirs du dépulé.
S. Esc.* M. Barocho, président du Gonsfill-d Etat,
prend place au bane des orateurs du gouverne
ment. ■■ ... - ,
- s(. le ^pbésident donne la parole aM. le comte de
Cafîabianc'a. ■... . . .. , ,
. •: m. le 60hte de casabunca demande a présenter
quelques observations préjudicielles sur la pétition,'
qui selon lui, soulève une . question d'une haute
gravité. L'article >38 de la Constitution ppcte que les
membres du Corps Législatif sont nommés pour
sfxjanuées, et M. Taillefer, député, exprime dans sa
pétation le vœu que cet articfe.soit modifié..
D'après lui, le suffrage universel, excellent,pour
foqder un gouvernement, peut le renverser si on
procède à des élections générales sous l'influence
d'un mécontentement eausé, soit par une disette,
soit par une 'longue guerre; soit par un nouvel im
pôt ou même par des distributions d'argent, ou
par le colportage venant en aide aux partis hos-
tilés.' Pour empêcher la Franoe de jouer ses desti
nées sur un seul coup de dés', l'auteur de la péti
tion voudrait que le renouvellement du Corps Lé
gislatif, au lieu d'être,intégral,, se fit par moitié
de;quatre ans en quatre ans,,et, en outre, que les:
électeurs fussent obligés d'écrire ou de faire écrire
leUr bulletin dans la s aile même des élections./^
•Cette pétition, dit l'honorable t sénateur, sign®^ 4>
dope un article de la Constitution comme renfsï-y/^l
mint le germe de révolutions ôventuèlles, el 1
suffrage universel; base .de nos'institutions lésHs-<'
îatives, départementales et communales, "com:
pouvant, a lia suite, dé causes accidentelles,,
même soui la pression'de la,vénalité,' entraîner
France dans l'abîme. Telle est,la,question que soji-
lèye -la pétition qu'on propose de déposer au bu
reau des.renseignemens. m ..- . -
- L'honorable orateur, tout-en rendant pleine jus
tice aux intentipns du pétitionnaire et aux termes
'dans lesquels sa demande est formulée) ainsi qu'A
lai lucidité et à la convenance avec-lesquelles le
rapport traite cette question délicate, ne croit,pas
pouvoir accueillir les conclusions de la commis
sion.. Je mets, dit-il, la question de principe au-
dessus de la question de personnes, et je me de-
- mande quelle étendue peut avoir le droit de pé
tition. ' \,>,-
Est-il'loisible à chacun de livrer Sous cette forme
nos institutions fondamentales à la discussion pu
blique? Sous tous les gouvernemens les constitu
tions ont été ï-espectées et mises en dehors de* dé
bats, parlementaires ; et autrefois toute pétition qui
portait atteinte aux dispositions du pacte fonda
mental était repoussée par la question préalable.
•. La Constitution de 1852 a, il est vrai, un caractè
re tout spécial. Autrefois, les Constitutions se pré
sentaient avec un caractère immuable,, et rien n'y
pouvait être changé çans une révolution. L'au
guste auteur de la Constitution de 1852 a permis
qufon pût introduire dans son œuvre toutes, les
modiiicallons'reco'nnues nécessaires ou utiles. Mais'
enintiêmë temps, li a déterminé dans quel , cas et
dans - quelles conditions. Il faut que tout change
ment a la Constitution provienne ou d'un' sénatus-
consûlte ■ proposé parle gouvernement, ou: énia-
lïant de l'initiative de dix sénateurs, et encore
dans ce derqier cas la proposition ne peut:elle être
lue eù séance 'générale et venir à discussion qu'a--
près^fu'elie a été prise en considération par trois.
bureîtllx suf islnq. :
Telles soïit les garanties dont est entourée Ja
Constitution dsè 1852.' Des lois pénales la protég'erit.,
tous "les fonctionnaires publics sont tenutf de lui :
pTôter serment. Enfin elle est placée sous la sau
vegarde spéciale du Sénat.l .
■ Nous, membres dë ce Sénat, chargés de la dé
fendre, pouvons-nous permettre à une pétition 4e
la critiquer, de la signaler comme dangereuse? Et
tandis qu'aucun de noùs ne peut proposer ,uqe
modification à notre pacte fondamental sans avoir
l'aveu de neuf de ses collègues et l'assentiment de
la majorité des bureaux au Sénat, accorderons-
nous jl tout le monde une faculté qui nous est
déniée î Où. s'arrêterait-on sur cette pente dan'ge-
gereuse ? Aujourd'hui c'est l'article 88 qui est cri
tiqué ; demain, pourquoi ne contestera-t-on pas le
pouvoir des assemblées, l'autorité de la magistra
ture et toutes lès bases de notre édifice constitu
tionnel ?
On dira que le Sénat saura placer la défense à
côté de l'attaque. Mais combien de lecteurs par
lesquels l'attaque. seule est prise en considération !
D'ailleurs, si ; le droit de .critique est accordé au
pétitionnaire, pourquoi le refuserait-on à la pres
se? Nous arriverions fatalement à des critiques
sans eesse renouveléés.qui affaibliraient notre Cons-
titûtion sous prétexte de l'améliorer. Accordons au
droit de pétition la latitude la plus large, je le
veux bien; mais arrêtons-le au point où nous de
vons uous arrêter nouc-mêmes; qu'il respecte no
tre pacte fondamental.
L'orateur ditque s'il passe de ces considérations
générales ft l'examen de la pétition, il trouve «jue^
non-seulement l'a'rtifcle 38 de la Constitution est
présenté comme une menace et un danger, mais
que le suffrage universel lui-même est mis en'
cause, et que la France entière est hypothétique-
ment accusée de légèreté et de vénalité. Dans la
crainte d'être taxé d'exagération, il lit les termes
mômes de la pétition, et ajoute : Malheur à la
France, si des prévisions aussi sinistres pouvaient
se réaliser ; nous sérions susp.ndus sur un
abîme !
peureusement la France a déjà traversé toutes,
les épreuves énnmérées par le pétitionnaire. Elle
a supporté.quatre années de disette, la campagne
de iCiiinée lui a coûté beaucoup de ^ang précieux
et beaucoup d'argent, elle paie encore le décime
de guerre, et pourtant le suffrage universel a fonc-
tlopné : et fonctibnne pour le renouvellement de
tbutes nos assemblées' électives sans faillir à sa
nsission:
Le gouvernement a-tril,.en effet, jamais été.plus
fort? M France a t-elle été jamais pins paisible
auTdedans et plus grande au dehors? Eloignons
donc ces crâlntes chimériques qui sont mises en
avant pour nous faire porter Une main téméraire
sur notre Constitution.
Examinerai je maintenant, dit l'honorable ora
teur; si lé rehouvellèment partiel est ou non pré
férable ad renouvellement intégral, et si le pre
mier est seitl conforme au principe monarchique ?
Je dis que l'expérience a été faite. Le renouvelle
ment tnennàl a été expérimenté et il a été .repous
sé à cause de l'agitation, continuelle qu'il 'entre
tient dans le pays, agitation qui empêche le gou
vernement de roc nnaltrc quelle est la véritable
oninion publique. Si le renouvellement intégral
lui ! a'été définitivement préféré; c'est qu'il est un
gage.de stabilité, et, par conséquent de force po'jr
le principe même de la monarchie. _
Par égard pour lé pétitionnaire, l'honorable sé
nateur s'abstiendra de caractériser cette hypothèse
de distribution d'argent en vue dë fausser le suf
frage universel. Mais puisqu'une telle ac'cusation
a été consigné au Moniteur, il lui était impossible
de la passer sous silence. S
Ouant à la proposition d'autoriser les électeurs à
écrire ou à faire écrire secrètement leur bulletin
de vote dans Vmtériènr du bureau, elle porterait
atteinte à là liberté électorale; elle éloignerait pro
bablement un grand nombre de votàns, ou blet»,
en cas de conconrs des électeurs, elle entraînerait
des lenteurs interminables.
L'orateui cherche donc vainement dans la péti
tion ces Tenseignemens précieux à consulter,
pourjle cas où le Sénat aurait à remanier le
pacte îconstituiionnel; il n'y. voit que des accusa-
lions sans fondement et des hypothèses flétrissan
tes pour le pays ; il votera l'ordre du jour Sans
s'arrêter à.'une précédentedécisibn du Sénat quia
ordohné en 1858 le dépôt au bureau des r'enseigne-
mens d'une pétition du sieur Taillefer analogue à
la pétition actuelle. En 1858, les séances du Sénat
n'étaient point publiées, et c'était la première fois
qu'un dephté s'adressait au Sénat; au nom du
droit do pétitibn. Le Sénat, par égard pour le pé-
iFeailleton..du Coasfitntioïuel , 25 avril.
C.\ AHOIR m LAPONIE
XXI1L
Mai? .Mickaël, haussant', dédaigneuse -
ment ses robustes épaules', le saisit jiarllè^
vertèbres dit çol,,k.tfit piraueUer sur^kes.
talons, et, quand il eût accompli ^ofl.-.^vjo-
lution, le jeta.à trois ipas dQ luliontrii^g
piquets de là tente, qu'il'faillit çe'nverger t
tes envaiissepras ? a,yancèÉeht alors jus
qu'auprès du lit; pui?, comme. , s'il s eus
sent,,en voyant Norra, éprquyè. pour^ette
jeuriesse et p&ttè beajitë'. v'n; septiipàent de
pitié qui peut : Stre ét^l,t .bien loin dè. ïeûr
cœur-et, qu'ils «tissent hpçïté avant dé.(rou-
bler^co sommeil âei'inrioce^ic'e... sés'ri;ves
peut-être,,.'ils s'arrêtèrent un instant à la
contempler'. ", ' ,, , : i ■.
Sans idouie ils n'avaient jamais .vu par
reil "spectacle, car un, sentiment de naive
admiration se peignitsur, le visage ae quel
ques-uns d'entr'eux.
Normadorpiait.
Un de se'sjtiras pçndait. hors, dé sa.cou-
che; l'autre était doucernent replié .sous
sa tété tout, inondée de ,ses beaux'che
veux noirs dénoués; un aimable, sourire
reposait sur ^es ïèviés.entr'ou'v^rtosj coùi-
me un.papillon sur une fleur, et le spuffte
égal de sa respiration soulevait légère
ment sa poitrine, à îemps égaux.
; . Les mille objets qui entouraient la j6u-
n,e fille étaient d'une élégance et d uiie
reçher.çha ,jqui "contrastaient^ singulière :
ment avec tout cè que les ÎJuènes; voyaient
.d'ordinaire cfepz eux, ayee ce qu'ils avaient
Rencontré jusqu'içi! dàp's. là tente'des,La
pons, C'étaient dë ctiarrnàns çiens, aontles
mains dé Norraavaient fait dé,petites,mer
veilles • c'étai'ëntjaour la plupart lès. petits
présensiqué les. deux Suédois, lui avaiènt
offerts én .iSQùvepirj au moment 4è leur
'dépârt. La, montre. dgHenrick était suspen-
riue.avec sa chpitiie d'or h la tête du. lit.
S'il est vrai que lés choses au milieu des-
quelles^nqps vivons prennent comme un
. reflet de nous, tout cet' ensemble délicat,
. élégant,,.poétique, davait donner la plus
aimable "idée de celle qui l'avait si ingé-
. nieusement disposé. .
Mais nqs héros n'étaient pas gens à p§r-
drQ beaucoup de temps'en contemplation,
ëjt Mifkaël', qui paraissait lè chef reconnu
de l'aventureuse expédition, doniiâ bieri-
,tôt l,e signal-d'agir, ou plutôt il réso
lut .jd'agir lui-m^me , car il prit une
cpuvertùre, qui, était tombée à bas > 'du
lit i, la mit sur un de ses bras , s'avança
vers la. jeupe fille fihdôriniè,' ét se pençha
sur elle j>our l'éhlàcer.,Mais, à peine put-
elle senti le contact d'une rn^in étrangère,
. que Norra,, comme si elle eût,été avertie
iPar son instinct Virginal', sè réveilla en
. sursaut,et, poussant un,grand cri,.elle ap-
pela.pâr deux fols : Henrickl Hènrick ! 1
Dâus la veille comme dans le sommai ce
nom'-j;\ n'était-il point sa .plus cb^re, et >k sa
plus constiinte pensée, et n'&lait-cè poiïit?
vers lui en effet qu'elle devait crier dans là
danger? -
—Mais, h^lasl cenefut, point Henrick, ce
fut ■ l'impitoyable éclat de rire des, ravis
seurs, qui répondit <à ,ce cri. d'angqisse.
Èopine ils ne connaissaient point Henfick,
ils jcrùrent que c'était quelqu'autre Lapon,
quelle appelait. , i
• 4-, Crie, crie, la belle ! dit Mickçël avec
le gros, rire , de. la bêtise ; crie assez fort
popr qu'il vienne, et $vec lui ;tpn cousin
Nepto : noùs en avons autant d'envië que
.tôijl
, ijJorra était maintenant complèlement ré^
veilllèe, et aux foliés terreurs dp son demi-
sommeil avait succédé pour elle une .sorte
de crainte réflépjiie et calme,!si,nous pour
vons ainsj parler, qui nç lûi.ôtait poinUs
lùcidité de sa réflexion. ISlle se demandait
ce que signifiait cette brusque entrée dans
la petite retraite respectée de tout le mon-
de> eu personne ; ne pénétrait jamais sans
sa j permission, Elle se. voyait entourée
-d^ne s roule d'hommes aux yisages. sinis-
treSj ^ui ne pouvaient avoir quéde mauvais
"desseins.
— Cependant, comme elle ne se.con-
riaissçiit.i pas d'ennemis , et, comment
dope en eût-elle eu, la pauvre,ame , qui
n'avait jamais fait de mal à qui que ce
lût au "monde! elle crut qu'on menait
tput simplement pour voler, et elle se cal-
ma bientôt. A l'exception de la montrée de
Heprick, elle né tenait à rien, efon eût pu
emporter la .teqte et tout ce qu'elià conts--
nait, sans lui donner un regret. Seulement
ces misérables qui venaient ainsi cipz
"elle, violant st^ solitude et troublant son
iptnrnei 1,1 ui- in^piraiënt ; une sorte dgoût qu'elle ne prenait pas mêi^e la peine
dé cacher ; aussi,*pour ne plus : les voir,
elle détourna la tôte, et, pareille; à . une
eùfant boude.use, qu'on 'éveille qui.
veut-dormir encore^ elle se cacha sous
ses couvertures : elle savait!,que, Nepto
n'était pas là, et, pour la. première ; fois
Eçut-étre, le pauvre garçon eut ee bon-
çur, dont il ne put pas jouir, que celle
qu'il .aimait regretta son absence ne,
vpulant pas exposer son grand-père aux.
violences de ces malfaiteurs, elle avait pris,
le parti de/les^ laisser faire et de ne point
appeler. Cependant, Mickaël et les autres,
après avoir joui un; instant de son embar
ras et. suffisamment dévalisé la hutte ,
songèrent qu'i^était temps d'en finir, avant
qu'on ne se fût aperçu de leur présence
d^ns le camp, ce qui eût pu compromettre
le succès de leur expédition.
.—^Allons! qu'on se lève 1 fit Mickaël
de sa voix la plus rude.
En môme temps lur autre de nos digqes
personnages avait aperçu la,;chaîne et la:
montre d'or, et comme il avançait la main
pour les saisir, Norra, .qui tenait à son
trésor, s'élança sur lui pour le reprendre,
■y — Ahl ahl fit Mickaël, je croyais : que
nous allions trouver une petite" chèvre
blanche, il paraît que nous avons àffaire à,
une louve de montagne,.; tant mieux,par-
dieul j.'aime lés grilles, moi 1
' Et, tout en parlant^ il avait pris par la
taille Norra, qui s'était à derûi-soulevée
du lit. ,
; — Misérable 1 tu oses me toucher, s'é-,
cria la jeune fille, les yeux étincelans, et
avec, un accent d'indicible fierté.
—.Oui,j'ose 1 ricana le bandit; babille-
toi et tais-toi. .:
Mais Norran'était point femme à céder à
la menace, etelle^se débattit sous l'étreinte
avdc-l'énergie dîune jeune lionné, serrée
de [près par les chasseurs. Que pouvait-elle
faire.cependant contre la force d'un -co
losse auquel trois, ou quatre drôles, qui ne
craignaient et ne respectaient rien, ve-.
naient encore prêter secours? Son énergie
cependant ne l'abandonnait point encore,
et. ; seule contre quatre, elle luttait tou
jours. . . ' ' • .j; . -
Les grandes maips de Mickaël saisissant,
ses deux-poignets, la meurtrirent et l'a
battirent pantelante sur son, lit, ,
Cependant, Mickaël poussa tout à coup
un: cri de douleur et lâcha prise. ;
Un nouveau combattant, sur.Jequë! on ,
nef comptait point, venait de se mêler à l'a
lutte. ; v. ,
ènalla, couché dans.un coin de là tente;
tout près du lit de Norra, — c'était la. pla*
ce où il dormait chaque nuit, — s'était ; ré-
veillé au bruit. 11 n'avait tout d ? abord,ripn
compris à, ce tumulte, et, cemmeil était de
sa nature assez pacifique, il avait pris le
parti d.® - se recoucher paisiblement. Mais
en entendant le cri d'angoisse poussé par
Norra^ il avait compris que sa maîtresse
bien aimée appelait à son-aide, et, avec
l'ihstinct, le courage et la fidélité du chien
qui meurt pour défendre celui qui le nqijç-.
ot, — et qui. l'aime, — il s'élança contre
les assaillant
La diversion fut si brusque, si inatten
due, et en même temps si violente, qu«
Mickaël, ébranlé sous le choc, vaincu par,
la douleur, çhanceia, du coup et lioh^i pri
se. Au milieu de ce jgroupe épais, Snalla,
dont'ia rage semblait redoubler les forces,
frappait dé la tête et des pieds, du sabot et
des corpes, se .ruant tout. entier dans la
mêlée, et y produisant un véritable désor
dre et une juièxprimablè confusion. Norra
profita, habilement de cette . diversion et
gagna la porte. Mais Niels, qui s'était pru
demment tenu à l'écart pendant la lutte,
lui barra le passage. La pauvre créature
s'agenouilla devant lui en joignant les
mains : le .Quèhe trouva plaisant de profi
ter de ce geste de prière pour lui passer
aux poignets une des courroies qu'il avait
ramassées sur le : soI, et tirant violemment
une,des,extrémités, il emprisonna dans
l'étreinte d'un, inextricable noeud les deux
petites- mains suppliàntes , ^maintenant,
captives. - , .; ,
Au jmême moment, Mager qui venait de .
tirer de sa gaine un long .couteau étroit, '
tranchant, effilé comme un stylet sici
lien, s'approcha traîtreusement du pauvre
renne,. ,,
— Je savais bien, dit-il de cette voix -,
doucereuse et cruelle, .plus odieuse milJo
fois que les "voix les .plus rauques et les
plus violentes, je savais bien qu'il faudrait
toujours tuer quelqu'un.
Et, tout en parlant, il enfonça l'arme
terrible àu défaut de,l'épaule de Snalla.
Un tlot .de sang, jaillit de la blessure et
les couvrit tous; l'animal, frappé à moft
par une main trop sûre, tomba sur ses ge-
noux.pour ne plus se relever; il tourna
vers sa maîtresse, un dernier regard,, tout
plein de larmes, dans lequel il semblait lui
dire : J6it'aimais bien! et je suis Jieureux
de te donner mà vie. ,
C'.en était plus que la pauvre .fille ne
•pouvait supporter; ellè s'évanouit, pen-
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