Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-23
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 23 avril 1861 23 avril 1861
Description : 1861/04/23 (Numéro 113). 1861/04/23 (Numéro 113).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k672446b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
MAHDL25 AVMI. 1801.
... v - . - -- T ^ • -. ^
■ raoiS.^. v r:v:i,:>7,, ; 13
1 If ATC W*
iuvlOi•••••«••••••
» ?j j il Si
E îUN*AN.. : .Wrx;.^7T7Ï
■ !i,UN NlJ*ÉHtt ^0 CENTIMES!
POt'H LES piïg tTBAKŒKH*', TOfr le tableSUi
pijbiiè.&s S, et go ^chaque moisir
Impfc 1:BoKTFAC^, t. 'doéïàns-EffiKilsiiV'' - v l
\ ;.< slhlî.»'' 5r A t ' 4.:>i î;-*î ' ~y L1JZT* 11^:'iïi* j
La mode^'aboritemekt le plussimpl» esUWol n bori dë posta'011 â'uji effet
., jgMFfsiris, àri'opd» de.i'wicotanLAiiift du journal, rue.de Valois Va 0 i0 4 : .'. ?i
'iVl'l ■•■«'V .- -j -, — ' *1 ' .H' I :. r ,t ■fi ■■ i r -, - i',l, <• . ' v , .. i , . " I
- h ——— é — i — r r *>■*»■*■!tu »i >.>*»«t Hii ^t Mmîdto^wri wf i.ininfaj ttorv i\i rïMitalf
"5""7'7
i'/iO
n-»v
»v .*
2
:n
POLITIQUE £ IjlT TERAJCRE , MIVIJftSBL
i f v IièB sOpt Tëijûôs cliëï M. PA^i-églsseuis ûeg, fi g^ds'jouroauV
. ï ••.- j|- .. ^ r r^^'«^(^^^deiï-Vi^oUlBS,'^rs8).; ; .»«[.*«
PARIS, 2-2, AVRIL;
■>i.>iïL2à
47
m " 1
* H
d
i.
-■ ïLa itltrii-ok éhvdiï'lpargent nom ÂfrmHCins tohi refusit\
'^ïe^^çlàs' déposés na sqat pas ren^iis.,^
ijim*i rjr.";
- Les abonneirîeàs datént êès (* et M
j. „ . mois. ■•■- • 1 '
rn^hsm
ÈlsËSEÊEïKS
'AMhl.
iS25S±
,Décrois que la publicité .d été donnée
aux délibérations du âânàt, on, a pu voir
boniment cette assemblée avait compris
et rempli le rôle important quilui est tracé
par la Constitut oni L'esaman que le Sé
nat fait subir aux lois votées-par le G&rjîs
" Législatif» avanj. de les approuver, est un
contrôle précieux en môme temps qu'une
garantie^ .dont pn ne saurait méconnaître
toute la valeur. L'opinion publique ne Vê
tait pas' méprise, d'ailleurs, sur l'intérêt
que devaient^ offrir à ce point de vue
les séances du palais du Luxembourg.
Les esprits sérieux n'ignoraient pas que
lamission . de la haute assemblée, .pour
ne pas se prêter autant que celle du Corps
Législatif à toug les incidens des premières
délibéralions parlementaires, n'en offrait
pas moins l'occasion à ses membres de
donner la mesure d'une grande expérien
ce politique et d'une connaissance appro
fondie de notre organisation sociale,
Aujourd'hui qu'il est donné de juger sur
preuves les travaux du Sénat, les «0évic
tions déjà formées ne peuvent que se raf
fermir. Ce n'est pas Iàlemoindre.desavan- ;
, tages de lapjiblipité des çpmptcs'rçndus,
que cette râvéiatieardes .sfisriâpour faire fonctionner avec toute la régu
larité et la précision qu'ambitionnait l'Éfla-
pereur les rouages dei notre Constitution.
Mais il est une chose que nous apprend
encore la lec.ture : du compte-rendu-du Sé
nat, et qui mérite de fixer l'atténlioni C'est
un abus, et cet abus, disons-le bien vite,
. ce n'est ni le Sénat qui le commet, ni la
Constitution qui l'autorise; — c'est le pu
blic. . ,
Nous voulons parler, en effet, de l'ti?a-
ge jqui .est : fait généralement du droit de
pétition. 11 est nécessaire,, assurément,
" que ce droit soit conservé tout, entier. Son
■ exercice peut avoir les meilleures consé-
- quences dans l'intérêt de tous, et le Sé
nat, qui le juge ainsi, apporte à l'examen
des pétitiông qui lui sont adressées un
soin et une attention auxquels il faut
rendre hommage. Mais l'exercice d'un
droit Va-l-il jusqu'à,l'exagération même
de ce droit, etparce que la Constitution a
formé en quelque sorte un tribunal public,
où chacun, est autorisé ,à formuler ses
plaintes, à présenter ses réclamations, on
découle-t'il que cë tribunal doive être saisi
de toutes sortes de réclamations ,etj de
plaintes? Il y aune limite, ce nous semble,
- et cette limite a dû paraître, aux lecteurs
des compterendusdu Sénat; bien souYont
, franchie.
. En 'soulevant, cette question , nous a-
vouon'S notre intention de la rattacher un
peu à.la qué'stioç que!nous agitions tout
réoémxnent : cçlla de-la décentrali-ation.
11 îiïiporte, fin èffet, dé bien établir jùé-
' qu'à qu('l ppjnt la c6unaissance exacte jde
nos lois, de nos règlemens et de-nos institu
tions est répandue dans.les masses. L'igno
rance ést, avecrindilférencfe, un adversaire
redoutable de là décentralisation, bu, pour
mieux dire, un obstacle aux bienfaits de la
■décentralisalfon. Eh bien M'ignoraiace en
matière législative; est-elle réelle en Fran
ce? Nous voudrions dir{5 que Bon; piais
les faits nous démentiraient trop haut. .
Qu'on voie, par exemple, jusqu'où va
l'intelligence de ce droit de pétition au Sé
nat 1 Le Sénat esjt saisi par uû grand nom
bre de postulans, non. pas d'une question
de règlement -incomplet ou de ici défec
tueuse, non. pas d'unè làciino dans le Code
judiciaire ou administratif ; mais,fur dix
pétitions, il en est au moins huit qui pro
voquent nalvemënt î'înlërvention du Sénat;
dans ûnë dtfà'rë toufë Jersorir)éîlè:ici, c'est
un'débiteur qui plâido contre son cré/m-
cier ; là, c'est la viqtime. d'un procès
qui récbme contre l'huissier poursuivaril;
plus loin, c'zst uii cabdretier qui protdste
contre un arrêté-préfecturai ;..enfin ,: il
n'est pas jusqu'à un condamné correction-
■; - .i-!!.-- .1 i'h'-.u-i ' ; L"< f'M
nel qui ne; sollicite J'appiji da;Sénat, pour
juger â notrveaii ses m^fatts î
inconvéniens, ét -qui peut prétendre .ja
mais les faire cesser? De pareilles naïve
tés se commettent' tous les jours 5 il ne
faut pas plus y prêter attention qu'on ne
prête attention àmille autres excès'prove-
nànt'de lafaiblessementale. D'accord : c'est
précisément ce que nous demanderons.
Le Sénat porte,loin,, comme plusieurs de
ses membres l'ont déjà fait observer, la
complaisance que réclame sa mission ; il
préfère avec raison aller au-delà que res
ter en deçà des devoirs qui lui ont'été
tracés.
. Cependant, n'est-ce pas aussi un devoir
de la presse de rappeler souvent jusqu'où
peut aller, de son côté, la famille des péti
tionnaires? Le temps des assemblées déli
bérantes appartientau pays; l'habileté et la
Science de leurs membres constituent une
richesse dont il faudrait être économe.
Ajoutons que ; la connaissance.exacte du
caractère de ces assemblées, de l'étendue
de leurs pouvoirs, ce saurait rester tou
jours le privilège de quelques-uns. 11 y -a
nécessité à ce que l'éducation du peuplé
seoursuive ; car, cette éducation termi
née, c'est'la décentralisation qui commen
te d'elle-0fèm«< c'est~4» but ambitionné r
par le igouvernement démocratique de
l'Empereur qui est atteint. .
; Qu'on nous laisse donc, sans rien exa
gérer, rappeler que ce droit de pétition
_au Sénat, dont? on use-aujourd'hui plus
que jamais, est un droit qu'il faut méoa-
ger. Il est uni au droit d'initiative confé
ré au Sénat par la Constitution, et altérer
l'un ainsi qu'on le fait trop souvent, c'est
rendre'rautre inutile ou impuissant.
L'intervention'du Séiïat dans les afFaires
privées no-se justifie que dans les cas,lieu-
reusementfort rares où, l'intérêt particulier
«tant impunément lésé, un précédent est
créé quipeut. nuire unjour à l'intérêt géné
ral.Il y a des laits isolés qui sont à recueil
lir; ils éclairent quelquefois à propos sur
la pratique des lois et des règlemens; mais
ie : redressement de torts personnels n'est
pas de^la compétence du Sénat.
La Constitution a ^"èé ùni>ouvoir qui
est vraiment'ce tribunal que.cherchent lts
plaignans, dans les cas d'abus de pouvoir
administratif : c'est le conseil d'Etat.
iNotre organisation administrative offre
encore un tribunal pour ceux qui récla
ment sur d'autres abus nous* voulons
parler du conseil de Préfecture. Enfin, les
ministères eux-mêmes ont une division
spécialement chargée de ces mille plaintes
qui sont de la compétence des secrétaires
d'Etat. Voilà la filière par laquelle on peut
passer, et il'est rajje que justice ne-soit pas
reùdup* quand les plaintes sont légitimes!
La mission du Sénat est autre; elle est
plus élevée. Bien loin de l'étendre, 011 la
diminué, en le chargeai! t du soin de répon
dre.à des réclamations secondaires, dont
l'insuccès a malheureusement, pour effet,,
quelquefois,, de faire naître des mécon-
tentenieus toujours difficiles à détruire.
Le Parlement italien n'en a pas fini avec
Garibaldi. Aujourd'hui, encore, la ques
tion d« ,l'organisation des anciens volon
taires est à résoudre. Il en sera ainsi sans
doute tant que le gouvernement ne l'aura
pas résolue cemme le veut Garibaldi.
Mais ce sont là affaires d'intérieur. 11 y
a lieu d'esp6rér maintenant que l'échàuf-
fourée de jeudi ne se renouvellera pas. Le
dernier discours de M. de Cavour a sage
ment clos le débat; l'opinion publique sa
tisfaite peut se dresser maintenant'comme
un obstacle au retour d'une secondQéqui
pée. parlementaire.
- Nous avons sous les yeiix le texte du
discours ministériel. L'analyse .fournie par
le télégraphe était complète. Le; passage
relatif à la solution de la double question
»d'e Rome et.de-Venise est conçu en tei;-
înêsfrès nets cf 1res clairs: «Nous àvo'ns dit,
V'a rép'été M: de.<3atiïtff ? qu§la (jliissùoh, 4o
; Ge 4 îtmtl^W?T^1îifS : Po¥rde^enpë{!'rs 44 T"etl'âns hostilités'avec la France, et. que
& nous ne, legardidnâ pas lès Français à
» Rome oomme des ënlienlis. Quant»-à ia
» sitûâtio # fi de Venise) elle est incom^àti-
» Lië av^ec line paix stàble, iiia.is nûus ne
s devons pas dlltimer une guerre euro-
j> péenne. » -,
La conclusion,, de. ^orateur «'« pas été
moins catégorique^ Eh recommandant le
voté de l'ordré
de C^y^ur' A dèiri£|îidè à faire connaître &,u
pays et à, l'Europe la, politique que veut
. la majoritôiparlementaire^une politique
îiatioualë mais paciflquei "1 , • <
La Gazéife ^e Vimnè vient,ide jiublifir la
liste des,memjires ; désignés .par i'empB-
reur et appelés .à eomposerila Chambre
haute du - conseil de l'Em^iiei Èn exécù-
tion des décrets du .26 février, ces mem
bres se divlsebr en ibenibres jiéréditàires
■et en membres à vie :1e nombre des pre
miers est de 56 , celui des seconds de 39.
Le& Diètes autrichiennes continuent à se
réunir, sans que leurs discussions amè
nent des ' incidens offrant ati^é\ çhô^ê
qu'uflipté.r^t local, j. ,. ^
; La diplomatie allemande continue à
. s'inGçùper frèalaëoàyla question danoj- 4
se. On rëtnet en avant au j ô ur l'huj un pro-
jét qui fut, déjà,; èn i.848, proposé par, lord
Palmfrjston et qui paraît être appuyé au
jourd'hui par ; le cabinet dé Vienne. Le
Datiemarck accOrderaitau Holstein' l'union
purëtoent persottnellè, si ce duché vouWit-
renoncer à ses anciens rapports avec le
Schle3wig,qui pourrait être incorporé alors
dans la monarchie, danoise. C'est'donc le
Schlesîvig qui forme le nœud de la diffi
culté.. Pârtagé en deux, oh attribuerait Iq.
partie allemande de ce duché au Holstein
qui, dans ce cas,n'aurait plus d'autre lien
avec le Dânemarpk que la personne du
souveiàin régnanjU La partie danoise du
Schleswig, au contraire, serait complète
ment, réunie au Çaûemarck. Il est certaii),
disent lësçorreSpôuda&çes de.Berlin^ que
des négociations ont lieu à ce sujet.
Une dépêchq de Madri.d annonce que les
Haïtiens avaient demandé le protectorat de
l'Espagne* Cë bruit mérite confirtoatron.
" Nos çorrespondançes du 18 nous infor-
mentd'une réunion extraordinaire du con
seil dés ministres, provoquée pour l'exa
men de la question dominicaine. On igno
re encore Je ^ésùl'lat.'.
On peut prévoir, cependant, que le cabinet
espagnol répondra affirmativement aux
offres çlè Santâ-Ahna, car, là feuille semi-'
officielle, la Correspondencia, s'est empres-
sée.j nous apprençlune dépêche d® Madrid, *
de protester contfe le-dernier article pu-
blié par le journal l'Espana^ que pous ci
tions hier. : ' ; - * ^
On se refuse à croire à Madtjd, que l'ac
ceptation dii gouvernement espagnol ren
contre des difficultés dè là part eles puis
sances européennes. 1 ;
E rnest D réoue.
TELEGHA.PUI.E PRIVEE.
Lond^s, 2t avril.
L'office Heuter.a reçu des nouvelles de Wasli-
ington du 10 ■: .
Aucune communication offlcielle n'a enco
re été laite sur les intentions du gouverne
ment.. Deux transports affrétés et un cutter
avec■'800 hommes de troupes et un matériel
de guéri e à bord, ont pris le large, le 8, avec
des ordres cachetés. Le bruit court que leur
destination est le fort Sumter.
Un envoyé du gouvernement fédéral,est ar
rivé à Charleston le 8. L'entrée de la ville lui
a été refusée. Il est retourné à Washington.
Clutrleston fait de grands préparatifs mi-
lltnirts pour résister à l'entrée du port. Le
président est d'avis de foire une demande d'un
contingent de 3,000 hommes au gouverneur
de i'A'abamà: '
Le change est 4 7.3/4 8. ;
- ; Berlin, le 22 avril.
On mande des frontières de .la Pologne, le
2i avril : Le ministre des. cultes défend sévè
rement qu'on prie pour la patrie dans les égli
ses de Varsovie ; il menace de l'intervention
de la troupe en cas de côntraveotion.
: ' 'i
Deilx ciaSses' stipérietires du collège dé R»- ■
v domir ont été'fermées. , " '
•! rSmîtttt, tieirtih s-s 1
On mande de'Varsovie àlddate du 20 t.., s ;
L'empereur a ordonné que ioùs leâ employés !
• qui Avaient quitté le. sejvicè, ou qui avaiept
témoigné l'intention .de së démettre ,d& leura
fonctions pendant lés événemièns.actuels, fus
sent privés jusqu'à nsuv 1 ^ ordre de' leurs
droits.aux pensions de retraite.
Par erdre du marquis Wielopolski, direc
teur par intérim de ,1a commission de justice,
le - juge d'instruttaon' Wieczorkowski s'est
-transporté A la forterefese deModlin pour faire
subir une enquête "aux détenus du 8 avril/
qui y ont été transférés'. .'. , i; . .
Vienne, le.avril.
La, Gfliette de Vienne publie ce matin, dans
uh nuinjéro extraordinaire,, la nomination de
J)0 mèihorés héréditaires et, de âtj membres â
vie de la Chambre haute du côn'seil de l'empi
re. EHe.contient, en outre, deux lettres auto T
' graphes de l'empereur, qui ajourne la nomi
nation des membres pour la Hongrie, la Trans-
sylvanie, la Croatie et l'Esclavonie, jusqu'au
.moment.où la question de la représentation
d.e ces pays au sein du conseil df. t'empire sera
réglée définitivement dans le sens de la lettre
autograBhe du 26 février dernier.
Parmi les personnes nommées membres à'
■vie, on .rèmnrque MM. de Thûn, les. deux
Krauss, de Rechberg, de Prolcesch, Nugent, Oe-
genfeLd, Hess, Benedeck, Gïillpartzer, Auers-
pergj Pipitz, PolackjL • ..
• ViennSj 22 avril,
i Parmi les personnes noinmées membres de
. la Chambre, haute du conseil de? ^empire/ on
" repâuopie M. de Rothschild.'-^- Il est le seul is- (
raélitô nommé. „ . , ; ,
- ■ -"StiftfeVOVlé 1 21 'âvrîî.
" La ville de Nitchiuli est affamCe et réduite a
la dernière extrémité] cette ville a une popu
lation de 4,000 a mes. On s'attend à des mas
sacres -aujourd'hui. Tous les consuls de Alostar
sont partis,, par ordre des ambassades de
Constantinople, poiir enjoindre aux Monténé
grins et aux insurgés de lever le blocus.
Turin, le 21 avril.
If'Italie dit que M, Rattazzi a été atteint hier
d'une indisposition ; aujourd'hui, il est sé
rieusement souffrant. Ou croit qu'il ne pour
ra pas présider la Chambre pendant quelques
jours; > -• ~
Ee même journal annoncB que Garibaldi va
s'éloigner de la'Chambre pendant auelques
jours. Sa santi réclamant la "tranquillité, il
y-a se reposer chez M. Treccjd", près de Cré
mone. . * •;
\ .Turin., 22 avril. -
Le l.qmHrdo annonce qu'une. conférence a
eu lieu hier entre Garibaldi et ses.lieutenang,
dont la majorité aurait accepté la politique du
comte de Cavour. Les lieutenans espèrent que
Garibaldi adhérera à leur manière de voir.
Le S 0/0 est à 74.28.- ; .
, Madrid, 2.1 avril.
.. La. Correspondenqa .dément d'une, manière
absolue que l'Espagne repousse l'annexion des
Dominicains. , • .
% Une nouvelle conférence a eu lieu avec l'en
voyé d'Haïti. On prétend qu'il demande le pro
tectorat dé l'Espagne. ( Ilavas-Bullier.)
_.. COURS
f.OVUM DIS cj.oruxg-
8 0/0aucompt.
—Findu mois.-
41/2 au compt.
—Fin du mois.
DE |,A BOURSE,
le go 22 4.AUSSE. BilSSB
68.30 68 55 • 25 » »
68 30- 68.50 » 20 » ■
93.30 05 35 » 05 » •
95,50 95 50 » » » D
Correspondance particulière du -Constitutionnel.
Tiirin, 20 avril.
Après trois jours de déBdts, tumultueux,
la discussion provoquée par M. llicaisoli et
par la présence de Garibaldi aù Parlement
a été enfin close. La majorité a adopté l'or
dre du jour présenté par M. Ricasoli.
Une majorité de l94 voïx s'est prononcée
en ftiveur de cet ordre du jour, L r opposir
tion n'a compté que.77 voix. Là vôtation a
eu lieu pas a£pcl nominal. On a remarqué
que M. Pepoli ainsi que M. Confort! et M.
Liborio Rqmano ont voté avëcl*opposition.
M. Rattàzzi s'est abstenir;
Le discours de M. de Cavo'u'r a été le fait
le plus remarquable de la séance. Le pré
sident du conseil a posé.très' nettement la
question ministérielle,et,plus quëla ques-
tion ministérielle, là question de la guerre
immédiate, et d'une,guerre dont l'Europe
rendrait responsàblë l'Italie, d'une guerre
dans laquelle rAngleterre, ^ui à été jus
qu'ici moralement favorable à l'unité ita
lienne, pourrait tout à coup lui devenir
matériellement et franchement, hostile. ;
- Ces révélations ont'causé daàs l'assèm- 1
bléë une sensation profonde," et la grapde
majorité qui s'est ralliée aji, ministère ën
est la preuve. Tout le mon<|e sentait ins
tinctivement qu'il ne fallaitpàs jouer'sur
une carte lès destinées de la Péninsule ét
peut-êtrë la paix.de l'Eurtifre.
, Garibaldi s'est abstenu dans la votation ; ■
ensuite il s'est de " nouveau adressé à M.
de Cayouc pourlui demander si sou -çrpj^tj
sur l'armement national ^ serait pris en |
corrrsid(?i«tr»n-<(t*appuyé par te mimstère.4
Le président du conseil a répondu que le
gouverneirfent-songeaitj lui atissi, à armer
la nation dans Ja limite de ses besoins, et
que si. l'on pouvait ne pas s'accorder sur
les moyensi'ie but que l'on se proposait,;
étant le même, serait certainement atteint.
' Ces explications n'ont paru satisfaire,
qu'assez médiocrement -Garibaldi et son
'parti. „ . " .. .
Jusqu'à présent les généraux garibal
diens, qui ont présenté leur démission par
l'organe de M. Kxio, ne l'o^t pas encore (
retirée. Cependant il est t espérer qu'ils ne
persisteront pas dans cet acte. Le minis
tère est décidé à faire en réalité, pour 1
mée ea'ribaldienne, beaucoup plus que ne
l'engage b faire le décret du 11 avril, gé-
nél-'alement mal accueilli. .
" îout 'le monde sent plus - que jamais le
besoin de càiicoi/dè et de conciliation, cer
pendant les choseg ftç? paraissent pas trop
avancées vers ce chemin, f^tre Garibaldi
ét M. de Cavour, il y a Une foulA
■de
gens
"" j **■ J( " . r* " ."r* A " • > «l qp
passionnés qui rendrontpeut-etre înutuv.;-
toutes les. tentatives de cghcillation. Héu-;
reusement, les dangers, de la patrie ont
toujours fait taire les resspntimensperson
nels dans, le cajùu' des Italiens : ces dan-,
gers sbnt assezgtàves aujourd'hui^ et. ils;
accompliront çet^œuyrç de, çonçprdç si;
difficile a conduire a u'né, bonne,'fin. , . j
•, LasOiir de Llsbonné, ainsi qùe je ybùsj
ràvais annoncé dans nia dërriiè.rè lettre, a
officieliëment reconnu le nouveau royau-
• me d'Italie'. Le ministre résident du roi
Victor-Eniinanuël à Llsbonné ^era élevé
au rang de ministre plénipotentiaire et en
voyé extraordinaire,. .
Ptiiir extrait : t. Btuaria.
of(lcfêrs, siii)érieurs de l'armée méridiona
le offrirkiéiit leur ^émis^ion-sé.a'nhé ienan-
îa.C^âp?.l}i:fi^^sîtèfi6^s^ tyfcl (î«
.J ordre au jour de Garibaldi.
Lès. fpt-its ont heureusement pj'ôuvé qu'ë'
.ces précaution^, d'excessivp,, prudenqe
étaient inutiles.. Turin n'e»t décidément
pas un> bon terrain pour l'émeute. Uno
forte majorité, comjne le télégraphe .vous
en porte en ce moment même la' h.ouvelle.
adonné raison à MM. de Cavour èt Fantî
Correspondant* particulière du Constitutionnel.
Turin, 20 avril.
Puisque j'ai commencé à me faire l'his
toriographe , sinon enthousiaste, du
•moins sincère, des prétendues manifesta
tions populaires prodiguées à Garibaldi, il
est juste qme je complète le récit de celle
d'hier dont ràa dernière lettre n'a pu vous
dépeindre que le commencement.
En arrivant à son logement, le général
trouva la cour du palais Anno ni envahie
par un certain nombre dé personnes qui
attendaient là, depuis une heure au moins,
la fin de la séance et le rétour d'é G iribaldi.
Ce premier noyau d'àsseinbléë fut forte
ment renforcé par l'ësdbrtè de gens cou
rant et criant qui s'était mise à la suite
de la voiture du. général. Alors les cris les
plus sonores se firent entendre et prirent,
cette fols, une-coùleiîr politique très pro
noncée. Celui de Vive Venise / dominait
tous les autres.
Je ne sais si le mot d'ordre àvàU été
donné dans cë sens. Toujours est-il' que
Garibaldi sembla, bien plus vite qu'hier,
disposé à'prendre la parole.
Voici les mots que met dans - sa bouche
un journal d'aujourd'hui : « Oui, vivd Ve
nise} Cest,à Venise el à Rome qu'est lai
solutioii dé tous nos eiforts et nos vœux.
Vous av' z raisoii, ô bons citoyens de Tu
rin, do ïnéttre toute, votre cônfiance-en
Victor-Emmanuel ; c'est un roi exception
nel, c'est un roi qui n'a jamais trompé
përsonnô. En nous confiant en lui, nous
accomplirons nos desseins.-
» J'ai visité les diverses parties de l'Italie.
Là, j'ai à)3pris$ connaître les diverses po
pulations. Je lës ai trouvées toutes bonnes
comme est bon le peuple de Turin. Il m'est
doux de rencontrer au milieu du peuple
heaucoùp d'uniformes militaires. Que peu
ples et soldats soient d'accord et l'Italie est
invincible. Vive l'Italie! »
Lorsque le discours fut fini, une voix
s'éleva dans l'assemblée qui demanda à.
Garibaldi: Nous promëttez-vous de nous
mener-à Rome et à Vçriise?
Oui, répondit le général, je vous le pro
mets, autant du moins que ma volonté d'a
gir peut promettre.
On m'a assuré qye,dàns là soiréeiet bien
avant dang.la nMit, delix 'conseils ont été
simultanément tenus, l'un cher M. de Ca
vour, où se trouvaient réunis tous les mi
nistres et ies principaux amis du minis
tère, l'autre au palais Annoni.'Ce matin,
l'autorité militaire a fait renforcer quel
ques postë^ et consigner quelques déta
chement dè ïa garnison dans leà casernes,
par suite 'du bruit'qui courait que des ma
nifestations pourraient avoir lieu de là
part des soldats ..volontaires, dans le cas,
probable où lès généraux et principaux
contre Garibaldi. "L'ordre du' jour de M*
Ricasoli, patroné ce matin par le journal
semi-officiel l'Opinionc. a été ( votéparla
Chambre ; .M. Bixio et les autres généraux
de Garibaldi ont, dit-on, conformément
ce qu'ils avaient annoncé, donné Ifiur dé-*
mission ; la plupart des offiefers de l'af-'
mée méridionale v'oqt, ajoule-t-on, suivre' •
cet exemple, et; marbré tout cela, Garibal
di n'a trouvé, à sa sortie de la Chambre,
qu'une cinquantaine de personnes pour le
consoler en l'applaudissant. Il est, vrai que
la température printanière dont nous
jouissions ces jours dernier, a brusque
ment tourné, ce matin, $ 'un- froid glacial
qui rendait peu agréable p^ur les curieux
[fie station un peu longue sur la place du
oalais ^"arignan.
Est-ce à ^'re cependant que lai. grande
lutte à -laquelle nous venons d'assister
n'aura été, après tou^j P'Y ? CB ^
. qu'uue nouvelle^ re^iéseix.ation c ?"
- médiô : Beaucoup de brilù V°W J
le crois franchement pas/ :
Déjà l'on annonce le départ aH t*
pour Londres" et celui de tous//i ?s 7 f j
loatalres qui se trouvont à Turin îibiir
lan, Gênes ?t Ja ^jcije. ,, ,
J 'our extrait, t. bgîhfacb;
Nouvelle si de l'Èii «vaewr»
ITALIE. '
TURifr, 21 avril.-r-Sa Majesté iïmpdratrice
des Français, dans le but de concourir au suô*
cès d'une œuvre qui contribue à sauvegarder'
la moralité des jeunes filles savoisiennes, qui
sont placées en très grand nombre en service
dans le Piémont, et pour montrer sa haute
sollicitude pour une noble province qui vient
d'être agrégée à la France, a fait connaître à
la direction de Santa-Zita. par l'intermédiaire*
de la légation de. France a Turin, qu'elle au
rait à envoyer incessamment un Lot pour la
foire de bienfaisance qui aura lieu au béné
fice de cette œuvre, dans les -premiers jours
du mois, de juin, au Jardin du Roi. Cette œu
vre est placée sous le patronage de S. A. R..la
duchesse de Gènes ; les dames les plus distin-
-guéesde la société de-Tarin y prendront part.
■ [Italie.)
ESPAGNE.
M adrid,, 18 avril..— Une importante affaire
vient de détourner l'attention des débats par
lementaires : c'eat l'offre d'annexion de Saint-*
Domingue à l'Espagne. Le plus grand nombre
des journaux ont conseille au gouvernement
l'acceptation "immédiate. Mais les personnes
les mieux-initféèa à ce,qui se passe en hauts
lieux affirment qu on ir^plus,prudemment en
-besogne.. ,- - . ..i- •
Avant d'accepter, soit une annèxior, soit un
protectorat, l'Espagne adresserait aux puis
sances européennes, ainsi qu'aux Etats-Unis,
un exposé des .faits accomplis à Saint-Domin- ,
gue; elle établirait dans cet exposé le. carac
tère tout spontané de la décision des Domini
cains,et protesterait contre: toute idée de nou
veaux agrandissemens dans les parages amé
ricains.
Quoi qu'il en soit, des bruits inquiétans ont
couru, depuis hier, dans les cercles politiques. '
On y a parlé dé complications probables en
tre l'Angleterre et l'Espagne ; on a prétendu
même que, dans une note adressée à son "re
présentant près la cour de Madrid, le foreign-
ofiice déclarait que l'annexion de. Saint-Domin
gue serait considérée par lui comme un cosus-
betli; cette nouvelle est au moins prématurée.
Ce qu'il y a de certain, c'est que le conseil des
ministres s'est réuni hier soir, en séance ex
traordinaire, au ministère de la guerre, pour
délibérer sur cette question^ Qu aura-t-il ré
solu? On l'ignore encore.
D'autres bruits relatifs à des menaces d'in-
surreêtion carliste ont également circulé. La
chose devait éclater, dit-on, en Aragon .et en
Andalousie; mais il païaît que, cette fois .en
core,-la police était dans la confidence. Une
feuille ministérielle annonce ij*ie le gouver
nement a pris toutes ses mesures pour donner
aux agitateurs une leçon « terrible. »
A Malaga, l'administration vient de faire, à
ce qu'il paraît, une découverte d'un autre
genre : elle a arrêté. neuf ou dix personnes
prévenues d'avoir fait partie d'une association '
protestante. Parmi elles se trouve une dame
appartenant à la haute société de la ville. Cçt
événement à produit une sensation assez vive
parmi les partisans chaque jour plus nom
breux de la liberté religieuse en Espagne.
Voici, en revanche, et pour terminer, une
anecdote qui agite à cette heure ce qu'on ap
pelle ici la société dévote. Vous avez sans dout
éW illeton (lu Coçsiltaliûîiasl . ^iavril
^4i-
'Uî ..
i -
m AMOlll EIV LAPOME
Le vîéillâf'4 fifâcfëa-' §ôri" booflef da ^ '
tête", 1(? jeta^vêa un,geste fufie.ux à I'ïlU-
tre bout de larpi^që.' ; ;t . t
— Polie ct.'trjple. fqllel murmura-t-il.;
qu'est-rce qu'il doncY^^boiro t ; J'ài fait
bien des philtres dans mayie; il n'y agôint
daps nos montagnes Une herbe que je ne
.ccini)aisse, et pourtant, je le déclare, ja
mais je n'aurais pu opérer un pareil
charme ! • . , .
— îs'e te fâcha pas, père; je tâcherai que
cela se passe, ou du moins je ne t'en par
lerai plus, non* jamais! '
Tu n'as donc pas de religion? fit lé
Mieux' païen,:.,qui invoquait ses dieyx de
pierre plus souvent que le Cfiristet les
saints. Qu'est-.ce que t'a appris ce. vieux
bavard d'Olaf Johânsen? J1 m'a donc volé
les cjnq spccics que j'ai fourrés dans, sa
grandp main au, dérnier vqyage, quand je
110 lui en devais qu'un jjour sa, dime.
Uu'est-ce qu'il te dit, Olaf, quand tu lui
parles de tout cela ?
— il me dit de vous aimer.
> —Et de m'obéâry sans doute ?
. — Il me le co.nscille ; fit Norra.
— Alors, tù l'écoulés bion 3 .
j, Norra jngea sans doute qu'elle avait fait
asserdé concessions aux idées du vieillard :
,ët. qu'èllQ lt\i , avait ^accordé tout ce qui
était en son poûvbjr, car elle reprit d'un
toii plus ferme
-,-r-Je crois, grand-.ppre,*que tet entre
lien te fatigue.. n . . ■ , J "
. .T-rfàs-.plqs quji tei,interrompit le vieux
Lapon. ... .
, rrll uq faut pas, pour ta .toux, que tu -
pajlO^ tar.t..i Je ;-vjtfs voir cé qu'ils font
dans ^ùlro càbàqë ; tâche de dormir un
peu, jo,.ru viendrai bientôt. < '' ''' r
j ^- Tâche, loi, de me ramener Nejjlo 1 lui
cria.le vieillard, eq. retombant sur son lit.
Norra 11e répondit rien à. cette dernière
recommandation, et elle sortit de la cham
bre jle -son grand-père. •
. Le lendemain et les jours suivans, il ne
fut plus question du jeune homme, et
Norra, qui redevint commeaiitrefois l'ame
de la maison, allait et venait autour de
son grandrpère, s'occupant de mille cho
ses., et s'elforçant de ramener le calme
dans son. propre cœur et la confiance
dans celai du vieillard. Chaque matin,
Peckel demandait si Neplo n'était point
revenu dans la nuit ; chaque soir, il s'in
formait de même s'il n'était point arrivé
dans la journée. •
La réponse était invariablement la mê
me, et.invariablement désespérante. C'é
tait, du reste, les seules occnMoris où il'
prononçât lo nom de son petit fils. Quant
à Norra, on imagine aisément que ce n'é
tait point elle qui ramen.ait jamais l'entre-
.tien sur ce sujet délicat...
.. .Enfin, hait jours après la rentrée de la :
fugitive au bercail, on vit apparaître à :
l'horion lés deux chiens de Nepto, et bien
tôt le jeune homme lit lui-môme-son en-^.
tr,éa,'dq.ùsle.yiUagé.v. "' . . '"j
' S'élaiiçànt avec, une, folle ardeur, les
deux fidèles arifinau^,. com,me . ces CQurr
rlers qûjL précèdent, uri grahd,.per^oiiriage,
dépassèrent ,lé*jr inaîtré çt éntrerept les
pretbieBs dans la co,ùr dè Teckel. . 'y V
..!—Nèpto n'est, pasj, jpin., ;"cçir.-y^ilà ses
chiens, s'ëcrià celui ;q.ui les 'avait'aperçus
tout d abqrd...
ta nouvëUe circula avec ûnë ; rapidité
électrique, et le riom,de : Nepto, fut biehtô.t
da,ns toutes,les bouches. Une joyeuse cla
meur, qqi arriva jusqu'à la hu tte du vieux
patriarche, lui annonça U'heuréu.se npu.-
vëllequeles deux .chiensRemblaient vou
loir cauiùrmer par leurs caresses. .. ', t .
Il fit uii ëffort et se leva tout de bout en
s'écriant :
— Mon fils est là! je suis guéril
Et, sans accepter la main que Norra lui
ofirait, il se hâta vers la porte.
La porte s'ouvrit,, et Nepto parut.
11 n'était' pas moins changé que son
grand-père.
Ce n'était plus le brillant chasseur, le
fier et heureux jeune homme, la gloire et
l'idole de sa tribu, qùe nous avons corinu
au début de cette histoire. Ses traits étaient
flétris et hâves; il n'était pas besoin de le
regarder à deux fois pour deviner tout ce
qu!il avait souffert.
Ses longs cheveux noirs, couverts dp
neige. gelée, pondaient en désordre, par
mèches raides le long de son visage; ses
yeux agrandis jetaient un feu sombre. Ses
vôtemens en lambeaux, qui contrastaient
si fort avec sa mise d'ordinaire soignée ët
coquette, racontaient toutes les misères
qu'il avait endurées.
Norra vittout celad'un<;oup-d'œil, et elle
en fut touchée. { Màis elle étâifr point de
Celles ;que là pitié conduit ;#, I^jpojïi' : si
vive ét sî douloureuse (***
thië, elle t n'altérait. en r
sentimeris qu'élla éprouvàit p' si'n. Le'vieillârd, en àpéreeyaht son• pelitr
•fils, lut obligé de s'appuyer à là mu raillé
pour ne pas tomber.'-y?, Nepto, J qut sayàit
combien soii affection'Tfjbiir ïui aVait'g'ran-..
di pendant ses dernières.épreuve^, i'élan-
ça à SQh cou, Pfeçkel le t|tit 'lotig-tepips
eitbrassé, et; tout ën le serrant coritrè sa
poitrine, il tendait, une de. ses mairie à
Norra. Mals la jeune iilîè, t .qui^^ràiëtfajt
sans doilto' lès surprises feHës, effusions
d'uiie pareille scène, s'était mise prùdem-
ment à l'écart; elle feignit donc de p'e
point, apercevoir le geste dç son grand-
pèrë, dont la main continuait à s'agiter
dans le vide.
Libre enfin de l'étreinte"passionnée du
Yioillard, Nepto jeta les yeux sur Norra,
qui se tenait immobile a quelques pas.
■Mille.sentimeris, auxquels il n'osait même
pas s'abandonner, agitaient et troublaient
profondément l'ame du jeune homme. Il
'était à la fois heureux de revoir Norra, et,
irrité à sa vue, par le souvenir de ce qu'elle
avait fait; il cherchait à lire le secret de
son ame dans ses yeux'impénéti?ables; il
se demandait quelle impression produi
rait sur elle la preuve Jte> fol amour qu'il
venait de lui donner, • et sentant ; bien que,
quoi qu'elle fît, il l'aimerait toujours, il
s'indignait contre lui-même, plus' encore
qu'il ne s'emportait contre elle. Il savait
"que c'est bien. plus, souvertt par ce qu'el
les nous coûtent de peine que par ce
qu'elles nous donnent'de joie- que nos
passions nous w sont chères, et s'enraci-
nënt'profondément.'Par quel hiot allait- n'était point dë celles qui se laissent im-
il l'aborder?'IInè le sàvait pas encore; posei 1 les 1 seatimens qu'il ne letlr plait
<»n silence ? attendant. L%m-
barras de Nbrraf ù'étâit paç moins''grand.
il la regardait
liarràs dé Nôri 0
Elle, sentait crue leur'pbdtion à tous deux
était'fàilssë."'Mais comme là femme avait
plus dè décision _ d^tis le caractère que
l'homme,'ce ,fdt_ëlfe qui 1 trouva le premier
mot. ';'
; — Bonjour, Nëpto, fit-elle à son cousin,
tû viëtis de faire yriiohg voyage... j'espère
qu'il n'a t»as'èiié malheureux ?
. L'entrée en matière étai't brusque ,et har
die : Norra àtta'quaitrtôiit d l un coup le cô
té brûlant 1 dè là question ; 'elle commençait
précisémentpar où une autre firàuràit même
pas voulu finir; maisftorraétkit unede'ces
natures audacieuses pour qui tout semble
Sréférable à l'incertitude : t-lle voulait que
epto comprît bien qu'il n'y avait entre
eux rien qu'elle eût à craindre ou qu'elle
voulût cacher.
— Mon vbyage n'a eu qu'un heureux
moment, répondit Nepto, celui du retour.
Tu en étais le but, et c'est ici que je te re
trouve,
— Jeregrettelesouci que tu t'es donné :
il était inutile. Tu vois que je sihs bien re
venue seulè. . "
— Je ne le savais pas quand je suis
parti.
— Est-ce quë voys vous, querellez déjà?
demanda Peckel en se tournant vers ses
enfans.
— Non, grand-père, répondit Norra,
nous nous expliquons,
Ce fut du reste la seule explication ^ pour
parler comme Norra, qu'ils eurent jamais
ënsemble.
Nepto comprenait enfin que sa cousine
ne
point de pârtagër. Il eût dû le savoir "de--
puis long^emps.';Le voyage avait eu du
moins cela de bon qu'il lui avait ouvert les
yeux; tes longues réflexions solitaires
avaient ramené un peu de calme dans son
aine : c'était potir iui un grand adoucisse
ment à ses chagrins de savoir qu'il n'avait
plus de rival ; les âpres tortures de la ja
lousie lui donnèrent donc quelque'trève.
Pour tous deux, une nouvelle vie 00m-
mençà : vie calme en apparence, pénible
au fond; visdge indifférent, cœur doulou
reux. Ni l'un ni l'autre ne pouvait oublier
le sujet fie ses tristes préoccupations, et
comme l'ame humaine est ingénieuse â
varier ses supplices, ils souffraient égale
ment : celui-ci de voir toujours Norra,
Celle-là do ne jamais voir Henrick. Tous "
deux gardaient ainsi avec une ■ incorrupti
ble fidélité l'amer trésor de leurs pensées.
' L'hiver «joutait encore-à leurs ennuis-
en paralysant leur activité, et en les con
damnant en quelque sorte à rester en pré
sence l'un de l'autre. Le froid et Ja neige
les retenaient-prisonniers plus sévèrement,
que n'eût pu faire la plus stricte consigne.
Pour Nepto, plus de pêche dans les fleuvts
glacés, plus ds chasse dans lés forêts
muettes. Les Lapons _ont peur des loups,
et les ours dormaient"dans leur graisse au
plus épais des fourrés. Pour Norra, plus de
courses surles plateaux déserts, plus de
promenades au bord des ruisseaux, dont
la glace enchaînait les flots jaseurs et mur»
murans.
Une fois par jour, Nepto allait bien
compter les rennes de son grand-père,
parqués dans des enclos grossieps non
... v - . - -- T ^ • -. ^
■ raoiS.^. v r:v:i,:>7,, ; 13
1 If ATC W*
iuvlOi•••••«••••••
» ?j j il Si
E îUN*AN.. : .Wrx;.^7T7Ï
■ !i,UN NlJ*ÉHtt ^0 CENTIMES!
POt'H LES piïg tTBAKŒKH*', TOfr le tableSUi
pijbiiè.&s S, et go ^chaque moisir
Impfc 1:BoKTFAC^, t. 'doéïàns-EffiKilsiiV'' - v l
\ ;.< slhlî.»'' 5r A t ' 4.:>i î;-*î ' ~y L1JZT* 11^:'iïi* j
La mode^'aboritemekt le plussimpl» esUWol n bori dë posta'011 â'uji effet
., jgMFfsiris, àri'opd» de.i'wicotanLAiiift du journal, rue.de Valois Va 0 i0 4 : .'. ?i
'iVl'l ■•■«'V .- -j -, — ' *1 ' .H' I :. r ,t ■fi ■■ i r -, - i',l, <• . ' v , .. i , . " I
- h ——— é — i — r r *>■*»■*■!tu »i >.>*»«t Hii ^t Mmîdto^wri wf i.ininfaj ttorv i\i rïMitalf
"5""7'7
i'/iO
n-»v
»v .*
2
:n
POLITIQUE £ IjlT TERAJCRE , MIVIJftSBL
i f v IièB sOpt Tëijûôs cliëï M. PA^i-églsseuis ûeg, fi g^ds'jouroauV
. ï ••.- j|- .. ^ r r^^'«^(^^^deiï-Vi^oUlBS,'^rs8).; ; .»«[.*«
PARIS, 2-2, AVRIL;
■>i.>iïL2à
47
m " 1
* H
d
i.
-■ ï
'^ïe^^çlàs' déposés na sqat pas ren^iis.,^
ijim*i rjr.";
- Les abonneirîeàs datént êès (* et M
j. „ . mois. ■•■- • 1 '
rn^hsm
ÈlsËSEÊEïKS
'AMhl.
iS25S±
,Décrois que la publicité .d été donnée
aux délibérations du âânàt, on, a pu voir
boniment cette assemblée avait compris
et rempli le rôle important quilui est tracé
par la Constitut oni L'esaman que le Sé
nat fait subir aux lois votées-par le G&rjîs
" Législatif» avanj. de les approuver, est un
contrôle précieux en môme temps qu'une
garantie^ .dont pn ne saurait méconnaître
toute la valeur. L'opinion publique ne Vê
tait pas' méprise, d'ailleurs, sur l'intérêt
que devaient^ offrir à ce point de vue
les séances du palais du Luxembourg.
Les esprits sérieux n'ignoraient pas que
lamission . de la haute assemblée, .pour
ne pas se prêter autant que celle du Corps
Législatif à toug les incidens des premières
délibéralions parlementaires, n'en offrait
pas moins l'occasion à ses membres de
donner la mesure d'une grande expérien
ce politique et d'une connaissance appro
fondie de notre organisation sociale,
Aujourd'hui qu'il est donné de juger sur
preuves les travaux du Sénat, les «0évic
tions déjà formées ne peuvent que se raf
fermir. Ce n'est pas Iàlemoindre.desavan- ;
, tages de lapjiblipité des çpmptcs'rçndus,
que cette râvéiatieardes .sfisriâ
larité et la précision qu'ambitionnait l'Éfla-
pereur les rouages dei notre Constitution.
Mais il est une chose que nous apprend
encore la lec.ture : du compte-rendu-du Sé
nat, et qui mérite de fixer l'atténlioni C'est
un abus, et cet abus, disons-le bien vite,
. ce n'est ni le Sénat qui le commet, ni la
Constitution qui l'autorise; — c'est le pu
blic. . ,
Nous voulons parler, en effet, de l'ti?a-
ge jqui .est : fait généralement du droit de
pétition. 11 est nécessaire,, assurément,
" que ce droit soit conservé tout, entier. Son
■ exercice peut avoir les meilleures consé-
- quences dans l'intérêt de tous, et le Sé
nat, qui le juge ainsi, apporte à l'examen
des pétitiông qui lui sont adressées un
soin et une attention auxquels il faut
rendre hommage. Mais l'exercice d'un
droit Va-l-il jusqu'à,l'exagération même
de ce droit, etparce que la Constitution a
formé en quelque sorte un tribunal public,
où chacun, est autorisé ,à formuler ses
plaintes, à présenter ses réclamations, on
découle-t'il que cë tribunal doive être saisi
de toutes sortes de réclamations ,etj de
plaintes? Il y aune limite, ce nous semble,
- et cette limite a dû paraître, aux lecteurs
des compterendusdu Sénat; bien souYont
, franchie.
. En 'soulevant, cette question , nous a-
vouon'S notre intention de la rattacher un
peu à.la qué'stioç que!nous agitions tout
réoémxnent : cçlla de-la décentrali-ation.
11 îiïiporte, fin èffet, dé bien établir jùé-
' qu'à qu('l ppjnt la c6unaissance exacte jde
nos lois, de nos règlemens et de-nos institu
tions est répandue dans.les masses. L'igno
rance ést, avecrindilférencfe, un adversaire
redoutable de là décentralisation, bu, pour
mieux dire, un obstacle aux bienfaits de la
■décentralisalfon. Eh bien M'ignoraiace en
matière législative; est-elle réelle en Fran
ce? Nous voudrions dir{5 que Bon; piais
les faits nous démentiraient trop haut. .
Qu'on voie, par exemple, jusqu'où va
l'intelligence de ce droit de pétition au Sé
nat 1 Le Sénat esjt saisi par uû grand nom
bre de postulans, non. pas d'une question
de règlement -incomplet ou de ici défec
tueuse, non. pas d'unè làciino dans le Code
judiciaire ou administratif ; mais,fur dix
pétitions, il en est au moins huit qui pro
voquent nalvemënt î'înlërvention du Sénat;
dans ûnë dtfà'rë toufë Jersorir)éîlè:ici, c'est
un'débiteur qui plâido contre son cré/m-
cier ; là, c'est la viqtime. d'un procès
qui récbme contre l'huissier poursuivaril;
plus loin, c'zst uii cabdretier qui protdste
contre un arrêté-préfecturai ;..enfin ,: il
n'est pas jusqu'à un condamné correction-
■; - .i-!!.-- .1 i'h'-.u-i ' ; L"< f'M
nel qui ne; sollicite J'appiji da;Sénat, pour
juger â notrveaii ses m^fatts î
inconvéniens, ét -qui peut prétendre .ja
mais les faire cesser? De pareilles naïve
tés se commettent' tous les jours 5 il ne
faut pas plus y prêter attention qu'on ne
prête attention àmille autres excès'prove-
nànt'de lafaiblessementale. D'accord : c'est
précisément ce que nous demanderons.
Le Sénat porte,loin,, comme plusieurs de
ses membres l'ont déjà fait observer, la
complaisance que réclame sa mission ; il
préfère avec raison aller au-delà que res
ter en deçà des devoirs qui lui ont'été
tracés.
. Cependant, n'est-ce pas aussi un devoir
de la presse de rappeler souvent jusqu'où
peut aller, de son côté, la famille des péti
tionnaires? Le temps des assemblées déli
bérantes appartientau pays; l'habileté et la
Science de leurs membres constituent une
richesse dont il faudrait être économe.
Ajoutons que ; la connaissance.exacte du
caractère de ces assemblées, de l'étendue
de leurs pouvoirs, ce saurait rester tou
jours le privilège de quelques-uns. 11 y -a
nécessité à ce que l'éducation du peuplé
se
née, c'est'la décentralisation qui commen
te d'elle-0fèm«< c'est~4» but ambitionné r
par le igouvernement démocratique de
l'Empereur qui est atteint. .
; Qu'on nous laisse donc, sans rien exa
gérer, rappeler que ce droit de pétition
_au Sénat, dont? on use-aujourd'hui plus
que jamais, est un droit qu'il faut méoa-
ger. Il est uni au droit d'initiative confé
ré au Sénat par la Constitution, et altérer
l'un ainsi qu'on le fait trop souvent, c'est
rendre'rautre inutile ou impuissant.
L'intervention'du Séiïat dans les afFaires
privées no-se justifie que dans les cas,lieu-
reusementfort rares où, l'intérêt particulier
«tant impunément lésé, un précédent est
créé quipeut. nuire unjour à l'intérêt géné
ral.Il y a des laits isolés qui sont à recueil
lir; ils éclairent quelquefois à propos sur
la pratique des lois et des règlemens; mais
ie : redressement de torts personnels n'est
pas de^la compétence du Sénat.
La Constitution a ^"èé ùni>ouvoir qui
est vraiment'ce tribunal que.cherchent lts
plaignans, dans les cas d'abus de pouvoir
administratif : c'est le conseil d'Etat.
iNotre organisation administrative offre
encore un tribunal pour ceux qui récla
ment sur d'autres abus nous* voulons
parler du conseil de Préfecture. Enfin, les
ministères eux-mêmes ont une division
spécialement chargée de ces mille plaintes
qui sont de la compétence des secrétaires
d'Etat. Voilà la filière par laquelle on peut
passer, et il'est rajje que justice ne-soit pas
reùdup* quand les plaintes sont légitimes!
La mission du Sénat est autre; elle est
plus élevée. Bien loin de l'étendre, 011 la
diminué, en le chargeai! t du soin de répon
dre.à des réclamations secondaires, dont
l'insuccès a malheureusement, pour effet,,
quelquefois,, de faire naître des mécon-
tentenieus toujours difficiles à détruire.
Le Parlement italien n'en a pas fini avec
Garibaldi. Aujourd'hui, encore, la ques
tion d« ,l'organisation des anciens volon
taires est à résoudre. Il en sera ainsi sans
doute tant que le gouvernement ne l'aura
pas résolue cemme le veut Garibaldi.
Mais ce sont là affaires d'intérieur. 11 y
a lieu d'esp6rér maintenant que l'échàuf-
fourée de jeudi ne se renouvellera pas. Le
dernier discours de M. de Cavour a sage
ment clos le débat; l'opinion publique sa
tisfaite peut se dresser maintenant'comme
un obstacle au retour d'une secondQéqui
pée. parlementaire.
- Nous avons sous les yeiix le texte du
discours ministériel. L'analyse .fournie par
le télégraphe était complète. Le; passage
relatif à la solution de la double question
»d'e Rome et.de-Venise est conçu en tei;-
înêsfrès nets cf 1res clairs: «Nous àvo'ns dit,
V'a rép'été M: de.<3atiïtff ? qu§la (jliissùoh, 4o
; Ge 4 îtmtl^W?T^1îifS : Po¥rde^enpë{!'rs 44 T"etl'âns hostilités'avec la France, et. que
& nous ne, legardidnâ pas lès Français à
» Rome oomme des ënlienlis. Quant»-à ia
» sitûâtio # fi de Venise) elle est incom^àti-
» Lië av^ec line paix stàble, iiia.is nûus ne
s devons pas dlltimer une guerre euro-
j> péenne. » -,
La conclusion,, de. ^orateur «'« pas été
moins catégorique^ Eh recommandant le
voté de l'ordré
de C^y^ur' A dèiri£|îidè à faire connaître &,u
pays et à, l'Europe la, politique que veut
. la majoritôiparlementaire^une politique
îiatioualë mais paciflquei "1 , • <
La Gazéife ^e Vimnè vient,ide jiublifir la
liste des,memjires ; désignés .par i'empB-
reur et appelés .à eomposerila Chambre
haute du - conseil de l'Em^iiei Èn exécù-
tion des décrets du .26 février, ces mem
bres se divlsebr en ibenibres jiéréditàires
■et en membres à vie :1e nombre des pre
miers est de 56 , celui des seconds de 39.
Le& Diètes autrichiennes continuent à se
réunir, sans que leurs discussions amè
nent des ' incidens offrant ati^é\ çhô^ê
qu'uflipté.r^t local, j. ,. ^
; La diplomatie allemande continue à
. s'inGçùper frèalaëoàyla question danoj- 4
se. On rëtnet en avant au j ô ur l'huj un pro-
jét qui fut, déjà,; èn i.848, proposé par, lord
Palmfrjston et qui paraît être appuyé au
jourd'hui par ; le cabinet dé Vienne. Le
Datiemarck accOrderaitau Holstein' l'union
purëtoent persottnellè, si ce duché vouWit-
renoncer à ses anciens rapports avec le
Schle3wig,qui pourrait être incorporé alors
dans la monarchie, danoise. C'est'donc le
Schlesîvig qui forme le nœud de la diffi
culté.. Pârtagé en deux, oh attribuerait Iq.
partie allemande de ce duché au Holstein
qui, dans ce cas,n'aurait plus d'autre lien
avec le Dânemarpk que la personne du
souveiàin régnanjU La partie danoise du
Schleswig, au contraire, serait complète
ment, réunie au Çaûemarck. Il est certaii),
disent lësçorreSpôuda&çes de.Berlin^ que
des négociations ont lieu à ce sujet.
Une dépêchq de Madri.d annonce que les
Haïtiens avaient demandé le protectorat de
l'Espagne* Cë bruit mérite confirtoatron.
" Nos çorrespondançes du 18 nous infor-
mentd'une réunion extraordinaire du con
seil dés ministres, provoquée pour l'exa
men de la question dominicaine. On igno
re encore Je ^ésùl'lat.'.
On peut prévoir, cependant, que le cabinet
espagnol répondra affirmativement aux
offres çlè Santâ-Ahna, car, là feuille semi-'
officielle, la Correspondencia, s'est empres-
sée.j nous apprençlune dépêche d® Madrid, *
de protester contfe le-dernier article pu-
blié par le journal l'Espana^ que pous ci
tions hier. : ' ; - * ^
On se refuse à croire à Madtjd, que l'ac
ceptation dii gouvernement espagnol ren
contre des difficultés dè là part eles puis
sances européennes. 1 ;
E rnest D réoue.
TELEGHA.PUI.E PRIVEE.
Lond^s, 2t avril.
L'office Heuter.a reçu des nouvelles de Wasli-
ington du 10 ■: .
Aucune communication offlcielle n'a enco
re été laite sur les intentions du gouverne
ment.. Deux transports affrétés et un cutter
avec■'800 hommes de troupes et un matériel
de guéri e à bord, ont pris le large, le 8, avec
des ordres cachetés. Le bruit court que leur
destination est le fort Sumter.
Un envoyé du gouvernement fédéral,est ar
rivé à Charleston le 8. L'entrée de la ville lui
a été refusée. Il est retourné à Washington.
Clutrleston fait de grands préparatifs mi-
lltnirts pour résister à l'entrée du port. Le
président est d'avis de foire une demande d'un
contingent de 3,000 hommes au gouverneur
de i'A'abamà: '
Le change est 4 7.3/4 8. ;
- ; Berlin, le 22 avril.
On mande des frontières de .la Pologne, le
2i avril : Le ministre des. cultes défend sévè
rement qu'on prie pour la patrie dans les égli
ses de Varsovie ; il menace de l'intervention
de la troupe en cas de côntraveotion.
: ' 'i
Deilx ciaSses' stipérietires du collège dé R»- ■
v domir ont été'fermées. , " '
•! rSmîtttt, tieirtih s-s 1
On mande de'Varsovie àlddate du 20 t.., s ;
L'empereur a ordonné que ioùs leâ employés !
• qui Avaient quitté le. sejvicè, ou qui avaiept
témoigné l'intention .de së démettre ,d& leura
fonctions pendant lés événemièns.actuels, fus
sent privés jusqu'à nsuv 1 ^ ordre de' leurs
droits.aux pensions de retraite.
Par erdre du marquis Wielopolski, direc
teur par intérim de ,1a commission de justice,
le - juge d'instruttaon' Wieczorkowski s'est
-transporté A la forterefese deModlin pour faire
subir une enquête "aux détenus du 8 avril/
qui y ont été transférés'. .'. , i; . .
Vienne, le.avril.
La, Gfliette de Vienne publie ce matin, dans
uh nuinjéro extraordinaire,, la nomination de
J)0 mèihorés héréditaires et, de âtj membres â
vie de la Chambre haute du côn'seil de l'empi
re. EHe.contient, en outre, deux lettres auto T
' graphes de l'empereur, qui ajourne la nomi
nation des membres pour la Hongrie, la Trans-
sylvanie, la Croatie et l'Esclavonie, jusqu'au
.moment.où la question de la représentation
d.e ces pays au sein du conseil df. t'empire sera
réglée définitivement dans le sens de la lettre
autograBhe du 26 février dernier.
Parmi les personnes nommées membres à'
■vie, on .rèmnrque MM. de Thûn, les. deux
Krauss, de Rechberg, de Prolcesch, Nugent, Oe-
genfeLd, Hess, Benedeck, Gïillpartzer, Auers-
pergj Pipitz, PolackjL • ..
• ViennSj 22 avril,
i Parmi les personnes noinmées membres de
. la Chambre, haute du conseil de? ^empire/ on
" repâuopie M. de Rothschild.'-^- Il est le seul is- (
raélitô nommé. „ . , ; ,
- ■ -"StiftfeVOVlé 1 21 'âvrîî.
" La ville de Nitchiuli est affamCe et réduite a
la dernière extrémité] cette ville a une popu
lation de 4,000 a mes. On s'attend à des mas
sacres -aujourd'hui. Tous les consuls de Alostar
sont partis,, par ordre des ambassades de
Constantinople, poiir enjoindre aux Monténé
grins et aux insurgés de lever le blocus.
Turin, le 21 avril.
If'Italie dit que M, Rattazzi a été atteint hier
d'une indisposition ; aujourd'hui, il est sé
rieusement souffrant. Ou croit qu'il ne pour
ra pas présider la Chambre pendant quelques
jours; > -• ~
Ee même journal annoncB que Garibaldi va
s'éloigner de la'Chambre pendant auelques
jours. Sa santi réclamant la "tranquillité, il
y-a se reposer chez M. Treccjd", près de Cré
mone. . * •;
\ .Turin., 22 avril. -
Le l.qmHrdo annonce qu'une. conférence a
eu lieu hier entre Garibaldi et ses.lieutenang,
dont la majorité aurait accepté la politique du
comte de Cavour. Les lieutenans espèrent que
Garibaldi adhérera à leur manière de voir.
Le S 0/0 est à 74.28.- ; .
, Madrid, 2.1 avril.
.. La. Correspondenqa .dément d'une, manière
absolue que l'Espagne repousse l'annexion des
Dominicains. , • .
% Une nouvelle conférence a eu lieu avec l'en
voyé d'Haïti. On prétend qu'il demande le pro
tectorat dé l'Espagne. ( Ilavas-Bullier.)
_.. COURS
f.OVUM DIS cj.oruxg-
8 0/0aucompt.
—Findu mois.-
41/2 au compt.
—Fin du mois.
DE |,A BOURSE,
le go 22 4.AUSSE. BilSSB
68.30 68 55 • 25 » »
68 30- 68.50 » 20 » ■
93.30 05 35 » 05 » •
95,50 95 50 » » » D
Correspondance particulière du -Constitutionnel.
Tiirin, 20 avril.
Après trois jours de déBdts, tumultueux,
la discussion provoquée par M. llicaisoli et
par la présence de Garibaldi aù Parlement
a été enfin close. La majorité a adopté l'or
dre du jour présenté par M. Ricasoli.
Une majorité de l94 voïx s'est prononcée
en ftiveur de cet ordre du jour, L r opposir
tion n'a compté que.77 voix. Là vôtation a
eu lieu pas a£pcl nominal. On a remarqué
que M. Pepoli ainsi que M. Confort! et M.
Liborio Rqmano ont voté avëcl*opposition.
M. Rattàzzi s'est abstenir;
Le discours de M. de Cavo'u'r a été le fait
le plus remarquable de la séance. Le pré
sident du conseil a posé.très' nettement la
question ministérielle,et,plus quëla ques-
tion ministérielle, là question de la guerre
immédiate, et d'une,guerre dont l'Europe
rendrait responsàblë l'Italie, d'une guerre
dans laquelle rAngleterre, ^ui à été jus
qu'ici moralement favorable à l'unité ita
lienne, pourrait tout à coup lui devenir
matériellement et franchement, hostile. ;
- Ces révélations ont'causé daàs l'assèm- 1
bléë une sensation profonde," et la grapde
majorité qui s'est ralliée aji, ministère ën
est la preuve. Tout le mon<|e sentait ins
tinctivement qu'il ne fallaitpàs jouer'sur
une carte lès destinées de la Péninsule ét
peut-êtrë la paix.de l'Eurtifre.
, Garibaldi s'est abstenu dans la votation ; ■
ensuite il s'est de " nouveau adressé à M.
de Cayouc pourlui demander si sou -çrpj^tj
sur l'armement national ^ serait pris en |
corrrsid(?i«tr»n-<(t*appuyé par te mimstère.4
Le président du conseil a répondu que le
gouverneirfent-songeaitj lui atissi, à armer
la nation dans Ja limite de ses besoins, et
que si. l'on pouvait ne pas s'accorder sur
les moyensi'ie but que l'on se proposait,;
étant le même, serait certainement atteint.
' Ces explications n'ont paru satisfaire,
qu'assez médiocrement -Garibaldi et son
'parti. „ . " .. .
Jusqu'à présent les généraux garibal
diens, qui ont présenté leur démission par
l'organe de M. Kxio, ne l'o^t pas encore (
retirée. Cependant il est t espérer qu'ils ne
persisteront pas dans cet acte. Le minis
tère est décidé à faire en réalité, pour 1
mée ea'ribaldienne, beaucoup plus que ne
l'engage b faire le décret du 11 avril, gé-
nél-'alement mal accueilli. .
" îout 'le monde sent plus - que jamais le
besoin de càiicoi/dè et de conciliation, cer
pendant les choseg ftç? paraissent pas trop
avancées vers ce chemin, f^tre Garibaldi
ét M. de Cavour, il y a Une foulA
■de
gens
"" j **■ J( " . r* " ."r* A " • > «l qp
passionnés qui rendrontpeut-etre înutuv.;-
toutes les. tentatives de cghcillation. Héu-;
reusement, les dangers, de la patrie ont
toujours fait taire les resspntimensperson
nels dans, le cajùu' des Italiens : ces dan-,
gers sbnt assezgtàves aujourd'hui^ et. ils;
accompliront çet^œuyrç de, çonçprdç si;
difficile a conduire a u'né, bonne,'fin. , . j
•, LasOiir de Llsbonné, ainsi qùe je ybùsj
ràvais annoncé dans nia dërriiè.rè lettre, a
officieliëment reconnu le nouveau royau-
• me d'Italie'. Le ministre résident du roi
Victor-Eniinanuël à Llsbonné ^era élevé
au rang de ministre plénipotentiaire et en
voyé extraordinaire,. .
Ptiiir extrait : t. Btuaria.
of(lcfêrs, siii)érieurs de l'armée méridiona
le offrirkiéiit leur ^émis^ion-sé.a'nhé ienan-
îa.C^âp?.l}i:fi^^sîtèfi6^s^ tyfcl (î«
.J ordre au jour de Garibaldi.
Lès. fpt-its ont heureusement pj'ôuvé qu'ë'
.ces précaution^, d'excessivp,, prudenqe
étaient inutiles.. Turin n'e»t décidément
pas un> bon terrain pour l'émeute. Uno
forte majorité, comjne le télégraphe .vous
en porte en ce moment même la' h.ouvelle.
adonné raison à MM. de Cavour èt Fantî
Correspondant* particulière du Constitutionnel.
Turin, 20 avril.
Puisque j'ai commencé à me faire l'his
toriographe , sinon enthousiaste, du
•moins sincère, des prétendues manifesta
tions populaires prodiguées à Garibaldi, il
est juste qme je complète le récit de celle
d'hier dont ràa dernière lettre n'a pu vous
dépeindre que le commencement.
En arrivant à son logement, le général
trouva la cour du palais Anno ni envahie
par un certain nombre dé personnes qui
attendaient là, depuis une heure au moins,
la fin de la séance et le rétour d'é G iribaldi.
Ce premier noyau d'àsseinbléë fut forte
ment renforcé par l'ësdbrtè de gens cou
rant et criant qui s'était mise à la suite
de la voiture du. général. Alors les cris les
plus sonores se firent entendre et prirent,
cette fols, une-coùleiîr politique très pro
noncée. Celui de Vive Venise / dominait
tous les autres.
Je ne sais si le mot d'ordre àvàU été
donné dans cë sens. Toujours est-il' que
Garibaldi sembla, bien plus vite qu'hier,
disposé à'prendre la parole.
Voici les mots que met dans - sa bouche
un journal d'aujourd'hui : « Oui, vivd Ve
nise} Cest,à Venise el à Rome qu'est lai
solutioii dé tous nos eiforts et nos vœux.
Vous av' z raisoii, ô bons citoyens de Tu
rin, do ïnéttre toute, votre cônfiance-en
Victor-Emmanuel ; c'est un roi exception
nel, c'est un roi qui n'a jamais trompé
përsonnô. En nous confiant en lui, nous
accomplirons nos desseins.-
» J'ai visité les diverses parties de l'Italie.
Là, j'ai à)3pris$ connaître les diverses po
pulations. Je lës ai trouvées toutes bonnes
comme est bon le peuple de Turin. Il m'est
doux de rencontrer au milieu du peuple
heaucoùp d'uniformes militaires. Que peu
ples et soldats soient d'accord et l'Italie est
invincible. Vive l'Italie! »
Lorsque le discours fut fini, une voix
s'éleva dans l'assemblée qui demanda à.
Garibaldi: Nous promëttez-vous de nous
mener-à Rome et à Vçriise?
Oui, répondit le général, je vous le pro
mets, autant du moins que ma volonté d'a
gir peut promettre.
On m'a assuré qye,dàns là soiréeiet bien
avant dang.la nMit, delix 'conseils ont été
simultanément tenus, l'un cher M. de Ca
vour, où se trouvaient réunis tous les mi
nistres et ies principaux amis du minis
tère, l'autre au palais Annoni.'Ce matin,
l'autorité militaire a fait renforcer quel
ques postë^ et consigner quelques déta
chement dè ïa garnison dans leà casernes,
par suite 'du bruit'qui courait que des ma
nifestations pourraient avoir lieu de là
part des soldats ..volontaires, dans le cas,
probable où lès généraux et principaux
contre Garibaldi. "L'ordre du' jour de M*
Ricasoli, patroné ce matin par le journal
semi-officiel l'Opinionc. a été ( votéparla
Chambre ; .M. Bixio et les autres généraux
de Garibaldi ont, dit-on, conformément
ce qu'ils avaient annoncé, donné Ifiur dé-*
mission ; la plupart des offiefers de l'af-'
mée méridionale v'oqt, ajoule-t-on, suivre' •
cet exemple, et; marbré tout cela, Garibal
di n'a trouvé, à sa sortie de la Chambre,
qu'une cinquantaine de personnes pour le
consoler en l'applaudissant. Il est, vrai que
la température printanière dont nous
jouissions ces jours dernier, a brusque
ment tourné, ce matin, $ 'un- froid glacial
qui rendait peu agréable p^ur les curieux
[fie station un peu longue sur la place du
oalais ^"arignan.
Est-ce à ^'re cependant que lai. grande
lutte à -laquelle nous venons d'assister
n'aura été, après tou^j P'Y ? CB ^
. qu'uue nouvelle^ re^iéseix.ation c ?"
- médiô : Beaucoup de brilù V°W J
le crois franchement pas/ :
Déjà l'on annonce le départ aH t*
pour Londres" et celui de tous//i ?s 7 f j
loatalres qui se trouvont à Turin îibiir
lan, Gênes ?t Ja ^jcije. ,, ,
J 'our extrait, t. bgîhfacb;
Nouvelle si de l'Èii «vaewr»
ITALIE. '
TURifr, 21 avril.-r-Sa Majesté iïmpdratrice
des Français, dans le but de concourir au suô*
cès d'une œuvre qui contribue à sauvegarder'
la moralité des jeunes filles savoisiennes, qui
sont placées en très grand nombre en service
dans le Piémont, et pour montrer sa haute
sollicitude pour une noble province qui vient
d'être agrégée à la France, a fait connaître à
la direction de Santa-Zita. par l'intermédiaire*
de la légation de. France a Turin, qu'elle au
rait à envoyer incessamment un Lot pour la
foire de bienfaisance qui aura lieu au béné
fice de cette œuvre, dans les -premiers jours
du mois, de juin, au Jardin du Roi. Cette œu
vre est placée sous le patronage de S. A. R..la
duchesse de Gènes ; les dames les plus distin-
-guéesde la société de-Tarin y prendront part.
■ [Italie.)
ESPAGNE.
M adrid,, 18 avril..— Une importante affaire
vient de détourner l'attention des débats par
lementaires : c'eat l'offre d'annexion de Saint-*
Domingue à l'Espagne. Le plus grand nombre
des journaux ont conseille au gouvernement
l'acceptation "immédiate. Mais les personnes
les mieux-initféèa à ce,qui se passe en hauts
lieux affirment qu on ir^plus,prudemment en
-besogne.. ,- - . ..i- •
Avant d'accepter, soit une annèxior, soit un
protectorat, l'Espagne adresserait aux puis
sances européennes, ainsi qu'aux Etats-Unis,
un exposé des .faits accomplis à Saint-Domin- ,
gue; elle établirait dans cet exposé le. carac
tère tout spontané de la décision des Domini
cains,et protesterait contre: toute idée de nou
veaux agrandissemens dans les parages amé
ricains.
Quoi qu'il en soit, des bruits inquiétans ont
couru, depuis hier, dans les cercles politiques. '
On y a parlé dé complications probables en
tre l'Angleterre et l'Espagne ; on a prétendu
même que, dans une note adressée à son "re
présentant près la cour de Madrid, le foreign-
ofiice déclarait que l'annexion de. Saint-Domin
gue serait considérée par lui comme un cosus-
betli; cette nouvelle est au moins prématurée.
Ce qu'il y a de certain, c'est que le conseil des
ministres s'est réuni hier soir, en séance ex
traordinaire, au ministère de la guerre, pour
délibérer sur cette question^ Qu aura-t-il ré
solu? On l'ignore encore.
D'autres bruits relatifs à des menaces d'in-
surreêtion carliste ont également circulé. La
chose devait éclater, dit-on, en Aragon .et en
Andalousie; mais il païaît que, cette fois .en
core,-la police était dans la confidence. Une
feuille ministérielle annonce ij*ie le gouver
nement a pris toutes ses mesures pour donner
aux agitateurs une leçon « terrible. »
A Malaga, l'administration vient de faire, à
ce qu'il paraît, une découverte d'un autre
genre : elle a arrêté. neuf ou dix personnes
prévenues d'avoir fait partie d'une association '
protestante. Parmi elles se trouve une dame
appartenant à la haute société de la ville. Cçt
événement à produit une sensation assez vive
parmi les partisans chaque jour plus nom
breux de la liberté religieuse en Espagne.
Voici, en revanche, et pour terminer, une
anecdote qui agite à cette heure ce qu'on ap
pelle ici la société dévote. Vous avez sans dout
éW illeton (lu Coçsiltaliûîiasl . ^iavril
^4i-
'Uî ..
i -
m AMOlll EIV LAPOME
Le vîéillâf'4 fifâcfëa-' §ôri" booflef da ^ '
tête", 1(? jeta^vêa un,geste fufie.ux à I'ïlU-
tre bout de larpi^që.' ; ;t . t
— Polie ct.'trjple. fqllel murmura-t-il.;
qu'est-rce qu'il doncY^^boiro t ; J'ài fait
bien des philtres dans mayie; il n'y agôint
daps nos montagnes Une herbe que je ne
.ccini)aisse, et pourtant, je le déclare, ja
mais je n'aurais pu opérer un pareil
charme ! • . , .
— îs'e te fâcha pas, père; je tâcherai que
cela se passe, ou du moins je ne t'en par
lerai plus, non* jamais! '
Tu n'as donc pas de religion? fit lé
Mieux' païen,:.,qui invoquait ses dieyx de
pierre plus souvent que le Cfiristet les
saints. Qu'est-.ce que t'a appris ce. vieux
bavard d'Olaf Johânsen? J1 m'a donc volé
les cjnq spccics que j'ai fourrés dans, sa
grandp main au, dérnier vqyage, quand je
110 lui en devais qu'un jjour sa, dime.
Uu'est-ce qu'il te dit, Olaf, quand tu lui
parles de tout cela ?
— il me dit de vous aimer.
> —Et de m'obéâry sans doute ?
. — Il me le co.nscille ; fit Norra.
— Alors, tù l'écoulés bion 3 .
j, Norra jngea sans doute qu'elle avait fait
asserdé concessions aux idées du vieillard :
,ët. qu'èllQ lt\i , avait ^accordé tout ce qui
était en son poûvbjr, car elle reprit d'un
toii plus ferme
-,-r-Je crois, grand-.ppre,*que tet entre
lien te fatigue.. n . . ■ , J "
. .T-rfàs-.plqs quji tei,interrompit le vieux
Lapon. ... .
, rrll uq faut pas, pour ta .toux, que tu -
pajlO^ tar.t..i Je ;-vjtfs voir cé qu'ils font
dans ^ùlro càbàqë ; tâche de dormir un
peu, jo,.ru viendrai bientôt. < '' ''' r
j ^- Tâche, loi, de me ramener Nejjlo 1 lui
cria.le vieillard, eq. retombant sur son lit.
Norra 11e répondit rien à. cette dernière
recommandation, et elle sortit de la cham
bre jle -son grand-père. •
. Le lendemain et les jours suivans, il ne
fut plus question du jeune homme, et
Norra, qui redevint commeaiitrefois l'ame
de la maison, allait et venait autour de
son grandrpère, s'occupant de mille cho
ses., et s'elforçant de ramener le calme
dans son. propre cœur et la confiance
dans celai du vieillard. Chaque matin,
Peckel demandait si Neplo n'était point
revenu dans la nuit ; chaque soir, il s'in
formait de même s'il n'était point arrivé
dans la journée. •
La réponse était invariablement la mê
me, et.invariablement désespérante. C'é
tait, du reste, les seules occnMoris où il'
prononçât lo nom de son petit fils. Quant
à Norra, on imagine aisément que ce n'é
tait point elle qui ramen.ait jamais l'entre-
.tien sur ce sujet délicat...
.. .Enfin, hait jours après la rentrée de la :
fugitive au bercail, on vit apparaître à :
l'horion lés deux chiens de Nepto, et bien
tôt le jeune homme lit lui-môme-son en-^.
tr,éa,'dq.ùsle.yiUagé.v. "' . . '"j
' S'élaiiçànt avec, une, folle ardeur, les
deux fidèles arifinau^,. com,me . ces CQurr
rlers qûjL précèdent, uri grahd,.per^oiiriage,
dépassèrent ,lé*jr inaîtré çt éntrerept les
pretbieBs dans la co,ùr dè Teckel. . 'y V
..!—Nèpto n'est, pasj, jpin., ;"cçir.-y^ilà ses
chiens, s'ëcrià celui ;q.ui les 'avait'aperçus
tout d abqrd...
ta nouvëUe circula avec ûnë ; rapidité
électrique, et le riom,de : Nepto, fut biehtô.t
da,ns toutes,les bouches. Une joyeuse cla
meur, qqi arriva jusqu'à la hu tte du vieux
patriarche, lui annonça U'heuréu.se npu.-
vëllequeles deux .chiensRemblaient vou
loir cauiùrmer par leurs caresses. .. ', t .
Il fit uii ëffort et se leva tout de bout en
s'écriant :
— Mon fils est là! je suis guéril
Et, sans accepter la main que Norra lui
ofirait, il se hâta vers la porte.
La porte s'ouvrit,, et Nepto parut.
11 n'était' pas moins changé que son
grand-père.
Ce n'était plus le brillant chasseur, le
fier et heureux jeune homme, la gloire et
l'idole de sa tribu, qùe nous avons corinu
au début de cette histoire. Ses traits étaient
flétris et hâves; il n'était pas besoin de le
regarder à deux fois pour deviner tout ce
qu!il avait souffert.
Ses longs cheveux noirs, couverts dp
neige. gelée, pondaient en désordre, par
mèches raides le long de son visage; ses
yeux agrandis jetaient un feu sombre. Ses
vôtemens en lambeaux, qui contrastaient
si fort avec sa mise d'ordinaire soignée ët
coquette, racontaient toutes les misères
qu'il avait endurées.
Norra vittout celad'un<;oup-d'œil, et elle
en fut touchée. { Màis elle étâifr point de
Celles ;que là pitié conduit ;#, I^jpojïi' : si
vive ét sî douloureuse (***
thië, elle t n'altérait. en r
sentimeris qu'élla éprouvàit p'
•fils, lut obligé de s'appuyer à là mu raillé
pour ne pas tomber.'-y?, Nepto, J qut sayàit
combien soii affection'Tfjbiir ïui aVait'g'ran-..
di pendant ses dernières.épreuve^, i'élan-
ça à SQh cou, Pfeçkel le t|tit 'lotig-tepips
eitbrassé, et; tout ën le serrant coritrè sa
poitrine, il tendait, une de. ses mairie à
Norra. Mals la jeune iilîè, t .qui^^ràiëtfajt
sans doilto' lès surprises feHës, effusions
d'uiie pareille scène, s'était mise prùdem-
ment à l'écart; elle feignit donc de p'e
point, apercevoir le geste dç son grand-
pèrë, dont la main continuait à s'agiter
dans le vide.
Libre enfin de l'étreinte"passionnée du
Yioillard, Nepto jeta les yeux sur Norra,
qui se tenait immobile a quelques pas.
■Mille.sentimeris, auxquels il n'osait même
pas s'abandonner, agitaient et troublaient
profondément l'ame du jeune homme. Il
'était à la fois heureux de revoir Norra, et,
irrité à sa vue, par le souvenir de ce qu'elle
avait fait; il cherchait à lire le secret de
son ame dans ses yeux'impénéti?ables; il
se demandait quelle impression produi
rait sur elle la preuve Jte> fol amour qu'il
venait de lui donner, • et sentant ; bien que,
quoi qu'elle fît, il l'aimerait toujours, il
s'indignait contre lui-même, plus' encore
qu'il ne s'emportait contre elle. Il savait
"que c'est bien. plus, souvertt par ce qu'el
les nous coûtent de peine que par ce
qu'elles nous donnent'de joie- que nos
passions nous w sont chères, et s'enraci-
nënt'profondément.'Par quel hiot allait- n'était point dë celles qui se laissent im-
il l'aborder?'IInè le sàvait pas encore; posei 1 les 1 seatimens qu'il ne letlr plait
<»n silence ? attendant. L%m-
barras de Nbrraf ù'étâit paç moins''grand.
il la regardait
liarràs dé Nôri 0
Elle, sentait crue leur'pbdtion à tous deux
était'fàilssë."'Mais comme là femme avait
plus dè décision _ d^tis le caractère que
l'homme,'ce ,fdt_ëlfe qui 1 trouva le premier
mot. ';'
; — Bonjour, Nëpto, fit-elle à son cousin,
tû viëtis de faire yriiohg voyage... j'espère
qu'il n'a t»as'èiié malheureux ?
. L'entrée en matière étai't brusque ,et har
die : Norra àtta'quaitrtôiit d l un coup le cô
té brûlant 1 dè là question ; 'elle commençait
précisémentpar où une autre firàuràit même
pas voulu finir; maisftorraétkit unede'ces
natures audacieuses pour qui tout semble
Sréférable à l'incertitude : t-lle voulait que
epto comprît bien qu'il n'y avait entre
eux rien qu'elle eût à craindre ou qu'elle
voulût cacher.
— Mon vbyage n'a eu qu'un heureux
moment, répondit Nepto, celui du retour.
Tu en étais le but, et c'est ici que je te re
trouve,
— Jeregrettelesouci que tu t'es donné :
il était inutile. Tu vois que je sihs bien re
venue seulè. . "
— Je ne le savais pas quand je suis
parti.
— Est-ce quë voys vous, querellez déjà?
demanda Peckel en se tournant vers ses
enfans.
— Non, grand-père, répondit Norra,
nous nous expliquons,
Ce fut du reste la seule explication ^ pour
parler comme Norra, qu'ils eurent jamais
ënsemble.
Nepto comprenait enfin que sa cousine
ne
point de pârtagër. Il eût dû le savoir "de--
puis long^emps.';Le voyage avait eu du
moins cela de bon qu'il lui avait ouvert les
yeux; tes longues réflexions solitaires
avaient ramené un peu de calme dans son
aine : c'était potir iui un grand adoucisse
ment à ses chagrins de savoir qu'il n'avait
plus de rival ; les âpres tortures de la ja
lousie lui donnèrent donc quelque'trève.
Pour tous deux, une nouvelle vie 00m-
mençà : vie calme en apparence, pénible
au fond; visdge indifférent, cœur doulou
reux. Ni l'un ni l'autre ne pouvait oublier
le sujet fie ses tristes préoccupations, et
comme l'ame humaine est ingénieuse â
varier ses supplices, ils souffraient égale
ment : celui-ci de voir toujours Norra,
Celle-là do ne jamais voir Henrick. Tous "
deux gardaient ainsi avec une ■ incorrupti
ble fidélité l'amer trésor de leurs pensées.
' L'hiver «joutait encore-à leurs ennuis-
en paralysant leur activité, et en les con
damnant en quelque sorte à rester en pré
sence l'un de l'autre. Le froid et Ja neige
les retenaient-prisonniers plus sévèrement,
que n'eût pu faire la plus stricte consigne.
Pour Nepto, plus de pêche dans les fleuvts
glacés, plus ds chasse dans lés forêts
muettes. Les Lapons _ont peur des loups,
et les ours dormaient"dans leur graisse au
plus épais des fourrés. Pour Norra, plus de
courses surles plateaux déserts, plus de
promenades au bord des ruisseaux, dont
la glace enchaînait les flots jaseurs et mur»
murans.
Une fois par jour, Nepto allait bien
compter les rennes de son grand-père,
parqués dans des enclos grossieps non
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.06%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.06%.
- Collections numériques similaires Académie des sciences Académie des sciences /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Académie des sciences" or dc.contributor adj "Académie des sciences")
- Auteurs similaires Académie des sciences Académie des sciences /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Académie des sciences" or dc.contributor adj "Académie des sciences")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k672446b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k672446b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k672446b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k672446b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k672446b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k672446b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k672446b/f1.image × Aide