Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-19
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 avril 1861 19 avril 1861
Description : 1861/04/19 (Numéro 109). 1861/04/19 (Numéro 109).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 ANMEE.—M. 109. ,
V-- J «-•-»-> ~
[ ABOMEMSS DES DEPARTEMNS.
0UREAUX A PAlUS î nië ^Valqb ffalais-Rf^i)j »1 |0Î
VENDREDI 19 AVRIL 1861,
TROIS MOIS.: 16 FR.
six mois ..:. 32 fr.
UN AN... ; 64 fr.
fë ^ PI JOURNAL POIITIQUE, % ITTEHAIRE,
un effet I LuUttres ou envois flargpnt. bon affranchis sont refusé
• sur Paris,-à ^ordTede : ir'ii)Mi*ism , niri du jourotl, rue de"Valois, n' IQt • | . *.* ; .Lesj artiolag ;dffpopésjiB- s ont p sis,rendus.
pour les pats étsansbbs , voir le tableau
publié les B et 20 dé chaque mois. .
ïmpr. h. B0N1FACE, r. des Bons-Entans, 19.
trois mois. .7....... ; 13 fr;
six MOis..r.r:r.-;:;;v 26 fr.
un an...;.;..52 fr.
numéro sfo centikesj ,
Les iboanemens datent des 1*' et i(
. ,de chaque 'mois. .
' Le» amhwces sont reçues chez M.- P ahïs , régisseur des 6 grands journaux; *
' . : rue Nôtr^-Dame-des-Yictolfqs, n*-40 (place dé la Bourse),
TT
PARIS, 18 AVRIL,
Les paroles les plus'«propres à fortifier-
l'opinion publique dans ses espérances-et
danâ ses désirs de paix ont retenti hierjà
Londres^ au banquet habituel-donné: par
le lord-maire. Deux ministres ont pris la
parole, et tous deux ont trouvé d'heureu
ses expressions pour donner au mondé
politique une confiance qu'il perd quel
quefois trop" facilement.
, De ces deux ministres, l'un est lord Pal-
merston. Une dépêche essaie de nous don
ner presque textuellement le toast du no-
fcle lord. On lira plus loin cette analyse,
qui, bien qu'incomplète^ nous permet ce;
pendant d'apprécier idans toute leur va-'
leur des déclarations aussi importantes.
' Lord Palmerston l'a dit sans détour : la
paix peut être et doit être maintenue en
4861. Elle peut l'être, parce que des ques
tions qui s'agitent en Euiope il n'en est
aucune qui ne puisse obtenir plus aisément
sa solution de l'entente généreuse des puis
sances politiques que de l'intervention bru
tale :des armes. La paix doit être mainte
nue, pense' enfin le ministre anglais, parce
que la guerre ne résout rien.
Avant de s'exprimer ainsi, lord Palmers-
ton a* justifié l'extension des forces mili
taires de l'Angleterre par la nécessité qu'il
y a pour un,pp.y$ qui "veut la paix d'être
en quelque sorte assez foi;t pour l'imposer.
Il ne faut pas, à-t-il - dit, que les conseils
pacifiques de l'Angleterre soient considé
rés comme dictés par lapeur de la guerre.
. On pouvait être plus paradoxal que le
noble lord. Nous .n'avons d#nc aucune
peîne S'admettre, nous aussi, que le si vis
facem para bellum est ëncore la meilleure
devise des grandes nations. Seulement,
il est toujours bon, quand de pareilles
déclarations se font par la bouche des mi^
iiistres de ces grandes .puissances, qu'el*
les soient assez développées pour ne se
prêter à aucun commentaire fâcheux.
La suite du discours de lord Palmerston
prévoit toute objection, *et nous dirons
avec ^ambassadeur de Turquie, répondant
âu toast du ministre anglais, que notre
Vœu sincère est de voir-lamodération pré
valoir partout et le monde échapper aux
inaux d'une perturbation générale.
On a lu l'exposé du budget anglais. Nos
Correspondances dé Londres, répétant les
mots déjà employés par les dépêches,
nous apprennent que cet exposé a été ac
cueilli en Angleterre avec un réel enthou
siasme. Cette satisfaction nous paraît d'au r
tant-plus .naturelle, que "M. Gladstone s'est
attaché à donner à ses calculs, purement
'financiers, un certain caractère politique,'
qui répond au sentiment public, porté,
jans'effort s vers lemainiien.de la paix.
• Une autre observation petit être faite
"encore sur le rapport du chancelier de l'é
chiquier;'elle a trait a^x éloges chaleu
reusement accordés aux négociateurs' du
traité franco-anglais. M. Gladàtone a voulu
tendre un témoignage public à la loyauté
et à la fidélité avec lesquelles le gouverne
ment impérial a rempli* tous' ses-engagè-
ifaens. L'ensemble dés négociations suivies
pour arriver à l'accomplissement de ce
grand acte ne laisse pas concevoir, dé l'a
veu du ministre anglais, « plus de loyauté,
"» plus de persistance et plus d'intelligen-,
% ce que n'en ont déployé les ministres
• français sous la direction et l'inspiration
i» de l'Empereur. »
L'autorité qui s'attache au nom de M.
Çladstone, la gravité des circonstances
(dans lesquelles il a cru devoir exprimer
de telles pensées, donnent.à'^ses "paroles
une portée qu'il nçus est-difficile de ne
pas apprécier. Justice n'a pas" encore été
complètement rendue à ce traité qui, en
soulevant tant d'intérêts divers,, dfcyait na
turellement attirer sur ses auteurs bien
des récriminations injuste®. Mais c'est un
heureux commencement que celte recon
naissance éclatante'par nos alliés de la
loyauté de nos ministres. Quand les esprits ,
mieux écîaiw5s par l'expérience, jugeront
plus sainement chacune, des dispositions
du traité; quand des deux côtés de la Man
che H ressortira des faits accomplis la
preuve pour tous que les intérêts ont été
également ménagés et également servis,
on verra que les paroles dô M. Gladstone
n'ont pas cette banalité commune aux
échanges de politesse entre gouvernemens.
Ce qui étonnera surtout, nous le croyons,
#t ce qui légitimera davantage les x homma-
ges mutuellement rendus, ce sont les ré
sultats que donnera un avenir prochain.
Ces résultats, obtenus par d'habiles com
binaisons, obligeront à reconnaître la, dif
ficulté de l'œuvre si simplement accom
plie; et cette-difficulté, disons-le, résidait
principalement dans la facilité même qu'il
y avait à s'écarter des principes de justice
et d'équité dont nos ministres se sont fait
une loi.
L'avenir dira, en un mot., qu'un traité
industriel et commercial entre deux na
tions rivales comme l'Angleterre et la
France pouvait être aisémerst une œuvre
funeste à l'une des parties contractantes,
tandis qu'elle est restée au contraire une
œuvre d'intelligente protection et de puis
sant encouragement.
Le Parlement italien en a fini avec la
grave question' de l'intitulé des actes du,
gouvernement.' Dieu. à triomphé de MM.
Petrucelli et Varèse. Les décrets royaux
porteront «n tête les mots : 0 Par la grâce
de Dieu et la.volonté, de la nation. » ■ Il
est décidé également, que le titre roi d'I
talie, ne changera pas la dénomination :
Victor-Emmanuel II. — On sait quelle im
portance on attachait, au maintien do
cette dénomination historique, au point
de vue des rappqrts. diplomatiques avec
les puissances étrangères.
Les • lettres de créance dont sont por
teurs les représentans' du roi de "Piémont
n'auront pas ainsi besoin d'être renou
velées.
La Gazette de Turin annonce la publica
tion d'une statistique administrative du
royaume d'Italie, publiée par les soins du
ministre de l'intérieur. Le royaume d'Ita
lie compte 39 provinces, 193 arrondisse-
mens, 139 districts, 7,706 communes,
comprenant une population de 21,728,-452
âmes, d'après le recensement fait en
1858-59. , '
Les nouvelles deNaple's sont meilleures.
La tranquillité, déjà rétablie dans la ca
pitale, semble assurée dans les provinces.
E rnest D héolle..
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 18 avril.
Au banquet donné parle lord-maire aux
ministres, le duc de Somerset a' insisté sur là
nécessité, pour l'Angleterre,, de maintenir une
marine-puissante, .mais seulement parce que
ce maintien était une garantie de la paix.
■ Lord Palmerston a dit Que la mission de
l'Angleterre est de tâcher 'Je maintenir la paix
du monde par i'influenceipu t .-l le possède. L'An
gleterre n'a pas, d'ambition . do politique
agressive; mais l'influence qu'un pays exerce,
par ses conseils, dépend de sa force Intérieure
parce que autrement ses conseils pacifiques
seraient considérés comMe. étant motivés par
la peur de la guerre. •
. La, situation actuelle du monde, a ajojuté
lord Palmerston, est telle que la Grande-Bre
tagne peut utilement y exercer son influence.
De telles questions sont pendantés sur le-con
tinent qu'elles pourraient fournir à ceux qui
désirent 'troubler la paix de l'Europe.matière,
au moins à une demi-douzaine de guerres res -,
pectables. Mais il n'est pas une de et s ques
tions qui ne puisse .être honorablement ar
rangée sans un appel aux armes; aussi le
noble lord espère-t-il que la-sagesse du gou
vernement , ainsi que celle des chefs de
partis, pourrît aboutir à cette conclusion heu
reuse. Lord Palmerston espère donc que les
nuages qui planent sur quelques parties du
continent pourront être dissipés.
J'ai la-confiance, en tous cas, a dit le pre
mier ministre, que l'avènement glorieux de
l'unité de l'Italie pourra être obteflu sans au
cun obstacle, et il n'y a aucun objet auquel
les voçu'x et les'sympathies de l'Angleterre
soient plus vivement acquis qu'à la réalisa
tion de ce but. L'influence de l'Angleterre sera
employée au maintien de la paix par toute
■l'Europe, et j'cSpère toujours encore que l'an
née 1861 sera une année de paix, et que ceux
qui, dans ces derniers .temps, ont cherché à
alarmer l'opinion en, prétendant que le prin
temps et l'été seraient troublés par le cliquetis
des armes seront désappointés, et que nous
arriverons en paix jusqu'à ; la ûn de l'année.
L'ambassadeur de Turquie, répondant au
toast porté aux représentons Àdes 'puissancè*
étrangères, a dit ; que le- corps diplomatique
était unanime suï un point essentiel;.. c«st
dans spn vœu sincère de voir la modération
prévaloir, partout et ,1$ mpM« échapper
maux d'une.^erturbation'.générale;;' l'amias-t
sadeur ottoman espère que les évènemçns via.*
Useront heureusement ce vœu du corps di
plomatique. , :
• * Londres, 18 avril.
L'agence Reuter publie les nouvelles sui
vantes de Washington du 6 avril :
_ Les. bruits de guerre* ainsi que les prépara
tifs maritimes au gouvernement-produisent
une véritable panique:
Le gouvernement n'a pas reçu de nouvelles
du fort -Pickens depuis quelques jours? On
croit que le fort a été attaqué et les fils du té
légraphe coupés.
Suivant ie New-York-Herald, le piys touche
rait à la guerre civile. La même feuille pu
blie une dépêche de Qiatleston du 5, disant
que le moment terrible est proche et-que l'o
pinion générale est qu'avant vingt-quatre
heures, la guerre aura éclaté. L'agitation est
extrême dans la ville. Le général Beau-
regard a déclaré au, major Ânderson qu^il
devait évacuer le fort Sumter. dans les
quarante-huit heures, sinon qu'U serait bom
bardé. La frégate des'Etats-Unis Powhatfan est
toute prête à prendre le large. Le gouverne
ment a affrété les steamers Atlantic et Illinois,
qui doivent immédiatement partir avec des
ordres cachetés. ■.
.'Le change à.New-York est à 7 3/4, 8.
Vienne, 18 avril.
Les lettres de Venise sont considérées com
me représentant la situation sous un jourplus •
pacifique.
- Cracovie, 17 avril.
Le gouvernement russe entre plus que ja
mais, â Varsovie, dans la voie des rigueurs. Il -
est interdit aux journaux de s'occuper drâ' af
faires du, pays; il ést défendu de suivre les
enterremens, les seuls parens des mo'rts excep
tés. Tout signe de deuil est poursuivi avec
acharnement.
- Breslau, 18 avril.
On écrit de Varsovie, le la :
-La compression devient tous les jours plus
sévère. Les négociations entre les gens du
gouvernement et les hOmmes du pays con
tinuent; mais elles n'ont produit jusqu'à
présent aucun résultat. Elles n'inspirent
pas une grande confiance. Le nouveau di
recteur des-cultes et de l'instruction publi
que, chargé aussi par intérim de la. justice,
est logé au château royal et ne quitte pas le'
prince Gortscliakoff. *Sûr le® grandes places,
des tentes sont dressées où bivouaquent les
troupes. Les voyageurs "qui entrent dans le
royaume subissent aux frontières l'examen le
plus minutieux et sont soumis aux mesures
les plus sévères. _
- _ Turin, 17 avril.
Les députés Ruggiero et Crispi sont enten
dus. Après le rejet des ordres du jour Macclii
et Miceii, la Chambre a voté,par 174 voix con-
.fre Ei8, la loi suivante :
" « Tous les actes qui seront faits au nom
du roi, devront l'être avec la formule sui
vante :
• » Victor-Emmanuel II, par la grâce de Dieu
et la .volonté de la nationj roi d'Italie. »
. La Chambre a. adopté le prejet de loi pour
une convention commerciale avec les villes '
AnSéatiques. . -
• Turin, le 18 avril.
b'Opinione annonce que les gardes nationaux ,
ont' réprimé énergiquement la réaction dans ;
les provinces napolitaines. Des troupes ont été !
expédiées. A Naples, la tranquillité est réta- 1
blie partoùt. > 1 , - j
. ; Turin, 18 avril.
La Ferseveraraa publie la réponse du comte '
Cavour, en date du lOonars, faite à la note de > ;
janvier du gouvernement anglais,, lequel se' i
réserverait de juger la wUeur< des différentes ;
annexions, d'après le vote du Parlement. j
Turin^ 18 avril, S h. du soir.
' CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Garihaldi fait son entrée à deux heures. De i
nombreux applaudissemens obligent |a Cham- i
bre à suspendre momentanément la séance^ ;
Garibaldi va se placer à trauche à côté de 1
M. Macclii. :
' M. Iticasoli interpelle lé ministère sur les - ,
motifs qui ont amené la dissolution de l'ar
mée ^méridionale et sur les mesures que le ;
ministère croit devoir prendre à ce sujet. 1
; M. Fanti, ministre de la guerre, lit un dis
cours pour défendre les mesures prises. Il dit
que les .volontaires n'ont pas toujours fait
preuve d'une discipline exemplaire ; qu'il était
impossible d'incorporer dans, l'armée rpyal«
les officiers garibaldiens avec les grades obte- •:
nus à Naples et en Sicile. 11 justifie les mesu
res prises à l'égard de l'armée bourboniennb
et termine en donnant un aperçu de l'armée *
royale..
Garibaldi prononce un discours si violent, ;
qu'il excite le tumulte dans "la Chambre. Il ;
fait des allusions offensantes nour le minis
tère: *
: M. le comte de Cavour proteste. ;
M. le président de là Gnambre se couvre et -
la séance est suspendue pendant quelques ins- i
tans. . :
Ccmstantinople,-17 avril au'soir. '
Omer-Pacha est nommé généralissime de '■
l'armée -turque, en Herzego"\Vine. De plus, il
présidera l'enquête ordonnée par la Porte en • i
(Servie. _ ' ;
pu matériel de guerre" et des 'renforts ont
été expédiés à Antivari.
Le sénateur serbe Garatchanine. egt arrivé
demandant l'évacuation des Musulmans .Belgrade, . * ! -
- . ; . • Marseille, le 18 avril.
< Les lettres de Constantinopie, du 10, annon
cent que las chefs de la marine turque ont dé-
claxé qu'ils ne répondaient..plus de la disci-
Êline, si .la solde dès marins û était, pas payée,
u papier-monnaie est émis; sans intérêt,
avec promesse de le retirer dans un an. Sir
Bulwer a protesté dans le sens, du maintien
des sûretés du précédent emprunt anglais. La
paie des troupes a commencé.
■Les insurgés de l'HerzegoAvine sont maîtres
de la presqu'île voisine du Monténégro. Ils se
raient soutenus par l'argent et les armes de la
Serbie. La Porte a ordonné d'expulser les
étrangers suspects de l'Herzegowinc. Las am
bassadeurs ont ordonné aux .consuls de défen
dre la teneur des traités.. ' ,
Marseille, 18 avril.
D'autres nouvelles de Constantinopie du 10
annoncent que les Bulgares de Bessarabie an
nexés à la Moldavi» demandent à être réincor
porés dans l'empire russe, et envoient à Paris
une députation à la tête de laquelle figure le
polonais Lapinski. '
Mille redifs arrivés à Constantinopie vont
renforcer l'armée de Roumélie. Berzentzey, chef
de la nation des Szeklers qui organisa, en 1849
la force armée de la Transylvanie, doit partir
pour l'Italie. Le gouvernement ottoman a "reçu
le 4, une dépêche de Roumélie, annonçant que
les troupes impériales ont battu les insurgés du
Monténégro et, de l'Herzégowine et remporté
une victoire complète. Les troupes employées
■dans ces rencontresiont reçu un.moisde spjide.
: r- 1 • ■ 1 Madrid, le 17 avril.
La Bpoca annonce que Juarez a remis, par
l'intermédiaire de M. de Saligny, des dépêches
dans lesquelles il manifeste le désir d'être "en
termes de bonne, amitié avec l'Espagne.
Le gouyernemênt n'a riert décide Jusqu'ici
au sujet de Sap-Domingo.' L'adjudant général
Serranô fëîa"iirie■ prompte réponse
(Havas-Bullier.)
- COURS. DE LA BOURSE.
63'jks as cLOToas- le 17 le 18 uausse, baisse
. 3 0/0 au compt. 67.80 67.90 » 10 » 1 »
—Fin du mois. 67,75 67 90 » 15 » *
41/2 au compt. 95. » 85.40 » *0 » %
—Fin du mois. 95 25 95.50 » 25 », »
LE BUDGET DE 1802.
II.
Eu têté du budget général des dépenses
se présente la £ètte publique. Elle sé com
pose de quatre sections : la première, qui
comprend la dette consolidée et l'arhortis-
ment, est la plus importante, et nous
croyons intéressant d'en reproduire ici les
chiffres :
1° Rentes 4 1/2 0/0 1852 172.511.365
2° Rentes 4 1/2 ancien ' 884.560
3° Rentes 4 0/0 2.211.090
4° Rentes 3 0/0 141.014.999
5° Amortissement,.
316.622.914
142.928.909
Ensemble, 459.550.923
La deuxième section com
prend lesBmprunts spéciaux
pour canaux et travaux di
vers. ' 9.486.926
La troisième, les capitaux
remboursables à divers titres
intérêts des caulionnemens,
de la dette flottante,-etc. • 37.059.832
La quatrième section, la • . *
dette viagère, savoir les pen-'
sions civiles et militaires, les
rentes pour iavieiilessejetc. ' 72.767.981
Ainsi, la dette publique
s'élève en totalité à fr. 578.768.462
'C'est-à-dire à 31 0/0 ou un peu moins
d'un tiers du montant des dépenses ordi
naires;
En Angleterre, d'après le dernier bud
get, le service de la dette enployait envi
ron 635 million s de .franqs sur un budget
de 1,750 millions, soit plus de 36 0/0.
La deuxième partie du budget du minis
tère des finances, comprenant la liste ci
vile de l'Empereur, la dotation des prin
ces et princesses de la famille impériale Ét
du Sénat, les dépenses administrktivesMes
deux Chambres, elc v , etc.,
s'éjève à fr. ^ 43,645.640
' Joignant à ces dépenses,
qui sont conslitutionnelle-
ment fixées, lë montant de - •
pas susceptibles de discus'• • •
sion, la somme de fr. ; ,h 622,511,102
: Soit précisément le tiers du'budget des
dépenses ordinaires;
Le reste se répartit ainsi :
Service général des finan
ces, fr. . 21.765.772
Frais de régie', de percep
tion et d'exploitation des im
pôts et revenus^ publics, fr. 211.635.173
Remboursemens, non-va
leur, etc., fr. , • ,112.304.116
; y ajoutant les sommes in
variables ci-dessus indiquées 622.511.102
la dette publique, fr.
On trouve pour les dépen
ses invariables qui ne sont
8,805,462
On a un total de fr. 968.216.163
qui forment le budget du seul ministère
des finances. On voit que ce vaste départe
ment emploie à lui seul plus de Ja, moitié
du montant total du budget.. - ,
Les*autres ministères emploient:
Le ministère d'Etat,-qui comprend re con
seil privé, les ministres sans portefeuille, le
conseil d'Etat,, les archives, de l'Empire, les
haras, les sciences et les lettres (Institut, bi
bliothèques, etc.), les beaux-arts et théâtres,
les bâtimens civils, etc. 16.777.600
Plus en travaux extraordi
naires (réunion du Louvre aux
Tuileries). < '• 1.000.000
Ensemble
Le riïinistère de la j ustice, y
compris le service de la justice
française en Algérie
Les affaires étrangères
Le ministère de l'intérieur
n'emprunte aux fonds .généraux
du budget que
mais il dispose en
ressources spécia
les pour les dépen
ses départementa
les de
■Le ministère de
la guerre coûte
Et le gouverne
ment généjal de
l'Algérie
Le ministère de
la marine coûte '
Et le service co
lonial
L'instruction pu
blique dépense
Et le service, des
cultes
Le ministère de
l'agricùlture , 'du
commerce et des
travaux publics,
coûte
Et en travaux
extraordinaires p r
1802
52.182.771■
118.620.000i
372.972.421'
17.olb.31oJ
126.015.319^
23.822.460j
23;162.100"j
49.869.936j
73.b69.300\
43.430.000
17j.777.600
31.581.350
11,213.950
170.802.771
300.487.736
149.337.819
73.032.036
116.999.300
Total des divers ministères 961.232.562
'En y ajoutant le budget du
ministère des finances -968.216.163
on retrouve une somme éga- s
le" au montant général du
budget - ' 1.920.448.225
D'après ce qui précède, les divers servi
ces doivent être classés comme suit ;
Finances et det-• •
te publique , en
nombre ronds.' 968 millions soit 50 0/0
Guerre.' -' 390 — 21 »
Intérieur. 171 - — • 8.8
Marine. 126 — 6.5 ,
Agriculture, -
commerce et tra
vaux publics. 117 — 6.00
Cultes. 50 — 2.5 1
Justice. 32 — 1.5
Colonies. 23 — '1.1
Instruction pu- ■
blique. 23 — 1.1
. Ministère d'Etat. 18 -, —. 0.9
• Affaires étraogè-
res ; 11 — 0.6
2,510,300 fr., ce qui porte réellement
214,145,473 fr. les sommes prélevées sur
le budget par les diverses branclws de ser
vice chargées du recouvrement de l'impôt.
Nous avons dressé le tableau des dépen»
ses de chacun de ces services, y com^
pris leurs, frais d'administration.centrale?,
comparées aux recettes réelles qu'elles ef.*
fectuent ï
-•-RecetUs
Déoenses effectuées, Pro-
nombres portion
, ronds. 0/0.
Administration
des contribu
tions directes.
•Enregistrement
timbre,domai
nes .-...
Forêts (1)
Douanes et con
tributions in
directes ..
Tabacs
Postes
17.500.935 489.000.000. 3.5
Total. 1.929 100.00
. On a pu remarquer, dans les subdivi
sions du ministère des finances, que la
somme totale des frais de régie et de per
ception des impôts, s'élève en totalité à
211,635,173 fr.; non compris, il est vrai,
lestraiteiaens et,remises des receveurs-
généraux et particuliers, qui sont consi
dérés, non/comme frais de recouvrement,
mais comme frais do trésorerie. Ajou
tons, si l'on veut, à ces 21d,635jl73 fr. les
5,722,000 fr. que coûtent les receveurs
généraux et particuliers, et l'on aura une
somme de 217,357,173 fr. pour tous frais
de recouvrement d'un budget qui, s'élève
à 1,929,448,725 fr; C'est à peu près* 110/0
de la recette, 12 0/0 si l'on ajoute aux dé
penses de recouvrement la dépense des
administrations centrales, montant -à
11.315.800
8.248.170
63.997.812
61.856.567
377.50Û.OG0 ■ 3.8
■40.000.000 20.0
693.COO.OOO 9.2
223.400; 00,0 28.5
46.225.ii89 63.000.000 7410
Total' ^12..145-.473 1.887.900.000 11.5
Ce petit tableau rend -très saillantes des
conséquences généralement peu' connues,.
Nous espérons quiil dissipera des préjugés
très répandus et très injustes sur-la pré-
tendu 13 cherté du recouvrement des impôts
en France: l'impôt direct est recouvré
moyennant 3 1/2 0/0; l'enregistrement, le
timbre et les domaines moyennant un peu
moins de 4 0/0. Nous croyons qu'on peut .
hardiment défier tout autrè pays, non seu
lement de faire mieux", mais seulement de
faire aussi bien. .
Le service des douanes'et des contribu
tions indirectes coûte plus cher, environ
9 0/0; mais c'est l'inconvénient inhérent
à ce genre d'impôts, qui ne peut être pro-.
ductif que s'il est protégé par une sorte de
forcé armée chargée de rechercher et de
prévenir la fraude. Des causes analogues
"agissent sur la dépense des forêts. Quant
aux tabacs et aux postes, il saute aux yeux
que ce ne sont pas là des impôts propre
ment dits, mais bien des industries privi
légiées leurs dépenses n'ont donc en rien-
le caractère de frais de recouvrement, el
les ne représentent rien autre chose que
lés frais généraux d ; une industrie, matiè
res pfemières et manutention; la diffé
rence entre la recette et la dépense est la
représentation d'un bénéfice et non le ré
sidu d'un impôt. A ce, point de vue, qui
est le véritable, il n'est plus exact de dire
que l'administration des tabacs coûte 28 0/0
de recette, et que les postes coûtent 74
0/0; il faut dire, et l'on dira juste,..que
les postes produisent ,un excédant de 26
0/0 de leurs dépenses, et ; que les tabacs
donnent un bénéfice de 72 0/0.
Et cependant, tout «ompiis, c'est-à-dire
en confondant entre elles des natures de
recettes qui n'ont rien de commun que le
nom, les frais de recouvrement du revenu
public en "France ne sontque de 111/2 0/0
en moyenne ils ne sont que de 3 1/2 à
4 0/0 sur les véritables impôts.
Il y a loin de là aux exagérations qui
ont cours dans le public peu éolairé etmê- -
me dans certains journaux, qui devraient
se faire scrupule- de répandre de fausses
notions sur une matière si délicate. N'a-t
on pas imprimé Quelque part, il n'y a pas
bien leng-temps, que les frais de recouvre-*
ment et les non-valeurs absorbaient un
tiers des recettes, c'est-à-dire une somme
égale à 50 O/O dnrevenu net? .
Op s'explique à peine le crédit que ren
contrent de pareilles énorinités. Cepen
dant, il n'est pas impossible d'en retrou
ver l'origine dans une disposition de nos
budgets évidemment mal comprise par les
lecteurs inexpérimentés; C'est une matière
qui sera traitée dans un prochain-article,
où nous étudierons la classification des
budgets actuels et la distinction qu'ils ont
adoptée entre les recettes et dépensés réel
les et les recettes ou dépenses d'ordre et
de recouvrement. . ■ m ■
A uguste V itu.
(1) Déduotion faite d'un crédit de 2 millions
porté, cette année au budget des forêts, pour re
boisement et routes forestières, crui ne peut pas
être considéré comme une pure dépense adminis
trative, et qui d'ailleurs est couvert par des res
sources spéciales.
' 1 v • 1 •'•'V
c ; Feuilleton du Constitutionnel, 19 avril.
M AI0UR IN LAP0ME
XIX.
. D.eux jeunes Lapons retenaient, non sans
peine, le fougueux lleck, qu'ils caressaient
de la main et de la voix. C'était un des
plus grands individus de son espèce. Sa
yastô épaule, sa poitrine, profonde* ses
Teins courts, ses membres allongés, secs
jet nerveux, attestaient une puissance
îd'action et une énergie, de moyens qui.de
vaient le mettre à même, de, braver toutes
les fatigues et de rendre tous les services,
j.. Les deux grands chiens fauves.sans les
quels Nepto ne sortait jamais, s'étaient
. couchés dans la neige, le muffle tourné du
jcôté de lleck, et tout prêts à lui sauter au
poitrail,' pour peu qu'il, eût fait mine de
■vouloir partir avant d'en avoir reçu: la per
mission de son maître. C'était, on le
voyait aisément, deux de ces serviteurs
. dont on n'a jamais à redouter qu'un excès
de zèle; l'un d'eux avait perdu un œil
dans les hasards de . la guerre, et- l'autre
avait laissé ses deux oreilles on ne sait où;
mais Nepto racontait, non sans un certain
.orgueil,.qu'Us lui avaient plus d'une fois
sauvé la vie dans ces terribles chasses à
l'ours, qui font parfois courir aux intré
pides Lapons de si sérieux dangers. v Le pe
tit-fils de Peckel, pour plus de précaution,
prit avec lui un des colliers de, Snalla , le
fit, à deux ou trois reprises, flairer à ses
chiens, et comme s'il eût.été , désormais,
certain d'un succès pour lequel il n'avait
rien négligé, il prit congé de son grand-
père et partit. •
• Une fois apaisée cette animation qui
accoifipagne toujours un départ, quand il
s'è trouva seul dans le steppe immense,
.ne voyant pltft se dérouler devant lui que
les horizons toujours les mêmes de la nei
ge infinie, quelles furent ie& -pensées de
Napto ? ■ ; • ir. ■
11 n'est pas impossible de se les imagir
ner. Nature sauvag§, ; ..grdènte, qui ne con»
[naissait .guère les demi-teintes, et l.es d'e-
jni-tons qu'une civilisation plus raffinée
donne parfois à l'ame,. Nepto n'était fait
que pour toucher tour à tour les extrê
mes de chaque passion. Il passait donc,
avec une âpre et violente- énergie, de la
crainte à l'espérance, de la colère à l'a
mour, de la tendresse à la jalousie." Par
fois même toutes ces passions sem
blaient l'agiter à la fois. 11 avait placé
tout son avenir, toute sa vie, sur la tête de
Norra. L'amour qu'il éprouvait pour elle
était un de ces amours implacables qui
semblent brûler jusqu'au sang d'un hom
me..". Et un étranger, amené dans sa' tente
par un "hasard maudit, sans le chercher,
sans le vouloir, sans ihême s'en soucier,
avait détruit tous ses rêves d ? avenir. .
Avea,elle, riche, puissant, honoré dans
sa tribu, il voyait s'ouvrir devant lui de
longues perspectives de bonheur.... et tout
à coup., plus rien 111 se trouvait en face du
néant et du vide! . - :
• Quand il on était là de ses réflexions
amère.s,'une colpre terriblo bouleversait
son ame ; il méditait d'épouvantables ven
geances. « Nôrra serait à lui : il l'avait juré!
il Ja reprendrait, il l'arracherait à son ri- -
val; puis, ce rival, il l'immolerait! N'é
tait-il point le meilleur tireur de toute la
Laponie? sa "balle n'alîait-elle point tou
jours frapper lé but, portée comme par une
main invisible? Il ne manquait pas un écu
reuil sur la cime d'un sapin : un Suédois
est plus gros qu'un, écureuil. .
» Et après ? : '
» Oui,: aprèsl Norra l'aimerait-elle davan
tage, quand elle le verrait couvert du sang
de celui qu'elle avait choisi? sa vengeance
brutale ne creuserait-elle' point entre eux
un abîme plus profond encore? »
Toutes cespenséesqui se pressaient en lui
le jetaientdansune sjwtede fièvrequi fouet
tait son sang et donnaitàsoncerveau des hal
lucinations voisines delà folie.Il cherchait
du moinsà dompter ces révoltesde soname
par la fatigue du corps. Ce premier jour il
courut avec' une vitesse insensée; ses
chiens haletaient aie suivre, et Iteck, lui-
même, si, vigoureusement trempés que
fussent les ressorts de ses jarrels d'acier,
commençait déjà d'éprouver, certaine rai
deur dans ses .articulations raoinssouples.
Une forêt qu'il trouva sur la route les
abrita tous quatre; et, rapprochés «par le
froid qui sévissait de toutes^parts., ils pas
sèrent la nuit, homme çt bSles, serrés les
uns contre les autres. Deux jours et deux
nuits sans incident, et dont rien n'eût
■ troublé la monotonie, si, de temps en
temps, on n'eût aperçu dans-le lointain
quelques loups errans,-qui se tinrent à
distance, succédèrent à ce premier jour et
à cette première nuit.
Quand il fut question de repartir, le
quatrième matin, Reck, qui avait peu man
gé dans la nuit, éprouva quelques difficul- 1
ttés à reprendre la route ; une de ses jam
bes semblait engourdie," et l'inégalité de
ses eiforts et de sa marche imprimait une
déviation-sensible ati traîneau qui sou- -
vent inclinait à gauche. -
Au bout d'une heure, cependsîhf., Reclr
avait repris son allure ordinaire; et-Nepto
put croire à un engourdissement passa-
fer. , '
Cependantles chiens eux-mêmes, plus ac
coutumés à la chasse qu'à ces courses sans
but, commençaient à trouver longues des
étapes que rien ne venait distraire. Ils a-
vaieut d'abord flairé sur la lisière des bois
les pistes odorantes qui les eussent volon
tiers entràînés sur» la trace de la proie
accoutumée. Mais , depuis qu'ils avaient
compris, avec leur merveilleux instinct,
que, pour cette fois, l'ardent chasseur
voulai-tmarcher droit au but, ils continuè
rent leur route plus tristement, la queue
basse, le nez à terre, escortant le traîneau,
chacun do son côté. , ' ' -
, Seul le coeur de l'homme était indçmp-
tablë à la fatigue, et sott courage plus
grand encore que ses forces.
- Vers midi le renne s'arrêta droit sur ses
quatre jambes. Nepto r/osa point l'atta
quer de l'aiguillon, mais ,il l'encouragea
de la voix. Le renne, comme s'il se fût senti
ranimé par la parole de son maître, repar
tit bientôt; mais, quelques instans plus'
tard, il se retourna vers Nepto, et ses yeux,
où il y avait des larmes, semblaient dire :
Epargne-moi, je ne puis plus !
Nepto , qui était poète à sa manière,
comme le sont parfois les Lapons, mit sa
tête entre ses mains et-murmura a demi-
voix une chanson qu'il avait composée ja
dis en revenant de'la chasse quand il
croyait que Norra l'attendait.' >
On assure que le renne est aussi sensi
ble à la mélodie que le chameau et qu'on
le délasse, avec un air de musique. Du res
te, la musique des Lapons n'est pas notée :
elle permet beaucoup à la fantaisie indi
viduelle, et ils;chantentplutôtd'instinct que
d'après une méthode arrêtée, pressant qu
ralentissant le rhytlime à leur gré.
« Bondis, ô mon petit renne, disait la
chanson, bondis sur la plaine gt sur la
montagne! C'est dans ^a maison de mon
amie que tu seras gratté doucement ; c'est
là que, sous la neige, se trouve la mousse
abondante.
» Si courts s ont les jours, si longue est la
route! Bondis avec ma chanson. En%vant,
en avant! Ici, point de repos... ici, # n'y
"a-que des loups.
» Xà-haut vole un aigle... puîssé-je avoir
comfhe lui des ailes ! Les nuages, comme
ils courent! Si j'étais dans lenr sein, déjà,
ma belle, je te yerrais à ton foyer, je te ver
rais me sourire. ~ - , •
» Oh! comme tu m'as pris le cœur, et
vite ! Ainsi avec un renne privé prend-on
le renne sauvage ! et tu m'emportes-plus
rapide que le torrent quand la-neige fond. ■
» Depuis que je t'ai vue, mille pensées
me viennent, et, le jour et la nuit, mille
pensées qui n'en sont qu'une.,., toi ! -
» Va! tu peux më fuir, tu peux aller te
cacher derrière le rocher de 1a vallée, ou,
avec tes rennes, gagner les bois. Devant
moi, devant moi, s'écarteront hois et ro
chers ! '
' » Bondis, ô mon'petit renne 1 bondis sur
la plaine et sur la montagne; dans la mai
son de mon amie, -tu sera gratté douce
ment; là, sous la neige amoncelée, tu trou
Yeras la mousse abondante! »-
Plus d^une fois, dans les longues Cour- '
ses, à la voix de son maître,'le renne, s'é
tait ranimé ; plus- d'une fois, la chanson,
comme s'il l'eût comprise, avait paru lut
donner de nouvelles forces., *
Mais, ce jour-là, le rhythme impuissant
n'eut pas le même effet, et comme Nepto
achevait son dernier couplet, Reck, qui
n'avait cessé de gratter la terre du pied,
fléchit sur ses genoux de devant, puis s'a-'
battit sur le côté; renversant alors son
bois sur ses rems, les naseaux entr ou
verts, et, par petits mouvemeps saccadés,
V-- J «-•-»-> ~
[ ABOMEMSS DES DEPARTEMNS.
0UREAUX A PAlUS î nië ^Valqb ffalais-Rf^i)j »1 |0Î
VENDREDI 19 AVRIL 1861,
TROIS MOIS.: 16 FR.
six mois ..:. 32 fr.
UN AN... ; 64 fr.
fë ^ PI JOURNAL POIITIQUE, % ITTEHAIRE,
un effet I LuUttres ou envois flargpnt. bon affranchis sont refusé
• sur Paris,-à ^ordTede : ir'ii)Mi*ism , niri du jourotl, rue de"Valois, n' IQt • | . *.* ; .Lesj artiolag ;dffpopésjiB- s ont p sis,rendus.
pour les pats étsansbbs , voir le tableau
publié les B et 20 dé chaque mois. .
ïmpr. h. B0N1FACE, r. des Bons-Entans, 19.
trois mois. .7....... ; 13 fr;
six MOis..r.r:r.-;:;;v 26 fr.
un an...;.;..52 fr.
numéro sfo centikesj ,
Les iboanemens datent des 1*' et i(
. ,de chaque 'mois. .
' Le» amhwces sont reçues chez M.- P ahïs , régisseur des 6 grands journaux; *
' . : rue Nôtr^-Dame-des-Yictolfqs, n*-40 (place dé la Bourse),
TT
PARIS, 18 AVRIL,
Les paroles les plus'«propres à fortifier-
l'opinion publique dans ses espérances-et
danâ ses désirs de paix ont retenti hierjà
Londres^ au banquet habituel-donné: par
le lord-maire. Deux ministres ont pris la
parole, et tous deux ont trouvé d'heureu
ses expressions pour donner au mondé
politique une confiance qu'il perd quel
quefois trop" facilement.
, De ces deux ministres, l'un est lord Pal-
merston. Une dépêche essaie de nous don
ner presque textuellement le toast du no-
fcle lord. On lira plus loin cette analyse,
qui, bien qu'incomplète^ nous permet ce;
pendant d'apprécier idans toute leur va-'
leur des déclarations aussi importantes.
' Lord Palmerston l'a dit sans détour : la
paix peut être et doit être maintenue en
4861. Elle peut l'être, parce que des ques
tions qui s'agitent en Euiope il n'en est
aucune qui ne puisse obtenir plus aisément
sa solution de l'entente généreuse des puis
sances politiques que de l'intervention bru
tale :des armes. La paix doit être mainte
nue, pense' enfin le ministre anglais, parce
que la guerre ne résout rien.
Avant de s'exprimer ainsi, lord Palmers-
ton a* justifié l'extension des forces mili
taires de l'Angleterre par la nécessité qu'il
y a pour un,pp.y$ qui "veut la paix d'être
en quelque sorte assez foi;t pour l'imposer.
Il ne faut pas, à-t-il - dit, que les conseils
pacifiques de l'Angleterre soient considé
rés comme dictés par lapeur de la guerre.
. On pouvait être plus paradoxal que le
noble lord. Nous .n'avons d#nc aucune
peîne S'admettre, nous aussi, que le si vis
facem para bellum est ëncore la meilleure
devise des grandes nations. Seulement,
il est toujours bon, quand de pareilles
déclarations se font par la bouche des mi^
iiistres de ces grandes .puissances, qu'el*
les soient assez développées pour ne se
prêter à aucun commentaire fâcheux.
La suite du discours de lord Palmerston
prévoit toute objection, *et nous dirons
avec ^ambassadeur de Turquie, répondant
âu toast du ministre anglais, que notre
Vœu sincère est de voir-lamodération pré
valoir partout et le monde échapper aux
inaux d'une perturbation générale.
On a lu l'exposé du budget anglais. Nos
Correspondances dé Londres, répétant les
mots déjà employés par les dépêches,
nous apprennent que cet exposé a été ac
cueilli en Angleterre avec un réel enthou
siasme. Cette satisfaction nous paraît d'au r
tant-plus .naturelle, que "M. Gladstone s'est
attaché à donner à ses calculs, purement
'financiers, un certain caractère politique,'
qui répond au sentiment public, porté,
jans'effort s vers lemainiien.de la paix.
• Une autre observation petit être faite
"encore sur le rapport du chancelier de l'é
chiquier;'elle a trait a^x éloges chaleu
reusement accordés aux négociateurs' du
traité franco-anglais. M. Gladàtone a voulu
tendre un témoignage public à la loyauté
et à la fidélité avec lesquelles le gouverne
ment impérial a rempli* tous' ses-engagè-
ifaens. L'ensemble dés négociations suivies
pour arriver à l'accomplissement de ce
grand acte ne laisse pas concevoir, dé l'a
veu du ministre anglais, « plus de loyauté,
"» plus de persistance et plus d'intelligen-,
% ce que n'en ont déployé les ministres
• français sous la direction et l'inspiration
i» de l'Empereur. »
L'autorité qui s'attache au nom de M.
Çladstone, la gravité des circonstances
(dans lesquelles il a cru devoir exprimer
de telles pensées, donnent.à'^ses "paroles
une portée qu'il nçus est-difficile de ne
pas apprécier. Justice n'a pas" encore été
complètement rendue à ce traité qui, en
soulevant tant d'intérêts divers,, dfcyait na
turellement attirer sur ses auteurs bien
des récriminations injuste®. Mais c'est un
heureux commencement que celte recon
naissance éclatante'par nos alliés de la
loyauté de nos ministres. Quand les esprits ,
mieux écîaiw5s par l'expérience, jugeront
plus sainement chacune, des dispositions
du traité; quand des deux côtés de la Man
che H ressortira des faits accomplis la
preuve pour tous que les intérêts ont été
également ménagés et également servis,
on verra que les paroles dô M. Gladstone
n'ont pas cette banalité commune aux
échanges de politesse entre gouvernemens.
Ce qui étonnera surtout, nous le croyons,
#t ce qui légitimera davantage les x homma-
ges mutuellement rendus, ce sont les ré
sultats que donnera un avenir prochain.
Ces résultats, obtenus par d'habiles com
binaisons, obligeront à reconnaître la, dif
ficulté de l'œuvre si simplement accom
plie; et cette-difficulté, disons-le, résidait
principalement dans la facilité même qu'il
y avait à s'écarter des principes de justice
et d'équité dont nos ministres se sont fait
une loi.
L'avenir dira, en un mot., qu'un traité
industriel et commercial entre deux na
tions rivales comme l'Angleterre et la
France pouvait être aisémerst une œuvre
funeste à l'une des parties contractantes,
tandis qu'elle est restée au contraire une
œuvre d'intelligente protection et de puis
sant encouragement.
Le Parlement italien en a fini avec la
grave question' de l'intitulé des actes du,
gouvernement.' Dieu. à triomphé de MM.
Petrucelli et Varèse. Les décrets royaux
porteront «n tête les mots : 0 Par la grâce
de Dieu et la.volonté, de la nation. » ■ Il
est décidé également, que le titre roi d'I
talie, ne changera pas la dénomination :
Victor-Emmanuel II. — On sait quelle im
portance on attachait, au maintien do
cette dénomination historique, au point
de vue des rappqrts. diplomatiques avec
les puissances étrangères.
Les • lettres de créance dont sont por
teurs les représentans' du roi de "Piémont
n'auront pas ainsi besoin d'être renou
velées.
La Gazette de Turin annonce la publica
tion d'une statistique administrative du
royaume d'Italie, publiée par les soins du
ministre de l'intérieur. Le royaume d'Ita
lie compte 39 provinces, 193 arrondisse-
mens, 139 districts, 7,706 communes,
comprenant une population de 21,728,-452
âmes, d'après le recensement fait en
1858-59. , '
Les nouvelles deNaple's sont meilleures.
La tranquillité, déjà rétablie dans la ca
pitale, semble assurée dans les provinces.
E rnest D héolle..
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 18 avril.
Au banquet donné parle lord-maire aux
ministres, le duc de Somerset a' insisté sur là
nécessité, pour l'Angleterre,, de maintenir une
marine-puissante, .mais seulement parce que
ce maintien était une garantie de la paix.
■ Lord Palmerston a dit Que la mission de
l'Angleterre est de tâcher 'Je maintenir la paix
du monde par i'influenceipu t .-l le possède. L'An
gleterre n'a pas, d'ambition . do politique
agressive; mais l'influence qu'un pays exerce,
par ses conseils, dépend de sa force Intérieure
parce que autrement ses conseils pacifiques
seraient considérés comMe. étant motivés par
la peur de la guerre. •
. La, situation actuelle du monde, a ajojuté
lord Palmerston, est telle que la Grande-Bre
tagne peut utilement y exercer son influence.
De telles questions sont pendantés sur le-con
tinent qu'elles pourraient fournir à ceux qui
désirent 'troubler la paix de l'Europe.matière,
au moins à une demi-douzaine de guerres res -,
pectables. Mais il n'est pas une de et s ques
tions qui ne puisse .être honorablement ar
rangée sans un appel aux armes; aussi le
noble lord espère-t-il que la-sagesse du gou
vernement , ainsi que celle des chefs de
partis, pourrît aboutir à cette conclusion heu
reuse. Lord Palmerston espère donc que les
nuages qui planent sur quelques parties du
continent pourront être dissipés.
J'ai la-confiance, en tous cas, a dit le pre
mier ministre, que l'avènement glorieux de
l'unité de l'Italie pourra être obteflu sans au
cun obstacle, et il n'y a aucun objet auquel
les voçu'x et les'sympathies de l'Angleterre
soient plus vivement acquis qu'à la réalisa
tion de ce but. L'influence de l'Angleterre sera
employée au maintien de la paix par toute
■l'Europe, et j'cSpère toujours encore que l'an
née 1861 sera une année de paix, et que ceux
qui, dans ces derniers .temps, ont cherché à
alarmer l'opinion en, prétendant que le prin
temps et l'été seraient troublés par le cliquetis
des armes seront désappointés, et que nous
arriverons en paix jusqu'à ; la ûn de l'année.
L'ambassadeur de Turquie, répondant au
toast porté aux représentons Àdes 'puissancè*
étrangères, a dit ; que le- corps diplomatique
était unanime suï un point essentiel;.. c«st
dans spn vœu sincère de voir la modération
prévaloir, partout et ,1$ mpM« échapper
maux d'une.^erturbation'.générale;;' l'amias-t
sadeur ottoman espère que les évènemçns via.*
Useront heureusement ce vœu du corps di
plomatique. , :
• * Londres, 18 avril.
L'agence Reuter publie les nouvelles sui
vantes de Washington du 6 avril :
_ Les. bruits de guerre* ainsi que les prépara
tifs maritimes au gouvernement-produisent
une véritable panique:
Le gouvernement n'a pas reçu de nouvelles
du fort -Pickens depuis quelques jours? On
croit que le fort a été attaqué et les fils du té
légraphe coupés.
Suivant ie New-York-Herald, le piys touche
rait à la guerre civile. La même feuille pu
blie une dépêche de Qiatleston du 5, disant
que le moment terrible est proche et-que l'o
pinion générale est qu'avant vingt-quatre
heures, la guerre aura éclaté. L'agitation est
extrême dans la ville. Le général Beau-
regard a déclaré au, major Ânderson qu^il
devait évacuer le fort Sumter. dans les
quarante-huit heures, sinon qu'U serait bom
bardé. La frégate des'Etats-Unis Powhatfan est
toute prête à prendre le large. Le gouverne
ment a affrété les steamers Atlantic et Illinois,
qui doivent immédiatement partir avec des
ordres cachetés. ■.
.'Le change à.New-York est à 7 3/4, 8.
Vienne, 18 avril.
Les lettres de Venise sont considérées com
me représentant la situation sous un jourplus •
pacifique.
- Cracovie, 17 avril.
Le gouvernement russe entre plus que ja
mais, â Varsovie, dans la voie des rigueurs. Il -
est interdit aux journaux de s'occuper drâ' af
faires du, pays; il ést défendu de suivre les
enterremens, les seuls parens des mo'rts excep
tés. Tout signe de deuil est poursuivi avec
acharnement.
- Breslau, 18 avril.
On écrit de Varsovie, le la :
-La compression devient tous les jours plus
sévère. Les négociations entre les gens du
gouvernement et les hOmmes du pays con
tinuent; mais elles n'ont produit jusqu'à
présent aucun résultat. Elles n'inspirent
pas une grande confiance. Le nouveau di
recteur des-cultes et de l'instruction publi
que, chargé aussi par intérim de la. justice,
est logé au château royal et ne quitte pas le'
prince Gortscliakoff. *Sûr le® grandes places,
des tentes sont dressées où bivouaquent les
troupes. Les voyageurs "qui entrent dans le
royaume subissent aux frontières l'examen le
plus minutieux et sont soumis aux mesures
les plus sévères. _
- _ Turin, 17 avril.
Les députés Ruggiero et Crispi sont enten
dus. Après le rejet des ordres du jour Macclii
et Miceii, la Chambre a voté,par 174 voix con-
.fre Ei8, la loi suivante :
" « Tous les actes qui seront faits au nom
du roi, devront l'être avec la formule sui
vante :
• » Victor-Emmanuel II, par la grâce de Dieu
et la .volonté de la nationj roi d'Italie. »
. La Chambre a. adopté le prejet de loi pour
une convention commerciale avec les villes '
AnSéatiques. . -
• Turin, le 18 avril.
b'Opinione annonce que les gardes nationaux ,
ont' réprimé énergiquement la réaction dans ;
les provinces napolitaines. Des troupes ont été !
expédiées. A Naples, la tranquillité est réta- 1
blie partoùt. > 1 , - j
. ; Turin, 18 avril.
La Ferseveraraa publie la réponse du comte '
Cavour, en date du lOonars, faite à la note de > ;
janvier du gouvernement anglais,, lequel se' i
réserverait de juger la wUeur< des différentes ;
annexions, d'après le vote du Parlement. j
Turin^ 18 avril, S h. du soir.
' CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Garihaldi fait son entrée à deux heures. De i
nombreux applaudissemens obligent |a Cham- i
bre à suspendre momentanément la séance^ ;
Garibaldi va se placer à trauche à côté de 1
M. Macclii. :
' M. Iticasoli interpelle lé ministère sur les - ,
motifs qui ont amené la dissolution de l'ar
mée ^méridionale et sur les mesures que le ;
ministère croit devoir prendre à ce sujet. 1
; M. Fanti, ministre de la guerre, lit un dis
cours pour défendre les mesures prises. Il dit
que les .volontaires n'ont pas toujours fait
preuve d'une discipline exemplaire ; qu'il était
impossible d'incorporer dans, l'armée rpyal«
les officiers garibaldiens avec les grades obte- •:
nus à Naples et en Sicile. 11 justifie les mesu
res prises à l'égard de l'armée bourboniennb
et termine en donnant un aperçu de l'armée *
royale..
Garibaldi prononce un discours si violent, ;
qu'il excite le tumulte dans "la Chambre. Il ;
fait des allusions offensantes nour le minis
tère: *
: M. le comte de Cavour proteste. ;
M. le président de là Gnambre se couvre et -
la séance est suspendue pendant quelques ins- i
tans. . :
Ccmstantinople,-17 avril au'soir. '
Omer-Pacha est nommé généralissime de '■
l'armée -turque, en Herzego"\Vine. De plus, il
présidera l'enquête ordonnée par la Porte en • i
(Servie. _ ' ;
pu matériel de guerre" et des 'renforts ont
été expédiés à Antivari.
Le sénateur serbe Garatchanine. egt arrivé
demandant l'évacuation des Musulmans .Belgrade, . * ! -
- . ; . • Marseille, le 18 avril.
< Les lettres de Constantinopie, du 10, annon
cent que las chefs de la marine turque ont dé-
claxé qu'ils ne répondaient..plus de la disci-
Êline, si .la solde dès marins û était, pas payée,
u papier-monnaie est émis; sans intérêt,
avec promesse de le retirer dans un an. Sir
Bulwer a protesté dans le sens, du maintien
des sûretés du précédent emprunt anglais. La
paie des troupes a commencé.
■Les insurgés de l'HerzegoAvine sont maîtres
de la presqu'île voisine du Monténégro. Ils se
raient soutenus par l'argent et les armes de la
Serbie. La Porte a ordonné d'expulser les
étrangers suspects de l'Herzegowinc. Las am
bassadeurs ont ordonné aux .consuls de défen
dre la teneur des traités.. ' ,
Marseille, 18 avril.
D'autres nouvelles de Constantinopie du 10
annoncent que les Bulgares de Bessarabie an
nexés à la Moldavi» demandent à être réincor
porés dans l'empire russe, et envoient à Paris
une députation à la tête de laquelle figure le
polonais Lapinski. '
Mille redifs arrivés à Constantinopie vont
renforcer l'armée de Roumélie. Berzentzey, chef
de la nation des Szeklers qui organisa, en 1849
la force armée de la Transylvanie, doit partir
pour l'Italie. Le gouvernement ottoman a "reçu
le 4, une dépêche de Roumélie, annonçant que
les troupes impériales ont battu les insurgés du
Monténégro et, de l'Herzégowine et remporté
une victoire complète. Les troupes employées
■dans ces rencontresiont reçu un.moisde spjide.
: r- 1 • ■ 1 Madrid, le 17 avril.
La Bpoca annonce que Juarez a remis, par
l'intermédiaire de M. de Saligny, des dépêches
dans lesquelles il manifeste le désir d'être "en
termes de bonne, amitié avec l'Espagne.
Le gouyernemênt n'a riert décide Jusqu'ici
au sujet de Sap-Domingo.' L'adjudant général
Serranô fëîa"iirie■ prompte réponse
(Havas-Bullier.)
- COURS. DE LA BOURSE.
63'jks as cLOToas- le 17 le 18 uausse, baisse
. 3 0/0 au compt. 67.80 67.90 » 10 » 1 »
—Fin du mois. 67,75 67 90 » 15 » *
41/2 au compt. 95. » 85.40 » *0 » %
—Fin du mois. 95 25 95.50 » 25 », »
LE BUDGET DE 1802.
II.
Eu têté du budget général des dépenses
se présente la £ètte publique. Elle sé com
pose de quatre sections : la première, qui
comprend la dette consolidée et l'arhortis-
ment, est la plus importante, et nous
croyons intéressant d'en reproduire ici les
chiffres :
1° Rentes 4 1/2 0/0 1852 172.511.365
2° Rentes 4 1/2 ancien ' 884.560
3° Rentes 4 0/0 2.211.090
4° Rentes 3 0/0 141.014.999
5° Amortissement,.
316.622.914
142.928.909
Ensemble, 459.550.923
La deuxième section com
prend lesBmprunts spéciaux
pour canaux et travaux di
vers. ' 9.486.926
La troisième, les capitaux
remboursables à divers titres
intérêts des caulionnemens,
de la dette flottante,-etc. • 37.059.832
La quatrième section, la • . *
dette viagère, savoir les pen-'
sions civiles et militaires, les
rentes pour iavieiilessejetc. ' 72.767.981
Ainsi, la dette publique
s'élève en totalité à fr. 578.768.462
'C'est-à-dire à 31 0/0 ou un peu moins
d'un tiers du montant des dépenses ordi
naires;
En Angleterre, d'après le dernier bud
get, le service de la dette enployait envi
ron 635 million s de .franqs sur un budget
de 1,750 millions, soit plus de 36 0/0.
La deuxième partie du budget du minis
tère des finances, comprenant la liste ci
vile de l'Empereur, la dotation des prin
ces et princesses de la famille impériale Ét
du Sénat, les dépenses administrktivesMes
deux Chambres, elc v , etc.,
s'éjève à fr. ^ 43,645.640
' Joignant à ces dépenses,
qui sont conslitutionnelle-
ment fixées, lë montant de - •
pas susceptibles de discus'• • •
sion, la somme de fr. ; ,h 622,511,102
: Soit précisément le tiers du'budget des
dépenses ordinaires;
Le reste se répartit ainsi :
Service général des finan
ces, fr. . 21.765.772
Frais de régie', de percep
tion et d'exploitation des im
pôts et revenus^ publics, fr. 211.635.173
Remboursemens, non-va
leur, etc., fr. , • ,112.304.116
; y ajoutant les sommes in
variables ci-dessus indiquées 622.511.102
la dette publique, fr.
On trouve pour les dépen
ses invariables qui ne sont
8,805,462
On a un total de fr. 968.216.163
qui forment le budget du seul ministère
des finances. On voit que ce vaste départe
ment emploie à lui seul plus de Ja, moitié
du montant total du budget.. - ,
Les*autres ministères emploient:
Le ministère d'Etat,-qui comprend re con
seil privé, les ministres sans portefeuille, le
conseil d'Etat,, les archives, de l'Empire, les
haras, les sciences et les lettres (Institut, bi
bliothèques, etc.), les beaux-arts et théâtres,
les bâtimens civils, etc. 16.777.600
Plus en travaux extraordi
naires (réunion du Louvre aux
Tuileries). < '• 1.000.000
Ensemble
Le riïinistère de la j ustice, y
compris le service de la justice
française en Algérie
Les affaires étrangères
Le ministère de l'intérieur
n'emprunte aux fonds .généraux
du budget que
mais il dispose en
ressources spécia
les pour les dépen
ses départementa
les de
■Le ministère de
la guerre coûte
Et le gouverne
ment généjal de
l'Algérie
Le ministère de
la marine coûte '
Et le service co
lonial
L'instruction pu
blique dépense
Et le service, des
cultes
Le ministère de
l'agricùlture , 'du
commerce et des
travaux publics,
coûte
Et en travaux
extraordinaires p r
1802
52.182.771■
118.620.000i
372.972.421'
17.olb.31oJ
126.015.319^
23.822.460j
23;162.100"j
49.869.936j
73.b69.300\
43.430.000
17j.777.600
31.581.350
11,213.950
170.802.771
300.487.736
149.337.819
73.032.036
116.999.300
Total des divers ministères 961.232.562
'En y ajoutant le budget du
ministère des finances -968.216.163
on retrouve une somme éga- s
le" au montant général du
budget - ' 1.920.448.225
D'après ce qui précède, les divers servi
ces doivent être classés comme suit ;
Finances et det-• •
te publique , en
nombre ronds.' 968 millions soit 50 0/0
Guerre.' -' 390 — 21 »
Intérieur. 171 - — • 8.8
Marine. 126 — 6.5 ,
Agriculture, -
commerce et tra
vaux publics. 117 — 6.00
Cultes. 50 — 2.5 1
Justice. 32 — 1.5
Colonies. 23 — '1.1
Instruction pu- ■
blique. 23 — 1.1
. Ministère d'Etat. 18 -, —. 0.9
• Affaires étraogè-
res ; 11 — 0.6
2,510,300 fr., ce qui porte réellement
214,145,473 fr. les sommes prélevées sur
le budget par les diverses branclws de ser
vice chargées du recouvrement de l'impôt.
Nous avons dressé le tableau des dépen»
ses de chacun de ces services, y com^
pris leurs, frais d'administration.centrale?,
comparées aux recettes réelles qu'elles ef.*
fectuent ï
-•-RecetUs
Déoenses effectuées, Pro-
nombres portion
, ronds. 0/0.
Administration
des contribu
tions directes.
•Enregistrement
timbre,domai
nes .-...
Forêts (1)
Douanes et con
tributions in
directes ..
Tabacs
Postes
17.500.935 489.000.000. 3.5
Total. 1.929 100.00
. On a pu remarquer, dans les subdivi
sions du ministère des finances, que la
somme totale des frais de régie et de per
ception des impôts, s'élève en totalité à
211,635,173 fr.; non compris, il est vrai,
lestraiteiaens et,remises des receveurs-
généraux et particuliers, qui sont consi
dérés, non/comme frais de recouvrement,
mais comme frais do trésorerie. Ajou
tons, si l'on veut, à ces 21d,635jl73 fr. les
5,722,000 fr. que coûtent les receveurs
généraux et particuliers, et l'on aura une
somme de 217,357,173 fr. pour tous frais
de recouvrement d'un budget qui, s'élève
à 1,929,448,725 fr; C'est à peu près* 110/0
de la recette, 12 0/0 si l'on ajoute aux dé
penses de recouvrement la dépense des
administrations centrales, montant -à
11.315.800
8.248.170
63.997.812
61.856.567
377.50Û.OG0 ■ 3.8
■40.000.000 20.0
693.COO.OOO 9.2
223.400; 00,0 28.5
46.225.ii89 63.000.000 7410
Total' ^12..145-.473 1.887.900.000 11.5
Ce petit tableau rend -très saillantes des
conséquences généralement peu' connues,.
Nous espérons quiil dissipera des préjugés
très répandus et très injustes sur-la pré-
tendu 13 cherté du recouvrement des impôts
en France: l'impôt direct est recouvré
moyennant 3 1/2 0/0; l'enregistrement, le
timbre et les domaines moyennant un peu
moins de 4 0/0. Nous croyons qu'on peut .
hardiment défier tout autrè pays, non seu
lement de faire mieux", mais seulement de
faire aussi bien. .
Le service des douanes'et des contribu
tions indirectes coûte plus cher, environ
9 0/0; mais c'est l'inconvénient inhérent
à ce genre d'impôts, qui ne peut être pro-.
ductif que s'il est protégé par une sorte de
forcé armée chargée de rechercher et de
prévenir la fraude. Des causes analogues
"agissent sur la dépense des forêts. Quant
aux tabacs et aux postes, il saute aux yeux
que ce ne sont pas là des impôts propre
ment dits, mais bien des industries privi
légiées leurs dépenses n'ont donc en rien-
le caractère de frais de recouvrement, el
les ne représentent rien autre chose que
lés frais généraux d ; une industrie, matiè
res pfemières et manutention; la diffé
rence entre la recette et la dépense est la
représentation d'un bénéfice et non le ré
sidu d'un impôt. A ce, point de vue, qui
est le véritable, il n'est plus exact de dire
que l'administration des tabacs coûte 28 0/0
de recette, et que les postes coûtent 74
0/0; il faut dire, et l'on dira juste,..que
les postes produisent ,un excédant de 26
0/0 de leurs dépenses, et ; que les tabacs
donnent un bénéfice de 72 0/0.
Et cependant, tout «ompiis, c'est-à-dire
en confondant entre elles des natures de
recettes qui n'ont rien de commun que le
nom, les frais de recouvrement du revenu
public en "France ne sontque de 111/2 0/0
en moyenne ils ne sont que de 3 1/2 à
4 0/0 sur les véritables impôts.
Il y a loin de là aux exagérations qui
ont cours dans le public peu éolairé etmê- -
me dans certains journaux, qui devraient
se faire scrupule- de répandre de fausses
notions sur une matière si délicate. N'a-t
on pas imprimé Quelque part, il n'y a pas
bien leng-temps, que les frais de recouvre-*
ment et les non-valeurs absorbaient un
tiers des recettes, c'est-à-dire une somme
égale à 50 O/O dnrevenu net? .
Op s'explique à peine le crédit que ren
contrent de pareilles énorinités. Cepen
dant, il n'est pas impossible d'en retrou
ver l'origine dans une disposition de nos
budgets évidemment mal comprise par les
lecteurs inexpérimentés; C'est une matière
qui sera traitée dans un prochain-article,
où nous étudierons la classification des
budgets actuels et la distinction qu'ils ont
adoptée entre les recettes et dépensés réel
les et les recettes ou dépenses d'ordre et
de recouvrement. . ■ m ■
A uguste V itu.
(1) Déduotion faite d'un crédit de 2 millions
porté, cette année au budget des forêts, pour re
boisement et routes forestières, crui ne peut pas
être considéré comme une pure dépense adminis
trative, et qui d'ailleurs est couvert par des res
sources spéciales.
' 1 v • 1 •'•'V
c ; Feuilleton du Constitutionnel, 19 avril.
M AI0UR IN LAP0ME
XIX.
. D.eux jeunes Lapons retenaient, non sans
peine, le fougueux lleck, qu'ils caressaient
de la main et de la voix. C'était un des
plus grands individus de son espèce. Sa
yastô épaule, sa poitrine, profonde* ses
Teins courts, ses membres allongés, secs
jet nerveux, attestaient une puissance
îd'action et une énergie, de moyens qui.de
vaient le mettre à même, de, braver toutes
les fatigues et de rendre tous les services,
j.. Les deux grands chiens fauves.sans les
quels Nepto ne sortait jamais, s'étaient
. couchés dans la neige, le muffle tourné du
jcôté de lleck, et tout prêts à lui sauter au
poitrail,' pour peu qu'il, eût fait mine de
■vouloir partir avant d'en avoir reçu: la per
mission de son maître. C'était, on le
voyait aisément, deux de ces serviteurs
. dont on n'a jamais à redouter qu'un excès
de zèle; l'un d'eux avait perdu un œil
dans les hasards de . la guerre, et- l'autre
avait laissé ses deux oreilles on ne sait où;
mais Nepto racontait, non sans un certain
.orgueil,.qu'Us lui avaient plus d'une fois
sauvé la vie dans ces terribles chasses à
l'ours, qui font parfois courir aux intré
pides Lapons de si sérieux dangers. v Le pe
tit-fils de Peckel, pour plus de précaution,
prit avec lui un des colliers de, Snalla , le
fit, à deux ou trois reprises, flairer à ses
chiens, et comme s'il eût.été , désormais,
certain d'un succès pour lequel il n'avait
rien négligé, il prit congé de son grand-
père et partit. •
• Une fois apaisée cette animation qui
accoifipagne toujours un départ, quand il
s'è trouva seul dans le steppe immense,
.ne voyant pltft se dérouler devant lui que
les horizons toujours les mêmes de la nei
ge infinie, quelles furent ie& -pensées de
Napto ? ■ ; • ir. ■
11 n'est pas impossible de se les imagir
ner. Nature sauvag§, ; ..grdènte, qui ne con»
[naissait .guère les demi-teintes, et l.es d'e-
jni-tons qu'une civilisation plus raffinée
donne parfois à l'ame,. Nepto n'était fait
que pour toucher tour à tour les extrê
mes de chaque passion. Il passait donc,
avec une âpre et violente- énergie, de la
crainte à l'espérance, de la colère à l'a
mour, de la tendresse à la jalousie." Par
fois même toutes ces passions sem
blaient l'agiter à la fois. 11 avait placé
tout son avenir, toute sa vie, sur la tête de
Norra. L'amour qu'il éprouvait pour elle
était un de ces amours implacables qui
semblent brûler jusqu'au sang d'un hom
me..". Et un étranger, amené dans sa' tente
par un "hasard maudit, sans le chercher,
sans le vouloir, sans ihême s'en soucier,
avait détruit tous ses rêves d ? avenir. .
Avea,elle, riche, puissant, honoré dans
sa tribu, il voyait s'ouvrir devant lui de
longues perspectives de bonheur.... et tout
à coup., plus rien 111 se trouvait en face du
néant et du vide! . - :
• Quand il on était là de ses réflexions
amère.s,'une colpre terriblo bouleversait
son ame ; il méditait d'épouvantables ven
geances. « Nôrra serait à lui : il l'avait juré!
il Ja reprendrait, il l'arracherait à son ri- -
val; puis, ce rival, il l'immolerait! N'é
tait-il point le meilleur tireur de toute la
Laponie? sa "balle n'alîait-elle point tou
jours frapper lé but, portée comme par une
main invisible? Il ne manquait pas un écu
reuil sur la cime d'un sapin : un Suédois
est plus gros qu'un, écureuil. .
» Et après ? : '
» Oui,: aprèsl Norra l'aimerait-elle davan
tage, quand elle le verrait couvert du sang
de celui qu'elle avait choisi? sa vengeance
brutale ne creuserait-elle' point entre eux
un abîme plus profond encore? »
Toutes cespenséesqui se pressaient en lui
le jetaientdansune sjwtede fièvrequi fouet
tait son sang et donnaitàsoncerveau des hal
lucinations voisines delà folie.Il cherchait
du moinsà dompter ces révoltesde soname
par la fatigue du corps. Ce premier jour il
courut avec' une vitesse insensée; ses
chiens haletaient aie suivre, et Iteck, lui-
même, si, vigoureusement trempés que
fussent les ressorts de ses jarrels d'acier,
commençait déjà d'éprouver, certaine rai
deur dans ses .articulations raoinssouples.
Une forêt qu'il trouva sur la route les
abrita tous quatre; et, rapprochés «par le
froid qui sévissait de toutes^parts., ils pas
sèrent la nuit, homme çt bSles, serrés les
uns contre les autres. Deux jours et deux
nuits sans incident, et dont rien n'eût
■ troublé la monotonie, si, de temps en
temps, on n'eût aperçu dans-le lointain
quelques loups errans,-qui se tinrent à
distance, succédèrent à ce premier jour et
à cette première nuit.
Quand il fut question de repartir, le
quatrième matin, Reck, qui avait peu man
gé dans la nuit, éprouva quelques difficul- 1
ttés à reprendre la route ; une de ses jam
bes semblait engourdie," et l'inégalité de
ses eiforts et de sa marche imprimait une
déviation-sensible ati traîneau qui sou- -
vent inclinait à gauche. -
Au bout d'une heure, cependsîhf., Reclr
avait repris son allure ordinaire; et-Nepto
put croire à un engourdissement passa-
fer. , '
Cependantles chiens eux-mêmes, plus ac
coutumés à la chasse qu'à ces courses sans
but, commençaient à trouver longues des
étapes que rien ne venait distraire. Ils a-
vaieut d'abord flairé sur la lisière des bois
les pistes odorantes qui les eussent volon
tiers entràînés sur» la trace de la proie
accoutumée. Mais , depuis qu'ils avaient
compris, avec leur merveilleux instinct,
que, pour cette fois, l'ardent chasseur
voulai-tmarcher droit au but, ils continuè
rent leur route plus tristement, la queue
basse, le nez à terre, escortant le traîneau,
chacun do son côté. , ' ' -
, Seul le coeur de l'homme était indçmp-
tablë à la fatigue, et sott courage plus
grand encore que ses forces.
- Vers midi le renne s'arrêta droit sur ses
quatre jambes. Nepto r/osa point l'atta
quer de l'aiguillon, mais ,il l'encouragea
de la voix. Le renne, comme s'il se fût senti
ranimé par la parole de son maître, repar
tit bientôt; mais, quelques instans plus'
tard, il se retourna vers Nepto, et ses yeux,
où il y avait des larmes, semblaient dire :
Epargne-moi, je ne puis plus !
Nepto , qui était poète à sa manière,
comme le sont parfois les Lapons, mit sa
tête entre ses mains et-murmura a demi-
voix une chanson qu'il avait composée ja
dis en revenant de'la chasse quand il
croyait que Norra l'attendait.' >
On assure que le renne est aussi sensi
ble à la mélodie que le chameau et qu'on
le délasse, avec un air de musique. Du res
te, la musique des Lapons n'est pas notée :
elle permet beaucoup à la fantaisie indi
viduelle, et ils;chantentplutôtd'instinct que
d'après une méthode arrêtée, pressant qu
ralentissant le rhytlime à leur gré.
« Bondis, ô mon petit renne, disait la
chanson, bondis sur la plaine gt sur la
montagne! C'est dans ^a maison de mon
amie que tu seras gratté doucement ; c'est
là que, sous la neige, se trouve la mousse
abondante.
» Si courts s ont les jours, si longue est la
route! Bondis avec ma chanson. En%vant,
en avant! Ici, point de repos... ici, # n'y
"a-que des loups.
» Xà-haut vole un aigle... puîssé-je avoir
comfhe lui des ailes ! Les nuages, comme
ils courent! Si j'étais dans lenr sein, déjà,
ma belle, je te yerrais à ton foyer, je te ver
rais me sourire. ~ - , •
» Oh! comme tu m'as pris le cœur, et
vite ! Ainsi avec un renne privé prend-on
le renne sauvage ! et tu m'emportes-plus
rapide que le torrent quand la-neige fond. ■
» Depuis que je t'ai vue, mille pensées
me viennent, et, le jour et la nuit, mille
pensées qui n'en sont qu'une.,., toi ! -
» Va! tu peux më fuir, tu peux aller te
cacher derrière le rocher de 1a vallée, ou,
avec tes rennes, gagner les bois. Devant
moi, devant moi, s'écarteront hois et ro
chers ! '
' » Bondis, ô mon'petit renne 1 bondis sur
la plaine et sur la montagne; dans la mai
son de mon amie, -tu sera gratté douce
ment; là, sous la neige amoncelée, tu trou
Yeras la mousse abondante! »-
Plus d^une fois, dans les longues Cour- '
ses, à la voix de son maître,'le renne, s'é
tait ranimé ; plus- d'une fois, la chanson,
comme s'il l'eût comprise, avait paru lut
donner de nouvelles forces., *
Mais, ce jour-là, le rhythme impuissant
n'eut pas le même effet, et comme Nepto
achevait son dernier couplet, Reck, qui
n'avait cessé de gratter la terre du pied,
fléchit sur ses genoux de devant, puis s'a-'
battit sur le côté; renversant alors son
bois sur ses rems, les naseaux entr ou
verts, et, par petits mouvemeps saccadés,
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