Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-16
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 avril 1861 16 avril 1861
Description : 1861/04/16 (Numéro 106). 1861/04/16 (Numéro 106).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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filliiKAIIJ A l'AHlS-r ron i1ir V»]r>l« fl'aI.lls-ltovan. il. 10.
MARDI 16 AV1UL 1861.
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TROISiMOIS.r.V..v.ïit[ lfr FR. -f
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pocr les pat * ÉTmuraEBg,ivolr, le tableau i
publié JesiS et SO. de chague mais.;
împr. L. BONIFACE, r, des Bons-Enfans, 19. ■ . • ■ '
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JOIJKNÂL POLITIQUE, IilTÏERÂIKE, UNIVERSEL.
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sis mois.... , 36 fa;
un an..-., 52 FR
UN NUMÉRO 20 CENTIME /-*•■}
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. .1 . r Là Uttret ou entioit d'argent
Les aoonnemens datent des i^et |flv>rv^ ■'
de chaque mois. \p
• Le mode* b'a.boanbment : le plus-siixit>lâ T ies|t l'eriyol d'upbon de poste.ou d'un effet ; . I • .1 . Leijtttra ouentois d'argmt ^ojs affranchis sont refusai * ;• I
-• sur" ParisL à i l'ordre-.dtfii'*jDiiqiisrtA*|Bi du journal, jrua dô'Valctis, n° 10i • ' ' |Les artïcles'dépoBés çe sont pas-rendus. - /. • 1. J"
i ■ 1lï ^ I „ . ...... , . , f „{ H y.', y. . l t .•» - '- ■ -I {- h ...
Les anbohces sont reçues chez M. Panxs , régisseur des 6 grands journal
' rue Notrè -Dame-des-Victoires, n* 40; {place de ja Bourse).
?4ê£
PAKIS> 1S Avttlt»;.
La GorpsXég^latif sera appelé, dans une
de ses prochaines séances, à assurer, par.
une disposition essentielle l'efficacité des
réformes introduite^'dans les rëglemens du
Sénat et du Corps Législatif. Nous"voulons
parler du 'Vote du projet de loîquiëxonèïe
du timbre et des droits cte poste" les. sup-
pléoiens des journaux, lorsque cés-sup-
plémens' sont exclusivé'ment consacrés à
la publication des débats législatifs,
J Lé rapport de . la commission conclut à
l'adoption d'e ce projet dè loi i eUétend ses
dispositions aux siipplémens des journaux
a non quotidiens » des jdépartemfcns autres
que ceux de la Seine et dé Seirie-et-01se : ,
publiés en dehors des conditions dé pério
dicité déterminées par leur cautionnement
et leur aUtorîsàtidn. . •
Le.public est le.^premier.: intéressé.'aux
avantages contenus dans ceprôjet de loi.
Nous appfouvtins donc sans peine'" une
concision faite aux exigences matérielles,
du journalisme. Mais la'lecture.du rap
port de 'la commission nous 1 apprend
qu'uni proposition avait été faite Sans le
but .de mieux servir enço're' lès intérêts
de la presse. Il s'agissait d'exonérer en
Inême temps les-journaux d'une portion
du droit de timbre qui les frappe quioti?,
diennement.
- Cette proposition, jugée a pleine d'èqui-'
té», par la commission et approuvée .p^i-
elle/n'a pa& été acceptée parle Conseil
d'Etat. On comprendra que nous le regret-
tions. ' . , ,
Si la 'sollicitude du,gouvernement est, lé
gitime quand elle s'étend sur tous les
membres de notre aritiéé atetive de terre
ou de mer, elle est plusJégitime encore
quand elle vient entourer de : sa générosi
té 'tous les anciens soldats que l'âge et les
infirmités ont mis à la retraite; On s'est
souvent ému de la position précaire : des
offfciers dont la brillante caïrière, brus
quement interrompue, sé"termine dans la
gêne ou la misère ; on s'est surtout affligé
de voir de vieux soldats exposés, dans les
derniers jours d'une vie consacrée tout
entière au service dè la patrie, aux priva
tions les plus cruelles augmentées encore
par la vieillesse. ! i '
Depuis lông-témps^le gouvernement pi^-
taLitroreilleauxïéclamations qui lui étaient
adressées. Il comprenait que la loi "de 1831
demandait une Révision complète, .comt
mandée surtout par les exigences croissan
tes de la ' vie dorhéstique; il tfaittendait
que le moment opportun de faire, en'fin,
aux débris de nos armées, une - situation
dighede leurs-services et plus conforme : à
teur position sociale., , •
r Cette révision de la loi de 1831 vient
d'être terminée. Le Corps Législatif est
saisi de deux projets de loi qui élfcvent.îes
pensions de l'armée de terre et. d« mer et
Dans tés projets, le minimum et-1 k Maxi
mum des pensions sont airisi'iixées t'pour
les généraux de division et- vice-amiraux',
5,200 fr. et 7;8D0;" pour les généraux de
brigade et contre-tamiraux, 3,900 et 5,200
fr.; pour les colonels et capitaines de vais
seaux, 3,120 et 3,900; pour les lieutenans
colonels et officiers de marine du-riiême
grade, 2j340 et-3,i 20 ; pour les comman-
dans, 1,950 et 2,590 ; pour les. capitaines,
l^oGO et 2'120; pour les -lieùtenàns, 1,120
ëit,C81 ; pour les sous-Ueutenans, 840 et-
|,-400i Une augmentation a été également
réglée pour les veuves dé ces officiers. '
Celle de» dispositions -de la loi ' de 1831
qui a reçu une modificatiôn impoi^iite a
trait au service en Algérie. Le . projet dé
loi Stipule dans son article 2, qu'à partir
du 1 er janvier 1862 le service militaire ac
compli en Algérie..ne.-sera compté que
pour le double de sa durée effective. Jus
qu'ici le service en Algérie avait été con
sidéré comme 'accômpli hers d'Europèïfit
...I ,■
«n-raison de l'état de guerre qui a été
mairïtënu depuis l'origine à l'état perma-;
nerit dans notre- colonie. ; « IMaisj comme
le.dit l'exposé des- motifs, cette situation^
s'est ; considérablpment modifiée ' depuis
quelques années. La^période de conquête
ést.'clbse. Lés expéditions ne sont plus
qu'une exception dans la vie ordinaire, et
allés ne sauraientêtre commandées désor
mais que par l'intérêt de notre domina
tion, les besoins de 1 la tianquillité publi
que, la nécessité de donner protection aux
grands intérêts de la colonisation ët-' de
l'industrie. » 1:
' .Nous en acceptons l'augure. C'est, il est
vr&i', un grand sacrifice que la loi impos%
aux militaires de.-l'armée d'Afrique ;; mais
on ne'saurait trop applaudir à une mesu
re qui fait encore, iine fois reptçer l'Algé
rie française sous l'empiré des règlemens
ordinaires de la métropole. Puissent; com
me l'espère le gouvernement, n'os'soldats-
én gàrrii'sWn én Afrique ne plus servir'qu'à;
protéger les grands intérêts de la* coloni
sation îet de 1'inclustriè ! ; Cette «œissiom
nouvelle qui léur /est dévolue" est moins
brillante péuVêtre .que la première'/'maïs
elle est encore bièn 'digne de ceiix qui, en
arro^an,t de leur sang le sol africain , en-
ont fait lin e seconde patrie
Des- dépêches de Home, transmises par
Turin^ annoncent le rétablissèmen.t de la
santé dù Pape; - ■
- La situation en Pologne ne s'améliore
pas; On espère, cependant, que les mesu
res" 'prises « pour, frapper les esprits» n'au-
! ront pas longue durée; En attendant,' le
plus morïie silenbe règne dans la ville, et
la vie publique e&t' totalement suspendue.
■ A la date du 12, des 1 troupes:étaient en
voyées dans les provinces où des troubles
avaient éclaté. : ■ ,,
: Les journaux allemands qui conservent
encore un peu de sincérité veulent bien
nous apprendre que, depuis quelques,
jours, « les esprits semblent se calmer peu
à peu sur les bords du Rhin ; » on com
mence à se demander pourquoi craindre,
et on salue avec joie « une lueur de paix
qui brille à l'horizon.» C'est, entre autres,
le Journal de Francfort qui s'exprime ainsi.
Les- journaux français qui; eux aussi,
sont sincères, salueront également « cette
lueur de paix quî brille, non pas à l'ho
rizon, lèqùel ne nous a .jamais paru bien
sombre, mais devant les yeuï trop sou
vent'inquiets des habitans du Ilhin.'Nous
aussi l ho'us disons : Pourquoi craindre ?
C'est, rôpète-t-on jencore, Tannexipn de la
Savoie et de Nice qui a été la cause pre-
mière de cette panique. Mais aujourd'hui
on veut bien reconnaître que ; cette an
nexion était « jusie^en soi, » et, que rien
n'était plus ridicule « que-de s'armer à
l'envi pour se prémunir CQnJre des périls
imaginaires 1 » • . '• f .
Il y a longtemps que'npus'âvons dit tout
cela, et le Journal de Francfort. été bien
en retard. Nous prenons note, néanmoins,
de ces aveux-trop francs pour ne pas être
honorables. .NoJ,is. lui. signalerons seule
ment les,nouvelles qu'il publie lui-Tiême
sur les travaux , de la corumission mili-
tàite fédérale. Cette commission vote ca
nons rayés sur Canons/ rayés. Pourquoi
donc « la. lueur de paix » ne pénètre-t-elle<
p&"aussi au sein de là Diète? Lé Journal
de Francfort aurait là une excellente occa
sion d'exercer toute gon : influence.:
Les premières séances des Diètes autri
chiennes n'ont encoreété signalées par au-
cùu incideht offrant une certaine gravité
politique. La Diète de Bohême, dans sa
: réunion du 1 i, a yôté u ne adresse élogieuse
| à l'empereur; mais Je. parti féodal a tenu,
; dès l'ouverture de la session, à faire men
tionner au procès^verbal dès réserves en
faveur des anciens, droits :de la Bohême
Les signataires de ces "réserves, formulées
dans une lettré au président de la Diète,
; déclarent ne pas vouloir augmenter par
des débats animés lés difficultés de la si-,
itualion; mais demandent à'déclarer solen-
nellettiènt qu'eû accéptaût dè prendre,parf
aux travaux de. la Diète nouvelle ils ne ten
dent à préjudîcïer çn rien « aux droits et
» libertés de la Bohême et à la constitu-
», tion de son existence politique garantie.
« par une série non interrompue d'actes
» publics. » »
• L'adoption par le Sénat belge de la lof
sur la monnaie-d'or, remet sur .le tapis le
changement du-ministre ;des finances de
Belgique. On éûrit'de Bruxelles qu'on peut
considérer comme prochaine et inévitable ,
la retraite de M. Frère-Orban. La loi étant
aujourd'hui adoptée par les deux Cham
bres 1 ,' il nè reste pliis d'autre alternative à
l'honorable !ministre que de la contresi
gner ou de lui refuser la sanction royale,
ce qui est également impossible.
' Ernest Dréollje.
' TELEGKAPJIIE PRIVEE.
, : Londres,-^ avril,
s L'office Reuter publie les* nouvelles suivan
tes de Washington du 4 avrif: : :
M. Lincoln est-sérieusemènt indisposé; '
Les commissaires du Sud se; sont cmlbaf qués
pour'l'Europe le 31 mars. . .
• Les élections, dans le .Connecticut sont en
faveur des républicains. . • . -,
Le tarif Morill a commencé à fonctionner»
hier; il a donné lieu à beaucpûp'de confusion ~
et jlVnnui.
L 'arméé de la confédération du Sud est aug
mentée. -. . ;
- 1 - ' Vienne, 1;> avril.
' La diète d'Istrie, se refusant à faire des élec
tions pour le conseil de l'empire, est menacée
d'une prorogation: .
.Des lettres de Turin annoncent des prépara-'
tifs pour une expédition maritime de Gari-
baldi.
La société du crédit mobilier de Vienne a
convoqué une assemblée extraordinaire pour
la révision de ses statuts.- .
• . Breslau, 14 avril.
■' On écrit de Varsovie^ le 12 : Le'règne de la
terreur continué. On espère encore qu'il ne
çera pas de longue durée et qu'il n'a été in
troduit que pour frapper les .esprits et empê
cher le renouvellement des manifestations.,
Le cercle^ de la Ressource, qui compte plus
de mille membres et où se concentrait depuis
quelque temps la vie sociale et intellectuelle
des habitans de Varsovie, a été «;los j usqu'à
nouvel ordre.
11 y a des troubles, en,province, ;à Piolkow
et Kielce. On y envoie des troupes. Les jour
naux de Varsovie contiennent un .arrêté de la
cominission.de l'intérieur qui règle provisoi-»
rendent l'organisation du conseil iiiunicip-il-—
Ordre a été donné aux marchands' de retirer
des. vitrines lès objets de deuil. Depuis, tbules'
les vitrines s'ont fermées. . .
La petite postp est supprimée jusqu'à nou-
yel ordre. , v ,
■ .1. . - , . Breslau, 15 avril.'
• Les nouvelles -de "Varsovie vont jusqu'au 12.-
Les communications deviennent tous les jours-
plus difficiles.' Les arrestations contii.'uent. M.
Nicolas Eksztein, fils du banquier et directeur,
de la Compagnie du chemin de fer, a été ar
rêté. ,
"Le.'gouvernement- avait refusé de• faire dres-
serles actes de déeès des victimes,du 8.avril.'
€'est un des motifs pour lesquels M. 1 Jean Kan-
ty "WolQ-wski a donné sa démission du minis
tère de la justice.'Depuis, l'autorité supérieu
re, est revenue sur sa décision. , -,
Liu eomn/uuiqvre publié dans les journaux
de Varsovie s'attache à justifier-la dissolution
de la société agricole. - ;
■ Un arrêté du gouverneur général de Varso
vie, à la date du 12, défend sévèrement .tout
signe de deuil. " ' *'
Cracovie, 13 avril-; -
. Depuis les évènempns de Varsovie des ma
nifestations, soiis forme'de processions publi
ques,' ont'eu lieu 'chaque jour.,L'autorité 1 a-
défendu toute manifestation de nature à trûu-
bler la tranquillilél-Le jounial le Czas invite
énergiquement la population^ se tenir tran-
qulllé'afln d'éviter à la ville les malheurs dont
elle: est menacée, i ' .
• Turin, 15 avril.
L'Opiniône contient-des dépêches de Rome
annonçant que le Pape est tindisposition. Le Diritto publie une îetti e, en
date durH avril adressée, parle général Gari-
baldi à M. Hertzenià Londres. Garibaldii dit
que l'émancipation des serfsde:Russieaéiésa-
luée en Europe avec reconnaissance et qu'elle a
placé le czar à côté des plus illustres bienfai
teurs de l'humanité;. Aujourd'hui que cette
œuvre de bienfaisance a été souillée ipar.- le
sang d'^iné population innocente, ikest du de
voir de ceux qui applaudissent à ne bienfait
de jeter une voix de . malédiction sur la,con
sommation du plus détestable des crimes.
' • . Turin '15 avril.
• Parmi les éléclioiis définitives favorables au
gouvernement,' sont celles dp MM. l'inzi; Albi-
cini, 'Bailaiiti et luisconi.'Parmi les élect ions
contraires; on compte celles de MM. Guerazzi
et Cairoli. - »-
Le 5 0/0 piémonta'is est à '73 fr. -'
. :.. - Madrid, 14 avjùl.
- '.'Le colonel Riso, venant de la Havane, s'est
dirigé sur Madrid avec une mission'du capi
taine général de Cuba, relative à Santo-Do-
mingo. i
Cadix, -14.—Le duc de Montpensier s'est em
barqué aujourd'hui pour l'Angleterre sur le
bateau à vapeur Marquis-Victoria.
f > . ^ (Havas-Bullier.)
COURS* DE LA BOURSE,
eouss m cl07c&2. le 13 . le l'S hausse, baisse
3 0/0au compt. .67.55 . 67 65 » 10 » »
—Fin du mois. .67 50 67 00 » 10 »
1 93. » *" ~
95.10
4 l/-2 au compt. 95. » ' 1)5,40 40
—Fin du mois. 95.10'. 95 45 » 35
t
*
» >
Le ministère des finances publie au Mo
niteur do ce jo"ur l'état des impôts et reve
nus indirects du premier trimestre dé
1861 comparé à ceux de 1860 et de 1859.
' Ce revenu s'élève pour ,1861 , "
à-fr. ... . . 257,231,000,
11 avait été en 1860 de fr. 263,162,000
■Et en 1859 defr. • 259,604,000
C'est dorih une diminution de,2,37?,000.
fr. sur 18.59, et de 5,931,000 fr. ; sur .1860.
Encore >faut- il remarquer que -l'année
1860 étant bissextile comportait pour le
mois de février une 1 recette supplémen
taire évaluée 2,950,000; de sorte ique 1 , sans
cette «Jrconstance;, : la .di^érence entre le
premièr trimestre de. 1861 et celui dé 1860
«n'eût été que dé 2,981,000 fr.
1 Lès principales diminutions,comparati
vement à 1860, portent nécessairement sur
les articles dégrevés, tels que les douanes
et les sUcres; la diminution des douanes
est d'environ 9 millions en nombres ronds;
celle des su«res français est de 592,000
francs "seulement, et celle des sucres
étrangers de 3,564,000 francs, ce qui s'ex
plique par la récente suppression de la
surtaxe. Le droit de fabrication sur le su
cré indigène a également fléchi de 5 mil
lions 1/2. L'ensemble de ces diminutions
s'élëvé à 20,401,000 fr. Mais elles sont com
pensées jusqu'à concurrence de 14,470,000
fr. par diverses augmentations, dont les
deux principales frappent sur les boissons,
pour 4.842.000 fr. etsur la vente des tabacs '
■pour 7.637.000 fr. Ces deux augmentations
proviennent en grande partie du nouveau
droit sur les alcools et de l'augmentation
du prix du tabac à-fumer. Le produit de la
taxe des lettres suit son progrès "normal;
il présente un accroissement de 485,000 fr.
1 Auguste Vip.
Vjjfiespondancey 'ttrtkulkre du Constitutionnel.
Turihj 13'avril. '
Tout ce qui peut, en fait de suppositions
et de nouvelles courantes, nourrir l'es
poir; sinon- d'une entente définitive, du
moins d'un ragprpchèmeiit'provisoire en
tre Garibaldi et le ministère, est accueilli
avec une' avidité, qui prouve, mieux que
tout ce qu'on'pourrait dire, combien .est
grande l'inquiétude des esprits. Je crois, au
reste, pouvoirvousdonnerl'assuranctt que,
-sous cesrai5port, la- situation politique -in
térieure est un peu moins tendue qu'elle
ne l'étail avant-hier. .Néanmoins, je crois
qiie le.désir éprouvé par tout j[e monde de
voir àu',plii6 tût disparaître'és causes clu grâ-
ye couflit que l'on redouté, pour la séan
ce parlementaire de lundi prochain , prê
te une trop grande impoilance d'opti
misme à deux laits dont se préoccupe
et se réjouit énormément, ce soir, l'opi
nion publique: je veux parler de la lettre
adressée par Garibaldi au président de la
Chambre des députés et'de l'annonce se-
îniofficielle ■ du décret, royal qui réorga
nise décidément l'armée des volontaires;
Sans doute qu'à l'heure qu'il' est; le télé
graphe vous aura apporté le ;texte - de la
lettre de Garibaldi qui a été lue, aujour
d'hui, à la séance dp la Chambre, et vous
aurez ! pu juger par vous-même de la valeur
réelle des explications, aigres-douces offer
tes à la représentation nationale par le chef
de l'armée m^ridionalè. ; :
-Quant à la me^ ure par laqaelje le gou
vernement s'«st- hâté d'aller au-devant des
propositions que doit faire, lundi, Gari
baldi,-en s'occupant, par lui-même, de
^organisation régulière du corps des vo
lontaires, elle peut être, 'sans nul doute,
fort habile en ce sens ; qu'elle retire d'a
vancé à Garibaldi sa principale force d'op:
position, en lui enlevant l'appui du tur
bulent mécontentement de ces jeunes .of-,
ficiers de l'armée méridionale" qui n'en
voulaient tant, depuis quelques jours, au
gouvernement du roi que parce que leur
positiot» militaire était méçon iwe. Est-coi
. dire pour cela qu,e cette mesure fera,, du
même cbi 'p,-disparaître toutes les 1 autres
difficultés du_mome4t? Je ne le pense pas.
'. Les "exigences de Garibaldi'vont au-aelà
de l'organisation du corps des yôlon.tairës
et. de la satisfaction donnée aux ambitions
personnelles des officiers qui' avaient ac
quis des grades élevés, en combattant sous
ses ordres. Ce que veùt l'ex-diçtateur des
Deux-Siciies, c'est que le corps des ,volon
taires soit constitué avé.c les idées et les
conditions que lui-même imposera ; c'est,
en un mot, que le contrôle du" ministère
de la guerre soit eritièrenient écarté de'la
direction qu'il lui plaira à lui, général en
chef,- d'imprimer à l'administration, aux
marches et aux déplacemons do son corps
d'armée.
Ce que voudrait *encore Garibaldi serait
qu'aucun élément de qommandement ap-
partenant.à l'armée ; ;régulière actuelle ne
fût introduit au sein de l'armée des volon-
•tkires dont le-corps d'officiers 'ne pourrait
être exclusivement composé -que de per
sonnes soîtant de l'ancien état-major dçs
troupes garibâldiennes. :
Or, ce sont là dés satisfactions que ne
peut acco'rder,' si nous, somnjés Jjxeh in
formé, le décret royal'de réorganisation
dès'volontaires, lequel parle'spiïlement de
l 'admission dans le liouveau,,corps d'armée;
de ceux des officiers de Gariliardi '.qui.'ont
déjà reçd ou doivent recevoir du gouver-
riettiént" le brevet de leurs grades.. Rien,
dans, le décret; ne spécifierait guë lés por-'
testés t;rois divisions dont - se composera
lé Corps des volontaires' sera close pour
les officiers de l'armée royale. Ajnsi le gou
vernement ne se serait guère écarté, quoi
qu'on veuille bien dire et croire bénévole
ment, de sa première ligne de conduite.
C'est toujours là le toad des propositions
faites tout d'abord à Garibaldi par M. le
comte de Cavour et le général Fanti, et qui
ont, été, comme vous le savez, assez dédai
gneusement repoussées il y a quelques
jours. Je reste donc, pour ma part, très
disposé à croire qu'en fait de conciliation
entre Garibaldi et le ministère," tout reste
encore en suspens. Attendons la journée
de lundi. — Vf
ïout extrait : t. bossacè.
' On lit dans le Moniteur :
«' L'a Société de la Paix de Londres vient
de publier une adresse au peuple français,
dans laquelle-sont exprimés,des sentir
mens d'alliance et de confiance entre les
dèux peuples, qui no peuvent manquer
de rencontrer de nombreuses sympathies
en France. »
Voici le texte de celte adresse :
AD'KESSË DES MEl(UKliS Uli LA'.SOCIÈTÛ OKS AJIIS l)li
LA PAIX DE l .oin 'DJlL 's AUX l'UAM;AIS.
Amis et lïeres,
Associés dans le seul but de travailler au main
tien de la paix internationale sur les larges bases
des sentsmons d'humanité et de religion, nous ve
nons vous adresser-respeclueuseniLtit quelques
paroles en rapport avec les circonstances .dans les
quelles nos deux pays te- trouvent maintenant
placés.- " ■ ■ • ■■ ■ ■ - ' -■ :
Nuusiavons vu avec la plus grande snUslaolioa
les nouibreuses p.euves que Je gou\eii)einent
français a données'de son désir d'entiatcriir des re
lations amicales enU'e la France et l'Angleterre et
de resserrer l'union des deux' pay? eu se-concorr.
tant avec le uétee, soit pour-le conseil, soit pour
l'acUon, en toncluant le traité de couimerte, en
abolissant l'entrave du pa seport, en agissant dans
maintes ciiconstane-s avtc on esprit de biunveil-
lance^t de conciliation. • ; •
Ce n'est pas avec une joie moins vive que nous
a -jus'constaté que les mômes sentimens préva
lent- évidemment au sein de là nation française.
-D'un autre cùtê, nous ji-juvoua vous aftlmier en
toute'confiance qi^e la graode majorilé de nos com
patriotes vous paie cordialement de récipiocité..
rïoiis avons cependant à déplorcï qu'il y ait des
deux fûtes de la Mancliecertaines iulluences s'e!-
foi fiant de provoquer entre nous la jalousie et l'ini
mitié. En ce cas, n'esl-il pas désirable que les deux
peuples se mettent eu avaiit pour exprimer eux-
mêmes la confiance et l'estime qu'l s éprouvent
l'un pour l'autre,' et leur désir d'afferuwr entre eux
les relations pacitiques qui existent si heureuse
ment depuis longues années? De cette, manière,
011 neutraliserait les'efforts de ceux qui veulent
fomenter l'animosué entie les deux nations, puis
que les masses des deux côtés ont le plus grand
iiitéiôt au maintien de la pair, lin elfet, ceux qui
profitent de la guerre peuvent.se compter par uni
tés, et eeux qui en soutirent dans leur vie, leur li
berté, leur propriété, leur moralité, et tout ce q .i
constitue le bien-étiede l'homme , peuvent être
comptés par millions.
11 est impossible de s'exagérer l'importance d'u
ne'cordiale entente eutrç la l'-rance et l'Angieter-
re, dans l'intérêt de la civilisation, du progrès et
1 de la paix du monde. Les futures destinées del'Ku-
rope sont entre les mains de ces deux grands pays.
C'est par «ux; leur influence et leur exemple, que
ces destinées s'accompliront pacifiquement, avec
le triomphe de l'intelligence, de la" science, de
l'industrie, du commerce et de tout ce qui contri
bue à l'avancement et au bonheur de la race hu
maine, ou bien an milieu des scènes de violences
et de meurtres qui replongeront la > civilisation
dans le sang et'daus la nuit de la barbarie.
Assurément nous ne saurions héjite'r dans le
choix de ces deux voies jk-suivre.
Afin do remplir dignement la part de devoirs
que la Piovidence nous a assignée, il faut bien
nous garder de nous laisser guider par ceux qui,
dans des vues d'intérêt ou par passion, cherchent
à entretenir 1 entre nous la jalousie'et-le soupçon,
Faisotti ïésolûnient la sourde, oreille '-à quieûnqua
voudrait nous calomnier les uns chez les autres.
pouu..prolonger ou -raviver d'anciennes antipathies
qui oïitété dans le-passé la source'd'incalculables
souffrances pour les deux nations. :
Et pourquoi ne nous unirions-nous pas afin de
domanderà nos deux puissans gouvernemens de
prendre des mesures pour organiser la paix de
l'Europe, pour établir un système d'arbi rage ou'
quelque aulre forme de juridiction internationale
au moyen de laquelle les conflits des nations pour
raient être soumis à la décision de ia raison et de
la justice, au, lieu d'étro laissés à la décision irra
tionnelle et brutale du sabre t
Pourquoi toutes les grandes nations clirétieunes
resteraient-elles perpétuellement dans une attitude
de défiance réciproque, épuisant leurs ressources
par d'énormes arméniens avec lesquelles elles se
menacent lesunes les autres pendant la paix? Ne
seraitril pas plus conforme à la raison et à' la re
ligion qu'elles s'entendissent pour réduire simul
tanément ces dépenses, alln que, l'immense ri
chesse créée par le talent et l'industrie'de nos mil»
lions'de travailleurs, ainsi que les merveilleuses
inventions de la science et de l'ait dont la Provi
dence a gratifié l'humanité ne servissent plus à'la
destruçtiou, mais contribuassent au soulagement
do la, misère et à. l'accroissement du bien-être'des
peuples?" , .
, Quelle plus noble mission pourrait être propo
sée à ces deux nations marchant à la tête de "la
civilisation, aue do .détourner l'Europe de cette
-direction fatale et ruineuse pour entrer dans une.
autre voie où elles continueraient .'à être rivales,
non pour commettre des actes de violence et ac-
'croître les arméniens de guerre, mais pour.se sur-:
passer dans les arts, de la paix et obtenir toutes'
deux des avantage^ n'entraînant après eux ni re-'
mords pour le vainqueur ni humiliation pour le
vaincu! ' •' . •• - ;
1 - joski'u pkasu , ancien membre du
■ Parlement, ifflésident de la So
ciété des Amis de-la Paix.
H enry uiciiABu, secrétaire de la
Société des Amis de la paix.
Nouvelles. d© l'Extérienr.
SUISSE.
berne , 12 avril.—François V, ci-devant duc
de Modène, a aussi adressé au conseil fédéral
une protestàtrou contre le titré do roi d'Italie
que s'est attribué le roi de Sardaigpe,à ia sui
te du vote unanime du Parlement italien.
Le gouvernement du royaumed'italie se pro
pose d'adjoindre un vice-consul au consul dé
jà fonctionnant à Genève. Le conseil fédéral y
a donné son assentiment. ( Nouvelliste vaudois.)
EMPIRE D'AUTRICHE.
vienne , ta avril. — Dans les cercles officiel,
on élabore une nouvelle loi sur la presse. Elle
sera sans doule conçus dans un tout autre es-
pritque le régime actuel. On espère en avoir
Uni ia semaine prochaine avec le conseil de
l'instruction publique. [Journal de Francfort.)
TiuïiSTKj 12 avril. — Dans la diète d'Istrie à
l'arenzo, neuf députés seulement eut participé
à l'élection d«'s .membres du.r.ousut de l'em- '
pire; les vingt- quatre autres députés.se sont
abstenus. • [Presse de Vienne.)
".llemacne;
deblin , !•! a\Li'il.-— Los négociations entre la
Prusse et l'Autriche sur la question de la. ré
forme mil il aire sont rompues. Elles n'ont eu
aucun résultat. Les commissaires aulrichieus,
le général'de Huyii et le major de lîinder; re-
l arien t demain* "pour Vienne. Des deux côtés
OA'se iepr&:li2 d'avoir reiMu tVutenta imuos-
sibie par des prétentions «xagérecs.
.. AI. de Pour la lès fera 1111 assez long- séjour,
ici, eL icslera, eu lotit cas, jusqu'au voie de la
Cli uufirc des Seigneurs sur la foi.fonclèm.
' [IlaVHS-y "
DRfesuii, 13 avril. — Voici', d'après la.- CiauUq,
d'Awjsltuurg, le te.xte de }d derniè e- protesln-'
tion du gi'aud-jue de,Toscane (Ferdinand) con-î
c-ernant le royaume italien ': ■' *; «• *
' Dresde, 28 mars 18g1.
' Pendant deux ans, te Piémont a poursu : vî eu
Italie son œuvre subversive , ne reculant devait
aucun m yen , et su sor.vaut tuur à tour de l'intri
gue et de Ja violence. Koulant aux pieds les droits les
plus sacrés, oubliant le respect dùà la majesté da sou
verain pontite, mettant en péril les augustes inté-
pour
(Allasses négociations diplotliaiiques, se lendaut
compuce d'une agi-espion privée, oésapprouvéa
La proclamation du royaumo d'itaiie sanctionné
puur chaque tiiat^de la Péninsule la destruction
de l'autonoine individuelle, indispensable au
bien-être réel et à la trdnquitiii6.de l'Italie. Fon
dée ?ur les anciennes habitudes-, sur la* diffé
rence paifondedes caraclè es, sur la diversité des
intérêts locaux, et enfin sur ks belles et antiques
traditions qui font la gloire de'l'Italie , e-tte' auto
nomie, aiitsi nécessaire aux populations, qu'elle
leur cet chère , pouvait et devait se concilier avec
la grandeur de l'Italie reconstituée sur un plan,
fédérant'.
, La proclamation du royaume d'Italie renverse
toute l'oigdîiisaiion poliUque.de la Péninsule: oile
viole les uioits des dynasties lést-.imes, p h dé
truisant en même temps les traités fondamen
taux auxquels, tout®» Iepuissances de, l'îiurope
ont pris part; elle est enfin en contradiction fla
grante avec les stipulations de VUlfUranca,- les-
quelles, confirmées a Zuviuli uvec lé concours du
ror de Sardaiisnc. devaient formor ia ba«e du nou
veau; -Iroit public itilion.
j -U jus l'iiitérût îles droils linp escriptibies tre dynastie, dans 1 intérêt <1 il véricable bonheur
de notre bien-année Toscane ei do l'Italie entière,
et en nous rcîéranjt aux protestations antérieures de
ÎWïiféùa «iii ÇoàstÙuUouneï. 1G avril.
tîV AMOlIlt È^ LAl'ONIÊ
XVII.
' On s'avançait rapidement sur la pente
dé la nouvelle année,, Les l'êtesde Noël qui,
dans certaines parties de la'Norvège, du
rent j'usqu'au 13 de janvier, tiraient à,leur
fui. Cependant l'animation et la gaîté : ne
semblaient point diminuer parmi les Uôles
de flaraltJ-Gaard.
"n'arrivait es cor e des invités tous les
iuiirs";
*$on'a 11e songeait plus à S'en aller.,^
«-Maisti) vois bien qu'il faut qu'elle
parte'.répétait de temps en temps Henuick
à son ami. ■' '
— Sans doute ; mais le moyen ! la .mal-
lueurs, uc.e se rattache à toi comme le noyé
à la branche nui va rompre.
— Hélas! il est pépendant impossible
ija 'elle reste ici le §ran4 |our.
u vaudrait mieux, fin effet, qu'elle
n'v lïït point.
— Tu sai? que c'igt après-demain; aver
tis-la. . .
— Eh! je 11e faû que l'avertir depuis
quelle est ici ; mais j'ai giand'peur que
tout ne soit inutile.
• — Alors, c'est elle qui l'aura voulu : à
la grâçé de Dieu ! fit IIenrick> sans dissimu
let An mouvement d'impatipnee. .. :
'^Quelques instans après r Elphège s'arran-
g'eail d ( e façdn à rencontrer-la jeune. La-
ponné, au mmrifînt où ell^ était seule. '
— Petite sauvage, lui dit-iL en la pre
nant par la main, voilà je np sais combien
de temps que je te, cherche sans pouvoir
te rencontrer v.on dirait qp.ç tu'ipe fuis!
—Je té'sais trop mon ami, bon Elphège.
t —Cest préci§émeut parce que je.,suis
ton ami, toii véritable ami, que j'ai désiré >
m'entretenir avec,toi.. i
; ,— Eh I mon dieu f qu'as^tu donc à me
dire ? Tu as l'air soleupel comme le révé
rend Johansen quand il mérite dans l«ar-
moire pour faire un sermon.
Et, secrètement inquiète, malgré son
apparence enjouée, Korra regarda Elphè-
ge dans les yeux. .
. —-. Ma pauvre enfant, reprit,l'artiste d'u
ne voix grave,-quand tu m'as demandé de
venir me conduire jusqu'à Dronthoim...
— Eh ! sans moi tu ne serais pas sorti
de Laponié de tout l'hiver! fit Norra en
l'interrompant avec asseye vivacité.
'—C'est possibiç! et j'ai accepté avec au
tant .de plaisir que. de reconnaissance;
mais tu sais ce qui fut ^convenu entre
nous? tu viendrais jusqu'à Drontheim"; tu
verrais, Henrick une dernière fois, puis
tu repartirais immédiatement pour les
testes.'
rr- Mais, liiNorrfj, en baissant lps.yeux,
n'est pas ma faute si je ne suis pas al-
lée iusM^'à- Drontheim ; - c'était inutile ,
puisque noua av^.n3 tpouvé ic| , celui que
nous serions allés cuercper là-bas.
~f— Aussi, petite rusée, ce n'est pas cela
que je te reproche ! seulement, tu devais
rester un joue près de- Henrick ; en voici
plus de vingt^que tu es ici, et tu ne parais
pas songer au départ; i :
- — Hélas! je voudrais pourtant bien m'en
aller 1.fit Norra,-de sa voix la plus ma
licieuse ;■ niais, vôis-tu ? à l'exception de
toi...etde lui,.l'ingrat! tout.le monde ici.
s'etforce de me retenir.
rr Tant pis 1 dit Elpliège, résolu à brus
quer les choses, et à porter un grand coup',
et en plein cœur, puisque les légères atta
ques détournées n'avaient pas l'air de lui
réussir.
Et pourquoi-donc, tant pis? .
— Parce qu'il se passera- ici des choses
qui te leront de la peine !
Norra pâlit et ne prononça pas une pa-
role. / ■.- !■■■..- .-'■■,
— C'est après-demain. --
— Après-demain! murmura la jeune
fiJl^ en retirant vivement la main qu'El-.
■phège avait prise dans les siennes... Eh
bien! quoi donc! après-demain? le maria
ge, sans doute? ; ' .
. —Non; mais les fiançailles ! pour nous
autres Suédois, c'est absolument la môme
chose.' "■: .:■• .;
Norra tenait sa tôte baissée sur sa poi
trine ; ses mains et ses lèvres tremblaient;
des goiUltes'de sueur iroide coulaient sur
son front; mais elle se tairait. Elphègeeut
peur de ce silence farouche.
-—Eh bien 1 litril en«.lui touchant légè
rement l'épaule, que décides-=tu? Veux-tu
; parlir, Maintenant?
. t Qui 3 fèponilit-elle, d'une voix faible
comme un peti,!'souffle, et si bas, que c'é
tait à:peine si le jéuno homme l'enten
dait ; oui,- bon Elphège, je partirai
Après. • :.-■ ' ■ i- ■
—Eh! malheureuse, c'est avant qu'il fau
drait partir.- ' - > :
Nqn, répondit l'enfant en hochant la'
tête , je sens que je ne pourrais pas. Je
veux voir •!> Après , oui après , je sens' que
je serai forte.... à -t'étonner toi*même.
• C'est de la folie , murmurait Elphèga
à part lui ! mais il sentait bien qu'il- ne se
rait point capable de la convaincrej bi elle
avait résolu de rester. Il no songea donc
plus qu'à prévenir Henrick; ff savait bien,
d'ailleurs, que l'on n'avait rien à redouter
d'elle, et que, pour grande que lût sa dou
leur, elfe ne ferait do mal qu'à elle seule.
--' Elle sera là! dît-il à son ami, assez dé
couragé du peu de succès de sa négocia^
tion. ■' •" - ,
— Alors, répliqua celui-ci, que Dieu soit
entre nous!
Cette cérémonie des fiançailles a, dans
la vie des peuples de la péninsule Scandi
nave, une importance singulière ot dont
rien chez nous ne saurait donner une jus
te idée. Les fiançailles sont, pour ainsi di-
re^ la préparation-aux joies plus complè
tes di\ mariage, dont elles donnent com
me un avant'go.ût et dont aussi e(les
renferment le gage. C'est comme un
premier mariage' avant l'autre, 1g ma
riage naturelj celui qui n'a besoin pour
se former que du consentement mu-
tuol des parties; le prêtre et'le ma-
1 gistrat pourront bien lui donner plus
tard la double sanction de la religion et
de la loi; mais il a déjà celle des mœurs 5
-qui regardent comme indissoluble cette
sainte a.t douce union de deux aines,.qui
se sont promises'et données Ttyiè à l'ati'
tre,'dans la (ouchante cérémoriie des fiau-
"çailles. Aûssi semble-t-on croire .qu'il est
impossible de l'entourer de trop de solen
nités et de prestiges; ses fêtes sont plus,
belles quô les fêtes même",du mariage, et
v lîon y déploie une pompe qui semble étran
gère à la simplicité 'habituelle des mœurs
du Nord.
" ^.e soir de ce jour qu'liipliège, uo-peu
eaip'jatfqaonient pout-ètrn, avait appelé le
grand jour, Ilarnld-Gaard présentait'un
aspect inaccoutumé:'On-avait planté dans
la cour une forêt de sapins, enrubannés
de mille coulours;,des fausses tleurs brd
lanles r roses, anémones, tulipes cl d-dliias
^'étalaient avec une naïve prétention au
milieu de lour verte ramure. Vers sept-
heures, on entendit un tintement de gre
lots annonçant l'approche des invités du
voisinage. Tout à c mp, les traîneaux arri
vèrent. Le père de famille s'avança sous le
porche du perron; iesserviteurs sortirent,
les torches à la main. Devant la porte s'ar
rêtèrent les petits chevaux, hennissant,
frappant du pied la terre durcir,, ol ge-
couant leurs longues crinières, emmêlées
dé givré et poudrées à frimas. Las jeunes
hommes offraient galamment la main aux
femmes, enveloppées de fourrures. Celles-
•ci entrèrentdansla'grande salle,débarras-
séos de leurs enveloppés, redressant leur
belle taille, éclatantes et fraîches comme
des fleurs, couronnées de leurs cheveux,
relevés en tresses àlaCérès, la lèvre rouge,
tout empourprées de ces touffes de roses
que le froid l'ait écloro sur la joue.
Cette isalle —le Hall anglais —à laquelle les
architectes du Nord prodiguent tous.les or-
tieiriensc.lvju ils décocent avec uniuxegran-
diose, parce qu'ils savent que dans saiioble
enceiiite sepasseror.tlesévènemens les plus. '
importons do la vie de famille, avait été
splendidement décorée pour la circonstan
ce. Des jonchées de verts feuillages fai- »
saieiît disparaître los planch<3rs de sapin
qu'aucune cire n'avait jamais lustrés. Les
portes des riches armoires-étaient ouver-
ies ; ou a[)arce\ait ila.us leur profondeur
les gtands vases do faïence aux émaux
etincoians ; les cornus antiques aux cloe-
luriîï. lines et aux belles sctipture^ d'ar--
geut *. sur îes bahuts et les .dressoirs on
avait Vait des expo^il,ions plus artistiques de tout ce que l'i .maison pou
vait renlermer de précieux ou de beau.
Une profusion in'âs'itéo do lampes et de
grosses (•.haudfiljPi jaunes, renouvelant les
inervei-Haus^s illuminations de la nuit de
Nool, ai'vutaieiil 1111 nouvel éclat aux Sp-len-
deui's de la
.Au milieu de tant de préoccupations et ■
do soins, la-pauvre Norra fut naturelle
ment un peu oubliée: 011 avait autre Cho-
so à. faire que de s'occuper d'elle. Henrick
cependant, au milieu des joies de son hy
men, douces et profondes joies cependant,
puisqu'il'faisait un mariage d'amour, Hen
rick 11e pouvait même pas lui adresser la
parole. Hélas ! quo lui eût-il dit qui n 'eût
été pour la pauvre amo une blessure nou
velle? IL lo sentait bien et il gardait on
face d'elle un douloureux silence, il savait
,.. M.,AiV]SBE.-r^v:*Oft
.Ki' .'/ !>f I M! ..k
filliiKAIIJ A l'AHlS-r ron i1ir V»]r>l« fl'aI.lls-ltovan. il. 10.
MARDI 16 AV1UL 1861.
; . ' ' J! " si'iCCÎ . , ' " î
, •• . ■> II --IJ j.'li V 'ii'il.jJ'i'l VlJ'i
TROISiMOIS.r.V..v.ïit[ lfr FR. -f
' six.mob'. 1 !. ii".i :B2
on ùC.«v.T.»»;i<.'±
" ■ . . ,ti;J j
rm-''J.3.Lo 1
pocr les pat * ÉTmuraEBg,ivolr, le tableau i
publié JesiS et SO. de chague mais.;
împr. L. BONIFACE, r, des Bons-Enfans, 19. ■ . • ■ '
* ' """» t * - * » * ' " * *•» > ' - J? ! i J. ,,
JOIJKNÂL POLITIQUE, IilTÏERÂIKE, UNIVERSEL.
Ï3 FR.'
sis mois.... , 36 fa;
un an..-., 52 FR
UN NUMÉRO 20 CENTIME /-*•■}
JP#'
-.!««(•? ut* > i i •. • • !' :j *. r îl ) J I: •• .. ! • '
. .1 . r Là Uttret ou entioit d'argent
Les aoonnemens datent des i^et |flv>rv^ ■'
de chaque mois. \p
• Le mode* b'a.boanbment : le plus-siixit>lâ T ies|t l'eriyol d'upbon de poste.ou d'un effet ; . I • .1 . Leijtttra ouentois d'argmt ^ojs affranchis sont refusai * ;• I
-• sur" ParisL à i l'ordre-.dtfii'*jDiiqiisrtA*|Bi du journal, jrua dô'Valctis, n° 10i • ' ' |Les artïcles'dépoBés çe sont pas-rendus. - /. • 1. J"
i ■ 1lï ^ I „ . ...... , . , f „{ H y.', y. . l t .•» - '- ■ -I {- h ...
Les anbohces sont reçues chez M. Panxs , régisseur des 6 grands journal
' rue Notrè -Dame-des-Victoires, n* 40; {place de ja Bourse).
?4ê£
PAKIS> 1S Avttlt»;.
La GorpsXég^latif sera appelé, dans une
de ses prochaines séances, à assurer, par.
une disposition essentielle l'efficacité des
réformes introduite^'dans les rëglemens du
Sénat et du Corps Législatif. Nous"voulons
parler du 'Vote du projet de loîquiëxonèïe
du timbre et des droits cte poste" les. sup-
pléoiens des journaux, lorsque cés-sup-
plémens' sont exclusivé'ment consacrés à
la publication des débats législatifs,
J Lé rapport de . la commission conclut à
l'adoption d'e ce projet dè loi i eUétend ses
dispositions aux siipplémens des journaux
a non quotidiens » des jdépartemfcns autres
que ceux de la Seine et dé Seirie-et-01se : ,
publiés en dehors des conditions dé pério
dicité déterminées par leur cautionnement
et leur aUtorîsàtidn. . •
Le.public est le.^premier.: intéressé.'aux
avantages contenus dans ceprôjet de loi.
Nous appfouvtins donc sans peine'" une
concision faite aux exigences matérielles,
du journalisme. Mais la'lecture.du rap
port de 'la commission nous 1 apprend
qu'uni proposition avait été faite Sans le
but .de mieux servir enço're' lès intérêts
de la presse. Il s'agissait d'exonérer en
Inême temps les-journaux d'une portion
du droit de timbre qui les frappe quioti?,
diennement.
- Cette proposition, jugée a pleine d'èqui-'
té», par la commission et approuvée .p^i-
elle/n'a pa& été acceptée parle Conseil
d'Etat. On comprendra que nous le regret-
tions. ' . , ,
Si la 'sollicitude du,gouvernement est, lé
gitime quand elle s'étend sur tous les
membres de notre aritiéé atetive de terre
ou de mer, elle est plusJégitime encore
quand elle vient entourer de : sa générosi
té 'tous les anciens soldats que l'âge et les
infirmités ont mis à la retraite; On s'est
souvent ému de la position précaire : des
offfciers dont la brillante caïrière, brus
quement interrompue, sé"termine dans la
gêne ou la misère ; on s'est surtout affligé
de voir de vieux soldats exposés, dans les
derniers jours d'une vie consacrée tout
entière au service dè la patrie, aux priva
tions les plus cruelles augmentées encore
par la vieillesse. ! i '
Depuis lông-témps^le gouvernement pi^-
taLitroreilleauxïéclamations qui lui étaient
adressées. Il comprenait que la loi "de 1831
demandait une Révision complète, .comt
mandée surtout par les exigences croissan
tes de la ' vie dorhéstique; il tfaittendait
que le moment opportun de faire, en'fin,
aux débris de nos armées, une - situation
dighede leurs-services et plus conforme : à
teur position sociale., , •
r Cette révision de la loi de 1831 vient
d'être terminée. Le Corps Législatif est
saisi de deux projets de loi qui élfcvent.îes
pensions de l'armée de terre et. d« mer et
Dans tés projets, le minimum et-1 k Maxi
mum des pensions sont airisi'iixées t'pour
les généraux de division et- vice-amiraux',
5,200 fr. et 7;8D0;" pour les généraux de
brigade et contre-tamiraux, 3,900 et 5,200
fr.; pour les colonels et capitaines de vais
seaux, 3,120 et 3,900; pour les lieutenans
colonels et officiers de marine du-riiême
grade, 2j340 et-3,i 20 ; pour les comman-
dans, 1,950 et 2,590 ; pour les. capitaines,
l^oGO et 2'120; pour les -lieùtenàns, 1,120
ëit,C81 ; pour les sous-Ueutenans, 840 et-
|,-400i Une augmentation a été également
réglée pour les veuves dé ces officiers. '
Celle de» dispositions -de la loi ' de 1831
qui a reçu une modificatiôn impoi^iite a
trait au service en Algérie. Le . projet dé
loi Stipule dans son article 2, qu'à partir
du 1 er janvier 1862 le service militaire ac
compli en Algérie..ne.-sera compté que
pour le double de sa durée effective. Jus
qu'ici le service en Algérie avait été con
sidéré comme 'accômpli hers d'Europèïfit
...I ,■
«n-raison de l'état de guerre qui a été
mairïtënu depuis l'origine à l'état perma-;
nerit dans notre- colonie. ; « IMaisj comme
le.dit l'exposé des- motifs, cette situation^
s'est ; considérablpment modifiée ' depuis
quelques années. La^période de conquête
ést.'clbse. Lés expéditions ne sont plus
qu'une exception dans la vie ordinaire, et
allés ne sauraientêtre commandées désor
mais que par l'intérêt de notre domina
tion, les besoins de 1 la tianquillité publi
que, la nécessité de donner protection aux
grands intérêts de la colonisation ët-' de
l'industrie. » 1:
' .Nous en acceptons l'augure. C'est, il est
vr&i', un grand sacrifice que la loi impos%
aux militaires de.-l'armée d'Afrique ;; mais
on ne'saurait trop applaudir à une mesu
re qui fait encore, iine fois reptçer l'Algé
rie française sous l'empiré des règlemens
ordinaires de la métropole. Puissent; com
me l'espère le gouvernement, n'os'soldats-
én gàrrii'sWn én Afrique ne plus servir'qu'à;
protéger les grands intérêts de la* coloni
sation îet de 1'inclustriè ! ; Cette «œissiom
nouvelle qui léur /est dévolue" est moins
brillante péuVêtre .que la première'/'maïs
elle est encore bièn 'digne de ceiix qui, en
arro^an,t de leur sang le sol africain , en-
ont fait lin e seconde patrie
Des- dépêches de Home, transmises par
Turin^ annoncent le rétablissèmen.t de la
santé dù Pape; - ■
- La situation en Pologne ne s'améliore
pas; On espère, cependant, que les mesu
res" 'prises « pour, frapper les esprits» n'au-
! ront pas longue durée; En attendant,' le
plus morïie silenbe règne dans la ville, et
la vie publique e&t' totalement suspendue.
■ A la date du 12, des 1 troupes:étaient en
voyées dans les provinces où des troubles
avaient éclaté. : ■ ,,
: Les journaux allemands qui conservent
encore un peu de sincérité veulent bien
nous apprendre que, depuis quelques,
jours, « les esprits semblent se calmer peu
à peu sur les bords du Rhin ; » on com
mence à se demander pourquoi craindre,
et on salue avec joie « une lueur de paix
qui brille à l'horizon.» C'est, entre autres,
le Journal de Francfort qui s'exprime ainsi.
Les- journaux français qui; eux aussi,
sont sincères, salueront également « cette
lueur de paix quî brille, non pas à l'ho
rizon, lèqùel ne nous a .jamais paru bien
sombre, mais devant les yeuï trop sou
vent'inquiets des habitans du Ilhin.'Nous
aussi l ho'us disons : Pourquoi craindre ?
C'est, rôpète-t-on jencore, Tannexipn de la
Savoie et de Nice qui a été la cause pre-
mière de cette panique. Mais aujourd'hui
on veut bien reconnaître que ; cette an
nexion était « jusie^en soi, » et, que rien
n'était plus ridicule « que-de s'armer à
l'envi pour se prémunir CQnJre des périls
imaginaires 1 » • . '• f .
Il y a longtemps que'npus'âvons dit tout
cela, et le Journal de Francfort. été bien
en retard. Nous prenons note, néanmoins,
de ces aveux-trop francs pour ne pas être
honorables. .NoJ,is. lui. signalerons seule
ment les,nouvelles qu'il publie lui-Tiême
sur les travaux , de la corumission mili-
tàite fédérale. Cette commission vote ca
nons rayés sur Canons/ rayés. Pourquoi
donc « la. lueur de paix » ne pénètre-t-elle<
p&"aussi au sein de là Diète? Lé Journal
de Francfort aurait là une excellente occa
sion d'exercer toute gon : influence.:
Les premières séances des Diètes autri
chiennes n'ont encoreété signalées par au-
cùu incideht offrant une certaine gravité
politique. La Diète de Bohême, dans sa
: réunion du 1 i, a yôté u ne adresse élogieuse
| à l'empereur; mais Je. parti féodal a tenu,
; dès l'ouverture de la session, à faire men
tionner au procès^verbal dès réserves en
faveur des anciens, droits :de la Bohême
Les signataires de ces "réserves, formulées
dans une lettré au président de la Diète,
; déclarent ne pas vouloir augmenter par
des débats animés lés difficultés de la si-,
itualion; mais demandent à'déclarer solen-
nellettiènt qu'eû accéptaût dè prendre,parf
aux travaux de. la Diète nouvelle ils ne ten
dent à préjudîcïer çn rien « aux droits et
» libertés de la Bohême et à la constitu-
», tion de son existence politique garantie.
« par une série non interrompue d'actes
» publics. » »
• L'adoption par le Sénat belge de la lof
sur la monnaie-d'or, remet sur .le tapis le
changement du-ministre ;des finances de
Belgique. On éûrit'de Bruxelles qu'on peut
considérer comme prochaine et inévitable ,
la retraite de M. Frère-Orban. La loi étant
aujourd'hui adoptée par les deux Cham
bres 1 ,' il nè reste pliis d'autre alternative à
l'honorable !ministre que de la contresi
gner ou de lui refuser la sanction royale,
ce qui est également impossible.
' Ernest Dréollje.
' TELEGKAPJIIE PRIVEE.
, : Londres,-^ avril,
s L'office Reuter publie les* nouvelles suivan
tes de Washington du 4 avrif: : :
M. Lincoln est-sérieusemènt indisposé; '
Les commissaires du Sud se; sont cmlbaf qués
pour'l'Europe le 31 mars. . .
• Les élections, dans le .Connecticut sont en
faveur des républicains. . • . -,
Le tarif Morill a commencé à fonctionner»
hier; il a donné lieu à beaucpûp'de confusion ~
et jlVnnui.
L 'arméé de la confédération du Sud est aug
mentée. -. . ;
- 1 - ' Vienne, 1;> avril.
' La diète d'Istrie, se refusant à faire des élec
tions pour le conseil de l'empire, est menacée
d'une prorogation: .
.Des lettres de Turin annoncent des prépara-'
tifs pour une expédition maritime de Gari-
baldi.
La société du crédit mobilier de Vienne a
convoqué une assemblée extraordinaire pour
la révision de ses statuts.- .
• . Breslau, 14 avril.
■' On écrit de Varsovie^ le 12 : Le'règne de la
terreur continué. On espère encore qu'il ne
çera pas de longue durée et qu'il n'a été in
troduit que pour frapper les .esprits et empê
cher le renouvellement des manifestations.,
Le cercle^ de la Ressource, qui compte plus
de mille membres et où se concentrait depuis
quelque temps la vie sociale et intellectuelle
des habitans de Varsovie, a été «;los j usqu'à
nouvel ordre.
11 y a des troubles, en,province, ;à Piolkow
et Kielce. On y envoie des troupes. Les jour
naux de Varsovie contiennent un .arrêté de la
cominission.de l'intérieur qui règle provisoi-»
rendent l'organisation du conseil iiiunicip-il-—
Ordre a été donné aux marchands' de retirer
des. vitrines lès objets de deuil. Depuis, tbules'
les vitrines s'ont fermées. . .
La petite postp est supprimée jusqu'à nou-
yel ordre. , v ,
■ .1. . - , . Breslau, 15 avril.'
• Les nouvelles -de "Varsovie vont jusqu'au 12.-
Les communications deviennent tous les jours-
plus difficiles.' Les arrestations contii.'uent. M.
Nicolas Eksztein, fils du banquier et directeur,
de la Compagnie du chemin de fer, a été ar
rêté. ,
"Le.'gouvernement- avait refusé de• faire dres-
serles actes de déeès des victimes,du 8.avril.'
€'est un des motifs pour lesquels M. 1 Jean Kan-
ty "WolQ-wski a donné sa démission du minis
tère de la justice.'Depuis, l'autorité supérieu
re, est revenue sur sa décision. , -,
Liu eomn/uuiqvre publié dans les journaux
de Varsovie s'attache à justifier-la dissolution
de la société agricole. - ;
■ Un arrêté du gouverneur général de Varso
vie, à la date du 12, défend sévèrement .tout
signe de deuil. " ' *'
Cracovie, 13 avril-; -
. Depuis les évènempns de Varsovie des ma
nifestations, soiis forme'de processions publi
ques,' ont'eu lieu 'chaque jour.,L'autorité 1 a-
défendu toute manifestation de nature à trûu-
bler la tranquillilél-Le jounial le Czas invite
énergiquement la population^ se tenir tran-
qulllé'afln d'éviter à la ville les malheurs dont
elle: est menacée, i ' .
• Turin, 15 avril.
L'Opiniône contient-des dépêches de Rome
annonçant que le Pape est tindisposition. Le Diritto publie une îetti e, en
date durH avril adressée, parle général Gari-
baldi à M. Hertzenià Londres. Garibaldii dit
que l'émancipation des serfsde:Russieaéiésa-
luée en Europe avec reconnaissance et qu'elle a
placé le czar à côté des plus illustres bienfai
teurs de l'humanité;. Aujourd'hui que cette
œuvre de bienfaisance a été souillée ipar.- le
sang d'^iné population innocente, ikest du de
voir de ceux qui applaudissent à ne bienfait
de jeter une voix de . malédiction sur la,con
sommation du plus détestable des crimes.
' • . Turin '15 avril.
• Parmi les éléclioiis définitives favorables au
gouvernement,' sont celles dp MM. l'inzi; Albi-
cini, 'Bailaiiti et luisconi.'Parmi les élect ions
contraires; on compte celles de MM. Guerazzi
et Cairoli. - »-
Le 5 0/0 piémonta'is est à '73 fr. -'
. :.. - Madrid, 14 avjùl.
- '.'Le colonel Riso, venant de la Havane, s'est
dirigé sur Madrid avec une mission'du capi
taine général de Cuba, relative à Santo-Do-
mingo. i
Cadix, -14.—Le duc de Montpensier s'est em
barqué aujourd'hui pour l'Angleterre sur le
bateau à vapeur Marquis-Victoria.
f > . ^ (Havas-Bullier.)
COURS* DE LA BOURSE,
eouss m cl07c&2. le 13 . le l'S hausse, baisse
3 0/0au compt. .67.55 . 67 65 » 10 » »
—Fin du mois. .67 50 67 00 » 10 »
1 93. » *" ~
95.10
4 l/-2 au compt. 95. » ' 1)5,40 40
—Fin du mois. 95.10'. 95 45 » 35
t
*
» >
Le ministère des finances publie au Mo
niteur do ce jo"ur l'état des impôts et reve
nus indirects du premier trimestre dé
1861 comparé à ceux de 1860 et de 1859.
' Ce revenu s'élève pour ,1861 , "
à-fr. ... . . 257,231,000,
11 avait été en 1860 de fr. 263,162,000
■Et en 1859 defr. • 259,604,000
C'est dorih une diminution de,2,37?,000.
fr. sur 18.59, et de 5,931,000 fr. ; sur .1860.
Encore >faut- il remarquer que -l'année
1860 étant bissextile comportait pour le
mois de février une 1 recette supplémen
taire évaluée 2,950,000; de sorte ique 1 , sans
cette «Jrconstance;, : la .di^érence entre le
premièr trimestre de. 1861 et celui dé 1860
«n'eût été que dé 2,981,000 fr.
1 Lès principales diminutions,comparati
vement à 1860, portent nécessairement sur
les articles dégrevés, tels que les douanes
et les sUcres; la diminution des douanes
est d'environ 9 millions en nombres ronds;
celle des su«res français est de 592,000
francs "seulement, et celle des sucres
étrangers de 3,564,000 francs, ce qui s'ex
plique par la récente suppression de la
surtaxe. Le droit de fabrication sur le su
cré indigène a également fléchi de 5 mil
lions 1/2. L'ensemble de ces diminutions
s'élëvé à 20,401,000 fr. Mais elles sont com
pensées jusqu'à concurrence de 14,470,000
fr. par diverses augmentations, dont les
deux principales frappent sur les boissons,
pour 4.842.000 fr. etsur la vente des tabacs '
■pour 7.637.000 fr. Ces deux augmentations
proviennent en grande partie du nouveau
droit sur les alcools et de l'augmentation
du prix du tabac à-fumer. Le produit de la
taxe des lettres suit son progrès "normal;
il présente un accroissement de 485,000 fr.
1 Auguste Vip.
Vjjfiespondancey 'ttrtkulkre du Constitutionnel.
Turihj 13'avril. '
Tout ce qui peut, en fait de suppositions
et de nouvelles courantes, nourrir l'es
poir; sinon- d'une entente définitive, du
moins d'un ragprpchèmeiit'provisoire en
tre Garibaldi et le ministère, est accueilli
avec une' avidité, qui prouve, mieux que
tout ce qu'on'pourrait dire, combien .est
grande l'inquiétude des esprits. Je crois, au
reste, pouvoirvousdonnerl'assuranctt que,
-sous cesrai5port, la- situation politique -in
térieure est un peu moins tendue qu'elle
ne l'étail avant-hier. .Néanmoins, je crois
qiie le.désir éprouvé par tout j[e monde de
voir àu',plii6 tût disparaître'és causes clu grâ-
ye couflit que l'on redouté, pour la séan
ce parlementaire de lundi prochain , prê
te une trop grande impoilance d'opti
misme à deux laits dont se préoccupe
et se réjouit énormément, ce soir, l'opi
nion publique: je veux parler de la lettre
adressée par Garibaldi au président de la
Chambre des députés et'de l'annonce se-
îniofficielle ■ du décret, royal qui réorga
nise décidément l'armée des volontaires;
Sans doute qu'à l'heure qu'il' est; le télé
graphe vous aura apporté le ;texte - de la
lettre de Garibaldi qui a été lue, aujour
d'hui, à la séance dp la Chambre, et vous
aurez ! pu juger par vous-même de la valeur
réelle des explications, aigres-douces offer
tes à la représentation nationale par le chef
de l'armée m^ridionalè. ; :
-Quant à la me^ ure par laqaelje le gou
vernement s'«st- hâté d'aller au-devant des
propositions que doit faire, lundi, Gari
baldi,-en s'occupant, par lui-même, de
^organisation régulière du corps des vo
lontaires, elle peut être, 'sans nul doute,
fort habile en ce sens ; qu'elle retire d'a
vancé à Garibaldi sa principale force d'op:
position, en lui enlevant l'appui du tur
bulent mécontentement de ces jeunes .of-,
ficiers de l'armée méridionale" qui n'en
voulaient tant, depuis quelques jours, au
gouvernement du roi que parce que leur
positiot» militaire était méçon iwe. Est-coi
. dire pour cela qu,e cette mesure fera,, du
même cbi 'p,-disparaître toutes les 1 autres
difficultés du_mome4t? Je ne le pense pas.
'. Les "exigences de Garibaldi'vont au-aelà
de l'organisation du corps des yôlon.tairës
et. de la satisfaction donnée aux ambitions
personnelles des officiers qui' avaient ac
quis des grades élevés, en combattant sous
ses ordres. Ce que veùt l'ex-diçtateur des
Deux-Siciies, c'est que le corps des ,volon
taires soit constitué avé.c les idées et les
conditions que lui-même imposera ; c'est,
en un mot, que le contrôle du" ministère
de la guerre soit eritièrenient écarté de'la
direction qu'il lui plaira à lui, général en
chef,- d'imprimer à l'administration, aux
marches et aux déplacemons do son corps
d'armée.
Ce que voudrait *encore Garibaldi serait
qu'aucun élément de qommandement ap-
partenant.à l'armée ; ;régulière actuelle ne
fût introduit au sein de l'armée des volon-
•tkires dont le-corps d'officiers 'ne pourrait
être exclusivement composé -que de per
sonnes soîtant de l'ancien état-major dçs
troupes garibâldiennes. :
Or, ce sont là dés satisfactions que ne
peut acco'rder,' si nous, somnjés Jjxeh in
formé, le décret royal'de réorganisation
dès'volontaires, lequel parle'spiïlement de
l 'admission dans le liouveau,,corps d'armée;
de ceux des officiers de Gariliardi '.qui.'ont
déjà reçd ou doivent recevoir du gouver-
riettiént" le brevet de leurs grades.. Rien,
dans, le décret; ne spécifierait guë lés por-'
testés t;rois divisions dont - se composera
lé Corps des volontaires' sera close pour
les officiers de l'armée royale. Ajnsi le gou
vernement ne se serait guère écarté, quoi
qu'on veuille bien dire et croire bénévole
ment, de sa première ligne de conduite.
C'est toujours là le toad des propositions
faites tout d'abord à Garibaldi par M. le
comte de Cavour et le général Fanti, et qui
ont, été, comme vous le savez, assez dédai
gneusement repoussées il y a quelques
jours. Je reste donc, pour ma part, très
disposé à croire qu'en fait de conciliation
entre Garibaldi et le ministère," tout reste
encore en suspens. Attendons la journée
de lundi. — Vf
ïout extrait : t. bossacè.
' On lit dans le Moniteur :
«' L'a Société de la Paix de Londres vient
de publier une adresse au peuple français,
dans laquelle-sont exprimés,des sentir
mens d'alliance et de confiance entre les
dèux peuples, qui no peuvent manquer
de rencontrer de nombreuses sympathies
en France. »
Voici le texte de celte adresse :
AD'KESSË DES MEl(UKliS Uli LA'.SOCIÈTÛ OKS AJIIS l)li
LA PAIX DE l .oin 'DJlL 's AUX l'UAM;AIS.
Amis et lïeres,
Associés dans le seul but de travailler au main
tien de la paix internationale sur les larges bases
des sentsmons d'humanité et de religion, nous ve
nons vous adresser-respeclueuseniLtit quelques
paroles en rapport avec les circonstances .dans les
quelles nos deux pays te- trouvent maintenant
placés.- " ■ ■ • ■■ ■ ■ - ' -■ :
Nuusiavons vu avec la plus grande snUslaolioa
les nouibreuses p.euves que Je gou\eii)einent
français a données'de son désir d'entiatcriir des re
lations amicales enU'e la France et l'Angleterre et
de resserrer l'union des deux' pay? eu se-concorr.
tant avec le uétee, soit pour-le conseil, soit pour
l'acUon, en toncluant le traité de couimerte, en
abolissant l'entrave du pa seport, en agissant dans
maintes ciiconstane-s avtc on esprit de biunveil-
lance^t de conciliation. • ; •
Ce n'est pas avec une joie moins vive que nous
a -jus'constaté que les mômes sentimens préva
lent- évidemment au sein de là nation française.
-D'un autre cùtê, nous ji-juvoua vous aftlmier en
toute'confiance qi^e la graode majorilé de nos com
patriotes vous paie cordialement de récipiocité..
rïoiis avons cependant à déplorcï qu'il y ait des
deux fûtes de la Mancliecertaines iulluences s'e!-
foi fiant de provoquer entre nous la jalousie et l'ini
mitié. En ce cas, n'esl-il pas désirable que les deux
peuples se mettent eu avaiit pour exprimer eux-
mêmes la confiance et l'estime qu'l s éprouvent
l'un pour l'autre,' et leur désir d'afferuwr entre eux
les relations pacitiques qui existent si heureuse
ment depuis longues années? De cette, manière,
011 neutraliserait les'efforts de ceux qui veulent
fomenter l'animosué entie les deux nations, puis
que les masses des deux côtés ont le plus grand
iiitéiôt au maintien de la pair, lin elfet, ceux qui
profitent de la guerre peuvent.se compter par uni
tés, et eeux qui en soutirent dans leur vie, leur li
berté, leur propriété, leur moralité, et tout ce q .i
constitue le bien-étiede l'homme , peuvent être
comptés par millions.
11 est impossible de s'exagérer l'importance d'u
ne'cordiale entente eutrç la l'-rance et l'Angieter-
re, dans l'intérêt de la civilisation, du progrès et
1 de la paix du monde. Les futures destinées del'Ku-
rope sont entre les mains de ces deux grands pays.
C'est par «ux; leur influence et leur exemple, que
ces destinées s'accompliront pacifiquement, avec
le triomphe de l'intelligence, de la" science, de
l'industrie, du commerce et de tout ce qui contri
bue à l'avancement et au bonheur de la race hu
maine, ou bien an milieu des scènes de violences
et de meurtres qui replongeront la > civilisation
dans le sang et'daus la nuit de la barbarie.
Assurément nous ne saurions héjite'r dans le
choix de ces deux voies jk-suivre.
Afin do remplir dignement la part de devoirs
que la Piovidence nous a assignée, il faut bien
nous garder de nous laisser guider par ceux qui,
dans des vues d'intérêt ou par passion, cherchent
à entretenir 1 entre nous la jalousie'et-le soupçon,
Faisotti ïésolûnient la sourde, oreille '-à quieûnqua
voudrait nous calomnier les uns chez les autres.
pouu..prolonger ou -raviver d'anciennes antipathies
qui oïitété dans le-passé la source'd'incalculables
souffrances pour les deux nations. :
Et pourquoi ne nous unirions-nous pas afin de
domanderà nos deux puissans gouvernemens de
prendre des mesures pour organiser la paix de
l'Europe, pour établir un système d'arbi rage ou'
quelque aulre forme de juridiction internationale
au moyen de laquelle les conflits des nations pour
raient être soumis à la décision de ia raison et de
la justice, au, lieu d'étro laissés à la décision irra
tionnelle et brutale du sabre t
Pourquoi toutes les grandes nations clirétieunes
resteraient-elles perpétuellement dans une attitude
de défiance réciproque, épuisant leurs ressources
par d'énormes arméniens avec lesquelles elles se
menacent lesunes les autres pendant la paix? Ne
seraitril pas plus conforme à la raison et à' la re
ligion qu'elles s'entendissent pour réduire simul
tanément ces dépenses, alln que, l'immense ri
chesse créée par le talent et l'industrie'de nos mil»
lions'de travailleurs, ainsi que les merveilleuses
inventions de la science et de l'ait dont la Provi
dence a gratifié l'humanité ne servissent plus à'la
destruçtiou, mais contribuassent au soulagement
do la, misère et à. l'accroissement du bien-être'des
peuples?" , .
, Quelle plus noble mission pourrait être propo
sée à ces deux nations marchant à la tête de "la
civilisation, aue do .détourner l'Europe de cette
-direction fatale et ruineuse pour entrer dans une.
autre voie où elles continueraient .'à être rivales,
non pour commettre des actes de violence et ac-
'croître les arméniens de guerre, mais pour.se sur-:
passer dans les arts, de la paix et obtenir toutes'
deux des avantage^ n'entraînant après eux ni re-'
mords pour le vainqueur ni humiliation pour le
vaincu! ' •' . •• - ;
1 - joski'u pkasu , ancien membre du
■ Parlement, ifflésident de la So
ciété des Amis de-la Paix.
H enry uiciiABu, secrétaire de la
Société des Amis de la paix.
Nouvelles. d© l'Extérienr.
SUISSE.
berne , 12 avril.—François V, ci-devant duc
de Modène, a aussi adressé au conseil fédéral
une protestàtrou contre le titré do roi d'Italie
que s'est attribué le roi de Sardaigpe,à ia sui
te du vote unanime du Parlement italien.
Le gouvernement du royaumed'italie se pro
pose d'adjoindre un vice-consul au consul dé
jà fonctionnant à Genève. Le conseil fédéral y
a donné son assentiment. ( Nouvelliste vaudois.)
EMPIRE D'AUTRICHE.
vienne , ta avril. — Dans les cercles officiel,
on élabore une nouvelle loi sur la presse. Elle
sera sans doule conçus dans un tout autre es-
pritque le régime actuel. On espère en avoir
Uni ia semaine prochaine avec le conseil de
l'instruction publique. [Journal de Francfort.)
TiuïiSTKj 12 avril. — Dans la diète d'Istrie à
l'arenzo, neuf députés seulement eut participé
à l'élection d«'s .membres du.r.ousut de l'em- '
pire; les vingt- quatre autres députés.se sont
abstenus. • [Presse de Vienne.)
".llemacne;
deblin , !•! a\Li'il.-— Los négociations entre la
Prusse et l'Autriche sur la question de la. ré
forme mil il aire sont rompues. Elles n'ont eu
aucun résultat. Les commissaires aulrichieus,
le général'de Huyii et le major de lîinder; re-
l arien t demain* "pour Vienne. Des deux côtés
OA'se iepr&:li2 d'avoir reiMu tVutenta imuos-
sibie par des prétentions «xagérecs.
.. AI. de Pour la lès fera 1111 assez long- séjour,
ici, eL icslera, eu lotit cas, jusqu'au voie de la
Cli uufirc des Seigneurs sur la foi.fonclèm.
' [IlaVHS-y "
DRfesuii, 13 avril. — Voici', d'après la.- CiauUq,
d'Awjsltuurg, le te.xte de }d derniè e- protesln-'
tion du gi'aud-jue de,Toscane (Ferdinand) con-î
c-ernant le royaume italien ': ■' *; «• *
' Dresde, 28 mars 18g1.
' Pendant deux ans, te Piémont a poursu : vî eu
Italie son œuvre subversive , ne reculant devait
aucun m yen , et su sor.vaut tuur à tour de l'intri
gue et de Ja violence. Koulant aux pieds les droits les
plus sacrés, oubliant le respect dùà la majesté da sou
verain pontite, mettant en péril les augustes inté-
pour
(Allasses négociations diplotliaiiques, se lendaut
compuce d'une agi-espion privée, oésapprouvéa
La proclamation du royaumo d'itaiie sanctionné
puur chaque tiiat^de la Péninsule la destruction
de l'autonoine individuelle, indispensable au
bien-être réel et à la trdnquitiii6.de l'Italie. Fon
dée ?ur les anciennes habitudes-, sur la* diffé
rence paifondedes caraclè es, sur la diversité des
intérêts locaux, et enfin sur ks belles et antiques
traditions qui font la gloire de'l'Italie , e-tte' auto
nomie, aiitsi nécessaire aux populations, qu'elle
leur cet chère , pouvait et devait se concilier avec
la grandeur de l'Italie reconstituée sur un plan,
fédérant'.
, La proclamation du royaume d'Italie renverse
toute l'oigdîiisaiion poliUque.de la Péninsule: oile
viole les uioits des dynasties lést-.imes, p h dé
truisant en même temps les traités fondamen
taux auxquels, tout®» Iepuissances de, l'îiurope
ont pris part; elle est enfin en contradiction fla
grante avec les stipulations de VUlfUranca,- les-
quelles, confirmées a Zuviuli uvec lé concours du
ror de Sardaiisnc. devaient formor ia ba«e du nou
veau; -Iroit public itilion.
j -U jus l'iiitérût îles droils linp escriptibies
de notre bien-année Toscane ei do l'Italie entière,
et en nous rcîéranjt aux protestations antérieures de
ÎWïiféùa «iii ÇoàstÙuUouneï. 1G avril.
tîV AMOlIlt È^ LAl'ONIÊ
XVII.
' On s'avançait rapidement sur la pente
dé la nouvelle année,, Les l'êtesde Noël qui,
dans certaines parties de la'Norvège, du
rent j'usqu'au 13 de janvier, tiraient à,leur
fui. Cependant l'animation et la gaîté : ne
semblaient point diminuer parmi les Uôles
de flaraltJ-Gaard.
"n'arrivait es cor e des invités tous les
iuiirs";
*$on'a 11e songeait plus à S'en aller.,^
«-Maisti) vois bien qu'il faut qu'elle
parte'.répétait de temps en temps Henuick
à son ami. ■' '
— Sans doute ; mais le moyen ! la .mal-
lueurs, uc.e se rattache à toi comme le noyé
à la branche nui va rompre.
— Hélas! il est pépendant impossible
ija 'elle reste ici le §ran4 |our.
u vaudrait mieux, fin effet, qu'elle
n'v lïït point.
— Tu sai? que c'igt après-demain; aver
tis-la. . .
— Eh! je 11e faû que l'avertir depuis
quelle est ici ; mais j'ai giand'peur que
tout ne soit inutile.
• — Alors, c'est elle qui l'aura voulu : à
la grâçé de Dieu ! fit IIenrick> sans dissimu
let An mouvement d'impatipnee. .. :
'^Quelques instans après r Elphège s'arran-
g'eail d ( e façdn à rencontrer-la jeune. La-
ponné, au mmrifînt où ell^ était seule. '
— Petite sauvage, lui dit-iL en la pre
nant par la main, voilà je np sais combien
de temps que je te, cherche sans pouvoir
te rencontrer v.on dirait qp.ç tu'ipe fuis!
—Je té'sais trop mon ami, bon Elphège.
t —Cest préci§émeut parce que je.,suis
ton ami, toii véritable ami, que j'ai désiré >
m'entretenir avec,toi.. i
; ,— Eh I mon dieu f qu'as^tu donc à me
dire ? Tu as l'air soleupel comme le révé
rend Johansen quand il mérite dans l«ar-
moire pour faire un sermon.
Et, secrètement inquiète, malgré son
apparence enjouée, Korra regarda Elphè-
ge dans les yeux. .
. —-. Ma pauvre enfant, reprit,l'artiste d'u
ne voix grave,-quand tu m'as demandé de
venir me conduire jusqu'à Dronthoim...
— Eh ! sans moi tu ne serais pas sorti
de Laponié de tout l'hiver! fit Norra en
l'interrompant avec asseye vivacité.
'—C'est possibiç! et j'ai accepté avec au
tant .de plaisir que. de reconnaissance;
mais tu sais ce qui fut ^convenu entre
nous? tu viendrais jusqu'à Drontheim"; tu
verrais, Henrick une dernière fois, puis
tu repartirais immédiatement pour les
testes.'
rr- Mais, liiNorrfj, en baissant lps.yeux,
n'est pas ma faute si je ne suis pas al-
lée iusM^'à- Drontheim ; - c'était inutile ,
puisque noua av^.n3 tpouvé ic| , celui que
nous serions allés cuercper là-bas.
~f— Aussi, petite rusée, ce n'est pas cela
que je te reproche ! seulement, tu devais
rester un joue près de- Henrick ; en voici
plus de vingt^que tu es ici, et tu ne parais
pas songer au départ; i :
- — Hélas! je voudrais pourtant bien m'en
aller 1.fit Norra,-de sa voix la plus ma
licieuse ;■ niais, vôis-tu ? à l'exception de
toi...etde lui,.l'ingrat! tout.le monde ici.
s'etforce de me retenir.
rr Tant pis 1 dit Elpliège, résolu à brus
quer les choses, et à porter un grand coup',
et en plein cœur, puisque les légères atta
ques détournées n'avaient pas l'air de lui
réussir.
Et pourquoi-donc, tant pis? .
— Parce qu'il se passera- ici des choses
qui te leront de la peine !
Norra pâlit et ne prononça pas une pa-
role. / ■.- !■■■..- .-'■■,
— C'est après-demain. --
— Après-demain! murmura la jeune
fiJl^ en retirant vivement la main qu'El-.
■phège avait prise dans les siennes... Eh
bien! quoi donc! après-demain? le maria
ge, sans doute? ; ' .
. —Non; mais les fiançailles ! pour nous
autres Suédois, c'est absolument la môme
chose.' "■: .:■• .;
Norra tenait sa tôte baissée sur sa poi
trine ; ses mains et ses lèvres tremblaient;
des goiUltes'de sueur iroide coulaient sur
son front; mais elle se tairait. Elphègeeut
peur de ce silence farouche.
-—Eh bien 1 litril en«.lui touchant légè
rement l'épaule, que décides-=tu? Veux-tu
; parlir, Maintenant?
. t Qui 3 fèponilit-elle, d'une voix faible
comme un peti,!'souffle, et si bas, que c'é
tait à:peine si le jéuno homme l'enten
dait ; oui,- bon Elphège, je partirai
Après. • :.-■ ' ■ i- ■
—Eh! malheureuse, c'est avant qu'il fau
drait partir.- ' - > :
Nqn, répondit l'enfant en hochant la'
tête , je sens que je ne pourrais pas. Je
veux voir •!> Après , oui après , je sens' que
je serai forte.... à -t'étonner toi*même.
• C'est de la folie , murmurait Elphèga
à part lui ! mais il sentait bien qu'il- ne se
rait point capable de la convaincrej bi elle
avait résolu de rester. Il no songea donc
plus qu'à prévenir Henrick; ff savait bien,
d'ailleurs, que l'on n'avait rien à redouter
d'elle, et que, pour grande que lût sa dou
leur, elfe ne ferait do mal qu'à elle seule.
--' Elle sera là! dît-il à son ami, assez dé
couragé du peu de succès de sa négocia^
tion. ■' •" - ,
— Alors, répliqua celui-ci, que Dieu soit
entre nous!
Cette cérémonie des fiançailles a, dans
la vie des peuples de la péninsule Scandi
nave, une importance singulière ot dont
rien chez nous ne saurait donner une jus
te idée. Les fiançailles sont, pour ainsi di-
re^ la préparation-aux joies plus complè
tes di\ mariage, dont elles donnent com
me un avant'go.ût et dont aussi e(les
renferment le gage. C'est comme un
premier mariage' avant l'autre, 1g ma
riage naturelj celui qui n'a besoin pour
se former que du consentement mu-
tuol des parties; le prêtre et'le ma-
1 gistrat pourront bien lui donner plus
tard la double sanction de la religion et
de la loi; mais il a déjà celle des mœurs 5
-qui regardent comme indissoluble cette
sainte a.t douce union de deux aines,.qui
se sont promises'et données Ttyiè à l'ati'
tre,'dans la (ouchante cérémoriie des fiau-
"çailles. Aûssi semble-t-on croire .qu'il est
impossible de l'entourer de trop de solen
nités et de prestiges; ses fêtes sont plus,
belles quô les fêtes même",du mariage, et
v lîon y déploie une pompe qui semble étran
gère à la simplicité 'habituelle des mœurs
du Nord.
" ^.e soir de ce jour qu'liipliège, uo-peu
eaip'jatfqaonient pout-ètrn, avait appelé le
grand jour, Ilarnld-Gaard présentait'un
aspect inaccoutumé:'On-avait planté dans
la cour une forêt de sapins, enrubannés
de mille coulours;,des fausses tleurs brd
lanles r roses, anémones, tulipes cl d-dliias
^'étalaient avec une naïve prétention au
milieu de lour verte ramure. Vers sept-
heures, on entendit un tintement de gre
lots annonçant l'approche des invités du
voisinage. Tout à c mp, les traîneaux arri
vèrent. Le père de famille s'avança sous le
porche du perron; iesserviteurs sortirent,
les torches à la main. Devant la porte s'ar
rêtèrent les petits chevaux, hennissant,
frappant du pied la terre durcir,, ol ge-
couant leurs longues crinières, emmêlées
dé givré et poudrées à frimas. Las jeunes
hommes offraient galamment la main aux
femmes, enveloppées de fourrures. Celles-
•ci entrèrentdansla'grande salle,débarras-
séos de leurs enveloppés, redressant leur
belle taille, éclatantes et fraîches comme
des fleurs, couronnées de leurs cheveux,
relevés en tresses àlaCérès, la lèvre rouge,
tout empourprées de ces touffes de roses
que le froid l'ait écloro sur la joue.
Cette isalle —le Hall anglais —à laquelle les
architectes du Nord prodiguent tous.les or-
tieiriensc.lvju ils décocent avec uniuxegran-
diose, parce qu'ils savent que dans saiioble
enceiiite sepasseror.tlesévènemens les plus. '
importons do la vie de famille, avait été
splendidement décorée pour la circonstan
ce. Des jonchées de verts feuillages fai- »
saieiît disparaître los planch<3rs de sapin
qu'aucune cire n'avait jamais lustrés. Les
portes des riches armoires-étaient ouver-
ies ; ou a[)arce\ait ila.us leur profondeur
les gtands vases do faïence aux émaux
etincoians ; les cornus antiques aux cloe-
luriîï. lines et aux belles sctipture^ d'ar--
geut *. sur îes bahuts et les .dressoirs on
avait Vait des expo^il,ions plus
vait renlermer de précieux ou de beau.
Une profusion in'âs'itéo do lampes et de
grosses (•.haudfiljPi jaunes, renouvelant les
inervei-Haus^s illuminations de la nuit de
Nool, ai'vutaieiil 1111 nouvel éclat aux Sp-len-
deui's de la
.Au milieu de tant de préoccupations et ■
do soins, la-pauvre Norra fut naturelle
ment un peu oubliée: 011 avait autre Cho-
so à. faire que de s'occuper d'elle. Henrick
cependant, au milieu des joies de son hy
men, douces et profondes joies cependant,
puisqu'il'faisait un mariage d'amour, Hen
rick 11e pouvait même pas lui adresser la
parole. Hélas ! quo lui eût-il dit qui n 'eût
été pour la pauvre amo une blessure nou
velle? IL lo sentait bien et il gardait on
face d'elle un douloureux silence, il savait
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