Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-12
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 12 avril 1861 12 avril 1861
Description : 1861/04/12 (Numéro 102). 1861/04/12 (Numéro 102).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k672435m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 AM\EE.--IV* 10«1.
BlIKiiAliÀ A fAlUb
ABONNEMENS DES DEPARTEMENS.
rue de Valois (l'alais-Koyal), a. 10.'
B
Vt)i\l)RËl)i 12 AV1UL 1861.
.TROIS MOI&îTT^T;-.?
SIX MOIS.
UN ÂD«
16 FR.
32 FR.
64 FR.
pour iBS pats étban6brs, voir le tableau
publié les 5 et 20 de^ chaque mois.
lmpr. L. BONlFACE. r; des Bons-En&ns, 19.
JOURNAL PQIITIQIJE
UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS. .
TROIS MOIS ."77;..~7 13 FR.<
SIX' MOIS26 FR.
UN ÂN ;..7:ïT7 :r .7T77? îfâ FR.
-PN NUMÉRO 20 centimes;
Les abonnemens datent des 1*< et u
-. de chaque mois.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon.de poste ou d'un effet
surJParis, à l'ordre de Y adiotbtratkij * du journal, rue de Valois, n° 10.
Les Uttres ou envois d'argent m on affranchis sont refutè»\
Les articles dépqsés'ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues chez M. P anis^ régisseur des 6 grands journaux,
£ ; rue Notré -Dame-des -VictoiruiS, n* 40 (place de, la Boucse). .....
PARIS, 11 AVRIL,
Quand les évêques, : dans leurs mande-,
mens , traitent de l'enseignement ;reli-
gieux, dont ils ont reçu le dépôt, nous les
écoutons avec lè respect profond dû à
toutes les manifestations de l'autorité spi
rituelle de l'Eglise.
Nous ne sommes pas tenus aux mêmes
égards envers les prélats qui croient de
voir oublier un instant qu'ils sont évêques
pour se faire écrivains politiques. Un
pamphlet qui se cache sous la couverture
d'un mandement n'en est pas moins un
pamphlet.Notre droit de critiqué commen
ce lorsque le prêtre quitte le terrain de la
religion, où il est inviolable pour nous, et
descend dans l'arène des intérêts humains.
Il appartient dès lors à nos controverses,
et devient justiciable de l'opinion publique.
C'est devant cette justice de l'opinion
que nous avons dû appeler récemment:
quelques prélats qui, nous le reconnais
sons volontiers, font exception, par léur
violence de langage, à la modération et à
la haute raison de l'épiscopat français.
Parmi ces quelques évêques, ■ nous avons
eu la douleur de trouver Mgr Gerbet, qui
occupe le siège de Perpignan; -et nous
avons cité un passage de son dernier man
dement; - :
Cette citation et les interprcta,tipns
qu'elle nous a paru comporter nous -oiit
attiié de la part de l'ancien disciple et col
laborateur de Lamennais une réponse plei
ne d'emportement et de.menace. Nous al
lons la mettre sous les yeux de nos lec
teurs. Mais, auparavant^ il nous faut rap
peler le passage que nous avions emprun
té au mandement'de Mgr de Perpignan. Ce
sera le meilleur moyen de constituer le
public juge, en premier ressort, de notre
complète bonne foi.
Mgr l'évêque do Perpignan, menaçant
de la colère de Dieu le roi Victor-Emma
nuel, avait eu tout à coup une réminis
cence historique, et, par un bien triste
rapprochement, il avait évoqué l'exemple
du roi Chilpéric, assassiné par Landry.
Voici textuellement, et pour la seconde
fois, ce passage du mandement épisoopal :
o Si nous venions à passer sous les murs
» de ce palais, pendant qu'une royauté sa-
» crilége y prendrait ses ébats, nous nous
» ■ rappelerions un trait rapporté par Gré-
» goire.de Tours. Il s'entretenait avec un
» prélat de ses arbis, nommé Salvius, à
» l'entrée-,de la villa de.Braine, habitée par
» le roi Chilpéric, de sinistre mémoire. «N'a-
» percevezrYOUs rien, lui dit son interlocu-
» teur, sur le toit de cotte maison ? — Je
» n'y vois, lui répondit Grégoire de Tours,
» qu'une èspèce de seconde toiture que la
» roi y a fait poser récemment.—jVous
»n'y découvrez pas autrqchose?—Won,
» et vous, qu'y voyezrvous donc? » Sal
vius, avec* un profond soupir, lui dit :
« — Je'- yoiè glaive de la colère divine
«-tirée du fourreau et suspendu sur cette
» maison. Ce Salvius devait être quelque
fanatique du VI 0 siècle, qui avait la tête
»- montée par les passions des vieux partis de
»' cctemps-là. TOUTEFOIS, SA VISION FUT
fi" BIENTOT DE L'HISTOIRE. Nous croyons
» qu'il *y a aujourd'hui un bon nombre de
» fanatiques comme lui. »
Quand un évêque écrit de pareilles cho
ses , est-il besoin d'ajouter qu'il n'est
qu'imprudent et.non coupable? Nous n'a
vons jamais eu la pensée que Mgr de Per
pignan ait voulu exciter au régicide, et
nous sommes convaincu que sa conscien
ce repousserait avec horreur le fanatisme
capable de concevoir, même conditionnel „
lement , un pareil crime. Mais , - est - il
vrai, que, devant de tels rapproche-
i»ens, ; venus de si haut, le fanatisme
peut s'exalter et reconnaître dans l'odieu
se Vision de Salvius le poignard de Lan-;
dry, représenté comme le glaive de la co
lère divine? Loin de nous rétracter, nous
avons dit et nous répétons que de sem
blables réminiscences sont une faute gra
ve, même quand elles sont exemptes de
tout calcul et de l'intention détestable que
nous n'avons jamais prêtée à Mgr de Per
pignan. j>
Maintenant voici sa Jpttre. On remar
quera avec chagrin que, loin d'affaiblir la
portée de la citation que nous avions fai
te, elle la complète et l'aggrave.
évêché
_de
PERPIGNAN.
Perpignan, le 5 avril 186).
A Monsieur Grandguïllot, rédacteur en chef
du Constitutionnel.
« Monsieur,
» On vient dé me communiquer le Cons-
» titutionnel du 3 de ce mois. Vous avez
» trouvé bon de vous y occuper de ma
» dernière lettre pastorale, et de présenter
» ce document du 5 mars comme une sin-
» gulière preuve de l'obstination des évê-
» ; ques & pe pas tenir compte des conseils
» que M. Billault leur a donnés, plus de
» quinze jours après, dans son discours du
» 22 mars, au Corps Législatif (1).
» Si votre article ne contenait que de
» simples faussetés, je ne prendrais pas la
» peine de les relever. Mais il renferme
» encore autre chose, et cette autre chose,
a c'est une odieuse et flagrante calomnia.
» Bien qu'elle doive être jugée ailleurs
» que dans les colonnes de votre journal,
a je veux, en attendant, mettre yos lec-
» teurs à portée de l'apprécier.
» Dans un passage de ma Lettre Pasto-
» raie, je suppose le cas où le Roi de Sar-
» daigne, forçant les portes de Rome, s'ins-
» tallerait avec Garibaldi dans le palais
» des Papes , au Quirinal, et je rnp-
» pelle, à cette occasion, un trait rap-
» porté par Grégoire de ; Tours, au sujet
a de Chilpéric. Jusqu'ici, les écrivains qui
» en ont parlé, n'y avaient pas découvert la
a moindre provocation à l'assassinat de
» Chilpéric, qui n'a eu lieu, du reste, que
» quelques années après. Ils n'y avaient
» vu qu'une chose : c'e»t que, dans la
» pensée de Grégoire de Tours et de son
» interlocuteur, la conduite du roi mérb-
» vin'gien né pouvait manquer d'attirer
a sur lui les. châtimens du ciels- C'est
a une persuasion du kème genre que j'ai ex-
a primée comme étant la mienne et celle de
a beaucoup de catiioliques . J'ai dit et je re-
e dis que, suivant notre conviction, si
» Victor-Emmanuel venait à consommer
» l'attentat dont il s'agit, il rencontrerait
a LA JUSTICE DE DIEU, QUI A BIEN DES
a MANIÈRES DE FAIRE SENTIR AUX SOU-
a VERAINETÉS > COUPABLES QU'ELLES
» SONT SOUS SA MAIN. Le plus simple
b bon sens, l'équité la plus vulgaire ne
a permettent pas de trouver dans mes pa-
» rôles autre chose que ce qui a été répé-
a té dans tous les temps en face des îni-
» quités sociales'. ,
a Mais vous, Monsieur, vous avez pré-
» tendu y ftiire voir, au lieu de ma foi en
a la justice de Dieu, l'excitation à un des
» plus grands crimes que puissent ccm-
a mettre les homtaes. Pour disposer vos
» lecteurs à recevoir votre calomnie, vous
» avez d'abord recours à; la misérable ruse
» de mettre entre guillemets le titre de
o Néron français b pour lui faire croire
» que c'est moi qui donne ce titre à Chil-
a péric (2), que je l'applique au roi de Sar-
(1) C'est une erreur complète. Notre article n'a
interverti aucune. date, par cette bonne raison
qu'il n'en citait aucune, et il n'a pas reproché à
l'épiscopat de « ne point tenir compte des conseils
» de M. Billault. »
(2) Mgr de Perpignan voit « une misérable rùse »
dans la chose la plus simple. Si ce n'est pas lui
qui a donné à Chilpéric le titre de « Néron fran-
»'daigne, et qu'après un pareil emporte-
» ment, rien ne doit les étonner de m®
» part. Puis,les ayant ainsi préparésjvous 1
a vous écriez qu'ouvertement* j'appelle),
a sur la tête de Victor-Emmanuel le cou-;
v teau d4in nouveau Landry que 'cela 1
a est clair;* qu'on ne devait pas par-
» 1er d'une autre façon pour armer le
a bras d'un Jacques Clément ou d'un Ra-
a vaillac. Vous m'accusez d'être un pro-
b vocateur public à, l'assassinat et au ré-
b gicide. Vous dénoncez' à vos lecteurs et,
a autant qu'il est en votre pouvoir, à ceux
a des autres journaux la scélératesse de
b l'évêque de Perpignan.-Votre loyauté,
» votre honneur vous ont permis cela!
. » Je vous plains beaucoup d'être des-
b cendu à la place où vous met votre arti-
» cle, ët je crois qu'il convient, même
» dans votre intérêt, de vous arrêter sur
a cette pente; Ce que vous vous êtes per-
b mis envers moi ne rentre pas dans le
a cercle des opinions qu'on discute ; c'est
» un délit qui est du ressort de la justice,
a En conséquence; je ne me borne point
» à réclamer, en ce moment, atu nom de
8 la loi, l'insertoon intégrale de ma lettre
a dans votre journa ( l; mais je vous pré-
b viens'que si, dans le plus bref délai,
s vous n'avez pas rétracté, de la manière
a la plus nette et la plus catégorique , votre
b odieuse imputation,, vous aurez à en
s répondre devant un tribunal de po-
a lice correctionnelle, aux termes de
a l'article 18 de la loi du 17 mai
» 1819 et de l'article 6 de la loi du 2a mars
a 1822. Il est aujourd'hui fort à propos
» que de pareilles énormités ne passent
a point impunément, même à l'égard des
» évêques.
a J'ai l'honneur d'être, Monsieur, avec
» les sentimens qui vous sont dus, -
» Votre très humble serviteur,
b 1" P hilippe , évêque de Perpignan. »
A part une seule phrase, inconvenante
envers un homme étranger à ce débat, et
que nous avons cru devoir supprimer,
nous n'avons pas hésité à reproduire tout
entière la lettro de Mgr de Perpignan, avec
les injures qui nous sont personnellement
adressées et qui prouveront à. tous jus
qu'où la passion peut faire descendre mê
me ceux que leur caractère et leur mis
sion élèvent si haut. Plus cette chute
est grande et moias nous nous sentons at-
- teints. Il n'est pa"s„.do.,virulenpe de parole
qui puisse nous autoriser à sortir du cal
me et de la déférence que nous devons au
caractère sacré d'un évêque. Mgr de Per- >
pignan peut nous insulter tant qu'il lui
plaira : sa robo le protège contre toute
espèce de représailles.
Si Mgr Gerbet nous fait le procès dont il
nous menace, la lettre que nous venons de
publier en sera assurément l'une des piè
ces les plus- importantes, car elle fixe,
mieux que nous n'aurions osé le îaire, le
sens réel du principal passage de son man
dement. • '
Quant fi nous, nous n'avons entendu
faire appel qu'à l'opinion, et, devant elle,
comme devant les tribunaux de notre
pays, nous agirons de manière à ce que le
respect do la religion et le bon droit soient
toujours do notre côté.
A. Gkandguillot.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, H avril.
La Banque d'Angleterre a réduit le taux de
son escompte à 5 0/0.
Les consolidés sont à 92. ,
çais, » ce n'est pas nous non plus; de là les guil
lemets. Fallait-il une note explicative pour prier
nos lecteurs de lie pas rendre responsable Mgr
Gerbet d'une épithète-qui appartient soit au Père
Loriguef, toit à Mme de Saint-Ouen, soit à M. Le
Bagois? Le dernier enfant des Écoles des Frères
ne devait pas s'y méprendre.
. >. Londres, H avril.
Une frégate cuirassée en fer a été heureuse
ment lancée à Popolar, près de Londres, au
milieu d'un gx'andconcours'-'de peuple. Le lord-
miire et les autorités étaient présens.
> Vienne, H avril.
LeS lestregide Merzegowine et du. Montene-
jto nient l'immixtion de toute Influence étran
gère dans ces, provinces.
La diète dé Dalmatie est complètement souS
frinfluence d'une majorité appartenant au par
ti italien.
Vienne, 11 avril.
On mande de Metcovich, à la date du 9, que
de nombreux insurgés de l'IIerzegowine me
nacent Mehemet-Paclia à Trebigne. Les bachi-
bouzouks ont envahi le village d'Oratovaz et
le couvent grec ; ils en ont tué les habitans.
Vucalovich, avec des bandes d'insurgés, a
quitté Suttorina se dirigeant vers Zubci. L'es
cadre turgue maintient vigoureusement le
blocus, principalement entre Spizza et Anti-
vari. . ■
Berlin, il avril.
On mande de la frontière polonaise, jeudi :
Une proclamation du prince Gortchakoff in
vite les habitans de Varsovie à se tenir tran
quilles, autrement il serait obligé de procla
mer l'état de siège.
On a affiché la loi relative aux troubles et
émeutes.
La police a défendu les cannes ferrées; il
est également défendu aux blessés de se mon
trer dans la rue. 1 !
• 11 n'y avait pas eu de conflit jusqu'à mer
credi. »
■ m Copenhague, meïcredi soir.
" Aujourd'hui, I ordre a été donné d'appeler
400 hommes par bataillon, et ensuite de dou
bler Immédiatement l'effectif des bataillons.
Berlin, 11 avril.
On. mande de la frontière dé Pologne, le 11,
gue dans la nuit de mardi les troupes russes.
biTouaqmaient sur les places de Varsovie;-tes-
édifices publics ont été occupés militairement.
Les magasins, ainsi que les ateliers et les bu
reaux, restaient fermés. Une grande foule se
trouvait dans les rues, où il était défendu de
s'arrêter. Les costumes nationaux et les em -
blêmes de deuil ont disparu; les journaux ne
sont pas distribués. Parmi les morts se trou
vent des femmes et des enfans.
Pour le moment tomt est tranquille. "
Breslau, 10 avril.
On écrit de Varsovie le 9 avril :
« Dans la journée du lundi, le 8, entre cinq
et sir heures du soir, une foule nombreuse s'est
rassemblée devant le château royal comme
elfe l'avait annoncé la veille, dans l'intention
de réitérer ses demandes. Au même mom«nt
une chaise de poste passait sur la place, et le
postillon ût entendre sur son cornet l'air na
tional de Dombrowski : « La Pologne n'a pas
encore péri ! » Cette fanfare électrisa la popula
tion, qui, sans armes, voulut pénétrer dans la
cour du château. Alors la cavalerie chargea la
foule, l'infanterie fit:feu. Dès jeunes gens saisi
rent un crucifix poùr séparer le rassemblement
i et l'entraîner. dan3 les; rues adjacentes, le Pbd-
walc et là Senatorska, mais ils trouvèrent le
passage barré par l'infanterie.. De nouvelles dé
charges eurent lieu. Le nombre des personnes
tuées et blessées ne peqjt encore être précisé,
il est considérable. Le6 soldats portèrent beau
coup de cadavres au château..- D'autres victi
mes furent déposéas à l'hôpital de S;iint-Rôch
et à l'hôtel de l'Europe.
» Pendant que ces scènes sanglantes se pas
saient devant le château, à l'autre bout de la
place, une foule de 3 à 4,000 personnes, dans
laquelle se trouvaient beauccfup de femmes et
d'enfans, entourait l'image de la Sainte-Vier
ge, et, prosternée à genoux, entonnait des
chants religieux qui se prolongèrent jusqu'au,
soir. L'infanterie 1a cernait de tous côtés, sans
parvenir à la disperser et à lui faire cesser ses
prières. Enfin, à la nuit tombante, la troupe
s'est retirée et la foule s'est éloignée tran
quillement. • ! . :
» Le même soir, une députation de la ville
se présenta chez le prince Gortschakoff, qui
refusa de la recevoir. La consternation est gé
nérale. On craint des nouvelles fâcheuses des
provinces, où la dissolution delà Société Agri
cole a produit la plus grande exaspération.
Pendant les manifestations du 7, un aide-de-
camp du général Chrouleff s'est brûlé la cer
velle au châteàu. • :
» Le directeur des finances Leuski, le direc
teur de la Banque Niepokojizycki, le gouver
neur de. Lublin, Mackie;wi,iz, ont'don né leurs
démissions dans la matinée du 8< avril. »
v : ■>. Naples, mercredi.
Les soldats do i'ex-arméo des Deux-Sioiles
se trouvant absens de leur propre commune,
ou qui en menacent la. tranquillité sont rap
pelés. . • • ■
Les arrestations continuent.
La tranquillité est rétablie. La rente de Na-
ples est à 76 3/8.
Constantinople, 3 avril.
Des instructions sévères ont été données aux
pachas de Scutari et de Janina, au sujet^ des
soulévemcns que I'ori dit se préparer dans la
Roumélie. Il y a un grand mouvement de
troupes. . : ;
La hausse est effrayante. Le change de la li
vre turque est à 162.11 montera encore après
l'émission imminente du papier-monnaie. La
perte est d'environ SO 0/0 pour les employés et
pour l'armée. 1 L'aspect de la eapitale est
sombre. •
Vely-Paclia part aujourd'hui par le paque
bot pour la France.
- ■ • Marseille, le 10 avril. .
La suite de Vely-Pacha est arrivée. L'amûas-
sadeur est arrivé à Messine. *•*,
- Le Jourdain apporte 2,400,000 fr. en espèces.
; D'après dès -nouvelles de 'Constantinople du
2, la crise financière devient menaçante. La,
pièce medjidié en.or monte .déjà à; 166 pias-
tresi Lorë des mairvai* jours 'de la dernière
guerre elle ne dépassait pas 120. L'argent est
rare, le commerce nul, 1«b denrées augmen
tent extraordinairemenf; le prix de la viande
est plus que doublé. Le peuple souffre. On ap
préhende généralement une catastrophe.
La situation - de la Rouméliei est inquiétante.
. 300 Hongrois sont partis pour l'Italie.
„ Madrid,'le 10 avril.
Le Courrier de la Havane apporte 80,000 pias
tres. Le gouvernement portugais a prescrit
des mesures pour , encourager sur une grande
échelle la culture du coton en Afriqu e.
> (fferoos-Bullier.)
COURS
CODtS DB clotuix.
3 0/0aucompt.
—Fin du mois.
41/2 au compt.
—Fin du mois.
DE LA BOURSE,
le 10 le 11 HAUSSE. baisse
67.63 67.75
67 60 67.70
"95.50 95.50
95.25 ,» i »
10
10
8
a
■Nous nous proposons d'étudier avec
quelque détail, à propos du budget de 1862,
les principales questions financières ré
cemment soulevées par la discussion pu
blique. La condition préliminaire de cette
étude, c'est l'exposé des données positives
de la question , c'est-à-dire des chiffres
principaux dans lesquels se résume toute
l'économie du budget de 1862.
Sous son aspect le plus général, ce bud
get se présente ainsi :
Dépenses ordinaires et
extraordinaires 1.929.448.725 b
Voies et moyens ordi
naires et extraordinaires 1.941.030.275 s
Ce qui constitue un ex
cédant de recettes de 11.581.550 a
En tenant compte de la distinction créée
entre les recettes et dépenses d'ordre, et
les charges et ressources réelles de l'Etat,
on trouve que les recettes et dépenses
d'ordre s'élèvent, tant à l'actif qu'au pas
sif, à 619.119,313 fr., ce qui réduit les dé
penses ordinaires et extraordinaires .cons
tituant la charge réelle de l'Etat à fr. v
' ' 1.310.329.412
Et les recettes ordinai-
resetextraordinairescon- .
stituant les . ressources
réelles de l'Etat à
1.321.910.862
Et l'on retrouve le mê
me excédant de recettes,
soit fr.
11.581.550
Comparé aux évaluations adoptées pour
le budget de 1861, le budget de 1862 offre
les différence suivantes : '
Recettes probables de
1862 ' , 1.941.030.275
Evaluations adoptées ■■■'
pour 1861 1.840.755.670
Augmentation des re^.
cettes pour 1862 100.254.605
Dépenses probables de
1862 •
Evaluations adoptées
pour 1861
1.929.448.725
1;840.121.858
Augmentation des dé
penses pour1#62
Le budget général se divise en deux ser
vices- : le service, ordinaire., comprenant
les besoins èt los ressources habituels de
l'exercice, et le service .extraordinaire, c.om
prenant des dépenses de grands travaux
publics, qui s'atténuent, par. les ^remboùr-
semens à faire au .Trésor par différentes
compagnies dé chemins dè fer. Les, recettes
duserviceordinaire SQjttde i.940.196.912
Les dépenses ne s'élè- .
vent qu'à fr.
Ce qui laisse un dêeou- '
vert de fr. .
auquel .on. subvient par
l'excédant des ressources
ordinaires, montant com
me ci-dèssus à fr. • ;
D'où résulte l'excédant
final de.fr. >
Les dépenses ordinaires
de 1862 étant évaluées,
comme on, vient de[> le
Voir,àfr.
Présentent sur les éva
luations de 1861, gui n'é
taient'que de fr.
.43.596.637,
55.178.18T
11.581.550
1.885.018.725
1.808.221.858
1.840.775.670
1 .84.6.121.858
Une augmentation de fr. 76.796.867
Pour retrouver la balance du budget de
1862, il suffit de remarquer que les recettes
de 1861 était évaluées à
- Et les dépenses à
De sorte que le budget . ;
de 1861 se réglait par un
excédant de recettes de 653.812
D'autre part, 1862 présente, sur 1861, lin
excédant de.recettes de fr. - 100.254.605.
Et un excédant de dé- V .
penses de fr.,, 89.326.^67
Ce qui laisse libre une
somme de fr. -
Y ajoutant l'excédant
connu en 1861, fr.
10.927.738
653.812
On retrouve l'eacédant
de recettes total indiqué
par le projet de loi pour
1862,fr. 11.581.550
Pour pouvoir comparer exactement .les
deux exercices, il faut retrancher de l'aug
mentation générale 76,796,867 fr.
1° Les dépenses des Facultés, dont le bug-
get est pour la première fois rattaché au
budget de l'Etat, conformément au voeu
émis l'année dernière par la commission
du Corps Législatif ; ce n'est pas là, par
conséquent, une dépense nouvelle, elle se
monteàfr. 2.693.500
2° Le montant dtes dépen
ses de tous les services pu-
blics d^ns les trois nou
veaux départemens de. la
Savoie, de la Haute-Savoie
et des Alpes- Maritimes 13.113.366
Total, des sommes à re
trancher , ^ 15.806.86fl
pour pouvoir établir la comparaison en
tre les deux budgets de 1862 et de 1861 i
L'augmentation prévue pour le service ordi
naire de 1862 est de , 76.796.867
Retranchant la somme cl-dessus 15.806.866
L'augmentation comparative se ..
trouve réduite à. - , 60.900.001
Une certaine Rartie de ces dé- j ,.
penses nouvelles, telles que : = ;
Le service - départe
mental pour 2.396.000
La fabrication des
monnaies de bronze »
pôltf" V " 1-33Q.0I0
Le reboisement des-
montagnes et les \ aar
!.. _J routes forestières^)' 2.000.000 /
89.326.867?P Les poudres à feuprfUr 1 252 ; 000
Les tabacs pour - 3.818.13Ï
. Lesrémboursemenset' ;l : '
et restitutions'pour , 742.273
• Ensemble 10.558,406J .
Ne doivent être considérées que ;
comme des dépenses d'ordre; at: i ; _ , ; "
puisqu'elles " sont* couvertes t
par ; des recettes- correspon-; ;
daùtés ou mêinés supérieures.
Reste ' pour l'augnientation réelle
dfs dépenses ordinaires en 1862 50.431.595
1.885.018.725
Ce qui laisse un excé
dant de fr.
Les recettes extraordi
naires sont de fr. ., \
Les dépenses, des tra
vaux extraordinaires sont
de fr.
55.178.187,
833 363
,44.430.000
Une autre partie dé cette aug
mentation est le' résultat des
faits accomplis, et ne paraît
susceptible d'aucune discus
sion, savoir :
Les crédits nécessaires au service
de la dette consolidéeet du fonds
d'amortissement; soit'pour la con
solidation des réserves de l'amor-
Fcuilletou du .CoEsUtutionsel, 12 avril.
m 'AMOUR; EN LIPOME
XV.
Aussi, quand elle se vit seule, elle se
laissa tomber au-pied du lit, et pleura
amèrement. Elle était si étourdie de tout
ce qui venait de lui arriver depuis une
heure qu'elle ne s'en rendait qu'imparfai
tement compte; elle ne se.comprenait pas
trop elle-même, et ne comprenait rien
aux îfutres. Il lui semblait qu'elle faisait
un rêve pénible; qu'elle savait bien qu'el
le rêvait, et que, malgré ses efforts, elle
ne pouvait pas se réveiller... Sans avoir
aucun indice prt'ci?, mais avec cette sûre
té d'iiiMiïn't qui ne Irompe jamais la
femmei, elle devinait, tout ce que [cet
te belle jeune fille devait être pour
Henrick, et elle en ressentait une amère
douleur. Ah 1 comme elle eût voulu en ce
moment n'avoir jamais quitté.les tentes de
son grarid-pèvei Comme ello eût voulu
^quo les cimes ét,incelantes du Kilpis, avec
leurs neiges et leurs glaciers, l'ustent tom
bées sur sou pauvre cœur pour l'empê
cher de batlie? Elle ne s'était point fait
d'illusion sur son avenir : elle savait
bien quo 'Henrick ne serait jamais à
elle, et elle le remerciait maintenant
de toute son ame de ne l'avoir point
trompée, car elle n'eût pas survécu à la
désillusion.' Ejle savait.,—elle s'était tou
jours dit^qu'un jour il serait à une autre.
Mais, cette autre, elle espérait du moins
n'être jamais condamnée à la voir Elle
se disait que parlois les gens des villes se
marient pour avoir une position, une for
tune... Sans doute il en serait deluême de
Henriclt; mais la mère de ses enfans ne lui
ferait point oublier la tendresse profonde
qu'il avait trouvée dans sa jeune amie.
En se voyant tout à coup en présence d'Ed-
wina, la petite Laponne n'avait pas pu gar
der bien longtemps cette flatteuse espéran
ce. Edwina était de celles qu'un homme
comme Ilenrick devaifaimer : la pauvre
fleur de montagne, la fleur sauvage,
qu'en passant il avait respirée sans dai
gner la cueillir, ne pouvait lutter conlrc-
cellequi avait tout à la fois et la splendeur
du lys et le charme de la rose! Une fois sur
cette pente, elle to précipitait d'elle-mê
me; elle prenait comme uu cruel plaisir
ci s'abaisser, et à exalter sa rivale, pour
rendre plus iulVancbissable encore la dis
tance qui la séparait de Ilenrick. Elle
avait connu jusque-là les tristesses de l'a
mour sans espoir elle allait maintenant
goûter les amertumes do l'amcur jaloux.
Comme-rlle se repentait, d'avoir entrepris
ce voyage imprudent ! Son prétexte avait,
bien été. de conduireElpliège à Drontheim;
mais son but n'était-il pas de retrouver
Ilenrick, de ie revoir une dernière fois ?.S-.
Elle s'imaginait que tout le monde allait
lire son secret sur son visage, et que ses
sentimens, trop violens pour être; conte- ,
nus, allaient tout-à-coup déborder de son
cœur. Et comme alors on jugerait sévère
ment cette folle équipée qui la poussait
ainsi à travers le monde, seule avec un
jeune homme, à la poursuite d'un autrel
Puis, quand elle s'était ainsi volontaire.-
ment humiliée outre mesure, elle avait
des réactions énergiques, brusques et sou
daines : elle se disait qu'après tout elle no
faisait de mal à personne; qu'elle payait
ses imprudences du piix de ses douleurs,
et que, si elle perdait aij^ marché, elle ne
rendrait de comptes qu'a elle-même. Que
lui importait le monde ? Elle ne lui devait
rien; ello ne lui demandait rien; elle n'es
pérait rien 'do lui; sa conscience était c-n
paix, et elle méprisait les opinions in
justes de ceux qui la condamneraient sans
la juger.
- La pauvre fille en était, là do ses t ristes
réîlexions, quand on frappa brusquement,
à ea porte. Ello s'imagina folleroent. quo
c'était Ilenrick qui la venait voir, comme
si ou avait en Norvège la même liberté
qu'en Laponie, et comme s'il était d'usage
que les jeunes hommes allassent ainsi-
trouver les jeunes filles dans leur cham
bre. Elle se releva brusquement du tapis
sur lequel elle s'était laissée/ tomber, et
bondit jusqu'à la porte, qu'elle ouvrit elle-
même.
tîêlas! ce n'était peint Ilenrick; c'était
une grosse servante,du Gaar'd, que l'on 1
déguisait parfois en femme de chambre,
quand le besoin s'en faisait sentir, mais
qui n'en gardait pas moins dans ses fonc
tions nouvelles > la rusticité de son état
primitif. - * .
Matn'zelle, faut venir, on vous attend
pour dîner. ■; ^ :■
Norra fit signe qu'elle allait descendre,,
et referma la porte. Elle eût mieux aimé
rester chez elle ; mais elle comprit cepen
dant que la vie sociale est un échange de
sacrifices, et_que l'on ne vit point avec les
autres pour faire uniquement sa volonté.
Ellejata un coup d'œil à la glace; une
- belle et.grande glace-, limpide comme le
cristal, descendant presquo jusqu'au par-
qtiet, et dans laquelle des pieds à la tête
elle se voyait tout entière. Quelle diffé
rence avec les petits morceaux de verre à
peine étamés, seuis miroirs connus en La
ponie, et que l'on ne trouvait même pas
dans toutes les tentes! Elle eut hontedesa
toilette : il est vrai que le voyage l'avait
singulièrement défraîchie; et qu'il y avait
dans toute sa petite personne un certain
désordre qui, pour être pittoresque, n'en
semblerait peut-être pas moins inconve
nant à ses hôtes. Elle aperçut, sur un fau
teuil, au pied de sou lit, un .habillement
complet de femme ; mais, outre qu'il eût
été trop grand pour elle, il y avait là une
foule de pièces dont elle ne se rappelait
que très vaguement l'emploi.
Elle se contenta donc d'emprunter à la
main obligeante qui venait ainsi au-devant
de ses besoins 1 ; vrie jolie chemise' en'Co
ton, parfumée d'herbes aromatittues dans
les armoires du Gaard, et brodée de fil
rouge et bleu, au col-et à*ux poignets, qtii
lui parut du dernier gaûtuPuiâîblle relova'
et nattaavecsoin samagttifique chevelure,
de ce noir bleuâtre; dont on-s admire le ;
refiét sur l'aile des corbeaux,-et rajusta de
son mieux son pittoresque", vêtement la
pon ; puis,'quand cela fut iait avec plus de
résolution*qu'elle-même*n'aurait osé s'en
croire, elle descendit; après avoir jeté sur
ses épaules une sorte de pelisse doublée
de renard bleu et bordée de martre, que
l'on eût payée six millo francs à Saint-Pé
tersbourg, douze mille à Paris, et..vingt
mille à Londres. C'était un présent de
Nepto, auquel l'ingrate ne pensait guère,
et qui ne luiavaitpas coûté moins de trois
mois de chasse fatigante et de courses sans
lin le long des lacs, au sommet des mor-
tagnos.et dans les-Iwis profonds.'
Norra , qui trenlblait tm peu , trouva
tout le monde réuni dans une grande
pièce qui servait, à la fois de-.sajori-et do
falloà manger. Klphège et. Ilenrick ;ivnicjit.
bien employé leur temps pour préparer à
leur petiie amie une (réception convena
ble en dépit des préjugés, si fortement en
racinés,delà race.Comme ils connaissaient
le monde auquel ils avaient allaire , ils
avaient habilement choisileurs argumens :
aux femmes ils avaient fait entendre que
Norra était unasorte de princesse dans son
pays; qu'elle descendait des ancieus rois de
Laponie, etquesongrand-père commandait
encore a d'é nombreuses tribus ; aux hom
mes ils assuraient qu'elle étaitlaplus riche
héritière de .son pays ; qu'elle avait une
dot sdnhante^a réjouir ' les. oreilles d'un
Juif, ét qiie ses trotïpèaux dé : réiines man
geraient en lin hiatin touted'herbe de Hà-
rald-Cïàard. De pareils discours avaient pro
duit l'effet accoutumé' Sur ceux ; auxquels
ils s'âdtèsgaiént « Nom reçiftdohc de tout
le monde la bienvenue : la plùs'flatteuse.
Peut-être mit-on quelque orgueil à éblouir
par un déploiement de luxe et de prévenan
ces cette jeune sauvage, habituée aux
mœurs simples de. la tente, pour qu'elle
remportât dans ses déserts une haute idée
de la magnificence et"de' l'hospitalité nor
végiennes. A vrai dire, tout cela était pei
ne perdue! l'aimable lille s'apercevait pou
de tout, ce quo l'on voulait bien faire un
son honneur. Mais Henriek était venu au-
vant d'elle'jusqu'à la porte de la salle, avec
nu bon soùriro; il avait serré cordiale
ment sa main': c'était assez pour elle; elle
était heureuse, et trouvait tout parfait.
Le festin fut superbe,- mais elle ignorait
jusqu'au nom des mets qu'on lui servait,
et elle n'avait jamais goûté de vin. Elle
fut donc d'une so'brîété et d'une frugalité
extrême. Hu reste," sa gentillesse et sa.grâ-
ce -naturelle eurent bientôt, fait de lui ga
gner tous les cœurs, et, lorsqu'à la tin du
n'.ps, elle répondit en personne bien ap
prise aux complimens du maître du logis,
chacun trouva que pour une Laponne elle
rie manquait vraiment pas de savoir-vi-
vre. • ' • ' ''
BlIKiiAliÀ A fAlUb
ABONNEMENS DES DEPARTEMENS.
rue de Valois (l'alais-Koyal), a. 10.'
B
Vt)i\l)RËl)i 12 AV1UL 1861.
.TROIS MOI&îTT^T;-.?
SIX MOIS.
UN ÂD«
16 FR.
32 FR.
64 FR.
pour iBS pats étban6brs, voir le tableau
publié les 5 et 20 de^ chaque mois.
lmpr. L. BONlFACE. r; des Bons-En&ns, 19.
JOURNAL PQIITIQIJE
UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS. .
TROIS MOIS ."77;..~7 13 FR.<
SIX' MOIS26 FR.
UN ÂN ;..7:ïT7 :r .7T77? îfâ FR.
-PN NUMÉRO 20 centimes;
Les abonnemens datent des 1*< et u
-. de chaque mois.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon.de poste ou d'un effet
surJParis, à l'ordre de Y adiotbtratkij * du journal, rue de Valois, n° 10.
Les Uttres ou envois d'argent m on affranchis sont refutè»\
Les articles dépqsés'ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues chez M. P anis^ régisseur des 6 grands journaux,
£ ; rue Notré -Dame-des -VictoiruiS, n* 40 (place de, la Boucse). .....
PARIS, 11 AVRIL,
Quand les évêques, : dans leurs mande-,
mens , traitent de l'enseignement ;reli-
gieux, dont ils ont reçu le dépôt, nous les
écoutons avec lè respect profond dû à
toutes les manifestations de l'autorité spi
rituelle de l'Eglise.
Nous ne sommes pas tenus aux mêmes
égards envers les prélats qui croient de
voir oublier un instant qu'ils sont évêques
pour se faire écrivains politiques. Un
pamphlet qui se cache sous la couverture
d'un mandement n'en est pas moins un
pamphlet.Notre droit de critiqué commen
ce lorsque le prêtre quitte le terrain de la
religion, où il est inviolable pour nous, et
descend dans l'arène des intérêts humains.
Il appartient dès lors à nos controverses,
et devient justiciable de l'opinion publique.
C'est devant cette justice de l'opinion
que nous avons dû appeler récemment:
quelques prélats qui, nous le reconnais
sons volontiers, font exception, par léur
violence de langage, à la modération et à
la haute raison de l'épiscopat français.
Parmi ces quelques évêques, ■ nous avons
eu la douleur de trouver Mgr Gerbet, qui
occupe le siège de Perpignan; -et nous
avons cité un passage de son dernier man
dement; - :
Cette citation et les interprcta,tipns
qu'elle nous a paru comporter nous -oiit
attiié de la part de l'ancien disciple et col
laborateur de Lamennais une réponse plei
ne d'emportement et de.menace. Nous al
lons la mettre sous les yeux de nos lec
teurs. Mais, auparavant^ il nous faut rap
peler le passage que nous avions emprun
té au mandement'de Mgr de Perpignan. Ce
sera le meilleur moyen de constituer le
public juge, en premier ressort, de notre
complète bonne foi.
Mgr l'évêque do Perpignan, menaçant
de la colère de Dieu le roi Victor-Emma
nuel, avait eu tout à coup une réminis
cence historique, et, par un bien triste
rapprochement, il avait évoqué l'exemple
du roi Chilpéric, assassiné par Landry.
Voici textuellement, et pour la seconde
fois, ce passage du mandement épisoopal :
o Si nous venions à passer sous les murs
» de ce palais, pendant qu'une royauté sa-
» crilége y prendrait ses ébats, nous nous
» ■ rappelerions un trait rapporté par Gré-
» goire.de Tours. Il s'entretenait avec un
» prélat de ses arbis, nommé Salvius, à
» l'entrée-,de la villa de.Braine, habitée par
» le roi Chilpéric, de sinistre mémoire. «N'a-
» percevezrYOUs rien, lui dit son interlocu-
» teur, sur le toit de cotte maison ? — Je
» n'y vois, lui répondit Grégoire de Tours,
» qu'une èspèce de seconde toiture que la
» roi y a fait poser récemment.—jVous
»n'y découvrez pas autrqchose?—Won,
» et vous, qu'y voyezrvous donc? » Sal
vius, avec* un profond soupir, lui dit :
« — Je'- yoiè glaive de la colère divine
«-tirée du fourreau et suspendu sur cette
» maison. Ce Salvius devait être quelque
fanatique du VI 0 siècle, qui avait la tête
»- montée par les passions des vieux partis de
»' cctemps-là. TOUTEFOIS, SA VISION FUT
fi" BIENTOT DE L'HISTOIRE. Nous croyons
» qu'il *y a aujourd'hui un bon nombre de
» fanatiques comme lui. »
Quand un évêque écrit de pareilles cho
ses , est-il besoin d'ajouter qu'il n'est
qu'imprudent et.non coupable? Nous n'a
vons jamais eu la pensée que Mgr de Per
pignan ait voulu exciter au régicide, et
nous sommes convaincu que sa conscien
ce repousserait avec horreur le fanatisme
capable de concevoir, même conditionnel „
lement , un pareil crime. Mais , - est - il
vrai, que, devant de tels rapproche-
i»ens, ; venus de si haut, le fanatisme
peut s'exalter et reconnaître dans l'odieu
se Vision de Salvius le poignard de Lan-;
dry, représenté comme le glaive de la co
lère divine? Loin de nous rétracter, nous
avons dit et nous répétons que de sem
blables réminiscences sont une faute gra
ve, même quand elles sont exemptes de
tout calcul et de l'intention détestable que
nous n'avons jamais prêtée à Mgr de Per
pignan. j>
Maintenant voici sa Jpttre. On remar
quera avec chagrin que, loin d'affaiblir la
portée de la citation que nous avions fai
te, elle la complète et l'aggrave.
évêché
_de
PERPIGNAN.
Perpignan, le 5 avril 186).
A Monsieur Grandguïllot, rédacteur en chef
du Constitutionnel.
« Monsieur,
» On vient dé me communiquer le Cons-
» titutionnel du 3 de ce mois. Vous avez
» trouvé bon de vous y occuper de ma
» dernière lettre pastorale, et de présenter
» ce document du 5 mars comme une sin-
» gulière preuve de l'obstination des évê-
» ; ques & pe pas tenir compte des conseils
» que M. Billault leur a donnés, plus de
» quinze jours après, dans son discours du
» 22 mars, au Corps Législatif (1).
» Si votre article ne contenait que de
» simples faussetés, je ne prendrais pas la
» peine de les relever. Mais il renferme
» encore autre chose, et cette autre chose,
a c'est une odieuse et flagrante calomnia.
» Bien qu'elle doive être jugée ailleurs
» que dans les colonnes de votre journal,
a je veux, en attendant, mettre yos lec-
» teurs à portée de l'apprécier.
» Dans un passage de ma Lettre Pasto-
» raie, je suppose le cas où le Roi de Sar-
» daigne, forçant les portes de Rome, s'ins-
» tallerait avec Garibaldi dans le palais
» des Papes , au Quirinal, et je rnp-
» pelle, à cette occasion, un trait rap-
» porté par Grégoire de ; Tours, au sujet
a de Chilpéric. Jusqu'ici, les écrivains qui
» en ont parlé, n'y avaient pas découvert la
a moindre provocation à l'assassinat de
» Chilpéric, qui n'a eu lieu, du reste, que
» quelques années après. Ils n'y avaient
» vu qu'une chose : c'e»t que, dans la
» pensée de Grégoire de Tours et de son
» interlocuteur, la conduite du roi mérb-
» vin'gien né pouvait manquer d'attirer
a sur lui les. châtimens du ciels- C'est
a une persuasion du kème genre que j'ai ex-
a primée comme étant la mienne et celle de
a beaucoup de catiioliques . J'ai dit et je re-
e dis que, suivant notre conviction, si
» Victor-Emmanuel venait à consommer
» l'attentat dont il s'agit, il rencontrerait
a LA JUSTICE DE DIEU, QUI A BIEN DES
a MANIÈRES DE FAIRE SENTIR AUX SOU-
a VERAINETÉS > COUPABLES QU'ELLES
» SONT SOUS SA MAIN. Le plus simple
b bon sens, l'équité la plus vulgaire ne
a permettent pas de trouver dans mes pa-
» rôles autre chose que ce qui a été répé-
a té dans tous les temps en face des îni-
» quités sociales'. ,
a Mais vous, Monsieur, vous avez pré-
» tendu y ftiire voir, au lieu de ma foi en
a la justice de Dieu, l'excitation à un des
» plus grands crimes que puissent ccm-
a mettre les homtaes. Pour disposer vos
» lecteurs à recevoir votre calomnie, vous
» avez d'abord recours à; la misérable ruse
» de mettre entre guillemets le titre de
o Néron français b pour lui faire croire
» que c'est moi qui donne ce titre à Chil-
a péric (2), que je l'applique au roi de Sar-
(1) C'est une erreur complète. Notre article n'a
interverti aucune. date, par cette bonne raison
qu'il n'en citait aucune, et il n'a pas reproché à
l'épiscopat de « ne point tenir compte des conseils
» de M. Billault. »
(2) Mgr de Perpignan voit « une misérable rùse »
dans la chose la plus simple. Si ce n'est pas lui
qui a donné à Chilpéric le titre de « Néron fran-
»'daigne, et qu'après un pareil emporte-
» ment, rien ne doit les étonner de m®
» part. Puis,les ayant ainsi préparésjvous 1
a vous écriez qu'ouvertement* j'appelle),
a sur la tête de Victor-Emmanuel le cou-;
v teau d4in nouveau Landry que 'cela 1
a est clair;* qu'on ne devait pas par-
» 1er d'une autre façon pour armer le
a bras d'un Jacques Clément ou d'un Ra-
a vaillac. Vous m'accusez d'être un pro-
b vocateur public à, l'assassinat et au ré-
b gicide. Vous dénoncez' à vos lecteurs et,
a autant qu'il est en votre pouvoir, à ceux
a des autres journaux la scélératesse de
b l'évêque de Perpignan.-Votre loyauté,
» votre honneur vous ont permis cela!
. » Je vous plains beaucoup d'être des-
b cendu à la place où vous met votre arti-
» cle, ët je crois qu'il convient, même
» dans votre intérêt, de vous arrêter sur
a cette pente; Ce que vous vous êtes per-
b mis envers moi ne rentre pas dans le
a cercle des opinions qu'on discute ; c'est
» un délit qui est du ressort de la justice,
a En conséquence; je ne me borne point
» à réclamer, en ce moment, atu nom de
8 la loi, l'insertoon intégrale de ma lettre
a dans votre journa ( l; mais je vous pré-
b viens'que si, dans le plus bref délai,
s vous n'avez pas rétracté, de la manière
a la plus nette et la plus catégorique , votre
b odieuse imputation,, vous aurez à en
s répondre devant un tribunal de po-
a lice correctionnelle, aux termes de
a l'article 18 de la loi du 17 mai
» 1819 et de l'article 6 de la loi du 2a mars
a 1822. Il est aujourd'hui fort à propos
» que de pareilles énormités ne passent
a point impunément, même à l'égard des
» évêques.
a J'ai l'honneur d'être, Monsieur, avec
» les sentimens qui vous sont dus, -
» Votre très humble serviteur,
b 1" P hilippe , évêque de Perpignan. »
A part une seule phrase, inconvenante
envers un homme étranger à ce débat, et
que nous avons cru devoir supprimer,
nous n'avons pas hésité à reproduire tout
entière la lettro de Mgr de Perpignan, avec
les injures qui nous sont personnellement
adressées et qui prouveront à. tous jus
qu'où la passion peut faire descendre mê
me ceux que leur caractère et leur mis
sion élèvent si haut. Plus cette chute
est grande et moias nous nous sentons at-
- teints. Il n'est pa"s„.do.,virulenpe de parole
qui puisse nous autoriser à sortir du cal
me et de la déférence que nous devons au
caractère sacré d'un évêque. Mgr de Per- >
pignan peut nous insulter tant qu'il lui
plaira : sa robo le protège contre toute
espèce de représailles.
Si Mgr Gerbet nous fait le procès dont il
nous menace, la lettre que nous venons de
publier en sera assurément l'une des piè
ces les plus- importantes, car elle fixe,
mieux que nous n'aurions osé le îaire, le
sens réel du principal passage de son man
dement. • '
Quant fi nous, nous n'avons entendu
faire appel qu'à l'opinion, et, devant elle,
comme devant les tribunaux de notre
pays, nous agirons de manière à ce que le
respect do la religion et le bon droit soient
toujours do notre côté.
A. Gkandguillot.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, H avril.
La Banque d'Angleterre a réduit le taux de
son escompte à 5 0/0.
Les consolidés sont à 92. ,
çais, » ce n'est pas nous non plus; de là les guil
lemets. Fallait-il une note explicative pour prier
nos lecteurs de lie pas rendre responsable Mgr
Gerbet d'une épithète-qui appartient soit au Père
Loriguef, toit à Mme de Saint-Ouen, soit à M. Le
Bagois? Le dernier enfant des Écoles des Frères
ne devait pas s'y méprendre.
. >. Londres, H avril.
Une frégate cuirassée en fer a été heureuse
ment lancée à Popolar, près de Londres, au
milieu d'un gx'andconcours'-'de peuple. Le lord-
miire et les autorités étaient présens.
> Vienne, H avril.
LeS lestregide Merzegowine et du. Montene-
jto nient l'immixtion de toute Influence étran
gère dans ces, provinces.
La diète dé Dalmatie est complètement souS
frinfluence d'une majorité appartenant au par
ti italien.
Vienne, 11 avril.
On mande de Metcovich, à la date du 9, que
de nombreux insurgés de l'IIerzegowine me
nacent Mehemet-Paclia à Trebigne. Les bachi-
bouzouks ont envahi le village d'Oratovaz et
le couvent grec ; ils en ont tué les habitans.
Vucalovich, avec des bandes d'insurgés, a
quitté Suttorina se dirigeant vers Zubci. L'es
cadre turgue maintient vigoureusement le
blocus, principalement entre Spizza et Anti-
vari. . ■
Berlin, il avril.
On mande de la frontière polonaise, jeudi :
Une proclamation du prince Gortchakoff in
vite les habitans de Varsovie à se tenir tran
quilles, autrement il serait obligé de procla
mer l'état de siège.
On a affiché la loi relative aux troubles et
émeutes.
La police a défendu les cannes ferrées; il
est également défendu aux blessés de se mon
trer dans la rue. 1 !
• 11 n'y avait pas eu de conflit jusqu'à mer
credi. »
■ m Copenhague, meïcredi soir.
" Aujourd'hui, I ordre a été donné d'appeler
400 hommes par bataillon, et ensuite de dou
bler Immédiatement l'effectif des bataillons.
Berlin, 11 avril.
On. mande de la frontière dé Pologne, le 11,
gue dans la nuit de mardi les troupes russes.
biTouaqmaient sur les places de Varsovie;-tes-
édifices publics ont été occupés militairement.
Les magasins, ainsi que les ateliers et les bu
reaux, restaient fermés. Une grande foule se
trouvait dans les rues, où il était défendu de
s'arrêter. Les costumes nationaux et les em -
blêmes de deuil ont disparu; les journaux ne
sont pas distribués. Parmi les morts se trou
vent des femmes et des enfans.
Pour le moment tomt est tranquille. "
Breslau, 10 avril.
On écrit de Varsovie le 9 avril :
« Dans la journée du lundi, le 8, entre cinq
et sir heures du soir, une foule nombreuse s'est
rassemblée devant le château royal comme
elfe l'avait annoncé la veille, dans l'intention
de réitérer ses demandes. Au même mom«nt
une chaise de poste passait sur la place, et le
postillon ût entendre sur son cornet l'air na
tional de Dombrowski : « La Pologne n'a pas
encore péri ! » Cette fanfare électrisa la popula
tion, qui, sans armes, voulut pénétrer dans la
cour du château. Alors la cavalerie chargea la
foule, l'infanterie fit:feu. Dès jeunes gens saisi
rent un crucifix poùr séparer le rassemblement
i et l'entraîner. dan3 les; rues adjacentes, le Pbd-
walc et là Senatorska, mais ils trouvèrent le
passage barré par l'infanterie.. De nouvelles dé
charges eurent lieu. Le nombre des personnes
tuées et blessées ne peqjt encore être précisé,
il est considérable. Le6 soldats portèrent beau
coup de cadavres au château..- D'autres victi
mes furent déposéas à l'hôpital de S;iint-Rôch
et à l'hôtel de l'Europe.
» Pendant que ces scènes sanglantes se pas
saient devant le château, à l'autre bout de la
place, une foule de 3 à 4,000 personnes, dans
laquelle se trouvaient beauccfup de femmes et
d'enfans, entourait l'image de la Sainte-Vier
ge, et, prosternée à genoux, entonnait des
chants religieux qui se prolongèrent jusqu'au,
soir. L'infanterie 1a cernait de tous côtés, sans
parvenir à la disperser et à lui faire cesser ses
prières. Enfin, à la nuit tombante, la troupe
s'est retirée et la foule s'est éloignée tran
quillement. • ! . :
» Le même soir, une députation de la ville
se présenta chez le prince Gortschakoff, qui
refusa de la recevoir. La consternation est gé
nérale. On craint des nouvelles fâcheuses des
provinces, où la dissolution delà Société Agri
cole a produit la plus grande exaspération.
Pendant les manifestations du 7, un aide-de-
camp du général Chrouleff s'est brûlé la cer
velle au châteàu. • :
» Le directeur des finances Leuski, le direc
teur de la Banque Niepokojizycki, le gouver
neur de. Lublin, Mackie;wi,iz, ont'don né leurs
démissions dans la matinée du 8< avril. »
v : ■>. Naples, mercredi.
Les soldats do i'ex-arméo des Deux-Sioiles
se trouvant absens de leur propre commune,
ou qui en menacent la. tranquillité sont rap
pelés. . • • ■
Les arrestations continuent.
La tranquillité est rétablie. La rente de Na-
ples est à 76 3/8.
Constantinople, 3 avril.
Des instructions sévères ont été données aux
pachas de Scutari et de Janina, au sujet^ des
soulévemcns que I'ori dit se préparer dans la
Roumélie. Il y a un grand mouvement de
troupes. . : ;
La hausse est effrayante. Le change de la li
vre turque est à 162.11 montera encore après
l'émission imminente du papier-monnaie. La
perte est d'environ SO 0/0 pour les employés et
pour l'armée. 1 L'aspect de la eapitale est
sombre. •
Vely-Paclia part aujourd'hui par le paque
bot pour la France.
- ■ • Marseille, le 10 avril. .
La suite de Vely-Pacha est arrivée. L'amûas-
sadeur est arrivé à Messine. *•*,
- Le Jourdain apporte 2,400,000 fr. en espèces.
; D'après dès -nouvelles de 'Constantinople du
2, la crise financière devient menaçante. La,
pièce medjidié en.or monte .déjà à; 166 pias-
tresi Lorë des mairvai* jours 'de la dernière
guerre elle ne dépassait pas 120. L'argent est
rare, le commerce nul, 1«b denrées augmen
tent extraordinairemenf; le prix de la viande
est plus que doublé. Le peuple souffre. On ap
préhende généralement une catastrophe.
La situation - de la Rouméliei est inquiétante.
. 300 Hongrois sont partis pour l'Italie.
„ Madrid,'le 10 avril.
Le Courrier de la Havane apporte 80,000 pias
tres. Le gouvernement portugais a prescrit
des mesures pour , encourager sur une grande
échelle la culture du coton en Afriqu e.
> (fferoos-Bullier.)
COURS
CODtS DB clotuix.
3 0/0aucompt.
—Fin du mois.
41/2 au compt.
—Fin du mois.
DE LA BOURSE,
le 10 le 11 HAUSSE. baisse
67.63 67.75
67 60 67.70
"95.50 95.50
95.25 ,» i »
10
10
8
a
■Nous nous proposons d'étudier avec
quelque détail, à propos du budget de 1862,
les principales questions financières ré
cemment soulevées par la discussion pu
blique. La condition préliminaire de cette
étude, c'est l'exposé des données positives
de la question , c'est-à-dire des chiffres
principaux dans lesquels se résume toute
l'économie du budget de 1862.
Sous son aspect le plus général, ce bud
get se présente ainsi :
Dépenses ordinaires et
extraordinaires 1.929.448.725 b
Voies et moyens ordi
naires et extraordinaires 1.941.030.275 s
Ce qui constitue un ex
cédant de recettes de 11.581.550 a
En tenant compte de la distinction créée
entre les recettes et dépenses d'ordre, et
les charges et ressources réelles de l'Etat,
on trouve que les recettes et dépenses
d'ordre s'élèvent, tant à l'actif qu'au pas
sif, à 619.119,313 fr., ce qui réduit les dé
penses ordinaires et extraordinaires .cons
tituant la charge réelle de l'Etat à fr. v
' ' 1.310.329.412
Et les recettes ordinai-
resetextraordinairescon- .
stituant les . ressources
réelles de l'Etat à
1.321.910.862
Et l'on retrouve le mê
me excédant de recettes,
soit fr.
11.581.550
Comparé aux évaluations adoptées pour
le budget de 1861, le budget de 1862 offre
les différence suivantes : '
Recettes probables de
1862 ' , 1.941.030.275
Evaluations adoptées ■■■'
pour 1861 1.840.755.670
Augmentation des re^.
cettes pour 1862 100.254.605
Dépenses probables de
1862 •
Evaluations adoptées
pour 1861
1.929.448.725
1;840.121.858
Augmentation des dé
penses pour1#62
Le budget général se divise en deux ser
vices- : le service, ordinaire., comprenant
les besoins èt los ressources habituels de
l'exercice, et le service .extraordinaire, c.om
prenant des dépenses de grands travaux
publics, qui s'atténuent, par. les ^remboùr-
semens à faire au .Trésor par différentes
compagnies dé chemins dè fer. Les, recettes
duserviceordinaire SQjttde i.940.196.912
Les dépenses ne s'élè- .
vent qu'à fr.
Ce qui laisse un dêeou- '
vert de fr. .
auquel .on. subvient par
l'excédant des ressources
ordinaires, montant com
me ci-dèssus à fr. • ;
D'où résulte l'excédant
final de.fr. >
Les dépenses ordinaires
de 1862 étant évaluées,
comme on, vient de[> le
Voir,àfr.
Présentent sur les éva
luations de 1861, gui n'é
taient'que de fr.
.43.596.637,
55.178.18T
11.581.550
1.885.018.725
1.808.221.858
1.840.775.670
1 .84.6.121.858
Une augmentation de fr. 76.796.867
Pour retrouver la balance du budget de
1862, il suffit de remarquer que les recettes
de 1861 était évaluées à
- Et les dépenses à
De sorte que le budget . ;
de 1861 se réglait par un
excédant de recettes de 653.812
D'autre part, 1862 présente, sur 1861, lin
excédant de.recettes de fr. - 100.254.605.
Et un excédant de dé- V .
penses de fr.,, 89.326.^67
Ce qui laisse libre une
somme de fr. -
Y ajoutant l'excédant
connu en 1861, fr.
10.927.738
653.812
On retrouve l'eacédant
de recettes total indiqué
par le projet de loi pour
1862,fr. 11.581.550
Pour pouvoir comparer exactement .les
deux exercices, il faut retrancher de l'aug
mentation générale 76,796,867 fr.
1° Les dépenses des Facultés, dont le bug-
get est pour la première fois rattaché au
budget de l'Etat, conformément au voeu
émis l'année dernière par la commission
du Corps Législatif ; ce n'est pas là, par
conséquent, une dépense nouvelle, elle se
monteàfr. 2.693.500
2° Le montant dtes dépen
ses de tous les services pu-
blics d^ns les trois nou
veaux départemens de. la
Savoie, de la Haute-Savoie
et des Alpes- Maritimes 13.113.366
Total, des sommes à re
trancher , ^ 15.806.86fl
pour pouvoir établir la comparaison en
tre les deux budgets de 1862 et de 1861 i
L'augmentation prévue pour le service ordi
naire de 1862 est de , 76.796.867
Retranchant la somme cl-dessus 15.806.866
L'augmentation comparative se ..
trouve réduite à. - , 60.900.001
Une certaine Rartie de ces dé- j ,.
penses nouvelles, telles que : = ;
Le service - départe
mental pour 2.396.000
La fabrication des
monnaies de bronze »
pôltf" V " 1-33Q.0I0
Le reboisement des-
montagnes et les \ aar
!.. _J routes forestières^)' 2.000.000 /
89.326.867?P Les poudres à feuprfUr 1 252 ; 000
Les tabacs pour - 3.818.13Ï
. Lesrémboursemenset' ;l : '
et restitutions'pour , 742.273
• Ensemble 10.558,406J .
Ne doivent être considérées que ;
comme des dépenses d'ordre; at: i ; _ , ; "
puisqu'elles " sont* couvertes t
par ; des recettes- correspon-; ;
daùtés ou mêinés supérieures.
Reste ' pour l'augnientation réelle
dfs dépenses ordinaires en 1862 50.431.595
1.885.018.725
Ce qui laisse un excé
dant de fr.
Les recettes extraordi
naires sont de fr. ., \
Les dépenses, des tra
vaux extraordinaires sont
de fr.
55.178.187,
833 363
,44.430.000
Une autre partie dé cette aug
mentation est le' résultat des
faits accomplis, et ne paraît
susceptible d'aucune discus
sion, savoir :
Les crédits nécessaires au service
de la dette consolidéeet du fonds
d'amortissement; soit'pour la con
solidation des réserves de l'amor-
Fcuilletou du .CoEsUtutionsel, 12 avril.
m 'AMOUR; EN LIPOME
XV.
Aussi, quand elle se vit seule, elle se
laissa tomber au-pied du lit, et pleura
amèrement. Elle était si étourdie de tout
ce qui venait de lui arriver depuis une
heure qu'elle ne s'en rendait qu'imparfai
tement compte; elle ne se.comprenait pas
trop elle-même, et ne comprenait rien
aux îfutres. Il lui semblait qu'elle faisait
un rêve pénible; qu'elle savait bien qu'el
le rêvait, et que, malgré ses efforts, elle
ne pouvait pas se réveiller... Sans avoir
aucun indice prt'ci?, mais avec cette sûre
té d'iiiMiïn't qui ne Irompe jamais la
femmei, elle devinait, tout ce que [cet
te belle jeune fille devait être pour
Henrick, et elle en ressentait une amère
douleur. Ah 1 comme elle eût voulu en ce
moment n'avoir jamais quitté.les tentes de
son grarid-pèvei Comme ello eût voulu
^quo les cimes ét,incelantes du Kilpis, avec
leurs neiges et leurs glaciers, l'ustent tom
bées sur sou pauvre cœur pour l'empê
cher de batlie? Elle ne s'était point fait
d'illusion sur son avenir : elle savait
bien quo 'Henrick ne serait jamais à
elle, et elle le remerciait maintenant
de toute son ame de ne l'avoir point
trompée, car elle n'eût pas survécu à la
désillusion.' Ejle savait.,—elle s'était tou
jours dit^qu'un jour il serait à une autre.
Mais, cette autre, elle espérait du moins
n'être jamais condamnée à la voir Elle
se disait que parlois les gens des villes se
marient pour avoir une position, une for
tune... Sans doute il en serait deluême de
Henriclt; mais la mère de ses enfans ne lui
ferait point oublier la tendresse profonde
qu'il avait trouvée dans sa jeune amie.
En se voyant tout à coup en présence d'Ed-
wina, la petite Laponne n'avait pas pu gar
der bien longtemps cette flatteuse espéran
ce. Edwina était de celles qu'un homme
comme Ilenrick devaifaimer : la pauvre
fleur de montagne, la fleur sauvage,
qu'en passant il avait respirée sans dai
gner la cueillir, ne pouvait lutter conlrc-
cellequi avait tout à la fois et la splendeur
du lys et le charme de la rose! Une fois sur
cette pente, elle to précipitait d'elle-mê
me; elle prenait comme uu cruel plaisir
ci s'abaisser, et à exalter sa rivale, pour
rendre plus iulVancbissable encore la dis
tance qui la séparait de Ilenrick. Elle
avait connu jusque-là les tristesses de l'a
mour sans espoir elle allait maintenant
goûter les amertumes do l'amcur jaloux.
Comme-rlle se repentait, d'avoir entrepris
ce voyage imprudent ! Son prétexte avait,
bien été. de conduireElpliège à Drontheim;
mais son but n'était-il pas de retrouver
Ilenrick, de ie revoir une dernière fois ?.S-.
Elle s'imaginait que tout le monde allait
lire son secret sur son visage, et que ses
sentimens, trop violens pour être; conte- ,
nus, allaient tout-à-coup déborder de son
cœur. Et comme alors on jugerait sévère
ment cette folle équipée qui la poussait
ainsi à travers le monde, seule avec un
jeune homme, à la poursuite d'un autrel
Puis, quand elle s'était ainsi volontaire.-
ment humiliée outre mesure, elle avait
des réactions énergiques, brusques et sou
daines : elle se disait qu'après tout elle no
faisait de mal à personne; qu'elle payait
ses imprudences du piix de ses douleurs,
et que, si elle perdait aij^ marché, elle ne
rendrait de comptes qu'a elle-même. Que
lui importait le monde ? Elle ne lui devait
rien; ello ne lui demandait rien; elle n'es
pérait rien 'do lui; sa conscience était c-n
paix, et elle méprisait les opinions in
justes de ceux qui la condamneraient sans
la juger.
- La pauvre fille en était, là do ses t ristes
réîlexions, quand on frappa brusquement,
à ea porte. Ello s'imagina folleroent. quo
c'était Ilenrick qui la venait voir, comme
si ou avait en Norvège la même liberté
qu'en Laponie, et comme s'il était d'usage
que les jeunes hommes allassent ainsi-
trouver les jeunes filles dans leur cham
bre. Elle se releva brusquement du tapis
sur lequel elle s'était laissée/ tomber, et
bondit jusqu'à la porte, qu'elle ouvrit elle-
même.
tîêlas! ce n'était peint Ilenrick; c'était
une grosse servante,du Gaar'd, que l'on 1
déguisait parfois en femme de chambre,
quand le besoin s'en faisait sentir, mais
qui n'en gardait pas moins dans ses fonc
tions nouvelles > la rusticité de son état
primitif. - * .
Matn'zelle, faut venir, on vous attend
pour dîner. ■; ^ :■
Norra fit signe qu'elle allait descendre,,
et referma la porte. Elle eût mieux aimé
rester chez elle ; mais elle comprit cepen
dant que la vie sociale est un échange de
sacrifices, et_que l'on ne vit point avec les
autres pour faire uniquement sa volonté.
Ellejata un coup d'œil à la glace; une
- belle et.grande glace-, limpide comme le
cristal, descendant presquo jusqu'au par-
qtiet, et dans laquelle des pieds à la tête
elle se voyait tout entière. Quelle diffé
rence avec les petits morceaux de verre à
peine étamés, seuis miroirs connus en La
ponie, et que l'on ne trouvait même pas
dans toutes les tentes! Elle eut hontedesa
toilette : il est vrai que le voyage l'avait
singulièrement défraîchie; et qu'il y avait
dans toute sa petite personne un certain
désordre qui, pour être pittoresque, n'en
semblerait peut-être pas moins inconve
nant à ses hôtes. Elle aperçut, sur un fau
teuil, au pied de sou lit, un .habillement
complet de femme ; mais, outre qu'il eût
été trop grand pour elle, il y avait là une
foule de pièces dont elle ne se rappelait
que très vaguement l'emploi.
Elle se contenta donc d'emprunter à la
main obligeante qui venait ainsi au-devant
de ses besoins 1 ; vrie jolie chemise' en'Co
ton, parfumée d'herbes aromatittues dans
les armoires du Gaard, et brodée de fil
rouge et bleu, au col-et à*ux poignets, qtii
lui parut du dernier gaûtuPuiâîblle relova'
et nattaavecsoin samagttifique chevelure,
de ce noir bleuâtre; dont on-s admire le ;
refiét sur l'aile des corbeaux,-et rajusta de
son mieux son pittoresque", vêtement la
pon ; puis,'quand cela fut iait avec plus de
résolution*qu'elle-même*n'aurait osé s'en
croire, elle descendit; après avoir jeté sur
ses épaules une sorte de pelisse doublée
de renard bleu et bordée de martre, que
l'on eût payée six millo francs à Saint-Pé
tersbourg, douze mille à Paris, et..vingt
mille à Londres. C'était un présent de
Nepto, auquel l'ingrate ne pensait guère,
et qui ne luiavaitpas coûté moins de trois
mois de chasse fatigante et de courses sans
lin le long des lacs, au sommet des mor-
tagnos.et dans les-Iwis profonds.'
Norra , qui trenlblait tm peu , trouva
tout le monde réuni dans une grande
pièce qui servait, à la fois de-.sajori-et do
falloà manger. Klphège et. Ilenrick ;ivnicjit.
bien employé leur temps pour préparer à
leur petiie amie une (réception convena
ble en dépit des préjugés, si fortement en
racinés,delà race.Comme ils connaissaient
le monde auquel ils avaient allaire , ils
avaient habilement choisileurs argumens :
aux femmes ils avaient fait entendre que
Norra était unasorte de princesse dans son
pays; qu'elle descendait des ancieus rois de
Laponie, etquesongrand-père commandait
encore a d'é nombreuses tribus ; aux hom
mes ils assuraient qu'elle étaitlaplus riche
héritière de .son pays ; qu'elle avait une
dot sdnhante^a réjouir ' les. oreilles d'un
Juif, ét qiie ses trotïpèaux dé : réiines man
geraient en lin hiatin touted'herbe de Hà-
rald-Cïàard. De pareils discours avaient pro
duit l'effet accoutumé' Sur ceux ; auxquels
ils s'âdtèsgaiént « Nom reçiftdohc de tout
le monde la bienvenue : la plùs'flatteuse.
Peut-être mit-on quelque orgueil à éblouir
par un déploiement de luxe et de prévenan
ces cette jeune sauvage, habituée aux
mœurs simples de. la tente, pour qu'elle
remportât dans ses déserts une haute idée
de la magnificence et"de' l'hospitalité nor
végiennes. A vrai dire, tout cela était pei
ne perdue! l'aimable lille s'apercevait pou
de tout, ce quo l'on voulait bien faire un
son honneur. Mais Henriek était venu au-
vant d'elle'jusqu'à la porte de la salle, avec
nu bon soùriro; il avait serré cordiale
ment sa main': c'était assez pour elle; elle
était heureuse, et trouvait tout parfait.
Le festin fut superbe,- mais elle ignorait
jusqu'au nom des mets qu'on lui servait,
et elle n'avait jamais goûté de vin. Elle
fut donc d'une so'brîété et d'une frugalité
extrême. Hu reste," sa gentillesse et sa.grâ-
ce -naturelle eurent bientôt, fait de lui ga
gner tous les cœurs, et, lorsqu'à la tin du
n'.ps, elle répondit en personne bien ap
prise aux complimens du maître du logis,
chacun trouva que pour une Laponne elle
rie manquait vraiment pas de savoir-vi-
vre. • ' • ' ''
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.55%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.55%.
- Collections numériques similaires Cormatin Pierre Dezoteux Cormatin Pierre Dezoteux /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Cormatin Pierre Dezoteux" or dc.contributor adj "Cormatin Pierre Dezoteux")L'Administration de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo , comte d'Oeyras, marquis de Pombal, secrétaire d'État, & premier ministre du roi de Portugal Joseph I. Tome premier [-quatrième] /ark:/12148/bpt6k1505717m.highres Voyages de M. le marquis de Chastellux dans l'Amérique septentrionale dans les années 1780, 1781 & 1782. Tome 1 / . Tome premier [-second] /ark:/12148/bpt6k1511449k.highres
- Auteurs similaires Cormatin Pierre Dezoteux Cormatin Pierre Dezoteux /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Cormatin Pierre Dezoteux" or dc.contributor adj "Cormatin Pierre Dezoteux")L'Administration de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo , comte d'Oeyras, marquis de Pombal, secrétaire d'État, & premier ministre du roi de Portugal Joseph I. Tome premier [-quatrième] /ark:/12148/bpt6k1505717m.highres Voyages de M. le marquis de Chastellux dans l'Amérique septentrionale dans les années 1780, 1781 & 1782. Tome 1 / . Tome premier [-second] /ark:/12148/bpt6k1511449k.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k672435m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k672435m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k672435m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k672435m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k672435m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k672435m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k672435m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest