Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-09
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 avril 1861 09 avril 1861
Description : 1861/04/09 (Numéro 99). 1861/04/09 (Numéro 99).
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 AJVJVEE.—N* 99
' n
" &ËR&tjX- & PÀ&& î .fliê r de Valois (Palais-Royal), n: 10;
B
MARDI 9 AVRIL 1861.
•.:v . rliji iTT î>a
iABOZQOpfEKS DES DEPâ^ESpSKS
. • ■, rr : . > ......
trois mois.;: ...... .? 1Ç Fa. .
SIX MOIS....'.'....T..'.? 32 FR.
UN AN....... 64 Fa.
rocs us pats éthansebs , voir le tableau
: ' publié lës ï'et 26 de-chaque-mois. <'•
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
hçpr. J,. BONIFjACS, r, ^es.Borçs-Eiifans, 19.
%& mode tfABOisNEMENT le plus simple est l'enyol d'un boa de poste ou d'un effet ,'
çur Pçrâ, èifyxSr.ç de ^ADswirçûtEoa,du journal, rue de Valois!, n' 10,
IBOKHESE^S DB PARIS
trois mois,. ; 43 fr.
six mois....::- 26 fr.
UN an...;.; 52 FR
UN numéro w centimksj
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' ' de chaque 'mois. "
Les-lettres ou envois d'argent bon affranchis «ont refusési
Les articles déposés] ne "sont çag rendu?.
P^RIS » 8 AVRIL.
La Sqci$4 Agroâopiiqua dé VarsoiJe
viettt -rPâtre 'dissoute. Son attitude dans
les derniers évènemens avait été emprein
te déjmqdération, et elle n'a p$s. peu con
tribué à maintenir le caractère pacifique
des récentes." manifestations, ^e gouverne
ment russe a. déclaré cependant que l'exis-
t'énce de cette sociétè_ était 'incompatible
. avec la situation açtuelle.
C'est une affaire ^'administration inté
rieure. La Société existait en vertu d'un
pkase; elle e,st supprimée par un ukase.
Ou doit la remplacée,nicipalité, dont l'organisation rentrerait
plus naturellement dans le cadre de réfor
mes accordées, par l'empereur Alexandre.
■ Néanmoins' cette, suppression suscité, à
ce qu'il parait, quelques regrets en Polo
gne. Gela se conçoit'. La Société Agronomi
que avait pris, eq quelque sorte, la direc
tion du njpuvéïpent accompli." I^a disç.QÎu-,
tion de cette Société estrelle un témoigna
ge de mécontentement? On le craint à'Yar-
çovio,, et'î'pn'se dépende si cet açtftVfist
pas en contradiction avec les idispo itions
bienveillantes qu'on ainie â supposer au
gouvernement ét'-qûi àe 1 sont eii effet' ma-
gifqstées par les çpnçes$ipns' accordées, '
Le ministre des affaires étrangères du
Danemarck a publié une circulaire desti-
nÔç' à faire, "fônnfti|re les mptifs par
lesquels le gouvernement n'a pas cru
dévoir présenter aux Etats du Ilôlstein
ùu . nouveau budget. Cette présentation
avait déjà été faite par lettres-patentes du
mois de septembre dernier. Le gouverne
ment danois 11e refuse donc pas, comme
on l'à avancé daris le parl'emôut anglais,
d'appeler les Etats holstemois à se pro
noncer sur le budget de. cette.année ; mais
il persiste à penser que le HoL-ttin n'a pas
i examiner le ■ budget général de la mo
narchie, excepté en ce qui touche la part
contributive que ce clpcliè y doit prendre.
La concession nous semble assez large,
ët pourtant les Allemands du Holstéin
p'en sont pas sgtisfaitg; dans une séance
de 1' assemblée en date du -4 avril, ce parti
à laissé percer dé ^nouveau son hostilité
sy$V&in&tî}[ue. C'est à une séparation com
plète qu'ils tendent évidemment/Aussi, le
Danemarck se voit contraint de continuer
ses préparatifs-en vue de soutenir une
lutte. ' - ' ! ■ ; f
Quelle que soit l'issue de eedébat,dont
on peut toujours espérer la solution pacifi-
gu.e, il npu? arriva du re^to, çj§ l'^eipa-
gne-des nouvelles rassurantes. On avait
yépahdii }e bruit- qu'un traité entre la
- Hl^se et l'Autrich^ Qt^it gii raapàënt'^'è-
tre signé, en vue de régler les conditions
ïil'ùhé action commune entre ces' deux
puissances'dàns là prévision 1 des embarras
auxquels-l'Autriche pourrait se trouver
çxpdsée/soit en'Italie, soit eii Hongri^,.Qn .
?J^J^t'flîte/t8*(^'Hfmap|}pmeii£ de ruinée
méridionale allemande serait déféré à la
Bavjère, tandis que la fr us se se contenter
l'ait de'djjiger l'ar$fe "dùNçjrf." ' " "
Les journaux ét les correspondances de
Berlin s'accordent à -nier cet accord pré
tendu, dont' tout "'le' bénéfice, "}l est' vrai,
serait pour l'Autriche.' Aussi ^invraisem
blance seule de ces bruits aurait dû les faire
évanouir. Le gouvernement prussien eût
donné par ja coj}diaite poHlIqùé qw'ftn lui
prêtait un exemple d'abnégation qui n'est
pa$ dans ses traditions lorsqu'il s'agit .du •
rôle auquéï il .aspire W 4Uèmagne." '
pp est unanime en. Angleterre pour fai
re mie remarque : : c'est gu§ "jftère Jona
than* a compté sur John Bull pourfaire
tous lés frais delà rëyôlutiojrqui s'accom
plit" àux^tats-phiç.''Àinsj 'ïe§'^tatg ài*
Word, ont élevé leur tarif à l'importation
dé manière à préléver l'argept dont ils ont
bgsfiin sur I03 prod^tste' manijfgp'ttjrës
anglaises.
tes Etats Xfi une pQÎitiqùê' ç'oiprriérpjâlé"plus libé
rale, ont abaissé' tous les droits sur leg
provenances d e l'extérieur ; mais il n'en
ont pas moins'fait 'cer'qu'il lallait "pour
pratiquer uneabondante saignée à labour-
se rèp'Iôt.e. de nos voisins. Ils ont voté le
prélèvement de droits l'exportation de.
leurs cotons. Cette matière, plus précieuse
s que l'or pour les manufacturiers anglais,
va donc enchérir, ««t comme les, Etats du
' Sud en ont le monopole, ils sorçt sûrs d'en
trouver le placement à quelquo prix que
ce soit. ' ! -
C'est un jeu dangereux. L'Angleterre, cher
che depuis longtemps à s'affranchir du
tribut qu'elle paie aux Etats-Unis pour ali
menter ses manufactures. Le procédé des,
Etats du Sud ne peut qu'augmenter les ef
forts qu'elle fait dans ee but. Déjà le gou
vernement dè l'Inde prend des mesures,
pour développer la production du coton.
Si le budget des possessions anglaises
dans les Indes-Orientales ne présentait pas
un déficit croissant qu'il s'agit def ombler,
le gouvernement de Calcutta aurait cer
tainement donné aux travaux publics une
impulsion des plus vives, et c'eût été le
vrai moyen de créer sur ces immenses
territoire? une industrie pour laquelle le
commercé des grandes villes manufactu
rières est disposé à de sérieux sacrifices.
On'peut comptér. sur la persistance an
glaise pour que cette idée reçoive un jour
ou l'autre son application. En attendant,
on continue, chez nos voisins, à recher
cher les moyens de créer, hors de l'Inde,
aux producteurs du Sud de l'ancienne
Union, uno concurrence qui est devenue,
pour l'Angleterre, presque une nécessité
dé salut commercial et de prospérité pu
blique.
Une déclaration importante a été faite
par M. de Schleinitz, samedi, dans la
séance de la Chambre des députés à Ber
lin; Le ministre d'^'S affaires étrangères a
complètement dégagé le gouvernement de
toute solidarité dans l'affaire de "l'officier
prussien arrôlé dernièrement à Palerine,
et trouvé porteur de lettres favorables à la
cause du roi François II. Les paroles de
M;'de Schleinitz, vivement applaudies par
la Chambre, ont été généralement 'regar
dées comme conteraqt une ' promês'se
d'adhésion prochaine à la constitution du
royaume d'Italie. : -
1 . - l'AU L MERRUW.
TELEGRAPHE PRIVEE.
Londres, 8 avril.
L'sgence lVeutor public la dupèche suivante
en'date de Washington duS7 mars. •
Le bruit court que le fort Pickens sera éva
cué dans la quinzaine et que les commissaires
du' Sud sont en bons termes avec les ambassa
deurs anglais et français'. ■ < --J -
11 paraît que M. Lincoln a abandonné le
.projet de percevoir les revenus de la Louisia
ne'; il propose 'le libre échange entre la Con
fédération du Sud et les Etats de l'Ouest. Les
fortifications, les arsenaux, les eut tors de l'E
tat; ainsi que les revenus' de la Louisiane, se
ront remis à la Confédération du Sud;
LèçhangesurLondresétaitàNew Yorkà7 3/4.
. Londres, 8 avril.
Washington, 3 avril. — Le' bruit court que
8,000-hommes de la confédération du Sudsuiit
àPensacob. ■
Le 'fort Sumtcr sera probablement bientôt
évacué. '
L'ambassadeur français au Mexique a été re
çu'par Jûsrez. Le drapeau espagnol a été hissé.
yiennè, 8 avrjï.
b'Ost-Deutsche~Po$t d'aujourd'hui annonce,
dans un télégramme de Prague, que, dans une
réunion de: membres allemands de la diète,
les représentaas des grands propriétaires fon
cier^ ont déclaré adhérer à un programmé re
connaissant l'unité àe la monarchiè et le
maintien de la constitution. Pendant cette
réunion, une députatiôn czèque est venue "dé
clarer .qu'elle 1 rfilliait aji programme unitai
re. flpe députiition allemande a été chargée de
donner aux Chèques l'assurance que les* Alle-
mànds se ç: filent à upe entente et demandent
que leg Çzçques présentent Jeûr programme. '
• » Vienne, lundi.
Le gouvernement a. annoncé que la diète se
rait ajoufnéeavant la convocation du conseil de
l'empire: Le gouvernement se réserverait le
droit de convoquer de nouveau la diète après
la fin dç'la session du -conseil dc l'empire -e.t
de faire'conn itl'e son'autorisation ultérieure
pour les élections de'céconseil. ' : "
' • BfirUn, 8 avril.
On majide de la frontière polonaise, à la
date d'hier, qu'on avait fixé à aujourd'hui
une dénjoiistraticn à Varsovie. La population
deyajt screnàre en foule au cimetière ou les
viptimes de février sont ensevelies".
Les esprits spnt surexcités. Il y a des dé
monstrations dans lés provinces. Le gouver
neur de la ville de Sburvalki â ' donné sa dé
mission ; celdi dé< Lublin s'est-rendu à Var
sovie. t
Breslau, 8 avril.
. Les deuxallecutionsdu marquis Wielopolski,
adressées au clergé de Varsovie et à'la dé
putatiôn des . israélites, ont produit une im
pression fâcheuse : sdr les esprits: Ces'deux
allocutions avaient précédé la-publication de
l'ukase'prononçant la dissolution de la Société
Agronomique. ! : ■ > •
M.Jean Wolowsky, procureur en chef du sé
nat, ami du marquis Wielopolski, est nommé
directeur dç la justice, tn remplacement de M.
Drzwiecki, 'démissionnaire. Le conseil muni
cipal provisoire a tenu sa première séance le 5
avril, et l'a inaugurée en demandant que le
titre de capitale du royaume do Pologne soit
restitué à la villq.de Varsovie, ce qui a été ac
cordé. -
Itzehoë, 7: avril.
La commission de çonstitution a terminé
ses délibérations et fera son rapport demain.
On assure qu'elle déclarera que l'assemblée ne
peut accepter un mode de discussion du bud
get tel que celui qu'on lui propose, le gouver
nement ne lui demandant qup des formules
de propositions, en se réservant de prendre par
lui-môme les résolutions définitives.'"
^ Turin, 8 avril.
On mande de Naples le 7 :
Lé brjiit court que le général Bosco est ar
rivé à Naples depuis cinq; jours pour prendre
la direction du muuvement réactionnaire qui
devait éclater hier soir, et que la police est sur
StS Iraces. On aurait découvert que les fils
de la conspiration sont très étendus, môm»}
dans les provinces. Dans les 'endroits où la
conspiration a éclaté; des faits horribles au
raient été commis. Beaucoup de'prêtres sont
arrêtés, et, parmi eux, sept curés, dé la ville.
Les populations réclament des mesurés éner
giques contre les réactionnaires.
Hier 6, aux environs de Naples, des tentati
ves réactionnaires ont été réprimées par la
farde nationale, qui a arrêté des officiers
ourboniens ainsi que des prêtres affilies à
la conspiration. Pendant la nuit, on a décou
vert des armes et des munitions cachées dans
la ville". : - » '
La populatiou est tranquille partout.
Belgrade le 7 avril,
Vingt familles bulgares, du paclialick de
Widdin, ont émigré en Serbie; elles disent
qu'elles émigrent garce qa'011 les surchargeait
d'impôts, et'que le produit de leur travail était
pour.'les Tijrtarcs. - ( Haoas-Buliicr.") "
eowas
«odss db cloture.
3 0/0 au eomot.
—Fin du'm'ois.
4 4 ( '2 a t. coinpt,
—Fin du Wi&îg-
LA
le 6
67.70
67.70
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BOUitSIS.
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bacssb. UI
» » » S
t » » 05
» 40 » »
* io . » >
Depuis l'année 1852, qui lut le point de
départ d*une ère nouvelle 'pour les grands
travaux^'utilifé publique,Wes "principales
villes de l'Empire ont suivi l'exemple qui
leur était donné par la capitale,' eir livranf
de nouvélles voies l'a circulation-et'en
faisant pénétrer à flots l'air èt'là ' lomièré
dans de viepix quartiers, foyers séculaires
de mis'èrè ei'd'inçalûbrité. " "
Lyon a' créé,sa rue Impériale ; ^pseille,
après avoir doté ses nouveaux ports d'un
quartier; magnifique, renverse la Vieille-
Villé, cette sinistre montagne- d'où sortit
la peste de 1720. En dernier lieu,' Bouen,
cette métropole industrielle du nord-ouest
de ia France, a cédé aux exigences nou
velles de' la civilisation, et elle a entrepris
des percemens qui doivent changer la phv-
sionomio de l'antique cité rouennaise.
Bati en amphithéâtre'sur ; la rive droite
do là Seine, Bouen renferme 'des monu
ment historiques de la plus grande beau
té, mais qui, pour la plupart, se trouvent
englobés #ns des massifs de constructions
informes et d'un accès' difficile. Les quais,
sont magnifiques ;'mais les rues, étroites,
sinueuses, sont absolument insuffisantes
pour une circulation chaque jour croissan
te en raison'-du développement du com
mercé et de l'industrie. • -
Les plans adoptés pour couper ce déda
le inextricable reposent" sur la même'don-
née qui a inspiré la création à Paris de ld
rue de Rivoli et'du boulevard de Sébasto-
pol, c'est- à-dire deux voies' magistriîles di
rigées l'une, du nord au sud; loutre, de
l'est à l'ouest,-pt se croisant à angle droit.
La première de ces voies reliera les quais de
llouenàlagare du cliemiû de fer dePariset
de Havre; c estune sa tisfaction légitime don
née' au co'nlmerce qui reçoit ses marchan
dises et fait-ses expéditions par la voie fer
ré ou là navigation fluviale;' La : seconde
met en communication les detix extrémi-"
tés de là ville parallèlement au cours du
fleuve,',eu renversant sur son passage des
agglomérations compactes dé.-masures
délabrées, qui lie se tiennent plus de
bout que par l'appui mutuel qu'elles se
prêtent. ' > • " :
Les'deux nouvelles voies comportent un
développement d'environ dèuxkiiomètrés'.
Les expropriations, maintenant termi-r
îiées, ont englobé uxi.millier de ces mai
sons.
Pour ; subvenir aux dépenses considéra
bles de ces vastes et utiles travaux, la vil
le'de Bouen a' faitTappel' à tbxite^ ses*res
sources.; lès droits d'octroi ont'été étendus,
à un plus grand npmbre^dé produits; et le
gouvernement impérial.a accordé une sub-'
vention do 5 millions. "
L'administration municipale aurait vou
lu pouyoir confier l'entreprise entière ex
clusivement aux entreprehéùrs rouetinàis;
niais lés éligcnces d'une prompte exëcii-
tion,r.obligation de réédifier dans un temps
très ' court pour ne pas laisser une partie
de la population dans un état de transi-i
" tion toujours fâcheux, la nécessité de de
mander^ un cautionnemérit assez fort
pour garantir l'unité dans l'action et une
responsabilité sérieuse', ont'amené l'aban
don 'de cette combinaison, qui avait sur
tout l'inconvénient dé n'àssig'nér aucun
délai à la terminaison des travaux.
On s'est adressé alors à un homme qui
avait fait ses preuves, M. Poncet, le cons- 1
tructeur de la rue Impériale de Lyon, au
quel s'est adjoint un architecte de Bouen,
M; ' Lévy, ét tous deux.^après un examen
approfondi, se sont chargés,'à leurs ris
qués et périls, de déblayer le terrain et de'
le couvrir de constructions nQiïvelles.
Aujourd'hui la démolition est à peu près
. v complète, et toute cetlo partie du ^ mar-'
" chô ^'exécute avec la plus graudérégu
larité. ■ " ■ - ■■ ' 1
' Mais, au moment de commencer la re ;
construction^ les entrepreneurs ont tout-
à-coup élevé les difficultés les plus graves:
d'ufle part, il paraîtrait que la somme des
expropriations dépasse 1 le chiffre qu'ils
avaient calculé d'après la cote du cadastre;
d'autre part, la ville, qui sollicite de l'Etat
une exonération d'in3pôts ; pour les cons
tructions nouvelles,-n'a'pas encore réussi
dans ses démarches. Se fondaiii'sur ce dou
ble mécompte, d'out l'un n'a rien de défini
tif, ils réclament de là ville de Bouén iinein-
demnité de 5 millions, représentant la dif
férence entre le résultat réel et le résultat
qu'ils avaient estimé. . .. .
On pense bien quenous n'avons pas l'in
tention d'intervenir dans les contestations
qui surgissent entre "la ville de l^ouen et
ses adjudicataires. IVIais ce conflit a excit'é
à Boùen dés appréhensions exagérées, et
qui malheureusement ont été : entretenues
par les attaques irréfléchies, sinon inté
ressées, auxquellés l'administration mu
nicipale se trouvé exposée aujourd'hui.
Ce'qui est certain , c'est que l'admi
nistration n^unicipale, 'dont la bonne
foi n'est pa.§ douteuse", ,pe saurait ^tre
responsable de ce qu'elle* n'a pas pror
mis. Elle ne pouvait pas s'engager à dis
penser "de l'impôt direct les construc-
tions-nouvelles ; ; céla ne dépendait pas d'el
le; ët'elle s'est bbtnéë à promettre qu'elle
solUcitéràit cette eré^ptroû des pouvoirs
public^. Cette proii|'esse,' elje l'a tèlnuè, et
rien ne prouve encore qu'elle n'obtien-
tiéndra pas une décision,favorable. Quant
à la différence sur le montant des expro^
priations, il semblera à 1 'itous les esprits
désintéressés que les adjudicataires n'ont
à s'en prendre (Ju'à'eux-mêmes s'ils
ont ; fait reposer leur'combinaison sur des
prévisinns'irisùffisauteÈ) ou' ? màl étudiées.
Cependant, comité ils subissent dans
cette partie de loûr contrat, un préjudicé
réel, la ville déHouen; dans "pn esprit de
justice comme dans l'intérêt même de son
crédit, ne veut certainement pas profiter de
la lésion que pourraient éprouver ceux qui
avaient traité; avec elle. Il y a donc là
matière à transaction ; et' noua sommes
certains que le jour oïi le - débat'sera
délivré ,de' petites 1 passions lofcales et
d'intérêts mesquins qui s'efTprcentde l'en
venimer, on arrivera sans beaucoup de
peine à une combinaison q.ui donnera sa
tisfaction aux deux parties, dans la justp
mesure de leurs droits respectifs:
Quant aux travaux en eux-mêmes, si re
grettable que soit le retard qu'ils éprou
vent, on ne peut sérieusertîent' douter dé
leu'r entièré exécution, r'écl^nfée àvec ins
tance par tous lés jiabitàns'de là ville de
Bouen etreg^r,dée par l'Etat lui-même com
me une œuvre d utilité générale.
■■■■', Auguste Vitiî.
C'est avant-hier qiie s'est faite, à Strasr
bourg, l'inauguration dir'pont 1 du chemin
de'fer sur le Bhin. Nous aurons à reparler
de ce grand travail ; aujourd'hui nous nous
boriierons à empfiinter'rqiielgùés lignes
âu Courrier du Bas-Rhin. Il $agit du toast
porté' samedi au banquet offert par là
Compagnie de l'Est : 1 .-
«Vers six heures, JI. Perdonnet s'est levé,
et après avoir prié les -convivês aé remplir
Les annonces sont reçues chez M. P ahis , régisseur des 6 grands journaux,
rue Notre-Darhè-des^ictoir^s, n° 40 (place de la Bourse). • ■
" ' Biôtt du port qu 'il désire depuis,si longtemps
sur1'Âdriatique#ur se
catioB ftyep feesj^mis et 'W^i|4u ; dehors ; Lq.
portée de cette usurpation - est.; facile a saisir;
Le trianglqillypiqiie tfrkit, '0ÛW||IW 4 ® in
vasion,'la position des T^rc's y "serait-intolé
rable, 'la* îlalmâtie' et"les prbvmees'.Slaveâ'dé
l'Autriche seraient gràVëméttt-ïflétt&ceitfs. ••
{Gazette fcAuqtâourg.)
leurs verres de vin du Bhin, il a porté un
toast à -S. A. R. le grand-duc -dB Rade. Dan?
une improvisation, pleine de verve et de vi
gueur, il a bu à ' l'union de l'Allemagne, 1 et
de là France, et développé' par d'heureuses
paroles les précieux avantages: que l'établisse
ment du pont'flxe amènera po.ur deux payg si
bien faits pour s'entondre. « Jadis, a-t-il dit,
les deux peuples voisins se précipitaient vers
les bords du Hliin, en criant au Rhin ! au Mini
mais c'était , pour se combattre y aujourd'hui
ce sera pour se serrer les mains. Fit soulevant
à ce propos la question des ponts tournansqu'u-
ne idée de méfiance a fait établir aux deux ex
trémités du pont fixe, M. Perdonnet a ajouté :
« Ce matin, nous avons ouvert un des. ponts-
tournaus pour en examiner le mouvement;
espérons que cessera la première fols et la
dernière fois que ■ nous : aurons exécuté "cette
manœuvre.)»
» L'éloquent orateur a terminé par une al
locution prononcée en langue allemande, qui.
a soulevé' d'enthousiasme tout l'auditoire et
qui a été saluée par 'de bruyantes accla
mations.
» Après M- Perdonnet, M. Weizol, le ministre
ba'dois, a pris la parole pour porter un toastà
Sa Majesté l'Empereur Napoléon 1U D'une voix
émue, digne et convaincue, il a remercié l'or
rataur précédent pour les sentimens généreux
qu'il venait d'exprimer à ; l'égard de l'Ai'
lemagne. « Ce pont, a-tril dit,. que nous
avons construit avec du fer, ne reliera pas
seulement la France au-grand-duché de-Bade,
mais à la patrie allemande 1 tout entière ; car,
à l'époque où>nous sommes, le fer ue.doit plus
servir à forger des glaives, mais à souder des
liens^pacifiques et indissolubles entre toutes les.
nations:-!) >. - .
» Les acclamations unanimes se sont renou
velées après le discours de SL le ministre
Weizel. » :
: M. le baron de Kageneck, ingénieur badois •
pour la construction du pont du jtthin, a été
nommé chevalier do la Légion-d'llônneur;
Les négociations qui se poursuivent pour
la conclusion d'un traité de commerce en
tre la France et le Zollvèrein préoccupant
à bon droit tous les organes du commerce
et de l 7 in4ustrie en Allemagné, tels que'les
chambres de commerce et les sociétés d'é
conomie. Parmi-lés requêtes adresséés à
ce sujet aux divers gouvernemens qui font
partie du Zollverein; 1 nous remarquons la
résolution votée par la société d'économie
de Poméranje, dans ' sa séance du 4 avril
dernier, et "'qui contient dés demandes
dont r voici le résumé : •
1° Que les droits d'entrée perçus par la Fran
ce sur les esprits, les'laines, les grains et-fa-
rinesj la bière, .et les 'produits manufacturés
"du Zollverein fussent réduits au moins au taux
stipulé dans le traité conclu par la France avec
l'Angleterre le 23 janvièr l860, pour 'les maT-.
chandises anglaises de même nàture; 1
. 2° Que 1 la France supprimât ."les droits dif
férentiels de navlgation^pour les, Mtimens du
Zollverein; ' >.• • • '•>(• . •<><» m >«. >•=
3° Qu'en compensation, les droits d'entrée
perçus par le Zollverein sur les vins, produits
fabriqués, bronzes, quincaillerie de Francejete.:,
fussent réduits autant que' possible' (d'après
une première 'proposition, on demandait que
les droits d'entrée sur les tissus de lainé fran- <
çais fussent supprimés 1 complètement ' et les
droits Isur ies soieries 1 réduits 'de 75 0/0) ; mais
que», d'autre part la France abolit complète
ment les droits d'entrée sur les cuirs et peaux;
' La plupart ^e ces dispositions, si elles
étalent aduiises dans le traité de commer
ce^ seraient tout-à-fajt conformes aux inté
rêts d'une bonne réciprocité; mais elles
n'auraient certainementpas lé concours des
fabricuns de soie dés provinces rhénanes
et' de la We$tphalie. Noùs 1 nous bornons
aujourd'hui à les éonâtater, en attendant
que le moment soit' '^enu d'entrer dànè
l'examen' dés questions- que' soulève' le
traité dé commerce projeté.
.... --' Auguste Vito.
faveur de' èetf%'supjt'o'sKioH j
î'est que le chargé d'affàû'çs ,)j^pyqlitairi $
au'hich, comte drifeû, v;ent''d. : êtrfi^ommé mi-
p.t. vi n p.fn nrr.r^^ifA
.^«Mvelïe# de rifixiérteuur.
ESPAGNE.
madrid , 4 avril. -4' II y a encore un journal :
qi\i renouvelle le débat 4 e i a question entre
l'ambassadeur dé France jet notre ministre de?
affaires étrangères", relativement à la dépêche
de Rome, eL qui, s;a.ppuyarit'. sUr .ràutoj-ité .
d'une" feuille belge, assuré formellement que
cette'affaire v<^ donner lieu à Uue espèce, de
rupture diplomatique entre le' cabinet des
Tuileries ef celui de Madrid. Cette nou
velle est du nombre de celles qui ne valent
pas la peine d'un démenfi. Cependant nolis
affirmons d'une manière définitive et con
cluante que cette question n'a jamajs atleint
les proportions qu'on a voulu lui prêter,- et
que les relations entré la France et l'Espagne
n'ont jafliî4&"été plus aniiabîes et plus cor
diales. . I.U ,' ... ; . . [Epoca.)
EMPIRE D'AUTRICHE.
TRiEsrE, 3 avriL — Pu iiiandé^dé Dalmatie
que les communes du haut et bas Spizza et
d'Obrodovibh se sont soumises au prince de
Monténégro et que celui-ci a accepté leur sou
mission." J^ar l'annexion de cette' partie du lit
toral, le Monténégro se trouverait en posses-
- ALLEftSAGNE. - ■
npnnv « ^vrî'ancien'ministre près la
cour dc'fepiifli comte ""PreâffS"
ki est parti dé Rome pour r6. witimies
Avec son retour, les relations."dipx. - '«ncite-
de 1$ Prusse avec cette cour (fesseront -
ment. Les lettres de créance du ministre éteiu-T
tes par la mort du roi Frédéric-Guillaume il,
■n'ayant pas été renouvelées par le roi actuel, et
le comte de Perponclier n'ayant été envoyé ré :
cernaient à Rome en mission extraordinaire
que' popr répondre sous' une îçirme polie à
l'envoi du genénvl comte Cutrofiano de Arrî-
gona à Berlin.
Il est probable que l'ancien secrétaire de lé
gation à Naples, M. de Weboi, sera attaché à la
.légation prussienne, ainsi que'l'a été le baron
de Vincke, et qu'il y resterai tant'que François
H résidçra à Ironie. ' "
Oti'ue parlé point encore du départ du mi-r
nistje •napolitain à Berlin -, priiica db Ca'rini ;
ou suppose même que le monarque napolitain^
dans l'espoir d'un revirement on sa faveur, ne
rappellera point ses agens diplomatiques • 'Os
qu 1 i ' milite 1 ^ . H a *
c'<
Munich, , „ . ■ , -
jiistre, et y a été accrédité en dette (/œtUté,
. - (Gaz. id'Eiùer/eld.j
' — Le cabinet de Vienne se donné beaucoup
de mal pour déterminer les cours de Berlin et
de Saint-Pétershôurg à protester comme lui
contre le nouveau royaume d'Italie. On fait
jouer tous les ressorts pour arriver à ce but,
et oii remarque que la diplomatie de certaines
grades damés qui a exercé sur le gouverne-
ment précédent une influencé çi fâcheuse dé
ploie de nouveau une grande activité'.' D'après
les déclarations antérieures de Si. de Schlei
nitz ét ce qu'il a dit aujourd'hui à la Chambre,
il n'est pas douteïix que le cabinet de Vienne
n'échoue dans ce projet. l (Havas.)
—Dans la séance tenue le 6 par là Chambre
des députés, le ministre des affaires étrangères
a lu la déclaration suivante: ■
« Dans les derniers jours, le gouvernement a
eu connaissance d'un inoident qui a .produit une
grande sensation et à bon droit, 'car il fait jeter
un jour équivoque sur la cjiplomattê prussienne.
D'après 4 e8, correspondances des fel^lles publi
ques et d'autres ^communications, il serait tombé
entre les mains des autorités 4e Païenne des let
tres qui auraient , été apportées par un officier at
tache à la légation. de Prusse. Cet officier serait
désigdé dans ces lettres comme un homme de
confiance pour ' certaines intentions et- menées
relatives'à la situat'oh politique' de l'île de Sicile»
» Il n'est pas. nécessaire sans doute, de faire ob
server que le gouvernement prussiên est étranger 1
àtoutes menées de ce genre, çt' non-seulement'
qu'elles ne sont pas autoris^eB'par le "gouverne--
ment, mais sont en contradiction positive avec
les Juterions déjà manifestées 1 ., parie gouverne
ment prussien. (Bravo); ". ■>
» Si, malgré cela, une coopératjon pareille avait
néanmoins eu lieu, si même elle n'avait été que
tentée au voulue, .ce qui jusqu'ici n'a jamais été
prouvé, le gouvernement prussien serait obligé de!
ia désavouer et . désapprouver de. la.maniéré la
plus,formelle et la moins égùivoque "(bravo.) Or^
Messieurs, aucun gouvernement ne peut pefiïiet-
tre à' une personne qui se |trpuve djans des relar
tions de service de faire de ,1a politique .de son
praprë chef ou même de se f^ire-l'organe ou le
représentant d'intérêts et de buts politiques étran
gers.
» Le gouvernement a reçu aussi la première
nouvelle de cet incident par les journaux ; il a pris
immédiatement toutes les mesures pour obtenir le
plutôt possible des renseignemens complets et au
thentiques, !et d'après le résultat de ses investigar
tions, il saura, se souvenant do,son devoir et de
son droit, porter le remède nécessaire partout oà
il sera besoin. (Bravo.) . n-
» Pour prévenir en attendant toute fausse inter
prétation et ne laisser subsister dès l'abord aucun
doute, sur. la position que prend le gouvernement
vis à vis de cette lâcheuse affaire, il m'a.paru con
venable de faire dès à présént cette franche dé
claration devant le pays et ses représentai. »
(Bravo.) j (Gaz. Prussienne.)
F rancfort , 6 avril.—Dans son rapport sur
la question concernant la défense dés côtes,
la commission militaire fédérale demandai
construction de cinquante chaloupes caifen
nières, dont quarante formeraient ia flot®le
de la mer du Nord, et dix la flottille de la Bal
tique. Ceci ne' doit s'entendre que des côtes ne
faisant pas partie de la Prusse ; car, pour ses
côte6 à elle, la Prusse ne revendique nulle-
ment l'aide de la Confédération. 1 La Prusse,
autant que nous sachions, -se-propose de créer
pour son compte une flottille pour les côtes de
la Prusse, et une autre pour les côtes de la
Poméranie. (Nouvelle Gazette de Prusse.)
Pour les nouvelles extérieures : l. uokifacb.
Il y a quelques jours, la Société de se
cours mutuels, la Famille, célébrait, à Al
ger, dans un banquet, l'anniversaire de sa
fondation. ' ■ ;
A six heures et demie, M. Mercier-La-
combè, conseiller d'Etat, directeur-général
des 1 services civils, a pris placé à la table
d'honneur, à la droite de» M. Bobe, prési
dent de la société. On voyait assis à la
même table MM". Serph,-secrétaire-général
de la préfecture ; Sarlande, maire d'Alger^
Mallarmé, intendant militaire de la divi-
PeûiUetop du avfil,
ra AMOUR EN MPOME
XII.
. En ce moment, Hcnrick présentait , à Ja
jeune fille une très mjgnonné petite mon
tre d'or,"achetée'à faj-is, e.t tout enrichie
dé nielles 'et "d'émaux". Plus d'une foi^',
.quand il la remoiiiait" devant éllé/Nori^
l'avait naïvement admfrée. '- '
■ Tiens 1 lui dit le jeune officier,prends
cette montre, je i'aib qu'elle" le plaît, et
garde-la "cp souvenir de inoi.'
' ' Au lieu de tendre là'main, Norraseco.ua
la tête. •
— C'est trop beau pour moil fit-elle en
reculant d'un pas!
— Si elle n'était pas belle, le la donne-
rais-jo? rëpliqu'i Ilenrick en la lui' met
tant dans Ta main, malgré elle.;
* Noi-ra la regarda un moment avec une
profonde aUeiUion , l'approcha de son
orcillé, comme pour mieux écouter son
battement vif; puis tout à coup, ouvrant la
boile, elle plaça la clé, et la fit tourner
brusquement. " ✓
On entendit un craquement sec : c'était
le grand ressort qui cassait.
— Qu'as-tu fait, malheureuse ? s'écria
Hénrick, tu viens de briser cette montrel
il ri.'y a peut-être pas dans toute la ''Suède
un homme capable "de la réparer.
. —'Tarit mieux ! fit Norra; à présent je
n'ai plus besoin de montre, et, si j'aime
celle-ci, c'est que désormais elle marquera
jéîer'nellemcri.t l'heure de notre séparation.
Que me fait le temps à présent? JMais adieu,
Ilenrick; pars, et n'oublie pas qup tant
qu'il me restera un cœur,'c.e'cœur sera
à toi!
Il n'y eut point d'autres a'dieux échan
gés entre ces deux âmes, que la nature
semblait avoir créées l'une pour l'autre et
que là destinée séparait : ils né se parlè
rent point ' do ce "cher reyoir, qui console
les adieux les plus amers; ils "ne formè
rent aucun de ces projets què traversent
trop souvent la vIo et les hommes, et qui
ne servent qu'à prouver' l'inutilité : de nos
désirs et la vanité de nos espérances.
Quelques heures plus fard, Ilenrick que
son fidèle Elphège avait conduit jusqu'à
un mille du camp, s'engageait dans les
défilés des hautes montagnes qui sépa
rent celte portion de là-Laponie de la
.Norvège ' occidentale : 'il avait reçu au
moment du départ les adieux du révérend
"Johansen et du vieux Peckèl, qui cligna
de l'œil de la façon la plus désordonnéo,
en lui souhaitant un heureux voyage.
Arrivé à l'un des derniers plateaux, des
hauteurs duquel il lui-'éiait-encore possi
ble d'apercevoir le "camp des Lapons il
contempla longtemps la fumée, dont les
colonnes bleuâtres s'élevaient en tourbil
lonnant au-desêus des ten.tes;" un soupir
gonfla sa poitrine; il passa' à deux repri
ses sa main sur son front et sur ses yeux,
et se retournant vers son guide : ' -
— Nous allons à Drontheim I lui dit-il,
d'une voix ferme.
lis firent encore quelques pas dans la
montagne, et un pli brusque du terrain
lui déroba bientôt l'aspect de ces lieux qui
devaient maintenant,quoi qu'il fît, garder
une part de sa vie.
C'était à Drontheim qu'Edwina avait
donné rendez-vous à celui qu'elle devait
un jour épouser.
Le Trollhœlta, beau navire de commerce
appartenant au père de la jeune Suédoise,
et qui faisait les escales dé la 1 côte norvé
gienne, depuis Christiania jusqu'à Ham-
merfest, n'était pas encore arrivé à desti
nation avec sa charge précieuse. On ne
l'attendait que dans quelques semaines.
Ilenrick eut donc tout le loisir de visiter
cet antique Nidaros (1), célèbre capitale
des rois de la mer, vénérable métropole
de la Norvège primitive.
Notre héros, qui'n'était ni antiquaire ni
archéologue, ne trouva pas grand mérite
au palais de bois du gouverneur; il pensa
que c'était assez d'une'demi-journée pour
\isitor la vieille cathédrale gothique bâtie
au XII e siècle par l'archevêque Eystein,
(i) L'ancien nom de Drontheim, situé, comme
on sait, à l'embouchure du Nidar.
quoiqu'il n'y ait point dans toute la Nor
vège un seul monument qui lui puissetëtre
comparé; le fameux rocher de Munckholm
lui parut, au bout de deux jours, ct>mplè !
tement dénué d'intérôt, et jl eût' "donné
toutes lesinscriptions de l'ambitieux Schu-
macker, gravées avec un .clou çur les murs
de sa cellule ,' pour deux lignes de pattes de
mouché lui annonçant laprochaine arri
vée de celle qu'il aimait. T '
Un soir, comme il rentrait à l'hôtel d'An
gleterre, la jeune et jolie femme qui en fait
les honneurs aux étrangers, avec tant de
gtàce et une si aimable courtoisie que
chez elle ils se croient chez-eux, lui remit
une-lettre qui avait couru après lui par
toute-la ville: C'était un paysan qui l'avait
apportée, et l'on ne voyait sur Son enve
loppe le timbre d'aucune poste. Henrick la
prit d'une main fiévreuse et-reconnut tout
de suite l'écriture de son &mn' •
Ce n'est que d J Elphèg6l pènsa-t-il; mais
le souvenir de Norra , quel depuis son ar
rivée^ Drontheim il avait un>peu oubliée,
l'ingrat, se présenta tout à-coup à son es»-
prit, avec une certaine force, et, sans ac
cepter la tasse de thé que la blonde hôtes-
sei'engageait à prendre avec elle, dans la
salle commune, il courut s'enfermer dans
sa chambre pour y lire en paix la lettre de
l'iirliste. • 7
«Nous avons eu du nouveau sous lés
tentes, disait Elphège; entre autres choses,
je puis te régaler d'une aventure qui a faU
presque scandale, et dont on parlera long
temps dans Tes veillées d'hiver.
" » Ilfaut^e dire que, toi parti, le révérend
Joha'nsen s'est assez activèment mêlé des
amours de Nepto et de sa belle cousine :
il-àvait même si bien prêche lapauvré fil-
le qu'il s'imaginait lavoir convertie, et,
parce qu'elle ne disait rien, croyait naïve
ment qu'élld cons.enïait.' Il était évident
pour tout le monde qué le brave hommè
s'attendait à célébrer un beau mariage â
sa prochaine tournée. Tu sais que le vieux
Peckelades spècies dans'son coffre-fort,
et que le fin matois, qui : tient à être bien
servi, ne regarde pas à bien payer. Il est
assez probable qu'il avait exalté l'éloquen
ce du saint homme, et que célui-ci croyait
avoir fait meryeille. Olaf, en s'en allant,
pensait' donc laisser" tout "lë monde
dans la joie, et I'ôn s'attendait à voir
bientôt le patriarché convoquer touté la
tribu à des festins où l'eau-de-vie blanche
arroserait largement la viande fumée et le
poisson salé. Moi, cependant, qui prétends
lire su? le visage de ta victime^ aussi clai
rement qu'uii maître d'école dans son syl
labaire, je rie laissais pas que de m'inquié-
ter d'un certain pli par trop drpit, qui al
lait d'un sourcil à 1 autre et, qui coupait,
comme un coup de rasoir, le front lisse et
pur de la plus aimable des filles.
L'ami Nepto, fier e.t superbe, et qui, de
puis que tu n'es plus là, semble vrai
ment un autre homme, ne se doutait mê
me pas du danger de ce petit.signe, avant-
çoureur de l'orage. Le lendemain du dé
part' d'Olàf," il prit donc avec lui trois ou
quatre beaux messieurs de sa sorte, et,
comme s'il n'eût pas été de la maison, il
se présenta au seuil de la tente, tenant à
la main sa bouteille de liqueur; on alla
chercher du bois, et, avec la hache qu'il '
avait apportée, il commença de cogner
comme un bûcheron. Tu sais que les pré-
tendans lapons, par cé travail public, à la
porte delà bien-aimée, croientfaire preuve
de complaisance etd'humilité, deux vertus
qui, dit-on, ont le privilège de toucher le
cœur des femmes. Pendant ce temps les
amis étaiententrés'dans la tente, où le vieux
Peckel les reçut de la façon la plusen-
courageante, et, comme tu n'en doutes
pas, se mit à boire-avec eux. Bientôt Nep
to entra : il avait fait une toilette superbe,
et là plume d'aigle de sa toque semblait
poignarder le ciel : s'il eût eu quelques
pouces de plus, j'aurais eu peur pour les
étoiles ! Arrivé devant Norra, qui se tenait
à côté dé son grand-père, froide et calmé,
il e.ntr'ouvrit sa veste pour montrer à la
jeune fille le présent symbolique,—la lan
gue de renne qui figure dans toutes les de
mandes en mariage de cet extravagant
pays. Un des amis de Nepto lui présenta la
coupe en corne cerclée d'argent, dans la
quelle il venait de verser un doigt d'eau-»
de-vie. Norra le repoussa de la main sans
rien dire, et comme il insistait, en homme
qui ne veut pas comprendre :
— Je ne bois jajnais entre mes repas!
fit-elle avec un peu de sécheresse.
Son grand-père la regarda d'un air cour
roucé ; elle ne sembla point y prendre
' n
" &ËR&tjX- & PÀ&& î .fliê r de Valois (Palais-Royal), n: 10;
B
MARDI 9 AVRIL 1861.
•.:v . rliji iTT î>a
iABOZQOpfEKS DES DEPâ^ESpSKS
. • ■, rr : . > ......
trois mois.;: ...... .? 1Ç Fa. .
SIX MOIS....'.'....T..'.? 32 FR.
UN AN....... 64 Fa.
rocs us pats éthansebs , voir le tableau
: ' publié lës ï'et 26 de-chaque-mois. <'•
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
hçpr. J,. BONIFjACS, r, ^es.Borçs-Eiifans, 19.
%& mode tfABOisNEMENT le plus simple est l'enyol d'un boa de poste ou d'un effet ,'
çur Pçrâ, èifyxSr.ç de ^ADswirçûtEoa,du journal, rue de Valois!, n' 10,
IBOKHESE^S DB PARIS
trois mois,. ; 43 fr.
six mois....::- 26 fr.
UN an...;.; 52 FR
UN numéro w centimksj
Les abonnemens datent de* S" et 18
' ' de chaque 'mois. "
Les-lettres ou envois d'argent bon affranchis «ont refusési
Les articles déposés] ne "sont çag rendu?.
P^RIS » 8 AVRIL.
La Sqci$4 Agroâopiiqua dé VarsoiJe
viettt -rPâtre 'dissoute. Son attitude dans
les derniers évènemens avait été emprein
te déjmqdération, et elle n'a p$s. peu con
tribué à maintenir le caractère pacifique
des récentes." manifestations, ^e gouverne
ment russe a. déclaré cependant que l'exis-
t'énce de cette sociétè_ était 'incompatible
. avec la situation açtuelle.
C'est une affaire ^'administration inté
rieure. La Société existait en vertu d'un
pkase; elle e,st supprimée par un ukase.
Ou doit la remplacée,
plus naturellement dans le cadre de réfor
mes accordées, par l'empereur Alexandre.
■ Néanmoins' cette, suppression suscité, à
ce qu'il parait, quelques regrets en Polo
gne. Gela se conçoit'. La Société Agronomi
que avait pris, eq quelque sorte, la direc
tion du njpuvéïpent accompli." I^a disç.QÎu-,
tion de cette Société estrelle un témoigna
ge de mécontentement? On le craint à'Yar-
çovio,, et'î'pn'se dépende si cet açtftVfist
pas en contradiction avec les idispo itions
bienveillantes qu'on ainie â supposer au
gouvernement ét'-qûi àe 1 sont eii effet' ma-
gifqstées par les çpnçes$ipns' accordées, '
Le ministre des affaires étrangères du
Danemarck a publié une circulaire desti-
nÔç' à faire, "fônnfti|re les mptifs par
lesquels le gouvernement n'a pas cru
dévoir présenter aux Etats du Ilôlstein
ùu . nouveau budget. Cette présentation
avait déjà été faite par lettres-patentes du
mois de septembre dernier. Le gouverne
ment danois 11e refuse donc pas, comme
on l'à avancé daris le parl'emôut anglais,
d'appeler les Etats holstemois à se pro
noncer sur le budget de. cette.année ; mais
il persiste à penser que le HoL-ttin n'a pas
i examiner le ■ budget général de la mo
narchie, excepté en ce qui touche la part
contributive que ce clpcliè y doit prendre.
La concession nous semble assez large,
ët pourtant les Allemands du Holstéin
p'en sont pas sgtisfaitg; dans une séance
de 1' assemblée en date du -4 avril, ce parti
à laissé percer dé ^nouveau son hostilité
sy$V&in&tî}[ue. C'est à une séparation com
plète qu'ils tendent évidemment/Aussi, le
Danemarck se voit contraint de continuer
ses préparatifs-en vue de soutenir une
lutte. ' - ' ! ■ ; f
Quelle que soit l'issue de eedébat,dont
on peut toujours espérer la solution pacifi-
gu.e, il npu? arriva du re^to, çj§ l'^eipa-
gne-des nouvelles rassurantes. On avait
yépahdii }e bruit- qu'un traité entre la
- Hl^se et l'Autrich^ Qt^it gii raapàënt'^'è-
tre signé, en vue de régler les conditions
ïil'ùhé action commune entre ces' deux
puissances'dàns là prévision 1 des embarras
auxquels-l'Autriche pourrait se trouver
çxpdsée/soit en'Italie, soit eii Hongri^,.Qn .
?J^J^t'flîte/t8*(^'Hfmap|}pmeii£ de ruinée
méridionale allemande serait déféré à la
Bavjère, tandis que la fr us se se contenter
l'ait de'djjiger l'ar$fe "dùNçjrf." ' " "
Les journaux ét les correspondances de
Berlin s'accordent à -nier cet accord pré
tendu, dont' tout "'le' bénéfice, "}l est' vrai,
serait pour l'Autriche.' Aussi ^invraisem
blance seule de ces bruits aurait dû les faire
évanouir. Le gouvernement prussien eût
donné par ja coj}diaite poHlIqùé qw'ftn lui
prêtait un exemple d'abnégation qui n'est
pa$ dans ses traditions lorsqu'il s'agit .du •
rôle auquéï il .aspire W 4Uèmagne." '
pp est unanime en. Angleterre pour fai
re mie remarque : : c'est gu§ "jftère Jona
than* a compté sur John Bull pourfaire
tous lés frais delà rëyôlutiojrqui s'accom
plit" àux^tats-phiç.''Àinsj 'ïe§'^tatg ài*
Word, ont élevé leur tarif à l'importation
dé manière à préléver l'argept dont ils ont
bgsfiin sur I03 prod^tste' manijfgp'ttjrës
anglaises.
tes Etats
rale, ont abaissé' tous les droits sur leg
provenances d e l'extérieur ; mais il n'en
ont pas moins'fait 'cer'qu'il lallait "pour
pratiquer uneabondante saignée à labour-
se rèp'Iôt.e. de nos voisins. Ils ont voté le
prélèvement de droits l'exportation de.
leurs cotons. Cette matière, plus précieuse
s que l'or pour les manufacturiers anglais,
va donc enchérir, ««t comme les, Etats du
' Sud en ont le monopole, ils sorçt sûrs d'en
trouver le placement à quelquo prix que
ce soit. ' ! -
C'est un jeu dangereux. L'Angleterre, cher
che depuis longtemps à s'affranchir du
tribut qu'elle paie aux Etats-Unis pour ali
menter ses manufactures. Le procédé des,
Etats du Sud ne peut qu'augmenter les ef
forts qu'elle fait dans ee but. Déjà le gou
vernement dè l'Inde prend des mesures,
pour développer la production du coton.
Si le budget des possessions anglaises
dans les Indes-Orientales ne présentait pas
un déficit croissant qu'il s'agit def ombler,
le gouvernement de Calcutta aurait cer
tainement donné aux travaux publics une
impulsion des plus vives, et c'eût été le
vrai moyen de créer sur ces immenses
territoire? une industrie pour laquelle le
commercé des grandes villes manufactu
rières est disposé à de sérieux sacrifices.
On'peut comptér. sur la persistance an
glaise pour que cette idée reçoive un jour
ou l'autre son application. En attendant,
on continue, chez nos voisins, à recher
cher les moyens de créer, hors de l'Inde,
aux producteurs du Sud de l'ancienne
Union, uno concurrence qui est devenue,
pour l'Angleterre, presque une nécessité
dé salut commercial et de prospérité pu
blique.
Une déclaration importante a été faite
par M. de Schleinitz, samedi, dans la
séance de la Chambre des députés à Ber
lin; Le ministre d'^'S affaires étrangères a
complètement dégagé le gouvernement de
toute solidarité dans l'affaire de "l'officier
prussien arrôlé dernièrement à Palerine,
et trouvé porteur de lettres favorables à la
cause du roi François II. Les paroles de
M;'de Schleinitz, vivement applaudies par
la Chambre, ont été généralement 'regar
dées comme conteraqt une ' promês'se
d'adhésion prochaine à la constitution du
royaume d'Italie. : -
1 . - l'AU L MERRUW.
TELEGRAPHE PRIVEE.
Londres, 8 avril.
L'sgence lVeutor public la dupèche suivante
en'date de Washington duS7 mars. •
Le bruit court que le fort Pickens sera éva
cué dans la quinzaine et que les commissaires
du' Sud sont en bons termes avec les ambassa
deurs anglais et français'. ■ < --J -
11 paraît que M. Lincoln a abandonné le
.projet de percevoir les revenus de la Louisia
ne'; il propose 'le libre échange entre la Con
fédération du Sud et les Etats de l'Ouest. Les
fortifications, les arsenaux, les eut tors de l'E
tat; ainsi que les revenus' de la Louisiane, se
ront remis à la Confédération du Sud;
LèçhangesurLondresétaitàNew Yorkà7 3/4.
. Londres, 8 avril.
Washington, 3 avril. — Le' bruit court que
8,000-hommes de la confédération du Sudsuiit
àPensacob. ■
Le 'fort Sumtcr sera probablement bientôt
évacué. '
L'ambassadeur français au Mexique a été re
çu'par Jûsrez. Le drapeau espagnol a été hissé.
yiennè, 8 avrjï.
b'Ost-Deutsche~Po$t d'aujourd'hui annonce,
dans un télégramme de Prague, que, dans une
réunion de: membres allemands de la diète,
les représentaas des grands propriétaires fon
cier^ ont déclaré adhérer à un programmé re
connaissant l'unité àe la monarchiè et le
maintien de la constitution. Pendant cette
réunion, une députatiôn czèque est venue "dé
clarer .qu'elle 1 rfilliait aji programme unitai
re. flpe députiition allemande a été chargée de
donner aux Chèques l'assurance que les* Alle-
mànds se ç: filent à upe entente et demandent
que leg Çzçques présentent Jeûr programme. '
• » Vienne, lundi.
Le gouvernement a. annoncé que la diète se
rait ajoufnéeavant la convocation du conseil de
l'empire: Le gouvernement se réserverait le
droit de convoquer de nouveau la diète après
la fin dç'la session du -conseil dc l'empire -e.t
de faire'conn itl'e son'autorisation ultérieure
pour les élections de'céconseil. ' : "
' • BfirUn, 8 avril.
On majide de la frontière polonaise, à la
date d'hier, qu'on avait fixé à aujourd'hui
une dénjoiistraticn à Varsovie. La population
deyajt screnàre en foule au cimetière ou les
viptimes de février sont ensevelies".
Les esprits spnt surexcités. Il y a des dé
monstrations dans lés provinces. Le gouver
neur de la ville de Sburvalki â ' donné sa dé
mission ; celdi dé< Lublin s'est-rendu à Var
sovie. t
Breslau, 8 avril.
. Les deuxallecutionsdu marquis Wielopolski,
adressées au clergé de Varsovie et à'la dé
putatiôn des . israélites, ont produit une im
pression fâcheuse : sdr les esprits: Ces'deux
allocutions avaient précédé la-publication de
l'ukase'prononçant la dissolution de la Société
Agronomique. ! : ■ > •
M.Jean Wolowsky, procureur en chef du sé
nat, ami du marquis Wielopolski, est nommé
directeur dç la justice, tn remplacement de M.
Drzwiecki, 'démissionnaire. Le conseil muni
cipal provisoire a tenu sa première séance le 5
avril, et l'a inaugurée en demandant que le
titre de capitale du royaume do Pologne soit
restitué à la villq.de Varsovie, ce qui a été ac
cordé. -
Itzehoë, 7: avril.
La commission de çonstitution a terminé
ses délibérations et fera son rapport demain.
On assure qu'elle déclarera que l'assemblée ne
peut accepter un mode de discussion du bud
get tel que celui qu'on lui propose, le gouver
nement ne lui demandant qup des formules
de propositions, en se réservant de prendre par
lui-môme les résolutions définitives.'"
^ Turin, 8 avril.
On mande de Naples le 7 :
Lé brjiit court que le général Bosco est ar
rivé à Naples depuis cinq; jours pour prendre
la direction du muuvement réactionnaire qui
devait éclater hier soir, et que la police est sur
StS Iraces. On aurait découvert que les fils
de la conspiration sont très étendus, môm»}
dans les provinces. Dans les 'endroits où la
conspiration a éclaté; des faits horribles au
raient été commis. Beaucoup de'prêtres sont
arrêtés, et, parmi eux, sept curés, dé la ville.
Les populations réclament des mesurés éner
giques contre les réactionnaires.
Hier 6, aux environs de Naples, des tentati
ves réactionnaires ont été réprimées par la
farde nationale, qui a arrêté des officiers
ourboniens ainsi que des prêtres affilies à
la conspiration. Pendant la nuit, on a décou
vert des armes et des munitions cachées dans
la ville". : - » '
La populatiou est tranquille partout.
Belgrade le 7 avril,
Vingt familles bulgares, du paclialick de
Widdin, ont émigré en Serbie; elles disent
qu'elles émigrent garce qa'011 les surchargeait
d'impôts, et'que le produit de leur travail était
pour.'les Tijrtarcs. - ( Haoas-Buliicr.") "
eowas
«odss db cloture.
3 0/0 au eomot.
—Fin du'm'ois.
4 4 ( '2 a t. coinpt,
—Fin du Wi&îg-
LA
le 6
67.70
67.70
95.10
Sb 40
BOUitSIS.
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bacssb. UI
» » » S
t » » 05
» 40 » »
* io . » >
Depuis l'année 1852, qui lut le point de
départ d*une ère nouvelle 'pour les grands
travaux^'utilifé publique,Wes "principales
villes de l'Empire ont suivi l'exemple qui
leur était donné par la capitale,' eir livranf
de nouvélles voies l'a circulation-et'en
faisant pénétrer à flots l'air èt'là ' lomièré
dans de viepix quartiers, foyers séculaires
de mis'èrè ei'd'inçalûbrité. " "
Lyon a' créé,sa rue Impériale ; ^pseille,
après avoir doté ses nouveaux ports d'un
quartier; magnifique, renverse la Vieille-
Villé, cette sinistre montagne- d'où sortit
la peste de 1720. En dernier lieu,' Bouen,
cette métropole industrielle du nord-ouest
de ia France, a cédé aux exigences nou
velles de' la civilisation, et elle a entrepris
des percemens qui doivent changer la phv-
sionomio de l'antique cité rouennaise.
Bati en amphithéâtre'sur ; la rive droite
do là Seine, Bouen renferme 'des monu
ment historiques de la plus grande beau
té, mais qui, pour la plupart, se trouvent
englobés #ns des massifs de constructions
informes et d'un accès' difficile. Les quais,
sont magnifiques ;'mais les rues, étroites,
sinueuses, sont absolument insuffisantes
pour une circulation chaque jour croissan
te en raison'-du développement du com
mercé et de l'industrie. • -
Les plans adoptés pour couper ce déda
le inextricable reposent" sur la même'don-
née qui a inspiré la création à Paris de ld
rue de Rivoli et'du boulevard de Sébasto-
pol, c'est- à-dire deux voies' magistriîles di
rigées l'une, du nord au sud; loutre, de
l'est à l'ouest,-pt se croisant à angle droit.
La première de ces voies reliera les quais de
llouenàlagare du cliemiû de fer dePariset
de Havre; c estune sa tisfaction légitime don
née' au co'nlmerce qui reçoit ses marchan
dises et fait-ses expéditions par la voie fer
ré ou là navigation fluviale;' La : seconde
met en communication les detix extrémi-"
tés de là ville parallèlement au cours du
fleuve,',eu renversant sur son passage des
agglomérations compactes dé.-masures
délabrées, qui lie se tiennent plus de
bout que par l'appui mutuel qu'elles se
prêtent. ' > • " :
Les'deux nouvelles voies comportent un
développement d'environ dèuxkiiomètrés'.
Les expropriations, maintenant termi-r
îiées, ont englobé uxi.millier de ces mai
sons.
Pour ; subvenir aux dépenses considéra
bles de ces vastes et utiles travaux, la vil
le'de Bouen a' faitTappel' à tbxite^ ses*res
sources.; lès droits d'octroi ont'été étendus,
à un plus grand npmbre^dé produits; et le
gouvernement impérial.a accordé une sub-'
vention do 5 millions. "
L'administration municipale aurait vou
lu pouyoir confier l'entreprise entière ex
clusivement aux entreprehéùrs rouetinàis;
niais lés éligcnces d'une prompte exëcii-
tion,r.obligation de réédifier dans un temps
très ' court pour ne pas laisser une partie
de la population dans un état de transi-i
" tion toujours fâcheux, la nécessité de de
mander^ un cautionnemérit assez fort
pour garantir l'unité dans l'action et une
responsabilité sérieuse', ont'amené l'aban
don 'de cette combinaison, qui avait sur
tout l'inconvénient dé n'àssig'nér aucun
délai à la terminaison des travaux.
On s'est adressé alors à un homme qui
avait fait ses preuves, M. Poncet, le cons- 1
tructeur de la rue Impériale de Lyon, au
quel s'est adjoint un architecte de Bouen,
M; ' Lévy, ét tous deux.^après un examen
approfondi, se sont chargés,'à leurs ris
qués et périls, de déblayer le terrain et de'
le couvrir de constructions nQiïvelles.
Aujourd'hui la démolition est à peu près
. v complète, et toute cetlo partie du ^ mar-'
" chô ^'exécute avec la plus graudérégu
larité. ■ " ■ - ■■ ' 1
' Mais, au moment de commencer la re ;
construction^ les entrepreneurs ont tout-
à-coup élevé les difficultés les plus graves:
d'ufle part, il paraîtrait que la somme des
expropriations dépasse 1 le chiffre qu'ils
avaient calculé d'après la cote du cadastre;
d'autre part, la ville, qui sollicite de l'Etat
une exonération d'in3pôts ; pour les cons
tructions nouvelles,-n'a'pas encore réussi
dans ses démarches. Se fondaiii'sur ce dou
ble mécompte, d'out l'un n'a rien de défini
tif, ils réclament de là ville de Bouén iinein-
demnité de 5 millions, représentant la dif
férence entre le résultat réel et le résultat
qu'ils avaient estimé. . .. .
On pense bien quenous n'avons pas l'in
tention d'intervenir dans les contestations
qui surgissent entre "la ville de l^ouen et
ses adjudicataires. IVIais ce conflit a excit'é
à Boùen dés appréhensions exagérées, et
qui malheureusement ont été : entretenues
par les attaques irréfléchies, sinon inté
ressées, auxquellés l'administration mu
nicipale se trouvé exposée aujourd'hui.
Ce'qui est certain , c'est que l'admi
nistration n^unicipale, 'dont la bonne
foi n'est pa.§ douteuse", ,pe saurait ^tre
responsable de ce qu'elle* n'a pas pror
mis. Elle ne pouvait pas s'engager à dis
penser "de l'impôt direct les construc-
tions-nouvelles ; ; céla ne dépendait pas d'el
le; ët'elle s'est bbtnéë à promettre qu'elle
solUcitéràit cette eré^ptroû des pouvoirs
public^. Cette proii|'esse,' elje l'a tèlnuè, et
rien ne prouve encore qu'elle n'obtien-
tiéndra pas une décision,favorable. Quant
à la différence sur le montant des expro^
priations, il semblera à 1 'itous les esprits
désintéressés que les adjudicataires n'ont
à s'en prendre (Ju'à'eux-mêmes s'ils
ont ; fait reposer leur'combinaison sur des
prévisinns'irisùffisauteÈ) ou' ? màl étudiées.
Cependant, comité ils subissent dans
cette partie de loûr contrat, un préjudicé
réel, la ville déHouen; dans "pn esprit de
justice comme dans l'intérêt même de son
crédit, ne veut certainement pas profiter de
la lésion que pourraient éprouver ceux qui
avaient traité; avec elle. Il y a donc là
matière à transaction ; et' noua sommes
certains que le jour oïi le - débat'sera
délivré ,de' petites 1 passions lofcales et
d'intérêts mesquins qui s'efTprcentde l'en
venimer, on arrivera sans beaucoup de
peine à une combinaison q.ui donnera sa
tisfaction aux deux parties, dans la justp
mesure de leurs droits respectifs:
Quant aux travaux en eux-mêmes, si re
grettable que soit le retard qu'ils éprou
vent, on ne peut sérieusertîent' douter dé
leu'r entièré exécution, r'écl^nfée àvec ins
tance par tous lés jiabitàns'de là ville de
Bouen etreg^r,dée par l'Etat lui-même com
me une œuvre d utilité générale.
■■■■', Auguste Vitiî.
C'est avant-hier qiie s'est faite, à Strasr
bourg, l'inauguration dir'pont 1 du chemin
de'fer sur le Bhin. Nous aurons à reparler
de ce grand travail ; aujourd'hui nous nous
boriierons à empfiinter'rqiielgùés lignes
âu Courrier du Bas-Rhin. Il $agit du toast
porté' samedi au banquet offert par là
Compagnie de l'Est : 1 .-
«Vers six heures, JI. Perdonnet s'est levé,
et après avoir prié les -convivês aé remplir
Les annonces sont reçues chez M. P ahis , régisseur des 6 grands journaux,
rue Notre-Darhè-des^ictoir^s, n° 40 (place de la Bourse). • ■
" ' Biôtt du port qu 'il désire depuis,si longtemps
sur1'Âdriatique#ur se
catioB ftyep feesj^mis et 'W^i|4u ; dehors ; Lq.
portée de cette usurpation - est.; facile a saisir;
Le trianglqillypiqiie tfrkit, '0ÛW||IW 4 ® in
vasion,'la position des T^rc's y "serait-intolé
rable, 'la* îlalmâtie' et"les prbvmees'.Slaveâ'dé
l'Autriche seraient gràVëméttt-ïflétt&ceitfs. ••
{Gazette fcAuqtâourg.)
leurs verres de vin du Bhin, il a porté un
toast à -S. A. R. le grand-duc -dB Rade. Dan?
une improvisation, pleine de verve et de vi
gueur, il a bu à ' l'union de l'Allemagne, 1 et
de là France, et développé' par d'heureuses
paroles les précieux avantages: que l'établisse
ment du pont'flxe amènera po.ur deux payg si
bien faits pour s'entondre. « Jadis, a-t-il dit,
les deux peuples voisins se précipitaient vers
les bords du Hliin, en criant au Rhin ! au Mini
mais c'était , pour se combattre y aujourd'hui
ce sera pour se serrer les mains. Fit soulevant
à ce propos la question des ponts tournansqu'u-
ne idée de méfiance a fait établir aux deux ex
trémités du pont fixe, M. Perdonnet a ajouté :
« Ce matin, nous avons ouvert un des. ponts-
tournaus pour en examiner le mouvement;
espérons que cessera la première fols et la
dernière fois que ■ nous : aurons exécuté "cette
manœuvre.)»
» L'éloquent orateur a terminé par une al
locution prononcée en langue allemande, qui.
a soulevé' d'enthousiasme tout l'auditoire et
qui a été saluée par 'de bruyantes accla
mations.
» Après M- Perdonnet, M. Weizol, le ministre
ba'dois, a pris la parole pour porter un toastà
Sa Majesté l'Empereur Napoléon 1U D'une voix
émue, digne et convaincue, il a remercié l'or
rataur précédent pour les sentimens généreux
qu'il venait d'exprimer à ; l'égard de l'Ai'
lemagne. « Ce pont, a-tril dit,. que nous
avons construit avec du fer, ne reliera pas
seulement la France au-grand-duché de-Bade,
mais à la patrie allemande 1 tout entière ; car,
à l'époque où>nous sommes, le fer ue.doit plus
servir à forger des glaives, mais à souder des
liens^pacifiques et indissolubles entre toutes les.
nations:-!) >. - .
» Les acclamations unanimes se sont renou
velées après le discours de SL le ministre
Weizel. » :
: M. le baron de Kageneck, ingénieur badois •
pour la construction du pont du jtthin, a été
nommé chevalier do la Légion-d'llônneur;
Les négociations qui se poursuivent pour
la conclusion d'un traité de commerce en
tre la France et le Zollvèrein préoccupant
à bon droit tous les organes du commerce
et de l 7 in4ustrie en Allemagné, tels que'les
chambres de commerce et les sociétés d'é
conomie. Parmi-lés requêtes adresséés à
ce sujet aux divers gouvernemens qui font
partie du Zollverein; 1 nous remarquons la
résolution votée par la société d'économie
de Poméranje, dans ' sa séance du 4 avril
dernier, et "'qui contient dés demandes
dont r voici le résumé : •
1° Que les droits d'entrée perçus par la Fran
ce sur les esprits, les'laines, les grains et-fa-
rinesj la bière, .et les 'produits manufacturés
"du Zollverein fussent réduits au moins au taux
stipulé dans le traité conclu par la France avec
l'Angleterre le 23 janvièr l860, pour 'les maT-.
chandises anglaises de même nàture; 1
. 2° Que 1 la France supprimât ."les droits dif
férentiels de navlgation^pour les, Mtimens du
Zollverein; ' >.• • • '•>(• . •<><» m >«. >•=
3° Qu'en compensation, les droits d'entrée
perçus par le Zollverein sur les vins, produits
fabriqués, bronzes, quincaillerie de Francejete.:,
fussent réduits autant que' possible' (d'après
une première 'proposition, on demandait que
les droits d'entrée sur les tissus de lainé fran- <
çais fussent supprimés 1 complètement ' et les
droits Isur ies soieries 1 réduits 'de 75 0/0) ; mais
que», d'autre part la France abolit complète
ment les droits d'entrée sur les cuirs et peaux;
' La plupart ^e ces dispositions, si elles
étalent aduiises dans le traité de commer
ce^ seraient tout-à-fajt conformes aux inté
rêts d'une bonne réciprocité; mais elles
n'auraient certainementpas lé concours des
fabricuns de soie dés provinces rhénanes
et' de la We$tphalie. Noùs 1 nous bornons
aujourd'hui à les éonâtater, en attendant
que le moment soit' '^enu d'entrer dànè
l'examen' dés questions- que' soulève' le
traité dé commerce projeté.
.... --' Auguste Vito.
faveur de' èetf%'supjt'o'sKioH j
î'est que le chargé d'affàû'çs ,)j^pyqlitairi $
au'hich, comte drifeû, v;ent''d. : êtrfi^ommé mi-
p.t. vi n p.fn nrr.r^^ifA
.^«Mvelïe# de rifixiérteuur.
ESPAGNE.
madrid , 4 avril. -4' II y a encore un journal :
qi\i renouvelle le débat 4 e i a question entre
l'ambassadeur dé France jet notre ministre de?
affaires étrangères", relativement à la dépêche
de Rome, eL qui, s;a.ppuyarit'. sUr .ràutoj-ité .
d'une" feuille belge, assuré formellement que
cette'affaire v<^ donner lieu à Uue espèce, de
rupture diplomatique entre le' cabinet des
Tuileries ef celui de Madrid. Cette nou
velle est du nombre de celles qui ne valent
pas la peine d'un démenfi. Cependant nolis
affirmons d'une manière définitive et con
cluante que cette question n'a jamajs atleint
les proportions qu'on a voulu lui prêter,- et
que les relations entré la France et l'Espagne
n'ont jafliî4&"été plus aniiabîes et plus cor
diales. . I.U ,' ... ; . . [Epoca.)
EMPIRE D'AUTRICHE.
TRiEsrE, 3 avriL — Pu iiiandé^dé Dalmatie
que les communes du haut et bas Spizza et
d'Obrodovibh se sont soumises au prince de
Monténégro et que celui-ci a accepté leur sou
mission." J^ar l'annexion de cette' partie du lit
toral, le Monténégro se trouverait en posses-
- ALLEftSAGNE. - ■
npnnv « ^vrî'ancien'ministre près la
cour dc'fepiifli comte ""PreâffS"
ki est parti dé Rome pour r6. witimies
Avec son retour, les relations."dipx. - '«ncite-
de 1$ Prusse avec cette cour (fesseront -
ment. Les lettres de créance du ministre éteiu-T
tes par la mort du roi Frédéric-Guillaume il,
■n'ayant pas été renouvelées par le roi actuel, et
le comte de Perponclier n'ayant été envoyé ré :
cernaient à Rome en mission extraordinaire
que' popr répondre sous' une îçirme polie à
l'envoi du genénvl comte Cutrofiano de Arrî-
gona à Berlin.
Il est probable que l'ancien secrétaire de lé
gation à Naples, M. de Weboi, sera attaché à la
.légation prussienne, ainsi que'l'a été le baron
de Vincke, et qu'il y resterai tant'que François
H résidçra à Ironie. ' "
Oti'ue parlé point encore du départ du mi-r
nistje •napolitain à Berlin -, priiica db Ca'rini ;
ou suppose même que le monarque napolitain^
dans l'espoir d'un revirement on sa faveur, ne
rappellera point ses agens diplomatiques • 'Os
qu 1 i ' milite 1 ^ . H a *
c'<
Munich, , „ . ■ , -
jiistre, et y a été accrédité en dette (/œtUté,
. - (Gaz. id'Eiùer/eld.j
' — Le cabinet de Vienne se donné beaucoup
de mal pour déterminer les cours de Berlin et
de Saint-Pétershôurg à protester comme lui
contre le nouveau royaume d'Italie. On fait
jouer tous les ressorts pour arriver à ce but,
et oii remarque que la diplomatie de certaines
grades damés qui a exercé sur le gouverne-
ment précédent une influencé çi fâcheuse dé
ploie de nouveau une grande activité'.' D'après
les déclarations antérieures de Si. de Schlei
nitz ét ce qu'il a dit aujourd'hui à la Chambre,
il n'est pas douteïix que le cabinet de Vienne
n'échoue dans ce projet. l (Havas.)
—Dans la séance tenue le 6 par là Chambre
des députés, le ministre des affaires étrangères
a lu la déclaration suivante: ■
« Dans les derniers jours, le gouvernement a
eu connaissance d'un inoident qui a .produit une
grande sensation et à bon droit, 'car il fait jeter
un jour équivoque sur la cjiplomattê prussienne.
D'après 4 e8, correspondances des fel^lles publi
ques et d'autres ^communications, il serait tombé
entre les mains des autorités 4e Païenne des let
tres qui auraient , été apportées par un officier at
tache à la légation. de Prusse. Cet officier serait
désigdé dans ces lettres comme un homme de
confiance pour ' certaines intentions et- menées
relatives'à la situat'oh politique' de l'île de Sicile»
» Il n'est pas. nécessaire sans doute, de faire ob
server que le gouvernement prussiên est étranger 1
àtoutes menées de ce genre, çt' non-seulement'
qu'elles ne sont pas autoris^eB'par le "gouverne--
ment, mais sont en contradiction positive avec
les Juterions déjà manifestées 1 ., parie gouverne
ment prussien. (Bravo); ". ■>
» Si, malgré cela, une coopératjon pareille avait
néanmoins eu lieu, si même elle n'avait été que
tentée au voulue, .ce qui jusqu'ici n'a jamais été
prouvé, le gouvernement prussien serait obligé de!
ia désavouer et . désapprouver de. la.maniéré la
plus,formelle et la moins égùivoque "(bravo.) Or^
Messieurs, aucun gouvernement ne peut pefiïiet-
tre à' une personne qui se |trpuve djans des relar
tions de service de faire de ,1a politique .de son
praprë chef ou même de se f^ire-l'organe ou le
représentant d'intérêts et de buts politiques étran
gers.
» Le gouvernement a reçu aussi la première
nouvelle de cet incident par les journaux ; il a pris
immédiatement toutes les mesures pour obtenir le
plutôt possible des renseignemens complets et au
thentiques, !et d'après le résultat de ses investigar
tions, il saura, se souvenant do,son devoir et de
son droit, porter le remède nécessaire partout oà
il sera besoin. (Bravo.) . n-
» Pour prévenir en attendant toute fausse inter
prétation et ne laisser subsister dès l'abord aucun
doute, sur. la position que prend le gouvernement
vis à vis de cette lâcheuse affaire, il m'a.paru con
venable de faire dès à présént cette franche dé
claration devant le pays et ses représentai. »
(Bravo.) j (Gaz. Prussienne.)
F rancfort , 6 avril.—Dans son rapport sur
la question concernant la défense dés côtes,
la commission militaire fédérale demandai
construction de cinquante chaloupes caifen
nières, dont quarante formeraient ia flot®le
de la mer du Nord, et dix la flottille de la Bal
tique. Ceci ne' doit s'entendre que des côtes ne
faisant pas partie de la Prusse ; car, pour ses
côte6 à elle, la Prusse ne revendique nulle-
ment l'aide de la Confédération. 1 La Prusse,
autant que nous sachions, -se-propose de créer
pour son compte une flottille pour les côtes de
la Prusse, et une autre pour les côtes de la
Poméranie. (Nouvelle Gazette de Prusse.)
Pour les nouvelles extérieures : l. uokifacb.
Il y a quelques jours, la Société de se
cours mutuels, la Famille, célébrait, à Al
ger, dans un banquet, l'anniversaire de sa
fondation. ' ■ ;
A six heures et demie, M. Mercier-La-
combè, conseiller d'Etat, directeur-général
des 1 services civils, a pris placé à la table
d'honneur, à la droite de» M. Bobe, prési
dent de la société. On voyait assis à la
même table MM". Serph,-secrétaire-général
de la préfecture ; Sarlande, maire d'Alger^
Mallarmé, intendant militaire de la divi-
PeûiUetop du avfil,
ra AMOUR EN MPOME
XII.
. En ce moment, Hcnrick présentait , à Ja
jeune fille une très mjgnonné petite mon
tre d'or,"achetée'à faj-is, e.t tout enrichie
dé nielles 'et "d'émaux". Plus d'une foi^',
.quand il la remoiiiait" devant éllé/Nori^
l'avait naïvement admfrée. '- '
■ Tiens 1 lui dit le jeune officier,prends
cette montre, je i'aib qu'elle" le plaît, et
garde-la "cp souvenir de inoi.'
' ' Au lieu de tendre là'main, Norraseco.ua
la tête. •
— C'est trop beau pour moil fit-elle en
reculant d'un pas!
— Si elle n'était pas belle, le la donne-
rais-jo? rëpliqu'i Ilenrick en la lui' met
tant dans Ta main, malgré elle.;
* Noi-ra la regarda un moment avec une
profonde aUeiUion , l'approcha de son
orcillé, comme pour mieux écouter son
battement vif; puis tout à coup, ouvrant la
boile, elle plaça la clé, et la fit tourner
brusquement. " ✓
On entendit un craquement sec : c'était
le grand ressort qui cassait.
— Qu'as-tu fait, malheureuse ? s'écria
Hénrick, tu viens de briser cette montrel
il ri.'y a peut-être pas dans toute la ''Suède
un homme capable "de la réparer.
. —'Tarit mieux ! fit Norra; à présent je
n'ai plus besoin de montre, et, si j'aime
celle-ci, c'est que désormais elle marquera
jéîer'nellemcri.t l'heure de notre séparation.
Que me fait le temps à présent? JMais adieu,
Ilenrick; pars, et n'oublie pas qup tant
qu'il me restera un cœur,'c.e'cœur sera
à toi!
Il n'y eut point d'autres a'dieux échan
gés entre ces deux âmes, que la nature
semblait avoir créées l'une pour l'autre et
que là destinée séparait : ils né se parlè
rent point ' do ce "cher reyoir, qui console
les adieux les plus amers; ils "ne formè
rent aucun de ces projets què traversent
trop souvent la vIo et les hommes, et qui
ne servent qu'à prouver' l'inutilité : de nos
désirs et la vanité de nos espérances.
Quelques heures plus fard, Ilenrick que
son fidèle Elphège avait conduit jusqu'à
un mille du camp, s'engageait dans les
défilés des hautes montagnes qui sépa
rent celte portion de là-Laponie de la
.Norvège ' occidentale : 'il avait reçu au
moment du départ les adieux du révérend
"Johansen et du vieux Peckèl, qui cligna
de l'œil de la façon la plus désordonnéo,
en lui souhaitant un heureux voyage.
Arrivé à l'un des derniers plateaux, des
hauteurs duquel il lui-'éiait-encore possi
ble d'apercevoir le "camp des Lapons il
contempla longtemps la fumée, dont les
colonnes bleuâtres s'élevaient en tourbil
lonnant au-desêus des ten.tes;" un soupir
gonfla sa poitrine; il passa' à deux repri
ses sa main sur son front et sur ses yeux,
et se retournant vers son guide : ' -
— Nous allons à Drontheim I lui dit-il,
d'une voix ferme.
lis firent encore quelques pas dans la
montagne, et un pli brusque du terrain
lui déroba bientôt l'aspect de ces lieux qui
devaient maintenant,quoi qu'il fît, garder
une part de sa vie.
C'était à Drontheim qu'Edwina avait
donné rendez-vous à celui qu'elle devait
un jour épouser.
Le Trollhœlta, beau navire de commerce
appartenant au père de la jeune Suédoise,
et qui faisait les escales dé la 1 côte norvé
gienne, depuis Christiania jusqu'à Ham-
merfest, n'était pas encore arrivé à desti
nation avec sa charge précieuse. On ne
l'attendait que dans quelques semaines.
Ilenrick eut donc tout le loisir de visiter
cet antique Nidaros (1), célèbre capitale
des rois de la mer, vénérable métropole
de la Norvège primitive.
Notre héros, qui'n'était ni antiquaire ni
archéologue, ne trouva pas grand mérite
au palais de bois du gouverneur; il pensa
que c'était assez d'une'demi-journée pour
\isitor la vieille cathédrale gothique bâtie
au XII e siècle par l'archevêque Eystein,
(i) L'ancien nom de Drontheim, situé, comme
on sait, à l'embouchure du Nidar.
quoiqu'il n'y ait point dans toute la Nor
vège un seul monument qui lui puissetëtre
comparé; le fameux rocher de Munckholm
lui parut, au bout de deux jours, ct>mplè !
tement dénué d'intérôt, et jl eût' "donné
toutes lesinscriptions de l'ambitieux Schu-
macker, gravées avec un .clou çur les murs
de sa cellule ,' pour deux lignes de pattes de
mouché lui annonçant laprochaine arri
vée de celle qu'il aimait. T '
Un soir, comme il rentrait à l'hôtel d'An
gleterre, la jeune et jolie femme qui en fait
les honneurs aux étrangers, avec tant de
gtàce et une si aimable courtoisie que
chez elle ils se croient chez-eux, lui remit
une-lettre qui avait couru après lui par
toute-la ville: C'était un paysan qui l'avait
apportée, et l'on ne voyait sur Son enve
loppe le timbre d'aucune poste. Henrick la
prit d'une main fiévreuse et-reconnut tout
de suite l'écriture de son &mn' •
Ce n'est que d J Elphèg6l pènsa-t-il; mais
le souvenir de Norra , quel depuis son ar
rivée^ Drontheim il avait un>peu oubliée,
l'ingrat, se présenta tout à-coup à son es»-
prit, avec une certaine force, et, sans ac
cepter la tasse de thé que la blonde hôtes-
sei'engageait à prendre avec elle, dans la
salle commune, il courut s'enfermer dans
sa chambre pour y lire en paix la lettre de
l'iirliste. • 7
«Nous avons eu du nouveau sous lés
tentes, disait Elphège; entre autres choses,
je puis te régaler d'une aventure qui a faU
presque scandale, et dont on parlera long
temps dans Tes veillées d'hiver.
" » Ilfaut^e dire que, toi parti, le révérend
Joha'nsen s'est assez activèment mêlé des
amours de Nepto et de sa belle cousine :
il-àvait même si bien prêche lapauvré fil-
le qu'il s'imaginait lavoir convertie, et,
parce qu'elle ne disait rien, croyait naïve
ment qu'élld cons.enïait.' Il était évident
pour tout le monde qué le brave hommè
s'attendait à célébrer un beau mariage â
sa prochaine tournée. Tu sais que le vieux
Peckelades spècies dans'son coffre-fort,
et que le fin matois, qui : tient à être bien
servi, ne regarde pas à bien payer. Il est
assez probable qu'il avait exalté l'éloquen
ce du saint homme, et que célui-ci croyait
avoir fait meryeille. Olaf, en s'en allant,
pensait' donc laisser" tout "lë monde
dans la joie, et I'ôn s'attendait à voir
bientôt le patriarché convoquer touté la
tribu à des festins où l'eau-de-vie blanche
arroserait largement la viande fumée et le
poisson salé. Moi, cependant, qui prétends
lire su? le visage de ta victime^ aussi clai
rement qu'uii maître d'école dans son syl
labaire, je rie laissais pas que de m'inquié-
ter d'un certain pli par trop drpit, qui al
lait d'un sourcil à 1 autre et, qui coupait,
comme un coup de rasoir, le front lisse et
pur de la plus aimable des filles.
L'ami Nepto, fier e.t superbe, et qui, de
puis que tu n'es plus là, semble vrai
ment un autre homme, ne se doutait mê
me pas du danger de ce petit.signe, avant-
çoureur de l'orage. Le lendemain du dé
part' d'Olàf," il prit donc avec lui trois ou
quatre beaux messieurs de sa sorte, et,
comme s'il n'eût pas été de la maison, il
se présenta au seuil de la tente, tenant à
la main sa bouteille de liqueur; on alla
chercher du bois, et, avec la hache qu'il '
avait apportée, il commença de cogner
comme un bûcheron. Tu sais que les pré-
tendans lapons, par cé travail public, à la
porte delà bien-aimée, croientfaire preuve
de complaisance etd'humilité, deux vertus
qui, dit-on, ont le privilège de toucher le
cœur des femmes. Pendant ce temps les
amis étaiententrés'dans la tente, où le vieux
Peckel les reçut de la façon la plusen-
courageante, et, comme tu n'en doutes
pas, se mit à boire-avec eux. Bientôt Nep
to entra : il avait fait une toilette superbe,
et là plume d'aigle de sa toque semblait
poignarder le ciel : s'il eût eu quelques
pouces de plus, j'aurais eu peur pour les
étoiles ! Arrivé devant Norra, qui se tenait
à côté dé son grand-père, froide et calmé,
il e.ntr'ouvrit sa veste pour montrer à la
jeune fille le présent symbolique,—la lan
gue de renne qui figure dans toutes les de
mandes en mariage de cet extravagant
pays. Un des amis de Nepto lui présenta la
coupe en corne cerclée d'argent, dans la
quelle il venait de verser un doigt d'eau-»
de-vie. Norra le repoussa de la main sans
rien dire, et comme il insistait, en homme
qui ne veut pas comprendre :
— Je ne bois jajnais entre mes repas!
fit-elle avec un peu de sécheresse.
Son grand-père la regarda d'un air cour
roucé ; elle ne sembla point y prendre
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