Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-08
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 08 mars 1861 08 mars 1861
Description : 1861/03/08 (Numéro 67). 1861/03/08 (Numéro 67).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6724012
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
46 AWTSE.—W 67.
âBONKr -J DES DEMRIPENS.
TROIS MOIS.»...
8ixUoi3.;ï:.%^7;:r^[
UN AN
BUREAUX A PARIS : nie 1k'.Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
n ftTûHGiM, voir le tableur
s et 30 de «haque mois.
r*m..
pubuu
l*pi. L.Bv- JAG&i f. de» Soiis-EnfanB, lt.
mm
. .Y v*/~
. Le mode d'àbohsmict le plys simple est l'envoi dW'bon ' J ~
sur Paris, à l'ordre de L'ADjunsmT*u| du journal» rju
r—-*
■fT .....
-'ou d'un effet
rjie daVâiol», n* 10.
a. : :—:
JOURNAL POLITIQUE
TÉRAIRE, UNIVERSEL.
VENDREDI 8 MARS 1861
• iBOKŒIlHtS DE PUIS
trois mois .r.t.;r.?t 13 fb .
SIX MOIS.ÏÎ^'^TriTS 26 m
•ON- AN ..;;;Tr.......7 .ïï 82 :FR.<
un numéro 20 CENT1MES1 ,
Les abonnemens datent des l» «t 16
de chaque mois. '
1
I
Let lettrèfou mvoù~(targeiifè*o*1tLTilLkvcm»&son(Zrefusêt;
Les article* déposés ne sont pas rendus.
Les AHHONCEi sout reçues chez M. .Puis, régisseur des 6 grands journaux,
rue Notre-Dame-des-Victolres, n* 40 (place de la Bourse)J , ^^«5
A;
PARIS, 7 MARS.
' * $ -T- M»:,'
Le Vote qui a terminé hier la séance du
Sénat a une portée que nous avons à pei
ne besoin d'indiquer. Oa a dû comprendre
qiièlîe signification aurait ~£ué l'adoptidri
de^-l'amendement pxoposé par la, minorité
de l'assemblée» Ce n'est pas que cet a-»
menderhent- différât Beatî«oâ|», par 16 sens
' où par les termes, du texte Jûêmè'du pro
jet d'adresse. Mais un sentiment'que nous*
pouvons 'd'ailleurs partager; avait fait in
troduire dans un paragraphe plein dé î-éserr
te et dô mesure des mots qui dépassaient
cette mesure et détruisaient cette Téser*
ve. La majorité mê U l . Sénat n'a pas, cru de
voir les accepter, ' et ië projet de là cpm-<
mission a été adopté;" '
Ce résultat, doit-il. nous /anïenter & ' qu'il s'est r'éréié au sein àu Sépat une oppo-,
sition plus ou meinfe foïte ,çlu6 ou moins
hqstjleà la politique (fiïgnyiçrnement îoofr
périâl en ltalie^Ncn ;~etifeieV loin: dé' l£. ;
Nous nesaurions, en effet/ voir d'opposi
tion là oùilyaà pëTneurié nuancé àankl'e£
pression des] sentirions.— Mais lévote de
cet amendementaùralt^eu un ■caractère
que n'avait certainement pas l'initiative-
des honorables sénateurs qui l'avaient
proposé.Le vote, s'il avait eu lieu, aurait été
un encouragement aux passions du dehors
et unefixcitation aux. résistances du goii-
vernement romain contre l'influence :si
cûnfciliante et si équitable de Ta" France. •
Le gouvernement de l'Empereur à fait
son devoir à l'égard de Rome; le- lui rap
peler, quand il le remplit -si noblement,
eût été presqu'une injustice. Que pouvait-
oH iuidemandefrqu'iln'aitpas tenté de réa
liser? lia successivement proposé et appuyé
touteâ les transactions ; il a multiplié lès ef
forts les plus généreux pour sauver Eaur-
tirrîté temporelle du Pape, A quoi tton^dès
lors, réclamer de lui -une Sollicitude plus
aetive ? Pourquoi l'engager ? L'engager,
c'eût été l'affaiblir !- Jl ■" 1 ' • •
.Qii'ôn.étudiei d'ailleurs;^- et comme les
a fort éloquemment exposées M. d i Casa
blanca,— qu'on étudie les phases doulou-
reuses ^e l'amoindrissement territorial des
Etats-Romains, ne voit-on pas lo gouver
nement "français luttant'sarts cesse'contre
cet amoindrissement?;-Ne Sait-on' £as ce
que faisait le gouvernement, le Jour M
les ,,Romagnos se détachaient de la» cou- -
rbnne pontificale? ,A-t-on oublié/les. pro
testations qui Ont accueilli, lâ perte" suc
cessive des Marches et "do-rOmbrie ? La
Franjce s'est-elléassoerée en quoi -que: ce
fûi à. Téero.uleinen t rapide de cette puis--
s.ance r feràporello, r dont ,elle protège encore,
le siège à Rome ? : .
Il rie'pouvait donc y "avoir dans lès : pâ-
ragra plies de l'adresse du Sénat ni con
damnation du passé ni demande d'enga
gement pour l'avenir- Le paragraphe dé la
commission disait, tout ce qu'il pouvait
ef tout Ce qu'il devait dire. S. Exc.'M. Ba-
Toclïe a posé très nettement et très sagemen t'
la question : a Y a-t-il eu quelque chose
» "d'éqûivoqùe dans l'attitude du gouver-
• nement âepuis 1849, en ce qui concerne
» 4e pouvoir temporel du Pape? Y a-t-il eu
s équivoque possible sur ce qu'il fera VNe'
» corinait-on pas ses' tendances, sa politi-
» que française et catholique? » a— Le Sé
nat a répondu non, et il a voté'lé paragra*
phe de la commission. ,
-En votant l'amendement* qu'euMl ié-
pondu? Au fond, sa réponse, môme affir-
mjafivfly était encore ùnë adhésion 1 sincère
à la politique del'Eqpperetir* ^
Une nuance dans la formule d'un pàra-
gràphe n'eût pas constitué '/ assurément,
une nuance, si faible qu'elle fût, dans les
"sentimens de respect etde dévoûment des
soixante-un sénateurs qui ont adhéré &
l'amendement. Mais, encore une, fois, et
comme l'a' dit excellement M; de Casabian-
ca, on nVùt pas manqué, à l'extérieur, de
donner à ce vota une signification qu'il
n'avait pas. . ' ;
; Qu'on se'place mainténant dans - rhy-
po^hèse où le vote dé l'amendement au
rait eu lieu ; qu'on écoute la voix publi-
■ què interprétant ce vote ! Aussitôt il prend
ùne signification.extrà-parlementaire.
; Quoi qu'on enaitdit,nou8 nous effrayons
peu des partis, mais nous 1 connaissons leur
^tactique. Quelle eût été cette tactique? Orf-
lja deyine. Levotedu Sénataur&iteu un écho
iiifidèle jusque dans ces obscures réglons
politiques où viventlës mécoiiterig, lés
à Jiourdonnans. » Il eût pris lijontôt les
proportions d'un acte d'oppositi$n ultrà-
cléHcalo, d'un blâme solennel! —Et que
û'étions-nous pas destinés à entendre de
Vla part des journaux^ déçus aujourd'hui,
' de la part des écrivains trompés dans;
lieurs foliés espérances, " , V , -
* De 'ce 'bruit préparé à l'avance, nous:
n'aurons' rien,- rien que les regrets d'un
nouvel insuccès,— la colère-impuissante
des discoureurs dans le désert. * ^
Et si la-minorité du' Sétiat n'avait rieii
prévu de 'cei Exagérations bruyantes aux
quelles nous venons de faire allusion,
qu'olle s'en Convainque par l'attitude mè-
aie dëceux qùi applaudissaient hier encore
"if Sori*SÏHfendement, bâ timidité dans l'ex
pression dû'regret ctoché p^us qu'on ne -
croit-' l'oûtrecuidance qu'eût trahie 1-exr
pression de la joie satisfaite. <
Enfin, nous nous résumerons en disant
que, par le vote du Sénat, la cause dju
Saint-SiègeD'arien^^ perdu; car, par un vote
contraire, elle n'avait rien à gagner! «
Aujourd'hui, le commencement de la
séance du Sénat a été fort agité. Après
une discussion assez confuse, ét qualifiée,
non sans quelque juste sévérité, par M. le
président, on ra rouvert le débat sur le der
nier paragraphe, alin 'd'entendre les dé
clarations de plusieurs, cardiiiaux. Tout* a
marché ensuite rapidement, et un vote
présqtie unanime a alispté l'adresse.
T/adresse sera présentée demain à l'Em
pereur; ^ ^
Le projet de loi, portant fixation du bud
get général des dépenses et de? receltes d«
l'exercice 1862, vient d'être transmis au
Corpa-Législatif. En attendant l'examen
raisonné que nous nous proposons de fairé
de cet important document, nous croyons
devoir signaler les principaux- faits éco
nomiques mis en lumière.par ^exposé de
motifs.
Le total général des crédits ouverts aux
ministères, pour les dépenses ordinaires
et extraordinaires, s'élève à la SQmme de
1,929,448/725 fr.
Les voies'etiîioyens ordinaires et extraor
dinaires du budget des recettes montent à
la somme de 1,941,030, 2(3 fr.
L'elcédant des recettes est . donc de fr.
11,581,530. - , "s
Le budget des dépenses se divise, com
me on sait, en plusieurs chapitres, portant
dépenses ordinaires et dépenses extrj-
ôrdinaires. Les; dépenses ordinaires de
l'eatercice 1862 : s'élèvent à la somme de
1,885,018,723 fr», c'est-à-dire : h une aug-'
mentation sur ; l'exercice 1861 de 77 mil
lions. Maisla comparaison entreles'budgets
des deux exercices ne peut rigoureusement
s'établir, des dépenses nouvelles, qui? n'é-'
taient pas portées en 1861, étant affectées au
dernier.budget. Ces dépenses s'élèvent à
près de 16 millions, dont plus del3million5
qui forment le montant des déperiseé dés
services publics, dans les trois nouveaux
départemens de la Savoie, de la Haute-Sa-
voie et des Alpes-Maritimes; et2 mil-'
lions 693,500 francs , total des dépen
ses "des Facultés v qu'un article spécial
de la loi de finances propose' de réunir au
budget de l'Etat. Quant au surplus de
l'augmentation, il comprend pour un chif
fre important dçs sommes qui figurent en
recettes ef en dépenses et d'autres sommes.
affectées à l'exécution de dispositions lé
gislatives déjà-consacrées par les votes du "
Corps Législatif. i '
: Parmi les services qui ont part - à l'aug- -
mentation'des dépenses, figurent le ser
vice départemental pour 2,396,000 fr.;les
travaux publics extraordinaires; -la dota- -
tion delà Léglon-d'Horm'éur; la fabrica
tion des monnaies dç bronze, et le service .
des télégraphes ; ce dernier poui-2,511,670 ,
* fr. — En résumé; l'augmentation .réelle
h'est que 38,321,852, dans laquelle le mi
nistère de la guerre figure pour 26,840,261
fr., dépense justifiée en grande partie ppr
l'organisation de la réserve. ' ' '
Aux dépenses extraordinaires des grands
travaux'publics, le projet de budget porte
un supplément de 12,530,000 ' ir. dont
1,476,300 fr. seront affectés âux trois nou-
veaux départemens annexés et provoque-^
ront dans une grande partie do leurs terri
toires et de leur population, un développe-
/• ment rapide de la richesse et do la pros-
\ périté publique. . . — i
Pas plus que le'budget des dépenses, le
budget dés recettes de 1862 ne peut être
comparé au budget de 18^1, Il iaut, eri eî- .
fet, déduire, du total de. 1,941,030,473 fr.
une première sommé de' 13,428,477 fr.J ;
montant dGs recéttés dés trois nouveaux '
départemens et une : autre somme de
$,69Ô,ÎOO 'fr.' produit 'dés droits '^éi^US^
dans les FacûItés.Les recettes pirésumees des Ti
trois nouveaux départemens sont calculées";
d'après les recouvremens opérés depuis le'
14 juin 1860; elles donnent sur Ies'dépen-
ses une augmentation de plus de 300,000"*
francs.
Mais, ainsi réduites, les recettes de 1862
présentent encore sur les recettes de.1861
une augmentation de 84,132,628 fr„ dont
la plus' forte partie, soit 65,016,000 'fr.,
provient des impôts et revenus indirects.
Il est deux chapitres -seulement qui accu
sent une' diminution : de 3,429,000 fr. sur.
les ventes d'immeubles; et de 500,000 fr.
provenant des remboursemens du trésor
aux compagnies de chemins de fer.
L'accroissement au chapitre des contri
butions directes est de'7j057,lJ6 fr.; ce-
1 ur des forêts et'pêches 'de' - 3,97S;500 fr:;
ctlui; dés produits éventuels du service
départemental de 1 million; celui de la ré
serve dé^l'amortissemenL de 5,416,894 fr.
Dans le détail de Faugmenlation des re
venus et impôts indirects, - les postes fi
gurent- pour' 352,000 francs, et l'expo
sé des motifs nous 'apprend que'la loi
de finances proposera de porter le
poids maximuih de la lettre simple de 7
1 grammes 1/2 à 10' grammes, conformé-,
ment aux vœux si souvent exprimés,
i Sur le chapitre des douanes, l'exposé
des motifs entre dans des développemens
sur lesquels nousaurons à revenir. Cons
tatons seulement, "dès à présent^ que le
projet de budget réalise les espérances for
mulées dans le projet de budget de 1861,
et -accuse des résultats satisfaisans qui sont
un nouveau tétnoignage de la ferme inten
tion du gouvernement d'assurer et'.dé dé
velopper dans l'avenir notre prospérité .
financière."" ^ rhest D réoiae.
»! y
TELEGRAPHIE PMVËE.
: - • Londres, 0 mars.
L'Arago parti de Southanfpfon, a emporté
20,000 liv. st.,. et le Teutonia 31,000 iiv„ pour
l'Amérique. Le Vigo, de Liverpool, a emporté:
248,a40 1iv. st., également pour l'Amérique.
••k ■ . Londres, 7 mars:
L'agence Reuteripublie les nouvelles suivan
tes de Bombay en date du 12 février.; 1^ fami
ne .est ..terrible, dans les provinces du nord-
ouest ; la récolte du printemps'sera ûulle; la
difeette règne aussi dans d'autres provinces ;
de ménjoire d'iiomme, il n'y a pas d'exemple
d'iiriei telte famine 'Le tarit sera modifié: •
, Berlin, 6 mars. .
On mande d'Ifzehoe, mercredi : L 'assem -
blée des Etats du floistein a été ou verte aujour
d'hui. V, Plessen a été nommé président; le
gouvernement a déposé des pièces concernant
le projet de constitution soumis à rassemblée.
jea et a présenté un projet de loi sur-la
! p&eàtioD gtovlsoira du Holstein.
Berlin, 6 mars.
; On mandp d'Itzehoe, le 6 mars, que les com-
1 munications dji gouvernement comprennent
le-plan d'une constitution commune pour la
monarchie/Là Représentation de l'assemblée
de la monarchie sera fcimée par deux Cham-
Bre?, dont la première sera composée de trente
membres nommés » vie par le roi. L'armée du
Holstein formerait jusqu'à un certain pointun
: corps séparé. La part contributive du Holstein
1 dans les dépenses communes serait de plus de
2 millions.
' Berlin, fi mars.
On lit dans la Gaieite allemande : « L'adresse
■ des Polonais est revêtue déjà de plus de 20,000
signatures. Le prince Gortchakoff la portera,
personnellement à l'empereur. On croit à Var-
sovie à un changement. complet de'système
dan6 le sens; de la réorganisation nationale. La
force des circonstances a convaincu le prince
Gortclialçjoff; de la nécessité absolue de ce chan
gement. , V . ' ■.
La Nouvelle Gazette de. Prusse contient un ar
ticle de fbnd disant que la France et la Russie
. se sont entendues déjà oit sont sur le point
de s'entendre - sur ia. question d'Orient ; ■ que
' par conséquent. elles j doivent être complète-
. ment d'accord dans là question polonaise. On
t aurait donc grand tort de considérer la con T
descendance de la-Russie -comoae, une preuve
de.faiblqssei j, ; , , ■;
' Berlin, 7 mars. 11
s Les tfepnières nouvelles reçues ici de la fron-
, tière de Pologne sont du 6 mari au soir.-EUes
i annoncent que le prince Gortschakoff a nommé
; à Varsovie une commission' de 2'4 citoyens,-,
! dont 8 sont toujours feu permanence-à' 1 Hôtel-
ide^iUe pôur veiller sur la .tranquillité de la
vI^&*., Gefte mesure a produit un elfet favora-
j ble; On espère qu» l'ordre ne sera plus troublé.
! Ces nouvelles ajoutent < que le parti J révolu
tionnaire n'est pas assez fort pour pouvoir ar
river à ses lins, et^ sans des secours venant de
L'étranger, ses efforts resteront sans résultat.
La garnison de la yille de Varsovie est ren
forcée chaque nuit'par des troupes venant de
Modlin. - • ■
Berlin, 7 mars/
On assure que la Prusse soutiendrait, dans
la question de Syrie, une proposition tendant
à une prolongation de l'occupation jusqu'au
mois de juin.
L'adresse de Varsovie compte 60,000 signa
tures. <
vienne, 7 mars.
La Gazette de Vienne annonce ce matin que
M. Levinsky a. été nommé chef de section pro
visoire du rjinistère d'Etat» (
Une lettre autographe de l'empereur, datée
du S mars, consent a ce que le cotigrès natio
nal serbe se réunisse de suite, de manière à
terminer ses délibérations avant-la réunion
de la diète hongroise, afin qu'il puisse formu
ler ses vœux concernant I ; l nationalité, la lan
gue, 1rs privilèges de la woivodie serbe, ainsi
quelles propositions relatives à la réincorp'o-
ration de la woïvodie dans la Hongrie.
: .-.i \Naple«, 7 mars.
Le journal officiel publie la notification du
blouus de la citadelle de Messine. Les hostilités
«ont commencées et les navires étrangers ont
quitté Messine, excepté ceux portant les pavil
lons anglais et américain. Leg: capitaines an
glais ont déclaré vouloir défendre les propriér
i tés dç leur^icompatriolesi: l .
1 . Marseille, 7 mars.
On mande de Toulon' que s. A. I. le prince
Napoléon partira dans dix Jp.urs sur son yacht.
Une levée de 4,000.ma'nUs ^ été ordonnée
dans la circonscription d« Toulon. La moitié
du contingent remplacera les marins congé
diés faisant partie de l'expédition" de Chine. .
Madrid, è mars.
Dans la séance du congrès, M. Stigasta a in
terpellé le gouvernement au sujet de la quesr
tion italienne. Il ;a dit que la'reine n était
souveraine que par la volonté nationale. Aus-
sitôt^ la majorité n çrié spontanément: Vive
la mne ! Une graudeiagitation ,s'est-manifes
tée dans la salle. Le gouvernement a, repoussé
: avec force la déclaration que .y'enai.t de faire
M. Sagasta, et celui-ci, après une vive et Ion»,
gue agitation, a Uni par expliquer,ses paroles
en reconnaissant le droit ;de la reine. < . •
' . , (Uavas^Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
coms DE clotukb.
; 3 0/0 au compt.
—Fin du txo.s.
4 l 2 «Li. compt.
Coupon détaché.
—Fin du mots.
- 1» fi le 7 hacsml. *ahii
«8 05 68.10* » 05 » »
68. • 68.15 » 15 > »
5,7 80 95.75 » 20 »
97.85 95 50 »■ > » 10
Nous lisons -dans l'Océan y- journal de
Brest:
«Une lettre particulière datée de-Canton, le
14 janvier, nous apprend que le général de
Yassoigne était sur le point 'de i. quitter la
Chine sur le transport • le Wtser, lorsque le
vice,-amiral Charner, commandant en chef
et ministre plénipotentiaire en Coclûnchine,
a fait demander au général s'il - lui; convien
drait de-prendre le commandement, des trou
pes appelées à opérer en Cochinchine. Nous
n'avfta*pas besoin d'ajouter qu'une si haute
position, ainsi offerte, à l'ouverture d'une
campagne, ne pouvait'être refusée par le gé-'
qu'un officier général
rine reçoit un comniandement devant l'enne
mi, et c'est peut-être aussi .la première fois
que les officiers du- grand corps s'effacent pour
laisser passer un o flcier d'infanterie de la ma
rine. Ce choix, de la part de l'amiral Charner,
honore à la fois l'infanterie de la marine et lé
chef qui l'a commandée avec tant de distinc
tion aans l'expédition de^la Chine. ■
» Lé général aura sous ses ordres, avec l'in
fanterie de marine, une certaine portion de
troupes de ligne, oh dit un bataillon de chas
seurs^ un bataillon du 101 e et 2 batteries d'ar
tillerie. - ' • -
: » Le même courrier nous a apporté uncLlet-
tra de Saigon (Cochinchtne), en date du 31 dé
cembre, et qui nous fournit - quelques rensei-
gnemens sur la situation actuelle de nos trou
pes vis-à^vis des Cochinchinois :
■ » Les Cochinchinoisj dit la lettre, font dans
ce moment^ à un kilomètre de nous, une for
tification qui peut nous'faire bien du mal, si
les renforts que nous attendons n'arrivent
pas promptement. Hier, je suis allé en re
connaissance à 300 piètres de cet ouvrage.
Il» n'ont pas < fait feu sur nou», car, proba
blement^ leurs pièces n'étaient pas encore en
batterie s mais cela' ne peut tarder, ils em-
Eloient une armée de travailleurs.- Les bam-
ous et les tams-tams, qui sont chez eux ce
que sont chez nous' les clairons et les tam
bours, ne cessaient de nous faire-percevoir
leurs coups -précipités; J'attribue leur- sur
croît d'audace à l'iiisufflsancé de nos forces,
ët aussi à l'assassinat du capitaine d'infante-,
rie de marine M. Barbet, qu'ils ont surpris-et
auquel ils ont coupé-la tôte. Pas plus tard
qu'hier soir, nous avons mis la main sur un
Cochinchinois du même lieu où le crime a-été
commis ; cet homme ay par des signes', fait
connaître lui-même qu'il n'était pas étranger
à cet acte d'atroce barbarie ; reste à savoir
s'il est ou non complice; ce que l'instruction
éclaircira sans doute. 11 nous a aussi déclaré
que le sergent Legouër, qui sortait du ba
taillon de Lorient,^et qui a été pris par l'en-'
nemi, a les.fers aux pieds et au cou. Le bruit
de la mort de ce sous-officier se trouve ainsi
démenti.'».- V.-A. Waille. '
On lit dans le Moniteur de l'Armie :
« Nous avons de§, nouvelles particulières de
Beyrouth, du 16 février. . A cette r date, au
cun fait important - n'était venu modifier,
la situation. Les chrétiens qui habitent les
villages éloignés. manifestaient une vive in
quiétude,' parce que les Bédouins du désert se
rapprochaient d'eux chaque jour et les mena-r
çaient.-Ils craignaient au printemps de nou
veaux desastres, et ils. mettaient tout leur esr
poir dans la France.
» La rigueur de l'hiver occasionaitde gran
des souffrances, que cliaoun s'efforçait de sou
lager.» Nos soldats, les premiers,, donnaient
l'exemple de la charité en.partageant avec les
chrétiens pauvres leurs.. modestes rations.
L'Œuvre des écoles d'Orient venait d'envoyer
une nouvelle somme d'argent, et le père de
Damas, après s'être entendu avec le général de
Beaufort-d Hautpoul, était parti le 12 pour la
montagne afin de distribuer ce secours aux
familles maronites. Il avait'emporté en outré
des couvertures et cinq cents paletots.en four
rure, envoyés de Con'stantinople et achetes.par
1 Œuvre des écoles au gouvernement turc. L'au
torité'militaire française avait bien voulu se
charger de faire transporter ces objets à lelir
destination.
» Le procès des Drupes était .toujours dans
le même état ; on ignorait à quelle époque la
sentence .gerait Tendue. Un grand nombre de té
moins, appelés devant le conseil de gutrre, n'a
vaient pu ob(3r,à l'appel de la justice à cause
de la situation des rcutes encombrées par les
neiges. • j . - ; ■ ■
» Un grand fait s était produit malgré les
excitations Les chrétiens des différentes sectes se sont
unis entre euxet marchent avec ensemble vers
le même but. La majorité des Grecs, et sur
tout les Grecs orthodoxes, sont d'accord avec
les Maronites sur tous les points. Cette circons
tance peut amener une situation toute nouvelle
pour le Liban et permettre aux grandes puis
sances d'y établir un état, de choses durable.
Le jour où les chrétiens comprendront que
leurs seuls adversaires sont les musulmans et
que leur intérêt est de rester unis, la question
de Syrie sera résolue. » (Baudouin).
Nouvelles de l'Intérieur.
bebun , b mars.—Le président de police, M,
de Zedlitz, vient de provoquer M. de Vincke en
dùef âU"pistolet; 1 M. de' "Viucke a reçu lé'
cartel samedi. Le président de police veut se
battre dans quatre semaines, de manière que
si le duel n'est pas empêché, il aura lieu pen
dant les vacances de "Pâques, Vers la même
époque, Mrde Zédlitz. sera nommé président
de régence à Liegnitz. ( Bavas )
■Varsovie , 2 mars, -r- Parmi les nombreux
détails publiés sur les évèneffiens^Soni
ville a été le jthé&tre* une circonstance
incorrectement racontée dans lespremieres
dépêches télégraphiques. Les ; cad;
sés 'sùr la place, le 27 février par ks'décliàrg^s
de la troupe russe ne furent pas tous pèpéf aU&J
consulat français, comme on l'avait c
bien chez M. André Zamoyski, président de la
société agricole; un seul, celui d'un mécani
cien français, fut porté au consulat de France.
(ta)
milan , 5 mars. — Depuis quelques jours, on
colporte dans plusieurs villes d'Italie une pé
tition couverte déjà d'un grand nombre de si
gnatures. Elle a pour objet de supplier le Par
lement italien de solliciter la révocation de la
sentence de mort sous le coup-de laquelle se
trouve Joseph Mazzini et l'autorisation pour
cet exilé de rentrer en Italie. _
.. (Il Regno d'Italîa.)
Pour les nouvelles extérieures : t. bomficb.
i k
ACTES OFFICIELS.
Par décret impérial du 4 mars, M. le duc de
Tascher dela,Pagerie (Charles)-, député au Corps
Législatif, est élevé à là dignité de sénateur.
; Un autre décret de la même date, élève aus
si à la dignité de sénateur M. le général dè
division Cousin-Mo^tauban, commandant en
chef le corps' expéditionnaire de Chine.- ' »
Par décret impérial'en date' du 2 mars cou
rant, #rendu sur la proposition du ministre
de la maison de l'Empereui, M. Recourt, con
seiller à la cour de cassation, membre du co- !
mité pour les affaires coutentieuses detamiai-
son de l'Empereur, a été .promu au grade dg
commandeur de-l'ordre impérial de la Légion-'
d'Hoimeur, officier depuis le 29 avril' f846;
Par décret-impérial en date du môme jour,
rendu sur la proposition du ministre-de la
maison de l'Empereur, M. Victor Fcucher,
conseiller à la cour de cassation, a été nommé
membre du comité pour les affaires conten-
tieuses de la maison de l'Empereur, en rem- -
placement de Mi 'Pecourt, démissionnaire.
Par un décret impérial en date du 4 mars
rendu sur la proposition du ministre de la,
marine et des colonies, ont été élevés : '
• Au grade de vice-amiral. — MM. les contre-ami
raux : Clavaud,.et le comte de Gueydon!
Au grade de conti-e-amiral. —MM. les capitaines
de vaisseau : Chaigneau, de Poucques d'Herbin-
ghem, etle baron clément de la Roncière le Nourv.
Par un décret impérial en date du même
jour, rendu également sur la proposition du
ministre de la marine et des colonies, ont été
promus : -
Au grade de capitaine de vaisseau. — MM. les capi
taines de frégate : Le Rouxeau de Roseucoat, Du-
roch, Liscoat, Martineau Des Ghesnez.
Au grade de capitaine de frégate. — MM. les lieutè-
nans de vaisseau : Guiguard, Le Coat de Saint-
Haouen, Guerin, de IVulhière. . .
Au grade de lieutenant de.vaisseau. — MM. les en
seignes de .Vaisseau :' Basset, Lavigne, Sarlat, La-
marche, Laferté, d'Estienne, Llioplta!, Gagaol.'tro,
Gondeville, Dinel, Poudra, Guerv. Ghristy de la
Pallière, Mourat, Décanté, Rapatel, Becqué, d'Ai-
nezy de Montpezat, Reynaud de Barbarin, Martin
de -Bonsonge, Ducampe de Uosamel, Puéch, de
Suin, Rieunier (faits de guerre en Cochinchine).
Un décret impérial d i 2 mars décide qu'il
sora procédé au dénombrement de la popula
tion par les soins des maires dails le cours de
la présente année.
Ne compteront pas dans le chiffre de la po
pulation servant de base à l'assiette de l'impôt,
ou $ l'application de la loi sur l'organisation
municipale,.les catégoriessuivantes : corps de
troupes de terre etde mer; maisons centrales de
force et de correction; maison d'éducation cor
rectionnelle et colonies agricoles de jeunes
détenus; maisons d'arrêt, de justice et de
correction; bagnes, dépôts de mendicité, asiles
d aliénés; hospices, lycées impériaux et collè
ges communaux, écoles spéciales, séminaires,
maisons d'éducation et écoles avec pension
nat; communautés religieuses; réfugiés à la
solde de l'Etat, marins du commerce absens
pour les voyages de long cours.
SÉNAT.
_/
Compte-rendu de la séance du .ie'adi 7 mars.
présidence
de s. exc. u. le président troplong.
La séance est ouverte à deux heures et un
quart.
S. A. I. le prince Napoléon assiste à la séan
ce.
m. mtsimée, I 'uq des secrétaires élus, donne
lect .jit du procès-verbal de la séance précé
dente.
m. le baron de lacrosse a la parole sur le
procès-verbal.
: Messieurs, diWl; il peut paraître, au pre
mier abord, singulier que le secrétaire du Sé
nat demande la parole sur le procès-verbal ;
c'est presque unecritique de l'œuvre dont il a la
surveillance et même la responsabilité,aux ter
mes de l'article 38 du décret organique. Je suis
cependant obligé d'attirer votre attention
sur une erreur qui s'est glissée dans la
liste' du vote : qui a eu lieu hier à la fin
f euilletoji du Constitutionnel, 8 mars,
W AMOUR EBÏ LAPOME
W. .
L'étra'nga maladie dura bien deux ans.
Auibojit de ce temps, sa mère mourut. Il
se fit alors un revirement dans l'esprit de
Norra; L'orpheline 'fut .obligée de quitter r
la tente vide et d'aUer habiter près de son
grand-père, qui, ayee. un;cousin plus âgé
qu'elle de cinq ou six ans^était désormais-
le.,seul parentflui lui restât. Ce gmna-père
nfétait autre que le, vieux. Peckel, le chef-
dè l,a tribu laponne des Kilps^ dans la
quelle nous venons'd'introduire le lecteur»
-Les Lapons sbront pêut-ôtre le der-
nier peuple de l'Europe, chez lequel
on. retrouvera - quelques vestiges de cette
ancteofte v.iepatriarcha/fl qui fut, à uniao-;
ment donné,;.la vie du monde, et qui, au
jourd'hui encore, est restée pour quelques-
ubs ,ùn idéal de civilisation. La tribu la-
ponne, en elfet, est ; organisée comme le
clan.é«ossais : le cljef est eu quelque sorte
le père dé soa peuple,^ et le iieu du aans
tempère „et adoucit pelui'du pouvoir : la
- tendresse commande et i'/imour. obéit.
Connaissez-vous des nœuds plùg forts et
une autorité à U- foi»; plus puissante,
plus' respectable'"et plu» sainte, ? Les
traditions dej la trilju faisaient voir à
tous se« membres dans Peckel,
présentant en ligne très directe d'une
deces familles dé chefs sous la conduite
desquels .leurs ancêtres .étaient„ vpous
s'établir dans, la partie septentrionale de
la grande péninsule Scandinave, et ces fa
milles, chacune dans, i sa tribu, avaient
conservé une autorité que ne leur donnait
aucune loi écrite* mais que reconnaissait.
Je consentement unanime de la nation,
cejit ?ois plus fort que la loi. En l'absen
ce de. tout pouvoir régulier, de toute hié
rarchie religieuse exerçant sur eux. une
Influence directe, rMle et ccTnliaue, tous
les Kilps 8'étalent accoutumés,peu à peu à
voir dans Peckel la réunion de tous les, at
tributs qui composent ailleurs le formida
ble ensemble de l'autocratie la plus , ab
solue. Il était tout à la fois pouvoir légis
latif, eçépjjîiif et judiciaire : rien ne lui
.manquait, pas TOÔRje la .suprématie reli
gieuse ; il est vrai qu'au lieu de }'g$èrcer
d'une-façon régulière^ il faisait une large
part à la fantaisie, .car, sous le prétexte
asse? gpjdcjpujç qu'autrefois, avant l'intro
duction du christiaifisiï)p ep Laponie,—
qui ne remonte pas à plus de trois Qu quar
tre siècles, ses ancêtres avaient rempli
des fonctions sacerdotales, au nombre des-
Suelles il fallait placer La sortilège et la
ivinatifl«, Ppcjfel était resté,, parmi les
Lapons, soreier,et di&eyr 4& ^onqe. aven
ture; aussi- bien gouverneur du spirituel:
tue du.temporel; le pauvre-ministre sué?
ois qai, un/s ou deux fois par année, ve
nait fairé sa ïournée dans Jâ tribu, était
loin de pouvoir balancer son influence. -,
.. Le vieux : Peckel,. parmi d'assez,. nom^
brêw^ ava ^ du moms.qûelques
qualités ; lé resp.ect de la race et l'orgueil
sang, au'i.ti.ennept squyëiit lifju de yer-
tus à ceux qui n'en ont pas d'autres,
s'exaltaient singulièrement dans son ame ;
fl aimait ses enfans pour eux. et pour lui,
ot on le savait, . . ,
Bien accueillie sous sa tente, vivant près
de lui, entourée des marques visibles de
so.n affection, Norra reconquit bientôt dans
la faveur, de ce peuple^ mobile la place i
qu'elle avait,perdue. On lui fit Un mérite,
après"luiien avoir fait un crime, de la re
cherche de sa tenue et de l'élégance.de sa
mise; ceu^-là même, ajnsi qu'il arrive sou
vent, dit-qn, qu,i gavaient, le plus amèrement
ci itiquée, furent désormais les plus ardens
41a }ouer.Jpllle qe regagna point seulement
ce qu'elle avait perdu elle se vit .au con- .
traire entourjée d'un prestige qu'elle n'avait
jamais ni espéré ni désiré. Le Lapon, tou
jours jeune comme les peuples qui vivent en
core dans le sein de la nature,"s'enthousias-
mèaisémeht. Norradevint en peu de temps
l } idole de sft trilju-: on s'accoutuma 4 voir
en elle,uja ôtre supérieur. Peckel ine de--
mandait pas mieux que d'a« créditer cette
idée, oui donnait un nouvel éclat àlagloire
de sa famille ; il disajtà qqi vpuiait l'en
tendre que la jeune fille lisait aussi bien,
que lui l'avenir dans l'es signes du tam
bour sacré; et, qu'elle était capable de jer
ter un sort ou de conjurer un maléfice,
comme jamais homme ne l'avait su faire.
A|usi r jtii|ne ^jftlj'6) relatlvenjent instrui
te, d'un esprit dont' la .vivacité eut été
remarquée partout, Norra passait pour
une créature supérieure", un être à part ;
et à ceuxvmêmes auxquels sa.jeunesse et.
sa bonté n'eussent pas inspiré , l'affection ,
ses t^lens reconnus et proclamés par tous,
eussent du moins, commandé le respect.
Mais de tels sentimens ont-ils jamais suffi
3 .< " ■ *' t • T t , • , '
à faire le bonheur, d'une femme? On ne
l'eût pas cru, sans doute, en regardant le
front triste et l'œil rêveur de la jeune La
ponne. Elle avait un cœur^ et ce cœur
s'ennuyait. Elle éprouvait un jiesoin que
ne conuaissent guère, dans ses exigences
et sa délicatesse, les.femmes de sa race :
elle éprouvait le besoin d'aimer ; mais l'é^ :
ducation qu'elle,avait reçue jadis, trop su
périeure à sa position présente, et les
dangereuses comparaisons qu'elle pouvait '
faire eqtre ce qu'elle avait vu et ce qu'elle"
voyait, rendaient son choix exigeant et
sa préférence difficile; aussi, n'avait-elle
encore ni préféré ni choisi. ^ ,
11 fallait bien, d'ailleurs, le dire à la
louange dos-hommes de sa tribu: presque
tous semblaient se rendre justice, et-, sa
tisfaits de conquêtes plus faciles, ils n'as
piraient point à la main de la petite-fille
de leur chef. v - 5
Norra, en pprsflnne de bon sens quelle -
était, comprit bien que la §uède était dé*
soïmais , perdue pour elle, et qu'elle ne re*-
v vérrait jamais StocKbolm; après les pre=-
miers regrets .passés, elle prit son parti
de bonne grâce et songea bien moins à ce
qu'elle avait perdu qu'à ce qu'elle, allait
. retrouver." Sans doute, c'était, là le parti ;
le plus, sage; mais il est/ des résolutions
e lus difficiles à tenir qu'à prei^dre, et ftotre s
éro'ine 4^vai(' bientôt s'eq apercevoir. Ôe :
son séjour àStockholm il luiétaitrestéplus,
d'idées qu'il, n'en tient d'ordinaire dans la
tête d'une Laponne; ce voyage en lointain
pays avait été pour elle comme une fenê
tre ouverte sur'un monde inconnu aux-
. gens de sa race : elle en avait gardé pouç
toujours sur • eux l'avantage qu'auront
jiis^u'^l§ fln 'siècles qeux. qui savent
sur ceux.qui ne savent point. Les Lapons
sont, d'ordinaire, gens assez rusés, et l'on
ue saurait sans injustice leur reprocher de
manquer de finesse;.mais leurs finesses sont
un peu de celles que le peuple a jugées et
critiquées quand il adit qu'elles sont cousues
de fil Itlanc. Norra, au contraire, à cette
finesse qu'elle partageait» avec les siens,
ajoutait cette habileté dans la conduite
de la vie qui vient de là réflexion éclairée;
aussi elle exerça bientôt sur tout le mon
de aatour d'elle un,ascendant dont ne se
doutaient mémo pas la plupart deceux qui
le subissaient. Elle parvint donc en très "peu
de temps à endormir toutes les défiances
et à faire accepter son empire. .
Mais le ciel a voulu que les femmes fus
sent plus heureuses par la fascination
qu'elles subissent que par celle qu'elles
exercent ; le prestige qui rayonnait autour
de Nor ra ne pou vait rien pojur son bonheur;
et quand, blasée sur ses triomphés faciles
et sans prix, la pauvre créature rentrait
en elle-même, elle n'y trouvait: que la soli
tude, le vide-et la tristesse^
Cependant, on "parlait beaucoup sous les
tentes de ce cousin, petit-fils, comme elle,
du chef de là tribu, et qu'elle n'avâit point
encore vu;.il était absent lorsque Norra
vint «'établir chez Peckel. Les uns disaient
qu'il était allé faire une chasse jusque
dans ies forêts de la Suède; les autres as
suraient qu'il était sur les côte% du Nord,
où il s'était montré plus d'une fois à, pa
reille époque pour trafiquer avec des ma
telots finlandais, auxquels il vendait les
peaux fit les. fourrures des bêtes qu'il
avait tuées.
On l'appelait Nepto, et on l'avait tant de
tois vante devant la Jeune QUa, Qu'elle at
tendait son arrivée dans une préoccupa
tion d'esprit singulière.
Soit qu'il eût un talent naturel de mise
en scène, soit que le hasard l'eût servi, Nep
to se présenta devant elle comme une ap
parition,un soir qu'elle était seule dans'la
tente du,vieux Peckel. Plus grand que ne
le sont d'ordinaire les Lapons, Nepto por
tait fièrement une tunique courte qui s'ar
rêtait au-desstisdu genou, et qui, serrée à
la taille et prise juste aux épaules, laissait
toute leur valeur à des formes annon
çant la souplesse et la vigueur; son cou,
jeune, nerveux, plus blanc que son vi
sage et soutenant une tête élégamment at
tachée, était complètement nu. Le hâle de
la brise, le soleil et l'air des montagnes
avaient bronzé"son teint; mais, ses dents
blanches, tranchantes, et qu'il montrait
souvent, quand il mordait,sa lèvre, ainsi
qu'il arrive aux gens naturellement impa
tiens, semblaient illuminer le bas de son
visage, tandis que l'ardent éclair de ses
yeux noirs achevait l'expression flèreethar-
aie d'une physionomie originale. Ur.e petite .
toque en peau-de castor, sans aucune sor
te de visière, sur le bord de laquelle en '
avait planté en aigrette deux plumes de
-héron, était, pour ainsi dire, repoussée de.
sa tête, par une épaisse chevelure lisse, "
longu e et noire. Ses bottes russes, collant
sur le mollet, montant jusqu'à mi-jambe
et brodées de fils de couleur, formant des
dessins capricieux, complétaient ce costu-
me, gue le jeune homme pqftait avec une
certaine grâce, II tenait d'une main un beau
fusil à deux coups, et, de l'autre, flattait
un gr'and chien, fauve qui était entré dans
la tente en montrant les owes.
Lè hardi chasseur regarda, la jeune filtè
âBONKr -J DES DEMRIPENS.
TROIS MOIS.»...
8ixUoi3.;ï:.%^7;:r^[
UN AN
BUREAUX A PARIS : nie 1k'.Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
n ftTûHGiM, voir le tableur
s et 30 de «haque mois.
r*m..
pubuu
l*pi. L.Bv- JAG&i f. de» Soiis-EnfanB, lt.
mm
. .Y v*/~
. Le mode d'àbohsmict le plys simple est l'envoi dW'bon ' J ~
sur Paris, à l'ordre de L'ADjunsmT*u| du journal» rju
r—-*
■fT .....
-'ou d'un effet
rjie daVâiol», n* 10.
a. : :—:
JOURNAL POLITIQUE
TÉRAIRE, UNIVERSEL.
VENDREDI 8 MARS 1861
• iBOKŒIlHtS DE PUIS
trois mois .r.t.;r.?t 13 fb .
SIX MOIS.ÏÎ^'^TriTS 26 m
•ON- AN ..;;;Tr.......7 .ïï 82 :FR.<
un numéro 20 CENT1MES1 ,
Les abonnemens datent des l» «t 16
de chaque mois. '
1
I
Let lettrèfou mvoù~(targeiifè*o*1tLTilLkvcm»&son(Zrefusêt;
Les article* déposés ne sont pas rendus.
Les AHHONCEi sout reçues chez M. .Puis, régisseur des 6 grands journaux,
rue Notre-Dame-des-Victolres, n* 40 (place de la Bourse)J , ^^«5
A;
PARIS, 7 MARS.
' * $ -T- M»:,'
Le Vote qui a terminé hier la séance du
Sénat a une portée que nous avons à pei
ne besoin d'indiquer. Oa a dû comprendre
qiièlîe signification aurait ~£ué l'adoptidri
de^-l'amendement pxoposé par la, minorité
de l'assemblée» Ce n'est pas que cet a-»
menderhent- différât Beatî«oâ|», par 16 sens
' où par les termes, du texte Jûêmè'du pro
jet d'adresse. Mais un sentiment'que nous*
pouvons 'd'ailleurs partager; avait fait in
troduire dans un paragraphe plein dé î-éserr
te et dô mesure des mots qui dépassaient
cette mesure et détruisaient cette Téser*
ve. La majorité mê U l . Sénat n'a pas, cru de
voir les accepter, ' et ië projet de là cpm-<
mission a été adopté;" '
Ce résultat, doit-il. nous /anïenter & '
sition plus ou meinfe foïte ,çlu6 ou moins
hqstjleà la politique (fiïgnyiçrnement îoofr
périâl en ltalie^Ncn ;~etifeieV loin: dé' l£. ;
Nous nesaurions, en effet/ voir d'opposi
tion là oùilyaà pëTneurié nuancé àankl'e£
pression des] sentirions.— Mais lévote de
cet amendementaùralt^eu un ■caractère
que n'avait certainement pas l'initiative-
des honorables sénateurs qui l'avaient
proposé.Le vote, s'il avait eu lieu, aurait été
un encouragement aux passions du dehors
et unefixcitation aux. résistances du goii-
vernement romain contre l'influence :si
cûnfciliante et si équitable de Ta" France. •
Le gouvernement de l'Empereur à fait
son devoir à l'égard de Rome; le- lui rap
peler, quand il le remplit -si noblement,
eût été presqu'une injustice. Que pouvait-
oH iuidemandefrqu'iln'aitpas tenté de réa
liser? lia successivement proposé et appuyé
touteâ les transactions ; il a multiplié lès ef
forts les plus généreux pour sauver Eaur-
tirrîté temporelle du Pape, A quoi tton^dès
lors, réclamer de lui -une Sollicitude plus
aetive ? Pourquoi l'engager ? L'engager,
c'eût été l'affaiblir !- Jl ■" 1 ' • •
.Qii'ôn.étudiei d'ailleurs;^- et comme les
a fort éloquemment exposées M. d i Casa
blanca,— qu'on étudie les phases doulou-
reuses ^e l'amoindrissement territorial des
Etats-Romains, ne voit-on pas lo gouver
nement "français luttant'sarts cesse'contre
cet amoindrissement?;-Ne Sait-on' £as ce
que faisait le gouvernement, le Jour M
les ,,Romagnos se détachaient de la» cou- -
rbnne pontificale? ,A-t-on oublié/les. pro
testations qui Ont accueilli, lâ perte" suc
cessive des Marches et "do-rOmbrie ? La
Franjce s'est-elléassoerée en quoi -que: ce
fûi à. Téero.uleinen t rapide de cette puis--
s.ance r feràporello, r dont ,elle protège encore,
le siège à Rome ? : .
Il rie'pouvait donc y "avoir dans lès : pâ-
ragra plies de l'adresse du Sénat ni con
damnation du passé ni demande d'enga
gement pour l'avenir- Le paragraphe dé la
commission disait, tout ce qu'il pouvait
ef tout Ce qu'il devait dire. S. Exc.'M. Ba-
Toclïe a posé très nettement et très sagemen t'
la question : a Y a-t-il eu quelque chose
» "d'éqûivoqùe dans l'attitude du gouver-
• nement âepuis 1849, en ce qui concerne
» 4e pouvoir temporel du Pape? Y a-t-il eu
s équivoque possible sur ce qu'il fera VNe'
» corinait-on pas ses' tendances, sa politi-
» que française et catholique? » a— Le Sé
nat a répondu non, et il a voté'lé paragra*
phe de la commission. ,
-En votant l'amendement* qu'euMl ié-
pondu? Au fond, sa réponse, môme affir-
mjafivfly était encore ùnë adhésion 1 sincère
à la politique del'Eqpperetir* ^
Une nuance dans la formule d'un pàra-
gràphe n'eût pas constitué '/ assurément,
une nuance, si faible qu'elle fût, dans les
"sentimens de respect etde dévoûment des
soixante-un sénateurs qui ont adhéré &
l'amendement. Mais, encore une, fois, et
comme l'a' dit excellement M; de Casabian-
ca, on nVùt pas manqué, à l'extérieur, de
donner à ce vota une signification qu'il
n'avait pas. . ' ;
; Qu'on se'place mainténant dans - rhy-
po^hèse où le vote dé l'amendement au
rait eu lieu ; qu'on écoute la voix publi-
■ què interprétant ce vote ! Aussitôt il prend
ùne signification.extrà-parlementaire.
; Quoi qu'on enaitdit,nou8 nous effrayons
peu des partis, mais nous 1 connaissons leur
^tactique. Quelle eût été cette tactique? Orf-
lja deyine. Levotedu Sénataur&iteu un écho
iiifidèle jusque dans ces obscures réglons
politiques où viventlës mécoiiterig, lés
à Jiourdonnans. » Il eût pris lijontôt les
proportions d'un acte d'oppositi$n ultrà-
cléHcalo, d'un blâme solennel! —Et que
û'étions-nous pas destinés à entendre de
Vla part des journaux^ déçus aujourd'hui,
' de la part des écrivains trompés dans;
lieurs foliés espérances, " , V , -
* De 'ce 'bruit préparé à l'avance, nous:
n'aurons' rien,- rien que les regrets d'un
nouvel insuccès,— la colère-impuissante
des discoureurs dans le désert. * ^
Et si la-minorité du' Sétiat n'avait rieii
prévu de 'cei Exagérations bruyantes aux
quelles nous venons de faire allusion,
qu'olle s'en Convainque par l'attitude mè-
aie dëceux qùi applaudissaient hier encore
"if Sori*SÏHfendement, bâ timidité dans l'ex
pression dû'regret ctoché p^us qu'on ne -
croit-' l'oûtrecuidance qu'eût trahie 1-exr
pression de la joie satisfaite. <
Enfin, nous nous résumerons en disant
que, par le vote du Sénat, la cause dju
Saint-SiègeD'arien^^ perdu; car, par un vote
contraire, elle n'avait rien à gagner! «
Aujourd'hui, le commencement de la
séance du Sénat a été fort agité. Après
une discussion assez confuse, ét qualifiée,
non sans quelque juste sévérité, par M. le
président, on ra rouvert le débat sur le der
nier paragraphe, alin 'd'entendre les dé
clarations de plusieurs, cardiiiaux. Tout* a
marché ensuite rapidement, et un vote
présqtie unanime a alispté l'adresse.
T/adresse sera présentée demain à l'Em
pereur; ^ ^
Le projet de loi, portant fixation du bud
get général des dépenses et de? receltes d«
l'exercice 1862, vient d'être transmis au
Corpa-Législatif. En attendant l'examen
raisonné que nous nous proposons de fairé
de cet important document, nous croyons
devoir signaler les principaux- faits éco
nomiques mis en lumière.par ^exposé de
motifs.
Le total général des crédits ouverts aux
ministères, pour les dépenses ordinaires
et extraordinaires, s'élève à la SQmme de
1,929,448/725 fr.
Les voies'etiîioyens ordinaires et extraor
dinaires du budget des recettes montent à
la somme de 1,941,030, 2(3 fr.
L'elcédant des recettes est . donc de fr.
11,581,530. - , "s
Le budget des dépenses se divise, com
me on sait, en plusieurs chapitres, portant
dépenses ordinaires et dépenses extrj-
ôrdinaires. Les; dépenses ordinaires de
l'eatercice 1862 : s'élèvent à la somme de
1,885,018,723 fr», c'est-à-dire : h une aug-'
mentation sur ; l'exercice 1861 de 77 mil
lions. Maisla comparaison entreles'budgets
des deux exercices ne peut rigoureusement
s'établir, des dépenses nouvelles, qui? n'é-'
taient pas portées en 1861, étant affectées au
dernier.budget. Ces dépenses s'élèvent à
près de 16 millions, dont plus del3million5
qui forment le montant des déperiseé dés
services publics, dans les trois nouveaux
départemens de la Savoie, de la Haute-Sa-
voie et des Alpes-Maritimes; et2 mil-'
lions 693,500 francs , total des dépen
ses "des Facultés v qu'un article spécial
de la loi de finances propose' de réunir au
budget de l'Etat. Quant au surplus de
l'augmentation, il comprend pour un chif
fre important dçs sommes qui figurent en
recettes ef en dépenses et d'autres sommes.
affectées à l'exécution de dispositions lé
gislatives déjà-consacrées par les votes du "
Corps Législatif. i '
: Parmi les services qui ont part - à l'aug- -
mentation'des dépenses, figurent le ser
vice départemental pour 2,396,000 fr.;les
travaux publics extraordinaires; -la dota- -
tion delà Léglon-d'Horm'éur; la fabrica
tion des monnaies dç bronze, et le service .
des télégraphes ; ce dernier poui-2,511,670 ,
* fr. — En résumé; l'augmentation .réelle
h'est que 38,321,852, dans laquelle le mi
nistère de la guerre figure pour 26,840,261
fr., dépense justifiée en grande partie ppr
l'organisation de la réserve. ' ' '
Aux dépenses extraordinaires des grands
travaux'publics, le projet de budget porte
un supplément de 12,530,000 ' ir. dont
1,476,300 fr. seront affectés âux trois nou-
veaux départemens annexés et provoque-^
ront dans une grande partie do leurs terri
toires et de leur population, un développe-
/• ment rapide de la richesse et do la pros-
\ périté publique. . . — i
Pas plus que le'budget des dépenses, le
budget dés recettes de 1862 ne peut être
comparé au budget de 18^1, Il iaut, eri eî- .
fet, déduire, du total de. 1,941,030,473 fr.
une première sommé de' 13,428,477 fr.J ;
montant dGs recéttés dés trois nouveaux '
départemens et une : autre somme de
$,69Ô,ÎOO 'fr.' produit 'dés droits '^éi^US^
dans les FacûItés.Les recettes pirésumees des Ti
trois nouveaux départemens sont calculées";
d'après les recouvremens opérés depuis le'
14 juin 1860; elles donnent sur Ies'dépen-
ses une augmentation de plus de 300,000"*
francs.
Mais, ainsi réduites, les recettes de 1862
présentent encore sur les recettes de.1861
une augmentation de 84,132,628 fr„ dont
la plus' forte partie, soit 65,016,000 'fr.,
provient des impôts et revenus indirects.
Il est deux chapitres -seulement qui accu
sent une' diminution : de 3,429,000 fr. sur.
les ventes d'immeubles; et de 500,000 fr.
provenant des remboursemens du trésor
aux compagnies de chemins de fer.
L'accroissement au chapitre des contri
butions directes est de'7j057,lJ6 fr.; ce-
1 ur des forêts et'pêches 'de' - 3,97S;500 fr:;
ctlui; dés produits éventuels du service
départemental de 1 million; celui de la ré
serve dé^l'amortissemenL de 5,416,894 fr.
Dans le détail de Faugmenlation des re
venus et impôts indirects, - les postes fi
gurent- pour' 352,000 francs, et l'expo
sé des motifs nous 'apprend que'la loi
de finances proposera de porter le
poids maximuih de la lettre simple de 7
1 grammes 1/2 à 10' grammes, conformé-,
ment aux vœux si souvent exprimés,
i Sur le chapitre des douanes, l'exposé
des motifs entre dans des développemens
sur lesquels nousaurons à revenir. Cons
tatons seulement, "dès à présent^ que le
projet de budget réalise les espérances for
mulées dans le projet de budget de 1861,
et -accuse des résultats satisfaisans qui sont
un nouveau tétnoignage de la ferme inten
tion du gouvernement d'assurer et'.dé dé
velopper dans l'avenir notre prospérité .
financière."" ^ rhest D réoiae.
»! y
TELEGRAPHIE PMVËE.
: - • Londres, 0 mars.
L'Arago parti de Southanfpfon, a emporté
20,000 liv. st.,. et le Teutonia 31,000 iiv„ pour
l'Amérique. Le Vigo, de Liverpool, a emporté:
248,a40 1iv. st., également pour l'Amérique.
••k ■ . Londres, 7 mars:
L'agence Reuteripublie les nouvelles suivan
tes de Bombay en date du 12 février.; 1^ fami
ne .est ..terrible, dans les provinces du nord-
ouest ; la récolte du printemps'sera ûulle; la
difeette règne aussi dans d'autres provinces ;
de ménjoire d'iiomme, il n'y a pas d'exemple
d'iiriei telte famine 'Le tarit sera modifié: •
, Berlin, 6 mars. .
On mande d'Ifzehoe, mercredi : L 'assem -
blée des Etats du floistein a été ou verte aujour
d'hui. V, Plessen a été nommé président; le
gouvernement a déposé des pièces concernant
le projet de constitution soumis à rassemblée.
jea et a présenté un projet de loi sur-la
! p&eàtioD gtovlsoira du Holstein.
Berlin, 6 mars.
; On mandp d'Itzehoe, le 6 mars, que les com-
1 munications dji gouvernement comprennent
le-plan d'une constitution commune pour la
monarchie/Là Représentation de l'assemblée
de la monarchie sera fcimée par deux Cham-
Bre?, dont la première sera composée de trente
membres nommés » vie par le roi. L'armée du
Holstein formerait jusqu'à un certain pointun
: corps séparé. La part contributive du Holstein
1 dans les dépenses communes serait de plus de
2 millions.
' Berlin, fi mars.
On lit dans la Gaieite allemande : « L'adresse
■ des Polonais est revêtue déjà de plus de 20,000
signatures. Le prince Gortchakoff la portera,
personnellement à l'empereur. On croit à Var-
sovie à un changement. complet de'système
dan6 le sens; de la réorganisation nationale. La
force des circonstances a convaincu le prince
Gortclialçjoff; de la nécessité absolue de ce chan
gement. , V . ' ■.
La Nouvelle Gazette de. Prusse contient un ar
ticle de fbnd disant que la France et la Russie
. se sont entendues déjà oit sont sur le point
de s'entendre - sur ia. question d'Orient ; ■ que
' par conséquent. elles j doivent être complète-
. ment d'accord dans là question polonaise. On
t aurait donc grand tort de considérer la con T
descendance de la-Russie -comoae, une preuve
de.faiblqssei j, ; , , ■;
' Berlin, 7 mars. 11
s Les tfepnières nouvelles reçues ici de la fron-
, tière de Pologne sont du 6 mari au soir.-EUes
i annoncent que le prince Gortschakoff a nommé
; à Varsovie une commission' de 2'4 citoyens,-,
! dont 8 sont toujours feu permanence-à' 1 Hôtel-
ide^iUe pôur veiller sur la .tranquillité de la
vI^&*., Gefte mesure a produit un elfet favora-
j ble; On espère qu» l'ordre ne sera plus troublé.
! Ces nouvelles ajoutent < que le parti J révolu
tionnaire n'est pas assez fort pour pouvoir ar
river à ses lins, et^ sans des secours venant de
L'étranger, ses efforts resteront sans résultat.
La garnison de la yille de Varsovie est ren
forcée chaque nuit'par des troupes venant de
Modlin. - • ■
Berlin, 7 mars/
On assure que la Prusse soutiendrait, dans
la question de Syrie, une proposition tendant
à une prolongation de l'occupation jusqu'au
mois de juin.
L'adresse de Varsovie compte 60,000 signa
tures. <
vienne, 7 mars.
La Gazette de Vienne annonce ce matin que
M. Levinsky a. été nommé chef de section pro
visoire du rjinistère d'Etat» (
Une lettre autographe de l'empereur, datée
du S mars, consent a ce que le cotigrès natio
nal serbe se réunisse de suite, de manière à
terminer ses délibérations avant-la réunion
de la diète hongroise, afin qu'il puisse formu
ler ses vœux concernant I ; l nationalité, la lan
gue, 1rs privilèges de la woivodie serbe, ainsi
quelles propositions relatives à la réincorp'o-
ration de la woïvodie dans la Hongrie.
: .-.i \Naple«, 7 mars.
Le journal officiel publie la notification du
blouus de la citadelle de Messine. Les hostilités
«ont commencées et les navires étrangers ont
quitté Messine, excepté ceux portant les pavil
lons anglais et américain. Leg: capitaines an
glais ont déclaré vouloir défendre les propriér
i tés dç leur^icompatriolesi: l .
1 . Marseille, 7 mars.
On mande de Toulon' que s. A. I. le prince
Napoléon partira dans dix Jp.urs sur son yacht.
Une levée de 4,000.ma'nUs ^ été ordonnée
dans la circonscription d« Toulon. La moitié
du contingent remplacera les marins congé
diés faisant partie de l'expédition" de Chine. .
Madrid, è mars.
Dans la séance du congrès, M. Stigasta a in
terpellé le gouvernement au sujet de la quesr
tion italienne. Il ;a dit que la'reine n était
souveraine que par la volonté nationale. Aus-
sitôt^ la majorité n çrié spontanément: Vive
la mne ! Une graudeiagitation ,s'est-manifes
tée dans la salle. Le gouvernement a, repoussé
: avec force la déclaration que .y'enai.t de faire
M. Sagasta, et celui-ci, après une vive et Ion»,
gue agitation, a Uni par expliquer,ses paroles
en reconnaissant le droit ;de la reine. < . •
' . , (Uavas^Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
coms DE clotukb.
; 3 0/0 au compt.
—Fin du txo.s.
4 l 2 «Li. compt.
Coupon détaché.
—Fin du mots.
- 1» fi le 7 hacsml. *ahii
«8 05 68.10* » 05 » »
68. • 68.15 » 15 > »
5,7 80 95.75 » 20 »
97.85 95 50 »■ > » 10
Nous lisons -dans l'Océan y- journal de
Brest:
«Une lettre particulière datée de-Canton, le
14 janvier, nous apprend que le général de
Yassoigne était sur le point 'de i. quitter la
Chine sur le transport • le Wtser, lorsque le
vice,-amiral Charner, commandant en chef
et ministre plénipotentiaire en Coclûnchine,
a fait demander au général s'il - lui; convien
drait de-prendre le commandement, des trou
pes appelées à opérer en Cochinchine. Nous
n'avfta*pas besoin d'ajouter qu'une si haute
position, ainsi offerte, à l'ouverture d'une
campagne, ne pouvait'être refusée par le gé-'
qu'un officier général
rine reçoit un comniandement devant l'enne
mi, et c'est peut-être aussi .la première fois
que les officiers du- grand corps s'effacent pour
laisser passer un o flcier d'infanterie de la ma
rine. Ce choix, de la part de l'amiral Charner,
honore à la fois l'infanterie de la marine et lé
chef qui l'a commandée avec tant de distinc
tion aans l'expédition de^la Chine. ■
» Lé général aura sous ses ordres, avec l'in
fanterie de marine, une certaine portion de
troupes de ligne, oh dit un bataillon de chas
seurs^ un bataillon du 101 e et 2 batteries d'ar
tillerie. - ' • -
: » Le même courrier nous a apporté uncLlet-
tra de Saigon (Cochinchtne), en date du 31 dé
cembre, et qui nous fournit - quelques rensei-
gnemens sur la situation actuelle de nos trou
pes vis-à^vis des Cochinchinois :
■ » Les Cochinchinoisj dit la lettre, font dans
ce moment^ à un kilomètre de nous, une for
tification qui peut nous'faire bien du mal, si
les renforts que nous attendons n'arrivent
pas promptement. Hier, je suis allé en re
connaissance à 300 piètres de cet ouvrage.
Il» n'ont pas < fait feu sur nou», car, proba
blement^ leurs pièces n'étaient pas encore en
batterie s mais cela' ne peut tarder, ils em-
Eloient une armée de travailleurs.- Les bam-
ous et les tams-tams, qui sont chez eux ce
que sont chez nous' les clairons et les tam
bours, ne cessaient de nous faire-percevoir
leurs coups -précipités; J'attribue leur- sur
croît d'audace à l'iiisufflsancé de nos forces,
ët aussi à l'assassinat du capitaine d'infante-,
rie de marine M. Barbet, qu'ils ont surpris-et
auquel ils ont coupé-la tôte. Pas plus tard
qu'hier soir, nous avons mis la main sur un
Cochinchinois du même lieu où le crime a-été
commis ; cet homme ay par des signes', fait
connaître lui-même qu'il n'était pas étranger
à cet acte d'atroce barbarie ; reste à savoir
s'il est ou non complice; ce que l'instruction
éclaircira sans doute. 11 nous a aussi déclaré
que le sergent Legouër, qui sortait du ba
taillon de Lorient,^et qui a été pris par l'en-'
nemi, a les.fers aux pieds et au cou. Le bruit
de la mort de ce sous-officier se trouve ainsi
démenti.'».- V.-A. Waille. '
On lit dans le Moniteur de l'Armie :
« Nous avons de§, nouvelles particulières de
Beyrouth, du 16 février. . A cette r date, au
cun fait important - n'était venu modifier,
la situation. Les chrétiens qui habitent les
villages éloignés. manifestaient une vive in
quiétude,' parce que les Bédouins du désert se
rapprochaient d'eux chaque jour et les mena-r
çaient.-Ils craignaient au printemps de nou
veaux desastres, et ils. mettaient tout leur esr
poir dans la France.
» La rigueur de l'hiver occasionaitde gran
des souffrances, que cliaoun s'efforçait de sou
lager.» Nos soldats, les premiers,, donnaient
l'exemple de la charité en.partageant avec les
chrétiens pauvres leurs.. modestes rations.
L'Œuvre des écoles d'Orient venait d'envoyer
une nouvelle somme d'argent, et le père de
Damas, après s'être entendu avec le général de
Beaufort-d Hautpoul, était parti le 12 pour la
montagne afin de distribuer ce secours aux
familles maronites. Il avait'emporté en outré
des couvertures et cinq cents paletots.en four
rure, envoyés de Con'stantinople et achetes.par
1 Œuvre des écoles au gouvernement turc. L'au
torité'militaire française avait bien voulu se
charger de faire transporter ces objets à lelir
destination.
» Le procès des Drupes était .toujours dans
le même état ; on ignorait à quelle époque la
sentence .gerait Tendue. Un grand nombre de té
moins, appelés devant le conseil de gutrre, n'a
vaient pu ob(3r,à l'appel de la justice à cause
de la situation des rcutes encombrées par les
neiges. • j . - ; ■ ■
» Un grand fait s était produit malgré les
excitations
unis entre euxet marchent avec ensemble vers
le même but. La majorité des Grecs, et sur
tout les Grecs orthodoxes, sont d'accord avec
les Maronites sur tous les points. Cette circons
tance peut amener une situation toute nouvelle
pour le Liban et permettre aux grandes puis
sances d'y établir un état, de choses durable.
Le jour où les chrétiens comprendront que
leurs seuls adversaires sont les musulmans et
que leur intérêt est de rester unis, la question
de Syrie sera résolue. » (Baudouin).
Nouvelles de l'Intérieur.
bebun , b mars.—Le président de police, M,
de Zedlitz, vient de provoquer M. de Vincke en
dùef âU"pistolet; 1 M. de' "Viucke a reçu lé'
cartel samedi. Le président de police veut se
battre dans quatre semaines, de manière que
si le duel n'est pas empêché, il aura lieu pen
dant les vacances de "Pâques, Vers la même
époque, Mrde Zédlitz. sera nommé président
de régence à Liegnitz. ( Bavas )
■Varsovie , 2 mars, -r- Parmi les nombreux
détails publiés sur les évèneffiens^Soni
ville a été le jthé&tre* une circonstance
incorrectement racontée dans lespremieres
dépêches télégraphiques. Les ; cad;
sés 'sùr la place, le 27 février par ks'décliàrg^s
de la troupe russe ne furent pas tous pèpéf aU&J
consulat français, comme on l'avait c
bien chez M. André Zamoyski, président de la
société agricole; un seul, celui d'un mécani
cien français, fut porté au consulat de France.
(ta)
milan , 5 mars. — Depuis quelques jours, on
colporte dans plusieurs villes d'Italie une pé
tition couverte déjà d'un grand nombre de si
gnatures. Elle a pour objet de supplier le Par
lement italien de solliciter la révocation de la
sentence de mort sous le coup-de laquelle se
trouve Joseph Mazzini et l'autorisation pour
cet exilé de rentrer en Italie. _
.. (Il Regno d'Italîa.)
Pour les nouvelles extérieures : t. bomficb.
i k
ACTES OFFICIELS.
Par décret impérial du 4 mars, M. le duc de
Tascher dela,Pagerie (Charles)-, député au Corps
Législatif, est élevé à là dignité de sénateur.
; Un autre décret de la même date, élève aus
si à la dignité de sénateur M. le général dè
division Cousin-Mo^tauban, commandant en
chef le corps' expéditionnaire de Chine.- ' »
Par décret impérial'en date' du 2 mars cou
rant, #rendu sur la proposition du ministre
de la maison de l'Empereui, M. Recourt, con
seiller à la cour de cassation, membre du co- !
mité pour les affaires coutentieuses detamiai-
son de l'Empereur, a été .promu au grade dg
commandeur de-l'ordre impérial de la Légion-'
d'Hoimeur, officier depuis le 29 avril' f846;
Par décret-impérial en date du môme jour,
rendu sur la proposition du ministre-de la
maison de l'Empereur, M. Victor Fcucher,
conseiller à la cour de cassation, a été nommé
membre du comité pour les affaires conten-
tieuses de la maison de l'Empereur, en rem- -
placement de Mi 'Pecourt, démissionnaire.
Par un décret impérial en date du 4 mars
rendu sur la proposition du ministre de la,
marine et des colonies, ont été élevés : '
• Au grade de vice-amiral. — MM. les contre-ami
raux : Clavaud,.et le comte de Gueydon!
Au grade de conti-e-amiral. —MM. les capitaines
de vaisseau : Chaigneau, de Poucques d'Herbin-
ghem, etle baron clément de la Roncière le Nourv.
Par un décret impérial en date du même
jour, rendu également sur la proposition du
ministre de la marine et des colonies, ont été
promus : -
Au grade de capitaine de vaisseau. — MM. les capi
taines de frégate : Le Rouxeau de Roseucoat, Du-
roch, Liscoat, Martineau Des Ghesnez.
Au grade de capitaine de frégate. — MM. les lieutè-
nans de vaisseau : Guiguard, Le Coat de Saint-
Haouen, Guerin, de IVulhière. . .
Au grade de lieutenant de.vaisseau. — MM. les en
seignes de .Vaisseau :' Basset, Lavigne, Sarlat, La-
marche, Laferté, d'Estienne, Llioplta!, Gagaol.'tro,
Gondeville, Dinel, Poudra, Guerv. Ghristy de la
Pallière, Mourat, Décanté, Rapatel, Becqué, d'Ai-
nezy de Montpezat, Reynaud de Barbarin, Martin
de -Bonsonge, Ducampe de Uosamel, Puéch, de
Suin, Rieunier (faits de guerre en Cochinchine).
Un décret impérial d i 2 mars décide qu'il
sora procédé au dénombrement de la popula
tion par les soins des maires dails le cours de
la présente année.
Ne compteront pas dans le chiffre de la po
pulation servant de base à l'assiette de l'impôt,
ou $ l'application de la loi sur l'organisation
municipale,.les catégoriessuivantes : corps de
troupes de terre etde mer; maisons centrales de
force et de correction; maison d'éducation cor
rectionnelle et colonies agricoles de jeunes
détenus; maisons d'arrêt, de justice et de
correction; bagnes, dépôts de mendicité, asiles
d aliénés; hospices, lycées impériaux et collè
ges communaux, écoles spéciales, séminaires,
maisons d'éducation et écoles avec pension
nat; communautés religieuses; réfugiés à la
solde de l'Etat, marins du commerce absens
pour les voyages de long cours.
SÉNAT.
_/
Compte-rendu de la séance du .ie'adi 7 mars.
présidence
de s. exc. u. le président troplong.
La séance est ouverte à deux heures et un
quart.
S. A. I. le prince Napoléon assiste à la séan
ce.
m. mtsimée, I 'uq des secrétaires élus, donne
lect .jit du procès-verbal de la séance précé
dente.
m. le baron de lacrosse a la parole sur le
procès-verbal.
: Messieurs, diWl; il peut paraître, au pre
mier abord, singulier que le secrétaire du Sé
nat demande la parole sur le procès-verbal ;
c'est presque unecritique de l'œuvre dont il a la
surveillance et même la responsabilité,aux ter
mes de l'article 38 du décret organique. Je suis
cependant obligé d'attirer votre attention
sur une erreur qui s'est glissée dans la
liste' du vote : qui a eu lieu hier à la fin
f euilletoji du Constitutionnel, 8 mars,
W AMOUR EBÏ LAPOME
W. .
L'étra'nga maladie dura bien deux ans.
Auibojit de ce temps, sa mère mourut. Il
se fit alors un revirement dans l'esprit de
Norra; L'orpheline 'fut .obligée de quitter r
la tente vide et d'aUer habiter près de son
grand-père, qui, ayee. un;cousin plus âgé
qu'elle de cinq ou six ans^était désormais-
le.,seul parentflui lui restât. Ce gmna-père
nfétait autre que le, vieux. Peckel, le chef-
dè l,a tribu laponne des Kilps^ dans la
quelle nous venons'd'introduire le lecteur»
-Les Lapons sbront pêut-ôtre le der-
nier peuple de l'Europe, chez lequel
on. retrouvera - quelques vestiges de cette
ancteofte v.iepatriarcha/fl qui fut, à uniao-;
ment donné,;.la vie du monde, et qui, au
jourd'hui encore, est restée pour quelques-
ubs ,ùn idéal de civilisation. La tribu la-
ponne, en elfet, est ; organisée comme le
clan.é«ossais : le cljef est eu quelque sorte
le père dé soa peuple,^ et le iieu du aans
tempère „et adoucit pelui'du pouvoir : la
- tendresse commande et i'/imour. obéit.
Connaissez-vous des nœuds plùg forts et
une autorité à U- foi»; plus puissante,
plus' respectable'"et plu» sainte, ? Les
traditions dej la trilju faisaient voir à
tous se« membres dans Peckel,
présentant en ligne très directe d'une
deces familles dé chefs sous la conduite
desquels .leurs ancêtres .étaient„ vpous
s'établir dans, la partie septentrionale de
la grande péninsule Scandinave, et ces fa
milles, chacune dans, i sa tribu, avaient
conservé une autorité que ne leur donnait
aucune loi écrite* mais que reconnaissait.
Je consentement unanime de la nation,
cejit ?ois plus fort que la loi. En l'absen
ce de. tout pouvoir régulier, de toute hié
rarchie religieuse exerçant sur eux. une
Influence directe, rMle et ccTnliaue, tous
les Kilps 8'étalent accoutumés,peu à peu à
voir dans Peckel la réunion de tous les, at
tributs qui composent ailleurs le formida
ble ensemble de l'autocratie la plus , ab
solue. Il était tout à la fois pouvoir légis
latif, eçépjjîiif et judiciaire : rien ne lui
.manquait, pas TOÔRje la .suprématie reli
gieuse ; il est vrai qu'au lieu de }'g$èrcer
d'une-façon régulière^ il faisait une large
part à la fantaisie, .car, sous le prétexte
asse? gpjdcjpujç qu'autrefois, avant l'intro
duction du christiaifisiï)p ep Laponie,—
qui ne remonte pas à plus de trois Qu quar
tre siècles, ses ancêtres avaient rempli
des fonctions sacerdotales, au nombre des-
Suelles il fallait placer La sortilège et la
ivinatifl«, Ppcjfel était resté,, parmi les
Lapons, soreier,et di&eyr 4& ^onqe. aven
ture; aussi- bien gouverneur du spirituel:
tue du.temporel; le pauvre-ministre sué?
ois qai, un/s ou deux fois par année, ve
nait fairé sa ïournée dans Jâ tribu, était
loin de pouvoir balancer son influence. -,
.. Le vieux : Peckel,. parmi d'assez,. nom^
brêw^ ava ^ du moms.qûelques
qualités ; lé resp.ect de la race et l'orgueil
sang, au'i.ti.ennept squyëiit lifju de yer-
tus à ceux qui n'en ont pas d'autres,
s'exaltaient singulièrement dans son ame ;
fl aimait ses enfans pour eux. et pour lui,
ot on le savait, . . ,
Bien accueillie sous sa tente, vivant près
de lui, entourée des marques visibles de
so.n affection, Norra reconquit bientôt dans
la faveur, de ce peuple^ mobile la place i
qu'elle avait,perdue. On lui fit Un mérite,
après"luiien avoir fait un crime, de la re
cherche de sa tenue et de l'élégance.de sa
mise; ceu^-là même, ajnsi qu'il arrive sou
vent, dit-qn, qu,i gavaient, le plus amèrement
ci itiquée, furent désormais les plus ardens
41a }ouer.Jpllle qe regagna point seulement
ce qu'elle avait perdu elle se vit .au con- .
traire entourjée d'un prestige qu'elle n'avait
jamais ni espéré ni désiré. Le Lapon, tou
jours jeune comme les peuples qui vivent en
core dans le sein de la nature,"s'enthousias-
mèaisémeht. Norradevint en peu de temps
l } idole de sft trilju-: on s'accoutuma 4 voir
en elle,uja ôtre supérieur. Peckel ine de--
mandait pas mieux que d'a« créditer cette
idée, oui donnait un nouvel éclat àlagloire
de sa famille ; il disajtà qqi vpuiait l'en
tendre que la jeune fille lisait aussi bien,
que lui l'avenir dans l'es signes du tam
bour sacré; et, qu'elle était capable de jer
ter un sort ou de conjurer un maléfice,
comme jamais homme ne l'avait su faire.
A|usi r jtii|ne ^jftlj'6) relatlvenjent instrui
te, d'un esprit dont' la .vivacité eut été
remarquée partout, Norra passait pour
une créature supérieure", un être à part ;
et à ceuxvmêmes auxquels sa.jeunesse et.
sa bonté n'eussent pas inspiré , l'affection ,
ses t^lens reconnus et proclamés par tous,
eussent du moins, commandé le respect.
Mais de tels sentimens ont-ils jamais suffi
3 .< " ■ *' t • T t , • , '
à faire le bonheur, d'une femme? On ne
l'eût pas cru, sans doute, en regardant le
front triste et l'œil rêveur de la jeune La
ponne. Elle avait un cœur^ et ce cœur
s'ennuyait. Elle éprouvait un jiesoin que
ne conuaissent guère, dans ses exigences
et sa délicatesse, les.femmes de sa race :
elle éprouvait le besoin d'aimer ; mais l'é^ :
ducation qu'elle,avait reçue jadis, trop su
périeure à sa position présente, et les
dangereuses comparaisons qu'elle pouvait '
faire eqtre ce qu'elle avait vu et ce qu'elle"
voyait, rendaient son choix exigeant et
sa préférence difficile; aussi, n'avait-elle
encore ni préféré ni choisi. ^ ,
11 fallait bien, d'ailleurs, le dire à la
louange dos-hommes de sa tribu: presque
tous semblaient se rendre justice, et-, sa
tisfaits de conquêtes plus faciles, ils n'as
piraient point à la main de la petite-fille
de leur chef. v - 5
Norra, en pprsflnne de bon sens quelle -
était, comprit bien que la §uède était dé*
soïmais , perdue pour elle, et qu'elle ne re*-
v vérrait jamais StocKbolm; après les pre=-
miers regrets .passés, elle prit son parti
de bonne grâce et songea bien moins à ce
qu'elle avait perdu qu'à ce qu'elle, allait
. retrouver." Sans doute, c'était, là le parti ;
le plus, sage; mais il est/ des résolutions
e lus difficiles à tenir qu'à prei^dre, et ftotre s
éro'ine 4^vai(' bientôt s'eq apercevoir. Ôe :
son séjour àStockholm il luiétaitrestéplus,
d'idées qu'il, n'en tient d'ordinaire dans la
tête d'une Laponne; ce voyage en lointain
pays avait été pour elle comme une fenê
tre ouverte sur'un monde inconnu aux-
. gens de sa race : elle en avait gardé pouç
toujours sur • eux l'avantage qu'auront
jiis^u'^l§ fln 'siècles qeux. qui savent
sur ceux.qui ne savent point. Les Lapons
sont, d'ordinaire, gens assez rusés, et l'on
ue saurait sans injustice leur reprocher de
manquer de finesse;.mais leurs finesses sont
un peu de celles que le peuple a jugées et
critiquées quand il adit qu'elles sont cousues
de fil Itlanc. Norra, au contraire, à cette
finesse qu'elle partageait» avec les siens,
ajoutait cette habileté dans la conduite
de la vie qui vient de là réflexion éclairée;
aussi elle exerça bientôt sur tout le mon
de aatour d'elle un,ascendant dont ne se
doutaient mémo pas la plupart deceux qui
le subissaient. Elle parvint donc en très "peu
de temps à endormir toutes les défiances
et à faire accepter son empire. .
Mais le ciel a voulu que les femmes fus
sent plus heureuses par la fascination
qu'elles subissent que par celle qu'elles
exercent ; le prestige qui rayonnait autour
de Nor ra ne pou vait rien pojur son bonheur;
et quand, blasée sur ses triomphés faciles
et sans prix, la pauvre créature rentrait
en elle-même, elle n'y trouvait: que la soli
tude, le vide-et la tristesse^
Cependant, on "parlait beaucoup sous les
tentes de ce cousin, petit-fils, comme elle,
du chef de là tribu, et qu'elle n'avâit point
encore vu;.il était absent lorsque Norra
vint «'établir chez Peckel. Les uns disaient
qu'il était allé faire une chasse jusque
dans ies forêts de la Suède; les autres as
suraient qu'il était sur les côte% du Nord,
où il s'était montré plus d'une fois à, pa
reille époque pour trafiquer avec des ma
telots finlandais, auxquels il vendait les
peaux fit les. fourrures des bêtes qu'il
avait tuées.
On l'appelait Nepto, et on l'avait tant de
tois vante devant la Jeune QUa, Qu'elle at
tendait son arrivée dans une préoccupa
tion d'esprit singulière.
Soit qu'il eût un talent naturel de mise
en scène, soit que le hasard l'eût servi, Nep
to se présenta devant elle comme une ap
parition,un soir qu'elle était seule dans'la
tente du,vieux Peckel. Plus grand que ne
le sont d'ordinaire les Lapons, Nepto por
tait fièrement une tunique courte qui s'ar
rêtait au-desstisdu genou, et qui, serrée à
la taille et prise juste aux épaules, laissait
toute leur valeur à des formes annon
çant la souplesse et la vigueur; son cou,
jeune, nerveux, plus blanc que son vi
sage et soutenant une tête élégamment at
tachée, était complètement nu. Le hâle de
la brise, le soleil et l'air des montagnes
avaient bronzé"son teint; mais, ses dents
blanches, tranchantes, et qu'il montrait
souvent, quand il mordait,sa lèvre, ainsi
qu'il arrive aux gens naturellement impa
tiens, semblaient illuminer le bas de son
visage, tandis que l'ardent éclair de ses
yeux noirs achevait l'expression flèreethar-
aie d'une physionomie originale. Ur.e petite .
toque en peau-de castor, sans aucune sor
te de visière, sur le bord de laquelle en '
avait planté en aigrette deux plumes de
-héron, était, pour ainsi dire, repoussée de.
sa tête, par une épaisse chevelure lisse, "
longu e et noire. Ses bottes russes, collant
sur le mollet, montant jusqu'à mi-jambe
et brodées de fils de couleur, formant des
dessins capricieux, complétaient ce costu-
me, gue le jeune homme pqftait avec une
certaine grâce, II tenait d'une main un beau
fusil à deux coups, et, de l'autre, flattait
un gr'and chien, fauve qui était entré dans
la tente en montrant les owes.
Lè hardi chasseur regarda, la jeune filtè
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.12%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.12%.
- Collections numériques similaires Napoléon Ier Napoléon Ier /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Napoléon Ier" or dc.contributor adj "Napoléon Ier")Lettres inédites de Napoléon Ier (an VIII-1815). Tome 2 (1810-1815) / publiées par Léon Lecestre /ark:/12148/bd6t5784123k.highres Décret impérial sur la division en compagnies des bataillons de la Marine impériale, leur solde, uniforme, masses et administration. Numéro 21 / . Au palais de Saint-Cloud, le 1.er avril 1808. /ark:/12148/bd6t5346069p.highres
- Auteurs similaires Napoléon Ier Napoléon Ier /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Napoléon Ier" or dc.contributor adj "Napoléon Ier")Lettres inédites de Napoléon Ier (an VIII-1815). Tome 2 (1810-1815) / publiées par Léon Lecestre /ark:/12148/bd6t5784123k.highres Décret impérial sur la division en compagnies des bataillons de la Marine impériale, leur solde, uniforme, masses et administration. Numéro 21 / . Au palais de Saint-Cloud, le 1.er avril 1808. /ark:/12148/bd6t5346069p.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6724012/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6724012/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6724012/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6724012/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6724012
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6724012
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6724012/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest