Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-06-27
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juin 1860 27 juin 1860
Description : 1860/06/27 (Numéro 179). 1860/06/27 (Numéro 179).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
45 ANNEE. — IV. 179.
BUREAUX- A, PARIS ; i riie âq-^alois, (Palais-Royal). n° 10
???•■. i-u'a»'! 1
B
ssasiésa
KJ&tol 27 jon 1860.
mmmms des depabïeïïeks
trois mois.
six mois. .
UT* AN
16 ï.
32 F.
64 F.
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PAUIS « 36 JUIN.
Lorsqu'il s'agit d'un intérêt ajqgsi' gravej
que celui de.la propriété littéraire et àrtis-;
tiqiie, rien n'est pliis "essentiel que de bien
préciser, et ce que l'on veut et le setis des;
mots qu'on emploie pour rendre sàpensée.-
Expliquons-nous donc nettement ayant
d'aborder une discussion nouvelle.
Ce que nous considérons comme la sp-i
lution à la fois la plus large et la plus pra-;
tique, c'est la reconnaissance pure et sim
ple du droit absolu et perpétuel des'au -i
teurs , reconnaissance si bien fornruléei
il Y a vingt ans par un. homme d'esprit et
de bon sens, M. Alphonse Rarr, en ces ter
mes brefs et clairs : « La propriété litté
raire est une propriété; »
Si l'on comprend bien notre pensée et sij
l'on médite attentivement les données du,
problème, on reconnaîtra que nous .com
battons £\aut tout pour un principe, plu-,
tôt que pour un intérêt, i
En effet, au point de vuo de-l'intérêt, -il!
faut bien avouer que pèu d'écrivains çro-j
.fiteront du droit de.propriété perpétuelle
car la plupart dés écrits" meurent avant -lai
lin du siècle qui les a yus,-naître; d'un au-|
tre côté, il est évident qu'en .prolongeant]
au profit des Neuves et deshéritiers la du-j
rée de la jouissance qui leur ,est accordéèj
par les lois actuelles, çn la portant,. p^r,
exemple, à cinquante ou soixante ans au
lieu de trente, on leur procurerait, par le,
fait, des avantages qui se .rapprocheraient,
beaucoup de ceux .que-peut leur offrir lai
perpétuité. Mais çe serait tou jours un pri
vilège, une concession bénévole, uno grâce;
iondée.en justice,ççfnjhà disaient les éditsi
de I770;ctd'ailleurs les év-énemens ont prou-!
vé qu'en matière de droits d'auteui; commei
en toute aujre, les^priviléges, s'ils peuvent-
être étendus, sont exposés aussi à être res-j
treints; e.t qiïe là même-main qui accorde;
la grâce peut "aussi la retirer. C'est ainsi;
que l'ancienne monarchie, procédant pari
voie de réglementation, réduisit la pr'o-j
prié.té . littéraire , de- perpétuellë qu'ellej
était, à une'jouissance éventuelle sujjar-!
donnée h de .certaines conditions; c'est ain-j
si qvije la Couventipiu }ationaiè,croyantbienj
faire, supprima dcfinitimnent'le principe;
• en établissant uno jouissance de vingt an-,
nées en faveur des héritiers-après la mortj
de Tailleur. ... . |
La.dignité des écrivains comme leur sé-.;
curité est done engagée dans la question!
. de principe. Rentror dansle droit commun,,
-telle est leur seule ambition, tel est atisêij
leur véritable intérêt. " , • s
Cçla' posé, on pressent pourquoi riousj
ne saurions accepter Ip système mixte de;
la rétribution perpétuelle, un peu onbliéj
de notre temps ét dont nous ne parlerions'!
'pas si l'excellent oïlvrage <3e M. Gustave;
de Champagnac ne l'avait remis en lu- ;
mière. v ' • : ;
Dans ce système, comme dans le .système;
actuelles libres tomberaient dans ce qu'onj
appeHe improprement-le domaine public,
au bout d'un certain nombre d'années; et;
il serait permis-ft tout le moufle de les im-1
primer et de les vendre sjms l'agréinentj
des héritiers.' Seulement, les imprimeur»
ou éditeurs seraient tenus dc.payer à ceux-
ci un certain di»it pour chaque réimpres-i
sion. • , ' - j,
11 suffit d'un rapide cxatnen pour ?econ-;
vaincre que, âans ce 'système,"le principe
essentiel cle la proprk't 'j.celui dG.disposer;
librement do la chose possédée," disparaît
complètement. 11 disparaît à ce point qije
le prétendu propriétaire n'a plus la facultés
d'exploiter llri-même son -héritage, puis-;
qu'il serai! s.ounvs à toutes les chances;
d'une concurrence ruineuse et sans frein.
Imagine?;' par exemple , une forêt qui, au
Jmiit de treille ans entière, tomberait dans lodi'unaint publie :
chacun aurait droit d'y ; accéder l;brcnie-.il, :
et d'y prendre qui du bois, qui cle Thcrba-
Feiiiileldii lin CousliiulimiiH'.l. '27 juin
L'EXPIATION
■ Vil.. ' ' ' '
cours de rômiE. -
(Suite.)
La pluie avait cesse, niais 1? vent con
tinuait de souffler avec violence ; les ar
bres qui bordent la route de Coupvray,
à chaque instant secoués par des ramlfis, ■
se courbaient, eu gémissant au-dessus du.
cavalier... , , ■ . .,
Le désordre - dos ciéiuoiïS i\ ést pfts tait
pour calmer, les soufli 'ances morïl^â. Pour
fa première fois, depuis'son mariage, Fa
brice avait le cœur en proie à une douleur
d'autant plus poignante qu'il lui était im
possible delà définir, bans doute, la con
versation qu'il venait d'avoir avec «a r em-
tne n'était pas de nature à l'alarmer séneu-
sement, et, pourtant, cette conversât,on
avait laissé en lui comme un âpre.levain
de doute et de menace. Passant d^ino idée
»\ une autre, avec cette spontanéité ordi
naire aux esprits malades, tabricfi, apros,
avoir commenté les propos,.les actions et
jusqu'au v moindres gestes de ?a-»emoia
depuis quelque jours, s'était pris ii son
ger à Albert. Ii no. pressentait Vien ,
il ne soupçonnait fien. 1-U loyauté, Iiion-
ïïftur, sont' Ittà derniers à. sjî rcnurc u
l'évidence de?a lâcheté., du. crime. Cepen
dant, maigrir lui, en scrutant la conduite
ge, qui de la glandée, qui du pacage, sou
la &eule.cotiditioaiifi_payer une rétribution
et sans qu*il fût permis à l'ancien propriéf
taire d^ntervenir d'aucune manière pouç
régler les conditions de, cette exploitation
désordonnée. Ce serait tout simplement 1q
pillage, et la propriété, incessamment dé 7
vastée, ne tarderait pas à périr. »
Il n'y a pas de raisonnement, si ingé--
nieux qu'il soit, qui puisse couvrir le vic^
fondamental d'une pareille combinaïsQnj
M. G. de Champagnac y emploie vaine-i
ment les ressources variées d'un esprij
sagace et fin ; plus on étaie ce systèmoj
plus on en démontre la fragilité. Ainsi,
lorsque M. de Champagnac représente l'anj
cien propriétaire devenu l'associé du spéj
culateur. Il nous force à remarquer que le;
earactère essentiel de l'association,'c'est-j
à-dire le consentement libre, manque ab j
solument ici. a Dans le système que noua
» étudions, dit M. dê Champagnac, l'opé-j
» ration par laquelle un libraire- éfiiteiiij
» donne un corps à son texte pour le ven{
»-■ dre aii public,est tout simplement l'actei
» d'une participation de bénéfices. Lors--
» que l'inventeur d'une' idée et d'iin
» procédé ne peut pas exploiter - lui |
j » même sa chose, que fait-il? ir s'àdres*
» se à un capitaliste. » Sans doute, lors-j
qu'il ne l*e peut pas.'; mais lorsqu'il le
peut, il l'exploito lui-même, et jamais, ij
n'est venu à la pensée du législateur de
livre® cette exploitation au domaine pu-i
blic ; ici ce serait la loi qui déclarerait au.
propriétaire qu'il ne pjput pas exploiter, et
qui le forcerait à accepter l'associé que le
hasard lui donnerait, cet associé fût-il in
solvable, fiit-il incapable, fût-il indigne.
Nous allons exposer les conséquences
- qu'entraînerait un pareil système : on v^
voir qu'elles équiyaud raient à la spoliation
pure et simple des héritiersdes auteurs. ,
,Suppos.ons-fju6 le principe de la rétribu-i
tion perpétuelle fût admis. Comment l'api
pliquerait-on? En un mot, quelle serait la
base et quelle sera la quotité de cette ré-:
tribution? : ( j
« Question de détail 1 dira-t-oûy un ré-»
glement administratif y suffira. »
On se trompe : Cette question do détail
fjst impossible à résoudre cqnformémcnt
au droit et à l'intérêt des autours. C'est Ifi
qu'oflt, échoué les estimables travaux de|
la commission de 1826; c'est encore là que;
viendrait*"se Ki'iscr toiite teritat.lve'no'u-'
velle. ' i
C'est qii'pn se. heurte dès le premier pg.s
Contre un obstacle invincible; il y a d'un
côté un propriétaire au moins nominal,
de l'autre un spéculateur qui a le droit
, d'exploiter la: propriété, sans le Consente-
ment du propriétaire. Comment llxeiMine
rétribuUoh équitable, à moins do la lais
ser discuter librement entre les parties?
Mais.cette discussion est impossible; elle
est incompatible avec l'idée qui préside
l'établissement de la rétribution perpétuel-: i
le. L'héritier n'a pas le'droit de discuter,'
car ce droit supposerait celui de refuseii-
ou d'accepter, et c'est précisément ce qu'on
lui refuse.. • >
La rétribution-sera donc établie par voie"
législative ; elle sera la même pour tous,
et dans toits les cas. Mais encore, que se-:
ra-t-çlie? Dans la commission dp 182(3,
après avoir essayé d'une foule de combi
naisons fantastiques, reposant l!une sur le
format,l'autre sur le luxe de l'impression,
rautrc*sur le nombredesfeuillcgoudesvo-
liunes, l'autre sur la grosseur du.caractèrei
MM. Portalis et Uellart indiquèrent ce que
M. G. de Champagnae considère comme.la '
véritable base, à savoir le produit ou le
bénéfice de l'édition ; et ils évaluèrent au
quarantième do ce produit, la part, reve
nant aux propriétaires du texte. M. dt;
Champagnac n'a pas do peine à démon
trer que cette év'iU-uation ét 'lit. purerné-it,
arbitraire. Pourquoi pas le trentième ou Iq
cinquant èmé? Et cependant, cette éva-i
luation était encore pUs-Jibé-ale qu^cel-
du ^i;•o:nt^"
depui
Fabricfi trouvait enti'e
quelques ; jours aussi,
cette conduite .et;
celle de sa fenune une corrélation qui
l'intriguait. Pourquoi Albert s'était il si
subitemi nt refroidi dans des relations cla-
biifs, et pounjuni Loui.-e, "au lieu de
s'émouvoir de cet abandon , au. moins : .
impoli, l'en viiageait-elle avec tant d'in
dulgence? Que le" vicomte se fût lassé
de la société d'un pauvre médecin de cam
pagne dont les penchans, les goûts, n'é -j
taient pas en hmnonie Avec les siens, ce--
la était admissible... Wiiis. que Louise, nia
fiV-cn que par fierté, ne sè trouvât point
mortifiée de cette rupture brutale, voilà;
ce que Fabrice ne pouvait eonce^oir. A
tout prendre, il est vrai, Albert d Aulnay;
n'avait pas complètement rompu. La preu
ve en était dans ce roman qu'il avait ap
porté, l'avant-veille, à Louise. Mais autre
fois, — Fabrice l'avait bien dit, — Albert
ne choisissait pas, de préférence, les heu
res où le médecin était absent, pour venir!
saiuîîr sa femme 1 C'était donc bien réelle
ment lui, Fabrice, que le vicomte évitait à
présent. Et pourquoi?
Hêvantainsi, Fabrice avait abandonné la
bride à son bidet, et M. Coco, incapable de
mésuser de cette marque dP confiance, s'eu
allait trottinant, sur le haut, du pavé, vers
un bouquet de bois,—une remise, — situé
à un quart de lieue environ de VermajUon,
«t.. que la route coupaiWlans toute sa lon
gueur. Ceboi£ était protégé, latéralement,
par un fossé tout tapissé clti mousses et de
bruyères, ut Iwpie], au-printemps, la
prit;le Marie vi sa îjù'pp yeuuicnt cueillir
des \iolrttles at d<:s iougueis..
Le bidot avait. aU(?int"U iisitiredu bois pu
question ; il allait, s'engager i»ous sa voûte,
lorsque .tout îi.coup H lit un éc«pt. et ; «eje.U
de côté.
le que ^1. dé Champagnac propose d'^subs- |
titueraujoyrd'hui. -,
Nous topons en-trop haute estime le ta- î
lent'et le caractère, de M. de Champagnac f
pour ne pas éprouver, le besoin dè témoi- J
gner aussi de la confiance entière quenbus j
inspirent-ses intentions et là sincérité de f
ses. sympathies en faveur, de la propriété !
intellectuelle. Mais enfin, dans l'intérêt
même de lja cause que nous défendons en i
commun, nous -ne pouvons nous abste- j
nir de prouver que le modo, de .j'étribù- }
tion qu'il indique serait, dans la plupart '
des cas, encore moins favorable aux héçi- j
tiers que ïe mode proposé par MM. Porta-
lis et Bellart. ' ■ "> V
- En effet, la.commission de 1826 acçot- |
d.ait aux propriétaires lé partage du pro-
dujtbrut. M» de Champagnac ne... leur ac* "
cordé que le partage du pr'odyit net,.savoir I
deux tiers pour le spéculateur,,un tiers <
pour le propriétaire. Rien, de mieux, lors-
qu'ity a-bénéfice.-M.-'dé CSiàmpàgnac sup- •'
pose, par exemple, une édition du Génie !
du christianisme imprimée en deux volumes
et tirée à iO^GOO e^rrrpliires; cette édi- •
tion coûte .'20,000 fr;^âé "frais de 1 fabrica
tion , isoit A fr. '-par'volume , et elle est
i vcn4ue au piiblic ^ r'spsoxi de 1'fr. SO c.
Le .bénéfice-.brut,^ra.-d'a lQ,OQ0 ÏC;i dont ■
il faut déduire 40 0/ft pour frais divers;
«reste net 6,00fifr.,soit 4^000 fr. pour le spé
culateur et 2,000 Fr. pour le propriétaire du ■
textê. D'après' le svstènje "de'MM. Bellart
et Portalis., le propriétaire n'aurait touché
qu'un quarantième des 30,000-fr. formant
le produit brut, soit 7S0 fr. Mais prenons
un autre cas bien plus fréquent : sur lès
20,000 volumes tirés- il ne s'en vend qiio
13,500 représentant 2ii,2S0 fr.; l'éditeur (wt
couvert dé ses-'frais dé fabrication ., ihais
il n'y a pas de bénéfices nets, et,par cOn ■
séquent le propriétaire ne toucherait rien, '
bien que sa'propriété eût été diminuée de."
la valeur des 13,500. volumes, qui. ap.-
- raient été vendus au public. Da4& le sys- :
terne de-i826, il aurait du moins touché le
quarantième de, ces i0,25û,fr., soit un pou s
plusjteiîiOO fr» . - \
Du reste,- pour qui connaît ' la nature et
la marche des opérations de librafrie, il
-n'existe ; rien de-praticable ni de. sérieux ,
en dehors de contrats spéciaux et d-'enga- •
igemens fermes entre les éditeurs et lès <
propriétaires d'ouvrages. Tout autre mo-
-■tfê' affôiitîtîrit "îi*1a"'f?polîât!nn'cijfîîplèie"'
des héritiers. Comment! des propriétés
importantes seraient, laissées a la dis- :
crétion du - premier entrepreneur venu i
qui pourrait les compromettre et. les avilir j
par une exploitation mal habile ou im- i
probe? Cela su firait à. dégoûter les édi- |
teurs honnêtes et consciencieux, qui n'y ; e- I
raient jamais entreprendre_unç opération
iniportante et coûteuse spr lcsœu,vres des- i
auteurs morts, puisqu'une contrefaçon lé- j
gale pourrait du jour au lendemain leur \
enlever le fruit légitime de leur travail, i
Croit-on que ce tableau soit de pure fan - •
tahie ? Non; citons un exemple encore £é- ;
cent. Une grande maison, de librairie ve
nait d'ajinoncor une édition complète et
luxueuse d'un ouvrage ; cn "vingt volumes, ;
qui n'avait jamais été mis çn.sbû'cntiêr :
sous les yeux du public ; l'édition nouvel- :
le ; coûtait cent francs èt deyait' paraître par i
volume de ipois en moisi. Dans le court ;
intervalle .qui sépara la publication du
prospectus ét celie du premior volume, un
autre libraire fit fabriquer une -édition du
même livre, dans le format des romans,dU t 'à :
quatre sous, eL jeta ainsi dans le public plus '
de .20,('00 oxinnplaires à bas prix. Qr, lés "
hommes du métier savent que, diiris ce
- mode de publication, vingt mille exem
plaires couvrent l\ pci.ne les Çrais. Voilà ■
donc une propriété détériorée, "avilie", et :
quelle compensation lui eût offert le sys- f
tème-de la rétribution perpétuel^? Aucune. :
Ndiis sommes donc fondésàdire qu'il arnè- »
lierait les mêmes résultats qujî- l'édit de '
1770 , c'est-à-dire, qu'en recunn^issant le ;
— Qu'est-ce- donc,Coco? dit -lo médecin,
rappelé à lui par la s"(;cousso. " ' . i
En ui'.:me t;mps, lo regari de Fabrice
sondait la pénombre pour y découvrir la
cause (lu-mouvement iusolite du bidçt.
Cette caiise ^'-expliquait .a^ément.'
Un homme,sorti,d'nu bond, du fossé d^
droite, où il s'était terni couché jusqu'il
l'approche du cavalier, vftnait de se dreg-'
.ser au milieu delà route, les bras étendus
en croix, cdmrne pour inter sage .au voyageur . • " * •
Fabrice,'lors de.ses courses nocturnes, :
portait toujours sur lui une.pairfe.de pis
tolets de poche. # \
—Holà! lié;.l'ami! cria-t-il, plus étonné
qu'alarmé do cette rencontre, holà! Que ;
faites-vous à cette place? que voulez-vous? '
SI vous êtes ivre, cuvez votre vin en pai x au •
pied de l'un de ces arbres... Si vous avez :
de mauvaises intentions , renoncez-v, je -
vous le conseille, j'ai de quoi vous ré- «
pondre.
Comme lo médecin achevait son allocu
tion, l'homme aux bras étendus fit deux
pas en avant; un rayon de lune, tamisé par
un nuage, éclaira ses traits. -
— Laudi'in! dit Fabrice,
Lindrin, car c'était bien lui., s'avança
encore, " <
— Eh ! oui ! Que c'est moi, "Monsieur le :
docteur! répliqua-til',
— Et qu'uttenda-tu là, à cette heure ?
-r- Je vous amendais... vous. ✓
— Moi! pourquoi faire.?
— Pour vous empêcher d'aller, à-Coup
vray. -
— Comment!'Le meunier scraitril mort
(itîpuh Ijjfîr?.
—Qli! Je me soucie' peu que lp pipur
'pri^cijie "de-la propriété perpétuelle, il
' Bupjpiiùerait ea. fait ies applications le^
'-•plus'essentielles.
Mais toous avons bôn espoir ;'.M. de Chaifr
^ paghacjpèpnnaît'expressément qa'il ne s^'
. rallicrî^t au système ilela rétribution perr,
- pèty#llf qu'à, titre d'expédient et dans le
; .cas où 11 Lui paraîtrait impossible d'obtenir
-fnieui'ou davantage'Il nous.est donc
.permis de penser qu'au fond il n'a pas une
/çonfiçmce excessive dans ce moyen imagi-
1 hé eh J82& par un illustre naturaliste et
. par doux grands magistrats, qui- avaient
-'é-videmment plus de zèle ; et de bonne vo-
■ lorité q\ie 4'ex.périence pratique en niatiè-
â re^dc librairie et.d'imprimerie.
A^ajss^ùs. donc cc,s misères : à chacun s^rj
droit, à chacun sa responsabilité. Pourf
. quoi, toujours intervenir? pourquoi touj
-jours;r(jglementer ? Que craint-on ? Que les
• familles des .auteurs ne vendent à vil pr.i)|
jlap'mpriétéqui formera tout leur hérita j
: ge ? Â-^rai dïre'i noiis ne le craignons guèt
_rç. I^'in^rèt privé çst de - sa" pâture. a,sscz
, intellœent, et s}'nous redoutons quel]
' que ,cpQ§e de luiy c'est plutôt sa cupidit|
, que s()n étourderie. !
Naguère on contestait aux auteursle droi|
deç^sg^ei;^ on affectait de considérer les
Vcîlosgp defésprit comme jp ccmciliables avê(|
' le souçi jîu lucre ; aujourd'hui l'on exprimé
l'appr-éh^nsion contraire, et c'est par déféf
. rence pour l'opinion des bonnes ame^
• qui s'affligent sur "les entraînemens des
' héritiers qùi yendront leur propriété pour
' un plat de lentilles, que M. de Champà-r
, griaç a consenti un instant à s'écarter di|
• principe absolu, dont il çst l'un des charn?
' pions les plus formes et les plus autorisés.
« Pauvrelittératurel disaitLinguet en 1778j
» tir es pareille au' centaure, à" qui l'on re-j
» fuse lier l'avoine parce qu'il est hommej
' » et dtf pian parce qu'il est cheval! »
auguste V itu.
COURS
' £OCSS PB CLOTCRBr.
. r ' , v i& '-rA .-.f
, 3 0/0 au 'ccjimpt.
. —Fin du pois.
4.1 /2 au compt.
~Fin du mois.
DE LA 1 BOURSE.
la 25
68.40
68.45
.Ù6.90
97. »
Je 26 BAUS?B. BUSfr
68.60
68.65
96.55
». »
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»" 2 0 , i>
* * >,
» B »
ÇfA'Iit 4?ns le MoAiteuf : x ' ' [
■ f;LçL inojl de S. A, I. le Prince Jérôme Napoj
,t.éoj[ £J.a France un Prince dont la irjéj
moiro Iresterallée aux*phis. grands événemcDS
d'une époque héroïque.. La ft'ovidcnce, a porî
• - mis que le dernier frère de l'Empereur Napc^
lôon ["iie mourût pas sans avoir vu le rétaf
bli6semetit.de la glorieuse dynastie qu'il avait
«i. fidèlement servie. La nation s'associera au
deuil qlii vient de frapper la famille impéf
riale. » ■ ■ • ■ ;
Dimanche soir, à dix heures, LL. EExc. Iç
ministre d'Etat et-le président du conseil* d'E-
-tat se sont rendus à Villégenjs et ont dressé'^
confennémciit au statut du 21 juin-1833, l'acte
de décès de S: A,:I, le Prince Jérôme Napoléoni
. . [Moniteur.)
.[lier soit mortel"vivant!
•— Éii bien ! alors?
' Après avoir été embaumé à "Villogénjs^
le corps de S. A. I. le prince J.érômO'Napo-
, léop est arrivé au. Palais-ttoyal. ce matiq
vers une liour&' .
' On prépade. dnns la grande, galet io dij
-palais-, la chapelle ardente où le corps se?
ra publiquerinâit. exposé à partir de.ven-j
drèdi. * > .
La cérémonie solennelle des obsèques
aura lieu lundi prochain. L. B onifàçjî.. !
■ La presse française est uiiiiiiime, c-e mi}
. tin, dans l'expression des sentiineas qu'ins-j
. pire la mort de" ; S. A. L Mgr le prince
rôme à tous le^ hommes de cœur, quell^
. que soU d'ailleups, éivpolitique, la diver-j
. genec de leurs ; b|)iuions. . ' I
. Lo Journal Jjrhals « à lo regret d'an-
. noncer une nolivello. à laquelle le, public
, éiait malheureusement préparé, depui^
! qiiolque^ jon-i-s » 5 ot','reproduisant les r'é-
lK'.xions lùiC-Çanslituliùnnd ni cet.te (iouj-
loui'eus«cil-cimstant(;,.il déclare qjrtl s'as»
soiie plt^inenneiit « aù sentiment qui nous
les a inspirées. »
Al<*8U.
v Landifti, totil èi fait rapproché du méde?
cin, ava&j laissé tôrnbo'r srs larges mains
sur le cmi du bidet, comme s'il eût voulu
clouer éû place la pauvre béto. . . ■
— Yoilà ce que c'est, Monsieur Fabrice,
reprit-il^)rès. une seconde . d'hésitation,
■ et d'un t^i qui avait uy caractère étrange
de solerj h }té, sortant, de sa bouche; voilà
re que^-'^st. Vous savek que je vous aime,-
pu^../vriii,jqu.e je n'aime que vous, et rien
que vnifi (jjans le pays?
— Je sais-que tu, es. reconnaissant, mon
ami. Et guis?.. » '
— Et piùs... quand on est reconnais-,
sant, comme vous dites, on a raison d'a
vertir lûs-gens du mal, n'est-ce pas ?
— Du mal?
— Oui, du mal.
- —Je rie te comprends pas, Landrin. A
l'entendre, je serais donc menacé par un
_ eni-.emi. - ''
Landrin secoua la tête;
— Vous n'êtes pas menacé, dit-il, le mal
est fait, i .
— Mais.quel mal, encore une fois?
Lp mendiant baissa la voix, comme s'il
eût redouté d'être entendu.
■ — Youlez-vaus que je la lue, moi ? re
prit-il; voulez-vous que je vous venge? ça
sera bientôt fini, allezl '
. ~~Lè tiier? Qui cela? Mè venger? De
qui?
■ —Mais d.i seigneur, votre ami... c:. : lui'
qui m'a battu... M. lo. vicomte Alber' d'.uil-
nav, -quoi4 M. le- vicomte qui, à ctùi'. heu
re,'est enfermé avec votre femme... chez
vous ! ,■ * ■
Landrin parlait encore quolfabrkeavajt
g!£u|£ k Ija's de son elipy^Vet qif-, sp }.( ; épi-
pjtaïit sûr le mendiant, qu'il saisissait,, de
ses doigts de fer, au collet :
: Le Siècle, é n tête de. èés Colonnes,'publié
bi ûgrapbie r 0 il deitiiér frère tlè
Napoléon I sr ,' etrrènd hommage particuliè
rement « à la bravoure ét à- l'énergie du
prince Jérôme » à la bataille de; Waterloo,
« cette bataille suprême. » -
Le' Courrier de Paris estime que «les
hommes de toutes les opinions devront
s'associer h la douleur qui frappe la fa
mille du-chef de l'Etat. » En la personne
du prince Jérôme, « la France démocraT
tiqiie 'regrettera le fils de 89. La France
tout etitièrp regrettera un des derniers
soldats de ses grandes guerres, un des hé
ros de 'Waterloo. » . ' •
La Presse s'exprime en ces termes :
Uu grand deuil, mais prévu depuis quel--
que temps, vient de frapper là famille impéria
le de France. La maladie flii prince Jérôme-Na
poléon a eu l'issue dont les derniers bulletins
ne permettaient plus guère de douter. Le Moni
teur amipnee que. le prince est décédé hier, à
Villegénis, à cinq heures du soir. Nos lecteur^
trouveront plus loin les principales dates de
•cettè vie, dont les phases se confondent avec
celles mêmes de notre histoire depuis le pre
mier Empiré. Le prince Jérôme à connu tou
tes les ! vicissitudes de sa" maison, ses gran-:
deurs, ses désastres et ses étonnans. retditrs.
Après avoir été l'un des rois de l'Empire triom-i
pliant, il a été à Waterloo un des derniers sol
dats de r.Empire croulant, et il meurt prinbe
du deuxième Empire. -
L'Opinion nationale fait entendre quel--
ques paroles émues qui l'honorent singu-*
lîèremenL Après avoir dit qùe le prince
ne cessa jamais d'être « un enfant de 89j
une ame passionnée pour la gloire et la
liberté de sonpàVs », ce journal ajoute :
Ami de la librè discussion, le prince avait
prêté un appui efficace à la fondation labo
rieuse de l'Opinion nationale. Au milieu de tous
■les honneurs qui vont entourer sa dépouille,
qu'il reçoive"}ci l'hommage"obscur, mais'.'sin-
cère, qe-.notïe profondé reconnaissance.
Lq Messager reproduit notre article, pu
blie: uno biographie do S. A. I., et "déclare
que « tous les partis, sans exception, s'às:
socient à un pareil deuil. » '
L'Union , en,tête .de ses colonnes, r,epro7
duit la note'du Moniteur, et rappelle qûe Iq
prince avait reçu, sam'edi, de S. Em. le car
dinal-archevêque de Paris, les derniers sa-
crem'ens de-l'Eglise, ,
• L'Ami de la Religion donne également,
en tête de ses colonnes, la douloureuse
nouvelle. ,
Seule, partiale jusqu'à l'inconvenance'j
même devant la mort, la Gazette de FrancÇ
la rejettera sa troisième page , aux envit
rons do ses nouvelles diverse^. C'est uq
oubli, de dignité politique, Passons.
' ' La Patrie s'exprime en ces termes :
Les deuils d'une dynastie populaire sont.des
deuils nationaux, et "la France, en. apprenant
la mort du .dernier frère de Napoléon !", s'as
sociera, du pins, profond de son cœuRpàJ'af?
tliction.de Napoléon 111 etdelafamille iinpérialei
Glorieux survivant de l'épopée du premier
Empire, auguste témoin, devant les généra
tions nouvelles, d'un passé qui fut si grand
qu'il révêtit aussitôt les splendeurs de Ja lé
gende, S. A- L Monseigneur le prince Jérôiué
était entouré des respects et des sympathies
' unanimes du pays, et l'histoire dira combien
était. admirablemo.nt beiie ..cette- vieillesse
d'une vie si'agitée et si féconde.': c'était 1(|
soir magnifique d'une grande journée.
Le Pays, à son tour, trouve dos paroles
émues ■■
- Le prince Jérôme était' et s'était toujours
montré essentiellement Français par le cœur.
Quoiqu'on doive à peine parler de courage
quand il s'agit de la famille des Napoléon, il
avait fait aoimirer le sien sur de nornbreui
cliamps de bataille, au milieu de soldats et dé
généraux accoutumés aux prodiges.
Les grandeurs de la France l'avaient -vu
dévoué ; ses désastres le trouvèrent héroïque 1 .
Waterloo n'eut pas de soldat plus intrépide; il
fut de ceux qui élevèrent cette catastrophe au
niveau d'une gloire et qui lui gagnèrent par.
avance la- respectueuse admiration -de la pos
térité. ( * ■' - ■ ; ■ . i
' fe Moniteur de l'Armée publie un article
des. plus remarquables. Il commence en
ces termes :
L'armée, plus encore que toule aiilrc partie'
de la 'nation, participera au (lenil .tténéral
que cause en fi'auce la mort du dernier des
îrèces tii g'ranil.vcupitaine, car l'annéo se sou-
vietft avec orgueil .des services militaires du
prince Jérôme. CoiiiajO 1,-) nninue. elle c;).
lière d'avoir vu'à sa:- tfte un hemme qni
sut abandonner s-ans revnt une e.duron-
ne ,, pour, reprendre noblement l'épée de
•général > lorsque vint le moment de cem-
battre pour 1.) p;;trie. Le prince Jé ôme ,
gçnéral en chef de Silésie, roi da Westphnlie,
gren.'ulbTcri tS'Hïi la b il ai lie de Pari.-, général
aux Quatrci-Bra's cl à Wale'rloo, restera tcu-
jours cominu uu lypc de l'honneur militaire
et du patriotisme français.
— TU mens, misérablel criait-il, dis-moi
quo. tu mqiiB, bien vite! que tu es fou!
Landfityse laissa secouer sans opposer
Iii moindre résistance.
;-7. J.e ne mens pas, dit-il, et, quant à être
fpu,.Vous savez bien encore que'lorsqu'il
s'agit de vous, Monsieur Fabiâcp, je ne
suis pas plus mahulroit qu'un autre. De
puis quinze jours, chaque soir, quand vous
êtes'parti pour Coupvray, .M. Al bout va
trouver Mme Fabrice : il Vatre. par la po-
donne sur la pûlure.5'- • i
tite porte qui
— Tu l'as vu? . ;
— Si je ne l'avais pas vu, comment qus
je le saurais?
— Ensuite?
— Ensuite, il monte avec Mme Fabrice;
dans sa chambre, et à onze heures, un peu
ayant que vous ne rentriez, il s'en va.
Fabrice poussa un gémissement rau-
que... Ses. genoux fléchiront'sous lui..;
Sans le mendiant, il -tombait à la ren
verse,- : " ' .
Mais cet accès de faiblesse fut passage?;
la pensée d'une vengeanco éclatante, for
midable, ranima le médecin.
11 n'y.-avait pas à douter; cet homme
que, dans un premier transport de déses
poir, Fabrice avait acc.usé de mensonge,
cet homme disait la vérité.
Et pourquoi ne m'as tu pas averti
plus tôt? dit Fabrice.
Landrin sourit niaisement. >
— Je n'osais pas. - ■ .
— Tu n'osais pas?
— Dame! tous l'aimez tant,, ce bpt&v
monsieur! Il n'y a que ce soir que je me suis
décidé!..,, pàrep quo ça me contrariait
ppv}i' yo'îS de... "
' 1— C'est"bien ! interrompit Fabrice; mer
ci, Landrin, raprei.
- Il ,aliait s'élancer sur son cheval, mais
Les journaux de départemens qui nous
'p'arvieimenl iiè'sont pas moins unanimes
dans l'expression de leurs sentimens. 1 1
, Le Courrier du Havre, après avoir i ; epré
duit le Moniteur elle Constitutionnel , ajoute :
La triste nouvelle de la mort de S.' A. -1.
le prinfte Jérôme-s'est répandue dans notre
ville avec la rapidité de l'écjair, et a pro
duit, une douloureuse et profonde sensation.
Le Havre était depuis longtemps la ville "de
prédilection de l'oncle de Napoléon III ; chaque
année le voyait revenir parmi nous, et sa pré
sence était saluée à l'égal d'une bonne fortu
ne. N'était-il pas, en effet, constamment prêt
à rendre service et à secourir les malheureux
qui s'adressaient à lui ? v' 1
.. Sa bienveillante intervention auprès de l'Em
pereur n'était jamais vainement invoquée lors
qù'il s'agissait de mesures utiles au dévelop
pement de notre cité. , f
Qu'il nous soit donc permis d'être ici .l'or
gane de la population havraise dans -1'.éxpres-
sion des vifs et sincères- regrets.que fait éprou
ver à tous la perte de celui dont la haute
sympathie était si généreusement acquisa à
notre ville. n
Le Nouvelliste^ et le Jburmt de Roi (en, le
Mémorial, d'Amieiis, l'aigle de Toulouse, 7e.
Napoléonien de Troyes, la Franche-Comté, 'la
Gironde de Bordeaux, le 20 Décembre do Li
moges, le Journal du Loiret publient, de
■ leur côté, line biographie do l'illustre dé
funt. " ;
GEORGES ZIMMER.'
AI FAIRES DES DECX-SICILES. ■
L'agence Havas nous communique les
dépêches suivantes, arrivées à Marseille
aujourd'hui 2G :
Palerme, 20 juin. •
Le journal officiel a publié une proclama
tion du fils d'un général napolitain^ M. de Be-
nedettis, qui appelle l'armée' à s'insurger con
tre les Bourbons. La colonne de Lamasàa été
dirigée sur la province de Noto, qui ne s'était
pas encore prononcée, et non contre Galtani-
setta, qui déjà s'est insurgée.
Les barricades de'Palerme ont été enlevées
et les bandes renvoyées dan s leurs foyers afin
(Te se réorganiser. Une proclamation invite,le
clergé à seconder cette réorganisation. Un dé
cret oblige les établissemens de bienfaisance à
verser les sommes qu'ils ont en dépôt au tré
sor publie avec promesse de restitution ' après
la crise.- . ■■ . » : -.. . .
Naples, 23 juin,
"tys ministres ayant donné leur démission;
le commandeur Spinelli a été chargé de for
mer un cabinet. i ;
■amoricière grand'c
Six cents Irlandais sont enrégimentés: d'au
tres sont attendus.
Les. dépêches* reçues aujourd'hui >à Paris*
s'accordent à confirmer Ta nouvelle qiio
nous avons publiée ce matin d'un change
ment de politique, ?i Saplës, dans le sens
libéral. La-dissolution du ministère et la
mission donnée au commandeur Spinelli
de former un cabinet se rattachent évidem
ment à cette nouvelle phase.
On lit dans une correspondance adres
sée de Naples, le 20 juin, au Courrier de
Marseille: • . •
« Douze bataillons viennent- d'être organisés
avec des carabines rayées ;- op v-eut organiser
une grande armée,, qui sera divisée, en trois
corps ; on installe,et on prépare des ambulan
ces même sur deux bateaux, darjs le port mi
litaire. Des commandts de vivres et .de muni
tions ont été faites en très grande quantité.
Notre jeune roi songe à organiser les plus for
midables défensès pour s'opposer à une inva
sion des audacieux volontaires de Garibaldil
■ >i Les ML PP. jésuites ont congédié leurs
éleves afin de ne pas se laisser surprendre par
les évènemens, » '
La correspondance particulière du Mes
sager du Midi, datée du 19 juiit, complète
par d'autres détails la physionomie dé la
ville de. Naples : ' J - ■ 1
« Naples. ne bouge pas. Le gouvernement
fait casemater le. fort de l'Œuf, du côté delà
ville; construire un nouveau bastion,au Châ
teau-Neuf et garnir de gabions, do fascines'et
d ouvrages en terre ses forteresses. Lo Chàteâu
Neuf est une bonne bastille; on compte, sur
les murs qui donnent daus la rue Molo, une
trentaine de canons ; du côté de. la place Cas-
tflio, on veut en mettre autant. Le l'urt Snint-
Llino, qui domine lu villo , est approvisionné
do bombe?. Il m est arrivé do rencontrer, en
plein-jour, un convoi qui s'acheminait vers
Saint-LImo; on taisait éteindre.lesicigaros des
passans. Des patrouilles se promènent agréa
blement dans nos rues, et chaque soir un 4?-
c:idi on do hussards se plante dans la rue de
lolede. On sait qaù Napli'S) les soldats'mar-
-pnent les arinns^cnargées. • ;
«.Ces préppratifs beliiqueux,ne -donnent.psa
se retournant brusquement 'vers le men-
diant":
■ ~ Et tu n'as parlé- de cela à personne,
n est-ce pas? reprit-il, tu me 1^ jures?
La.ndrin fit un mouvement d'épaules qui
valait.une réponse.
— Ç'j;st juste 1 continua le médecin, tu
ne voudrais pas mn faire de la peine, toi!
11 mettait le piod dans ; l ? étriér.
—Où allez-vous, comme ça? dit Landrin,
en le retenant par son manteau.
,— Où je vais ? Tu me le demandes l
— Oui, oui ! je comprends bien que
vous courez là-bas. Mais méfiez-vous, au
moins!
— Que je me méfie de quoi?
— S'ils entendent le bruit do votrè chp-'
val, ils se douteront de quelque chose ; le
boau monsienr aura le temps do s'ensau-
ver. Tenez, voilà comment il arrive chez
vous... Oh! je l'ai guetté plus d'une fois,
le connais ses habitudes!... Pour ne ren
contrer personne, il remonte lariuèreeu
batcair, avec un de. ses domestiques qui
reste à iaUondre, et il .descend à terre un
pou plus haut quo votre maison Alors, il
traverse la pâture, puis.,.
— Il suffit. Sois tranquille, je profltsrai
do tes avis, ils ne m'eutenclrent pus.
Le mendiant retenait c-nccre Fabrice.
—Et vous ne vouiez pas que je le tue
à votre place? répéia-t-ii dt» son même ac
cent sauvage. , /
— Nou.î cola ne regiii'de que moi!
Adieu.
Uet:ry de !£©€!£• •
tuile «
BUREAUX- A, PARIS ; i riie âq-^alois, (Palais-Royal). n° 10
???•■. i-u'a»'! 1
B
ssasiésa
KJ&tol 27 jon 1860.
mmmms des depabïeïïeks
trois mois.
six mois. .
UT* AN
16 ï.
32 F.
64 F.
pour lfes pats étrangers , voir le tablefu
publié les B et 20 de chaque mois.- '
Impr. L. BONIFAGE; r. dts Bohs-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
abonnesens de paris.
trois mois. v •; ; 18 f;
' S# MOIS. . . . . 26 F.
."UN'AN T. . . 52 F»-
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les abonnemens datent des 1" et 16. do
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Le mode d'abonnement le plus simple pst l'envoi
sur Paris, à l'ordre do l'administrateur du ion
d'un bon de poste ou. d'un effet
journal, rue de Valoisj n° 10.
Les Icttresou envois d'argent non affranchis sont refusèsi.
Les articles déposés né son,V pas rendus.
Les AiràOHCEs sont reçues chez M. Pams, régisseur des 6 grands journaux,
, rue "Notr e-Dame-des-Victoires, h? 40 (place de la Bourse)!
PAUIS « 36 JUIN.
Lorsqu'il s'agit d'un intérêt ajqgsi' gravej
que celui de.la propriété littéraire et àrtis-;
tiqiie, rien n'est pliis "essentiel que de bien
préciser, et ce que l'on veut et le setis des;
mots qu'on emploie pour rendre sàpensée.-
Expliquons-nous donc nettement ayant
d'aborder une discussion nouvelle.
Ce que nous considérons comme la sp-i
lution à la fois la plus large et la plus pra-;
tique, c'est la reconnaissance pure et sim
ple du droit absolu et perpétuel des'au -i
teurs , reconnaissance si bien fornruléei
il Y a vingt ans par un. homme d'esprit et
de bon sens, M. Alphonse Rarr, en ces ter
mes brefs et clairs : « La propriété litté
raire est une propriété; »
Si l'on comprend bien notre pensée et sij
l'on médite attentivement les données du,
problème, on reconnaîtra que nous .com
battons £\aut tout pour un principe, plu-,
tôt que pour un intérêt, i
En effet, au point de vuo de-l'intérêt, -il!
faut bien avouer que pèu d'écrivains çro-j
.fiteront du droit de.propriété perpétuelle
car la plupart dés écrits" meurent avant -lai
lin du siècle qui les a yus,-naître; d'un au-|
tre côté, il est évident qu'en .prolongeant]
au profit des Neuves et deshéritiers la du-j
rée de la jouissance qui leur ,est accordéèj
par les lois actuelles, çn la portant,. p^r,
exemple, à cinquante ou soixante ans au
lieu de trente, on leur procurerait, par le,
fait, des avantages qui se .rapprocheraient,
beaucoup de ceux .que-peut leur offrir lai
perpétuité. Mais çe serait tou jours un pri
vilège, une concession bénévole, uno grâce;
iondée.en justice,ççfnjhà disaient les éditsi
de I770;ctd'ailleurs les év-énemens ont prou-!
vé qu'en matière de droits d'auteui; commei
en toute aujre, les^priviléges, s'ils peuvent-
être étendus, sont exposés aussi à être res-j
treints; e.t qiïe là même-main qui accorde;
la grâce peut "aussi la retirer. C'est ainsi;
que l'ancienne monarchie, procédant pari
voie de réglementation, réduisit la pr'o-j
prié.té . littéraire , de- perpétuellë qu'ellej
était, à une'jouissance éventuelle sujjar-!
donnée h de .certaines conditions; c'est ain-j
si qvije la Couventipiu }ationaiè,croyantbienj
faire, supprima dcfinitimnent'le principe;
• en établissant uno jouissance de vingt an-,
nées en faveur des héritiers-après la mortj
de Tailleur. ... . |
La.dignité des écrivains comme leur sé-.;
curité est done engagée dans la question!
. de principe. Rentror dansle droit commun,,
-telle est leur seule ambition, tel est atisêij
leur véritable intérêt. " , • s
Cçla' posé, on pressent pourquoi riousj
ne saurions accepter Ip système mixte de;
la rétribution perpétuelle, un peu onbliéj
de notre temps ét dont nous ne parlerions'!
'pas si l'excellent oïlvrage <3e M. Gustave;
de Champagnac ne l'avait remis en lu- ;
mière. v ' • : ;
Dans ce système, comme dans le .système;
actuelles libres tomberaient dans ce qu'onj
appeHe improprement-le domaine public,
au bout d'un certain nombre d'années; et;
il serait permis-ft tout le moufle de les im-1
primer et de les vendre sjms l'agréinentj
des héritiers.' Seulement, les imprimeur»
ou éditeurs seraient tenus dc.payer à ceux-
ci un certain di»it pour chaque réimpres-i
sion. • , ' - j,
11 suffit d'un rapide cxatnen pour ?econ-;
vaincre que, âans ce 'système,"le principe
essentiel cle la proprk't 'j.celui dG.disposer;
librement do la chose possédée," disparaît
complètement. 11 disparaît à ce point qije
le prétendu propriétaire n'a plus la facultés
d'exploiter llri-même son -héritage, puis-;
qu'il serai! s.ounvs à toutes les chances;
d'une concurrence ruineuse et sans frein.
Imagine?;' par exemple , une forêt qui, au
Jmiit de treille ans
chacun aurait droit d'y ; accéder l;brcnie-.il, :
et d'y prendre qui du bois, qui cle Thcrba-
Feiiiileldii lin CousliiulimiiH'.l. '27 juin
L'EXPIATION
■ Vil.. ' ' ' '
cours de rômiE. -
(Suite.)
La pluie avait cesse, niais 1? vent con
tinuait de souffler avec violence ; les ar
bres qui bordent la route de Coupvray,
à chaque instant secoués par des ramlfis, ■
se courbaient, eu gémissant au-dessus du.
cavalier... , , ■ . .,
Le désordre - dos ciéiuoiïS i\ ést pfts tait
pour calmer, les soufli 'ances morïl^â. Pour
fa première fois, depuis'son mariage, Fa
brice avait le cœur en proie à une douleur
d'autant plus poignante qu'il lui était im
possible delà définir, bans doute, la con
versation qu'il venait d'avoir avec «a r em-
tne n'était pas de nature à l'alarmer séneu-
sement, et, pourtant, cette conversât,on
avait laissé en lui comme un âpre.levain
de doute et de menace. Passant d^ino idée
»\ une autre, avec cette spontanéité ordi
naire aux esprits malades, tabricfi, apros,
avoir commenté les propos,.les actions et
jusqu'au v moindres gestes de ?a-»emoia
depuis quelque jours, s'était pris ii son
ger à Albert. Ii no. pressentait Vien ,
il ne soupçonnait fien. 1-U loyauté, Iiion-
ïïftur, sont' Ittà derniers à. sjî rcnurc u
l'évidence de?a lâcheté., du. crime. Cepen
dant, maigrir lui, en scrutant la conduite
ge, qui de la glandée, qui du pacage, sou
la &eule.cotiditioaiifi_payer une rétribution
et sans qu*il fût permis à l'ancien propriéf
taire d^ntervenir d'aucune manière pouç
régler les conditions de, cette exploitation
désordonnée. Ce serait tout simplement 1q
pillage, et la propriété, incessamment dé 7
vastée, ne tarderait pas à périr. »
Il n'y a pas de raisonnement, si ingé--
nieux qu'il soit, qui puisse couvrir le vic^
fondamental d'une pareille combinaïsQnj
M. G. de Champagnac y emploie vaine-i
ment les ressources variées d'un esprij
sagace et fin ; plus on étaie ce systèmoj
plus on en démontre la fragilité. Ainsi,
lorsque M. de Champagnac représente l'anj
cien propriétaire devenu l'associé du spéj
culateur. Il nous force à remarquer que le;
earactère essentiel de l'association,'c'est-j
à-dire le consentement libre, manque ab j
solument ici. a Dans le système que noua
» étudions, dit M. dê Champagnac, l'opé-j
» ration par laquelle un libraire- éfiiteiiij
» donne un corps à son texte pour le ven{
»-■ dre aii public,est tout simplement l'actei
» d'une participation de bénéfices. Lors--
» que l'inventeur d'une' idée et d'iin
» procédé ne peut pas exploiter - lui |
j » même sa chose, que fait-il? ir s'àdres*
» se à un capitaliste. » Sans doute, lors-j
qu'il ne l*e peut pas.'; mais lorsqu'il le
peut, il l'exploito lui-même, et jamais, ij
n'est venu à la pensée du législateur de
livre® cette exploitation au domaine pu-i
blic ; ici ce serait la loi qui déclarerait au.
propriétaire qu'il ne pjput pas exploiter, et
qui le forcerait à accepter l'associé que le
hasard lui donnerait, cet associé fût-il in
solvable, fiit-il incapable, fût-il indigne.
Nous allons exposer les conséquences
- qu'entraînerait un pareil système : on v^
voir qu'elles équiyaud raient à la spoliation
pure et simple des héritiersdes auteurs. ,
,Suppos.ons-fju6 le principe de la rétribu-i
tion perpétuelle fût admis. Comment l'api
pliquerait-on? En un mot, quelle serait la
base et quelle sera la quotité de cette ré-:
tribution? : ( j
« Question de détail 1 dira-t-oûy un ré-»
glement administratif y suffira. »
On se trompe : Cette question do détail
fjst impossible à résoudre cqnformémcnt
au droit et à l'intérêt des autours. C'est Ifi
qu'oflt, échoué les estimables travaux de|
la commission de 1826; c'est encore là que;
viendrait*"se Ki'iscr toiite teritat.lve'no'u-'
velle. ' i
C'est qii'pn se. heurte dès le premier pg.s
Contre un obstacle invincible; il y a d'un
côté un propriétaire au moins nominal,
de l'autre un spéculateur qui a le droit
, d'exploiter la: propriété, sans le Consente-
ment du propriétaire. Comment llxeiMine
rétribuUoh équitable, à moins do la lais
ser discuter librement entre les parties?
Mais.cette discussion est impossible; elle
est incompatible avec l'idée qui préside
l'établissement de la rétribution perpétuel-: i
le. L'héritier n'a pas le'droit de discuter,'
car ce droit supposerait celui de refuseii-
ou d'accepter, et c'est précisément ce qu'on
lui refuse.. • >
La rétribution-sera donc établie par voie"
législative ; elle sera la même pour tous,
et dans toits les cas. Mais encore, que se-:
ra-t-çlie? Dans la commission dp 182(3,
après avoir essayé d'une foule de combi
naisons fantastiques, reposant l!une sur le
format,l'autre sur le luxe de l'impression,
rautrc*sur le nombredesfeuillcgoudesvo-
liunes, l'autre sur la grosseur du.caractèrei
MM. Portalis et Uellart indiquèrent ce que
M. G. de Champagnae considère comme.la '
véritable base, à savoir le produit ou le
bénéfice de l'édition ; et ils évaluèrent au
quarantième do ce produit, la part, reve
nant aux propriétaires du texte. M. dt;
Champagnac n'a pas do peine à démon
trer que cette év'iU-uation ét 'lit. purerné-it,
arbitraire. Pourquoi pas le trentième ou Iq
cinquant èmé? Et cependant, cette éva-i
luation était encore pUs-Jibé-ale qu^cel-
du ^i;•o:nt^"
depui
Fabricfi trouvait enti'e
quelques ; jours aussi,
cette conduite .et;
celle de sa fenune une corrélation qui
l'intriguait. Pourquoi Albert s'était il si
subitemi nt refroidi dans des relations cla-
biifs, et pounjuni Loui.-e, "au lieu de
s'émouvoir de cet abandon , au. moins : .
impoli, l'en viiageait-elle avec tant d'in
dulgence? Que le" vicomte se fût lassé
de la société d'un pauvre médecin de cam
pagne dont les penchans, les goûts, n'é -j
taient pas en hmnonie Avec les siens, ce--
la était admissible... Wiiis. que Louise, nia
fiV-cn que par fierté, ne sè trouvât point
mortifiée de cette rupture brutale, voilà;
ce que Fabrice ne pouvait eonce^oir. A
tout prendre, il est vrai, Albert d Aulnay;
n'avait pas complètement rompu. La preu
ve en était dans ce roman qu'il avait ap
porté, l'avant-veille, à Louise. Mais autre
fois, — Fabrice l'avait bien dit, — Albert
ne choisissait pas, de préférence, les heu
res où le médecin était absent, pour venir!
saiuîîr sa femme 1 C'était donc bien réelle
ment lui, Fabrice, que le vicomte évitait à
présent. Et pourquoi?
Hêvantainsi, Fabrice avait abandonné la
bride à son bidet, et M. Coco, incapable de
mésuser de cette marque dP confiance, s'eu
allait trottinant, sur le haut, du pavé, vers
un bouquet de bois,—une remise, — situé
à un quart de lieue environ de VermajUon,
«t.. que la route coupaiWlans toute sa lon
gueur. Ceboi£ était protégé, latéralement,
par un fossé tout tapissé clti mousses et de
bruyères, ut Iwpie], au-printemps, la
prit;le Marie vi sa îjù'pp yeuuicnt cueillir
des \iolrttles at d<:s iougueis..
Le bidot avait. aU(?int"U iisitiredu bois pu
question ; il allait, s'engager i»ous sa voûte,
lorsque .tout îi.coup H lit un éc«pt. et ; «eje.U
de côté.
le que ^1. dé Champagnac propose d'^subs- |
titueraujoyrd'hui. -,
Nous topons en-trop haute estime le ta- î
lent'et le caractère, de M. de Champagnac f
pour ne pas éprouver, le besoin dè témoi- J
gner aussi de la confiance entière quenbus j
inspirent-ses intentions et là sincérité de f
ses. sympathies en faveur, de la propriété !
intellectuelle. Mais enfin, dans l'intérêt
même de lja cause que nous défendons en i
commun, nous -ne pouvons nous abste- j
nir de prouver que le modo, de .j'étribù- }
tion qu'il indique serait, dans la plupart '
des cas, encore moins favorable aux héçi- j
tiers que ïe mode proposé par MM. Porta-
lis et Bellart. ' ■ "> V
- En effet, la.commission de 1826 acçot- |
d.ait aux propriétaires lé partage du pro-
dujtbrut. M» de Champagnac ne... leur ac* "
cordé que le partage du pr'odyit net,.savoir I
deux tiers pour le spéculateur,,un tiers <
pour le propriétaire. Rien, de mieux, lors-
qu'ity a-bénéfice.-M.-'dé CSiàmpàgnac sup- •'
pose, par exemple, une édition du Génie !
du christianisme imprimée en deux volumes
et tirée à iO^GOO e^rrrpliires; cette édi- •
tion coûte .'20,000 fr;^âé "frais de 1 fabrica
tion , isoit A fr. '-par'volume , et elle est
i vcn4ue au piiblic ^ r'spsoxi de 1'fr. SO c.
Le .bénéfice-.brut,^ra.-d'a lQ,OQ0 ÏC;i dont ■
il faut déduire 40 0/ft pour frais divers;
«reste net 6,00fifr.,soit 4^000 fr. pour le spé
culateur et 2,000 Fr. pour le propriétaire du ■
textê. D'après' le svstènje "de'MM. Bellart
et Portalis., le propriétaire n'aurait touché
qu'un quarantième des 30,000-fr. formant
le produit brut, soit 7S0 fr. Mais prenons
un autre cas bien plus fréquent : sur lès
20,000 volumes tirés- il ne s'en vend qiio
13,500 représentant 2ii,2S0 fr.; l'éditeur (wt
couvert dé ses-'frais dé fabrication ., ihais
il n'y a pas de bénéfices nets, et,par cOn ■
séquent le propriétaire ne toucherait rien, '
bien que sa'propriété eût été diminuée de."
la valeur des 13,500. volumes, qui. ap.-
- raient été vendus au public. Da4& le sys- :
terne de-i826, il aurait du moins touché le
quarantième de, ces i0,25û,fr., soit un pou s
plusjteiîiOO fr» . - \
Du reste,- pour qui connaît ' la nature et
la marche des opérations de librafrie, il
-n'existe ; rien de-praticable ni de. sérieux ,
en dehors de contrats spéciaux et d-'enga- •
igemens fermes entre les éditeurs et lès <
propriétaires d'ouvrages. Tout autre mo-
-■tfê' affôiitîtîrit "îi*1a"'f?polîât!nn'cijfîîplèie"'
des héritiers. Comment! des propriétés
importantes seraient, laissées a la dis- :
crétion du - premier entrepreneur venu i
qui pourrait les compromettre et. les avilir j
par une exploitation mal habile ou im- i
probe? Cela su firait à. dégoûter les édi- |
teurs honnêtes et consciencieux, qui n'y ; e- I
raient jamais entreprendre_unç opération
iniportante et coûteuse spr lcsœu,vres des- i
auteurs morts, puisqu'une contrefaçon lé- j
gale pourrait du jour au lendemain leur \
enlever le fruit légitime de leur travail, i
Croit-on que ce tableau soit de pure fan - •
tahie ? Non; citons un exemple encore £é- ;
cent. Une grande maison, de librairie ve
nait d'ajinoncor une édition complète et
luxueuse d'un ouvrage ; cn "vingt volumes, ;
qui n'avait jamais été mis çn.sbû'cntiêr :
sous les yeux du public ; l'édition nouvel- :
le ; coûtait cent francs èt deyait' paraître par i
volume de ipois en moisi. Dans le court ;
intervalle .qui sépara la publication du
prospectus ét celie du premior volume, un
autre libraire fit fabriquer une -édition du
même livre, dans le format des romans,dU t 'à :
quatre sous, eL jeta ainsi dans le public plus '
de .20,('00 oxinnplaires à bas prix. Qr, lés "
hommes du métier savent que, diiris ce
- mode de publication, vingt mille exem
plaires couvrent l\ pci.ne les Çrais. Voilà ■
donc une propriété détériorée, "avilie", et :
quelle compensation lui eût offert le sys- f
tème-de la rétribution perpétuel^? Aucune. :
Ndiis sommes donc fondésàdire qu'il arnè- »
lierait les mêmes résultats qujî- l'édit de '
1770 , c'est-à-dire, qu'en recunn^issant le ;
— Qu'est-ce- donc,Coco? dit -lo médecin,
rappelé à lui par la s"(;cousso. " ' . i
En ui'.:me t;mps, lo regari de Fabrice
sondait la pénombre pour y découvrir la
cause (lu-mouvement iusolite du bidçt.
Cette caiise ^'-expliquait .a^ément.'
Un homme,sorti,d'nu bond, du fossé d^
droite, où il s'était terni couché jusqu'il
l'approche du cavalier, vftnait de se dreg-'
.ser au milieu delà route, les bras étendus
en croix, cdmrne pour inter
Fabrice,'lors de.ses courses nocturnes, :
portait toujours sur lui une.pairfe.de pis
tolets de poche. # \
—Holà! lié;.l'ami! cria-t-il, plus étonné
qu'alarmé do cette rencontre, holà! Que ;
faites-vous à cette place? que voulez-vous? '
SI vous êtes ivre, cuvez votre vin en pai x au •
pied de l'un de ces arbres... Si vous avez :
de mauvaises intentions , renoncez-v, je -
vous le conseille, j'ai de quoi vous ré- «
pondre.
Comme lo médecin achevait son allocu
tion, l'homme aux bras étendus fit deux
pas en avant; un rayon de lune, tamisé par
un nuage, éclaira ses traits. -
— Laudi'in! dit Fabrice,
Lindrin, car c'était bien lui., s'avança
encore, " <
— Eh ! oui ! Que c'est moi, "Monsieur le :
docteur! répliqua-til',
— Et qu'uttenda-tu là, à cette heure ?
-r- Je vous amendais... vous. ✓
— Moi! pourquoi faire.?
— Pour vous empêcher d'aller, à-Coup
vray. -
— Comment!'Le meunier scraitril mort
(itîpuh Ijjfîr?.
—Qli! Je me soucie' peu que lp pipur
'pri^cijie "de-la propriété perpétuelle, il
' Bupjpiiùerait ea. fait ies applications le^
'-•plus'essentielles.
Mais toous avons bôn espoir ;'.M. de Chaifr
^ paghacjpèpnnaît'expressément qa'il ne s^'
. rallicrî^t au système ilela rétribution perr,
- pèty#llf qu'à, titre d'expédient et dans le
; .cas où 11 Lui paraîtrait impossible d'obtenir
-fnieui'ou davantage'Il nous.est donc
.permis de penser qu'au fond il n'a pas une
/çonfiçmce excessive dans ce moyen imagi-
1 hé eh J82& par un illustre naturaliste et
. par doux grands magistrats, qui- avaient
-'é-videmment plus de zèle ; et de bonne vo-
■ lorité q\ie 4'ex.périence pratique en niatiè-
â re^dc librairie et.d'imprimerie.
A^ajss^ùs. donc cc,s misères : à chacun s^rj
droit, à chacun sa responsabilité. Pourf
. quoi, toujours intervenir? pourquoi touj
-jours;r(jglementer ? Que craint-on ? Que les
• familles des .auteurs ne vendent à vil pr.i)|
jlap'mpriétéqui formera tout leur hérita j
: ge ? Â-^rai dïre'i noiis ne le craignons guèt
_rç. I^'in^rèt privé çst de - sa" pâture. a,sscz
, intellœent, et s}'nous redoutons quel]
' que ,cpQ§e de luiy c'est plutôt sa cupidit|
, que s()n étourderie. !
Naguère on contestait aux auteursle droi|
deç^sg^ei;^ on affectait de considérer les
Vcîlosgp defésprit comme jp ccmciliables avê(|
' le souçi jîu lucre ; aujourd'hui l'on exprimé
l'appr-éh^nsion contraire, et c'est par déféf
. rence pour l'opinion des bonnes ame^
• qui s'affligent sur "les entraînemens des
' héritiers qùi yendront leur propriété pour
' un plat de lentilles, que M. de Champà-r
, griaç a consenti un instant à s'écarter di|
• principe absolu, dont il çst l'un des charn?
' pions les plus formes et les plus autorisés.
« Pauvrelittératurel disaitLinguet en 1778j
» tir es pareille au' centaure, à" qui l'on re-j
» fuse lier l'avoine parce qu'il est hommej
' » et dtf pian parce qu'il est cheval! »
auguste V itu.
COURS
' £OCSS PB CLOTCRBr.
. r ' , v i& '-rA .-.f
, 3 0/0 au 'ccjimpt.
. —Fin du pois.
4.1 /2 au compt.
~Fin du mois.
DE LA 1 BOURSE.
la 25
68.40
68.45
.Ù6.90
97. »
Je 26 BAUS?B. BUSfr
68.60
68.65
96.55
». »
» 30 ' »
»" 2 0 , i>
* * >,
» B »
ÇfA'Iit 4?ns le MoAiteuf : x ' ' [
■ f;LçL inojl de S. A, I. le Prince Jérôme Napoj
,t.éoj[ £J.a France un Prince dont la irjéj
moiro Iresterallée aux*phis. grands événemcDS
d'une époque héroïque.. La ft'ovidcnce, a porî
• - mis que le dernier frère de l'Empereur Napc^
lôon ["iie mourût pas sans avoir vu le rétaf
bli6semetit.de la glorieuse dynastie qu'il avait
«i. fidèlement servie. La nation s'associera au
deuil qlii vient de frapper la famille impéf
riale. » ■ ■ • ■ ;
Dimanche soir, à dix heures, LL. EExc. Iç
ministre d'Etat et-le président du conseil* d'E-
-tat se sont rendus à Villégenjs et ont dressé'^
confennémciit au statut du 21 juin-1833, l'acte
de décès de S: A,:I, le Prince Jérôme Napoléoni
. . [Moniteur.)
.[lier soit mortel"vivant!
•— Éii bien ! alors?
' Après avoir été embaumé à "Villogénjs^
le corps de S. A. I. le prince J.érômO'Napo-
, léop est arrivé au. Palais-ttoyal. ce matiq
vers une liour&' .
' On prépade. dnns la grande, galet io dij
-palais-, la chapelle ardente où le corps se?
ra publiquerinâit. exposé à partir de.ven-j
drèdi. * > .
La cérémonie solennelle des obsèques
aura lieu lundi prochain. L. B onifàçjî.. !
■ La presse française est uiiiiiiime, c-e mi}
. tin, dans l'expression des sentiineas qu'ins-j
. pire la mort de" ; S. A. L Mgr le prince
rôme à tous le^ hommes de cœur, quell^
. que soU d'ailleups, éivpolitique, la diver-j
. genec de leurs ; b|)iuions. . ' I
. Lo Journal Jjrhals « à lo regret d'an-
. noncer une nolivello. à laquelle le, public
, éiait malheureusement préparé, depui^
! qiiolque^ jon-i-s » 5 ot','reproduisant les r'é-
lK'.xions lùiC-Çanslituliùnnd ni cet.te (iouj-
loui'eus«cil-cimstant(;,.il déclare qjrtl s'as»
soiie plt^inenneiit « aù sentiment qui nous
les a inspirées. »
Al<*8U.
v Landifti, totil èi fait rapproché du méde?
cin, ava&j laissé tôrnbo'r srs larges mains
sur le cmi du bidet, comme s'il eût voulu
clouer éû place la pauvre béto. . . ■
— Yoilà ce que c'est, Monsieur Fabrice,
reprit-il^)rès. une seconde . d'hésitation,
■ et d'un t^i qui avait uy caractère étrange
de solerj h }té, sortant, de sa bouche; voilà
re que^-'^st. Vous savek que je vous aime,-
pu^../vriii,jqu.e je n'aime que vous, et rien
que vnifi (jjans le pays?
— Je sais-que tu, es. reconnaissant, mon
ami. Et guis?.. » '
— Et piùs... quand on est reconnais-,
sant, comme vous dites, on a raison d'a
vertir lûs-gens du mal, n'est-ce pas ?
— Du mal?
— Oui, du mal.
- —Je rie te comprends pas, Landrin. A
l'entendre, je serais donc menacé par un
_ eni-.emi. - ''
Landrin secoua la tête;
— Vous n'êtes pas menacé, dit-il, le mal
est fait, i .
— Mais.quel mal, encore une fois?
Lp mendiant baissa la voix, comme s'il
eût redouté d'être entendu.
■ — Youlez-vaus que je la lue, moi ? re
prit-il; voulez-vous que je vous venge? ça
sera bientôt fini, allezl '
. ~~Lè tiier? Qui cela? Mè venger? De
qui?
■ —Mais d.i seigneur, votre ami... c:. : lui'
qui m'a battu... M. lo. vicomte Alber' d'.uil-
nav, -quoi4 M. le- vicomte qui, à ctùi'. heu
re,'est enfermé avec votre femme... chez
vous ! ,■ * ■
Landrin parlait encore quolfabrkeavajt
g!£u|£ k Ija's de son elipy^Vet qif-, sp }.( ; épi-
pjtaïit sûr le mendiant, qu'il saisissait,, de
ses doigts de fer, au collet :
: Le Siècle, é n tête de. èés Colonnes,'publié
bi ûgrapbie r 0 il deitiiér frère tlè
Napoléon I sr ,' etrrènd hommage particuliè
rement « à la bravoure ét à- l'énergie du
prince Jérôme » à la bataille de; Waterloo,
« cette bataille suprême. » -
Le' Courrier de Paris estime que «les
hommes de toutes les opinions devront
s'associer h la douleur qui frappe la fa
mille du-chef de l'Etat. » En la personne
du prince Jérôme, « la France démocraT
tiqiie 'regrettera le fils de 89. La France
tout etitièrp regrettera un des derniers
soldats de ses grandes guerres, un des hé
ros de 'Waterloo. » . ' •
La Presse s'exprime en ces termes :
Uu grand deuil, mais prévu depuis quel--
que temps, vient de frapper là famille impéria
le de France. La maladie flii prince Jérôme-Na
poléon a eu l'issue dont les derniers bulletins
ne permettaient plus guère de douter. Le Moni
teur amipnee que. le prince est décédé hier, à
Villegénis, à cinq heures du soir. Nos lecteur^
trouveront plus loin les principales dates de
•cettè vie, dont les phases se confondent avec
celles mêmes de notre histoire depuis le pre
mier Empiré. Le prince Jérôme à connu tou
tes les ! vicissitudes de sa" maison, ses gran-:
deurs, ses désastres et ses étonnans. retditrs.
Après avoir été l'un des rois de l'Empire triom-i
pliant, il a été à Waterloo un des derniers sol
dats de r.Empire croulant, et il meurt prinbe
du deuxième Empire. -
L'Opinion nationale fait entendre quel--
ques paroles émues qui l'honorent singu-*
lîèremenL Après avoir dit qùe le prince
ne cessa jamais d'être « un enfant de 89j
une ame passionnée pour la gloire et la
liberté de sonpàVs », ce journal ajoute :
Ami de la librè discussion, le prince avait
prêté un appui efficace à la fondation labo
rieuse de l'Opinion nationale. Au milieu de tous
■les honneurs qui vont entourer sa dépouille,
qu'il reçoive"}ci l'hommage"obscur, mais'.'sin-
cère, qe-.notïe profondé reconnaissance.
Lq Messager reproduit notre article, pu
blie: uno biographie do S. A. I., et "déclare
que « tous les partis, sans exception, s'às:
socient à un pareil deuil. » '
L'Union , en,tête .de ses colonnes, r,epro7
duit la note'du Moniteur, et rappelle qûe Iq
prince avait reçu, sam'edi, de S. Em. le car
dinal-archevêque de Paris, les derniers sa-
crem'ens de-l'Eglise, ,
• L'Ami de la Religion donne également,
en tête de ses colonnes, la douloureuse
nouvelle. ,
Seule, partiale jusqu'à l'inconvenance'j
même devant la mort, la Gazette de FrancÇ
la rejettera sa troisième page , aux envit
rons do ses nouvelles diverse^. C'est uq
oubli, de dignité politique, Passons.
' ' La Patrie s'exprime en ces termes :
Les deuils d'une dynastie populaire sont.des
deuils nationaux, et "la France, en. apprenant
la mort du .dernier frère de Napoléon !", s'as
sociera, du pins, profond de son cœuRpàJ'af?
tliction.de Napoléon 111 etdelafamille iinpérialei
Glorieux survivant de l'épopée du premier
Empire, auguste témoin, devant les généra
tions nouvelles, d'un passé qui fut si grand
qu'il révêtit aussitôt les splendeurs de Ja lé
gende, S. A- L Monseigneur le prince Jérôiué
était entouré des respects et des sympathies
' unanimes du pays, et l'histoire dira combien
était. admirablemo.nt beiie ..cette- vieillesse
d'une vie si'agitée et si féconde.': c'était 1(|
soir magnifique d'une grande journée.
Le Pays, à son tour, trouve dos paroles
émues ■■
- Le prince Jérôme était' et s'était toujours
montré essentiellement Français par le cœur.
Quoiqu'on doive à peine parler de courage
quand il s'agit de la famille des Napoléon, il
avait fait aoimirer le sien sur de nornbreui
cliamps de bataille, au milieu de soldats et dé
généraux accoutumés aux prodiges.
Les grandeurs de la France l'avaient -vu
dévoué ; ses désastres le trouvèrent héroïque 1 .
Waterloo n'eut pas de soldat plus intrépide; il
fut de ceux qui élevèrent cette catastrophe au
niveau d'une gloire et qui lui gagnèrent par.
avance la- respectueuse admiration -de la pos
térité. ( * ■' - ■ ; ■ . i
' fe Moniteur de l'Armée publie un article
des. plus remarquables. Il commence en
ces termes :
L'armée, plus encore que toule aiilrc partie'
de la 'nation, participera au (lenil .tténéral
que cause en fi'auce la mort du dernier des
îrèces tii g'ranil.vcupitaine, car l'annéo se sou-
vietft avec orgueil .des services militaires du
prince Jérôme. CoiiiajO 1,-) nninue. elle c;).
lière d'avoir vu'à sa:- tfte un hemme qni
sut abandonner s-ans revnt une e.duron-
ne ,, pour, reprendre noblement l'épée de
•général > lorsque vint le moment de cem-
battre pour 1.) p;;trie. Le prince Jé ôme ,
gçnéral en chef de Silésie, roi da Westphnlie,
gren.'ulbTcri tS'Hïi la b il ai lie de Pari.-, général
aux Quatrci-Bra's cl à Wale'rloo, restera tcu-
jours cominu uu lypc de l'honneur militaire
et du patriotisme français.
— TU mens, misérablel criait-il, dis-moi
quo. tu mqiiB, bien vite! que tu es fou!
Landfityse laissa secouer sans opposer
Iii moindre résistance.
;-7. J.e ne mens pas, dit-il, et, quant à être
fpu,.Vous savez bien encore que'lorsqu'il
s'agit de vous, Monsieur Fabiâcp, je ne
suis pas plus mahulroit qu'un autre. De
puis quinze jours, chaque soir, quand vous
êtes'parti pour Coupvray, .M. Al bout va
trouver Mme Fabrice : il Vatre. par la po-
donne sur la pûlure.5'- • i
tite porte qui
— Tu l'as vu? . ;
— Si je ne l'avais pas vu, comment qus
je le saurais?
— Ensuite?
— Ensuite, il monte avec Mme Fabrice;
dans sa chambre, et à onze heures, un peu
ayant que vous ne rentriez, il s'en va.
Fabrice poussa un gémissement rau-
que... Ses. genoux fléchiront'sous lui..;
Sans le mendiant, il -tombait à la ren
verse,- : " ' .
Mais cet accès de faiblesse fut passage?;
la pensée d'une vengeanco éclatante, for
midable, ranima le médecin.
11 n'y.-avait pas à douter; cet homme
que, dans un premier transport de déses
poir, Fabrice avait acc.usé de mensonge,
cet homme disait la vérité.
Et pourquoi ne m'as tu pas averti
plus tôt? dit Fabrice.
Landrin sourit niaisement. >
— Je n'osais pas. - ■ .
— Tu n'osais pas?
— Dame! tous l'aimez tant,, ce bpt&v
monsieur! Il n'y a que ce soir que je me suis
décidé!..,, pàrep quo ça me contrariait
ppv}i' yo'îS de... "
' 1— C'est"bien ! interrompit Fabrice; mer
ci, Landrin, raprei.
- Il ,aliait s'élancer sur son cheval, mais
Les journaux de départemens qui nous
'p'arvieimenl iiè'sont pas moins unanimes
dans l'expression de leurs sentimens. 1 1
, Le Courrier du Havre, après avoir i ; epré
duit le Moniteur elle Constitutionnel , ajoute :
La triste nouvelle de la mort de S.' A. -1.
le prinfte Jérôme-s'est répandue dans notre
ville avec la rapidité de l'écjair, et a pro
duit, une douloureuse et profonde sensation.
Le Havre était depuis longtemps la ville "de
prédilection de l'oncle de Napoléon III ; chaque
année le voyait revenir parmi nous, et sa pré
sence était saluée à l'égal d'une bonne fortu
ne. N'était-il pas, en effet, constamment prêt
à rendre service et à secourir les malheureux
qui s'adressaient à lui ? v' 1
.. Sa bienveillante intervention auprès de l'Em
pereur n'était jamais vainement invoquée lors
qù'il s'agissait de mesures utiles au dévelop
pement de notre cité. , f
Qu'il nous soit donc permis d'être ici .l'or
gane de la population havraise dans -1'.éxpres-
sion des vifs et sincères- regrets.que fait éprou
ver à tous la perte de celui dont la haute
sympathie était si généreusement acquisa à
notre ville. n
Le Nouvelliste^ et le Jburmt de Roi (en, le
Mémorial, d'Amieiis, l'aigle de Toulouse, 7e.
Napoléonien de Troyes, la Franche-Comté, 'la
Gironde de Bordeaux, le 20 Décembre do Li
moges, le Journal du Loiret publient, de
■ leur côté, line biographie do l'illustre dé
funt. " ;
GEORGES ZIMMER.'
AI FAIRES DES DECX-SICILES. ■
L'agence Havas nous communique les
dépêches suivantes, arrivées à Marseille
aujourd'hui 2G :
Palerme, 20 juin. •
Le journal officiel a publié une proclama
tion du fils d'un général napolitain^ M. de Be-
nedettis, qui appelle l'armée' à s'insurger con
tre les Bourbons. La colonne de Lamasàa été
dirigée sur la province de Noto, qui ne s'était
pas encore prononcée, et non contre Galtani-
setta, qui déjà s'est insurgée.
Les barricades de'Palerme ont été enlevées
et les bandes renvoyées dan s leurs foyers afin
(Te se réorganiser. Une proclamation invite,le
clergé à seconder cette réorganisation. Un dé
cret oblige les établissemens de bienfaisance à
verser les sommes qu'ils ont en dépôt au tré
sor publie avec promesse de restitution ' après
la crise.- . ■■ . » : -.. . .
Naples, 23 juin,
"tys ministres ayant donné leur démission;
le commandeur Spinelli a été chargé de for
mer un cabinet. i ;
■amoricière grand'c
Six cents Irlandais sont enrégimentés: d'au
tres sont attendus.
Les. dépêches* reçues aujourd'hui >à Paris*
s'accordent à confirmer Ta nouvelle qiio
nous avons publiée ce matin d'un change
ment de politique, ?i Saplës, dans le sens
libéral. La-dissolution du ministère et la
mission donnée au commandeur Spinelli
de former un cabinet se rattachent évidem
ment à cette nouvelle phase.
On lit dans une correspondance adres
sée de Naples, le 20 juin, au Courrier de
Marseille: • . •
« Douze bataillons viennent- d'être organisés
avec des carabines rayées ;- op v-eut organiser
une grande armée,, qui sera divisée, en trois
corps ; on installe,et on prépare des ambulan
ces même sur deux bateaux, darjs le port mi
litaire. Des commandts de vivres et .de muni
tions ont été faites en très grande quantité.
Notre jeune roi songe à organiser les plus for
midables défensès pour s'opposer à une inva
sion des audacieux volontaires de Garibaldil
■ >i Les ML PP. jésuites ont congédié leurs
éleves afin de ne pas se laisser surprendre par
les évènemens, » '
La correspondance particulière du Mes
sager du Midi, datée du 19 juiit, complète
par d'autres détails la physionomie dé la
ville de. Naples : ' J - ■ 1
« Naples. ne bouge pas. Le gouvernement
fait casemater le. fort de l'Œuf, du côté delà
ville; construire un nouveau bastion,au Châ
teau-Neuf et garnir de gabions, do fascines'et
d ouvrages en terre ses forteresses. Lo Chàteâu
Neuf est une bonne bastille; on compte, sur
les murs qui donnent daus la rue Molo, une
trentaine de canons ; du côté de. la place Cas-
tflio, on veut en mettre autant. Le l'urt Snint-
Llino, qui domine lu villo , est approvisionné
do bombe?. Il m est arrivé do rencontrer, en
plein-jour, un convoi qui s'acheminait vers
Saint-LImo; on taisait éteindre.lesicigaros des
passans. Des patrouilles se promènent agréa
blement dans nos rues, et chaque soir un 4?-
c:idi on do hussards se plante dans la rue de
lolede. On sait qaù Napli'S) les soldats'mar-
-pnent les arinns^cnargées. • ;
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se retournant brusquement 'vers le men-
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n est-ce pas? reprit-il, tu me 1^ jures?
La.ndrin fit un mouvement d'épaules qui
valait.une réponse.
— Ç'j;st juste 1 continua le médecin, tu
ne voudrais pas mn faire de la peine, toi!
11 mettait le piod dans ; l ? étriér.
—Où allez-vous, comme ça? dit Landrin,
en le retenant par son manteau.
,— Où je vais ? Tu me le demandes l
— Oui, oui ! je comprends bien que
vous courez là-bas. Mais méfiez-vous, au
moins!
— Que je me méfie de quoi?
— S'ils entendent le bruit do votrè chp-'
val, ils se douteront de quelque chose ; le
boau monsienr aura le temps do s'ensau-
ver. Tenez, voilà comment il arrive chez
vous... Oh! je l'ai guetté plus d'une fois,
le connais ses habitudes!... Pour ne ren
contrer personne, il remonte lariuèreeu
batcair, avec un de. ses domestiques qui
reste à iaUondre, et il .descend à terre un
pou plus haut quo votre maison Alors, il
traverse la pâture, puis.,.
— Il suffit. Sois tranquille, je profltsrai
do tes avis, ils ne m'eutenclrent pus.
Le mendiant retenait c-nccre Fabrice.
—Et vous ne vouiez pas que je le tue
à votre place? répéia-t-ii dt» son même ac
cent sauvage. , /
— Nou.î cola ne regiii'de que moi!
Adieu.
Uet:ry de !£©€!£• •
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