Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 octobre 1857 18 octobre 1857
Description : 1857/10/18 (Numéro 291). 1857/10/18 (Numéro 291).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
42 ANNÉE. - IX'-25)1.
BUREAUX À PARIS a rue de Valois (Palais-Royal), à: 10.
B
DIMANCHE 18 OCTOBRE 1857*
m/wtausas»
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UN NUMÉRO 20
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! i - ' » ' ' ^ , : —; :
PARIS, 17 OCTOBRE.
<■' L'Angleterre compte un grand li'ombre
d'institutions et d'associations libres:;*'dues'
.à l'initiative individuelle, et qui, dans l'é-1
conomie du-système national, remplissent :
"des fonctions dont s'acquitteni ailleurs, soit :
les.administrations publiques, soit les'corps,
savans reconnus par l'Etat. Dans ce pays, qui •
'veut que le gouvernement gouverne le moins :
possible, op il est d'usage que les chambres '
n'adoptent de nouvelles mesures législatives ;
qu'après lés sommations renouvelées de ;
l'opinion, on comprend l'utilité, la nécessité
même de ces associations qui se fondent
chaque jour, les unes poursuivant un but
Spécial et disparaissant dès qu'elles l'-ont
atteint, les autres répondant à des besoins
"permarieris. et ambitionnant la durée. Le ;
moyen, d'action commun à toutesj c'est
lé meeting, - la discussion publique; et',
selon l'expression consacrée, l'agitation.
-Parcourir les villes importantes^ royaume,
en rassembler les citoyens, leur faire adopter
dès résolutions et des .pétitions, éniin;mot,
agiter l'opinion,tel e.st.le modeuniquè, etaux
.yeux des Anglais, le mode préférable d'obte
nir desréformes. Cen'est qu'au prixdelongs.
efforts et d'une lutte opiniâtre, que les parti
sans du joindre,changement à introduire
■dans la loi,"de latle telle ou telle institution vieillie, paryieïi-
lient à éveiller la sollicitude/de l'Etat et Fat-'
tentiou du parlement, et à vaincre la ré
sistance du parti opposapt. Voilà . pour
quoi la,liberté de réunion est si.justement
chère à nos voisins, et pourquoi aussi ils
conàmettent souvent" avec beaucoup, desin-
cérité l'erreur de plaindre les ( iïations..qui
se passent volontiers de ces agitations per
pétuelles, chez elles dangereuses, et, dans
tous les (Sas, inutiles là oû le gouvernement
considère .comme son premier devoir d'étu
dier lès vœux et de satisfaire les besoins,
légitimes du peuple.,
; Les journaux de Londres nous entretien
nent depuis peu de jours de - la naissance
çl'une de ces assdeiations qui se chargent de
préparer ..et de" pvpvoquer des réformes.
Lord Brougham, dont le nom se rattache à
la plupart .des améliorations populaires ac
complies en Angleterre dfepuis un demi-siè
cle,'a voulu couronner, en quelque sorte,;
sa longue et utile carrière par la fondation
d'une société destinée à réunir et à centra
liser certains genres d'études et de travaux
tendant.au perfectionnement des raasses .et
qui l'ont principalement occupé lui-même,
dans le èours de sa vie; « L'Association .lia-'
' lion aie pour le progrès des "sciences so
ciales » ; a été inaugurée lundi dernier à
Birmingham, et devra' se réunir chaque
année en un ; cçùgrçs. . qui durera trois
jours.' La jurisprudence,' l'éducation, le
traitement des condamnés, la santé pu
blique, ;.l'économik socialetels sont les
sujets d'éludé, Assignés aux ciïiq sections,
Composant l'ensemble de l'association nou
velle, dont-font partie lord Stanley, lttrd
John Russcll et ,'une 'foule d'autres membres ,
du. parlement et d'hommes dé voués. t a la
cause du progrès populaire. *
"'Dans son discours d'inauguration, lord
Bro.ugham a. exprimé [sa surprise de ce que
jusqu'ici personne n'ait songé enAngleier-
re à la nécessité de grouper les faits et les
observations relatifs a l'amélioration mo
rale et physique du peuple, et -qui cons
tituent ce .qu'il- appellé.la science sociale.
Cîest cette lacune qu'il a -voulu, combler.
Il, a pensé que beaucoup d'efforts ■ et
dé-travaux,- dont l'isolement'a jusqu'à
présent diminué lîei'fîcacité, acquerraient
.une utilité et une puissance plus .grandes
éri s'unissant eten s.e rapprochant. Un autre;
avantage, qui résultera, suivant 16 n oble lord,:
de cette, association nationale,. c'eStqu'elle
s'interposera naturellement,gràeeàl'autorité,,-
:deslumièresqu'ellerassemblera,entreles no
vateurs imprudensètlës aveugles adversaires
de tout changement. Elle devra.,remplir, en
'effèÇ à l'égard deà sciences morales et so- "
ciales, un rôle analogue à celui qui est échu
à « l'Association Britannique pour l'avance
ment des sciences physiques. » On sait que "
l'Angleterre n'a pas, d'autre Académie des
sciences^qae cette dernière ' société ; on
peut donc dire que lord .Brougham vient
de créer,, à la manière de son pays -,
comme une-nouvelle classe de.l'Institut,
unp nouvelle Académie-des sciences mora
les et politiques, mais Académie qui n'a au
cune existence officielle et dont les allures
diffèrent de celles de nos-corps -savans au
tant jque les deux pays diffèrent .entre eux
sous; le Rapport des institutions, des usages
et des mœurs. „
L'association nouvelle, d'ailleurs, n'a pas
seulement un caractère scientifique : elle a
aussi et surtout un caractère politique, en
ce sens que- . ses efforts tendront' à faire
adopter par la législature les mesures pro
pres à réaliser les réformes qu'elle aura re
connues nécessaires et praticables. Sous ce
rapport, c'est un comité nouveau qui ;vient
s'ajouter à tous les àutrés Comités formant
en Angleterre ce que nous pourrions appe
ler le parlement du dehors, parlement .plus
puissàilt qurcelui quî S'iijgê a VVéstmi'nster,
et dont celui-ci ne lait que subir la pressibn
incessante, -ri - '
La section de jurisprudence a pour, prési
dent lormontré à la chambre des communes le par
tisan résolu des nombreuses améliorations
que réclament la législation et l'administra^
tion judiciaire. line craignitpas,il y a quel
ques années, de reprocher avec amer
tume au "parlement de ne consentir à -des
réformes de la jurisprudence du pays qu'a
près trente / années, de' discussion. ' Plus
récemment, datis.la même assemblée, il. a
insisté sur la nécessité de créer, un dépar
tement séparé de la justice, car aucun mi
nistère 4 e ce nom n'existe en Angleterre..
Ce sujet a été également .un des principaux,
traités par* le noble lord'dans le discours
qu'il a prononcé mardi dernier à Birmin
gham,-en sa qualité de président de section
de la nouvelle société. . \ '
. .Une autre question, qui rie peut manqUer
d'attirer l'attentioju. de 1.1, section de juris
prudence, et- dont, lord Min Itussell et sur-
" tout lord -Brougham ont depuis longtemps
senti l'importance, Cest. celle de la codifica
tion dés lois anglaises, lesquelles se sont
Accumulées, pendant des siècles, en une
quantité effroyable, et dont le nombre gros
sit chaque jour sans que le parlement es
saie dé faire Concorder les nouvelles avec
' lès anciennes.
L'absence d'Un ministère public chargé
de poursuivre les "criminels au nom de la
société est aussi une des lacunes les plus
regrettables de. l'admfnistration judiciaire
;en Angleterre, et lord Brougham l'a plus
.d'une fois signalée comme une honte pour
son pays.. Aujourd'hui encore, en effet, ce
sont les particuliers qui, "^ans*-beaucoup
de* cas, sont obligés de 1 remplir à leurs
frais un devoir qui, dans «-tous les autres
pays de l'Europe, incombe à l'Etat. Toute
fois, lorsque le gouvernement en Angleter
re-est intéressé pour son propre, compte à
pourspi vre un délinquant, l'Attorney-général
ne mampiè pas d'intervenir,- soit persoimel-
lement, soit en se faisant réprésenter par un
substitut. De plus, à chaque service public ést
attaché un sollicitor qui en surveille les inté-
. rets, et poursuit les créanciers du trésor ;
ic'est ainsi qu'auprès de chaque cour d'assi
ses est délégué un attorney chargéy au' nom
(lu département de la monnaie, de'dirigerlps
poursuites ..contre-, les faux monnayeurs.
Pourquoi cette institution du ministère pu-
qui- n^qiparaît. qu'exceptionnellement
^sUlanà-des cas spéciaux où 'l'Etat est ^rli-
ciilièrement intéressé , ne seraij-ellé.4>as .
étewltnrtt généralisée?' Cette réformé est?
Une de celles que -lord- Brougham a le plus
à cœur. •, ' -
Parce rapide exposé de quelques-unes
des questions rentrant dans la compétence,
delà seule section de 'jurisprudence, on
voit quel vaste champ -le système suivi^en
Angleterre a. laissé ouvert devant l'asso- ;
ciation pour le progrès des sciences sp-
ciales'. Les présidens des', autres sections,
comprenant l'éducation populaire, la san-r
té-publique, le traitement des criminels,
l'économie, sociale, ont, comme lord John
Russell, déroulé le programme des.futures
délibérations de chaeun'de ces. groupes.. ,
Il Tie faut pas se dissimuler combien est '
lourde et difficile la tâche, que -se réserve
l'initiative individuelle, au milieu de la so
ciété anglaise/L'association nouvelle par-
viendra-t-elle à résoudre les graves problê
mes qu'elle s'est posés? Nous reconnaissons
toutefois que c'est déjà beaucoup' qu'elle
les ait soulevés devant l'opinion publiqtie,
et qu'elle se soit chargé^ d'èn faire Ressor
tir l'importance.pour'l'avenir du pays.'
H .i M arie M artin.^,
I
, , ^fe&KaSAE'SlSE -PKEVÉE. ^ .
v Londres, 17 octobre.
•Le prochain paçuebot pour i'Inde.'doit em-j ,
jjorter 800,000 livres sterling.' . ■ ^
. Bien que l'on' çpntinue-'à craindre une nou-;,;
vellc élévation du taux de ^escompte, l'argent,
était plus abondant à "la Bourse d'aùjourd'hùi.i
. - Les consolidés ont fermé dcR8 7/8 à 89 et le-
nouveau différé d'Éspagne, 4ê 25 1/2 à 28 S/8. .
- ' Berlin, .16 octobre. '
- D'après la Nouvelle Gazette de Prui.se, il est ;
impossible que,-pour le moment, le roi repren- ;
ne la direction des affaires: - . , . .' j
" Une note autrichienne déclare q&e lès résul
tats favorables à l'union des principautés da-
, nubiennes, c'est-à-dire les élections des divans,
ne sauraient modifier les opinions du cabinet
dé Vienne-sur la question.
• Jeudi prochain aura lieu l'ouverture de* la
dïète germanit^ie. . ■ " ', Ç j
Berlin*, 17 octobre.' »
Bulletin du matin, 11 heures. — La raaladie >
du roi, dans les dernières vingt-quatre 'heures,
"a suivi son cours d'une ihaujèreaussi satisfais
.san'te que lés Circonstances le permettent. - - *
*. (Ilavas:)
Nous lisons dans le' Bombay-Ttmes, du
17 septembre, apporté à* Marseille par le
paquebot-poste trançais le Méandre 1 ? "" - *"
« La révolte, indienne, n'a été marquée par
aucun événemènt de grand- intérêt pendant la
dernière 'quinzaine ; aucune des parties bel--'
digérantes n'a obtenu - sur l'autre un avan
tage, décisif. Les forces britanniques sont par
tout 'demeuréés inactives ef attendent des ren
forts avant de {frapper le coup fatal qui doit
briser les espérances des mutins. ' <
» Sur le tout, pourtant, notre situation peut
être considérée comme favorable, car tandis que
•les rebelles n'ont .obtenu aucun nouveau suc
cès, nous avons reçu une augmentation considé
rable de forcespar l'arrivée de troupes fraîches-
à Bombay et,à Calcutta. Quand ces renforts se-
rpnt parvenus sur le théâtre de la gueiTe, dans :
les provinces insurgées , nos armées pour
ront reprendre l'oflénsive et conduire les affai
res à la crise finale.
» Le général Havelock, qui avait repassé le
Gange, après les tentativès faites- saus succès
de ravitailler Luclcnow, s'arrêta quelques jours
à Cawnpore pour l'aire reposer: ses troupes que
la maladie avait considérablement affaiblies.
Le 16 août, l'armée marcha : vers Billioor, où
était postéun nombreux corpsennemi d'environ
'4,000 hommes. Jl occupaitime forte position dé- '
fcnsiye danstiu village à l'ouest de Bitiioorqu'il ■
défendit avec acharnement. • Les troupes d'Ha-
velock se composaient de 1,300 hommes avire
quatorze canons à peu près. L'aile droite ('tait
tournée vers le Gunge, et la gauche sie trou
vait sur un' profond niillah traversé par un
pont. 1 '
«Après un combat o]iinititre,"- dans lequel' '
l'ennemi perdit 250 hommes, il l'ut chassé de
sa positito et s'enfuit en désordre, hissant
derrière lui ses canons. Daiùs.cette affaire, les
Anglais perdirent, environ 14 tués, 30 Lli-ssés
et quelques bagages.
» Après l'action, les troupes d'Havelock se
retirèrent vers Cawnpore, où elles arrivèrent le
20 août, pendant, une péniblemarehe-, pendant,
. laquelle'elles eurent à souffrir de ci'uellçs.pri-
vations, què, nos braves soldats supportèrent
patiemment. Le ! choléra s'était déclaré parmi
eux, emportant dix ou dquze;hommes par jour,
mais les ravages avaient commencé depuis a
diminuer. - .
» Le service médical était très défectueux
par la grossière (gross) négligence du gou
vernement du Bengale. Aussi n'est-il pas éton
nant que .la maladie ait fait d'abord de tels
progrès. Il paraît que l'on a montré la plus
«complète insouciance* ptmr les "soins que ré
clamait ,1a santé du soldat; rnénié" les garni
sons de villes telles qu'Àllahabad, et Bénarès
ne sont pas. traitées comme-elles devraient l'ê
tre. Si l'on ne porte remèdé en temps utile à un
tel état' de choses, les troupes parties d'Angle
terre pcuventûtre décimées par les maladies en
arrivant dans l'Inde, et nous aurons ainsi la
répétition des horreurs de la Crimée.
- «Un autre fait de mauvaise administration est
le retard que l'ona mis à envoyer des renforts'à
Cawnpore, eh retenant plusieurs joui s à-Dina-
pore les régimeiispartis de Calcutta, alors qu'on
■ savaitbienquelagarnisondeLucknowétait dans
• léplus grand danger. Divers'carps ont été frac
tionnés et disséminés dans le pays pour garder
des positions sans importance , au lieu d'agir
en masse. contre le corps principal, des jn-
' surgés. Le mal vient de. ce que l'on à laissé-leé
fonctionnaires civils se mêler de la disposition
des troupes,-système qui amena toutes les fau
tes de la-campagne contre'les Afghans et les dé
sastres qui eurent lieu plus tard à Caboul. Tan
dis que-le: général IlaveloclCa seulement 1,800
hommes pour lutter contre les grandes masses
des insurgés•du.rovaume d'Oudc, 8,000 .soldais,
■anglais'Eént tUspersés d'ans le Bas Bengale, ou
ils ne peuvent -prêter aucun secours à notre
cause. Toutefois, depuis l'arrivée de sir Colin
Campbell, une plus forte dose d'énergie semble
avgir été infusée au pouvoir exécutif, et les
troupes, sont poussées, vers Cawnpore avec toute'
la célérité possible. > "
» Le général Outram est arrivé le 1 er septem
bre à Allahabad, avec le S e fusiliers de S. M„
■le 90 e et line compagnie-d'artillerie. Avec cette
force, il "espérait arriver à Cawnpore, le 9 du
courant. Les détachemens des 64", 78 e et 84" de
',S. M., ainsi què le 1 er des fusiliers de Madras,
devaient suivre, à l'arrivée du capitaine Peel et
de sa brigade navale h Allahabad. Sir James
.Outram avait fait part de ses combinaisons au
général Havelock, qui, dans sa réponse, avait
-exprimé sa parfaite conviction qu'il serait,
avec ces renforts, en mesure .d'effectuer le
ravitaillement de Lucknow. Le général Ou
tram, avec une générosité caractéristique, avait
annoncé au géneral Havelock qu'à lui seul ap
partiendrait la gloire de secourir Lucknow, but
. .'.qpour iequel il avait fait de.'SÎ liobles efforts, et
que.sbn intention était-d'accompagner les trou
pes en sa
militaires
qu'autant que
- ' » Le général Havelock devait prendre, des
^ mesures pour que les troupes sortissent de
Cawnpore., à. l'arrivée des renlorts. Les robel-
■ les se sont rassemblés en grand nombre sur le
côté Oude de la rivière, en face du camp an
glais, et ont élevé une. batterie.
i> La garnison de Lucknow, bien que réduite
.àdedjueK extrémités,rfsisto courageusement,et
r ' sàufnul doute résistera ainsi, jusqu'à ce qu'elle
s,oit secourue parle général Havelock. On a pen
dant quelque temps regardé comme désespérée
la garnison assiégée, parce qu'on n'avait reçu
d'elle aucune nouvelle. - Depuis, il est parvenu
des lettres annonçant que la garnison-de
Lucknow avait communiqué avec 4e général
Havelock et l'ayait engagé à rie pas s'exposer
• en essayant"de la secourir, attendu qu'elle
•était suffisamment approvisionnée' pour» six
> mois ; que les'attaques de l'ennemi devenaient
plus rares et plus -faibles fauté de munitions,
a ce qu'pn supposait et qu'on croyait que .la
. discorde régnait dans ses rangp.
» La plus, récente nouvelle reçiie.dc LUck-
, nou pôrte que 1,000 rebelles s'étaient rassem
blés, et qu'avec l'élite dé l'armée insurgée,
. ils avaient livré .un" assaut à l'héroïque garni
son. Ils' avaient. été repoussés avec un gran "
carnage. 200 Ghazzees ont été tués, et un grau
nombre de blessés étaient morts' depuis. II
. manque une bonne nourriture-aux dames et
aux enfa'ns, mais la garnison a du bœuf et des
grains en abondance. Elle a reçu l'ordre, de te
nir ferme jusqu'à la" dernière extrémité, et
comflae elle u sousies yeiix l'e sort de Cawn--,
pore, il n'y a pas d'apparence qu'elle ait l'idée
.'•de se rendre avecl'assisiance qu'elle va recevoir
si prochainement.
« Une lettre de ' Cawnpore, datée du 31 uoùt,
dit qu'à présent la garnison du Mieknow est
parfaitement bieu et animée d'un évcellen!>es
prit. », - ,
, ', On lit également dans le Domhay-T'mes les
" .renst'ignemens sui\ans. Mir ce qui si: p;:r-#c
à Neemuch :
« La situation des affaires commence a pren
dre uue tournure plus sérieuse à Neemuch, et'
c'est à peine si l'on peut compter sur les sol
dats du 2 e régiment de cavalerie légère; car.in
dépendamment dos.bïuits particuliers, répan?
dns tout bas qui. leur attribuent là plus noire
trahison, les'nombreuses désertions qui-ont eu
lieu, réunies à l'insurrection patente d'un esca
dron de ce corps, justifient la conjecture qu'ils
n'attendent que la première occasion favoràble
pour déserte'renmasse et aller se réunir auxrebel-
les. Cette occasion ne peut pas être très éloignée,
car un grand nombre d'hommes commandés;
dit-on,par un personnage qu'on assure être un
fils du roi de Delhi, qui.les a rejoints depuis
peu et les a réunis, se §ont installés dans de
voisinage de. Neemuch. ».
Les journaux dè Londres ont dernière
ment répandu le ■ bruit d'un dissentiment
qui se serait élevé entre lord Canning, gou-
verneur-général"idans l'Inde, ' et le général
sir Colin-Campbqll. Cette-rumeur provenait
de ce que ce dernier n*uvait pas siégé dans
le .conseil suprême à son ; arrivée à Calcul-
là.' Un joUmal expliqué. aujourd'hui que le
général n'avait pu siéger, ; parce -qu'étant
parti en toute, liate d'Angleterre, il n'avait
pas pu faire'remplir .les formalités néces
saires pour justifier ,son titre de membre de
ce conseil. i)u restéle, .désir de sir Colin-
Campbell était de se. mettre le plus tôt pps-
sible â la tète .de. l'armée i. roniface.
■ Des-journaux-anglais de- l'Inde publient
: dés instructions du gouverneur-général, re-
; làlives aux jpunilàon^^.sinlliger. aux insur-
; gés. Nous extravoiis les passages' suivans
--dè ■ ce,,documen{>j«,ui-.-porte la date du si
juillet :
i Section V.— Aucun officier ou soldat indigène,
' appartenant à^m régiment indigÈne, qui. ne s'est
: .psi s insurgé,iné doitôtré puni comme simple dé-
iserfeur par , le pouvoir civll^ à moins qu'il n'ait
été trouvé ou pris les armes a la main. Ces hom
mes, quand ils .sont pris ou' amenés devant l'au
torité civile, doivent être renvoyés à leurs régi-
mens,'quelque part -qu'ils 1 se trouvent, ailn que
.lés autei'it/i^ militaires aient à statuer sur leur
! compte.. Quand ces ,hommes "ne- pourront pas
être. renvoyés immédiatement à leurs régimeus,
ils seront retenus en prison pour attendre les or-
■ dl'Cs du gouvernement, auquel uu rapport sera
fait et adressé, au secrétaire dù : gouvemement
dans la division de l'armée. ;
- Sect. 2°. Les offlciers et soldats indigènes, in
surgés ou déserteurs, arrôtijg ou. amenés devant
l'autorité civile, qui n'auront pas été pris ayant
des armes en leur possession, n'étant accusés d'au-
; cun-acte.de rébellion et appartenant à un régiment
insui'gé, mais qui ne seserai t pas ren du coupable du
meurtre de ses officiers' ni d'aucun autre crime san
guinaire, doivent ètre : envoyés Allahabad ou dans
toute autre ville que le gouvernement désignera
-par la suite, et mis à la disposition du commandaiit
peur que les autorités militaires aient à statuer sur
leur compte. S'il y v >avait quelque obstacle'â ce
qu'Us soient' envoyés à AÎlahahad, soit il cause
do l'éloignement .trop cânsidéralile de cette ville
du lieu de leur arrestation ou par tout autre mo
tif, les coupables seraient emprisonnés jusqu'à ce
'que le gouvernement ait donné des ordres, à
moins que pour des motifs .'.particuliers- il ne de
vint nécessaire .de punir immédiatement le cou
pable, auquel cas, immédiatement apfès, il en i
serait fait un rapport au gouvernement
••Seot {<3" — Tout insurge, ou déserteur,'qui aura
été prèaiablemont-arrôte par les axitorites civiles,
se trouvant appartenir à -uu, régimont qui aurait
- mis à mort un officier ou un Européen quelcon
que-, ou qui-.aurait-, commis tout attire acte-saa-'
gninaire, sepa jugé par l'autorité civile. Si «le pri
sonnier peut prouver-qu : il n'était pas présent'
quand le meurtre ou tout autre crime a été com
mis, qu'il a l'ait ce qu'il -pouvait pour ,1'empô»-
cner, ces circonstances particulières seront signa
lées au gouvernement, division de la guerre,
■ avant que la sentence, quelle qu'elle soit; ait été
mise à exécution; dans tous autres cas, la senten
ce doit être-.exécutée.à' l'instant méme.> . - -
ment.
'après'
. Oa mande de "Malle, le 9 octobre : -
« L'ambassade extraordinaire qu'envoient en
Europe los deux rois de Siaai est arrivée hier
matin'à Malte, à bord du Càradac, vènaut d'A
lexandrie. Ellese compose de troisambassadeurs,
"_du-fils adoptii' de l'un des. deux rois et. d'un
"nombreux état-major.-l^;s'autorités de M aile
lui ont'fait le plus brillant accueil.'Elle repar
tira demain sur le même vapeur, qui a été mis
à sa disposition pour la transporter directe
ment à Londres. ».
le-Sémaphore annonce l'arriv é à Marseille
de l'ambassade hvec de.riches présens pour
les cours de Franco ut d'Angleterre.
a
en
un
gsgsaggg
Par suite d'un retard involontaire, nous
sojfnmes, forcés $e renvoger à mardi le f 'luiUeton
de M. P aulin L lmayrac. ,
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL,, 18 OCTOBRF-
BELLE-LANGUE
• ' - I\ r . (Suite).
t t « • '* * ^ " ' ' 'i
: La lune, comme amoureuse de sajeuneSr
se et de èa beauté, tômbait en plein sur le
visage de l'inconnu; elle éclairait ses longs
cheveux hoirs, rejetés en arrière, et-faisait
valoir la noblesse des traits et le. charme du
regardj ses yeux avaient, la fascination du.
serpent, il serrait sur son cœur lemouphoir,,
ie .bracelet et l'éventail, • r V
r—Pourquoi réntrer . dans le bal? dit;
l'homme à la blouse dé Graudcourt, ,1e val
seur, -le prince; nous sommes si bien ici !
La lumière de cet astre est plus tiouce que
celle des,bougies.; la mer, qui la réfléchit,
est.aussi ti'angparente'que les, glaces des sa-
lon§; il est vrai que, comme elles; elle ne re
produit pas votre image ; mçiis puisque j'ai
la réalite, cela vaut mieux encore ; -et, pour
ivous Répéter que je vous aime, je n'ai be
soin. d'autres oreillesmour mi ne veut .pas de témoins, il est ja
loux des regards, et je suis jaloux, dit l'in
connu, ' en se relevant par un mouvement
,d'une: incomparable fierté. Depuis la valse
de tout-à-rheure, je neveux plus qu'on vous
regarde ; la taille que j'ai serrée, dans mes
feras ne doit être prise par personne.
Mme de Grandcourt écoutait, muette de
surprise et de saisissement mais cette sur
prise et ce saisissement lui "causaient une
émotion étrange ; elle se sentait vivre^ son
sang affluait vers son cœur, et battait avec
ta reproduction et la traduction sont interdites.
violeuce dans sa poitrine "quelques semai
nes auparavant, elle ne l'eut pas cru capa
ble d'une telle puissance ; lès dernières pa
roles de l'étranger amenèrent sur ses lèvres
un soutiré. ■
—De quel droit,-lui dit-elle avec douceur,
voue arrogez-vous un pouvoir?... - '
—De .quel droit? interrompit, le jeune
homme avec fougue : du droit fia l'amour:
Je n'en connais pas de plus -fort et de plus
sacré.- ■ ' * •' • " " -
— Maïs cet amour existe-t-il seulement ?
Et en supposant qu'il existe envous, je veux
bien le croire, peut-il être' payé de re
tour? 1 . , . '
— Oui, Madame, et vous vous défendriéz
en vain de -la réciprocité que ce sentiment
vous inspire; vous aimez et vous avez confié
cet aveu à ces murs que vous pensiez dis
crets, à cè ciel qué s vous jvvez pris à témoin
de sa pureté, à cette mer dont le flot Vous
paraissait trop lointain pour, vous entendre;
et les murs,' et le ciel,'et la mer ont eu plus
de pitié que vous ne leur en supposiez; ils
ont été : 'mes complices... né- les démentez
pasj j'entenfîs-encore l'écho de votre voix :
« Suis-je aimée? »
Que vous importait, , si vous n'étiez pas
disposée'à aimer'aussi? ■ ' *
Et comme Mme de Grandcourt ne répon
dait rien, l'inconnu la prit par la main et la
conduisit d'autorité vers lé balcon où il la'
fit asseoir. . . • > *
— Noua serons bien ici. dit-il.
— Mais, Monsieur, il y a bientôt une de
mi-heure quej'ai quitté le bal... que va dire
Ursule ?
,— Ursule... qui ça... Ursule?
— La mariée. ' ''
— Ah! c'est juste... Ehbiérij elle ne pen
se pas à vous maintenant', elle.'écoutè son
rflari qui lui parle d'amour ; tout le monde
autour d'elle tient iè même langage... Pour
quoi faire autrement que tout le monde""?
— Mais, Monsieur, elle connaît son mari,
elle sait que c'est un brave et loyal officier
qui" a versé son'sang pour là patrie, ei vous,
je ue vous connais pas! • . J
— Qu'importe? Est-ce que je vous coi»-
nais,, moi? vous ai-je demandé, -pour vous
aimer, qui vous étiez? Je vous ai vue, et cela
a suffi. L'amour-ne se commande pas, il
s'empare^ de vous, il vous domine. Ali!
malheureux ceux qui m'ont pas la foi, ceux;
qui raisonnent ! ils ne sont pas dignes d'ai- .
mer!. , •*
lit le jeune liofnme se rapprocha de Mme
de Grandcourt.
— Vous n'avez donc jamais ressenti ce
charmé pénétrant de l'amour? Est-il besoin
d'autre jouissance ?ne . renferme-t : elle pas-
toutes-les joies de la terre? Quand^e saurai:
qui vous êtes, que vous .étesnyméo, je' n'au4
rai fait qu'assombrir mon beau ciel, et' j'ai
me mieux l'inconnu, le mystère, donner
-mon cœur vaillamment sans interroger le
passé et l'avenir.
Je vous aime. • ,
, Ne me demandez rien de plus... Pour- ;
quoi? je n'en sais rien... parce que Dieu l'a
voulu, parce que vous êtes belle, parce' que
vous êtes bonne, -parce que vous êtes mal
heureuse i.
— Malheureuse ! s'écria Mme de Grand-
court avec sm-prise. " , • ' •
/' — Oui, malheureuse, répéta l'inconnu';
cela n'est pas difficile a voir. -Eh bien ! je :
vous offre le bonheur..; moi. . je me sens
capable de. vous rendre heureuse. Voulez-
vous l'être?.; tenez... regardez dans le loin
tain,près de ce phare, cette ombre'noire qui'
s'avance dans la mer; entre cette côte et
ce phare, il y a, dans un 'renfoncement de
la vague, un iieu charmant, incqnnu'de tous,
habité par quelques pauvres pêcheurs; lais- -
sez-moï vous y conduire; nous y vivrops, si i
vous voulez,-une semaine, un jour, une
heure; mais vous y serez heureuse, et nous
nous quitterons ensuite, moi blessé au cœur
pour la. vie, mais emportant'un souvenir i
impérissable et éternel; vous indifférente et
comme une étrangère poUr moi. Que Erai-
v-'- "■ ■ ' i' • , . : .,-• , ^,
gnez-vous et quels sèrmens faut-il faii-p ? Je
-vous demande huit jours d'un bonheur pur,
lioiu de tous les yeux-.
" Mme de. Grandcourt tressaillit. Ce sou
hait, elle l'avait formé ,1a veille en mon
tant dans sa chambre; avait-il traversé la
mer et, porté plus loin sur ce rivage opposé,
-avait-il été recueilli par l'étranger? Y avait-
il entr'eux un de ces liens, mystérieux, une
de ces sympathies iunées qui fout penser à
certains esprits qu'Ou est né l'un pour l'au
tre, et que, quelle que soit la distance, on
. .doit se retrouver un jour? Elle fut atié.m-
tite et atms force. ' ■ -
, Cet homme lisaitdaiis son ame,-et,devant
elle le bonheur brillait, comme ce phare
au pied duquel on lui proposait ' de Je
cacher, ,, ...
* -L'étranger devina sans doute l'hésitation;
de cette l'cmme. . .
— Ne me. répondez .pas, lui dit-il, mais
attendez-moi... ^
: Et, rapide comme lapensée, il se précipita
' hors de la chambre de la châtelaine. ;
' H tira sur luila porte, la ferma à doublet,
tour. ' ,
, Mme de Grandcourt l'entendit courir le
•long de l'allée, et le silence s'était fait àu-
'. tour d'elle, qu'ollé n'était pas ,èncore ! reve-
■ nue de l'élonnement profond que lui avait
causé cette aventure-.
Kôvait-elle ? un-instant elle îe erut, c'é
tait comme un conte des. Mllle-ct-une-Nuita.
• Cinq minutes s'étaient à peine écoulées
que lé même pas se fit entendre, la même
dé tourna dans la serrure et la porte .se
■ rouvrit,
— FuyIl jeta sur les épaules de Aimé de Grand-
•court un chàle magnifique e t s'enveloppa dans
uq chàurl paletot..
— Mais n'est-ce point le chàle d'Ursule et
le paletpt de son mari ? dit la comtesse: . •
-r Qu'importe ? vous les .renverrez plus
tard. .. "» .
-. Une rumeuiwcoufuse s'éleva dans les airs,
complot contre la vie du prince. Voici ce
qu'on écritàcesujetàla Gazel/eà'&u/isbùurg.,
sous la date de Belgrade, le iû octobi e f. ,
« M. Uuja Danjanovilch, sénateur et ancien
des cris partirent du côté -des salons:
—'Qu'avez-vous fait ? -
•— ltien. J'ai mis le feu'à un coin du sa
lon, dans un endroit bien apparent.' 11 sera
éfeint tout de. suite, mais nous pourrons
sortir. sans être inquiétés.
— Ô mon Dieu ! j'aperçois la flamme;
elle gagne, où fuir ?
■. — Par ici, suivez-moi,
. L'inconnu entraîna Mme de Grandcourt à
travers uu bosquet; il arriva à un petit mur
au bas duquel les rochers', descendaient à
pic vers la mer. Il prit dans un troivun câ
ble comme s'en servent le*s marins, l'atta
cha fortement à l'aide d'un nœùd,entre la
crevasse du mur- ; il souleva d'un bras déli
cat, qui uo semblait pas, révéler une pareille
force, il souleva, comme une plume, Valén-
tine, et s'aidant dès pieds et de la corde, il
se laissa glisser à douze pieds de profon
deur. .
Les cris : Au feu ! au feu l retentissaient,
et le monde affluait dans le-jardin. >
L'inconnu prit Mme de Grandcourt par la
main, la fit asseoir un moment sur une
pierre, et, comme s'il eût tout prévu, il tira
•de sa poche une paire do gros .chaussons,
en laine, qu'il passa pardessus les petites
chaussures de la comtesse: Puis, sans lui
laisser le temps, de se reconnaître, pendant
qu'elle était plus, morte que vive, il l'entraî
na rapidement verg la mer. Les pierres rou
laient sous leurs pieds; la comtesse lui cria
plusieurs fois d'arrêter -ou de ralentir sa
marche; mais l'inconuu n'entendait ri-en, U
allait, le. bras enroulé autour du siipçybd ca
chemire*, portant à demi Mme de Grandcourt
•. Au bout de vingt meutes et par des sen
tiers a lui conçus, il conduisait sur la plage
deserte sa belle dânseuso. À trente pas,-une.
banque se halanoalt, soulevée par les flots.
- Au moment où il se disposait à prendre
Mme de* Grandcourt dans ses bras pour la'
porter dans la 1 barque,
— Où allons-nous? dit ceUe^ei atee- effroi
en refusant'de se laisse^ poïter.
ministre, de l'intérieur, qui revenait ds la séance
dp. sénat, dans la môme voiture .que le pré
sident de cette assemblée, a été arrêté su- '
bitement, dans la rue par le préfet de po
lice et deiux 'gendarmes. On a arrêté, en
outre, deux particuliers." Un officier s'est
rendu en inême t,emps, avec quinze cavaliers, à <
Semendria, pour arrêter le'sénaleur Paun Jan-
kowitcli, ancien ministre des finances, qui s'y
trouve en congé. On assure que ces arrestations-
ont été motivées par un attentat projeté con
tre la vie du prince, et qui avait pour but,
sans doute, le renversement du gouvemement.
Lés deux sénateurs arrêtés, figurent parmi les
personnages les plus influens du pays et jouis
sent d'une g-rande popularité,. M. Danjanôvitch '
est même le beau-lrère du prince Karagsorgie-
vvitch, neveu du prince. On doit encore faire
des . arrestations dans l'intérieur du pays. : Les!
fils du télégraphe avaient été coupés sur divorsr,
points. Le feu' avait été mis le soir, peut-être
pour profiter d» désordre qui en résulterait.
Néanmoins l'ordre et la tranquillité n'ont pas
été troublés. » «V . -
■ On écrit de la frontière du Montenegrtf,
sous la date du 2 octobre, à. la Gazette a A-
gram :
« Le pacha de Scu'tari a reçu l'ordre de cessât;
- toute espèce d'hostilité contre 'les malheureux
habitans de Vasovic; Mustaplia-Paciia a reçu
i cet ordre' avec une grande répugnance, at
tendu qu'il s'était donné beaucoup de peine;
! pour organiser l'expédition, et que ics Va-
isoviciens, voyant qu'ils ne recevaient pasi r
le . secours qu'ils attendaient du. Montenegro>
étaient sur -le point de se rendre; le consul
«•français, craignant que le pàcha n'hésitât à re j .
mettre l'ordre qu'il avait reçu du commandant -
en chef de l'expédition, se rendit en personne*
quoique malade, à Gusinj et fit rentrer l'expé-
ditio/i à Scutan.
». Dès,que les troupes furent partie?, le prin«
ce du Monténégro .fit organiser le fijrritaîre dé
Vasovic à l'exemple du Monténégro même, et
l'un des liabïtans lés plus riches ét ïés plus
influons de Vasovic fut nommé sénateur • '
douze autres promus à la dignité de perjuni-
vos, beaucoup d'autrcsfdrentnomméswoivodesp ■
mais saus .appointem eus ; il né s'agit main- .
tenant que de la fixation de l'impôt. C'est ain
si que, par l'occupation de Vasovic, le Monté
négro s'est rapproché des frontières de la Ser
vie/ Le district de Ponci sera également orga
nisé à l'exemple du Monténégro. » ' ,
i»u STteCEi-KxcraAiKGE:'
Londres, j6 octobre V8o7.
Le contrecoup de la crise américaire a
frappé -cette sen'iaine plus violemmment.
que jamais toutes les parties de notre .'édi
fice commercial et financier. L'ébranlemeivfc
n ■iVT'n'IYvrirI rrA-nai-ml _ _ ■
trielles et de chemins de Xer, jo' t nt-x/'ock-
banks, oui suivi le mouvement de rccul.im-
primé-à toutes les -valaiirs.--
. Une. i eactiuii était cependant inévitablè 1 '
Son pflet immédiat a été de vendre ùu'cou--"
l'âge à la-place et île 'relever sensiblement;
les cours par des achats considérables, tan a
pour c
lui des
fi ent rarement,
«euxune séduction .pareille'"a îà lïïnî^'X-
87 .a 88 qui existe uujourd 'lvg .i / ;tj
' La reprise eût été plus-lbrVe enc(y e sail o
les résolutions, extrendos adoptées, f; de uït
courts intm-alles- par la'-'UanqW d' ^<"e-
tevre. Son bilan-du 3 octobre.' fusait Sne
réduction do plu^ lomiinona''cle fr cE
son encaisse mé^iique.- Uv avait là 1
S";
Xmlft^T teJ ' et ' LaC( ; a? des directeurs
atlendit ^éanmomsjusqii'aujcudi de la se-
S -f lvante pour l )0rtei -"' d'e.S 1/2 à c ] a
limite de son escompte. -1 '
..-Mais comme, dans-le public,on ne se fai
sait point illusion sur la gravité des cou 1 *
j on ctures présentes , .que l'on n'ignorait,
m 1 importance des exportations d'or nour
le continent, ni les'négociations suivies en
tre la Compagnie des Indes et notre pre-
mici éfaulissement financier, pour un eiïîi-
pi'iint d'un million de livres ste'iing de cei- !
le-la a celui-ci, avee nanti^omeui de oa--
reille soinino un bons de Plndui les levées
de numoraîre à la Itauqué s'aun içontèrent
notablement. Oi\ voulait se prémuim- contr&
S:hSir , ' onW ' swaisemMill ' taJ;,lau5: ,
- Ainsi,la première mesure reslrictivé adon- '
t.ee pa? la Banque d'Angleterre ejî un re-
— A I-lpnfleur, répondit l'étranger, et, de
la, vers ce petit port que. je vous ai monti'é •
la-haut, i
_ — lit que'va-t-on penser
lion ?
de m'a dispari-'
,wv' incendie ^^xpiiguera; vous écrirez:
demain que vous vous etes sauvée moiie de
peur;-que vous vous êtes jetée dans une
m X km E™ 3roz c °" c,,é *"»■»
En ce moment, une lueur rouge se réflé-
- ta sur l'eau.'. ; ,
m'ayez ti-ompée, l'incendie est
coustaerable, dit Mme de Grandcourt.
~?von, c est l'orchestre des* musiciens
qui brûle et ,1e cabinet de l'armateur ; un
cabinet ou il s mimsait à îniro de l& rnonui-
sene et a tourner.' des -toupies fit des «éhi-
les; c'est pourquoi'cela brûie si bien. " •
— Vous me promettez qu'il n'v a pas de ^
danger pour eux ? "
— Aucun.
— Et si je vais avec.vous, vous me jurez
une obéissance absolue pendant ces huit
jûui'fs? . '
— Une obéissance absolue. '
Une fois dans la barque, cet homme, qui
paraissait un excellent matelot, poussa au
large avec l'aviron et se mil à ramer avec
ardeur.
En cinq minutes, ils furent en nul g
mer., . ■
Alors l'inconnu abandonna ses raœe? il
sa mit à genoux aux pieds de Valenêine/ il-
lui baisa les mains, et, d'une voix douçé.et
mélodieuse, aUssi douce et aussi mélodieu
se qu'elle était brève, hardie et sans répli
que tout à l'heure, "il dit : .
— A voihs pour la vie J
— Pour huit jours, reprit Mme de Grand- -
court. : , .
— Soit, lui dit-il.d'un air sombre... Mais,,
pendant ces huit jours, si je suis votre es
clave soumis, voUs m'aimerez ?
— Je ne promets rien... N'avez-vous pas
encore plus que vous ne méritez?..^ '
BUREAUX À PARIS a rue de Valois (Palais-Royal), à: 10.
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DIMANCHE 18 OCTOBRE 1857*
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POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Les abonnemens datant dej
■ def chaque mois.
f Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés:
, v Les articles déposés iie sont pas rendus.
Les annonces sont reçues chez M. P anis ,' régisseur des journaux
et chez MM. Bigot et- C*,8, place dé la Bourse. -
! i - ' » ' ' ^ , : —; :
PARIS, 17 OCTOBRE.
<■' L'Angleterre compte un grand li'ombre
d'institutions et d'associations libres:;*'dues'
.à l'initiative individuelle, et qui, dans l'é-1
conomie du-système national, remplissent :
"des fonctions dont s'acquitteni ailleurs, soit :
les.administrations publiques, soit les'corps,
savans reconnus par l'Etat. Dans ce pays, qui •
'veut que le gouvernement gouverne le moins :
possible, op il est d'usage que les chambres '
n'adoptent de nouvelles mesures législatives ;
qu'après lés sommations renouvelées de ;
l'opinion, on comprend l'utilité, la nécessité
même de ces associations qui se fondent
chaque jour, les unes poursuivant un but
Spécial et disparaissant dès qu'elles l'-ont
atteint, les autres répondant à des besoins
"permarieris. et ambitionnant la durée. Le ;
moyen, d'action commun à toutesj c'est
lé meeting, - la discussion publique; et',
selon l'expression consacrée, l'agitation.
-Parcourir les villes importantes^ royaume,
en rassembler les citoyens, leur faire adopter
dès résolutions et des .pétitions, éniin;mot,
agiter l'opinion,tel e.st.le modeuniquè, etaux
.yeux des Anglais, le mode préférable d'obte
nir desréformes. Cen'est qu'au prixdelongs.
efforts et d'une lutte opiniâtre, que les parti
sans du joindre,changement à introduire
■dans la loi,"de la
lient à éveiller la sollicitude/de l'Etat et Fat-'
tentiou du parlement, et à vaincre la ré
sistance du parti opposapt. Voilà . pour
quoi la,liberté de réunion est si.justement
chère à nos voisins, et pourquoi aussi ils
conàmettent souvent" avec beaucoup, desin-
cérité l'erreur de plaindre les ( iïations..qui
se passent volontiers de ces agitations per
pétuelles, chez elles dangereuses, et, dans
tous les (Sas, inutiles là oû le gouvernement
considère .comme son premier devoir d'étu
dier lès vœux et de satisfaire les besoins,
légitimes du peuple.,
; Les journaux de Londres nous entretien
nent depuis peu de jours de - la naissance
çl'une de ces assdeiations qui se chargent de
préparer ..et de" pvpvoquer des réformes.
Lord Brougham, dont le nom se rattache à
la plupart .des améliorations populaires ac
complies en Angleterre dfepuis un demi-siè
cle,'a voulu couronner, en quelque sorte,;
sa longue et utile carrière par la fondation
d'une société destinée à réunir et à centra
liser certains genres d'études et de travaux
tendant.au perfectionnement des raasses .et
qui l'ont principalement occupé lui-même,
dans le èours de sa vie; « L'Association .lia-'
' lion aie pour le progrès des "sciences so
ciales » ; a été inaugurée lundi dernier à
Birmingham, et devra' se réunir chaque
année en un ; cçùgrçs. . qui durera trois
jours.' La jurisprudence,' l'éducation, le
traitement des condamnés, la santé pu
blique, ;.l'économik socialetels sont les
sujets d'éludé, Assignés aux ciïiq sections,
Composant l'ensemble de l'association nou
velle, dont-font partie lord Stanley, lttrd
John Russcll et ,'une 'foule d'autres membres ,
du. parlement et d'hommes dé voués. t a la
cause du progrès populaire. *
"'Dans son discours d'inauguration, lord
Bro.ugham a. exprimé [sa surprise de ce que
jusqu'ici personne n'ait songé enAngleier-
re à la nécessité de grouper les faits et les
observations relatifs a l'amélioration mo
rale et physique du peuple, et -qui cons
tituent ce .qu'il- appellé.la science sociale.
Cîest cette lacune qu'il a -voulu, combler.
Il, a pensé que beaucoup d'efforts ■ et
dé-travaux,- dont l'isolement'a jusqu'à
présent diminué lîei'fîcacité, acquerraient
.une utilité et une puissance plus .grandes
éri s'unissant eten s.e rapprochant. Un autre;
avantage, qui résultera, suivant 16 n oble lord,:
de cette, association nationale,. c'eStqu'elle
s'interposera naturellement,gràeeàl'autorité,,-
:deslumièresqu'ellerassemblera,entreles no
vateurs imprudensètlës aveugles adversaires
de tout changement. Elle devra.,remplir, en
'effèÇ à l'égard deà sciences morales et so- "
ciales, un rôle analogue à celui qui est échu
à « l'Association Britannique pour l'avance
ment des sciences physiques. » On sait que "
l'Angleterre n'a pas, d'autre Académie des
sciences^qae cette dernière ' société ; on
peut donc dire que lord .Brougham vient
de créer,, à la manière de son pays -,
comme une-nouvelle classe de.l'Institut,
unp nouvelle Académie-des sciences mora
les et politiques, mais Académie qui n'a au
cune existence officielle et dont les allures
diffèrent de celles de nos-corps -savans au
tant jque les deux pays diffèrent .entre eux
sous; le Rapport des institutions, des usages
et des mœurs. „
L'association nouvelle, d'ailleurs, n'a pas
seulement un caractère scientifique : elle a
aussi et surtout un caractère politique, en
ce sens que- . ses efforts tendront' à faire
adopter par la législature les mesures pro
pres à réaliser les réformes qu'elle aura re
connues nécessaires et praticables. Sous ce
rapport, c'est un comité nouveau qui ;vient
s'ajouter à tous les àutrés Comités formant
en Angleterre ce que nous pourrions appe
ler le parlement du dehors, parlement .plus
puissàilt qurcelui quî S'iijgê a VVéstmi'nster,
et dont celui-ci ne lait que subir la pressibn
incessante, -ri - '
La section de jurisprudence a pour, prési
dent lor
tisan résolu des nombreuses améliorations
que réclament la législation et l'administra^
tion judiciaire. line craignitpas,il y a quel
ques années, de reprocher avec amer
tume au "parlement de ne consentir à -des
réformes de la jurisprudence du pays qu'a
près trente / années, de' discussion. ' Plus
récemment, datis.la même assemblée, il. a
insisté sur la nécessité de créer, un dépar
tement séparé de la justice, car aucun mi
nistère 4 e ce nom n'existe en Angleterre..
Ce sujet a été également .un des principaux,
traités par* le noble lord'dans le discours
qu'il a prononcé mardi dernier à Birmin
gham,-en sa qualité de président de section
de la nouvelle société. . \ '
. .Une autre question, qui rie peut manqUer
d'attirer l'attentioju. de 1.1, section de juris
prudence, et- dont, lord Min Itussell et sur-
" tout lord -Brougham ont depuis longtemps
senti l'importance, Cest. celle de la codifica
tion dés lois anglaises, lesquelles se sont
Accumulées, pendant des siècles, en une
quantité effroyable, et dont le nombre gros
sit chaque jour sans que le parlement es
saie dé faire Concorder les nouvelles avec
' lès anciennes.
L'absence d'Un ministère public chargé
de poursuivre les "criminels au nom de la
société est aussi une des lacunes les plus
regrettables de. l'admfnistration judiciaire
;en Angleterre, et lord Brougham l'a plus
.d'une fois signalée comme une honte pour
son pays.. Aujourd'hui encore, en effet, ce
sont les particuliers qui, "^ans*-beaucoup
de* cas, sont obligés de 1 remplir à leurs
frais un devoir qui, dans «-tous les autres
pays de l'Europe, incombe à l'Etat. Toute
fois, lorsque le gouvernement en Angleter
re-est intéressé pour son propre, compte à
pourspi vre un délinquant, l'Attorney-général
ne mampiè pas d'intervenir,- soit persoimel-
lement, soit en se faisant réprésenter par un
substitut. De plus, à chaque service public ést
attaché un sollicitor qui en surveille les inté-
. rets, et poursuit les créanciers du trésor ;
ic'est ainsi qu'auprès de chaque cour d'assi
ses est délégué un attorney chargéy au' nom
(lu département de la monnaie, de'dirigerlps
poursuites ..contre-, les faux monnayeurs.
Pourquoi cette institution du ministère pu-
qui- n^qiparaît. qu'exceptionnellement
^sUlanà-des cas spéciaux où 'l'Etat est ^rli-
ciilièrement intéressé , ne seraij-ellé.4>as .
étewltnrtt généralisée?' Cette réformé est?
Une de celles que -lord- Brougham a le plus
à cœur. •, ' -
Parce rapide exposé de quelques-unes
des questions rentrant dans la compétence,
delà seule section de 'jurisprudence, on
voit quel vaste champ -le système suivi^en
Angleterre a. laissé ouvert devant l'asso- ;
ciation pour le progrès des sciences sp-
ciales'. Les présidens des', autres sections,
comprenant l'éducation populaire, la san-r
té-publique, le traitement des criminels,
l'économie, sociale, ont, comme lord John
Russell, déroulé le programme des.futures
délibérations de chaeun'de ces. groupes.. ,
Il Tie faut pas se dissimuler combien est '
lourde et difficile la tâche, que -se réserve
l'initiative individuelle, au milieu de la so
ciété anglaise/L'association nouvelle par-
viendra-t-elle à résoudre les graves problê
mes qu'elle s'est posés? Nous reconnaissons
toutefois que c'est déjà beaucoup' qu'elle
les ait soulevés devant l'opinion publiqtie,
et qu'elle se soit chargé^ d'èn faire Ressor
tir l'importance.pour'l'avenir du pays.'
H .i M arie M artin.^,
I
, , ^fe&KaSAE'SlSE -PKEVÉE. ^ .
v Londres, 17 octobre.
•Le prochain paçuebot pour i'Inde.'doit em-j ,
jjorter 800,000 livres sterling.' . ■ ^
. Bien que l'on' çpntinue-'à craindre une nou-;,;
vellc élévation du taux de ^escompte, l'argent,
était plus abondant à "la Bourse d'aùjourd'hùi.i
. - Les consolidés ont fermé dcR8 7/8 à 89 et le-
nouveau différé d'Éspagne, 4ê 25 1/2 à 28 S/8. .
- ' Berlin, .16 octobre. '
- D'après la Nouvelle Gazette de Prui.se, il est ;
impossible que,-pour le moment, le roi repren- ;
ne la direction des affaires: - . , . .' j
" Une note autrichienne déclare q&e lès résul
tats favorables à l'union des principautés da-
, nubiennes, c'est-à-dire les élections des divans,
ne sauraient modifier les opinions du cabinet
dé Vienne-sur la question.
• Jeudi prochain aura lieu l'ouverture de* la
dïète germanit^ie. . ■ " ', Ç j
Berlin*, 17 octobre.' »
Bulletin du matin, 11 heures. — La raaladie >
du roi, dans les dernières vingt-quatre 'heures,
"a suivi son cours d'une ihaujèreaussi satisfais
.san'te que lés Circonstances le permettent. - - *
*. (Ilavas:)
Nous lisons dans le' Bombay-Ttmes, du
17 septembre, apporté à* Marseille par le
paquebot-poste trançais le Méandre 1 ? "" - *"
« La révolte, indienne, n'a été marquée par
aucun événemènt de grand- intérêt pendant la
dernière 'quinzaine ; aucune des parties bel--'
digérantes n'a obtenu - sur l'autre un avan
tage, décisif. Les forces britanniques sont par
tout 'demeuréés inactives ef attendent des ren
forts avant de {frapper le coup fatal qui doit
briser les espérances des mutins. ' <
» Sur le tout, pourtant, notre situation peut
être considérée comme favorable, car tandis que
•les rebelles n'ont .obtenu aucun nouveau suc
cès, nous avons reçu une augmentation considé
rable de forcespar l'arrivée de troupes fraîches-
à Bombay et,à Calcutta. Quand ces renforts se-
rpnt parvenus sur le théâtre de la gueiTe, dans :
les provinces insurgées , nos armées pour
ront reprendre l'oflénsive et conduire les affai
res à la crise finale.
» Le général Havelock, qui avait repassé le
Gange, après les tentativès faites- saus succès
de ravitailler Luclcnow, s'arrêta quelques jours
à Cawnpore pour l'aire reposer: ses troupes que
la maladie avait considérablement affaiblies.
Le 16 août, l'armée marcha : vers Billioor, où
était postéun nombreux corpsennemi d'environ
'4,000 hommes. Jl occupaitime forte position dé- '
fcnsiye danstiu village à l'ouest de Bitiioorqu'il ■
défendit avec acharnement. • Les troupes d'Ha-
velock se composaient de 1,300 hommes avire
quatorze canons à peu près. L'aile droite ('tait
tournée vers le Gunge, et la gauche sie trou
vait sur un' profond niillah traversé par un
pont. 1 '
«Après un combat o]iinititre,"- dans lequel' '
l'ennemi perdit 250 hommes, il l'ut chassé de
sa positito et s'enfuit en désordre, hissant
derrière lui ses canons. Daiùs.cette affaire, les
Anglais perdirent, environ 14 tués, 30 Lli-ssés
et quelques bagages.
» Après l'action, les troupes d'Havelock se
retirèrent vers Cawnpore, où elles arrivèrent le
20 août, pendant, une péniblemarehe-, pendant,
. laquelle'elles eurent à souffrir de ci'uellçs.pri-
vations, què, nos braves soldats supportèrent
patiemment. Le ! choléra s'était déclaré parmi
eux, emportant dix ou dquze;hommes par jour,
mais les ravages avaient commencé depuis a
diminuer. - .
» Le service médical était très défectueux
par la grossière (gross) négligence du gou
vernement du Bengale. Aussi n'est-il pas éton
nant que .la maladie ait fait d'abord de tels
progrès. Il paraît que l'on a montré la plus
«complète insouciance* ptmr les "soins que ré
clamait ,1a santé du soldat; rnénié" les garni
sons de villes telles qu'Àllahabad, et Bénarès
ne sont pas. traitées comme-elles devraient l'ê
tre. Si l'on ne porte remèdé en temps utile à un
tel état' de choses, les troupes parties d'Angle
terre pcuventûtre décimées par les maladies en
arrivant dans l'Inde, et nous aurons ainsi la
répétition des horreurs de la Crimée.
- «Un autre fait de mauvaise administration est
le retard que l'ona mis à envoyer des renforts'à
Cawnpore, eh retenant plusieurs joui s à-Dina-
pore les régimeiispartis de Calcutta, alors qu'on
■ savaitbienquelagarnisondeLucknowétait dans
• léplus grand danger. Divers'carps ont été frac
tionnés et disséminés dans le pays pour garder
des positions sans importance , au lieu d'agir
en masse. contre le corps principal, des jn-
' surgés. Le mal vient de. ce que l'on à laissé-leé
fonctionnaires civils se mêler de la disposition
des troupes,-système qui amena toutes les fau
tes de la-campagne contre'les Afghans et les dé
sastres qui eurent lieu plus tard à Caboul. Tan
dis que-le: général IlaveloclCa seulement 1,800
hommes pour lutter contre les grandes masses
des insurgés•du.rovaume d'Oudc, 8,000 .soldais,
■anglais'Eént tUspersés d'ans le Bas Bengale, ou
ils ne peuvent -prêter aucun secours à notre
cause. Toutefois, depuis l'arrivée de sir Colin
Campbell, une plus forte dose d'énergie semble
avgir été infusée au pouvoir exécutif, et les
troupes, sont poussées, vers Cawnpore avec toute'
la célérité possible. > "
» Le général Outram est arrivé le 1 er septem
bre à Allahabad, avec le S e fusiliers de S. M„
■le 90 e et line compagnie-d'artillerie. Avec cette
force, il "espérait arriver à Cawnpore, le 9 du
courant. Les détachemens des 64", 78 e et 84" de
',S. M., ainsi què le 1 er des fusiliers de Madras,
devaient suivre, à l'arrivée du capitaine Peel et
de sa brigade navale h Allahabad. Sir James
.Outram avait fait part de ses combinaisons au
général Havelock, qui, dans sa réponse, avait
-exprimé sa parfaite conviction qu'il serait,
avec ces renforts, en mesure .d'effectuer le
ravitaillement de Lucknow. Le général Ou
tram, avec une générosité caractéristique, avait
annoncé au géneral Havelock qu'à lui seul ap
partiendrait la gloire de secourir Lucknow, but
. .'.qpour iequel il avait fait de.'SÎ liobles efforts, et
que.sbn intention était-d'accompagner les trou
pes en sa
militaires
qu'autant que
- ' » Le général Havelock devait prendre, des
^ mesures pour que les troupes sortissent de
Cawnpore., à. l'arrivée des renlorts. Les robel-
■ les se sont rassemblés en grand nombre sur le
côté Oude de la rivière, en face du camp an
glais, et ont élevé une. batterie.
i> La garnison de Lucknow, bien que réduite
.àdedjueK extrémités,rfsisto courageusement,et
r ' sàufnul doute résistera ainsi, jusqu'à ce qu'elle
s,oit secourue parle général Havelock. On a pen
dant quelque temps regardé comme désespérée
la garnison assiégée, parce qu'on n'avait reçu
d'elle aucune nouvelle. - Depuis, il est parvenu
des lettres annonçant que la garnison-de
Lucknow avait communiqué avec 4e général
Havelock et l'ayait engagé à rie pas s'exposer
• en essayant"de la secourir, attendu qu'elle
•était suffisamment approvisionnée' pour» six
> mois ; que les'attaques de l'ennemi devenaient
plus rares et plus -faibles fauté de munitions,
a ce qu'pn supposait et qu'on croyait que .la
. discorde régnait dans ses rangp.
» La plus, récente nouvelle reçiie.dc LUck-
, nou pôrte que 1,000 rebelles s'étaient rassem
blés, et qu'avec l'élite dé l'armée insurgée,
. ils avaient livré .un" assaut à l'héroïque garni
son. Ils' avaient. été repoussés avec un gran "
carnage. 200 Ghazzees ont été tués, et un grau
nombre de blessés étaient morts' depuis. II
. manque une bonne nourriture-aux dames et
aux enfa'ns, mais la garnison a du bœuf et des
grains en abondance. Elle a reçu l'ordre, de te
nir ferme jusqu'à la" dernière extrémité, et
comflae elle u sousies yeiix l'e sort de Cawn--,
pore, il n'y a pas d'apparence qu'elle ait l'idée
.'•de se rendre avecl'assisiance qu'elle va recevoir
si prochainement.
« Une lettre de ' Cawnpore, datée du 31 uoùt,
dit qu'à présent la garnison du Mieknow est
parfaitement bieu et animée d'un évcellen!>es
prit. », - ,
, ', On lit également dans le Domhay-T'mes les
" .renst'ignemens sui\ans. Mir ce qui si: p;:r-#c
à Neemuch :
« La situation des affaires commence a pren
dre uue tournure plus sérieuse à Neemuch, et'
c'est à peine si l'on peut compter sur les sol
dats du 2 e régiment de cavalerie légère; car.in
dépendamment dos.bïuits particuliers, répan?
dns tout bas qui. leur attribuent là plus noire
trahison, les'nombreuses désertions qui-ont eu
lieu, réunies à l'insurrection patente d'un esca
dron de ce corps, justifient la conjecture qu'ils
n'attendent que la première occasion favoràble
pour déserte'renmasse et aller se réunir auxrebel-
les. Cette occasion ne peut pas être très éloignée,
car un grand nombre d'hommes commandés;
dit-on,par un personnage qu'on assure être un
fils du roi de Delhi, qui.les a rejoints depuis
peu et les a réunis, se §ont installés dans de
voisinage de. Neemuch. ».
Les journaux dè Londres ont dernière
ment répandu le ■ bruit d'un dissentiment
qui se serait élevé entre lord Canning, gou-
verneur-général"idans l'Inde, ' et le général
sir Colin-Campbqll. Cette-rumeur provenait
de ce que ce dernier n*uvait pas siégé dans
le .conseil suprême à son ; arrivée à Calcul-
là.' Un joUmal expliqué. aujourd'hui que le
général n'avait pu siéger, ; parce -qu'étant
parti en toute, liate d'Angleterre, il n'avait
pas pu faire'remplir .les formalités néces
saires pour justifier ,son titre de membre de
ce conseil. i)u restéle, .désir de sir Colin-
Campbell était de se. mettre le plus tôt pps-
sible â la tète .de. l'armée i. roniface.
■ Des-journaux-anglais de- l'Inde publient
: dés instructions du gouverneur-général, re-
; làlives aux jpunilàon^^.sinlliger. aux insur-
; gés. Nous extravoiis les passages' suivans
--dè ■ ce,,documen{>j«,ui-.-porte la date du si
juillet :
i Section V.— Aucun officier ou soldat indigène,
' appartenant à^m régiment indigÈne, qui. ne s'est
: .psi s insurgé,iné doitôtré puni comme simple dé-
iserfeur par , le pouvoir civll^ à moins qu'il n'ait
été trouvé ou pris les armes a la main. Ces hom
mes, quand ils .sont pris ou' amenés devant l'au
torité civile, doivent être renvoyés à leurs régi-
mens,'quelque part -qu'ils 1 se trouvent, ailn que
.lés autei'it/i^ militaires aient à statuer sur leur
! compte.. Quand ces ,hommes "ne- pourront pas
être. renvoyés immédiatement à leurs régimeus,
ils seront retenus en prison pour attendre les or-
■ dl'Cs du gouvernement, auquel uu rapport sera
fait et adressé, au secrétaire dù : gouvemement
dans la division de l'armée. ;
- Sect. 2°. Les offlciers et soldats indigènes, in
surgés ou déserteurs, arrôtijg ou. amenés devant
l'autorité civile, qui n'auront pas été pris ayant
des armes en leur possession, n'étant accusés d'au-
; cun-acte.de rébellion et appartenant à un régiment
insui'gé, mais qui ne seserai t pas ren du coupable du
meurtre de ses officiers' ni d'aucun autre crime san
guinaire, doivent ètre : envoyés Allahabad ou dans
toute autre ville que le gouvernement désignera
-par la suite, et mis à la disposition du commandaiit
peur que les autorités militaires aient à statuer sur
leur compte. S'il y v >avait quelque obstacle'â ce
qu'Us soient' envoyés à AÎlahahad, soit il cause
do l'éloignement .trop cânsidéralile de cette ville
du lieu de leur arrestation ou par tout autre mo
tif, les coupables seraient emprisonnés jusqu'à ce
'que le gouvernement ait donné des ordres, à
moins que pour des motifs .'.particuliers- il ne de
vint nécessaire .de punir immédiatement le cou
pable, auquel cas, immédiatement apfès, il en i
serait fait un rapport au gouvernement
••Seot {<3" — Tout insurge, ou déserteur,'qui aura
été prèaiablemont-arrôte par les axitorites civiles,
se trouvant appartenir à -uu, régimont qui aurait
- mis à mort un officier ou un Européen quelcon
que-, ou qui-.aurait-, commis tout attire acte-saa-'
gninaire, sepa jugé par l'autorité civile. Si «le pri
sonnier peut prouver-qu : il n'était pas présent'
quand le meurtre ou tout autre crime a été com
mis, qu'il a l'ait ce qu'il -pouvait pour ,1'empô»-
cner, ces circonstances particulières seront signa
lées au gouvernement, division de la guerre,
■ avant que la sentence, quelle qu'elle soit; ait été
mise à exécution; dans tous autres cas, la senten
ce doit être-.exécutée.à' l'instant méme.> . - -
ment.
'après'
. Oa mande de "Malle, le 9 octobre : -
« L'ambassade extraordinaire qu'envoient en
Europe los deux rois de Siaai est arrivée hier
matin'à Malte, à bord du Càradac, vènaut d'A
lexandrie. Ellese compose de troisambassadeurs,
"_du-fils adoptii' de l'un des. deux rois et. d'un
"nombreux état-major.-l^;s'autorités de M aile
lui ont'fait le plus brillant accueil.'Elle repar
tira demain sur le même vapeur, qui a été mis
à sa disposition pour la transporter directe
ment à Londres. ».
le-Sémaphore annonce l'arriv é à Marseille
de l'ambassade hvec de.riches présens pour
les cours de Franco ut d'Angleterre.
a
en
un
gsgsaggg
Par suite d'un retard involontaire, nous
sojfnmes, forcés $e renvoger à mardi le f 'luiUeton
de M. P aulin L lmayrac. ,
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL,, 18 OCTOBRF-
BELLE-LANGUE
• ' - I\ r . (Suite).
t t « • '* * ^ " ' ' 'i
: La lune, comme amoureuse de sajeuneSr
se et de èa beauté, tômbait en plein sur le
visage de l'inconnu; elle éclairait ses longs
cheveux hoirs, rejetés en arrière, et-faisait
valoir la noblesse des traits et le. charme du
regardj ses yeux avaient, la fascination du.
serpent, il serrait sur son cœur lemouphoir,,
ie .bracelet et l'éventail, • r V
r—Pourquoi réntrer . dans le bal? dit;
l'homme à la blouse dé Graudcourt, ,1e val
seur, -le prince; nous sommes si bien ici !
La lumière de cet astre est plus tiouce que
celle des,bougies.; la mer, qui la réfléchit,
est.aussi ti'angparente'que les, glaces des sa-
lon§; il est vrai que, comme elles; elle ne re
produit pas votre image ; mçiis puisque j'ai
la réalite, cela vaut mieux encore ; -et, pour
ivous Répéter que je vous aime, je n'ai be
soin. d'autres oreilles
loux des regards, et je suis jaloux, dit l'in
connu, ' en se relevant par un mouvement
,d'une: incomparable fierté. Depuis la valse
de tout-à-rheure, je neveux plus qu'on vous
regarde ; la taille que j'ai serrée, dans mes
feras ne doit être prise par personne.
Mme de Grandcourt écoutait, muette de
surprise et de saisissement mais cette sur
prise et ce saisissement lui "causaient une
émotion étrange ; elle se sentait vivre^ son
sang affluait vers son cœur, et battait avec
ta reproduction et la traduction sont interdites.
violeuce dans sa poitrine "quelques semai
nes auparavant, elle ne l'eut pas cru capa
ble d'une telle puissance ; lès dernières pa
roles de l'étranger amenèrent sur ses lèvres
un soutiré. ■
—De quel droit,-lui dit-elle avec douceur,
voue arrogez-vous un pouvoir?... - '
—De .quel droit? interrompit, le jeune
homme avec fougue : du droit fia l'amour:
Je n'en connais pas de plus -fort et de plus
sacré.- ■ ' * •' • " " -
— Maïs cet amour existe-t-il seulement ?
Et en supposant qu'il existe envous, je veux
bien le croire, peut-il être' payé de re
tour? 1 . , . '
— Oui, Madame, et vous vous défendriéz
en vain de -la réciprocité que ce sentiment
vous inspire; vous aimez et vous avez confié
cet aveu à ces murs que vous pensiez dis
crets, à cè ciel qué s vous jvvez pris à témoin
de sa pureté, à cette mer dont le flot Vous
paraissait trop lointain pour, vous entendre;
et les murs,' et le ciel,'et la mer ont eu plus
de pitié que vous ne leur en supposiez; ils
ont été : 'mes complices... né- les démentez
pasj j'entenfîs-encore l'écho de votre voix :
« Suis-je aimée? »
Que vous importait, , si vous n'étiez pas
disposée'à aimer'aussi? ■ ' *
Et comme Mme de Grandcourt ne répon
dait rien, l'inconnu la prit par la main et la
conduisit d'autorité vers lé balcon où il la'
fit asseoir. . . • > *
— Noua serons bien ici. dit-il.
— Mais, Monsieur, il y a bientôt une de
mi-heure quej'ai quitté le bal... que va dire
Ursule ?
,— Ursule... qui ça... Ursule?
— La mariée. ' ''
— Ah! c'est juste... Ehbiérij elle ne pen
se pas à vous maintenant', elle.'écoutè son
rflari qui lui parle d'amour ; tout le monde
autour d'elle tient iè même langage... Pour
quoi faire autrement que tout le monde""?
— Mais, Monsieur, elle connaît son mari,
elle sait que c'est un brave et loyal officier
qui" a versé son'sang pour là patrie, ei vous,
je ue vous connais pas! • . J
— Qu'importe? Est-ce que je vous coi»-
nais,, moi? vous ai-je demandé, -pour vous
aimer, qui vous étiez? Je vous ai vue, et cela
a suffi. L'amour-ne se commande pas, il
s'empare^ de vous, il vous domine. Ali!
malheureux ceux qui m'ont pas la foi, ceux;
qui raisonnent ! ils ne sont pas dignes d'ai- .
mer!. , •*
lit le jeune liofnme se rapprocha de Mme
de Grandcourt.
— Vous n'avez donc jamais ressenti ce
charmé pénétrant de l'amour? Est-il besoin
d'autre jouissance ?ne . renferme-t : elle pas-
toutes-les joies de la terre? Quand^e saurai:
qui vous êtes, que vous .étesnyméo, je' n'au4
rai fait qu'assombrir mon beau ciel, et' j'ai
me mieux l'inconnu, le mystère, donner
-mon cœur vaillamment sans interroger le
passé et l'avenir.
Je vous aime. • ,
, Ne me demandez rien de plus... Pour- ;
quoi? je n'en sais rien... parce que Dieu l'a
voulu, parce que vous êtes belle, parce' que
vous êtes bonne, -parce que vous êtes mal
heureuse i.
— Malheureuse ! s'écria Mme de Grand-
court avec sm-prise. " , • ' •
/' — Oui, malheureuse, répéta l'inconnu';
cela n'est pas difficile a voir. -Eh bien ! je :
vous offre le bonheur..; moi. . je me sens
capable de. vous rendre heureuse. Voulez-
vous l'être?.; tenez... regardez dans le loin
tain,près de ce phare, cette ombre'noire qui'
s'avance dans la mer; entre cette côte et
ce phare, il y a, dans un 'renfoncement de
la vague, un iieu charmant, incqnnu'de tous,
habité par quelques pauvres pêcheurs; lais- -
sez-moï vous y conduire; nous y vivrops, si i
vous voulez,-une semaine, un jour, une
heure; mais vous y serez heureuse, et nous
nous quitterons ensuite, moi blessé au cœur
pour la. vie, mais emportant'un souvenir i
impérissable et éternel; vous indifférente et
comme une étrangère poUr moi. Que Erai-
v-'- "■ ■ ' i' • , . : .,-• , ^,
gnez-vous et quels sèrmens faut-il faii-p ? Je
-vous demande huit jours d'un bonheur pur,
lioiu de tous les yeux-.
" Mme de. Grandcourt tressaillit. Ce sou
hait, elle l'avait formé ,1a veille en mon
tant dans sa chambre; avait-il traversé la
mer et, porté plus loin sur ce rivage opposé,
-avait-il été recueilli par l'étranger? Y avait-
il entr'eux un de ces liens, mystérieux, une
de ces sympathies iunées qui fout penser à
certains esprits qu'Ou est né l'un pour l'au
tre, et que, quelle que soit la distance, on
. .doit se retrouver un jour? Elle fut atié.m-
tite et atms force. ' ■ -
, Cet homme lisaitdaiis son ame,-et,devant
elle le bonheur brillait, comme ce phare
au pied duquel on lui proposait ' de Je
cacher, ,, ...
* -L'étranger devina sans doute l'hésitation;
de cette l'cmme. . .
— Ne me. répondez .pas, lui dit-il, mais
attendez-moi... ^
: Et, rapide comme lapensée, il se précipita
' hors de la chambre de la châtelaine. ;
' H tira sur luila porte, la ferma à doublet,
tour. ' ,
, Mme de Grandcourt l'entendit courir le
•long de l'allée, et le silence s'était fait àu-
'. tour d'elle, qu'ollé n'était pas ,èncore ! reve-
■ nue de l'élonnement profond que lui avait
causé cette aventure-.
Kôvait-elle ? un-instant elle îe erut, c'é
tait comme un conte des. Mllle-ct-une-Nuita.
• Cinq minutes s'étaient à peine écoulées
que lé même pas se fit entendre, la même
dé tourna dans la serrure et la porte .se
■ rouvrit,
— Fuy
•court un chàle magnifique e t s'enveloppa dans
uq chàurl paletot..
— Mais n'est-ce point le chàle d'Ursule et
le paletpt de son mari ? dit la comtesse: . •
-r Qu'importe ? vous les .renverrez plus
tard. .. "» .
-. Une rumeuiwcoufuse s'éleva dans les airs,
complot contre la vie du prince. Voici ce
qu'on écritàcesujetàla Gazel/eà'&u/isbùurg.,
sous la date de Belgrade, le iû octobi e f. ,
« M. Uuja Danjanovilch, sénateur et ancien
des cris partirent du côté -des salons:
—'Qu'avez-vous fait ? -
•— ltien. J'ai mis le feu'à un coin du sa
lon, dans un endroit bien apparent.' 11 sera
éfeint tout de. suite, mais nous pourrons
sortir. sans être inquiétés.
— Ô mon Dieu ! j'aperçois la flamme;
elle gagne, où fuir ?
■. — Par ici, suivez-moi,
. L'inconnu entraîna Mme de Grandcourt à
travers uu bosquet; il arriva à un petit mur
au bas duquel les rochers', descendaient à
pic vers la mer. Il prit dans un troivun câ
ble comme s'en servent le*s marins, l'atta
cha fortement à l'aide d'un nœùd,entre la
crevasse du mur- ; il souleva d'un bras déli
cat, qui uo semblait pas, révéler une pareille
force, il souleva, comme une plume, Valén-
tine, et s'aidant dès pieds et de la corde, il
se laissa glisser à douze pieds de profon
deur. .
Les cris : Au feu ! au feu l retentissaient,
et le monde affluait dans le-jardin. >
L'inconnu prit Mme de Grandcourt par la
main, la fit asseoir un moment sur une
pierre, et, comme s'il eût tout prévu, il tira
•de sa poche une paire do gros .chaussons,
en laine, qu'il passa pardessus les petites
chaussures de la comtesse: Puis, sans lui
laisser le temps, de se reconnaître, pendant
qu'elle était plus, morte que vive, il l'entraî
na rapidement verg la mer. Les pierres rou
laient sous leurs pieds; la comtesse lui cria
plusieurs fois d'arrêter -ou de ralentir sa
marche; mais l'inconuu n'entendait ri-en, U
allait, le. bras enroulé autour du siipçybd ca
chemire*, portant à demi Mme de Grandcourt
•. Au bout de vingt meutes et par des sen
tiers a lui conçus, il conduisait sur la plage
deserte sa belle dânseuso. À trente pas,-une.
banque se halanoalt, soulevée par les flots.
- Au moment où il se disposait à prendre
Mme de* Grandcourt dans ses bras pour la'
porter dans la 1 barque,
— Où allons-nous? dit ceUe^ei atee- effroi
en refusant'de se laisse^ poïter.
ministre, de l'intérieur, qui revenait ds la séance
dp. sénat, dans la môme voiture .que le pré
sident de cette assemblée, a été arrêté su- '
bitement, dans la rue par le préfet de po
lice et deiux 'gendarmes. On a arrêté, en
outre, deux particuliers." Un officier s'est
rendu en inême t,emps, avec quinze cavaliers, à <
Semendria, pour arrêter le'sénaleur Paun Jan-
kowitcli, ancien ministre des finances, qui s'y
trouve en congé. On assure que ces arrestations-
ont été motivées par un attentat projeté con
tre la vie du prince, et qui avait pour but,
sans doute, le renversement du gouvemement.
Lés deux sénateurs arrêtés, figurent parmi les
personnages les plus influens du pays et jouis
sent d'une g-rande popularité,. M. Danjanôvitch '
est même le beau-lrère du prince Karagsorgie-
vvitch, neveu du prince. On doit encore faire
des . arrestations dans l'intérieur du pays. : Les!
fils du télégraphe avaient été coupés sur divorsr,
points. Le feu' avait été mis le soir, peut-être
pour profiter d» désordre qui en résulterait.
Néanmoins l'ordre et la tranquillité n'ont pas
été troublés. » «V . -
■ On écrit de la frontière du Montenegrtf,
sous la date du 2 octobre, à. la Gazette a A-
gram :
« Le pacha de Scu'tari a reçu l'ordre de cessât;
- toute espèce d'hostilité contre 'les malheureux
habitans de Vasovic; Mustaplia-Paciia a reçu
i cet ordre' avec une grande répugnance, at
tendu qu'il s'était donné beaucoup de peine;
! pour organiser l'expédition, et que ics Va-
isoviciens, voyant qu'ils ne recevaient pasi r
le . secours qu'ils attendaient du. Montenegro>
étaient sur -le point de se rendre; le consul
«•français, craignant que le pàcha n'hésitât à re j .
mettre l'ordre qu'il avait reçu du commandant -
en chef de l'expédition, se rendit en personne*
quoique malade, à Gusinj et fit rentrer l'expé-
ditio/i à Scutan.
». Dès,que les troupes furent partie?, le prin«
ce du Monténégro .fit organiser le fijrritaîre dé
Vasovic à l'exemple du Monténégro même, et
l'un des liabïtans lés plus riches ét ïés plus
influons de Vasovic fut nommé sénateur • '
douze autres promus à la dignité de perjuni-
vos, beaucoup d'autrcsfdrentnomméswoivodesp ■
mais saus .appointem eus ; il né s'agit main- .
tenant que de la fixation de l'impôt. C'est ain
si que, par l'occupation de Vasovic, le Monté
négro s'est rapproché des frontières de la Ser
vie/ Le district de Ponci sera également orga
nisé à l'exemple du Monténégro. » ' ,
i»u STteCEi-KxcraAiKGE:'
Londres, j6 octobre V8o7.
Le contrecoup de la crise américaire a
frappé -cette sen'iaine plus violemmment.
que jamais toutes les parties de notre .'édi
fice commercial et financier. L'ébranlemeivfc
n ■iVT'n'IYvrirI rrA-nai-ml _ _ ■
trielles et de chemins de Xer, jo' t nt-x/'ock-
banks, oui suivi le mouvement de rccul.im-
primé-à toutes les -valaiirs.--
. Une. i eactiuii était cependant inévitablè 1 '
Son pflet immédiat a été de vendre ùu'cou--"
l'âge à la-place et île 'relever sensiblement;
les cours par des achats considérables, tan a
pour c
lui des
fi ent rarement,
«euxune séduction .pareille'"a îà lïïnî^'X-
87 .a 88 qui existe uujourd 'lvg .i / ;tj
' La reprise eût été plus-lbrVe enc(y e sail o
les résolutions, extrendos adoptées, f; de uït
courts intm-alles- par la'-'UanqW d' ^<"e-
tevre. Son bilan-du 3 octobre.' fusait Sne
réduction do plu^ lomiinona''cle fr cE
son encaisse mé^iique.- Uv avait là 1
S";
Xmlft^T teJ ' et ' LaC( ; a? des directeurs
atlendit ^éanmomsjusqii'aujcudi de la se-
S -f lvante pour l )0rtei -"' d'e.S 1/2 à c ] a
limite de son escompte. -1 '
..-Mais comme, dans-le public,on ne se fai
sait point illusion sur la gravité des cou 1 *
j on ctures présentes , .que l'on n'ignorait,
m 1 importance des exportations d'or nour
le continent, ni les'négociations suivies en
tre la Compagnie des Indes et notre pre-
mici éfaulissement financier, pour un eiïîi-
pi'iint d'un million de livres ste'iing de cei- !
le-la a celui-ci, avee nanti^omeui de oa--
reille soinino un bons de Plndui les levées
de numoraîre à la Itauqué s'aun içontèrent
notablement. Oi\ voulait se prémuim- contr&
S:hSir , ' onW ' swaisemMill ' taJ;,lau5: ,
- Ainsi,la première mesure reslrictivé adon- '
t.ee pa? la Banque d'Angleterre ejî un re-
— A I-lpnfleur, répondit l'étranger, et, de
la, vers ce petit port que. je vous ai monti'é •
la-haut, i
_ — lit que'va-t-on penser
lion ?
de m'a dispari-'
,wv' incendie ^^xpiiguera; vous écrirez:
demain que vous vous etes sauvée moiie de
peur;-que vous vous êtes jetée dans une
m X km E™ 3roz c °" c,,é *"»■»
En ce moment, une lueur rouge se réflé-
- ta sur l'eau.'. ; ,
m'ayez ti-ompée, l'incendie est
coustaerable, dit Mme de Grandcourt.
~?von, c est l'orchestre des* musiciens
qui brûle et ,1e cabinet de l'armateur ; un
cabinet ou il s mimsait à îniro de l& rnonui-
sene et a tourner.' des -toupies fit des «éhi-
les; c'est pourquoi'cela brûie si bien. " •
— Vous me promettez qu'il n'v a pas de ^
danger pour eux ? "
— Aucun.
— Et si je vais avec.vous, vous me jurez
une obéissance absolue pendant ces huit
jûui'fs? . '
— Une obéissance absolue. '
Une fois dans la barque, cet homme, qui
paraissait un excellent matelot, poussa au
large avec l'aviron et se mil à ramer avec
ardeur.
En cinq minutes, ils furent en nul g
mer., . ■
Alors l'inconnu abandonna ses raœe? il
sa mit à genoux aux pieds de Valenêine/ il-
lui baisa les mains, et, d'une voix douçé.et
mélodieuse, aUssi douce et aussi mélodieu
se qu'elle était brève, hardie et sans répli
que tout à l'heure, "il dit : .
— A voihs pour la vie J
— Pour huit jours, reprit Mme de Grand- -
court. : , .
— Soit, lui dit-il.d'un air sombre... Mais,,
pendant ces huit jours, si je suis votre es
clave soumis, voUs m'aimerez ?
— Je ne promets rien... N'avez-vous pas
encore plus que vous ne méritez?..^ '
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