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M JLiiî j &iiEjDl i G Oil i uiilibi & o 1 «
IboBQemeBs dés déparlcmèns. '
'mois Mois.. ..? 16|t^. '
six mois.. . 32 fr, ,.
un an.. v 64 fh.
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et chez JIM. Bigot et G«, 8,< place de la Bpitrâe.
PARIS, 15 0CT0BUE.
, revenu des contributions in-
mrèctës pendant les neuf premiers.: mois de
l'année accusant comparativemént àl'àn-
née dernière, une augmentation; de près de
27 millions j,.' augmentation sB sêrait
même êleveë-29 millions, et 'dêmi, si
farinée >836 'ii'éût pds, été ' bissextile, ét,
n'eût.pas présénté, par conséquent; un jour
«ie perception dé. plus 1
prix,, qui
suit ée; en diminuant la consommation d'une
dçnrée si'productive pour le fec/qnt entrai-"
ïié, sur ce chapitre Beulementjûhe réduction,
de 8 .millions, et. 4emï daiis .ie î^pdeniëpt
des contrihution& indireClésI .én objéctera
sans.doulS,que, sj le revenu a ,éprouvé une
jîerte sur-les sacres-indigènes et coloniaux,
il a obtenu ii'ue augmentation presque éga
le sur les sucres «tr&nçërs; mais on sait
fue ces sucres : sont "réexportés^ en grah-
e partie > sduè ; tbrjiie' dé ' raffinés ; de
telle «prie que ce qui.enesf fejslé. dans la
fconsommation ijiterieure n'a pu. olTrir,. uhç
compensation, équivalente au. point "de vue
du revenu. * -, ,. s
Les résultats financiers des neuf premiers
mois de l'année courante doivent donc être
regardés comme satisfaisans dans., leur en*
«emblée Ce -n'est pas toutefois ùju'on-fi'y
trouve la trace des embarras' et du falen-
tîsscttieiit des affaires,qui sé sont fait sentir
S'endait' ! ces derniers: temps. Ainsi, en
écomposarit les tableaux, on voit que l'augf
limitation porte presqu'entièrement sur les
six premiers ijjois.^ i'djinéé, Tandisquelçs
ïlçtix premiers trimestres ont donné un §i-,
.cédant dê 26,285,000 fr., le dernier rç'a pro
duit.qu'un accroissement de, 580)000 fr. Il
y a eu. pendant la dernière .période, un
•temps a'arrêtdans la marche ascensiorinellé
•du revenu public. - ■ : ?r • •'
, Jfclais, ce qui doit être sigriajç commè -fin
symptôme favorable,' c'est que; sijr çe der-
mer trimestre, la.seconde' partie èst beau
coup meilleure : que la-prem'ièré,.Qii érr ju
gera '.par les çluflres suivans. Le mois de
j uillet avait offert une dimi nutiondé ^,i02,Çi,00
t'r., et si, malgré cela, .le ; trimestre a pré
senté une augmentation de 580,000 fr., c'est
que cette diminution a, été couverte, et
bien au-delà par les produits ,des deux.au
tres mois. En effet, le mois . d'août a donné
un excédant de 813,000 fr., et-le mois de.
septembre \jn excédant de 2,169,000 fr.
P'où il suit que le dernier mois surtout at
testé une reprise ji^ns le mouvement dure-
.venu. ■■ ' . 1 ' J '" ! ' ' a '- ' • ''
maintenant on veut:se rendre compte
^dè la éituàtiori 'dè^ ; différentes branches de
'contributions, ajouterons qu'à l'exf
^çption .des^ucrps-, indigènes et coloniaux,
qui .ont, comme nous l'avons, dit, éprouve
ain.déticit de'8 millions .et demi, la plu
part des autres' impôts sont en progrès-;
ision notable, ,'ét • què:J>ar . exemple, - les
droits' sur fetirégistrement-sé sont accrus
de près de 2 milliôHS, les droits de douanes
-sur'les sucre? étrangers de 8 millions et,
^Ur.les tnàrctiàidises diverses, dé plus de 6
Imitions, l'impôt sur lès boiss,oiis et le pro
duit de la yente. des tabacs égalemént cha
cun de-plus de 7 xiiillions. : . ! ' :
Enfin l'état des réçbuvreméns : de l'impôt
tiirçct est plus.florissant qu'il'n'a été à au-.
*ruue épyque.. Lés paiement effettués à la
fin de septembre, montent a 326 millions^
ce qui dépasse de près de 24 millions les
.huit-douzième^exigibles, tandis que. l'aî
née, dernière, l'avance sur les termes échus,:
quoique'déjà'très coiisidérâhTe,"n'atteignait
pas 20 millions.' Ce qui ii'est pas moins ca
ractéristique, c'est que les frais de poursui
te,'qui etaiént déjà tombée, l'année derniè-
l*e,a une proportion dé l-fr.29 c. tour 1,000
îr. , oût; encore décru cette année et riè re
présentent plus que 1 ,fr.^26 c. Voilà' des
chères qui prouvent/ ce néti^ semble', que
iiotre situation iQtérieuj'e n'offre' rièn. quë
(le.rassurant. , " J.ByaAT. ç
. , ' - , t Londres .13 octobre...
- Les dernière'a «quyeUes de l'Inde ont. été
accueillies avec satisfaction.;'On redoutait
de nouveaux malheurs,et l'on regarde com
me un succès ie vmaintien du statu quo. Les
Anglais estiment que la révolte, des'eipayes
a déjà prouvé son impuissance, viruisqu'el le
n'a pu triompher du petit nombre de sol
dats européens,qui combattent jdans l'Inde,
ils la 'considèr'ent comme réprimée d'ava,iir
ce par les renforts qui vont. arriver, succes
sivement sur le théâtre dé' la lutte. Par' le
fait, une insurrection, de ce genre ne peut
réussir qu'à condition de faire, «ontinuejle-
œent ; des progrès,
Chaque journée qui s'écoule satis un suç-
eès des révoltés est donc d'une, valeur inap
préciable pour l'Angleterre,et il èst- tout'sim-
ua
soupir dé soulagement. * ' -
Il ne faut pas s'y troiaper d'ailleurs. On
! est préparé au pire, et . le. coui'age ici gran-
| dit avec Te péril. Les jdUrnâùx français, qui
; disseftent sur les. conséquences de da perte.
■ des Indes potir la- Grande-Bretagne,- sont li-
, bres sans doute de dévôldpper bette hypo-
; thèâd. Ç'ëstiiri éiërciëe d'espritÇornme un au-
, ti ! ë, thaïs qui n'est fôp'dé sur rien dçsérieux.'
. Il n'en peut résulter qu'une chose : c'est la
: révélatiopi d'un mauvais vouloir au ; moins
impolitiqù^, et certainement peu. digne de,
nous;- car.,qu'est-ce.qu'une hostilité (jui se
répand en paroles? Les journaux bien infor-:
lûeSi : -eil ■ AngW^fe,, se fpduisehti Cûpime
■ en Franiié, à un petit nombre ; les feuilles,
à bon marché, assez mal rédigées-, sont in
nombrables. Or,' les attaques inopportunes
dirigée^ en France contre nos voisins ,
à 'pro'pos ! dés ' éyéneibens de l'Inde, dans
é majorité dé 1a pressé française, précisé-
ment par ces journaux mal informes-d'An-.
fleterre qui sont de beaucoup lés plus nom-
reui' et : qui «xercent une influence consi^
dérablè sur les masses. Les quelques jour^
naux français dont nous parlons ont donné
lô cftan^e ;sur là. véritable opinion 1 de .notre
pays j'. 1 ils Qiit dijninûé ainsi foi 't^fatuiter,
ment/ sans aucune .espèce de compensation ,
des sympathies que nous possédions £n An*
gleten e. Peut-être, après tout, n'ont-ils pas
eu-d'autre but et d'autrè espoir.
Mais s'ils Se sont figuré réellemént qup
l'Angleterre allait 'être définitivement chàs-
sée aè l'Inde,-on ne peut que s'étonner d'u 7
ne si. lourde méprise; Toute la garnison ac
tuelle dé l'Indetous les fonctionnâjres,
tous ' les résidens, touté l'àrràée. dé renr
fort seraient perdus, massacrés, anéantis,
que là Grande-Bretagne n'abandonnerait
pas l'Inde. La : guerre européenne ; même
ne, l'y; ferait pas. renoncer, et, d.ans -vingt
ans tomme aujourd'hui, elle serait prête
à,.sacrifier vaisseaux,,' trésors et .soldats
our y rétablir sa. souveraineté. Cest - une
es qualités de celté race, qui en a tant
d'autres pour compenser son orgueil et son
égoîs'mè, qùé, la ferniété inflexible-dont elle
fait.preuve daqs la poursuite..de ses entre
prises. Soyez donc Bien, certains,que. la ré
volte des ciçayes sera -vaincue. Si ce n'est
dans six mois^ce sera dans un an, ou dans
deux ans, ou dans vingt. Mais tout iporte à
croire que la victoire sera prompte: ' - '
Ceci ne fait déjà plys question ici. On no
à'occupe que des moyens.de gouverner l'In
de quand, un l'aiira reconquise. C'est, èn ef
fet, la.grande diflîçulté. Il faut une année
pour inaîntenip. le .-pays. Pourra-tron Rem
placer lé soldât indigène sobre, sounii^ en
temps, ordinaire, .et peu ..coûteux, par des
§:
troupes européennes dont le transport, l'en-,
tretien et le renouvellement emploieraient
des sommes immenses'?.Saiis doute xui' peut
augmenter- les cadres européens; on peut
réformer et améliorer le personnel dés états-"
majors,.mais il faudra toujours ep .revenir-
au soldat du pays, pour tonner le fond de
l'armée. . • ..-v
Le tout est de pouvoir s'y fier. John
Bullj qui a l'espri.t trè6 pratique*,-espère y
parvenir en le convertissant. Il ç'est di.t.qae
puisque là révolte était suscilée'ét' entrete
nue par la religion, c'était la religion.qu'il
fallait .détruire. poUr prévenir la révolte..
Ce raisonnement rigoureux à rallié- tous
les esprits et donne gain de cause aux
sociétés hibliques contre la plupart des of
ficiers de l'armée indienne, et contre lia
Compagnie'des Jndés.
: Celle-ci a toujours eu pour principe de.
respecter les .préjugés religieux de ceux
qu'elle'emploiej et notamment des soldats
indigènes. La religion dans l'iiidé, qu'elle
soit païenne ou musulmane, ne consiste'pas;
seulement dans une théolpgié.plusoumôiùs
absurde j.elle comporte .des. pratiques exté
rieures qui -en font:partie essentielle. Cer
tains alimehs, par exemple,réputés impurs,
telle que la graissé, çle porc, paj' les musul
mans, peuvent être pris,'même involontairement;
Î.' i.» i- ^ — . 1 ».ii,i .u:
Compagnie
jours fait- ùn çcrupulc de respecter ces
croyances ou du moins de ne pas lés heur
ter. C'est pour, cela qu'elle s'est engagée
souvent à ne pas embarquer, les cipayes A càr
np, a vu ces malheureux se laisser mojirir
dé faim plutôt que de manger des alimenç
préparés par le» cuisiniers du bord. .
Là plupart des officiers de l'armée de
l'Inde se montrent également pénétrés de la
nécessité de ne point froisser la religion de
leurs troupes. Ils disent que si l'on n'avait
pas distribué des cartouches graissées aux
çi^ayes, et si l'o9 n'avait pas donné par là
■créancé au 1 bruit que le gouvernement "pré
parait la conversion dès troupes; ïa révolte,
n'aurait pas éclaté. '
. ©Les sociétés, bibliques répondent que, si-
les cipayes. étaient', chrétiens, ils n'auraient
pas de superstition et. qu'on pourrait leur
distribuer impunément ae.s Cartouches avec
ou sans graissé. Or, il y à ici un mélange de
sentimént religieux et d'esprit politique qui
se servent merveilleusement l'un l'autre.,'
Lés Anglais sont aniniés d'un vif désir d&
propagande^ parce qu'ils sont, çroyapis d'a
bord et ensuite parce que c'est une matière
d'étendre leur- influence politique. et leur
immense commerce. Les sociétés bibliques
ont intéressé ce double sentiment à leur;
cause par dés publications nombreuses et
adroites. Elles ont très, habilenaent fait va
loir les torts que l'administration de l'Inde,,
agissant d'âpres les principes de la Compa
gnie, en matière de- religion, a dû se don
ner vis-à-vis de quelques cipayes, convertis
au christianisme, et. qu'elle, a cru devoir-
éloigner des rangs de l'armée; où ils étaient
devenus un bbjèt de scandale pour leurs ca-' -
marades ( , ' „ . ''
. C'est, évidemment une. situation très faus
se pour une puissance-chrétienne, que. d'a
voir ,eu à~ désavouer ainsi et presqu'a puniu
des soldats, par cela seul qu'ils avaitent em->
brassé lé christianisme. Mais cèux qui 'con
naissent l'Jnde ét sa.populaïiop prétendent
encore.sujourd'hùi que cpttç Conduite était; „
indispensable pour maintenir la tranquillité
et.pour affermir ia fidélité de l'armée.
Quoi qu'il.erfsoit,la politique de,la Com-,,
pagnie des Indes- devra complètement'
changer. Le gouvernement de Calcutta va'
être appelé à' donner Un encouragement
nét et énergique aux efforts' des' ministres
profestaps pour christianiser, c'est, le' mot
qu'on emploie partout, les Indiens eri copi-
mençant par l'armée. Ce principe adinis, il
reste a isavoii-ce qu'on entendra par cét ep ?
couragément. Il y a deux partis :lês violent
et les modérés. Ces..derniers .ne, sç bor
nent qu'à demander que les autorités loca
les affichent hautement JeurS sympathies et
favorisent par leur attitude et leurs discours
les conversions parmi les Indous musul-
4
éxecutions qui se préparent, pour opérer la
conversion des militaires et du peuple en
masse..Un ; écrivain français s'est rendit l'or*
gane de. ce sentiment en demandant qu ! on
plante « la croix sur lés mosquées avec le: sa^i
bre t D Ceci est renouvelé des Espagnols dans
le Nouveau-Monde. L'école libérale avait
jusqu'à présent-pris pour thème- de beau-,
coup de déclamations,-ne procédé brutal de
propagande religieuse; mais, dès qu'il s'agit
de l'Angleterre,-, elle-est disposée à tout
louer et à tout permettre, comme à 1a seule
puissance importante quimonte-éneore-leur
dada parlementaire, et la voici.prêtë à re J ■
commander le sabré' comme', instrument de
conversion. Cette angloniànie nous fait au
tant de tort içi. que l'hostilité exagérée d'un
autre parti. Avec les Anglais, il faut se mon
trer juste et loyal, mais ferme.-! en même
temps, et, tout orgueilleux : qu'ils sont, il
n'est rien qu'ils méprisent plus que la fla
gornerie. • - < ■ . . .
Pour terminer ce quç j'ai à vous dire des
tendances de l'opinion ^en 'Angleterre,, au
sujet des affaires dé l'Inde, j'ajouterai qru'a-
vecla.résolution de ckrtsiiah-ser la.^'opulà-
tion de ce pays, on a, de plus, l'idée d'avoir'à.
Londres une autorité réellement responsable
de l'administration indienne. Jusqu'à .pré
sent, la compagnie, qui; par léfait, n'exer
çait pas le gouvernement, servait ■ de para
vent, ou; si l'on veut, de bouclier, .au mi
nistre placé à la tête du bureau du çontrôle.
Ce fonçtiomiaire, quel qu'il fût.,' n'hésitait
jamais, à rejetçr sur un.être, complexe,
comme toutQ compagnie, des, torts qu'il
.avait seul quelquefois. Cette fiction cessera
certainement., Les. Anglais veulent déscr?
mais.savoir à qui s'en prendre,' et 4iyer§
membres , du parlèment ont annoncé" l'in
tention de proposer une modification én ce
sens à l'organisation actuelle du pouvoir
exécutif. Ils seront soutenus par la vœu pu*
Mie. - * ■ - •.
Ce vœu est , même si prononcé, qu'il a
donné naissance à un bruit que je vous
communique sous toutes réserves, mais qui
est fort répandu ici ; Il s'agirait d'ajçuter
aux titres que porte déjà très riobleinéôï la
reine d'Angleterre, celui, d'impératrice des
-Indes. Par ce seul fait, la compagnie se
trouverait saus- douta dépossédée dé toute
action politique, et serait réduite, en sup
posant qu'elle continuât d'exister ? au rôle
de compagnie pûreijient-cpmmercialè.
, r. DUBOIS.
TÉLÉGRAPHIE PRÊTÉE.
Londres, 1S octobre.
La reine a quitté Mer Balmoral. S. M. à cou
ché à Haddo-House; et elle partira'aujourd'hui
poùr' Abéerden et Edimbourg; - - ( Havas.)
■ Londres, 49 .octobre;
S' couseii.de.la banque d'Angleterre, dans sa
. réunion;d'aujourd'hui, n'a apporté arioune mo
dification au taùx de l'escompte .Oii dit'que'le
conseil attend les nouvelles d'Amérique-et qu'il
prendra' ! ensuite une décision suivant les èir-
- constance?. . - • ; . .,•< , ;
Les consolidés-ont fermé de 88 1/4 à 88 3/8et
lejnouveau.différé d'Espagne de 25 à 2b. {Id.)
,î- - ;• ' ïîérlin, 1S octobre. •
S. M: le. f'oi, après avoir passé, la nuit der
nière dans un profond somyieii, sa Sent beau
coup moins fatiguée çû matin, , ...
; Au. château de .Sans-Souci,' le 15 octobre, à
huitjhçures et demie'du matin. {Idem.)
'. , Berlin, 14 octobre.
Bulletin daté de Sans-Souci, Mit heures'èt
demie du matm^Le rbi'a eu ùne'bonné nuit,-
et, par suite, ses forces ont sensiblement aug
menté cé matin, / ' (Idem.) .
i ' Berne, .15 petobre. "
" là présence du . commissariat fédéral n'est
plus nécessaire, clans lé canton de Vaud, le con-
, seil'fédéral ayant décidé d'ordonner la Suspen
sion dos travaux, tout en maintenant l'appro
bation'qu'il a donnée au.plan définitif:, et dô-;
taillé de la ligne.d'Oron. - ...
.-M-.-.:-; -- - Trieste, 15 octobre.:
v Les nouvelles de Gonstantinople, du-)10,.an-.
noncent i que }a Pqrte: a. décidé de conserver
provisoirement à loiirs postes ses ajnbassadeùrs
. a,'Vienne,et à Berlin.,.
, Lès Turkomans et d'autres insurgés ravagent
lé KIiotassan. On a énvové, .pour,lek réprimer,"
cinq régimens de Téhéran.' (I déni.)
' Marseille, 14 octobrè.
• D'après les'nouvelles d'Égypte' du 6 octobre,
- 'Çâïd-Pacha était 1 allé à Suez, que le comte Or-
lofT-avait aussi visité. Leà promesses d'actions
relatives.au percement. deJ'isthme avaient rc-
" mont.é. depuis les . vœux favorable^ éxpriniés en
.France.
L'ambassade de - Siam s'était embarquée le
C octobre -pour. Marseille. . .,(ldem.)
; • . -■ Marseille, 15. octobre, ;
.Con'stantinople,, 7 octobre, r—Le-commerce
est toujours languissant. Soixante-seize mille
médailles -de Medjidié seront envoyées â l'ar-
, mée ainsi qu'à la flotte anglaise.
•Le.prmce de JoinvjUe est revenu de Crimée
- et và repartir pour Sinyrne,, . ,
-Athènes, 9 octobrei,— On confirme les vastes
• travaux de fortifications que les ,Busses exéçu-
. tent à l'entrée de la mer a'AzolE.
.. .L'amiral français a été parfaitement reçu à la
cour de, Grèce. . . . . ;
P'après lés dernières, nouvelles des Indes, Je
choléra avait diminué à LucknoW » mais il. sé
vissait à Cawnppre, où le général Havelock,
réduit à i,300 hommes, en perdait 10 par jour.
,; ' "(Idem.)/
Dépêche tèlêgrapMque;privêc, ■parvenue' à la chavi-
■ 'tre de éatninerce de Bordeaux.
' Marseille, 14 octobre,
à quatre heures cinq minutes du soir.
On est tranquillisé,, ,sur.. la. côte .de Coro-
- mandel. On espère q.i,ie'lâ révolte sera apaisée
à l'arrivée des troupe? anglaisés-. T l)àns les pro-
vincfvS du Sud, ou est-tranquille.-'
Calcutta continue à être tranquille. Il n'est
■ plus à craindre gue la révolte aiT.i\o jusqu'à
nous..' " ''
Faible'augmentation daiis la. récolte, des in
digos. ■
' La position des riz dans PJndeest la même :
les prix au cours précédent;-riz blanc de table,
rares et cotés 3 l'oupicsli à 3 9, première qua-
' lité. ITausse continue sur.les salpêtres;- provi-
' sions, 4,000 sacs.
- Les bulletins de lasanté du roi de Prusse,
que nous recevons par la voie télégraphi
que, prouvent que S. _ M.- peut être considéré.^
■ comme .tout à fait hors'..dé. danger. Il parait,
toutefois qu'à la date du d3, la population
de Berlin était " loin d'être rassurée à cet
. égard; voici, du moins "ce qu'on écrit ce
jour-là à la correspondance Havas :
« Les , derniers bulletins do la santé du roï
deviennent dé plus en pliissatisfaisans. Mais on
croit généralement dans' le publieque les bulle-
, tins sont .plusfavorables que la-réalité. Jamais,
en effet, ils n'ont dit que la vie du roi était
, menacée, tandis qu'on a su tout d'abord, on
qu'on a appris plus tard; que S. M. avait été plu
sieurs jours sans connaissance. Certains jour
naux vont jusqu'àparlerde conversations que lé
roi aurait eues avec les princes, mais ces exagéra
tions ne servent qu'à confirmer le public
dans son incrédulité. Il parait , cependant ,
qu'il y a un mieux sensible dans l'état du
roi, quoique son rétablissement ne soit nul
lement . aussi assuré que le prétendent, les
-journaux. Les dispositions prises pour la fête .|
de l'anniversaire (le la naissance de 'S. Ml qui '
. aJieu après demain, prouvent mieux .que toujl
4e reste qu'oJtuxaÇQÇsidèf§..aullement le dan-
gér comme ,pa^:é, Le, 15 octobre sera cette fois-
ci un 'jour dé prières, où 'l'on adressera au
ciel des installées pour Ja .yic du : souverain,. Le
président du conseil recevra les vœux du' corps
diplomatique et les transmettra' à S. M. II n y
'aura aucune réjouissance publique. » ' ' ■ - ,
' * . ' 11 llliimn • ' i ■'
' A. t" t. • V V •' ... " ' "U if- ■ ; ; ) k .'J
v Nous lisons dans le Éengal-Hurkaru, sous I
la date de Calcutta, 9 septembre :
« fîojLts recevons-de bonnes ; nouvelles de
Delhi, les insurgé^ commençaient à se" battre 1
entre eux, et le roi avait envoyé 'un -"message
secret à M. Colvin. Par ce message', lé tôi pro
posait de se rendre, à ; condition- d'être rétabli :
dans la position qu'il occupait avant la ré
volté. Il faut espérer, que cette- offre a été reje
tée avec mépris; mais le' gouvernement a, depuis
quelque temps, agi dune, si étrange,façon,
qU'aucun d.c ses actes, quelque entache de folie
'qu'il fût.- n'e? droit, dé Surprendre le public» No*
tre armee occupait tinfe position inattatjuable
■devant Delhi et avaitété grilildenïent renforcée
par l'adjonction de la 'colomie-tmohiM, Compo
sée .(ïu, -52° régiment .de S. M. et d.'une aile
du fli c , avec .quelques corps de Sicjks,.' sous les
ordres çln brigadier général Nicholson, jeune mi-
iitaire àppele'à occuper ime haute position v pn
croit que l'assaut définitif à donnerala ville im
périale ne se "fera pas attendre' beaucoup plus
longtemps. Sir Colin-Campbell, à c6 que l'on
croit,* a envoyé l'ordre d'activer ies choses; -et
le,général WilBon n'est,-'Certes> pas homme à
retarder, fut-ce. d'une, -heure, l'exécution d'un
ordre semblable;■ :
. >> Par rapport aii .siège de Etolhi, on. peut dire
que, M, GreaUiead, 'cx-conimisSnire' à Mcerut, a
reçu des instr uctions afin' d'essayer de décou
vrir par les cipayes blessés ou déserteurs, la
cause réelle de'la révolte. Dans cliaqué circons
tance, on a reçu l'a mômè .réponse : '« les car
touches. » 11 est aujourd'hui-évident ponr tout
le .monde que L'insurrectionest d'origine malio-
métane. qp'élle aétéh^bile'mentmenée et large
ment répandue,- et,que les.cartouches "n'ont.été
quelle prétexté à p'aidê duquel les 'Mahométans
ont travaillé, la fcrédalité des Ihdous.
'»' Beaucoup' de'propriétaires et "de nobles ont
été'compromis dans le complot, ainsi que pres
que tous les fonctionnaires civils indigènes.-
Léfait a été clairement .établi; le gouver
nement n'a nullement de racines parmi les
cultivateurs du sol..Da"ns l'Inde ,coipme en Fran
ce, le soldât est le représentant de cette .classe,
et l'on cite,rarement un .exomple jqù il soit
resté fidèle à' son maître européen. Qn peut ci
ter comme iin exemple des opinions des in
digènes'à ce sujet,' le distique ci-dessous
composé par lé roi de Delhi,-qui s'est toujours
fait gloire de prétendre autitre.de pocte. « Les
» puissans Anglais, qui se vantent d'avoir sou-
»> mis Rooss et Iran, ont été vaincus dans l'In-
» de, à l'aide d'une goule cartouche. » -'
rèquisë, conformément aux conventions, en vi
gueur. Lé dernier, également connu,est encore
» Un attentat aussi 'horrible à coiitrairii 10
gouvernement à-ne .plus différer l'adoptîtîZi de»
mesures extraordinaires qu'il aVait eu l'inten
tion do • rétablir". S. A. -R., foi-tement. émue ef
indignée, a ordonné, par Son décret'du 30 sep
tembre dernier, que la ville et' la commune en
tière dé Carrare fussent de nouveau soumises à
l'état de «iége j elle a ïiommé en même temps
le commandant major des dragons royaux, che
valier dé Wid'erkhem, qui; s'étant rendu .sur
La Gazette de Londres publie une longue
série de lettres officielles et'elè rapports re-
ipus par le conseil dés directeurs cie la com-
pagnie-des lrides, et qui rèiriontent pour-là
plupart à une date déjà ancienne. "
' Un avis inséré dans la même feuille ,
par le. foreign-offleé notifie que le "contre-
amiral, sir Michael Seymôur, commandant
lés forcés navales, de.S; M. britannique en
Chine, ; a établi, le 8 août 1857, lé blocus du
port et de là rivière de Canton, au moyen
d'iine force suffisante sous ses ordres, et que.
toutes les mesures, autorisées ; par les'lois dés
nations et les traités, seront adoptées, et mi
ses à èxécution-à l'égard de tous navires qui
tenteraient dé violçr ledit blocus. -
. .. .Le Messager aetient. la proclamation qui soumet à "l'état .dé
siégé la ville .'et la commune- de Carrare':
cette proclamation est précédée de l'çxpose
qu'on va lire >.-. ...- i: .,
"c Au ïnois de décembre dernier, S.- A. R. no
tre auguste .souverain; pensant que les pùiii'-'
tions inlligées à plusieurs.perturbatuurs de l'orr
dre public avaient dû réprimer l'auUuce des scér
lérats qui infestaient la ville et la commune, do-
Carrare, ordonrià que l'état de siège en vigueur
sur ce territoire .fut levé. Mais là confiance, que
nourrissait notre très clément monarque fut
bien loin d'être justifiée : quelques'mois après,
les attentats, blessures et assassinats, non-seu
lement'recommencèrent, mais encore ils de-
jurent, dans ces derniefs.. temps, assez 1ré:
quens pour alarmer justement les :'honnêtes
gens et amener lq gouvernement,, malgré )lù>
a songer à remédier de .nouveau au mal crois?
sant parles mesures plus ou moins exception
nelles., ■
Les choses en étaient à ce : point,'lorsque; à-
l'occasion du dépait d'une grande partie de - la
garnison, qui s'était rendue aux manœuvres
dlautomne, dans la province de Reggio, quel
ques malveillans eurent l'audace, dans la -soi
rée du 27 septembre dernier, d'insulter,plusieurs*
soldats au théâtre, ne craignant pas de manifester
hautement ieur mépris poûr la totalité de là
classe honorable à laquelle, ceux-ci apparte
naient. Les provocations amenèrent une mêlée
dans laquelle- deméurèrent.légèrement blessés
un soldat et quelques bourgeois. Le fait n'était
pas exempt des apparences-de la préméditation
par un des mdividus arrêtés; lorsqu'il fut au
pouvoir de la force-arinée/il jefa à terre un sty
let dont il était armé. La modération de la
troupe fut probablement considérée comme de
la faiblesse car, dans lîaprcs-midi du lende
main .28J.il,'se passa un nouveau fait' d'une
atrocité extraordinaire. •
. » Trois individus appartenant à la milice de
réserve, le sergent .Riboléni et les soldats-Zeni
et Rocchi, se trouvaient, sur la voie publique "de
Grùgnona, dans le voisinage de Carrare, et peu
éloignésdelcurs maisons,marchantpaisiblemçnt
sans armes, quand sept jeunes genssortis de Car- i|
rare à quatre heures de l'après-midi, pour se di
vertir et se promener,* se ruèrent sur eux à llim-
proviste et sans altercation préalable., à coups
ae pierres et de poignards, - les tuèrent misé
rablement* nonobstant ies-cris de la mère et de
la femme de l'un d'eux. Deux hommes restè
rent-morts, Rocchi survécut deux jeuis, et il
reconnut un des assassins tombés au pouvoir
de la justice. Cinq autres furent arrêtés par la
-troupe du gouvernement sarde sur le territoire ;
duquel ils s'étaient réfugiés; l'extradition .a-été •
! FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL. |6 OCTOBRE-
BELLE-LANGUE
■ ; .I1L- '
- Une ou deux semaine^ après cette conver-
«atipi«j#aip 4? ; (|raédçourt, sp..ç.r(nneinait
idans son parc^ laissant allerses:pas ?ans but,
avec cette profonde, in^ou.çiance d.'une fem
me qui s'ennuie et a laquelle tout, est ia-
différenL Arrivée, à I'extrçn3ité, d'une 3 al
lée.-, à. l'encoignure d'un-piur^près d!u»
-berceau de tilleuls, dont l§s branches
s'étendaient jusque sur la., route, yoisi -
ne,, elle entendit 49 léger, brwt, (Ifuis
la direction d'une petitQ porta qui ser
vait d'entrée de cé côté du parc. Evidem T
ment quelqu'un se trouvait au dehors ; on
essayait d'opyrir,,}^ gorfei'inais on ne put y
réussir. Valentine écouta ^n était allé un
peu pius làin. Quelques pierres tombèrent,
un pied glissa contre le mur qu'on voulait
escalader. Mme de Grandcourt, instinctive-
i * -. ^ ,
La reproduction et la traduction $Qut interdites.
ment, &e jeta dans un massif d'où èlle pou
vait voir sans être vue . Deux minutes après,
une tête d'hommé, coiffée d'une casquette,
parut.aii-dessus du mur; l'homme regarda
à droite et à gauche cémmé s'il craignait
qûeiqu's surveillance,' et, n'apercevant sans
doute aucun œil indiscret, -il se laissa glis
ser, à'l'intérieur. Dans le mouvement qu'il
fit, sa blouse s'accrocha, à quelques bran
chés , et "Valentine distingua soùs. cette
blouse un paletot .élégant et ùn costumé
a la mode.' L'inconnu était légèrement pâle;
il portait de, petites moustaches, Sa tété était
belle,'ses mains paraissaient fines et blan
ches, , i
—Que veut cet homme, murmura Valen
tine, surprise, et que cache ce mystère?
Èn ce moment un livre que Valentine te
nait à }a main tomba sur un tas d^feuilies
sèches,. Le bruit effraya sans doute I'încon-
' nu qui, en deux bonds, ressortit du parc
éomme il y était entré.
Le son 1 , en traversant un appartement
dm château, Mme de Grandcourt vit la mê
me figure collée à la grille et regardant;
cdttefois. If blouse bletie avait fait place au
gàlètot..
."• kprès quelque "hésitation, l'inconnu ou
vrit la grille et.se dirigea vers le vestibule;
il 'salua avec aisance, mais comme oïl sa
lue un domestique, le valet qui vint lui de
mander ce. qu'il désirait, et on l'introduisit
_au château, ' .
Mme de Grandcourt eut grande envie de
descendre pour l'examiner de plus près,
mais elle ne se trouva'pas mise conve
nablement, et avant qu'elle n'eût eu • le
temps dé modifier sa toilette, l'étranger
était sorti, accompagne dè M. de Grand-
cotirt.' La comtesse questionna- ses'gens.
Ceux-ci lui apprirent que l'étranger était
.yenu'demander s'il y avait quelque vieux
tableau à vendre, et le comte, lè sachant
amateur, lui' avait montré les portraits de
ses aïeux ét les belles batailles de son
salon.' '
Quand son mari fut "rentré, Valentine
mit la conversation sur ' la visite de l'ar-
tiste. , . .
' -r-'Un bel artiste, ma foi 1 ; répondit-Ana--
tole, il s'est .dit amateur dè tableaux et il
né les a seulement pas -regardés; U a plus
regardé votre piano et vos musiques que
' mes toiles ; à chaque instant il se tournait -
du côté de ia porte/ comme s'il eût attendu
votre présence, et lorsque je* lui faisais ad- :
mirer un Làrgillière, il m*â répondu,- en
feuilletant là partition -de Fm- ùiavola y •
' qu'en effet, Vêtait un des beaiix opéras ;
d'Auber.- 1 {
C'est singulier, se ditMme de Grandcourt,
cet homme a les mains trop blanches pour
un domestique,, ce ne saurait être un vo-
leur; cef n'est pas non plus pour les ta
bleaux qu'il est venu. Quelles-étaient donc
ses intentions/et pourquoi sou déguisement
du parc?
- Valentine fut agitée toute la nuit; elle
eut des rêves ineohérens au milieu desquels
elle revoyait la tête pâle, les mains fines et
la blouse bleue de l'inconnu.
Le matin, en se levant,- elle ne rêvait
•plus; cependant l'inconnu passaittlans un
chemin qui dominait le ; château,- il lui ôta
ison chapeau et la -salua; - Mme de Grand-
court ne put s'y méprendre^ l'admiration
. 'tait peinte sûr soil visage.
Il y avait de quoi bouleverser toutes les
idées de Valentine : çlle chercha dana ses
souvenirs si elle n'aurait, pas déjà, vu cet in
connu, mais sa mémoire ne lui fournit au
cun renseignement à cet égard. Il fallait
bien S'arrêter à la seule hypothèse raison-"
nable: cet homme l'avait rencontrée précé
demment, et .il était amoureux d'elle !
* | Amoureux d'elle, est-ce possible? .
; Pourquoi pas? N'est-elle pas dans l'âge,
- o i l'on inspire des passions ? N'est-elle pas
bblle à séduise un jeune homme, elle qui a
impressionné un homme d'tm âge^qûr,
calme et froid, comme son mari ? Si elle a
plu- dès la première rencontre à M. de
Grandcourt, elle peut bien avoir été remar-
quée d'un étranger ! . .
- ' T-. Hier, se dit-elle / cet homme a.eherr
ché à. me revoir deux fois,- cela est -évi
dent ; il ne rôdait'pas dans le parc pour un
:autrè motif , nous verrons demain.s'il serçi :
."encore là. , •
: i Zl elle attendit le lendemain avec impa
tience, mais le lendemain l'inconnu ne pa
rut pas. Elle fit prendre des renseignemens
dans le village, ellë voulut "savoir, où il avait ;
passé, la nuit; personne ne put le dire.i
Comme èlle, on l'avait vu prendre lè chemin
qui borde la propriété du château, et) l'on
avait perdu ses traces.
— Il reviendra, dit-elle.
Mais il ne revint plus.
. Il est entendu que Mme de Grandcourt
seigarda bien de raconter: à son mari la
rencontre qu'elle ayait faite. A quoi bon?
.Cet incident, si léger-et ,si futile, eut une
influence capitale dans la vie "de Valentine.
Elle y vit.un doux mystère à éclaircir. On
esttoujours bien aise, d'être admirée. .
Deux jours après l'apparition del'étran-
: ger, Vàlentine recevait une lettre datée d'In-
gouville. Elle était d'une- dé ses meilleures
aniies de pension qui lui. apprenait son prç-:
les lieux, a publié^ immédiatement la procla-
mation ci-dprès - . , !
- 1 » Puissent les rigoureuses mesures adoptées
suffire pour "rendre la sécurité publique et pri-;
v'ée à un pays qu'une poignée d'assassins trans
formé eii iine triste exception parmi tous- les
autres États ; puissent-elles venger la société
îles paisibles habitans offensés par. d'incorrigi
bles malfaiteurs, permettant ainsi au gouver
nement de briser définitivement et dans un
br£f âélai les entraves qui pré,juditient au com T
merce Sttïf# doute,, et ne sont cependant que
trop nécessaire popi' 1® ï^tablisseinent. de,
tranquillité complète !» '; ••
(Suit la proclàmatioZ 1 déclarant la ville et là
commune entière ;de Carriire soumises à 1 état
de-siège.) 1
CâlIP BX CHVLOSS.
(Correspondanc# particulière du Constitutionnel.}
" 12 octobre. ,
Les réglflicns de la garde, qui devaient
changer de garnison au I e * novembre, S9
rendent directement â leur nouvelle.desti
nation en quittant le camp. La première
colonne s'est mise en route samedi 10, les
autres suivront successivement. Le, régir
ment qui doit partir le dernier, le 2" volti
geurs, fte quittera le camp que lundi pro
chain 19. L'occupation se prolongera, com
me on le voit, beaucoup plus qu'on ne l'a
vait pensé au début; cela tient à ce que l'in-r
fanterie lle A 6 voltigeur3, dirigé sur Paris,
seul excepté), voyagera par étapes et; non
par le chemin de fer, comme on.l'ayait an?
noncé. -,
- Encore -quelques jours, et-cette immense
plainé aujourd'hui si. vivante, si animée,me
sera plus qu'une vaste solUude, dont les
anciens liôtcs,'trop t6tpeut-€tre pour, leus
sûreté, s'empressent déjà de reprendre
possession. Ce matin, un immensé brouha
ha s'est élevé à la droite des dragons;.tous
les hommes se polissant;, se culbutant, ont
entrepris soudain, à travers le bivouac, ;la
course la plus désordonnée du monde/ Tout
cet émoi était causé par un malheureux liè
vre quo son amour au. sol natal et les sér
ductions d'un gîte à peu près.sec avaient
engagé à établir prématurément son domii
cile dans une des tentes abandonnées par '
la première colonne des cuirassiers^ Le pau
vre, animal est parvenu à échapper à ses en-r
îiemis; et si l'en en-juge par le .danger qu'il
a couru, ii est à supposer qu'il a -disparu,
cette'fois, avec l'intention bien arrêteo de
ne plus revenir. ' • ...
' Nous avons domi£ le résumé des prihej-*
pales manœuvres exécutées au camp do
Chàlons,-et particulièrement3e. programma
de toutes les opérations qui ont élé dirigées
par l'Empereur en personne. IL n'était pas
inutile poui' des militaires, et, â coup sûi",
ii était curieux- et intéressant pour tout lè
monde d'avoir une idée exacte de-ces granf
des manœuATeF. • j
Au moment de -prendre définitivement
Gongé du grand établissement militaire que-
la garde vient d'occuper ; pendant presse
deux mois, nous ne voulons, pas répéter ce
que nous'avons déjà dit sur l'importance>
sur la ; nécessité .des camps eû temps de
paix ; — mais, après avoir indiqué; en dé
butant, les améliorations et les perfection-?
nemens à poursuivre, il nous semble utile»
d'insister quelque peu sur les résultats oih
tenus. -
Si les troupes de la garde emportent dans'
leurs garnisons cette habitude, cette expé-»
rienee des grand» imouvemens, cet esprit
militaire qui ne »e développent qu'au mir
lieu des dangers "de la guerre ou des réur
nions qui en sont l'image,-celles: le doivent^
d'une part, à la «larté, a lanetteté, à la prér
cisiOn qui ont caractérisé la.direction a là
fois instructive et 1 attrayante donnée àleurs
travaux ; de l'autre j à la physionomie sér
rieuse, gravo; austerè, pounait-^on dire/de
l'établissement militaire qui - les a réunies*
t Les évolutions d'un corps de iroup.es con
sidérable doivent toujours s'accomplir avec-
ordre et rapidité, mais-elles diffèrent des
manœuvres quo l'on fait exécuter, à un bar
taillon, à un escadron, à une batterie, ep
ce que,,, chez îos '.premières, .les .subdivi
sions, qui sont les unités tactiques que
nous venons de nommer,, ne'peuvent plus
se mouvoir avéc la.même-symetrie,.la mê
me uniformité que les sous-divisipns de ces
.mêmes unités. Ces dernières, auxquelles
leurs comtaandans doivent donner la .forr
me tactique la plus appropriée au. moûyer
ment général,, sont conduites par. eux-, en
suivant le chemiirle plus court, sur- l'emr
chain mariage avec un charmant jeune hom»
me. 11 y avait six mois qu'ils se faisaient la
cour; on l'invitait à la noce. -,
— Sera-t-elle heureuse! se dit Valentine
avec tristesse.'-Que de. mariages cfmtrac-
tés sous les : auspices du bqnheur comme
le mien, qvii manquent à toutes leurs pro
messes! ,
- Elle relut la lettre de;son amie; il. y ré
gnait un sentiment de confiance qui la, ga
gna. .
— Après tout, se difr-elle, son .futur peut
ne pas ressembler à Anatole..;..
AiMéjeâner, elle annonça à M. de Grand-
court que la noce aurait lieu dans quinze
jours, et qu'elle ne pouvait faire autrement
que -d'y assistai'. •
. Dansquinze jours, Anatole devait être eh
-pleine moisson. *
-r- Je ne puis cependant pas, dans un mq-
ment pareil, abandonner ma récolte, répon
dit M. de Grandcourt; la. surveillance du
maîtré est.plus que jamais nécessaire. -
' — Comment faire pourtant? reprit Valen
tine. Si vous le vouliez itian, peut-être cela
-pourrait-il s'arranger. ,
. — S'arranger?... Vous parlez de .pela tout
-à-votre aise.
• . — Avec un pfeu de.bonne volonté..,
. : — Mais^ma c^èiie, vous n'y pensez pas>
: vï 3,1
li
M JLiiî j &iiEjDl i G Oil i uiilibi & o 1 «
IboBQemeBs dés déparlcmèns. '
'mois Mois.. ..? 16|t^. '
six mois.. . 32 fr, ,.
un an.. v 64 fh.
p&iïfe tfis pats étrangers, voir 1$ |tableau
. publié les s et 20 de ehaque mois. "
Imprimerie L, BQNIFACÇf rue daf Bons-£nfan8j 19 ( .
--s; . , < . > 'i l£- | -5 f. 1 •
: . -x . j.;' > I ^ 'J 1 -, £_*
' te "mode d'abonnement le plus simple ëet VenVôi d'iih Bon de poste ou d'un effet sùi$àris. "
à.l'ordre de i'ÀMistlu.'mm^du journal* rue Valois, n° iOi •
, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
Àbonnemcns de Paris,
trôis. mois /TTV? 13 fe^..
six moïs..... .7 26 fr.-u
un AU.Y... . v .ï s2 frt]^
. un numéro 20 centimes;
Les abormemèiis datent des 1" et 16
, : de chaque mois.
i*f~i :w-rr
Les lettres dû envbisj,'argent koh affranchis . sont refusés,
• Les articles déposés ,ûe sont pas rendua.
Lès annonces sont reçues chez'M, Paris, régisseur dea journaux,
et chez JIM. Bigot et G«, 8,< place de la Bpitrâe.
PARIS, 15 0CT0BUE.
, revenu des contributions in-
mrèctës pendant les neuf premiers.: mois de
l'année accusant comparativemént àl'àn-
née dernière, une augmentation; de près de
27 millions j,.' augmentation sB sêrait
même êleveë-29 millions, et 'dêmi, si
farinée >836 'ii'éût pds, été ' bissextile, ét,
n'eût.pas présénté, par conséquent; un jour
«ie perception dé. plus 1
prix,, qui
suit ée; en diminuant la consommation d'une
dçnrée si'productive pour le fec/qnt entrai-"
ïié, sur ce chapitre Beulementjûhe réduction,
de 8 .millions, et. 4emï daiis .ie î^pdeniëpt
des contrihution& indireClésI .én objéctera
sans.doulS,que, sj le revenu a ,éprouvé une
jîerte sur-les sacres-indigènes et coloniaux,
il a obtenu ii'ue augmentation presque éga
le sur les sucres «tr&nçërs; mais on sait
fue ces sucres : sont "réexportés^ en grah-
e partie > sduè ; tbrjiie' dé ' raffinés ; de
telle «prie que ce qui.enesf fejslé. dans la
fconsommation ijiterieure n'a pu. olTrir,. uhç
compensation, équivalente au. point "de vue
du revenu. * -, ,. s
Les résultats financiers des neuf premiers
mois de l'année courante doivent donc être
regardés comme satisfaisans dans., leur en*
«emblée Ce -n'est pas toutefois ùju'on-fi'y
trouve la trace des embarras' et du falen-
tîsscttieiit des affaires,qui sé sont fait sentir
S'endait' ! ces derniers: temps. Ainsi, en
écomposarit les tableaux, on voit que l'augf
limitation porte presqu'entièrement sur les
six premiers ijjois.^ i'djinéé, Tandisquelçs
ïlçtix premiers trimestres ont donné un §i-,
.cédant dê 26,285,000 fr., le dernier rç'a pro
duit.qu'un accroissement de, 580)000 fr. Il
y a eu. pendant la dernière .période, un
•temps a'arrêtdans la marche ascensiorinellé
•du revenu public. - ■ : ?r • •'
, Jfclais, ce qui doit être sigriajç commè -fin
symptôme favorable,' c'est que; sijr çe der-
mer trimestre, la.seconde' partie èst beau
coup meilleure : que la-prem'ièré,.Qii érr ju
gera '.par les çluflres suivans. Le mois de
j uillet avait offert une dimi nutiondé ^,i02,Çi,00
t'r., et si, malgré cela, .le ; trimestre a pré
senté une augmentation de 580,000 fr., c'est
que cette diminution a, été couverte, et
bien au-delà par les produits ,des deux.au
tres mois. En effet, le mois . d'août a donné
un excédant de 813,000 fr., et-le mois de.
septembre \jn excédant de 2,169,000 fr.
P'où il suit que le dernier mois surtout at
testé une reprise ji^ns le mouvement dure-
.venu. ■■ ' . 1 ' J '" ! ' ' a '- ' • ''
maintenant on veut:se rendre compte
^dè la éituàtiori 'dè^ ; différentes branches de
'contributions, ajouterons qu'à l'exf
^çption .des^ucrps-, indigènes et coloniaux,
qui .ont, comme nous l'avons, dit, éprouve
ain.déticit de'8 millions .et demi, la plu
part des autres' impôts sont en progrès-;
ision notable, ,'ét • què:J>ar . exemple, - les
droits' sur fetirégistrement-sé sont accrus
de près de 2 milliôHS, les droits de douanes
-sur'les sucre? étrangers de 8 millions et,
^Ur.les tnàrctiàidises diverses, dé plus de 6
Imitions, l'impôt sur lès boiss,oiis et le pro
duit de la yente. des tabacs égalemént cha
cun de-plus de 7 xiiillions. : . ! ' :
Enfin l'état des réçbuvreméns : de l'impôt
tiirçct est plus.florissant qu'il'n'a été à au-.
*ruue épyque.. Lés paiement effettués à la
fin de septembre, montent a 326 millions^
ce qui dépasse de près de 24 millions les
.huit-douzième^exigibles, tandis que. l'aî
née, dernière, l'avance sur les termes échus,:
quoique'déjà'très coiisidérâhTe,"n'atteignait
pas 20 millions.' Ce qui ii'est pas moins ca
ractéristique, c'est que les frais de poursui
te,'qui etaiént déjà tombée, l'année derniè-
l*e,a une proportion dé l-fr.29 c. tour 1,000
îr. , oût; encore décru cette année et riè re
présentent plus que 1 ,fr.^26 c. Voilà' des
chères qui prouvent/ ce néti^ semble', que
iiotre situation iQtérieuj'e n'offre' rièn. quë
(le.rassurant. , " J.ByaAT. ç
. , ' - , t Londres .13 octobre...
- Les dernière'a «quyeUes de l'Inde ont. été
accueillies avec satisfaction.;'On redoutait
de nouveaux malheurs,et l'on regarde com
me un succès ie vmaintien du statu quo. Les
Anglais estiment que la révolte, des'eipayes
a déjà prouvé son impuissance, viruisqu'el le
n'a pu triompher du petit nombre de sol
dats européens,qui combattent jdans l'Inde,
ils la 'considèr'ent comme réprimée d'ava,iir
ce par les renforts qui vont. arriver, succes
sivement sur le théâtre dé' la lutte. Par' le
fait, une insurrection, de ce genre ne peut
réussir qu'à condition de faire, «ontinuejle-
œent ; des progrès,
Chaque journée qui s'écoule satis un suç-
eès des révoltés est donc d'une, valeur inap
préciable pour l'Angleterre,et il èst- tout'sim-
ua
soupir dé soulagement. * ' -
Il ne faut pas s'y troiaper d'ailleurs. On
! est préparé au pire, et . le. coui'age ici gran-
| dit avec Te péril. Les jdUrnâùx français, qui
; disseftent sur les. conséquences de da perte.
■ des Indes potir la- Grande-Bretagne,- sont li-
, bres sans doute de dévôldpper bette hypo-
; thèâd. Ç'ëstiiri éiërciëe d'espritÇornme un au-
, ti ! ë, thaïs qui n'est fôp'dé sur rien dçsérieux.'
. Il n'en peut résulter qu'une chose : c'est la
: révélatiopi d'un mauvais vouloir au ; moins
impolitiqù^, et certainement peu. digne de,
nous;- car.,qu'est-ce.qu'une hostilité (jui se
répand en paroles? Les journaux bien infor-:
lûeSi : -eil ■ AngW^fe,, se fpduisehti Cûpime
■ en Franiié, à un petit nombre ; les feuilles,
à bon marché, assez mal rédigées-, sont in
nombrables. Or,' les attaques inopportunes
dirigée^ en France contre nos voisins ,
à 'pro'pos ! dés ' éyéneibens de l'Inde, dans
é majorité dé 1a pressé française, précisé-
ment par ces journaux mal informes-d'An-.
fleterre qui sont de beaucoup lés plus nom-
reui' et : qui «xercent une influence consi^
dérablè sur les masses. Les quelques jour^
naux français dont nous parlons ont donné
lô cftan^e ;sur là. véritable opinion 1 de .notre
pays j'. 1 ils Qiit dijninûé ainsi foi 't^fatuiter,
ment/ sans aucune .espèce de compensation ,
des sympathies que nous possédions £n An*
gleten e. Peut-être, après tout, n'ont-ils pas
eu-d'autre but et d'autrè espoir.
Mais s'ils Se sont figuré réellemént qup
l'Angleterre allait 'être définitivement chàs-
sée aè l'Inde,-on ne peut que s'étonner d'u 7
ne si. lourde méprise; Toute la garnison ac
tuelle dé l'Indetous les fonctionnâjres,
tous ' les résidens, touté l'àrràée. dé renr
fort seraient perdus, massacrés, anéantis,
que là Grande-Bretagne n'abandonnerait
pas l'Inde. La : guerre européenne ; même
ne, l'y; ferait pas. renoncer, et, d.ans -vingt
ans tomme aujourd'hui, elle serait prête
à,.sacrifier vaisseaux,,' trésors et .soldats
our y rétablir sa. souveraineté. Cest - une
es qualités de celté race, qui en a tant
d'autres pour compenser son orgueil et son
égoîs'mè, qùé, la ferniété inflexible-dont elle
fait.preuve daqs la poursuite..de ses entre
prises. Soyez donc Bien, certains,que. la ré
volte des ciçayes sera -vaincue. Si ce n'est
dans six mois^ce sera dans un an, ou dans
deux ans, ou dans vingt. Mais tout iporte à
croire que la victoire sera prompte: ' - '
Ceci ne fait déjà plys question ici. On no
à'occupe que des moyens.de gouverner l'In
de quand, un l'aiira reconquise. C'est, èn ef
fet, la.grande diflîçulté. Il faut une année
pour inaîntenip. le .-pays. Pourra-tron Rem
placer lé soldât indigène sobre, sounii^ en
temps, ordinaire, .et peu ..coûteux, par des
§:
troupes européennes dont le transport, l'en-,
tretien et le renouvellement emploieraient
des sommes immenses'?.Saiis doute xui' peut
augmenter- les cadres européens; on peut
réformer et améliorer le personnel dés états-"
majors,.mais il faudra toujours ep .revenir-
au soldat du pays, pour tonner le fond de
l'armée. . • ..-v
Le tout est de pouvoir s'y fier. John
Bullj qui a l'espri.t trè6 pratique*,-espère y
parvenir en le convertissant. Il ç'est di.t.qae
puisque là révolte était suscilée'ét' entrete
nue par la religion, c'était la religion.qu'il
fallait .détruire. poUr prévenir la révolte..
Ce raisonnement rigoureux à rallié- tous
les esprits et donne gain de cause aux
sociétés hibliques contre la plupart des of
ficiers de l'armée indienne, et contre lia
Compagnie'des Jndés.
: Celle-ci a toujours eu pour principe de.
respecter les .préjugés religieux de ceux
qu'elle'emploiej et notamment des soldats
indigènes. La religion dans l'iiidé, qu'elle
soit païenne ou musulmane, ne consiste'pas;
seulement dans une théolpgié.plusoumôiùs
absurde j.elle comporte .des. pratiques exté
rieures qui -en font:partie essentielle. Cer
tains alimehs, par exemple,réputés impurs,
telle que la graissé, çle porc, paj' les musul
mans,
Î.' i.» i- ^ — . 1 ».ii,i .u:
Compagnie
jours fait- ùn çcrupulc de respecter ces
croyances ou du moins de ne pas lés heur
ter. C'est pour, cela qu'elle s'est engagée
souvent à ne pas embarquer, les cipayes A càr
np, a vu ces malheureux se laisser mojirir
dé faim plutôt que de manger des alimenç
préparés par le» cuisiniers du bord. .
Là plupart des officiers de l'armée de
l'Inde se montrent également pénétrés de la
nécessité de ne point froisser la religion de
leurs troupes. Ils disent que si l'on n'avait
pas distribué des cartouches graissées aux
çi^ayes, et si l'o9 n'avait pas donné par là
■créancé au 1 bruit que le gouvernement "pré
parait la conversion dès troupes; ïa révolte,
n'aurait pas éclaté. '
. ©Les sociétés, bibliques répondent que, si-
les cipayes. étaient', chrétiens, ils n'auraient
pas de superstition et. qu'on pourrait leur
distribuer impunément ae.s Cartouches avec
ou sans graissé. Or, il y à ici un mélange de
sentimént religieux et d'esprit politique qui
se servent merveilleusement l'un l'autre.,'
Lés Anglais sont aniniés d'un vif désir d&
propagande^ parce qu'ils sont, çroyapis d'a
bord et ensuite parce que c'est une matière
d'étendre leur- influence politique. et leur
immense commerce. Les sociétés bibliques
ont intéressé ce double sentiment à leur;
cause par dés publications nombreuses et
adroites. Elles ont très, habilenaent fait va
loir les torts que l'administration de l'Inde,,
agissant d'âpres les principes de la Compa
gnie, en matière de- religion, a dû se don
ner vis-à-vis de quelques cipayes, convertis
au christianisme, et. qu'elle, a cru devoir-
éloigner des rangs de l'armée; où ils étaient
devenus un bbjèt de scandale pour leurs ca-' -
marades ( , ' „ . ''
. C'est, évidemment une. situation très faus
se pour une puissance-chrétienne, que. d'a
voir ,eu à~ désavouer ainsi et presqu'a puniu
des soldats, par cela seul qu'ils avaitent em->
brassé lé christianisme. Mais cèux qui 'con
naissent l'Jnde ét sa.populaïiop prétendent
encore.sujourd'hùi que cpttç Conduite était; „
indispensable pour maintenir la tranquillité
et.pour affermir ia fidélité de l'armée.
Quoi qu'il.erfsoit,la politique de,la Com-,,
pagnie des Indes- devra complètement'
changer. Le gouvernement de Calcutta va'
être appelé à' donner Un encouragement
nét et énergique aux efforts' des' ministres
profestaps pour christianiser, c'est, le' mot
qu'on emploie partout, les Indiens eri copi-
mençant par l'armée. Ce principe adinis, il
reste a isavoii-ce qu'on entendra par cét ep ?
couragément. Il y a deux partis :lês violent
et les modérés. Ces..derniers .ne, sç bor
nent qu'à demander que les autorités loca
les affichent hautement JeurS sympathies et
favorisent par leur attitude et leurs discours
les conversions parmi les Indous musul-
4
éxecutions qui se préparent, pour opérer la
conversion des militaires et du peuple en
masse..Un ; écrivain français s'est rendit l'or*
gane de. ce sentiment en demandant qu ! on
plante « la croix sur lés mosquées avec le: sa^i
bre t D Ceci est renouvelé des Espagnols dans
le Nouveau-Monde. L'école libérale avait
jusqu'à présent-pris pour thème- de beau-,
coup de déclamations,-ne procédé brutal de
propagande religieuse; mais, dès qu'il s'agit
de l'Angleterre,-, elle-est disposée à tout
louer et à tout permettre, comme à 1a seule
puissance importante quimonte-éneore-leur
dada parlementaire, et la voici.prêtë à re J ■
commander le sabré' comme', instrument de
conversion. Cette angloniànie nous fait au
tant de tort içi. que l'hostilité exagérée d'un
autre parti. Avec les Anglais, il faut se mon
trer juste et loyal, mais ferme.-! en même
temps, et, tout orgueilleux : qu'ils sont, il
n'est rien qu'ils méprisent plus que la fla
gornerie. • - < ■ . . .
Pour terminer ce quç j'ai à vous dire des
tendances de l'opinion ^en 'Angleterre,, au
sujet des affaires dé l'Inde, j'ajouterai qru'a-
vecla.résolution de ckrtsiiah-ser la.^'opulà-
tion de ce pays, on a, de plus, l'idée d'avoir'à.
Londres une autorité réellement responsable
de l'administration indienne. Jusqu'à .pré
sent, la compagnie, qui; par léfait, n'exer
çait pas le gouvernement, servait ■ de para
vent, ou; si l'on veut, de bouclier, .au mi
nistre placé à la tête du bureau du çontrôle.
Ce fonçtiomiaire, quel qu'il fût.,' n'hésitait
jamais, à rejetçr sur un.être, complexe,
comme toutQ compagnie, des, torts qu'il
.avait seul quelquefois. Cette fiction cessera
certainement., Les. Anglais veulent déscr?
mais.savoir à qui s'en prendre,' et 4iyer§
membres , du parlèment ont annoncé" l'in
tention de proposer une modification én ce
sens à l'organisation actuelle du pouvoir
exécutif. Ils seront soutenus par la vœu pu*
Mie. - * ■ - •.
Ce vœu est , même si prononcé, qu'il a
donné naissance à un bruit que je vous
communique sous toutes réserves, mais qui
est fort répandu ici ; Il s'agirait d'ajçuter
aux titres que porte déjà très riobleinéôï la
reine d'Angleterre, celui, d'impératrice des
-Indes. Par ce seul fait, la compagnie se
trouverait saus- douta dépossédée dé toute
action politique, et serait réduite, en sup
posant qu'elle continuât d'exister ? au rôle
de compagnie pûreijient-cpmmercialè.
, r. DUBOIS.
TÉLÉGRAPHIE PRÊTÉE.
Londres, 1S octobre.
La reine a quitté Mer Balmoral. S. M. à cou
ché à Haddo-House; et elle partira'aujourd'hui
poùr' Abéerden et Edimbourg; - - ( Havas.)
■ Londres, 49 .octobre;
S' couseii.de.la banque d'Angleterre, dans sa
. réunion;d'aujourd'hui, n'a apporté arioune mo
dification au taùx de l'escompte .Oii dit'que'le
conseil attend les nouvelles d'Amérique-et qu'il
prendra' ! ensuite une décision suivant les èir-
- constance?. . - • ; . .,•< , ;
Les consolidés-ont fermé de 88 1/4 à 88 3/8et
lejnouveau.différé d'Espagne de 25 à 2b. {Id.)
,î- - ;• ' ïîérlin, 1S octobre. •
S. M: le. f'oi, après avoir passé, la nuit der
nière dans un profond somyieii, sa Sent beau
coup moins fatiguée çû matin, , ...
; Au. château de .Sans-Souci,' le 15 octobre, à
huitjhçures et demie'du matin. {Idem.)
'. , Berlin, 14 octobre.
Bulletin daté de Sans-Souci, Mit heures'èt
demie du matm^Le rbi'a eu ùne'bonné nuit,-
et, par suite, ses forces ont sensiblement aug
menté cé matin, / ' (Idem.) .
i ' Berne, .15 petobre. "
" là présence du . commissariat fédéral n'est
plus nécessaire, clans lé canton de Vaud, le con-
, seil'fédéral ayant décidé d'ordonner la Suspen
sion dos travaux, tout en maintenant l'appro
bation'qu'il a donnée au.plan définitif:, et dô-;
taillé de la ligne.d'Oron. - ...
.-M-.-.:-; -- - Trieste, 15 octobre.:
v Les nouvelles de Gonstantinople, du-)10,.an-.
noncent i que }a Pqrte: a. décidé de conserver
provisoirement à loiirs postes ses ajnbassadeùrs
. a,'Vienne,et à Berlin.,.
, Lès Turkomans et d'autres insurgés ravagent
lé KIiotassan. On a énvové, .pour,lek réprimer,"
cinq régimens de Téhéran.' (I déni.)
' Marseille, 14 octobrè.
• D'après les'nouvelles d'Égypte' du 6 octobre,
- 'Çâïd-Pacha était 1 allé à Suez, que le comte Or-
lofT-avait aussi visité. Leà promesses d'actions
relatives.au percement. deJ'isthme avaient rc-
" mont.é. depuis les . vœux favorable^ éxpriniés en
.France.
L'ambassade de - Siam s'était embarquée le
C octobre -pour. Marseille. . .,(ldem.)
; • . -■ Marseille, 15. octobre, ;
.Con'stantinople,, 7 octobre, r—Le-commerce
est toujours languissant. Soixante-seize mille
médailles -de Medjidié seront envoyées â l'ar-
, mée ainsi qu'à la flotte anglaise.
•Le.prmce de JoinvjUe est revenu de Crimée
- et và repartir pour Sinyrne,, . ,
-Athènes, 9 octobrei,— On confirme les vastes
• travaux de fortifications que les ,Busses exéçu-
. tent à l'entrée de la mer a'AzolE.
.. .L'amiral français a été parfaitement reçu à la
cour de, Grèce. . . . . ;
P'après lés dernières, nouvelles des Indes, Je
choléra avait diminué à LucknoW » mais il. sé
vissait à Cawnppre, où le général Havelock,
réduit à i,300 hommes, en perdait 10 par jour.
,; ' "(Idem.)/
Dépêche tèlêgrapMque;privêc, ■parvenue' à la chavi-
■ 'tre de éatninerce de Bordeaux.
' Marseille, 14 octobre,
à quatre heures cinq minutes du soir.
On est tranquillisé,, ,sur.. la. côte .de Coro-
- mandel. On espère q.i,ie'lâ révolte sera apaisée
à l'arrivée des troupe? anglaisés-. T l)àns les pro-
vincfvS du Sud, ou est-tranquille.-'
Calcutta continue à être tranquille. Il n'est
■ plus à craindre gue la révolte aiT.i\o jusqu'à
nous..' " ''
Faible'augmentation daiis la. récolte, des in
digos. ■
' La position des riz dans PJndeest la même :
les prix au cours précédent;-riz blanc de table,
rares et cotés 3 l'oupicsli à 3 9, première qua-
' lité. ITausse continue sur.les salpêtres;- provi-
' sions, 4,000 sacs.
- Les bulletins de lasanté du roi de Prusse,
que nous recevons par la voie télégraphi
que, prouvent que S. _ M.- peut être considéré.^
■ comme .tout à fait hors'..dé. danger. Il parait,
toutefois qu'à la date du d3, la population
de Berlin était " loin d'être rassurée à cet
. égard; voici, du moins "ce qu'on écrit ce
jour-là à la correspondance Havas :
« Les , derniers bulletins do la santé du roï
deviennent dé plus en pliissatisfaisans. Mais on
croit généralement dans' le publieque les bulle-
, tins sont .plusfavorables que la-réalité. Jamais,
en effet, ils n'ont dit que la vie du roi était
, menacée, tandis qu'on a su tout d'abord, on
qu'on a appris plus tard; que S. M. avait été plu
sieurs jours sans connaissance. Certains jour
naux vont jusqu'àparlerde conversations que lé
roi aurait eues avec les princes, mais ces exagéra
tions ne servent qu'à confirmer le public
dans son incrédulité. Il parait , cependant ,
qu'il y a un mieux sensible dans l'état du
roi, quoique son rétablissement ne soit nul
lement . aussi assuré que le prétendent, les
-journaux. Les dispositions prises pour la fête .|
de l'anniversaire (le la naissance de 'S. Ml qui '
. aJieu après demain, prouvent mieux .que toujl
4e reste qu'oJtuxaÇQÇsidèf§..aullement le dan-
gér comme ,pa^:é, Le, 15 octobre sera cette fois-
ci un 'jour dé prières, où 'l'on adressera au
ciel des installées pour Ja .yic du : souverain,. Le
président du conseil recevra les vœux du' corps
diplomatique et les transmettra' à S. M. II n y
'aura aucune réjouissance publique. » ' ' ■ - ,
' * . ' 11 llliimn • ' i ■'
' A. t" t. • V V •' ... " ' "U if- ■ ; ; ) k .'J
v Nous lisons dans le Éengal-Hurkaru, sous I
la date de Calcutta, 9 septembre :
« fîojLts recevons-de bonnes ; nouvelles de
Delhi, les insurgé^ commençaient à se" battre 1
entre eux, et le roi avait envoyé 'un -"message
secret à M. Colvin. Par ce message', lé tôi pro
posait de se rendre, à ; condition- d'être rétabli :
dans la position qu'il occupait avant la ré
volté. Il faut espérer, que cette- offre a été reje
tée avec mépris; mais le' gouvernement a, depuis
quelque temps, agi dune, si étrange,façon,
qU'aucun d.c ses actes, quelque entache de folie
'qu'il fût.- n'e? droit, dé Surprendre le public» No*
tre armee occupait tinfe position inattatjuable
■devant Delhi et avaitété grilildenïent renforcée
par l'adjonction de la 'colomie-tmohiM, Compo
sée .(ïu, -52° régiment .de S. M. et d.'une aile
du fli c , avec .quelques corps de Sicjks,.' sous les
ordres çln brigadier général Nicholson, jeune mi-
iitaire àppele'à occuper ime haute position v pn
croit que l'assaut définitif à donnerala ville im
périale ne se "fera pas attendre' beaucoup plus
longtemps. Sir Colin-Campbell, à c6 que l'on
croit,* a envoyé l'ordre d'activer ies choses; -et
le,général WilBon n'est,-'Certes> pas homme à
retarder, fut-ce. d'une, -heure, l'exécution d'un
ordre semblable;■ :
. >> Par rapport aii .siège de Etolhi, on. peut dire
que, M, GreaUiead, 'cx-conimisSnire' à Mcerut, a
reçu des instr uctions afin' d'essayer de décou
vrir par les cipayes blessés ou déserteurs, la
cause réelle de'la révolte. Dans cliaqué circons
tance, on a reçu l'a mômè .réponse : '« les car
touches. » 11 est aujourd'hui-évident ponr tout
le .monde que L'insurrectionest d'origine malio-
métane. qp'élle aétéh^bile'mentmenée et large
ment répandue,- et,que les.cartouches "n'ont.été
quelle prétexté à p'aidê duquel les 'Mahométans
ont travaillé, la fcrédalité des Ihdous.
'»' Beaucoup' de'propriétaires et "de nobles ont
été'compromis dans le complot, ainsi que pres
que tous les fonctionnaires civils indigènes.-
Léfait a été clairement .établi; le gouver
nement n'a nullement de racines parmi les
cultivateurs du sol..Da"ns l'Inde ,coipme en Fran
ce, le soldât est le représentant de cette .classe,
et l'on cite,rarement un .exomple jqù il soit
resté fidèle à' son maître européen. Qn peut ci
ter comme iin exemple des opinions des in
digènes'à ce sujet,' le distique ci-dessous
composé par lé roi de Delhi,-qui s'est toujours
fait gloire de prétendre autitre.de pocte. « Les
» puissans Anglais, qui se vantent d'avoir sou-
»> mis Rooss et Iran, ont été vaincus dans l'In-
» de, à l'aide d'une goule cartouche. » -'
rèquisë, conformément aux conventions, en vi
gueur. Lé dernier, également connu,est encore
» Un attentat aussi 'horrible à coiitrairii 10
gouvernement à-ne .plus différer l'adoptîtîZi de»
mesures extraordinaires qu'il aVait eu l'inten
tion do • rétablir". S. A. -R., foi-tement. émue ef
indignée, a ordonné, par Son décret'du 30 sep
tembre dernier, que la ville et' la commune en
tière dé Carrare fussent de nouveau soumises à
l'état de «iége j elle a ïiommé en même temps
le commandant major des dragons royaux, che
valier dé Wid'erkhem, qui; s'étant rendu .sur
La Gazette de Londres publie une longue
série de lettres officielles et'elè rapports re-
ipus par le conseil dés directeurs cie la com-
pagnie-des lrides, et qui rèiriontent pour-là
plupart à une date déjà ancienne. "
' Un avis inséré dans la même feuille ,
par le. foreign-offleé notifie que le "contre-
amiral, sir Michael Seymôur, commandant
lés forcés navales, de.S; M. britannique en
Chine, ; a établi, le 8 août 1857, lé blocus du
port et de là rivière de Canton, au moyen
d'iine force suffisante sous ses ordres, et que.
toutes les mesures, autorisées ; par les'lois dés
nations et les traités, seront adoptées, et mi
ses à èxécution-à l'égard de tous navires qui
tenteraient dé violçr ledit blocus. -
. .. .Le Messager ae
siégé la ville .'et la commune- de Carrare':
cette proclamation est précédée de l'çxpose
qu'on va lire >.-. ...- i: .,
"c Au ïnois de décembre dernier, S.- A. R. no
tre auguste .souverain; pensant que les pùiii'-'
tions inlligées à plusieurs.perturbatuurs de l'orr
dre public avaient dû réprimer l'auUuce des scér
lérats qui infestaient la ville et la commune, do-
Carrare, ordonrià que l'état de siège en vigueur
sur ce territoire .fut levé. Mais là confiance, que
nourrissait notre très clément monarque fut
bien loin d'être justifiée : quelques'mois après,
les attentats, blessures et assassinats, non-seu
lement'recommencèrent, mais encore ils de-
jurent, dans ces derniefs.. temps, assez 1ré:
quens pour alarmer justement les :'honnêtes
gens et amener lq gouvernement,, malgré )lù>
a songer à remédier de .nouveau au mal crois?
sant parles mesures plus ou moins exception
nelles., ■
Les choses en étaient à ce : point,'lorsque; à-
l'occasion du dépait d'une grande partie de - la
garnison, qui s'était rendue aux manœuvres
dlautomne, dans la province de Reggio, quel
ques malveillans eurent l'audace, dans la -soi
rée du 27 septembre dernier, d'insulter,plusieurs*
soldats au théâtre, ne craignant pas de manifester
hautement ieur mépris poûr la totalité de là
classe honorable à laquelle, ceux-ci apparte
naient. Les provocations amenèrent une mêlée
dans laquelle- deméurèrent.légèrement blessés
un soldat et quelques bourgeois. Le fait n'était
pas exempt des apparences-de la préméditation
par un des mdividus arrêtés; lorsqu'il fut au
pouvoir de la force-arinée/il jefa à terre un sty
let dont il était armé. La modération de la
troupe fut probablement considérée comme de
la faiblesse car, dans lîaprcs-midi du lende
main .28J.il,'se passa un nouveau fait' d'une
atrocité extraordinaire. •
. » Trois individus appartenant à la milice de
réserve, le sergent .Riboléni et les soldats-Zeni
et Rocchi, se trouvaient, sur la voie publique "de
Grùgnona, dans le voisinage de Carrare, et peu
éloignésdelcurs maisons,marchantpaisiblemçnt
sans armes, quand sept jeunes genssortis de Car- i|
rare à quatre heures de l'après-midi, pour se di
vertir et se promener,* se ruèrent sur eux à llim-
proviste et sans altercation préalable., à coups
ae pierres et de poignards, - les tuèrent misé
rablement* nonobstant ies-cris de la mère et de
la femme de l'un d'eux. Deux hommes restè
rent-morts, Rocchi survécut deux jeuis, et il
reconnut un des assassins tombés au pouvoir
de la justice. Cinq autres furent arrêtés par la
-troupe du gouvernement sarde sur le territoire ;
duquel ils s'étaient réfugiés; l'extradition .a-été •
! FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL. |6 OCTOBRE-
BELLE-LANGUE
■ ; .I1L- '
- Une ou deux semaine^ après cette conver-
«atipi«j#aip 4? ; (|raédçourt, sp..ç.r(nneinait
idans son parc^ laissant allerses:pas ?ans but,
avec cette profonde, in^ou.çiance d.'une fem
me qui s'ennuie et a laquelle tout, est ia-
différenL Arrivée, à I'extrçn3ité, d'une 3 al
lée.-, à. l'encoignure d'un-piur^près d!u»
-berceau de tilleuls, dont l§s branches
s'étendaient jusque sur la., route, yoisi -
ne,, elle entendit 49 léger, brwt, (Ifuis
la direction d'une petitQ porta qui ser
vait d'entrée de cé côté du parc. Evidem T
ment quelqu'un se trouvait au dehors ; on
essayait d'opyrir,,}^ gorfei'inais on ne put y
réussir. Valentine écouta ^n était allé un
peu pius làin. Quelques pierres tombèrent,
un pied glissa contre le mur qu'on voulait
escalader. Mme de Grandcourt, instinctive-
i * -. ^ ,
La reproduction et la traduction $Qut interdites.
ment, &e jeta dans un massif d'où èlle pou
vait voir sans être vue . Deux minutes après,
une tête d'hommé, coiffée d'une casquette,
parut.aii-dessus du mur; l'homme regarda
à droite et à gauche cémmé s'il craignait
qûeiqu's surveillance,' et, n'apercevant sans
doute aucun œil indiscret, -il se laissa glis
ser, à'l'intérieur. Dans le mouvement qu'il
fit, sa blouse s'accrocha, à quelques bran
chés , et "Valentine distingua soùs. cette
blouse un paletot .élégant et ùn costumé
a la mode.' L'inconnu était légèrement pâle;
il portait de, petites moustaches, Sa tété était
belle,'ses mains paraissaient fines et blan
ches, , i
—Que veut cet homme, murmura Valen
tine, surprise, et que cache ce mystère?
Èn ce moment un livre que Valentine te
nait à }a main tomba sur un tas d^feuilies
sèches,. Le bruit effraya sans doute I'încon-
' nu qui, en deux bonds, ressortit du parc
éomme il y était entré.
Le son 1 , en traversant un appartement
dm château, Mme de Grandcourt vit la mê
me figure collée à la grille et regardant;
cdttefois. If blouse bletie avait fait place au
gàlètot..
."• kprès quelque "hésitation, l'inconnu ou
vrit la grille et.se dirigea vers le vestibule;
il 'salua avec aisance, mais comme oïl sa
lue un domestique, le valet qui vint lui de
mander ce. qu'il désirait, et on l'introduisit
_au château, ' .
Mme de Grandcourt eut grande envie de
descendre pour l'examiner de plus près,
mais elle ne se trouva'pas mise conve
nablement, et avant qu'elle n'eût eu • le
temps dé modifier sa toilette, l'étranger
était sorti, accompagne dè M. de Grand-
cotirt.' La comtesse questionna- ses'gens.
Ceux-ci lui apprirent que l'étranger était
.yenu'demander s'il y avait quelque vieux
tableau à vendre, et le comte, lè sachant
amateur, lui' avait montré les portraits de
ses aïeux ét les belles batailles de son
salon.' '
Quand son mari fut "rentré, Valentine
mit la conversation sur ' la visite de l'ar-
tiste. , . .
' -r-'Un bel artiste, ma foi 1 ; répondit-Ana--
tole, il s'est .dit amateur dè tableaux et il
né les a seulement pas -regardés; U a plus
regardé votre piano et vos musiques que
' mes toiles ; à chaque instant il se tournait -
du côté de ia porte/ comme s'il eût attendu
votre présence, et lorsque je* lui faisais ad- :
mirer un Làrgillière, il m*â répondu,- en
feuilletant là partition -de Fm- ùiavola y •
' qu'en effet, Vêtait un des beaiix opéras ;
d'Auber.- 1 {
C'est singulier, se ditMme de Grandcourt,
cet homme a les mains trop blanches pour
un domestique,, ce ne saurait être un vo-
leur; cef n'est pas non plus pour les ta
bleaux qu'il est venu. Quelles-étaient donc
ses intentions/et pourquoi sou déguisement
du parc?
- Valentine fut agitée toute la nuit; elle
eut des rêves ineohérens au milieu desquels
elle revoyait la tête pâle, les mains fines et
la blouse bleue de l'inconnu.
Le matin, en se levant,- elle ne rêvait
•plus; cependant l'inconnu passaittlans un
chemin qui dominait le ; château,- il lui ôta
ison chapeau et la -salua; - Mme de Grand-
court ne put s'y méprendre^ l'admiration
. 'tait peinte sûr soil visage.
Il y avait de quoi bouleverser toutes les
idées de Valentine : çlle chercha dana ses
souvenirs si elle n'aurait, pas déjà, vu cet in
connu, mais sa mémoire ne lui fournit au
cun renseignement à cet égard. Il fallait
bien S'arrêter à la seule hypothèse raison-"
nable: cet homme l'avait rencontrée précé
demment, et .il était amoureux d'elle !
* | Amoureux d'elle, est-ce possible? .
; Pourquoi pas? N'est-elle pas dans l'âge,
- o i l'on inspire des passions ? N'est-elle pas
bblle à séduise un jeune homme, elle qui a
impressionné un homme d'tm âge^qûr,
calme et froid, comme son mari ? Si elle a
plu- dès la première rencontre à M. de
Grandcourt, elle peut bien avoir été remar-
quée d'un étranger ! . .
- ' T-. Hier, se dit-elle / cet homme a.eherr
ché à. me revoir deux fois,- cela est -évi
dent ; il ne rôdait'pas dans le parc pour un
:autrè motif , nous verrons demain.s'il serçi :
."encore là. , •
: i Zl elle attendit le lendemain avec impa
tience, mais le lendemain l'inconnu ne pa
rut pas. Elle fit prendre des renseignemens
dans le village, ellë voulut "savoir, où il avait ;
passé, la nuit; personne ne put le dire.i
Comme èlle, on l'avait vu prendre lè chemin
qui borde la propriété du château, et) l'on
avait perdu ses traces.
— Il reviendra, dit-elle.
Mais il ne revint plus.
. Il est entendu que Mme de Grandcourt
seigarda bien de raconter: à son mari la
rencontre qu'elle ayait faite. A quoi bon?
.Cet incident, si léger-et ,si futile, eut une
influence capitale dans la vie "de Valentine.
Elle y vit.un doux mystère à éclaircir. On
esttoujours bien aise, d'être admirée. .
Deux jours après l'apparition del'étran-
: ger, Vàlentine recevait une lettre datée d'In-
gouville. Elle était d'une- dé ses meilleures
aniies de pension qui lui. apprenait son prç-:
les lieux, a publié^ immédiatement la procla-
mation ci-dprès - . , !
- 1 » Puissent les rigoureuses mesures adoptées
suffire pour "rendre la sécurité publique et pri-;
v'ée à un pays qu'une poignée d'assassins trans
formé eii iine triste exception parmi tous- les
autres États ; puissent-elles venger la société
îles paisibles habitans offensés par. d'incorrigi
bles malfaiteurs, permettant ainsi au gouver
nement de briser définitivement et dans un
br£f âélai les entraves qui pré,juditient au com T
merce Sttïf# doute,, et ne sont cependant que
trop nécessaire popi' 1® ï^tablisseinent. de,
tranquillité complète !» '; ••
(Suit la proclàmatioZ 1 déclarant la ville et là
commune entière ;de Carriire soumises à 1 état
de-siège.) 1
CâlIP BX CHVLOSS.
(Correspondanc# particulière du Constitutionnel.}
" 12 octobre. ,
Les réglflicns de la garde, qui devaient
changer de garnison au I e * novembre, S9
rendent directement â leur nouvelle.desti
nation en quittant le camp. La première
colonne s'est mise en route samedi 10, les
autres suivront successivement. Le, régir
ment qui doit partir le dernier, le 2" volti
geurs, fte quittera le camp que lundi pro
chain 19. L'occupation se prolongera, com
me on le voit, beaucoup plus qu'on ne l'a
vait pensé au début; cela tient à ce que l'in-r
fanterie lle A 6 voltigeur3, dirigé sur Paris,
seul excepté), voyagera par étapes et; non
par le chemin de fer, comme on.l'ayait an?
noncé. -,
- Encore -quelques jours, et-cette immense
plainé aujourd'hui si. vivante, si animée,me
sera plus qu'une vaste solUude, dont les
anciens liôtcs,'trop t6tpeut-€tre pour, leus
sûreté, s'empressent déjà de reprendre
possession. Ce matin, un immensé brouha
ha s'est élevé à la droite des dragons;.tous
les hommes se polissant;, se culbutant, ont
entrepris soudain, à travers le bivouac, ;la
course la plus désordonnée du monde/ Tout
cet émoi était causé par un malheureux liè
vre quo son amour au. sol natal et les sér
ductions d'un gîte à peu près.sec avaient
engagé à établir prématurément son domii
cile dans une des tentes abandonnées par '
la première colonne des cuirassiers^ Le pau
vre, animal est parvenu à échapper à ses en-r
îiemis; et si l'en en-juge par le .danger qu'il
a couru, ii est à supposer qu'il a -disparu,
cette'fois, avec l'intention bien arrêteo de
ne plus revenir. ' • ...
' Nous avons domi£ le résumé des prihej-*
pales manœuvres exécutées au camp do
Chàlons,-et particulièrement3e. programma
de toutes les opérations qui ont élé dirigées
par l'Empereur en personne. IL n'était pas
inutile poui' des militaires, et, â coup sûi",
ii était curieux- et intéressant pour tout lè
monde d'avoir une idée exacte de-ces granf
des manœuATeF. • j
Au moment de -prendre définitivement
Gongé du grand établissement militaire que-
la garde vient d'occuper ; pendant presse
deux mois, nous ne voulons, pas répéter ce
que nous'avons déjà dit sur l'importance>
sur la ; nécessité .des camps eû temps de
paix ; — mais, après avoir indiqué; en dé
butant, les améliorations et les perfection-?
nemens à poursuivre, il nous semble utile»
d'insister quelque peu sur les résultats oih
tenus. -
Si les troupes de la garde emportent dans'
leurs garnisons cette habitude, cette expé-»
rienee des grand» imouvemens, cet esprit
militaire qui ne »e développent qu'au mir
lieu des dangers "de la guerre ou des réur
nions qui en sont l'image,-celles: le doivent^
d'une part, à la «larté, a lanetteté, à la prér
cisiOn qui ont caractérisé la.direction a là
fois instructive et 1 attrayante donnée àleurs
travaux ; de l'autre j à la physionomie sér
rieuse, gravo; austerè, pounait-^on dire/de
l'établissement militaire qui - les a réunies*
t Les évolutions d'un corps de iroup.es con
sidérable doivent toujours s'accomplir avec-
ordre et rapidité, mais-elles diffèrent des
manœuvres quo l'on fait exécuter, à un bar
taillon, à un escadron, à une batterie, ep
ce que,,, chez îos '.premières, .les .subdivi
sions, qui sont les unités tactiques que
nous venons de nommer,, ne'peuvent plus
se mouvoir avéc la.même-symetrie,.la mê
me uniformité que les sous-divisipns de ces
.mêmes unités. Ces dernières, auxquelles
leurs comtaandans doivent donner la .forr
me tactique la plus appropriée au. moûyer
ment général,, sont conduites par. eux-, en
suivant le chemiirle plus court, sur- l'emr
chain mariage avec un charmant jeune hom»
me. 11 y avait six mois qu'ils se faisaient la
cour; on l'invitait à la noce. -,
— Sera-t-elle heureuse! se dit Valentine
avec tristesse.'-Que de. mariages cfmtrac-
tés sous les : auspices du bqnheur comme
le mien, qvii manquent à toutes leurs pro
messes! ,
- Elle relut la lettre de;son amie; il. y ré
gnait un sentiment de confiance qui la, ga
gna. .
— Après tout, se difr-elle, son .futur peut
ne pas ressembler à Anatole..;..
AiMéjeâner, elle annonça à M. de Grand-
court que la noce aurait lieu dans quinze
jours, et qu'elle ne pouvait faire autrement
que -d'y assistai'. •
. Dansquinze jours, Anatole devait être eh
-pleine moisson. *
-r- Je ne puis cependant pas, dans un mq-
ment pareil, abandonner ma récolte, répon
dit M. de Grandcourt; la. surveillance du
maîtré est.plus que jamais nécessaire. -
' — Comment faire pourtant? reprit Valen
tine. Si vous le vouliez itian, peut-être cela
-pourrait-il s'arranger. ,
. — S'arranger?... Vous parlez de .pela tout
-à-votre aise.
• . — Avec un pfeu de.bonne volonté..,
. : — Mais^ma c^èiie, vous n'y pensez pas>
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