Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1848-07-20
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 20 juillet 1848 20 juillet 1848
Description : 1848/07/20 (Numéro 202). 1848/07/20 (Numéro 202).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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Rue du 25 Février, tÇ> (ci-Jevaat da Valoii).
On s'abonna danr le* dJpartGirçciîs, a." nies.-agcnrs el aux
i*W!tioïW_:dks pusle*— h lAKxlv^,tXi ! :z ùM.Cwiv rl f-U, Sainlf-
' $nx?s Lane.--\ Slra.sikmi"j î v c I icr Aipxtnidiv, pmlr l'AHemagne.
S'adresser franco, pour ta n'dsctîon,
' ■ -, •• à M.'StEtir.UAUt gérant."
|T Les articles (JL'jiost's.r.'e teront pas rendo*. '
Pmx EE t'ABOHKEMEDIT ' i
DÉPAr.T.
11 F.
22 .
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jJSTRANO.
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• 28
86
JOURNAL "POLITIQUE,iLITTÉRÀIRE, UNIVERSEL.
PARIS-.
thois mois se.
six mois :16.,
TIN AN . 32" „ , m ,
Les abennemens datent dos l Er et 16 d'echaquemoii.
BUREAUX A PARIS : . ' !
? Rue du 24 Février, 10 {ci r derant de Valois).
Lcsannôncés Bontrcçues au biïieàu du Journal,
, de li à 4 heûiw. a
(Toute Insertion doit agréée per le Gérant.', .„j
S'adresser franco, pu tir l'administration, 1
à m . rocl \. directeur. ?
PARIS, 40 JVIiXKT.
Le droit au travail r>e saurait êlre.-main
tenu d'ans la çonstityt'on. Un socialiste l'a
fuê en rtx|> iqu ! nj, :;ÉfJC <;re tme des fo'les
inventions du'G^uyersemeni provisoire «uil
fout mettre «te côté. M. de t martinequi se
p-îie ou p'u'ôt qui paie volontiers les gens de
mots et à'iina^tsj s'tst-il ou ne s'est-il pas
douté qu' *u moment où il croyait avoir rai-
g'ond- la "République c immuniste, en repous
sant son symbole\isù>le, il l'introduisait dans
son programme "en y écrivant la droit au
traval? Pt iit être a-t-il c r u que ce n'était
qu'un mot, M. Proudhon,-à qui on ne sau
rait.refuser u'avoîr beaucoup ivil chi sur ces
matières, a montré que c% lait une chose,
savoir l'abolition de la propriété, et par con
séquent la' di'Sl'rurl oii de la famille.
M ititenant, si l'on se.rappelle la proclà-
maiiîjn de l'A-sèmblée rationa'e, dans la-
que l.ic.le flétrit U s doctrines sauvages qui
ne voient dans 11 propriété qu'un vol et dans
la fatniile qu'un nom, si J'on considère que la
constitution .proclama 1® r spect dû à la pro
priété et à la fami'îc, c uninent pourrait-on
maintenir en mémt» temps .le principe destiné
à es rié.ruire graduellement ? Il f.sut opter.
Vetil-on te droit au travail? Il f.mt suppri
mer ïa 1 ga^mlie illusoire donnée à la propriété
cl à la f 'inilîe. Veut-tin, au contraire, r specter
c-: s deux choses saintes, s >ns lesquelles la so-
céiés ' transfo. iricêù ïinçmachiné où l'hon-
me eslU!\rotiag», «'l!''Etàl d menant b : en(ôl le
j ère c('mmun, f> rail d grand hôpital d'en-fans trouvés? Alors, il
fasit effacer de là constitution le droit au
travail;v •
Le choix ne peut è're douteux. L'Assem
blée national." f ra d spiraitre comme tant
d'aulres açl s d > 'a mè ne orig ne, h principe
des:ructeu'* in.iiîgur >à riIôt.»l-de-Ville. 0.se-
ra-t-oii ap.jt'ler c la de la réaction? c'est ce
que I. s Suci.aàsti's »ie manqueront pas de crier
dans l. ur d- i«Cit.,A]ais I j France entière com-
p en l qa-. c.i nVst pas seulement un acte de
1)jn Si'ns, une d:'ci ion de néot ssii'■ ; c'est
q ;eîq:ie chose de plus i mpérieux encore,
c'e sentiment de cous^nat on que la nature a
mis au » œur de to>is les êtres i.nimé ; . Effacer
lë droit au traviil, c'est prou anvr pour la
EOCHté .le droit à la vie, en sorte qu 1 si on
apweile i«ia de la léacliuri, c'est de la réaction
contro la : mort.
j H en est ainsi, if faot le dire, de presque
toutes les innovations admises parleGouver-
nem»nt iM-ovi-ioiri.', continué quoique diminua
dans la commission exécutive. Tout s ces pré
tendu s nouveautés sont de vLiifes extrava
gances, ou des idées essayées et condamnées
par l'expérience. Revenir à ce que le Gou
vernement a dàtruii,c'efct améliorer. Ceq l'on
appelé réaction est le retour au progrès social.
Au si rAsscmbl^e qui a é é nommée pour
constituer, n'a été occupée jusqu'à pr sant
qu'à détruirt 1 , et c'«'st son m rite, puisque
avantd'.' faires m » oeuvre,elleest obligée d* dé
faire l'œuvre dépU-rjblc de ces gouvernails de
J'IIôfel de-Ville, péchant.tour à tour par f.i-
il-. sse,} arigo< rnne ,e( souve nt aussi sousl'in-
fli-ence d? mobiles p us conriamriab'cs. Nous
avions annoncé, dès les premiers temps, que
l'Ass mblée nationale aurait une ingrate et
dar gé eu>e brsogne ie réparation à accomplir,
et rous ci signions qu'elle n'y f -uccombàt sî > us
une i- jf.'Sle impopularité. Dieu nmr*i! elle a
pu «oinmeacer et continuer cette tâche aux
-applau 'issenrieiî-s rie la France; h Gouverne
ment provisoire avait tant accumulé du fau
tes que l'excès du mal, frappant tous l«>s yeux,
a f ïci'ilé l'application du remède.
S .'s folies, qui ont commencé avec sa nais
sance, dNparaiss ni une à une so»ts la rér.c-
.tion du bon sans et devant le désastre de leurs
résultats. Pas un de s-s principe qui n'ait
ét 5 ! une exagération ou ut plag at cond.wnné
par un échec. En se c n lituant. ce gouver
ner nt a cx.ig^é l'idée d'éga'ité, lorsqu'il
s'est fidjoint un ouvri-r sa;!S ta'ent, pa>ce
qu'il était o «vrie-, ce qui ét it const tuer le
privi ége au bas de h société, au ii u d.vle
Huître au faitcorbme i^ous la monarchie.
L A semblée a f.iit just.ee de cette flatterie
dérnag gique, en cc. riant du pouvoir l'hotn-
m qui n'y avait pas été porté par le drut du
-mérit > .
Le Gouvernement provisoire s'était livré
aux prétoriens de l'anarchie eldusocial sme.
'Il leur av:>.it constitué un sénat au Luxem
bourg, d'où sont r -O 'tis les extravagances et
• ]"S malh'Uis de l'organisation du travail.
-Qui nî bénit la réaction qui a fait fermer
cette triste oHiciae de désordres économiques
ft de ru'n-'S S"Ciau s?'Ce n'cst.pâs la'réaction
qui est rêd ii ; e à sî défandr?,- ce s.>nl ies au
teurs du d'ertt qtri avaient constitué c lie
q.u;ïbi-Jégibl ijure d s tiviva 1 ou plutôt du chô
mage. Ce sont eux qui disent aujourd'hui,
qu'ils ont ci la main forcé 1 , et que la créa
tion d s ateiifrs-n / ti-naux était aus:i une né
cessité qu'ils ont subie. S,)it; pjsnettaiîs que
ce ne fût.pas l'rfrm è d'une dictature dema-.
gogiqùe eij. espérance ; admettons qu'on n'a
f s'est du moins efforcé de sems-r en province;
toujours e.it-il a^ éré que ce.préleidu sjstèmé
de rénovation induslrielle et sociale a créé
là grève universelle des industries privées, la
rui: e du trésor, et la plus f.irmidabhs orga
nisation qui fcit jamais été formée pour la
guerre civil >. Heun u^e à coup sûr, pour le
pays tout entiei-, la réaction qui a supprimé
ce lbyir de périls.
Ils étaient fi rs cps gouvernans de nous
donner la liberté illimitée des clubs et de la
prisse; cVfait, selon eux, legrand progîès de
îa révolution. Ils dixaknt que ces iibe ti'ssans
limites étaient des soupapes de sûreté, et elles
ont èfé d'affreux cratères qui ont vomi la
destruction et le carnage. A la liberté illi
mitée a suécédé l'état de. sié^e, et accueilli,
liélàs ! comme un bienfait, jusqu'à ce qu'on
rentre dans les conditions régulières d'une.li
berté limitée avec sagesse.
Il avaient dit, ces gouvernans, qu'il fallait
arm rla p<»pulation tout entière, et que quand
tout 1 s monde avait d. s aruies, personne ne
s'en servait pour combattre. S ncère ou faus
se, on .«ait où cette nouve iuié en matière de
p<3ix publique nous a conduits. Commeît ne
verrait-on pas une rnrsure indispsnfable de
selut public dans le désarmement partiel au
torisé par l'Âss-mblée?
Et en matière fie financés, qus n'avaient
pas inventé ou renouve é des révo utior na res
d'une nutre époque, les testes novateurs du
gouvernement provisoire? Ls a va ent imaginé
de fonder le créiit* sur l'expropriation
et la banqueroute. Le.ir système con-is-
toit à supprimer toutes les recettes et à
atigmenl. r l;-s dépenses. Ils croyaient inno
ver, el ils décrétaient des vieilierie-. Ils substi
tuaient à ds'S im,.ôts éprouvés des. contr.b
tions impnssib!e«. Chacun de leurs décrets
tinanci.îr» consacrait une injustice ou créait
une nouvelle source de déficit p;>ur le trésor.
On a ivnveisé ci tte œuvre p.ècc à pièce.
]\laiheureusement 1> î mal ne se répare p^s
au^si vi^e qu'il s'opère. Mais chaque mesure
da ce qu'oïi appelle la réaclion, dans quel
que ordre d'idées qu'on sa place, est une ma
sure de réparation.
> î-OH!
L>, N'ilional est fort embarrassé de cette
déclaralion, fa-ta par M. Proudhon, queja
reconnaissance du droit au travail doit con
duire forc?m nt à l'abolition de la propriété ;
il ne se doutait pas que le droit au travail
dût le mener si loin ; aussi ne veut-il pas ad
mettre la conséquence tirée par M. Prou
dhon ; il nous reproche même'de prendre au
sérieux l 1 rais nnement du représentant so-
cia'iat •; il nous dit que n/;us pourrions invo
quer l'autorité de M. Proudhon, si nous
éiions convaincus de fa \érilé de ses princi
pes et de la sincérité de son argumentation,
mais que, si nous croyons, au contraire, que
ses idées sont drs erreu set que son argumen
tation est un perpétuel sopiii ma, nuus de
vons renoncer à nous faire une arme de pa
roles qui ne peuvent être, à nos yeux, d'au
cune valeur.
• Nous en demandons bien pardon au iV«-
tional ; mais il confond deux choses di-tinc-
tes, le point de départ et l'argumentation;
oui, pous pensons que M. Proudhon part,
comme le Nutio a , d'un princip * e-sentie li
ment faux ( t dangereux, celui du droit au
travail; mais, ce principe posé, nous trou
vons que M. Proudhon raisonne parfaite
ment juste quand il : en dédu t l'anéanlisse-
m nt forcé de la propriété ; c'èàt h N>n.o al
qui s'arrête en chemin,'et qui, après avoir
admis le principe, n'ose pas en faire sortir
tout ce qu'il contient.
Nous ferons d'aiil urs remarquer au Na
tional que nous n'avions "pas attendu l,i
déclaration de M. Proudhon pour dire que
le droit'au travail rec lait en g^rme 1<* des
truction de la propriété; nous avio s éié
conduits au même résallât en examinant la
valeur et la portés da ca nouveau principe
introduit dans le proje» de con titutio i. Nous
rappelions hier ertcoïe les termes dont nous
nous éiions servi , et, si nous nous somm-s
emparés des paroles da M. Proudhon, c'est
qu'elles concordaient, dans leur rigoureuse
logique, avtc les conséquences que.nous
avions déduites n >u;-n:êmes, qiieîqâés jours
auparavant, de ce prét. ndu droit qui tend à
çtm ti(u -r lo iruiétaire co-^ropriélaire de
tOviS p les ii.cns.
Jus'pi'i i, là plupart des chefs da soria-
lis-iie svai' nt cherché à envelopper leurs !
doctrii <:s d;;ns des g?nrral t-.'îs sciefitifique^
qui tn «lisslmulaient ,p us. .ou moins le but;'
axssi éUient-i,s . parvenus à produi e quel
que illusion, et à faire accepter certaines
formul.-s, quoique, ou plutôt parce que ces
formules ne prtse: taient pas d'idée nette et
précise; telle est e lle du droit au travail ac
cueillie par le Natiomi et par les auteurs da
projet de constituli n comme une sorte de
transaction avec les doctrines qui préten
daient exploiter la révolution «le février;
mais ie jour dfs explications et enfin venu;
il a fallu définir ce droit d'invention moder
ne, il a fallu examiner d'où il venait et où il
aboatis-ait, et c'est alors que M. Proudhon,
celui qui avait écrit : « Li propriété est un
vol » s'est vu forcé d i dire : « Le droit au
travail, c'est 1'c.néantissement da la pro-
priélé. » •
Si le National ne veut pas arriver jus
qu'aux conséquences rigoureuses déduites
par M. Proudhon, il ne lui resfa alors qu'uoe
ressource, celle de reconnaître que le droit
au travail esl, si non un mensonge, au
moins une illusion, et une illusion des plus
périll'u-es. Pour t'en convàincre, nous l'en
gageons à relire la lettre sur tesaleli rs na
tionaux q j'i! pu die ég ilement dans son nu
méro d'i'ujouru'iiui. Cette lettre, siarn :e par
M. Lalanue, nous donne un avant-goût de
l'état où nous mettrait le droit au travail le
jour où l'on voudrait l'appliquer sérieuse
ment. .... . . ..
Le Gouvernement provisoire a essayé du
socialisme. T« nsiis qu'il chargeait la com-
m ssion du Luxembourg de réaliser l organi
sation du trawil , >1 mettait le doit au traval
en pratique par la crest on des ateliers na-
uonatix. Ces deux institutions ont marché
de front, et voici ca quelles ont produit:
c'e-t que (Inqiie me un» pri-»• p (r là' commis--
sion (l i Luxe f bourg avait pour effet immé
diat d'envoyer dans 1 s ateiiers nationaux
pl isieurs m lliers d'ouvriers dont l'industrie
était brusquement arrêtée ; de telle sorîe
qu'au Irai t dont allait la révolution sociale
avec 'organisai-on du travail et le droit an
travail, on vojait a ri\er le moment tant
souhaité où il n'y aurait plus ni ouvriers ni
patrons,* mais seulement dâs embrigadés.
Bien que M. Louis Blanc, dans le projet
de contrat qui termine f;on livre, eût promis,
indépend immi nt des bénéfices à venir, un
module à-com^te de S f. par jour sur !e pro
duit d^s travaux de chai un, la République
ne se trouva pas assez riche pour se montrer
si généreuse; elle donna 2 fr. d'abord, puis
1 fr. 50 c., j.uis enfin \ fr. 14 c. seulement;
1 fr. 14 c., voilà, dit M. Lalanna, ce que
touchait le pauvre journalier, aussi bien que
l'homme de lettres, l'ouvrier en objets de
îuxe, aussi bien qu ; le lauréat da l'école des
B aux-Arts, le teneur de livres , aussi bien
que l'auditeur au conseil d'Etat; on/eur avait
appliqué le regims de l'égalité des salaires, et
ils éîaient tous sur le même pitd. Il (st vrai
qu'i's rendaient tous à peu près les mêmes
services ; ils n'avaie st rien à faire , ou peu
s'eu fallait. Et tout c: la coûtait fort cher;
quelque chose comme 160 à 170,000 fr. par
Jour.
Qu'à chacun, s'écrie M. Lalanne, revienne
la responsabilité de ses principes et de ses ac
tes! Quelles doctrines que celles qui engen
draient, quelle organisation que celle qui
consacrait de si déplorables résultats ! En
core, ajoutât-il, n'ai-je pas tout dit, et faut-
il s'étonner qu'après s'être renseigné sur l'é
tat réel des chose*, on ait compris la nécessi
té de détruire le monstrueux M'fice qui s'était
élevé ea moins de trois mois !
Le jcomp ément de .ce tableau, c'est l'inr-
Borreclioiv da j'doot la dissolution des ateliers nat onaux a
été l'oceasu n, et qui a couronné cette mal
heureuse campagne du droit au travail !
En résumé : nous croyons que M. Prou
dhon a c;j grandement ra son de dire que le
d. oit au travail impliqua la destruction de la
propriété; nous sout nous qu' n l'inscrivant
dans îa constitution nouvelle, on inscrirait ,
le doute n'est plus p.^sibk* aujourd hoi, un
principe de spoliation, qu'on ame.fterHit les
p >pulalio"is ouvrières conlrfl les instituions
que la jnstice consacre, et qui font la prospé
rité d s E ats ; nous ajoutons q-'e l'expérien
ce du droit au travail et de l'organisation du
travail, menée parallèlement au Luxem
bourg et d^ns les ateliers nationaux, a été as-
esz concluante pour quj l'on ne se soucie pas
de la recommencer.
Si l'on observe les Votes et le? mouvemens
de l'Assemblée'Pâlionata, on demeureracon-
' %rricu qu'une moitié de l'Ass -mblé?, ferme
ra ni résolu i à constituer une république
honnête, mo lérée, conforme à l'état des es-
, pr'ils t n France, aux vrais senlin ens et aux
vr;iis besoins de la pa'tion, agit avec ensem
ble et vote d'ordina ; re sous Fèmjired'un sen-
timenl commun. Cette partie si considérabla
de l'Assemblée, qui veut le rétablissement de
l'ordre moral en même temps que le réta
blissement de' l'ordre matériel, énergique
dins ses résolutions, sur les questions de
choses, s'est mon'rée on né peut plus facile
sur les questions de personnes. Plat.iturs des'
rep^ésentans qui la compos. nt ont fait au
jourd'hui le sacrifice de leurs pr ferences
pour M. Lacrosse, en scéordant un certa n
nomb. e de voix à M. Marrast, afin de ne cau
ser aucun ébranlement au ministère pour
une question toute personnelle.
M. Marràst a été nommé président au se-*
cond tour do scrutin en remplacement de M.
Marie. Nous aimons à croire q »eM. Marrasï
savrai',dans descimm-laccesdifficiles, mon
trer le même courage et la mè ne' fermelé
qu a M. S nard. Nous n'avons donc aucune
objection contre lui. Nous n< pouvons cep *n-
dartt dissimu'er que la p rsistance que' paraît
apporter ie Gouvernement à éloigner tosces
hommes qu'on appeila les répubeblicains
du lendemain donne matière à queique ré
flexion.
Il semble, en effet, qua le Gouvernement
éprouve quelque hésitation à p.ersévérer dans
la î^oie de la conc lialron où il était eotré le
lendemain de l'insurrection, et qu'il Koit à la
ve lie de fa-ra un pas en arrière, malgré les
promesit s faites et malgré le commencement
d'exéculioa qui leur avait été donn? 4 . Au mo
ment où une fraction de l'Assemblée natio
nale, cwnposéede républicains jadis exclusifs,
décia c dans un manif ste qu'elle tient pour
effiçée touîe distinction entre 1rs hommes dô
la viille et du lendemain, il serait singulier
que leGou /crncmint, après être issu du con
cours de tontes les nuances et avoir annoncé
l'ititenlion d^ s'appuyer indistinct ment sur
to s les honnêtes gens, re\îut au système des
distinctions et des catégories.
' D sns le ministère composé par le général
Cavaignac figuraient troi§ républicains du
] ndemain, M'tl. B.thmont, Bedeau et La-
moricière. M. Lacrosse avait été sur le point
d'occuper le ministère de la marine. M. Bath-
mont, démissionnaire, a été remplacé par
M. Marie; M. B j deau, ma'ade, p-.r M. Bas
tide; tt la ministère de la marine, redevenu
vacant, a été donné à un homme spécial,
mais étranger à l'Assemblée. M. La »ori-
cière demeure isolé au milieu du cabinet.
Aujourd'hui M. Lacrosse, candidat à la pré-
sid nce, e-t encore écArté.
Si c^s cho x exclusifs sont uniquement l'ef
fet de prédi'ections particulières, il n'y a pas
;}i..u d j 4.'in inquiéter : fc'iW (taient l'isidica-i
tion d'une politique arrêtée p;tr l.i Gouverne
ment, il y faudrait prendre garde. Ii itnpor.e
de ne p ; is oublier qu'une moitié environ de
l'Assemblée s'est n ttemeut et énergiquement
prononcée pour une républsquo honnête et
saga, poiir, une administralion ferme et vigi
lante; et qu'elle n'accepterait à aucun.prix
un Gouvernement qui renouvelât les fautes
du Gouvernement provisoire, ou qui offrît
quelque ressemblance avec la commission
exécutive.
Il faut ramener la calma et la confiance
dans le pays ril est visible que le sentiment
de la sécurité n'est point encore, entré com
plètement dans les esprits. Il faut paralyser
l'effort des factions, leur ôter leurs armes
morales comme les armes.matérielles. Il faut
rétablir le crédit, et ne dev er en rien de la
plus sévère loyauté envers les créanciers de
l'Etat; il f,tut soutenir les fonds publics en
f lisant preuve d;.i l'ordre le pl«»s rig mreux,
en montrant une minut etise sollicitude pour
tout s les fourcis de revenu. Sous tous ces
rapports, il y a beaucoup à faire.
Personne n'a eu et n'aura jamais la pensée
d'entraver le Gouvernement dans ce qu'il en
treprendra d'utile, pi de le fat guer d : tracas
series; mais si le ministère n'a rien à redouter
en ce genre, qu'il ne s endorme pas dans une
fâcheuse sécurité et qu'il nes'i doone pas l'ap-
pirence d'un gouvernement de coterie; qu'il
se m ttc donc résolùmeat à l'œuvre ;'quit n»
n'épargne ni le courage ni l'éturl ■, et qu'il
prépare l'aff rtnissement de la Républ que
honnête et modérée en rétablissant la con
corde dans les partis, la tranquillité dans les
.rues,' la Bécuritô dans les esprits, l'ordre et
l'abondance dans les finances.
Après avoir élu son président, l'Assemblée
a adopté le décret relatif aux écolesPolytéch-
n'qurt et Militaire; elle a voté un crédit de
15,000 francs p jr mois à la prcsiiîënca du
conscd, pour frais d'administration et de se
crétariat; el e a ajourné là discussion sur
l'institution d'une garde mobile à cheval, jus
qu'au jour prochain où elle s?ra appelée à
examiner dans son ensemble, à propos d'un
crédit demandé, l'organisation de la garde
mobile.
La nouvellî». de l'élection du.duc de Gènes
à la royauté de la S ci le a été apportée le 16
juillet à Toulon, comme on le verra par la
lettre suivante de notre correspondant :
« Toulon, 15 juillet.
» T a corvette à vapeur le Pluton, commandée
par M. Kérouart, capitaine de l'iégatu, partie de
Naples le 12, a moui lé ce matin sur notre radti,
avant à bord des dépêches importantes du vice-
amiral Baudin,'dont le contenu à élé transmis
sommairement par le télégraphe.
» Au moment où le Pluton a quitté le port de
Naples, on venait d'apprendre par le bâtiment à
vapeur anglais le Porc-Epic, expédié de Palerme
par le viceriiniiral l'arker, avec des plis pressés
pour l'ambassade britannique, que le parlement
m ' c ilien, après s'être prononcé pour une monar
chie constitutionnelle avec un roi italien, avait
décidé à nne grande ninjorité que la couronne de
Sicile serait offerte au due de Gènes, second li ! s de
Gharles-AIbtii't, qui doit être âgé de vingt-six ou
vingt,-sept ans. Cette, nouvelle a produit à Naples
une Irès vive sensation: ■
■» L'escadre ant;lai Pailcr, partie de Malte le 29 juin, et qui avait
croisé pendant quelques jours ent e cette île et la
Sicile, s'e4 présent e devant Palerme, où elle
était ancrée à la date du 10, ainsi que les deux
vaisseaux français l'In flexible cl le Jupiter. M. le
vice-amiral Baudin allait se diriger vors ce port
avec les autrés l àtimens de sou escadre qui se
trouvaient répartis à Naples et îi Castellamare.
» La corvette à vapeur le Pluton doit repartir
incessamment po'ur aller rejoindre l'escadre; elle
attend des dépêchés pour le vice-amiral Bandin.
» Oa sait que le contre-amiral Tréhouart a été
nommé commandant en second de l'rscadré fran
çaise de la Méd lerranée ; il a pris passage sur le
bâtiment à vapeur le Tonnerre, pour se rendre à
son posie. : s
» Des charriots de l'artillerie ont été employés
pendant toute la journée d'hier à transporter"^
l'arsenal de terre dans l'arsenal de la marine, des
caisses de fu ils que l'on embarque aujourd liui
pour Gênes sur le bâtiment à vaocur de commerce
te Sully, arrivé ce matin de Marseille.»
Les bruits alarmans qui s'é ! aient répandus
avant le 14 juillet, ont tous été démentis par le
fait, et cet anniversaire s'est passé le plus paisi
blement du monde. La force publique, déjà in
vincible,'s'accroît et s'organise plus énergique-
meut chaque jour; les agitateurs commencent à
sentir leur impuissance et se voient abandonnés!
Cependaut nous apprenons qu'un certain nombre
de personnes, habitant la province, et que l'éloi-
gnemeot dispose à concevoir plus lentement des
al trmes, mais aussi à revenir moins prompte-
ment que les Parisiens à la confiance, se. sont in
quiétées à l'excès des bruits invraisemblables qui
s'étaient propagés avantle14juiile,t. On nous dit,
par exemple, que des prens retirent leurs enfans
des pensions et des étaiilissemens publics, de peur
qu'ils ne tombant entre les mains d'une insur
rection nouvelle. Rien n'est moins fondé ni moins
raisonnable que çis craintes, et nous engageons
les familles à se rassurer par la certitude que les
établissemens d'insiruclion sont en parfaite ?écn-
rité. Ce qui est le plus à craiudre.en ce moment,
c'est précisément la peu", ennemie du crédit, du
travail, de la prospérité de la capitale si néces
saire au repos de. toute la France. A.voir confiance,
sans Cesser d'être vigilans ; dépenser selon ses
me yens, sans permettre an Gouvernement les faus
ses mesures compromettantes pour les finances;
reprendre l'activité laborieuse des temps caimes,
sans se départir de l'énergique fermeté que com
mandent les temps agités : voiià à la fois le meil
leur calcul et le vrai patriotisme.
Nous avons annoncé qu'un très grand nomb-e
de, gardas nationaux de la 3 e légion avaient ré
solu de porter leurs suffraff s sur le lieulenant-
géneral de B;ir, et que, celui-ci ava t reçu hier
l'aceueil le plus honorable dans'la réunion pré
paratoire k laquelle il s'est présenté.
Nous ne douions pas que la sympathie témoi
gnée au général d'v Bar n'ait pour.résultat l'é
lection de cet officier. Le commandement des
légions de la garde nationale parisienne ne
saurait être mieux placé qu'entre les mains
des anc ens oflicicrs-genérauK qui apportent dans
ces fonctions délicates, l'expérience du comman
dement avei* la counaissanee et la pratique de la
discipline militaire. Une légion de la garde natio
nale parisienne, rarement au dessous de d ; x mille
hommes, est un véritable corps d'arnée; et ne
.peut se manœuvrer sans des.connaissances mili
taires réelles. Une trop cruelle et trop fréquente
expérience a malheureusement appris que les
chefs des légions n'avaient pas seulement à les
conduire dans les parades et les revurs, mais en
core à les mener au feu. Quoi déplus utile dès
lors que de profiter de l'expérience et de la bra
voure dosofticiers-genfraux disponibles. •
Nous applaudissons donc, pour notre part, à la
pensée qu'a eue la 3 e légion de jeter ies yeux sur
le général de Bar, el de l'aire appel à son patrio-
^ l-t-.v - e ' - « » I .
des lettres'publiées Ii l'appui de la candidature de
M. de Bar a fait naître chez le commandant en
chef le scrupule très honorable de paraître exer
cer une influence quelconque sur le choix libre et
spontané des gardes nationaux de la 3" 1 gion.
Le général Changarnier est absolument étran
ger ii ce qui a élé écrit, jous l'impression d'une
conviction toutepersonnelle, par le généralPerroU
La garde nationale ne peut que savoir gré au
général Changarnier du respect dont il fait preu
ve pour la liberté de suffrage des citoyens dont
il a toute la confiance. Mais la candid ilure du gé
néral de Bar était antérieure à la publication dont
il s'agit. La troisième légion, assurée d'avancé
que personne, si élevé qu'il soit, ne songeait ài
influer sur les voles., mettra à sa tète un militaire
éprouvé, et donnera au commandant en chef un
coadjuteur sur les talens et l'expérience duquel il
pourra comptér. >
Le général commandant en chef les gardes na
tionales de la Seine, a reçu des gardes nationales
des vi.les ci-après désignées, des adresses de fé
licitations à la garde nationa-eds Paris et da la
banlieue,.à l'occasion des événemclis des 23, 24,
2o et 26 juin dernier. ; . -
De Maul-'on (Bass -s-Pyrénées), Givet (4rden-
nés). Cette (Hérault). Chaiidenay (Saône-et-Loire),
Auvillar» (Tarn-.etrtiaroiine), Lorry les-Metz (Mo^-
zellc). du 1" bataillon du canton arFresne-Saint-
Mamès ( Hante-Saône), Perigueux (Dordosne),
Siint-Germain-Laval (Loire), Saint-Jean-pied-
de-Port (B.tsses-Pyrénèes), Annonay (Ardèche),
Baugé fMaine-et-Loire), Nismes (Gard), Pamiers
(Ar.ège)j Alais (Gard), Toulouse (llaute-Garonnt)
et Bouillargucs (Gard).
Le 2 e conseil de conseil de guerre, présidé par
M. le colonel Destaing du 61 e régiment de ligne,
se réunira demain à dix heures précises, pour
juger plusieurs affaires qui sont complètement
étrangères aux événemens de juin. C'est la pre^-
mièré'fois que le conseil s'assemblera depuis les
jours de l'insurrection. Il y a, par suite de cette
interruption forcée, un arriéré de procédures qui
nécessitera plusieurs audiences. M. le capitaine
L'iée, rapporteur, qui a instruit, sans desemparer»
à la Conciergerie et dans les d:fierens foits, leg
causes relatives à l'insurrection, sera ob igé de
suspendre ses travaux d'instruction pour siéger à
l'audience où il doit porter la parole. < :
La nomination des substituts des rapporteurs,
qui est de nécessité urgente dans les circonstan
ces, est retardée jusqu'au 1 er août, époque à lar
quelle doit commencer l'application du décret du
Gouvernement qui a changé l'organisation du par*
quel des conseils de guerre. . >
Aujourd'hui, à la conciergerie du Palas-de»-
Juslice, un grand nombre de détenus récemment
arrêtés sur mandats délivrés par la Préfecture de
police, ont subi l'interrogatoire des juges d'inslruç-
tion. '
Parmi les inculpés se trouvent In nommés
Sanglé, le père et le fils, exerçant la prof ssion dp
débardeurs, et demeurant àu^quai d'Austerlitz,
qui ont ■ ris pari à l'insurrection, en élevant d.«
barricades, d .ns le quartier et en fermant les bar
rières pour inlercepl r les communications. Ces
hommes ont été reconnus pour avoir désarmé un
garde mobile, et être entrés de force dans les do
miciles du quai de la Râpée, pour y enlever les
fusils.
Interrogés sur la fabrication de la poudré & la
quelle ils avaient coopéré, ils ont reconnu l'exac-
utnde de ce fait.
TRAVAIL DES BlIREA-CX.
bureau. — L'art 124 a soulevé une longue dis
cussion ; à cet article étiit joiui pour le bntvau, la
question de tiber'é d'enseignement reservée lors dè
la discu sion ds l'art. 2.
MM. Chauffiur, Uel>ste, Amand et Cnquerel ont pris
suce 'fsivemetn la ptrol.j. Le premier dit qu'on donne
la I b *rtô d'une main et qu'ou la retire de l'iiutre,
qu'il faut mieux èt e franc el la refuser si on la re-
gtrde, comme daiisereit e pour 1» société,, que le droit
ab olu est pour l'Etat de faire dom'uier le culte de la
patrie.. La liberté eo ! ti|ilète d'eus* isçu meut amènerait
mie deuxième Sa nt Barthéhmy. Il faut sauvegitder
ies enfaii-. coriire une mauvaise morale donnée par le
jièr ■, cjmine on a dû le sauvegarder dans sa v>e phy
sique en limitant |es heures de travail dans.les mai-
nufactures.. ..
M. Coquerel soutient le principe de surveillance de
VVJniver.-ité; si etie n'est plus la fille aînée de nos
rois, qu'elle soit, dit-il, la sœur aînée de la ■ Répu
blique. . ;. . : ■ !
Enfin Mil. Arnaud, et Dclisle s'étonnent qu'on n'ose
proclamer « et e liberté, source d i toutes les autres.
Ils ué demandant pas le monopole pour une corpora
tion ; ils n'eu veu ent pas; mais iU veulent la liberté
du p ^ m de famiile. ... .: . ■
Misauxvox, h pr'ncipe de liberté, d'enseigne
ment obtient une majorité de cinq voix. - > ,
4 e bureau. — La disjussiou s'ouvre sur l'art. 115
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 20 JUILLET
LE CABINET NOIR.
ROSM E-\ SIX PARTIES
PBÉCÉDÉES D'UN PROLOGUB.
PROLOGUE,
CHAPITRE VI.
> " (Suite.) r . .
» Figurez-vous une longue galerie très impar
faitement éclairée par une lueur rougçâ'.re et sé
pulcrale. Du côté par lequelja suis entré, elle
■ est fermée par une immense' tenture rouge des-
: tendant de la voûte au sol. A droite et à.gauche,
lé mur est'tapissé par dus toiles peintes, appa-
: remmeut, mais qui représentent, avec un ef-
: frayant relicfi de longues rangées de tètes de mort
et d'ossemens humains. De l'autre bout, borné
seulement par la profondeur des ténèbres , ce
■ terrible local a un air d'infini; mais, vers le
lieu où cesse de se projeter la lumière, les
yeux t'arrêtent sur une.façon de trône sur
montant une estrade j et couronné d'un dais.
De chaque côté de l'estrade , régne une rangée
" de sièges. J'en compte douze; dix seulement,
plus je trône, sont occupés par des espèce de fan
tômes qui poitent masques rougës; gants ronges;
robes ii capuchons rouge? ; cette effrayante côu-
Voir notrê uuméro du 19 juillet.
rpriroduclion. iriiMtie narlictte, de rpt ouvrage,
est iatertUic. et serait pouriuirie comme contrefaçon.
leur est également celle de tout le ir obilier el pa
rait, décidément, être la nuance favorite de réta
blissement.
«Mes deux conducteurs, qui ne me perdent pas
de vue, après m'avoir amené à portée de l'estrade,
adressent an président un grand salut silencieux,
puis se placent à mes côtés, quelques pas en ar
rière,
» Prenant alors caverneusement !a parole:
— Monsieur — me dit le haut fonctionnaire —
j'aime à croire que, suivant mes ordres, on vous a
traité avec 1rs plus grands égards ; toutefois, je
vous dois d'abord des excuses relativement à
l'espèce dè violence dont on a dû user pour vous
amener jusqu'ici.
— Comment donc! président — répondis-je—
faire enlever les gens par une jolie, femme, c'est,
,au contraire, très flatteur et très galant.
.— Rien ne me plaît davantage, —repartit mon
grave interlocuteur, —que votre liberté d'esprit,
dans une situation où beaucoup d'aulres s'inquié-
, teraieril peut-être d'un apprirent péril. Votre gaîlé
.prouve, que nous avens affaire à un homme de
cœur el que nous ne pouvions mieux choisir, pour
l'important mandat dont nous désirons vous char
ger; cependant, nous avons ici à nous occuper
d'intérêts sérieux, et peut-être comme moi, trou-
verez-vous convenable de les traiter sérieusement.
» Cette façon de mercuriale' me rappela les re
commandations de la belle Espagnole, qui m'avait
vivement sollicité de jouer au naturel mon rôle
de dupe; en même temps, songeant à flûter ma
voix, toujours pour être dans la teneur des ins-
;truotionsqu'elle m!avail fait passer:
. ,— Je suis en vos mains, Monsieur, — répon
disse, — parlez, que voulez-vous de moi ?
.-rr Comme vous pouwz voir, au mystère t'ont
nous nous entourons,—me fut-il répondu,—nous
sommes une association secrète et de plus, une as
sociation politique. C'est assez dire que. sous un
gouvernement ennemi de toutes les libertés, nous
ne nous réunissons qu'au milieu des plus grands
périls. Depuis long-temps traqués par la police,
nous sommes, à, l'heure qu'il est, vendus et livrés
p'ar un traître Celte nuit même, sur ses indica
tions, 1e lieu de nos séances, où l'on se croit as
suré de nous surprendre, doit être entouré par la
force armée, et nous nous assemblons ici pour la
dernière fois.
— Dommage, ma foi 1 — ne pus-jem'empêchcr
de répondre, en sortant un peu de l'esprit de mon
rôle,—-le local est spacieux, commode, bien aéré
el décoré surtout avec un goût...
—L'espace ne nous manquera pas, — répondit
le président âvec un redoublement de solennité,
—et pour nous faire un asile, il nous reste l'uni
vers entier, sur lesquels s'étendent les innombra
bles rameaux de notre association. Mais aujour
d'hui, momentanément forcés de nous disperser,
■nous parions, préoccupés d'un grave intérêt, à sa
voir le salul de nos archives. Aucun de ceux ici i
présens ne peut se charger de pourvoit à ieur dé- *
placement; car, dans un'momeat, chacun des !
membres de cette réunion sera en route pour un ;
point différent et éloigné du ijobe. >
— J'entends, — me hâtai—je de dire en inter
rompant, — il s'agirait, comme qui dirait, d'un
coup de main à vous donner pour vous aider à dé- s
ménag. r ces papiers ?
— Vous l'avez dit, et croyez que notre recon
naissance..,
— La reconnaissance!., j'en serai flatté; mais,
d'un autre côté, Messieurs les gendarmes etM<>n-
Mour le procureur du roi !. ,
. . -r- Le périI, précisément, constitué le service, .
car s'il ae s'agissait que de se charger d'un far- ;
deau ordinaire, le premier portefaix de la rue
pourrait nous rendre cc bon office, et nous n'au
rions pas besoin de l'homme délité sur. lequel
nous avons jeté les yeux.
— Enchanté de la préférence; cependant j'au-
• rai l'honneur de vous faire observer....
— Président> — séeria alors vivement un des
assesseurs en se levant — cet homme hésite et
' nous perdons avec lui un temps précieux. Je de
mande qu'on avise- autrement, après toutefois
qu'on se sera délait de cc lâche, venu seule
ment pour nous dérober n<. tre secret.
— Calmez-vous, frère, — repartit le président,;
— entre la prudence qui se rend compte d'un
danger et la lâcheté qui le décline, il est pourtant
quelque différence, et j'aurai d'autant plus de con
fiance dans la ré'solùlioh de notre ; mandataire,
qu'il en aura mi^ux réfléchi et'calculé la portée.
— Voilà parler au moins—m'écriai-je. — Mon
sieur voudrait que j'eusse mon parti pris et arrê
té, avant même qu on ne m'ait' expliqué quelle est
au juste la démarche que l'honorable société at
tend de moi. ' ' ; '
— Vous voyez cet objet,—me dit le président,,
en Me faisant remarquer dans un coin, une caisse
de forte dimension'sur laquelle le mot fragile était
écrit à satiété en caractères gros et lisibles. Là,,
sont renfermés tous lés papiers .de notre chancel
lerie. '
, — J'aurais plutôt parié pour de la porcelaine
de Sèvres, tant'il est indiqué dé remuer avec pré
caution. '• ■ " •
— Cette caisse,'—continua l'homme rouge.—il
vous faut la pren Ira sur vos épaules, que vous
avez. Dieu merci Marges el puissantes- Ainsi char
gé, à la faveur des ténèbres, vous vous. rendrez,
sùns encombre selon toute.apparence, rue'iVoire-
Dame-des-Victoires, au bureau de là diligence.
qui part celte nuit môme à quatre heures, pour
Bordeaux. Prenant le premier nom d'expéditeur
venu vous direz qu'on l'enregistre à l'adresse qu'elle
porte écrite sur son couvercle, Cela fait, vous au
rez accompli votreœuvrc, et, dans quelques jours,
la société, sans espérer pouvoir dignement récom
penser un si important service, vous.fera néan
moins parvenir un témoignage de sa haute satis
faction.
— Mais président, — pris-je alors sur moi
de faire observer, — transporter ce volumineux;
objet; sur mon épaule, à cru 1
— Tout est prévu. — me répond d'un air d'im
patiente M. le dignitaire,, qui vraiment jouait son
rôle avec un naturel parfait; — Il y a la des cro
chets, un costume complet de commissionnaire y
compris la médaille, pour le cas où vous viendriez
à être accosté par quelque patrouille ou ronde de
police. Vous n'avez pas une objection à faire, si ce!
n'est peut-être que le cœur vous manque au mo
ment de l'exécution. • , •
» Il était charmant ce cher président, avec son
pas d'objections à faire; c'est-à-dire qu'il y en
avait un monceau à lui adresser, pour peu que
7on eût voulu creuser sou aim-ible proposition, f
Par exemple, on lui aurait dit qu'il fallait suppo-:
ser dans son déménagement quelque chose de
beaucoup plus périlleux qu'il ne voulait le laisser
croire, puisqu'en fait, personne de l'aimable so-'
ciélé n'avait'd'enlhousiasme pour s'en charger.On !
aurait pu encore, en prenant la commission pour
ce qu'elle était, c'est-à-dire pour unn farce, aviser'
Messieurs les mystificateurs, que leur coup n e-;
lait pas-lrès adroitement monté, rien u!étant nioins;
vraisemblable que leur confiance accordée pour
un emploi si croustilleux à un premier venu ra- ?
massé dans la rue. Mais mon rôle n'était pasde;
discuter. Je savais ca moi-même le mot de leuig-
me ; la plaisanterie consistait à me faire promener
pendant un temps plus ou moins long dans Paris,
avec ce ridicule paquet sur le dos, .et assurément,
quand je regardais qu'au prix de cette complai
sance, je me ménageais les bontés de la char
mante Espagnole qui, vraiment, m'intriguait
beaucoup, je ne vois pas trop comment!on pour,
rait nie prouver que je faisais un mauvais marché*
» Feignant donc d'être vivement Jblcssé par ce
doute que les dernières paroles du président sem
blaient élévef sur mon courage, en un lourde main;
avec l'aide de m'es deux conducteurs, j'ai revêtu le
costume de l'emploi. Vient ensuite une ,seco: de
édition de la formalité 'du bandeau qui me vaut
dé ma belle conquête un nouvel et plus énergi
que serrement de main el/ derechef, une vive re
commandation, donnée à voix basse: d'êlre exact
et ponctuel à exécuter mon mandat: Tout «ela fait,
deux des- associés nous précédent,,chargés-.de la
caisse, et nous voilà remontant l'escalier.-
» De rétour dans la conr au fumier, on me fait
prendre place dans une voiture; mais il ne s'agit
plus, cette fois, du magnifique équipage, et une
bâche dont, sans faire semblant de rien, ma main
tàte sournoisement la toile, me donne à connaître
que c'est dans une charrette, cpmme,un criminel
que va s'opérer ma sortie, v > ■ ■■>■■ .. ,
- >r Ayant pour compagnon de voyage le monsieur
rougé et noir - qui m'avait servi d'introducteur,
nous cheminons pendant quilque tempsde ce pas
lent, et mesuré dont marchent les-voiiures Rechar
ge. A la (in mon conducteurm'engage à mettre pied
à terre ; faisant demêouvil JU-'aide à passer «
bretelles des crochets, sur le squels il installe
caisse; puisj s'élançauV- dans la charrette, k la
quelle auisitôt j'entends prendra un train rapide.
Il me crie : Bonne chance! et m'aùtorjbse, i <&<
nouernwûjbandçau/
*ffygp wggî q^ ^.^ssgg?3 g i jf?i»^^ igg^?3^g3 g
OU
IfU&ÏERO 202,
"l?JSrï£ SS S'AS'"ÎJE!?ÎÏSr?îT I
.1 r.-f.us, .ni'rusr. imn/vw.
K £.•,
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lî r.
1:8
TROIS MOIS
six wtus
«M as .: j 32' .1 • -ii
I_e= sloiuu'ir.ensdiiîorl iîi'«"'' r o! f'. ■• , ?;'!!".;i'Oin:)is.
iu'M!-:.\t:x a paris r
Rue du 25 Février, tÇ> (ci-Jevaat da Valoii).
On s'abonna danr le* dJpartGirçciîs, a." nies.-agcnrs el aux
i*W!tioïW_:dks pusle*— h lAKxlv^,tXi ! :z ùM.Cwiv rl f-U, Sainlf-
' $nx?s Lane.--\ Slra.sikmi"j î v c I icr Aipxtnidiv, pmlr l'AHemagne.
S'adresser franco, pour ta n'dsctîon,
' ■ -, •• à M.'StEtir.UAUt gérant."
|T Les articles (JL'jiost's.r.'e teront pas rendo*. '
Pmx EE t'ABOHKEMEDIT ' i
DÉPAr.T.
11 F.
22 .
4»
jJSTRANO.
i* *.J
• 28
86
JOURNAL "POLITIQUE,iLITTÉRÀIRE, UNIVERSEL.
PARIS-.
thois mois se.
six mois :16.,
TIN AN . 32" „ , m ,
Les abennemens datent dos l Er et 16 d'echaquemoii.
BUREAUX A PARIS : . ' !
? Rue du 24 Février, 10 {ci r derant de Valois).
Lcsannôncés Bontrcçues au biïieàu du Journal,
, de li à 4 heûiw. a
(Toute Insertion doit agréée per le Gérant.', .„j
S'adresser franco, pu tir l'administration, 1
à m . rocl \. directeur. ?
PARIS, 40 JVIiXKT.
Le droit au travail r>e saurait êlre.-main
tenu d'ans la çonstityt'on. Un socialiste l'a
fuê en rtx|> iqu ! nj, :;ÉfJC <;re tme des fo'les
inventions du'G^uyersemeni provisoire «uil
fout mettre «te côté. M. de t martinequi se
p-îie ou p'u'ôt qui paie volontiers les gens de
mots et à'iina^tsj s'tst-il ou ne s'est-il pas
douté qu' *u moment où il croyait avoir rai-
g'ond- la "République c immuniste, en repous
sant son symbole\isù>le, il l'introduisait dans
son programme "en y écrivant la droit au
traval? Pt iit être a-t-il c r u que ce n'était
qu'un mot, M. Proudhon,-à qui on ne sau
rait.refuser u'avoîr beaucoup ivil chi sur ces
matières, a montré que c% lait une chose,
savoir l'abolition de la propriété, et par con
séquent la' di'Sl'rurl oii de la famille.
M ititenant, si l'on se.rappelle la proclà-
maiiîjn de l'A-sèmblée rationa'e, dans la-
que l.ic.le flétrit U s doctrines sauvages qui
ne voient dans 11 propriété qu'un vol et dans
la fatniile qu'un nom, si J'on considère que la
constitution .proclama 1® r spect dû à la pro
priété et à la fami'îc, c uninent pourrait-on
maintenir en mémt» temps .le principe destiné
à es rié.ruire graduellement ? Il f.sut opter.
Vetil-on te droit au travail? Il f.mt suppri
mer ïa 1 ga^mlie illusoire donnée à la propriété
cl à la f 'inilîe. Veut-tin, au contraire, r specter
c-: s deux choses saintes, s >ns lesquelles la so-
céiés ' transfo. iricêù ïinçmachiné où l'hon-
me eslU!\rotiag», «'l!''Etàl d menant b : en(ôl le
j ère c('mmun, f> rail d
fasit effacer de là constitution le droit au
travail;v •
Le choix ne peut è're douteux. L'Assem
blée national." f ra d spiraitre comme tant
d'aulres açl s d > 'a mè ne orig ne, h principe
des:ructeu'* in.iiîgur >à riIôt.»l-de-Ville. 0.se-
ra-t-oii ap.jt'ler c la de la réaction? c'est ce
que I. s Suci.aàsti's »ie manqueront pas de crier
dans l. ur d- i«Cit.,A]ais I j France entière com-
p en l qa-. c.i nVst pas seulement un acte de
1)jn Si'ns, une d:'ci ion de néot ssii'■ ; c'est
q ;eîq:ie chose de plus i mpérieux encore,
c'e
mis au » œur de to>is les êtres i.nimé ; . Effacer
lë droit au traviil, c'est prou anvr pour la
EOCHté .le droit à la vie, en sorte qu 1 si on
apweile i«ia de la léacliuri, c'est de la réaction
contro la : mort.
j H en est ainsi, if faot le dire, de presque
toutes les innovations admises parleGouver-
nem»nt iM-ovi-ioiri.', continué quoique diminua
dans la commission exécutive. Tout s ces pré
tendu s nouveautés sont de vLiifes extrava
gances, ou des idées essayées et condamnées
par l'expérience. Revenir à ce que le Gou
vernement a dàtruii,c'efct améliorer. Ceq l'on
appelé réaction est le retour au progrès social.
Au si rAsscmbl^e qui a é é nommée pour
constituer, n'a été occupée jusqu'à pr sant
qu'à détruirt 1 , et c'«'st son m rite, puisque
avantd'.' faires m » oeuvre,elleest obligée d* dé
faire l'œuvre dépU-rjblc de ces gouvernails de
J'IIôfel de-Ville, péchant.tour à tour par f.i-
il-. sse,} arigo< rnne ,e( souve nt aussi sousl'in-
fli-ence d? mobiles p us conriamriab'cs. Nous
avions annoncé, dès les premiers temps, que
l'Ass mblée nationale aurait une ingrate et
dar gé eu>e brsogne ie réparation à accomplir,
et rous ci signions qu'elle n'y f -uccombàt sî > us
une i- jf.'Sle impopularité. Dieu nmr*i! elle a
pu «oinmeacer et continuer cette tâche aux
-applau 'issenrieiî-s rie la France; h Gouverne
ment provisoire avait tant accumulé du fau
tes que l'excès du mal, frappant tous l«>s yeux,
a f ïci'ilé l'application du remède.
S .'s folies, qui ont commencé avec sa nais
sance, dNparaiss ni une à une so»ts la rér.c-
.tion du bon sans et devant le désastre de leurs
résultats. Pas un de s-s principe qui n'ait
ét 5 ! une exagération ou ut plag at cond.wnné
par un échec. En se c n lituant. ce gouver
ner nt a cx.ig^é l'idée d'éga'ité, lorsqu'il
s'est fidjoint un ouvri-r sa;!S ta'ent, pa>ce
qu'il était o «vrie-, ce qui ét it const tuer le
privi ége au bas de h société, au ii u d.vle
Huître au faitcorbme i^ous la monarchie.
L A semblée a f.iit just.ee de cette flatterie
dérnag gique, en cc. riant du pouvoir l'hotn-
m qui n'y avait pas été porté par le drut du
-mérit > .
Le Gouvernement provisoire s'était livré
aux prétoriens de l'anarchie eldusocial sme.
'Il leur av:>.it constitué un sénat au Luxem
bourg, d'où sont r -O 'tis les extravagances et
• ]"S malh'Uis de l'organisation du travail.
-Qui nî bénit la réaction qui a fait fermer
cette triste oHiciae de désordres économiques
ft de ru'n-'S S"Ciau s?'Ce n'cst.pâs la'réaction
qui est rêd ii ; e à sî défandr?,- ce s.>nl ies au
teurs du d'ertt qtri avaient constitué c lie
q.u;ïbi-Jégibl ijure d s tiviva 1 ou plutôt du chô
mage. Ce sont eux qui disent aujourd'hui,
qu'ils ont ci la main forcé 1 , et que la créa
tion d s ateiifrs-n / ti-naux était aus:i une né
cessité qu'ils ont subie. S,)it; pjsnettaiîs que
ce ne fût.pas l'rfrm è d'une dictature dema-.
gogiqùe eij. espérance ; admettons qu'on n'a
f
toujours e.it-il a^ éré que ce.préleidu sjstèmé
de rénovation induslrielle et sociale a créé
là grève universelle des industries privées, la
rui: e du trésor, et la plus f.irmidabhs orga
nisation qui fcit jamais été formée pour la
guerre civil >. Heun u^e à coup sûr, pour le
pays tout entiei-, la réaction qui a supprimé
ce lbyir de périls.
Ils étaient fi rs cps gouvernans de nous
donner la liberté illimitée des clubs et de la
prisse; cVfait, selon eux, legrand progîès de
îa révolution. Ils dixaknt que ces iibe ti'ssans
limites étaient des soupapes de sûreté, et elles
ont èfé d'affreux cratères qui ont vomi la
destruction et le carnage. A la liberté illi
mitée a suécédé l'état de. sié^e, et accueilli,
liélàs ! comme un bienfait, jusqu'à ce qu'on
rentre dans les conditions régulières d'une.li
berté limitée avec sagesse.
Il avaient dit, ces gouvernans, qu'il fallait
arm rla p<»pulation tout entière, et que quand
tout 1 s monde avait d. s aruies, personne ne
s'en servait pour combattre. S ncère ou faus
se, on .«ait où cette nouve iuié en matière de
p<3ix publique nous a conduits. Commeît ne
verrait-on pas une rnrsure indispsnfable de
selut public dans le désarmement partiel au
torisé par l'Âss-mblée?
Et en matière fie financés, qus n'avaient
pas inventé ou renouve é des révo utior na res
d'une nutre époque, les testes novateurs du
gouvernement provisoire? Ls a va ent imaginé
de fonder le créiit* sur l'expropriation
et la banqueroute. Le.ir système con-is-
toit à supprimer toutes les recettes et à
atigmenl. r l;-s dépenses. Ils croyaient inno
ver, el ils décrétaient des vieilierie-. Ils substi
tuaient à ds'S im,.ôts éprouvés des. contr.b
tions impnssib!e«. Chacun de leurs décrets
tinanci.îr» consacrait une injustice ou créait
une nouvelle source de déficit p;>ur le trésor.
On a ivnveisé ci tte œuvre p.ècc à pièce.
]\laiheureusement 1> î mal ne se répare p^s
au^si vi^e qu'il s'opère. Mais chaque mesure
da ce qu'oïi appelle la réaclion, dans quel
que ordre d'idées qu'on sa place, est une ma
sure de réparation.
> î-OH!
L>, N'ilional est fort embarrassé de cette
déclaralion, fa-ta par M. Proudhon, queja
reconnaissance du droit au travail doit con
duire forc?m nt à l'abolition de la propriété ;
il ne se doutait pas que le droit au travail
dût le mener si loin ; aussi ne veut-il pas ad
mettre la conséquence tirée par M. Prou
dhon ; il nous reproche même'de prendre au
sérieux l 1 rais nnement du représentant so-
cia'iat •; il nous dit que n/;us pourrions invo
quer l'autorité de M. Proudhon, si nous
éiions convaincus de fa \érilé de ses princi
pes et de la sincérité de son argumentation,
mais que, si nous croyons, au contraire, que
ses idées sont drs erreu set que son argumen
tation est un perpétuel sopiii ma, nuus de
vons renoncer à nous faire une arme de pa
roles qui ne peuvent être, à nos yeux, d'au
cune valeur.
• Nous en demandons bien pardon au iV«-
tional ; mais il confond deux choses di-tinc-
tes, le point de départ et l'argumentation;
oui, pous pensons que M. Proudhon part,
comme le Nutio a , d'un princip * e-sentie li
ment faux ( t dangereux, celui du droit au
travail; mais, ce principe posé, nous trou
vons que M. Proudhon raisonne parfaite
ment juste quand il : en dédu t l'anéanlisse-
m nt forcé de la propriété ; c'èàt h N>n.o al
qui s'arrête en chemin,'et qui, après avoir
admis le principe, n'ose pas en faire sortir
tout ce qu'il contient.
Nous ferons d'aiil urs remarquer au Na
tional que nous n'avions "pas attendu l,i
déclaration de M. Proudhon pour dire que
le droit'au travail rec lait en g^rme 1<* des
truction de la propriété; nous avio s éié
conduits au même résallât en examinant la
valeur et la portés da ca nouveau principe
introduit dans le proje» de con titutio i. Nous
rappelions hier ertcoïe les termes dont nous
nous éiions servi , et, si nous nous somm-s
emparés des paroles da M. Proudhon, c'est
qu'elles concordaient, dans leur rigoureuse
logique, avtc les conséquences que.nous
avions déduites n >u;-n:êmes, qiieîqâés jours
auparavant, de ce prét. ndu droit qui tend à
çtm ti(u -r lo iruiétaire co-^ropriélaire de
tOviS p les ii.cns.
Jus'pi'i i, là plupart des chefs da soria-
lis-iie svai' nt cherché à envelopper leurs !
doctrii <:s d;;ns des g?nrral t-.'îs sciefitifique^
qui tn «lisslmulaient ,p us. .ou moins le but;'
axssi éUient-i,s . parvenus à produi e quel
que illusion, et à faire accepter certaines
formul.-s, quoique, ou plutôt parce que ces
formules ne prtse: taient pas d'idée nette et
précise; telle est e lle du droit au travail ac
cueillie par le Natiomi et par les auteurs da
projet de constituli n comme une sorte de
transaction avec les doctrines qui préten
daient exploiter la révolution «le février;
mais ie jour dfs explications et enfin venu;
il a fallu définir ce droit d'invention moder
ne, il a fallu examiner d'où il venait et où il
aboatis-ait, et c'est alors que M. Proudhon,
celui qui avait écrit : « Li propriété est un
vol » s'est vu forcé d i dire : « Le droit au
travail, c'est 1'c.néantissement da la pro-
priélé. » •
Si le National ne veut pas arriver jus
qu'aux conséquences rigoureuses déduites
par M. Proudhon, il ne lui resfa alors qu'uoe
ressource, celle de reconnaître que le droit
au travail esl, si non un mensonge, au
moins une illusion, et une illusion des plus
périll'u-es. Pour t'en convàincre, nous l'en
gageons à relire la lettre sur tesaleli rs na
tionaux q j'i! pu die ég ilement dans son nu
méro d'i'ujouru'iiui. Cette lettre, siarn :e par
M. Lalanue, nous donne un avant-goût de
l'état où nous mettrait le droit au travail le
jour où l'on voudrait l'appliquer sérieuse
ment. .... . . ..
Le Gouvernement provisoire a essayé du
socialisme. T« nsiis qu'il chargeait la com-
m ssion du Luxembourg de réaliser l organi
sation du trawil , >1 mettait le doit au traval
en pratique par la crest on des ateliers na-
uonatix. Ces deux institutions ont marché
de front, et voici ca quelles ont produit:
c'e-t que (Inqiie me un» pri-»• p (r là' commis--
sion (l i Luxe f bourg avait pour effet immé
diat d'envoyer dans 1 s ateiiers nationaux
pl isieurs m lliers d'ouvriers dont l'industrie
était brusquement arrêtée ; de telle sorîe
qu'au Irai t dont allait la révolution sociale
avec 'organisai-on du travail et le droit an
travail, on vojait a ri\er le moment tant
souhaité où il n'y aurait plus ni ouvriers ni
patrons,* mais seulement dâs embrigadés.
Bien que M. Louis Blanc, dans le projet
de contrat qui termine f;on livre, eût promis,
indépend immi nt des bénéfices à venir, un
module à-com^te de S f. par jour sur !e pro
duit d^s travaux de chai un, la République
ne se trouva pas assez riche pour se montrer
si généreuse; elle donna 2 fr. d'abord, puis
1 fr. 50 c., j.uis enfin \ fr. 14 c. seulement;
1 fr. 14 c., voilà, dit M. Lalanna, ce que
touchait le pauvre journalier, aussi bien que
l'homme de lettres, l'ouvrier en objets de
îuxe, aussi bien qu ; le lauréat da l'école des
B aux-Arts, le teneur de livres , aussi bien
que l'auditeur au conseil d'Etat; on/eur avait
appliqué le regims de l'égalité des salaires, et
ils éîaient tous sur le même pitd. Il (st vrai
qu'i's rendaient tous à peu près les mêmes
services ; ils n'avaie st rien à faire , ou peu
s'eu fallait. Et tout c: la coûtait fort cher;
quelque chose comme 160 à 170,000 fr. par
Jour.
Qu'à chacun, s'écrie M. Lalanne, revienne
la responsabilité de ses principes et de ses ac
tes! Quelles doctrines que celles qui engen
draient, quelle organisation que celle qui
consacrait de si déplorables résultats ! En
core, ajoutât-il, n'ai-je pas tout dit, et faut-
il s'étonner qu'après s'être renseigné sur l'é
tat réel des chose*, on ait compris la nécessi
té de détruire le monstrueux M'fice qui s'était
élevé ea moins de trois mois !
Le jcomp ément de .ce tableau, c'est l'inr-
Borreclioiv da j'
été l'oceasu n, et qui a couronné cette mal
heureuse campagne du droit au travail !
En résumé : nous croyons que M. Prou
dhon a c;j grandement ra son de dire que le
d. oit au travail impliqua la destruction de la
propriété; nous sout nous qu' n l'inscrivant
dans îa constitution nouvelle, on inscrirait ,
le doute n'est plus p.^sibk* aujourd hoi, un
principe de spoliation, qu'on ame.fterHit les
p >pulalio"is ouvrières conlrfl les instituions
que la jnstice consacre, et qui font la prospé
rité d s E ats ; nous ajoutons q-'e l'expérien
ce du droit au travail et de l'organisation du
travail, menée parallèlement au Luxem
bourg et d^ns les ateliers nationaux, a été as-
esz concluante pour quj l'on ne se soucie pas
de la recommencer.
Si l'on observe les Votes et le? mouvemens
de l'Assemblée'Pâlionata, on demeureracon-
' %rricu qu'une moitié de l'Ass -mblé?, ferme
ra ni résolu i à constituer une république
honnête, mo lérée, conforme à l'état des es-
, pr'ils t n France, aux vrais senlin ens et aux
vr;iis besoins de la pa'tion, agit avec ensem
ble et vote d'ordina ; re sous Fèmjired'un sen-
timenl commun. Cette partie si considérabla
de l'Assemblée, qui veut le rétablissement de
l'ordre moral en même temps que le réta
blissement de' l'ordre matériel, énergique
dins ses résolutions, sur les questions de
choses, s'est mon'rée on né peut plus facile
sur les questions de personnes. Plat.iturs des'
rep^ésentans qui la compos. nt ont fait au
jourd'hui le sacrifice de leurs pr ferences
pour M. Lacrosse, en scéordant un certa n
nomb. e de voix à M. Marrast, afin de ne cau
ser aucun ébranlement au ministère pour
une question toute personnelle.
M. Marràst a été nommé président au se-*
cond tour do scrutin en remplacement de M.
Marie. Nous aimons à croire q »eM. Marrasï
savrai',dans descimm-laccesdifficiles, mon
trer le même courage et la mè ne' fermelé
qu a M. S nard. Nous n'avons donc aucune
objection contre lui. Nous n< pouvons cep *n-
dartt dissimu'er que la p rsistance que' paraît
apporter ie Gouvernement à éloigner tosces
hommes qu'on appeila les répubeblicains
du lendemain donne matière à queique ré
flexion.
Il semble, en effet, qua le Gouvernement
éprouve quelque hésitation à p.ersévérer dans
la î^oie de la conc lialron où il était eotré le
lendemain de l'insurrection, et qu'il Koit à la
ve lie de fa-ra un pas en arrière, malgré les
promesit s faites et malgré le commencement
d'exéculioa qui leur avait été donn? 4 . Au mo
ment où une fraction de l'Assemblée natio
nale, cwnposéede républicains jadis exclusifs,
décia c dans un manif ste qu'elle tient pour
effiçée touîe distinction entre 1rs hommes dô
la viille et du lendemain, il serait singulier
que leGou /crncmint, après être issu du con
cours de tontes les nuances et avoir annoncé
l'ititenlion d^ s'appuyer indistinct ment sur
to s les honnêtes gens, re\îut au système des
distinctions et des catégories.
' D sns le ministère composé par le général
Cavaignac figuraient troi§ républicains du
] ndemain, M'tl. B.thmont, Bedeau et La-
moricière. M. Lacrosse avait été sur le point
d'occuper le ministère de la marine. M. Bath-
mont, démissionnaire, a été remplacé par
M. Marie; M. B j deau, ma'ade, p-.r M. Bas
tide; tt la ministère de la marine, redevenu
vacant, a été donné à un homme spécial,
mais étranger à l'Assemblée. M. La »ori-
cière demeure isolé au milieu du cabinet.
Aujourd'hui M. Lacrosse, candidat à la pré-
sid nce, e-t encore écArté.
Si c^s cho x exclusifs sont uniquement l'ef
fet de prédi'ections particulières, il n'y a pas
;}i..u d j 4.'in inquiéter : fc'iW (taient l'isidica-i
tion d'une politique arrêtée p;tr l.i Gouverne
ment, il y faudrait prendre garde. Ii itnpor.e
de ne p ; is oublier qu'une moitié environ de
l'Assemblée s'est n ttemeut et énergiquement
prononcée pour une républsquo honnête et
saga, poiir, une administralion ferme et vigi
lante; et qu'elle n'accepterait à aucun.prix
un Gouvernement qui renouvelât les fautes
du Gouvernement provisoire, ou qui offrît
quelque ressemblance avec la commission
exécutive.
Il faut ramener la calma et la confiance
dans le pays ril est visible que le sentiment
de la sécurité n'est point encore, entré com
plètement dans les esprits. Il faut paralyser
l'effort des factions, leur ôter leurs armes
morales comme les armes.matérielles. Il faut
rétablir le crédit, et ne dev er en rien de la
plus sévère loyauté envers les créanciers de
l'Etat; il f,tut soutenir les fonds publics en
f lisant preuve d;.i l'ordre le pl«»s rig mreux,
en montrant une minut etise sollicitude pour
tout s les fourcis de revenu. Sous tous ces
rapports, il y a beaucoup à faire.
Personne n'a eu et n'aura jamais la pensée
d'entraver le Gouvernement dans ce qu'il en
treprendra d'utile, pi de le fat guer d : tracas
series; mais si le ministère n'a rien à redouter
en ce genre, qu'il ne s endorme pas dans une
fâcheuse sécurité et qu'il nes'i doone pas l'ap-
pirence d'un gouvernement de coterie; qu'il
se m ttc donc résolùmeat à l'œuvre ;'quit n»
n'épargne ni le courage ni l'éturl ■, et qu'il
prépare l'aff rtnissement de la Républ que
honnête et modérée en rétablissant la con
corde dans les partis, la tranquillité dans les
.rues,' la Bécuritô dans les esprits, l'ordre et
l'abondance dans les finances.
Après avoir élu son président, l'Assemblée
a adopté le décret relatif aux écolesPolytéch-
n'qurt et Militaire; elle a voté un crédit de
15,000 francs p jr mois à la prcsiiîënca du
conscd, pour frais d'administration et de se
crétariat; el e a ajourné là discussion sur
l'institution d'une garde mobile à cheval, jus
qu'au jour prochain où elle s?ra appelée à
examiner dans son ensemble, à propos d'un
crédit demandé, l'organisation de la garde
mobile.
La nouvellî». de l'élection du.duc de Gènes
à la royauté de la S ci le a été apportée le 16
juillet à Toulon, comme on le verra par la
lettre suivante de notre correspondant :
« Toulon, 15 juillet.
» T a corvette à vapeur le Pluton, commandée
par M. Kérouart, capitaine de l'iégatu, partie de
Naples le 12, a moui lé ce matin sur notre radti,
avant à bord des dépêches importantes du vice-
amiral Baudin,'dont le contenu à élé transmis
sommairement par le télégraphe.
» Au moment où le Pluton a quitté le port de
Naples, on venait d'apprendre par le bâtiment à
vapeur anglais le Porc-Epic, expédié de Palerme
par le viceriiniiral l'arker, avec des plis pressés
pour l'ambassade britannique, que le parlement
m ' c ilien, après s'être prononcé pour une monar
chie constitutionnelle avec un roi italien, avait
décidé à nne grande ninjorité que la couronne de
Sicile serait offerte au due de Gènes, second li ! s de
Gharles-AIbtii't, qui doit être âgé de vingt-six ou
vingt,-sept ans. Cette, nouvelle a produit à Naples
une Irès vive sensation: ■
■» L'escadre ant;lai
croisé pendant quelques jours ent e cette île et la
Sicile, s'e4 présent e devant Palerme, où elle
était ancrée à la date du 10, ainsi que les deux
vaisseaux français l'In flexible cl le Jupiter. M. le
vice-amiral Baudin allait se diriger vors ce port
avec les autrés l àtimens de sou escadre qui se
trouvaient répartis à Naples et îi Castellamare.
» La corvette à vapeur le Pluton doit repartir
incessamment po'ur aller rejoindre l'escadre; elle
attend des dépêchés pour le vice-amiral Bandin.
» Oa sait que le contre-amiral Tréhouart a été
nommé commandant en second de l'rscadré fran
çaise de la Méd lerranée ; il a pris passage sur le
bâtiment à vapeur le Tonnerre, pour se rendre à
son posie. : s
» Des charriots de l'artillerie ont été employés
pendant toute la journée d'hier à transporter"^
l'arsenal de terre dans l'arsenal de la marine, des
caisses de fu ils que l'on embarque aujourd liui
pour Gênes sur le bâtiment à vaocur de commerce
te Sully, arrivé ce matin de Marseille.»
Les bruits alarmans qui s'é ! aient répandus
avant le 14 juillet, ont tous été démentis par le
fait, et cet anniversaire s'est passé le plus paisi
blement du monde. La force publique, déjà in
vincible,'s'accroît et s'organise plus énergique-
meut chaque jour; les agitateurs commencent à
sentir leur impuissance et se voient abandonnés!
Cependaut nous apprenons qu'un certain nombre
de personnes, habitant la province, et que l'éloi-
gnemeot dispose à concevoir plus lentement des
al trmes, mais aussi à revenir moins prompte-
ment que les Parisiens à la confiance, se. sont in
quiétées à l'excès des bruits invraisemblables qui
s'étaient propagés avantle14juiile,t. On nous dit,
par exemple, que des prens retirent leurs enfans
des pensions et des étaiilissemens publics, de peur
qu'ils ne tombant entre les mains d'une insur
rection nouvelle. Rien n'est moins fondé ni moins
raisonnable que çis craintes, et nous engageons
les familles à se rassurer par la certitude que les
établissemens d'insiruclion sont en parfaite ?écn-
rité. Ce qui est le plus à craiudre.en ce moment,
c'est précisément la peu", ennemie du crédit, du
travail, de la prospérité de la capitale si néces
saire au repos de. toute la France. A.voir confiance,
sans Cesser d'être vigilans ; dépenser selon ses
me yens, sans permettre an Gouvernement les faus
ses mesures compromettantes pour les finances;
reprendre l'activité laborieuse des temps caimes,
sans se départir de l'énergique fermeté que com
mandent les temps agités : voiià à la fois le meil
leur calcul et le vrai patriotisme.
Nous avons annoncé qu'un très grand nomb-e
de, gardas nationaux de la 3 e légion avaient ré
solu de porter leurs suffraff s sur le lieulenant-
géneral de B;ir, et que, celui-ci ava t reçu hier
l'aceueil le plus honorable dans'la réunion pré
paratoire k laquelle il s'est présenté.
Nous ne douions pas que la sympathie témoi
gnée au général d'v Bar n'ait pour.résultat l'é
lection de cet officier. Le commandement des
légions de la garde nationale parisienne ne
saurait être mieux placé qu'entre les mains
des anc ens oflicicrs-genérauK qui apportent dans
ces fonctions délicates, l'expérience du comman
dement avei* la counaissanee et la pratique de la
discipline militaire. Une légion de la garde natio
nale parisienne, rarement au dessous de d ; x mille
hommes, est un véritable corps d'arnée; et ne
.peut se manœuvrer sans des.connaissances mili
taires réelles. Une trop cruelle et trop fréquente
expérience a malheureusement appris que les
chefs des légions n'avaient pas seulement à les
conduire dans les parades et les revurs, mais en
core à les mener au feu. Quoi déplus utile dès
lors que de profiter de l'expérience et de la bra
voure dosofticiers-genfraux disponibles. •
Nous applaudissons donc, pour notre part, à la
pensée qu'a eue la 3 e légion de jeter ies yeux sur
le général de Bar, el de l'aire appel à son patrio-
^ l-t-.v - e ' - « » I .
des lettres'publiées Ii l'appui de la candidature de
M. de Bar a fait naître chez le commandant en
chef le scrupule très honorable de paraître exer
cer une influence quelconque sur le choix libre et
spontané des gardes nationaux de la 3" 1 gion.
Le général Changarnier est absolument étran
ger ii ce qui a élé écrit, jous l'impression d'une
conviction toutepersonnelle, par le généralPerroU
La garde nationale ne peut que savoir gré au
général Changarnier du respect dont il fait preu
ve pour la liberté de suffrage des citoyens dont
il a toute la confiance. Mais la candid ilure du gé
néral de Bar était antérieure à la publication dont
il s'agit. La troisième légion, assurée d'avancé
que personne, si élevé qu'il soit, ne songeait ài
influer sur les voles., mettra à sa tète un militaire
éprouvé, et donnera au commandant en chef un
coadjuteur sur les talens et l'expérience duquel il
pourra comptér. >
Le général commandant en chef les gardes na
tionales de la Seine, a reçu des gardes nationales
des vi.les ci-après désignées, des adresses de fé
licitations à la garde nationa-eds Paris et da la
banlieue,.à l'occasion des événemclis des 23, 24,
2o et 26 juin dernier. ; . -
De Maul-'on (Bass -s-Pyrénées), Givet (4rden-
nés). Cette (Hérault). Chaiidenay (Saône-et-Loire),
Auvillar» (Tarn-.etrtiaroiine), Lorry les-Metz (Mo^-
zellc). du 1" bataillon du canton arFresne-Saint-
Mamès ( Hante-Saône), Perigueux (Dordosne),
Siint-Germain-Laval (Loire), Saint-Jean-pied-
de-Port (B.tsses-Pyrénèes), Annonay (Ardèche),
Baugé fMaine-et-Loire), Nismes (Gard), Pamiers
(Ar.ège)j Alais (Gard), Toulouse (llaute-Garonnt)
et Bouillargucs (Gard).
Le 2 e conseil de conseil de guerre, présidé par
M. le colonel Destaing du 61 e régiment de ligne,
se réunira demain à dix heures précises, pour
juger plusieurs affaires qui sont complètement
étrangères aux événemens de juin. C'est la pre^-
mièré'fois que le conseil s'assemblera depuis les
jours de l'insurrection. Il y a, par suite de cette
interruption forcée, un arriéré de procédures qui
nécessitera plusieurs audiences. M. le capitaine
L'iée, rapporteur, qui a instruit, sans desemparer»
à la Conciergerie et dans les d:fierens foits, leg
causes relatives à l'insurrection, sera ob igé de
suspendre ses travaux d'instruction pour siéger à
l'audience où il doit porter la parole. < :
La nomination des substituts des rapporteurs,
qui est de nécessité urgente dans les circonstan
ces, est retardée jusqu'au 1 er août, époque à lar
quelle doit commencer l'application du décret du
Gouvernement qui a changé l'organisation du par*
quel des conseils de guerre. . >
Aujourd'hui, à la conciergerie du Palas-de»-
Juslice, un grand nombre de détenus récemment
arrêtés sur mandats délivrés par la Préfecture de
police, ont subi l'interrogatoire des juges d'inslruç-
tion. '
Parmi les inculpés se trouvent In nommés
Sanglé, le père et le fils, exerçant la prof ssion dp
débardeurs, et demeurant àu^quai d'Austerlitz,
qui ont ■ ris pari à l'insurrection, en élevant d.«
barricades, d .ns le quartier et en fermant les bar
rières pour inlercepl r les communications. Ces
hommes ont été reconnus pour avoir désarmé un
garde mobile, et être entrés de force dans les do
miciles du quai de la Râpée, pour y enlever les
fusils.
Interrogés sur la fabrication de la poudré & la
quelle ils avaient coopéré, ils ont reconnu l'exac-
utnde de ce fait.
TRAVAIL DES BlIREA-CX.
bureau. — L'art 124 a soulevé une longue dis
cussion ; à cet article étiit joiui pour le bntvau, la
question de tiber'é d'enseignement reservée lors dè
la discu sion ds l'art. 2.
MM. Chauffiur, Uel>ste, Amand et Cnquerel ont pris
suce 'fsivemetn la ptrol.j. Le premier dit qu'on donne
la I b *rtô d'une main et qu'ou la retire de l'iiutre,
qu'il faut mieux èt e franc el la refuser si on la re-
gtrde, comme daiisereit e pour 1» société,, que le droit
ab olu est pour l'Etat de faire dom'uier le culte de la
patrie.. La liberté eo ! ti|ilète d'eus* isçu meut amènerait
mie deuxième Sa nt Barthéhmy. Il faut sauvegitder
ies enfaii-. coriire une mauvaise morale donnée par le
jièr ■, cjmine on a dû le sauvegarder dans sa v>e phy
sique en limitant |es heures de travail dans.les mai-
nufactures.. ..
M. Coquerel soutient le principe de surveillance de
VVJniver.-ité; si etie n'est plus la fille aînée de nos
rois, qu'elle soit, dit-il, la sœur aînée de la ■ Répu
blique. . ;. . : ■ !
Enfin Mil. Arnaud, et Dclisle s'étonnent qu'on n'ose
proclamer « et e liberté, source d i toutes les autres.
Ils ué demandant pas le monopole pour une corpora
tion ; ils n'eu veu ent pas; mais iU veulent la liberté
du p ^ m de famiile. ... .: . ■
Misauxvox, h pr'ncipe de liberté, d'enseigne
ment obtient une majorité de cinq voix. - > ,
4 e bureau. — La disjussiou s'ouvre sur l'art. 115
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 20 JUILLET
LE CABINET NOIR.
ROSM E-\ SIX PARTIES
PBÉCÉDÉES D'UN PROLOGUB.
PROLOGUE,
CHAPITRE VI.
> " (Suite.) r . .
» Figurez-vous une longue galerie très impar
faitement éclairée par une lueur rougçâ'.re et sé
pulcrale. Du côté par lequelja suis entré, elle
■ est fermée par une immense' tenture rouge des-
: tendant de la voûte au sol. A droite et à.gauche,
lé mur est'tapissé par dus toiles peintes, appa-
: remmeut, mais qui représentent, avec un ef-
: frayant relicfi de longues rangées de tètes de mort
et d'ossemens humains. De l'autre bout, borné
seulement par la profondeur des ténèbres , ce
■ terrible local a un air d'infini; mais, vers le
lieu où cesse de se projeter la lumière, les
yeux t'arrêtent sur une.façon de trône sur
montant une estrade j et couronné d'un dais.
De chaque côté de l'estrade , régne une rangée
" de sièges. J'en compte douze; dix seulement,
plus je trône, sont occupés par des espèce de fan
tômes qui poitent masques rougës; gants ronges;
robes ii capuchons rouge? ; cette effrayante côu-
Voir notrê uuméro du 19 juillet.
rpriroduclion. iriiMtie narlictte, de rpt ouvrage,
est iatertUic. et serait pouriuirie comme contrefaçon.
leur est également celle de tout le ir obilier el pa
rait, décidément, être la nuance favorite de réta
blissement.
«Mes deux conducteurs, qui ne me perdent pas
de vue, après m'avoir amené à portée de l'estrade,
adressent an président un grand salut silencieux,
puis se placent à mes côtés, quelques pas en ar
rière,
» Prenant alors caverneusement !a parole:
— Monsieur — me dit le haut fonctionnaire —
j'aime à croire que, suivant mes ordres, on vous a
traité avec 1rs plus grands égards ; toutefois, je
vous dois d'abord des excuses relativement à
l'espèce dè violence dont on a dû user pour vous
amener jusqu'ici.
— Comment donc! président — répondis-je—
faire enlever les gens par une jolie, femme, c'est,
,au contraire, très flatteur et très galant.
.— Rien ne me plaît davantage, —repartit mon
grave interlocuteur, —que votre liberté d'esprit,
dans une situation où beaucoup d'aulres s'inquié-
, teraieril peut-être d'un apprirent péril. Votre gaîlé
.prouve, que nous avens affaire à un homme de
cœur el que nous ne pouvions mieux choisir, pour
l'important mandat dont nous désirons vous char
ger; cependant, nous avons ici à nous occuper
d'intérêts sérieux, et peut-être comme moi, trou-
verez-vous convenable de les traiter sérieusement.
» Cette façon de mercuriale' me rappela les re
commandations de la belle Espagnole, qui m'avait
vivement sollicité de jouer au naturel mon rôle
de dupe; en même temps, songeant à flûter ma
voix, toujours pour être dans la teneur des ins-
;truotionsqu'elle m!avail fait passer:
. ,— Je suis en vos mains, Monsieur, — répon
disse, — parlez, que voulez-vous de moi ?
.-rr Comme vous pouwz voir, au mystère t'ont
nous nous entourons,—me fut-il répondu,—nous
sommes une association secrète et de plus, une as
sociation politique. C'est assez dire que. sous un
gouvernement ennemi de toutes les libertés, nous
ne nous réunissons qu'au milieu des plus grands
périls. Depuis long-temps traqués par la police,
nous sommes, à, l'heure qu'il est, vendus et livrés
p'ar un traître Celte nuit même, sur ses indica
tions, 1e lieu de nos séances, où l'on se croit as
suré de nous surprendre, doit être entouré par la
force armée, et nous nous assemblons ici pour la
dernière fois.
— Dommage, ma foi 1 — ne pus-jem'empêchcr
de répondre, en sortant un peu de l'esprit de mon
rôle,—-le local est spacieux, commode, bien aéré
el décoré surtout avec un goût...
—L'espace ne nous manquera pas, — répondit
le président âvec un redoublement de solennité,
—et pour nous faire un asile, il nous reste l'uni
vers entier, sur lesquels s'étendent les innombra
bles rameaux de notre association. Mais aujour
d'hui, momentanément forcés de nous disperser,
■nous parions, préoccupés d'un grave intérêt, à sa
voir le salul de nos archives. Aucun de ceux ici i
présens ne peut se charger de pourvoit à ieur dé- *
placement; car, dans un'momeat, chacun des !
membres de cette réunion sera en route pour un ;
point différent et éloigné du ijobe. >
— J'entends, — me hâtai—je de dire en inter
rompant, — il s'agirait, comme qui dirait, d'un
coup de main à vous donner pour vous aider à dé- s
ménag. r ces papiers ?
— Vous l'avez dit, et croyez que notre recon
naissance..,
— La reconnaissance!., j'en serai flatté; mais,
d'un autre côté, Messieurs les gendarmes etM<>n-
Mour le procureur du roi !. ,
. . -r- Le périI, précisément, constitué le service, .
car s'il ae s'agissait que de se charger d'un far- ;
deau ordinaire, le premier portefaix de la rue
pourrait nous rendre cc bon office, et nous n'au
rions pas besoin de l'homme délité sur. lequel
nous avons jeté les yeux.
— Enchanté de la préférence; cependant j'au-
• rai l'honneur de vous faire observer....
— Président> — séeria alors vivement un des
assesseurs en se levant — cet homme hésite et
' nous perdons avec lui un temps précieux. Je de
mande qu'on avise- autrement, après toutefois
qu'on se sera délait de cc lâche, venu seule
ment pour nous dérober n<. tre secret.
— Calmez-vous, frère, — repartit le président,;
— entre la prudence qui se rend compte d'un
danger et la lâcheté qui le décline, il est pourtant
quelque différence, et j'aurai d'autant plus de con
fiance dans la ré'solùlioh de notre ; mandataire,
qu'il en aura mi^ux réfléchi et'calculé la portée.
— Voilà parler au moins—m'écriai-je. — Mon
sieur voudrait que j'eusse mon parti pris et arrê
té, avant même qu on ne m'ait' expliqué quelle est
au juste la démarche que l'honorable société at
tend de moi. ' ' ; '
— Vous voyez cet objet,—me dit le président,,
en Me faisant remarquer dans un coin, une caisse
de forte dimension'sur laquelle le mot fragile était
écrit à satiété en caractères gros et lisibles. Là,,
sont renfermés tous lés papiers .de notre chancel
lerie. '
, — J'aurais plutôt parié pour de la porcelaine
de Sèvres, tant'il est indiqué dé remuer avec pré
caution. '• ■ " •
— Cette caisse,'—continua l'homme rouge.—il
vous faut la pren Ira sur vos épaules, que vous
avez. Dieu merci Marges el puissantes- Ainsi char
gé, à la faveur des ténèbres, vous vous. rendrez,
sùns encombre selon toute.apparence, rue'iVoire-
Dame-des-Victoires, au bureau de là diligence.
qui part celte nuit môme à quatre heures, pour
Bordeaux. Prenant le premier nom d'expéditeur
venu vous direz qu'on l'enregistre à l'adresse qu'elle
porte écrite sur son couvercle, Cela fait, vous au
rez accompli votreœuvrc, et, dans quelques jours,
la société, sans espérer pouvoir dignement récom
penser un si important service, vous.fera néan
moins parvenir un témoignage de sa haute satis
faction.
— Mais président, — pris-je alors sur moi
de faire observer, — transporter ce volumineux;
objet; sur mon épaule, à cru 1
— Tout est prévu. — me répond d'un air d'im
patiente M. le dignitaire,, qui vraiment jouait son
rôle avec un naturel parfait; — Il y a la des cro
chets, un costume complet de commissionnaire y
compris la médaille, pour le cas où vous viendriez
à être accosté par quelque patrouille ou ronde de
police. Vous n'avez pas une objection à faire, si ce!
n'est peut-être que le cœur vous manque au mo
ment de l'exécution. • , •
» Il était charmant ce cher président, avec son
pas d'objections à faire; c'est-à-dire qu'il y en
avait un monceau à lui adresser, pour peu que
7on eût voulu creuser sou aim-ible proposition, f
Par exemple, on lui aurait dit qu'il fallait suppo-:
ser dans son déménagement quelque chose de
beaucoup plus périlleux qu'il ne voulait le laisser
croire, puisqu'en fait, personne de l'aimable so-'
ciélé n'avait'd'enlhousiasme pour s'en charger.On !
aurait pu encore, en prenant la commission pour
ce qu'elle était, c'est-à-dire pour unn farce, aviser'
Messieurs les mystificateurs, que leur coup n e-;
lait pas-lrès adroitement monté, rien u!étant nioins;
vraisemblable que leur confiance accordée pour
un emploi si croustilleux à un premier venu ra- ?
massé dans la rue. Mais mon rôle n'était pasde;
discuter. Je savais ca moi-même le mot de leuig-
me ; la plaisanterie consistait à me faire promener
pendant un temps plus ou moins long dans Paris,
avec ce ridicule paquet sur le dos, .et assurément,
quand je regardais qu'au prix de cette complai
sance, je me ménageais les bontés de la char
mante Espagnole qui, vraiment, m'intriguait
beaucoup, je ne vois pas trop comment!on pour,
rait nie prouver que je faisais un mauvais marché*
» Feignant donc d'être vivement Jblcssé par ce
doute que les dernières paroles du président sem
blaient élévef sur mon courage, en un lourde main;
avec l'aide de m'es deux conducteurs, j'ai revêtu le
costume de l'emploi. Vient ensuite une ,seco: de
édition de la formalité 'du bandeau qui me vaut
dé ma belle conquête un nouvel et plus énergi
que serrement de main el/ derechef, une vive re
commandation, donnée à voix basse: d'êlre exact
et ponctuel à exécuter mon mandat: Tout «ela fait,
deux des- associés nous précédent,,chargés-.de la
caisse, et nous voilà remontant l'escalier.-
» De rétour dans la conr au fumier, on me fait
prendre place dans une voiture; mais il ne s'agit
plus, cette fois, du magnifique équipage, et une
bâche dont, sans faire semblant de rien, ma main
tàte sournoisement la toile, me donne à connaître
que c'est dans une charrette, cpmme,un criminel
que va s'opérer ma sortie, v > ■ ■■>■■ .. ,
- >r Ayant pour compagnon de voyage le monsieur
rougé et noir - qui m'avait servi d'introducteur,
nous cheminons pendant quilque tempsde ce pas
lent, et mesuré dont marchent les-voiiures Rechar
ge. A la (in mon conducteurm'engage à mettre pied
à terre ; faisant demêouvil JU-'aide à passer «
bretelles des crochets, sur le squels il installe
caisse; puisj s'élançauV- dans la charrette, k la
quelle auisitôt j'entends prendra un train rapide.
Il me crie : Bonne chance! et m'aùtorjbse, i <&<
nouernwûjbandçau/
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