Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1848-06-05
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 juin 1848 05 juin 1848
Description : 1848/06/05 (Numéro 157). 1848/06/05 (Numéro 157).
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
est confiée, et se rendre compte de l'étendue et des
difficultés de sa mission. ; :
- De cette étude préparatoire, il est résulté pour elle
la conviction qu'elle devait appeler sur ses actes, sur
ton œuvré et aur les exigences qui en découlent,* le
jgrand jour de la publicité. Elle ne conçoit pas de meil
leur moyen digne d'elle et du pouvoir qui la instituée,'
fpour conjurer les mécontentemens irréfléchis et pré
venir les malentendus. ?
En même temps que. la nation s'empressait de se-
' courir, par de" nombreuses souscriptions les citoyens :
victimes en février de leur courage patriotique, le;
Gouvernement provisoire étendait sa sollicitude à tous
les citoyens frappés pour leur dévoilaient à la cause;
républicaine sous les deux gouvernémens déchus, et
pbargeait un de ses membres, le citoyen Albert, de
présider aux études préparatoires indispensables pour
accomplir cette universelle réparation. ;
Après y avoir consacré deux' mois, la commission
provisoire du Luxembourg a remis à M. le maire de
^Parïs tous les élémens qu'elle avait recueillis, et ce
magistrat,-usant des pouvoirs qui lui ont'été conférés
•par le Gouvernement provisoire, a, sans, perdre de
iemps, donné une organisation complète et définitive
ît la pensée des récompenses nationales, par Ja for
mation d'une commission centraient de trois comités
0'enquête opérant sous'ia direction de celle-ci;:
La commission centrale créée par l'arrêté du 5 mai
est prise parmi les citoyens qui ont donné des gages
de dévottmentà lacause républicaine, dé1845 à 4848,
Elle est composée de neuf' membres.
.• Chacun des comités d'enquête est composée de sept
membres. . , ■ . ■
- Le premier de ces comités a pour mission d'infor
mer et de donner avis sur les réparations dues aux
défenseurs et aux victimes de la cause démocratique
sous les deux derniers gouvernement déchus.
Le second a spécialement pour objet les réparations
dues aux détenus politiques de 1830 à 4848.- •
1 Et le troisième a la mission spéciale aussi, d'infor
mer sur les récompenses it accorder et à distribuer
aux blessés ainsi qu'aux veuves et orphelins des 22
t3 et 24 février. .
. Ces comités fonctionnent depuis plus de quinze
jours, et le dernier avance rapidement vers l'achève
ment de ses travaux/tandis que la commission cen
trale n'a pu être complète ët installée que le 23 de ce
mois. ■ ■ - ' - ' - *
Quoi qu'il en soit, le travail des comités d'enquête
«devant toujours précéder celui de la commission cen
trale, l'ensemble des opérations marche aujourd'hui
de front, et, quelque vaste que soit la tâche, nous
avons la confiance qu'elle sera convenablement rem
plie avec le concours des grands pouvoirs de l'Etat.
•la nature des récompenses * distribuer peut con
sister.: • ■ • ** . I
• 4° En allocations de rentes viagères;
2° ï!n sommes une fois payées ? !
"•-3® Ba fonctions publiques rétribuées ; '
4° En bourses, demi-bourses ou pensions au profit
des orphelins ; -s m
5° En distinctions honorifiques compatibles
le principe démocratique: ■/- ! r '
, Chacune des catégories correspondant aux
éomités d'enquête, examinée dans son personnel
besoins et les ressources qui doivent'lui êtreaffectées,
donne lieu , quant à présent, aux considérations
fUivantèst . -"■> vv- * ■
/; r -i , 4" catégorie.
Le personnel de cette classe est très nombreux, par:
cela même qu'il a un caractère général et s'étend de:
4815 à 4830. |
Cependant il ne paraît devoir exister que de faibles;
rémunérations pécuniaires ; la plupart de ceux qui le
cômposent réclament des emplois ou des distinctions;
honorifiques. . ' . , ' i
" Le travail du comité qui en est chargé est d'ailleurs
le plus considérable, et conséquerament le moins
avancé -, la commission ne peut pas encore donner de
chiffres, même approximatifs, sur le personnel et les
besoins de cette classe.
2« catégorie,
"Les détenus politiques de la monarchie de juillet
composant exclusivement cette seconde classe s'élève-
font en 'déflnif au nombre de 4 ,200, en y compre
nant les citoyens qui n'ont été frappés que d'une dé
tention préventive. .1 ! i ,
."Un grand nombre de détenus politiques désirent
— ~ Ifl QÀnnhlimiP
ne de ces
240,000 fr.
Quant à la somme souscrite en faveur des blessés"
dé février, elle trouve son emploi dans les secours
provisoires accordés à tous les blessés, leurs veuves,
etc., et dans une répartition destinée aux.600 blessés,
qui, amenés & ur.e parfaite guérison, ne sont pis des
tinés à être pensionnés. . .
A cette occasion, la commission croit devoir donner
en détail le compte de la caisse dès blessés. - • ,
Situation. . ■ J
Sommaire des recettes et des dépenses effectuées
jusqu'au 26 mai 4848 inclusivement.
Recettes. . i
Les recettes jusqu'au 26 mai 4818 inclus, en va
leurs de toute nature, S'élèvent à; . j ; '4 ,100,267 88
Dépenses.
Les dépenses effectuées à la même
époque se composent :
4° De49 maiidatsdumairedeParis
délivrés jusqu'à u -10 avril 52,519 75
LB CONSTITUTIONNEL
pensions à. ; çoo fr. de rentes. viagères,, ipasd'œuvre qui exige plus de réflexion, delar. L
gesse et d'impartialité. Heureux le peuple qui,
comme celui dès 'Etat$-poièl, 9 pren
dre qu'à urfêÇfoiâ,''
ce degré de pgrfectibn qui permet d'ajourner
les changemébs,'dé craiûtè dé çooiproiiiettre
un présent satisfaisant.La France a fait
preuve, au contraire,d'une perpétuelle insta
bilité, et elleî tiemt dë trâterseiT;; èni soixante
ans, toutéslés formés de gouvernement, sans
pouvoir s'arrêter à aucune. Ge n?est pas 5[ûe
nos
savoir
sant au génie ttiépricieii et dogmatiquèfde
noire pays, ils ont itou jours poursuivi Pappli-
1 cation, dans léà
ils se sont préoccupés des êxigeûces ià'ûrie lo
gique rigoureuse, plus qu'il n'onttenujcompte
des nécessités pratiques, de l'état des mœurs
et de la perpétuèlie mobilité du^^cœur ïuiùaân,
s . Un tout autre esprit a présidé à la forma-
473,846 75 j t j on îa.cpofttitaiioi^
te il se trouvait des
esprits aventureux et même chimériques,
des théoriciens &
. . Jefferson et Alexandre-; HamiIton,partisans
926,421 43 de systèmes opposés, et semblables seulement
lisse, c'est-à- par" l'exagération de*
plupart de ceux qui, par leurs votes, leurs
écrits, leur in&uènce, eurent la plus grande
part à cette «etivré émiriènfê, Jây^ Màâftob,
Gouverneur Mqyris, étaient désho|niae? pra
tiques , rompus aux affaires £. ayant dirigé
pèndant quinze^àns^es^ colonies dans leur
lutte avec l'Angleterre j ayant éprouvé à
chaque qu'pn jm peut
emprisonner une nation dains des règles abso
lues; et ils avaient à leur tête Washington,
c'est-à-dire 5 ùn hb&iflë quf, ITîitiïôlrité : du
talent joignait l'àAtoritô'mptàlé^et $ui aVàit
au plus haut dë^é ! cette'lucidité d'esprit,
cette droiture du cœur, ce ferme bon sens
qui, appliqués à l£politique, égaléntle géjciië.
' La constitution américaine lut ;d° n Ç ,^ oc "
mes à systèikës et)éS; K^WeS^ïtîq|teSgen-
tre les théoriciènsi de 'cabinet ét
magistrats ,} soldats ou diplomates, avaient
2° De 4^488 bons de la
commission préparatoi
re du Luxembourg, payés
jusqu'au5 mai . . . . . 400,408
r 3« De7&5 bons de se
cours du président de la
commission d'enquête
payés du 6 mai au, 26
mai inclus . 21,219
Reste disponible.
Indépendamment des sommes e
Ire des sommes narvenues jusqu'à <
en caisse;
•dire des sommes parvenues jusqu'à ce jour au caissier
municipal de la ville de Paris, la commission va s'oc
cuper immédiatement de faire recouvrer un assez;
grand nombre de souscriptions restées en dépôt soit
chez les collecteurs; soit aux mairies, soit dans diver
ses administrations publiques. Elle donnera prochai- j
nêment le chiffre de la bonification qui résultera de
ces recouvremens.
En présentant ces aperçus et ces évaluations, la
commission n'a ni la volonté ni le droit de prendre
des engagemens ; elle ne veut que manifester ses im
pressions actuelles, et elle se réserve expressément la
Hberté.de modifier ses. appréciations à mesure que de
nouveaux faits et dè nouvelles lumières viendront se
produire. En ce qui concerne particulièrement la clas
se des blessés, ce n'est qu'en fin de compte et après
avoir résumé les droits de tous, qu'elle pourra procé
der à la répartition définitive entre les ayant-droit.
Jusquerlà elle n'a pu et dû distribuer que des secours
provisoires, et si, en dehors d'elle' des réglemens dé
finitifs avaientété arrêtés'; quelque pure qu'en soient
les intentions, elle les tientpour non avenues;
" La commission/ en terminant son rapport, doit
payer de justes éloges a l'activité,; au dévouement et
»■ l'inteiiiVpno.A' imnartiale et fraternelle
avec
I jourenjourl'
relations avec tous les réclamans.. Ils comprennent
les membres avaient ;.pris part plus ou moins •>
Iabiuuo muv «vuw .
enfin que s'il est des démarches, des ennuis,"des Ion- — ~r » -
gueurs auxquels il ! nous est impossible de les sous- aux luttes du passé, et,' dans les; .leçons du
traire, ce n'est;ni à la volonté ni: à l'indifférence des passé,' avaient la meilleure défense contre
faut'vf* "ifter seu ' emen ' ^ la nature des choses qu il les entraînemens de l'esprit ^ou la séduction
Paris"^ mai 4848. " ^ : du talent. Il en est sorti une œuvre sans faste
' le représentant du peuple, président et"sans prétention, sans leçons à l'adresse 'du
de ta commission, a. gwnard . monde entier, mais expression fidèle de l'es-
Lesecrétaire^ eouer . ■■■ s t , -prit national,^pleitie'de'sâgesse'ét'de bon
' - sens, grande par sa simpïicîtéi;ëf %a,MiSâant
chaque jour encore par ie filial amour que lui
. A . ^ ri w
Approuvé :
Le représentant du peuple, maire de Paris,
ARMAND MARRAST.
DES INSTITUTIONS RÉPUBLICAEVÉS
EN FRANCE ET AUX ÉTATS-VMIS. v
A11. le rédacteur en chef du Constitutionnel.
Vous avez: publié dans le "Constitutionnel
un résumé des principales constitutions ré
publicaines. Vous m'avez demandé d'exposer
à vos lecteurs les principes généraux qui: do-
# U M giauu uvuiwiv u\ j r t w T
pour récompense occuper au service de la République 7j„ ^cHfnlirtn Ptaieilhii* pf-rtni
Ses emplois rétribués. Plus de la jnioiUérpossèdent, ^«enï.ia constitution des Jitats-unis et qui
Taptitude requise; là commission estimé donc qu'elle
" • - ■ ' —- î — ♦ v I oaûc h riAmnrider I de rechercher 7 en
^ont présidé k sa formation ; permettez-moi
* - ... A 4. -
•» : * k .. , .
conserve chaque génération nouvelle. Il est
temps qu'en France nous nous préoccupions
moins de régenter le monde, et' un peu plus
d'atteindre au vrai, au sage ét au durable ; il
est temps que nos législateurs mettènt de côté
les livres et les systèmes, même ceux qui leur
sont personnels, pour étudier le pays dont la
constitution doit reproduire lé calque fidèle ;
et qu'au lieu d'écrire une constitution comme
un livre de géométrie en déduisant des prin-
cipes absolus, une'suite de théorèmes/ils s'ap- »
" ' * * 1 ^ J- —A.
vomi s: ju in mm. • ■ v " ■ ,. • ■ : ■ ■..
dre et de la liberté.. Mais les théoriciens qui | un^ constitution, se trouvent toujours placés
"excès de
Les
ont substitué leur imagination à l'admirable | uns veulent faire la part trop peine a l'Etat,
bon sens de là nation^ et pour l'amour-propre
de ne se point copier mutuellement, chaque^
génération nouvelle de législateurs a voulu
raffiner sur la précédente, et s'en distinguer
par unechimère particulière au risque de fa-
tigûer le pays et de fausser son jugement.
. Prenons gardé en effet que le mal de ces
changemens perpétuels n'est pas'dans la ca
lomnie qu'il provoque contre le caractère na
tional, mais dans la mobilité qui s'introdui
rait effectivement dans les idées dè la nation.
Quand oit voit les constitutions se succéder
'comme ts saisons , on s'attache plus aux im
perfections qu'aux mérites d'une œuvre que
l'on croit éphémère, et l'on arrive bien vite à
vu faire et défaire. 11 y a cependant quelque
péril à tout remettre ainsi périodiquement en
question, car on ne le peut faire chaque fois
qu'en soumettant à une discussion nouvelle
les; bases mêmes de la société.
. Qu'est-ce en-, effet que faire une constitu
tion, sinon déterminer quels seront, dans un
pays, les droits de l'Etat, et dans quelles li
mites s'exercera la liberté des citoyens? Cette
existence en face des individus, d'un être col
lectif qui s'appelle l'Etat > investi de droits
distincts, exclusifs même de ceux des citoyens,
cette limitation dans l'intérêt général des
droits dés individus, qui seuls pourtant exis
tent, et qui sont, au fond, les vrais souve-
Hdns, ( $est là ce qui faitla diffprence del'état
de société et de l'état sauvage
r > Tout homme arrive au monde avec le droit
illimité de vivre, dè se développer^ de conser
ver et d'étendre-son bien-être par tous les
tnoyens à sa portée. Le jour où une autre créa-
tttré humaine, existant aux'mêmes condi
tions, se trouve à côté de lui, ces deux droits
ésaux et iuxta-posés se limitent l'un l'autre ;
naît entre lés in-
aura DOdr cette w'tégoîrtesïx ceftte p^ ^ demander r &. .
âus dfverses administrations publiques.! etelle , jïiesure pette. epnstituton
AniiiinSnn rrii^alta viAnt.ii <>11 nllt^Dir ûCÎa -1A
seïvef V
•sesaamiuii>uiiuuii&uuu« 4 «w,! ■~ ^ ■; ^ ■* " , ' ; ^ i )n
cette occasion qu'elle vient d^en obtenir d^jà les mo i n8 imparfaites qui soient sorties ,de la
-lormaiiuii ; pcxuicvic^AAiu* ?
ï-ipême, temps.dans. -, quelle pljquent à faire quçlque chose:* de court, de .
itil^iW;, l/tine^des o^u^s JsiipplQCtflesensê^i* S ^ ; f
' * 0 Aluonna e'il n'pst n3S dft
plusKle quatre-vingts.
D !4' j,
VjEo g faisant la; répartition de ces places," il est sou
vent indispensable' d'accorder aux titulaires, isoit des
frais de transport, soit des premiers frais d'équipe
ment et d'installation. C'est pour pourvoir h ces né
cessités'accessoires qu 'une allocation de 400,000 fr.
vient d'être, k la sollicitation de la commission, de
mandée à l'Assemblée nationale-, , . . » , ;
H Six cenls autres détenus, hors d'état par maladie,
infirmité, etc., d'occuper des emplois publics; .auront
droit à une allocation en rente-viagère dont la moyen
ne peuLèlre. évaluée à 400 fr. pour «chacun, s'oit, aU
total, 240,000 fr. de rente viagère annuelle.
,T ' : 3» catégorie.
Les blessés, des 22, 23 et 24 février forment une
classe toute particulière pour laquelle une souscrip
tion'nationale a été recueillie. ' , ; ; ;
Ils se divisent en blessés, Veuves, orphelins et as-
cendans, 'et blessés incapables, ..de , travail, ayant
droit à des pensions; la commission évalue la moyen-/
main des hommes^ est appliçabté à notre état
de sociêté '^véc nos moéurs potitiqaés: 1 En ex
primant des opinions qui me sont personnel
les, j'espère cependant ne pas me trouver trop
souvent en désaccord avec vous; car, dévoués
sincèreinenttou&rlesy^ux^aux^âdéas.dèmo-"
il. ^
Par un contraste étrange, s'il, n'est pas de
peuple qui ait eu plus ;d|:co9Sti|utionSjque le I
nofreV il n'çn> est' pas qui f à'rf itailieti diè ces!
changem -ns perpétuels, aient montré plus de
persistance dans ses vœux et ses idées. Prenez
les doléances des anciens Etats-Généraux, les
cahiers de l'Assemblée nationale; lespétitions'
crâUqaes,/opposés Jqusjie^ÇQX (à^la^éiifia- aux assemblées suivantes, les écrits périodi-
gogwj^cerj^çstv^as^'aujourd'hpi jqgee^us qaes : des époques subséquentes j vous serez
ancnmhfo finrift 1à draoeau dôl'or- frappé de la'surprenante uniformité de vues
qui éclate dan| les vœux de là ■mème-natipi^ à}
des siècles de distance, .f^âcttir^ê^iè^; pris • j
sa généralité, ne s'est moins laissé aller aux
utopies et aux rêves, et n'a réclamé avec plus
de persévérance une: juste conciliation entre
r.~
combattons ensfiii3bli^ô&J^drapeau.dft l'or
dre,,et de.îa ? libgr,tjé,. , . s
" dès^roits'de l'état. " - r
C'est uh momeût cntîquè, poùr une nation,
qup celui où, au miIieu de Ja lutte 4ës pas- r
sionS' et des intérêts, .elle est obligée de se49n- là',force des go uvernemehs et l'indépe ndahe
ner à elie-même une constitution, car il n'jest do* gouvernés, une sage* distribution de l'o.^
égaux et juxta-posés
lé jour où l'isolement cesse, naît entre les in
dividus, au nom même de l'équité, l'obliga
tion d'un respect réciproque pour leurs droits,
et la pensée de se prêter un secours mutuel,
et de substituer un arbitrage à la force que les
années donnent, et que les années enlèvent.
Toul homme, eu échange de la protection et
du concours des autres, abandonne une par
tie de ses droits naturels, dont il investit la
communauté. Nous avions, le droit de pour
suivie, par tous les moyens, la protection de
qotre personne et de notre avoir; mais qu'on
nous blesse ou qu'on nous fasse tort, nous
nous adressons au représentant dé la commu
nauté, au juge, et nous lui demandons de
Âous'^rotégér ôu de nous faire justice, au
nom mêmé du poizvoir que nous avions origir
jiiaireihent, et que nous avons déposé entre
ses mains.
Ce que chacun de nous abandonne ainsi de
son droit primitif et dé sa liberté d'action est
présentant
les droits ne sont que la collection des. sacrifi
ces faits par tous. Telle est l'origine des droits
de l!Ètat, et c'est cette origine qui en fait la
légitimité; Nous aurions mauvaise grâce, en
«Set, à revendiquer en face de. la cooimu-
* nauté notre «pleine liberté d'action, ayant
J tous prôfité par nous et par les nô^Tes depuis
* le jour ou nous sommes venus au monde, des
bénéfices, d^ cette, assurance mutuelle; qui
co'bstituejàiociété, m opposition avec i'éta|
d'isolement et de barbarie.
Déterminer ce que chacun doit abandonner
* ' 1 .1 —-2* •« •* î«A. Po
les autres la lui veulent faire trop
Les premiers, par inquiétude pour la liberté :
individuelle, relâchent trop les liens du con
trat en vertu duquel existe la société, affai
blissent celle-ci outre mesure, et risquent d'y.
jeter des germes de désorganisation. Les au
tres, préoccupés de constituer un pouvoir;
énergique^ puissant, et capable de grandes
choses, cherchent à mettre entre les mains de
l'Etat toutes les forces vives de la société, dé
pouillent les individus de toute initiative et de
toute responsabilité, et par le soin même qu'ils
apportent à faire, disparaître tous ies obsta
cles qui gêneraient l'action du - pouvoir cen
tral, ils arriveront à confisquer à son profit
la liberté elle-même, dont les citoyens ne con
servent que l'apparence.
Il faut chercher /a. juste .mesure entre ces
deux extrêmes également dangereux; mais s'il
fallait absolument pencher d'un côté) nous
inclinerions vers la liberté. Le despotisme col
lectif, en effet, n'est pas moins accablant et fu- j
neste que le despotisme d'un seul ;• et s'il est
beau d'être libre comme peuple^ il est néces
saire d'être libre aussi comme homme. La li
berté individuelle est la plus précieuse et la plus
chère, car elle est de toutes les minutes, de
tous les instans; elle est le besoin.impérieux
des ames, la condition indispensable de l'exis
tence humaine; S'il ne faut pas désarmer la
société et la rendre impuissante à faire le bien
de tous, ii faut encore moins opprimer les in
dividus. Ce qui nous plaît singulièrement
dans la constitution des Etats-Unis, c'est le
soin minutieux, la scrupuleuse attention que
'es législateurs américains. ont apportés à ne
point toucher inutilement à la liberté hu
maine^ et à respecter autant que possible la
plénitude des. droits du citoyen.
Voilà l'exemple que nos législateurs de
vraient avoir perpétuellement devantlesyeux.
Sans parler en effet du communisme et dusor
cialisme qui, aboutissant à la centralisation
absolue, sont la négation même de la liberté,
on ne peut pas se dissimuler que les idépg
d'une centralisation exagérée prévalent parmi
les hommes aujourd'hui au pouvoir, et sont
le rêve le plus cher de l'école qui prétend à
gouverner. : C'est au nom de ces idées, et en
opposant toujours l'intérêt général aux inté
rêts particuliers, en invoquant le droit du
premier à prévaloir sur lés autres, qu'on a
transformé la Banque de France, afin de cons
tituer fortement, le crédit de l'Etat, et sans se
préoccuper, si on paralysait le crédit indivi
duel. C'est au nom des mêmes idéds qu'on re
vendique pour' t le pouvoir central, le mono
pole des assurances, et le monopole des che
mins de fer.
Le danger de cette tendance, ce qui fait
qu'elle arrive facilement à l'injustice et à
l'oppression, c'est précisément le désintéres
sement de ceux qui la défendent. Préoccupés
de la supériorité des intérêts généraux sur les
intérêts individuels, ils arrivent promptement
à sacriGer ceux-ci; et l'habitude d'en faire
bon marché les conduit à tout immoler, mê
me l'équité, au nom de la communauté ; cora-j
me si la communauté n'était pas là réunion 1
des individus,comme si dans la société,de mê
me' quedàns l'individu, un seul membre pou-
vàit.être atteint sans une souffrance et un af
faiblissement pour le corps tout entier. C'est
f au nom de l'intérêt général qu'il y a .quelques ;
jours le ministrë des finances proposait de
I Rembourser les v fonds des caisses d'épargness,
' avec descentes, au pâir, :quàhd ces rentes va- j
à cet arbitrage. La limite des droits dél'E*
tat se détermine au . contraire sans peine»
lorsqu'on examine l'usage que l'Etat doit en
faire. L'Etat peut faire trois usages du dépôt
qui lui est confié: il s'en sert pour régler les
rapports des citoyens entre eux, pour veiller
à ce que ces rapports, une fois réglés, ne
soient pas altérés par la violence ou la frau
de, pour intervenir comme arbitre entre les
intérêts et les passions des citoyens. De c'ettô
triple application résulte dans l'Etat l'exis
tence de trois sortes de pouvoirs : le pouvoir
législatif, Je pouvoir exécutif, le pouvoir ju
diciaire.
J'examinerai, dans une prochaine lettre,
les conditions d'existence et la relation de ces
trois pouvoirs.
CIiARIGXY.
.. précéder 'àne' constitution
des droits, c'est reconnaître à une loi le pou-
. voir, de consacrer quelque chose qui lui est
' antérieur. Le premier congrès des Etats-Unis
avait eu raison de juger une pareille déclara
tion superflue; la constitution-ne sanctionne
v , les droits qu'on les limitant, tous ceux qu'elle
^n'atteiût pas demeurent entiers. • "
Les- hommes, quand ils sont appelés à faire
AVIS AUX DEMANDEURS DE CONCESSIONS EN ,
ALGÉRIE.
(Inséré dans le Moniteur algérien du 12 mai 4848).
. De nombreuses demandes de concessions ont été
adressées depuis plusieurs années au ministre : de la
guerre et au gouverneur-général de l'Algérie, sans
qu'il y.ait été donné d'autre suite, toit que les de
mandeurs aient renoncé spontanément à leurs pro
jets, soit que l'administration ait exigé d'eux des jus
tifications auxquelles ils n'ont pas cru devoir con
sentir. ,
Dans celle situation, Tadministrat)on actuelle s'ex
poserait à perdre un temps précieux, si elle poursuit
vait l'instruction d'affaires abandonnées par leurs au-^
teurs : c'est pourquoi elle donne avis/aux deman
deurs de concessions, de quelque nature qu'elles
soient, qu'elle ne reprendra l'instruction des deman
des adressées k l'administration précédente, qu'autant
que, dans le délai de deux mois, à partir de la pu
blication du présent avis dans le Moniteur officiel, ils
informeront l'administration' du maintien de.leurs
demandes et. des.conditions par eux consenties. Faute
par eux de se soumettre à cette prescription, leurs
demandes seront annulées au profit des demandeurs
nouveaux.
Alger, le 9 mai 48*8.
Le gouverneur général.
En son nom et par délégation :
Le directeur-général des affaires civUes,
. Signé F. LACROIX.
— ■ iiiii.r.ii 0 un ii , ■ ■" •
BULLETIIV HEBDOMADAIRE DE LA BOUR8E ,
DE PARIS ,
. 2>«29, mai au 3 juin 4848. ' '
Les questions financières ont repris leur in-
i flueuce à la Bourse depuis que la liquidation ne
' domine plus la situation, c'est-à-dire à partir du
iour où les vendeurs à découvert ayant réalisé
-leurs opérations, les:cours n'ont plus été mainte
nus par les,marchés fictifs. ' *
.Nous Yoiciidonc .maintenant dans le vrai, com-
mençant.le mois en présence des difficultés pour
le trésor de satisfaire à ses engagemens, de l'ap
proche du semestre du 3 0/0, dont le paiement
i pourrait sembler problématique, si le ministre des
'ç finances .n'avait donné l'assurance la plus .for--
' mcjlc .qu'il sera acquitté à son échéance; Le douté
j pouvait être permis avant cette déclaration, car
aujourd'hui encore, chacun ignore les ressources*
dont il peut disposer pour y faire face. t
Nous avops déjà dit quu la Banque des France
i avait refusé de servir d'intermédiaire pour l'émis-
: . sion de l'emprunt de 400 millions sur lequel comp-
it^it le ministre des finances pour sortir d'embar-'
,,ias. Nous ignorions , alors les motifs qui avaient '
( déterminé les administrateurs de la'Banque de
France à résister aux exigences de la commission'
exécutive S'il faut en croire les bruits qui cou
rent, les administrateurs de la Banque, de France :
auraient déclaré ne vouloir se prêter à aucune
combinaison financière avant que pleine et ens..
tière satisfaction eût été donnée aux porteurs des
bons du trésor et aux déposans de la'caisse d'é
pargne; c'est à-dire qulaprès -la conversion de ces
valeurs en renies sur l'Etat aux cours du jour.
Les paroles prononcées vendredi dernier à ta
tribune par M. ÎDuclerç, en réponse au prolelprè^^
senté par la commission dés finances, expliquent
suffisamment maintenant la conduite des adminis
trateurs de la Banque do France: Ces Messieurs"
ô'nt très bien compris que la première condition
du crédit, c'était la fidélité des engagemens con
tractés, et ils n'ont pu admettre, qu'il fût possible
de «faire appel aux capitaux, après avoir fait subir
préalablement 30 0/0 de perte aux créanciers de
l'Etat. -•
. Peux systèmes paraissent être en présence poùr.
sortir le pays de ses embarras financiers : l'un qui'
voudrait exploiter toutes les entreprises sans s'in
quiéter des intérêts qu'il sacrifie, et se faire des
créatures par ce moyen •, l'autre, qui désire ,prp-
I céder par le rétablissement de la confiance; en ré*
1 r , . ./ .1 ...i _ 1 1.: k 1.; »- i ■
tielle ; comme s'il était une économie qui pût
.compenser une pareille atteinte à la propriété;
du pauvre ci à l'honneur de l'Etat! .
11 est impossible, en dehors des faits et sans
passer à l'application, de fixer d'une manière
précise la limite à établir entre les droits de
l'Etat et les droits des citoyens. On ne peut
que faire connaître le principe qui présidera ] connaissant intégralement, et âvànt tout, les deï-
"T
— 2Î3 —
— 876 —
/ ■
LES
DE
PAR
EUGÈNE SUE.
"r *
CmaUIÈME PARTIE.
CHAPITRE PREïnEft.
- i -ivi" *1.* v ' «-
COASEILS.
'■ .-I :m('b sv'^i Jisiiii ■-
Rodolphe et Clémence causaient ensemble pendant que M i
d'Hamllë lisait'pa'r deux foislàîettre dé Sarah* ,Sî f - ,; " ~
Les traits du marquis restèrent ' calmes ; un. tremblémetit
nerveux !! presquë; imperceptible agita 1 seulement sa main,
lorsqù'aprés un inoment d'hésitation il mit le billet dans la
poche de" son gilet. 1 - <
—Au risque de passer encore pour' un sauvage;—dit-il à-
Rodolphe Cû 'àoiMaïiV—je vous 'dêmaMefai la "permission,
Monseigneur, d'aller répondre à cetté lettré':.I plus bn^br 1 -''
tante'^pie ji"n& - léipflMai85d , ilSord.y.' : '' r '''tî- p
— Ne vous reverrai-je pas c'è' febir ? - ■ ^ s <
— Je ne crois pas avoir cet honneur, Monseigneur. J'es
père que Votre Altesse voudra bien m'excuser.
— Quel homme insaisissable! — dit gaîmçnt Rodolphe —
N'essairez-vous pas; Madame, de le reténiir? s *' " * ?
—Je n'ose tenter ce que Yotre Altesse a essayé en vain.
— Sérieusement, mon cher Albert, tâchez de nous reve-
: nir dès que votre lettre sera écrite... sinon promettez-moi de
m'aocordeT quelques moihens un màtia.^; J'ai inillê choses à
voûs^dirk--' f ? ' ;* ' * '
—Votre Altesse me'comble, dit lé marquis en saluant pro
fondément. : r , '
'Et il'se retira laissant Clémence avec le prince.
. Votre ïnâri est préoccupé/^-"dit- Rodolphe à la mar-
(lise; —• Son feOUn t ''* r "' il . • 5 • . s
! '-^'Lbrsqtie'Votr
profondément ému , _.. . Wi .
s: '4^ ; Jésuîs : péùt-êtrè atrivê^^ûïl k : prio^os? " rT
— Non, Monseigneur. Vous m'àvez même épargné la fin
d'un entretien pénible... ■ s ■ ■
— Comment cela?
. — J'ai dit à îd. d'Harville la nouvelle conduite que j'étais
résolue de suivre à son égard... en lui promettant soutien et
consolation.
— Qu'il a dû être heureux ! *
— D'abord il l'a été autant que moi; car ses larmes, sa
EUGÈNE SUE. — LES MYSTÈRES DE PARIS.
J. d'Harville, afin d'amener une rupture complète- entre Ro
dolphe et le marquis, ou du moins de jeter dans l'ame de ce
dernier des soupçons assez violens pour qu'il défendît à sa
femme .de recevoir jamais le prince. • ""
Cette lettre était ainsi conçue :
« On vous a indignement joué; l'autre jour;votre femme,
avertie.que vous la suiviez, a imaginé un prétexte de bien
faisance, imaginaire; .elle allait à un-rendez-vous chez un
très auguste personnage qui a loue dans la maison de la rue
du Temple une chambre au quatrième étage, sous le nom de
Rodolphe. Si vous dqutez de ces fàits, si.bjzarres qu'ils vous
paraissent, alléz rue du Temple, n° 47; informez-vous, dé
peignez les traitsde .I'aw^wsteperfonna ^e dont on vous parle,
et vous reconnaîtrez facilement que vous êtes le mari le plus
crédule et le plus débonnaire qui ait jamais été souveraine
ment trompé. Nè négligez pas cet avis!., sinon l'on pourrait
croire que vous êtes aùssi par trop... l'ami du prince. »
Ce billet fut m^s à la poste sur les cinc[ heures par Sarah,
e jour de son entretien avec 1^ notaire.'
"Ce piême joùr, après-avoir recommandé à M. de Gratin de
hâ|er le plus possible l'arrivée de Cecily k Paris, Rodolphe
Sortit le même soir; pour aller faire uue visite à Mme l'am
bassadrice de ^*, il devait ensuite se rendre chez Mme
d'Harville pour lui annoncer qu'il avait trouvé une tntrigue
charitable ^digne d'elle. . - ,
- Nous conduirons lé lecteur chez Mme d'Harville. On verra
par l'entretien suivant, que cette jeune femme, en se mon
trant généreuse et."Compatissante envers son mari, qu'allé
avait jusqu'alors traité avec une froideur extrême, suivait
déjà les nbbles conseils de.Rodolpbe:
Le marquis' et sa femme sortaient de table ; la scène se
passait dans le petit salon dont nous avons parlé, l'expres
sion des traits de Cléçaènce était affectueuse et douce; M.
d'Harville sèmblâii'moins triste que d'habitude. - ! .
Hâtons-nous de dire que le mWrqiiis n'avait pa^ èncoré
reçu là nouvelle et infâme lettre f àh6nyitie dé Sarafi.
— Que faites-vous' ce soir? ——.dît-il machinalement à sa
femme. ., t
" Jè ne sortirai pas... Èt yoùs-même, ,que fajtes-You§ ?
.—Jef nesâis;,. —répondit-il;, avec un soupir ; —lçinonde
m'est insupportable:, -je^passerai cette soirée, comme tant
d'autres soirées-;, seul. ;'--' ; « r ;-'•*--V
- Li: PbvifM. d'Hà^lle régardâ sa femme'^vec surprisé. ■
*• — Sans douté.;, niais.
—Eh bien? y*:"
—Je sais que vous préférez souvent la solitude lorsque
vous n'allez pas dans le monlie';..' . * ;
1 — Çtai, paais comm^ je suis très capricieuse, — dit Clé
mence dn souriant,—aùjqûrd'iiûi^ ! j'aimerws beaucoup à p^r-,
tàger ma : solitudè ; avéc yoùs. .. : si : ceià' ; voiis était agréable. 1
Vraiment t— 's'écria M. d'Harville avec émotioçt. —:
'Que vous êtes aimabte, d^allér ainsi;^^àu^devant d'Un désir
'. T: 'f' 4 »-
—^SaVéz-vous, mon ami, que votre étonnement a presque
l'air d'un reproche?
— Un reproche?' ohI non, non; mais après mes injustes
et cruels soupçons de l'autre jour, vous trouver si bienveil
lante, c'est, je l'avoue, une surprise pour moi, mais la plus
douçp des surprises. ' '
Oublions le passé, — dit-elle à son mari avec un sou
rire d'une douceur angélique. •■■■ ' v
— Clémence, le pourriez-vous jamais !—-répondit-il triste
ment/— n'ai-je pas osé vous soupçonner?... Vous dire à
quelles extrémités m'aurait poussé 'une aveugle jalousie.'. 1 ,
mais qu'est-ce que cela, auprès d'autres torts plus grands,
plus irréparables? ' " '
— Oublions le passé, vous dis-jé, — reprit Clémence en
contenant une émotion pénible.
— Qu'entends-je... ce passé-là aussi, vous pourriez l'ou
blier?...
—Je l'espère...
— II serait vrai! Clémence... vous seriez assez généreuse?
Mais non, non, je ne puis croire à un pareil bonheur ; j'y
avais renoncé pour toujours.
— Vous avi#z tort, vous le voyez. ;
— Quel changement, mon DieuI est-ce un rêve?... Ohl
dites-moi que je ne me trompe pas.:.
— Non... vous ne vous trompez pas... '
— En effet, votre regard est moins froid... votre voix pres
que émue... Oh! dites! est-ce donc bien vrai?Nesuis-je pas'
le jouet d'une illusion?. . . ,..1
— Non.;, car moi aussi j'ai besoin de pàrdon..; '
— Vous?
—Souvent! n'ai-je pas été à votre égard dure, 'peut-être
même cruelle ? Ne devais-je pas songer qu'il vous aurait fallu
un rare courage, une vertu plus qu'humaine, pour agir au-
tireme.nt que vous ne l'avçzlait? Isoléj malheureux:.: com
ment, résister au désir de chercher quelques'côhsolilioiis
dànsjun mariage qui vous plaisait. :Hélas ! quand on.'soùf-
; fre, on est si disposé à croire à la ; générosité des autres! .. Vo--
tre tort a été jusqu'ici dé compter sur la mienne..: Eh bien !
désormais, je tâcherai de vous donner raison. <'
— Oh J-parlez. .V parlez encore, dit M. d'Harville
,mains']ointes, dans une sorte d'extasé.'
i ' ^- Nos existences sont à jamais 'liées l'une'à l'autre.J jé
ferai tous nies efiorts pour vous rendre la vie moins amëre.
"'MMon Dieu ! . . . mon Dieu !... Cléinencè, : eist^cé v'pus quç
j'entends?;.. ~ •' • ' ■; ' • ' : ';
i " '^-Je vonsenprie, nç,vo,us étonne? pas ainsi... Cçla nie
fait mal... c'est une censure amère de ma conduite passée.. /
Qui donc ybus 'plaindrait, qui' donc vous tendrait une main
amie et secouraole, si cé n'est moi?..: Une bonne inspira^,
tion m'est venue..." J'ai Réfléchi..." bien réfléchi sur lé passé.
■ J'aitécpnnù mes torts, et j'ai troùvéj jé'croisï le mo^ende
vos ïortà, pauvre femme ? > ,J{ ' • :v ; ' . • w
<— Oui, je devais le lendemain dé mon àiaria|b en appeler
difficultés de sa mission. ; :
- De cette étude préparatoire, il est résulté pour elle
la conviction qu'elle devait appeler sur ses actes, sur
ton œuvré et aur les exigences qui en découlent,* le
jgrand jour de la publicité. Elle ne conçoit pas de meil
leur moyen digne d'elle et du pouvoir qui la instituée,'
fpour conjurer les mécontentemens irréfléchis et pré
venir les malentendus. ?
En même temps que. la nation s'empressait de se-
' courir, par de" nombreuses souscriptions les citoyens :
victimes en février de leur courage patriotique, le;
Gouvernement provisoire étendait sa sollicitude à tous
les citoyens frappés pour leur dévoilaient à la cause;
républicaine sous les deux gouvernémens déchus, et
pbargeait un de ses membres, le citoyen Albert, de
présider aux études préparatoires indispensables pour
accomplir cette universelle réparation. ;
Après y avoir consacré deux' mois, la commission
provisoire du Luxembourg a remis à M. le maire de
^Parïs tous les élémens qu'elle avait recueillis, et ce
magistrat,-usant des pouvoirs qui lui ont'été conférés
•par le Gouvernement provisoire, a, sans, perdre de
iemps, donné une organisation complète et définitive
ît la pensée des récompenses nationales, par Ja for
mation d'une commission centraient de trois comités
0'enquête opérant sous'ia direction de celle-ci;:
La commission centrale créée par l'arrêté du 5 mai
est prise parmi les citoyens qui ont donné des gages
de dévottmentà lacause républicaine, dé1845 à 4848,
Elle est composée de neuf' membres.
.• Chacun des comités d'enquête est composée de sept
membres. . , ■ . ■
- Le premier de ces comités a pour mission d'infor
mer et de donner avis sur les réparations dues aux
défenseurs et aux victimes de la cause démocratique
sous les deux derniers gouvernement déchus.
Le second a spécialement pour objet les réparations
dues aux détenus politiques de 1830 à 4848.- •
1 Et le troisième a la mission spéciale aussi, d'infor
mer sur les récompenses it accorder et à distribuer
aux blessés ainsi qu'aux veuves et orphelins des 22
t3 et 24 février. .
. Ces comités fonctionnent depuis plus de quinze
jours, et le dernier avance rapidement vers l'achève
ment de ses travaux/tandis que la commission cen
trale n'a pu être complète ët installée que le 23 de ce
mois. ■ ■ - ' - ' - *
Quoi qu'il en soit, le travail des comités d'enquête
«devant toujours précéder celui de la commission cen
trale, l'ensemble des opérations marche aujourd'hui
de front, et, quelque vaste que soit la tâche, nous
avons la confiance qu'elle sera convenablement rem
plie avec le concours des grands pouvoirs de l'Etat.
•la nature des récompenses * distribuer peut con
sister.: • ■ • ** . I
• 4° En allocations de rentes viagères;
2° ï!n sommes une fois payées ? !
"•-3® Ba fonctions publiques rétribuées ; '
4° En bourses, demi-bourses ou pensions au profit
des orphelins ; -s m
5° En distinctions honorifiques compatibles
le principe démocratique: ■/- ! r '
, Chacune des catégories correspondant aux
éomités d'enquête, examinée dans son personnel
besoins et les ressources qui doivent'lui êtreaffectées,
donne lieu , quant à présent, aux considérations
fUivantèst . -"■> vv- * ■
/; r -i , 4" catégorie.
Le personnel de cette classe est très nombreux, par:
cela même qu'il a un caractère général et s'étend de:
4815 à 4830. |
Cependant il ne paraît devoir exister que de faibles;
rémunérations pécuniaires ; la plupart de ceux qui le
cômposent réclament des emplois ou des distinctions;
honorifiques. . ' . , ' i
" Le travail du comité qui en est chargé est d'ailleurs
le plus considérable, et conséquerament le moins
avancé -, la commission ne peut pas encore donner de
chiffres, même approximatifs, sur le personnel et les
besoins de cette classe.
2« catégorie,
"Les détenus politiques de la monarchie de juillet
composant exclusivement cette seconde classe s'élève-
font en 'déflnif au nombre de 4 ,200, en y compre
nant les citoyens qui n'ont été frappés que d'une dé
tention préventive. .1 ! i ,
."Un grand nombre de détenus politiques désirent
— ~ Ifl QÀnnhlimiP
ne de ces
240,000 fr.
Quant à la somme souscrite en faveur des blessés"
dé février, elle trouve son emploi dans les secours
provisoires accordés à tous les blessés, leurs veuves,
etc., et dans une répartition destinée aux.600 blessés,
qui, amenés & ur.e parfaite guérison, ne sont pis des
tinés à être pensionnés. . .
A cette occasion, la commission croit devoir donner
en détail le compte de la caisse dès blessés. - • ,
Situation. . ■ J
Sommaire des recettes et des dépenses effectuées
jusqu'au 26 mai 4848 inclusivement.
Recettes. . i
Les recettes jusqu'au 26 mai 4818 inclus, en va
leurs de toute nature, S'élèvent à; . j ; '4 ,100,267 88
Dépenses.
Les dépenses effectuées à la même
époque se composent :
4° De49 maiidatsdumairedeParis
délivrés jusqu'à u -10 avril 52,519 75
LB CONSTITUTIONNEL
pensions à. ; çoo fr. de rentes. viagères,, ipasd'œuvre qui exige plus de réflexion, delar. L
gesse et d'impartialité. Heureux le peuple qui,
comme celui dès 'Etat$-poièl, 9 pren
dre qu'à urfêÇfoiâ,''
ce degré de pgrfectibn qui permet d'ajourner
les changemébs,'dé craiûtè dé çooiproiiiettre
un présent satisfaisant.La France a fait
preuve, au contraire,d'une perpétuelle insta
bilité, et elleî tiemt dë trâterseiT;; èni soixante
ans, toutéslés formés de gouvernement, sans
pouvoir s'arrêter à aucune. Ge n?est pas 5[ûe
nos
savoir
sant au génie ttiépricieii et dogmatiquèfde
noire pays, ils ont itou jours poursuivi Pappli-
1 cation, dans léà
ils se sont préoccupés des êxigeûces ià'ûrie lo
gique rigoureuse, plus qu'il n'onttenujcompte
des nécessités pratiques, de l'état des mœurs
et de la perpétuèlie mobilité du^^cœur ïuiùaân,
s . Un tout autre esprit a présidé à la forma-
473,846 75 j t j on îa.cpofttitaiioi^
te il se trouvait des
esprits aventureux et même chimériques,
des théoriciens &
. . Jefferson et Alexandre-; HamiIton,partisans
926,421 43 de systèmes opposés, et semblables seulement
lisse, c'est-à- par" l'exagération de*
plupart de ceux qui, par leurs votes, leurs
écrits, leur in&uènce, eurent la plus grande
part à cette «etivré émiriènfê, Jây^ Màâftob,
Gouverneur Mqyris, étaient désho|niae? pra
tiques , rompus aux affaires £. ayant dirigé
pèndant quinze^àns^es^ colonies dans leur
lutte avec l'Angleterre j ayant éprouvé à
chaque qu'pn jm peut
emprisonner une nation dains des règles abso
lues; et ils avaient à leur tête Washington,
c'est-à-dire 5 ùn hb&iflë quf, ITîitiïôlrité : du
talent joignait l'àAtoritô'mptàlé^et $ui aVàit
au plus haut dë^é ! cette'lucidité d'esprit,
cette droiture du cœur, ce ferme bon sens
qui, appliqués à l£politique, égaléntle géjciië.
' La constitution américaine lut ;d° n Ç ,^ oc "
mes à systèikës et)éS; K^WeS^ïtîq|teSgen-
tre les théoriciènsi de 'cabinet ét
magistrats ,} soldats ou diplomates, avaient
2° De 4^488 bons de la
commission préparatoi
re du Luxembourg, payés
jusqu'au5 mai . . . . . 400,408
r 3« De7&5 bons de se
cours du président de la
commission d'enquête
payés du 6 mai au, 26
mai inclus . 21,219
Reste disponible.
Indépendamment des sommes e
Ire des sommes narvenues jusqu'à <
en caisse;
•dire des sommes parvenues jusqu'à ce jour au caissier
municipal de la ville de Paris, la commission va s'oc
cuper immédiatement de faire recouvrer un assez;
grand nombre de souscriptions restées en dépôt soit
chez les collecteurs; soit aux mairies, soit dans diver
ses administrations publiques. Elle donnera prochai- j
nêment le chiffre de la bonification qui résultera de
ces recouvremens.
En présentant ces aperçus et ces évaluations, la
commission n'a ni la volonté ni le droit de prendre
des engagemens ; elle ne veut que manifester ses im
pressions actuelles, et elle se réserve expressément la
Hberté.de modifier ses. appréciations à mesure que de
nouveaux faits et dè nouvelles lumières viendront se
produire. En ce qui concerne particulièrement la clas
se des blessés, ce n'est qu'en fin de compte et après
avoir résumé les droits de tous, qu'elle pourra procé
der à la répartition définitive entre les ayant-droit.
Jusquerlà elle n'a pu et dû distribuer que des secours
provisoires, et si, en dehors d'elle' des réglemens dé
finitifs avaientété arrêtés'; quelque pure qu'en soient
les intentions, elle les tientpour non avenues;
" La commission/ en terminant son rapport, doit
payer de justes éloges a l'activité,; au dévouement et
»■ l'inteiiiVpno.A' imnartiale et fraternelle
avec
I jourenjourl'
relations avec tous les réclamans.. Ils comprennent
les membres avaient ;.pris part plus ou moins •>
Iabiuuo muv «vuw .
enfin que s'il est des démarches, des ennuis,"des Ion- — ~r » -
gueurs auxquels il ! nous est impossible de les sous- aux luttes du passé, et,' dans les; .leçons du
traire, ce n'est;ni à la volonté ni: à l'indifférence des passé,' avaient la meilleure défense contre
faut'vf* "ifter seu ' emen ' ^ la nature des choses qu il les entraînemens de l'esprit ^ou la séduction
Paris"^ mai 4848. " ^ : du talent. Il en est sorti une œuvre sans faste
' le représentant du peuple, président et"sans prétention, sans leçons à l'adresse 'du
de ta commission, a. gwnard . monde entier, mais expression fidèle de l'es-
Lesecrétaire^ eouer . ■■■ s t , -prit national,^pleitie'de'sâgesse'ét'de bon
' - sens, grande par sa simpïicîtéi;ëf %a,MiSâant
chaque jour encore par ie filial amour que lui
. A . ^ ri w
Approuvé :
Le représentant du peuple, maire de Paris,
ARMAND MARRAST.
DES INSTITUTIONS RÉPUBLICAEVÉS
EN FRANCE ET AUX ÉTATS-VMIS. v
A11. le rédacteur en chef du Constitutionnel.
Vous avez: publié dans le "Constitutionnel
un résumé des principales constitutions ré
publicaines. Vous m'avez demandé d'exposer
à vos lecteurs les principes généraux qui: do-
# U M giauu uvuiwiv u\ j r t w T
pour récompense occuper au service de la République 7j„ ^cHfnlirtn Ptaieilhii* pf-rtni
Ses emplois rétribués. Plus de la jnioiUérpossèdent, ^«enï.ia constitution des Jitats-unis et qui
Taptitude requise; là commission estimé donc qu'elle
" • - ■ ' —- î — ♦ v I oaûc h riAmnrider I de rechercher 7 en
^ont présidé k sa formation ; permettez-moi
* - ... A 4. -
•» : * k .. , .
conserve chaque génération nouvelle. Il est
temps qu'en France nous nous préoccupions
moins de régenter le monde, et' un peu plus
d'atteindre au vrai, au sage ét au durable ; il
est temps que nos législateurs mettènt de côté
les livres et les systèmes, même ceux qui leur
sont personnels, pour étudier le pays dont la
constitution doit reproduire lé calque fidèle ;
et qu'au lieu d'écrire une constitution comme
un livre de géométrie en déduisant des prin-
cipes absolus, une'suite de théorèmes/ils s'ap- »
" ' * * 1 ^ J- —A.
vomi s: ju in mm. • ■ v " ■ ,. • ■ : ■ ■..
dre et de la liberté.. Mais les théoriciens qui | un^ constitution, se trouvent toujours placés
"excès de
Les
ont substitué leur imagination à l'admirable | uns veulent faire la part trop peine a l'Etat,
bon sens de là nation^ et pour l'amour-propre
de ne se point copier mutuellement, chaque^
génération nouvelle de législateurs a voulu
raffiner sur la précédente, et s'en distinguer
par unechimère particulière au risque de fa-
tigûer le pays et de fausser son jugement.
. Prenons gardé en effet que le mal de ces
changemens perpétuels n'est pas'dans la ca
lomnie qu'il provoque contre le caractère na
tional, mais dans la mobilité qui s'introdui
rait effectivement dans les idées dè la nation.
Quand oit voit les constitutions se succéder
'comme ts saisons , on s'attache plus aux im
perfections qu'aux mérites d'une œuvre que
l'on croit éphémère, et l'on arrive bien vite à
péril à tout remettre ainsi périodiquement en
question, car on ne le peut faire chaque fois
qu'en soumettant à une discussion nouvelle
les; bases mêmes de la société.
. Qu'est-ce en-, effet que faire une constitu
tion, sinon déterminer quels seront, dans un
pays, les droits de l'Etat, et dans quelles li
mites s'exercera la liberté des citoyens? Cette
existence en face des individus, d'un être col
lectif qui s'appelle l'Etat > investi de droits
distincts, exclusifs même de ceux des citoyens,
cette limitation dans l'intérêt général des
droits dés individus, qui seuls pourtant exis
tent, et qui sont, au fond, les vrais souve-
Hdns, ( $est là ce qui faitla diffprence del'état
de société et de l'état sauvage
r > Tout homme arrive au monde avec le droit
illimité de vivre, dè se développer^ de conser
ver et d'étendre-son bien-être par tous les
tnoyens à sa portée. Le jour où une autre créa-
tttré humaine, existant aux'mêmes condi
tions, se trouve à côté de lui, ces deux droits
ésaux et iuxta-posés se limitent l'un l'autre ;
naît entre lés in-
aura DOdr cette w'tégoîrtesïx ceftte p^ ^ demander r &. .
âus dfverses administrations publiques.! etelle , jïiesure pette. epnstituton
AniiiinSnn rrii^alta viAnt.ii <>11 nllt^Dir ûCÎa -1A
seïvef V
•sesaamiuii>uiiuuii&uuu« 4 «w,! ■~ ^ ■; ^ ■* " , ' ; ^ i )n
cette occasion qu'elle vient d^en obtenir d^jà les mo i n8 imparfaites qui soient sorties ,de la
-lormaiiuii ; pcxuicvic^AAiu* ?
ï-ipême, temps.dans. -, quelle pljquent à faire quçlque chose:* de court, de .
itil^iW;, l/tine^des o^u^s JsiipplQCtflesensê^i* S ^ ; f
' * 0 Aluonna e'il n'pst n3S dft
plusKle quatre-vingts.
D !4' j,
VjEo g faisant la; répartition de ces places," il est sou
vent indispensable' d'accorder aux titulaires, isoit des
frais de transport, soit des premiers frais d'équipe
ment et d'installation. C'est pour pourvoir h ces né
cessités'accessoires qu 'une allocation de 400,000 fr.
vient d'être, k la sollicitation de la commission, de
mandée à l'Assemblée nationale-, , . . » , ;
H Six cenls autres détenus, hors d'état par maladie,
infirmité, etc., d'occuper des emplois publics; .auront
droit à une allocation en rente-viagère dont la moyen
ne peuLèlre. évaluée à 400 fr. pour «chacun, s'oit, aU
total, 240,000 fr. de rente viagère annuelle.
,T ' : 3» catégorie.
Les blessés, des 22, 23 et 24 février forment une
classe toute particulière pour laquelle une souscrip
tion'nationale a été recueillie. ' , ; ; ;
Ils se divisent en blessés, Veuves, orphelins et as-
cendans, 'et blessés incapables, ..de , travail, ayant
droit à des pensions; la commission évalue la moyen-/
main des hommes^ est appliçabté à notre état
de sociêté '^véc nos moéurs potitiqaés: 1 En ex
primant des opinions qui me sont personnel
les, j'espère cependant ne pas me trouver trop
souvent en désaccord avec vous; car, dévoués
sincèreinenttou&rlesy^ux^aux^âdéas.dèmo-"
il. ^
Par un contraste étrange, s'il, n'est pas de
peuple qui ait eu plus ;d|:co9Sti|utionSjque le I
nofreV il n'çn> est' pas qui f à'rf itailieti diè ces!
changem -ns perpétuels, aient montré plus de
persistance dans ses vœux et ses idées. Prenez
les doléances des anciens Etats-Généraux, les
cahiers de l'Assemblée nationale; lespétitions'
crâUqaes,/opposés Jqusjie^ÇQX (à^la^éiifia- aux assemblées suivantes, les écrits périodi-
gogwj^cerj^çstv^as^'aujourd'hpi jqgee^us qaes : des époques subséquentes j vous serez
ancnmhfo finrift 1à draoeau dôl'or- frappé de la'surprenante uniformité de vues
qui éclate dan| les vœux de là ■mème-natipi^ à}
des siècles de distance, .f^âcttir^ê^iè^; pris • j
sa généralité, ne s'est moins laissé aller aux
utopies et aux rêves, et n'a réclamé avec plus
de persévérance une: juste conciliation entre
r.~
combattons ensfiii3bli^ô&J^drapeau.dft l'or
dre,,et de.îa ? libgr,tjé,. , . s
" dès^roits'de l'état. " - r
C'est uh momeût cntîquè, poùr une nation,
qup celui où, au miIieu de Ja lutte 4ës pas- r
sionS' et des intérêts, .elle est obligée de se49n- là',force des go uvernemehs et l'indépe ndahe
ner à elie-même une constitution, car il n'jest do* gouvernés, une sage* distribution de l'o.^
égaux et juxta-posés
lé jour où l'isolement cesse, naît entre les in
dividus, au nom même de l'équité, l'obliga
tion d'un respect réciproque pour leurs droits,
et la pensée de se prêter un secours mutuel,
et de substituer un arbitrage à la force que les
années donnent, et que les années enlèvent.
Toul homme, eu échange de la protection et
du concours des autres, abandonne une par
tie de ses droits naturels, dont il investit la
communauté. Nous avions, le droit de pour
suivie, par tous les moyens, la protection de
qotre personne et de notre avoir; mais qu'on
nous blesse ou qu'on nous fasse tort, nous
nous adressons au représentant dé la commu
nauté, au juge, et nous lui demandons de
Âous'^rotégér ôu de nous faire justice, au
nom mêmé du poizvoir que nous avions origir
jiiaireihent, et que nous avons déposé entre
ses mains.
Ce que chacun de nous abandonne ainsi de
son droit primitif et dé sa liberté d'action est
présentant
les droits ne sont que la collection des. sacrifi
ces faits par tous. Telle est l'origine des droits
de l!Ètat, et c'est cette origine qui en fait la
légitimité; Nous aurions mauvaise grâce, en
«Set, à revendiquer en face de. la cooimu-
* nauté notre «pleine liberté d'action, ayant
J tous prôfité par nous et par les nô^Tes depuis
* le jour ou nous sommes venus au monde, des
bénéfices, d^ cette, assurance mutuelle; qui
co'bstituejàiociété, m opposition avec i'éta|
d'isolement et de barbarie.
Déterminer ce que chacun doit abandonner
* ' 1 .1 —-2* •« •* î«A. Po
les autres la lui veulent faire trop
Les premiers, par inquiétude pour la liberté :
individuelle, relâchent trop les liens du con
trat en vertu duquel existe la société, affai
blissent celle-ci outre mesure, et risquent d'y.
jeter des germes de désorganisation. Les au
tres, préoccupés de constituer un pouvoir;
énergique^ puissant, et capable de grandes
choses, cherchent à mettre entre les mains de
l'Etat toutes les forces vives de la société, dé
pouillent les individus de toute initiative et de
toute responsabilité, et par le soin même qu'ils
apportent à faire, disparaître tous ies obsta
cles qui gêneraient l'action du - pouvoir cen
tral, ils arriveront à confisquer à son profit
la liberté elle-même, dont les citoyens ne con
servent que l'apparence.
Il faut chercher /a. juste .mesure entre ces
deux extrêmes également dangereux; mais s'il
fallait absolument pencher d'un côté) nous
inclinerions vers la liberté. Le despotisme col
lectif, en effet, n'est pas moins accablant et fu- j
neste que le despotisme d'un seul ;• et s'il est
beau d'être libre comme peuple^ il est néces
saire d'être libre aussi comme homme. La li
berté individuelle est la plus précieuse et la plus
chère, car elle est de toutes les minutes, de
tous les instans; elle est le besoin.impérieux
des ames, la condition indispensable de l'exis
tence humaine; S'il ne faut pas désarmer la
société et la rendre impuissante à faire le bien
de tous, ii faut encore moins opprimer les in
dividus. Ce qui nous plaît singulièrement
dans la constitution des Etats-Unis, c'est le
soin minutieux, la scrupuleuse attention que
'es législateurs américains. ont apportés à ne
point toucher inutilement à la liberté hu
maine^ et à respecter autant que possible la
plénitude des. droits du citoyen.
Voilà l'exemple que nos législateurs de
vraient avoir perpétuellement devantlesyeux.
Sans parler en effet du communisme et dusor
cialisme qui, aboutissant à la centralisation
absolue, sont la négation même de la liberté,
on ne peut pas se dissimuler que les idépg
d'une centralisation exagérée prévalent parmi
les hommes aujourd'hui au pouvoir, et sont
le rêve le plus cher de l'école qui prétend à
gouverner. : C'est au nom de ces idées, et en
opposant toujours l'intérêt général aux inté
rêts particuliers, en invoquant le droit du
premier à prévaloir sur lés autres, qu'on a
transformé la Banque de France, afin de cons
tituer fortement, le crédit de l'Etat, et sans se
préoccuper, si on paralysait le crédit indivi
duel. C'est au nom des mêmes idéds qu'on re
vendique pour' t le pouvoir central, le mono
pole des assurances, et le monopole des che
mins de fer.
Le danger de cette tendance, ce qui fait
qu'elle arrive facilement à l'injustice et à
l'oppression, c'est précisément le désintéres
sement de ceux qui la défendent. Préoccupés
de la supériorité des intérêts généraux sur les
intérêts individuels, ils arrivent promptement
à sacriGer ceux-ci; et l'habitude d'en faire
bon marché les conduit à tout immoler, mê
me l'équité, au nom de la communauté ; cora-j
me si la communauté n'était pas là réunion 1
des individus,comme si dans la société,de mê
me' quedàns l'individu, un seul membre pou-
vàit.être atteint sans une souffrance et un af
faiblissement pour le corps tout entier. C'est
f au nom de l'intérêt général qu'il y a .quelques ;
jours le ministrë des finances proposait de
I Rembourser les v fonds des caisses d'épargness,
' avec descentes, au pâir, :quàhd ces rentes va- j
à cet arbitrage. La limite des droits dél'E*
tat se détermine au . contraire sans peine»
lorsqu'on examine l'usage que l'Etat doit en
faire. L'Etat peut faire trois usages du dépôt
qui lui est confié: il s'en sert pour régler les
rapports des citoyens entre eux, pour veiller
à ce que ces rapports, une fois réglés, ne
soient pas altérés par la violence ou la frau
de, pour intervenir comme arbitre entre les
intérêts et les passions des citoyens. De c'ettô
triple application résulte dans l'Etat l'exis
tence de trois sortes de pouvoirs : le pouvoir
législatif, Je pouvoir exécutif, le pouvoir ju
diciaire.
J'examinerai, dans une prochaine lettre,
les conditions d'existence et la relation de ces
trois pouvoirs.
CIiARIGXY.
.. précéder 'àne' constitution
des droits, c'est reconnaître à une loi le pou-
. voir, de consacrer quelque chose qui lui est
' antérieur. Le premier congrès des Etats-Unis
avait eu raison de juger une pareille déclara
tion superflue; la constitution-ne sanctionne
v , les droits qu'on les limitant, tous ceux qu'elle
^n'atteiût pas demeurent entiers. • "
Les- hommes, quand ils sont appelés à faire
AVIS AUX DEMANDEURS DE CONCESSIONS EN ,
ALGÉRIE.
(Inséré dans le Moniteur algérien du 12 mai 4848).
. De nombreuses demandes de concessions ont été
adressées depuis plusieurs années au ministre : de la
guerre et au gouverneur-général de l'Algérie, sans
qu'il y.ait été donné d'autre suite, toit que les de
mandeurs aient renoncé spontanément à leurs pro
jets, soit que l'administration ait exigé d'eux des jus
tifications auxquelles ils n'ont pas cru devoir con
sentir. ,
Dans celle situation, Tadministrat)on actuelle s'ex
poserait à perdre un temps précieux, si elle poursuit
vait l'instruction d'affaires abandonnées par leurs au-^
teurs : c'est pourquoi elle donne avis/aux deman
deurs de concessions, de quelque nature qu'elles
soient, qu'elle ne reprendra l'instruction des deman
des adressées k l'administration précédente, qu'autant
que, dans le délai de deux mois, à partir de la pu
blication du présent avis dans le Moniteur officiel, ils
informeront l'administration' du maintien de.leurs
demandes et. des.conditions par eux consenties. Faute
par eux de se soumettre à cette prescription, leurs
demandes seront annulées au profit des demandeurs
nouveaux.
Alger, le 9 mai 48*8.
Le gouverneur général.
En son nom et par délégation :
Le directeur-général des affaires civUes,
. Signé F. LACROIX.
— ■ iiiii.r.ii 0 un ii , ■ ■" •
BULLETIIV HEBDOMADAIRE DE LA BOUR8E ,
DE PARIS ,
. 2>«29, mai au 3 juin 4848. ' '
Les questions financières ont repris leur in-
i flueuce à la Bourse depuis que la liquidation ne
' domine plus la situation, c'est-à-dire à partir du
iour où les vendeurs à découvert ayant réalisé
-leurs opérations, les:cours n'ont plus été mainte
nus par les,marchés fictifs. ' *
.Nous Yoiciidonc .maintenant dans le vrai, com-
mençant.le mois en présence des difficultés pour
le trésor de satisfaire à ses engagemens, de l'ap
proche du semestre du 3 0/0, dont le paiement
i pourrait sembler problématique, si le ministre des
'ç finances .n'avait donné l'assurance la plus .for--
' mcjlc .qu'il sera acquitté à son échéance; Le douté
j pouvait être permis avant cette déclaration, car
aujourd'hui encore, chacun ignore les ressources*
dont il peut disposer pour y faire face. t
Nous avops déjà dit quu la Banque des France
i avait refusé de servir d'intermédiaire pour l'émis-
: . sion de l'emprunt de 400 millions sur lequel comp-
it^it le ministre des finances pour sortir d'embar-'
,,ias. Nous ignorions , alors les motifs qui avaient '
( déterminé les administrateurs de la'Banque de
France à résister aux exigences de la commission'
exécutive S'il faut en croire les bruits qui cou
rent, les administrateurs de la Banque, de France :
auraient déclaré ne vouloir se prêter à aucune
combinaison financière avant que pleine et ens..
tière satisfaction eût été donnée aux porteurs des
bons du trésor et aux déposans de la'caisse d'é
pargne; c'est à-dire qulaprès -la conversion de ces
valeurs en renies sur l'Etat aux cours du jour.
Les paroles prononcées vendredi dernier à ta
tribune par M. ÎDuclerç, en réponse au prolelprè^^
senté par la commission dés finances, expliquent
suffisamment maintenant la conduite des adminis
trateurs de la Banque do France: Ces Messieurs"
ô'nt très bien compris que la première condition
du crédit, c'était la fidélité des engagemens con
tractés, et ils n'ont pu admettre, qu'il fût possible
de «faire appel aux capitaux, après avoir fait subir
préalablement 30 0/0 de perte aux créanciers de
l'Etat. -•
. Peux systèmes paraissent être en présence poùr.
sortir le pays de ses embarras financiers : l'un qui'
voudrait exploiter toutes les entreprises sans s'in
quiéter des intérêts qu'il sacrifie, et se faire des
créatures par ce moyen •, l'autre, qui désire ,prp-
I céder par le rétablissement de la confiance; en ré*
1 r , . ./ .1 ...i _ 1 1.: k 1.; »- i ■
tielle ; comme s'il était une économie qui pût
.compenser une pareille atteinte à la propriété;
du pauvre ci à l'honneur de l'Etat! .
11 est impossible, en dehors des faits et sans
passer à l'application, de fixer d'une manière
précise la limite à établir entre les droits de
l'Etat et les droits des citoyens. On ne peut
que faire connaître le principe qui présidera ] connaissant intégralement, et âvànt tout, les deï-
"T
— 2Î3 —
— 876 —
/ ■
LES
DE
PAR
EUGÈNE SUE.
"r *
CmaUIÈME PARTIE.
CHAPITRE PREïnEft.
- i -ivi" *1.* v ' «-
COASEILS.
'■ .-I :m('b sv'^i Jisiiii ■-
Rodolphe et Clémence causaient ensemble pendant que M i
d'Hamllë lisait'pa'r deux foislàîettre dé Sarah* ,Sî f - ,; " ~
Les traits du marquis restèrent ' calmes ; un. tremblémetit
nerveux !! presquë; imperceptible agita 1 seulement sa main,
lorsqù'aprés un inoment d'hésitation il mit le billet dans la
poche de" son gilet. 1 - <
—Au risque de passer encore pour' un sauvage;—dit-il à-
Rodolphe Cû 'àoiMaïiV—je vous 'dêmaMefai la "permission,
Monseigneur, d'aller répondre à cetté lettré':.I plus bn^br 1 -''
tante'^pie ji"n& - léipflMai85d , ilSord.y.' : '' r '''tî- p
— Ne vous reverrai-je pas c'è' febir ? - ■ ^ s <
— Je ne crois pas avoir cet honneur, Monseigneur. J'es
père que Votre Altesse voudra bien m'excuser.
— Quel homme insaisissable! — dit gaîmçnt Rodolphe —
N'essairez-vous pas; Madame, de le reténiir? s *' " * ?
—Je n'ose tenter ce que Yotre Altesse a essayé en vain.
— Sérieusement, mon cher Albert, tâchez de nous reve-
: nir dès que votre lettre sera écrite... sinon promettez-moi de
m'aocordeT quelques moihens un màtia.^; J'ai inillê choses à
voûs^dirk--' f ? ' ;* ' * '
—Votre Altesse me'comble, dit lé marquis en saluant pro
fondément. : r , '
'Et il'se retira laissant Clémence avec le prince.
. Votre ïnâri est préoccupé/^-"dit- Rodolphe à la mar-
(lise; —• Son feOUn t ''* r "' il . • 5 • . s
! '-^'Lbrsqtie'Votr
profondément ému , _.. . Wi .
s: '4^ ; Jésuîs : péùt-êtrè atrivê^^ûïl k : prio^os? " rT
— Non, Monseigneur. Vous m'àvez même épargné la fin
d'un entretien pénible... ■ s ■ ■
— Comment cela?
. — J'ai dit à îd. d'Harville la nouvelle conduite que j'étais
résolue de suivre à son égard... en lui promettant soutien et
consolation.
— Qu'il a dû être heureux ! *
— D'abord il l'a été autant que moi; car ses larmes, sa
EUGÈNE SUE. — LES MYSTÈRES DE PARIS.
J. d'Harville, afin d'amener une rupture complète- entre Ro
dolphe et le marquis, ou du moins de jeter dans l'ame de ce
dernier des soupçons assez violens pour qu'il défendît à sa
femme .de recevoir jamais le prince. • ""
Cette lettre était ainsi conçue :
« On vous a indignement joué; l'autre jour;votre femme,
avertie.que vous la suiviez, a imaginé un prétexte de bien
faisance, imaginaire; .elle allait à un-rendez-vous chez un
très auguste personnage qui a loue dans la maison de la rue
du Temple une chambre au quatrième étage, sous le nom de
Rodolphe. Si vous dqutez de ces fàits, si.bjzarres qu'ils vous
paraissent, alléz rue du Temple, n° 47; informez-vous, dé
peignez les traitsde .I'aw^wsteperfonna ^e dont on vous parle,
et vous reconnaîtrez facilement que vous êtes le mari le plus
crédule et le plus débonnaire qui ait jamais été souveraine
ment trompé. Nè négligez pas cet avis!., sinon l'on pourrait
croire que vous êtes aùssi par trop... l'ami du prince. »
Ce billet fut m^s à la poste sur les cinc[ heures par Sarah,
e jour de son entretien avec 1^ notaire.'
"Ce piême joùr, après-avoir recommandé à M. de Gratin de
hâ|er le plus possible l'arrivée de Cecily k Paris, Rodolphe
Sortit le même soir; pour aller faire uue visite à Mme l'am
bassadrice de ^*, il devait ensuite se rendre chez Mme
d'Harville pour lui annoncer qu'il avait trouvé une tntrigue
charitable ^digne d'elle. . - ,
- Nous conduirons lé lecteur chez Mme d'Harville. On verra
par l'entretien suivant, que cette jeune femme, en se mon
trant généreuse et."Compatissante envers son mari, qu'allé
avait jusqu'alors traité avec une froideur extrême, suivait
déjà les nbbles conseils de.Rodolpbe:
Le marquis' et sa femme sortaient de table ; la scène se
passait dans le petit salon dont nous avons parlé, l'expres
sion des traits de Cléçaènce était affectueuse et douce; M.
d'Harville sèmblâii'moins triste que d'habitude. - ! .
Hâtons-nous de dire que le mWrqiiis n'avait pa^ èncoré
reçu là nouvelle et infâme lettre f àh6nyitie dé Sarafi.
— Que faites-vous' ce soir? ——.dît-il machinalement à sa
femme. ., t
" Jè ne sortirai pas... Èt yoùs-même, ,que fajtes-You§ ?
.—Jef nesâis;,. —répondit-il;, avec un soupir ; —lçinonde
m'est insupportable:, -je^passerai cette soirée, comme tant
d'autres soirées-;, seul. ;'--' ; « r ;-'•*--V
- Li: Pbvif
*• — Sans douté.;, niais.
—Eh bien? y*:"
—Je sais que vous préférez souvent la solitude lorsque
vous n'allez pas dans le monlie';..' . * ;
1 — Çtai, paais comm^ je suis très capricieuse, — dit Clé
mence dn souriant,—aùjqûrd'iiûi^ ! j'aimerws beaucoup à p^r-,
tàger ma : solitudè ; avéc yoùs. .. : si : ceià' ; voiis était agréable. 1
Vraiment t— 's'écria M. d'Harville avec émotioçt. —:
'Que vous êtes aimabte, d^allér ainsi;^^àu^devant d'Un désir
'. T: 'f' 4 »-
—^SaVéz-vous, mon ami, que votre étonnement a presque
l'air d'un reproche?
— Un reproche?' ohI non, non; mais après mes injustes
et cruels soupçons de l'autre jour, vous trouver si bienveil
lante, c'est, je l'avoue, une surprise pour moi, mais la plus
douçp des surprises. ' '
Oublions le passé, — dit-elle à son mari avec un sou
rire d'une douceur angélique. •■■■ ' v
— Clémence, le pourriez-vous jamais !—-répondit-il triste
ment/— n'ai-je pas osé vous soupçonner?... Vous dire à
quelles extrémités m'aurait poussé 'une aveugle jalousie.'. 1 ,
mais qu'est-ce que cela, auprès d'autres torts plus grands,
plus irréparables? ' " '
— Oublions le passé, vous dis-jé, — reprit Clémence en
contenant une émotion pénible.
— Qu'entends-je... ce passé-là aussi, vous pourriez l'ou
blier?...
—Je l'espère...
— II serait vrai! Clémence... vous seriez assez généreuse?
Mais non, non, je ne puis croire à un pareil bonheur ; j'y
avais renoncé pour toujours.
— Vous avi#z tort, vous le voyez. ;
— Quel changement, mon DieuI est-ce un rêve?... Ohl
dites-moi que je ne me trompe pas.:.
— Non... vous ne vous trompez pas... '
— En effet, votre regard est moins froid... votre voix pres
que émue... Oh! dites! est-ce donc bien vrai?Nesuis-je pas'
le jouet d'une illusion?. . . ,..1
— Non.;, car moi aussi j'ai besoin de pàrdon..; '
— Vous?
—Souvent! n'ai-je pas été à votre égard dure, 'peut-être
même cruelle ? Ne devais-je pas songer qu'il vous aurait fallu
un rare courage, une vertu plus qu'humaine, pour agir au-
tireme.nt que vous ne l'avçzlait? Isoléj malheureux:.: com
ment, résister au désir de chercher quelques'côhsolilioiis
dànsjun mariage qui vous plaisait. :Hélas ! quand on.'soùf-
; fre, on est si disposé à croire à la ; générosité des autres! .. Vo--
tre tort a été jusqu'ici dé compter sur la mienne..: Eh bien !
désormais, je tâcherai de vous donner raison. <'
— Oh J-parlez. .V parlez encore, dit M. d'Harville
,mains']ointes, dans une sorte d'extasé.'
i ' ^- Nos existences sont à jamais 'liées l'une'à l'autre.J jé
ferai tous nies efiorts pour vous rendre la vie moins amëre.
"'MMon Dieu ! . . . mon Dieu !... Cléinencè, : eist^cé v'pus quç
j'entends?;.. ~ •' • ' ■; ' • ' : ';
i " '^-Je vonsenprie, nç,vo,us étonne? pas ainsi... Cçla nie
fait mal... c'est une censure amère de ma conduite passée.. /
Qui donc ybus 'plaindrait, qui' donc vous tendrait une main
amie et secouraole, si cé n'est moi?..: Une bonne inspira^,
tion m'est venue..." J'ai Réfléchi..." bien réfléchi sur lé passé.
■ J'aitécpnnù mes torts, et j'ai troùvéj jé'croisï le mo^ende
vos ïortà, pauvre femme ? > ,J{ ' • :v ; ' . • w
<— Oui, je devais le lendemain dé mon àiaria|b en appeler
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