Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-06-24
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juin 1846 24 juin 1846
Description : 1846/06/24 (Numéro 175). 1846/06/24 (Numéro 175).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
MERCREDI 24 JUIN 1816.
EDITION DE PARIS.
NUMERO â.ï'8.
PUBLICATIONS NOUVELLES
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CHAQUE »nnÉn.
BIBLIOTHEQUE DE ROMANS NOUVEAUX
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ANTJÏTAIïVE politique (Députés, Pairs, Instruc
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griculture et de la Médecine.
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Ces Annuaires réunis remplaceront TAtmimatto
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S'adresser franco, pour tout ce
qui concerne l'Administration,
à M. Robin ,'Directevr.
Le Roman les grands danseurs
DU ROI finit aujourd'hui ; mais M. Charles
Rabou y a .ajouté un épilogue, que nous pu
blierons demain 25 juin.
Nous commencerons.donc le vendredi 26
juin, sans remise , MARTIN , l ' en -
FASI TROUVÉ, OU LES MEMOIRES »'UN
VALET DE CHAMBRE, par M. EUCrEUE
SUE.
Cette publication continuera les 26, 27 et
28 juin, sera interrompue lé lundi 29 pour le
compte-rendu des théâtres, et reprendra sans
interruption le 50 juin, les 1 er , 2, 3, 4 et S
juillet 4846. Ce roman sera illustré, et nous
pensons que, pour le bon tirage des vignet
tes, nos efforts seront couronnés de succès.
A compter de demain, 25 juin, nous distri
buerons à nos abonnés la couverture pour les
SIX volumes du roman de M. EU&EHE
SUE. Pour faire disparaître lés plis résultant
de l'encartage de cette couverture dans le
journal, il suffira de la placer entre deux
feuilles de papier un peu humides, et de la
soumettre à une certaine pression. -
Extérieur.
"ANGLETERRE. —L ondres , 22 juin. ( Voie ex
traordinaire j. — On commence à croire que le rejet
du bill de protection d'Irlande n'est pas aussi certain
qu'on se l'était imaginé. La majorité (il y a peu de
doute à «et égard) n'excédera pas quatre à cinq voix.
Beaucoup de protectionistes, dégoûtés par l'exces
sive âpreté du langage de leur chef, lord G. Benlinck,
contre sir Robert Peel, et quelques libéraux qui ne
voudraient pas en ce moment compromettre l'exis
tence du cabinet, sont disposés à faire moins de résis
tance à ce bill. Dans le cas môme où le bill serait re
jeté, sir Robert Peel sait parfaitement que la grande
masse des libéraux ne veut pas le renverser. Il sait
que le duc seul et lui ont une majorité fidèle dans les
lords. Il est encore ass?z fort pour faire passer des
mesures libérales, commfrciaîes et financières. Si, à la
tête du pouvoir, il rejetait les rênes du gouvernement
parce que la chambie des communes aurait refusé de
sanctionner le bill de protection, il prouverait qu'il est
moins homme d'Etat que ses ennemis eux-mêmes ne
le reconnaissent. . ; [Daily-News.)
AUTRICHE.' — vienne, Mî juin. — Aujourd'hui
l'inauguration de lastatuedel'empereurFrançois lia eu
lieu au milieu d'une grande afiluence de monde, et en
présence de lacour des min s res et des grands d gni-
tauesdel'Etat. Le tempsétait magnifique, aucun désor
dre n'a troublécetie cérémonie. Aussitôt après l'inau
guration, l'empereur a appelé auprès de lui le sculp
teur chevalier Marchesi. On dit qu'à l'oecasion de
cette inauguration, le comte de Hardegg, président
du .conseil aulique de guerre, sera noraim grand-maî-
tre'des cérémonies, charge aujourd'hui vacante. L'ar
chiduc Albert sera nommé président do conseil auli-
què'de guerre et le prince de Wasa, général com
mandant.
L'empereur vient d'accorder à M. le baron de Krieg,
président du gouvernement de la Gallicie, la grand'-
eroïx de l'ordre de Léopold.
PRUSSE. — posen, Vôjuin. — Le fi's du comte
Poninskv avait pris un passeport pour la Pologne
dans le but de visiter les biens de son père. A peine
arrivé à Kalisch, il est arrêté et conduit à Varsovie;
il écrit à son père qui se rend à Berlin et obtient l'au
torisation de se rendre à Varsovie avec le président
de la police. A leur arrivée, lé prince de Varsovie leur
a déclaré que le jeune Poninsky ne serait mis en li
berté qu'aprè3 que la Prusse aurait livré le Polonais
Dombrowski qui a tenté d'opérer un soulèvement en
Pologne. Le bruit se répand qpe le gouverEement
prussien ne livrera plus de réfugiés polonais à la
Russie.
Les processions de la'Fête-Dieu sont commencées
depuis jeudi; elles se font au milieu d'une grande af
iluence de peuple. On prétend que des écoliers ont
brisé quelques vitres de maisons sur la place du Mar
ché, et qu'un bourgeois a .arraché le shako à un soldat
qui m voulait pas se découvrir ; mais ces voies de fait
sont isolées. Le peuple est resté tranquille. Les per
turbateurs ont été arrêtés. Les processions continue
ront jusqu'à jeudi prochain.
PARIS, 25 JUIN-
Tout légitimiste qui s'est prononcé dans la
chambre contre les réformes libérales, ponr
la politique corruptrice, pour le ministère et
pour Véternel Pritchard; tout légitimiste qui,
sans abandonner le titre et les sentimens
d'un légitimiste, fait des visites aux Tuile
ries, est un homme sensé, consciencieux,
désintéressé. Tout légitimiste qui a le fa
natisme de s'abstenir d'aller au château, et
le mauvais goût de ne point aimer la cor
ruption et de blâmer la politique minis
térielle, est un factieux, un brouillon, un
ambitieux sans conviction. Voilà le thème
que soutient hardiment aujourd'hui le Jour-
nal des Débats.
La coalition du ministère avec les bons lé
gitimistes, pour achever de corrompre les
mœurs du pays et d'abaisser la France au
dehors, ne sou'ève aucune objection, au dire
du JottrnaïdesDei>als,etsejustified'elle-même;
mais l'accord de l'opposition libérale avec les
légitimistes indépendans, pour faire cesser un
régime corrupteur et une politique sans di
gnité, est une alliance monstrueuse et cou
pable.
Est-il besoin de réfuter de pareilles absur
dités? Est-il besoin de redire au Journal des
Débats, qui fait semblant de ne pas eniendie,
qu'en 1859, M. Guizot, M. Ducbâtél et tous
leurs amis, ont fort goûté )a compagnie des
mauvais légitimistes, et les tenaient poar de
foit honnêtes gens, quoiqu'ils ne fissent pas
de visites au château. Est-il brsoin de répéter
qu'il n'y a aucune différence entre l'accord
des diverses oppositions d'aujourd'hui pour
renverser un déplorable ministère, et l'ac
cord qoi s'était formé en 1827, entre les op
positions doctrinaire, libérale, impérialiste,
républicaine, pour renverser un ministère
non moins déplorable?
Nous rappellerons demain au Journal des
Débats les paroles qu'a prononcées en 1839
M. Guizot sur ce sujet. Nous nous contente
rons de citer aujourd'hui un article du Jour
nal dés Débats dé 1827.
Personne, en effet, n'a mieux démontré,
que le Journal des Débats lui-même, combien
il est légitime, nécessaire, urgent que tous
les partis se coalisent dans les élections con
tre un mauvais ministère. Son excellent ar
ticle du 11 novembre 1827, dont nous allons
reproduire la plus grande partie, répond ad
mirablement aux sophismes et aux déclama?
tions des journaux ministériels de l'époque,
qui s'indignaient de la coalition formée con
tre M. de Villèle dans les mêmes termes que le
Journal des Débats emploie aujourd'hui pour
défendre M. Guizot :
« Les journaux de l'opposition, disait le Journal des
Débats, viennent de présenter une liste uniforme de
candidats à l'acceptation de la France; grands cri s
dans le camp ministériel...Le Constitutionnel et le Cou
rier français briguent pour M. Hyde de Neuville ou
M. de Labourdonnaye, le Journal des Débats recom
mande à la fois M. de Berbis, M. de Beaumont. M.
Royer-Collard, M. Làffitte, M. le général Harispi. La
restauration s'est accomplie par des promesses d union
et d'oubli; consolons-nous de ce que le temps les a te
nues. . Les haines, les vengeances, les passtoBS basses
ou cruelles n'ont jamais de racines profondes dans "le
cœur des Français, et de plus nobles sentimens. de
plus grands intérêts ont dominé parmi nous. Le3
questions de personnes écartées, sont venues les ques
tions de maximes, ou bien, si quelque chose de per
sonnel se mêle encore à nos discussions, ce n'est p3s
sur le trône qu'on les verra porter. La dynastie est
dans une région plus haute. Il ne s'agît que du minis
tère. Intérêts et doctrines à part, la France ne vent
pas de lai, elle ne veut pas de lui parce qu'il.n'a ni le
respect de ses adversaires, ni l'estime de ses alliés...
» L'opposition marche avec ensemb'e.à la conquête
d'un avenir qui ne peut lai échapper ; elle s'étend à
tous les lieux, elle embrasse tous les rangs, elle rallie
toutesJes opinions... •
» Les électeurs ne seront donc ni effrayés ni surpris
de trouver à la fois sur les rangs des cantidats qui fu
rent long-temps d'ardens adversaires, qui sont aujour
d'hui des soldais d'une même armée... Il n'est que le
ministère... qui puisse s'indigner de voiries Fran
çais, oubliant leurs discordes , se réunir dans un
même vœu pour affermir la liberté par le trône, le
trône par la liberté.
» Homme sages que les excès épouvantent, il y a
quatre ans, vous prêtâtes secours à la restauration
(révolution) qui se croyait menacée : elle court d'autres
dangeis aujourd'hui : "prèles secours pour être consé-
quens à vous-mêmes, aux libertés qui furent ses bien
faits et qui sont ses remparts. Le ministère est l'ennemi
commun; il est l'ennemi public.... votez poun tout
ennemi de ce ministère.
... » Si quelque serf de la glèbe administrative vous
reproche d'honorer de vos suffrages ceux peut-être
que vous repoussiez naguère, répondez qu'il ne man
que à ces hommes, pour être investis de la confiance
ministérielle et promus aux honneurs'? que d'avoir
consenti à se faire transfuges. »
On lit dans un supplément du Courrier de
Marseille :
« Le paquebot VEurotas, commandé par M. Legras,
lieutenant de vaisseau, parti le 18 au seir de Cività-
Vecchia, est entré ce matin dans le port de Marseille,
ayant à son bord M. le marquis de Latour-Maubourg,
chargé d'aller annoncer à Sa Majesté le Roi des Fran- '
çais la nouvelle de l'élévation au trône pontifical de
S E. le cardinal Mastai, sous le titre de Pié IX.
» Le conclave a été fermé et muré le dimanche 14
au soir ; cinquante et un cardinaux étaient réunis pour.
procéder à l'élection du pape.—Le 46 au soir, c'est-à-
dire au bout de quarante-huit heures seulement, le
pape était nommé ; mais ce n'est que le 47 au matin
que ls conclave a été ouvert, et que l'un des cardi
naux a annoncé solennelleme.it à une immense popu
lation réunie sur la place, la décision du conclave et
la nomination de S. E. la cardinal Mastai.
> Cette nouvelle a été accueillie avec enthousiasme ;
par les masses, qui ont applaudi en criant force bra
vos et force vivats.
» L'intronisation a eu lieu le jour même.
» Le cardinal Maslai est un homme que l'on dit
très remarquable et ami de la France.
» Le 17 juin, jour de la nomination du pape et de
son intronisation, toute la foule des grands dignitaires,
les agens diplomatiques de toutes les puissances, et
' tontes les personnes désireuses do recevoir la bénédic
tion du nouveau pape, se présentèrent devant.lespor-
' tes de l'appartement où le pape devait paraître surun
i fauteuil pour donner, sa première audience. Au mo
ment où les portes s'ouvrirent, les plus prèssés se fi
rent jour et vinrent se précipiter aux pieds du saint-
père pour recevoir sa bénédiction ; mais Sa Sainteté
les arrêta de la main et demanda l'ambassadeur de
, France.
Une correspondance du Sémaphore ajoute :
« Rome, 17 juin.
» Une estafette de l'ambassade part à l'instant pour
Civita- Vecchia, où elle va prendre un bateau à vapeur
afin de porter en France la nouvelle de l'élection du
touveram pontife, qui a été faite bien extraordinaire-
ment en trente-six heures.
» Ce choix est un progrès réel, surtout si, comme on
l'annonce, le cardinalGizzi est fait sous-secrétaire d'E
tat; il n'y aurait alcrs rien de mieux à désirer pour
le moment. Le saint-père, qui a pris le nom de Pie IX,
a déjà manifesté son désir de marcher d'accord avec
la France. Le premier ambassadeur dont il ait reçu le
compliment est M, le comte Rossi.
» Les paroles si franches de M. l'ambassadeur fran-
' çais ont produit le meilleur effet. On assure que l'in
fluence du représentant de notre nation a été toute-
Euissante dans l'élection du nouveau pape. Voici le
ingage que l'ambassadeur français aurait tenu, dit—
> on, à plusieurs cardinaux influens : « La France est
» trop puissante pour avoir besoin d'exercer son veto ;
1 » elle y renonce. Elle me chargé de vous prier de
» prendre en considération qu'un choix qui ne répoii-
> drait pas aux besoins du pays déterminerait une
> agitation dangereuse à l'intérieur et amènerait les
>r » -Autrichiens au nofd et les Français au midi.»
» Cesk paroles n'ont pas été perdues, comme vous
voyez. Le langage du cardinal Altieri, qui avait dit,
dans les consei's précédons, avoir vu sur la table du
prince de Metternich les pétitions des habitans de
plusieurs provinces des Etats romains, demandant à
passer sous la domination autrichienne, a aussi vive
ment impressionné le sacré collège. »
Nous croyons ce fait des pétitions adres
sées à l'Autriche parfaitement exact. On sait
d'ailleurs que de nombreux habitans des pro
vinces des Etats romains ont exprimé plus
énergiquement encore le vœu de devenir su
jets toscans; mais les Romains se feraient
même Autrichiens pour se soustraire à la dé
testable et faneste administration du gouver
nement pontifical.
Ce qui ressort donc clairement des naïves
. correspondances que nous venons de publier,
c'est que l'influence véritable qui a prévalu
sur l'esprit des cardinaux, c'est l'influence
de la peur. On a eu peur de la révolte, on a
eu peur de l'intervention autrichienne. Qn
fait de grandes démonstrations d'amitié à la,
France, pour calmer la sourde'agitation des
Etats pontificaux. La peur pourrait être cette
fois bonne conseillère ; elle pourrait obtenir
ce que depuis six ans notre gouvernement
n'a pas su demander, et suggérer au pape la
pensée d'accorder enfin à ses sujets de justes
et salutaires concessions. L'Italie attend avec
impatience les premiers actes du souverain
pontife. ^
La chambre des pairs a adopté aujourd'hui le
projet des 93 millions pour la marine, après
avoir entendu avec intérêt un brillant discours
de M. de Montalembert eu faveur de la marine
marchande. M. de Mackau a répondu, selon son
«saga invariable, que la sollicitude du ministère
; était éveillée; que le gouvernement redoublerait
! d'efforts. Sur les instances de M. de Montalem
bert, des promesses positives ont été cependant
faites par M. le ministre des lioanceset M. le mi
nistre de la marine, au sujet da transport des
houilles et des approvisionnemens de I Etat, qui
seront réservés aux bâtiraens français. La cham
bre commencera jeudi la discussion du budget
des dépenses.
t—nm tqitctt-
On annonce pour le 6 juillet la publica
tion d'une promotion de quatorze pairs, pris
dans la majorité; ce sont :
MM. Barbet. MM. Lafon.
Boissy-d'Anglas. Las-Cszes.
Câdeau-d'Acy.
Cornudet.
Dozon.
Jacqueminot.
Jamin.
Lefebvre (Jacques).
Périer (Alphonse).
Reynard.
Sapey.
Vigier. -
La même promotion comprendra, nous
assure-t-on, un ancien préfet, M. Langlois-
d'Amilly, et deux maires, M. Dafour-Duber-
gier, maire de Bordeaux, et M. Bigo, maire de
Lille. .
ÉLECTIONS.
On lit dans le Courrier de la Sarthe que, pour com
battre l'élection de M. de Saint-Albin dans l'arrondis
sement de Beaumont-sur-S;rthe, l'administration em-
iploié toutes sortes de moyens, et exploite toutes les
Circonstances , même les moins.-favorables en appa
rence. Ainsi le pont de Beaumont est, dit-on, sur le
point d'être terminé. On se rappelle que ce pont fut ,
il y a quelques années, voté par la chambre, en dé
pit du mauvais vouloir d'une commission toute minis
térielle qui en proposait le rejet, et sur un fort bon
discours de M. ae Saint-Albin, qui réclama pour l'ar
rondissement de Beaumont la justice qu'on ne refusait
point aux autres. Eh bien! au moment où ce pont va
être livré à la circulation , que fait l'administration ,
ou plutôt que se propose-t-ella défaire? Une manœu
vre électorale. Une grande fête se prépare, dit-on,
pour célébrer l'inauguration du pont de Beaumont,
dont on voudrait faire une réclame en faveur du con
current de M. de Saint-Albin, M. Grimaud selon
les uns, M. Caillard d'Aillères, suivant les autres.
Des bénédictions, des procesfcions, des coups de
canon, des harangues, le préfet, le sous-prefet, la
garde national-*, les cand.dats, rien ne manquera à
cette solennité, rien, excepté le député titulaire, dont
le zèle a été efficace, eten l'absence duquel on adressera
des remerciemens et des honneurs su député surnu
méraire. Par une flatterie officielle trop souvent pra
tiquée, et que ne tolérerait pas l'administration su-
périeere, si elle y mettait un peu de bon goût, le
pont de Beaumont doit être baptisé du nom ae Man-
cel, qui est ce'ui du préfet de la Sarthe. A cela, nous
n'avoas rien à dire; que M. le préfet de la Sarthe soit
fait parrain du pont, qu'on l'encense, qu'on lé haran
gue., qu'on tire en ton bonne.ir vingt-un coups de ca
non, comme pour le tracé de l'Oignon ; soit, peu nous
importe, tout cela n'est que ridicule. Mais que l'on en
tirât un argument au profit de M. Grimaud ou de M.
Caillird, voilà ce qui serait trop fort et ce que n'ad
mettront pas aisément le bon sens et l'indépendance
des électeurs du septième collège de la Sarthe.
NOUVELLES DE L'iNDE.
La dernière malle de Bombiy a été ex
pédiée de cette ville quelques jours plus tôt que
de coutume, afin de rencontrer à temps à
Aden le steamer direct parti de Calcutta. La
raison qui fait avancer le départ des bateaux
de l'Inde dans cette saisoa est le commence
ment de la mousson du sud-ouest, vent pé
riodique qui Souffle presque sans interrup
tion jusqu'au mois d'octobre, et contrarie la
marche des navires allant vers l'est. Les nou
velles apportées par cette malle représentent
le Lahore comme jouissant d'un calme par
fait, malgré l'alerte qui est venue tout der
nièrement mettre en émoi toute la garnison
anglaise, et dont nous avons rapporté les dé
tails. Les blessures faites à une Vache, aîni-
mal sacré des Hindous, par une sentinelle,
en a été la cause ou le prétexte. Une prompte
répression a éloigné tout danger; mais l'évé
nement est toutefois un indice de la disçôsi-^
tion peu pacifique de la population. Auipi le
général Littler, chargé du commandement
du corps d'occupation, fait-il exercer la plus
forte vigilance, et si un soulèvement avait
lieu, il est probable que les indigènes n'au
raient pas le dessus, comme cela est artivé à
Caboul lors de l'occupation de l'Afghanistan.
Les chefs de l'ancienne armée sikhe ont,
dit-on, des réunions fréquentes, dans lesqucl-
jes l'expulsion des Anglais est le principal ob-
let discuté. La soumission du pays n'est pas
encore complète. Le commandant d'un fort
nommé Khote-Kangra, situé sur la frontière
du pays nouvellement cédé, à la compagnie,
a refusé de le rendre. On attribue cette ré
sistance à une espèce de sentiment chevale*
resque. C'est un pur défi jeté à la force étran
gère de s'emparer d'une place fortifiée, répu
tée imprenable ; caria résistance elle-même
ne peut, pour le moment, être d'aucune uti
lité, ni pour le royaume, ni pour le chef as
siégé. Quoi qu'il en soit, on dit que la garni
son , quoique peu nombreuse , est résolue à
une vigoureuse défense. Les provisions ont
été accumulées pour deux ans de siège. La pre
mière sommation de rendre le fort a été faite
par un envoyé de l'agent politique anglais à
Lahore, le major Lawrence. Ce messager a été
reçu avt c dédain : on lui a noirci la faca, et on
l'a jeté hors des remparts. Un second envoyé,
dépêché par le ministre Roundjour-Singh, a
été également éconduit sans cérémonie. Le
commandant du fort & refusé de donner
une réponse par écrit, et usant d'un lan
gage énergique, à la mode dans le pays, il «
fait dire à Roundjour-Singh qu'il le regar
dait comme un chien; qu'il méprisait le ma
haradjah lui-même, et qu'il n'ouvrirait les
portes de la forteresse que lorsque Rundjet-
Singh (mort en 1859), viendrait en person
ne le lui ordonner. A la suite de cette répon
se, le brigadier Wheeler, a reçu l'ordre de
marcher de Loudianah contre 1# forteresse
avec deux régimens d'infanterie, onze mor
tiers et une batterie de'pièces deneuf.Un des
régimens a été arrêté dans sa marche par des
obstacles qui rendaient la route impratica
ble, et a été obligé de faire un circuit déplus
de vingt milles. Les forces qui doivent inves
tir la place ont été augmentées depuis de qua
tre régimens d'infanterie et un de cavalerie
indigène, en tout plus de six mille hommes.
On s'attend à une attaque prochaine, qui
coûtera une perte d'hommes assez considéra
ble. Le capitaine Cunningham, suivi d'une
escorte, était parti pour faire une reconnais
sance, le 21 avril; mais le feu dés canons du
fort l'a obligé de rebrousser chemin. Les por-
80
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
Après le départ de Dupuis, la vague terreur qu'il était
parvenu un moment à dissiper, recommença k affliger le cœur
de la jeune femme, et son anxiété ne fit que s'accroître pen
dant toute la soirée. Vers huit heures, elle coucha son enfant,
et afin de se dérober H, l'obsession de ses sombres pensées, se
mit à quelques comptes de maison ; car elle était femme de
ménage dans la bonne acception du mot. Ce travail parvint
à la distraire pendant une heure environ; elle eut ensuite k
s'occuper de sa fille qui se réveilla tout à coup et paraissant
en proie à une agitation extraordinaire, refusait de prendre le
sein qu'on lui offrait, et ne cessait de pousser des cris.
Venue à l'aide de sa maîtresse, la servante parvint pour
tant à endormir l'innocente créature en lui chantonnant une
chanson de son pays ; .mais cette mélodie était si plaintive et
si mélancolique, qu'elle porta une nouvelle tristesse au cœur
de Rosalie, qui pria la berceuse de cesser.
Enfin, aux environs de dix heures,qui était l'heure où son
mari devait faire son périlleux voyage, Mme Dupuis, ayant
regardé la pendule, s'aperçut que l'aiguille était arrêtée.
Gette circonstance, qui n'avait rien en soi de bien extraor
dinaire, la frappa néanmoins beaucoup, et elle demanda à la
servante si c'était qu'elle avait touché à cette pendulë, et
qu'elle y eût dérangé quelque chose ?
— Non pas moi, — répondit la servante, — mais tantôt,
Monsieur l'a remise à l'heure après l'avoir remontée.
Un esprit frappé pouvait déjà voir là un sinistre présage ;
mais au même moment un petit chien que Dupuis aimait
beaucoup, se leva de dessus un coussin, où il reposait, et,
«'approchant de sa maîtresse, il se mit à hurler lamentable
ment.
A ce coup, Rosalie ne douta plus de son malheur : — Rien
sûr,—s'écria-t-elle, il est'arrivé quelque chose à Dupuis,
et, sans vouloir écouter aucune remontrance, après avoir re
commandé son enfant à la servante, elle sortit dé la maison,
se jeta dans le premier fiacre qu'elle rencontra et se fit rapi
dement conduire au Colisée.
Au moment où; dans une angoisse inexprimable., elle put
parvenir jusqu'à son mari, celui-ci respirait encore, et, pour
un romancier, il y aurait eu à faire le récit d'une scène bien
saisissante, se passant entre les époux.
Malheureusement la vie réelle a rarement la triste consola
tion de ces adieux pleins de présence d'esprit et de tendresse
pour lesquels les histoires faites à plaisir ne manquent jamais
de ranimer les mourans.
Le front couvert d'une sueur froide, le ràledans la poitrine,
le regard déjà éteint, et dans l'affreux contraste de ses habits
de satin souillés de sang et de poussière, étendu sur un mau
vais matelas que soutenaient quatre chaises, le malheureux
jeune homme n'était plus qu'un objet lamentable et presque
hideux; au reste, la mort à cet instant l'étreignait déjà si
cruellement, qu'il lui fut impossible de prononcer une parole;
il parut pourtant avoir conscience delà présence de sa femme;
en entendant sa voix, il ouvrit un moment les yeux, essaya
de sourire, et serra, par une douce pression, la main qui
tenait la sienne, ce qui fut son dernier adieu.
Bientôt tout fut fini, et il fallut s'y reprendre à plusieurs
fois pour arracher Rosalie à ce spectacle funeste dont son dé
sespoir ne voulait pas se séparer. On parvint pourtant à
l'entraîner jusqu'à la voiture qui l'avait amenée, et quelques
ames charitables prirent le soin de l'accompagner çhez elle.
Aussitôt que la pauvre veuve se fut éloignée, des officiers
de police vinrent prendre sa place. Après avoir verbalisé
sur les tristes restes du défunt, ils reçurent, parles dépo
sitions dePompée et de quelques autres personnes, des rén-
seignemens assez vagues et souvent contradictoires, relati
vement à l'incorçnu qui avait si malheureusement manœuvré
le treuil. Dans la première émotion de l'événement, cet
homme s'était dérobé, et il fut impossible de retrouver sa
trace.
On ne fut pas plus heureux lors de l'instruction judiciaire
qui suivit, et tout en acquérant la preuve à peu près com
plète que la mort de Dupuis avait été le résultat d'un crime,
il ne se trouva personne sur qui l'on pût sérieusement arrê
ter ses soupçons.
. Moins circonspecte que la justice, et plus libre dans ses
allures, l'opinion publique qui.de divers côtés, avait fini par
être mise au fait de toute l'histoire de Dupuis, désigna trois
personnes comme ayant pu nourrir et faire exécuter cette
affreuse idée de vengeance; et même, après coup, on raconta
quelques circonstances plus ou moins romanesques : celle,
par exemple, d'une femme voilée, qui, un peu avant la ca
tastrophe, aurait été vue dans un coin écarté des jardins,
parlant mystérieusement à un homme vêtu selon le signa
lement qui fut donné de l'assassin.
Mais, en définitive, rien de vérifié et de positif ne put
être recueilli, et probablement l'on ne saura jamais si une
vengeance de mari, un ressentiment de femme, ou une basse
rivalité de métier, avait ménagé au malheureux jeune hom
me sa déplorable fin.
— 77..*-
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
Nous nous trompons, dans la soirée, et durant le bal qui se
donnait chez ce fameux Cornus, dont le souvenir faisait sou
pirer Mme du Rarry, quelqu'un vint demander Dupuis assez
mystérieusement, et on le priait de sortir pour conférer avec
cette personne. Mais n'ayant pas envie qu'on lui servît une
seconde édition de son aventure avec MlleLucile, l'heu
reux époux fit répondre qu'il ne se connaissait, ce jour-là
surtout, d'affaires intéressantes ou secrètes avec qui que ce
fût. De plus , et par réflexion, comme il ne se dissimu
lait pas que cette visite si intempestive pouvait être ou
une mystification ou un commencement d'exécution de ces
mauvais projets de vengeance dont il avait été menacé de
plusieurs côtés, il engagea quelques-uns de ses camarades à
sortir et à aller voir quels étaient les gens qui le deman
daient. Nerveux gaillards, puissamment abreuvés, et l'ivresse
du bal leur portant en outre à la tète, les substituts que Du
puis envoyait à sa place, auraient été, pour les plaisans ou
les malveillans dont il voulait se défaire, une rencontre as
sez dangereuse; mais, en somme, et lorsque l'on voulut
creuser la chose il ne se trouva plus personne, et les gardes-
du-corps du marié eurent beau battre en tout sens le bou
levard, il ne découvrirent absolument rien.
Cette petite alerte ne servit qu'à entourer d'une certaine
pompe, et à faire tourner à une sorte de cérémonie le mo
ment de la retraite des mariés.
Quand il fut question qu'ils partissent, de peur de quelque
embûche, la noce entière voulut leur faire la conduite. A
cet effet, les camarades de Dupuis avaient eu soin de se mu
nir de torches, et les violons et instrumentistes prétendirent
aussi être de la partie. La marche des époux avait donc quel
que chose de princier et de triomphal, et pour les voir pas
ser, réveillés par cette musique et cette clarté resplendis
sante, les bourgeois, comme les poissons du poème de Moïse,
se mettaient ébahis aux fenêtres, sans savoir qu'en penser.
Ainsi accompagné, l'heureux couple fut conduit jusqu'au
seuil de la chambre nuptiale, et c'est trop bien le lieu à finir
un chapitre pour n'en pas profiter.
CHAPIÏRE XXXVII.
PCTUIS É»OUX ET rcnE. — DE SA RUPTURE AVE® NICOLET ET DE CE QUI S'EN SUIVIT.
Nos époux s'aimèrent, vécurent heureux ; et, quant aux
nombreux enfans toujours mentionnés en pareil cas dans les
contes de fées, il paraît que, sur ce chapitre aussi, ils vou
laient se mettre en règle,-car, six semaines à peine écoulées,
Rosalie faisait à son mari une douce confidence, et pour croî
tre et multiplier il ne leur fallait qu'un peu de crédit.
Au bout d'un peu plus de neuf mois, vint au monde une
charmante petite fille, et, comme on put tout d'abord augu
rer qu'elle aurait avec Rosalie une grande ressemblance, Du
puis fut presque aussitôt consolé de ne pas' débuter par l'hé
ritier mâle que tout-bon père de famille, comme tout grand
seigneur et toute dynastie, désirent pour leur premier né.
Il n'est tel au reste que la paternité pour modifier aussitôt
un homme.
Jusqu'ici nous avons vu notre ami le danseur faire paraî
tre une insouciance marquée dans la question de ses intérêts.
A Dieu ne plaise que nous voulions maintenant le représen
ter comme un homme âpre au gain, et passé de la plus louable
abnégation à une, ignoble ardeur de s'enrichir et de thésau
riser. Mais toujoursjest-il, qu'à dater de son élévation à la di
gnité de pèTe, Dupuis se mit k penser à l'avenir un peu plus
sérieusement qu'il n'avait fait jusque-là. A cette époque,
expirait son engagement avec Nicolet, et, au sujet du renou
vellement qui était à en faire, ne tardèrent pas à s'élever en
tre eux d'assez grandes difficultés. L'artiste, qui savait sa va
leur, demandait que ses appointemens fussent portés à un
chiffre honorable, etNicolet croyait semontrer raisonnable en
parlant d'une augmentation tout-à -fait, insignifiante, et qui,
intérêt à part, ne pouvait pas même passer pour une satisfac
tion dont l'amour-propre le moins exigeant pût se contenter.
Avec cet esprit de douceur* que nous lui connaissons, Rosa
lie essaya une conciliation ; mais elle ne put rien gagner sur
deux natures, fort entières chacune dans son sens, et la mé
sintelligence qui avait éclaté ne fit que prendre un caractère
de plus en plusaigreet menaçant ; enfin, tout acheva de se
gâter par la complication d'une concurrence à laquelle Nico
let ne s'était point attendu.
On pourrait dire que le père de tous les Tivolis, grands
et petits, que l'on ayus naître et mourir depuis quarante ans,
a été le fameux établissement du Colisée , fondé vers l'année
1770, aux Champs-Elysées où il a laissé une rue de son nî»m.
Les auteurs de cette gigantesque entreprise avaignt dé*
pensé pour créer un lieu déplaisirs, qui n'eût pas son pareil,
deux millions six cent soixante-quinze mille cinq cents
francs, et l'on pourra se faire une idée des merveilles
qu'ils avaient prétendu réaliser, quand on «aura que les
constructions et jardins occupaient une surface d'environ
seize arpens.
EDITION DE PARIS.
NUMERO â.ï'8.
PUBLICATIONS NOUVELLES
INSÉRÉES DANS LE JOURNAL
CHAQUE »nnÉn.
BIBLIOTHEQUE DE ROMANS NOUVEAUX
costenast :
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Tous ces volumes pourront être brochés et rel lé».
Poar chacun des volumes de la Bibliothèque Choi sie,
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volumes réunis de chaque Roman nouveau ; les
abonnés auront droit à une couverture spéciale,
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JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
On s'abonne h Paris, à l'Administration du Journal, rut "de Yalois-Ealais-Royal, d ? 10 , Maison de M. Pape.
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de 400 pages au moins.
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BIT SEPTEMBRE DE CHAQUE AHWÉB.
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tion publique, Clergé, Artnée et Mariné).
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griculture et de la Médecine.
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publics, de la Banque, de l'Industrie et du Cesi*.
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Ces Annuaires réunis remplaceront TAtmimatto
Royal, l'Âlmanach du Commci'ce et les Annuaires
spéciaux et formeront une précieuse collection.
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Les articles déposés ne seront pas rendus.
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toute insertion doit être agréée par le gérant.
Pour les Annonce.! aitm que pour let Abonnement, on reçoit des mandait sur Paris.
S'adresser franco, pour tout ce
qui concerne l'Administration,
à M. Robin ,'Directevr.
Le Roman les grands danseurs
DU ROI finit aujourd'hui ; mais M. Charles
Rabou y a .ajouté un épilogue, que nous pu
blierons demain 25 juin.
Nous commencerons.donc le vendredi 26
juin, sans remise , MARTIN , l ' en -
FASI TROUVÉ, OU LES MEMOIRES »'UN
VALET DE CHAMBRE, par M. EUCrEUE
SUE.
Cette publication continuera les 26, 27 et
28 juin, sera interrompue lé lundi 29 pour le
compte-rendu des théâtres, et reprendra sans
interruption le 50 juin, les 1 er , 2, 3, 4 et S
juillet 4846. Ce roman sera illustré, et nous
pensons que, pour le bon tirage des vignet
tes, nos efforts seront couronnés de succès.
A compter de demain, 25 juin, nous distri
buerons à nos abonnés la couverture pour les
SIX volumes du roman de M. EU&EHE
SUE. Pour faire disparaître lés plis résultant
de l'encartage de cette couverture dans le
journal, il suffira de la placer entre deux
feuilles de papier un peu humides, et de la
soumettre à une certaine pression. -
Extérieur.
"ANGLETERRE. —L ondres , 22 juin. ( Voie ex
traordinaire j. — On commence à croire que le rejet
du bill de protection d'Irlande n'est pas aussi certain
qu'on se l'était imaginé. La majorité (il y a peu de
doute à «et égard) n'excédera pas quatre à cinq voix.
Beaucoup de protectionistes, dégoûtés par l'exces
sive âpreté du langage de leur chef, lord G. Benlinck,
contre sir Robert Peel, et quelques libéraux qui ne
voudraient pas en ce moment compromettre l'exis
tence du cabinet, sont disposés à faire moins de résis
tance à ce bill. Dans le cas môme où le bill serait re
jeté, sir Robert Peel sait parfaitement que la grande
masse des libéraux ne veut pas le renverser. Il sait
que le duc seul et lui ont une majorité fidèle dans les
lords. Il est encore ass?z fort pour faire passer des
mesures libérales, commfrciaîes et financières. Si, à la
tête du pouvoir, il rejetait les rênes du gouvernement
parce que la chambie des communes aurait refusé de
sanctionner le bill de protection, il prouverait qu'il est
moins homme d'Etat que ses ennemis eux-mêmes ne
le reconnaissent. . ; [Daily-News.)
AUTRICHE.' — vienne, Mî juin. — Aujourd'hui
l'inauguration de lastatuedel'empereurFrançois lia eu
lieu au milieu d'une grande afiluence de monde, et en
présence de lacour des min s res et des grands d gni-
tauesdel'Etat. Le tempsétait magnifique, aucun désor
dre n'a troublécetie cérémonie. Aussitôt après l'inau
guration, l'empereur a appelé auprès de lui le sculp
teur chevalier Marchesi. On dit qu'à l'oecasion de
cette inauguration, le comte de Hardegg, président
du .conseil aulique de guerre, sera noraim grand-maî-
tre'des cérémonies, charge aujourd'hui vacante. L'ar
chiduc Albert sera nommé président do conseil auli-
què'de guerre et le prince de Wasa, général com
mandant.
L'empereur vient d'accorder à M. le baron de Krieg,
président du gouvernement de la Gallicie, la grand'-
eroïx de l'ordre de Léopold.
PRUSSE. — posen, Vôjuin. — Le fi's du comte
Poninskv avait pris un passeport pour la Pologne
dans le but de visiter les biens de son père. A peine
arrivé à Kalisch, il est arrêté et conduit à Varsovie;
il écrit à son père qui se rend à Berlin et obtient l'au
torisation de se rendre à Varsovie avec le président
de la police. A leur arrivée, lé prince de Varsovie leur
a déclaré que le jeune Poninsky ne serait mis en li
berté qu'aprè3 que la Prusse aurait livré le Polonais
Dombrowski qui a tenté d'opérer un soulèvement en
Pologne. Le bruit se répand qpe le gouverEement
prussien ne livrera plus de réfugiés polonais à la
Russie.
Les processions de la'Fête-Dieu sont commencées
depuis jeudi; elles se font au milieu d'une grande af
iluence de peuple. On prétend que des écoliers ont
brisé quelques vitres de maisons sur la place du Mar
ché, et qu'un bourgeois a .arraché le shako à un soldat
qui m voulait pas se découvrir ; mais ces voies de fait
sont isolées. Le peuple est resté tranquille. Les per
turbateurs ont été arrêtés. Les processions continue
ront jusqu'à jeudi prochain.
PARIS, 25 JUIN-
Tout légitimiste qui s'est prononcé dans la
chambre contre les réformes libérales, ponr
la politique corruptrice, pour le ministère et
pour Véternel Pritchard; tout légitimiste qui,
sans abandonner le titre et les sentimens
d'un légitimiste, fait des visites aux Tuile
ries, est un homme sensé, consciencieux,
désintéressé. Tout légitimiste qui a le fa
natisme de s'abstenir d'aller au château, et
le mauvais goût de ne point aimer la cor
ruption et de blâmer la politique minis
térielle, est un factieux, un brouillon, un
ambitieux sans conviction. Voilà le thème
que soutient hardiment aujourd'hui le Jour-
nal des Débats.
La coalition du ministère avec les bons lé
gitimistes, pour achever de corrompre les
mœurs du pays et d'abaisser la France au
dehors, ne sou'ève aucune objection, au dire
du JottrnaïdesDei>als,etsejustified'elle-même;
mais l'accord de l'opposition libérale avec les
légitimistes indépendans, pour faire cesser un
régime corrupteur et une politique sans di
gnité, est une alliance monstrueuse et cou
pable.
Est-il besoin de réfuter de pareilles absur
dités? Est-il besoin de redire au Journal des
Débats, qui fait semblant de ne pas eniendie,
qu'en 1859, M. Guizot, M. Ducbâtél et tous
leurs amis, ont fort goûté )a compagnie des
mauvais légitimistes, et les tenaient poar de
foit honnêtes gens, quoiqu'ils ne fissent pas
de visites au château. Est-il brsoin de répéter
qu'il n'y a aucune différence entre l'accord
des diverses oppositions d'aujourd'hui pour
renverser un déplorable ministère, et l'ac
cord qoi s'était formé en 1827, entre les op
positions doctrinaire, libérale, impérialiste,
républicaine, pour renverser un ministère
non moins déplorable?
Nous rappellerons demain au Journal des
Débats les paroles qu'a prononcées en 1839
M. Guizot sur ce sujet. Nous nous contente
rons de citer aujourd'hui un article du Jour
nal dés Débats dé 1827.
Personne, en effet, n'a mieux démontré,
que le Journal des Débats lui-même, combien
il est légitime, nécessaire, urgent que tous
les partis se coalisent dans les élections con
tre un mauvais ministère. Son excellent ar
ticle du 11 novembre 1827, dont nous allons
reproduire la plus grande partie, répond ad
mirablement aux sophismes et aux déclama?
tions des journaux ministériels de l'époque,
qui s'indignaient de la coalition formée con
tre M. de Villèle dans les mêmes termes que le
Journal des Débats emploie aujourd'hui pour
défendre M. Guizot :
« Les journaux de l'opposition, disait le Journal des
Débats, viennent de présenter une liste uniforme de
candidats à l'acceptation de la France; grands cri s
dans le camp ministériel...Le Constitutionnel et le Cou
rier français briguent pour M. Hyde de Neuville ou
M. de Labourdonnaye, le Journal des Débats recom
mande à la fois M. de Berbis, M. de Beaumont. M.
Royer-Collard, M. Làffitte, M. le général Harispi. La
restauration s'est accomplie par des promesses d union
et d'oubli; consolons-nous de ce que le temps les a te
nues. . Les haines, les vengeances, les passtoBS basses
ou cruelles n'ont jamais de racines profondes dans "le
cœur des Français, et de plus nobles sentimens. de
plus grands intérêts ont dominé parmi nous. Le3
questions de personnes écartées, sont venues les ques
tions de maximes, ou bien, si quelque chose de per
sonnel se mêle encore à nos discussions, ce n'est p3s
sur le trône qu'on les verra porter. La dynastie est
dans une région plus haute. Il ne s'agît que du minis
tère. Intérêts et doctrines à part, la France ne vent
pas de lai, elle ne veut pas de lui parce qu'il.n'a ni le
respect de ses adversaires, ni l'estime de ses alliés...
» L'opposition marche avec ensemb'e.à la conquête
d'un avenir qui ne peut lai échapper ; elle s'étend à
tous les lieux, elle embrasse tous les rangs, elle rallie
toutesJes opinions... •
» Les électeurs ne seront donc ni effrayés ni surpris
de trouver à la fois sur les rangs des cantidats qui fu
rent long-temps d'ardens adversaires, qui sont aujour
d'hui des soldais d'une même armée... Il n'est que le
ministère... qui puisse s'indigner de voiries Fran
çais, oubliant leurs discordes , se réunir dans un
même vœu pour affermir la liberté par le trône, le
trône par la liberté.
» Homme sages que les excès épouvantent, il y a
quatre ans, vous prêtâtes secours à la restauration
(révolution) qui se croyait menacée : elle court d'autres
dangeis aujourd'hui : "prèles secours pour être consé-
quens à vous-mêmes, aux libertés qui furent ses bien
faits et qui sont ses remparts. Le ministère est l'ennemi
commun; il est l'ennemi public.... votez poun tout
ennemi de ce ministère.
... » Si quelque serf de la glèbe administrative vous
reproche d'honorer de vos suffrages ceux peut-être
que vous repoussiez naguère, répondez qu'il ne man
que à ces hommes, pour être investis de la confiance
ministérielle et promus aux honneurs'? que d'avoir
consenti à se faire transfuges. »
On lit dans un supplément du Courrier de
Marseille :
« Le paquebot VEurotas, commandé par M. Legras,
lieutenant de vaisseau, parti le 18 au seir de Cività-
Vecchia, est entré ce matin dans le port de Marseille,
ayant à son bord M. le marquis de Latour-Maubourg,
chargé d'aller annoncer à Sa Majesté le Roi des Fran- '
çais la nouvelle de l'élévation au trône pontifical de
S E. le cardinal Mastai, sous le titre de Pié IX.
» Le conclave a été fermé et muré le dimanche 14
au soir ; cinquante et un cardinaux étaient réunis pour.
procéder à l'élection du pape.—Le 46 au soir, c'est-à-
dire au bout de quarante-huit heures seulement, le
pape était nommé ; mais ce n'est que le 47 au matin
que ls conclave a été ouvert, et que l'un des cardi
naux a annoncé solennelleme.it à une immense popu
lation réunie sur la place, la décision du conclave et
la nomination de S. E. la cardinal Mastai.
> Cette nouvelle a été accueillie avec enthousiasme ;
par les masses, qui ont applaudi en criant force bra
vos et force vivats.
» L'intronisation a eu lieu le jour même.
» Le cardinal Maslai est un homme que l'on dit
très remarquable et ami de la France.
» Le 17 juin, jour de la nomination du pape et de
son intronisation, toute la foule des grands dignitaires,
les agens diplomatiques de toutes les puissances, et
' tontes les personnes désireuses do recevoir la bénédic
tion du nouveau pape, se présentèrent devant.lespor-
' tes de l'appartement où le pape devait paraître surun
i fauteuil pour donner, sa première audience. Au mo
ment où les portes s'ouvrirent, les plus prèssés se fi
rent jour et vinrent se précipiter aux pieds du saint-
père pour recevoir sa bénédiction ; mais Sa Sainteté
les arrêta de la main et demanda l'ambassadeur de
, France.
Une correspondance du Sémaphore ajoute :
« Rome, 17 juin.
» Une estafette de l'ambassade part à l'instant pour
Civita- Vecchia, où elle va prendre un bateau à vapeur
afin de porter en France la nouvelle de l'élection du
touveram pontife, qui a été faite bien extraordinaire-
ment en trente-six heures.
» Ce choix est un progrès réel, surtout si, comme on
l'annonce, le cardinalGizzi est fait sous-secrétaire d'E
tat; il n'y aurait alcrs rien de mieux à désirer pour
le moment. Le saint-père, qui a pris le nom de Pie IX,
a déjà manifesté son désir de marcher d'accord avec
la France. Le premier ambassadeur dont il ait reçu le
compliment est M, le comte Rossi.
» Les paroles si franches de M. l'ambassadeur fran-
' çais ont produit le meilleur effet. On assure que l'in
fluence du représentant de notre nation a été toute-
Euissante dans l'élection du nouveau pape. Voici le
ingage que l'ambassadeur français aurait tenu, dit—
> on, à plusieurs cardinaux influens : « La France est
» trop puissante pour avoir besoin d'exercer son veto ;
1 » elle y renonce. Elle me chargé de vous prier de
» prendre en considération qu'un choix qui ne répoii-
> drait pas aux besoins du pays déterminerait une
> agitation dangereuse à l'intérieur et amènerait les
>r » -Autrichiens au nofd et les Français au midi.»
» Cesk paroles n'ont pas été perdues, comme vous
voyez. Le langage du cardinal Altieri, qui avait dit,
dans les consei's précédons, avoir vu sur la table du
prince de Metternich les pétitions des habitans de
plusieurs provinces des Etats romains, demandant à
passer sous la domination autrichienne, a aussi vive
ment impressionné le sacré collège. »
Nous croyons ce fait des pétitions adres
sées à l'Autriche parfaitement exact. On sait
d'ailleurs que de nombreux habitans des pro
vinces des Etats romains ont exprimé plus
énergiquement encore le vœu de devenir su
jets toscans; mais les Romains se feraient
même Autrichiens pour se soustraire à la dé
testable et faneste administration du gouver
nement pontifical.
Ce qui ressort donc clairement des naïves
. correspondances que nous venons de publier,
c'est que l'influence véritable qui a prévalu
sur l'esprit des cardinaux, c'est l'influence
de la peur. On a eu peur de la révolte, on a
eu peur de l'intervention autrichienne. Qn
fait de grandes démonstrations d'amitié à la,
France, pour calmer la sourde'agitation des
Etats pontificaux. La peur pourrait être cette
fois bonne conseillère ; elle pourrait obtenir
ce que depuis six ans notre gouvernement
n'a pas su demander, et suggérer au pape la
pensée d'accorder enfin à ses sujets de justes
et salutaires concessions. L'Italie attend avec
impatience les premiers actes du souverain
pontife. ^
La chambre des pairs a adopté aujourd'hui le
projet des 93 millions pour la marine, après
avoir entendu avec intérêt un brillant discours
de M. de Montalembert eu faveur de la marine
marchande. M. de Mackau a répondu, selon son
«saga invariable, que la sollicitude du ministère
; était éveillée; que le gouvernement redoublerait
! d'efforts. Sur les instances de M. de Montalem
bert, des promesses positives ont été cependant
faites par M. le ministre des lioanceset M. le mi
nistre de la marine, au sujet da transport des
houilles et des approvisionnemens de I Etat, qui
seront réservés aux bâtiraens français. La cham
bre commencera jeudi la discussion du budget
des dépenses.
t—nm tqitctt-
On annonce pour le 6 juillet la publica
tion d'une promotion de quatorze pairs, pris
dans la majorité; ce sont :
MM. Barbet. MM. Lafon.
Boissy-d'Anglas. Las-Cszes.
Câdeau-d'Acy.
Cornudet.
Dozon.
Jacqueminot.
Jamin.
Lefebvre (Jacques).
Périer (Alphonse).
Reynard.
Sapey.
Vigier. -
La même promotion comprendra, nous
assure-t-on, un ancien préfet, M. Langlois-
d'Amilly, et deux maires, M. Dafour-Duber-
gier, maire de Bordeaux, et M. Bigo, maire de
Lille. .
ÉLECTIONS.
On lit dans le Courrier de la Sarthe que, pour com
battre l'élection de M. de Saint-Albin dans l'arrondis
sement de Beaumont-sur-S;rthe, l'administration em-
iploié toutes sortes de moyens, et exploite toutes les
Circonstances , même les moins.-favorables en appa
rence. Ainsi le pont de Beaumont est, dit-on, sur le
point d'être terminé. On se rappelle que ce pont fut ,
il y a quelques années, voté par la chambre, en dé
pit du mauvais vouloir d'une commission toute minis
térielle qui en proposait le rejet, et sur un fort bon
discours de M. ae Saint-Albin, qui réclama pour l'ar
rondissement de Beaumont la justice qu'on ne refusait
point aux autres. Eh bien! au moment où ce pont va
être livré à la circulation , que fait l'administration ,
ou plutôt que se propose-t-ella défaire? Une manœu
vre électorale. Une grande fête se prépare, dit-on,
pour célébrer l'inauguration du pont de Beaumont,
dont on voudrait faire une réclame en faveur du con
current de M. de Saint-Albin, M. Grimaud selon
les uns, M. Caillard d'Aillères, suivant les autres.
Des bénédictions, des procesfcions, des coups de
canon, des harangues, le préfet, le sous-prefet, la
garde national-*, les cand.dats, rien ne manquera à
cette solennité, rien, excepté le député titulaire, dont
le zèle a été efficace, eten l'absence duquel on adressera
des remerciemens et des honneurs su député surnu
méraire. Par une flatterie officielle trop souvent pra
tiquée, et que ne tolérerait pas l'administration su-
périeere, si elle y mettait un peu de bon goût, le
pont de Beaumont doit être baptisé du nom ae Man-
cel, qui est ce'ui du préfet de la Sarthe. A cela, nous
n'avoas rien à dire; que M. le préfet de la Sarthe soit
fait parrain du pont, qu'on l'encense, qu'on lé haran
gue., qu'on tire en ton bonne.ir vingt-un coups de ca
non, comme pour le tracé de l'Oignon ; soit, peu nous
importe, tout cela n'est que ridicule. Mais que l'on en
tirât un argument au profit de M. Grimaud ou de M.
Caillird, voilà ce qui serait trop fort et ce que n'ad
mettront pas aisément le bon sens et l'indépendance
des électeurs du septième collège de la Sarthe.
NOUVELLES DE L'iNDE.
La dernière malle de Bombiy a été ex
pédiée de cette ville quelques jours plus tôt que
de coutume, afin de rencontrer à temps à
Aden le steamer direct parti de Calcutta. La
raison qui fait avancer le départ des bateaux
de l'Inde dans cette saisoa est le commence
ment de la mousson du sud-ouest, vent pé
riodique qui Souffle presque sans interrup
tion jusqu'au mois d'octobre, et contrarie la
marche des navires allant vers l'est. Les nou
velles apportées par cette malle représentent
le Lahore comme jouissant d'un calme par
fait, malgré l'alerte qui est venue tout der
nièrement mettre en émoi toute la garnison
anglaise, et dont nous avons rapporté les dé
tails. Les blessures faites à une Vache, aîni-
mal sacré des Hindous, par une sentinelle,
en a été la cause ou le prétexte. Une prompte
répression a éloigné tout danger; mais l'évé
nement est toutefois un indice de la disçôsi-^
tion peu pacifique de la population. Auipi le
général Littler, chargé du commandement
du corps d'occupation, fait-il exercer la plus
forte vigilance, et si un soulèvement avait
lieu, il est probable que les indigènes n'au
raient pas le dessus, comme cela est artivé à
Caboul lors de l'occupation de l'Afghanistan.
Les chefs de l'ancienne armée sikhe ont,
dit-on, des réunions fréquentes, dans lesqucl-
jes l'expulsion des Anglais est le principal ob-
let discuté. La soumission du pays n'est pas
encore complète. Le commandant d'un fort
nommé Khote-Kangra, situé sur la frontière
du pays nouvellement cédé, à la compagnie,
a refusé de le rendre. On attribue cette ré
sistance à une espèce de sentiment chevale*
resque. C'est un pur défi jeté à la force étran
gère de s'emparer d'une place fortifiée, répu
tée imprenable ; caria résistance elle-même
ne peut, pour le moment, être d'aucune uti
lité, ni pour le royaume, ni pour le chef as
siégé. Quoi qu'il en soit, on dit que la garni
son , quoique peu nombreuse , est résolue à
une vigoureuse défense. Les provisions ont
été accumulées pour deux ans de siège. La pre
mière sommation de rendre le fort a été faite
par un envoyé de l'agent politique anglais à
Lahore, le major Lawrence. Ce messager a été
reçu avt c dédain : on lui a noirci la faca, et on
l'a jeté hors des remparts. Un second envoyé,
dépêché par le ministre Roundjour-Singh, a
été également éconduit sans cérémonie. Le
commandant du fort & refusé de donner
une réponse par écrit, et usant d'un lan
gage énergique, à la mode dans le pays, il «
fait dire à Roundjour-Singh qu'il le regar
dait comme un chien; qu'il méprisait le ma
haradjah lui-même, et qu'il n'ouvrirait les
portes de la forteresse que lorsque Rundjet-
Singh (mort en 1859), viendrait en person
ne le lui ordonner. A la suite de cette répon
se, le brigadier Wheeler, a reçu l'ordre de
marcher de Loudianah contre 1# forteresse
avec deux régimens d'infanterie, onze mor
tiers et une batterie de'pièces deneuf.Un des
régimens a été arrêté dans sa marche par des
obstacles qui rendaient la route impratica
ble, et a été obligé de faire un circuit déplus
de vingt milles. Les forces qui doivent inves
tir la place ont été augmentées depuis de qua
tre régimens d'infanterie et un de cavalerie
indigène, en tout plus de six mille hommes.
On s'attend à une attaque prochaine, qui
coûtera une perte d'hommes assez considéra
ble. Le capitaine Cunningham, suivi d'une
escorte, était parti pour faire une reconnais
sance, le 21 avril; mais le feu dés canons du
fort l'a obligé de rebrousser chemin. Les por-
80
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
Après le départ de Dupuis, la vague terreur qu'il était
parvenu un moment à dissiper, recommença k affliger le cœur
de la jeune femme, et son anxiété ne fit que s'accroître pen
dant toute la soirée. Vers huit heures, elle coucha son enfant,
et afin de se dérober H, l'obsession de ses sombres pensées, se
mit à quelques comptes de maison ; car elle était femme de
ménage dans la bonne acception du mot. Ce travail parvint
à la distraire pendant une heure environ; elle eut ensuite k
s'occuper de sa fille qui se réveilla tout à coup et paraissant
en proie à une agitation extraordinaire, refusait de prendre le
sein qu'on lui offrait, et ne cessait de pousser des cris.
Venue à l'aide de sa maîtresse, la servante parvint pour
tant à endormir l'innocente créature en lui chantonnant une
chanson de son pays ; .mais cette mélodie était si plaintive et
si mélancolique, qu'elle porta une nouvelle tristesse au cœur
de Rosalie, qui pria la berceuse de cesser.
Enfin, aux environs de dix heures,qui était l'heure où son
mari devait faire son périlleux voyage, Mme Dupuis, ayant
regardé la pendule, s'aperçut que l'aiguille était arrêtée.
Gette circonstance, qui n'avait rien en soi de bien extraor
dinaire, la frappa néanmoins beaucoup, et elle demanda à la
servante si c'était qu'elle avait touché à cette pendulë, et
qu'elle y eût dérangé quelque chose ?
— Non pas moi, — répondit la servante, — mais tantôt,
Monsieur l'a remise à l'heure après l'avoir remontée.
Un esprit frappé pouvait déjà voir là un sinistre présage ;
mais au même moment un petit chien que Dupuis aimait
beaucoup, se leva de dessus un coussin, où il reposait, et,
«'approchant de sa maîtresse, il se mit à hurler lamentable
ment.
A ce coup, Rosalie ne douta plus de son malheur : — Rien
sûr,—s'écria-t-elle, il est'arrivé quelque chose à Dupuis,
et, sans vouloir écouter aucune remontrance, après avoir re
commandé son enfant à la servante, elle sortit dé la maison,
se jeta dans le premier fiacre qu'elle rencontra et se fit rapi
dement conduire au Colisée.
Au moment où; dans une angoisse inexprimable., elle put
parvenir jusqu'à son mari, celui-ci respirait encore, et, pour
un romancier, il y aurait eu à faire le récit d'une scène bien
saisissante, se passant entre les époux.
Malheureusement la vie réelle a rarement la triste consola
tion de ces adieux pleins de présence d'esprit et de tendresse
pour lesquels les histoires faites à plaisir ne manquent jamais
de ranimer les mourans.
Le front couvert d'une sueur froide, le ràledans la poitrine,
le regard déjà éteint, et dans l'affreux contraste de ses habits
de satin souillés de sang et de poussière, étendu sur un mau
vais matelas que soutenaient quatre chaises, le malheureux
jeune homme n'était plus qu'un objet lamentable et presque
hideux; au reste, la mort à cet instant l'étreignait déjà si
cruellement, qu'il lui fut impossible de prononcer une parole;
il parut pourtant avoir conscience delà présence de sa femme;
en entendant sa voix, il ouvrit un moment les yeux, essaya
de sourire, et serra, par une douce pression, la main qui
tenait la sienne, ce qui fut son dernier adieu.
Bientôt tout fut fini, et il fallut s'y reprendre à plusieurs
fois pour arracher Rosalie à ce spectacle funeste dont son dé
sespoir ne voulait pas se séparer. On parvint pourtant à
l'entraîner jusqu'à la voiture qui l'avait amenée, et quelques
ames charitables prirent le soin de l'accompagner çhez elle.
Aussitôt que la pauvre veuve se fut éloignée, des officiers
de police vinrent prendre sa place. Après avoir verbalisé
sur les tristes restes du défunt, ils reçurent, parles dépo
sitions dePompée et de quelques autres personnes, des rén-
seignemens assez vagues et souvent contradictoires, relati
vement à l'incorçnu qui avait si malheureusement manœuvré
le treuil. Dans la première émotion de l'événement, cet
homme s'était dérobé, et il fut impossible de retrouver sa
trace.
On ne fut pas plus heureux lors de l'instruction judiciaire
qui suivit, et tout en acquérant la preuve à peu près com
plète que la mort de Dupuis avait été le résultat d'un crime,
il ne se trouva personne sur qui l'on pût sérieusement arrê
ter ses soupçons.
. Moins circonspecte que la justice, et plus libre dans ses
allures, l'opinion publique qui.de divers côtés, avait fini par
être mise au fait de toute l'histoire de Dupuis, désigna trois
personnes comme ayant pu nourrir et faire exécuter cette
affreuse idée de vengeance; et même, après coup, on raconta
quelques circonstances plus ou moins romanesques : celle,
par exemple, d'une femme voilée, qui, un peu avant la ca
tastrophe, aurait été vue dans un coin écarté des jardins,
parlant mystérieusement à un homme vêtu selon le signa
lement qui fut donné de l'assassin.
Mais, en définitive, rien de vérifié et de positif ne put
être recueilli, et probablement l'on ne saura jamais si une
vengeance de mari, un ressentiment de femme, ou une basse
rivalité de métier, avait ménagé au malheureux jeune hom
me sa déplorable fin.
— 77..*-
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
Nous nous trompons, dans la soirée, et durant le bal qui se
donnait chez ce fameux Cornus, dont le souvenir faisait sou
pirer Mme du Rarry, quelqu'un vint demander Dupuis assez
mystérieusement, et on le priait de sortir pour conférer avec
cette personne. Mais n'ayant pas envie qu'on lui servît une
seconde édition de son aventure avec MlleLucile, l'heu
reux époux fit répondre qu'il ne se connaissait, ce jour-là
surtout, d'affaires intéressantes ou secrètes avec qui que ce
fût. De plus , et par réflexion, comme il ne se dissimu
lait pas que cette visite si intempestive pouvait être ou
une mystification ou un commencement d'exécution de ces
mauvais projets de vengeance dont il avait été menacé de
plusieurs côtés, il engagea quelques-uns de ses camarades à
sortir et à aller voir quels étaient les gens qui le deman
daient. Nerveux gaillards, puissamment abreuvés, et l'ivresse
du bal leur portant en outre à la tète, les substituts que Du
puis envoyait à sa place, auraient été, pour les plaisans ou
les malveillans dont il voulait se défaire, une rencontre as
sez dangereuse; mais, en somme, et lorsque l'on voulut
creuser la chose il ne se trouva plus personne, et les gardes-
du-corps du marié eurent beau battre en tout sens le bou
levard, il ne découvrirent absolument rien.
Cette petite alerte ne servit qu'à entourer d'une certaine
pompe, et à faire tourner à une sorte de cérémonie le mo
ment de la retraite des mariés.
Quand il fut question qu'ils partissent, de peur de quelque
embûche, la noce entière voulut leur faire la conduite. A
cet effet, les camarades de Dupuis avaient eu soin de se mu
nir de torches, et les violons et instrumentistes prétendirent
aussi être de la partie. La marche des époux avait donc quel
que chose de princier et de triomphal, et pour les voir pas
ser, réveillés par cette musique et cette clarté resplendis
sante, les bourgeois, comme les poissons du poème de Moïse,
se mettaient ébahis aux fenêtres, sans savoir qu'en penser.
Ainsi accompagné, l'heureux couple fut conduit jusqu'au
seuil de la chambre nuptiale, et c'est trop bien le lieu à finir
un chapitre pour n'en pas profiter.
CHAPIÏRE XXXVII.
PCTUIS É»OUX ET rcnE. — DE SA RUPTURE AVE® NICOLET ET DE CE QUI S'EN SUIVIT.
Nos époux s'aimèrent, vécurent heureux ; et, quant aux
nombreux enfans toujours mentionnés en pareil cas dans les
contes de fées, il paraît que, sur ce chapitre aussi, ils vou
laient se mettre en règle,-car, six semaines à peine écoulées,
Rosalie faisait à son mari une douce confidence, et pour croî
tre et multiplier il ne leur fallait qu'un peu de crédit.
Au bout d'un peu plus de neuf mois, vint au monde une
charmante petite fille, et, comme on put tout d'abord augu
rer qu'elle aurait avec Rosalie une grande ressemblance, Du
puis fut presque aussitôt consolé de ne pas' débuter par l'hé
ritier mâle que tout-bon père de famille, comme tout grand
seigneur et toute dynastie, désirent pour leur premier né.
Il n'est tel au reste que la paternité pour modifier aussitôt
un homme.
Jusqu'ici nous avons vu notre ami le danseur faire paraî
tre une insouciance marquée dans la question de ses intérêts.
A Dieu ne plaise que nous voulions maintenant le représen
ter comme un homme âpre au gain, et passé de la plus louable
abnégation à une, ignoble ardeur de s'enrichir et de thésau
riser. Mais toujoursjest-il, qu'à dater de son élévation à la di
gnité de pèTe, Dupuis se mit k penser à l'avenir un peu plus
sérieusement qu'il n'avait fait jusque-là. A cette époque,
expirait son engagement avec Nicolet, et, au sujet du renou
vellement qui était à en faire, ne tardèrent pas à s'élever en
tre eux d'assez grandes difficultés. L'artiste, qui savait sa va
leur, demandait que ses appointemens fussent portés à un
chiffre honorable, etNicolet croyait semontrer raisonnable en
parlant d'une augmentation tout-à -fait, insignifiante, et qui,
intérêt à part, ne pouvait pas même passer pour une satisfac
tion dont l'amour-propre le moins exigeant pût se contenter.
Avec cet esprit de douceur* que nous lui connaissons, Rosa
lie essaya une conciliation ; mais elle ne put rien gagner sur
deux natures, fort entières chacune dans son sens, et la mé
sintelligence qui avait éclaté ne fit que prendre un caractère
de plus en plusaigreet menaçant ; enfin, tout acheva de se
gâter par la complication d'une concurrence à laquelle Nico
let ne s'était point attendu.
On pourrait dire que le père de tous les Tivolis, grands
et petits, que l'on ayus naître et mourir depuis quarante ans,
a été le fameux établissement du Colisée , fondé vers l'année
1770, aux Champs-Elysées où il a laissé une rue de son nî»m.
Les auteurs de cette gigantesque entreprise avaignt dé*
pensé pour créer un lieu déplaisirs, qui n'eût pas son pareil,
deux millions six cent soixante-quinze mille cinq cents
francs, et l'on pourra se faire une idée des merveilles
qu'ils avaient prétendu réaliser, quand on «aura que les
constructions et jardins occupaient une surface d'environ
seize arpens.
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