Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-06-19
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1846 19 juin 1846
Description : 1846/06/19 (Numéro 170). 1846/06/19 (Numéro 170).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
VENDEEM 10 JUIN 4816,
EDITION DE PARIS.
NUMERO 4^0.
»>
PUBLICATIONS NOUVELLES
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chaque airain.
tlBUOTB^VE DE BODIAS NOUVEAUX
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tance, celui ou ceux de ces romans qu'ils ont
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1 er juin 1846, et pourront aussi, dès mardi 16
juin 1846, faire prendre, sur la présentation
de leur quittance ou en s'inscrivant, celui ou
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vant la durée de leur abonnement,
Du 20 au 25 juin au plus tard, nous pour
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gravures tirées avec le plus grand soin par les
presses de M. Lacrahipe. Caractères neufs.
Beau papier. Ce premier AWIÏlJÂIÏtUÉ,
dont nous donnerons sous peu de jours la ta
ble des matières complète, contiendra les
noms et adresses dés gens de lettres, des com
positeurs, des peintres, sculpteurs, graveurs,
architectes, tout le personnel des théâtres,
et des renseignemens et pièces officielles qui
n'avaient jamais été réunis. Ce premier AM-
WUAIItE commencera une collection très
curieuse, et qui sera plus tard très recher
chée.
Extérieur.
PORTUGAL. —lisronke, 8 • jvin — Presque
toutes le'3 jantes révolutionnaires ont fait leu- sou
mission an gouvernement Le ministère Palœella ad
ministre avec mulération et fermeté,, mais on doute
cependant qu'il puisse se soutenir devant les nouvel
les. cortès.
'La situation financière est déplorable. Plusieurs
fortes maisons ont suspendu leurspaiemens, et l'on
craint de nouveaux désastres.
ï-TATS-UNIS. — On écrit de Washington que le
président a envoyé au général Taylor l'ordre de s'a-
yancer dans l'intéiieur du Mexique jusqu'à une dis
tance de. 300 milles, s'il la fallait, et d'attaquer tout
ce qui s'opposerait à sa marche. L'ordre a pareille
ment été transmis à l'escadre de l'océan Pacifique de
s'emparer de Monterey; mais le bruit courait à Was
hington que l'amiral Sèymour, commandan t les forces
britanniques dans ces même£ patages, avait reçu de
son côté l'ordre de s'opposer à la prise de Monterey,
et de San-Franeisco par les flottes américaines. Si ce
bruit , qui était généralement accrédité à Washing
ton, était, vrai, il on résulterait une collision prochai
ne qui aurait des suites incalculables. .
(Journal du Ilavre.)
PARIS. 48 JUIN.
Le Journal des Débats partît peu satisfait
de la statistique parlementaire que nous
ayons publiée. Cela est tout simple. Quand
on répète chaque jour que ia majorité ac
tuelle est la grande majorité conservatrice de
1851, celle qui a sauvé l'ordre et la paix, il
iest pénible de voir établir, par des noms pro
pres et par des chiffres, qu'entre ces deux
majorités il n'y a rien de commun, et qu'el
les diffèrent dans leurs élémens non moins
que dans leurs principes. Le Jmmal des Dé
bats d'ailleurs ne nie pas, il ne peut pas nier
que, parmi les conservateurs actuels, il n'y
en ait une foule qui, de i 851 à 1854, figu
raient non-seulement dans les rangs de l'op
position constitutionnelle, mais dans ceux
des radicaux et des légitimistes. Il ne peut
pas nier que ces conservateurs de fraîche
date n'aient choisi, pour se rallier, précisé
ment le moment où le pouvoir victorieux
n'avait plus à se défendre que de ses pro
pres entraîoemens et de ses propres fautes.
I' ne peut pas nier que, pour beaucoup
d'entre eux, la 'réconciliation n'ait été hâtée
ou scellée par quelque grasse récompsnse.
Mais pfeu importe au Journal des Débats ! « Il
ya, dit-il, deux grands partis : le parti con
servateur et l'opposition. Queli que soient les
antérédens des personnes, quiconque est au -
jourd'hui de l'un ou de l'autre de ces partis hé
rite de toute la gloire ou de toute lajionte qu'ils
ont méritée. » De sorte que, selon le Journal
des Débals, la gloire de Casimir Périer appar
tient aujourd'hui à M. Laurence, à M. Félix
Réaî, à M. Golbé^y! CYst uae doctrine fort
commode pour les hommes qui tournent à
tous les vents, et qui sont invariablement ré
solus à se mettre, quoiqu'il arrive, du côté
du plus fort, Il faut ajouter que cette doctrine
ne laisse pas d'être assez profitable, puisqu'elle
permet, dans tous les cas, de partager la dé
pouille des vaie eus et de s'asseoir à la table
des vainqueurs.
Mais, dit Je Journal des DeT)ats, si quelques
hommes sont venus à nous après la victoire,
d'autres s'en sont éloignés. Cela est vrai, et
c'est précisémectce qui fait la force et l'hon
neur de ces derniers. Ils voulaient sincère
ment, énergiquement, le gouvernement fondé
en juillet 1850, et tant qu'ils l'ont vu en pé
ril, ils l'ont défendu avec ardeur, avec per
sévérance, sans se montrer envers lui exi-
geans ni difficiles. Quand il a été hors de
danger, ils ont cru que le moment était venu
de lui demander plus de fermeté dans sa po
litique extérieure, plus de libéralisme dans sa
politique intérieure. Au lieu de cela, la poli
tique extérieure est devenue chaque jour plus
faible, plus craintive, plus abaissée ; là poli
tique intérieure moins libérale, moins con
fiante, moins honnête. A l'esprit de faction,
en un mot, a succédé l'esprit de servilité,
et les hommes dont il s'agit ont compris alors
que le danger avait changé, et ils n'ont pas
hésité à prendre place au sein de l'opposi
tion constitutionnelle.
Que le Journal des Débats se dispense donc
de répéter aujourd'hui contre M. Thiers et
ses amis les accusations grossières dont il
poursuivait, en 1859, MM. Guizot etDuchâ-
tel. A cette époque, MM. Guizot et Dachâtel
tenaient le langage que nous tenons, et rap
pelaient avec orgueil que sous la Restaura
tion les vrais amis de la dynastie avaient dû,
pour la mieux servir , la contrarier dans ses
projets, dans ses tendances. Depuis, MM. Gui
zot et Ducliâtelont fait amende honorable, et
le Journal dés Débats a daigné leur rendre son
estime. Qu'ils en jouissent à leur aise, et qu'ils
continuent à la payer en reniant toutes leurs
paroles, en abjurant tous leurs principes, en
faisant, en un mot, tout ce que faisaient ceux
qu'ils attaquaient à cïtte époque, et cent fois
pis encore. Mais qu'on ne croie pas , par les
nîcaies moyens, obtenir ailleurs les mêmes
résultats, a La position que je prends, disait
M. Guizot, le 7 janvier 1859, estune position
prisé d'une manière permanente », et à ce mot
( le Moniteur le constate) M. de Rémusat et
quelques autres amis de M. Guizot criaient :
Très bien ! Ce que disaiE alors M. Guizot,
M. de Rémusat,Jtf. Duvergier de Hauranne,
le disent encore.aujourd'hui avec M. Thiers,
ef, malgré les insinuations calomnieuses du
Journal des Débats, ils sauront mieux tenir
leur promesse.
C'est l'instinct de tous les partis qui triom
phent de s'attacher à tout prix au pouvoir,
et de l'exploiter après l'avoir servi.
Mais il y a toujours des esprits élevés, géné
reux, prévoyans, qui refusent de s'associer
aux excès où à Tégi ïsme des partis vain
queurs, et qoi luttent contre le gouverne
ment lorsqu'il abuse de sa force. Sous laRes-
tauration, M. de Manignac, M. de Château-
briant, se séparèrent, pour rester modérés,
du pouvoir dont ils avaient été les appuis
les plus intélligens et les plus dévoués. On a
dit alors qu'ils se jetaient dans l'opposition
« par dépit d'avoir été vaincus dans une
» rivalité de talent et d'ambition. » C'e?t ce
que répète aujourd'hui le Journal des Débats
contre M. Thiers et ses amis.
M. Thiers a été vaincu par M. Guizot dans .
une rivalité da talent ! Ii ne nous paraît pas
qu'à aucune époque, et surtout dans la ses
sion présente, les spectateurs impartiaux des
luttes parlemectaires en aient jugé ainsi. Le
Journal des Débats cependant affirme sur sa
parolp que M. Guizot a eu l'avantage. S'il
nous paraissait à prepos d'accepter cette con
troverse, nous dirions le contraire, et nous
pourrions'appuyer natre jugement sur de
bonnes raisons. Le Journal des Débats a son
goût en fait d'éloquence parlementaire;
nous avons le nôtre. Il aime qu'on sache élu
der les questions, échapper à une argumen
tation pressante en s'élevant vers de nuageu
ses généralités ; il tient pour un parfait hom
me d'Etat celui qui, incapable d'étudier de
près les affaires, et de les discuter à fond
deyant une grange assemblée, voile sous de
belles formes oratoires la stérilité de ses
idées et l'impuissance de sa discussion.
Nous préférons l'orateur dont l'esprit vi
goureux saisit les questions dans leurs dé
tails et dans leur ensemble, les met en lu
mière, eri*dégage la solution, va toujours
droit au bat, ne craint pas de prendre corps
à corps l'argument de sas adversaires, songe
à instruire la chambre plutôt qu'à l'éblouir,
s'adresse à la.raison, au bon sens, aux sen-
v timens généreux, poursuit la conviction, l'ob-
v tient presque toujours, n'échoue que devant
les passions égoïstes, et refuse de mettre son
talent au service de toutes les causes.
Mais on nous dira que nous sommes sus-
■ pects dans nos préférences, comme le Journal
des Débats dans les siennes. Aussi nous lais
sons au Journal des Débats le monopole de ces
comparaisons littéraires. Nous venons à l'autre
grief : M. Thiers a été vaincu dans une rivalité
d'ambition. En vérité! Il a eu deux fois le pou
voir entre les mains ; il le pouvait garder ; il
lui suffisait pour cela de prendre le thème que
M. Guizot soutient d; puis six ans, et de-tenir
la même conduite. Il ce l'a pas voulu et il
a résigné le pouvoir. C'est nn misérable am
bitieux. Par ez-nous d?s gens désintéressés
qui ont jeté leurs principes et l'honneur
de leur pays, comme un bagage inutile, par
dessus le bord du vaisseau qui,,en 1840 les
ramenait d'Angleterre'. Parlez nous des mi
nistres martyrs qui, depuis le 29 octobre, ont
défait leur propres actes et démenti vingt
fois leurs paroles, pour rester aa pouvoir.
Ceux-là ne sont pas des ambitieux! - '
Non, ces n'est ni le dépit, nii'ambition dé
çue qui à rendu plus vive l'opposition de, M.
Thiers; c'est le progrès des fautes qu'on a
commises, c'est là violence, c'est l'indignité
des attaques qu'on a dirigées contre lui.
Mais nous comprenons à merveille l'anti
pathie' du Journal des Débats contre les
membres de l'ancienne majorité qui ont sa
crifié le pouvoir pour résister même aux en-
traîaemens de la victoire.
" Nous ne comprenons pas moins bien sa ten
dresse pour les anciens membres de l'oppcsi-
tion, que le succès a jetés dans les bras du
ministère, et qui sont venus prendre part au
gâteau. Comme le disait naïvement un mi
nistre ces jours derniers, « ceux-ci sont les
meilleurs. » Quelquefois, en effet, parmi les
vieux, constrvateurs, on trouve quelque
fierté, quelque indépendance, quelque ré
sistance. Rien de tout cela, rie refroidit
le zèle des conservateurs nouveaux, et il
n'est rien qu'ils refusent ou qu'ils mar
chandent. Nous avertissons seulement le Jour
nal des Débats de ne pas, trop compter sur eux
le jour où reparaîtraient les pénis de 1851 et
1854. Nous ignorons où ils seraient ce jour-
là; mais, assurément, ce ne serait pas avec
ceux qui feraient face à l'émeute.
La chambre des députés a adopté aujourd'hui
trois projets de loi : le projet relatif k la publica
tion du travail de MM Botta et Flandin sur les
découvertes faites récemment sur le territoire de
' l'ancienne Ninive ; le projet qui abolit le décime
rural et abaisse de 5 0/0 à 2 0/0 le droit de la
poste ïur les envois d'argent; le projet relatif à
rétablissement du télégraphe électrique de Paris
à Lille et à la frontière, et de Douai à Yalen-
ciennes.
Un amendi ment ayact pour objet d'établir une
taxe uniforme pour les lt tires, avait été proposé
au projet sur le décime rural. Mais cet amende
ment a été écarté, et la question du transport des
lettres a été complètement réservés pour une au
tre session. *©
La qhambre des pairs a entendu des rapports
depétiîlons.
, Le bill des céréales vient de subir l'épreuve
décisive à la chambre des lords. On amendement
ayant pour objet le maintien de l'échelle mobile
diminuée, au lieu de la suppression totale du
droit, à partir de 4849, a été repoussé par 436
voix contre 403 Ainsi, le ministère a conservé
une majorité de 33 voix, alors que les votes par
procuration n'étaient plus admis, et nos lecteurs
savent que eette épreuve était la seule qu'il eût
à redouter.
Pendant ce temps, l'on continuait de discuter
à la chambre des (Oiimunës la bill sur 1 Irlande.
Lord John Russelî a expoïé les motifs de son op
position à la mesure. M. d Israeli a prononcé,
selon soa usage, un discours plus spirituel que
raisonnable, et il a terminé en prédisant à sir
Robert Peil qu'il.tomberait sur une question ir
landaise, juste punition de sa conduite vis-à-vis
de M. Canaing.
« Quand reverrons-nou?, s'est-il écrié, un nouveau
Canmng? Un homme dominant cette chambre comme
un écuyer domine un cheval' pur sang; comme
Alexandre dominait Buçéphale ! (Explosion d'hilari é.)
Riez, Messieurs, je comprends vos rires. Le rœur na
tional ne bat {.lus aussi vivement qu'il le faisait; et
vraiment vous me permettrez de dire ce qui est exact,
c'est que cette chambre n'a plus ni la dignité nilecarac-
tère élevé qui la distinguaient. (Oh! t h !} Mais doit-on
s'«n étonner, alors que le vautour règne là où régnait
l'aigje autrefois? L'Ii lande ne serait pas pour sir Robert
Peel une difficulté, s'il avait agi avec franchise vis-à-
vis de M. Canning. Aujourd'hui sa chute est amenée
par une question i landaise, c'est justice.C'est Némé-
sis qui se charge do dicter le vote parlementaire ;
c'est elle qui préside au scrutin, et qoi clot, par la
condamnation émanée des chambres, le cataclysme
d 'une sinistre carrière. »
Après avoir laissé se calmer les bravos par les
quels Toppos : tion a accueilli cette péroraison, sir
Kobert Pe' l a contesté l'exactitude de l'accusa
tion portée contre lui par M. d'Israeli, et la cham
bre s'est ajournée; sur lamotion de sirRobertPeel.
L'opinion des journaux est fort' contradic
toire sur la marche que suivra sir Robert Peel,
dans la cas ( ù il tomberait en minorité sur cette
question Suivant le Daily News, le ministre
tenterait l'épreuve d'une dissoiulioa du pass
aient avant de se rt tirer.
ÉLÏCTIOXS.
Le ministère, dans sa conduite avec les légitimiste?,'
se montre, comme en toutechose, de la plus incroya
ble inconséquence. Ici,-il les caresse et mendie hum-:
blerr.ent leur alliance. La, il les injurie, et les attaqua,
avec acharnement. C'est ce qui arrive en ce moment
à Château-Chinon, département (le la Nièvre.Château-
Chinon est représenté par M. Benoist, député très ins
truit, très distingué, tt qui, dès son entrée dans la"
chambre, a su y prendre une excellente position.
Comme les vieilles sympathfes de M. Benoist ne l'em
pêchent pas d'être av3nt tout un homme d'ordre , le
minis'ère avait d'abord espéré l'attirer à lui, et peu
s'en fallait qu'on ne le rangeât parmi'ceux que -M.
Guizot appalle les bons légitimistes. Mais quand le
député de Château-ChinOn vit ses amis flétris par
un vote odieux, malgré la résistance de l'opposition; -
quand il vit, en outre, la politique extérieure aboutir*
au vote PritCbard; et la politique intérieure à la cor
ruption la plus effrénée, ses sentimens d'honnête
homme et de bon Français se révoltèrent, et il prit
résolument place dans les rangs de l'opposition". Des- f
lors, M. Benoist est devenu soudainement un ennemi
du gouvernement, un factieux, presque un révolu
tionnaire. Prenez-y garde 1 crie la préfecture dé la 1
Nièvre aux électeurs de Cl âteau-Cbinon; il ne s'agit
pas, comme ailleurs, de substituer tel ministre à tel •
ministre, telle.politiqse à telle politique, il s'agit de
maintenir ou de renverser un gouvernement et une,
dynastie. Puis, profitant de l'effroi que caesent ces
terribles paroles, la préfecture insinue tout douce
ment que, poar éviter les malheurs qui menacect la-
France, il est un moyen certain, c'est de prendre son
candidat, M. Alloury.
Peut-être ignorez-vou3 qu9l est M. Alloury. Un
jour que le ciel sera sans nuages, prenez votre téles
cope, braquez-le sur le Journal des Débats, et peut- i
être, au milieu de beaucoup d'autres points plus ou
moins lumineux, finirez-vcus par apercevoir M. Al
loury. Pour tout dire, en un mot, M. Alloury estune,'
planète doot le soleil est M. Cuvillier-Fleury. Voilà
la grande notabilité qui doit, à Château-Chinon, sau
ver la dynastie et le gouvernemfnt de juillet.
Pour notre part, nom ne doutons pas que les io'si- •
noations de la préfecture n'échouent devant le bon
sens des électeurs de Châieju-Chinon. Ce n'est pas da
côté de la dynastie déchue que vient en ee moment le !
danger, et qi.and tous les honnêtes gens se rénnissent
pour en finir avec un système funeste et corrupteur,
il serait absurde de sacrifier à l'ami de M. Cuvillier-
Fleury le député indépendant et consciencieux qui,
depuis cinq ans, fait son devoir à la chambre. Mais
cet exemple peut apprendre aux légiiimistes, disposés
à se rallier, quels sont les sentimens que le ministère ■
leur porte, et comment il les traite quand l'occasion
s'en présente.
—Nous avons rrçudeTolleunelettre quinous éton
ne. A Tul'e, à ce qu'il paraît, M. de Valon est encore
porté par l'opposition, et quelques conservateurs son
gent, comme en 4812, à lui opposer M. de Vernin-
hac, président du tribut al. C'est des deux parts une
siogul ère illusion Nous ne savons pas ce que serait ■
M. de Verninhac à la chambre; mais il est impossible
qu'il y fût plus ministériel que M. do Valôn. Quelle
que soit son origine, quelles que soient ses opinions ,
véritables, celui ci vote constamment, systématique- :
ment en faveur du cabinet. Est-il dispose à ne plus lë
faire? Qu'il le d'u-e, et le passé pourra être oublié. :
Autrement, l'opposition ferait un métier de dupe en
lui donnant une nouvelle marque de confiance. L'op
position, nom le savons, est nombreuse à Tulle, et
peut, dans tous les cas, faire pencher la balance en
iaveur de l'un ou l'astre des candidats. Qu'elle se ■
garde bien de donner ses voix sans condition, et
qu'elle se rappelle ce qui s'est passé ailleurs avec suc
cès. Pour l'opposition,, il ne s'agit point de préférer un
homme à un autre, mais de faire prévaloir la bonne '
politique sur la mauvaise. Ce doit êue là sa règle de
conduite à Tulle comme dans tous les arrondissemens
où sa position est U même.
60 —
LES GRANDS DANSEURS DIT ROI.
de son fils, accueillit avec une grâce parfaite l'ami qu'il lui
présentait et dont il lui avait dit à l'avance un bien infini;
la même réception fut faite à notre sauvage par les autres
personnes de la parenté; en somme, dans cette noble mai
son, dont l'abord lui avait paru si redoutable, il se trou
va mieux fêlé et plus à. l'aise que s'il eût été reçu chez quel
que petit marchand ou bourgeois enrichis.
Il n'aurait même tenu qu'à lui, dans la brillante assemblée
à laquelle bientôt il se vit mêlé, d'occuper le haut bout de
l'attention, et, comme on dit dans nos mœurs modernes, il
aurait pu devenir le lion de la soirée, pour peu que ce rôle
eût été de son goût.
• Son histoire n'avait pas laissé de courir, et ce beau jeune
homme, échappé de chez Nicolet et pourvu tout à, coup par
M. de Lugeac de lettres de la plus haute noblesse, était bien
posé en eflét pour exciter la curiosité.
Cette curiosité, quoique discrète et bienveillante,, parce
qu'elle avait son cours au milieu d'une société élégante et
choisie, finit cependant par tourmenter notre héros; d'ail
leurs il était bien décidé à ne pas prendre sa part des plai
sirs du bal, Vidée de danse dans sa situation particulière ne
lui paraissant pas bonne à rév f]quiva après les premiers menuets, et il descendait furtive
ment l'escalier de l'hôtel, quand il fit la rencontre la plus in
téressante pour son cœur et la plus inattendue.
Lui seTetirant, arrivaient M. et Mme de Flavacourt, amis
et invités des La Brémaudière ; ils se trouvèrent donc face
à face Sur les degrés. Le marquis, qui l'avait peu vu et tou
jours en costume de théâtre, n'eut garde de le reconnaître
sous l'uniforme; quant & la marquise, si elle fut mieux avi
sée, elle ne le témoigna d'aucune manière, et ce fut bien
juste si elle rendit le salut respectueux que le bel amoureux "
lui fit en passant.
L'émotion de Dupuis fut si vive, et son cœur battait si
bruyamment dans sa poitrine, que, pendant quelques secon-
deS,Jl fut en quelque sorte soustrait à l'action de sa volonté.
Il avait pris son chemin dans le sens de descendre, et cette
impulsion continuant d'agir presqu'à son insu, il se trouva
au bas de l'escalier, sous le vestibule, presque sans s'être re
connu.
Mais son sang-froid enfin revenu, — Ne suis-je pas fou,
— se dit-il,—de ne point profiter de la circonstance, et trou-
verai-je jamais occasion meilleure?— ; Cela dit, il se remit
à franchir les marches, et rentra dans la salle de bal peu de
"temps après que le marquis et la marquise y eurent eux-
même pénétré.
. Il ne parut pas que Mme de Flavacourt eût été à beaucoup
près, autant que lui, émue de leur rencontre. A peine elle
était assise, que l'on vint la prendre pour figurer dans un
cotillon. Elle n'y fit pas la moindre résistance, et ne se ser
vit point de l'excuse d'être à peine entrée qu'elle aurait bien
pu donner cependant, si la vue de celui qu'elle aimait lui
avait porté au cœur, et qu'elle eût eu besoin de se recueillir
comme il aurait été naturel de le supposer.
Dupuis né trouva pas que ce fût là un bien rassurant
symptôme, d'autant mieux quela dame ne lui avait pas paru de
trop mauvaise intelligence avec son mari ; enfin, pour se con
soler, en attendant une explication sur laquelle il croyait
maintenant pouvoir compter, il avait au moins le plaisir de
voir danser cette belle indifférente. Elle s'en acquittait avec
autant de grâce que de majesté, rappelant à peu près la ma
nière dont la déésse Diane aurait exécuté les Manches vertes
et les Plaisirs de Mme l'Abbesse, à supposer que ces deux co
tillons eussent été de mode en son temps, et que la déesse
Diane eût dansé. Dupuis, qui était connaisseur, trouva que,
pour la perfection des pas, aussi bien que pour la prestance
et la beauté de la tournure, aucune autre femme dans le bal
n'était comparable à la marquise, et tant que dura le qua
drille où elle figurait, il ne sentit point la blessure de son
cœur, et tout son souci fut suspendu.
Une fois la marquise revenue à sa place, il eut bien l'idée
de se présenter à elle, et de faire le coup de tète d'aller la
saluer; mais, pour ce qu'il avait à lui'dire, un peu de soli
tude eût été nécessaire, et d'ailleurs il n'y avait pas appa
rence d'aborder cette reine de beauté autour de laquelle s'em
pressaient les hommes les plus élevés en dignité pour lui pré
senter leurs hommages, et la jeunesse la plus titrée et la
plus pimpante, pour prendre son tour de danser avec elle,
car assurément il n'y en avait pas peur tous.
Pendant une partie de la nuit, le même manège se conti
nua, et toujours tenu à. distance, Dupuis arrivait à penser
que cette occasion, qu'il avait jugée si favorable, allait faire
long feu entre ses mains.
Une furieuse impatience commençait donc à s'emparer de
lui, et il ne la dissimulait pas assez bien pour qu'à deux ou
trois reprises, son ami La Brémaudière ne fût venu lui de
mander s'il ne trouvait pas de plaisir à la fête, et pourquoi
il avait un air si grave et si composé?
A la fin pourtant, le dieu des Amours sembla le prendre
en pitié; par suite de l'extrême chaleur qui régnait dans le
salon, une jeune dame se trouva mal, et comme .chacun, par
intérêt ou par curiosité, faisait foule autour de la malade, il
s'en suivit un vide vers le lieu où trônait la marquise, la no
ble dame étant, quant à elle, trop dédaigneuse pour se lever
comme les autres, et aller voir qui pouvait vivre ou mourir
à quatre pas de là. ,
La torture qu'il souffrait depuis si long-temps donna du
courage à notre amoureux ; alerte à profiter de la circons
tance , il s'approcha avec un respectueux empressement, et
comme il ne se sentait pas beaucoup de temps à pouvoir pro
fiter de cette éclaircie, il alla doit au but et demanda à sa
belle maîtresse si assez récemment elle n'avait pas reçu une
lettre qu'il avait eu l'honneur de lui adresser?
; — Une lettre? — répondit la marquise d'un air étonné.
— Oui, Madame, une réponse à un billet que moi-même
j'avais été assez heureux pour recevoir de vous.
— Je vous ai écrit, moi? —s'écria Mme de. Flavacourt
d'un ton que l'on s'imagine.
- S7 —
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
A cette prophétie, on avait encore réponse, car, d'une pa
role échappée au colonel, on pouvait inférer que la conduite
tenue dans la circonstance, serait tout-à-fait approuvée par
le ministre; ayant eu, à ce qu'il paraissait, la main forcée,
au lieu d'entrer en lutte avec une haute influence, lui-môme
aurait insinué ce tempérament.
On pense bfen que gaîment invité à faire son profit de
toute cette mystérieuse diplomatie, le vicomte de Lugeac ne
faillit pas à en écrire l'histoire sur ses tablettes, et si, comme
il est probable, le flairé de quelques curieuses révélations
l'avait engagé à se mêler des affaires de Dupuis, il faut con
venir qu'il n'était pas tout-à-fait trompé dans son calcul, et
qu'il commençait déjà d'être assez bien payé.
^Cependant, on était arrivé au lieu du combat, et, pour un
philosophe, c'aurait été le cas de remarquer comme dame Na
ture se soucie peu, en général, de se mettre à l'unisson de
nos douleurs ou de nos joies.
Le jour où nous nous marions, elle fera pleuvoir à torrens;
et le jour où nos amis mènent notre deuil, elle fera res
plendir insolemment un ciel d'azur, comme pour insulter à
leur affliction.
Il s'agissait maintenant, pour deux pauvres jeunes gens,
de se couper la gorge; et dans le bosquet, futur théâtre de
ce carnage, ce n'étaient que frais ombrage, chant des oiseaux,
senteurs balsamiques, gazon verdoyant émaillé de pâqueret
tes; enfin tout l'impitoyable contraste auquel lastoïque mère
de toutes choses semble trouver sa joie.
Les places réglées, et le soleil partagé entre les combat-
tans, car, tout près qu'il était de descendre à l'horizon, ce
n'était pour le llond Phebus qu'une raison de plus pour s'en
tremettre là de ses importuns rayons, les deux adversaires
quittèrent leurs habits, et, la chemise ouverte sur la poitrine
aussi bien que,,les manches retroussées jusqu'aux coudes,
après s'être mis en garde, ils commencèrent à ge pousser
quelques bottes, en montrant des deux parts autant d'adresse
que de sang-froid. Tout-à-coup le vicomte de Lugeac quitte
la place qu'il occupe à la droite de Dupuis, de sa canne il
abaisse les épées croisées, et après avoir un instant considéré
lesigne hiéroglyphique que le danseur porte au bras et qui
vient de frapper ses yeux :
— Messieurs,—dit-il à l'assistance,—je ne mets en doute
la noblesse d'aucun devons, mais celle que je vois inscrite
sur le bras de votre adversaire, peut se porter l'égale de toute
autre, et, en l'acceptant pour votre camarade, vous ferez
honneur à vous-mêmes pour le moins autant qu'à lui.
— Qu'est-ce à dire? — demandèrent vivement les jeunes
officiers, en ne paraissant pas ajouter une très grande foi à
cette, révélation en manière de coup de théâtre.
;— Messieurs, — reprît M. de Lugeac avec l'autorité que
lui donnaient son âge et la vive conviction dont il semblait
animé, — personne ici, je pense, ne met ën doute que je sois
homme d'honneur?
Reconnu pour tel par un assentiment unanime : — Eh
bien ! — continua-t-il,— quoiqu'il me soit interdit de m'ex-
pliquer plus clairement sur le splendide tatouage que j'aper
çois ici, je répète que -M. Dupuis est fait, par sa naissan
ce, pour honorer toute compagnie où il se présentera. Quant
à la profession qu'il a pu exercer, c'est un de ces caprices du
sort dont il ne faut pas demander compte à lui, mais à la
Providence, et je déclare qu'entre ce gentilhomme et vous
il n'y a aucune raison que les choses soient poussées plus
avant.
— Mais enfin, cependant, — dit le doyen, — vous n'êtes
pas, mon cher vicomte, juge d'armesde la noblesse deFrance,
et pour apprécier le mérite de ce grand secret, nous vou
drions bien voir lever ne fût-ce qu'un coin du voile qui enve
loppe l'origine de Monsieur.
— Dites-moi, — demanda alors Je vicomte, — sans être
M. d'Hozier de Serigny, croyez-vous qu'il y ait en France un
autre homme aussi bien renseigné que moi _sur toute espèce
de mystères?
— Sans doute, vous êtes généralement bien informé.
— Eh bien! croyez-moi donc un peu, et quand j'affirme
• N aussi expressément un fait sous ma responsabilité, c'est que
j'en suis.sûr, et que vos vingt-six ans, mon jeune ami, ne
fassent pas à ma barbe grise l'injure d'en douter plus long
temps.
11 y avait, dar.s l'accent du vicomte, tant de bonne foi et
de sincérité, qu'une résistance plus long-temps prolongée
n'était vraiment pas soutenable. Après donc qu'on eut pris
le soin de constater, pour dernière précaution, que c'était sur
les dires et affirmations répétées de M. le vicomte de Lugeac
que l'on se rendait, il fut déclaré que Dupuis, sous .cette ho
norable caution, était tenu pour bon gentilhomme, ainsi que,
d'ailleurs, toute sa conduite le faisait supposer.
Alors s'avançant vers lui, 51. de La Brémaudière lui tendit
la main, en lui disant avec une grâce charmante :
— Monsieur, pour avoir dû être le premier de vos adver
saires, j'aurai, je pense, quelque droit à-ne pas être le dernier
dans votre amitié. '
Emu à un point que l'on ne saurait dire, Dupuis sentit ses
yeux se mouiller de larmes, et au lieu de donner .sa main à
M. de La Brémaudière, il se jeta dans ses bras arec effusion.
Après que les deux jeunes gens se furent ainsi embrassés,
le gentilhomme de nouvelle création serra cordialement la
main de chacun de ses autres collègues,, et de suite l'on re
tourna à Versailles, où, dans cette môme salle que nous
avons vu servir à un moins agréable usage, fut offert le soir
même à Dupuis et à son témoin, un grand souper de bien
venue. Le tout fut terminé par un bris de lanternes et par le
décrochement de quelques enseignes, joyeusetés d'apj-ès boire
auquel le nouveau sous-lieutenont évita de prendre part ; il
avait la têtè assez bonne pour supporter à-la-fois les fumées
du vin qu'on lui avoit fait prendre èt celles de la nouvelle
fortune qui lui arrivait.
EDITION DE PARIS.
NUMERO 4^0.
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PUBLICATIONS NOUVELLES
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chaque airain.
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qtïi, àdater dû 1 er jjjjin 1846, se sont inscrits
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nement de six mois, ont droit de recevoir :
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faire prendre au bureau du journal, rue de
Valois, 10, .sur la présentation de leur quit
tance, celui ou ceux de ces romans qu'ils ont
droit de réclamer.
Les abonnés qui, à partir du 15 jum 1846,
souseriront, d'après les nouveaux prix, un
abonnement de six mois ou d'un an au CONS
TITUTIONNEL , auront les mêmes droits
au£ mêmes ouvrages d'AlLIES£AWiS2&iiS
IHJJMAS, que ceux qui se sont inscrits le
1 er juin 1846, et pourront aussi, dès mardi 16
juin 1846, faire prendre, sur la présentation
de leur quittance ou en s'inscrivant, celui ou
céux des romans qu'ils pourront réclamér sui
vant la durée de leur abonnement,
Du 20 au 25 juin au plus tard, nous pour
rons remettre à tous ceux de nos abonnés qui
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TITUTIONNEL, même pour abonnemeus
de trois mois, FAJSUlLftlSilE
KjETTRES, DES Altl 1 ® El 1
TTI3ËA.1FE1I3S. Ce sera un fort volume
grand in-8°, de 4 à 500 pages, contenant douze
gravures tirées avec le plus grand soin par les
presses de M. Lacrahipe. Caractères neufs.
Beau papier. Ce premier AWIÏlJÂIÏtUÉ,
dont nous donnerons sous peu de jours la ta
ble des matières complète, contiendra les
noms et adresses dés gens de lettres, des com
positeurs, des peintres, sculpteurs, graveurs,
architectes, tout le personnel des théâtres,
et des renseignemens et pièces officielles qui
n'avaient jamais été réunis. Ce premier AM-
WUAIItE commencera une collection très
curieuse, et qui sera plus tard très recher
chée.
Extérieur.
PORTUGAL. —lisronke, 8 • jvin — Presque
toutes le'3 jantes révolutionnaires ont fait leu- sou
mission an gouvernement Le ministère Palœella ad
ministre avec mulération et fermeté,, mais on doute
cependant qu'il puisse se soutenir devant les nouvel
les. cortès.
'La situation financière est déplorable. Plusieurs
fortes maisons ont suspendu leurspaiemens, et l'on
craint de nouveaux désastres.
ï-TATS-UNIS. — On écrit de Washington que le
président a envoyé au général Taylor l'ordre de s'a-
yancer dans l'intéiieur du Mexique jusqu'à une dis
tance de. 300 milles, s'il la fallait, et d'attaquer tout
ce qui s'opposerait à sa marche. L'ordre a pareille
ment été transmis à l'escadre de l'océan Pacifique de
s'emparer de Monterey; mais le bruit courait à Was
hington que l'amiral Sèymour, commandan t les forces
britanniques dans ces même£ patages, avait reçu de
son côté l'ordre de s'opposer à la prise de Monterey,
et de San-Franeisco par les flottes américaines. Si ce
bruit , qui était généralement accrédité à Washing
ton, était, vrai, il on résulterait une collision prochai
ne qui aurait des suites incalculables. .
(Journal du Ilavre.)
PARIS. 48 JUIN.
Le Journal des Débats partît peu satisfait
de la statistique parlementaire que nous
ayons publiée. Cela est tout simple. Quand
on répète chaque jour que ia majorité ac
tuelle est la grande majorité conservatrice de
1851, celle qui a sauvé l'ordre et la paix, il
iest pénible de voir établir, par des noms pro
pres et par des chiffres, qu'entre ces deux
majorités il n'y a rien de commun, et qu'el
les diffèrent dans leurs élémens non moins
que dans leurs principes. Le Jmmal des Dé
bats d'ailleurs ne nie pas, il ne peut pas nier
que, parmi les conservateurs actuels, il n'y
en ait une foule qui, de i 851 à 1854, figu
raient non-seulement dans les rangs de l'op
position constitutionnelle, mais dans ceux
des radicaux et des légitimistes. Il ne peut
pas nier que ces conservateurs de fraîche
date n'aient choisi, pour se rallier, précisé
ment le moment où le pouvoir victorieux
n'avait plus à se défendre que de ses pro
pres entraîoemens et de ses propres fautes.
I' ne peut pas nier que, pour beaucoup
d'entre eux, la 'réconciliation n'ait été hâtée
ou scellée par quelque grasse récompsnse.
Mais pfeu importe au Journal des Débats ! « Il
ya, dit-il, deux grands partis : le parti con
servateur et l'opposition. Queli que soient les
antérédens des personnes, quiconque est au -
jourd'hui de l'un ou de l'autre de ces partis hé
rite de toute la gloire ou de toute lajionte qu'ils
ont méritée. » De sorte que, selon le Journal
des Débals, la gloire de Casimir Périer appar
tient aujourd'hui à M. Laurence, à M. Félix
Réaî, à M. Golbé^y! CYst uae doctrine fort
commode pour les hommes qui tournent à
tous les vents, et qui sont invariablement ré
solus à se mettre, quoiqu'il arrive, du côté
du plus fort, Il faut ajouter que cette doctrine
ne laisse pas d'être assez profitable, puisqu'elle
permet, dans tous les cas, de partager la dé
pouille des vaie eus et de s'asseoir à la table
des vainqueurs.
Mais, dit Je Journal des DeT)ats, si quelques
hommes sont venus à nous après la victoire,
d'autres s'en sont éloignés. Cela est vrai, et
c'est précisémectce qui fait la force et l'hon
neur de ces derniers. Ils voulaient sincère
ment, énergiquement, le gouvernement fondé
en juillet 1850, et tant qu'ils l'ont vu en pé
ril, ils l'ont défendu avec ardeur, avec per
sévérance, sans se montrer envers lui exi-
geans ni difficiles. Quand il a été hors de
danger, ils ont cru que le moment était venu
de lui demander plus de fermeté dans sa po
litique extérieure, plus de libéralisme dans sa
politique intérieure. Au lieu de cela, la poli
tique extérieure est devenue chaque jour plus
faible, plus craintive, plus abaissée ; là poli
tique intérieure moins libérale, moins con
fiante, moins honnête. A l'esprit de faction,
en un mot, a succédé l'esprit de servilité,
et les hommes dont il s'agit ont compris alors
que le danger avait changé, et ils n'ont pas
hésité à prendre place au sein de l'opposi
tion constitutionnelle.
Que le Journal des Débats se dispense donc
de répéter aujourd'hui contre M. Thiers et
ses amis les accusations grossières dont il
poursuivait, en 1859, MM. Guizot etDuchâ-
tel. A cette époque, MM. Guizot et Dachâtel
tenaient le langage que nous tenons, et rap
pelaient avec orgueil que sous la Restaura
tion les vrais amis de la dynastie avaient dû,
pour la mieux servir , la contrarier dans ses
projets, dans ses tendances. Depuis, MM. Gui
zot et Ducliâtelont fait amende honorable, et
le Journal dés Débats a daigné leur rendre son
estime. Qu'ils en jouissent à leur aise, et qu'ils
continuent à la payer en reniant toutes leurs
paroles, en abjurant tous leurs principes, en
faisant, en un mot, tout ce que faisaient ceux
qu'ils attaquaient à cïtte époque, et cent fois
pis encore. Mais qu'on ne croie pas , par les
nîcaies moyens, obtenir ailleurs les mêmes
résultats, a La position que je prends, disait
M. Guizot, le 7 janvier 1859, estune position
prisé d'une manière permanente », et à ce mot
( le Moniteur le constate) M. de Rémusat et
quelques autres amis de M. Guizot criaient :
Très bien ! Ce que disaiE alors M. Guizot,
M. de Rémusat,Jtf. Duvergier de Hauranne,
le disent encore.aujourd'hui avec M. Thiers,
ef, malgré les insinuations calomnieuses du
Journal des Débats, ils sauront mieux tenir
leur promesse.
C'est l'instinct de tous les partis qui triom
phent de s'attacher à tout prix au pouvoir,
et de l'exploiter après l'avoir servi.
Mais il y a toujours des esprits élevés, géné
reux, prévoyans, qui refusent de s'associer
aux excès où à Tégi ïsme des partis vain
queurs, et qoi luttent contre le gouverne
ment lorsqu'il abuse de sa force. Sous laRes-
tauration, M. de Manignac, M. de Château-
briant, se séparèrent, pour rester modérés,
du pouvoir dont ils avaient été les appuis
les plus intélligens et les plus dévoués. On a
dit alors qu'ils se jetaient dans l'opposition
« par dépit d'avoir été vaincus dans une
» rivalité de talent et d'ambition. » C'e?t ce
que répète aujourd'hui le Journal des Débats
contre M. Thiers et ses amis.
M. Thiers a été vaincu par M. Guizot dans .
une rivalité da talent ! Ii ne nous paraît pas
qu'à aucune époque, et surtout dans la ses
sion présente, les spectateurs impartiaux des
luttes parlemectaires en aient jugé ainsi. Le
Journal des Débats cependant affirme sur sa
parolp que M. Guizot a eu l'avantage. S'il
nous paraissait à prepos d'accepter cette con
troverse, nous dirions le contraire, et nous
pourrions'appuyer natre jugement sur de
bonnes raisons. Le Journal des Débats a son
goût en fait d'éloquence parlementaire;
nous avons le nôtre. Il aime qu'on sache élu
der les questions, échapper à une argumen
tation pressante en s'élevant vers de nuageu
ses généralités ; il tient pour un parfait hom
me d'Etat celui qui, incapable d'étudier de
près les affaires, et de les discuter à fond
deyant une grange assemblée, voile sous de
belles formes oratoires la stérilité de ses
idées et l'impuissance de sa discussion.
Nous préférons l'orateur dont l'esprit vi
goureux saisit les questions dans leurs dé
tails et dans leur ensemble, les met en lu
mière, eri*dégage la solution, va toujours
droit au bat, ne craint pas de prendre corps
à corps l'argument de sas adversaires, songe
à instruire la chambre plutôt qu'à l'éblouir,
s'adresse à la.raison, au bon sens, aux sen-
v timens généreux, poursuit la conviction, l'ob-
v tient presque toujours, n'échoue que devant
les passions égoïstes, et refuse de mettre son
talent au service de toutes les causes.
Mais on nous dira que nous sommes sus-
■ pects dans nos préférences, comme le Journal
des Débats dans les siennes. Aussi nous lais
sons au Journal des Débats le monopole de ces
comparaisons littéraires. Nous venons à l'autre
grief : M. Thiers a été vaincu dans une rivalité
d'ambition. En vérité! Il a eu deux fois le pou
voir entre les mains ; il le pouvait garder ; il
lui suffisait pour cela de prendre le thème que
M. Guizot soutient d; puis six ans, et de-tenir
la même conduite. Il ce l'a pas voulu et il
a résigné le pouvoir. C'est nn misérable am
bitieux. Par ez-nous d?s gens désintéressés
qui ont jeté leurs principes et l'honneur
de leur pays, comme un bagage inutile, par
dessus le bord du vaisseau qui,,en 1840 les
ramenait d'Angleterre'. Parlez nous des mi
nistres martyrs qui, depuis le 29 octobre, ont
défait leur propres actes et démenti vingt
fois leurs paroles, pour rester aa pouvoir.
Ceux-là ne sont pas des ambitieux! - '
Non, ces n'est ni le dépit, nii'ambition dé
çue qui à rendu plus vive l'opposition de, M.
Thiers; c'est le progrès des fautes qu'on a
commises, c'est là violence, c'est l'indignité
des attaques qu'on a dirigées contre lui.
Mais nous comprenons à merveille l'anti
pathie' du Journal des Débats contre les
membres de l'ancienne majorité qui ont sa
crifié le pouvoir pour résister même aux en-
traîaemens de la victoire.
" Nous ne comprenons pas moins bien sa ten
dresse pour les anciens membres de l'oppcsi-
tion, que le succès a jetés dans les bras du
ministère, et qui sont venus prendre part au
gâteau. Comme le disait naïvement un mi
nistre ces jours derniers, « ceux-ci sont les
meilleurs. » Quelquefois, en effet, parmi les
vieux, constrvateurs, on trouve quelque
fierté, quelque indépendance, quelque ré
sistance. Rien de tout cela, rie refroidit
le zèle des conservateurs nouveaux, et il
n'est rien qu'ils refusent ou qu'ils mar
chandent. Nous avertissons seulement le Jour
nal des Débats de ne pas, trop compter sur eux
le jour où reparaîtraient les pénis de 1851 et
1854. Nous ignorons où ils seraient ce jour-
là; mais, assurément, ce ne serait pas avec
ceux qui feraient face à l'émeute.
La chambre des députés a adopté aujourd'hui
trois projets de loi : le projet relatif k la publica
tion du travail de MM Botta et Flandin sur les
découvertes faites récemment sur le territoire de
' l'ancienne Ninive ; le projet qui abolit le décime
rural et abaisse de 5 0/0 à 2 0/0 le droit de la
poste ïur les envois d'argent; le projet relatif à
rétablissement du télégraphe électrique de Paris
à Lille et à la frontière, et de Douai à Yalen-
ciennes.
Un amendi ment ayact pour objet d'établir une
taxe uniforme pour les lt tires, avait été proposé
au projet sur le décime rural. Mais cet amende
ment a été écarté, et la question du transport des
lettres a été complètement réservés pour une au
tre session. *©
La qhambre des pairs a entendu des rapports
depétiîlons.
, Le bill des céréales vient de subir l'épreuve
décisive à la chambre des lords. On amendement
ayant pour objet le maintien de l'échelle mobile
diminuée, au lieu de la suppression totale du
droit, à partir de 4849, a été repoussé par 436
voix contre 403 Ainsi, le ministère a conservé
une majorité de 33 voix, alors que les votes par
procuration n'étaient plus admis, et nos lecteurs
savent que eette épreuve était la seule qu'il eût
à redouter.
Pendant ce temps, l'on continuait de discuter
à la chambre des (Oiimunës la bill sur 1 Irlande.
Lord John Russelî a expoïé les motifs de son op
position à la mesure. M. d Israeli a prononcé,
selon soa usage, un discours plus spirituel que
raisonnable, et il a terminé en prédisant à sir
Robert Peil qu'il.tomberait sur une question ir
landaise, juste punition de sa conduite vis-à-vis
de M. Canaing.
« Quand reverrons-nou?, s'est-il écrié, un nouveau
Canmng? Un homme dominant cette chambre comme
un écuyer domine un cheval' pur sang; comme
Alexandre dominait Buçéphale ! (Explosion d'hilari é.)
Riez, Messieurs, je comprends vos rires. Le rœur na
tional ne bat {.lus aussi vivement qu'il le faisait; et
vraiment vous me permettrez de dire ce qui est exact,
c'est que cette chambre n'a plus ni la dignité nilecarac-
tère élevé qui la distinguaient. (Oh! t h !} Mais doit-on
s'«n étonner, alors que le vautour règne là où régnait
l'aigje autrefois? L'Ii lande ne serait pas pour sir Robert
Peel une difficulté, s'il avait agi avec franchise vis-à-
vis de M. Canning. Aujourd'hui sa chute est amenée
par une question i landaise, c'est justice.C'est Némé-
sis qui se charge do dicter le vote parlementaire ;
c'est elle qui préside au scrutin, et qoi clot, par la
condamnation émanée des chambres, le cataclysme
d 'une sinistre carrière. »
Après avoir laissé se calmer les bravos par les
quels Toppos : tion a accueilli cette péroraison, sir
Kobert Pe' l a contesté l'exactitude de l'accusa
tion portée contre lui par M. d'Israeli, et la cham
bre s'est ajournée; sur lamotion de sirRobertPeel.
L'opinion des journaux est fort' contradic
toire sur la marche que suivra sir Robert Peel,
dans la cas ( ù il tomberait en minorité sur cette
question Suivant le Daily News, le ministre
tenterait l'épreuve d'une dissoiulioa du pass
aient avant de se rt tirer.
ÉLÏCTIOXS.
Le ministère, dans sa conduite avec les légitimiste?,'
se montre, comme en toutechose, de la plus incroya
ble inconséquence. Ici,-il les caresse et mendie hum-:
blerr.ent leur alliance. La, il les injurie, et les attaqua,
avec acharnement. C'est ce qui arrive en ce moment
à Château-Chinon, département (le la Nièvre.Château-
Chinon est représenté par M. Benoist, député très ins
truit, très distingué, tt qui, dès son entrée dans la"
chambre, a su y prendre une excellente position.
Comme les vieilles sympathfes de M. Benoist ne l'em
pêchent pas d'être av3nt tout un homme d'ordre , le
minis'ère avait d'abord espéré l'attirer à lui, et peu
s'en fallait qu'on ne le rangeât parmi'ceux que -M.
Guizot appalle les bons légitimistes. Mais quand le
député de Château-ChinOn vit ses amis flétris par
un vote odieux, malgré la résistance de l'opposition; -
quand il vit, en outre, la politique extérieure aboutir*
au vote PritCbard; et la politique intérieure à la cor
ruption la plus effrénée, ses sentimens d'honnête
homme et de bon Français se révoltèrent, et il prit
résolument place dans les rangs de l'opposition". Des- f
lors, M. Benoist est devenu soudainement un ennemi
du gouvernement, un factieux, presque un révolu
tionnaire. Prenez-y garde 1 crie la préfecture dé la 1
Nièvre aux électeurs de Cl âteau-Cbinon; il ne s'agit
pas, comme ailleurs, de substituer tel ministre à tel •
ministre, telle.politiqse à telle politique, il s'agit de
maintenir ou de renverser un gouvernement et une,
dynastie. Puis, profitant de l'effroi que caesent ces
terribles paroles, la préfecture insinue tout douce
ment que, poar éviter les malheurs qui menacect la-
France, il est un moyen certain, c'est de prendre son
candidat, M. Alloury.
Peut-être ignorez-vou3 qu9l est M. Alloury. Un
jour que le ciel sera sans nuages, prenez votre téles
cope, braquez-le sur le Journal des Débats, et peut- i
être, au milieu de beaucoup d'autres points plus ou
moins lumineux, finirez-vcus par apercevoir M. Al
loury. Pour tout dire, en un mot, M. Alloury estune,'
planète doot le soleil est M. Cuvillier-Fleury. Voilà
la grande notabilité qui doit, à Château-Chinon, sau
ver la dynastie et le gouvernemfnt de juillet.
Pour notre part, nom ne doutons pas que les io'si- •
noations de la préfecture n'échouent devant le bon
sens des électeurs de Châieju-Chinon. Ce n'est pas da
côté de la dynastie déchue que vient en ee moment le !
danger, et qi.and tous les honnêtes gens se rénnissent
pour en finir avec un système funeste et corrupteur,
il serait absurde de sacrifier à l'ami de M. Cuvillier-
Fleury le député indépendant et consciencieux qui,
depuis cinq ans, fait son devoir à la chambre. Mais
cet exemple peut apprendre aux légiiimistes, disposés
à se rallier, quels sont les sentimens que le ministère ■
leur porte, et comment il les traite quand l'occasion
s'en présente.
—Nous avons rrçudeTolleunelettre quinous éton
ne. A Tul'e, à ce qu'il paraît, M. de Valon est encore
porté par l'opposition, et quelques conservateurs son
gent, comme en 4812, à lui opposer M. de Vernin-
hac, président du tribut al. C'est des deux parts une
siogul ère illusion Nous ne savons pas ce que serait ■
M. de Verninhac à la chambre; mais il est impossible
qu'il y fût plus ministériel que M. do Valôn. Quelle
que soit son origine, quelles que soient ses opinions ,
véritables, celui ci vote constamment, systématique- :
ment en faveur du cabinet. Est-il dispose à ne plus lë
faire? Qu'il le d'u-e, et le passé pourra être oublié. :
Autrement, l'opposition ferait un métier de dupe en
lui donnant une nouvelle marque de confiance. L'op
position, nom le savons, est nombreuse à Tulle, et
peut, dans tous les cas, faire pencher la balance en
iaveur de l'un ou l'astre des candidats. Qu'elle se ■
garde bien de donner ses voix sans condition, et
qu'elle se rappelle ce qui s'est passé ailleurs avec suc
cès. Pour l'opposition,, il ne s'agit point de préférer un
homme à un autre, mais de faire prévaloir la bonne '
politique sur la mauvaise. Ce doit êue là sa règle de
conduite à Tulle comme dans tous les arrondissemens
où sa position est U même.
60 —
LES GRANDS DANSEURS DIT ROI.
de son fils, accueillit avec une grâce parfaite l'ami qu'il lui
présentait et dont il lui avait dit à l'avance un bien infini;
la même réception fut faite à notre sauvage par les autres
personnes de la parenté; en somme, dans cette noble mai
son, dont l'abord lui avait paru si redoutable, il se trou
va mieux fêlé et plus à. l'aise que s'il eût été reçu chez quel
que petit marchand ou bourgeois enrichis.
Il n'aurait même tenu qu'à lui, dans la brillante assemblée
à laquelle bientôt il se vit mêlé, d'occuper le haut bout de
l'attention, et, comme on dit dans nos mœurs modernes, il
aurait pu devenir le lion de la soirée, pour peu que ce rôle
eût été de son goût.
• Son histoire n'avait pas laissé de courir, et ce beau jeune
homme, échappé de chez Nicolet et pourvu tout à, coup par
M. de Lugeac de lettres de la plus haute noblesse, était bien
posé en eflét pour exciter la curiosité.
Cette curiosité, quoique discrète et bienveillante,, parce
qu'elle avait son cours au milieu d'une société élégante et
choisie, finit cependant par tourmenter notre héros; d'ail
leurs il était bien décidé à ne pas prendre sa part des plai
sirs du bal, Vidée de danse dans sa situation particulière ne
lui paraissant pas bonne à rév f]
ment l'escalier de l'hôtel, quand il fit la rencontre la plus in
téressante pour son cœur et la plus inattendue.
Lui seTetirant, arrivaient M. et Mme de Flavacourt, amis
et invités des La Brémaudière ; ils se trouvèrent donc face
à face Sur les degrés. Le marquis, qui l'avait peu vu et tou
jours en costume de théâtre, n'eut garde de le reconnaître
sous l'uniforme; quant & la marquise, si elle fut mieux avi
sée, elle ne le témoigna d'aucune manière, et ce fut bien
juste si elle rendit le salut respectueux que le bel amoureux "
lui fit en passant.
L'émotion de Dupuis fut si vive, et son cœur battait si
bruyamment dans sa poitrine, que, pendant quelques secon-
deS,Jl fut en quelque sorte soustrait à l'action de sa volonté.
Il avait pris son chemin dans le sens de descendre, et cette
impulsion continuant d'agir presqu'à son insu, il se trouva
au bas de l'escalier, sous le vestibule, presque sans s'être re
connu.
Mais son sang-froid enfin revenu, — Ne suis-je pas fou,
— se dit-il,—de ne point profiter de la circonstance, et trou-
verai-je jamais occasion meilleure?— ; Cela dit, il se remit
à franchir les marches, et rentra dans la salle de bal peu de
"temps après que le marquis et la marquise y eurent eux-
même pénétré.
. Il ne parut pas que Mme de Flavacourt eût été à beaucoup
près, autant que lui, émue de leur rencontre. A peine elle
était assise, que l'on vint la prendre pour figurer dans un
cotillon. Elle n'y fit pas la moindre résistance, et ne se ser
vit point de l'excuse d'être à peine entrée qu'elle aurait bien
pu donner cependant, si la vue de celui qu'elle aimait lui
avait porté au cœur, et qu'elle eût eu besoin de se recueillir
comme il aurait été naturel de le supposer.
Dupuis né trouva pas que ce fût là un bien rassurant
symptôme, d'autant mieux quela dame ne lui avait pas paru de
trop mauvaise intelligence avec son mari ; enfin, pour se con
soler, en attendant une explication sur laquelle il croyait
maintenant pouvoir compter, il avait au moins le plaisir de
voir danser cette belle indifférente. Elle s'en acquittait avec
autant de grâce que de majesté, rappelant à peu près la ma
nière dont la déésse Diane aurait exécuté les Manches vertes
et les Plaisirs de Mme l'Abbesse, à supposer que ces deux co
tillons eussent été de mode en son temps, et que la déesse
Diane eût dansé. Dupuis, qui était connaisseur, trouva que,
pour la perfection des pas, aussi bien que pour la prestance
et la beauté de la tournure, aucune autre femme dans le bal
n'était comparable à la marquise, et tant que dura le qua
drille où elle figurait, il ne sentit point la blessure de son
cœur, et tout son souci fut suspendu.
Une fois la marquise revenue à sa place, il eut bien l'idée
de se présenter à elle, et de faire le coup de tète d'aller la
saluer; mais, pour ce qu'il avait à lui'dire, un peu de soli
tude eût été nécessaire, et d'ailleurs il n'y avait pas appa
rence d'aborder cette reine de beauté autour de laquelle s'em
pressaient les hommes les plus élevés en dignité pour lui pré
senter leurs hommages, et la jeunesse la plus titrée et la
plus pimpante, pour prendre son tour de danser avec elle,
car assurément il n'y en avait pas peur tous.
Pendant une partie de la nuit, le même manège se conti
nua, et toujours tenu à. distance, Dupuis arrivait à penser
que cette occasion, qu'il avait jugée si favorable, allait faire
long feu entre ses mains.
Une furieuse impatience commençait donc à s'emparer de
lui, et il ne la dissimulait pas assez bien pour qu'à deux ou
trois reprises, son ami La Brémaudière ne fût venu lui de
mander s'il ne trouvait pas de plaisir à la fête, et pourquoi
il avait un air si grave et si composé?
A la fin pourtant, le dieu des Amours sembla le prendre
en pitié; par suite de l'extrême chaleur qui régnait dans le
salon, une jeune dame se trouva mal, et comme .chacun, par
intérêt ou par curiosité, faisait foule autour de la malade, il
s'en suivit un vide vers le lieu où trônait la marquise, la no
ble dame étant, quant à elle, trop dédaigneuse pour se lever
comme les autres, et aller voir qui pouvait vivre ou mourir
à quatre pas de là. ,
La torture qu'il souffrait depuis si long-temps donna du
courage à notre amoureux ; alerte à profiter de la circons
tance , il s'approcha avec un respectueux empressement, et
comme il ne se sentait pas beaucoup de temps à pouvoir pro
fiter de cette éclaircie, il alla doit au but et demanda à sa
belle maîtresse si assez récemment elle n'avait pas reçu une
lettre qu'il avait eu l'honneur de lui adresser?
; — Une lettre? — répondit la marquise d'un air étonné.
— Oui, Madame, une réponse à un billet que moi-même
j'avais été assez heureux pour recevoir de vous.
— Je vous ai écrit, moi? —s'écria Mme de. Flavacourt
d'un ton que l'on s'imagine.
- S7 —
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
A cette prophétie, on avait encore réponse, car, d'une pa
role échappée au colonel, on pouvait inférer que la conduite
tenue dans la circonstance, serait tout-à-fait approuvée par
le ministre; ayant eu, à ce qu'il paraissait, la main forcée,
au lieu d'entrer en lutte avec une haute influence, lui-môme
aurait insinué ce tempérament.
On pense bfen que gaîment invité à faire son profit de
toute cette mystérieuse diplomatie, le vicomte de Lugeac ne
faillit pas à en écrire l'histoire sur ses tablettes, et si, comme
il est probable, le flairé de quelques curieuses révélations
l'avait engagé à se mêler des affaires de Dupuis, il faut con
venir qu'il n'était pas tout-à-fait trompé dans son calcul, et
qu'il commençait déjà d'être assez bien payé.
^Cependant, on était arrivé au lieu du combat, et, pour un
philosophe, c'aurait été le cas de remarquer comme dame Na
ture se soucie peu, en général, de se mettre à l'unisson de
nos douleurs ou de nos joies.
Le jour où nous nous marions, elle fera pleuvoir à torrens;
et le jour où nos amis mènent notre deuil, elle fera res
plendir insolemment un ciel d'azur, comme pour insulter à
leur affliction.
Il s'agissait maintenant, pour deux pauvres jeunes gens,
de se couper la gorge; et dans le bosquet, futur théâtre de
ce carnage, ce n'étaient que frais ombrage, chant des oiseaux,
senteurs balsamiques, gazon verdoyant émaillé de pâqueret
tes; enfin tout l'impitoyable contraste auquel lastoïque mère
de toutes choses semble trouver sa joie.
Les places réglées, et le soleil partagé entre les combat-
tans, car, tout près qu'il était de descendre à l'horizon, ce
n'était pour le llond Phebus qu'une raison de plus pour s'en
tremettre là de ses importuns rayons, les deux adversaires
quittèrent leurs habits, et, la chemise ouverte sur la poitrine
aussi bien que,,les manches retroussées jusqu'aux coudes,
après s'être mis en garde, ils commencèrent à ge pousser
quelques bottes, en montrant des deux parts autant d'adresse
que de sang-froid. Tout-à-coup le vicomte de Lugeac quitte
la place qu'il occupe à la droite de Dupuis, de sa canne il
abaisse les épées croisées, et après avoir un instant considéré
lesigne hiéroglyphique que le danseur porte au bras et qui
vient de frapper ses yeux :
— Messieurs,—dit-il à l'assistance,—je ne mets en doute
la noblesse d'aucun devons, mais celle que je vois inscrite
sur le bras de votre adversaire, peut se porter l'égale de toute
autre, et, en l'acceptant pour votre camarade, vous ferez
honneur à vous-mêmes pour le moins autant qu'à lui.
— Qu'est-ce à dire? — demandèrent vivement les jeunes
officiers, en ne paraissant pas ajouter une très grande foi à
cette, révélation en manière de coup de théâtre.
;— Messieurs, — reprît M. de Lugeac avec l'autorité que
lui donnaient son âge et la vive conviction dont il semblait
animé, — personne ici, je pense, ne met ën doute que je sois
homme d'honneur?
Reconnu pour tel par un assentiment unanime : — Eh
bien ! — continua-t-il,— quoiqu'il me soit interdit de m'ex-
pliquer plus clairement sur le splendide tatouage que j'aper
çois ici, je répète que -M. Dupuis est fait, par sa naissan
ce, pour honorer toute compagnie où il se présentera. Quant
à la profession qu'il a pu exercer, c'est un de ces caprices du
sort dont il ne faut pas demander compte à lui, mais à la
Providence, et je déclare qu'entre ce gentilhomme et vous
il n'y a aucune raison que les choses soient poussées plus
avant.
— Mais enfin, cependant, — dit le doyen, — vous n'êtes
pas, mon cher vicomte, juge d'armesde la noblesse deFrance,
et pour apprécier le mérite de ce grand secret, nous vou
drions bien voir lever ne fût-ce qu'un coin du voile qui enve
loppe l'origine de Monsieur.
— Dites-moi, — demanda alors Je vicomte, — sans être
M. d'Hozier de Serigny, croyez-vous qu'il y ait en France un
autre homme aussi bien renseigné que moi _sur toute espèce
de mystères?
— Sans doute, vous êtes généralement bien informé.
— Eh bien! croyez-moi donc un peu, et quand j'affirme
• N aussi expressément un fait sous ma responsabilité, c'est que
j'en suis.sûr, et que vos vingt-six ans, mon jeune ami, ne
fassent pas à ma barbe grise l'injure d'en douter plus long
temps.
11 y avait, dar.s l'accent du vicomte, tant de bonne foi et
de sincérité, qu'une résistance plus long-temps prolongée
n'était vraiment pas soutenable. Après donc qu'on eut pris
le soin de constater, pour dernière précaution, que c'était sur
les dires et affirmations répétées de M. le vicomte de Lugeac
que l'on se rendait, il fut déclaré que Dupuis, sous .cette ho
norable caution, était tenu pour bon gentilhomme, ainsi que,
d'ailleurs, toute sa conduite le faisait supposer.
Alors s'avançant vers lui, 51. de La Brémaudière lui tendit
la main, en lui disant avec une grâce charmante :
— Monsieur, pour avoir dû être le premier de vos adver
saires, j'aurai, je pense, quelque droit à-ne pas être le dernier
dans votre amitié. '
Emu à un point que l'on ne saurait dire, Dupuis sentit ses
yeux se mouiller de larmes, et au lieu de donner .sa main à
M. de La Brémaudière, il se jeta dans ses bras arec effusion.
Après que les deux jeunes gens se furent ainsi embrassés,
le gentilhomme de nouvelle création serra cordialement la
main de chacun de ses autres collègues,, et de suite l'on re
tourna à Versailles, où, dans cette môme salle que nous
avons vu servir à un moins agréable usage, fut offert le soir
même à Dupuis et à son témoin, un grand souper de bien
venue. Le tout fut terminé par un bris de lanternes et par le
décrochement de quelques enseignes, joyeusetés d'apj-ès boire
auquel le nouveau sous-lieutenont évita de prendre part ; il
avait la têtè assez bonne pour supporter à-la-fois les fumées
du vin qu'on lui avoit fait prendre èt celles de la nouvelle
fortune qui lui arrivait.
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