Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-06-16
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juin 1846 16 juin 1846
Description : 1846/06/16 (Numéro 167). 1846/06/16 (Numéro 167).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
M lUDI 16 JTCJïN iÔlG.
EDÏTION m PATïfSë
NUMERO 16T.
BBBB
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S'adresser franco, ponr tort ce
- qui concerne l'Administration»
h M. Robin , Directeurs
i ' • • " ; C " .-v ' " '
PARIS, 15 JUIN#
La chambre des députés s'est réunie au
jourd'hui- eû comité secret pour l'adoption de
«on budget particulier.
. E le est ensuite entrée en séanc& poblique,
et un appel nominal a constaté, pendantrune
heure, qu'ellen'était pas en nombre. Enfin, à
partir de quatre heures et un quart, on a pu
délibérer* 1
Le budget-particulier de la Légion^d'Horç-
neur a appelé M. Lherbette, M. de Salvandy
et U. Chaix-d'Est-Ange à la tribune. 8$.
Lherbette a b'âme la prodigalité toujours
plus glande, de la Légion-d'Honneur,. le?
2,500 croix distribuées l'année dernière, les
4 ,700 croix ' qui viennent d'être, accordées
dans les cinq,*leraiêrs mois, leî munificences
innombrables de M. de Salvandy, ce principe
posé par le ministre de l'instruction publi
que que, pour un certain nombre de fonc
tionnaires, la croix fait partie de l'uniforme,
ce marché defavéhrs qa'pnyfçnt d'ouvrir à
la veille des élections, cet avilissement du si
gne de l'honneur, qui'est un'des symptômes
de l'abaissement des institutions et d^s carac
tères. M. Cliaix-d , E'st-Ange «sachev6 ce ta-
b-eau par nn trait ipiritael ; il à raconté que
M. de Salvandy venait d'inviter, par une
circulaire expresse, MM. les préfets à lui ré
véler les talens inconnus qui font la gloire de
la Franc?; et qui ne sont point décorés.
M. le ministre de l'instruction publique a
répondu d^nx fois : la première par un dis
cours pompeux, la seconde par un discours
obscur, toua deux ('gaiement vides de sens et
diversement ridicules.
Après cet incident, le chapitre des chan
celleries, qu'on avait réservé d'un accord
unanime, a été mis en délibération. C'est à
cette occasion que devait s'élever un débst
sur les affaires de Syrie. M. Guizot avait d'a-
Vance refu-é d'entrer en discussion; mai 1 ,
comme l'a fait remarquer l'honorable M.'
Léon de Maleville, depuis quatre ans le mi-
vis tre demande et obtient le silence sur celte
question, par des ajournemens sans fia et des
promesses sans résultat. La législature va se
terminer. La chambre ne peut passe séparer
sans avoir exprimé clairement ses rœnx et
sa pensée, relativement aux intérêts français
et chrétiens qui souffrent en Orient.
M. de Maleville a exposé rapidement, é!o-
qaemmenf, les faits, trop négligés jusqu'à ce
jour par l'opinion publique. Il y a en Syrie
une population nombreuse, en partie fran
çaise, chrétienne du moins, et tout entière
sous la protection delà France, qui depuis
quatre années souffre des maux iaouis. Le
meurtre, le pillage, l'incendie, ravagent
cette contrée. Le gouvernement de la Porte
paraît s'attacher à détruire les inf jrtuiés
débris du peuple maronite. Les puissances
européennes semblent d'accord pour laisser
éteindre dans le sang chrétien ce qui reste de
l'influence française.
It n'y a qu'un remè !,e au t maux de la
Syrie. M. Guizot le connaît, il Je proclame,
il prétend : tr3vXiller depuis quatre ans à en
procurer l'application. Ge remède, c'est la
réunion des populations de la .montagne
.tous, un gouvernement unique et chrétien,
celai d'une famille illustre qui a déjà pacifié
et régi cette contrée, lafamille Chaab.
M. de Maleville a prouvé que le ministère,
tandis qu'il affirmait à la tribune que ce
gouvernement unique de la montagne était
le but' constant de s; s efforts, et qu'il
était prè3 de l'atteindre, trompait la ebam-:
bre, abandonnàit en réa'ité les iutéréts qu'il
était chargé dedéfendre, livrait la Syrie à des
influences contraires, n'avait aucun plan ar
rêté, aucun dessein, de peur d'être condamné
à montrer quelque courage.
- En faut-il citer les témoignages éclatons?
En 1844, au matent' même où M. Guizot
faisaitjés pins pompeuses protestations à la
tribûnW voici *■ calque lui écrivait M. de
Bourqueney, dans'des • dépêches,' œoièles de
raïveté bfimitife. Le 17 mai, notre Ambas
sadeur, oWait : ' -
a. A cet état de choses (les désastres du Liban) je n'é
tais pas et\pare chargé de proposer un remède unique
ci d'un titcçis certain'; mais U m'était. impossible de
no pas mV rappeler que la montagne «Tait prospéré
«ous d'autres chefs, etc. .
» Cete^premic're ouverture, qui dési£<>£it les Chaab
sans les nommer, a été iris bien comprise. Je la crois,
quant à présent, d'une bonne metore*»,.» .
Le même disait encore dans une autre dé
pêche :
« Enfin j'ai appuyé sur toutes les considérations qui
semblaient de pins en ping recommander le retour au
passé comme lé remèle le p'us pratique et le pins cer
tain aux complications qui s'annoncent et qui mena
cent de charger l'avenir.
» Cet ordre de discussion mat. Je crois, suffisamment
en évidence la pensée du gouvernement du Roi, sans
attacher son crédit et son influence d'une manière trop
absolue à telle ou telle solution, sans lecommettrctrop
profondément dans une entreprise où il n'y a pas d'in-
téréts assez sérieux engagés pour risjucr les consé
quences d'une lutte ouverto. »
Il n'y avait pas d'intérêls ass f z sérieux et
on ne voulait pas s'engager ! alors que tout
le pays protégé par la France, presque fran
çais, était dévasté par le fer et la flamme!
aiors que M. Guizot assurait la chambre des
efforts constaas, de l'éaergie du gouverne
ment, de sa résolution arrêtée dans cette
affaire !
Le 27 septembre, M. de Bourqueney, après
tant de massacres, écrivait encore d'un ton
dégagé :
« Voire Excellence voit que je reste invariablement
a! taché à la ligne <*e conduite que j'ai suivie depuis que
la question du Liban e.t ouverte. Ji me porta au se
cours de l'intérét chrétien partout où je la vo ; s mena
cé, et je travaille i l'axiélioralion deiinesure» de détail,
rn réservant l'opinion de mon gouvernement sur le
fond. Ce -systém*) du conduite, appliqué loyalement i
Constantinople et à Beyrouth, double nos forces pour
le jour où échoueront les «rrangemens remaniés de
18Ï2. C'est vrai?cmblablement leur destinée. *
Et à cela M. Guizot répondait :
« J'apprécie la parfaite netteté de langage avec la
quelle vous avez soutenu les considérations de droit et
de fait, qui ne permettent plus de s'en tenir aux ré-
glemens adaptés en 1842, i litre d'essai,.pour le gou
vernement de la Montagne, et les motifs qui comman
dent dj ne procéder à un nouvel examen de la ques
tion, que sur la base d'une restauration politique de U
famille Chaab. »
Les deux iaterlocuteurs ont l'air, en vé
rité, de se moquer l'un de l'autre. Mais com
prend-on qu'on ait l'audace de mettre sous
les yeux des chambres ces contradictions et
ces aveux !
Pendant que M. de Bourqueney poursui
vait cette diplomatie toute platonique, et que
M. Guizot trouvait que c'était nettement sou
tenir la familië Chaab que de n'oser la nom
mer et de réserver toute opinion sur le fond',
les malheurs de la Syrie devenaient plus
intolérables, et l'insulte finissait par nous at
teindre directement. Un sujet français était ar
rêté,'bâi lonné, jeté en prison, et il fallait qu'un
consul français, M. Poujade, qui, heureuse
ment, comme l'a dit, avec une vive ironie,
M. de Maleville, n'avait pis d'instructions,
employât la menace des canons d'une de nos
frégates, pour protéger un Français et l'hon
neur de la France.
Dans des lettres échangées entre M. Guizot
etJtf. de Bourqueney, ii semble que l'actç
énergique de M. Poujade ait été approuvé.
Mais ces lettres, écrites pour la tribune, ne
sont pas les actes internationaux. Ce qu'il fab
lait publier, c'était la note émanée de la Por
te, pour réclamer contre la conduite de notre
consul,-et ta réponse de M. de Bourqueney,
On n'a'voulu publier ni l'une, ni l'autre.
Nous nous trompons, cependant; M. Guizot
a été sur le point de livrer ces deax pièces à
la chambre. Mais quelques-uns de ses amis ,
qui en avaient pris connaissance, l'en ont dé
tourné en lui disant qu'il allait porter le plus
grave préjudice ou à lui-même, ou àlambas-
bassadeur, selon qu'il accepterait ou qu'il
repousserait la responsabilité de l'incroyable
réponse qui a, dit-on, été faite. M. Guizot,
qui se rend difficilement compte de ce qu'on
appelle la susceptibilité nationale, se rendit
pourtant.
Mais la dépêcbe avait été vue par une com
mission; plusieurs membres de la majorité la
connaissaient. On a su dans toute la cham
bre quel en était le sens, et nous n'appren
drons rien à la plupart dos députés, en la ré
sumant ainsi :
M. de Bou rqueney y exprimait sans réser
ve aie ■profond regret que lui avait fait éprou
ver la seule apparence d'une infraction au
principe de respect de la dignité de la Porte,
professé'par le gouvernement frençais. »
C'était à nous de nous plaindre : c'est nous
qui avons fait dej exrosss.
M. Guizot a prononcé quelques phrases
embarrassées pour dire qu'il ne répondrait
point, et pour faire entendre qu'en ce mo
ment on opérait de petites réformes en Syrie,
sans toucher à l'org-oiisation du gouverne
ment
M. de Lamartine a annoncé qu'il prendrait
demain la paro'e.
1 ji ujj^BgKlT* 1 . ■■ ..
KÏ.KCTIONS.
Il se passa en ce moment à Bellac (Hante-Vienne)
quelque chose-de fort singalier: c'est l'aiparition
tout-à-fait inattendue de U. l'amiral Dupetit-Thouars,
qui se présents comme candidat ministériel contre
l honorablo M. Maurat-Balangë. Chacun se .rappelle
les tristes et solennels débats de la chambre dans la
question de Ta ni. Chacun se rappelle, la rougeur au
front, que la majorité ministérielle, malgré les efforts
de l'opposition, sanctionna par son vote Je désaveu de
l'amiral Dupetit-Thouars, comme elle consentit plus
tard à payer l'indemnité Pritchard. Chacun se rappelle
enfin qu'Une épôe d'honneur ayant été offerte à .l'ami
ral, il la refusa par des raisons de discvline, xr.ais en,
disant des paroles qui satisfirent fleinement la com-
' mission radicale chargée de lui en Taire hommage.
Comment im»giner, après céli, que l'amiral se por
tât contre les membres de l'opposition, qui l'avaient
soutenu, et qu'il arborât le drapeau du ministère, qui
l'avait désavoué? Voilà pourtant ce qui arrive. G est
d'abord sur l'arrondissement de Cbinon, si bien re
présenté par M. C émieux, que l'amiral Dupetit-
Thouars a daigné jeter les yeux. Repoussé à Chinon,
il se retourne aujourd'hui vers Bellac, après avoir ma
nifesté sa mauvaise humeur dans une lettre rendue
publique. N'est-il pas déplorable que l'arabition égare
à ce point un homme que l'opinion publique avait
adopté, et qui, s'il l'eût vouln , fût venu s'asseoir à la
chambre comme ami de ceBx qui l'ont défendu, et non
de ceux qui l'ont frappé.
Nous le disonJ avec douleur; mais en aceptant
l'appui du ministère contre M Maurat-Balange, l'a
miral Dupetit-Thiouars sa mangue à lui-même et gâté
la belle simatiorique les événemens de Tàïii lui avaient
faite. Il faut ajou ter qu'il n'épargne rien pour réussir,
et qu'à Be ia>vcomme à Chinon, il s'adresse à la fois
aux conservateurs et aux légitimistes. Il aura sans
doute les voix dus conservateurs; mais celles des lé
gitimistes lui feront défaut. Jamais en effet, le parti
qui se pique avant tout, d'honneur et de loyauté, ne
voudra prêter les mains à un acte aussi blâmable.
ÏJ. Maurat-Balange est d'ailleurs un des députés les
xphw ferme»,- W-plo* indépendans, les plus ijti|es dont
s'honore l'opposition ; les électeurs de Bellao. en lui
conservant leuroonfiance, malgré M. Dopetit-Thouats,
prouveront qa'ils ne sent pas moins; ners et moins
honnêtos que le3.électeurs de Chinon.
Des autres élections du département de la Haute-
Vienne, une seule pourra donner lieu à une lutte sé
rieuse, celle de Rochechouart. On sait quelle joie
éclata dans tous Us rangs de la coalition quand, en
4839, M. Edmond Blanc, Secrétaire-général du mi
nistère de l'intérieur, fut battu à Richechouart par
l'honorable M. Ttxier, avocat à Limoges. C'était le
triomphe d's la pureté électorale sur les manœuvres
administratives, et le jour où M. Tixier entra pour la
première fois dans la salle des conférences, il y reçut
une sorte d'ovation Malheu easetr.ent le beau mouve
ment de <839 s'arrêta; les passions égoïstes reprirent
le dessus; l'intérêt privé redevint prédominant, et, en
48iî, M. DucMtel eut le plaisir de faire élire à Roche
chouart U. Edmond Blanc, le même M. E lmond Blanc
"dont, en 4839, la chute lui avait été si agréable.
Il n'est pas besoin de dire que depuis ce moment
M. Edmond Blanc a fort bien sa exploiter et fortifier
sa pjsition.Nousdevonspourtantreconnaitre que, l'an
dernier, quand M. Laurence fut nommé directeur des
contributions directes, le patriotisme de M. Edmond
Blanc commençi à s'inquieter ,.à s'agiter, et qu'une
fois, une seu'e fois, il poussa l'énerg e jusqu'à voter
avec Imposition. Nous ignorons que's moyen* on em
ploya pour lé rassurer et pour le calmer; mais la b-e-
Diségarée est revenue au bercail, et c'est elle qui,
dans les premiers scrutins de la session, était expres-
«ément chargée par M. Duchâtel de pointer les dé-
putésqui votaient pour et contre le cabinet. On ajou'e
que bientôt la peine qu'il a prise recevra une récom
pense méritée, et qu'une bonne p'ace financiè, e lui
est réservée. :
Reste à savoir si les élect( urs do Rochechouart ra
tifieront le marché, et s'ils trouveront bon qu'après
,M. Laurence le ministère des finances s'enrichisse de
M. Edmond Blanc. Tout ce que nous pouvons dire ,
c'est que M. Tixier se présente de nouveau , tt que
ses amis regardent le succès comme très probable.
Nous avons, pour faire des vœux en sa faveur, un
double motif, le désir de voir entrer M. Tixier à la
chambre, et celui d'en voir sortir M. Edmond Blanc.
Aux journaux de dépàrtemens que r>ou3 avons déjà
mentionnés comme s'occupant activement des élections
prochaine», il faut en ajouter beaucoup d'autres. On
peut citer notamment l'Océan de Brest, rt/nton nor
mande, le Courrier d'Alsace, le Patriote des
l'Union tt'Auxerre, le Phare de La Rochelle, et l'ff rSon
libérale du centre , nouveau journal d'opposition me-
dérée, qui se publie à Nevers, et qui peut rendre aux
dépàrtemens du centre d'importans services.
Intérieur.
PARIS, 45 JUIN.
La réunion d'une division de cavalerie à Lu-
néville est maintenant certaine. Nous lisons dans
le Moniteur de l'Armée :
" M. le lieutenant-général de Mornay. disponib'e,
est désigné par décision royale du 8 juin [ioar com
mander là division decavaleriede réserve qui sera for
mée à Lunéville dans les premiers joars du mo»
"d'août prochîin. - , , .
> M. le maréchal-de-çanip.Kœhi r, commaïkdant la
brigade de cavalerie, à Lunéville, et M. le maréchal-
de-camp Lefebvre d9 Gbuy, commandant lejlép&rtc-
ment de la Meunhe, sont désignés pour _ commander
chacun une des deux,brigades, de la division de cava
lerie de réserve qui sera formée à Lunéville sous le
commandement de U. le lieutenant-général de Mor
nay. Ces deux officiers-généraux conservent ld com
mandement de leurs départenrens respectifs. / ,
" » M. dé Vaudrimey Davout, chef d'escadron au corps
royal d'état-major, aide-de-camp do M. le général"
Schneider, est déiigné ponr- être employé momenta
nément en qualité de chef d'état-major de la division
de cavale;ia de réserve de Lttnéville. » s
Par ordonnance du 34 mai, M. Itoequan-
court, lieutenant-colonel commandant militaire
de l Ecole égyptienne, a été njmmé officier de la
Légion-d Honneur.
Ont été nommés au grade de chevalier, par or
donnance du $6 mai :
MU. Dubosc do Neuilly, capiia : ne au 4 tr régiment
de cuirassiers; Besnard, maréchal-des-legis à !a com
pagnie de gendarmerie de la' Seine-Ii firieure ; Du
pont, capitaine au 61' da 1-gne; Kadin, sergent, id.;
Esmieu, capitaine au 3' baïuillon de chasseurs d'Or
léans; Bonnet, !i:utenant, Bauvi!l-.r, sergent, id.;
Somma, capitaine au 8* bataillon de chasseurs d'Or
léans; Ai'zemberger, sergent-major au 2" batail'on
d'mfrnterio légère d'Afriqu ; Robert D -shongues, sous-
lieutenant, officier d'ordonnance da M. le. général de
Lamo'icière; B'-oOs-ais, médecin ordinaire de2* classe
à l'hôjital de la Salpôtrière, à Alger.
— Nous apprenons que le roi des Belges, re
connaissant l'insuffisance de la somme votAe par
la chambre des représentans, vient de donner
30,000 fr. pour les fêtes d inauguration du che
min de fer au Nord, à condition que l'oa invite
rait en masse le cercle des Àrls, la Société de
Commerce, la Société du Concert Noble et la So
ciété lyrique de Bruxelles.
— Un comité vient de se formerjjn Angleterre
pour réunir par de* souscriptions les fouds néces
saires, alin de donner à Sir Robert l'eelun témoi
gnage de la gratitude publique pour ses grandes
réformes c mmerciales.
— MW. le baron de Barante, le baron Tjjlor
et de l ad>ucette. ont eu l'honneur d être reças
eo audience particulière au palais de Neuilly par
le Roi et la Reine. lis venaient mettre sous le pa
tronage de LL. MM. la souscription natio
nale, à l'effet d'erigcr une statue équestre à
Jeanne-d Arc sur la grande place publique d Or
léans Li com té est composé de MM. le dac de
Mortemart, pair de France, président; le baron
de Barante, pair de France; le général Jacque-
iniuot, député, commandant supérieur de la
garde nationale du département de la Seine; le
baron Taylor. inspecteur général des beaux-arts,
vice-président ; le baron Ladoucettê, député, se-
crétatre ; Ganneron, député, trésorier ; le géné
ral baron A thaï in, premier aide-de-camp du Roi;
Lamartine, député; Victor Hugo, pair de Fraff-
ce; le comte de Montesqaiou. pair ae France; le
baron Roger, député; de Loynes, dép«té; te
comte deSégur, pair lie France; le baron Baude,
député; Abbatucer, dépu'é ; Biulay (de la MeUrr
the), député; Coteile , député; Lebrun, pair do'
France ; le marquis de La Rochejaquelein, dépu
té ;.ûdilon Barrot, député; le comte Simeon, dé*
poté; le marquis de La^range, député; Maca-
rel , conseiller d Étà't;'de Cormenin , député ; Se«
vin-Marean, député.
. —Ainsi qfe nous l'avons dit, l'Angleterre
renforcé son -escadre dans le Tage. A l'Albion,
de 80 cinors, pa'tiil y a huit jours, voqt sa
joindre les vaisseaux (ht Queen, de 400 canons,
et le Canopiis, de 8i canoiJs.
S rW. N cholson, qui, à bord da "Fanténé*
s'çst distingué récemment dans une affaire contre
le^ pirates de la côte de Bïr'. aii?, a été nommé
capÂrine. - : • * •
Oa sait que l'esclavage est cfl Ch'ne, très
'doux et très re»treiul. L'empereur Vient encorë,
|tsr un édit récent, d améliorer le sort des esclar
ves. Les maîtres ns peuvent le8r faire subir au-'
Dun supplice; ils sont tenus de les nourrir, da
.ï§i habiller, de les peigner, et ae doivent les faire
travailler qu'uft certain, non^jre d'heures p»
jouj;. «" • -T*
Parmi les duposit'oas spéciales que renferm»
cet élit, il enett une qui mérite d être particulié-
rem< nt remarquée : le maître est tenu, lorsque
l'esclave a atteint l'â^e de puberté et qu'il mani
feste son vœ i, de lui procurer une femme, s'il
est du sexe masculin, ou un mari, s'il est du sexe
féminin, et de faire procéder à la cérémonie du
msri»ge, d'après les lois de l'Etat. Si le maître
se refuse de satisfaire à cette obligation expresse,
il est passible de peines sévères, et «on esclave
devient libre à l iestant. Cet édit a été rendn exé
cutoire dans tout l'empire au meir de janvier
dernier.
— Le conseil municipal de Rive-de Gier vient
•le prendre une dal.biration contre 1 emploi des
nouvelles voiturfs que la tonpagnie du chemin
de S tint Etienne, à Lyon, vient de faire confec
tionner pour le transport des voyageurs. » "
— L>s gouvernement turc vient d'établir un
nouveau ré^h me&t pour le port de Constantino-
ple ; ce règlement, q jî contient un grand nom
bre de mesures d'ordre et de p »lice, établit deux
droits nouveaux, l'un de passsgeet l'autre de sé
jour pour les navires, de toutes les nations qui
séjourneront pendant un certain temps dans le
port.
— Oa lit dai s le Mémorial bordelais du. 13 :
« Hier, au moment d'arriver à,la itation de
Pessac, l'un des tub- s de la m: chine qui remor
quait le convoi parti à deux heures pour La Tes
te, lit explosion; à-cet instant, l'eau qui était dasns
la chaudière se répandir dans le foyer et en lit
jaillir une masse dd famée et de vapeur; la vi
tesse acquise du convoi amena proaiptement le»-
voyageurs aa milieu de ce nuage ; aussitôt le cri'
-de : « Au feut.» fut prononça de la voilure de
troisième, et, sans réfléchir, quatre ou cinq voya
geurs, malgré Jes exhortations pressantes de plu
sieurs employés de la compïgoie qui fe trou
vaient dans le convoi, ouvrirent les portières et
s éUncèrent sur les accotemens du chemin. Quel
que* secondes après. le convoi était daDS la gare
de Pessac, où \oy?geurs prudeas et voitures é-
taient sans la moindre atteinte Quelques contu-
sions. écorchares ou entorses ont été le résultat
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
— La considération ! — s'écria la favorite, — une belle
viande creuse ! Mais moi, telle que tu me vois, et le roi lui-
même, crois-tu que nous soyons déjà tant considérés par
Messieurs nos sujets ?
— Au moins, ne vous jette-t-on pas chaque jour le mé
pris a la face, — dit le danseur en s'animant, '— h vous Ma
dame la comtesse, un sergent de gardes françaises ne vien
drait pas vous dire qu'il refuse de se battre avec vous, parce
que vous êtes un sauteur de chez Nicolet !
— L'insolent 1 —dit la favorite en prenant parti pour son
protégé, — veux-tu que je le fasse casser, ce mal appris, et
qu'on l'envoie pour une année ou deux à la Bastille, afin de
lui enseigner un peu l'égalité?
—^ Bien obligé, Madame la comtesse, j'espère un jour ou
l'autre me venger moi-mênie, et je parle de cet affront entre
mille, parce que justement j'aurais beaucoup aimé l'état mili
taire, et qu'il m'a surtout été pénible d'être insulté par cet
uniforme que je me fusse trouvé si heureux de porter.
— Eh bien ! mais on peut toujours servir le roi, et si une
fois tu prenais ce parti, je pourrais te donner un bon coup
d'épaulé pour ton avancement.
— Sans doute, — repartit Dupuis avec embarras, —mais,
servir comme soldat, c'est bien dur; et si le coup d'épaule
de Mme ,1a comtesse avait pu venir plutôt avant... qu'a
près...
— J'entends, — dit la du Barry en riant, — il te fau
drait comme qui dirait une sous-lieutenance pour com
mencer.
— N'étant pas gentilhomme, — reprit le danseur, — je
sais combien cela serait difficile, mais il est toujours permis
de rêver.
• — Mais, au fait, — dit la favorite, — un Poisson de Mal
voisin, qui battaitrla caisse dans le régiment de Piémont, est
bien, par le. créditde Mme de Pompadour, sa cousine, devenu
maréchal-de-camp (4)! Pourquoi donc, d'un joli garçon qui
se dévoue à mon service, ne ferais-je pas tin sous-lieutenant?
D'ailleurs", cela fera enrager d'Aiguillon (2), que je soupçonne
d'être dans le tripotage de là maréchale, vu la grande liaison '
qu'il y a entre eux. Ça va, garçon, — ajouta-t-elle,—j'en
fais mon affaire, et tu seras officier.
-rr-Quoi ! vraiment, vous daigneriez?...— s'écria Dupuis
aveejoie.
-r—Oui; mais,—dit la favorite, montrant bien l'ancienne
modiste en ce souci, — il faut choisir un joli uniforme ; je
veux me "faire Honpeur de mon protégé.
— Et une garnison pas trop loin dé Paris ou de Versailles,
s'il .était possible, — ajouta timidement Dupuis.
— Ah! gaillard, — repartit la comtesse en le menaçant
du doigt, — tu veux te faire voir k ta grande dame, orné de
tous tes rayons I
(1) Historique. Son nom figare dans l'Etat militaire de 1780.
(2) Au portefeuille des affaires étrangèi^s, le duc d'Aiguillon
réunissait celui de 1* guerre.
Les femmes sont vraiment admirables k tout deviner dans
les choses du cœur, et le futur sous-lieutenant était percé k
jour malgré toutes ses protestations.
— Voyons, revers et pareiuens bleu céleste, cela t'arran
gerait-il? — continua la du Barry, — je vois de cette couleur
là par les rues de Paris.
— Mais, oui,—répondit Dupuis,—bleu céleste sur blanc,
cela doit bien faire.
— Huml — fit la comtesse, — il y a seulement une chose
à dire; c'est que le bleu est le fard des blondes, et que tu es
brun décidé.
— Alors, — répondit Dupuis entrant volontiers dans ce dé
libéré de toilette militaire, — ce serait du jaune qu'il me'fau-
drait ; mais, Madame la comtesse, il y a des régimens jon
quille, et je me rappelle très bien, tout à l'heure, avoir vu des
uniformes de cette couleur, à Versailles, avant de venir ici.
— Et Versailles pourrait te convenir?
— Sans doute, — repartit le danseur, — puisque j'aurais
l'occasion d'entrevoir quelquefois ma bienfaitrice.
— Et que Versailles, — continua en riant la comtesse, —
n'est pas loin de Paris; vilain flatteur dont je ne suis pas la
dupe.
— Maintenant,—remarqua le danseur,—il faudrait sa
voir les noms des régimens.
— Attends, —dit la du Barry, —lève-toi et va sonner.
Dupuis ayant exécuté cet ordre, un huissier parut aussitôt,
mais la comtesse s'était ravisée, elle courut ouvrir une fenê
tre et voyknt apparemment passer de loin un homme propre
à la renseigner :
— Vicomte! — cria-t-elle en vraie grisette qui appelle une
camarade; puis comme apparemment celui auquel elle fai
sait cet honneur, doutait un peu qu!il s'adressât à lui : —
Oui, vous ! — lit-elle plus fort r — montez ici.
En voyant, une minute plus tard, entrer un brigadier dès
gardes de la porte, personnage tout-à-fait mûr et respectable.
Dupuis eut à s'étonner de la merveilleuse prestesse que les
vieilles jambes de ce bon courtisan avaient mise à se rendre à
l'appel.
— Vicomte, — dit comtesse aussitôt que l'alerte briga
dier fut entré, — dites-moi un peu quel est le régiment
casemé à Versailles et qui a du jonquille dans l'uni
forme? ...
Le vicomte était un vieux formaliste, en tout très passionné
pour la chose militaire et avec lequel on pouvait être assuré
d'en savoir autant et plu» qu'on n'en voulait. Prenant donc de
fort loin sa réponse :
— Nous avons, — dit-il, — Madame la comtesse, dans
l'infanterie française, six régimens qui portent de jonquille
sûr blanc, ce sont : Savoie-Carignan, Aquitaine, Anjou, Ma-
réchal-de-Turenne, Dauphiné et Isle-de-France, les trois
premiers affectent le bouton jaune, les trois autres le bouton
blanc; on les numérote 35, 36, 37,.38, trente...
—Mais quel de ces régimens habite Versailles?—deman
da la comtesse en l'interrompant.
45 **
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
CHAPITRE XXII.
DE L'ODYSSEE DE DCPt'13. •- -CE QUE C'ÉTAIT QUE ZAMORE, ET DES GRANDS EFFETS DE SA PROTECTION
En arrivant h Versailles, Dupuis eut un premier iiiécompte,
soit que le roi, en vue de l'audience qu'il comptait donner le
soir à la marquise, s'occupât déjà d'éloigner la favorite, soit
touteautre raison qu'il importe fort peu de scruter, au moment
où le danseur débarquait sur la place d'Armes, la cour venait
de partir pour Marly.
Ce n'est pas que de l'une à l'autre de ces deux résidences,
la distance fût très considérable; et, au contraire, en prenant
à droite du château de Versailles, lallée nouvelle ; en traver
sant Rocquencourt et en suivant après, l allée des têtes de
mort (1), par un chemin charmant, en un peu plus de trois
quarts d'heure, un piéton pouvait être rendu à Marly, devant
la grille Royale, et c'est aussi à s'y transporter de cette ma
nière que Dupuis se décida.-
Mais à Marly, où beaucoup moins qu'à Versailles, régnait
l'étiquette intérieure, l'accès était infiniment plus difficile
pour qui n'était point de la cour, et même pour qui ne s'y
trouvait pas seulement placé dans une position un peu privi
légiée.
Notre solliciteur fit tout d'abord l'expérience de ce peu de
commodité des abords, car, dès la première cour qù il se pré-*
senta, une sentinelle des gardes suisses lui refusa durement
l'entrée. Dupuis essaya de .parlementer; mais le moyen, avec
un homme qui ne savait pas un mot de français et qui, d'ail
leurs, esclave de sa consigne, quand même il eût entendu la
langue, n'aurait jamais entendu la raison?
Le danseur se retourna alors vers les gardes françaises qni
étaient aussi de service à cette grille, et pensa qu'il aurait
meilleur marché d'un compatriote, il aurait pu dire, d'un col
lègue, quelques jours, avant.
• Il était écrit que ce régiment dont faisait partie Pompée lui
porterait toujours malheur. Il avait parlé fort poliment à la
sentinelle pour lui présenter sa requête, et il devait s'attendre
à ce qu'il lui fût répondu sur le même ton. Loin de là, l'en
tendant dire qu'il prétendait être reçu par Mme la comtesse
du Barry, le soldat se mit à lui rire au nez, et lui adressa nous
ne savons quelle réponse mal sonnante qui mit le susceptible
jeune homme tout hors de lui.
Il se donna alors le tort insigne de maltraiter de paroles
une sentinelle, objet sacré et infaillible, la Raison vivante en
*
(!) Ainsi appelée des arbres taillés en-pommes qui la bordaient.
grandes guêtres et l'arme au bras. Le factionnaire appella à
son aide, et Dupuis, déjà appréhendé au collet, se voyait sur
le point de voir finir au corps de garde sa brillante campagne
de cour, quand un secours bien inattendu vint le tirer de ce
mauvais pas.
Tout en se laissant conduire vers le poste, le prisonnier de
puis un moment donnait attention à un singulier groupe qui
venait de son côté.
Au milieu de plusieurs personnages que leurs cordons et
la richesse de leurs habits devaient faire prendre pour des
gens fort considérables, s'avançait un négrillon, vêtu lui-mê
me d'un brillant costume; malgré son teint couleur de suie et
un air d'à peine au sortir de l'enfance , il était de la part de
tout ce noble entourage l'objet d'une déférence marquée.
Pour que nos lecteurs, de leur côté, prennent cet objet de
tant de respects en quelque considération, nous devons nous
hâter de le dire, il s'agit ici d'un personnage historique, le
gentilhomme caudataire de Mme du Barry.
Ce gentilhomme de couleur foncée, s'appellait Zatncre.Tons
les mémoires du temps nous ont conservé son nom et consta
tent qu'il jouissait auprès delà comtesse d'un immense cré
dit. On lit à ce sujet dans les Fastes de Louis XV : « Les fa-
» miliarités que les caresses de sa maîtresse le mettaient dans
» le cas de prendre avec elle, avaient fait dire à quelques mé-
■» chans » nous n'achevons pas la phrase qui est un peu
vive et qui attendu l'âge enfaûtin du favori de la favorite nous
paraît recéler une calomnie.
» Quoi qu'il en soit, Zamoré avait tellement l'oreille de la
comtesse, que les plus grands seigneurs ne dédaignaient pas
de lui faire leur cour ; enfin le roi lui-même, qu'il avait Jeta
ient dé réjouir par ses gambades et ses gentillesses, avait
pour lui des bontés sans égales; c'est ce que va prouver une
anecdote très acceptée, que nous devons d'autant plus recueil
lir, qu'elle se relie étroitement à notre récit.
Un jour, le gentilhomme caudataire ayant fait rire le roi
aux larmes,
— Tamajesté remarquera,—dit la comtesse,—^que ce
pauvre Zamore,qui a si bien le talent de l'amuser, est éneore
à recevoir d'elle la moindre petite grâce,
G est ma foi vrai ! — dit lé roi frappé de cette réflexion.
Justement, à cette époque, l'architecte Ledoux, celui qui
depuis a construit les Barrières de Paris, venait d'achever
de bâtir à Lucienne, pour la du Barrv, ce fameux pavillon
l
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NUMERO 16T.
BBBB
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; & ladminis'.ra'ion générale < es Annonces, place de la Uourse, 8.
toute iïisçution poit être agréée par le gérant.
Pour lei Annonces ainsi f/iic pour les Abonnement, on reçoit des mandats sur Pnrit.
S'adresser franco, ponr tort ce
- qui concerne l'Administration»
h M. Robin , Directeurs
i ' • • " ; C " .-v ' " '
PARIS, 15 JUIN#
La chambre des députés s'est réunie au
jourd'hui- eû comité secret pour l'adoption de
«on budget particulier.
. E le est ensuite entrée en séanc& poblique,
et un appel nominal a constaté, pendantrune
heure, qu'ellen'était pas en nombre. Enfin, à
partir de quatre heures et un quart, on a pu
délibérer* 1
Le budget-particulier de la Légion^d'Horç-
neur a appelé M. Lherbette, M. de Salvandy
et U. Chaix-d'Est-Ange à la tribune. 8$.
Lherbette a b'âme la prodigalité toujours
plus glande, de la Légion-d'Honneur,. le?
2,500 croix distribuées l'année dernière, les
4 ,700 croix ' qui viennent d'être, accordées
dans les cinq,*leraiêrs mois, leî munificences
innombrables de M. de Salvandy, ce principe
posé par le ministre de l'instruction publi
que que, pour un certain nombre de fonc
tionnaires, la croix fait partie de l'uniforme,
ce marché defavéhrs qa'pnyfçnt d'ouvrir à
la veille des élections, cet avilissement du si
gne de l'honneur, qui'est un'des symptômes
de l'abaissement des institutions et d^s carac
tères. M. Cliaix-d , E'st-Ange «sachev6 ce ta-
b-eau par nn trait ipiritael ; il à raconté que
M. de Salvandy venait d'inviter, par une
circulaire expresse, MM. les préfets à lui ré
véler les talens inconnus qui font la gloire de
la Franc?; et qui ne sont point décorés.
M. le ministre de l'instruction publique a
répondu d^nx fois : la première par un dis
cours pompeux, la seconde par un discours
obscur, toua deux ('gaiement vides de sens et
diversement ridicules.
Après cet incident, le chapitre des chan
celleries, qu'on avait réservé d'un accord
unanime, a été mis en délibération. C'est à
cette occasion que devait s'élever un débst
sur les affaires de Syrie. M. Guizot avait d'a-
Vance refu-é d'entrer en discussion; mai 1 ,
comme l'a fait remarquer l'honorable M.'
Léon de Maleville, depuis quatre ans le mi-
vis tre demande et obtient le silence sur celte
question, par des ajournemens sans fia et des
promesses sans résultat. La législature va se
terminer. La chambre ne peut passe séparer
sans avoir exprimé clairement ses rœnx et
sa pensée, relativement aux intérêts français
et chrétiens qui souffrent en Orient.
M. de Maleville a exposé rapidement, é!o-
qaemmenf, les faits, trop négligés jusqu'à ce
jour par l'opinion publique. Il y a en Syrie
une population nombreuse, en partie fran
çaise, chrétienne du moins, et tout entière
sous la protection delà France, qui depuis
quatre années souffre des maux iaouis. Le
meurtre, le pillage, l'incendie, ravagent
cette contrée. Le gouvernement de la Porte
paraît s'attacher à détruire les inf jrtuiés
débris du peuple maronite. Les puissances
européennes semblent d'accord pour laisser
éteindre dans le sang chrétien ce qui reste de
l'influence française.
It n'y a qu'un remè !,e au t maux de la
Syrie. M. Guizot le connaît, il Je proclame,
il prétend : tr3vXiller depuis quatre ans à en
procurer l'application. Ge remède, c'est la
réunion des populations de la .montagne
.tous, un gouvernement unique et chrétien,
celai d'une famille illustre qui a déjà pacifié
et régi cette contrée, lafamille Chaab.
M. de Maleville a prouvé que le ministère,
tandis qu'il affirmait à la tribune que ce
gouvernement unique de la montagne était
le but' constant de s; s efforts, et qu'il
était prè3 de l'atteindre, trompait la ebam-:
bre, abandonnàit en réa'ité les iutéréts qu'il
était chargé dedéfendre, livrait la Syrie à des
influences contraires, n'avait aucun plan ar
rêté, aucun dessein, de peur d'être condamné
à montrer quelque courage.
- En faut-il citer les témoignages éclatons?
En 1844, au matent' même où M. Guizot
faisaitjés pins pompeuses protestations à la
tribûnW voici *■ calque lui écrivait M. de
Bourqueney, dans'des • dépêches,' œoièles de
raïveté bfimitife. Le 17 mai, notre Ambas
sadeur, oWait : ' -
a. A cet état de choses (les désastres du Liban) je n'é
tais pas et\pare chargé de proposer un remède unique
ci d'un titcçis certain'; mais U m'était. impossible de
no pas mV rappeler que la montagne «Tait prospéré
«ous d'autres chefs, etc. .
» Cete^premic're ouverture, qui dési£<>£it les Chaab
sans les nommer, a été iris bien comprise. Je la crois,
quant à présent, d'une bonne metore*»,.» .
Le même disait encore dans une autre dé
pêche :
« Enfin j'ai appuyé sur toutes les considérations qui
semblaient de pins en ping recommander le retour au
passé comme lé remèle le p'us pratique et le pins cer
tain aux complications qui s'annoncent et qui mena
cent de charger l'avenir.
» Cet ordre de discussion mat. Je crois, suffisamment
en évidence la pensée du gouvernement du Roi, sans
attacher son crédit et son influence d'une manière trop
absolue à telle ou telle solution, sans lecommettrctrop
profondément dans une entreprise où il n'y a pas d'in-
téréts assez sérieux engagés pour risjucr les consé
quences d'une lutte ouverto. »
Il n'y avait pas d'intérêls ass f z sérieux et
on ne voulait pas s'engager ! alors que tout
le pays protégé par la France, presque fran
çais, était dévasté par le fer et la flamme!
aiors que M. Guizot assurait la chambre des
efforts constaas, de l'éaergie du gouverne
ment, de sa résolution arrêtée dans cette
affaire !
Le 27 septembre, M. de Bourqueney, après
tant de massacres, écrivait encore d'un ton
dégagé :
« Voire Excellence voit que je reste invariablement
a! taché à la ligne <*e conduite que j'ai suivie depuis que
la question du Liban e.t ouverte. Ji me porta au se
cours de l'intérét chrétien partout où je la vo ; s mena
cé, et je travaille i l'axiélioralion deiinesure» de détail,
rn réservant l'opinion de mon gouvernement sur le
fond. Ce -systém*) du conduite, appliqué loyalement i
Constantinople et à Beyrouth, double nos forces pour
le jour où échoueront les «rrangemens remaniés de
18Ï2. C'est vrai?cmblablement leur destinée. *
Et à cela M. Guizot répondait :
« J'apprécie la parfaite netteté de langage avec la
quelle vous avez soutenu les considérations de droit et
de fait, qui ne permettent plus de s'en tenir aux ré-
glemens adaptés en 1842, i litre d'essai,.pour le gou
vernement de la Montagne, et les motifs qui comman
dent dj ne procéder à un nouvel examen de la ques
tion, que sur la base d'une restauration politique de U
famille Chaab. »
Les deux iaterlocuteurs ont l'air, en vé
rité, de se moquer l'un de l'autre. Mais com
prend-on qu'on ait l'audace de mettre sous
les yeux des chambres ces contradictions et
ces aveux !
Pendant que M. de Bourqueney poursui
vait cette diplomatie toute platonique, et que
M. Guizot trouvait que c'était nettement sou
tenir la familië Chaab que de n'oser la nom
mer et de réserver toute opinion sur le fond',
les malheurs de la Syrie devenaient plus
intolérables, et l'insulte finissait par nous at
teindre directement. Un sujet français était ar
rêté,'bâi lonné, jeté en prison, et il fallait qu'un
consul français, M. Poujade, qui, heureuse
ment, comme l'a dit, avec une vive ironie,
M. de Maleville, n'avait pis d'instructions,
employât la menace des canons d'une de nos
frégates, pour protéger un Français et l'hon
neur de la France.
Dans des lettres échangées entre M. Guizot
etJtf. de Bourqueney, ii semble que l'actç
énergique de M. Poujade ait été approuvé.
Mais ces lettres, écrites pour la tribune, ne
sont pas les actes internationaux. Ce qu'il fab
lait publier, c'était la note émanée de la Por
te, pour réclamer contre la conduite de notre
consul,-et ta réponse de M. de Bourqueney,
On n'a'voulu publier ni l'une, ni l'autre.
Nous nous trompons, cependant; M. Guizot
a été sur le point de livrer ces deax pièces à
la chambre. Mais quelques-uns de ses amis ,
qui en avaient pris connaissance, l'en ont dé
tourné en lui disant qu'il allait porter le plus
grave préjudice ou à lui-même, ou àlambas-
bassadeur, selon qu'il accepterait ou qu'il
repousserait la responsabilité de l'incroyable
réponse qui a, dit-on, été faite. M. Guizot,
qui se rend difficilement compte de ce qu'on
appelle la susceptibilité nationale, se rendit
pourtant.
Mais la dépêcbe avait été vue par une com
mission; plusieurs membres de la majorité la
connaissaient. On a su dans toute la cham
bre quel en était le sens, et nous n'appren
drons rien à la plupart dos députés, en la ré
sumant ainsi :
M. de Bou rqueney y exprimait sans réser
ve aie ■profond regret que lui avait fait éprou
ver la seule apparence d'une infraction au
principe de respect de la dignité de la Porte,
professé'par le gouvernement frençais. »
C'était à nous de nous plaindre : c'est nous
qui avons fait dej exrosss.
M. Guizot a prononcé quelques phrases
embarrassées pour dire qu'il ne répondrait
point, et pour faire entendre qu'en ce mo
ment on opérait de petites réformes en Syrie,
sans toucher à l'org-oiisation du gouverne
ment
M. de Lamartine a annoncé qu'il prendrait
demain la paro'e.
1 ji ujj^BgKlT* 1 . ■■ ..
KÏ.KCTIONS.
Il se passa en ce moment à Bellac (Hante-Vienne)
quelque chose-de fort singalier: c'est l'aiparition
tout-à-fait inattendue de U. l'amiral Dupetit-Thouars,
qui se présents comme candidat ministériel contre
l honorablo M. Maurat-Balangë. Chacun se .rappelle
les tristes et solennels débats de la chambre dans la
question de Ta ni. Chacun se rappelle, la rougeur au
front, que la majorité ministérielle, malgré les efforts
de l'opposition, sanctionna par son vote Je désaveu de
l'amiral Dupetit-Thouars, comme elle consentit plus
tard à payer l'indemnité Pritchard. Chacun se rappelle
enfin qu'Une épôe d'honneur ayant été offerte à .l'ami
ral, il la refusa par des raisons de discvline, xr.ais en,
disant des paroles qui satisfirent fleinement la com-
' mission radicale chargée de lui en Taire hommage.
Comment im»giner, après céli, que l'amiral se por
tât contre les membres de l'opposition, qui l'avaient
soutenu, et qu'il arborât le drapeau du ministère, qui
l'avait désavoué? Voilà pourtant ce qui arrive. G est
d'abord sur l'arrondissement de Cbinon, si bien re
présenté par M. C émieux, que l'amiral Dupetit-
Thouars a daigné jeter les yeux. Repoussé à Chinon,
il se retourne aujourd'hui vers Bellac, après avoir ma
nifesté sa mauvaise humeur dans une lettre rendue
publique. N'est-il pas déplorable que l'arabition égare
à ce point un homme que l'opinion publique avait
adopté, et qui, s'il l'eût vouln , fût venu s'asseoir à la
chambre comme ami de ceBx qui l'ont défendu, et non
de ceux qui l'ont frappé.
Nous le disonJ avec douleur; mais en aceptant
l'appui du ministère contre M Maurat-Balange, l'a
miral Dupetit-Thiouars sa mangue à lui-même et gâté
la belle simatiorique les événemens de Tàïii lui avaient
faite. Il faut ajou ter qu'il n'épargne rien pour réussir,
et qu'à Be ia>vcomme à Chinon, il s'adresse à la fois
aux conservateurs et aux légitimistes. Il aura sans
doute les voix dus conservateurs; mais celles des lé
gitimistes lui feront défaut. Jamais en effet, le parti
qui se pique avant tout, d'honneur et de loyauté, ne
voudra prêter les mains à un acte aussi blâmable.
ÏJ. Maurat-Balange est d'ailleurs un des députés les
xphw ferme»,- W-plo* indépendans, les plus ijti|es dont
s'honore l'opposition ; les électeurs de Bellao. en lui
conservant leuroonfiance, malgré M. Dopetit-Thouats,
prouveront qa'ils ne sent pas moins; ners et moins
honnêtos que le3.électeurs de Chinon.
Des autres élections du département de la Haute-
Vienne, une seule pourra donner lieu à une lutte sé
rieuse, celle de Rochechouart. On sait quelle joie
éclata dans tous Us rangs de la coalition quand, en
4839, M. Edmond Blanc, Secrétaire-général du mi
nistère de l'intérieur, fut battu à Richechouart par
l'honorable M. Ttxier, avocat à Limoges. C'était le
triomphe d's la pureté électorale sur les manœuvres
administratives, et le jour où M. Tixier entra pour la
première fois dans la salle des conférences, il y reçut
une sorte d'ovation Malheu easetr.ent le beau mouve
ment de <839 s'arrêta; les passions égoïstes reprirent
le dessus; l'intérêt privé redevint prédominant, et, en
48iî, M. DucMtel eut le plaisir de faire élire à Roche
chouart U. Edmond Blanc, le même M. E lmond Blanc
"dont, en 4839, la chute lui avait été si agréable.
Il n'est pas besoin de dire que depuis ce moment
M. Edmond Blanc a fort bien sa exploiter et fortifier
sa pjsition.Nousdevonspourtantreconnaitre que, l'an
dernier, quand M. Laurence fut nommé directeur des
contributions directes, le patriotisme de M. Edmond
Blanc commençi à s'inquieter ,.à s'agiter, et qu'une
fois, une seu'e fois, il poussa l'énerg e jusqu'à voter
avec Imposition. Nous ignorons que's moyen* on em
ploya pour lé rassurer et pour le calmer; mais la b-e-
Diségarée est revenue au bercail, et c'est elle qui,
dans les premiers scrutins de la session, était expres-
«ément chargée par M. Duchâtel de pointer les dé-
putésqui votaient pour et contre le cabinet. On ajou'e
que bientôt la peine qu'il a prise recevra une récom
pense méritée, et qu'une bonne p'ace financiè, e lui
est réservée. :
Reste à savoir si les élect( urs do Rochechouart ra
tifieront le marché, et s'ils trouveront bon qu'après
,M. Laurence le ministère des finances s'enrichisse de
M. Edmond Blanc. Tout ce que nous pouvons dire ,
c'est que M. Tixier se présente de nouveau , tt que
ses amis regardent le succès comme très probable.
Nous avons, pour faire des vœux en sa faveur, un
double motif, le désir de voir entrer M. Tixier à la
chambre, et celui d'en voir sortir M. Edmond Blanc.
Aux journaux de dépàrtemens que r>ou3 avons déjà
mentionnés comme s'occupant activement des élections
prochaine», il faut en ajouter beaucoup d'autres. On
peut citer notamment l'Océan de Brest, rt/nton nor
mande, le Courrier d'Alsace, le Patriote des
l'Union tt'Auxerre, le Phare de La Rochelle, et l'ff rSon
libérale du centre , nouveau journal d'opposition me-
dérée, qui se publie à Nevers, et qui peut rendre aux
dépàrtemens du centre d'importans services.
Intérieur.
PARIS, 45 JUIN.
La réunion d'une division de cavalerie à Lu-
néville est maintenant certaine. Nous lisons dans
le Moniteur de l'Armée :
" M. le lieutenant-général de Mornay. disponib'e,
est désigné par décision royale du 8 juin [ioar com
mander là division decavaleriede réserve qui sera for
mée à Lunéville dans les premiers joars du mo»
"d'août prochîin. - , , .
> M. le maréchal-de-çanip.Kœhi r, commaïkdant la
brigade de cavalerie, à Lunéville, et M. le maréchal-
de-camp Lefebvre d9 Gbuy, commandant lejlép&rtc-
ment de la Meunhe, sont désignés pour _ commander
chacun une des deux,brigades, de la division de cava
lerie de réserve qui sera formée à Lunéville sous le
commandement de U. le lieutenant-général de Mor
nay. Ces deux officiers-généraux conservent ld com
mandement de leurs départenrens respectifs. / ,
" » M. dé Vaudrimey Davout, chef d'escadron au corps
royal d'état-major, aide-de-camp do M. le général"
Schneider, est déiigné ponr- être employé momenta
nément en qualité de chef d'état-major de la division
de cavale;ia de réserve de Lttnéville. » s
Par ordonnance du 34 mai, M. Itoequan-
court, lieutenant-colonel commandant militaire
de l Ecole égyptienne, a été njmmé officier de la
Légion-d Honneur.
Ont été nommés au grade de chevalier, par or
donnance du $6 mai :
MU. Dubosc do Neuilly, capiia : ne au 4 tr régiment
de cuirassiers; Besnard, maréchal-des-legis à !a com
pagnie de gendarmerie de la' Seine-Ii firieure ; Du
pont, capitaine au 61' da 1-gne; Kadin, sergent, id.;
Esmieu, capitaine au 3' baïuillon de chasseurs d'Or
léans; Bonnet, !i:utenant, Bauvi!l-.r, sergent, id.;
Somma, capitaine au 8* bataillon de chasseurs d'Or
léans; Ai'zemberger, sergent-major au 2" batail'on
d'mfrnterio légère d'Afriqu ; Robert D -shongues, sous-
lieutenant, officier d'ordonnance da M. le. général de
Lamo'icière; B'-oOs-ais, médecin ordinaire de2* classe
à l'hôjital de la Salpôtrière, à Alger.
— Nous apprenons que le roi des Belges, re
connaissant l'insuffisance de la somme votAe par
la chambre des représentans, vient de donner
30,000 fr. pour les fêtes d inauguration du che
min de fer au Nord, à condition que l'oa invite
rait en masse le cercle des Àrls, la Société de
Commerce, la Société du Concert Noble et la So
ciété lyrique de Bruxelles.
— Un comité vient de se formerjjn Angleterre
pour réunir par de* souscriptions les fouds néces
saires, alin de donner à Sir Robert l'eelun témoi
gnage de la gratitude publique pour ses grandes
réformes c mmerciales.
— MW. le baron de Barante, le baron Tjjlor
et de l ad>ucette. ont eu l'honneur d être reças
eo audience particulière au palais de Neuilly par
le Roi et la Reine. lis venaient mettre sous le pa
tronage de LL. MM. la souscription natio
nale, à l'effet d'erigcr une statue équestre à
Jeanne-d Arc sur la grande place publique d Or
léans Li com té est composé de MM. le dac de
Mortemart, pair de France, président; le baron
de Barante, pair de France; le général Jacque-
iniuot, député, commandant supérieur de la
garde nationale du département de la Seine; le
baron Taylor. inspecteur général des beaux-arts,
vice-président ; le baron Ladoucettê, député, se-
crétatre ; Ganneron, député, trésorier ; le géné
ral baron A thaï in, premier aide-de-camp du Roi;
Lamartine, député; Victor Hugo, pair de Fraff-
ce; le comte de Montesqaiou. pair ae France; le
baron Roger, député; de Loynes, dép«té; te
comte deSégur, pair lie France; le baron Baude,
député; Abbatucer, dépu'é ; Biulay (de la MeUrr
the), député; Coteile , député; Lebrun, pair do'
France ; le marquis de La Rochejaquelein, dépu
té ;.ûdilon Barrot, député; le comte Simeon, dé*
poté; le marquis de La^range, député; Maca-
rel , conseiller d Étà't;'de Cormenin , député ; Se«
vin-Marean, député.
. —Ainsi qfe nous l'avons dit, l'Angleterre
renforcé son -escadre dans le Tage. A l'Albion,
de 80 cinors, pa'tiil y a huit jours, voqt sa
joindre les vaisseaux (ht Queen, de 400 canons,
et le Canopiis, de 8i canoiJs.
S rW. N cholson, qui, à bord da "Fanténé*
s'çst distingué récemment dans une affaire contre
le^ pirates de la côte de Bïr'. aii?, a été nommé
capÂrine. - : • * •
Oa sait que l'esclavage est cfl Ch'ne, très
'doux et très re»treiul. L'empereur Vient encorë,
|tsr un édit récent, d améliorer le sort des esclar
ves. Les maîtres ns peuvent le8r faire subir au-'
Dun supplice; ils sont tenus de les nourrir, da
.ï§i habiller, de les peigner, et ae doivent les faire
travailler qu'uft certain, non^jre d'heures p»
jouj;. «" • -T*
Parmi les duposit'oas spéciales que renferm»
cet élit, il enett une qui mérite d être particulié-
rem< nt remarquée : le maître est tenu, lorsque
l'esclave a atteint l'â^e de puberté et qu'il mani
feste son vœ i, de lui procurer une femme, s'il
est du sexe masculin, ou un mari, s'il est du sexe
féminin, et de faire procéder à la cérémonie du
msri»ge, d'après les lois de l'Etat. Si le maître
se refuse de satisfaire à cette obligation expresse,
il est passible de peines sévères, et «on esclave
devient libre à l iestant. Cet édit a été rendn exé
cutoire dans tout l'empire au meir de janvier
dernier.
— Le conseil municipal de Rive-de Gier vient
•le prendre une dal.biration contre 1 emploi des
nouvelles voiturfs que la tonpagnie du chemin
de S tint Etienne, à Lyon, vient de faire confec
tionner pour le transport des voyageurs. » "
— L>s gouvernement turc vient d'établir un
nouveau ré^h me&t pour le port de Constantino-
ple ; ce règlement, q jî contient un grand nom
bre de mesures d'ordre et de p »lice, établit deux
droits nouveaux, l'un de passsgeet l'autre de sé
jour pour les navires, de toutes les nations qui
séjourneront pendant un certain temps dans le
port.
— Oa lit dai s le Mémorial bordelais du. 13 :
« Hier, au moment d'arriver à,la itation de
Pessac, l'un des tub- s de la m: chine qui remor
quait le convoi parti à deux heures pour La Tes
te, lit explosion; à-cet instant, l'eau qui était dasns
la chaudière se répandir dans le foyer et en lit
jaillir une masse dd famée et de vapeur; la vi
tesse acquise du convoi amena proaiptement le»-
voyageurs aa milieu de ce nuage ; aussitôt le cri'
-de : « Au feut.» fut prononça de la voilure de
troisième, et, sans réfléchir, quatre ou cinq voya
geurs, malgré Jes exhortations pressantes de plu
sieurs employés de la compïgoie qui fe trou
vaient dans le convoi, ouvrirent les portières et
s éUncèrent sur les accotemens du chemin. Quel
que* secondes après. le convoi était daDS la gare
de Pessac, où \oy?geurs prudeas et voitures é-
taient sans la moindre atteinte Quelques contu-
sions. écorchares ou entorses ont été le résultat
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
— La considération ! — s'écria la favorite, — une belle
viande creuse ! Mais moi, telle que tu me vois, et le roi lui-
même, crois-tu que nous soyons déjà tant considérés par
Messieurs nos sujets ?
— Au moins, ne vous jette-t-on pas chaque jour le mé
pris a la face, — dit le danseur en s'animant, '— h vous Ma
dame la comtesse, un sergent de gardes françaises ne vien
drait pas vous dire qu'il refuse de se battre avec vous, parce
que vous êtes un sauteur de chez Nicolet !
— L'insolent 1 —dit la favorite en prenant parti pour son
protégé, — veux-tu que je le fasse casser, ce mal appris, et
qu'on l'envoie pour une année ou deux à la Bastille, afin de
lui enseigner un peu l'égalité?
—^ Bien obligé, Madame la comtesse, j'espère un jour ou
l'autre me venger moi-mênie, et je parle de cet affront entre
mille, parce que justement j'aurais beaucoup aimé l'état mili
taire, et qu'il m'a surtout été pénible d'être insulté par cet
uniforme que je me fusse trouvé si heureux de porter.
— Eh bien ! mais on peut toujours servir le roi, et si une
fois tu prenais ce parti, je pourrais te donner un bon coup
d'épaulé pour ton avancement.
— Sans doute, — repartit Dupuis avec embarras, —mais,
servir comme soldat, c'est bien dur; et si le coup d'épaule
de Mme ,1a comtesse avait pu venir plutôt avant... qu'a
près...
— J'entends, — dit la du Barry en riant, — il te fau
drait comme qui dirait une sous-lieutenance pour com
mencer.
— N'étant pas gentilhomme, — reprit le danseur, — je
sais combien cela serait difficile, mais il est toujours permis
de rêver.
• — Mais, au fait, — dit la favorite, — un Poisson de Mal
voisin, qui battaitrla caisse dans le régiment de Piémont, est
bien, par le. créditde Mme de Pompadour, sa cousine, devenu
maréchal-de-camp (4)! Pourquoi donc, d'un joli garçon qui
se dévoue à mon service, ne ferais-je pas tin sous-lieutenant?
D'ailleurs", cela fera enrager d'Aiguillon (2), que je soupçonne
d'être dans le tripotage de là maréchale, vu la grande liaison '
qu'il y a entre eux. Ça va, garçon, — ajouta-t-elle,—j'en
fais mon affaire, et tu seras officier.
-rr-Quoi ! vraiment, vous daigneriez?...— s'écria Dupuis
aveejoie.
-r—Oui; mais,—dit la favorite, montrant bien l'ancienne
modiste en ce souci, — il faut choisir un joli uniforme ; je
veux me "faire Honpeur de mon protégé.
— Et une garnison pas trop loin dé Paris ou de Versailles,
s'il .était possible, — ajouta timidement Dupuis.
— Ah! gaillard, — repartit la comtesse en le menaçant
du doigt, — tu veux te faire voir k ta grande dame, orné de
tous tes rayons I
(1) Historique. Son nom figare dans l'Etat militaire de 1780.
(2) Au portefeuille des affaires étrangèi^s, le duc d'Aiguillon
réunissait celui de 1* guerre.
Les femmes sont vraiment admirables k tout deviner dans
les choses du cœur, et le futur sous-lieutenant était percé k
jour malgré toutes ses protestations.
— Voyons, revers et pareiuens bleu céleste, cela t'arran
gerait-il? — continua la du Barry, — je vois de cette couleur
là par les rues de Paris.
— Mais, oui,—répondit Dupuis,—bleu céleste sur blanc,
cela doit bien faire.
— Huml — fit la comtesse, — il y a seulement une chose
à dire; c'est que le bleu est le fard des blondes, et que tu es
brun décidé.
— Alors, — répondit Dupuis entrant volontiers dans ce dé
libéré de toilette militaire, — ce serait du jaune qu'il me'fau-
drait ; mais, Madame la comtesse, il y a des régimens jon
quille, et je me rappelle très bien, tout à l'heure, avoir vu des
uniformes de cette couleur, à Versailles, avant de venir ici.
— Et Versailles pourrait te convenir?
— Sans doute, — repartit le danseur, — puisque j'aurais
l'occasion d'entrevoir quelquefois ma bienfaitrice.
— Et que Versailles, — continua en riant la comtesse, —
n'est pas loin de Paris; vilain flatteur dont je ne suis pas la
dupe.
— Maintenant,—remarqua le danseur,—il faudrait sa
voir les noms des régimens.
— Attends, —dit la du Barry, —lève-toi et va sonner.
Dupuis ayant exécuté cet ordre, un huissier parut aussitôt,
mais la comtesse s'était ravisée, elle courut ouvrir une fenê
tre et voyknt apparemment passer de loin un homme propre
à la renseigner :
— Vicomte! — cria-t-elle en vraie grisette qui appelle une
camarade; puis comme apparemment celui auquel elle fai
sait cet honneur, doutait un peu qu!il s'adressât à lui : —
Oui, vous ! — lit-elle plus fort r — montez ici.
En voyant, une minute plus tard, entrer un brigadier dès
gardes de la porte, personnage tout-à-fait mûr et respectable.
Dupuis eut à s'étonner de la merveilleuse prestesse que les
vieilles jambes de ce bon courtisan avaient mise à se rendre à
l'appel.
— Vicomte, — dit comtesse aussitôt que l'alerte briga
dier fut entré, — dites-moi un peu quel est le régiment
casemé à Versailles et qui a du jonquille dans l'uni
forme? ...
Le vicomte était un vieux formaliste, en tout très passionné
pour la chose militaire et avec lequel on pouvait être assuré
d'en savoir autant et plu» qu'on n'en voulait. Prenant donc de
fort loin sa réponse :
— Nous avons, — dit-il, — Madame la comtesse, dans
l'infanterie française, six régimens qui portent de jonquille
sûr blanc, ce sont : Savoie-Carignan, Aquitaine, Anjou, Ma-
réchal-de-Turenne, Dauphiné et Isle-de-France, les trois
premiers affectent le bouton jaune, les trois autres le bouton
blanc; on les numérote 35, 36, 37,.38, trente...
—Mais quel de ces régimens habite Versailles?—deman
da la comtesse en l'interrompant.
45 **
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
CHAPITRE XXII.
DE L'ODYSSEE DE DCPt'13. •- -CE QUE C'ÉTAIT QUE ZAMORE, ET DES GRANDS EFFETS DE SA PROTECTION
En arrivant h Versailles, Dupuis eut un premier iiiécompte,
soit que le roi, en vue de l'audience qu'il comptait donner le
soir à la marquise, s'occupât déjà d'éloigner la favorite, soit
touteautre raison qu'il importe fort peu de scruter, au moment
où le danseur débarquait sur la place d'Armes, la cour venait
de partir pour Marly.
Ce n'est pas que de l'une à l'autre de ces deux résidences,
la distance fût très considérable; et, au contraire, en prenant
à droite du château de Versailles, lallée nouvelle ; en traver
sant Rocquencourt et en suivant après, l allée des têtes de
mort (1), par un chemin charmant, en un peu plus de trois
quarts d'heure, un piéton pouvait être rendu à Marly, devant
la grille Royale, et c'est aussi à s'y transporter de cette ma
nière que Dupuis se décida.-
Mais à Marly, où beaucoup moins qu'à Versailles, régnait
l'étiquette intérieure, l'accès était infiniment plus difficile
pour qui n'était point de la cour, et même pour qui ne s'y
trouvait pas seulement placé dans une position un peu privi
légiée.
Notre solliciteur fit tout d'abord l'expérience de ce peu de
commodité des abords, car, dès la première cour qù il se pré-*
senta, une sentinelle des gardes suisses lui refusa durement
l'entrée. Dupuis essaya de .parlementer; mais le moyen, avec
un homme qui ne savait pas un mot de français et qui, d'ail
leurs, esclave de sa consigne, quand même il eût entendu la
langue, n'aurait jamais entendu la raison?
Le danseur se retourna alors vers les gardes françaises qni
étaient aussi de service à cette grille, et pensa qu'il aurait
meilleur marché d'un compatriote, il aurait pu dire, d'un col
lègue, quelques jours, avant.
• Il était écrit que ce régiment dont faisait partie Pompée lui
porterait toujours malheur. Il avait parlé fort poliment à la
sentinelle pour lui présenter sa requête, et il devait s'attendre
à ce qu'il lui fût répondu sur le même ton. Loin de là, l'en
tendant dire qu'il prétendait être reçu par Mme la comtesse
du Barry, le soldat se mit à lui rire au nez, et lui adressa nous
ne savons quelle réponse mal sonnante qui mit le susceptible
jeune homme tout hors de lui.
Il se donna alors le tort insigne de maltraiter de paroles
une sentinelle, objet sacré et infaillible, la Raison vivante en
*
(!) Ainsi appelée des arbres taillés en-pommes qui la bordaient.
grandes guêtres et l'arme au bras. Le factionnaire appella à
son aide, et Dupuis, déjà appréhendé au collet, se voyait sur
le point de voir finir au corps de garde sa brillante campagne
de cour, quand un secours bien inattendu vint le tirer de ce
mauvais pas.
Tout en se laissant conduire vers le poste, le prisonnier de
puis un moment donnait attention à un singulier groupe qui
venait de son côté.
Au milieu de plusieurs personnages que leurs cordons et
la richesse de leurs habits devaient faire prendre pour des
gens fort considérables, s'avançait un négrillon, vêtu lui-mê
me d'un brillant costume; malgré son teint couleur de suie et
un air d'à peine au sortir de l'enfance , il était de la part de
tout ce noble entourage l'objet d'une déférence marquée.
Pour que nos lecteurs, de leur côté, prennent cet objet de
tant de respects en quelque considération, nous devons nous
hâter de le dire, il s'agit ici d'un personnage historique, le
gentilhomme caudataire de Mme du Barry.
Ce gentilhomme de couleur foncée, s'appellait Zatncre.Tons
les mémoires du temps nous ont conservé son nom et consta
tent qu'il jouissait auprès delà comtesse d'un immense cré
dit. On lit à ce sujet dans les Fastes de Louis XV : « Les fa-
» miliarités que les caresses de sa maîtresse le mettaient dans
» le cas de prendre avec elle, avaient fait dire à quelques mé-
■» chans » nous n'achevons pas la phrase qui est un peu
vive et qui attendu l'âge enfaûtin du favori de la favorite nous
paraît recéler une calomnie.
» Quoi qu'il en soit, Zamoré avait tellement l'oreille de la
comtesse, que les plus grands seigneurs ne dédaignaient pas
de lui faire leur cour ; enfin le roi lui-même, qu'il avait Jeta
ient dé réjouir par ses gambades et ses gentillesses, avait
pour lui des bontés sans égales; c'est ce que va prouver une
anecdote très acceptée, que nous devons d'autant plus recueil
lir, qu'elle se relie étroitement à notre récit.
Un jour, le gentilhomme caudataire ayant fait rire le roi
aux larmes,
— Tamajesté remarquera,—dit la comtesse,—^que ce
pauvre Zamore,qui a si bien le talent de l'amuser, est éneore
à recevoir d'elle la moindre petite grâce,
G est ma foi vrai ! — dit lé roi frappé de cette réflexion.
Justement, à cette époque, l'architecte Ledoux, celui qui
depuis a construit les Barrières de Paris, venait d'achever
de bâtir à Lucienne, pour la du Barrv, ce fameux pavillon
l
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