Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-06-09
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 09 juin 1846 09 juin 1846
Description : 1846/06/09 (Numéro 160). 1846/06/09 (Numéro 160).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k667473c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
MARDI 0 JUIN 18iG.
EDITION DE PARIS.
NUMERO 1 ICO.
PUBLICATIONS NOUVELLES
INSÉRÉES DANS LE JOURNAL
chaque mraëe.
mbuotuêqub m ROMANS NOUVEAUX
I - * ' CONTENANT :
'42 vol. de Romans nouveaux ;
■ Bibliothèque Choisie, 2 ou 3 vok ;
Magasin Théâtral, 4 ou 2 vok
{contenant les meilleures pièces de théâtre de
l'année.)
Sous tes volumes pourront être brochés et reltéS/
Pour chacun des volumes de la Bibliothèque Choisie,
pour les volumes du Magasin Théâtral, et pour les
vohimes réunis du chaque Robian nouveau, les
abonnés auront droit M une couverture spéciale,
avec titre et table des matières.
*6 volumes et 4 volumes d'Annuaires,
■ 20 volumes par année.
JOURNAL POLITIQUE> LITTERAIRE, UNIVERSEL.
• • ■ , . _ ■ ..j r .
abonne à Paris, à l'Administration du Journal* rue de Valois-Paiais-froyai, a° jlO, Maison de M. Pape.
QUATRE ANlVCAIRESi
Quatre VOLUMES séparés «t broché^ tihacw
de 400 pages (ht motati
BX JUIM BB CHAQU8 AHtrÉBw
ASTXTI7AI &S des Lettres, des Arts et des Théâtre*
bx suumhu sa ohign alinéa.
astottaix^s politique (Députés, Pairs, Iurtruo
tion publique,- Clergé,' Armée et Marine y.
IX DÉCEMBBB SB OBAQ0B AKMÉ»
ANNUAIBX 'du Barreau, des Science», griculture et de la Médecine.
BIT MARS.DS GBAQUB A.BHÊB ' •
ANNVAIR£ des C behins db J fer . des Travaejt
publics, de la Banque, de rtn ■ merce. ; ! ■
Ces Annuaires réunis rempiaeeront tfjMMweaçft
Royal, l'Almanach du Commerce et les Aiunialrc^
spéciaux et formeront une précieuse collection.
46 volumes et 4 volumes d'Annuaires*
20 volumes par année
S 'adresser franco, pour la Rédaction,
à M. M eurgau, Gérant.
lies articles déposés ne seront pas rendus.
on 8'abonne dans les départemens, chez lks electeurs des postes et a toutes les messageries ;
a londue», chez SIM ' uicie el /ils, Sainte-Anntfs Lane;
a stiusboi.hc ■ i Alexandre, çocr l'alleiugxj.
Ut Abfinnr^n \sto;nl7:i>icent U - >" ti lÇ de-rhnqucmoiir. . *
paris.
trois mois 13 fft.
sixuois 2c
un an s2
s£VAX*a»K0.
TROIS BOIS- , 13 FB.
bjxmois....:à<....... 30
>~BH AN...".v. , 4)0
TnOlS mois SO Fit.
six mois..... 40
un an.: 60
on reçoit les annonces et avis a insérer , tous les jours, de 10 heures du rtiatin k 4 heures,
à l'administration générale des Annonces, place de la Bourse, 8. ' 4
toute insertion doit être agreee par le gkraxt*
Pour le» Annonce$ainti que poar'lei Abonnement, on refait det mandait tur Pari».
S'adresser franco, pour tout ce
qui concerne, l'Administration^
à M. R obin , Directeur.
Extérieur.
ANGLETERRE. —.LONDRES,. 6 Juin. — On tra
vaille aux fortifications pour la défense de Sheerness ;
les murailles qui relient eosembleat lés ouvrages de
défense ont trois pieds d'épaisseur "et dis à douze, de
hauteur : un fossé de la largeur de cinquante pieds et
de la profondeur dé quinze pieds entourera la batte
rie; cinquante-huit canons garniront ces ouvrages.
Déjà soixante-trois canons ont été placés sur Jes vieux
remparts; une ou deux compagnies d'artillerie sta
tionneront à l'avenir stir cé pôint; actuellement il y
a une caserne à peine susceptible de renfermer 'trois
cents hommes ; il va en être élevé une nouvelle.
Les fortifications de bheerness ne sont pas les seules
dont on s occupe ; ce qui n empêche pas que dans une
série de doenmens mis hier sous les yeux du parle
ment. on ne trouve le document suivant, d'une nature
assez extraordinaire^ ■ •
. iT. Wamqr au comte d'EUenborçugh. . .
Southampton-street, Slrand, 21 avril 1846.
Comme je suis uniquement mû par le désir d'être
utile k mon pays, je ne m excuserai pas de ce que je
prends la liberté de vous offrir quelques observations
au mjei de îa lettre que votre secrétaire a écrite le 9
de ce mois-i-lord Ingestrie, et dans laquelle vons rom
pez tontes les négociations entamées avec moi, par lé
motif que je ne veux pas me soumettre au jugement
d'un officier qni est déji prévenu contre moi. — le ne
veux être impoli pour personne; je ne veux pas me
servir dexpressions blessantes : mais je réfuse sir Tho
mas Hastings parce qu il est prévenu contre moi, et
qae partout ou il l a pu. il a dévié mes prétentions!—
Vourqnoile. colonel Chalmer. qui a déjà une idée de
0»erinventions, a-t-il élé remplacé?
V » Je rappellerai i Yotre Seigneurie que je nesnis pss
officier au service de Sa Majesté, mais entièrement U t
bre de ma personne, et faisant une offre que «<
que d au tres sare » t être de la fhn hante importance
poor le pays. Je crois, et d'autres croient comme moi,
que je puis facilement détruire toute flotte que l'An
gleterre peut mettre en mer. rendre inutiles toutes les
foriincanons qui viennent d'etre élevées, et infranchis
sables tons les havres et toutes les rivières qui entou
rent cette lie. Je ne demande i Votre Seigneurie qu'une
chose, c'eit que le jugement de mes inventions soit sou
mis à an tribunal impartial et sans prévention. Si Votre
Seignearie repousse nne demande raisonnable, je ferai
on appel au pavs, et, qmelque ficheuse conséquence
qa'il paisse résulter de la publicité que, pendant nom
bre d'année», je me suis efforcé d'éviter, ces conséquen
ces,devront être attribuées i ceux qui m'auront poussé
h cette détermination.
P Signé, S.-A. WARNER. »
ESPAGNE.— madrid , 3 juin. — On parlera moins
maintenant de modifications du cabinet. Les intrigues
vont cesser. Déjà beaucoup de députés quittent la ca-
pitale pour aller préparer leurs réélections. M. Pâche-
co se dispose à partir pour l'Andalousie, où il doit se
fâire réélire. On parle aussi du départ prochain de M.
Llorente et d'autres députés pour le même objet. Les
réélections sont aujourd'hui la grande affaire à l'ordre
du jour. -
• Il n'est pas arrivé de nouvelles plus fraîches du Por
tugal. On sait seulement que le ministère Palmella a
pris en main la direction aes affaires, et l'on espère
qu'il pourra rétablir l'ordre.
B arcelone , 2 juin. —Notre capitaine-général vient
de publier un arrêté assez inhospitalier :
« Pour avoir une connaissance exacte de tous les
étrangers résidant dans celle capitale et dans les autres
bourgs compris dans le district de mon commande
ment, jVrdoone et arrête ce qui suit :
» Ait. 1". Tout étranger qui ne se sereit pas pré-
isnté à son consulat, et qui, en conséquence, n'y se-
ralt pas formellement connu, se présentera , dan» cinq
Jours de ta publication de cet arrêté, i la capitainerie
générale; avec une note exprimant son nom, le lieu de
sa naissance , la rue qu'il habite et sa profession.
■ A 2 Après ce délai de cinq jours, tout étranger qui
n'aurait pas satisfait à l'arrêté , sera arrêté et expulsé
de l'Espagne comme vagabond, on interné selon les
circonstances.
» 3. Les propriétaires de maisons, aubergistes, et
,0111 ceux qui tiennent des établissemens publics, sont
»i-"i .. , -» »• ■ 1
tenus d'exiger des étrangers logeant chez eux un certi
ficat de leur consul, et à défaut de consul, da gouver
neur de la place, constatant qu'ils sont en règle, et qne
leur séjour est dûment autorisé.Les'proprlétaires et au
bergistes qni ne, rempliraient pas cette obligation seront
condamnés.à une amende de SO ducats, sans préjudice
de peines plus sévères.
» 4. Les ' commandans des provinces adopteront des
mesures analogues dans leurs districts, et exécuteront
la loi avec la sévérité et l'exactitude que commande le
maintien de l'ordre public et de la tranquillité, que je
suis résolu de maintenir à tout prix dans la principauté.
» Barcelone, 27 mai 1846.
» Signé : m. breton. »
murcie , 30 mai. — Hier, à huit heures du matin,
nous avons éprouvé une forte secousse de tremble
ment de terre; elle a duré environ dix secondes. Un
bruit extraordinaire avait précédé ce mouvement os
cillatoire, : qui répandit le plus grand effroi dans là
ville, car on n'a pas oublié les malheurs ! arrivés en
1829, dans diverses localités de la province d'Ali-
cante, peu éloignée de Murcie.
SAXE. —duesde , 31 mai. —Notré gouvernement
entretient un échange fréquent de notes avec les ca
binets de Vienne, de Berlin et de Saint-Pétersbourg,
et les repré-:entans'de ces cours à Dresde n'ont jamais
été si occùpés. Il s'agit particulièrement de l'extradi -
lion dé M. de Tyssowski qui est prisonnier dans la
forteresse de Kœoigsten sous le nom de M. deTott.On
fait surtout valoir de notreTîôté le voto des chambres
qui se sont prononcées pour le maintien et l'inviola
bilité de 1 hospitalité accordée aux réfugiés.
des bords du R hin, 1" juin. —Il n'est; pas dou
teux qu'il s'est opéré -un changement dans les rap
ports entre, la Russie et. la France. Le czar est résolu
d'adoucir 1 isolement observé josqu ici à l'égard de la
France; Il se pourrait donc que ton. vît bientôt l'am
bassadeur de Paris et celui de St-Petersbourg paraître
à^enrs postes ^especiuô, !.. . ' .
i (Co." ■•spondsxi de Nuremberg.)
PRUSSE. —berlin . 3 jutn. L ouverture du syno
de évangéhque a eu lieu hier. Le synode s'occupera
d'abord de 1 examen ultérieur des travaux préparés
pair les synodes provinciaux.Après la clôture des déli
bérations, les travaux seront livrés à la publicité.
PARIS. 8 JUIN
La mort de Grégoire XYI est un événe
ment important tant pour l'Italie que pour
toute l'Earope. De graves questions religieu
ses sont en ce moment en suspens, et le chan
gement de pontife et par conséquent du car
dinal secrétaire d'Etat peut devenir un nou
vel embarras dans les affaires pendantes entre
la cour de Rome et les gouvernemens euro
péens.
Quant à l'Italie, cette mort arrivée inopi
nément peut donner occasion à de nouvelles
insurrections, car le mécontentement est gé
néral dans les Etats-Romains, à cause de la
mauvaise administration papale, et l'agita
tion des esprits augmente de jour en jour.
On sait qu'en février 1851, au moment où
Grégoire XVI monta sur le trône pontifical,
une révolution éclata dans l'Italie centrale ;
le mouvement s'étendit en quelques jours à
presque toutes les provinces romaines. L'Au-
triclie ne ta- da pas à intervenir, et l'occu
pation étrangère comprima la révolution ;
mais les griefs des populations continuèrent à
exister. Ces griefs étaient si' évidens, que les
représentans même des grandes puissances
les trouvèrent fondés, et présentèrent le 21
mai 1831 au cardinal Rernetti, nouveau se
crétaire d'Etat, le fameux mémorandum con
tenant les réformes politiques et administrati
ves que l'on conseillait à Grégoire XVI d'ac-
corder à ses sujets.
La cour de Rome promit les réformes,
mais on sait comme elle tint ses promesses.
De nouveaux troubles eurent lieu, et, par
suite, une nouvelle intervention autrichienne
qui décida i» France à faire occuper Ancône.
Le ministère français était présidé, à cette
époque, par Casimir Périer, qui conçut l'ex
pédition d'Ancône dans le but non-seulement
de contrebalancer la domination de l'Autri
che en Italie et de garantir l'indépendance
des États-Romains, mais aussi d'obliger le
pape à introduire dans son administration
« des améliorations réelles et certaines et da
» nature à fonder la sécurité du saint-siége
» sur des bases plus stables que celles d'une
» répression périodique,. et à assurer d'une
» manière solide la tranquillité des peuples
» par la satisfaction des besoins légitimes et
» des vœux éclairés. »
Le gouvernement papal fut cependant ré
tabli dans les provinces troublées sans aucune
amélioration. Malgré les promesses du pon
tife, malgré les paroles de Casimir Périer,
malgré l'acte solennel fait par la population
d'Ancône en 1832, en demandant des institua
tions et des réformes, malgré les .pétitions et
les protestations de ces mêmes conseils com
munaux et provinciaux, composés de per
sonnes nommées par la cour de Rome, celle-
ci, depuis cette époque et surtout depuis que
le cardinal Lambruschini est au pouvoir, a
suivi une marche de jour en jour plus rétro
grade. Aussi les tentatives d'insurrection se
sont-elles succédé assez fréquemment dans
les Légations. On se rappelle encore les trou
bles de la province de Rologne, en 1843, et
le mouvement de Rimini et d'autres pays de
la Romagne, de l'année dernière. Les patrio
tes romagnols publièrent en cette occasion
un manifeste dans lequel étaient exposées les
causes du mouvement ainsi qne les réformes
réclamées par les populations. Tout le monde
a approuvé la modération et la justice de
ces demandes, et cependant la cour de Rome
s'est obstinée à ne vouloir apporter aucun
remède à la situation. Les désordres de l'ad
ministration ont continué. Le déficit des fi
nances s'est accru : les commissions militai
res, les tribunaux politiques, les juridictions
ecclésiastiques, l'inquisition ,'ont été conser
vés. Aussi le mécontentement est-ifgénéral :
les per-écutions sont continuelles, les prisons
toujours remplies et le nombre des émigrés
toujours croissant. '
Le mal est si profond dans les Etats-Ro
mains, que la résignation n'est plus possible.
Et si les puissances de l'Europe, qui tiennent
tant à conserver la paix, n'obligent pas la
cour de Rome à adopter les institutions indi
quées dans le mémorandum du 21 mai 1831,
ainsi que dans le manifeste de septembre
1845, on peut s'attendre à une autre insur
rection et plus sérieuse.
Ce mouvement favoriserait sans doute les
projets de l'Autriche, qui serait bien aise d'a
voir un prétexte pour occuper de nouveau les
Légations. Mais la France permettra-t-elle
cette occupation ? Ne cherchera-t-elle pas
pas plutôt à l'empêcher, en obligeant le pape,
comme disait Casimir Périer, à introduire
dans son administration des améliorations
réelles et certaines et de nature à fonder la
sécurité du saint-siége surdes bases plus sta
bles que celles d'une répression périodique?
Nous yerrons si le ministère abandonnera
encore cette fois-ci la dignité et les intérêts
du pays, et s'il oubliera ce que les membres
les plus influens du cabinet ont dit à ce sujet
lors de la discussion qui eut lieu à la cham
bre à l'occasion de l'évacuation d'Ancône.
En attendant, le rôle de M. Rossi, ambas
sadeur^ France à Rome, est, dans les cir
constances actuelles, d'une grande importan
ce. On sait que c'est surtout dans le conclave,
qui commencera le 11 courant, que les am
bassadeurs des puissances catholiques mettent
en jeu tons leurs ressorts, pour faire préva
loir leur influence, soit en cherchant à faire
élever à la papauté un cardinal de leur
choix, soiten donnant l'exclusion à celui qui
déplairait à leur gouvernement.
On dit que le cardinal qui a lé plus de
chances d'être nommé pape est le cardinal
Fransoni, Génois, né en 1775, et préfet actuel
delà Propagande. Il passe pour être partisan
: n;'
La chambre a terminé aujourd'hui l'examen du
budget de la guerre. Il ne restait plus à voter
que le chapitre relatif an casernement et aux
constructions militaires. M. Mortimer-Ternaux,
s'appuyant sur les chiffres et les docnme&s dès
budgets précédens, est venu faire voir comment
le gouvernement, après avoir obtenu de la géné
rosité des chambres des crédits considérables
pour des travaux d'urgence, laissait ces travaux
de côté, en commençait d'autres, et venait ensui
te solliciter de la chambre des crédits nouveaux
pour achever des entreprises que la législature
n'aurait point autorisées sans cela. U. Ternanx
appuyait sec reproches sur des faits précis, et, en
présence du chiffre toujours croissant des crédits
demandés pour les constructions militaires, il de
mandait, s'il n'était pas temps d'arrêter cet enva
hissement successif du budget, et d'obliger le
ministère à terminer les établissemens commen
cés, avant de se jeter dans des constructions nou
velles. On travaille partout, on ne termine rien
nulle part, et le sort des soldats, dont on a invo
qué l'intérêt, n'a reçu aveune amélioration. U.
Ternaux proposait donc de retrancher du budget
75,000 fr., qu'on disait destinés à commencer au
Mans de nouvelles casernes.
M. le commissaire du Roi, pour toute réponse,
a fait l'éloge du génie militaire, qui n'était pas
en question, de la solidité, de l'élégance des
constructions, qu'on ne contestait pas. Un mem
bre de la majorité, M. Lanyer, est venu alors
confirmer par de nouveaux faits les reproches
adressés à l'administration par U. Ternaux. Il a
cité l'exemple de la ville de Saint-Etienne. Une
loi en 4844 avait consacré près de 500,000 fr.
pour la construction dune caserne dans cette
ville; pour cause d'urgence la ville s'était impoié
le sacrifice d'une somme égalç; cinq ans après,
ces travaux d'urgence étaient abandonnés ; une
ordonnance ministérielle, partageait entre Saint-
Étienne et Montbrison là garnison de cette pre
mière ville; et les fonds votés par les chambres,
ceux votés par la commune, restaient sans em
ploi. M. Lanyer, invoquant le témoignage du rap
porteur du Dudget, a demandé .quelle était au
sujet de ces désordres l'opinion delà commission.
M! Bignon est alors monté à la tribune, et, du
ton le plus paternel, a laissé tomber sur l'admi
nistration les plus accablans reproches.
L'honorable rapporteur a rappelé que le mi
nistre avait pris tons les ans, envers les commis
sions précédentes, l'engagement de n'entrepren
dre aucune construction nouvelle; et que chaque
année cependant les fonds mis à la disposition de
l'administration avaient été appliqués à de nou
velles entreprises, pour l'achèvement desquelles
on venait ensuite demander des crédits. Il a cité
un fait plus grave: c'est que la commission,pour
se rendre un-compte exact de toutes les construc
tions militaires et pour mettre un frein efficace à
cette ardeur de bâtir qui dévore l'administration
de la guerre, s'était fait présenter un état de tous
les casernemens en construction. L'année sui
vante, eilesefit représenter ce même tableau, et,
à son grand étonnemènt, elle le trouva rempli de
changemens, et portant l'indication d'un grand
nombre d'établissemens nouveaux. L'administra
tion de la guerre avait ainsi donné à ses propres
engagemens le plus éelatant démenti.
Quelle conclusion ressortait naturellement de
ces déclarations faites du ton le plus bénin par
M. Bignon? C'est* Évidemment 'qu'un vote dés
chambre* pouvait seul mettre nn terme à cette ar-
chitectomanie du génie militaire, et qu'il ne fal
lait plus ajouter aucune foi à des engagemens que
le ministre n'avait jamais hésité à prendre, et
que chaque année il avait violés. Mais le cœur
paternel de M. Bignon ne pouvait se résoudre à
proposer une mesure énergique, et à contrister
le ministre et l'administration de la guerre. Il à
donc déclaré que si le ministre ne renouvelait
pas l'engagement tant de fois pris et violé, il
croirait devoir en son nom personnel appuyer l'a
mendement de M. Ternaux ; mais qu'il espérait
que le ministre ne l'obligerait pas à cette dure né
cessité.
A cet appel plein de bienveillance, M. Moline
Saint-Yon s'est empressé dé se lever, et de décla
rer qu'on ne remuerait pas une pierre dans la ville
du Mans, jusqu'à l'achèvement des constructions
commencées ailleurs. Le cœur de M Bignon a
été satisfait, et le chapitre allait être mis aux voix,
lorsque, du milieu des centres, s'est élancé à la
tribune un député plus ministériel que le minis
tre lui-même. M. Ardant, tendant vers M. Moline
Saint-Yon ses mains suppliantes, l'a adjuré de ne
prendre aucun engagement, et de se reserver son
libre arbitre. Puis il a invoqué, d'un ton pathéti
que, là double nécessité d'entretenir, dans le gé
nie militaire, le talent des constructions, et d a-
méliorer le sort des chevaux de nos régimens. Au
milieu des flots de cette éloquence hippico-archi-
tecturale, M. Mortimer-Ternaux a pris acte de
l'engagement formel pris par le ministre, et le
chapitre a été voté. L année prochaine verra sans
doute se renouveler les mêmes reproches et les
môme* "promesses.
Après le vote des derniers chapitres, et au mo
ment où l'on allait passer aux crédits supplémen
taires de l'Algérie, M. Crémieux a demandé à
adresser une interpellation à M. le ministre de la
guerre au sujet de la récente promotion d'un co
lonel au grade de maréchal-de'camp. A cette an
nonce, de sourds murmures ont couru le long des
bancs ministériels, et les cris : l'ordre du jour I
l'ordre du jourt opt retenti de toutes parts. Le
président a pourtant conservé la parole à M.
Crémieux, et l'honorable membre, avec autant
de modération qùe de fermeté, a rappelé les fàiti
scandaleux de cette promotion, et montré cou?
bien un pareil exemple était fâcheux, puisqu'il
introduisait à la fois la corruption dans la cham
bre, le découragement et la démoralisation dans
l'armée.
M. Moline Saint-Yon a refusé toute explica
tion , en déclarant qu'il prenait le fait sous sa
responsabilité.—11 y a deux responsabilités, lui»
reparti M. Crémieux : celle qui motivé une miss
en accusation, et la responsabilité morale. II se
suffit pas d'échapper aux tribunanx pour êtré
exempt de reproche. L'orateur , avec toute l'op
position, insistait pour avoir des explications. Le
ministre a persisté dans son silénce, en deman
dant qu'on lui citât une loi, une ordonnance qu'il
eût violée.
M. Ferdinand de Lasteyrie a rappelé alors que
quand la question était arrivée pour la première
fois à la chambre, le seul ministre présent, M, La-
cave-Laplagne, avait promis, au nom de son col
lègue, les plus amples explications : aujourd'hui
on refusait toute réponse. Cette insistance de
l'opposition a provoqué sur les bancs ministé
riels un véritable orage. Vous n'avez pas droit
d'interroger le ministre, criait M. Garraube : M.
d'HaubersaertetM. d'Angeville faisaient chorus;
et la basse formidable de M; de Marande, domi
nant le tumulte, faisait sans cesse retentir aux
oreilles du ministre ces mots bien venus ; Ne ré
pondez pas, në répondez pas.
M. Moline s'est gardé de répondre; il a con
servé dix minutes un mutisme vraiment lacédé-
monien; puis, quand les cris et le tapage ont eu
cessé et que le président a appelé les crédits de
l'Algérie, le ministre a tout a coup recouvré liai
parole; et ce roc aride s'est changé en une fon
taine d'éloquence.
M. le ministre de la guerre, en commençant,
a déclaré qu'au moment où allait s'ouvrir un dé
bat important, il avait cru devoir prendre la pa
role pour indiquer d'avance à la chambre la di»
rection que devait prendre la discussion. Nous
doutons que la chambre veuille suivre à ce sujet
les indications que lui a donnéesM. Moline Saint-
Yon. Suivant le ministre de la guerre, tout est
bien, tout sera toujours bien en Algérie. Le gou
vernement a tout bien fait, et il a l'intention de
faire encore mieux ! Il n'a aucune faute $ se,re
procher, et il est incapable d'en commettre ja~
mais aucune : qu'on lui vote des actions de grâ
ces pour le passé,et beaucoup de millions pour
l'avenir. (
Guerre, colonisation, finances : l'optimisme.de
M. le ministre s'étend à tout, et voit tout de l'oeil
le plus favorable. L'agriculture, le commerce,
l'instruction, tout fleurit, grâce à l'impulsion in
telligente qui vient de Paris : l'administration est
excellente, l'ordre et la régularité régnent rfang
les finances comme sur les grandes routes, k
tous ces titres, le gouvernement a droit k une
couronne; M. Moline ne la demande pas ; m ai f
c'est, modestie pure : il est certain qu'elle - est
bien méritée. •
A M. le ministre a succédé M.Abraham Dubois.
L'honorable député est loin de partager l'optimis
me ministériel. Il a su rendre justice au bien qui
a été accompli en Algérie, il a su faire, dans ce
bien, la part qui revient à chacun, et il a payé
au dévoument du maréchal Bageaud le tribut
d'éloges qui lui est dû. Mais l'honorable député
n'a point une aveugle confiance dans les lumières
ni dans les intentions du gouvernement, et il a
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
Pour un homme qui avait lui-même son souci, Pompée
avait prêté au récit du danseur une attention fort obligeante
Les endroits qui, dans la narration, avaient pu manquer de
clarté, comme un médecin qui confesse un malade, il les
avait élucidés par des questions où se marquait son zèle
d'être bien renseigné; l'affaire étudiée à fond, il pouvait sû
rement diagnostiquer, et voici à peu près la manière dont il
pensa que ce cas de pathologie amoureuse était à résou
dre.
—A ce que je vois, dit-il, mon garçon, vous auriez comme
une envie assez chatouilleuse de tâter de l'objet en question,
et d'après la manière dont cet objet a été embelli par la na
ture, je conçois votre goût à la chose, dont il est facile de
vous mettre à même, et ça, dans un tour de main.
— Comment! — fit vivement Dupuis,—vous pensez que,
malgré la fierté de cette femme, on pourrait l'amener?...
— L'amener 1 —repartit Pompée, — faites seulement un
geste, et l'infante est dans vos bras.
— Mais encore, — demanda le danseur, — ce moyen de la
décider?
— Ehl parbleu 1 on la terrifie en lui disant qu'on va tout
conter.
— Mais quoi, tout? il ne s'est rien passé.
— Àhl de s'insinuer dans sa chambre, de la contempler
en costume d'Eve, desavoir les secrets du ménage, vous ap
pelez cela rien?
— Mais, mon cher, son mari est au fait; que voulez-vous,
qu'elle ait peur de mes indiscrétions?
— Eh bien! et le monde donc, — dit alors Pompée d'un
ton capable, — et la société qui voit toujours du plus dans
les. histoires, vous croyez que votre Madame se souciera de
leur-z- opinion?
— Je comprends,— dit Dupuis, — la menacer d'un grand
scandale ; mais c'est un moyen bien violent.
—Et elle donc; ils sont gentils, ses égards, et jevous con
seille encore de la doreloter.
— Je ne dis pas, mais il me répugne de m'imposer ainsi.
— Allons, mon poulet, — dit Pompée en lui frappant sur
l'épaule, — votre amour ne bat que d'une aile; on n'y re
garde pas tant quand on est bien pris ; vous me faites encore
l'effet d'un de ces volcans de paille qu'on étciut en souf
flant (1) dessus.
Yous avez peut-être raison, — reprit le danseur, — et
quand j'y regarde bien, ce n'est pas tant l'amour, mais plu
tôt. la vengeance, qui me.tiendrait.
' «r- Si nous parlons vengeance,— répondit l'oracle, —tou
jours môme marché à suivre; mais changement de front au
dénoûment.
— Comment l'entendez-vous? — dit alors Dupuis curieu
sement.
(1) L'expression dont se servit Pompée, prise également dans
l'idée éolienne, était plus soldatesque et plus énergique,, nous l'a-
JoBCiwoû».
— Yoilà, — reprit Pompée, — on investit la dame, on la
force à capituler, puis, le quart-d'heure venu, on fait volte-
face à ses charmes, rien n'endève une femme comme cette
manière-là.
— J'aimerais mieux ce procédé, —dit le danseur,— il
est plus noble en même temps qu'il est plus poignant ; mais
décider à se rendre, une orgueilleuse pareille, on n'y par
viendra pas.
— Ohl — fit Pompée, d'un ton d'assurance, — on en a
rencontré, de ces tigresses ; et tenez, pas plus tard que ce
soir, je suis pour en apprivoiser une, si ce n'était que ce dia
ble d'argent est rare, et qu'il faut s'aider d'un souper!
— Ma foi, mon pauvre Pompée, vous tombez mal, — re
partit aussitôt le danseur, croyant voir dans les paroles du
sergent un appel à sa bourse, — je suis juste à la .tête d'un
écu de six livres; tous mes appointemens ont passé ces jours-
ci pour les cadeaux de noce, et il n'y a pas à compter sur la
dot, car mon mariage vient d'être rompu. '
— Ah! vous n'épousez pas? — dit Pompée avec distrac
tion, — un écu de six livres, c'est un peu court! —ajouta-
t-il, — et puis je ne voudrais pas vous gêner.
— A votre disposition, mon cher, — repartit le danseur
en lui donnant l'argent,—trop heureux de pouvoir vous l'of
frir, et bien désolé de ne pas faire mieux.
— C'est un commencement, — dit Pompée, en mettant
l'écu dans sa poche; après quoi il parut réfléchir un peu,
puis, comme saisi tout-à-coup pour Dupuis d'un immense
intérêt :
— Tiens, vois-tu, beau danseur, — reprit-il, — tu me fais
de la peine, et je ne te vois pas d'un calibre à mener cette
affaire-là.
—J'en ai peur,— répondit Dupuis,—et pourtant, j'y suis
de mon honneur, il me faut une réparation.
— Oui, — reprit le sergent,—ce n'est pas un écolier qu'il
faut pour la circonstance, c'est un bronzé, un racorni, enfin
un lapi» comme moi.
— Certainement, — dit le danseur, — je crois bien qu'à
ma place vous ne seriez pas embarrassé.
— Eh bien! je m'y mets, moi, à ta place, et je m'en vais
de ce pas chez ta marquise lui chanter une antienne... enfin,
suffit; noua en tirerons pied ou aile, c'est moi qui te le dis.
— Quoi, vraiment! — fit Dupuis avec admiration,— vous
oseriez vous charger? : " .
— Qui, moi, Pompée! si j'oserai? Mais ce n'est pas un Cé
sar que cette femme, pour me faire reculer, et si tu veux con
naître le discours que je lui prononcerai...
— Je m'en rapporte à vous, — répondit Dupuis; — seule
ment je vous engage à mettre des ménagemens dans la for
me, une femme de sa qualité...
— C'est charmant, — dit le sergent en haussant les épau
les,—il va m'apprendre les manières à présent ! Mais, blanc-
bec, on les possédait, les manières, avant que tu ne soyes né,
et l'on en a connu des princesses qui valaient bien ta mar
quise de... Tiens, à propos, son nom?
—
mm&qm
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
— Que dit-il?— demanda M. de Flavacourt dédaigneuse
ment.
Au lieu de répondre à cette question :
—•Voyons, marquis,— dit, avec une vivacité marquée, la
noble dame,— il faut pourtant faire sortir ce jeune homme;
et quelque ridicule que cela puisse paraître, je vous vois
obligé de vous en mêler.
— Par où es-tu venu, drôle? — demanda alors le mari.
Dupuis se croisa les bras sans répondre, et le regarda.
— Ah ça! m'entends-tu?— reprit le marquis en haussant
la voix.-—Je te demande par quel chemin on t'a conduit ici?
— Et moi, je ne vous réponds pas, parce que vous ne me
parlez point comme il faut.
—C'est inimaginable!—s'écria le gentilhomme, que cette
fierté mit tout hors de lui-même,— il faut encore prendre des
mitaines avec cet histrion..
— Finissons tout cela,— dit la marquise en s'interposant
—Mon mari, Monsieur, vous demande par quelle voie secrète
Mlle Sophie vous a fait amener?
— Par cette porte,— répondit Dupuis, — une suite d'ap-
partemens, un jardin et une entrée sur une rue déserte.
Aussitôt, le marquis alla à la porte dérobée; et soit qu'il y
mît moins de précipitation que la fille de chambre, soit que
la serrure cédât sous un poignet plus vigoureux, ou qu'elle
eût eu seulement un caprice, car les serrures en ont aussi,
au second tour de clé, le passage se trouva libre.
— Allons, venez, beau sire, — dit alors M. de Flavacourt,
ayant pris un flambeau ; quant à la clé du jardin, il l'avait
habituellement sur lui, et pour cause.
ï Sans dire un mot, sans jeter un regard, sans même adres
ser un salut à la bëïle Italienne, Dupuis avait été prendre son
manteau resté derrière le rideau, sa première cachette, et
avait suivi le marquis.
— C'est singulier, — se dit la marquise en voyant la
fierté de ce départ,— il s'en va tout furieux, ce garçon, et
paraît m'en vouloir; pourtant,— ajouta-t-elle, — je ne pou
vais mieux faire, et, entre nous, il me semble, c'était chose
convenue; il était un en-cas.
CHAPITRE XI.
CLOISON DANS LE COEUR DE DUPUIS ET DU PARTI VIOLENT QU'IL FtlT AMENÉ A rREXDUE EN SUITE DE CETTE
DISTRIBUTION.
. Un en easl soit, belle marquise, nous acceptons le mot. Il
est dur, horriblement dur, mais enfin il a le'mérite de résu
mer très nettement les rapports que l'occasion, cette dange
reuse conseillère, avait établis entre Dupuis et vous.
Toutefois la situation ne pouvait-elle pas se dénouer d'une
manière moins rude pour l'amour-propre de ce jeune homme?
Ses services devenus inutiles, qu'on l'eût congédié à pétit
bruit et sans éclat, il n'avait rien à dire; c'était une des chan
ces de son marché. Mais, au lieu de cela, avoir l'air de faire
de lui une injure ^vivante, et le présenter théâtralement
à M. de 1 Flavacourt 'comme la plus poignante flétrissure
dont - honneur conjugal. pût être menacé, n'était-ce pas le
traiter avec bien de l'égoïsme, et le descendre un peu trop?
Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que Dupuis prit la chose, et
de cette rencontre, qui avait fini pour lui d'une manière si
humiliante, il sortit emportant un terrible désir de vengeance
capable de le pousser aux dernières extrémités.
Mais il eût été trop heureux de voir résumer son mécompte
en cette pensée unique et, au fond de sa situation morale,
se dessinait une bien autre complication! Deux parts faites
de son cœur, d'un côté il abhorrait et détestait la marquise,
de l'autre il se sentait l'adorer et follement \&vouloir, car si,
au souvenir de l'humiliation qu'il avait subie, le rouge lui
montait au visage, rien aussi ne s'était effacédanssamémoire
de ces cruelles confidences, d'une beauté sans pareille, aux
quelles il avait été admis.
Ainsi haïr avec amour, aimer avec haine, tel était le con
flit de sentimens auquel le pauvre garçon se voyait livré; et,
tout quintescencié que cela puisse paraître, rien de plus fa
cile pourtant à comprendre; sa haine lui venait de l'ame, et
son amour deé sens.
Au reste,dans la donnée de l'amour commedans celle delà
vengeance, un premier intérêt réclamait ses soins. Cette fefn-
me, parvenue àl'occupér ainsi en partiedouble, il fallait la con
naître, la retrouver. Dès la veille, en quittant lé marquis, et-,
bien que celui-ci eût cru devoir lui faire, au sujet d'une dis
crétion à toute épreuve, les injonctions les plus menaçantes,
Dupuis avait soigneusement remarqué la rue et la porte par
laquelle il sortait. Le lendemain, revenant de jour, sa perqui
sition ne fut ni longue ni difficile : le premier passant lui ap
prit qu'avec une façade et son entrée principale sur'une rue
voisine, l'hôtel Flavacourt avait son jardin et une sortie de
derrière, au lieu même où il se renseignait.
Ce point réglé, venait une autre affaire, laquelle n'était
point d'un médiocre souci. ,
Le lendemain, on se le rappelle, le beau danseur épousait
' K?
t
M
EDITION DE PARIS.
NUMERO 1 ICO.
PUBLICATIONS NOUVELLES
INSÉRÉES DANS LE JOURNAL
chaque mraëe.
mbuotuêqub m ROMANS NOUVEAUX
I - * ' CONTENANT :
'42 vol. de Romans nouveaux ;
■ Bibliothèque Choisie, 2 ou 3 vok ;
Magasin Théâtral, 4 ou 2 vok
{contenant les meilleures pièces de théâtre de
l'année.)
Sous tes volumes pourront être brochés et reltéS/
Pour chacun des volumes de la Bibliothèque Choisie,
pour les volumes du Magasin Théâtral, et pour les
vohimes réunis du chaque Robian nouveau, les
abonnés auront droit M une couverture spéciale,
avec titre et table des matières.
*6 volumes et 4 volumes d'Annuaires,
■ 20 volumes par année.
JOURNAL POLITIQUE> LITTERAIRE, UNIVERSEL.
• • ■ , . _ ■ ..j r .
abonne à Paris, à l'Administration du Journal* rue de Valois-Paiais-froyai, a° jlO, Maison de M. Pape.
QUATRE ANlVCAIRESi
Quatre VOLUMES séparés «t broché^ tihacw
de 400 pages (ht motati
BX JUIM BB CHAQU8 AHtrÉBw
ASTXTI7AI &S des Lettres, des Arts et des Théâtre*
bx suumhu sa ohign alinéa.
astottaix^s politique (Députés, Pairs, Iurtruo
tion publique,- Clergé,' Armée et Marine y.
IX DÉCEMBBB SB OBAQ0B AKMÉ»
ANNUAIBX 'du Barreau, des Science»,
BIT MARS.DS GBAQUB A.BHÊB ' •
ANNVAIR£ des C behins db J fer . des Travaejt
publics, de la Banque, de rtn
Ces Annuaires réunis rempiaeeront tfjMMweaçft
Royal, l'Almanach du Commerce et les Aiunialrc^
spéciaux et formeront une précieuse collection.
46 volumes et 4 volumes d'Annuaires*
20 volumes par année
S 'adresser franco, pour la Rédaction,
à M. M eurgau, Gérant.
lies articles déposés ne seront pas rendus.
on 8'abonne dans les départemens, chez lks electeurs des postes et a toutes les messageries ;
a londue», chez SIM ' uicie el /ils, Sainte-Anntfs Lane;
a stiusboi.hc ■ i Alexandre, çocr l'alleiugxj.
Ut Abfinnr^n \sto;nl7:i>icent U - >" ti lÇ de-rhnqucmoiir. . *
paris.
trois mois 13 fft.
sixuois 2c
un an s2
s£VAX*a»K0.
TROIS BOIS- , 13 FB.
bjxmois....:à<....... 30
>~BH AN...".v. , 4)0
TnOlS mois SO Fit.
six mois..... 40
un an.: 60
on reçoit les annonces et avis a insérer , tous les jours, de 10 heures du rtiatin k 4 heures,
à l'administration générale des Annonces, place de la Bourse, 8. ' 4
toute insertion doit être agreee par le gkraxt*
Pour le» Annonce$ainti que poar'lei Abonnement, on refait det mandait tur Pari».
S'adresser franco, pour tout ce
qui concerne, l'Administration^
à M. R obin , Directeur.
Extérieur.
ANGLETERRE. —.LONDRES,. 6 Juin. — On tra
vaille aux fortifications pour la défense de Sheerness ;
les murailles qui relient eosembleat lés ouvrages de
défense ont trois pieds d'épaisseur "et dis à douze, de
hauteur : un fossé de la largeur de cinquante pieds et
de la profondeur dé quinze pieds entourera la batte
rie; cinquante-huit canons garniront ces ouvrages.
Déjà soixante-trois canons ont été placés sur Jes vieux
remparts; une ou deux compagnies d'artillerie sta
tionneront à l'avenir stir cé pôint; actuellement il y
a une caserne à peine susceptible de renfermer 'trois
cents hommes ; il va en être élevé une nouvelle.
Les fortifications de bheerness ne sont pas les seules
dont on s occupe ; ce qui n empêche pas que dans une
série de doenmens mis hier sous les yeux du parle
ment. on ne trouve le document suivant, d'une nature
assez extraordinaire^ ■ •
. iT. Wamqr au comte d'EUenborçugh. . .
Southampton-street, Slrand, 21 avril 1846.
Comme je suis uniquement mû par le désir d'être
utile k mon pays, je ne m excuserai pas de ce que je
prends la liberté de vous offrir quelques observations
au mjei de îa lettre que votre secrétaire a écrite le 9
de ce mois-i-lord Ingestrie, et dans laquelle vons rom
pez tontes les négociations entamées avec moi, par lé
motif que je ne veux pas me soumettre au jugement
d'un officier qni est déji prévenu contre moi. — le ne
veux être impoli pour personne; je ne veux pas me
servir dexpressions blessantes : mais je réfuse sir Tho
mas Hastings parce qu il est prévenu contre moi, et
qae partout ou il l a pu. il a dévié mes prétentions!—
Vourqnoile. colonel Chalmer. qui a déjà une idée de
0»erinventions, a-t-il élé remplacé?
V » Je rappellerai i Yotre Seigneurie que je nesnis pss
officier au service de Sa Majesté, mais entièrement U t
bre de ma personne, et faisant une offre que «<
que d au tres sare » t être de la fhn hante importance
poor le pays. Je crois, et d'autres croient comme moi,
que je puis facilement détruire toute flotte que l'An
gleterre peut mettre en mer. rendre inutiles toutes les
foriincanons qui viennent d'etre élevées, et infranchis
sables tons les havres et toutes les rivières qui entou
rent cette lie. Je ne demande i Votre Seigneurie qu'une
chose, c'eit que le jugement de mes inventions soit sou
mis à an tribunal impartial et sans prévention. Si Votre
Seignearie repousse nne demande raisonnable, je ferai
on appel au pavs, et, qmelque ficheuse conséquence
qa'il paisse résulter de la publicité que, pendant nom
bre d'année», je me suis efforcé d'éviter, ces conséquen
ces,devront être attribuées i ceux qui m'auront poussé
h cette détermination.
P Signé, S.-A. WARNER. »
ESPAGNE.— madrid , 3 juin. — On parlera moins
maintenant de modifications du cabinet. Les intrigues
vont cesser. Déjà beaucoup de députés quittent la ca-
pitale pour aller préparer leurs réélections. M. Pâche-
co se dispose à partir pour l'Andalousie, où il doit se
fâire réélire. On parle aussi du départ prochain de M.
Llorente et d'autres députés pour le même objet. Les
réélections sont aujourd'hui la grande affaire à l'ordre
du jour. -
• Il n'est pas arrivé de nouvelles plus fraîches du Por
tugal. On sait seulement que le ministère Palmella a
pris en main la direction aes affaires, et l'on espère
qu'il pourra rétablir l'ordre.
B arcelone , 2 juin. —Notre capitaine-général vient
de publier un arrêté assez inhospitalier :
« Pour avoir une connaissance exacte de tous les
étrangers résidant dans celle capitale et dans les autres
bourgs compris dans le district de mon commande
ment, jVrdoone et arrête ce qui suit :
» Ait. 1". Tout étranger qui ne se sereit pas pré-
isnté à son consulat, et qui, en conséquence, n'y se-
ralt pas formellement connu, se présentera , dan» cinq
Jours de ta publication de cet arrêté, i la capitainerie
générale; avec une note exprimant son nom, le lieu de
sa naissance , la rue qu'il habite et sa profession.
■ A 2 Après ce délai de cinq jours, tout étranger qui
n'aurait pas satisfait à l'arrêté , sera arrêté et expulsé
de l'Espagne comme vagabond, on interné selon les
circonstances.
» 3. Les propriétaires de maisons, aubergistes, et
,0111 ceux qui tiennent des établissemens publics, sont
»i-"i .. , -» »• ■ 1
tenus d'exiger des étrangers logeant chez eux un certi
ficat de leur consul, et à défaut de consul, da gouver
neur de la place, constatant qu'ils sont en règle, et qne
leur séjour est dûment autorisé.Les'proprlétaires et au
bergistes qni ne, rempliraient pas cette obligation seront
condamnés.à une amende de SO ducats, sans préjudice
de peines plus sévères.
» 4. Les ' commandans des provinces adopteront des
mesures analogues dans leurs districts, et exécuteront
la loi avec la sévérité et l'exactitude que commande le
maintien de l'ordre public et de la tranquillité, que je
suis résolu de maintenir à tout prix dans la principauté.
» Barcelone, 27 mai 1846.
» Signé : m. breton. »
murcie , 30 mai. — Hier, à huit heures du matin,
nous avons éprouvé une forte secousse de tremble
ment de terre; elle a duré environ dix secondes. Un
bruit extraordinaire avait précédé ce mouvement os
cillatoire, : qui répandit le plus grand effroi dans là
ville, car on n'a pas oublié les malheurs ! arrivés en
1829, dans diverses localités de la province d'Ali-
cante, peu éloignée de Murcie.
SAXE. —duesde , 31 mai. —Notré gouvernement
entretient un échange fréquent de notes avec les ca
binets de Vienne, de Berlin et de Saint-Pétersbourg,
et les repré-:entans'de ces cours à Dresde n'ont jamais
été si occùpés. Il s'agit particulièrement de l'extradi -
lion dé M. de Tyssowski qui est prisonnier dans la
forteresse de Kœoigsten sous le nom de M. deTott.On
fait surtout valoir de notreTîôté le voto des chambres
qui se sont prononcées pour le maintien et l'inviola
bilité de 1 hospitalité accordée aux réfugiés.
des bords du R hin, 1" juin. —Il n'est; pas dou
teux qu'il s'est opéré -un changement dans les rap
ports entre, la Russie et. la France. Le czar est résolu
d'adoucir 1 isolement observé josqu ici à l'égard de la
France; Il se pourrait donc que ton. vît bientôt l'am
bassadeur de Paris et celui de St-Petersbourg paraître
à^enrs postes ^especiuô, !.. . ' .
i (Co." ■•spondsxi de Nuremberg.)
PRUSSE. —berlin . 3 jutn. L ouverture du syno
de évangéhque a eu lieu hier. Le synode s'occupera
d'abord de 1 examen ultérieur des travaux préparés
pair les synodes provinciaux.Après la clôture des déli
bérations, les travaux seront livrés à la publicité.
PARIS. 8 JUIN
La mort de Grégoire XYI est un événe
ment important tant pour l'Italie que pour
toute l'Earope. De graves questions religieu
ses sont en ce moment en suspens, et le chan
gement de pontife et par conséquent du car
dinal secrétaire d'Etat peut devenir un nou
vel embarras dans les affaires pendantes entre
la cour de Rome et les gouvernemens euro
péens.
Quant à l'Italie, cette mort arrivée inopi
nément peut donner occasion à de nouvelles
insurrections, car le mécontentement est gé
néral dans les Etats-Romains, à cause de la
mauvaise administration papale, et l'agita
tion des esprits augmente de jour en jour.
On sait qu'en février 1851, au moment où
Grégoire XVI monta sur le trône pontifical,
une révolution éclata dans l'Italie centrale ;
le mouvement s'étendit en quelques jours à
presque toutes les provinces romaines. L'Au-
triclie ne ta- da pas à intervenir, et l'occu
pation étrangère comprima la révolution ;
mais les griefs des populations continuèrent à
exister. Ces griefs étaient si' évidens, que les
représentans même des grandes puissances
les trouvèrent fondés, et présentèrent le 21
mai 1831 au cardinal Rernetti, nouveau se
crétaire d'Etat, le fameux mémorandum con
tenant les réformes politiques et administrati
ves que l'on conseillait à Grégoire XVI d'ac-
corder à ses sujets.
La cour de Rome promit les réformes,
mais on sait comme elle tint ses promesses.
De nouveaux troubles eurent lieu, et, par
suite, une nouvelle intervention autrichienne
qui décida i» France à faire occuper Ancône.
Le ministère français était présidé, à cette
époque, par Casimir Périer, qui conçut l'ex
pédition d'Ancône dans le but non-seulement
de contrebalancer la domination de l'Autri
che en Italie et de garantir l'indépendance
des États-Romains, mais aussi d'obliger le
pape à introduire dans son administration
« des améliorations réelles et certaines et da
» nature à fonder la sécurité du saint-siége
» sur des bases plus stables que celles d'une
» répression périodique,. et à assurer d'une
» manière solide la tranquillité des peuples
» par la satisfaction des besoins légitimes et
» des vœux éclairés. »
Le gouvernement papal fut cependant ré
tabli dans les provinces troublées sans aucune
amélioration. Malgré les promesses du pon
tife, malgré les paroles de Casimir Périer,
malgré l'acte solennel fait par la population
d'Ancône en 1832, en demandant des institua
tions et des réformes, malgré les .pétitions et
les protestations de ces mêmes conseils com
munaux et provinciaux, composés de per
sonnes nommées par la cour de Rome, celle-
ci, depuis cette époque et surtout depuis que
le cardinal Lambruschini est au pouvoir, a
suivi une marche de jour en jour plus rétro
grade. Aussi les tentatives d'insurrection se
sont-elles succédé assez fréquemment dans
les Légations. On se rappelle encore les trou
bles de la province de Rologne, en 1843, et
le mouvement de Rimini et d'autres pays de
la Romagne, de l'année dernière. Les patrio
tes romagnols publièrent en cette occasion
un manifeste dans lequel étaient exposées les
causes du mouvement ainsi qne les réformes
réclamées par les populations. Tout le monde
a approuvé la modération et la justice de
ces demandes, et cependant la cour de Rome
s'est obstinée à ne vouloir apporter aucun
remède à la situation. Les désordres de l'ad
ministration ont continué. Le déficit des fi
nances s'est accru : les commissions militai
res, les tribunaux politiques, les juridictions
ecclésiastiques, l'inquisition ,'ont été conser
vés. Aussi le mécontentement est-ifgénéral :
les per-écutions sont continuelles, les prisons
toujours remplies et le nombre des émigrés
toujours croissant. '
Le mal est si profond dans les Etats-Ro
mains, que la résignation n'est plus possible.
Et si les puissances de l'Europe, qui tiennent
tant à conserver la paix, n'obligent pas la
cour de Rome à adopter les institutions indi
quées dans le mémorandum du 21 mai 1831,
ainsi que dans le manifeste de septembre
1845, on peut s'attendre à une autre insur
rection et plus sérieuse.
Ce mouvement favoriserait sans doute les
projets de l'Autriche, qui serait bien aise d'a
voir un prétexte pour occuper de nouveau les
Légations. Mais la France permettra-t-elle
cette occupation ? Ne cherchera-t-elle pas
pas plutôt à l'empêcher, en obligeant le pape,
comme disait Casimir Périer, à introduire
dans son administration des améliorations
réelles et certaines et de nature à fonder la
sécurité du saint-siége surdes bases plus sta
bles que celles d'une répression périodique?
Nous yerrons si le ministère abandonnera
encore cette fois-ci la dignité et les intérêts
du pays, et s'il oubliera ce que les membres
les plus influens du cabinet ont dit à ce sujet
lors de la discussion qui eut lieu à la cham
bre à l'occasion de l'évacuation d'Ancône.
En attendant, le rôle de M. Rossi, ambas
sadeur^ France à Rome, est, dans les cir
constances actuelles, d'une grande importan
ce. On sait que c'est surtout dans le conclave,
qui commencera le 11 courant, que les am
bassadeurs des puissances catholiques mettent
en jeu tons leurs ressorts, pour faire préva
loir leur influence, soit en cherchant à faire
élever à la papauté un cardinal de leur
choix, soiten donnant l'exclusion à celui qui
déplairait à leur gouvernement.
On dit que le cardinal qui a lé plus de
chances d'être nommé pape est le cardinal
Fransoni, Génois, né en 1775, et préfet actuel
delà Propagande. Il passe pour être partisan
: n;'
La chambre a terminé aujourd'hui l'examen du
budget de la guerre. Il ne restait plus à voter
que le chapitre relatif an casernement et aux
constructions militaires. M. Mortimer-Ternaux,
s'appuyant sur les chiffres et les docnme&s dès
budgets précédens, est venu faire voir comment
le gouvernement, après avoir obtenu de la géné
rosité des chambres des crédits considérables
pour des travaux d'urgence, laissait ces travaux
de côté, en commençait d'autres, et venait ensui
te solliciter de la chambre des crédits nouveaux
pour achever des entreprises que la législature
n'aurait point autorisées sans cela. U. Ternanx
appuyait sec reproches sur des faits précis, et, en
présence du chiffre toujours croissant des crédits
demandés pour les constructions militaires, il de
mandait, s'il n'était pas temps d'arrêter cet enva
hissement successif du budget, et d'obliger le
ministère à terminer les établissemens commen
cés, avant de se jeter dans des constructions nou
velles. On travaille partout, on ne termine rien
nulle part, et le sort des soldats, dont on a invo
qué l'intérêt, n'a reçu aveune amélioration. U.
Ternaux proposait donc de retrancher du budget
75,000 fr., qu'on disait destinés à commencer au
Mans de nouvelles casernes.
M. le commissaire du Roi, pour toute réponse,
a fait l'éloge du génie militaire, qui n'était pas
en question, de la solidité, de l'élégance des
constructions, qu'on ne contestait pas. Un mem
bre de la majorité, M. Lanyer, est venu alors
confirmer par de nouveaux faits les reproches
adressés à l'administration par U. Ternaux. Il a
cité l'exemple de la ville de Saint-Etienne. Une
loi en 4844 avait consacré près de 500,000 fr.
pour la construction dune caserne dans cette
ville; pour cause d'urgence la ville s'était impoié
le sacrifice d'une somme égalç; cinq ans après,
ces travaux d'urgence étaient abandonnés ; une
ordonnance ministérielle, partageait entre Saint-
Étienne et Montbrison là garnison de cette pre
mière ville; et les fonds votés par les chambres,
ceux votés par la commune, restaient sans em
ploi. M. Lanyer, invoquant le témoignage du rap
porteur du Dudget, a demandé .quelle était au
sujet de ces désordres l'opinion delà commission.
M! Bignon est alors monté à la tribune, et, du
ton le plus paternel, a laissé tomber sur l'admi
nistration les plus accablans reproches.
L'honorable rapporteur a rappelé que le mi
nistre avait pris tons les ans, envers les commis
sions précédentes, l'engagement de n'entrepren
dre aucune construction nouvelle; et que chaque
année cependant les fonds mis à la disposition de
l'administration avaient été appliqués à de nou
velles entreprises, pour l'achèvement desquelles
on venait ensuite demander des crédits. Il a cité
un fait plus grave: c'est que la commission,pour
se rendre un-compte exact de toutes les construc
tions militaires et pour mettre un frein efficace à
cette ardeur de bâtir qui dévore l'administration
de la guerre, s'était fait présenter un état de tous
les casernemens en construction. L'année sui
vante, eilesefit représenter ce même tableau, et,
à son grand étonnemènt, elle le trouva rempli de
changemens, et portant l'indication d'un grand
nombre d'établissemens nouveaux. L'administra
tion de la guerre avait ainsi donné à ses propres
engagemens le plus éelatant démenti.
Quelle conclusion ressortait naturellement de
ces déclarations faites du ton le plus bénin par
M. Bignon? C'est* Évidemment 'qu'un vote dés
chambre* pouvait seul mettre nn terme à cette ar-
chitectomanie du génie militaire, et qu'il ne fal
lait plus ajouter aucune foi à des engagemens que
le ministre n'avait jamais hésité à prendre, et
que chaque année il avait violés. Mais le cœur
paternel de M. Bignon ne pouvait se résoudre à
proposer une mesure énergique, et à contrister
le ministre et l'administration de la guerre. Il à
donc déclaré que si le ministre ne renouvelait
pas l'engagement tant de fois pris et violé, il
croirait devoir en son nom personnel appuyer l'a
mendement de M. Ternaux ; mais qu'il espérait
que le ministre ne l'obligerait pas à cette dure né
cessité.
A cet appel plein de bienveillance, M. Moline
Saint-Yon s'est empressé dé se lever, et de décla
rer qu'on ne remuerait pas une pierre dans la ville
du Mans, jusqu'à l'achèvement des constructions
commencées ailleurs. Le cœur de M Bignon a
été satisfait, et le chapitre allait être mis aux voix,
lorsque, du milieu des centres, s'est élancé à la
tribune un député plus ministériel que le minis
tre lui-même. M. Ardant, tendant vers M. Moline
Saint-Yon ses mains suppliantes, l'a adjuré de ne
prendre aucun engagement, et de se reserver son
libre arbitre. Puis il a invoqué, d'un ton pathéti
que, là double nécessité d'entretenir, dans le gé
nie militaire, le talent des constructions, et d a-
méliorer le sort des chevaux de nos régimens. Au
milieu des flots de cette éloquence hippico-archi-
tecturale, M. Mortimer-Ternaux a pris acte de
l'engagement formel pris par le ministre, et le
chapitre a été voté. L année prochaine verra sans
doute se renouveler les mêmes reproches et les
môme* "promesses.
Après le vote des derniers chapitres, et au mo
ment où l'on allait passer aux crédits supplémen
taires de l'Algérie, M. Crémieux a demandé à
adresser une interpellation à M. le ministre de la
guerre au sujet de la récente promotion d'un co
lonel au grade de maréchal-de'camp. A cette an
nonce, de sourds murmures ont couru le long des
bancs ministériels, et les cris : l'ordre du jour I
l'ordre du jourt opt retenti de toutes parts. Le
président a pourtant conservé la parole à M.
Crémieux, et l'honorable membre, avec autant
de modération qùe de fermeté, a rappelé les fàiti
scandaleux de cette promotion, et montré cou?
bien un pareil exemple était fâcheux, puisqu'il
introduisait à la fois la corruption dans la cham
bre, le découragement et la démoralisation dans
l'armée.
M. Moline Saint-Yon a refusé toute explica
tion , en déclarant qu'il prenait le fait sous sa
responsabilité.—11 y a deux responsabilités, lui»
reparti M. Crémieux : celle qui motivé une miss
en accusation, et la responsabilité morale. II se
suffit pas d'échapper aux tribunanx pour êtré
exempt de reproche. L'orateur , avec toute l'op
position, insistait pour avoir des explications. Le
ministre a persisté dans son silénce, en deman
dant qu'on lui citât une loi, une ordonnance qu'il
eût violée.
M. Ferdinand de Lasteyrie a rappelé alors que
quand la question était arrivée pour la première
fois à la chambre, le seul ministre présent, M, La-
cave-Laplagne, avait promis, au nom de son col
lègue, les plus amples explications : aujourd'hui
on refusait toute réponse. Cette insistance de
l'opposition a provoqué sur les bancs ministé
riels un véritable orage. Vous n'avez pas droit
d'interroger le ministre, criait M. Garraube : M.
d'HaubersaertetM. d'Angeville faisaient chorus;
et la basse formidable de M; de Marande, domi
nant le tumulte, faisait sans cesse retentir aux
oreilles du ministre ces mots bien venus ; Ne ré
pondez pas, në répondez pas.
M. Moline s'est gardé de répondre; il a con
servé dix minutes un mutisme vraiment lacédé-
monien; puis, quand les cris et le tapage ont eu
cessé et que le président a appelé les crédits de
l'Algérie, le ministre a tout a coup recouvré liai
parole; et ce roc aride s'est changé en une fon
taine d'éloquence.
M. le ministre de la guerre, en commençant,
a déclaré qu'au moment où allait s'ouvrir un dé
bat important, il avait cru devoir prendre la pa
role pour indiquer d'avance à la chambre la di»
rection que devait prendre la discussion. Nous
doutons que la chambre veuille suivre à ce sujet
les indications que lui a donnéesM. Moline Saint-
Yon. Suivant le ministre de la guerre, tout est
bien, tout sera toujours bien en Algérie. Le gou
vernement a tout bien fait, et il a l'intention de
faire encore mieux ! Il n'a aucune faute $ se,re
procher, et il est incapable d'en commettre ja~
mais aucune : qu'on lui vote des actions de grâ
ces pour le passé,et beaucoup de millions pour
l'avenir. (
Guerre, colonisation, finances : l'optimisme.de
M. le ministre s'étend à tout, et voit tout de l'oeil
le plus favorable. L'agriculture, le commerce,
l'instruction, tout fleurit, grâce à l'impulsion in
telligente qui vient de Paris : l'administration est
excellente, l'ordre et la régularité régnent rfang
les finances comme sur les grandes routes, k
tous ces titres, le gouvernement a droit k une
couronne; M. Moline ne la demande pas ; m ai f
c'est, modestie pure : il est certain qu'elle - est
bien méritée. •
A M. le ministre a succédé M.Abraham Dubois.
L'honorable député est loin de partager l'optimis
me ministériel. Il a su rendre justice au bien qui
a été accompli en Algérie, il a su faire, dans ce
bien, la part qui revient à chacun, et il a payé
au dévoument du maréchal Bageaud le tribut
d'éloges qui lui est dû. Mais l'honorable député
n'a point une aveugle confiance dans les lumières
ni dans les intentions du gouvernement, et il a
LES GRANDS DANSEURS DU ROI.
Pour un homme qui avait lui-même son souci, Pompée
avait prêté au récit du danseur une attention fort obligeante
Les endroits qui, dans la narration, avaient pu manquer de
clarté, comme un médecin qui confesse un malade, il les
avait élucidés par des questions où se marquait son zèle
d'être bien renseigné; l'affaire étudiée à fond, il pouvait sû
rement diagnostiquer, et voici à peu près la manière dont il
pensa que ce cas de pathologie amoureuse était à résou
dre.
—A ce que je vois, dit-il, mon garçon, vous auriez comme
une envie assez chatouilleuse de tâter de l'objet en question,
et d'après la manière dont cet objet a été embelli par la na
ture, je conçois votre goût à la chose, dont il est facile de
vous mettre à même, et ça, dans un tour de main.
— Comment! — fit vivement Dupuis,—vous pensez que,
malgré la fierté de cette femme, on pourrait l'amener?...
— L'amener 1 —repartit Pompée, — faites seulement un
geste, et l'infante est dans vos bras.
— Mais encore, — demanda le danseur, — ce moyen de la
décider?
— Ehl parbleu 1 on la terrifie en lui disant qu'on va tout
conter.
— Mais quoi, tout? il ne s'est rien passé.
— Àhl de s'insinuer dans sa chambre, de la contempler
en costume d'Eve, desavoir les secrets du ménage, vous ap
pelez cela rien?
— Mais, mon cher, son mari est au fait; que voulez-vous,
qu'elle ait peur de mes indiscrétions?
— Eh bien! et le monde donc, — dit alors Pompée d'un
ton capable, — et la société qui voit toujours du plus dans
les. histoires, vous croyez que votre Madame se souciera de
leur-z- opinion?
— Je comprends,— dit Dupuis, — la menacer d'un grand
scandale ; mais c'est un moyen bien violent.
—Et elle donc; ils sont gentils, ses égards, et jevous con
seille encore de la doreloter.
— Je ne dis pas, mais il me répugne de m'imposer ainsi.
— Allons, mon poulet, — dit Pompée en lui frappant sur
l'épaule, — votre amour ne bat que d'une aile; on n'y re
garde pas tant quand on est bien pris ; vous me faites encore
l'effet d'un de ces volcans de paille qu'on étciut en souf
flant (1) dessus.
Yous avez peut-être raison, — reprit le danseur, — et
quand j'y regarde bien, ce n'est pas tant l'amour, mais plu
tôt. la vengeance, qui me.tiendrait.
' «r- Si nous parlons vengeance,— répondit l'oracle, —tou
jours môme marché à suivre; mais changement de front au
dénoûment.
— Comment l'entendez-vous? — dit alors Dupuis curieu
sement.
(1) L'expression dont se servit Pompée, prise également dans
l'idée éolienne, était plus soldatesque et plus énergique,, nous l'a-
JoBCiwoû».
— Yoilà, — reprit Pompée, — on investit la dame, on la
force à capituler, puis, le quart-d'heure venu, on fait volte-
face à ses charmes, rien n'endève une femme comme cette
manière-là.
— J'aimerais mieux ce procédé, —dit le danseur,— il
est plus noble en même temps qu'il est plus poignant ; mais
décider à se rendre, une orgueilleuse pareille, on n'y par
viendra pas.
— Ohl — fit Pompée, d'un ton d'assurance, — on en a
rencontré, de ces tigresses ; et tenez, pas plus tard que ce
soir, je suis pour en apprivoiser une, si ce n'était que ce dia
ble d'argent est rare, et qu'il faut s'aider d'un souper!
— Ma foi, mon pauvre Pompée, vous tombez mal, — re
partit aussitôt le danseur, croyant voir dans les paroles du
sergent un appel à sa bourse, — je suis juste à la .tête d'un
écu de six livres; tous mes appointemens ont passé ces jours-
ci pour les cadeaux de noce, et il n'y a pas à compter sur la
dot, car mon mariage vient d'être rompu. '
— Ah! vous n'épousez pas? — dit Pompée avec distrac
tion, — un écu de six livres, c'est un peu court! —ajouta-
t-il, — et puis je ne voudrais pas vous gêner.
— A votre disposition, mon cher, — repartit le danseur
en lui donnant l'argent,—trop heureux de pouvoir vous l'of
frir, et bien désolé de ne pas faire mieux.
— C'est un commencement, — dit Pompée, en mettant
l'écu dans sa poche; après quoi il parut réfléchir un peu,
puis, comme saisi tout-à-coup pour Dupuis d'un immense
intérêt :
— Tiens, vois-tu, beau danseur, — reprit-il, — tu me fais
de la peine, et je ne te vois pas d'un calibre à mener cette
affaire-là.
—J'en ai peur,— répondit Dupuis,—et pourtant, j'y suis
de mon honneur, il me faut une réparation.
— Oui, — reprit le sergent,—ce n'est pas un écolier qu'il
faut pour la circonstance, c'est un bronzé, un racorni, enfin
un lapi» comme moi.
— Certainement, — dit le danseur, — je crois bien qu'à
ma place vous ne seriez pas embarrassé.
— Eh bien! je m'y mets, moi, à ta place, et je m'en vais
de ce pas chez ta marquise lui chanter une antienne... enfin,
suffit; noua en tirerons pied ou aile, c'est moi qui te le dis.
— Quoi, vraiment! — fit Dupuis avec admiration,— vous
oseriez vous charger? : " .
— Qui, moi, Pompée! si j'oserai? Mais ce n'est pas un Cé
sar que cette femme, pour me faire reculer, et si tu veux con
naître le discours que je lui prononcerai...
— Je m'en rapporte à vous, — répondit Dupuis; — seule
ment je vous engage à mettre des ménagemens dans la for
me, une femme de sa qualité...
— C'est charmant, — dit le sergent en haussant les épau
les,—il va m'apprendre les manières à présent ! Mais, blanc-
bec, on les possédait, les manières, avant que tu ne soyes né,
et l'on en a connu des princesses qui valaient bien ta mar
quise de... Tiens, à propos, son nom?
—
mm&qm
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL.
— Que dit-il?— demanda M. de Flavacourt dédaigneuse
ment.
Au lieu de répondre à cette question :
—•Voyons, marquis,— dit, avec une vivacité marquée, la
noble dame,— il faut pourtant faire sortir ce jeune homme;
et quelque ridicule que cela puisse paraître, je vous vois
obligé de vous en mêler.
— Par où es-tu venu, drôle? — demanda alors le mari.
Dupuis se croisa les bras sans répondre, et le regarda.
— Ah ça! m'entends-tu?— reprit le marquis en haussant
la voix.-—Je te demande par quel chemin on t'a conduit ici?
— Et moi, je ne vous réponds pas, parce que vous ne me
parlez point comme il faut.
—C'est inimaginable!—s'écria le gentilhomme, que cette
fierté mit tout hors de lui-même,— il faut encore prendre des
mitaines avec cet histrion..
— Finissons tout cela,— dit la marquise en s'interposant
—Mon mari, Monsieur, vous demande par quelle voie secrète
Mlle Sophie vous a fait amener?
— Par cette porte,— répondit Dupuis, — une suite d'ap-
partemens, un jardin et une entrée sur une rue déserte.
Aussitôt, le marquis alla à la porte dérobée; et soit qu'il y
mît moins de précipitation que la fille de chambre, soit que
la serrure cédât sous un poignet plus vigoureux, ou qu'elle
eût eu seulement un caprice, car les serrures en ont aussi,
au second tour de clé, le passage se trouva libre.
— Allons, venez, beau sire, — dit alors M. de Flavacourt,
ayant pris un flambeau ; quant à la clé du jardin, il l'avait
habituellement sur lui, et pour cause.
ï Sans dire un mot, sans jeter un regard, sans même adres
ser un salut à la bëïle Italienne, Dupuis avait été prendre son
manteau resté derrière le rideau, sa première cachette, et
avait suivi le marquis.
— C'est singulier, — se dit la marquise en voyant la
fierté de ce départ,— il s'en va tout furieux, ce garçon, et
paraît m'en vouloir; pourtant,— ajouta-t-elle, — je ne pou
vais mieux faire, et, entre nous, il me semble, c'était chose
convenue; il était un en-cas.
CHAPITRE XI.
CLOISON DANS LE COEUR DE DUPUIS ET DU PARTI VIOLENT QU'IL FtlT AMENÉ A rREXDUE EN SUITE DE CETTE
DISTRIBUTION.
. Un en easl soit, belle marquise, nous acceptons le mot. Il
est dur, horriblement dur, mais enfin il a le'mérite de résu
mer très nettement les rapports que l'occasion, cette dange
reuse conseillère, avait établis entre Dupuis et vous.
Toutefois la situation ne pouvait-elle pas se dénouer d'une
manière moins rude pour l'amour-propre de ce jeune homme?
Ses services devenus inutiles, qu'on l'eût congédié à pétit
bruit et sans éclat, il n'avait rien à dire; c'était une des chan
ces de son marché. Mais, au lieu de cela, avoir l'air de faire
de lui une injure ^vivante, et le présenter théâtralement
à M. de 1 Flavacourt 'comme la plus poignante flétrissure
dont - honneur conjugal. pût être menacé, n'était-ce pas le
traiter avec bien de l'égoïsme, et le descendre un peu trop?
Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que Dupuis prit la chose, et
de cette rencontre, qui avait fini pour lui d'une manière si
humiliante, il sortit emportant un terrible désir de vengeance
capable de le pousser aux dernières extrémités.
Mais il eût été trop heureux de voir résumer son mécompte
en cette pensée unique et, au fond de sa situation morale,
se dessinait une bien autre complication! Deux parts faites
de son cœur, d'un côté il abhorrait et détestait la marquise,
de l'autre il se sentait l'adorer et follement \&vouloir, car si,
au souvenir de l'humiliation qu'il avait subie, le rouge lui
montait au visage, rien aussi ne s'était effacédanssamémoire
de ces cruelles confidences, d'une beauté sans pareille, aux
quelles il avait été admis.
Ainsi haïr avec amour, aimer avec haine, tel était le con
flit de sentimens auquel le pauvre garçon se voyait livré; et,
tout quintescencié que cela puisse paraître, rien de plus fa
cile pourtant à comprendre; sa haine lui venait de l'ame, et
son amour deé sens.
Au reste,dans la donnée de l'amour commedans celle delà
vengeance, un premier intérêt réclamait ses soins. Cette fefn-
me, parvenue àl'occupér ainsi en partiedouble, il fallait la con
naître, la retrouver. Dès la veille, en quittant lé marquis, et-,
bien que celui-ci eût cru devoir lui faire, au sujet d'une dis
crétion à toute épreuve, les injonctions les plus menaçantes,
Dupuis avait soigneusement remarqué la rue et la porte par
laquelle il sortait. Le lendemain, revenant de jour, sa perqui
sition ne fut ni longue ni difficile : le premier passant lui ap
prit qu'avec une façade et son entrée principale sur'une rue
voisine, l'hôtel Flavacourt avait son jardin et une sortie de
derrière, au lieu même où il se renseignait.
Ce point réglé, venait une autre affaire, laquelle n'était
point d'un médiocre souci. ,
Le lendemain, on se le rappelle, le beau danseur épousait
' K?
t
M
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.49%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.49%.
- Collections numériques similaires Kemal Bey Hafiz Kemal Bey Hafiz /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Kemal Bey Hafiz" or dc.contributor adj "Kemal Bey Hafiz")[Archives de la Parole]. , Husseyni Taxim / Kemal Bey, kemençe. Husseyni Saz Semayissi / Kemal Bey, kemençe ; Hayrie Hanoum, oud /ark:/12148/bpt6k1310275k.highres [Archives de la Parole]. , Tahir Pousselik (1e & 2e partie) ; Tahir Pousselik (3e & 4e partie) / Kemal Bey, kemençe ; Hayrie Hanoum, oud /ark:/12148/bpt6k1310282q.highres
- Auteurs similaires Kemal Bey Hafiz Kemal Bey Hafiz /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Kemal Bey Hafiz" or dc.contributor adj "Kemal Bey Hafiz")[Archives de la Parole]. , Husseyni Taxim / Kemal Bey, kemençe. Husseyni Saz Semayissi / Kemal Bey, kemençe ; Hayrie Hanoum, oud /ark:/12148/bpt6k1310275k.highres [Archives de la Parole]. , Tahir Pousselik (1e & 2e partie) ; Tahir Pousselik (3e & 4e partie) / Kemal Bey, kemençe ; Hayrie Hanoum, oud /ark:/12148/bpt6k1310282q.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k667473c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k667473c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k667473c/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k667473c/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k667473c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k667473c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k667473c/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest