Titre : Journal officiel de la République française
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-09-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328020909
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1870 05 septembre 1870
Description : 1870/09/05 (A2,N244). 1870/09/05 (A2,N244).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Ministères des Affaires... Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères
Description : Collection numérique : Traités, accords et... Collection numérique : Traités, accords et conventions
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 2010-217349
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2014
1
Deuxième Année. - N° 244 - Lundi 5 septembre 1870.
JMPHIMEIUK - ABONNEMENT
A Pari?, Quai Voltaire, 31 — Affranchir
AGENT.K SPÉCIALE DÈS ANNONCES
S'adresser quai Voltaire, 31
JOURNAL OFFICIEL
DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
DIRECTION - RÉDACTION
A Paris, Quai Voltaire, 31 — Affranchir
poun LES RÉCLAMATIONS
S'adresser franco à l'Imprimeur-Gérant
Un an, ïO fr. Six mois, ?0 iï. — Trois mois, iOfr.
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; Les manuscrits non insérés ne sont pas rendu
SOMMAIRE
FAJfrn; OFFICIELLE. - Proclamation dH g.juvei--
n"'-Plnt, "d« défense nationale;-—nu. Français;—
n'()damo.tion aux habitants de Paris; — compo-
-;'!ion du ministère; — décrets portant dissolu-
l'.i!IOQ du Corps législatif et abolition du Sénat ;—
circulaire du ministre de l'intérieur aux préfets,
■ ou ; préfets, gouverneur de l'Algérie et aux
stations .télégraphiques.
l><- rot portant amnistie pour crimes et délits poli-
tique? et délits do presse.
Proclamation du Gouvernement iL la gardo natio-
nale;—proclamation du miuistrc de l'intérieur à
i* garde nationale de Paris.
Décrets: déclarant libres la fabrication et le com-
merce des armes; — nomination du maire de
Paris et se? ad joints.
f'roc.!:¡matioll du maire de Paris :— nomination du
..1 il-t:'_I;!IH' général du personnel au ministère de
l'intérieur.
TA nTT E NON OFFICIELLE,—Bulletin.
Nouvelles étrangères.
compte rendu des recettes et des dépenses de
l'année 1869.
r( :Orps législatif.
Offrandes "tfaliiftiîiîes.
RevMp des Beaux-Arts, par M. THÉOPHILE
'ÜUT!Cn..
PARTIE OFFICIELLE
Pif ris, le 4 septembre.
l"RAW;MS!
I* Peuple a devancé la Chambre, qui
'imitait. Pour sauver la Patrie en danger,
il a demandé la République.
Il a mis ses représentants non au pou-
voir mais au péril;
L.H. République a vaincu l'invasion en
1792; la République est proclamée.
La Révolution est faite au nom du droit,
du salut public.
Citoyens, veillez sur la Cité qui vous
st couftée ; demain vous serez, avec
l'armée, les vengeurs de la Patrie !
EMMANUEL VRAGO, GARNIER-PAGÈS,
CiRÉMlEUX, MAGNIN,
DORIAN; 0I11INAIRE,
JULES J AVUK, A. TACHARD.
.LULFISI^ËFMV, E. PELLETAN,
cu;;rOT-l\lO:'\TP"\n:Ol"X, K RNE ST PlcAHlI,
LÉON GAMBETTA, JULES SIMON.
CITOYENS DE PARIS,
La République est proclamée.
Un Gouvernement a clé nommé d'accla-
mation.
- il se compose des.doyens :
RMTilAXUEfi AKAiiO, GLAlri-BIZOIIy,
GRËMIEUX, PELLETAN,
JTTLES FAVRE, PICARD,
JULES FERRY, ROCHEFORT,
GAMBBTTA, JULES SIMON,
G ARNIE R-P AGÈ S,
Représentants de Paris.
l,e général TROGHU est chargé des pleins
pouvoirs militaires pour la défense natio-
nale.
Il est appelé à la présidence du Gouver-
nement. -
, Le/Gouvernement invite"les Citoyens an
calme; le Peuple n'oubliera pas qu'il est
t)n face dé l'ennemi.
Le Gouvernement est, avant tout, un
Gouvernement de défense nationale.
Le Gouvernement de la défense nationale,
ALL^TTO;, GRÉ-MIEUX, JULES FAVRE,
KERRV, GAMBETTA, GLAIS-M^OIIS,
fliA tf NIE R - PAGE S, PELLETAN, PI-
GARD, NOCIIISFOILT, SIMON, géné-
i'l THo.<.HU.
Le Gouvernement de lif défense natio-
- nale il composé. la ministère comme il
rsltll :
'Ministre des a ffaires
(;t ranger es JULES F A Vît É.
)¡;n';'strc de l'intérieur, GAMDETTA.
1M'inistre de là guerre GL LE FLO.
Ministre de la ma/rine. AMAI FOURIGHON.
Ministre de la Justice. GRIMIEUX.
Ministre des finances. ERNEST PICAHD.
_¥i;.tis.&re de l'instruction,
publique et des cultes. JULES SIMON.
Ministre des travaux
• publiCS. DOIU AN.
Ministre de l'agric ulture
- U du .cMnmeJ'cc.. MAGNLN.
Le ministère de la présidence du con-
s«il d'Etat est supprimé.
M. Steenackers est nommé directeur des
télégraphes.
REPUBLIQUE FRANÇAISE
Le Gouvernement de la défense natio-
nale décrète : ;
Le Corps législatif, est dissous;
Le Sénat est aboli. -
Général TROCHU, président.
EMMArsUEL ARAGO.
G RÉMIEUX.
J ULEb FAVRL.
FERRY.
GAMBETTA.
G A R ME II - PAG K S.
([LAIS-BIZOIX.
PELLETAN.
PICARD.
nUGH Iu'orrr
JULES SIMON.
---. '-- ,-
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
.4 MM. les préfets, sous-pre fets, généraux,
gouverneur général de l'Algérie, et à
toutes les stations télégraphiques de
France. i
La déchéaace a été prononcée au Corps
législatif.
La République a été proclamée à l'Hô-
tel de ville.
Un gouvernement de défense nationale
composé de onze membres, tous députés
de Paris, a été constitué et ratifié par l'ac-
clamation populaire.
Les noms sont :
ARAGO (Emmanuel),
CRÉMIEUX,
FYVRE (Jules),
FERRY,
GAMBETTA,
G ARNIER-PAGÈS,
( IL.\IS-:!hztlN,
PELLETA,
PICARD,
ROQUEFORT,
SDIOX (Jules).
Le général TROCHU, investi des pleins
pouvoirs militaires pour la défense nalio-
nale, a été appelé à la présidence du gou-
vernement.
Veuillez faire afficher immédiatement et
au besoin proclamer par le crieur public
la présente déclaration.
Pour le gouvernement de défense
nationale,
Le ministre de l'inférieur,
LÉON GAMBETTA.
Paris, co i septembre 1870, six heures
du soir.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Lé Gouvernement de la défense natio-
nale décrète :
Amnistie pleine et entière est accordée
à tous les condamnés pour crimes et délits
politiques et pour délits de presse depuis
le 3 décembre 1852 jusqu'au 3 septembre
1870.
Tous les condamnés encore détenus,
soit que les jugements aient été rendus par
les tribunaux correctionnels, soit par tes
cours d'assises,-soit par les conseils de
guerre, seront mis immédiatement en li-
berté.
EMMANUEL ARAGO, GLAIS-BIZOIN,
CRÉMIEUX, PELLETA, JULES
FAVRE, PICARD, FERRY, ROCHE-
FORT, GAMBETTA, JULES SIMON,
GARNIE R-P AGÈ S, général TROCHU.
A L Y GARDE NATIONAL!;,
Ceux auxquels votre patriotisme vient
d'imposer la mission redoutable de défen-
dre le Pays vous remercient du fond du
cœur de voire courageux dévouement.
C'est à. votre résolution qu'est due la
victoire civique rendant la liberté à la
Ffance.
Grâce a vous cette victoire n'a pas
coûté une goutte de sang.
Le pouvoir personnel n'est- plus.
La nation tout entière reprend ses droits
et ses armes. Elle se lève prête à mourir
pour la défense du sol. Vous lui avez rendu
son âme, que le despotisme étouffait.
Vous maintiendrez avec fermeté l'exécu-
tion des lois, et rivalisant avec notre no-
ble armée, vous nous montrerez ensemble
le chemin de fa victoire.
Le Gouvernement de la défense nationale,
EMMANUEL ÁHAffO,
CRJMIEUX,
JULES FAVHE,
JULES FERHY,
GAMBETTA,
GARNIER-PAGÈ S,
GLAIS-BIZOIX,
PELLETAN,
PICAHD,
HOCHEFOHT,
JULES SIMON,
(jlNÉHAL TROCHU.
ÉLECTIONS DE LA GARDE NATIONALE
A LA GARDE NATIONALE DE PARIS
La République est proclamée.
La Patrie est en danger.
Le nouveau Gouvernement est avant
tout un Gouvernement de défense natio-
nale.
Les gardes nationaux de Paris, c'est-à-
dire tous les électeurs inscrits sur les
listes électorales, sont convoqués pour le
mardi (5 septembre, à midi, à l'effet de
procéder à la nomination des sous-officiers
et officiers, dans les mairies de leurs ar-
rondissements respectifs.
Paris, le 5 septembre 1870.
Le membre du Goucerncinent de
la défense nationale, délégué
au ministère de l'intérieur,
LÉON GAMBETTA.
Le Gouvernement de la défense natio-
nale décrète :
La fabrication, le commerce et la vente
des armes sont absolument libres.
GÉNÉRAL TROCHU, GARNIEIl-PAGÉS,
JULES FAVRE, GLAIS-BIZOlN,
EMMANUEL ARAGO, E. PELLETAN,
CRÉMIEUX, ROCHEFORT,
JULES FERRY, JULES SIMON,
GAMBETTA.
---, --- -——————
M. Etienne Arago est nommé maire de
Paris.
MM. Flequet et Brisson sont ses adjoints.
+-
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
HOTEL DE VILLE DE PARIS
CITOYENS , • • •
Je viens d'être p et
par le Gouvernement de la défense natio-
nale à la Mairie de Paris.
En attendant que vous soyez convoqués
pour élire votre municipalité, je prends,
au nom de la République, possession de
cet Hôtel do Ville, d'où sont toujours
partis les grands signaux patriotiques, en
1792, en 1830, un 1848.
Comme nos pères ont crié en 1792, je
vous crh : Citoyens, LA PATRIE EST EN
DANGER! Serrez-vous autour de cette
Municipalité parisienne, où siège aujour-
d hui un vieux soldat de la République.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
Le Maire de Paris,
ÉTIENNE ARAGO.
M. Clément Laurier est nommé direc-
teur général du personnel et du cabinet
au ministère de l'intérieur.
TAimOON OFFICIELLE
Paris, le 4 septembre.
BULLETTIN
Le çomte de Mosbourg, ministre pléni-
potentiaire chargé de la direction de l'am-
bassade de France à Vienne, a en l'hon-
neur d'être reçu en audience par S. M.
l'empereur François-Joseph. Le nouveau
ministre d'Italie, M. Minghetti, et M. de No-
vikoff, que la cour de Saint-Pétersbourg
vient d'accréditer en qualité de ministre
plénipotentiaire auprès de l'empereur
d'Autriche, sont également arrivés à
Vienne et ont été reçus par S. M. François-
Joseph.
On mande de Vienne qu'à mesure que
le moment approche où le reichsrath doit
se réunir, les questions intérieures occu-
pent de plus en plus les esprits. Les diètes
provinciales n'auront probablement pas
fini leurs travaux à temps pour que cette
assemblée puisse ouvrir ses séances le 5
septembre. A la suite dos élections de
Bohême il s'est opéré un rapprochement
entre le parti tchèque et le parti alle-
mand, et l'on s'attend à voir les députés
bohèmes paraître au reichsrath, à la suite
du compromis qui résultera sans doute des
pourpalers engagés entre ces deux opinions.
Le prochain reichsrath sera appelé à exercer
un rôle important dans la monarchie aus-
tro-hongroise. C'est cette assemblée qui
doit nommer les délégations auxquelles
le gouvernement s'apprête à demander les
londs nécessaires pour subvenir aux
dépenses entraînées par les armements,
qui se poursuivent depuis quelque temps
avec une grande activité.
La Gazette officielle de Madrid mande
qu'un grand nombre d'insurgés se présen-
tent de tous côtés pour faire leur soumis-
sion. Tout fait espérer que la tranquillité
sera bientôt rétablie.
Un télégramme privé de Constantinople
annonce qu'un vaste incendie a éclaté il y
a quelques jours à Tréhizonde. Des détails
précis manquent encore.
Le Gouvernement de la défense natio-
nale, pour l'ordre de ses travaux inté-
rieurs, s'est organisé de la manière sui-
vante :
Le général Trochu, président; M. Jules
Favre, vice-président; M. Jules Ferry, se-
crétaire.
Le Gouvernement a choisi, à titre de se-
crétaires adjoints, pour l'aider dans ses
travaux, MM. André Lavertujon et F. Hé-
rold.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Préfecture de police.
Aux HABITANTS DE PARIS,
Kptè-.K:'\-;;truit ans d'attente, sous le
coup de cruelles nécessités, les traditions
interrompues au 18 Brumaire et au 2
Décembre sont enfin reprises. Les Députés
de la gauche, après la disparition de lturs
collègues de 'a majorité, ont proclamé la
déchéance. Quelques instants après, la
République était ccclamée à l'Hôtel de
ville.
La révolution qui vient de s'accomplir
est restée toute pacifique; elle a compris.
que le sang français ne devait couler
que sur le champ de bataille. Elle a pour
but, comme en 1792, l'expulsion de l'é-
tranger.
Il importe donc que la population de
Paris, par son calme, par la virilité de son
attitude, continue de se montrera la hau-
teur de la tache qui lui incombe, à elle et à:
la France.
C'est pour cette raison qu'investi par
le Gouvernement de pouvoirs dont on a
tant abusé sous les régimes antérieurs,
j'invite la population parisienne à exercer
les droits politiques qu'elle vient de
reconquérir dans toute leur plénitude,
avec une sagesse et une modération qui
soient de nature à montrer à la France
et au monde qu'elle est vraiment digne de
la liberté.
Notre devoir à tous, dans les circons-
tances où, nous sommes, est surtout de
nous rappeler que la Patrie est en danger.
Au moment où, sous l'égide des libertés
républicaines, la France se dispose à
vaincre ou à mourir, j'ai la certitude que
mes pouvoirs ne me serviront que pour
nous défendre contre les menées de ceux
qui trahiraient la Patrie.
Paris, le 4 septembre 1870.
Le préfet cle y/olic
DE KlnATHy.
Par le préfet dé police :
L'J secrétaire général, *
AXTONIN DUBOST.
Ce qui caractérise la révolution du 1 sep-
tembre, c'est l'ordre absolu et l'unanime
élan avec lesquels elle s'est accomplie.
La garde nationale, à peine reconsti-
tuée, a montré l'admirable puissance dont
elle est douée ; elle a du même coup sauvé
l'honneur de la France et l'ordre de la cité.
Il ne s'est produit, dans ce grand mou-
vement, ni un désordre, ni une résistance.
A deux heures du matin, la paix la plus
profonde règne dans Paris.
Le Sénat et le Corps législatif sont vides;
les scellés sont apposés sur la salle dos
séances de la Chambre. Paris est calme sur
tous les points.
Une dépêche de Grenoble nous informe
que la population de cette ville a donné son
adhésion énergique au mouvement qui vient
de s'accomplir à Paris.
A Lyon, la République a été proclamée.
A Bordeaux, la municipalité et le conseil
municipal, composé d'ailleurs de membres
du parti démocratique, ont, de concert avec
la population, acclamé la République.
---- ————— ---
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
ANGLETERRE
LONDRES, 3 septembre. — Tant que Paris ne
sera point au pouvoir des Prussiens, les hostilités
se prolongeront et la nation, si résolue, conservera
l'espoir d'une prochaine et éclatante revanche.
C'est que, ajoute le Daily News, les Français
sont indomptables : qu'on ne dise plus que le
soldat ne se bat bien que lorsque la victoire suit
ses aigles; il s'est montré sublime dans les der-
nières batailles. Aussi, la nation doit être fière de
ses héroïques enfants. (Correspondance Havas.)
— Le Globe ne trouve point dans les combats
qui se succèdent le moindre pronostic d'une pro-
chaine pacification. Ces combats ne sont que des
épisodes ; pour arriver au dénoùment du drame, il
faut quel un desbelligérants ait obtenu une victoire
décisive. Or, les armées prussiennes, triomphantes
sur les frontières de la Belgique, ne seraient pas
arrivées a la plus dangereuse partie de leur tâche,
si la victoire les favorise jusque-là les sauverait-
elle, au cœur de la France, sous les murs de
Paris ? (Idem,)
ESPAGNE
La (MIZCIU officielle de Madrid du :2 courant pu-
blic la note suiv-j.ntc sur les troubles de la fron-
tière :
Ministère de la guerre. — La bande sous les or-
dres de Cevallos, repoussée des montagnes d'Oyar-
zun par les forces de Guipuzcoa s'est dirigée hier
sur Goizueta, poursuivie de très près.
L'alcade de Maesta, en confirmant la déroute de
la bande de Vasco, annonce que dans ce village
120 hommes de la môme bande s'étaient déjà pré-
sentés pour faire acte de soumission.
Les communications faites par les autres al-
cades, notamment ceux des villages de la Rioja
d'Alava, portent que les insurgés se présentent de
toutes parts pour se soumettre.
On n'a rien appris de nouveau de la bande qui
s'était présentée à Motrico et persistait à vouloir se
diriger vers la Biscaye.
Les deux petites bandes levées dans la province
de Logrono se sont dirigées hier, avec décou-
ragement sur San Milian de la Cogulla, fuyant les
troupes qui les poursuivaient ; à ce sujet le com-
mandant militaire de Miranda annonce que dans
les villages de la circonscription les jéunes gens ap-
partenant aux bandes insurgées se présentaient
pour faire leur soummission.
Cette nuit, à la dernière houre, la dépêche télé-
graphique suivante a été reçue au ministère :
« Vittoria, 1"' septembre, il h. du soit,.
« Le capitaine général au ministre de la guerre.
« Je viens de recevoir du colonel en retraite
Bartolome Vasco, de M. Ezequiel Cariaga et de
M. Alvoro Sodupe l'offre de leur soumission et de
500 hommes qu'ils ont avec eux.
« Le lieutenant-colonel Pardo m'annonce qu'il
est entré à Oteo (Alava) de vive force, après un
engagement de deux heures de durée, et qu'il s'est
emparé de plus de 100 insurgés, de beaucoup d'ar-
mes et de chevaux d'armes, et qu'il leur a tué ou
blessé ui certain nombre d'hommes. Les pertes,
quoique faibles, sont regrettables.
« Le brigadier Salaxar a atteint hier, vers
onze heures, à Montes Mendata, deux bandes
réunies qui se sont enfuies-au moment où on les
attaquait. On leur a tué un homme et fait plu-
sieurs prisonniers. Le maître d'école de Mendata
a été fusillé. Le bruit court que le cabecilla Ugarte
a disparu. »
En dernier lieu, le gouverneur de Vittoria an-
nonce qu'un grand nombre d'insurgés continuent
à faire acte de soumission et que l'on peut consi-
dérer comme terminé le mouvement insurrection-
nel de la province d'Alava.
Ce résultat satisfaisant est dû à l'intelligence et
à l'énergie déployées par les autorités, à la mar-
che assurée et rapide des colonnes combinées, à
l'infatigable activité et à l'entrain des chefs, des
ofticiers et soldats qui les composaient. (Corres-
pondance Havas.)
- ous recevons par la voie des Etats-Unis des
nouvelles de Cuba jusqu'au 23 août. Selon les avis
reçus, le général Caballero ne demanderait à Ma-
drid que le. nombre de troupes nécessaires pour
remplir les vides survenus, et qui s'élèvent à 3,000
hommes, depuis décembre 1869 jusqu'en juillet
187U, et à 5,000 en y ajoutant ceux de septembre.
A ce chiffre de 5,000 il faut encore ajouter 5,000
autres, représentant ceux qui ont été licenciés par
expiration de service, ce qui donne un total de
10,000 hommes qu'il faut remplacer pour arriver
à l'état normal des forces de l'île. (fntegridad na-
tional.)
RUSSIE
On lit dans la Gazette de Moscou: Dans l'espace
de sept ans, voilà le troisième drame sanglant que
joue la Prusse, « amie de la paix et n'ayant au-
cun but de conquête, > comme le dit le général de
Moltkè. Et, en effet, à en croire les diplomates
prussiens, la Prusse a été entraînée trois fois à la
guerre contre son gré, par les provocations de ses
ennemis, qui violaient les droits sacrés de la na-
tionalité allemande ou bien la dignité de la Prusse.
Ainsi, en 1864, la guerre a été amenée par la pro-
clamation faite par le gouvernement de Copenha-
gue, d'une constitution qui avait le but insoleut
d'unifier la monarchie danoise qui, depuis 1848,
grâce aux efforts de la Prusse, menaçait de se di-
viser en deux. En 18G6 aussi, la Prusse, bien con-
tre son gré, s'est décidée à se venger dû ton arro-
gant avec lequel la confédération allemande, l'Au-
triche eH tête, a osé exiger l'observation d'une loi
qui était commune à toute la confédération. De-
puis 1866, la Prusse s'efforçait ouvertement de
mettre la France au rang des puissances secondai-
res, et tout le monde sait comment la diplomatie
de Berlin a su fmontrer la Prusse comme une
puissance paisible injustement provoquée à la
guerre.
Voilà donc ce qui saute aux yeux quand on
compare les entreprises militaires de la Prusse
pendant les sept dernières années : avant tout, la
Prusse a cherché à disposer l'opinion publique de
l'Europe en sa faveur, et à rejeter toute la respon-
sabilité de la guerre sur son ennemi.
Ensuite tout a été disposé de manière à ce que,
bien avant d'éclater, la guerre était prévue par
tout le monde comme une nécessité inévitable.
Ainsi, en Danemark, les ingérences continuelles
de la Prusse à caus e des prétendues vexations des
Allemands du Schlesvig-Holstein et l'agitation
pan-germanique adroitement soutenue dans les
provinces de l'Elbe, devaient tôt ou tard finir par
une annexion de ces provinces à la Prusse ou par
un effort désespéré pour mettre fin à son influence
destructive.
De même, en 1860, l'insurrection armée de la
Prusse contre la confédération allemande était
prévue depuis 1861, quand par sa dépêche du 27
novembre le ministre des affaires étrangères de
Prusse, le comte Bernstorf, déclarait par l'organe
du chargé d'affaires, M. de Savigny, au ministre
de Saxo, M. de Beust, que le gouvernement prus-
sien était décidé à remplacer l'ordre des choses
établi par le congrès de Vienne en Allemagne par
l'hégémonie de la Prusse. De même, maintenant,
comme il est dit dans la Revue politiqe de !a Revue
des Deux-Mondes du 15 août, que nous venons de
recevoir : cc La guerre entre la France et la Prusse
était inévitable ; elle devait éclater tôt ou tard, et
on peut même dife que les derniers événements
prouvent de plus en plus qu'elle était inévitable,
en forçant si promptement la France à prendre la
défensive. Ces événements ont démontré où est la
force qui menace sans cesse. »
Ainsi toutes les guerres qu'a faites la Prusse de-
puis 1864 jusqu'à 1870 ont été prévues et inévita-
bles ; la Prusse a été provoquée à ces guerres, A
en croire ses diplomates et ses orateurs ; mais
qu'est-ce qui est arrivé ensuite? Le Danemark
en 1864 et l'Autriche avec l'Allemagne en 1866, se
sont trouvés non préparés pour la guerre et pris
au dépourvu par cette Prusse pacifique qui ne
cherche pas de conquêtes!
SAINT-PÉTERSBOURG, 23 aoûf. — On lit dans le
Gotes :
Le temps est-il venu pour rétablir la paix ? L"
presse européenne répond à cette question néga-
tivement, et nous sommes prêts à partager ic
même sentiment ; si les Prussiens ont remporta
quelques victoires, la guerre n'c.:'t pas près de
finir; personne ne saurait douter que les Prussiens
ne rencontrent beaucoup de difficultés sur 16 .-'ol
d'un pays.qui, pour avoir été malheureux dans le
début de la campagne, est bien loin d'être à bout
de forces. Non, il serait prématuré que la diplo-
matie élevât sa voix au milieu des desastres qui
s'accomplissent. Tous, s'einble-t-il, pensent de la
même manière, et cependant on ne cesse de
parler des sacrifices que la France devrait faire si
cette guerre était pour elle malheureuse jusqu'à
la fin
Le lecteur sait déjà de quels sacrifices il s'agit ;
il y a une semaine environ, il a été déclaré au
quartier général de l'armée prussienne, et cHa
d'une manière peu officielle, que l'Allemagne ne
pourra point considérer la paix comme établie dé-
finitivement tant que l'Alsace et la Lorraine ap-
partiendront à la France. les mesures que le roi
Guillaume a cru nécessaires de prendre sur la
territoire dont il vient de faire la conquête ont
confirmé complètement cette appréciation ; cepen-
dant ils ont battre le tocsin, en criant qu'il n'y
a plus moyen d'espérer que les deux proùiuvs l'Ii
litige puissent demeurer à la France. tti'!1-
ques feuilles anglaises ont reproduit J¡\ l:l!\:l:
prétention. Cne correspondance du Dai'j i ':, n ;
affirme que la nation allemande a pris la ferjhM
résolution de repousser toutes les conclusions ds
la paix, si elles ne renferment point la concession
des deux provinces en question. Tel est le lan-
gage que tiennent les Allemands.
Un des journaux les plus influents de la Cirar.'V::
Bretagne, le Times, dit que l'annexion de la Lor-
raine et de l'Alsace au reste de l'Allemagne se-
rait une injustice criante, et que ce serait mécon-
naître le grand principe de la souveraineté na-
tionale, ce qui rendrait naturellement la paix peu
solide.
Qu'est-ce qui peut-être plus tranchant, plus
décisif? En somme, le langage de tous les jour-
naux anglais se résume complètement dans ce
peu de paroles : Modérez votre appétit, de peur
de vous nuire à vous-mêmes, tel est notre cpn-
eiI.
BANQUE DE FRANCE
AVIS AU PUBLIC
La Banque a décidé que les titres dépo-
sés en, garantie d'avances ou d'escompte è
deux signatures seraient envoyés dans une
de ses succursales.
En conséquence de cette décision, les
propriétaires des titres déposés sont infor-
més qu'à partir du mardi 6 septembre ces
titres ne leur serolif rendus, malgré le
remboursement des avances où le Tetrait
des effets, que trois jours après leur de-
mande.
En cas d'investtssement. de la ville cb
Paris, les remboursements d'avances et
les retraits de titres engagés à Paris ne se
feront que dans une succursale que la
Banque se réserve de désigner ultérieure-
ment.
Paris. li août 1870.
Le secrétaire général,
MARSAUD.
La Banque saisit cette occasion de rap-
peler qu'aux termes du droit elle n'est,
vis-à-vis des dépôts volontaires, respon-
sable ni des cas fortuits ni des cas de force
majeure.
Deuxième liste des anciens militaires qui
ont offert leur concours pour le service d'as
pièces de l'enceinte de Paris.
Sever, ancien aide-fourrier du génie.
Dieval, ancien chasseur à cheval, ancien ouvrier th
marine,
Lartisant, ex-sergent-fourrier au 25e de ligne.
Guibout, ex-voltigeur au 43* de ligne.
Jamard, capitaine, ancien commandant dfj lit 1"
compagnie de discipline.
Denot, ex-trompette au lie régiment d'artillerie.
Bonin, ex-sous-officier dans l'artillerie de la gard*.
Thomas, ancien zouave de la garde et ancien chas-
seur à pied.
Ilainant, ex-sergent instructeur au 18e de ligne.
Mias, ex-sergent au 48" de ligne.
Moulines, anôien artilleur, capitaine du ie bataillon
des gardes mobiles de la Seine.
Virlet-d'Aoust, ingénieur des mines.
Trefeu, ancien brigadier au 5e rég. d'artillerie.
Gambeau, ancien militaire.
Mourrou, ancien gendarme de la garde impériale
Brandon, ancien sergent-major au 55e de ligne.
Bessin, ancien soldat au 9" de ligne.
Mury, ancien voltigeur de la garde.
V aslin, ancien artilleur de la garde.
Vaucheux, ancien artilleur de la garde.
L'article 16 de l'acte public' conclu là
2 novembre 1865 par la commission euro-
péenne du Danube et ratifié par la confé-
rence tenue à Paris, le 28 mars 1866, ayant
stipulé qu'il serait publié annuellement
dans les journaux officiels des puissances
intéressées un état des recettes et des dé-
penses effectuées par la commission, nous
donnons ci-dessous le relevé de ces opéra-
tions tel qu'il a été arrêté pour l'exercice
1869.
Compte rendu des recettes et des dèpeve$
de l'exercice 1869.
PREMIÈRE PARTIE
< BUDGET O;lDl.\Ilm
RECETTES -
Produit dl"s taxes perçues à en 1. C' c-
1869 (1). 1,5*0,3*3 P.}
Somme nrêlevên sur l'emprunt do Lon
dres 125,000 »
Recettes diverses, telles que vernies de
matériaux non employés, intérêts des -
fonds déposés en comptes courants,
gains de change, etc. ir
Intérêts touchés sur les fonds1 constitués :
a) Sur le fonds de rachat des emprunts
10 0/0, pour couvrir les intérêts dus i".
Londres sur la somme prélevée sur
l'emprunt pour consti-
tuer ce fonds. 13,981 69
b) Sur le fonds d'achive- W
ment des travaux 11,025 •» f
---- - .--
Total dos rocettes 1,712,074 4^
(U Four les détail?, voir ci-après.
Deuxième Année. - N° 244 - Lundi 5 septembre 1870.
JMPHIMEIUK - ABONNEMENT
A Pari?, Quai Voltaire, 31 — Affranchir
AGENT.K SPÉCIALE DÈS ANNONCES
S'adresser quai Voltaire, 31
JOURNAL OFFICIEL
DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
DIRECTION - RÉDACTION
A Paris, Quai Voltaire, 31 — Affranchir
poun LES RÉCLAMATIONS
S'adresser franco à l'Imprimeur-Gérant
Un an, ïO fr. Six mois, ?0 iï. — Trois mois, iOfr.
Ttris (f Départements - Envoyer un mandat sur la poste - Affranchir
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
Los abonnements parlent des 1er et 16 de chaque mois
Joindre aux renouvellements et réclamations la dernière bande.— Affrm>+>: £
; Les manuscrits non insérés ne sont pas rendu
SOMMAIRE
FAJfrn; OFFICIELLE. - Proclamation dH g.juvei--
n"'-Plnt, "d« défense nationale;-—nu. Français;—
n'()damo.tion aux habitants de Paris; — compo-
-;'!ion du ministère; — décrets portant dissolu-
l'.i!IOQ du Corps législatif et abolition du Sénat ;—
circulaire du ministre de l'intérieur aux préfets,
■ ou ; préfets, gouverneur de l'Algérie et aux
stations .télégraphiques.
l><- rot portant amnistie pour crimes et délits poli-
tique? et délits do presse.
Proclamation du Gouvernement iL la gardo natio-
nale;—proclamation du miuistrc de l'intérieur à
i* garde nationale de Paris.
Décrets: déclarant libres la fabrication et le com-
merce des armes; — nomination du maire de
Paris et se? ad joints.
f'roc.!:¡matioll du maire de Paris :— nomination du
..1 il-t:'_I;!IH' général du personnel au ministère de
l'intérieur.
TA nTT E NON OFFICIELLE,—Bulletin.
Nouvelles étrangères.
compte rendu des recettes et des dépenses de
l'année 1869.
r( :Orps législatif.
Offrandes "tfaliiftiîiîes.
RevMp des Beaux-Arts, par M. THÉOPHILE
'ÜUT!Cn..
PARTIE OFFICIELLE
Pif ris, le 4 septembre.
l"RAW;MS!
I* Peuple a devancé la Chambre, qui
'imitait. Pour sauver la Patrie en danger,
il a demandé la République.
Il a mis ses représentants non au pou-
voir mais au péril;
L.H. République a vaincu l'invasion en
1792; la République est proclamée.
La Révolution est faite au nom du droit,
du salut public.
Citoyens, veillez sur la Cité qui vous
st couftée ; demain vous serez, avec
l'armée, les vengeurs de la Patrie !
EMMANUEL VRAGO, GARNIER-PAGÈS,
CiRÉMlEUX, MAGNIN,
DORIAN; 0I11INAIRE,
JULES J AVUK, A. TACHARD.
.LULFISI^ËFMV, E. PELLETAN,
cu;;rOT-l\lO:'\TP"\n:Ol"X, K RNE ST PlcAHlI,
LÉON GAMBETTA, JULES SIMON.
CITOYENS DE PARIS,
La République est proclamée.
Un Gouvernement a clé nommé d'accla-
mation.
- il se compose des.doyens :
RMTilAXUEfi AKAiiO, GLAlri-BIZOIIy,
GRËMIEUX, PELLETAN,
JTTLES FAVRE, PICARD,
JULES FERRY, ROCHEFORT,
GAMBBTTA, JULES SIMON,
G ARNIE R-P AGÈ S,
Représentants de Paris.
l,e général TROGHU est chargé des pleins
pouvoirs militaires pour la défense natio-
nale.
Il est appelé à la présidence du Gouver-
nement. -
, Le/Gouvernement invite"les Citoyens an
calme; le Peuple n'oubliera pas qu'il est
t)n face dé l'ennemi.
Le Gouvernement est, avant tout, un
Gouvernement de défense nationale.
Le Gouvernement de la défense nationale,
ALL^TTO;, GRÉ-MIEUX, JULES FAVRE,
KERRV, GAMBETTA, GLAIS-M^OIIS,
fliA tf NIE R - PAGE S, PELLETAN, PI-
GARD, NOCIIISFOILT, SIMON, géné-
i'l THo.<.HU.
Le Gouvernement de lif défense natio-
- nale il composé. la ministère comme il
rsltll :
'Ministre des a ffaires
(;t ranger es JULES F A Vît É.
)¡;n';'strc de l'intérieur, GAMDETTA.
1M'inistre de là guerre GL LE FLO.
Ministre de la ma/rine. AMAI FOURIGHON.
Ministre de la Justice. GRIMIEUX.
Ministre des finances. ERNEST PICAHD.
_¥i;.tis.&re de l'instruction,
publique et des cultes. JULES SIMON.
Ministre des travaux
• publiCS. DOIU AN.
Ministre de l'agric ulture
- U du .cMnmeJ'cc.. MAGNLN.
Le ministère de la présidence du con-
s«il d'Etat est supprimé.
M. Steenackers est nommé directeur des
télégraphes.
REPUBLIQUE FRANÇAISE
Le Gouvernement de la défense natio-
nale décrète : ;
Le Corps législatif, est dissous;
Le Sénat est aboli. -
Général TROCHU, président.
EMMArsUEL ARAGO.
G RÉMIEUX.
J ULEb FAVRL.
FERRY.
GAMBETTA.
G A R ME II - PAG K S.
([LAIS-BIZOIX.
PELLETAN.
PICARD.
nUGH Iu'orrr
JULES SIMON.
---. '-- ,-
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
.4 MM. les préfets, sous-pre fets, généraux,
gouverneur général de l'Algérie, et à
toutes les stations télégraphiques de
France. i
La déchéaace a été prononcée au Corps
législatif.
La République a été proclamée à l'Hô-
tel de ville.
Un gouvernement de défense nationale
composé de onze membres, tous députés
de Paris, a été constitué et ratifié par l'ac-
clamation populaire.
Les noms sont :
ARAGO (Emmanuel),
CRÉMIEUX,
FYVRE (Jules),
FERRY,
GAMBETTA,
G ARNIER-PAGÈS,
( IL.\IS-:!hztlN,
PELLETA,
PICARD,
ROQUEFORT,
SDIOX (Jules).
Le général TROCHU, investi des pleins
pouvoirs militaires pour la défense nalio-
nale, a été appelé à la présidence du gou-
vernement.
Veuillez faire afficher immédiatement et
au besoin proclamer par le crieur public
la présente déclaration.
Pour le gouvernement de défense
nationale,
Le ministre de l'inférieur,
LÉON GAMBETTA.
Paris, co i septembre 1870, six heures
du soir.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Lé Gouvernement de la défense natio-
nale décrète :
Amnistie pleine et entière est accordée
à tous les condamnés pour crimes et délits
politiques et pour délits de presse depuis
le 3 décembre 1852 jusqu'au 3 septembre
1870.
Tous les condamnés encore détenus,
soit que les jugements aient été rendus par
les tribunaux correctionnels, soit par tes
cours d'assises,-soit par les conseils de
guerre, seront mis immédiatement en li-
berté.
EMMANUEL ARAGO, GLAIS-BIZOIN,
CRÉMIEUX, PELLETA, JULES
FAVRE, PICARD, FERRY, ROCHE-
FORT, GAMBETTA, JULES SIMON,
GARNIE R-P AGÈ S, général TROCHU.
A L Y GARDE NATIONAL!;,
Ceux auxquels votre patriotisme vient
d'imposer la mission redoutable de défen-
dre le Pays vous remercient du fond du
cœur de voire courageux dévouement.
C'est à. votre résolution qu'est due la
victoire civique rendant la liberté à la
Ffance.
Grâce a vous cette victoire n'a pas
coûté une goutte de sang.
Le pouvoir personnel n'est- plus.
La nation tout entière reprend ses droits
et ses armes. Elle se lève prête à mourir
pour la défense du sol. Vous lui avez rendu
son âme, que le despotisme étouffait.
Vous maintiendrez avec fermeté l'exécu-
tion des lois, et rivalisant avec notre no-
ble armée, vous nous montrerez ensemble
le chemin de fa victoire.
Le Gouvernement de la défense nationale,
EMMANUEL ÁHAffO,
CRJMIEUX,
JULES FAVHE,
JULES FERHY,
GAMBETTA,
GARNIER-PAGÈ S,
GLAIS-BIZOIX,
PELLETAN,
PICAHD,
HOCHEFOHT,
JULES SIMON,
(jlNÉHAL TROCHU.
ÉLECTIONS DE LA GARDE NATIONALE
A LA GARDE NATIONALE DE PARIS
La République est proclamée.
La Patrie est en danger.
Le nouveau Gouvernement est avant
tout un Gouvernement de défense natio-
nale.
Les gardes nationaux de Paris, c'est-à-
dire tous les électeurs inscrits sur les
listes électorales, sont convoqués pour le
mardi (5 septembre, à midi, à l'effet de
procéder à la nomination des sous-officiers
et officiers, dans les mairies de leurs ar-
rondissements respectifs.
Paris, le 5 septembre 1870.
Le membre du Goucerncinent de
la défense nationale, délégué
au ministère de l'intérieur,
LÉON GAMBETTA.
Le Gouvernement de la défense natio-
nale décrète :
La fabrication, le commerce et la vente
des armes sont absolument libres.
GÉNÉRAL TROCHU, GARNIEIl-PAGÉS,
JULES FAVRE, GLAIS-BIZOlN,
EMMANUEL ARAGO, E. PELLETAN,
CRÉMIEUX, ROCHEFORT,
JULES FERRY, JULES SIMON,
GAMBETTA.
---, --- -——————
M. Etienne Arago est nommé maire de
Paris.
MM. Flequet et Brisson sont ses adjoints.
+-
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
HOTEL DE VILLE DE PARIS
CITOYENS , • • •
Je viens d'être p et
par le Gouvernement de la défense natio-
nale à la Mairie de Paris.
En attendant que vous soyez convoqués
pour élire votre municipalité, je prends,
au nom de la République, possession de
cet Hôtel do Ville, d'où sont toujours
partis les grands signaux patriotiques, en
1792, en 1830, un 1848.
Comme nos pères ont crié en 1792, je
vous crh : Citoyens, LA PATRIE EST EN
DANGER! Serrez-vous autour de cette
Municipalité parisienne, où siège aujour-
d hui un vieux soldat de la République.
VIVE LA RÉPUBLIQUE !
Le Maire de Paris,
ÉTIENNE ARAGO.
M. Clément Laurier est nommé direc-
teur général du personnel et du cabinet
au ministère de l'intérieur.
TAimOON OFFICIELLE
Paris, le 4 septembre.
BULLETTIN
Le çomte de Mosbourg, ministre pléni-
potentiaire chargé de la direction de l'am-
bassade de France à Vienne, a en l'hon-
neur d'être reçu en audience par S. M.
l'empereur François-Joseph. Le nouveau
ministre d'Italie, M. Minghetti, et M. de No-
vikoff, que la cour de Saint-Pétersbourg
vient d'accréditer en qualité de ministre
plénipotentiaire auprès de l'empereur
d'Autriche, sont également arrivés à
Vienne et ont été reçus par S. M. François-
Joseph.
On mande de Vienne qu'à mesure que
le moment approche où le reichsrath doit
se réunir, les questions intérieures occu-
pent de plus en plus les esprits. Les diètes
provinciales n'auront probablement pas
fini leurs travaux à temps pour que cette
assemblée puisse ouvrir ses séances le 5
septembre. A la suite dos élections de
Bohême il s'est opéré un rapprochement
entre le parti tchèque et le parti alle-
mand, et l'on s'attend à voir les députés
bohèmes paraître au reichsrath, à la suite
du compromis qui résultera sans doute des
pourpalers engagés entre ces deux opinions.
Le prochain reichsrath sera appelé à exercer
un rôle important dans la monarchie aus-
tro-hongroise. C'est cette assemblée qui
doit nommer les délégations auxquelles
le gouvernement s'apprête à demander les
londs nécessaires pour subvenir aux
dépenses entraînées par les armements,
qui se poursuivent depuis quelque temps
avec une grande activité.
La Gazette officielle de Madrid mande
qu'un grand nombre d'insurgés se présen-
tent de tous côtés pour faire leur soumis-
sion. Tout fait espérer que la tranquillité
sera bientôt rétablie.
Un télégramme privé de Constantinople
annonce qu'un vaste incendie a éclaté il y
a quelques jours à Tréhizonde. Des détails
précis manquent encore.
Le Gouvernement de la défense natio-
nale, pour l'ordre de ses travaux inté-
rieurs, s'est organisé de la manière sui-
vante :
Le général Trochu, président; M. Jules
Favre, vice-président; M. Jules Ferry, se-
crétaire.
Le Gouvernement a choisi, à titre de se-
crétaires adjoints, pour l'aider dans ses
travaux, MM. André Lavertujon et F. Hé-
rold.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Préfecture de police.
Aux HABITANTS DE PARIS,
Kptè-.K:'\-;;truit ans d'attente, sous le
coup de cruelles nécessités, les traditions
interrompues au 18 Brumaire et au 2
Décembre sont enfin reprises. Les Députés
de la gauche, après la disparition de lturs
collègues de 'a majorité, ont proclamé la
déchéance. Quelques instants après, la
République était ccclamée à l'Hôtel de
ville.
La révolution qui vient de s'accomplir
est restée toute pacifique; elle a compris.
que le sang français ne devait couler
que sur le champ de bataille. Elle a pour
but, comme en 1792, l'expulsion de l'é-
tranger.
Il importe donc que la population de
Paris, par son calme, par la virilité de son
attitude, continue de se montrera la hau-
teur de la tache qui lui incombe, à elle et à:
la France.
C'est pour cette raison qu'investi par
le Gouvernement de pouvoirs dont on a
tant abusé sous les régimes antérieurs,
j'invite la population parisienne à exercer
les droits politiques qu'elle vient de
reconquérir dans toute leur plénitude,
avec une sagesse et une modération qui
soient de nature à montrer à la France
et au monde qu'elle est vraiment digne de
la liberté.
Notre devoir à tous, dans les circons-
tances où, nous sommes, est surtout de
nous rappeler que la Patrie est en danger.
Au moment où, sous l'égide des libertés
républicaines, la France se dispose à
vaincre ou à mourir, j'ai la certitude que
mes pouvoirs ne me serviront que pour
nous défendre contre les menées de ceux
qui trahiraient la Patrie.
Paris, le 4 septembre 1870.
Le préfet cle y/olic
DE KlnATHy.
Par le préfet dé police :
L'J secrétaire général, *
AXTONIN DUBOST.
Ce qui caractérise la révolution du 1 sep-
tembre, c'est l'ordre absolu et l'unanime
élan avec lesquels elle s'est accomplie.
La garde nationale, à peine reconsti-
tuée, a montré l'admirable puissance dont
elle est douée ; elle a du même coup sauvé
l'honneur de la France et l'ordre de la cité.
Il ne s'est produit, dans ce grand mou-
vement, ni un désordre, ni une résistance.
A deux heures du matin, la paix la plus
profonde règne dans Paris.
Le Sénat et le Corps législatif sont vides;
les scellés sont apposés sur la salle dos
séances de la Chambre. Paris est calme sur
tous les points.
Une dépêche de Grenoble nous informe
que la population de cette ville a donné son
adhésion énergique au mouvement qui vient
de s'accomplir à Paris.
A Lyon, la République a été proclamée.
A Bordeaux, la municipalité et le conseil
municipal, composé d'ailleurs de membres
du parti démocratique, ont, de concert avec
la population, acclamé la République.
---- ————— ---
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
ANGLETERRE
LONDRES, 3 septembre. — Tant que Paris ne
sera point au pouvoir des Prussiens, les hostilités
se prolongeront et la nation, si résolue, conservera
l'espoir d'une prochaine et éclatante revanche.
C'est que, ajoute le Daily News, les Français
sont indomptables : qu'on ne dise plus que le
soldat ne se bat bien que lorsque la victoire suit
ses aigles; il s'est montré sublime dans les der-
nières batailles. Aussi, la nation doit être fière de
ses héroïques enfants. (Correspondance Havas.)
— Le Globe ne trouve point dans les combats
qui se succèdent le moindre pronostic d'une pro-
chaine pacification. Ces combats ne sont que des
épisodes ; pour arriver au dénoùment du drame, il
faut quel un desbelligérants ait obtenu une victoire
décisive. Or, les armées prussiennes, triomphantes
sur les frontières de la Belgique, ne seraient pas
arrivées a la plus dangereuse partie de leur tâche,
si la victoire les favorise jusque-là les sauverait-
elle, au cœur de la France, sous les murs de
Paris ? (Idem,)
ESPAGNE
La (MIZCIU officielle de Madrid du :2 courant pu-
blic la note suiv-j.ntc sur les troubles de la fron-
tière :
Ministère de la guerre. — La bande sous les or-
dres de Cevallos, repoussée des montagnes d'Oyar-
zun par les forces de Guipuzcoa s'est dirigée hier
sur Goizueta, poursuivie de très près.
L'alcade de Maesta, en confirmant la déroute de
la bande de Vasco, annonce que dans ce village
120 hommes de la môme bande s'étaient déjà pré-
sentés pour faire acte de soumission.
Les communications faites par les autres al-
cades, notamment ceux des villages de la Rioja
d'Alava, portent que les insurgés se présentent de
toutes parts pour se soumettre.
On n'a rien appris de nouveau de la bande qui
s'était présentée à Motrico et persistait à vouloir se
diriger vers la Biscaye.
Les deux petites bandes levées dans la province
de Logrono se sont dirigées hier, avec décou-
ragement sur San Milian de la Cogulla, fuyant les
troupes qui les poursuivaient ; à ce sujet le com-
mandant militaire de Miranda annonce que dans
les villages de la circonscription les jéunes gens ap-
partenant aux bandes insurgées se présentaient
pour faire leur soummission.
Cette nuit, à la dernière houre, la dépêche télé-
graphique suivante a été reçue au ministère :
« Vittoria, 1"' septembre, il h. du soit,.
« Le capitaine général au ministre de la guerre.
« Je viens de recevoir du colonel en retraite
Bartolome Vasco, de M. Ezequiel Cariaga et de
M. Alvoro Sodupe l'offre de leur soumission et de
500 hommes qu'ils ont avec eux.
« Le lieutenant-colonel Pardo m'annonce qu'il
est entré à Oteo (Alava) de vive force, après un
engagement de deux heures de durée, et qu'il s'est
emparé de plus de 100 insurgés, de beaucoup d'ar-
mes et de chevaux d'armes, et qu'il leur a tué ou
blessé ui certain nombre d'hommes. Les pertes,
quoique faibles, sont regrettables.
« Le brigadier Salaxar a atteint hier, vers
onze heures, à Montes Mendata, deux bandes
réunies qui se sont enfuies-au moment où on les
attaquait. On leur a tué un homme et fait plu-
sieurs prisonniers. Le maître d'école de Mendata
a été fusillé. Le bruit court que le cabecilla Ugarte
a disparu. »
En dernier lieu, le gouverneur de Vittoria an-
nonce qu'un grand nombre d'insurgés continuent
à faire acte de soumission et que l'on peut consi-
dérer comme terminé le mouvement insurrection-
nel de la province d'Alava.
Ce résultat satisfaisant est dû à l'intelligence et
à l'énergie déployées par les autorités, à la mar-
che assurée et rapide des colonnes combinées, à
l'infatigable activité et à l'entrain des chefs, des
ofticiers et soldats qui les composaient. (Corres-
pondance Havas.)
- ous recevons par la voie des Etats-Unis des
nouvelles de Cuba jusqu'au 23 août. Selon les avis
reçus, le général Caballero ne demanderait à Ma-
drid que le. nombre de troupes nécessaires pour
remplir les vides survenus, et qui s'élèvent à 3,000
hommes, depuis décembre 1869 jusqu'en juillet
187U, et à 5,000 en y ajoutant ceux de septembre.
A ce chiffre de 5,000 il faut encore ajouter 5,000
autres, représentant ceux qui ont été licenciés par
expiration de service, ce qui donne un total de
10,000 hommes qu'il faut remplacer pour arriver
à l'état normal des forces de l'île. (fntegridad na-
tional.)
RUSSIE
On lit dans la Gazette de Moscou: Dans l'espace
de sept ans, voilà le troisième drame sanglant que
joue la Prusse, « amie de la paix et n'ayant au-
cun but de conquête, > comme le dit le général de
Moltkè. Et, en effet, à en croire les diplomates
prussiens, la Prusse a été entraînée trois fois à la
guerre contre son gré, par les provocations de ses
ennemis, qui violaient les droits sacrés de la na-
tionalité allemande ou bien la dignité de la Prusse.
Ainsi, en 1864, la guerre a été amenée par la pro-
clamation faite par le gouvernement de Copenha-
gue, d'une constitution qui avait le but insoleut
d'unifier la monarchie danoise qui, depuis 1848,
grâce aux efforts de la Prusse, menaçait de se di-
viser en deux. En 18G6 aussi, la Prusse, bien con-
tre son gré, s'est décidée à se venger dû ton arro-
gant avec lequel la confédération allemande, l'Au-
triche eH tête, a osé exiger l'observation d'une loi
qui était commune à toute la confédération. De-
puis 1866, la Prusse s'efforçait ouvertement de
mettre la France au rang des puissances secondai-
res, et tout le monde sait comment la diplomatie
de Berlin a su fmontrer la Prusse comme une
puissance paisible injustement provoquée à la
guerre.
Voilà donc ce qui saute aux yeux quand on
compare les entreprises militaires de la Prusse
pendant les sept dernières années : avant tout, la
Prusse a cherché à disposer l'opinion publique de
l'Europe en sa faveur, et à rejeter toute la respon-
sabilité de la guerre sur son ennemi.
Ensuite tout a été disposé de manière à ce que,
bien avant d'éclater, la guerre était prévue par
tout le monde comme une nécessité inévitable.
Ainsi, en Danemark, les ingérences continuelles
de la Prusse à caus e des prétendues vexations des
Allemands du Schlesvig-Holstein et l'agitation
pan-germanique adroitement soutenue dans les
provinces de l'Elbe, devaient tôt ou tard finir par
une annexion de ces provinces à la Prusse ou par
un effort désespéré pour mettre fin à son influence
destructive.
De même, en 1860, l'insurrection armée de la
Prusse contre la confédération allemande était
prévue depuis 1861, quand par sa dépêche du 27
novembre le ministre des affaires étrangères de
Prusse, le comte Bernstorf, déclarait par l'organe
du chargé d'affaires, M. de Savigny, au ministre
de Saxo, M. de Beust, que le gouvernement prus-
sien était décidé à remplacer l'ordre des choses
établi par le congrès de Vienne en Allemagne par
l'hégémonie de la Prusse. De même, maintenant,
comme il est dit dans la Revue politiqe de !a Revue
des Deux-Mondes du 15 août, que nous venons de
recevoir : cc La guerre entre la France et la Prusse
était inévitable ; elle devait éclater tôt ou tard, et
on peut même dife que les derniers événements
prouvent de plus en plus qu'elle était inévitable,
en forçant si promptement la France à prendre la
défensive. Ces événements ont démontré où est la
force qui menace sans cesse. »
Ainsi toutes les guerres qu'a faites la Prusse de-
puis 1864 jusqu'à 1870 ont été prévues et inévita-
bles ; la Prusse a été provoquée à ces guerres, A
en croire ses diplomates et ses orateurs ; mais
qu'est-ce qui est arrivé ensuite? Le Danemark
en 1864 et l'Autriche avec l'Allemagne en 1866, se
sont trouvés non préparés pour la guerre et pris
au dépourvu par cette Prusse pacifique qui ne
cherche pas de conquêtes!
SAINT-PÉTERSBOURG, 23 aoûf. — On lit dans le
Gotes :
Le temps est-il venu pour rétablir la paix ? L"
presse européenne répond à cette question néga-
tivement, et nous sommes prêts à partager ic
même sentiment ; si les Prussiens ont remporta
quelques victoires, la guerre n'c.:'t pas près de
finir; personne ne saurait douter que les Prussiens
ne rencontrent beaucoup de difficultés sur 16 .-'ol
d'un pays.qui, pour avoir été malheureux dans le
début de la campagne, est bien loin d'être à bout
de forces. Non, il serait prématuré que la diplo-
matie élevât sa voix au milieu des desastres qui
s'accomplissent. Tous, s'einble-t-il, pensent de la
même manière, et cependant on ne cesse de
parler des sacrifices que la France devrait faire si
cette guerre était pour elle malheureuse jusqu'à
la fin
Le lecteur sait déjà de quels sacrifices il s'agit ;
il y a une semaine environ, il a été déclaré au
quartier général de l'armée prussienne, et cHa
d'une manière peu officielle, que l'Allemagne ne
pourra point considérer la paix comme établie dé-
finitivement tant que l'Alsace et la Lorraine ap-
partiendront à la France. les mesures que le roi
Guillaume a cru nécessaires de prendre sur la
territoire dont il vient de faire la conquête ont
confirmé complètement cette appréciation ; cepen-
dant ils ont battre le tocsin, en criant qu'il n'y
a plus moyen d'espérer que les deux proùiuvs l'Ii
litige puissent demeurer à la France. tti'!1-
ques feuilles anglaises ont reproduit J¡\ l:l!\:l:
prétention. Cne correspondance du Dai'j i ':, n ;
affirme que la nation allemande a pris la ferjhM
résolution de repousser toutes les conclusions ds
la paix, si elles ne renferment point la concession
des deux provinces en question. Tel est le lan-
gage que tiennent les Allemands.
Un des journaux les plus influents de la Cirar.'V::
Bretagne, le Times, dit que l'annexion de la Lor-
raine et de l'Alsace au reste de l'Allemagne se-
rait une injustice criante, et que ce serait mécon-
naître le grand principe de la souveraineté na-
tionale, ce qui rendrait naturellement la paix peu
solide.
Qu'est-ce qui peut-être plus tranchant, plus
décisif? En somme, le langage de tous les jour-
naux anglais se résume complètement dans ce
peu de paroles : Modérez votre appétit, de peur
de vous nuire à vous-mêmes, tel est notre cpn-
eiI.
BANQUE DE FRANCE
AVIS AU PUBLIC
La Banque a décidé que les titres dépo-
sés en, garantie d'avances ou d'escompte è
deux signatures seraient envoyés dans une
de ses succursales.
En conséquence de cette décision, les
propriétaires des titres déposés sont infor-
més qu'à partir du mardi 6 septembre ces
titres ne leur serolif rendus, malgré le
remboursement des avances où le Tetrait
des effets, que trois jours après leur de-
mande.
En cas d'investtssement. de la ville cb
Paris, les remboursements d'avances et
les retraits de titres engagés à Paris ne se
feront que dans une succursale que la
Banque se réserve de désigner ultérieure-
ment.
Paris. li août 1870.
Le secrétaire général,
MARSAUD.
La Banque saisit cette occasion de rap-
peler qu'aux termes du droit elle n'est,
vis-à-vis des dépôts volontaires, respon-
sable ni des cas fortuits ni des cas de force
majeure.
Deuxième liste des anciens militaires qui
ont offert leur concours pour le service d'as
pièces de l'enceinte de Paris.
Sever, ancien aide-fourrier du génie.
Dieval, ancien chasseur à cheval, ancien ouvrier th
marine,
Lartisant, ex-sergent-fourrier au 25e de ligne.
Guibout, ex-voltigeur au 43* de ligne.
Jamard, capitaine, ancien commandant dfj lit 1"
compagnie de discipline.
Denot, ex-trompette au lie régiment d'artillerie.
Bonin, ex-sous-officier dans l'artillerie de la gard*.
Thomas, ancien zouave de la garde et ancien chas-
seur à pied.
Ilainant, ex-sergent instructeur au 18e de ligne.
Mias, ex-sergent au 48" de ligne.
Moulines, anôien artilleur, capitaine du ie bataillon
des gardes mobiles de la Seine.
Virlet-d'Aoust, ingénieur des mines.
Trefeu, ancien brigadier au 5e rég. d'artillerie.
Gambeau, ancien militaire.
Mourrou, ancien gendarme de la garde impériale
Brandon, ancien sergent-major au 55e de ligne.
Bessin, ancien soldat au 9" de ligne.
Mury, ancien voltigeur de la garde.
V aslin, ancien artilleur de la garde.
Vaucheux, ancien artilleur de la garde.
L'article 16 de l'acte public' conclu là
2 novembre 1865 par la commission euro-
péenne du Danube et ratifié par la confé-
rence tenue à Paris, le 28 mars 1866, ayant
stipulé qu'il serait publié annuellement
dans les journaux officiels des puissances
intéressées un état des recettes et des dé-
penses effectuées par la commission, nous
donnons ci-dessous le relevé de ces opéra-
tions tel qu'il a été arrêté pour l'exercice
1869.
Compte rendu des recettes et des dèpeve$
de l'exercice 1869.
PREMIÈRE PARTIE
< BUDGET O;lDl.\Ilm
RECETTES -
Produit dl"s taxes perçues à en 1. C' c-
1869 (1). 1,5*0,3*3 P.}
Somme nrêlevên sur l'emprunt do Lon
dres 125,000 »
Recettes diverses, telles que vernies de
matériaux non employés, intérêts des -
fonds déposés en comptes courants,
gains de change, etc. ir
Intérêts touchés sur les fonds1 constitués :
a) Sur le fonds de rachat des emprunts
10 0/0, pour couvrir les intérêts dus i".
Londres sur la somme prélevée sur
l'emprunt pour consti-
tuer ce fonds. 13,981 69
b) Sur le fonds d'achive- W
ment des travaux 11,025 •» f
---- - .--
Total dos rocettes 1,712,074 4^
(U Four les détail?, voir ci-après.
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