Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1934-06-21
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 21 juin 1934 21 juin 1934
Description : 1934/06/21 (A14,N679). 1934/06/21 (A14,N679).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6576044c
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/01/2014
N° 679 .,.. 21-6-34 —* PAGE 8
LE VOL SANS MOTEUR
LES lei.1illos
--à
Le nouveau planeur de grande performance Castel-34 "Condor"
Cet appareil a été construit par l'ingénieur R. Castello et doit être piloté par J. Thomas au Centre de la Montagne Noire.
A
TOULOUSE, l'ingénieur R. Castello
vient de construire un très intéres-
sant planeur de grande performance
pour le compte du club « Les Ailes » ; cette
machine doit être pilotée par J. Thomas,
le sympathique président de cette asso-
ciation et le directeur du Centre Régional
de la Montagne Noire, où il a déjà effectué
de remarquables exploits.
Ce nouveau planeur, le Castel 34-
« Condor » est un monoplan cantilever à
conduite intérieure. Sa construction a été
contrôlée par le Bureau Véritas.
VOILURE. — La voilure est constituée par
une seule aile, en porte-à-faux, trapézoïdale,
avec extrémités sensiblement elliptiques. Pro-
fil Gottingen 535 à l'encastrement, généré à
l'extrémité par un profil 535 modifié. Intrados
plat. Construction monolongeron, à bord d'at-
taque travaillant.
L'aile est fixée sur le fuselage en trois
points : par une attache au bec avant, par
deux attaches au longeron et par deux autres
attaches au caisson arrière.
Le faux longeron arrière est très léger. L'ai-
leron est supporté par des nervures renforcées;
il est en deux parties, chacune étant com-
mandée afin de diminuer la torsion.
FUSELAGE. — Le fuselage, de section ovale,
à revêtement travaillant en contreplaqué de
bouleau, est constitué par trois longerons :
deux à la partie supérieure, l'autre à la partie
inférieure; celui-ci se termine en poutre
caisson d'atterrissage.
Les longerons sont réunis par des couples.
Des lisses servent à raidir le revêtement. L'at-
terrisseur est constitué par un patin monté
élastiquement (amortisseur Appex) sur le fu-
selage.
GOUVERNES. — L'empennage horizontal,
compensé et réglable, s'articule sur le fuse-
lage au moyen d'un tube monté sur deux
paliers. L'empennage vertical se compose d'une
dérive recouverte de contreplaqué et d'un gou-
vernail de direction compensé.
Le système de gauchissement comporte une
commande différentielle et une commande spé-
ciale qui permet aux ailerons de s'abaisser
simultanément pour former volets de cour-
bure, sans nuire au gauchissement. Ces com-
mandes sont rigides.
CARACTERISTIQUES
Envergure 13 m. 30
Longueur totale. < m.
Surface (partie centrale comprise) 13 raq. 60
Allongement. 13
Profond1, de l'aile à l'encastremt, 1 m. 62
Profond' de l'aile à l'extrémité.. 0 m. 60
Hauteur à l'extrados..,..,.,. 1 m. 20
Poids à vide 85 kg.
Poids en ordre de vol. 155 kg.
Charge au mètre carré 11 kg. 5
FInesse.. , , , , , , , , , , , , , , , 24
VERSION ALLEMANDE SUR L>HISTOIRE D'UN ATTERRISSAGE
Ce que pense un pilote allemand
de l'accueil qu'il reçut en France
Un correspondant nous a adressé la traduction d'une interview
accordée par le pilote Hofmann à des journaux allemands. Nous la
reproduisons à titre documentaire, pour montrer que des étrangers,
même des Allemands, fussent-ils coupables d'avoir survolé une zone
interdite, trouvent chez nous un accueil assez chaleureux. Les jour-
naux allemands ont publié cette interview; nous en conservons la
forme, le sens et peut-être même. les inexactitudes. C'est sous cette
condition qu'elle est intéressante et instructive.
u
N des « as » badois du vol à voile,
Louis Hofmann, a atterri récemment
à Montbéliard, venant de la Hornis-
grinde (30 km. Est de Strasbourg), alors
que des vents contraires l'avaient fait dé-
river de la route qu'il s'était promis de
suivre.
Or, l'intéressé a été interviewé à son
retour en Allemagne sur les événements
qu'il avait vécus à Montbéliard. La presse
locale allemande a donné ainsi un compte
rendu de ses déclarations. Celles-ci sont
intéressantes en ce sens qu'elles constituent
une version allemande de l'incident et
qu'elles sont de nature, lorsqu'elles seront
connues de l'étranger, à montrer au monde
comment on reçoit chez nous des voisins
qui ne passent pas précisément pour être,
à l'heure actuelle, de bons amis de la
France. Voici donc l'essentiel des décla-
rations de Hofmann a son interviewer.
Poussé par des vents contraires, je dus
atterrir près de Montbéliard; aussitôt, des
habitants se précipitèrent pour m'aider à' dé-
monter mon appareil; la police, alertée, et un
interprète m'interrogèrent; l'interprète, qui a
des parents en Allenyigne et a séjourné per-
sonnellement à Mayence et à Darmstadt, fut
particulièrement aimable. Au cours de l'in-
terrogatoire, un habitant, vraisemblablement
ivre, coupa au couteau les insignes de natio-
nalité et la croix gammée qui étaient sur mon
appareil, mais la police le héla aussitôt. Mes
inquêteurs tinrent à se renseigner sur le vol
a voile, qui, comme l'on sait, est presque in-
connu en France, et voulurent recevoir une
leçon complète sur le sens et le but du vol à
mile. Le temps passant et l'heure du dîner
approchant, l'interprète m'invita à dîner chez
lui, et c'est accompagné par la police que je
me rendis à l'invitation. L'accueil que me
réserva cette famille fut extrêmement cordial.
La mère parlait couramment l'allemand, le
père avait, auparavant, servi dans la garde
allemande et était mort à la dernière guerre
mondiale. Prenant, après dîner, un verre de
hière dans mi café, la réception fut enthou-
siaste et des cris de: « Vive Hitler! » furent
poussés.
Les instructions de Paris à mon égard
n'étant pas encore arrivées (c'était un diman-
che), je passai la nuit à la caserne de gen-
darmerie, où je me réveillai à 6 heures, alors
qu'on commençait à nettoyer les locaux. Le
café du matin se faisant attendre, je criai en
faisant observer que si le même cas se pro-
duisait en Allemagne, l'attente ne serait pas
aussi longue et qu'on n'offrirait pas à un
aviateur en panne un campement de gendar-
merie. Sur ces récriminations, un officier vint
me voir et m'emmena chez lui, où la domes-
tique me servit un bon déjeuner avec tout
le confort français, y compris des eaux-de-vie.
Sur ces entrefaites, certains messieurs, mem-
bres, me dirent-ils, de l'Aéro-Club de Mont-
béliard, vinrent me voir et m'invitèrent, au
nom du président de club, à déjeuner, avec
eux et l'interprète, à l'hôtel Bristol. Entre
temps, revenu à la gendarmerie, je reçus avis
que mon appareil et moi-même étions désor-
mais libres.
A l'hôtel Bristol, un repas tout à fait splen-
dide fut servi, et des instructions particu-
lières avaient été données au restaurateur
pour qu'on me présentât tout ce que je pour-
rais demander. Au milieu des coups de télé-
phone qui ne cessaient de parvenir à l'hôtel,
de la part de gens qui voulaient me voir et
me parler, l'Aéro-Club me nomma membre
d'honneur en me délivrant une carte valable
tant pour ma machine que pour moi-même,
et me remit un laissez-passer qui devait, lors
de mon retour, m'éviter toutes difficultés.
L'après-midi, vers 15 heures, des aviateurs
français vinrent me voir et me demandèrent
à être photographiés avec moi-même et mon
appareil, mais, en raison de la difficulté du
montage, seuls des curieux purent me photo-
graphier à loisir; pressé par divers assistants,
je dus leur remettre les photos que j'avais
emportées avec moi à l'occasion du vol; les
aviateurs m'interrogèrent sur le vol à voile,
qui, comme je l'ai dit, est très peu connu en
France, mais où il semble, toutefois, provo-
quer beaucoup d'intérêt.
A mon retour, je fus invité par l'Aéro-Club
de Montbéliard à participer, en qualité d'avia-
teur à voile, au meeting qui aura lieu le
12 août prochain, et l'on m'offrit une carte
complète du terrain d'aviation, que je ne pus
accepter, afin d'éviter toutes difficultés au
passage de la frontière. L'argent dont je dis-
posais ayant été rapidement dépensé, l'Aéro-
Club m'offrit spontanément une somme d'ar-
gent assez élevée pour les besoins de mon
retour, en ajoutant qu'il pouvait me remettre
telle somme qu'il me conviendrait d'emporter.
On n'accepta pas le reçu que je voulus donner,
m'accordant toute confiance.
Je me promenai ensuite, avec mon inter-
prète, dans la ville et nous entrâmes dans
divers cafés, où l'on n'accepta de nous aucun
paiement. Un blessé de guerre me montra ses
blessures en s'écriant : « Plus de guerre! Plus
de guerre ! », et en m'appelant « camarade » ;
un photographe local fit mon portrait, en me
remerciant de l'honneur que je lui avais fait.
Les membres d'une autre société d'aviation,
qui avaient exprimé le désir de me parler,
m'invitèrent à venir donner des leçons de vol
à voile.
Finalement, je quittai Montbéliard par le
train en compagnie de soldats qui, me voyant
porter l'insigne des membres de l'Aéro-Club
de Monthéliard, entrèrent en conversation avec
moi, puis, après que je leur eus dit que j'étais
Allemand, partagèrent avec moi les bouteilles
de vin qu'ils avaient; à Mulhouse, nous nous
serrâmes cordialement la main au moment de
nous quitter. Tout se passa bien à la frontière.
Gageons que Hofmann reviendra à la
fête aérienne de Montbéliard le 12 août
prochain et soyons rassurés sur l'heureux
sort qui l'attend. A en juger par la pre-
mière réception : invitations diverses, bons
repas fins, Champagne, sans oublier l'ex-
quise pensée des frais de retour, le 12 août
sera une grande journée. mais il sera bien
difficile après de tels faits, de déclarer
qu'on reçoit mal en France des étrangers,
voire des Allemands. Les faits parlent
d'eux-mêmes. s'ils ne parlent pas trop.
LE POINT DE VUE DE L'AVIA
Les primes aux bnevels
L
E Ministre de l'Air vient d'accoi, uJeT, 0"
lx l~re,
vol sans moteur, des prinies a' t,ellc
vêts. Les crédits réduits de
lS(t
année ne permettent pas de recoi0fii
les brevets A ; mais les clubs
100 francs pour un brevet B, et 300 J (,(l-
pour un brevet C. C'est là un Pr ie tp,i
couragement et une preuve de ,
portent au vol sans moteur les po
publics, t ad-
Afin de faciliter le fonctionnent' , né-
ministratif de l'envoi des prl11l ;1;¡I,f/1
Ministre de l'Air a décidé qu'elles t'1
payées aux clubs directement par
sur l'homologation des brevets par
mission Sportive de l'Aéro-Club de Fe prt'
Les paiements seront trimestriels,
imer d'entre eux aura lieu dans les pr-
miers jours de juillet. ci
Les primes sont données aux 1 h;~;'~
non aux élèves. Le principe d 'atif'r'
est celui proposé par l'Avia : Un bre/J dOII:
considéré comme acquis par le i-111 ['/;¡i'l';
:le matériel « planeur » a servi
pour passer l'épreuve. Pour le t>11,()(,/ !>'
seule compte la troisième épreuve. s pl',l"
Malgré les, difficultés budgétozrc,;/tt'lllr,
sentes, le Ministre de l'Air a pu fil(il. ll It'il
en les diminuant, les stibveiiti,oiis III
construction des planeurs et cela
limite des crédits disponibles. 'J/d,,':
Enfin, le Ministre de l'Air a r (tj^
l'Avia quelques bourses de 1110111
de permettre à certains de nos ca,nln^{\
, :}en>l'l
des clubs dejJOlivoir venir plus ,at , lWIll
-
suivre le cours des moniteurs de (j1
d'Ordanche. Ces primes sont [/:[1<
particulièrement aux organisations ^j,/r/'iJ
nales ou aux clubs ayant obtenu
vets C * 11'111"
vets C. iiiouvei7ient 1110 II'
Le beau mouvement du vol sans iiu^'v
en France, appuyé par le Ml111Slls¡/ISl'!.
41"'
l'Air, entraîné par la foi et l'enthtte ylil
de ses adeptes, lié à celui de la P etite, ¡/ 1
lion rendra les plus grands servl. ees il
cause de l'Aéronautique tout en lière.
Pierre MASS,,\d¡l.
Directeur de 1 ~ji.
Le premier meeting égyptien de vo l à 'Ioile
e premier mee Ing egyptlen e va a y ,IC'
L
E 31 mai dernier, a eu lieu, à Héliopolis-
Almaza, près du Caire, le premier mee-
ting égyptien de vol à voile. La réunion.
organisée par le jeune Egyptien Gliding-
Club, obtint le plus vif succès. Une petite
brise favorisa les vols. Des présentations de
planeurs furent effectuées par les élèves. Puis
le populaire aviateur Mohamed Sidky, sur un
appareil biplace, ayant appartenu à Kron-
feld, s'éleva à trois cents mètres, et plana
longuement au-dessus du désert, pour venir
',1 J'Cs jts
se poser doucement à quelques Jl t cltl,lJ:'ll'l'
spectateurs. M. Marlia, animateur depérJI):I¡J:
remplaça, et fit une intéressante deS ,¡If'
es
de lancement de parachute. Enfin»
têmes de l'air furent donnés aux j
de vol silencieux. l'est ¡¡\Jt,
L'Egypte, pays rêvé de l'AviatiOll, l'est
du vol à voile. Nul doute, donc, iH £ S 1>1',]^
le jeune club égyptien ne fasse de (
j, J*
choses, et 11e mette à mal bien dus 1 , cor^s'
Le pilote égyptien Mohamed Sidki sur son planeur « Ibis-11 »•
LE VOL SANS MOTEUR
LES lei.1illos
--à
Le nouveau planeur de grande performance Castel-34 "Condor"
Cet appareil a été construit par l'ingénieur R. Castello et doit être piloté par J. Thomas au Centre de la Montagne Noire.
A
TOULOUSE, l'ingénieur R. Castello
vient de construire un très intéres-
sant planeur de grande performance
pour le compte du club « Les Ailes » ; cette
machine doit être pilotée par J. Thomas,
le sympathique président de cette asso-
ciation et le directeur du Centre Régional
de la Montagne Noire, où il a déjà effectué
de remarquables exploits.
Ce nouveau planeur, le Castel 34-
« Condor » est un monoplan cantilever à
conduite intérieure. Sa construction a été
contrôlée par le Bureau Véritas.
VOILURE. — La voilure est constituée par
une seule aile, en porte-à-faux, trapézoïdale,
avec extrémités sensiblement elliptiques. Pro-
fil Gottingen 535 à l'encastrement, généré à
l'extrémité par un profil 535 modifié. Intrados
plat. Construction monolongeron, à bord d'at-
taque travaillant.
L'aile est fixée sur le fuselage en trois
points : par une attache au bec avant, par
deux attaches au longeron et par deux autres
attaches au caisson arrière.
Le faux longeron arrière est très léger. L'ai-
leron est supporté par des nervures renforcées;
il est en deux parties, chacune étant com-
mandée afin de diminuer la torsion.
FUSELAGE. — Le fuselage, de section ovale,
à revêtement travaillant en contreplaqué de
bouleau, est constitué par trois longerons :
deux à la partie supérieure, l'autre à la partie
inférieure; celui-ci se termine en poutre
caisson d'atterrissage.
Les longerons sont réunis par des couples.
Des lisses servent à raidir le revêtement. L'at-
terrisseur est constitué par un patin monté
élastiquement (amortisseur Appex) sur le fu-
selage.
GOUVERNES. — L'empennage horizontal,
compensé et réglable, s'articule sur le fuse-
lage au moyen d'un tube monté sur deux
paliers. L'empennage vertical se compose d'une
dérive recouverte de contreplaqué et d'un gou-
vernail de direction compensé.
Le système de gauchissement comporte une
commande différentielle et une commande spé-
ciale qui permet aux ailerons de s'abaisser
simultanément pour former volets de cour-
bure, sans nuire au gauchissement. Ces com-
mandes sont rigides.
CARACTERISTIQUES
Envergure 13 m. 30
Longueur totale. < m.
Surface (partie centrale comprise) 13 raq. 60
Allongement. 13
Profond1, de l'aile à l'encastremt, 1 m. 62
Profond' de l'aile à l'extrémité.. 0 m. 60
Hauteur à l'extrados..,..,.,. 1 m. 20
Poids à vide 85 kg.
Poids en ordre de vol. 155 kg.
Charge au mètre carré 11 kg. 5
FInesse.. , , , , , , , , , , , , , , , 24
VERSION ALLEMANDE SUR L>HISTOIRE D'UN ATTERRISSAGE
Ce que pense un pilote allemand
de l'accueil qu'il reçut en France
Un correspondant nous a adressé la traduction d'une interview
accordée par le pilote Hofmann à des journaux allemands. Nous la
reproduisons à titre documentaire, pour montrer que des étrangers,
même des Allemands, fussent-ils coupables d'avoir survolé une zone
interdite, trouvent chez nous un accueil assez chaleureux. Les jour-
naux allemands ont publié cette interview; nous en conservons la
forme, le sens et peut-être même. les inexactitudes. C'est sous cette
condition qu'elle est intéressante et instructive.
u
N des « as » badois du vol à voile,
Louis Hofmann, a atterri récemment
à Montbéliard, venant de la Hornis-
grinde (30 km. Est de Strasbourg), alors
que des vents contraires l'avaient fait dé-
river de la route qu'il s'était promis de
suivre.
Or, l'intéressé a été interviewé à son
retour en Allemagne sur les événements
qu'il avait vécus à Montbéliard. La presse
locale allemande a donné ainsi un compte
rendu de ses déclarations. Celles-ci sont
intéressantes en ce sens qu'elles constituent
une version allemande de l'incident et
qu'elles sont de nature, lorsqu'elles seront
connues de l'étranger, à montrer au monde
comment on reçoit chez nous des voisins
qui ne passent pas précisément pour être,
à l'heure actuelle, de bons amis de la
France. Voici donc l'essentiel des décla-
rations de Hofmann a son interviewer.
Poussé par des vents contraires, je dus
atterrir près de Montbéliard; aussitôt, des
habitants se précipitèrent pour m'aider à' dé-
monter mon appareil; la police, alertée, et un
interprète m'interrogèrent; l'interprète, qui a
des parents en Allenyigne et a séjourné per-
sonnellement à Mayence et à Darmstadt, fut
particulièrement aimable. Au cours de l'in-
terrogatoire, un habitant, vraisemblablement
ivre, coupa au couteau les insignes de natio-
nalité et la croix gammée qui étaient sur mon
appareil, mais la police le héla aussitôt. Mes
inquêteurs tinrent à se renseigner sur le vol
a voile, qui, comme l'on sait, est presque in-
connu en France, et voulurent recevoir une
leçon complète sur le sens et le but du vol à
mile. Le temps passant et l'heure du dîner
approchant, l'interprète m'invita à dîner chez
lui, et c'est accompagné par la police que je
me rendis à l'invitation. L'accueil que me
réserva cette famille fut extrêmement cordial.
La mère parlait couramment l'allemand, le
père avait, auparavant, servi dans la garde
allemande et était mort à la dernière guerre
mondiale. Prenant, après dîner, un verre de
hière dans mi café, la réception fut enthou-
siaste et des cris de: « Vive Hitler! » furent
poussés.
Les instructions de Paris à mon égard
n'étant pas encore arrivées (c'était un diman-
che), je passai la nuit à la caserne de gen-
darmerie, où je me réveillai à 6 heures, alors
qu'on commençait à nettoyer les locaux. Le
café du matin se faisant attendre, je criai en
faisant observer que si le même cas se pro-
duisait en Allemagne, l'attente ne serait pas
aussi longue et qu'on n'offrirait pas à un
aviateur en panne un campement de gendar-
merie. Sur ces récriminations, un officier vint
me voir et m'emmena chez lui, où la domes-
tique me servit un bon déjeuner avec tout
le confort français, y compris des eaux-de-vie.
Sur ces entrefaites, certains messieurs, mem-
bres, me dirent-ils, de l'Aéro-Club de Mont-
béliard, vinrent me voir et m'invitèrent, au
nom du président de club, à déjeuner, avec
eux et l'interprète, à l'hôtel Bristol. Entre
temps, revenu à la gendarmerie, je reçus avis
que mon appareil et moi-même étions désor-
mais libres.
A l'hôtel Bristol, un repas tout à fait splen-
dide fut servi, et des instructions particu-
lières avaient été données au restaurateur
pour qu'on me présentât tout ce que je pour-
rais demander. Au milieu des coups de télé-
phone qui ne cessaient de parvenir à l'hôtel,
de la part de gens qui voulaient me voir et
me parler, l'Aéro-Club me nomma membre
d'honneur en me délivrant une carte valable
tant pour ma machine que pour moi-même,
et me remit un laissez-passer qui devait, lors
de mon retour, m'éviter toutes difficultés.
L'après-midi, vers 15 heures, des aviateurs
français vinrent me voir et me demandèrent
à être photographiés avec moi-même et mon
appareil, mais, en raison de la difficulté du
montage, seuls des curieux purent me photo-
graphier à loisir; pressé par divers assistants,
je dus leur remettre les photos que j'avais
emportées avec moi à l'occasion du vol; les
aviateurs m'interrogèrent sur le vol à voile,
qui, comme je l'ai dit, est très peu connu en
France, mais où il semble, toutefois, provo-
quer beaucoup d'intérêt.
A mon retour, je fus invité par l'Aéro-Club
de Montbéliard à participer, en qualité d'avia-
teur à voile, au meeting qui aura lieu le
12 août prochain, et l'on m'offrit une carte
complète du terrain d'aviation, que je ne pus
accepter, afin d'éviter toutes difficultés au
passage de la frontière. L'argent dont je dis-
posais ayant été rapidement dépensé, l'Aéro-
Club m'offrit spontanément une somme d'ar-
gent assez élevée pour les besoins de mon
retour, en ajoutant qu'il pouvait me remettre
telle somme qu'il me conviendrait d'emporter.
On n'accepta pas le reçu que je voulus donner,
m'accordant toute confiance.
Je me promenai ensuite, avec mon inter-
prète, dans la ville et nous entrâmes dans
divers cafés, où l'on n'accepta de nous aucun
paiement. Un blessé de guerre me montra ses
blessures en s'écriant : « Plus de guerre! Plus
de guerre ! », et en m'appelant « camarade » ;
un photographe local fit mon portrait, en me
remerciant de l'honneur que je lui avais fait.
Les membres d'une autre société d'aviation,
qui avaient exprimé le désir de me parler,
m'invitèrent à venir donner des leçons de vol
à voile.
Finalement, je quittai Montbéliard par le
train en compagnie de soldats qui, me voyant
porter l'insigne des membres de l'Aéro-Club
de Monthéliard, entrèrent en conversation avec
moi, puis, après que je leur eus dit que j'étais
Allemand, partagèrent avec moi les bouteilles
de vin qu'ils avaient; à Mulhouse, nous nous
serrâmes cordialement la main au moment de
nous quitter. Tout se passa bien à la frontière.
Gageons que Hofmann reviendra à la
fête aérienne de Montbéliard le 12 août
prochain et soyons rassurés sur l'heureux
sort qui l'attend. A en juger par la pre-
mière réception : invitations diverses, bons
repas fins, Champagne, sans oublier l'ex-
quise pensée des frais de retour, le 12 août
sera une grande journée. mais il sera bien
difficile après de tels faits, de déclarer
qu'on reçoit mal en France des étrangers,
voire des Allemands. Les faits parlent
d'eux-mêmes. s'ils ne parlent pas trop.
LE POINT DE VUE DE L'AVIA
Les primes aux bnevels
L
E Ministre de l'Air vient d'accoi, uJeT, 0"
lx l~re,
vol sans moteur, des prinies a' t,ellc
vêts. Les crédits réduits de
lS(t
année ne permettent pas de recoi0fii
les brevets A ; mais les clubs
100 francs pour un brevet B, et 300 J (,(l-
pour un brevet C. C'est là un Pr ie tp,i
couragement et une preuve de ,
portent au vol sans moteur les po
publics, t ad-
Afin de faciliter le fonctionnent' , né-
ministratif de l'envoi des prl11l ;1;¡I,f/1
Ministre de l'Air a décidé qu'elles t'1
payées aux clubs directement par
sur l'homologation des brevets par
mission Sportive de l'Aéro-Club de Fe prt'
Les paiements seront trimestriels,
imer d'entre eux aura lieu dans les pr-
miers jours de juillet. ci
Les primes sont données aux 1 h;~;'~
non aux élèves. Le principe d 'atif'r'
est celui proposé par l'Avia : Un bre/J dOII:
considéré comme acquis par le i-111 ['/;¡i'l';
:le matériel « planeur » a servi
pour passer l'épreuve. Pour le t>11,()(,/ !>'
seule compte la troisième épreuve. s pl',l"
Malgré les, difficultés budgétozrc,;/tt'lllr,
sentes, le Ministre de l'Air a pu fil(il. ll It'il
en les diminuant, les stibveiiti,oiis III
construction des planeurs et cela
limite des crédits disponibles. 'J/d,,':
Enfin, le Ministre de l'Air a r (tj^
l'Avia quelques bourses de 1110111
de permettre à certains de nos ca,nln^{\
, :}en>l'l
des clubs dejJOlivoir venir plus ,at , lWIll
-
suivre le cours des moniteurs de (j1
d'Ordanche. Ces primes sont [/:[1<
particulièrement aux organisations ^j,/r/'iJ
nales ou aux clubs ayant obtenu
vets C * 11'111"
vets C. iiiouvei7ient 1110 II'
Le beau mouvement du vol sans iiu^'v
en France, appuyé par le Ml111Slls¡/ISl'!.
41"'
l'Air, entraîné par la foi et l'enthtte ylil
de ses adeptes, lié à celui de la P etite, ¡/ 1
lion rendra les plus grands servl. ees il
cause de l'Aéronautique tout en lière.
Pierre MASS,,\d¡l.
Directeur de 1 ~ji.
Le premier meeting égyptien de vo l à 'Ioile
e premier mee Ing egyptlen e va a y ,IC'
L
E 31 mai dernier, a eu lieu, à Héliopolis-
Almaza, près du Caire, le premier mee-
ting égyptien de vol à voile. La réunion.
organisée par le jeune Egyptien Gliding-
Club, obtint le plus vif succès. Une petite
brise favorisa les vols. Des présentations de
planeurs furent effectuées par les élèves. Puis
le populaire aviateur Mohamed Sidky, sur un
appareil biplace, ayant appartenu à Kron-
feld, s'éleva à trois cents mètres, et plana
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Le pilote égyptien Mohamed Sidki sur son planeur « Ibis-11 »•
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