Livres
916 pages
925 AGBIA — AGDE 926
AGBIA. Parmi les évêques présents au concile qui
se tint à Carthage, le 1er septembre 256, sous la
présidence de saint Cyprien, figure Quinlus ab Aggya.
Cypriani Opéra, édit. Hartel, t. I, p. 456; P. L., t. III,
col. 1070, 1098. Cf. Augustin, De baplismo contra
donatislas, vu, 29, 56, P. L., t. XLIII, col. 235. Nous
ne saurions où placer cet évêché, si les nombreuses
variantes des mss. ne nous offraient des formes telles
que Acbia, Acdia, ành Oùyoaï; voir les références ci-
dessous à la bibliographie. Il n'est donc pas douteux
que nous ayons à faire ici à l'évêque d'Agbia, ville
bien connue de la Proconsulaire, qui se composait, aux
premiers siècles de l'Empire, d'un pagus et d'une civi-
tas, et qui devint municipe au temps de Dioclétien.
Corp. inscr. lat., t. VIII, p. 1548, 1550, 1552. Elle
correspond à la localité moderne d'Aïn Hedja, au sud-
est de Téboursouk et de Dougga, sur la rive gauche
de l'oued Khalled.
Au nombre des signataires de la lettre adressée,
en 646, à Paul, patriarche de Constantinople, par
l'épiscopat de la Proconsulaire, se trouve Fortis
gratia Dei episcopus sanctse Ecclesise agensis. Mansi,
Sacr. concil. nova et ampliss. collect., t. x, col. 942.
On a voulu voir ici encore une déformation du nom
de l'Ecclesia Agbiensis. La province est bien la même ;
néanmoins l'identification reste fort problématique.
Corpus inscripiionum latinarum,t. VIII, p. 173-174,189-
191; Suppl., p. 1499-1500. — Morcelli, Africa christiana,
Brescia, 1816-1817, t. i, p. 71.— Notitia dignilatum, édit.
Böcking, Bonn, 1839-1853, t. II, Annot., p. 39. — V. Gué-
rin, Voyage archéologique dans la Régence de Tunis, Paris,
1862, t. II, p. 144-146. - Gams, Series episcoporum, Ratis-
bonne, 1873, p. 464. - Ch. Tissot, Géographie comparée de
la province romaine d'Afrique, Paris,1884-1888, t. II, p. 339-
342, 772; atlas, pl. XVIII.- De Mas-Latrie, dans Bulletin
de correspondance africaine, 1886, p. 85; Trésor de chrono-
logie, 1889, col. 1868. — Toulotte (Mgr), Géographie de
l'Afrique chrétienne, Rennes-Paris, 1892-1894, Proconsu-
laire, p. 119-121, 365. — Joh. Schmidt, Agbia, Agensis,
dans Pauly-Wissowa, Real-Encyclopâdie, t. i, col. 766, 776.
-Ch.Diehl, L'Afrique byzantine, Paris, 1896, index, p, 622.—
Toutain, Les cités romaines de la Tunisie, Paris, 1896,p. 381,
401. - Benson, Cyprian, his life, his time, his work, Londres,
1897, p. 609. — Cagnat et Gauckler, Les monuments an-
tiques de la Tunisie : I. Les temples païens, Paris, 1898,
p. 35, 101. —- Enquête sur les installations hydrauliques
romaines en Tunisie, Tunis, 1902, t. II, p. 27. — Atlas ar-
chéologique de la Tunisie, 12e livraison, feuille de Tébour-
souk, n° 190. — Harnack, Die Mission und Ausbreilung
des Christentums, 2e édit., Leipzig, 1906, t. il, p. 247. -
A. Merlin, Rapport sur les inscriptions latines de la Tunisie,
dans Nouvelles archives des missions, 1907, t. XIV, p. 208.
Aug. AUDOLLENT.
1. AGDE (Agalhen). - I. ORIGINE. —Agde (XYX07]
noXiç) est une antique colonie fondée par les Grecs de
Marseille sur la rive gauche de l'Hérault, près de l'en-
droit où ce fleuve se jetait dans la Méditerranée. Sou-
mise aux Romains en même temps que Marseille, Agde
appartint à la province Narbonnaise. Elle fut érigée
en cité, mais seulement dans les dernières années de
l'Empire.
L'Évangile fut prêché dans le territoire d'Agde dès
la fin du Ille siècle. En effet, la ville de Cessero (Saint-
Thibéry) vit, sous le règne de Dioclétien, le martyre
des saints Tiberius, Modestus et leurs compagnons.
Mais on ne peut affirmer l'existence de l'évêché avant
l'arrivée du moine Sever, que l'on place approximati-
vement dans la seconde moitié du ve siècle.
II. ÉTENDUE. — Le diocèse d'Agde faisait partie
de Maguelonne (depuis Montpellier), au nord et à
l'ouest par celui de Béziers.
Agde passait pour le plus petit diocèse de France.
Il comptait, vers 1760, dix-neuf paroisses et, en 1789,
vingt-cinq, parmi lesquelles étaient comptées les trois
paroisses urbaines dédiées, la cathédrale à saint
Étienne et les deux autres à saint André et à saint
Sever. Voir plus loin.
Auj ourd'hui le territoire d'Agde est entièrement
compris dans le département de l'Hérault et le dio-
cèse de Montpellier. Il est partagé en dix-neuf com-
munes qui forment en totalité les cantons d'Agde
(Agde, Bessan, Marseillan, Vias), de Cette (Cette), de
Florensac (Castelnau-de-Guers, Florensac, Pinet, Po-
mérols) et en partie ceux de Mèze (Bouzigues, Lou-
pian, Mèze, Villeveyrac), de Montagnac (Aumes, Mon-
tagnac, Saint-Pons-de-Mauchiens) et de Pézenas (Né-
zignan-l'Évêque, Pézenas, Saint-Thibéry).
5. — Ancien diocèse d'Agde.
III. MAISONS RELIGIEUSES. — Outre les monas-
tères d'Agde (voir plus loin) le diocèse comprenait
deux abbayes bénédictines d'hommes : Saint-Thibéry,
fondée vers 770 et Notre-Dame de Valmagne, de l'or-
dre de Cîteaux, fondée en 1138 au terroir de Ville-
veyrac; plus une abbaye de femmes, Sainte-Marie de
Netlieu, au terroir de Mèze (1195-1490). Saint-Thibéry
et Valmagne subsistèrent, à titre de commendes,
jusqu'en 1790.
Les franciscains possédaient des couvents nombreux
dans le diocèse: cordeliers à Agde, dès le XIIIe siècle,
capucins, en 1583, à Notre - Dame- du - Grau, lieu de
pèlerinage fréquenté; observantins à Florensac, récol-
lets à Marseillan; les uns et les autres à Pézenas.
Il y avait encore, dans la ville d'Agde, un séminaire-
collège confié aux pères de l'Oratoire (1652); des reli-
gieuses cloîtrées de Sainte-Marie (1631); d'autres reli-
gieuses enseignantes dites Sœurs-Noires (1719); des
frères des écoles chrétiennes (1749), un hôpital (vers
1430), plusieurs charités (1226, 1699), plusieurs con-
fréries de pénitents : le tout de fondation épiscopale.
Le chapitre cathédral de Saint-Étienne, co-seigneur
de la cité avec l'évêque, comprenait, depuis 1173,
douze chanoines dont l'archidiacre. Pézenas possédait
également un chapitre collégial, un collège d'orato-
riens, un couvent d'ursulines et un hôpital.
IV. REVENU. — Le diocèse était fort riche pour son
étendue. On évaluait le revenu de la mense épiscopale
AGBIA. Parmi les évêques présents au concile qui
se tint à Carthage, le 1er septembre 256, sous la
présidence de saint Cyprien, figure Quinlus ab Aggya.
Cypriani Opéra, édit. Hartel, t. I, p. 456; P. L., t. III,
col. 1070, 1098. Cf. Augustin, De baplismo contra
donatislas, vu, 29, 56, P. L., t. XLIII, col. 235. Nous
ne saurions où placer cet évêché, si les nombreuses
variantes des mss. ne nous offraient des formes telles
que Acbia, Acdia, ành Oùyoaï; voir les références ci-
dessous à la bibliographie. Il n'est donc pas douteux
que nous ayons à faire ici à l'évêque d'Agbia, ville
bien connue de la Proconsulaire, qui se composait, aux
premiers siècles de l'Empire, d'un pagus et d'une civi-
tas, et qui devint municipe au temps de Dioclétien.
Corp. inscr. lat., t. VIII, p. 1548, 1550, 1552. Elle
correspond à la localité moderne d'Aïn Hedja, au sud-
est de Téboursouk et de Dougga, sur la rive gauche
de l'oued Khalled.
Au nombre des signataires de la lettre adressée,
en 646, à Paul, patriarche de Constantinople, par
l'épiscopat de la Proconsulaire, se trouve Fortis
gratia Dei episcopus sanctse Ecclesise agensis. Mansi,
Sacr. concil. nova et ampliss. collect., t. x, col. 942.
On a voulu voir ici encore une déformation du nom
de l'Ecclesia Agbiensis. La province est bien la même ;
néanmoins l'identification reste fort problématique.
Corpus inscripiionum latinarum,t. VIII, p. 173-174,189-
191; Suppl., p. 1499-1500. — Morcelli, Africa christiana,
Brescia, 1816-1817, t. i, p. 71.— Notitia dignilatum, édit.
Böcking, Bonn, 1839-1853, t. II, Annot., p. 39. — V. Gué-
rin, Voyage archéologique dans la Régence de Tunis, Paris,
1862, t. II, p. 144-146. - Gams, Series episcoporum, Ratis-
bonne, 1873, p. 464. - Ch. Tissot, Géographie comparée de
la province romaine d'Afrique, Paris,1884-1888, t. II, p. 339-
342, 772; atlas, pl. XVIII.- De Mas-Latrie, dans Bulletin
de correspondance africaine, 1886, p. 85; Trésor de chrono-
logie, 1889, col. 1868. — Toulotte (Mgr), Géographie de
l'Afrique chrétienne, Rennes-Paris, 1892-1894, Proconsu-
laire, p. 119-121, 365. — Joh. Schmidt, Agbia, Agensis,
dans Pauly-Wissowa, Real-Encyclopâdie, t. i, col. 766, 776.
-Ch.Diehl, L'Afrique byzantine, Paris, 1896, index, p, 622.—
Toutain, Les cités romaines de la Tunisie, Paris, 1896,p. 381,
401. - Benson, Cyprian, his life, his time, his work, Londres,
1897, p. 609. — Cagnat et Gauckler, Les monuments an-
tiques de la Tunisie : I. Les temples païens, Paris, 1898,
p. 35, 101. —- Enquête sur les installations hydrauliques
romaines en Tunisie, Tunis, 1902, t. II, p. 27. — Atlas ar-
chéologique de la Tunisie, 12e livraison, feuille de Tébour-
souk, n° 190. — Harnack, Die Mission und Ausbreilung
des Christentums, 2e édit., Leipzig, 1906, t. il, p. 247. -
A. Merlin, Rapport sur les inscriptions latines de la Tunisie,
dans Nouvelles archives des missions, 1907, t. XIV, p. 208.
Aug. AUDOLLENT.
1. AGDE (Agalhen). - I. ORIGINE. —Agde (XYX07]
noXiç) est une antique colonie fondée par les Grecs de
Marseille sur la rive gauche de l'Hérault, près de l'en-
droit où ce fleuve se jetait dans la Méditerranée. Sou-
mise aux Romains en même temps que Marseille, Agde
appartint à la province Narbonnaise. Elle fut érigée
en cité, mais seulement dans les dernières années de
l'Empire.
L'Évangile fut prêché dans le territoire d'Agde dès
la fin du Ille siècle. En effet, la ville de Cessero (Saint-
Thibéry) vit, sous le règne de Dioclétien, le martyre
des saints Tiberius, Modestus et leurs compagnons.
Mais on ne peut affirmer l'existence de l'évêché avant
l'arrivée du moine Sever, que l'on place approximati-
vement dans la seconde moitié du ve siècle.
II. ÉTENDUE. — Le diocèse d'Agde faisait partie
de Maguelonne (depuis Montpellier), au nord et à
l'ouest par celui de Béziers.
Agde passait pour le plus petit diocèse de France.
Il comptait, vers 1760, dix-neuf paroisses et, en 1789,
vingt-cinq, parmi lesquelles étaient comptées les trois
paroisses urbaines dédiées, la cathédrale à saint
Étienne et les deux autres à saint André et à saint
Sever. Voir plus loin.
Auj ourd'hui le territoire d'Agde est entièrement
compris dans le département de l'Hérault et le dio-
cèse de Montpellier. Il est partagé en dix-neuf com-
munes qui forment en totalité les cantons d'Agde
(Agde, Bessan, Marseillan, Vias), de Cette (Cette), de
Florensac (Castelnau-de-Guers, Florensac, Pinet, Po-
mérols) et en partie ceux de Mèze (Bouzigues, Lou-
pian, Mèze, Villeveyrac), de Montagnac (Aumes, Mon-
tagnac, Saint-Pons-de-Mauchiens) et de Pézenas (Né-
zignan-l'Évêque, Pézenas, Saint-Thibéry).
5. — Ancien diocèse d'Agde.
III. MAISONS RELIGIEUSES. — Outre les monas-
tères d'Agde (voir plus loin) le diocèse comprenait
deux abbayes bénédictines d'hommes : Saint-Thibéry,
fondée vers 770 et Notre-Dame de Valmagne, de l'or-
dre de Cîteaux, fondée en 1138 au terroir de Ville-
veyrac; plus une abbaye de femmes, Sainte-Marie de
Netlieu, au terroir de Mèze (1195-1490). Saint-Thibéry
et Valmagne subsistèrent, à titre de commendes,
jusqu'en 1790.
Les franciscains possédaient des couvents nombreux
dans le diocèse: cordeliers à Agde, dès le XIIIe siècle,
capucins, en 1583, à Notre - Dame- du - Grau, lieu de
pèlerinage fréquenté; observantins à Florensac, récol-
lets à Marseillan; les uns et les autres à Pézenas.
Il y avait encore, dans la ville d'Agde, un séminaire-
collège confié aux pères de l'Oratoire (1652); des reli-
gieuses cloîtrées de Sainte-Marie (1631); d'autres reli-
gieuses enseignantes dites Sœurs-Noires (1719); des
frères des écoles chrétiennes (1749), un hôpital (vers
1430), plusieurs charités (1226, 1699), plusieurs con-
fréries de pénitents : le tout de fondation épiscopale.
Le chapitre cathédral de Saint-Étienne, co-seigneur
de la cité avec l'évêque, comprenait, depuis 1173,
douze chanoines dont l'archidiacre. Pézenas possédait
également un chapitre collégial, un collège d'orato-
riens, un couvent d'ursulines et un hôpital.
IV. REVENU. — Le diocèse était fort riche pour son
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