Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-04
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 04 décembre 1932 04 décembre 1932
Description : 1932/12/04 (A12,N598BIS). 1932/12/04 (A12,N598BIS).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6560197q
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
jj-ES AILES
- - - -
N° 598 bis — 4-12-32 — FACE 3
LE SALON
A gauche, le triplace de tourisme Potez 43; à droite, au premier plan à gauche, l'amphibie Blériot 29ty derrière, le Blériot 111-5 « Sagittaire » (Photo André.)
LES TEMPLES DE LA SCIENCE AU XIII* SALON
Promenade à travers la Physique
et la Mécanique Générale
Poursuivons la visite que nous avons commencée la semaine der-
nière à travers les stands de l'Exposition officielle du Ministère de
l'Air, stands consacrés aux Recherches et Expériences et qui nous
révèlent; de lumineuse façon, un effort prodigieusement intéressant.
Le flot d'étincelles d'une décharge n'est
pas une chevelure instantanée. Elles
passent une par une, à un millième
de seconde d'intervalle. Plus le flot est
concentré dans le temps, meilleur est
l'allumage dont le savant chinois veut
connaître l'instant précis.
Changeons de côte. Une équation dif-
férentielle s'étale sur un panneau :
« Asservissement non holonôme. »
Les gens qui voient ça prennent un air
égaré. C'est un peu fort pour le public.
Technique de la lumière polarisée et
du moteur Diesel. Cinéma qui, avec la
complicité d'un tube à néon, produit
30.000 images par seconde pour épar-
piller le phénomène de l'injection.
En passant dans la salle réservée à
la Mécanique des Fluides, nous sa-
luons l'Université de Toulouse dont on
sait les titres de noblesse. Là le savant
épie le cheminement des filets d'eau
et des filets d'air, serpents invisibles
trahis par leurs ombres. A première
vue, le visiteur s'étonne qu'on puisse
parler d'ombres. Qu'il suive donc les
expériences mises à sa portée en ces
lieux par MM. Riabouclnnski et Guer-
bilski. De l'eau coule dans un bassin
plat en zinc, dirigée par des cloisons
en tuyère divergente. On peut voir
directement les ondes de sortie de l'eau
mais on les distingue mieux dans un
miroir placé au mur, et grâce à un
éclairage très oblique; on voit ainsi des
lignes brisées très nettes qui se croi-
sent indéfiniment ccmme une série
d'X couchés les uns à la suite des au-
tres entre deux chapelets de nœuds
d'ondes.
Mais quel est ce bruit violent? Un
opérateur vient de déchaîner un jet
d'air comprimé à cinq atmosphères
sur un obstacle ovoide. La projection
sur un écran révèle, en avant du corps
interposé, une ombre en faucille. L'air,
plus dense en cet endroit, a porté om-
bre, comme l'eau fait autour des piles
de pont, par ses variations de hauteur.
Que dire enfin de tous ces tableaux où
les tourbillons de l'eau ou de l'air sont
photographiés, sinon que nous admi-
rons le -génie patient de nos vision-
naires de laboratoires. Sur ces images,
les filets d'air s'enroulent parfois dans
des. remous et elles prennent alors l'as-
pect de plumes de paon, ce qui nous
paraît joli et déconcertant à la fois, car
ces plumes de paon résultent d'un la-
beur modeste et silencieux.
« L'exposition consacre l'aboutisse-
ment patient des techniques élaborées
naguère et notre expérience nous per-
met de nous engager avec plus de mé-
thode dans les voies nouvelles. »
Henry POTEZ.
L'amphibie d'observation et de moyen bombardement S.E.C.M. (S.G.A.) 110,
Dans le domaine de la métallurgie
La collaboration de M. Léon Guillet, directeur le l'Ecole Centrale, et
de son disciple, M. Jean Galibourg, a permis de réaliser une section
des laboratoires de métallurgie extrêmement réussie.
E
XTRONS dans les deux premières
salles organisées par le Ministère
de l'Air. La Mécanique Générale
et la Physique règnent dans ces tem-
ples où les Facultés dressent leurs au-
tels.
Là aussi les murs parlent noblement
autour d'appareils complexés. Ils nous
révèlent l'idée féconde du Service des
Recherches d'établir, avec les Facultés,
une liaison nécessaire pour aller,
éclairé par elles, au cœur ême des
techniques les plus subtiles. Regardons.
Vbici des études sur le refroidisse-
ment des corps dans les courants d'air
(sourire du. visiteur qui se trouve dans
ce cas), études sur réchauffement d'un
corps en mouvement dans l'atmosphère.
Qui se douterait qu'une vitesse de 80
mètres-seconde apporte trois degrés!
L'Institut Polytechnique de l'Ouest, le
Collège de France, les Laboratoires
d'Arcueil et de Toulon, avec celui des
Ponts et Chaussées, se disputent la
curiosité du passant.
On mesure la dureté (sauf celle des
temps); on étudie dans les ressorts le
mystère de leur frottement intestinal;
on apprécie, à l'aide d'un double pen-
dille, la rigidité des fuselages et les
rayons X sont mis à contribution pour
l'examen profond des matériaux, de
racier au caoutchouc. Le sismergomè-
tre Piette mesure le mal que peuvent
faire les vibrations aux avions, aux na-
vires, aux autos, aux wagons. (Et les
gens, doncl)
M. Tchang-Te-Lou dissèque les étin-
celles d'allumage à l'aide d'un miroir
qui tourne à la vitesse de la magnéto.
(0 La technique aéronautique cons-
titue, dès maintenant, un corps de doc-
trines touchant, de divers côtés, à pres-
que toutes les sciences, mais formant
néanmoins un ensemble homogène et
cohérent. - » -- Henry POTEZ.
D
ANS le grand hall du rez-de-chaus-
sée organisé par M. Léon Guillet,
directeur de l'Ecole Centrale des
Arts el Manufactures, et son disciple,
Jean Galibourg, on a cherché à mon-
trer la situation du royaume des Mé-
taux, il y a cinquante ans et aujour-
d'hui.
Les premiers aciers spéciaux datent
seulement, en effet, de 1884, alors que
Marbeau coulait le premier alliage à
2.. de nickel.
On ne peut enregistrer l'utilisation,
par les hommes des premiers âges,
d'alliages analogues apportés sur la
terre par les météorites, puisque les
fabricants de haches préhistoriques
n'avaient point conscience du fait.
Un premier ensemble d'échantillons
du Conservatoire des Arts et Métiers
montre les métaux qu'on possédait en
1880, fer puddlé, aciers au carbone, fonte
yrise, cuivre, laitons et bronzes, sans
oublier les maillechorts, alors appelés
« pack-fong » selon les Chinois, qui
devaient, depuis fort longtemps, les
connaître.
A cette heure, nous disposons d'une
gamme infinie de produits métallur-
giques utilisés en Aérúnautique, notam-
ment par les alliances avec le nickel
et le chrome. Le nickel joue, en Avia-
tion, un rôle important, car il élève la
charge de rupture (ou limite élastique)
et la résistance des aciers au choc.
L'inspecteur général Grard a publié, à
ce sujet, une note fort substantielle
dons le numéro 5 de la Revue du
Nickel. Un exemple : la chape Chobert
pour avion. En acier ordinaire, elle
pèserait 159 grammes pour remplir
dignement son office. En acier au
nickel, elle pèse 99 grammes. Chiffres
éloquents. L'extrênie variété des mé-
taux actuels permet de résoudre tous
les problèmes. Le plus rebelle est celui
de la corrosion. Les recherches sont te-
naces. Les traces en apparaissent dans
une collection de revues fixée au mur :
Revue de Métallurgie, Revue de l'Alu-
minium, Revue du Nickel, etc., où les
activités de MM. Le Châtelier, Guillet,
Grard, Guillaume, Galibourg, Portevin
et autres se résument en textes denses.
Voici un panneau relatif aux aciers
spéciaux et qui montre une éprou-
vette avant l'essai de traction, puis
une éprouvette identique pendant l'es-
sai et après la rupture. On est ainsi
frappé de l'allongement de certain
acier Ni-Mg, lequel atteint 77
Tqjbleau de pénétration de trempe
pour aciers auto-trempants au Ni-Cr,
tableau des vitesses de coupe pour
aciers à outils, éprouvettes-types et
micrographies de laitons se succèdent
et le visiteur fait connaissance avec le
métal Monel (67 Ni, 28 Cu, un peu de
fer et de manganèse).
Mais quel est ce singulier accordéon?
Une portion de radiateur circulaire qui
montre que ce métal se prête admira-
blement à l'emboutissage. Voici des
échantillons de bronze d'aluminium,
beau métal forgeable, peu oxydable et
qu'on croyait difficile à couler. Le
stand fait justice de cette singulière
réputation.
La gamme des alliages légers appa-
raît avec des étiquettes : Eutectal (du-
ralumin au Titane); Alpax, Almasilium
(duralumin sans cuivre); Vedal, Avial
(alliage Ni-Cr), etc. Nous nous trou-
vons ensuite devant le tableau des
modes de protection : nickelage à
chaud appliqué même à la fonte et
à l'aluminium, réputés rebelles jus-
qu'alors. On y parvient par le tru-
chement du perchlorure de fer qui
ajoute ce mérite à ses vertus pharma-
ceutiques. Le chromage superposé au
nickelage confère une dureté qui se rit
des plus mordantes limes, comme nous
le constatons par un essai. Signalons
le procédé anodique (oxydation par
l'acide chromique) contre la corrosion
du duralumin et dont l'hydravion Le-
vasseur nous a donné un intéressant
exemple. La parkerisation, la protali-
sation achèvent ce programme fort à
l'ordre du jour et nous passons à l'exa-
men des méthodes qui engendrèrent
tant de progrès.
Essais des fontes par Ramus, en
1790; par Monge en 1794, puis Fré-
mont et Guillerie, travaux de micro-
graphie. Essais d'emboutissage en 1902
et 1910, par Persoz père et fils, et qui
nous revint d'Amérique sous le nom
d'Erickson. Méthodes de dureté à tra- -
vers l'Histoire et le Monde, par ba-
lancement, rebondissements (Shore),
rayures (Mohs) et les scléromètres par
pénétration (bille de Brinell au car-
bure de Tungstène pour les duretés
extrêmes), par pénétration d'une pointe
de diamant (Rockwell) ou de petites
billes (Le Grix).
Machines pour essais à la fatigue,
de Trayvon. Vitrine des travaux de
Charpy, essais de traction à chaud et
avec la machine de l'Ecole Centrale,
mesurant au micron les allongements.
Curieuses expériences de M. Galibourg
sur le vieillissement provoqué (on fait
une traction sur une pièce d'acier, on
la laisse au repos. Elle a souffert, elle
vieillit. La mesure de sa résilience, prise
de mois en mois, décroît). Cela nous
rappelle des conversations avec le pro-
fesseur d'Arsonval sur le « souvenir de
la matière ».
La visite s'achève sur les pièces à
conviction, relatives à la macrographie
et la micrographie qui sont à la métal-
lurgie ce que la bactériologie est à la
médecine.
Enumération rapide, étourdissante,
le long d'un hall ou le public a vu et
touché du doigt des résultats plus
clairs pour lui que l'équation diffé-
rentielle inscrite sur un panneau du
premier étage. Des visiteurs, figés dans
cette contemplation, ne pouvant ou-
vrir leur esprit ni ouvrir leurs yeux
davantage, ouvraient la bouche.
Préférons donc, à l'intégrale qui
saoule le cerveau sans éclairer vrai-
ment la route, l'expérience guidée qui
nous met des outils dans les mains.
Edmond BLANC.
- - - -
N° 598 bis — 4-12-32 — FACE 3
LE SALON
A gauche, le triplace de tourisme Potez 43; à droite, au premier plan à gauche, l'amphibie Blériot 29ty derrière, le Blériot 111-5 « Sagittaire » (Photo André.)
LES TEMPLES DE LA SCIENCE AU XIII* SALON
Promenade à travers la Physique
et la Mécanique Générale
Poursuivons la visite que nous avons commencée la semaine der-
nière à travers les stands de l'Exposition officielle du Ministère de
l'Air, stands consacrés aux Recherches et Expériences et qui nous
révèlent; de lumineuse façon, un effort prodigieusement intéressant.
Le flot d'étincelles d'une décharge n'est
pas une chevelure instantanée. Elles
passent une par une, à un millième
de seconde d'intervalle. Plus le flot est
concentré dans le temps, meilleur est
l'allumage dont le savant chinois veut
connaître l'instant précis.
Changeons de côte. Une équation dif-
férentielle s'étale sur un panneau :
« Asservissement non holonôme. »
Les gens qui voient ça prennent un air
égaré. C'est un peu fort pour le public.
Technique de la lumière polarisée et
du moteur Diesel. Cinéma qui, avec la
complicité d'un tube à néon, produit
30.000 images par seconde pour épar-
piller le phénomène de l'injection.
En passant dans la salle réservée à
la Mécanique des Fluides, nous sa-
luons l'Université de Toulouse dont on
sait les titres de noblesse. Là le savant
épie le cheminement des filets d'eau
et des filets d'air, serpents invisibles
trahis par leurs ombres. A première
vue, le visiteur s'étonne qu'on puisse
parler d'ombres. Qu'il suive donc les
expériences mises à sa portée en ces
lieux par MM. Riabouclnnski et Guer-
bilski. De l'eau coule dans un bassin
plat en zinc, dirigée par des cloisons
en tuyère divergente. On peut voir
directement les ondes de sortie de l'eau
mais on les distingue mieux dans un
miroir placé au mur, et grâce à un
éclairage très oblique; on voit ainsi des
lignes brisées très nettes qui se croi-
sent indéfiniment ccmme une série
d'X couchés les uns à la suite des au-
tres entre deux chapelets de nœuds
d'ondes.
Mais quel est ce bruit violent? Un
opérateur vient de déchaîner un jet
d'air comprimé à cinq atmosphères
sur un obstacle ovoide. La projection
sur un écran révèle, en avant du corps
interposé, une ombre en faucille. L'air,
plus dense en cet endroit, a porté om-
bre, comme l'eau fait autour des piles
de pont, par ses variations de hauteur.
Que dire enfin de tous ces tableaux où
les tourbillons de l'eau ou de l'air sont
photographiés, sinon que nous admi-
rons le -génie patient de nos vision-
naires de laboratoires. Sur ces images,
les filets d'air s'enroulent parfois dans
des. remous et elles prennent alors l'as-
pect de plumes de paon, ce qui nous
paraît joli et déconcertant à la fois, car
ces plumes de paon résultent d'un la-
beur modeste et silencieux.
« L'exposition consacre l'aboutisse-
ment patient des techniques élaborées
naguère et notre expérience nous per-
met de nous engager avec plus de mé-
thode dans les voies nouvelles. »
Henry POTEZ.
L'amphibie d'observation et de moyen bombardement S.E.C.M. (S.G.A.) 110,
Dans le domaine de la métallurgie
La collaboration de M. Léon Guillet, directeur le l'Ecole Centrale, et
de son disciple, M. Jean Galibourg, a permis de réaliser une section
des laboratoires de métallurgie extrêmement réussie.
E
XTRONS dans les deux premières
salles organisées par le Ministère
de l'Air. La Mécanique Générale
et la Physique règnent dans ces tem-
ples où les Facultés dressent leurs au-
tels.
Là aussi les murs parlent noblement
autour d'appareils complexés. Ils nous
révèlent l'idée féconde du Service des
Recherches d'établir, avec les Facultés,
une liaison nécessaire pour aller,
éclairé par elles, au cœur ême des
techniques les plus subtiles. Regardons.
Vbici des études sur le refroidisse-
ment des corps dans les courants d'air
(sourire du. visiteur qui se trouve dans
ce cas), études sur réchauffement d'un
corps en mouvement dans l'atmosphère.
Qui se douterait qu'une vitesse de 80
mètres-seconde apporte trois degrés!
L'Institut Polytechnique de l'Ouest, le
Collège de France, les Laboratoires
d'Arcueil et de Toulon, avec celui des
Ponts et Chaussées, se disputent la
curiosité du passant.
On mesure la dureté (sauf celle des
temps); on étudie dans les ressorts le
mystère de leur frottement intestinal;
on apprécie, à l'aide d'un double pen-
dille, la rigidité des fuselages et les
rayons X sont mis à contribution pour
l'examen profond des matériaux, de
racier au caoutchouc. Le sismergomè-
tre Piette mesure le mal que peuvent
faire les vibrations aux avions, aux na-
vires, aux autos, aux wagons. (Et les
gens, doncl)
M. Tchang-Te-Lou dissèque les étin-
celles d'allumage à l'aide d'un miroir
qui tourne à la vitesse de la magnéto.
(0 La technique aéronautique cons-
titue, dès maintenant, un corps de doc-
trines touchant, de divers côtés, à pres-
que toutes les sciences, mais formant
néanmoins un ensemble homogène et
cohérent. - » -- Henry POTEZ.
D
ANS le grand hall du rez-de-chaus-
sée organisé par M. Léon Guillet,
directeur de l'Ecole Centrale des
Arts el Manufactures, et son disciple,
Jean Galibourg, on a cherché à mon-
trer la situation du royaume des Mé-
taux, il y a cinquante ans et aujour-
d'hui.
Les premiers aciers spéciaux datent
seulement, en effet, de 1884, alors que
Marbeau coulait le premier alliage à
2.. de nickel.
On ne peut enregistrer l'utilisation,
par les hommes des premiers âges,
d'alliages analogues apportés sur la
terre par les météorites, puisque les
fabricants de haches préhistoriques
n'avaient point conscience du fait.
Un premier ensemble d'échantillons
du Conservatoire des Arts et Métiers
montre les métaux qu'on possédait en
1880, fer puddlé, aciers au carbone, fonte
yrise, cuivre, laitons et bronzes, sans
oublier les maillechorts, alors appelés
« pack-fong » selon les Chinois, qui
devaient, depuis fort longtemps, les
connaître.
A cette heure, nous disposons d'une
gamme infinie de produits métallur-
giques utilisés en Aérúnautique, notam-
ment par les alliances avec le nickel
et le chrome. Le nickel joue, en Avia-
tion, un rôle important, car il élève la
charge de rupture (ou limite élastique)
et la résistance des aciers au choc.
L'inspecteur général Grard a publié, à
ce sujet, une note fort substantielle
dons le numéro 5 de la Revue du
Nickel. Un exemple : la chape Chobert
pour avion. En acier ordinaire, elle
pèserait 159 grammes pour remplir
dignement son office. En acier au
nickel, elle pèse 99 grammes. Chiffres
éloquents. L'extrênie variété des mé-
taux actuels permet de résoudre tous
les problèmes. Le plus rebelle est celui
de la corrosion. Les recherches sont te-
naces. Les traces en apparaissent dans
une collection de revues fixée au mur :
Revue de Métallurgie, Revue de l'Alu-
minium, Revue du Nickel, etc., où les
activités de MM. Le Châtelier, Guillet,
Grard, Guillaume, Galibourg, Portevin
et autres se résument en textes denses.
Voici un panneau relatif aux aciers
spéciaux et qui montre une éprou-
vette avant l'essai de traction, puis
une éprouvette identique pendant l'es-
sai et après la rupture. On est ainsi
frappé de l'allongement de certain
acier Ni-Mg, lequel atteint 77
Tqjbleau de pénétration de trempe
pour aciers auto-trempants au Ni-Cr,
tableau des vitesses de coupe pour
aciers à outils, éprouvettes-types et
micrographies de laitons se succèdent
et le visiteur fait connaissance avec le
métal Monel (67 Ni, 28 Cu, un peu de
fer et de manganèse).
Mais quel est ce singulier accordéon?
Une portion de radiateur circulaire qui
montre que ce métal se prête admira-
blement à l'emboutissage. Voici des
échantillons de bronze d'aluminium,
beau métal forgeable, peu oxydable et
qu'on croyait difficile à couler. Le
stand fait justice de cette singulière
réputation.
La gamme des alliages légers appa-
raît avec des étiquettes : Eutectal (du-
ralumin au Titane); Alpax, Almasilium
(duralumin sans cuivre); Vedal, Avial
(alliage Ni-Cr), etc. Nous nous trou-
vons ensuite devant le tableau des
modes de protection : nickelage à
chaud appliqué même à la fonte et
à l'aluminium, réputés rebelles jus-
qu'alors. On y parvient par le tru-
chement du perchlorure de fer qui
ajoute ce mérite à ses vertus pharma-
ceutiques. Le chromage superposé au
nickelage confère une dureté qui se rit
des plus mordantes limes, comme nous
le constatons par un essai. Signalons
le procédé anodique (oxydation par
l'acide chromique) contre la corrosion
du duralumin et dont l'hydravion Le-
vasseur nous a donné un intéressant
exemple. La parkerisation, la protali-
sation achèvent ce programme fort à
l'ordre du jour et nous passons à l'exa-
men des méthodes qui engendrèrent
tant de progrès.
Essais des fontes par Ramus, en
1790; par Monge en 1794, puis Fré-
mont et Guillerie, travaux de micro-
graphie. Essais d'emboutissage en 1902
et 1910, par Persoz père et fils, et qui
nous revint d'Amérique sous le nom
d'Erickson. Méthodes de dureté à tra- -
vers l'Histoire et le Monde, par ba-
lancement, rebondissements (Shore),
rayures (Mohs) et les scléromètres par
pénétration (bille de Brinell au car-
bure de Tungstène pour les duretés
extrêmes), par pénétration d'une pointe
de diamant (Rockwell) ou de petites
billes (Le Grix).
Machines pour essais à la fatigue,
de Trayvon. Vitrine des travaux de
Charpy, essais de traction à chaud et
avec la machine de l'Ecole Centrale,
mesurant au micron les allongements.
Curieuses expériences de M. Galibourg
sur le vieillissement provoqué (on fait
une traction sur une pièce d'acier, on
la laisse au repos. Elle a souffert, elle
vieillit. La mesure de sa résilience, prise
de mois en mois, décroît). Cela nous
rappelle des conversations avec le pro-
fesseur d'Arsonval sur le « souvenir de
la matière ».
La visite s'achève sur les pièces à
conviction, relatives à la macrographie
et la micrographie qui sont à la métal-
lurgie ce que la bactériologie est à la
médecine.
Enumération rapide, étourdissante,
le long d'un hall ou le public a vu et
touché du doigt des résultats plus
clairs pour lui que l'équation diffé-
rentielle inscrite sur un panneau du
premier étage. Des visiteurs, figés dans
cette contemplation, ne pouvant ou-
vrir leur esprit ni ouvrir leurs yeux
davantage, ouvraient la bouche.
Préférons donc, à l'intégrale qui
saoule le cerveau sans éclairer vrai-
ment la route, l'expérience guidée qui
nous met des outils dans les mains.
Edmond BLANC.
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