Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1933-01-05
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 05 janvier 1933 05 janvier 1933
Description : 1933/01/05 (A13,N603). 1933/01/05 (A13,N603).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6556830j
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
LES AILES
N° 603 — 5-1-33 — PAGE 9
LE GRAND TOURISME
D'Oranie au Dahomey
en trois étapes
Tel est le très beau voyage de 3.700 km.
accompli en trois jours par deux « tou-
ristes » du Club Aéronautique de Sidi-
Bel-Abbès, MM. Lamur et Caizergues.
L
ES pilotes du Club Aéronautique de
Sidi-Bel-Abbès viennent encore de
nous étonner par une performance
de belle allure qui, tout en restant dans
le cadre du grand tourisme, montre que
nous avons, parmi l'Aviation privée, des
équipages de tout premier ordre.
Le 24 décembre, un équipage, composé
de MM. Lamur et Caizergues, a quitté
Bel-Abbès à 8 h. 30 du matin. Le sur-
lendemain 26 décembre, à la fin de
l'après-midi, cet équipage atterrissait à
Lomé, au Dahomey. En moins de trois
tournées, Lamur et Caizergues avaient
parcouru 3.700 km. comportant notam-
ment la traversée du Sahara, allant d'Ora-
nie sur les bords du Golfe de Guinée. Ce
voyage s'était accompli en trois étapes :
, Bel-Abbès-Reggan, Reggan-Gao, Gao-Lomé.
Le matériel utilise est un Caudron-
« Phalène » à moteur Gipsy 120 CV,
strictement de série, auquel aucune modi-
fication n'a été apportée.
Les Ailes ont eu, à plusieurs reprises,
l'occasion de parler du pilote Lamur,
notamment l'an dernier, à l'occasion du
voyage Oran-Gao et retour qu'il réalisa
en compagnie de Mo Fonques-Duparc,
chacun à bord d'un Potez 36 et de ses
nombreux voyages nord-africains à bord
de son petit Farman personnel. Quant à
Caizergues, propriétaire du Caudron-
« Phalène », on se souvient qu'il le
ramena de Paris à Bel-Abbès en vol, au
mois d'août, avec le si sympatique pilote
Monville.
Lamur et Caizergues se proposent de
rentrer à Sidi-Bel-Abbès par petites éta-
pes. Aux escales, ils feront quelques par-
ties de chasse et visiteront, en vol, une
partie du Hoggar qui n'a pas encore été
explorée.
Voilà vraiment du très grand tourisme
aérien!.
LE VOYAGE AU MAROC
DE Mme MADELEINE CHARNAUX
CE VOYAGE QUE NOUS AVIONS ANNONCÉ
A COMMENCÉ LE 30 DÉCEMBRE
Mme Madeleine Charnaux, notre excellente
collaboratrice, pilote d'avions et peintre de
talent, vient de quitter Paris, pour un voyage
au Maroc, à bord d'un avion Moth-Gipsy.
Le 30 décembre, en compagnie du pilote
Collet, Mme Charnaux a quitté Villacoublay
pour Toulouse. Le mauvais temps n'a pas
permis aux touristes d'atteindre cette ville
dans la journée. Ils furent, en effet, arrêtés
avant Limoges.
Collet et Mme Charnaux ont dû, depuis,
poursuivre leur randonnée en direction de
l'Epagne et du Maroc.
Les "12 heures d' Angers"
L'épreuve organisée par l'Aéro-Club de
l'Ouest et dotée par lui de 100.000 fr.
de prix sera, pour la première année,
une épreuve nationale.
Ainsi d'ailleurs que nous l'avions annoncé,
la grande compétition qu'organise, en juillet
Prochain, l'Aéro-Club de l'Ouest et son prési-
dent M. Gasnier du Fresne, sera nationale.
On a renoncé, pour cette année, tout au moins,
à la compétition internationale, à l'idée de
laquelle s'étaient tout d'abord ralliés les
organisateurs.
« Pourquoi ? avons-nous demandé à M.
Gasnier du Fresne.
— Nous avons finalement opté pour la
compétition réservée à nos nationaux sur le
désir qui m'en fut exprimé par lé Ministre
de l'Air. Celui-ci a estimé que, pour la pre-
mière fois, dans les conditions actuelles, il
était préférable de limiter l'épreuve aux ma-
tériels et aux équipages français. Notre com-
pétition constituera pour eux une sorte de
banc d'essais; on en verra-les résultats. Plus
tard, sur le même circuit devenu internatio-
nal, ils pourront rivaliser avec la concur-
rence internationale en bénéficiant de l'expé-
rience qu'ils auront acquise dans l'épreuve de
cette année. En tout cas, l'Aéro-Club de
l'Ouest, désirant maintenir avec les Services
techniques du Ministère de l'Air une commu-
nauté de vues complète, a adopté la thèse de
ces Services et fera de ses « 12 heures d'An-
gers » la grande épreuve nationale de l'année.
— Son succès peut d'ailleurs n'en pas
souffrir.
— Mais oui ! Il s'agit d'une première :
attendons avec curiosité et confiance l'ensei-
gnement qu'il sera possible d'en tirer. L'Aéro-
Club de l'Ouest fait un très gros effort pour
réaliser quelque chose de bien. Songez que
s'il y a 100.000 francs de prix, les frais
d'organisation dépasseront largement cette
somme. Nous espérons et nous sommes
d'ailleurs persuadés que les constructeurs
français sauront répondre à cet effort en
participant nombreux à notre épreuve. »
Nous avons déjà dit tout l'intérêt que pré-
sentait la course des « 12 heures d'Angers ».
Nous sommes nous aussi, persuadés que dès
a publication des règlements définitifs, pu-
blication que l'on souhaite prochaine,
l'épreuve connaîtra le gros succès d'engage-
ments qu'elle mérite.
L'itinéraire de René Lefèvre de Paris à Saïgon. (D après « Excelsior ».)
LES GRANDS VOYAGES
De Paris à Saïgon avec 45 CV
en 10 jours, 7 h., 50 minutes
René Lefèvre en réalisant cette performance, à bord d'un monoplan
Peyret-Mauboussin à moteur Salmson 45 CV., devient le premier
détenteur de la Coupe du Président de la République et accomplit
une nouvelle et brillante démonstration des possibilités de l'avion
à petite puissance.
R
ENÉ LEFÈVRE a réussi le très bel ex-
ploit de réunir Paris à Saïgon, seul à
- bord de son - petit monoplan de
45 CV, en 10 jours, 7 heures, 50 minutes.
Deux faits marquent cet exploit et lui
donnent toute sa valeur qui est considé-
rable : la qualité de l'homme, les aptitu-
des de son matériel..
La qualité de l'homme? Elle est connue
depuis longtemps! Ne retenons, pour la
jauger, ni la carrière militaire de Lefèvre
René Lefèvre
au 34e Régiment, ni même sa mémorable
traversée de l'Atlantique-Nord, à bord de
L'Oiseau-Canari, avec Assolant et Lotti,
Mais rappelons-nous son extraordinaire
voyage, en vrai touriste, de Paris à Mada-
gascar, avec Desmazières, chacun à bord
d'un Potez 36; rappelons-nous son voyage
rapide en dix jours de France à Tanana-
rive à bord du petit Peyret-Mauboussin à
moteur Salmson 40 CV que déjà, cette
fois, il conduisit à la victoire. Avec ut* tel
passé, René Lefèvre ne devait plus nous
étonner dès l'instant où le matériel se ré-
vélait à la hauteur du pilote. Aller de Pa-
ris à Saïgon en dix jours avec un mono-
place de 45 CV exige évidemment une ré-
sistance physique peu commune. Pour la
juger exactement, imaginons une route
moderne, goudronnée, reliant la France à
l'Indochine : peu d'automobilistes, sinon
au prix d'un effort sportif considérable,
pourraient la parcourir en dix jours,
même avec une voiture puissante, c'est,
à-dire réaliser une moyenne de 1340 kilo
mètres par jour. Cela situe du même coup
les possibilités de l'avion à petite puis-
sance, d'une puissance sensiblement équi-
valente à celle d'une voiture moyenne.
S'il est évident qu'aller de Paris à Sai-
gon en dix jours en avion monoplace de
tourisme représente un exploit, c'en serait
un bien plus grand encore de l'accomplir
en voiture, en supposant l'existence
d'une route idéale. Or cette route n'existe
pas. L'avion, le petit avion économique,
a ainsi des possibilités que n'a aucun au-
tre mode de transport. C'est cela le pre-
mier et grand enseignement du raid de
René Lefevre.
En même temps, il a confirmé tout ce
que l'on pouvait attendre de l'avion à pe-
tite puissance, du moment que cette petite
puissance est appliquée à un planeur de
qualité. C'est assurément le cas du Peyret-
Mauboussin admirablement servi par le
Salmson 45 CV qui est bien, on peut le
dire sans esprit de publicité, le plus re-
marquable engin de cette puissance que
produise l'industrie aéronautique. Une
fois de plus, le petit avion s'affirme pra-
tique et capable de réaliser, le cas échéant,
des performances qu'il y a seulement
cinq ou six ans on le lui refusait. N'insis-
tons pas sur les aptitudes de ce petit
avion : René Lefèvre vient, pour la se-
conde fois, d'en faire l'éclatante démons-
tration. Si un tel appareil peut mener un
pilote de grande classe de Paris à Saïgon
en dix jours, en une saison qui, à coup
sûr, n'est pas la plus favorable, à plus
forte raison est-il à même de satisfaire
aux besoins de l'Aviation privée, besoins
qui, pour l'ensemble des cas, sont infini-
ment plus modestes.
Le grand mérite de Pierre Mauboussin
et de Louis Peyret, c'est d'avoir sérieuse-
ment travaillé cette formule de l'avion
de 40 CV. C'est aussi le secret de leur
succès. Le jour où, comme eux, l'indus-
trie aéronautique voudra bien croire à
l'avion de 40 CV et se décidera à l'étudier
avec une foi égale à la nôtre quant aux
destinées de la petite puissance, il n'est
pas douteux que cette formule si décriée
et dont nous fûmes longtemps, ici, aux
Deux aspects en vol et au sol de l'avion Peyret-Mauboussin
L'avion en vol au départ d'Orly
Ailes, les seuls à soutenir l'incontestable
intérêt, réalisera - d'immenses progrès et
aboutira à cet avion pratique, économique
et sûr, capable de rivaliser avec l'automo-
bile de tourisme.
LE VOYAGE
René Lefèvre quitta l'aérodrome d'Orly le
dimanche 18 décembre à 2 h. 48 du matin. On
sait qu'après avoir atteint Marseille, il prit la
direction de l'Italie et qu'il se posa le soir
même à Sarzana. On ne possède pas encore de
précisions sur les étapes successives qu'accom-
plit ce petit monoplan Peyret-Mauboussin. Il
semble qu'elles s'effectuèrent sans incidents
notables, puisque le voyage se termina le
28 décembre à Saïgon, au but fixé, 10 jours
7 heures 50 minutes après le départ d'Orly.
La succession des étapes se présente ainsi,
jour par jour :
18 décembre : Paris-Marseille-Sarzana.
19 décembre : Sarzana-Brindisi-Agrignon.
20 décembre Agrignon-Athènes
21 décembre Athènes-Tobruk.
22 décembre Tobruk-Le Caire.
23 décembre Le Caire-Damas.
24 décembre : Damas-Bagdad.
25 décembre : Bagdad - Bouchir - Karachi-
Haïderabad.
26 décembre Haïderabad-Calcutta.
27 décembre : Calcutta-Rangoon.
28 décembre : Rangoon-Saïgon.
La moyenne journalière est de 1.300 kilo-
mètres. En fait, si certains jours, René Lefè-
vre vola moins de 1.000 kilomètres, il semble
que certains autres jours, il parcourut plus
de 2.000 kilomètres. Le 28 décembre, il s'arrêta
en fin de matinée à Bangkok, d'où il repartit à
12 h. 30. Un orage violent l'obligea à se dé-
tourner de sa route normale et à allonger son
parcours de telle sorte qu'il ne se posa à Saï-
gon qu'à 18 h. 10. La nuit était complète et le
Peyret-Mauboussin dut atterrir à la lueur des
phares. De nombreuses personnalités l'atten-
daient et lui firent un accueil enthousiaste.
René Lefèvre a brillamment réussi dans sa
tentative pour s'approprier la Coupe du Pré-
sident de la République, dont il devient le
premier détenteur. Le règlement de cette
épreuve spécifie, en effet, que le voyage Paris-
Saïgon doit être effectué par un pilote seul à
bord, utilisant un matériel entièrement fran-
çais et dans un délai de quinze jours au maxi-
mum. Toutes ces conditions sont remplies, Re-
né Lefèvre ayant même réalisé un gain de plus
de quatre jours sur le temps imposé. On peut
souligner que la Coupe du Président de la Ré-
publique consiste en un vase de Sèvres et que
nul prix en espèces ne lui est attaché.
L'épreuve, organisée par l'Aéro-Club de
France, fut contrôlée au départ d'Orly par
M. Cantira, commissaire de l'Aé.C.F., l'heure
de l'envol ayant été enregistrée par appareil
horodateur. L'arrivée a été contrôlée par les
soins de l'Aéro-Club de Cochinchine, le com-
missaire accrédité à cet effet par l'Aéro-Club
de France étant le Lieutenant de Vaisseau
Degoulet.
Quels sont maintenant les projets de Le-
fèvre? D'abord de prendre quelques jours
de repos à Saïgon, puis de gagner Hanoï afin
d'aller saluer le Gouverneur Général Pasquier
et lui remettre un pli que le Ministre des Co-
lonies a confié au pilote. Ensuite, de revenir
en France, par petites étapes, en promeneur,
Au Roland-Garros"
Section de Tourisme de l'Aéro-Club
- de France.
N UN VOYAGE. LE Dr Crochet s'est rendu,
la semaine dernière, d'Orly à Méaulte.
t AU COURS DE LA SEMAINE DERNIERE,
plusieurs membres du « Roland-Garros » sont
venus à Orly voler dans le voisinage de l'aéro-
drome. Ce sont MM. Darcy, Lods, le Comte de
La Salle, Massol, Gillet, Raty, Meccas, Blow,
Balabaud. Le chef-pilote du « Roland-Garros »,
M. Bart, a volé également à plusieurs reprises.
DONATI A 10.000 METRES
CETTE PERFORMANCE DÉPASSE LE RECORD
D'AVIATION LÉGÈRE QUE DONATI AVAIT
DÉJA BATTU IL Y A QUELQUES SEMAINES
Renato Donati, qui avait fait, le 18 dé-
cembre, une tentative de record d'altitude et
qui était monté vers 9.000 mètres, a fait
une nouvelle tentative à l'aéroport de Litto-
rio, le 30 décembre.
Accompagné du mécanicien Lanciani, tou-
jours sur avion Fiat « As-1 », équipé d'un
moteur « C-7 ». Donati a quitté l'aéroport à
12 h. 20. Il est redescendu à 14 h. 40, ayant
atteint une hauteur d'environ 10.000 mètres.
Le précédent record homologué à la F.A.I.
pour avions de cette catégorie, celui des Alle-
mands Vogt et Gaule, était seulement de
7.521 mètres. Il avait été' battu par Donati,
mais la - performance n'avait pas encore été
homologuée quand l'aviateur italien l'amé-
liora.. , - -j.
N° 603 — 5-1-33 — PAGE 9
LE GRAND TOURISME
D'Oranie au Dahomey
en trois étapes
Tel est le très beau voyage de 3.700 km.
accompli en trois jours par deux « tou-
ristes » du Club Aéronautique de Sidi-
Bel-Abbès, MM. Lamur et Caizergues.
L
ES pilotes du Club Aéronautique de
Sidi-Bel-Abbès viennent encore de
nous étonner par une performance
de belle allure qui, tout en restant dans
le cadre du grand tourisme, montre que
nous avons, parmi l'Aviation privée, des
équipages de tout premier ordre.
Le 24 décembre, un équipage, composé
de MM. Lamur et Caizergues, a quitté
Bel-Abbès à 8 h. 30 du matin. Le sur-
lendemain 26 décembre, à la fin de
l'après-midi, cet équipage atterrissait à
Lomé, au Dahomey. En moins de trois
tournées, Lamur et Caizergues avaient
parcouru 3.700 km. comportant notam-
ment la traversée du Sahara, allant d'Ora-
nie sur les bords du Golfe de Guinée. Ce
voyage s'était accompli en trois étapes :
, Bel-Abbès-Reggan, Reggan-Gao, Gao-Lomé.
Le matériel utilise est un Caudron-
« Phalène » à moteur Gipsy 120 CV,
strictement de série, auquel aucune modi-
fication n'a été apportée.
Les Ailes ont eu, à plusieurs reprises,
l'occasion de parler du pilote Lamur,
notamment l'an dernier, à l'occasion du
voyage Oran-Gao et retour qu'il réalisa
en compagnie de Mo Fonques-Duparc,
chacun à bord d'un Potez 36 et de ses
nombreux voyages nord-africains à bord
de son petit Farman personnel. Quant à
Caizergues, propriétaire du Caudron-
« Phalène », on se souvient qu'il le
ramena de Paris à Bel-Abbès en vol, au
mois d'août, avec le si sympatique pilote
Monville.
Lamur et Caizergues se proposent de
rentrer à Sidi-Bel-Abbès par petites éta-
pes. Aux escales, ils feront quelques par-
ties de chasse et visiteront, en vol, une
partie du Hoggar qui n'a pas encore été
explorée.
Voilà vraiment du très grand tourisme
aérien!.
LE VOYAGE AU MAROC
DE Mme MADELEINE CHARNAUX
CE VOYAGE QUE NOUS AVIONS ANNONCÉ
A COMMENCÉ LE 30 DÉCEMBRE
Mme Madeleine Charnaux, notre excellente
collaboratrice, pilote d'avions et peintre de
talent, vient de quitter Paris, pour un voyage
au Maroc, à bord d'un avion Moth-Gipsy.
Le 30 décembre, en compagnie du pilote
Collet, Mme Charnaux a quitté Villacoublay
pour Toulouse. Le mauvais temps n'a pas
permis aux touristes d'atteindre cette ville
dans la journée. Ils furent, en effet, arrêtés
avant Limoges.
Collet et Mme Charnaux ont dû, depuis,
poursuivre leur randonnée en direction de
l'Epagne et du Maroc.
Les "12 heures d' Angers"
L'épreuve organisée par l'Aéro-Club de
l'Ouest et dotée par lui de 100.000 fr.
de prix sera, pour la première année,
une épreuve nationale.
Ainsi d'ailleurs que nous l'avions annoncé,
la grande compétition qu'organise, en juillet
Prochain, l'Aéro-Club de l'Ouest et son prési-
dent M. Gasnier du Fresne, sera nationale.
On a renoncé, pour cette année, tout au moins,
à la compétition internationale, à l'idée de
laquelle s'étaient tout d'abord ralliés les
organisateurs.
« Pourquoi ? avons-nous demandé à M.
Gasnier du Fresne.
— Nous avons finalement opté pour la
compétition réservée à nos nationaux sur le
désir qui m'en fut exprimé par lé Ministre
de l'Air. Celui-ci a estimé que, pour la pre-
mière fois, dans les conditions actuelles, il
était préférable de limiter l'épreuve aux ma-
tériels et aux équipages français. Notre com-
pétition constituera pour eux une sorte de
banc d'essais; on en verra-les résultats. Plus
tard, sur le même circuit devenu internatio-
nal, ils pourront rivaliser avec la concur-
rence internationale en bénéficiant de l'expé-
rience qu'ils auront acquise dans l'épreuve de
cette année. En tout cas, l'Aéro-Club de
l'Ouest, désirant maintenir avec les Services
techniques du Ministère de l'Air une commu-
nauté de vues complète, a adopté la thèse de
ces Services et fera de ses « 12 heures d'An-
gers » la grande épreuve nationale de l'année.
— Son succès peut d'ailleurs n'en pas
souffrir.
— Mais oui ! Il s'agit d'une première :
attendons avec curiosité et confiance l'ensei-
gnement qu'il sera possible d'en tirer. L'Aéro-
Club de l'Ouest fait un très gros effort pour
réaliser quelque chose de bien. Songez que
s'il y a 100.000 francs de prix, les frais
d'organisation dépasseront largement cette
somme. Nous espérons et nous sommes
d'ailleurs persuadés que les constructeurs
français sauront répondre à cet effort en
participant nombreux à notre épreuve. »
Nous avons déjà dit tout l'intérêt que pré-
sentait la course des « 12 heures d'Angers ».
Nous sommes nous aussi, persuadés que dès
a publication des règlements définitifs, pu-
blication que l'on souhaite prochaine,
l'épreuve connaîtra le gros succès d'engage-
ments qu'elle mérite.
L'itinéraire de René Lefèvre de Paris à Saïgon. (D après « Excelsior ».)
LES GRANDS VOYAGES
De Paris à Saïgon avec 45 CV
en 10 jours, 7 h., 50 minutes
René Lefèvre en réalisant cette performance, à bord d'un monoplan
Peyret-Mauboussin à moteur Salmson 45 CV., devient le premier
détenteur de la Coupe du Président de la République et accomplit
une nouvelle et brillante démonstration des possibilités de l'avion
à petite puissance.
R
ENÉ LEFÈVRE a réussi le très bel ex-
ploit de réunir Paris à Saïgon, seul à
- bord de son - petit monoplan de
45 CV, en 10 jours, 7 heures, 50 minutes.
Deux faits marquent cet exploit et lui
donnent toute sa valeur qui est considé-
rable : la qualité de l'homme, les aptitu-
des de son matériel..
La qualité de l'homme? Elle est connue
depuis longtemps! Ne retenons, pour la
jauger, ni la carrière militaire de Lefèvre
René Lefèvre
au 34e Régiment, ni même sa mémorable
traversée de l'Atlantique-Nord, à bord de
L'Oiseau-Canari, avec Assolant et Lotti,
Mais rappelons-nous son extraordinaire
voyage, en vrai touriste, de Paris à Mada-
gascar, avec Desmazières, chacun à bord
d'un Potez 36; rappelons-nous son voyage
rapide en dix jours de France à Tanana-
rive à bord du petit Peyret-Mauboussin à
moteur Salmson 40 CV que déjà, cette
fois, il conduisit à la victoire. Avec ut* tel
passé, René Lefèvre ne devait plus nous
étonner dès l'instant où le matériel se ré-
vélait à la hauteur du pilote. Aller de Pa-
ris à Saïgon en dix jours avec un mono-
place de 45 CV exige évidemment une ré-
sistance physique peu commune. Pour la
juger exactement, imaginons une route
moderne, goudronnée, reliant la France à
l'Indochine : peu d'automobilistes, sinon
au prix d'un effort sportif considérable,
pourraient la parcourir en dix jours,
même avec une voiture puissante, c'est,
à-dire réaliser une moyenne de 1340 kilo
mètres par jour. Cela situe du même coup
les possibilités de l'avion à petite puis-
sance, d'une puissance sensiblement équi-
valente à celle d'une voiture moyenne.
S'il est évident qu'aller de Paris à Sai-
gon en dix jours en avion monoplace de
tourisme représente un exploit, c'en serait
un bien plus grand encore de l'accomplir
en voiture, en supposant l'existence
d'une route idéale. Or cette route n'existe
pas. L'avion, le petit avion économique,
a ainsi des possibilités que n'a aucun au-
tre mode de transport. C'est cela le pre-
mier et grand enseignement du raid de
René Lefevre.
En même temps, il a confirmé tout ce
que l'on pouvait attendre de l'avion à pe-
tite puissance, du moment que cette petite
puissance est appliquée à un planeur de
qualité. C'est assurément le cas du Peyret-
Mauboussin admirablement servi par le
Salmson 45 CV qui est bien, on peut le
dire sans esprit de publicité, le plus re-
marquable engin de cette puissance que
produise l'industrie aéronautique. Une
fois de plus, le petit avion s'affirme pra-
tique et capable de réaliser, le cas échéant,
des performances qu'il y a seulement
cinq ou six ans on le lui refusait. N'insis-
tons pas sur les aptitudes de ce petit
avion : René Lefèvre vient, pour la se-
conde fois, d'en faire l'éclatante démons-
tration. Si un tel appareil peut mener un
pilote de grande classe de Paris à Saïgon
en dix jours, en une saison qui, à coup
sûr, n'est pas la plus favorable, à plus
forte raison est-il à même de satisfaire
aux besoins de l'Aviation privée, besoins
qui, pour l'ensemble des cas, sont infini-
ment plus modestes.
Le grand mérite de Pierre Mauboussin
et de Louis Peyret, c'est d'avoir sérieuse-
ment travaillé cette formule de l'avion
de 40 CV. C'est aussi le secret de leur
succès. Le jour où, comme eux, l'indus-
trie aéronautique voudra bien croire à
l'avion de 40 CV et se décidera à l'étudier
avec une foi égale à la nôtre quant aux
destinées de la petite puissance, il n'est
pas douteux que cette formule si décriée
et dont nous fûmes longtemps, ici, aux
Deux aspects en vol et au sol de l'avion Peyret-Mauboussin
L'avion en vol au départ d'Orly
Ailes, les seuls à soutenir l'incontestable
intérêt, réalisera - d'immenses progrès et
aboutira à cet avion pratique, économique
et sûr, capable de rivaliser avec l'automo-
bile de tourisme.
LE VOYAGE
René Lefèvre quitta l'aérodrome d'Orly le
dimanche 18 décembre à 2 h. 48 du matin. On
sait qu'après avoir atteint Marseille, il prit la
direction de l'Italie et qu'il se posa le soir
même à Sarzana. On ne possède pas encore de
précisions sur les étapes successives qu'accom-
plit ce petit monoplan Peyret-Mauboussin. Il
semble qu'elles s'effectuèrent sans incidents
notables, puisque le voyage se termina le
28 décembre à Saïgon, au but fixé, 10 jours
7 heures 50 minutes après le départ d'Orly.
La succession des étapes se présente ainsi,
jour par jour :
18 décembre : Paris-Marseille-Sarzana.
19 décembre : Sarzana-Brindisi-Agrignon.
20 décembre Agrignon-Athènes
21 décembre Athènes-Tobruk.
22 décembre Tobruk-Le Caire.
23 décembre Le Caire-Damas.
24 décembre : Damas-Bagdad.
25 décembre : Bagdad - Bouchir - Karachi-
Haïderabad.
26 décembre Haïderabad-Calcutta.
27 décembre : Calcutta-Rangoon.
28 décembre : Rangoon-Saïgon.
La moyenne journalière est de 1.300 kilo-
mètres. En fait, si certains jours, René Lefè-
vre vola moins de 1.000 kilomètres, il semble
que certains autres jours, il parcourut plus
de 2.000 kilomètres. Le 28 décembre, il s'arrêta
en fin de matinée à Bangkok, d'où il repartit à
12 h. 30. Un orage violent l'obligea à se dé-
tourner de sa route normale et à allonger son
parcours de telle sorte qu'il ne se posa à Saï-
gon qu'à 18 h. 10. La nuit était complète et le
Peyret-Mauboussin dut atterrir à la lueur des
phares. De nombreuses personnalités l'atten-
daient et lui firent un accueil enthousiaste.
René Lefèvre a brillamment réussi dans sa
tentative pour s'approprier la Coupe du Pré-
sident de la République, dont il devient le
premier détenteur. Le règlement de cette
épreuve spécifie, en effet, que le voyage Paris-
Saïgon doit être effectué par un pilote seul à
bord, utilisant un matériel entièrement fran-
çais et dans un délai de quinze jours au maxi-
mum. Toutes ces conditions sont remplies, Re-
né Lefèvre ayant même réalisé un gain de plus
de quatre jours sur le temps imposé. On peut
souligner que la Coupe du Président de la Ré-
publique consiste en un vase de Sèvres et que
nul prix en espèces ne lui est attaché.
L'épreuve, organisée par l'Aéro-Club de
France, fut contrôlée au départ d'Orly par
M. Cantira, commissaire de l'Aé.C.F., l'heure
de l'envol ayant été enregistrée par appareil
horodateur. L'arrivée a été contrôlée par les
soins de l'Aéro-Club de Cochinchine, le com-
missaire accrédité à cet effet par l'Aéro-Club
de France étant le Lieutenant de Vaisseau
Degoulet.
Quels sont maintenant les projets de Le-
fèvre? D'abord de prendre quelques jours
de repos à Saïgon, puis de gagner Hanoï afin
d'aller saluer le Gouverneur Général Pasquier
et lui remettre un pli que le Ministre des Co-
lonies a confié au pilote. Ensuite, de revenir
en France, par petites étapes, en promeneur,
Au Roland-Garros"
Section de Tourisme de l'Aéro-Club
- de France.
N UN VOYAGE. LE Dr Crochet s'est rendu,
la semaine dernière, d'Orly à Méaulte.
t AU COURS DE LA SEMAINE DERNIERE,
plusieurs membres du « Roland-Garros » sont
venus à Orly voler dans le voisinage de l'aéro-
drome. Ce sont MM. Darcy, Lods, le Comte de
La Salle, Massol, Gillet, Raty, Meccas, Blow,
Balabaud. Le chef-pilote du « Roland-Garros »,
M. Bart, a volé également à plusieurs reprises.
DONATI A 10.000 METRES
CETTE PERFORMANCE DÉPASSE LE RECORD
D'AVIATION LÉGÈRE QUE DONATI AVAIT
DÉJA BATTU IL Y A QUELQUES SEMAINES
Renato Donati, qui avait fait, le 18 dé-
cembre, une tentative de record d'altitude et
qui était monté vers 9.000 mètres, a fait
une nouvelle tentative à l'aéroport de Litto-
rio, le 30 décembre.
Accompagné du mécanicien Lanciani, tou-
jours sur avion Fiat « As-1 », équipé d'un
moteur « C-7 ». Donati a quitté l'aéroport à
12 h. 20. Il est redescendu à 14 h. 40, ayant
atteint une hauteur d'environ 10.000 mètres.
Le précédent record homologué à la F.A.I.
pour avions de cette catégorie, celui des Alle-
mands Vogt et Gaule, était seulement de
7.521 mètres. Il avait été' battu par Donati,
mais la - performance n'avait pas encore été
homologuée quand l'aviateur italien l'amé-
liora.. , - -j.
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