Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1936-11-22
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 22 novembre 1936 22 novembre 1936
Description : 1936/11/22 (A16,N805BIS). 1936/11/22 (A16,N805BIS).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6555247f
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
LES AILES
N" 805 bis - 22-11-36 - PAGE 15
QUE NOUS APPORTE LE SALON DANS LA VOIE DE L'AVIATION POUR TOUS 1;
Promenade à travers les stands de l'Aviation Légère
Du modèle réduit à l'avion léger en passant par le planeur du vol sans moteur
Il
Nous arrivons au fond de la Galerie B,
après être passé devant les deux appa-
reils de Pierre Mauboussin : le fameux
« Hémiptère » — lui aussi avion de sécu-
rité, ignorant pratiquement la perte de
vitesse — et le « Corsaire », le premier
équipé du moteur Train 40 CV, le second
du moteur Salmson 45 CV. Les deux appa-
reils ont chacun un empennage particulier
et caractéristique, bien connu des lecteurs
de notre journal.
Le dernier appareil de la galerie est non
moins connu : c'est un Potez 60, type
« Sauterelle », biplace à moteur Potez,
trois-cylindres fiO CV. L'appareil est trop
répandu pour que l'on y insiste.
i 1
Le Caudron-Renault « Ramier », prototype d'un biplace qui sortira au printemps.
La Galerie B se termine là. Pour retrou-
ver l'Aviation Légère, il faut arriver à la
Galerie A en franchissant le stand de
l'U.R.S.S. qui, d'ailleurs, présente un très
remarquable planeur, dont l'allongement
est extraordinaire. Jean Romeyer, à qui
échoit la tâche de nous parler de l'exposi-
tion soviétique, ne manquera pas de nous
donner, sur ce planeur, toutes les préci-
sions qu'il aura pu recueillir.
« L'aile volante » de Fauvet
Dans la Galerie A, le premier appareil
que nous apercevons est le c sans-queue »
de Charles Fauvel. C'est une des formules
les plus originales du Salon. Elle a le mé-
rite d'avoir été consacrée par l'expérience,
c'est-à-dire par plus de cent heures de vol
sans incident. Dommage que cet avion ne
sorte pas industriellement car, si son prix
était abordable, la formule séduirait. Elle
présente des qualités indiscutables.
« L'aile volante, » Charles Fauvel est
équipée d'un moteur Pobjoy de 75/80 CV;
l'appareil comme on l'imagine, est extra-
ordinairement court puisqu'il n'a pas
d'empennage. La machine exposée est as-
sez « culottée », puisqu'elle a été réalisée
jusau'ici à un seul exemplaire et que c'est
celui-là qui a conquis son certificat de
navigabilité, le premier qui ait été délivré
à un « sans-queue ».
Le stand est complété par deux ailes
c nues;), révélant le détail de la construc-
tion, et placées dans l'embrasure d'une
fenêtre. - * j
Le « petit Brochet »
Peint en gris deux tons, le c petit Bro-
chet » séduit beaucoup de visiteurs. On
sait que M. Brochet, carrossier à Neauphle-
le-Château, avait créé, il y a plus de deux
ans, un prototype d'avion léger qui parti-
cipa, à Orly, a la présentation organisée
par Les Ailes, au lendemain du Salon de
1934. Un groupe industriel, qui comprend
M. Letord, le « vieux » constructeur des
heures héroïques de l'Aviation, a acquis
la licence de fabrication de l'appareil, et
avec le concours de l'avionneur de Meu-
don, a modifié, amélioré la formule origi-
nale. Il nous en présente, au Salon, la nou-
velle version.
C'est un monoplan parasol, monoplace,
équipé d'un moteur Mengin 32 CV. On nous
prévient qu'il ne s'agit pas c d'une réali-
sation d'amateur », et qu'il convient de
remarquer « la conception classique et le
fini de construction » de l'appareil exposé.
M. Letord nous fait les honneurs du petit
avion : il nous montre les améliorations
qu'il y a apportées : renforcement de
l'ensemble, atterrisseur robuste pratique-
ment incassable, élargissement de l'habi-
tacle, confort plus grand, allègement géné-
ral. Il y a des « astuces » dignes d'être
remarquées, dans cet appareil qui doit
faire son chemin. Par exemple, l'excel-
lente adaptation du parachute dorsal. et
beaucoup d'autres détails dont il faudra
reparler..
Le Brochet a une autonomie de 4 heures,
correspondant à un rayon d'action de
550 km. environ. Avec son moteur actuel,
Dans la première partie de cet article — publiée dans notre numéro
805 du jeudi 19 novembre — nous avons successivement examiné la
salle de l'Aviation Populaire, les stands Train, Ava, Peyret-«Taupin»,
Farman, Salmson-( Cri-Cri », Leopoldoff.
011 pense qu'il pourra être vendu autour
de 25.000 francs, mais il est susceptible
de recevoir des moteurs d'une puissance
supérieure atteignant jusqu'à 60 CV.
Le torpédo F.B.-3I
L'appareil suivant est le Bassou F.B.-31.
C'est un biplace d'un type analogue à ce-
lui que, récemment, le pilote transatlanti-
que Fitzmauricc conduisit de Paris à Lon-
dres. Il s'agit d'un monoplan à aile basse;
la liaison de l'aile à l'empennage horizon-
tal est assurée par deux poutres parallèles.
Au milieu de l'empennage sont fixées la
dérive et la direction. Dans l'axe, au centre
de l'aile, est la carlingue, aménagée avec
deux places en tandem. A l'arrière de la
carlingue, un moteur Salmson 40 CV ac-
tionne une hélice propulsive. Une des
caractéristiques intéressantes de l'appa-
reil réside dans l'atterrisseur qui, outre
les roues habituelles, comporte, dans l'axe,
une petite roue qui doit constituer un dis-
positif anti-capotant et faciliter — comme
sur l'avion américain Weick — l'atterris-
sage et les manœuvres au sol.
Notons volontiers que le propulseur est
une hélice < Centrale D, dont le construc-
teur est M. Valeutin. Cette hélice équipait
déjà le prototype Bassou qui est allé de
Paris en Angleterre.
La formule est intéressante et l'on sou-
haite que la suite vienne confirmer les
qualités de l'appareil.
Le $.F .A.H."$
La Société Française d'Aviation Nou-
velle méritait, au Salon, une place de
choix en raison de la valeur de ses pro-
ductions. Elle nous présente deux échan-
tillons de celles-ci : un planeur 40-P, d'une
belle réalisation, et un motoplaneur bi-
place S.F.A.N., type 5, dérivé du type 4.
Très joli, ce motoplaneur et, sincère-
ment, nous complimentons M. Cliasserio
de sa présentation : aile, empennage, fu-
selage orange, filets or, intérieur de l'ha-
bitacle bleu. La ligne d'ensemble est celle
des S.F.A.N. précédents, mais on a réalisé
une véritable conduite intérieure en en-
fermant pilote et passager dans une sorte
de vaste cage en rhodoïd. L'appareil a
16 mq. pour un poids total de 500 kg.
On n'a pas ménagé la puissance puisqu'on
a monte sur le S.F.A.N.-5 un moteur Train
de 60/70 CV; ce moteur, remarquablement
bien caréné, est disposé, comme sur les
autres S.F.A.N., à l'arrirc de l'aile; il ac-
tionne une hélice propulsive.
Les performances annoncées donnent
140 km.-h. de vitesse maximum, 120 km.-li.
de vitesse de croisière; les 1.000 mètres
sont atteints en 5 minutes et le rayon d'ac-
tion est de 450 km. La charge utile dis-
ponible est représentée par deux person-
nes (160 kg.), 20 kg. de bagages et 40 kg.
de combustible. La consommation est de
l'ordre de 9 litres à l'heure.
L'appareil étant susceptible d'être uti-
lisé comme avion-école est équipé d'une
double commande.
Le S.F.A.N.-5 est la seule réalisation in-
dustrielle du motoplaneur qui nous soit
présentée au Salon; encore convient-il de
constater que, par l'augmentation de la
puissance et du poids, cet appareil, fort
intéressant, tend lui-même à s'éloigner de
la formule motoplaneur pour s'approcher
de celle de l'avion léger. Il n'en reste pas
moins, cependant, un très bon planeur.
Le Volland « V-10 »
A côté du stand de la S.F.A.N., se trouve
celui des Avions Volland. L'appareil V-10
exposé est un biplace à ailes extrêmement
décalées puisqu'elles ne présentent qu'un
recouvrement de quelques centimètres;
cette cellule est montée sur un fuselage
classique terminé, à l'arrière, par un em-
pennage non moins classique. Le Volland
a conquis, avec beaucoup d'aisance, son
certificat de navigabilité, réussissant no-
tamment la montée à 360 mètres en 2 mi-
nutes 50. Il est pourvu du coefficient
d'acrobatie, c'est-à-dire que, pratiquement,
sa robustesse est à toute épreuve.
La vitesse obtenue classe le V-10 comme
le plus rapide des avions présentés dans
cette Galerie; la vitesse maximum est, en
effet, de 170 km.-h. et la vitesse de croi-
sière de 145 km.-h. Le rayon d'action cor-
respond à 6 heures de vol. Avec le moteur
Train 00/70 CV qui l'équipe, la consomma-
tion horaire annoncée est de 12 litres.
« L'aile à tiroir »
Enfin, pour en terminer avec les avions
légers de la Galerie A, il nous faut men-
tionner la présence de l'action Kellner-
Bécllcreau, avec son « aile à tiroir » —
décrit en détail dans Les Ailes de la se-
maine dernière (N° 804, 12 novembre) —
et dont les performances récentes ont fait
sensation. Nous avons dit tout l'intérêt de
cette formule nouvelle; nous n'y insiste-
rons pas.
Le Caudron « Ramier »
Il nous faut maintenant redescendre
dans la nef pour nous approcher d'une
nouveauté exposée par Caudron-Renault.
Il s'agit du « Ramier », petit avion appa-
renté au « Simoun » quant à ses lignes
générales. En fait, l'appareil vert qui, du
haut de son support, domine le stand, est
une maquette en grandeur de l'appareil
définitif en cours de réalisation.
Le but poursuivi par la firnie est de pro-
duire un avion économique, tout en le do-
tant des perfectionnements techniques les
plus récents. C'est pourquoi le « Ramier »
est équipé d'un moteur Train 60 CV et que
sa voilure comporte un bec de sécurité et
des volets d'intrados. Biplace côte à côte,
conduite intérieure, il est destiné à la fois
au tourisme et à l'école. On annonce qu'il
réalisera, en croisière, du 170 km.-h. et
pourra atterrir à 55 km.-h., ce qui sera
remarquable.
Il reste à déterminer le prix de vente
de cette séduisante machine : on dit qu'il
variera entre 35 et 40.000 francs, ce qui
constituera, pour un avion de cette qua-
lité, un effort intéressant.
Les avions tchécoslovaques
Dans son compte rendu de l'exposition
tchécoslovaque (Il" 805), Jean Romeyer a
signalé les intéresantes productions Benes,.
Mraz, Praga et Zlin en matière d'avions
légers. N'y revenons pas, si ce n'est pour
signaler que le biplace Zlin, offert en
France à 30.000 fr., est évidemment, au
point de vue prix, tout à fait séduisant.
Mais les droits de douane sont-ils com-
pris ?
Au premier étage, dans la salle du bal-
con Z, qui abrite déjà le Baby-Praga, nous
avons rendu visite aux moteurs Mengin.
Ilélas ! le stand est vide. Pas même une
chaise.
Le bolide Trèbucien
Continuant à parcourir le premier éta-
ge, nous franchissons le buffet et arrivons
au balcon A, où est exposé le niononlan
Trèbucien L'appareil est connu des 'lec-
teurs (les Ailes. < Nous avons signalé ses
premiers essais à Toussus, son apparition
remarquée aux « Douze Heures d'An-
gers », et enfin son brillant succès dans le
Prix, de Vitesse de la Coupe Charles Dc-
lcsalle. -
Le Trèbucien est un petit monoplan à
aile surbaissée; l'envergure de celle-ci n'est
que de 6 m. 60; sa surface est de 7 mq. 5.
Cette surface sustente, à près de 200 hm.-h.
de vitesse maximum, les 310 kg. que pèse
l'appareil en ordre de vol. Un panneau
nous assure que la vitesse d'atterrissage
est de 60 km.-h. Avec son moteur Train
40 CV., qui permet uil carénage heureux
du nez du fuselage, le Trébucicn a un
rayon d'action de 600 km. et un plafond
théorique de 6.000 111.. 1
L'appareil est séduisant; il a prouvé ses
qualités de vol. Encore qu'on ne pense pas
qu'il constitue l'avion de club, ni celui du
pilote-amateur, il représente, dans la gam-
me des avions légers, l'avion « grand-
sport », le petit bolide tout désigné pour
l'entraînement économique de pilotes con-
firmés et entrainés. A ce point de vue, il
est particulièrement réussi.
Le stand Trèbucien fait, par ailleurs, ex-
ception à la règle : Je prix de l'appareil
— 25.000 fr. — est affiché.
Les trois Mignet
Dans la galerie opposée est certaine-
ment l'un des stands les plusdu Salon : celui de la Société des Aéro-i
nefs Mignet. En ce qui concerne l'af"'
iluence, Mignet fait concurrence à Farman
et à l'U.R.S.S. Et comme lui-même l'occupe,
comme il doit satisfaire aux innombrables
questions que lui posent, du matin au soir,
d'innombrables visiteurs, le père du
« Pou-du-Cicl » risque fort, d'ici le 29 no-
vembre, de devenir complètement aphone.
L'intérêt du stand justifie d'ailleurs cette
affluenee : la S. A. M. présente les derniè-
res réalisations de Mignet : le H.M.-1G, le
IL M.-18 et le biplace H.M.-19.
Le H.M. 16 conquiert évidemment tous
les snlIrages; c'est le plus petit avion du
monde avec ses 4 m. d'envergure et ses
3 m. 30 de long. Cent kilos à vide avec
son nouveau moteur de 25 CV., quatre cy-
lindres, dont Mignet est enchanté, et que
l'on devra présenter plus en détail quand
son constructeur le permettra. Le H.M.-1G,
équipé en torpédo, décolle en 50 m., monte
à 200 m. en une minute, offre un écart de
vitesse compris entre 130 et 40 km.-h. Son
rayon - d'action est de 400 km.
Le II.M.-18, monoplace à cabine, dont la
carlingue s'orne des lettres de l'immatri-
culation anglaise qui lui fut accordée,
n'est guère plus grand que le « Bébé ». 11
paraît cependant l'être beaucoup plus,
envergure 5 mètres et longueur 3 m. 60.
il pèse, à vide, avec son moteur Men-
gin 35 CV., 120 kg. Le décollage est
obtenu en 60 mètres, la montée à 300 m.
en un peu plus d'une minute et à 4.000 m.
en 40 minutes. L'écart de vitesse est de
150 km.-h. maximum à 40 km.-h. mini-
mum. Le rayon d'action est également de
400 km. On connaît la brillante présenta-
tion qui fut faite en Angleterre de cet ap-
pareil.
Enfin, le II.M.-19 est le biplace conduite
intérieure double commande côte à cote.
C'est un géant. à côté du « Bébé ». Son
envergure est de 6 m. et sa largeur de
4 m. 80. A vidv.1, il pèse 240 kg. avec son
moteur Salmson 45 CV. Même rayon d'ac-
tion que les précédents (400 km.), décol-
Jage en 70 m., montée à 200 m. en une mi-
nute, même écart de vitesse que le H.M.-18
(150 et 40 km.-h.).
Ces trois appareils qui comptent chacun
plusieurs dizaines d'heures de vol ont re-
vêtu, pour le Salon, une nouvelle robe, la
même pour tous : peinture mÍ-crêmc, mi-
chair avec filets rouges.
La désignation « Pou-du-Ciel » est pros-
crite dans ce stand. pas tout-à-fait, cepen-
dant puisque M. Noble, constructeur con-
nu de jouets aériens, présente là, dans une
Vitrine, quelques exemplaires amusants de
S, Pou » en miniature.
La salle réservée aux modèles réduits dans FExposition officielle.
N" 805 bis - 22-11-36 - PAGE 15
QUE NOUS APPORTE LE SALON DANS LA VOIE DE L'AVIATION POUR TOUS 1;
Promenade à travers les stands de l'Aviation Légère
Du modèle réduit à l'avion léger en passant par le planeur du vol sans moteur
Il
Nous arrivons au fond de la Galerie B,
après être passé devant les deux appa-
reils de Pierre Mauboussin : le fameux
« Hémiptère » — lui aussi avion de sécu-
rité, ignorant pratiquement la perte de
vitesse — et le « Corsaire », le premier
équipé du moteur Train 40 CV, le second
du moteur Salmson 45 CV. Les deux appa-
reils ont chacun un empennage particulier
et caractéristique, bien connu des lecteurs
de notre journal.
Le dernier appareil de la galerie est non
moins connu : c'est un Potez 60, type
« Sauterelle », biplace à moteur Potez,
trois-cylindres fiO CV. L'appareil est trop
répandu pour que l'on y insiste.
i 1
Le Caudron-Renault « Ramier », prototype d'un biplace qui sortira au printemps.
La Galerie B se termine là. Pour retrou-
ver l'Aviation Légère, il faut arriver à la
Galerie A en franchissant le stand de
l'U.R.S.S. qui, d'ailleurs, présente un très
remarquable planeur, dont l'allongement
est extraordinaire. Jean Romeyer, à qui
échoit la tâche de nous parler de l'exposi-
tion soviétique, ne manquera pas de nous
donner, sur ce planeur, toutes les préci-
sions qu'il aura pu recueillir.
« L'aile volante » de Fauvet
Dans la Galerie A, le premier appareil
que nous apercevons est le c sans-queue »
de Charles Fauvel. C'est une des formules
les plus originales du Salon. Elle a le mé-
rite d'avoir été consacrée par l'expérience,
c'est-à-dire par plus de cent heures de vol
sans incident. Dommage que cet avion ne
sorte pas industriellement car, si son prix
était abordable, la formule séduirait. Elle
présente des qualités indiscutables.
« L'aile volante, » Charles Fauvel est
équipée d'un moteur Pobjoy de 75/80 CV;
l'appareil comme on l'imagine, est extra-
ordinairement court puisqu'il n'a pas
d'empennage. La machine exposée est as-
sez « culottée », puisqu'elle a été réalisée
jusau'ici à un seul exemplaire et que c'est
celui-là qui a conquis son certificat de
navigabilité, le premier qui ait été délivré
à un « sans-queue ».
Le stand est complété par deux ailes
c nues;), révélant le détail de la construc-
tion, et placées dans l'embrasure d'une
fenêtre. - * j
Le « petit Brochet »
Peint en gris deux tons, le c petit Bro-
chet » séduit beaucoup de visiteurs. On
sait que M. Brochet, carrossier à Neauphle-
le-Château, avait créé, il y a plus de deux
ans, un prototype d'avion léger qui parti-
cipa, à Orly, a la présentation organisée
par Les Ailes, au lendemain du Salon de
1934. Un groupe industriel, qui comprend
M. Letord, le « vieux » constructeur des
heures héroïques de l'Aviation, a acquis
la licence de fabrication de l'appareil, et
avec le concours de l'avionneur de Meu-
don, a modifié, amélioré la formule origi-
nale. Il nous en présente, au Salon, la nou-
velle version.
C'est un monoplan parasol, monoplace,
équipé d'un moteur Mengin 32 CV. On nous
prévient qu'il ne s'agit pas c d'une réali-
sation d'amateur », et qu'il convient de
remarquer « la conception classique et le
fini de construction » de l'appareil exposé.
M. Letord nous fait les honneurs du petit
avion : il nous montre les améliorations
qu'il y a apportées : renforcement de
l'ensemble, atterrisseur robuste pratique-
ment incassable, élargissement de l'habi-
tacle, confort plus grand, allègement géné-
ral. Il y a des « astuces » dignes d'être
remarquées, dans cet appareil qui doit
faire son chemin. Par exemple, l'excel-
lente adaptation du parachute dorsal. et
beaucoup d'autres détails dont il faudra
reparler..
Le Brochet a une autonomie de 4 heures,
correspondant à un rayon d'action de
550 km. environ. Avec son moteur actuel,
Dans la première partie de cet article — publiée dans notre numéro
805 du jeudi 19 novembre — nous avons successivement examiné la
salle de l'Aviation Populaire, les stands Train, Ava, Peyret-«Taupin»,
Farman, Salmson-( Cri-Cri », Leopoldoff.
011 pense qu'il pourra être vendu autour
de 25.000 francs, mais il est susceptible
de recevoir des moteurs d'une puissance
supérieure atteignant jusqu'à 60 CV.
Le torpédo F.B.-3I
L'appareil suivant est le Bassou F.B.-31.
C'est un biplace d'un type analogue à ce-
lui que, récemment, le pilote transatlanti-
que Fitzmauricc conduisit de Paris à Lon-
dres. Il s'agit d'un monoplan à aile basse;
la liaison de l'aile à l'empennage horizon-
tal est assurée par deux poutres parallèles.
Au milieu de l'empennage sont fixées la
dérive et la direction. Dans l'axe, au centre
de l'aile, est la carlingue, aménagée avec
deux places en tandem. A l'arrière de la
carlingue, un moteur Salmson 40 CV ac-
tionne une hélice propulsive. Une des
caractéristiques intéressantes de l'appa-
reil réside dans l'atterrisseur qui, outre
les roues habituelles, comporte, dans l'axe,
une petite roue qui doit constituer un dis-
positif anti-capotant et faciliter — comme
sur l'avion américain Weick — l'atterris-
sage et les manœuvres au sol.
Notons volontiers que le propulseur est
une hélice < Centrale D, dont le construc-
teur est M. Valeutin. Cette hélice équipait
déjà le prototype Bassou qui est allé de
Paris en Angleterre.
La formule est intéressante et l'on sou-
haite que la suite vienne confirmer les
qualités de l'appareil.
Le $.F .A.H."$
La Société Française d'Aviation Nou-
velle méritait, au Salon, une place de
choix en raison de la valeur de ses pro-
ductions. Elle nous présente deux échan-
tillons de celles-ci : un planeur 40-P, d'une
belle réalisation, et un motoplaneur bi-
place S.F.A.N., type 5, dérivé du type 4.
Très joli, ce motoplaneur et, sincère-
ment, nous complimentons M. Cliasserio
de sa présentation : aile, empennage, fu-
selage orange, filets or, intérieur de l'ha-
bitacle bleu. La ligne d'ensemble est celle
des S.F.A.N. précédents, mais on a réalisé
une véritable conduite intérieure en en-
fermant pilote et passager dans une sorte
de vaste cage en rhodoïd. L'appareil a
16 mq. pour un poids total de 500 kg.
On n'a pas ménagé la puissance puisqu'on
a monte sur le S.F.A.N.-5 un moteur Train
de 60/70 CV; ce moteur, remarquablement
bien caréné, est disposé, comme sur les
autres S.F.A.N., à l'arrirc de l'aile; il ac-
tionne une hélice propulsive.
Les performances annoncées donnent
140 km.-h. de vitesse maximum, 120 km.-li.
de vitesse de croisière; les 1.000 mètres
sont atteints en 5 minutes et le rayon d'ac-
tion est de 450 km. La charge utile dis-
ponible est représentée par deux person-
nes (160 kg.), 20 kg. de bagages et 40 kg.
de combustible. La consommation est de
l'ordre de 9 litres à l'heure.
L'appareil étant susceptible d'être uti-
lisé comme avion-école est équipé d'une
double commande.
Le S.F.A.N.-5 est la seule réalisation in-
dustrielle du motoplaneur qui nous soit
présentée au Salon; encore convient-il de
constater que, par l'augmentation de la
puissance et du poids, cet appareil, fort
intéressant, tend lui-même à s'éloigner de
la formule motoplaneur pour s'approcher
de celle de l'avion léger. Il n'en reste pas
moins, cependant, un très bon planeur.
Le Volland « V-10 »
A côté du stand de la S.F.A.N., se trouve
celui des Avions Volland. L'appareil V-10
exposé est un biplace à ailes extrêmement
décalées puisqu'elles ne présentent qu'un
recouvrement de quelques centimètres;
cette cellule est montée sur un fuselage
classique terminé, à l'arrière, par un em-
pennage non moins classique. Le Volland
a conquis, avec beaucoup d'aisance, son
certificat de navigabilité, réussissant no-
tamment la montée à 360 mètres en 2 mi-
nutes 50. Il est pourvu du coefficient
d'acrobatie, c'est-à-dire que, pratiquement,
sa robustesse est à toute épreuve.
La vitesse obtenue classe le V-10 comme
le plus rapide des avions présentés dans
cette Galerie; la vitesse maximum est, en
effet, de 170 km.-h. et la vitesse de croi-
sière de 145 km.-h. Le rayon d'action cor-
respond à 6 heures de vol. Avec le moteur
Train 00/70 CV qui l'équipe, la consomma-
tion horaire annoncée est de 12 litres.
« L'aile à tiroir »
Enfin, pour en terminer avec les avions
légers de la Galerie A, il nous faut men-
tionner la présence de l'action Kellner-
Bécllcreau, avec son « aile à tiroir » —
décrit en détail dans Les Ailes de la se-
maine dernière (N° 804, 12 novembre) —
et dont les performances récentes ont fait
sensation. Nous avons dit tout l'intérêt de
cette formule nouvelle; nous n'y insiste-
rons pas.
Le Caudron « Ramier »
Il nous faut maintenant redescendre
dans la nef pour nous approcher d'une
nouveauté exposée par Caudron-Renault.
Il s'agit du « Ramier », petit avion appa-
renté au « Simoun » quant à ses lignes
générales. En fait, l'appareil vert qui, du
haut de son support, domine le stand, est
une maquette en grandeur de l'appareil
définitif en cours de réalisation.
Le but poursuivi par la firnie est de pro-
duire un avion économique, tout en le do-
tant des perfectionnements techniques les
plus récents. C'est pourquoi le « Ramier »
est équipé d'un moteur Train 60 CV et que
sa voilure comporte un bec de sécurité et
des volets d'intrados. Biplace côte à côte,
conduite intérieure, il est destiné à la fois
au tourisme et à l'école. On annonce qu'il
réalisera, en croisière, du 170 km.-h. et
pourra atterrir à 55 km.-h., ce qui sera
remarquable.
Il reste à déterminer le prix de vente
de cette séduisante machine : on dit qu'il
variera entre 35 et 40.000 francs, ce qui
constituera, pour un avion de cette qua-
lité, un effort intéressant.
Les avions tchécoslovaques
Dans son compte rendu de l'exposition
tchécoslovaque (Il" 805), Jean Romeyer a
signalé les intéresantes productions Benes,.
Mraz, Praga et Zlin en matière d'avions
légers. N'y revenons pas, si ce n'est pour
signaler que le biplace Zlin, offert en
France à 30.000 fr., est évidemment, au
point de vue prix, tout à fait séduisant.
Mais les droits de douane sont-ils com-
pris ?
Au premier étage, dans la salle du bal-
con Z, qui abrite déjà le Baby-Praga, nous
avons rendu visite aux moteurs Mengin.
Ilélas ! le stand est vide. Pas même une
chaise.
Le bolide Trèbucien
Continuant à parcourir le premier éta-
ge, nous franchissons le buffet et arrivons
au balcon A, où est exposé le niononlan
Trèbucien L'appareil est connu des 'lec-
teurs (les Ailes. < Nous avons signalé ses
premiers essais à Toussus, son apparition
remarquée aux « Douze Heures d'An-
gers », et enfin son brillant succès dans le
Prix, de Vitesse de la Coupe Charles Dc-
lcsalle. -
Le Trèbucien est un petit monoplan à
aile surbaissée; l'envergure de celle-ci n'est
que de 6 m. 60; sa surface est de 7 mq. 5.
Cette surface sustente, à près de 200 hm.-h.
de vitesse maximum, les 310 kg. que pèse
l'appareil en ordre de vol. Un panneau
nous assure que la vitesse d'atterrissage
est de 60 km.-h. Avec son moteur Train
40 CV., qui permet uil carénage heureux
du nez du fuselage, le Trébucicn a un
rayon d'action de 600 km. et un plafond
théorique de 6.000 111.. 1
L'appareil est séduisant; il a prouvé ses
qualités de vol. Encore qu'on ne pense pas
qu'il constitue l'avion de club, ni celui du
pilote-amateur, il représente, dans la gam-
me des avions légers, l'avion « grand-
sport », le petit bolide tout désigné pour
l'entraînement économique de pilotes con-
firmés et entrainés. A ce point de vue, il
est particulièrement réussi.
Le stand Trèbucien fait, par ailleurs, ex-
ception à la règle : Je prix de l'appareil
— 25.000 fr. — est affiché.
Les trois Mignet
Dans la galerie opposée est certaine-
ment l'un des stands les plus
nefs Mignet. En ce qui concerne l'af"'
iluence, Mignet fait concurrence à Farman
et à l'U.R.S.S. Et comme lui-même l'occupe,
comme il doit satisfaire aux innombrables
questions que lui posent, du matin au soir,
d'innombrables visiteurs, le père du
« Pou-du-Cicl » risque fort, d'ici le 29 no-
vembre, de devenir complètement aphone.
L'intérêt du stand justifie d'ailleurs cette
affluenee : la S. A. M. présente les derniè-
res réalisations de Mignet : le H.M.-1G, le
IL M.-18 et le biplace H.M.-19.
Le H.M. 16 conquiert évidemment tous
les snlIrages; c'est le plus petit avion du
monde avec ses 4 m. d'envergure et ses
3 m. 30 de long. Cent kilos à vide avec
son nouveau moteur de 25 CV., quatre cy-
lindres, dont Mignet est enchanté, et que
l'on devra présenter plus en détail quand
son constructeur le permettra. Le H.M.-1G,
équipé en torpédo, décolle en 50 m., monte
à 200 m. en une minute, offre un écart de
vitesse compris entre 130 et 40 km.-h. Son
rayon - d'action est de 400 km.
Le II.M.-18, monoplace à cabine, dont la
carlingue s'orne des lettres de l'immatri-
culation anglaise qui lui fut accordée,
n'est guère plus grand que le « Bébé ». 11
paraît cependant l'être beaucoup plus,
envergure 5 mètres et longueur 3 m. 60.
il pèse, à vide, avec son moteur Men-
gin 35 CV., 120 kg. Le décollage est
obtenu en 60 mètres, la montée à 300 m.
en un peu plus d'une minute et à 4.000 m.
en 40 minutes. L'écart de vitesse est de
150 km.-h. maximum à 40 km.-h. mini-
mum. Le rayon d'action est également de
400 km. On connaît la brillante présenta-
tion qui fut faite en Angleterre de cet ap-
pareil.
Enfin, le II.M.-19 est le biplace conduite
intérieure double commande côte à cote.
C'est un géant. à côté du « Bébé ». Son
envergure est de 6 m. et sa largeur de
4 m. 80. A vidv.1, il pèse 240 kg. avec son
moteur Salmson 45 CV. Même rayon d'ac-
tion que les précédents (400 km.), décol-
Jage en 70 m., montée à 200 m. en une mi-
nute, même écart de vitesse que le H.M.-18
(150 et 40 km.-h.).
Ces trois appareils qui comptent chacun
plusieurs dizaines d'heures de vol ont re-
vêtu, pour le Salon, une nouvelle robe, la
même pour tous : peinture mÍ-crêmc, mi-
chair avec filets rouges.
La désignation « Pou-du-Ciel » est pros-
crite dans ce stand. pas tout-à-fait, cepen-
dant puisque M. Noble, constructeur con-
nu de jouets aériens, présente là, dans une
Vitrine, quelques exemplaires amusants de
S, Pou » en miniature.
La salle réservée aux modèles réduits dans FExposition officielle.
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