Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1936-10-22
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 22 octobre 1936 22 octobre 1936
Description : 1936/10/22 (A16,N801). 1936/10/22 (A16,N801).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6555241z
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
LES AILES
L'AVIATION PRIVEE
No 801 — 22-10-36 — PAGE 11
,. LE VOL SANS MOTEUR
r 1%
Un vol remorqué à Guyancourt
avec Spire, à bord du biplace Castel 24-S du C. 0. B.
Un pilote de vol sans moteur breveté B du Club Olympique de Billancourt, M. Jacques Pomey, nous donne ses
Impressions après son premier vol remorqué dans le biplace « marcel-Jannin », en compagnie de E. Spire, prési-
dent de la Section « Aviation » du Club Olympique de Billancourt. ,"
A
Guyancourt, la Section Aviation du
Club Olympique de Billancourt con-
tinue les essais du nouveau ptancul"
biplace Marcel-Jannin, type Castel 24-8.
La mise au point de cet appareil est prati-
quement achevée.
Le samedi 10 octobre, trois vols remor-
qués ont été réalisés, d'une duree totale de
1 h. 30. L'avion remorqueur était uu Cau-
dron-« Luciole » de 140 CV, piloté par
M. tarasse. M. E. Spire, président du Club,
était à bord du planeur. Il emmena succes-
sivement, au cours de chacun des vols,
MM. Pomel, Glet et son frere Marcel Spire.
Bien que le temps ne fût pas particulière-
ment propice; Spire réussit à faire des vo
thermiques. C'est ainsi qu'il resta pendant
17 minutes à l'altitude de 600 me 1res.
Il convient de remarquer que ces vols
axec le planeur biplace Castel 24-S sont
suivis très attentivement par le Ministère
deTAir. Comme l'éôolè de pilotage à mo-
leur s'est orientée vers le biplace, l'appren-
tissage des jeunes de l'Aviation populaire
se fera aussi sur des planeurs biplaces, qui
permettront d'obtenir dans le minimum
de temps et avec le maximum de securile
les meilleurs résultats.
Voici le compte rendu du premier de
ces vols, par JI. Jacques Pomey. a
I
L est une heure de l'après-midi; j ar-
rive à Guvancourt avec deux cama-
rades du C.O.B. qui, animés, eux aussi,
de la même passion, viennent voir le nou-
veau biplace de performance Castel, cons-
truit aux usines Renault par les apprentis.
Le vent souffle fort; le ciel est nuageux,
à demi-couvert. Sitôt arrivé sur le terrain,
notre sympathique animateur Spire, Pré-
sident de la Section Aviation, me propose
de partir tout de suite avec lui : il n y a
pas de temps à perdre, nous avons deux
heures pour faire trois vols. Le planeur
Castel 24-S est en piste. Il allonge oblique-
ment ses ailes bleues devant les arbustes
de la pépinière, le long des balises. Le
Luciole blanc argent est au milieu du
champ. Je mets un chandail épais, mes
gants, un serre-tête pour mieux tenir mes
lunettes et je cours rejoindre le groupe
qui entoure le planeur.
Je prends la place arrière. Mon ami
Spire s'installe à ravant. J'attache la san-
gle et les bretelles du parachute, puis la
ceinture de bord. Je ferme la porte et me
voilà confortablement installé dans une
conduite intérieure bien éclairée. Le câble
de remorquage, d'une centaine de mètres,
est attaché, d'une part à la béquille du
Luciole-Bengali 140 CV, d'autre part, a
l'avant du planeur, sous le nez. Le pilote
Laçasse et un passager ont pris place dans
le Luciole. Nous formons équipage a
quatre.
Le signal du départ est donné; deux ca-
marades tiennent les extrémités des ailes
et courent en accompagnant le planeur
pour éviter qu'elles ne touchent le sol au
départ. Au bout de quelques mètres de
glissade, les secousses disparaissent ; le
planeur file à peine à un mètre du sol.
Spire, qui pilote l'appareil le maintient au
ras du sol pour permettre au Luciole de
prendre sa vitesse. A travers le pare-brise,
je vois le Luciole décoller à son tour et
s'élever. Aussitôt notre planeur suit la
mouvement ; il monte en se maintenant
toujours légèrement plus haut que l'avion.
La longueur du terrain, la grande étendus
des champs sans obstacles devant nous,
donne une sécurité parfaite à notre départ
en vol remorqué.
Peu à peu, nous prenons de l'altitude. Le
vent souffle par rafales et je vois alter-
nativement l'avion s'élever par rapport à
nous, pris dans une ascendance ther-
mique, pour s'enfoncer rapidement en-
suite. A ce dernier moment, nous nous éle-
vons parce que nous passons à notre tour
dans l'ascendance qu'avait préalablement
rencontré l'avion. Puis, nous nous enfon-
çons alors que le Luciole reprend son vol
normal. Spire manœuvre continuellement
pour éviter que nous ne restions en des-
sous du remorqueur, ce qui risquerait de
mettre l'avion dans une position dange-
reuse, et pour maintenir la tension du
câble de remorquage auss i constante que
possible. Le chiffon rouge accroché au
milieu du câble danse une sarabande con-
tinuelle sous l'effet des rafales et des va-
riations de tension. Les impulsions qui
résultent de celles-ci sont à peine ressen-
ties, mais elles sont perceptibles par le
sifflement plus ou moins fort du vent dans
les ailes. Nous continuons à nous élever
assez rapidement en encaissant continuel-
lement des- coups de pompe violents, qui,
en général, sont en opposition avec ceux
de l'avion. En regardant l'avion, nous
pouvons les prévoir à l'avance. Les che-
minées ascendantes paraissent donc fixes,
du moins dans l'espace qui sépare le re-
morqueur du planeur, et d'intensité cons-
tante dans le temps que nous mettons à
le parcourir.
Je tiens le manche du bout des doigts
pour bien me rendre compte des manœu-
vres incessantes, nécessaires pour mainte-
nir le planeur en ligne de vol correcte
derrière le remorqueur. Nous faisons plu-
sieurs virages de grand rayon et le pla-
neur obéit sans difficulté, en maintenant
convenable la tension du câble. Ces chan-
gements de direction se font à peu près à
plat et sans aucune sensation de dérapage.
Ce vol me donne l'impression .d'être
dans une barque traînée en mer par un
remorqueur ; mêmes oscillations conti-
nuelles en hauteur ; même mouvement de
lacet imperceptible. Le capotage avant est
ouvert sur les deux côtés et les bourras-
ques s'y engouffrent en faisant résonner
toute la cabine de contreplaqué ; le câble
de remorquage siffle au vent comme un
cordage. On croirait entendre la tempête
à bord d'un navire ; mais, dans le fond de
ma cabine, je suis confortablement abrité
et je cherche à comprendre.
L'avion vient de s'enfoncer brusque-
ment et disparaît à mes yeux. Aussitôt,
c'est notre tour de tomber. Le barographe
quitte sa planchette et fait un bond en
l'air. L'avion remorqueur réapparait de-
vant nous et s'élève jusqu'à revenir pres-
que à même altitude que nous. De la sorte,
nous continuons à nous faire remorquer
de plus en plus haut. Le barographe in-
dique huit cents mètres. Le planeur largue
son câble ; Spire me laisse piloter.
Nous retrouvons tout de suite le calme
attrayant des planeurs ; la vitesse de l'ap-
pareil a diminué. Nous avons l'impression
de l'immobilité et du silence, fascinés par
le bruissement léger et régulier du vent
qui s'écoule sur les ailes. J'ai quelque mal
à bien conserver l'appareil en ligne de
vol ; car, instinctivement, j'ai tendance à
trop piquer, perdant ainsi une altitude
précieuse. Spire m'explique le coup et,
petit à petit, je commence à comprendre
le maniement correct.
Nous entendons un ronflement qui de-
vient vite assourdissant. A la fenêtre de
droite, je vois Lacasse qui monte vers
nous, vissé dans le ciel par son hélice au
puissant moteur. Il est allé chercher La-
dreyt qui braque sur nous le gros œil
noir de sa caméra pour filmer notre pre-
mière sortie. L'avion nous harcèle tantôt
à droite, tantôt à gauche, dessus, dessous,
en décrivant des arabesques rapides qui
contrastent avec notre plané majestueux.
Nous venons de trouver une zone d'as-
cendances thermiques et Spire reprend
les commandes pour me montrer comment
il faut spiraler pour s'élever dans la che-
minée. C'est apparemment très différent
d'une descente planée en spirale. Dans le
vol à voile, l'appareil est à peine incliné ;<
il est maintenu grâce à un jeu de manche
contraire. Nous avons toujours l'impres-
sion, non de planer, mais de flotter. Il est
curieux de sentir ces courants thermiques
au milieu d'une journée si froide.
La visibilité parfaite devant et sur les
côtés me permet de jouir du paysage. Là-
bas, l'étang de Saint-Quentin étincelle au
soleil ; plus loin, les brumes stratifiées es-
tompent l'horizon. Oui, mais à force de
virer et de spiraler, j'ai perdu le terrain
et il ne faut plus nous en écarter mainte-
liant que le sol se rapproche de nous. Les
hangars et le rond blanc au milieu de la
piste verte sont retrouvés. Nous nous rap-
prochons tranquillement du terrain que
nous abordons face au vent. Nous trou-
vons encore une faible ascendance de
sorte que nous louvoyons à proximité du
terrain en « crabant » légèrement. Voici
une demi-heure que nous planons. Cette
ascendance est insuffisante pour nous
maintenir, nous descendons très lentement
et de manière insensible. A chaque pas-
sage, nous perdons de la hauteur. ;
Mon moniteur reprend les commandes
pour la prise de terrain. Les hangars se
rapprochent de nous sur notre droite.
Mais il faut raccourcir notre vol : manche
à droite, pied à gauche, notre appareil
part en glissade sur l'aile. Le vent siftic
de plus en plus fort ; l'appareil se rapr
proche du sol de plus en plus vite. Pied
à droite : notre appareil vire. Face au ter-
rain, il est redressé et nous glissons au-
dessus de l'herbe. Il court en refusant lé
sol ; tout doucement la vitesse se perd ;
sans secousse, notre planeur se pose. Nous
avons fait un beau vol et j'ai pris une
bonne leçon. Je recommencerai.
Jacques POMEY.
Ringlé vole 147 km.
de Saint-Cyr à Montoire-sur-Loir
Une très belle performance de vol à voile
.,j('nt d'être réalisée, au Groupe « L'Air », par
Ringlé, qui, le mois dernier, à La Banne d'Or.
danche, avait déjà gagné Jes prix de distance
(35 km.), d'altitude (580 mètres), ainsi que le
Challenge de Paris-Soir.
Le dimanche 11 octobre, Ringlé a parcouru
147 km., avec altitude de 1.100 mètres, partant
de Saint-Cyr et atterrissant à Montoire-sur-
le-Loir (Loir-et-Cher).
A 12 h. 30, Ringlé, remorqué par Abriai.
décollait de Saint-Cyr sur planeur Avia 40-P
avec l'intention d'effectuer, au-dessus du ter-
rain, un essai de liaison radio sur ondes de
5 mètres entre le sol et le planeur; la tur-
bulence était telle que Je Iarguage dut s'effer-
tuer dès 600 mètres; perdant d'abord de l'at-
titude jusqu'à 400 mètres, Ringlé trouva en-
suite des ascendances thermiques qu'il utilisa
pleinement, et le planeur, s'élevant sans cesse
en spiralant. disparut dans le Sud. Il survo-
lait bientôt Chartres à 1.500 mètres et. tantôt
en orbes serrés, tantôt en lignes droites d'en-
viron 20 km., un cap moyen Sud-Sud-Oue'f
était tenu avec des altitudes variant entre 800
et 1.500 mètres. Puis, le soleil perdant de sa
force, fit diminuer le thermique et, après un
vol de 3 heures 20 minutes, Ringlé choisissait
un grand terrain, situé à Montoire-sur-le-Loir..
sur lequel il se posa sans difficulté à 15 h. 50.
Dans la nuit. la remorque arrivait au lien,
d'atterrissage; le lundi matin, le planeur dé-
monté était ramené à Saint-Cyr.
Ce vol est l'un des plus intéressants effec-
tués en France après ceux de Wernert (200 ki-
lomètres) et de Nessler (186 kilomètres). Hinttll
a largement rempli les conditions techniques
exigées pour les épreuves de distance et d'al-
titude du brevet D (50 km. et 1.000 mètres).
Les caractéristiques aérologiques étaient :
vent du Nord 30 km; ciel pur avec apparition
et dissociation rapide dé petits cohïulùs, tur-
bulence assez brutale. Ce nouveau succès de
Ringlé, qui n'est pas pilote d'avion, après set
vols a La Banne, le classe parmi nos meilleur"
spécialistes et montre l'activité du Groupe
« L'Air ».
♦ AU CLUB AERONAUTIQUE UNIVERSITAIRE, 1
Beynes-Thiverval, l'entraînement se poursuit avec rep-
larité, sous la direction du moniteur Lever.
Les 4 et 11 octobre, vols de MM. 8esnard. Bonnet,
Dubois, Lascaux, Mansuy, Martin, Tonanne, loquet, Vil-
lemih, sur XI-A école; de MM. Bailly, Chretien, Kreff
et Mpsland, sur XI-A caréné.
Au Croupe Pierre-Fisbach, le nouveau ptancur de per-
formance 40-P vient d'être monte et mis en service.
MM. Bouriquet. Ciroux, Damico, Malterre. A. et L
Simille ont volé sur cet appareil; MM. Charron, Serval
et de Couctis, sur XV-A.
Au Croupe des Débutants. MM. Dubois, Huet de Fro-
berville et Toquet ont commence leur entratnement.
Il est rappelé aux membres du C.A.U. que les cartel
1936-37 sont désormais exigees sur le terrain.
Pour tous renseignements et adhésions, s adresser au
siège social: 6, rue Calilée t 16.,.
♦ AU CLUB OLYMPIQUE de Billancourt. l'entraînement
se poursuit sur le terrain de Moisselles. *
Ont volé le 18 octobre : •
Equipe de débutants : MM. Héron, Bongrand, Mérillon,
Scélo, Faucenstier, Vanel, tann.n, Renouit, Gagne, Locoge,
Bellague, Melleton. Chauffrey. COUSSlnèt:
Equipe des élèves brevetes : Jelineau; Cuyot, Liebott.
Spire.
Jelineau. a passé avec succès les épreuves du brevet 8,
le 1 1 octobre.
AUX « AILERONS » (Aéro-Club de l'Arrondissement
de Pontoise), à la section de vol à voile, les eleves,
MM. Tiles, Menage, R. Roudeau, Sprung, Melleton, Fau-
censtier, Mérillon, Scelô, Beltague, Cagné, Chottey, Cuvo.
Couault, Jeannin, Vanel, Rochet poursuivent leur entra..
nement.
M. Celineau a obtenu le brevet B.
Les brevetés, MM. Caudry, Martin. Spire. Caveau,
Croené, Krajesky, Auble, Voirgara, Xeel. Pomey. Cuvot,
Mouillé, Libolt. Latarge, Couet, Bellard, Bouchard, Pim-
bert, Perret, Médicus, Cilles; Mme Croené se sont égale.
ment entrainés. -
Au total : 74 lancers.
♦ AU CLUB AERONAUTIQUE MAURICE-FINAT, 1
Saint-Denis, l'entraînement. des élèves se poursuit.
Des vols ont lieu toute l'annee, le samedi après-midi
et te dimanche toute la journée. Outre deux appareils
école, le club met à la disposition des élèves brevetes
un biplace d'entraînement.
Pour tous renseignements, écrire à M. Jacques Sibilli,
39, rue Pinel, à Saint-Denis.
+ A VICHY, à la Section de Vol à Voile de l'Acro-
Club de cette ville, vois. en double commande, de MM.
Cuignard, Roux, Métenter, Gironde et Bonnot.
♦ A l'AERO-CLUB DE LA CORREZE. trois membres
de la section de vol à voile, MM. Roussette, breveté C,
Tournadre et Taunsson viennent d etfectuer un stage au
Centre de La Banne d Ordanche; les deux derniers y ont
obtenu le brevet B.
iiiiiiiiiiiiiiiKiiiiiiiiiiniuiiuiiiiiiuiiamiijiiiiifiir
LES AILES
à 1 franc le numéro restent fe moins cher
des journaux d'Aviation, non seulement en ;11-
son de l'abondance de leurs articles, mais par la
substance que, chaque semaine, elles fournis-
sent à leur lecteurs.
Les membres de la section de vol à voile de l'Aéro-Club de l'Est ont construit un planeur
de performances, type Castel 34. Ils l'ont baptisé « Jean-Schmitt », en souvenir de leur
camarade qui disparut dans un accident de vol sans moteur le 18 mai dernier. De belles
performances ont déjà été réalisées avec cet te nouvelle et très remarquable machine.
L'AVIATION PRIVEE
No 801 — 22-10-36 — PAGE 11
,. LE VOL SANS MOTEUR
r 1%
Un vol remorqué à Guyancourt
avec Spire, à bord du biplace Castel 24-S du C. 0. B.
Un pilote de vol sans moteur breveté B du Club Olympique de Billancourt, M. Jacques Pomey, nous donne ses
Impressions après son premier vol remorqué dans le biplace « marcel-Jannin », en compagnie de E. Spire, prési-
dent de la Section « Aviation » du Club Olympique de Billancourt. ,"
A
Guyancourt, la Section Aviation du
Club Olympique de Billancourt con-
tinue les essais du nouveau ptancul"
biplace Marcel-Jannin, type Castel 24-8.
La mise au point de cet appareil est prati-
quement achevée.
Le samedi 10 octobre, trois vols remor-
qués ont été réalisés, d'une duree totale de
1 h. 30. L'avion remorqueur était uu Cau-
dron-« Luciole » de 140 CV, piloté par
M. tarasse. M. E. Spire, président du Club,
était à bord du planeur. Il emmena succes-
sivement, au cours de chacun des vols,
MM. Pomel, Glet et son frere Marcel Spire.
Bien que le temps ne fût pas particulière-
ment propice; Spire réussit à faire des vo
thermiques. C'est ainsi qu'il resta pendant
17 minutes à l'altitude de 600 me 1res.
Il convient de remarquer que ces vols
axec le planeur biplace Castel 24-S sont
suivis très attentivement par le Ministère
deTAir. Comme l'éôolè de pilotage à mo-
leur s'est orientée vers le biplace, l'appren-
tissage des jeunes de l'Aviation populaire
se fera aussi sur des planeurs biplaces, qui
permettront d'obtenir dans le minimum
de temps et avec le maximum de securile
les meilleurs résultats.
Voici le compte rendu du premier de
ces vols, par JI. Jacques Pomey. a
I
L est une heure de l'après-midi; j ar-
rive à Guvancourt avec deux cama-
rades du C.O.B. qui, animés, eux aussi,
de la même passion, viennent voir le nou-
veau biplace de performance Castel, cons-
truit aux usines Renault par les apprentis.
Le vent souffle fort; le ciel est nuageux,
à demi-couvert. Sitôt arrivé sur le terrain,
notre sympathique animateur Spire, Pré-
sident de la Section Aviation, me propose
de partir tout de suite avec lui : il n y a
pas de temps à perdre, nous avons deux
heures pour faire trois vols. Le planeur
Castel 24-S est en piste. Il allonge oblique-
ment ses ailes bleues devant les arbustes
de la pépinière, le long des balises. Le
Luciole blanc argent est au milieu du
champ. Je mets un chandail épais, mes
gants, un serre-tête pour mieux tenir mes
lunettes et je cours rejoindre le groupe
qui entoure le planeur.
Je prends la place arrière. Mon ami
Spire s'installe à ravant. J'attache la san-
gle et les bretelles du parachute, puis la
ceinture de bord. Je ferme la porte et me
voilà confortablement installé dans une
conduite intérieure bien éclairée. Le câble
de remorquage, d'une centaine de mètres,
est attaché, d'une part à la béquille du
Luciole-Bengali 140 CV, d'autre part, a
l'avant du planeur, sous le nez. Le pilote
Laçasse et un passager ont pris place dans
le Luciole. Nous formons équipage a
quatre.
Le signal du départ est donné; deux ca-
marades tiennent les extrémités des ailes
et courent en accompagnant le planeur
pour éviter qu'elles ne touchent le sol au
départ. Au bout de quelques mètres de
glissade, les secousses disparaissent ; le
planeur file à peine à un mètre du sol.
Spire, qui pilote l'appareil le maintient au
ras du sol pour permettre au Luciole de
prendre sa vitesse. A travers le pare-brise,
je vois le Luciole décoller à son tour et
s'élever. Aussitôt notre planeur suit la
mouvement ; il monte en se maintenant
toujours légèrement plus haut que l'avion.
La longueur du terrain, la grande étendus
des champs sans obstacles devant nous,
donne une sécurité parfaite à notre départ
en vol remorqué.
Peu à peu, nous prenons de l'altitude. Le
vent souffle par rafales et je vois alter-
nativement l'avion s'élever par rapport à
nous, pris dans une ascendance ther-
mique, pour s'enfoncer rapidement en-
suite. A ce dernier moment, nous nous éle-
vons parce que nous passons à notre tour
dans l'ascendance qu'avait préalablement
rencontré l'avion. Puis, nous nous enfon-
çons alors que le Luciole reprend son vol
normal. Spire manœuvre continuellement
pour éviter que nous ne restions en des-
sous du remorqueur, ce qui risquerait de
mettre l'avion dans une position dange-
reuse, et pour maintenir la tension du
câble de remorquage auss i constante que
possible. Le chiffon rouge accroché au
milieu du câble danse une sarabande con-
tinuelle sous l'effet des rafales et des va-
riations de tension. Les impulsions qui
résultent de celles-ci sont à peine ressen-
ties, mais elles sont perceptibles par le
sifflement plus ou moins fort du vent dans
les ailes. Nous continuons à nous élever
assez rapidement en encaissant continuel-
lement des- coups de pompe violents, qui,
en général, sont en opposition avec ceux
de l'avion. En regardant l'avion, nous
pouvons les prévoir à l'avance. Les che-
minées ascendantes paraissent donc fixes,
du moins dans l'espace qui sépare le re-
morqueur du planeur, et d'intensité cons-
tante dans le temps que nous mettons à
le parcourir.
Je tiens le manche du bout des doigts
pour bien me rendre compte des manœu-
vres incessantes, nécessaires pour mainte-
nir le planeur en ligne de vol correcte
derrière le remorqueur. Nous faisons plu-
sieurs virages de grand rayon et le pla-
neur obéit sans difficulté, en maintenant
convenable la tension du câble. Ces chan-
gements de direction se font à peu près à
plat et sans aucune sensation de dérapage.
Ce vol me donne l'impression .d'être
dans une barque traînée en mer par un
remorqueur ; mêmes oscillations conti-
nuelles en hauteur ; même mouvement de
lacet imperceptible. Le capotage avant est
ouvert sur les deux côtés et les bourras-
ques s'y engouffrent en faisant résonner
toute la cabine de contreplaqué ; le câble
de remorquage siffle au vent comme un
cordage. On croirait entendre la tempête
à bord d'un navire ; mais, dans le fond de
ma cabine, je suis confortablement abrité
et je cherche à comprendre.
L'avion vient de s'enfoncer brusque-
ment et disparaît à mes yeux. Aussitôt,
c'est notre tour de tomber. Le barographe
quitte sa planchette et fait un bond en
l'air. L'avion remorqueur réapparait de-
vant nous et s'élève jusqu'à revenir pres-
que à même altitude que nous. De la sorte,
nous continuons à nous faire remorquer
de plus en plus haut. Le barographe in-
dique huit cents mètres. Le planeur largue
son câble ; Spire me laisse piloter.
Nous retrouvons tout de suite le calme
attrayant des planeurs ; la vitesse de l'ap-
pareil a diminué. Nous avons l'impression
de l'immobilité et du silence, fascinés par
le bruissement léger et régulier du vent
qui s'écoule sur les ailes. J'ai quelque mal
à bien conserver l'appareil en ligne de
vol ; car, instinctivement, j'ai tendance à
trop piquer, perdant ainsi une altitude
précieuse. Spire m'explique le coup et,
petit à petit, je commence à comprendre
le maniement correct.
Nous entendons un ronflement qui de-
vient vite assourdissant. A la fenêtre de
droite, je vois Lacasse qui monte vers
nous, vissé dans le ciel par son hélice au
puissant moteur. Il est allé chercher La-
dreyt qui braque sur nous le gros œil
noir de sa caméra pour filmer notre pre-
mière sortie. L'avion nous harcèle tantôt
à droite, tantôt à gauche, dessus, dessous,
en décrivant des arabesques rapides qui
contrastent avec notre plané majestueux.
Nous venons de trouver une zone d'as-
cendances thermiques et Spire reprend
les commandes pour me montrer comment
il faut spiraler pour s'élever dans la che-
minée. C'est apparemment très différent
d'une descente planée en spirale. Dans le
vol à voile, l'appareil est à peine incliné ;<
il est maintenu grâce à un jeu de manche
contraire. Nous avons toujours l'impres-
sion, non de planer, mais de flotter. Il est
curieux de sentir ces courants thermiques
au milieu d'une journée si froide.
La visibilité parfaite devant et sur les
côtés me permet de jouir du paysage. Là-
bas, l'étang de Saint-Quentin étincelle au
soleil ; plus loin, les brumes stratifiées es-
tompent l'horizon. Oui, mais à force de
virer et de spiraler, j'ai perdu le terrain
et il ne faut plus nous en écarter mainte-
liant que le sol se rapproche de nous. Les
hangars et le rond blanc au milieu de la
piste verte sont retrouvés. Nous nous rap-
prochons tranquillement du terrain que
nous abordons face au vent. Nous trou-
vons encore une faible ascendance de
sorte que nous louvoyons à proximité du
terrain en « crabant » légèrement. Voici
une demi-heure que nous planons. Cette
ascendance est insuffisante pour nous
maintenir, nous descendons très lentement
et de manière insensible. A chaque pas-
sage, nous perdons de la hauteur. ;
Mon moniteur reprend les commandes
pour la prise de terrain. Les hangars se
rapprochent de nous sur notre droite.
Mais il faut raccourcir notre vol : manche
à droite, pied à gauche, notre appareil
part en glissade sur l'aile. Le vent siftic
de plus en plus fort ; l'appareil se rapr
proche du sol de plus en plus vite. Pied
à droite : notre appareil vire. Face au ter-
rain, il est redressé et nous glissons au-
dessus de l'herbe. Il court en refusant lé
sol ; tout doucement la vitesse se perd ;
sans secousse, notre planeur se pose. Nous
avons fait un beau vol et j'ai pris une
bonne leçon. Je recommencerai.
Jacques POMEY.
Ringlé vole 147 km.
de Saint-Cyr à Montoire-sur-Loir
Une très belle performance de vol à voile
.,j('nt d'être réalisée, au Groupe « L'Air », par
Ringlé, qui, le mois dernier, à La Banne d'Or.
danche, avait déjà gagné Jes prix de distance
(35 km.), d'altitude (580 mètres), ainsi que le
Challenge de Paris-Soir.
Le dimanche 11 octobre, Ringlé a parcouru
147 km., avec altitude de 1.100 mètres, partant
de Saint-Cyr et atterrissant à Montoire-sur-
le-Loir (Loir-et-Cher).
A 12 h. 30, Ringlé, remorqué par Abriai.
décollait de Saint-Cyr sur planeur Avia 40-P
avec l'intention d'effectuer, au-dessus du ter-
rain, un essai de liaison radio sur ondes de
5 mètres entre le sol et le planeur; la tur-
bulence était telle que Je Iarguage dut s'effer-
tuer dès 600 mètres; perdant d'abord de l'at-
titude jusqu'à 400 mètres, Ringlé trouva en-
suite des ascendances thermiques qu'il utilisa
pleinement, et le planeur, s'élevant sans cesse
en spiralant. disparut dans le Sud. Il survo-
lait bientôt Chartres à 1.500 mètres et. tantôt
en orbes serrés, tantôt en lignes droites d'en-
viron 20 km., un cap moyen Sud-Sud-Oue'f
était tenu avec des altitudes variant entre 800
et 1.500 mètres. Puis, le soleil perdant de sa
force, fit diminuer le thermique et, après un
vol de 3 heures 20 minutes, Ringlé choisissait
un grand terrain, situé à Montoire-sur-le-Loir..
sur lequel il se posa sans difficulté à 15 h. 50.
Dans la nuit. la remorque arrivait au lien,
d'atterrissage; le lundi matin, le planeur dé-
monté était ramené à Saint-Cyr.
Ce vol est l'un des plus intéressants effec-
tués en France après ceux de Wernert (200 ki-
lomètres) et de Nessler (186 kilomètres). Hinttll
a largement rempli les conditions techniques
exigées pour les épreuves de distance et d'al-
titude du brevet D (50 km. et 1.000 mètres).
Les caractéristiques aérologiques étaient :
vent du Nord 30 km; ciel pur avec apparition
et dissociation rapide dé petits cohïulùs, tur-
bulence assez brutale. Ce nouveau succès de
Ringlé, qui n'est pas pilote d'avion, après set
vols a La Banne, le classe parmi nos meilleur"
spécialistes et montre l'activité du Groupe
« L'Air ».
♦ AU CLUB AERONAUTIQUE UNIVERSITAIRE, 1
Beynes-Thiverval, l'entraînement se poursuit avec rep-
larité, sous la direction du moniteur Lever.
Les 4 et 11 octobre, vols de MM. 8esnard. Bonnet,
Dubois, Lascaux, Mansuy, Martin, Tonanne, loquet, Vil-
lemih, sur XI-A école; de MM. Bailly, Chretien, Kreff
et Mpsland, sur XI-A caréné.
Au Croupe Pierre-Fisbach, le nouveau ptancur de per-
formance 40-P vient d'être monte et mis en service.
MM. Bouriquet. Ciroux, Damico, Malterre. A. et L
Simille ont volé sur cet appareil; MM. Charron, Serval
et de Couctis, sur XV-A.
Au Croupe des Débutants. MM. Dubois, Huet de Fro-
berville et Toquet ont commence leur entratnement.
Il est rappelé aux membres du C.A.U. que les cartel
1936-37 sont désormais exigees sur le terrain.
Pour tous renseignements et adhésions, s adresser au
siège social: 6, rue Calilée t 16.,.
♦ AU CLUB OLYMPIQUE de Billancourt. l'entraînement
se poursuit sur le terrain de Moisselles. *
Ont volé le 18 octobre : •
Equipe de débutants : MM. Héron, Bongrand, Mérillon,
Scélo, Faucenstier, Vanel, tann.n, Renouit, Gagne, Locoge,
Bellague, Melleton. Chauffrey. COUSSlnèt:
Equipe des élèves brevetes : Jelineau; Cuyot, Liebott.
Spire.
Jelineau. a passé avec succès les épreuves du brevet 8,
le 1 1 octobre.
AUX « AILERONS » (Aéro-Club de l'Arrondissement
de Pontoise), à la section de vol à voile, les eleves,
MM. Tiles, Menage, R. Roudeau, Sprung, Melleton, Fau-
censtier, Mérillon, Scelô, Beltague, Cagné, Chottey, Cuvo.
Couault, Jeannin, Vanel, Rochet poursuivent leur entra..
nement.
M. Celineau a obtenu le brevet B.
Les brevetés, MM. Caudry, Martin. Spire. Caveau,
Croené, Krajesky, Auble, Voirgara, Xeel. Pomey. Cuvot,
Mouillé, Libolt. Latarge, Couet, Bellard, Bouchard, Pim-
bert, Perret, Médicus, Cilles; Mme Croené se sont égale.
ment entrainés. -
Au total : 74 lancers.
♦ AU CLUB AERONAUTIQUE MAURICE-FINAT, 1
Saint-Denis, l'entraînement. des élèves se poursuit.
Des vols ont lieu toute l'annee, le samedi après-midi
et te dimanche toute la journée. Outre deux appareils
école, le club met à la disposition des élèves brevetes
un biplace d'entraînement.
Pour tous renseignements, écrire à M. Jacques Sibilli,
39, rue Pinel, à Saint-Denis.
+ A VICHY, à la Section de Vol à Voile de l'Acro-
Club de cette ville, vois. en double commande, de MM.
Cuignard, Roux, Métenter, Gironde et Bonnot.
♦ A l'AERO-CLUB DE LA CORREZE. trois membres
de la section de vol à voile, MM. Roussette, breveté C,
Tournadre et Taunsson viennent d etfectuer un stage au
Centre de La Banne d Ordanche; les deux derniers y ont
obtenu le brevet B.
iiiiiiiiiiiiiiiKiiiiiiiiiiniuiiuiiiiiiuiiamiijiiiiifiir
LES AILES
à 1 franc le numéro restent fe moins cher
des journaux d'Aviation, non seulement en ;11-
son de l'abondance de leurs articles, mais par la
substance que, chaque semaine, elles fournis-
sent à leur lecteurs.
Les membres de la section de vol à voile de l'Aéro-Club de l'Est ont construit un planeur
de performances, type Castel 34. Ils l'ont baptisé « Jean-Schmitt », en souvenir de leur
camarade qui disparut dans un accident de vol sans moteur le 18 mai dernier. De belles
performances ont déjà été réalisées avec cet te nouvelle et très remarquable machine.
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