Presse et revues
16 pages
Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1936-07-09
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 09 juillet 1936 09 juillet 1936
Description : 1936/07/09 (A16,N786). 1936/07/09 (A16,N786).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65552268
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
LES AILES
1 N" 786 — 9-7-36 — PAGE 9
Deux brillants seconds : à gauche, le Caudron-Renault « Aiglon » de Mlle' Lion ; à droite, « THémiptère-Mauboussin », à moteur Train,
LES GRANDES COMPETITIONS AERONAUTIQUES
Aux "12 Heures d'Angers", réduites à 6 heures,
Maurice Arnoux a, de nouveau, triomphe
La Tchécoslovaquie gagne la Coupe des "Ailes" avec 1001 km.
J
USQU'AU BOUT, les « Douze Heures il
d'Angers auront été desservies, cette
année, par l'incompréhension des
hommes, les circonstances et les. pertur-
bations atmosphériques. Le mauvais temps
avait gêné, jeudi, vendredi et samedi, l'ar-
rivée des concurrents à Angers; il avait
fallu, à deux reprises, prolonger les délais
d'admission.
Dimanche matin, c'était encore pire : le
plafond bas, l'absence de visibilité, la pluie
avaient encore aggravé la situation : de
6 heures, on reporta le départ à 8 h. 30
puis, comme l'amélioration escomptée ne
s'était pas produite, les grands « juges » de
l'épreuve — MM. Renvoisé, Paul Rousseau,
Hodebourg de Verbois,.Mme Jaffeux-Tissot
— se concertèrent pour décider finalement
que le départ serait donné à midi et que la
durée de la course serait ramenée de douze
à six heures. Il n'y avait, en effet, qu'une
alternative : ou supprimer la course ou en
réduire- la durée. Pour des raisons maté-
rielles, il était impossible de la reporter.
La décision de la Commission Sportive,
d'abord un peu discutée, fut ensuite ap-
prouvée. Pour notre part, nous estimons
que c'est la seule qui pouvait être prisefc
C'est donc aux « Six Heures d'Angers »
que nous avons assisté. Si, en ce qui con-
cerne l'endurance des matériels, la dé-
monstration, parce qu'elle a été écourtée,
fut moins édifiante, elle n'en demeura pas
moins très intéressante par ses enseigne-
ments.
Une première constatation s'impose :
c'est le nombre réduit des partants par rap-
port à celui des engagés : 19 pour 52. Aux
causes de ce déchet que nous avons signa-
lées précédemment, il faut ajouter les con-
séquences des grèves qui retardèrent
l'achèvement, dans les délais nécessaires,
de dix appareils au moins et l'abstention
de Farman dont aucun des cinq « Mousti-
ques » ne vint.
tes partants
Les dix-neuf partants comprenaient huit
avions de 2 litres, six de 4 litres, cinq de
8 litres. C'étaient, dans l'ordre des dé-
parts, et suivant leurs numéros :
2 LITRES
3. Brévier, Mauboussin, type « Hémiptère »,
moteur Train 40 CV.
U. Thibault, monoplan Trébucien, moteur
Train 40 CV.
17. Eykens, monoplan Tipsy, moteur Sa-
roléa 27 CV.
18. Barrelli. Equipière : Mme Pélissier, mo-
noplan Gaucher, moteur Train 40 CV.
20. Garand, monoplan Baby-Praga, mo-
teur Praga 36 CV.
A 21. D'Okhuysen, monoplan Tipsy, moteuii
Ava 27 CV.
B 26. Karl Mares, monoplan Benès-Mràz, typ.
Be-501, moteur Walter-Mikron 45 CV.
A 27. Demimuid, monoplan Tipsy, moteur
Ava 27 CV.
4 LITRES
65. Paul Lemée, monoplan Comper-Swift,
moteur Pobjoy 75 CV.
P 66. Postiaux, monoplan Potez 60, moteur
Potez 60 CV.
1) 67. Josef Kalla, monoplan Benès-Mràz Be-
02, moteur Walter-Minor 85 CV.
M 68. Jaroslav Hausman, monoplan Benès-
Mràz Be-50, moteur Walter-Minor 85 CV.
69. Novak, monoplan Bcnes-Mraz Be-50, mo-
teur Walter-Minor 85 CV.
70. Roger Bellon, monoplan Comper-Swift,
moteur Pobjoy 75 CV.
8 LITRES
C 82. Boris. Equipier : M. Brun, monoplan
Caudron-Rafale, moteur Renault.
• 83. Mlle Elisabeth Lion. Equipière : Mme
Roumanteau, monoplan Caudron-« Aiglon »,
moteur HenauJt.
M. Mme Dupeyron. Equipière: Mme Lal-
lus, monoplan Ca'udro'n-« Aiglon », moteur
Renault. , ,"
87: Maurice Arnoux. Equipier : M. Corni-
glion-Molinier, monoplan Caudron-C-690, mo-
teur Renault.
88. Bart. Equipier : M. Bouquillard, mono-
plan Caudron-« Rafale », moteur Renault. -
A midi précis, alors que le temps
s'était sensiblement amélioré, M. Renvoisé,
directeur de la course, et le chronomé-
treur G. Dutou donnèrent les premiers dé-
parts : Brévier, sur l'hémiptère Maubous-
sin; Thibault, sur le Trébucien; Eykens,
sur un Tipsy, puis les seize autres s'envo-
lèrent successivement à une minute d'in-
tervalle. L'air était lourd, humide, peu por-
teur; le terrain n'était pas, à cet endroit,
un billard; les décollages furent assez
longs, d'autant plus que certains appareils
emmenaient une charge d'essence assez
considérable. Malgré tout, les départs ne
donnèrent lieu à aucun incident et tout se
passa admirablement.
La ronde allait commencer et se pour-
suivre pendant six heures, coupée seule-
ment par l'escale obligatoire et les arrêts
pour le ravitaillement.
La première heure
A l'expiration de la première heure, Bo-
ris, Arnoux et Bart avaient bouclé trois
tours, dont le meilleur, accompli par Ar-
noux, avait été fait en 11 min. 35, soit à la
moyenne de 310 km.-h. 791. Onze concur-
rents avaient bouclé deux tours et les cinq
autres un tour.
Premier abandon : celui de Thibault, sur
le Trébucien, par suite du refroidissement
insuffisant de l'huile. Une toute petite pré-
caution qu'on a omis de prendre eut évité
cet incident d'autant plus regrettable que
le Trébucien avait fait, par sa vitesse, une
excellente impression.
La deuxième heure
La deuxième heure allait voir se pro-
suire deux autres abandons. L'équipe Bart-
Bouquillard qui, après Arnoux et Boris,
était la plus rapide du lot, fut contrainte
de se poser, par suite d'une indisposition
du sympathique Bart.
Le pilote tchèque Novak dut, lui aussi-
alterrir avec son Be-50 sans qu'on en con-
nût la raison.
Il ne restait donc plus, à la fin dé la
deuxième heure, que seize concurrents en
course. Arnoux et Boris tenaient toujours
la tète, luttant de vitesse pour la première
place : Ils avaient alors bouclé huit tours,
soit 480 km., suivis, avec six tours, par
Mme Dupeyron et le Tchèque Kalla.
Lemée et Bellon, sur leur Comper-
Swift, Jaroslav Hausman et Karl Marès —
avec son « Bibi » de 2 litres ! — venaient
ensuite avec cinq tours. Dès ce moment,
Karl Marès se révélait le plus redoutable
de sa catégorie.
La troisième heure
Pas de changement en tête. Arnoux con-
tinue à mener. Il a couvert 780 km. en 2 h.
550 min. 30 sec. Sa moyenne, à ce moment,
ressort à 275 km.-h. 594. A 15 heures, il a
bouclé treize tours du petit circuit ainsi
d'ailleurs que Boris, qui le talonne tou-
jours. Mme Dupeyron est en troisième
place avec neuf tours.
Dans la catégorie 4 litres, c'est le Com-
per-Swift de Roger Bellon qui est en tête
avec la moyenne de 197 km. 560, suivi par
Kalla et Jaroslav Hausman.
Dans la catégorie 2 litres, Garand vient
en premier lieu avec 168 km.-h., poursuivi
de très près par les Tipsy d'Eykens et
d'Okhuysen et le Be-501 de Mares.
Au cours de la troisième heure, un con-
current qui promettait, est contraint d'a-
bandonner : Paul Lemée est victime d'une
défaillance de son moteur : panne de dis-
tribution.
La quatrième heure
Les avions ont disparu du rayon visuel
des spectateurs. Les 2 litres 'sont partis
virer à Tours (circuit de 202 km.) et les-4
et 8 litres à Bourges (circuit de 517 km.).
Le ciel n'en est pas moins occupé par la
très remarquable démonstration de l'esca-
drille d'acrobatie de Dijon, composée de
dix-neuf Morane-Saulnier 230, dont le chef
est le commandant Weiser. Ses exercices
d'ensemble constituent un spectacle d'une
très grande beauté et une preuve singuliè-
rement édifiante de l'entraînement des
équipages. On regrette de ne pouvoir mieux
dire ici ce que sont ces pilotes qui méri-
tent tous ies éloges et dont la présentation
a été parfaite.
Un incident est à signaler: Arnoux, après
ravitaillement et alors qu'il venait de re-
prendre son vol pour se lancer sur le grand
Arnoux félicité à sa descente du Caudron-Renault C-690.
circuit, a été obligé de revenir au terrain :
il s'agit, dit-on, d'un ennui dans le change-
ment de pas de l'hélice. Tout est rapide-
ment remis en ordre et Arnoux repart.
pour revenir se poser une seconde fois
quelques minutes plus tard. L'équipe Cau-
dron-Henault — l'ardent Hamondou en
tête — s'affaire autour de l'appareil qui,
bientôt décolle à nouveau et définitivement
cette fois.
Tout cela a été très vivement fait. Néan-
moins, Boris, pendant ce temps, a lilé à
toute allure vers Bourges.
Un cinquième abandon : le petit Tipsy,
100 pour 100 belge — les deux autres ont
été, l'un partiellement, l'autre entièrement,
construits en France — du pilote Eykens
a dû renoncer à poursuivre : une bride du
carburateur s'est cassée.
La cinquième heure
Les avions les plus rapides commencent
à reparaître, lis reprennent le petit cir-
cuit après un voyage à Tours ou à Bourges.
Pour la première fois, le Be-501, de
Karl Mares, se ravitaille à 17 h. 14 min. 22
sec. Et encore se contente-t-il de dix litres
d'essence et d'un bidon d'huile.
A la fin de la cinquième heure, Mares
tient nettement la tête des 2 litres par 802
km. 400 La moyenne est de 160 km.-h. 480.
Boris revient le premier. Il a pris un
peu plus de deux minutes à Arnoux, qui
court derrière lui en diminuant peu à peu
l'avance de son concurrent. La fin appro-
che. Si Boris tient la tête, ce ne sera pas de
beaucoup. Assisterons-nous à une arrivée
au poteau, le vainqueur gagnant par une ou
deux longueurs ?
Hélas. non. On apprend que, au virage
de Corzé, alors qu'il était à 80 mètres de
haut, Boris a vu son moteur s'arrêter net :
panne d'alimentation. Il a sauté la rivière,
des rangées d'arbres et a posé, en douceur,
sa machine, intacte, dans un petit pré. Le
commissaire du virage fut sidéré par tpnt
d'adresse et de précision.
Arnoux, cependant, n'a plus de concur-
rent.
La catégorie 8 litres enregistre un nou-
vel abandon. A Bourges, Mme Dupeyron a
atterri. Son moteur s'étouffe, téléphone-
t-elle. Cette aviatrice de grande classe, na-
vrée, renonce à continuer.
La cinquième heure porte ainsi à sept le
nombre des abandons.
Edouard Garand, à Tours, s'est posé.
Mais sans autre conséquence que le temps
perdu. Il est reparti peu après et, dès lors,
a continué jusqu'au bout.
Un des pilotes du Tipsy, à moteur Ava,
a eu l'occasion de faire, taut à fait involon-
tairement, une démonstration frappante
des qualités de son moteur. En vol, une de
ses bougies a « fichu » le camp. Grosse
émotion. Puis, comme « ça » tenait le
« coup », il a continué. De la sorte, avec
trois bougies sur quatre, il a poursuivi
son vol et cela pendant deux heures, jus-
qu'à la fin de la course !.
Notre ami Violet lui-même, le créateur
de l'Ava, n'en est pas revenu. C'est tout de
même un fameux argument en faveur du
4 cylindres 2 temps.
Le classement
Tenant compte, d'une part, de l'heure of-
ficielle du départ — 6 heures — et de
l'heure réelle à laquelle le dernier concur-
rent est parti, d'autre part des 5 minutes
de neutralisation accordées à l'escale obli-
gatoire, la fin de l'épreuve des six heures
eut lieu à 18 h. 24. Elle était < courue » de-
puis un certain temps :
Le classement était, dans ces conditions,
le suivant :
CATÉGORIE 8 LITRES
1. (30.000 fr.) Maurice Arnoux. N° 87.
1.64!) km. 280. Moyenne générale : 274
km.-h. 880.
2. (10.000 fr.) Mlle Elisabeth Lion. N° 63.
1.070 km.-h. 600.
CATÉGORIE 4 LITRES
1. (10.000 fr.) Joseph Kalla. N° 67.
1.229 km. 040. Moyenne générale : 204
km.-h. 040.
2. (5.000 fr.) Roger Bellon. N° 70.
1.091 km. 300.
3. (4.000 fr.) Jaroslav Hausman. N" 68.
1.053 km. 540.
CATÉGORIE 2 LITRE
1. (10.000 fr. et la Coupe des Ailes). Karl
Marès. N° 26. 1.001 km. 968. Moyenne gé-
nérale : 166 km.-h. 968.
2. (2.000 fr.) Brévier. N° 3. 741 km. 190.
3. (1.000 fr.) Demimuid. N" 28. 726 km.
160.
4. (1.000 fr.) d'Okhuysen. N* 21. 676 km.
040.
5. (1.000 fr.) Edouard Garand. N" 20
641 km. 860.
6. (1.000 fr.) Barrelli. N° 18. 593 km. 880.
Quelques remarques
La première remarque qui s'impose est
le rapport, par catégorie, des arrivants et
des partants :
8 litres : 2 arrivants sur 5 partants.
4 litres : 3 arrivants sur 6 partants.
2 litres : 6 arrivants sur 8 partants.
C'est tout à l'honneur de la Petite Avia-
tion dont les « Six Heures d'Angers » cons-
tituaient, en réalité, la première compéti-
tion officielle. La formule du « 2 litres »
est nouvelle; elle débute; c'est un magni-
fique résultat d'être ainsi arrivé à une telle
proportion entre les classés. C'est là
l'enseignement essentiel de la compétition.
Aussi bien, convient-il d'insister sur deux
1 N" 786 — 9-7-36 — PAGE 9
Deux brillants seconds : à gauche, le Caudron-Renault « Aiglon » de Mlle' Lion ; à droite, « THémiptère-Mauboussin », à moteur Train,
LES GRANDES COMPETITIONS AERONAUTIQUES
Aux "12 Heures d'Angers", réduites à 6 heures,
Maurice Arnoux a, de nouveau, triomphe
La Tchécoslovaquie gagne la Coupe des "Ailes" avec 1001 km.
J
USQU'AU BOUT, les « Douze Heures il
d'Angers auront été desservies, cette
année, par l'incompréhension des
hommes, les circonstances et les. pertur-
bations atmosphériques. Le mauvais temps
avait gêné, jeudi, vendredi et samedi, l'ar-
rivée des concurrents à Angers; il avait
fallu, à deux reprises, prolonger les délais
d'admission.
Dimanche matin, c'était encore pire : le
plafond bas, l'absence de visibilité, la pluie
avaient encore aggravé la situation : de
6 heures, on reporta le départ à 8 h. 30
puis, comme l'amélioration escomptée ne
s'était pas produite, les grands « juges » de
l'épreuve — MM. Renvoisé, Paul Rousseau,
Hodebourg de Verbois,.Mme Jaffeux-Tissot
— se concertèrent pour décider finalement
que le départ serait donné à midi et que la
durée de la course serait ramenée de douze
à six heures. Il n'y avait, en effet, qu'une
alternative : ou supprimer la course ou en
réduire- la durée. Pour des raisons maté-
rielles, il était impossible de la reporter.
La décision de la Commission Sportive,
d'abord un peu discutée, fut ensuite ap-
prouvée. Pour notre part, nous estimons
que c'est la seule qui pouvait être prisefc
C'est donc aux « Six Heures d'Angers »
que nous avons assisté. Si, en ce qui con-
cerne l'endurance des matériels, la dé-
monstration, parce qu'elle a été écourtée,
fut moins édifiante, elle n'en demeura pas
moins très intéressante par ses enseigne-
ments.
Une première constatation s'impose :
c'est le nombre réduit des partants par rap-
port à celui des engagés : 19 pour 52. Aux
causes de ce déchet que nous avons signa-
lées précédemment, il faut ajouter les con-
séquences des grèves qui retardèrent
l'achèvement, dans les délais nécessaires,
de dix appareils au moins et l'abstention
de Farman dont aucun des cinq « Mousti-
ques » ne vint.
tes partants
Les dix-neuf partants comprenaient huit
avions de 2 litres, six de 4 litres, cinq de
8 litres. C'étaient, dans l'ordre des dé-
parts, et suivant leurs numéros :
2 LITRES
3. Brévier, Mauboussin, type « Hémiptère »,
moteur Train 40 CV.
U. Thibault, monoplan Trébucien, moteur
Train 40 CV.
17. Eykens, monoplan Tipsy, moteur Sa-
roléa 27 CV.
18. Barrelli. Equipière : Mme Pélissier, mo-
noplan Gaucher, moteur Train 40 CV.
20. Garand, monoplan Baby-Praga, mo-
teur Praga 36 CV.
A 21. D'Okhuysen, monoplan Tipsy, moteuii
Ava 27 CV.
B 26. Karl Mares, monoplan Benès-Mràz, typ.
Be-501, moteur Walter-Mikron 45 CV.
A 27. Demimuid, monoplan Tipsy, moteur
Ava 27 CV.
4 LITRES
65. Paul Lemée, monoplan Comper-Swift,
moteur Pobjoy 75 CV.
P 66. Postiaux, monoplan Potez 60, moteur
Potez 60 CV.
1) 67. Josef Kalla, monoplan Benès-Mràz Be-
02, moteur Walter-Minor 85 CV.
M 68. Jaroslav Hausman, monoplan Benès-
Mràz Be-50, moteur Walter-Minor 85 CV.
69. Novak, monoplan Bcnes-Mraz Be-50, mo-
teur Walter-Minor 85 CV.
70. Roger Bellon, monoplan Comper-Swift,
moteur Pobjoy 75 CV.
8 LITRES
C 82. Boris. Equipier : M. Brun, monoplan
Caudron-Rafale, moteur Renault.
• 83. Mlle Elisabeth Lion. Equipière : Mme
Roumanteau, monoplan Caudron-« Aiglon »,
moteur HenauJt.
M. Mme Dupeyron. Equipière: Mme Lal-
lus, monoplan Ca'udro'n-« Aiglon », moteur
Renault. , ,"
87: Maurice Arnoux. Equipier : M. Corni-
glion-Molinier, monoplan Caudron-C-690, mo-
teur Renault.
88. Bart. Equipier : M. Bouquillard, mono-
plan Caudron-« Rafale », moteur Renault. -
A midi précis, alors que le temps
s'était sensiblement amélioré, M. Renvoisé,
directeur de la course, et le chronomé-
treur G. Dutou donnèrent les premiers dé-
parts : Brévier, sur l'hémiptère Maubous-
sin; Thibault, sur le Trébucien; Eykens,
sur un Tipsy, puis les seize autres s'envo-
lèrent successivement à une minute d'in-
tervalle. L'air était lourd, humide, peu por-
teur; le terrain n'était pas, à cet endroit,
un billard; les décollages furent assez
longs, d'autant plus que certains appareils
emmenaient une charge d'essence assez
considérable. Malgré tout, les départs ne
donnèrent lieu à aucun incident et tout se
passa admirablement.
La ronde allait commencer et se pour-
suivre pendant six heures, coupée seule-
ment par l'escale obligatoire et les arrêts
pour le ravitaillement.
La première heure
A l'expiration de la première heure, Bo-
ris, Arnoux et Bart avaient bouclé trois
tours, dont le meilleur, accompli par Ar-
noux, avait été fait en 11 min. 35, soit à la
moyenne de 310 km.-h. 791. Onze concur-
rents avaient bouclé deux tours et les cinq
autres un tour.
Premier abandon : celui de Thibault, sur
le Trébucien, par suite du refroidissement
insuffisant de l'huile. Une toute petite pré-
caution qu'on a omis de prendre eut évité
cet incident d'autant plus regrettable que
le Trébucien avait fait, par sa vitesse, une
excellente impression.
La deuxième heure
La deuxième heure allait voir se pro-
suire deux autres abandons. L'équipe Bart-
Bouquillard qui, après Arnoux et Boris,
était la plus rapide du lot, fut contrainte
de se poser, par suite d'une indisposition
du sympathique Bart.
Le pilote tchèque Novak dut, lui aussi-
alterrir avec son Be-50 sans qu'on en con-
nût la raison.
Il ne restait donc plus, à la fin dé la
deuxième heure, que seize concurrents en
course. Arnoux et Boris tenaient toujours
la tète, luttant de vitesse pour la première
place : Ils avaient alors bouclé huit tours,
soit 480 km., suivis, avec six tours, par
Mme Dupeyron et le Tchèque Kalla.
Lemée et Bellon, sur leur Comper-
Swift, Jaroslav Hausman et Karl Marès —
avec son « Bibi » de 2 litres ! — venaient
ensuite avec cinq tours. Dès ce moment,
Karl Marès se révélait le plus redoutable
de sa catégorie.
La troisième heure
Pas de changement en tête. Arnoux con-
tinue à mener. Il a couvert 780 km. en 2 h.
550 min. 30 sec. Sa moyenne, à ce moment,
ressort à 275 km.-h. 594. A 15 heures, il a
bouclé treize tours du petit circuit ainsi
d'ailleurs que Boris, qui le talonne tou-
jours. Mme Dupeyron est en troisième
place avec neuf tours.
Dans la catégorie 4 litres, c'est le Com-
per-Swift de Roger Bellon qui est en tête
avec la moyenne de 197 km. 560, suivi par
Kalla et Jaroslav Hausman.
Dans la catégorie 2 litres, Garand vient
en premier lieu avec 168 km.-h., poursuivi
de très près par les Tipsy d'Eykens et
d'Okhuysen et le Be-501 de Mares.
Au cours de la troisième heure, un con-
current qui promettait, est contraint d'a-
bandonner : Paul Lemée est victime d'une
défaillance de son moteur : panne de dis-
tribution.
La quatrième heure
Les avions ont disparu du rayon visuel
des spectateurs. Les 2 litres 'sont partis
virer à Tours (circuit de 202 km.) et les-4
et 8 litres à Bourges (circuit de 517 km.).
Le ciel n'en est pas moins occupé par la
très remarquable démonstration de l'esca-
drille d'acrobatie de Dijon, composée de
dix-neuf Morane-Saulnier 230, dont le chef
est le commandant Weiser. Ses exercices
d'ensemble constituent un spectacle d'une
très grande beauté et une preuve singuliè-
rement édifiante de l'entraînement des
équipages. On regrette de ne pouvoir mieux
dire ici ce que sont ces pilotes qui méri-
tent tous ies éloges et dont la présentation
a été parfaite.
Un incident est à signaler: Arnoux, après
ravitaillement et alors qu'il venait de re-
prendre son vol pour se lancer sur le grand
Arnoux félicité à sa descente du Caudron-Renault C-690.
circuit, a été obligé de revenir au terrain :
il s'agit, dit-on, d'un ennui dans le change-
ment de pas de l'hélice. Tout est rapide-
ment remis en ordre et Arnoux repart.
pour revenir se poser une seconde fois
quelques minutes plus tard. L'équipe Cau-
dron-Henault — l'ardent Hamondou en
tête — s'affaire autour de l'appareil qui,
bientôt décolle à nouveau et définitivement
cette fois.
Tout cela a été très vivement fait. Néan-
moins, Boris, pendant ce temps, a lilé à
toute allure vers Bourges.
Un cinquième abandon : le petit Tipsy,
100 pour 100 belge — les deux autres ont
été, l'un partiellement, l'autre entièrement,
construits en France — du pilote Eykens
a dû renoncer à poursuivre : une bride du
carburateur s'est cassée.
La cinquième heure
Les avions les plus rapides commencent
à reparaître, lis reprennent le petit cir-
cuit après un voyage à Tours ou à Bourges.
Pour la première fois, le Be-501, de
Karl Mares, se ravitaille à 17 h. 14 min. 22
sec. Et encore se contente-t-il de dix litres
d'essence et d'un bidon d'huile.
A la fin de la cinquième heure, Mares
tient nettement la tête des 2 litres par 802
km. 400 La moyenne est de 160 km.-h. 480.
Boris revient le premier. Il a pris un
peu plus de deux minutes à Arnoux, qui
court derrière lui en diminuant peu à peu
l'avance de son concurrent. La fin appro-
che. Si Boris tient la tête, ce ne sera pas de
beaucoup. Assisterons-nous à une arrivée
au poteau, le vainqueur gagnant par une ou
deux longueurs ?
Hélas. non. On apprend que, au virage
de Corzé, alors qu'il était à 80 mètres de
haut, Boris a vu son moteur s'arrêter net :
panne d'alimentation. Il a sauté la rivière,
des rangées d'arbres et a posé, en douceur,
sa machine, intacte, dans un petit pré. Le
commissaire du virage fut sidéré par tpnt
d'adresse et de précision.
Arnoux, cependant, n'a plus de concur-
rent.
La catégorie 8 litres enregistre un nou-
vel abandon. A Bourges, Mme Dupeyron a
atterri. Son moteur s'étouffe, téléphone-
t-elle. Cette aviatrice de grande classe, na-
vrée, renonce à continuer.
La cinquième heure porte ainsi à sept le
nombre des abandons.
Edouard Garand, à Tours, s'est posé.
Mais sans autre conséquence que le temps
perdu. Il est reparti peu après et, dès lors,
a continué jusqu'au bout.
Un des pilotes du Tipsy, à moteur Ava,
a eu l'occasion de faire, taut à fait involon-
tairement, une démonstration frappante
des qualités de son moteur. En vol, une de
ses bougies a « fichu » le camp. Grosse
émotion. Puis, comme « ça » tenait le
« coup », il a continué. De la sorte, avec
trois bougies sur quatre, il a poursuivi
son vol et cela pendant deux heures, jus-
qu'à la fin de la course !.
Notre ami Violet lui-même, le créateur
de l'Ava, n'en est pas revenu. C'est tout de
même un fameux argument en faveur du
4 cylindres 2 temps.
Le classement
Tenant compte, d'une part, de l'heure of-
ficielle du départ — 6 heures — et de
l'heure réelle à laquelle le dernier concur-
rent est parti, d'autre part des 5 minutes
de neutralisation accordées à l'escale obli-
gatoire, la fin de l'épreuve des six heures
eut lieu à 18 h. 24. Elle était < courue » de-
puis un certain temps :
Le classement était, dans ces conditions,
le suivant :
CATÉGORIE 8 LITRES
1. (30.000 fr.) Maurice Arnoux. N° 87.
1.64!) km. 280. Moyenne générale : 274
km.-h. 880.
2. (10.000 fr.) Mlle Elisabeth Lion. N° 63.
1.070 km.-h. 600.
CATÉGORIE 4 LITRES
1. (10.000 fr.) Joseph Kalla. N° 67.
1.229 km. 040. Moyenne générale : 204
km.-h. 040.
2. (5.000 fr.) Roger Bellon. N° 70.
1.091 km. 300.
3. (4.000 fr.) Jaroslav Hausman. N" 68.
1.053 km. 540.
CATÉGORIE 2 LITRE
1. (10.000 fr. et la Coupe des Ailes). Karl
Marès. N° 26. 1.001 km. 968. Moyenne gé-
nérale : 166 km.-h. 968.
2. (2.000 fr.) Brévier. N° 3. 741 km. 190.
3. (1.000 fr.) Demimuid. N" 28. 726 km.
160.
4. (1.000 fr.) d'Okhuysen. N* 21. 676 km.
040.
5. (1.000 fr.) Edouard Garand. N" 20
641 km. 860.
6. (1.000 fr.) Barrelli. N° 18. 593 km. 880.
Quelques remarques
La première remarque qui s'impose est
le rapport, par catégorie, des arrivants et
des partants :
8 litres : 2 arrivants sur 5 partants.
4 litres : 3 arrivants sur 6 partants.
2 litres : 6 arrivants sur 8 partants.
C'est tout à l'honneur de la Petite Avia-
tion dont les « Six Heures d'Angers » cons-
tituaient, en réalité, la première compéti-
tion officielle. La formule du « 2 litres »
est nouvelle; elle débute; c'est un magni-
fique résultat d'être ainsi arrivé à une telle
proportion entre les classés. C'est là
l'enseignement essentiel de la compétition.
Aussi bien, convient-il d'insister sur deux
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