Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1936-05-21
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1936 21 mai 1936
Description : 1936/05/21 (A16,N779). 1936/05/21 (A16,N779).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65552194
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
M" Ï7S> - :-:-S- PACE 8,
LES AILES
Le nouveau biplace Farman F-460, « Alizé », à moteur 1Î0 GV. Lorraine destiné à être utilisé pour le tourisme et l'école.
POUR VOIR MANGER LE DOMPTEUR.
Il y eût foule à Saint-Germain
Mais sert-on l'Aviation par des meetings
de ce genre où tout est mis en œuvre
pour faire frémir le public ?
LE meeting de Saint-Germain a eu lieu di-
BL~ manche. Pour deux raisons, nous ne dé-
taillerons pas son programme : d'abord
parce que la presse d'information a déjà lar-
gement rendu compte de la réunion, ensuite
parce que nous considérons celle-ci davantage
comme une exhibition foraine que comme une
manifestation de propagande aéronautique.
L'essentiel, comme le dit si bien André Rei-
chel dans Le Figaro, est que « tout s'est bien
passé, en dépit des plus audacieuses acroba-
ties, de ces acrobaties qui vous chavirent le
cœur et vous serrent la gorge, tant on sent
qu'un rien, une minime erreur peut déchaîner
une catastrophe ».
On sait que le « fond » du programme con-
sista dans les vols acrobatiques de nos trois
« as » : Michel Détrovat, Marcel Doret et Louis
Massotte, et des deux pilotes américains Bur-
Le Morane-Saulnier M.S.-350 utilisé par Michel Détroyat.
cham et Mackey. Tous les cinq, Détroyat et
Burcham en particulier, se montrèrent bien
dignes de leur réputation. Ils firent, incontes-
tablement, de très belles exhibitions, mais qui,
en public, au-dessus d'un terrain bien choisi
pour attirer la foule, mais terriblement petit
et situé au milieu de la forêt, furent quelque-
fois dangereuses : « Exigences du spectacle,
qui veut toujours que les pilotes rivalisent non
seulement d'adresse, mais aussi et surtout de
folle témérité », constate Albert Lucas dans
Le Petit Parisien. On peut se demander, dans
ces conditions, si ce spectacle est vraiment né-
cessaire au développement de l'Aéronautique
et à sa propagande.
Le magnifique « travail » de Détroyat, de
Doret, de Massotte, la technique acrobatique
de Burcham et de Mackay valent mieux que
d'être exposés ainsi, dans un meeting, où le
public apprécie moins la qualité des évolu-
tions que le danger qu'elles présentent.
La foule vint à Saint-Germain pour voir les
cinq grands « "as » et aussi pour frémir à la
descente en parachute d'Edith Clarck. Elle fut
servie. « Sa descente en chute libre, avec
ouverture retardée du parachute, est quelque
chose de vraiment affolant », nous dit encore
Albert Lucas. Comme si cet exercice, par lui-
même, ne suffisait pas à émouvoir la foule,
on trouva mieux : on lança, dans les mêmes
conditions, un parachute qui ne s'ouvrit pas
et qui ne pouvait pas s'ouvrir. « L'homme »
qui tomba ainsi était un mannequin. « Si
personne ne se tue, il faut bien donner à la
foule l'impression que quelqu'un va se tuer.
Tout cela est ignoble », écrit Séjo dans L'Ac-
tion Française, et nous sommes bien de son
avis.
Détroyat renouvela son amusante leçon de
pilotage dont on eut la primeur, l'an dernier,
à Villacoublav, et qui est peut-être la plus
jaejle tdçmQftsjraVion( de la virtuosité de 'cet
t 3 y - ; t _• ï
incomparable pilote. Maryse Hilsz fit, elle
aussi, du vol acrobatique. Il y eut six autres
descentes en parachute. II y eut enfin une pré-
sentation d'avions légers qui aurait pu être
instructive pour le public, mais qu'on plaça
en queue de programme, si bien qu'après les
étourdissantes exhibitions auxquelles on ve-
nait d'assister, le défilé des petits avions ne
fut ni compris ni apprécié. Il y avait cepen-
dant là Henri Mignet, qui, sur son « Pou »-
Bébé, vola très bien, Paulhan avec le biplace
S.F.A.N., Clément avec le Peyret, Ncssler avec
FAvia-60, le biplace LeopoldofT. l'aile volante
de Fauvel. l'hémiptère de Pierre Mauboussin
et les diverses productions de Caudron et de
Potez. -
Avec les éléments dont on disposait, on au-
rait pu faire à Saint-Germain quelque chose
de très beau et de très utile. Mais il eût fallu
avoir pour but de servir l'Aviation, alors que
les organisateurs, visiblement, ne cherchèrent
que la réussite d'une affaire. Le public, lui,
accourut dans l'espoir qu'il verrait peut-être
le lion manger le dompteur.
Nous le disons en toute franchise : nous
n'aimons pas les manifestations de ce genre,
où tout est mis en œuvre pour présenter
l'Aviation comme une chose terrifiante, uni-
quement dans le but de « faire de l'argent ».
Le meeting de Saint-Germain a connu un gros
succès de foule : regretwsz qu'il n'ait pas été
mieux exploité.
G. H.
L'A VIA TIOM IIARCIIANDE
A Paris, le dimanche,
au Brésil, le lundi.
telle est la performance réalisée par
le courrier d'Air-France sur la ligne
d'Amérique du Sud.
ON ne saurait trop insister sur les belles
�� liaisons assurées par Air-France, entre
l'Europe et l'Amérique du Sud. Attirons
donc l'atteijtion sur les deux plus récentes qui
présentent un réel intérêt.
Le 9 mai, le courrier quittait Santiago-du-
Chili à Il h. 25. Le lendemain, à 17 h. 15, il
était à Rio-de-Janeiro. Entre Rio et Natal, il
subissait un retard important puisqu'il n'arri-
vait à Natal que le Il à 18 h. 55. Embarqué
aussitôt sur le Centaure, il parvenait à Dakar
le 12 à 23 h. 59, puis transbordé sur un Dewoi-
tine D-333, touchait Toulouse le 13 à 16 h. 12.
Le soir même, il était à Paris à 19 h. 50. On
avait ainsi réalisé, malgré le retard enregistré
entre Hio et Natal, les remarquables temps
suivants :
Santiago-du-Chili-Paris 104 h. 25
Rio-de-Janeiro-Paris 74 h. 25
Natal-Paris 35 h. 55
Dakar-Paris. , , , , ., 19 h. 20
Ce résultat est dû, en grande partie, à
l'emploi, entre Toulouse et Dakar des trimo-
teurs Dewoitine qui « tiennent » régulièrement
la moyenne commerciale de 250 km.-h.
Dans le sens opposé. le courrier quittait
Le Bourget le dimanche matin 10 mai à
1 h. 57 à bord d'un trimoteur Wibault. monté
par l'équipage Perrichon-Lemarios. Paris-Tou-
louse fut franchi en 2 h. 53.
Transbordement sur le rimoteur Dewoitine
D-333 Cassiopée, ayant pour équipage Dubour-
dieu, Saladin et Trastour. Départ de Tou-
louse à 5 h. 25. Arrêts réguliers de 7 minutes
à Barcelone et 33 minutes à Alicante. Atter-
rissage à Casablanca. Toulouse-Casahlanca fut
franchi en 7 h. 54.
A Casablanca, transbordement du courrier
sur le trimoteur Dewoitine D-333 Altaïr; ayant
pour équiDage .Parizot. Courtaud et Pujo. Dé-
part, escale de 50 minutes à Saint-Louis et
atterrissage à Dakar. Toulouse-Dakar en
9 h. 45.
Le service Paris l' kar, soit 5.300 km., avait
été ainsi effectué dans le temps total de
21 h. 58 minutes, y compris 2 h. 15 d'arrêts,
soit 19 h. 43 de vol. La moyenne commerciale
ressortait alors à 240 km.-h.
Embarqué sur l'hydravion Latécoère Ville-
de-Santiago-du-Chili, ayant pour équipage
Guillaumet, Pichodou, Cornet, Thoniasset et
Couisson, le courrier traversait l'Atlantique en
16 h. 40. Parti de Paris le dimanche matin, il
était au Brésil le lundi soir à 18 h. 45! En
moins de 51 heures, il avait réalisé cette liaison
de 8.500 km., soit à la moyenne commerciale,
du départ de Paris à l'arrivée à Natal, de
207, km.-h.
Ce sont là des chiffres qui. s'appliquant à
la ligne, dans ses deux sens, valent d'être
médités.
- .- 1- De gauche à droite, Détroyat. Burcham et Massotte.
LES AERODROMES
MARCHANDS
Au Bourget
Du 11 au 17 mai, le trafic de l'Aviation
Marchande à l'aéroport du Bourget s'est tra-
duit par les chiffres suivants :
Départs : 202 avions, 1.418 passagers, 34.129
fil. de messageries, 3.275 kg. de poste.
Arrivées : 203 avions, 1.866 passagers,
J7.725 kg. de messageries, 5.519, *g. de poste.
Sur le réseau d'Air-France, on note, le 11,
le départ pour Londres de M. Pierre Cot; l'an-
cien ministre est revenu le 12, avec le Comte
de Kerchove, ambassadeur de Belgique en
France; le 13, le départ, également pdm' Lon-
dres, de Lord Mountbatten; le 14, l'arrivée,
de Marseille, de Mlle Viviane Elder et du
pilote belge Guy Hansez; le départ, pour Lon-
dres, de Mme et de M. Louis Couhé, du Gou-
verneur Olivier. Enfin, le 16, le départ, pour
Cannes, de la mission yougoslave.
Aux « Impérial Air\vays », départ pour
Londres, le 11, de M. Grandi, ambassadeur
d'Italie en Grande-Bretagne, et de la Prin-
cesse Astliasie de Grèce; le 15, de M. Eden.
Départ pour Londres, également, par les
« Brifîsh Airways », le 13, du Marquis de
Falaise; le 17, de Mme Myriam Hopkins, ve-
dette de l'écran.
Le 11, André Bailly est parti pour Cologne,
avec l'appareil de la « Lufthansa », pour
prendre place à bord du Zeppelin qui se rend
en Amérique du Sud où il retrouvera Hégi-
nensi. Passage de Lucke, qui rentre d'une
croisière Londres-Le Cap et retour effectuée
avec le « Dragon » de la Ethyle Gazoline
Corp. Arrivée, d'Amsterdam, de « l'aile vo-
lante » Fauvel qui a subi, en Hollande, les
épreuves du S.T. Aé. néerlandais.
Le 15, départ pour Marseille de M. Esders.
sur son amphibie piloté par Deckert; il est
rentré au Bourget le 17.
Le temps, très beau à la. fin de la semaine
dernière, a favorisé l'Aviation privée; on si-
gnale les passages de MM. Marcot, Bebb, Han-
cok, Moody, Miles, Lemaître, Evan, Harris-
son, Hordorn, Cliss, Mazaredo et de Miss
Atkey.
A Marseille-Marignane
Du 8 au 14 mai inclus, on a enregistré, à
l'aéroport de Marignane, le passage de 134
appareils commerciaux, transportant 609 pas-
sagers et 5.643 kg. de poste et de 15 avions
privés.
A la Compagnie Air-France, le Courrier
d'Indochine est arrivé le 8, à Berre; il en est
reparti le 14, avec 147 kg. de poste.
Le 8, un départ supplémentaire a été orga-
nisé sur Lyon et Paris.
A la Sabena, un Fokker VII est arrivé, le 8,
du Congo, avec 44 kg. de poste; un autre
appareil, venant de Bruxelles avec 112 kg.,
est passé le 9.
A la « Lufthansa », courte escale, le 10,
d'un Hoinkel He-111 venant de Séville avec
194 kg. de poste; passage, le 14, d'un Heinkel
He-70, avec 222 kg. pour l'Amérique du Sud.
La Compagnie esnagnole L.A.P.E. a effectué,
le 12, un voyage Berlin-Madrid, avec un bi-
moteur Douglas D.C.-2, sur la ligne qu'elle
va exploiter en pool avec la « Lufthansa ».
On signale également le passage, le 11,
de deux Potez 54 militaires, pilotés par La-
bouchère et ltousset, destinés à la Roumanie;
le 13, du Capitaine Nomy, venant de Saint-
Mandrier avec un Gourdou; puis du Lieute-
nant Jouy, à bord du Bloch 200 équipé du
et du Commandant François, accompagné de
dispositif de pilotage automatique Smith; et
du Commandant François, accompagné de
MM. Bonnier et Volpert, sur un Potez 54.
Enfin, le 14, arrivée à Berrc d'un hydravion
militaire anglais Supermarine « Scapa » qui
se rendait à Malte.
* LE « CENTAURE » — quadrimoteur Farman — a
effectué sa dix-huitième traversée de l'Atlantique-Sud,
le 12 mai, avec l'équipage Pichodou, Capillon, Adam,
Neri et Rousseau. Parti de Natal à 7 h. 55 il s'est
posé à Dakar à 23 h. 59, ce qui donne une vitesse
moyenne d'environ 190 km.-h.
* AIR-FRANCE a assuré, du 3 au 14 mai, à l'arrivee
et au départ du Bourget, le trafic suivant : 1.555
passagers, 22.967 kg. de bagages, 28.279 kg. de
fret, 3.829 kg de poste. Ce trafic, qui comprend celui
des lignes exploitées en pool, a nécessité la mise en
service de 236 avions.
+ PARIS-ROME fonctionne, à nouveau, régulièrement
trois fois par semaine, depuis lundi dernier.
+ LE RADIO HENRY, de la compagnie AÏfLFrance, to-
talise, à son tour, plus d'un million de kilomètres sur les
lignes aériennes régulières.
+ LE PREMIER SERVICE AERIEN Les Sables-d'Olonné-
Paris, spécialement consacré au transport des sardines, a
été inauguré mardi dernier, 19 mai, par une réunion
qu'organisa au Bourget la Société Farman et M. Lentantttt.
Le service fonctionnera désormais chaque jour, jusqu'à fin
octobre. La réunion d'inauguration fut présidée par M.
Louis-Aubert, député des Sables-d'Olonne.
+ LES SIKORSKI « S-43 » qui équiperont la ligne
Dakar-Pointe Noire de la compagnie Française Aéronauti-
que sont en cours de réception à Bridgeport (Etats-Unis)
par les soins du pilote Herviou.
* PARTI LE 9 MAI d'Elisabethviile, le courrier de la
&égie Air-Afrique est arrivé le 13 à Alger. Elisabeth-
ville-Alger en moins de cinq jours est un très beau re-
sultat. Il a été obtenu par Marcel Avignon, accompagne
de Cuignier et Carrey, sur un trimoteur Marcel Boloch,
équipé de Lorraine « Algol ».
* LE MINISTERE DE L'AIR a autorisé une entreprise
anglaise, les « Wrightways », à assurer entre Londres et
Tours un service régulier qui pourra fonctionner entre le
23 mai et le 28 septembre. Il s'agit d'amener en Tou-
raine, au pays des châteaux, les touristes anglais que ten-
tent, pour leur week-end, cette belle région.
* ETATS-UNIS. — Chicago-Los Angeles, soit 3.034
kilomètres en 8 h. 10 min. 15 sec., tel est le nouvel
exploit accompli par Howard Hughes. recordman du monde
de la plus grande vitesse en avion terrestre. Le matériel
employé serait un monoplan Northrop.
* TCHECOSLOVAQUIE. — La firme Aero, de Prague,
met au point un bimoteur de transport rapide pour huit
passagers, à voilure basse, équipé de Walter « Pollux »
de 300 CV. Performances, à 1.400 m.; vitesse maxi-
mum, 320 km.-h.; de croisière, 275 km.-h.; auto-
nomie, 900 km.
+ UN MOTEUR DIESEL tchécoslovaque de la manu-
facture d'Armes à 9 cylindres en étoile, à deux
temps, d'une puissance de 260 CV., à 1.560 t,/m..
rient d'être homologué après avoir effectué 500 heures
de vol sans incident. « < ;■ !
LES AILES
Le nouveau biplace Farman F-460, « Alizé », à moteur 1Î0 GV. Lorraine destiné à être utilisé pour le tourisme et l'école.
POUR VOIR MANGER LE DOMPTEUR.
Il y eût foule à Saint-Germain
Mais sert-on l'Aviation par des meetings
de ce genre où tout est mis en œuvre
pour faire frémir le public ?
LE meeting de Saint-Germain a eu lieu di-
BL~ manche. Pour deux raisons, nous ne dé-
taillerons pas son programme : d'abord
parce que la presse d'information a déjà lar-
gement rendu compte de la réunion, ensuite
parce que nous considérons celle-ci davantage
comme une exhibition foraine que comme une
manifestation de propagande aéronautique.
L'essentiel, comme le dit si bien André Rei-
chel dans Le Figaro, est que « tout s'est bien
passé, en dépit des plus audacieuses acroba-
ties, de ces acrobaties qui vous chavirent le
cœur et vous serrent la gorge, tant on sent
qu'un rien, une minime erreur peut déchaîner
une catastrophe ».
On sait que le « fond » du programme con-
sista dans les vols acrobatiques de nos trois
« as » : Michel Détrovat, Marcel Doret et Louis
Massotte, et des deux pilotes américains Bur-
Le Morane-Saulnier M.S.-350 utilisé par Michel Détroyat.
cham et Mackey. Tous les cinq, Détroyat et
Burcham en particulier, se montrèrent bien
dignes de leur réputation. Ils firent, incontes-
tablement, de très belles exhibitions, mais qui,
en public, au-dessus d'un terrain bien choisi
pour attirer la foule, mais terriblement petit
et situé au milieu de la forêt, furent quelque-
fois dangereuses : « Exigences du spectacle,
qui veut toujours que les pilotes rivalisent non
seulement d'adresse, mais aussi et surtout de
folle témérité », constate Albert Lucas dans
Le Petit Parisien. On peut se demander, dans
ces conditions, si ce spectacle est vraiment né-
cessaire au développement de l'Aéronautique
et à sa propagande.
Le magnifique « travail » de Détroyat, de
Doret, de Massotte, la technique acrobatique
de Burcham et de Mackay valent mieux que
d'être exposés ainsi, dans un meeting, où le
public apprécie moins la qualité des évolu-
tions que le danger qu'elles présentent.
La foule vint à Saint-Germain pour voir les
cinq grands « "as » et aussi pour frémir à la
descente en parachute d'Edith Clarck. Elle fut
servie. « Sa descente en chute libre, avec
ouverture retardée du parachute, est quelque
chose de vraiment affolant », nous dit encore
Albert Lucas. Comme si cet exercice, par lui-
même, ne suffisait pas à émouvoir la foule,
on trouva mieux : on lança, dans les mêmes
conditions, un parachute qui ne s'ouvrit pas
et qui ne pouvait pas s'ouvrir. « L'homme »
qui tomba ainsi était un mannequin. « Si
personne ne se tue, il faut bien donner à la
foule l'impression que quelqu'un va se tuer.
Tout cela est ignoble », écrit Séjo dans L'Ac-
tion Française, et nous sommes bien de son
avis.
Détroyat renouvela son amusante leçon de
pilotage dont on eut la primeur, l'an dernier,
à Villacoublav, et qui est peut-être la plus
jaejle tdçmQftsjraVion( de la virtuosité de 'cet
t 3 y - ; t _• ï
incomparable pilote. Maryse Hilsz fit, elle
aussi, du vol acrobatique. Il y eut six autres
descentes en parachute. II y eut enfin une pré-
sentation d'avions légers qui aurait pu être
instructive pour le public, mais qu'on plaça
en queue de programme, si bien qu'après les
étourdissantes exhibitions auxquelles on ve-
nait d'assister, le défilé des petits avions ne
fut ni compris ni apprécié. Il y avait cepen-
dant là Henri Mignet, qui, sur son « Pou »-
Bébé, vola très bien, Paulhan avec le biplace
S.F.A.N., Clément avec le Peyret, Ncssler avec
FAvia-60, le biplace LeopoldofT. l'aile volante
de Fauvel. l'hémiptère de Pierre Mauboussin
et les diverses productions de Caudron et de
Potez. -
Avec les éléments dont on disposait, on au-
rait pu faire à Saint-Germain quelque chose
de très beau et de très utile. Mais il eût fallu
avoir pour but de servir l'Aviation, alors que
les organisateurs, visiblement, ne cherchèrent
que la réussite d'une affaire. Le public, lui,
accourut dans l'espoir qu'il verrait peut-être
le lion manger le dompteur.
Nous le disons en toute franchise : nous
n'aimons pas les manifestations de ce genre,
où tout est mis en œuvre pour présenter
l'Aviation comme une chose terrifiante, uni-
quement dans le but de « faire de l'argent ».
Le meeting de Saint-Germain a connu un gros
succès de foule : regretwsz qu'il n'ait pas été
mieux exploité.
G. H.
L'A VIA TIOM IIARCIIANDE
A Paris, le dimanche,
au Brésil, le lundi.
telle est la performance réalisée par
le courrier d'Air-France sur la ligne
d'Amérique du Sud.
ON ne saurait trop insister sur les belles
�� liaisons assurées par Air-France, entre
l'Europe et l'Amérique du Sud. Attirons
donc l'atteijtion sur les deux plus récentes qui
présentent un réel intérêt.
Le 9 mai, le courrier quittait Santiago-du-
Chili à Il h. 25. Le lendemain, à 17 h. 15, il
était à Rio-de-Janeiro. Entre Rio et Natal, il
subissait un retard important puisqu'il n'arri-
vait à Natal que le Il à 18 h. 55. Embarqué
aussitôt sur le Centaure, il parvenait à Dakar
le 12 à 23 h. 59, puis transbordé sur un Dewoi-
tine D-333, touchait Toulouse le 13 à 16 h. 12.
Le soir même, il était à Paris à 19 h. 50. On
avait ainsi réalisé, malgré le retard enregistré
entre Hio et Natal, les remarquables temps
suivants :
Santiago-du-Chili-Paris 104 h. 25
Rio-de-Janeiro-Paris 74 h. 25
Natal-Paris 35 h. 55
Dakar-Paris. , , , , ., 19 h. 20
Ce résultat est dû, en grande partie, à
l'emploi, entre Toulouse et Dakar des trimo-
teurs Dewoitine qui « tiennent » régulièrement
la moyenne commerciale de 250 km.-h.
Dans le sens opposé. le courrier quittait
Le Bourget le dimanche matin 10 mai à
1 h. 57 à bord d'un trimoteur Wibault. monté
par l'équipage Perrichon-Lemarios. Paris-Tou-
louse fut franchi en 2 h. 53.
Transbordement sur le rimoteur Dewoitine
D-333 Cassiopée, ayant pour équipage Dubour-
dieu, Saladin et Trastour. Départ de Tou-
louse à 5 h. 25. Arrêts réguliers de 7 minutes
à Barcelone et 33 minutes à Alicante. Atter-
rissage à Casablanca. Toulouse-Casahlanca fut
franchi en 7 h. 54.
A Casablanca, transbordement du courrier
sur le trimoteur Dewoitine D-333 Altaïr; ayant
pour équiDage .Parizot. Courtaud et Pujo. Dé-
part, escale de 50 minutes à Saint-Louis et
atterrissage à Dakar. Toulouse-Dakar en
9 h. 45.
Le service Paris l' kar, soit 5.300 km., avait
été ainsi effectué dans le temps total de
21 h. 58 minutes, y compris 2 h. 15 d'arrêts,
soit 19 h. 43 de vol. La moyenne commerciale
ressortait alors à 240 km.-h.
Embarqué sur l'hydravion Latécoère Ville-
de-Santiago-du-Chili, ayant pour équipage
Guillaumet, Pichodou, Cornet, Thoniasset et
Couisson, le courrier traversait l'Atlantique en
16 h. 40. Parti de Paris le dimanche matin, il
était au Brésil le lundi soir à 18 h. 45! En
moins de 51 heures, il avait réalisé cette liaison
de 8.500 km., soit à la moyenne commerciale,
du départ de Paris à l'arrivée à Natal, de
207, km.-h.
Ce sont là des chiffres qui. s'appliquant à
la ligne, dans ses deux sens, valent d'être
médités.
- .- 1- De gauche à droite, Détroyat. Burcham et Massotte.
LES AERODROMES
MARCHANDS
Au Bourget
Du 11 au 17 mai, le trafic de l'Aviation
Marchande à l'aéroport du Bourget s'est tra-
duit par les chiffres suivants :
Départs : 202 avions, 1.418 passagers, 34.129
fil. de messageries, 3.275 kg. de poste.
Arrivées : 203 avions, 1.866 passagers,
J7.725 kg. de messageries, 5.519, *g. de poste.
Sur le réseau d'Air-France, on note, le 11,
le départ pour Londres de M. Pierre Cot; l'an-
cien ministre est revenu le 12, avec le Comte
de Kerchove, ambassadeur de Belgique en
France; le 13, le départ, également pdm' Lon-
dres, de Lord Mountbatten; le 14, l'arrivée,
de Marseille, de Mlle Viviane Elder et du
pilote belge Guy Hansez; le départ, pour Lon-
dres, de Mme et de M. Louis Couhé, du Gou-
verneur Olivier. Enfin, le 16, le départ, pour
Cannes, de la mission yougoslave.
Aux « Impérial Air\vays », départ pour
Londres, le 11, de M. Grandi, ambassadeur
d'Italie en Grande-Bretagne, et de la Prin-
cesse Astliasie de Grèce; le 15, de M. Eden.
Départ pour Londres, également, par les
« Brifîsh Airways », le 13, du Marquis de
Falaise; le 17, de Mme Myriam Hopkins, ve-
dette de l'écran.
Le 11, André Bailly est parti pour Cologne,
avec l'appareil de la « Lufthansa », pour
prendre place à bord du Zeppelin qui se rend
en Amérique du Sud où il retrouvera Hégi-
nensi. Passage de Lucke, qui rentre d'une
croisière Londres-Le Cap et retour effectuée
avec le « Dragon » de la Ethyle Gazoline
Corp. Arrivée, d'Amsterdam, de « l'aile vo-
lante » Fauvel qui a subi, en Hollande, les
épreuves du S.T. Aé. néerlandais.
Le 15, départ pour Marseille de M. Esders.
sur son amphibie piloté par Deckert; il est
rentré au Bourget le 17.
Le temps, très beau à la. fin de la semaine
dernière, a favorisé l'Aviation privée; on si-
gnale les passages de MM. Marcot, Bebb, Han-
cok, Moody, Miles, Lemaître, Evan, Harris-
son, Hordorn, Cliss, Mazaredo et de Miss
Atkey.
A Marseille-Marignane
Du 8 au 14 mai inclus, on a enregistré, à
l'aéroport de Marignane, le passage de 134
appareils commerciaux, transportant 609 pas-
sagers et 5.643 kg. de poste et de 15 avions
privés.
A la Compagnie Air-France, le Courrier
d'Indochine est arrivé le 8, à Berre; il en est
reparti le 14, avec 147 kg. de poste.
Le 8, un départ supplémentaire a été orga-
nisé sur Lyon et Paris.
A la Sabena, un Fokker VII est arrivé, le 8,
du Congo, avec 44 kg. de poste; un autre
appareil, venant de Bruxelles avec 112 kg.,
est passé le 9.
A la « Lufthansa », courte escale, le 10,
d'un Hoinkel He-111 venant de Séville avec
194 kg. de poste; passage, le 14, d'un Heinkel
He-70, avec 222 kg. pour l'Amérique du Sud.
La Compagnie esnagnole L.A.P.E. a effectué,
le 12, un voyage Berlin-Madrid, avec un bi-
moteur Douglas D.C.-2, sur la ligne qu'elle
va exploiter en pool avec la « Lufthansa ».
On signale également le passage, le 11,
de deux Potez 54 militaires, pilotés par La-
bouchère et ltousset, destinés à la Roumanie;
le 13, du Capitaine Nomy, venant de Saint-
Mandrier avec un Gourdou; puis du Lieute-
nant Jouy, à bord du Bloch 200 équipé du
et du Commandant François, accompagné de
dispositif de pilotage automatique Smith; et
du Commandant François, accompagné de
MM. Bonnier et Volpert, sur un Potez 54.
Enfin, le 14, arrivée à Berrc d'un hydravion
militaire anglais Supermarine « Scapa » qui
se rendait à Malte.
* LE « CENTAURE » — quadrimoteur Farman — a
effectué sa dix-huitième traversée de l'Atlantique-Sud,
le 12 mai, avec l'équipage Pichodou, Capillon, Adam,
Neri et Rousseau. Parti de Natal à 7 h. 55 il s'est
posé à Dakar à 23 h. 59, ce qui donne une vitesse
moyenne d'environ 190 km.-h.
* AIR-FRANCE a assuré, du 3 au 14 mai, à l'arrivee
et au départ du Bourget, le trafic suivant : 1.555
passagers, 22.967 kg. de bagages, 28.279 kg. de
fret, 3.829 kg de poste. Ce trafic, qui comprend celui
des lignes exploitées en pool, a nécessité la mise en
service de 236 avions.
+ PARIS-ROME fonctionne, à nouveau, régulièrement
trois fois par semaine, depuis lundi dernier.
+ LE RADIO HENRY, de la compagnie AÏfLFrance, to-
talise, à son tour, plus d'un million de kilomètres sur les
lignes aériennes régulières.
+ LE PREMIER SERVICE AERIEN Les Sables-d'Olonné-
Paris, spécialement consacré au transport des sardines, a
été inauguré mardi dernier, 19 mai, par une réunion
qu'organisa au Bourget la Société Farman et M. Lentantttt.
Le service fonctionnera désormais chaque jour, jusqu'à fin
octobre. La réunion d'inauguration fut présidée par M.
Louis-Aubert, député des Sables-d'Olonne.
+ LES SIKORSKI « S-43 » qui équiperont la ligne
Dakar-Pointe Noire de la compagnie Française Aéronauti-
que sont en cours de réception à Bridgeport (Etats-Unis)
par les soins du pilote Herviou.
* PARTI LE 9 MAI d'Elisabethviile, le courrier de la
&égie Air-Afrique est arrivé le 13 à Alger. Elisabeth-
ville-Alger en moins de cinq jours est un très beau re-
sultat. Il a été obtenu par Marcel Avignon, accompagne
de Cuignier et Carrey, sur un trimoteur Marcel Boloch,
équipé de Lorraine « Algol ».
* LE MINISTERE DE L'AIR a autorisé une entreprise
anglaise, les « Wrightways », à assurer entre Londres et
Tours un service régulier qui pourra fonctionner entre le
23 mai et le 28 septembre. Il s'agit d'amener en Tou-
raine, au pays des châteaux, les touristes anglais que ten-
tent, pour leur week-end, cette belle région.
* ETATS-UNIS. — Chicago-Los Angeles, soit 3.034
kilomètres en 8 h. 10 min. 15 sec., tel est le nouvel
exploit accompli par Howard Hughes. recordman du monde
de la plus grande vitesse en avion terrestre. Le matériel
employé serait un monoplan Northrop.
* TCHECOSLOVAQUIE. — La firme Aero, de Prague,
met au point un bimoteur de transport rapide pour huit
passagers, à voilure basse, équipé de Walter « Pollux »
de 300 CV. Performances, à 1.400 m.; vitesse maxi-
mum, 320 km.-h.; de croisière, 275 km.-h.; auto-
nomie, 900 km.
+ UN MOTEUR DIESEL tchécoslovaque de la manu-
facture d'Armes à 9 cylindres en étoile, à deux
temps, d'une puissance de 260 CV., à 1.560 t,/m..
rient d'être homologué après avoir effectué 500 heures
de vol sans incident. « < ;■ !
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