Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1940-03-21
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 21 mars 1940 21 mars 1940
Description : 1940/03/21 (A20,N973). 1940/03/21 (A20,N973).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6554733t
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
LES AILES
N (; 973 .:.- 21-3-40 - l'A G K 5
LE MATERIEL DE VAVIATION ENNEMIE
Une nouveauté: le chasseur «198»
Est-ce là le Il Lion" dont la propagande allemande
a menacé les Aviations alliées ? Evidemment, la
formule est intéressante, mais elle n'a pas que des
avantages. L'appareil est rapide, puissamment
armé; il est doté d'une bonne visibilité. Mais la sé-
; curité du pilote, en particulier, en vol et à l'atterris-
sage, n'a-t-elle pas été quelque peu oubliée?
E
N septembre 1938, au Congrès National-
Socialiste de Nuremberg, les spectateurs
virent défiler à vive allure un nouveau
chasseur, le Focke-Wulf F.W.-198. un des
Prototypes secrets de la flotte aérienne alle-
mande.
L'avion regagna son terrain d'essai, à l'abri des
regards indiscrets, et on n'entendit plus parler
de lui jusqu'à ces dernières semaines.
Des nouvelles, de source anglaise, nous signa-
lent, en effet, que des Focke-Wulf F.W.-198 sont
arrivés dans des escadrilles du Reich, quelque
dix-sept mois après la présentation « fantôme »
de Nuremberg.
Les délais de mise en route de la fabrication,
compte tenu de la période de mise au point,
seraient donc aussi longs - sinon plus longs -
en Allemagne, que partout ailleurs ?
On prétend, il est vrai, que le Maréchal Goe-
ring tenait ces avions en réserve, jusqu'au prin-
temps, pour faire, dit-on, une « surprise » tech-
mique aux Alliés !
L'insuffisance des monoplaces Messerschmitt
Me-109 n'est peut-être pas étrangère, d'ailleurs,
à la sortie des nouveaux chasseurs allemands.
Pourtant, de nombreuses modifications de détails
auraient été apportées à ces derniers, pour tenter
d'améliorer leur maniabilité. C'est une tâche in-
grate, car ces avions, étudiés à l'origine pour
recevoir un moteur de 650 CV., ne se comportent
plus du tout de la même façon aux vitesses qu'ils
atteignent maintenant en utilisant plus de 1.100
CV.
Le c Handbuch der Luftfahrt » de 1939, l'an-
nuaire de la navigation aérienne récemment pu-
blié outre-Rhin, avec la collaboration du Minis-
tère de l'Air du Reich, consacre quelques lignes
au Focke-Wulf F.W.-198.
Nous pouvons donc donner, à notre tour, les
caractéristiques et performances approximatives
de ce nouvel adversaire, en nous référant aux
notes de l'annuaire allemand et, surtout, en pui-
sant parmi les informations réunies par nos con-
frères britanniques, toujours remarquablement
renseignés, parce qu'ils disposent de moyens que
n'a pas la presse spécialisée française.
Les renseignements que l'on possède actuelle-
ment sur le F.W.-198 confirment en partie ceux
que des observateurs qualifiés ont pu noter, à
Nuremberg, pendant le court instant où l'appa-
reil défila sous leurs yeux.
Effectivement, il s'agit bien d'un monoplace
de poursuite et de combat, monoplan à aile mé-
diane, dont le moteur, installé à l'arrière d'une
courte carlingue, entraîne une hélice propulsive.
Les empennages, de ce fait, sont portés par deux
poutres; l'avion, enfin, semble être doté d'un
train escamotable tricycle.
La formule, empressons-nous de le dire, n'est
pas très neuve. Elle nous rappelle, presque en
tous points, celles des petits avions de tourisme,
nés il y a plus de dix ans, aux Etats-Unis, pour
répondre au fameux Plan Vidal.
Un ingénieur français, M. Biche, au retour
d'un voyage en Amérique, avait mené une utile
campagne en faveur de l'amélioration de la visi-
bilité à bord des avions, campagne où, justement,
il prôna l'intérêt de cette formule, Par la suite,
il devait l'adapter à un appareil militaire, le
chasseur Hanriot-110, dont les essais, quoique
intéressants, restèrent sans lendemain.
Le problème fut également abordé, vers 1933,
par un avionneur britannique, qui y renonça, lui
aussi, les avantages de la formule étant loin de
compenser, à l'époque, ses inconvénients. -
Du point de vue aérodynamique, en tout cas,
l'utilisation d'un moteur à hélice propulsive se-
rait particulièrement intéressante, surtout aux
très grandes vitesses. Les interactions s'en trou-
veraient quelque peu réduites et la position du
propulseur devrait assurer une meilleure effica-
cité à la gouverne de profondeur.
Cependant, le F.W.-198 ne semble pas attein-
dre un niveau de performances suffisamment
élevé pour justifier l'adoption de la formule. La
carlingue, d'autre part, quoique fuselée, parait
présenter un maitre-couple disproportionné à la
longueur; elle n'offrirait, de ce fait, aucun gain
important sur la traînée d'un fuselage classique.
On peut encore rapprocher le Focke-Wulf F.
W.-198 du monoplace de chasse D-23 que Fokker
a présenté au dernier Salon d'Aviation de Paris.
Le Fokker, toutefois, est équipé, rappelons-le, de
deux moteurs en tandem, ce qui change entière-
ment la face du problème. On peut penser, il est
vrai, que l'éventualité d'une version du F.W.-198
en bimoteur ne doit pas être exclue.
La répartition des masses autour du centre de
gravité du monomoteur Focke-Wulf est, en effet,
très différente de celle d'un bimoteur en tandem
et ne parait pas favoriser la maniabilité; la fixa-
tion du moteur, ainsi que celle des armes axiales,
les uns et les autres loin des éléments résistants
de l'appareil, doit, de plus, entraîner de coûteux
compléments de structure, vraisemblablement
constitués par des caissons annulaires solidaires
des longerons d'aile. Enfin, le pilote du Fokker
D-23, lui, est bien protégé, vers l'avant, contre
le feu de l'adversaire, ce qui n'est évidemment
pas le cas sur le F.W.-198 dont le groupe moto-
propulseur « encaissera » sûrement, par contre,
les gerbes de balles que l'assaillant, le surprenant
par l'arrière, ne manquera pas de lui envoyer.
Pour être objectif, cependant, notons que la
visibilité, si importante pour le combat, ne peut
être meilleure que sur ce chasseur. Son arme-
ment, d'autre part, est plus puissant que celui
des Messerschmitt-109, avec ses quatre mitrail-
leuses lourdes, encastrées par paires, de chaque
côté du nez de la carlingue, et ses deux canons
placés dans l'axe des poutres de liaison des em-
pennages. Comme sur le Fokker et le Me-110,
l'accessibilité des armes centrales, en vol et au
sol, doit être par ailleurs très grande, ce qui est
un atout de plus pour obtenir un débit normal
des munitions.
Par contre, c'est un fait, les pilotes ont tou-
jours fait preuve d'une grande répugnance à
avoir un moteur dans le dos et ce ne sont, cer-
tes, pas les aménagements de l'habitacle du F.
W.-198 qui les feront changer d'avis. Le saut en
parachute, la dernière carte dont l'effet psycho-
logique est considérable sur les équipages, sera,
semble-t-il, bien difficile à réussir, quelle que
soit la position de l'avion au moment du saut,
sans que le pilote risque d'être happé par l'hélice.
A l'exception de la carlingue-coque et des pou-
tres de liaison, les autres éléments du F.W.-198
ne comportent pas d'arrondis, cela pour simpli-
fier la production, en caisson, avec des pièces
tombées à la presse. La charpente de la voilure,
à en juger par les fabrications antérieures de la
firme, est probablement à trois ou quatre longe-
rons.
Aucun chiffre de caractéristiques ou de perfor-
mances n'a été encore publié officiellement. Fai-
sons donc confiance, à ce sujet, au technicien de
« The Aeroplane », qui a soigneusement calculé
les caractéristiques et performances du F.W.-198.
D'après les données publiées, l'appareil, équipé
d'un moteur Daimler-Benz D.B.-601, développant
1.360 CV. au sol et 1.175 CV. à 5.000 m., pèse-
rait approximativement 2.130 kg. à vide et, en
charge, 3.260 kg. Avec une surface portante de
23 mq. 50, la charge alaire ressortirait à environ
138 kg. par mq., ce qui n'a rien d'excessif pour
un monoplan moderne.
On a attribué au F.W.-198 une vitesse consi-
dérable. En réalité, ce monoplace doit atteindre
520 km.-h. près du sol et 600 km.-h. au maxi-
mum à l'altitude de rétablissement de la puis-
sance du moteur. Sa vitesse ascensionnelle peut
s'inscrire autour de 840 m. /min. et son plafond
à près de 10.500 m. Enfin, en croisière, à 50 pour
100 du régime maximum, l'autonomie, en empor-
tant 500 1. d'essence et à 475 km.-h., ne dépas-
serait pas 2 heures de voL
Tel qu'il nous apparaît, même en supposant
que ces chiffres soient quelque peu optimistes, le
Focke-Wulf F.W.-198 n'a rien du redoutable
« lion » auquel la propagande allemande laissait
croire. Les Alliés, eux aussi, réservent des sur-
prises à l'ennemi et, pour cela, on peut faire
pleine confiance à leurs ingénieurs. Ils en sont
dignes.
André FRACHET
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ARMES SECRETES
En quoi la consiste
la
«bombe Molotov»
Elle pourrait bien être,
en réalité, une bombe allemande
L
ES Bolcheviks possèdent-ils, eux aussi, leurs
armes secrètes ?
Il a été beaucoup question, pendant les
dernières opérations sur le front de Fin-
lande, des « bombes Molotov , bombes véhicu-
lant à proximité du sol un bouquet de petits
projectiles incendiaires qui s'éparpillaient au-
dessus des villes sans défense des malheureux
Finnois.
La cité de Sartavala, sur les rives du Lac La-
doga, aurait, la première, reçu le sinistre baptê-
me de ce nouveau feu céleste.
Contrairement à ce qui avait été dit tout
d'abord, les bombes Molotov auraient sensible-
ment le même aspect extérieur que les projectiles
habituellement emportés par les avions.
Longues de 1 m. 65 pour un diamètre d'environ
0 m. 65, chaque bombe serait constituée par un
projectile explosif empenné, doté d'un détona-
teur, projectile à l'avant duquel se trouve une
sorte de coffre cylindrique contenant des petites
bombes en élecktron de 1 kg.
Un moulinet, monté à la pointe du coffre, en-
traînerait une vis déclenchant l'ouverture du
verrouillage du coffre et sa libération de la bom-
be explosive. Les petits projectiles incendiaires,
dégages de leur logement à basse altitude, béné-
ficieraient, ainsi de la précision relative de lan-
cement deJa £ re»e tecœbe et Ykndrmtut mm-
pléter, paF « arrosage », son œuvre de destruc-
tion.
Une variante de cette bombe comporterait, à
la place du moulinet, un dispositif qui, par per-
cussion au contact du sol, provoquerait l'ouver-
ture du coffre et l'éparpillement des projectiles
incendiaires.
Il est à noter que le capitaine du bateau ita-
lien « Amelia Lauro », attaqué le 8 mars en Mer
du Nord par un avion allemand - ainsi que
nous le rapportons d'autre part, - a signalé
l'emploi contre ce navire de bombes-gigognes qui
semblent avoir beaucoup de ressemblance avec
la bombe Molotov.
Qui sait, en définitive, si la bombe soviétique
n'est pas, en réalité, une bombe allemande livrée
par l'Allemagne à TU.R.S.&. av. beaucoup d'au-
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LE MATERIEL DE VAVIATION ENNEMIE
Une nouveauté: le chasseur «198»
Est-ce là le Il Lion" dont la propagande allemande
a menacé les Aviations alliées ? Evidemment, la
formule est intéressante, mais elle n'a pas que des
avantages. L'appareil est rapide, puissamment
armé; il est doté d'une bonne visibilité. Mais la sé-
; curité du pilote, en particulier, en vol et à l'atterris-
sage, n'a-t-elle pas été quelque peu oubliée?
E
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virent défiler à vive allure un nouveau
chasseur, le Focke-Wulf F.W.-198. un des
Prototypes secrets de la flotte aérienne alle-
mande.
L'avion regagna son terrain d'essai, à l'abri des
regards indiscrets, et on n'entendit plus parler
de lui jusqu'à ces dernières semaines.
Des nouvelles, de source anglaise, nous signa-
lent, en effet, que des Focke-Wulf F.W.-198 sont
arrivés dans des escadrilles du Reich, quelque
dix-sept mois après la présentation « fantôme »
de Nuremberg.
Les délais de mise en route de la fabrication,
compte tenu de la période de mise au point,
seraient donc aussi longs - sinon plus longs -
en Allemagne, que partout ailleurs ?
On prétend, il est vrai, que le Maréchal Goe-
ring tenait ces avions en réserve, jusqu'au prin-
temps, pour faire, dit-on, une « surprise » tech-
mique aux Alliés !
L'insuffisance des monoplaces Messerschmitt
Me-109 n'est peut-être pas étrangère, d'ailleurs,
à la sortie des nouveaux chasseurs allemands.
Pourtant, de nombreuses modifications de détails
auraient été apportées à ces derniers, pour tenter
d'améliorer leur maniabilité. C'est une tâche in-
grate, car ces avions, étudiés à l'origine pour
recevoir un moteur de 650 CV., ne se comportent
plus du tout de la même façon aux vitesses qu'ils
atteignent maintenant en utilisant plus de 1.100
CV.
Le c Handbuch der Luftfahrt » de 1939, l'an-
nuaire de la navigation aérienne récemment pu-
blié outre-Rhin, avec la collaboration du Minis-
tère de l'Air du Reich, consacre quelques lignes
au Focke-Wulf F.W.-198.
Nous pouvons donc donner, à notre tour, les
caractéristiques et performances approximatives
de ce nouvel adversaire, en nous référant aux
notes de l'annuaire allemand et, surtout, en pui-
sant parmi les informations réunies par nos con-
frères britanniques, toujours remarquablement
renseignés, parce qu'ils disposent de moyens que
n'a pas la presse spécialisée française.
Les renseignements que l'on possède actuelle-
ment sur le F.W.-198 confirment en partie ceux
que des observateurs qualifiés ont pu noter, à
Nuremberg, pendant le court instant où l'appa-
reil défila sous leurs yeux.
Effectivement, il s'agit bien d'un monoplace
de poursuite et de combat, monoplan à aile mé-
diane, dont le moteur, installé à l'arrière d'une
courte carlingue, entraîne une hélice propulsive.
Les empennages, de ce fait, sont portés par deux
poutres; l'avion, enfin, semble être doté d'un
train escamotable tricycle.
La formule, empressons-nous de le dire, n'est
pas très neuve. Elle nous rappelle, presque en
tous points, celles des petits avions de tourisme,
nés il y a plus de dix ans, aux Etats-Unis, pour
répondre au fameux Plan Vidal.
Un ingénieur français, M. Biche, au retour
d'un voyage en Amérique, avait mené une utile
campagne en faveur de l'amélioration de la visi-
bilité à bord des avions, campagne où, justement,
il prôna l'intérêt de cette formule, Par la suite,
il devait l'adapter à un appareil militaire, le
chasseur Hanriot-110, dont les essais, quoique
intéressants, restèrent sans lendemain.
Le problème fut également abordé, vers 1933,
par un avionneur britannique, qui y renonça, lui
aussi, les avantages de la formule étant loin de
compenser, à l'époque, ses inconvénients. -
Du point de vue aérodynamique, en tout cas,
l'utilisation d'un moteur à hélice propulsive se-
rait particulièrement intéressante, surtout aux
très grandes vitesses. Les interactions s'en trou-
veraient quelque peu réduites et la position du
propulseur devrait assurer une meilleure effica-
cité à la gouverne de profondeur.
Cependant, le F.W.-198 ne semble pas attein-
dre un niveau de performances suffisamment
élevé pour justifier l'adoption de la formule. La
carlingue, d'autre part, quoique fuselée, parait
présenter un maitre-couple disproportionné à la
longueur; elle n'offrirait, de ce fait, aucun gain
important sur la traînée d'un fuselage classique.
On peut encore rapprocher le Focke-Wulf F.
W.-198 du monoplace de chasse D-23 que Fokker
a présenté au dernier Salon d'Aviation de Paris.
Le Fokker, toutefois, est équipé, rappelons-le, de
deux moteurs en tandem, ce qui change entière-
ment la face du problème. On peut penser, il est
vrai, que l'éventualité d'une version du F.W.-198
en bimoteur ne doit pas être exclue.
La répartition des masses autour du centre de
gravité du monomoteur Focke-Wulf est, en effet,
très différente de celle d'un bimoteur en tandem
et ne parait pas favoriser la maniabilité; la fixa-
tion du moteur, ainsi que celle des armes axiales,
les uns et les autres loin des éléments résistants
de l'appareil, doit, de plus, entraîner de coûteux
compléments de structure, vraisemblablement
constitués par des caissons annulaires solidaires
des longerons d'aile. Enfin, le pilote du Fokker
D-23, lui, est bien protégé, vers l'avant, contre
le feu de l'adversaire, ce qui n'est évidemment
pas le cas sur le F.W.-198 dont le groupe moto-
propulseur « encaissera » sûrement, par contre,
les gerbes de balles que l'assaillant, le surprenant
par l'arrière, ne manquera pas de lui envoyer.
Pour être objectif, cependant, notons que la
visibilité, si importante pour le combat, ne peut
être meilleure que sur ce chasseur. Son arme-
ment, d'autre part, est plus puissant que celui
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côté du nez de la carlingue, et ses deux canons
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pennages. Comme sur le Fokker et le Me-110,
l'accessibilité des armes centrales, en vol et au
sol, doit être par ailleurs très grande, ce qui est
un atout de plus pour obtenir un débit normal
des munitions.
Par contre, c'est un fait, les pilotes ont tou-
jours fait preuve d'une grande répugnance à
avoir un moteur dans le dos et ce ne sont, cer-
tes, pas les aménagements de l'habitacle du F.
W.-198 qui les feront changer d'avis. Le saut en
parachute, la dernière carte dont l'effet psycho-
logique est considérable sur les équipages, sera,
semble-t-il, bien difficile à réussir, quelle que
soit la position de l'avion au moment du saut,
sans que le pilote risque d'être happé par l'hélice.
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ne comportent pas d'arrondis, cela pour simpli-
fier la production, en caisson, avec des pièces
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firme, est probablement à trois ou quatre longe-
rons.
Aucun chiffre de caractéristiques ou de perfor-
mances n'a été encore publié officiellement. Fai-
sons donc confiance, à ce sujet, au technicien de
« The Aeroplane », qui a soigneusement calculé
les caractéristiques et performances du F.W.-198.
D'après les données publiées, l'appareil, équipé
d'un moteur Daimler-Benz D.B.-601, développant
1.360 CV. au sol et 1.175 CV. à 5.000 m., pèse-
rait approximativement 2.130 kg. à vide et, en
charge, 3.260 kg. Avec une surface portante de
23 mq. 50, la charge alaire ressortirait à environ
138 kg. par mq., ce qui n'a rien d'excessif pour
un monoplan moderne.
On a attribué au F.W.-198 une vitesse consi-
dérable. En réalité, ce monoplace doit atteindre
520 km.-h. près du sol et 600 km.-h. au maxi-
mum à l'altitude de rétablissement de la puis-
sance du moteur. Sa vitesse ascensionnelle peut
s'inscrire autour de 840 m. /min. et son plafond
à près de 10.500 m. Enfin, en croisière, à 50 pour
100 du régime maximum, l'autonomie, en empor-
tant 500 1. d'essence et à 475 km.-h., ne dépas-
serait pas 2 heures de voL
Tel qu'il nous apparaît, même en supposant
que ces chiffres soient quelque peu optimistes, le
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croire. Les Alliés, eux aussi, réservent des sur-
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«bombe Molotov»
Elle pourrait bien être,
en réalité, une bombe allemande
L
ES Bolcheviks possèdent-ils, eux aussi, leurs
armes secrètes ?
Il a été beaucoup question, pendant les
dernières opérations sur le front de Fin-
lande, des « bombes Molotov , bombes véhicu-
lant à proximité du sol un bouquet de petits
projectiles incendiaires qui s'éparpillaient au-
dessus des villes sans défense des malheureux
Finnois.
La cité de Sartavala, sur les rives du Lac La-
doga, aurait, la première, reçu le sinistre baptê-
me de ce nouveau feu céleste.
Contrairement à ce qui avait été dit tout
d'abord, les bombes Molotov auraient sensible-
ment le même aspect extérieur que les projectiles
habituellement emportés par les avions.
Longues de 1 m. 65 pour un diamètre d'environ
0 m. 65, chaque bombe serait constituée par un
projectile explosif empenné, doté d'un détona-
teur, projectile à l'avant duquel se trouve une
sorte de coffre cylindrique contenant des petites
bombes en élecktron de 1 kg.
Un moulinet, monté à la pointe du coffre, en-
traînerait une vis déclenchant l'ouverture du
verrouillage du coffre et sa libération de la bom-
be explosive. Les petits projectiles incendiaires,
dégages de leur logement à basse altitude, béné-
ficieraient, ainsi de la précision relative de lan-
cement deJa £ re»e tecœbe et Ykndrmtut mm-
pléter, paF « arrosage », son œuvre de destruc-
tion.
Une variante de cette bombe comporterait, à
la place du moulinet, un dispositif qui, par per-
cussion au contact du sol, provoquerait l'ouver-
ture du coffre et l'éparpillement des projectiles
incendiaires.
Il est à noter que le capitaine du bateau ita-
lien « Amelia Lauro », attaqué le 8 mars en Mer
du Nord par un avion allemand - ainsi que
nous le rapportons d'autre part, - a signalé
l'emploi contre ce navire de bombes-gigognes qui
semblent avoir beaucoup de ressemblance avec
la bombe Molotov.
Qui sait, en définitive, si la bombe soviétique
n'est pas, en réalité, une bombe allemande livrée
par l'Allemagne à TU.R.S.&. av. beaucoup d'au-
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