Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-07-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1910 21 juillet 1910
Description : 1910/07/21 (A11,N28)- (A11,N29). 1910/07/21 (A11,N28)- (A11,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6541053z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
OriZOM ANNÉE - N° 28-29
hLE NUMERO : 25 centimes
21 JUILLET 1910
Les Annales Coloniales
..:e nna es. "nIa- A, -
JOURNAL HEBDOMADAIRE DES OUESIIONS EXTERIEURES
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La Colonisation de l'Algérie
par Edouard NÉRON, Député de la Haute-Loire.
Informations Coloniales
Au Sénégal, par Marcel GUIBERT
Une légende qui s'en va
par J. Lemmre.
A propos de la Côte d'Ivoire, par XXX.
L'Annexion des-Iles sous le Vent et ses conséquences
par E. BRUNSCUWIG.
Le nouveau Gouverneur de Madagascar
Ce qui se passe aux Colonies et ailleurs
INFORMATIONS HNANGIÈRES
Dans le Commissariat des Colonies.
LA COLONISATION M L'AUDE
Il semble que ce soit là, au premier
abord, un bien gros sujet à traiter et aussi
un sujet presque historique pour tout le
monde, l'Algérie depuis bientôt vingt ans,
n'est plus une colonie, mais un prolonge-
ment naturel de la mère-patrie.
Cela n'est pas absolument exact et si,
en effet, par leur caractère,par leur aspect,
beaucoupde cités algériennes n'ont plus
leur physionomie arabe comme la plu-
part des villes tunisiennes, si les campa-
gnes ne rappellent plus,grâce'aux transfor-
mations et aux progrès accomplis par les
Européens, l'antique barbarie, il n'existe
pas moins. de l'autre côté de la Méditer-
rannée, un merveilleux champ d'action à
exploiter et c'est à cela que mon éminent
collègue, M. Jonnart, s'est appliqué depuis
six ans avec un zèle, une ardeur et une
intelligence dont l'éloge n'est maintenant
plus à faire.
L3 colonisation algérienne, M. Revoil y
avait très heureusement pensé quand sur
les fonds de l'emprunt de 1902,il lui avait
réservé une somme de 12.320.465 fr. De
1902 à 1908, 12.077.557 fr. 65 ont été
dépensés à cet effet, soit :
En 1902 680.455 80
En 1903 1.310.847 70
En 1904 1.620.890 10
En 1905 2.544.566 84
En 1906 2.527.883 55
En 1907. 2.396.117 47
En 1908 996.796 19
Il ne demeurait en conséquence sur
ces crédits qu'une disponibilité de
242.907 fr. 35.
A la répartition des fonds du second
emprunt, il a été inscrit 1.5.000.545 francs
sur laquelle une première fraction de
1.573 312 francs a figuré au budget de
1908, ce qui a porté à près de 2.600.000
francs, la somme globale réservée à la co-
lonisation en 1908.
En 1909, la dotation budgétaire de la
colonisation s'est élevée au chiffre de
4.643.425 francs dont 1.743.425 ins-
crits au budget ordinaire (section VIII),
2.500.000 à imputer sur les fonds d'em-
prunt (section XI), et 400.000 francs à
prélever sur l'excédent du fonds de ré-
serve (section XI).
L'exposé de la situation générale de
l'Algérie en 1909, présenté par M. Jon-
nart, et qui vient de paraître, donne quel-
ques utiles renseignements sur l'emploi
de cette somme durant l'année écoulée.
Tout d'abord ce sont les routes, qui ont
absorbé tout près de 400.000 francs pour
rendre plus accessibles des centres nouvel-
lement ouverts à la colonisation. Mais il
y a une somme presque égale qui a été
utilisée soit à améliorer également les rou-
tes et les ponts des anciens centres, soit
à exécuter des travaux d'assainissement
(construction d'égouts, de caniveaux,
plantations d'arbres) et d'alimentation.
Mais c'est au peuplement méthodique
et progressif des terres nouvelles, ouvertes
à la colonisation, qu'a été appliquée la
meilleure part des crédits.
Le nombre des nouveaux villages ter-
minés et peuplés en 1909 est relativement
considérable ; 4 dans le département d'Al-
ger, 2.dans le département d'Oran, 7 dans
le département de Constantine, tous vil-
lages agricoles, petits centres industriels,
ou hameaux de pêcheurs.
Le programme de demain est encore
plus vaste, et la méthode employée per-
met de bien augurer de l'avenir ; en effet,
M. Jonnart prévoit pour 1910 la consti-
tution de 4 villages dans le département
d'Alger, 3 dans le département d'Oran, 8
dans le département de Constantine.
Sur la vente , à bureau ouvert des pro-
priétés algériennes, le rapport du Gou-
verneur général donne des indications
très précieuses.
Depuis 1905, date d'ouverture de la
première vente à bureau ouvert, 6 ventes
ont eu lieu au cours desquellles 710 grou-
pes agricoles, d'une superficie totale de
66.124 hectares ont été aliénés.
Les prix de vente ont atteint, en chif-
fres ronds, 6.384.000 francs.
La dernière vente (la 6e de la série) dont
les résultats sont incorporés dans les chif-
fres généraux qui précèdent, a commencé
le 9 août dans le département d'Oran, le
16 août dans le département d'Alger, et le
23 août dans celui de Constantine.
Elle a porté sur 142 propriétés rurales
ainsi réparties :
Département d'Oran. 28, dont 1 à Tir-
man, 3 à Chanzy, 3 à Oued Sebbah, 10
aux Abdellys et 11 à Ouarizane.
Département d'Alger. 58, dont 10 à
Ben-Chicao, 7 à Pointe-Rouge et 41 à
Hardy.
Département de Constantine. 56, dont
1 à Gounod, 4 à Tocqueville, 2 à Péri-
gotville., 8 à Aïn-Kercha, 5 à Aïn-Fak-
gotville, à Medjadja, 6 à Bord-bou-Ar-
roun, 3
ridj, 5 à Bounechada, 16 aux Ouled
Hamla et 6 à Zarear.
La superficie totale de ces 142 poprié-
tés était de 14,115 hectares et leur valeur
estimative totale d'environ 1.437.970
francs.
Sur les 28 propriétés du département
d'Oran, 18 étaient réservées aux immi-
grants et 10 aux Algériens.
Au 1er janvier 1910, 24 étaient ven-
dues : 15 à des immigrants et 9 à des Algé-
riens.
Sur les 58 propriétés du département
d'Alger, 38 étaient réservées aux immi-
grants et 20 aux Algériens. Au 1er janvier
1910, 40 étaient vendues : 21 à des immi-
grants et 19 à des Algériens.
Sur les 56 propriétés du département de
Constantine, 37 étaient réservées aux im-
migrants et 19 aux Algériens. Au 1er jan-
vier 1910, 43 étaient vendues : 26 à des
! immigrants et 17 à des Algériens.
Fait à noter, et qui mérite d'être si-
gnalé,alors que les immigrants ne poussent
presque j amais aux enchères.publiques, les
Algériens au contraire, connaissant la va-
leur des terres qui leur sont offertes, font
monter dans la proportion de 70 à 80 pour
100 le prix de la vente sur les mises à prix,
le tableau suivant en fait foi.
Propriétés
vendues Mises Prix
Oonte-
Dipartemente à de
i "3 "S g, S prix Tente
m îà ®
j 15 790 122.300 125.800
n,.nn uian i 9 528 77.900 130.300
A1«or 21 2.843 223.000 236.300
Algor. ¡ 19 2.368 181 200 300.450
26 2.731 276.700 327.400
Oonstantine.. 17 1.507 145.800 254.550
1 Ó2 45 10.767 1.026.900 1.374.800
-- 10.767 U 6.gu
Il y a eu, en outre, quelques ventes de
propriétés de gré à gré ; elles portent sur
22 domaines d'une superficie totale de
1.518 hectares et ont été aliénées moyen-
nant le prix global de 123.761 francs.
Le rapport annonce de plus, pour les an-
nées qui vont suivre, la vente de 136 pro-
priétés dont la plus grande partie est si-
tuées dans les nouvelles agglomérations
de Nelsonbourg (27 propriétés), commu-
ne mixte de Bcrrouaghia, département
d'Alger, de Berthelot (40 propriétés), com-
mune mixte du Telagh, département d'O-
ran, et d'Oued Lili (28 propriétés), com-
mune mixte de Tiaret, département d'O-
ran.
Pour aider en partie au peuplement,
mais surtout pour combler les vides pro-
duits dans le peuplement de centres exis-
tants par suite de déchéance ou de renon-
ciation, il a été attribué 84 concessions
gratuites réparties comme suit :
Département d'Alger. Burdeau 4,
Borély-la-Sape 1, Voltaire 1, Taine 3,
Victor-Hugo, 27. Total : 36.
Département d'Oran. Le Télagh 3,
Turenne 1, Montgolfier 3, Waldcck-Rous-
seau 9, Ain-el-Arba 6, Martimprey 1,
Rochambeau 5, Ain-Tindamine 46, Slis-
sen 1. Total: 35.
Département de Constantine. Lamy
1, Catinat 1, Bernelle 1, Gambetta 10.
Total : 13.
Les bénéficiaires de ces concessions se
divisent au point de vue de leur origine
de la manière suivante :
1° 66 familles immigrantes comptant
309 personnes et disposant d'un capital
global de 772,968 francs, dont 371,598
en espèces, 33.850 en cheptel et 367.500
en immeubles.
20 18 familles algériennes.
***
Tel est le bilan de l'oeuvre de peuple-
ment accomplie en Algérie ; la méthode
diffère très sensiblement des moyens em-
ployés en diverses autres pays, en Tuni-
sie notamment.Les résultats obtenus,tant
parlamise en valeur intelligente et ration-
nelle des concessions, que par la réussite
de ceux qui se sont implantés en Algérie
et s'y sont établis dans ces dernières an-
nées, comme leurs aînés, sans esprit de re-
tour dans la métropole, prouvent bien que
notre pays a créé de l'autre côté de la
Méditerranée une petite patrie qui fait
grand honneur à la France et ne demande
qu'à se développer et à prospérer sous une
administration sage, vigilante et pré-
voyante.
NÉRON,
Député de la Haute-Loire.
Informations Coloniales
M. Tronillol, et Voccasion de la séance de
clôture dit Congrès des Conférences populaires
aui vient d'avoir lieu à Dunkerque, a résumé
dans un magnifique discours Vœuvre réalisée
par la troisième République au point de vue
colonial. Le ministre a engagé la Société des
conférences populaires à se faire connaître à
nos colonies et à favoriser le développement de
Véchange pour le commun profit de la métro-
pole et des possessions d'ontre-mer.
*
* *
M. Yves Henry, inspecteur de Vagricul-
ture en Afrique Occidentale, vient de rentrer et
Dakar, retour d'une mission dans la colonie
anglaise de la Cohl Coast qui a duré sept mois.
M. Henry rapporte de sa mission quantité de
documents intéressants sur les productions
agricoles obtenues chez nos voisins.
***
M. le gouverneur. Clozel quittera la France
le 29 courant, pour rejoindre son poste.
*
* *
M. Jullien, gouverneur des colonies, et M.
Dnbarry, secrétaire général des colonies,
retour de la Réunion, sont attendus à Marseille
le 26 couranl.
*"'*
M. Bonhoure, gouverneur des colonies,
s'est embarqué à Nouméa le 6 juillet cou-
rant, pour rejoindre son poste à Tahiti.
",",
M. Martineau, gouverneur des colonies,
chargé par intérim da gouvernement des Eta-
blissements français dans VInde, est débar-
qué à Pondichéry,' le 9 juillet.
*
* $
M. Gazulibert, inspecteur des finances,
directeur du contrôle financier à Madagas-
ecti-, s'est embarqué pour rentrer en congé en
France.
*̃* *
M. Fonreau, gouverneur de la Martinique5
s'embarqzwret le 26 juillet courant à destina,
tion de Dakar.
* *
M. Richard, gouverneur de la Nouvelle-
Calédonie et dépendances, est arrivé à Nou-
méa le '18 juillet et a pris immédiatement la
direction des services de la colonie.
***
M. Briaiul a reçu M. Picquié, le nouveau
gouverneur général de Madagascar..
* *
M. Weber, chef de bureau au ministère des
colonies, vient d'être appelé à remplir au-
près du consortium des Sociétés congolaises les
fonctions de commissaire dit gouvernement.
***
M. Légilimus, député de la Guadeloupe,
s'est présenté, accompagné de son collègue, M.
Gérault-Richard, au cabinet de M. Bouissou,
juge d'instruction pour s'expliquer sur la
plainte en fraudes électorales déposée par M.
Boisneuf contre le gouverneur de la Guade-
loupe, M. GalLtret,
-" J"J'--
r ,
AU SÉNÉGAL
Le conseil général du Sénégal a termi-
né sa session ordinaire par l'adoption
du vœu suivant, voté à la séance du 10
juin 1910 :
« Le conseil général :
Constatant la victoire républicaine rem-
portée par M. François Carpot aux der-
nières. élections législatives, est heureux
d'adresser au député du Sénégal toute
ses félicitations et l'expression de sa
confiance à l'occasion de sa troisième
réélection
Regrette toutefois que la période élec-
torale, tant au premier qu'au second tour,
ait donné lieu de la part des partis réac-
tionnaires à des faits de corruption et
de pression véritablement scandaleux,
sur lesquels le conseil appelle l'atten-
tion de l'administration, en vue d'une
intervention très ferme pour l'avenir et
dans un but de moralisation néces-
saire du suffrage universel ;
Et désireux de témoigner le loyalisme
républicain d'une Colonie où les aspira-
tions démocratiques se manifestent de
jour en jour plus hautement :
v Prie M. le Lieutenant-Gouverneur, re-
présentant de la République, d'accepter
pour lui et M. le Gouverneur général
l'expression de la confiance de l'assem-
blée dans la bonne volonté de l'adminis-
tration à poursuivre les projets de réfor-
me qu'elle a accueillis et de transmettre
à M. le Président du conseil des ministres
Briand, ses félicitations pour la fermeté
avec laquelle il a su orienter la majorité
parlementaire vers un programme de
progrès social dont les principes géné-
reux s'étendront, il faut l'espérer, à
l'émancipation des colonies et à l'octroi
de l'autonomie et des franchises néces-
saires à leur développement matériel et
moral. »
*
* *
Le 20 juin dernier s'est ouverte la ses-
sion du Conseil du Gouvernement géné-
ral qui a duré dix jours. Voici l'ordre du
jour des séances.
1° Discours d'ouverture du Gouver-
neur général.
2° Situation des Finances en Afrique
O. F., rapport par le directeur des finan-
ces.
ces.
3° Situation générale des travaux pu-
blics de l'A. O. F. par Ulnsecteurdes
travaux publics. -
4° Situation des travaux militaires sur
fonds d'emprunt parle directeur de l'Ar-
tillerie.
5e Création du cercle de Télimélé, .par
le Lieutenant gouverneur de la Guinée.
6° Amendes infligées à divers groupes
de la Côte d'Ivoire pour troubles politi-
ques graves, par le Lieutenant Gouver-
neur de la Côte d'Ivoire.
7° Autorisation du retour d'Ago Li
Agbo, ex-roi d'Abomey, déporté au Ga-
bon par le Lieutenant Gouverneur du
Dahomev.
8° Modifications aux circonscriptions
administratives du Dahomey.
9° Rattachement au cercle de Kaolac
de l'Ile et de la pointe de Sangemar par
le Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.
10° Rattachement de la région de Tom-
bouctou à l'Administration civile. Réor-
ganisation du territoire militaire du Ni-
ger par le Lieutenant-Gouverneur du
Haut-Sén^gâl et Niger.
11° Internement de Sidi Amar, ¡ Sidi
Aliballa, Hamed, parents ou suivants de
Si Abidine El Kounti, inculpés de ma-
nœuvres politiques compromettant fia
sécurité publique.
12° Réforme du régime des patentes d
colportage, par le chef du service des af-
faires politiques, administratives et éco-
nomiques.
13° Mercuriale du caoutchouc.
14° Arrêté sur les réquisitions militai-
res, par le chef d'état-major.
15° Création du cercle de Mopti par le
Lieutenant-Gouverneur du Haut Sénégal
Niger.
16° Organisation de la télégraphie sans
fil, par le capitaine Vivet.
17° Budget local de la Guinée, par son
Lieutenant Gouverneur.
18° id. Côte d'Ivoire par son Lieute-
nant Gouverneur.
19° id. Dahemey id. j
20° id. Sénégal id.
21° id Haut-Sénégal et Niger et ter-
ritoires militaires par le lieutenant Gou-
verneur du Haut Sénégal Niger et des
territoires militaires.
22° Budget annexe du territoire civil de
la Mauritanie par le commissaire du
Gouvernement général, en Mauritanie.
23° Budget général, par le directeur des
Finances.
24° Budget annexe des chemins de fer
du Sénégal et Niger par le directeur des
fin.ances.
25° id. id. de la Guinée id.
26° id. id. de la Côte d'Ivoire id. -
27° id. id. duThiesKayes id.
28° id. annexe du port de Dakar id 1
29° id. des fonds d'emprunt. id.
Marcel Gu JBERT.
-,. -
A propos de la Côte d'Ivoire
;r Nous disions un jour, dans ce journal,
que la Côte d'Ivoire est une terre fertile en
surprises. Un incident, survenu ces jours
derniers,à propos des événements politiques
dont cette colonie est le théâtre, vient con-
firmer notre dire.
Il nous est revenu, en effet, qu'un grou-
pement dont l'objet est de suivre l'orienta-
tion donnée aux affaires coloniales et qui
s'est érigé à la fois en censeur et en con-
seiller-maître des gouverneurs, s'est décidé
un peu tard peut-être, à faire la lumière sur
la situation de la Côte d'Ivoire.
Il semble à tout le monde que le procédé
le plus simple eût été soit de s'adresser au
Ministère, que le Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale n'a pas manqué de
renseigner avec exactitude, soit, au moins,
de puiser des informations auprès de per-
sonnes habitant la colonie intéressée.
!:,:. Mais cette manière d'agir aurait été trop
naturelle. Il parut donc plus opportun au
groupement dont il s'agit de demander au
Congo des éclaircissements. Ceux de ses
membres qui acceptèrent les fonctions d'exé-
cuteurs des hautes œuvres ou, tout au moins,
d'accusateurs publics, songèrent un moment
à aller chercher l'inspiration nécessaire
jusqu'à Hambourg. Ils n'eurent pas^esoin
de franchir le Rhin, car leur bonne étoile
leur fit rencontrer un indicateur de premier
ordre, qui les satisfit amplement.
Le bruit a même couru que cet agent de.
renseignements apttit poussé en avant nos
accusateurs qui ne songeaient point à mal.
Nous n'en croyons rien, supposant que
l'amour du bien public fut leur seul guidé,
leur unique excitant u -*$.
Quoi qu'il en soit, ces témoins se levé-
L'ALGÉRIE
A L'EXPOSITION DE BRUXELLES
LES CÉRÈA LES
L'Algérie, ainsi que nous l'avons dit,
au débul de cette étude, est une colonie
essentiellement agricole dont la culture
la plus importante est celle des céréales.
L'élément capital de sa prospérité, celui
qui entraîne tous les autres, est l'agri-
culture. De tout temps, en effet, ses po-
pulations se sont tout particulièrement
occupées des produits de la lerre et du
bétail.
Elle fut jadis, avec la Sicile, le plus
important grenier de Rome et ce n'est
que sous la domination musulmane que
sa fécondité se ralentit et finalement fi-
nit par disparaître. Il faut bien recon-
naître que l'Arabe d'avant la conquête
n'avait jamais témoigné une grande sol-
licitude à l'égard de l'agriculture. Cha-
cun sait que ses procédés étaient alors
d'une simplicité toute primitive. Les as-
solements étaient pour lui chose incon-
nue ; chaque année, lorsqu'il sentait ap-
procher l'époque des labours, le besoin
d'assurer son existence paresseuse le
faisait sorlir de sa torpeur somnolente.
Alors, au milieu des immenses terrains
en jachère ou couverts de broussailles,
il choisissait un petit coin dont il amen-
dait le sol en brûlant les herbes et par-
fois même, sans souci, des forêts entier
res avoisinant le terrain de son choix.
Cependant il réservait pour la culture
du tabac, qui a besoin de terres bien fu-
mées, les emplacements où avaient été
parqués ses troupeaux.Là s'arrêtait toute
sa science de l'amélioration du sol. Sa
charrue fut longtemps (est encore, di-
rons-nous, dans certaines régions) un
arbre, dont le bois n'est souvent même
pas écorcé et dont le soc ne porte pres-
que jamais de fer. Ce grossier instru-
ment était traîné, suivant les régions,
par des bœufs, des chevaux, des mulets
et des ânes,voire même par des femmes.
Les attelages étaient souvent formés d'a-
nimaux divers. Aussi les sillons étaient-
ils d'une irrégularité désespérante et
leur profondeur ne dépassait-elle pas dix
centimètres. Encore ne iallait-il pas que
sur leur chemin, les laboureurs rencon-
trassent le moindre obstacle, palmiers
nains, plantes parasites ou buissons de
jujubiers et de lentisques ! Bien loin de
les déraciner, ils se faisaient un religieux
devoir, de les contourner et rien n'était
plus pittoresque, lors de la croissance
des blés, que de voir, au milieu de la
verte végétation, des buissons gris, tout
I épineux, portant encore des bribes de la
toison'des troupeaux qui paissèrent là,
refuges préférés des moineaux et gros
becs,pirates innombrables des récoltes al-
gériennes Le procédé de moisson des in-
digènes est encore celui de la faucille,
et comme dans certaines contrées de nos
Cévennes, plateau du Larzac en particu-
lier, le dépiquage se fait sous le piétine-
ment des bêtes de somme. 11 faut bien
que le sol soit d'une fécondité prodi-
gieuse pour que, confiant à la terre à
peine remuée une semence jetée à la
volée, l'Arabe compte sur une récolte
assurée. Il est vrai que sa conviction
fataliste est si puissante qu'il ne doute
pas un seul instant que la nature se
chargera d'assurer cette révolte, et que
celle-ci, fée bienfaisante, satisfait géné-
ralement ses désirs peu exigeants.
Ces procédés cependant ne pouvaient
apporter que des résultats médiocres,
suffisant tout au plus aux besoins d'une
population excessivement sobre.
Mais depuis la conquête tout a changé
de face. Dans ces dernières années, en
particulier, un certain nombre d'indi-
gènes ont suivi les exemples qui leur
étaient donnés par nos colons et ont
adopté no.s méthodes rationnelles. Gui-
dée par l'expérience et la science, la cul-
ture a réveillé la fécondité proverbiale
du sol algérien et l'Arabe cherche, de
plus en plus, à uliliser cette richesse,
Par suite de l'incertitude des projets
de la métropole sur notre nouvelle pos-
session, les débuts de la colonisation fu-
rent difficiles ; les colons eurent en ou-
tre à lutter contre l'hostilité des tribus
souvent en guerre. Cetta situation em-
pêchait tout développement ; aussi les
cultures se renfermèrent-elles dans un
cercle restreint, placé sous la protection
immédiate de nos armes.
Nous avons dit que les céréales, avec
le bétail, étaient les bases essentielles
de l'agriculture algérienne. Si la cul-
ture des premières a suivi une progres-
sion remarquable, surtout depuis l'ap-
plication des méthodes européennes, la
constitution du cheptel de la colonie,'
presque entièrement confié aux mains
des indigènes, est loin d'avoir donné
tous les résultats que|l'on était en droit
d'espérer à la suite des efforts faits et
des encouragements donnés par les pou-
voirs publics. Nous reviendronsl pro-
chainement sur cette question.
En 1850, c'est-à-dire vingt ans après
notre prise de possession de la régence,
en estimait à 20.142 hectares les terres
consacrées à la culture des céréales.
Mais dès 1854 les terres ensemencées
en blé tendre, dur, orge et maïs, s'éle-
vaient à 761.470 hectares qui donnè-
rent 8.371.640 hectolitres d'une valeur
totale de plus de cent millions. Remar-
quons, en passant, qu'à cette époque
les concessions rurales n'étaient encore
qu'au nombre de 11.246 représentant
une superficie de 193.623 hectares. En
1861, les cultures couvraient'2.040.260
hectares qui produisirent 12.746.651
hectolitres, ce qui accusait une augmen-
tation de deux millions d'hectolitres
sur l'année 1859 et de quatre millions
sur 1860. -
Mais les années dé 1865, 1866 et
1867 furent marquées par une séche-
resse extraordinaire et par des inva-
sions considérables de sauterelles. La
production fut, par suite, très faible,
bien que les emblavures aient été plus
étendues. La récolte de 1864 avaient
atteint 18.218.080 hectolitres. En 1865
tes 2.276.332 hectares cultivés produi-
sirent à peine 11.411.927 hectolitres
dont 5.832.179 pour les orges.
Le découragement sembla s'emparer
des indigènes et de nos colons et l'an-
née 1866 ne vit plus que 1.731.914 hec-
tares cultivés qui ne rapportèrent que
8.188.243 hectolitres en tout (blé dur,
tendre, seigle, orge, avoine, maïs et
fèves).
1867 fut l'année de la grande famine
algérienne, encore présente à la mé-
moire de tous. Un grand effort avait
été tenté, 2.307.072 hectares furent
ensemences, ils ne donnèrent que
4.851.491 hectolitres ; bien des mois-
sons n'avaient pu être faites faute de
bras. C'était un désastre. Il faut remon-
ter jusqu'en 1872 pour retrouver les
moissons abondantes des temps passés.
Cette année-là, 1.814,955 hectares livrè-
rent au commerce 12.290.162 quintaux
métriques de céréales. Et ce rendement
sembla devoir persister, puisqu'en 1874,
sur 2.730.000 hectares cultivés, la ré-
colte s'accusa par plus de seize millions
de quintaux métriques. Dès lors, la cul-
ture des céréales prit une extension plus
grande et atteignit, en 1885, une su per-
ficie de 2.845.000 hectares, chiffre au-
tour duquel elle oscille depuis.
Les principales céréales cultivées
sont les blés et les orges. :
Les blés
Les fromenls d'Algérie jouissent d'une
très grande estime sur les marchés euro-
péens ; les blés durs, en particulier,
sont recherchés pour la fabrication des
pâtes alimentaires. Ils sont cultivés
dans les trois départements de la colo-
nie et la zone de production s'étend du
littéral au sud des Hauts Plateaux. Le
poids moyen du blé dur varie de 77 à.
80 kilog. l'hectolitre et celui du blé
tendre de 7ô à 79. Les-blés durs d'Algé-
rie sont clairs, d'une teneur exception.
nelle en amidon et gluten ; ils renfer-
ment peu de cellulose et donnent par
suite peu de son à la mouture. Leur
qualité supérieure les fait préférer
aux blés de Russie et d'Amérique qu'ils
concurrencent sans difficulté. Les plus
beaux blés durs se récoltent dans le
département d'Oran, sur les hauts pla-
teaux du Sersou (Tiaret) ; ils sont sans
trace de mitardin, très indurés et' pro-
viennent de semences sélectionnées.
Les blés de première qualité se ren-
contrent encore en abondance dans les
régions de Saïda, Sidi-Bel-Abbès, Ain-
Temouchent (département d'Oran), sur
les Hauts-Plateaux, la partie nord de la
pleine du Cheliff, les environs de Boui-
ra, Ain-Bessem, Médéa, Miliana (Dé-
partement, d'Alger), à SélifCondé-Smen-
don, Berdj-bou-Arriridj et Souk-Ahras
(département de Constantine).
Durant ces trente-cinq dernières an-
nées, la superficie ensemencée en blés
n'a guère dépassé 1.200.000 hectares et
la production a oscillé entre 3.059.200
et 7.479.972 quintaux.
Les principaux ports exportateurs
sont Alger, Arzew, Bougie, Bône, Mos-
taganem, Oran et Phillippeville. La ma-
jeure partie des blés exportés prend la
direction de Marseille d'où ils sont réex-
pédiés dans ie Midi de la France.
Les chiffres ci-après, représentant le
total des exportations faites durant ces
dix dernières années indiqueront l'im-
portance prise en Algérie par la cul-
ture des blés.
190 0 835.823
190 1 1.542.638
1902. 1.421.482
1903. 724.658
1904. 922.792
1D05.,. 555.029
1D06. 1.189.804
1907. 2.014.743
1908. 724.313
1909. 1.216.153
Les orges
Les orges, qui sont cultivé s à la fois par
hLE NUMERO : 25 centimes
21 JUILLET 1910
Les Annales Coloniales
..:e nna es. "nIa- A, -
JOURNAL HEBDOMADAIRE DES OUESIIONS EXTERIEURES
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La Colonisation de l'Algérie
par Edouard NÉRON, Député de la Haute-Loire.
Informations Coloniales
Au Sénégal, par Marcel GUIBERT
Une légende qui s'en va
par J. Lemmre.
A propos de la Côte d'Ivoire, par XXX.
L'Annexion des-Iles sous le Vent et ses conséquences
par E. BRUNSCUWIG.
Le nouveau Gouverneur de Madagascar
Ce qui se passe aux Colonies et ailleurs
INFORMATIONS HNANGIÈRES
Dans le Commissariat des Colonies.
LA COLONISATION M L'AUDE
Il semble que ce soit là, au premier
abord, un bien gros sujet à traiter et aussi
un sujet presque historique pour tout le
monde, l'Algérie depuis bientôt vingt ans,
n'est plus une colonie, mais un prolonge-
ment naturel de la mère-patrie.
Cela n'est pas absolument exact et si,
en effet, par leur caractère,par leur aspect,
beaucoupde cités algériennes n'ont plus
leur physionomie arabe comme la plu-
part des villes tunisiennes, si les campa-
gnes ne rappellent plus,grâce'aux transfor-
mations et aux progrès accomplis par les
Européens, l'antique barbarie, il n'existe
pas moins. de l'autre côté de la Méditer-
rannée, un merveilleux champ d'action à
exploiter et c'est à cela que mon éminent
collègue, M. Jonnart, s'est appliqué depuis
six ans avec un zèle, une ardeur et une
intelligence dont l'éloge n'est maintenant
plus à faire.
L3 colonisation algérienne, M. Revoil y
avait très heureusement pensé quand sur
les fonds de l'emprunt de 1902,il lui avait
réservé une somme de 12.320.465 fr. De
1902 à 1908, 12.077.557 fr. 65 ont été
dépensés à cet effet, soit :
En 1902 680.455 80
En 1903 1.310.847 70
En 1904 1.620.890 10
En 1905 2.544.566 84
En 1906 2.527.883 55
En 1907. 2.396.117 47
En 1908 996.796 19
Il ne demeurait en conséquence sur
ces crédits qu'une disponibilité de
242.907 fr. 35.
A la répartition des fonds du second
emprunt, il a été inscrit 1.5.000.545 francs
sur laquelle une première fraction de
1.573 312 francs a figuré au budget de
1908, ce qui a porté à près de 2.600.000
francs, la somme globale réservée à la co-
lonisation en 1908.
En 1909, la dotation budgétaire de la
colonisation s'est élevée au chiffre de
4.643.425 francs dont 1.743.425 ins-
crits au budget ordinaire (section VIII),
2.500.000 à imputer sur les fonds d'em-
prunt (section XI), et 400.000 francs à
prélever sur l'excédent du fonds de ré-
serve (section XI).
L'exposé de la situation générale de
l'Algérie en 1909, présenté par M. Jon-
nart, et qui vient de paraître, donne quel-
ques utiles renseignements sur l'emploi
de cette somme durant l'année écoulée.
Tout d'abord ce sont les routes, qui ont
absorbé tout près de 400.000 francs pour
rendre plus accessibles des centres nouvel-
lement ouverts à la colonisation. Mais il
y a une somme presque égale qui a été
utilisée soit à améliorer également les rou-
tes et les ponts des anciens centres, soit
à exécuter des travaux d'assainissement
(construction d'égouts, de caniveaux,
plantations d'arbres) et d'alimentation.
Mais c'est au peuplement méthodique
et progressif des terres nouvelles, ouvertes
à la colonisation, qu'a été appliquée la
meilleure part des crédits.
Le nombre des nouveaux villages ter-
minés et peuplés en 1909 est relativement
considérable ; 4 dans le département d'Al-
ger, 2.dans le département d'Oran, 7 dans
le département de Constantine, tous vil-
lages agricoles, petits centres industriels,
ou hameaux de pêcheurs.
Le programme de demain est encore
plus vaste, et la méthode employée per-
met de bien augurer de l'avenir ; en effet,
M. Jonnart prévoit pour 1910 la consti-
tution de 4 villages dans le département
d'Alger, 3 dans le département d'Oran, 8
dans le département de Constantine.
Sur la vente , à bureau ouvert des pro-
priétés algériennes, le rapport du Gou-
verneur général donne des indications
très précieuses.
Depuis 1905, date d'ouverture de la
première vente à bureau ouvert, 6 ventes
ont eu lieu au cours desquellles 710 grou-
pes agricoles, d'une superficie totale de
66.124 hectares ont été aliénés.
Les prix de vente ont atteint, en chif-
fres ronds, 6.384.000 francs.
La dernière vente (la 6e de la série) dont
les résultats sont incorporés dans les chif-
fres généraux qui précèdent, a commencé
le 9 août dans le département d'Oran, le
16 août dans le département d'Alger, et le
23 août dans celui de Constantine.
Elle a porté sur 142 propriétés rurales
ainsi réparties :
Département d'Oran. 28, dont 1 à Tir-
man, 3 à Chanzy, 3 à Oued Sebbah, 10
aux Abdellys et 11 à Ouarizane.
Département d'Alger. 58, dont 10 à
Ben-Chicao, 7 à Pointe-Rouge et 41 à
Hardy.
Département de Constantine. 56, dont
1 à Gounod, 4 à Tocqueville, 2 à Péri-
gotville., 8 à Aïn-Kercha, 5 à Aïn-Fak-
gotville, à Medjadja, 6 à Bord-bou-Ar-
roun, 3
ridj, 5 à Bounechada, 16 aux Ouled
Hamla et 6 à Zarear.
La superficie totale de ces 142 poprié-
tés était de 14,115 hectares et leur valeur
estimative totale d'environ 1.437.970
francs.
Sur les 28 propriétés du département
d'Oran, 18 étaient réservées aux immi-
grants et 10 aux Algériens.
Au 1er janvier 1910, 24 étaient ven-
dues : 15 à des immigrants et 9 à des Algé-
riens.
Sur les 58 propriétés du département
d'Alger, 38 étaient réservées aux immi-
grants et 20 aux Algériens. Au 1er janvier
1910, 40 étaient vendues : 21 à des immi-
grants et 19 à des Algériens.
Sur les 56 propriétés du département de
Constantine, 37 étaient réservées aux im-
migrants et 19 aux Algériens. Au 1er jan-
vier 1910, 43 étaient vendues : 26 à des
! immigrants et 17 à des Algériens.
Fait à noter, et qui mérite d'être si-
gnalé,alors que les immigrants ne poussent
presque j amais aux enchères.publiques, les
Algériens au contraire, connaissant la va-
leur des terres qui leur sont offertes, font
monter dans la proportion de 70 à 80 pour
100 le prix de la vente sur les mises à prix,
le tableau suivant en fait foi.
Propriétés
vendues Mises Prix
Oonte-
Dipartemente à de
i
m îà ®
j 15 790 122.300 125.800
n,.nn uian i 9 528 77.900 130.300
A1«or 21 2.843 223.000 236.300
Algor. ¡ 19 2.368 181 200 300.450
26 2.731 276.700 327.400
Oonstantine.. 17 1.507 145.800 254.550
1 Ó2 45 10.767 1.026.900 1.374.800
-- 10.767 U 6.gu
Il y a eu, en outre, quelques ventes de
propriétés de gré à gré ; elles portent sur
22 domaines d'une superficie totale de
1.518 hectares et ont été aliénées moyen-
nant le prix global de 123.761 francs.
Le rapport annonce de plus, pour les an-
nées qui vont suivre, la vente de 136 pro-
priétés dont la plus grande partie est si-
tuées dans les nouvelles agglomérations
de Nelsonbourg (27 propriétés), commu-
ne mixte de Bcrrouaghia, département
d'Alger, de Berthelot (40 propriétés), com-
mune mixte du Telagh, département d'O-
ran, et d'Oued Lili (28 propriétés), com-
mune mixte de Tiaret, département d'O-
ran.
Pour aider en partie au peuplement,
mais surtout pour combler les vides pro-
duits dans le peuplement de centres exis-
tants par suite de déchéance ou de renon-
ciation, il a été attribué 84 concessions
gratuites réparties comme suit :
Département d'Alger. Burdeau 4,
Borély-la-Sape 1, Voltaire 1, Taine 3,
Victor-Hugo, 27. Total : 36.
Département d'Oran. Le Télagh 3,
Turenne 1, Montgolfier 3, Waldcck-Rous-
seau 9, Ain-el-Arba 6, Martimprey 1,
Rochambeau 5, Ain-Tindamine 46, Slis-
sen 1. Total: 35.
Département de Constantine. Lamy
1, Catinat 1, Bernelle 1, Gambetta 10.
Total : 13.
Les bénéficiaires de ces concessions se
divisent au point de vue de leur origine
de la manière suivante :
1° 66 familles immigrantes comptant
309 personnes et disposant d'un capital
global de 772,968 francs, dont 371,598
en espèces, 33.850 en cheptel et 367.500
en immeubles.
20 18 familles algériennes.
***
Tel est le bilan de l'oeuvre de peuple-
ment accomplie en Algérie ; la méthode
diffère très sensiblement des moyens em-
ployés en diverses autres pays, en Tuni-
sie notamment.Les résultats obtenus,tant
parlamise en valeur intelligente et ration-
nelle des concessions, que par la réussite
de ceux qui se sont implantés en Algérie
et s'y sont établis dans ces dernières an-
nées, comme leurs aînés, sans esprit de re-
tour dans la métropole, prouvent bien que
notre pays a créé de l'autre côté de la
Méditerranée une petite patrie qui fait
grand honneur à la France et ne demande
qu'à se développer et à prospérer sous une
administration sage, vigilante et pré-
voyante.
NÉRON,
Député de la Haute-Loire.
Informations Coloniales
M. Tronillol, et Voccasion de la séance de
clôture dit Congrès des Conférences populaires
aui vient d'avoir lieu à Dunkerque, a résumé
dans un magnifique discours Vœuvre réalisée
par la troisième République au point de vue
colonial. Le ministre a engagé la Société des
conférences populaires à se faire connaître à
nos colonies et à favoriser le développement de
Véchange pour le commun profit de la métro-
pole et des possessions d'ontre-mer.
*
* *
M. Yves Henry, inspecteur de Vagricul-
ture en Afrique Occidentale, vient de rentrer et
Dakar, retour d'une mission dans la colonie
anglaise de la Cohl Coast qui a duré sept mois.
M. Henry rapporte de sa mission quantité de
documents intéressants sur les productions
agricoles obtenues chez nos voisins.
***
M. le gouverneur. Clozel quittera la France
le 29 courant, pour rejoindre son poste.
*
* *
M. Jullien, gouverneur des colonies, et M.
Dnbarry, secrétaire général des colonies,
retour de la Réunion, sont attendus à Marseille
le 26 couranl.
*"'*
M. Bonhoure, gouverneur des colonies,
s'est embarqué à Nouméa le 6 juillet cou-
rant, pour rejoindre son poste à Tahiti.
",",
M. Martineau, gouverneur des colonies,
chargé par intérim da gouvernement des Eta-
blissements français dans VInde, est débar-
qué à Pondichéry,' le 9 juillet.
*
* $
M. Gazulibert, inspecteur des finances,
directeur du contrôle financier à Madagas-
ecti-, s'est embarqué pour rentrer en congé en
France.
*̃* *
M. Fonreau, gouverneur de la Martinique5
s'embarqzwret le 26 juillet courant à destina,
tion de Dakar.
* *
M. Richard, gouverneur de la Nouvelle-
Calédonie et dépendances, est arrivé à Nou-
méa le '18 juillet et a pris immédiatement la
direction des services de la colonie.
***
M. Briaiul a reçu M. Picquié, le nouveau
gouverneur général de Madagascar..
* *
M. Weber, chef de bureau au ministère des
colonies, vient d'être appelé à remplir au-
près du consortium des Sociétés congolaises les
fonctions de commissaire dit gouvernement.
***
M. Légilimus, député de la Guadeloupe,
s'est présenté, accompagné de son collègue, M.
Gérault-Richard, au cabinet de M. Bouissou,
juge d'instruction pour s'expliquer sur la
plainte en fraudes électorales déposée par M.
Boisneuf contre le gouverneur de la Guade-
loupe, M. GalLtret,
-" J"J'--
r ,
AU SÉNÉGAL
Le conseil général du Sénégal a termi-
né sa session ordinaire par l'adoption
du vœu suivant, voté à la séance du 10
juin 1910 :
« Le conseil général :
Constatant la victoire républicaine rem-
portée par M. François Carpot aux der-
nières. élections législatives, est heureux
d'adresser au député du Sénégal toute
ses félicitations et l'expression de sa
confiance à l'occasion de sa troisième
réélection
Regrette toutefois que la période élec-
torale, tant au premier qu'au second tour,
ait donné lieu de la part des partis réac-
tionnaires à des faits de corruption et
de pression véritablement scandaleux,
sur lesquels le conseil appelle l'atten-
tion de l'administration, en vue d'une
intervention très ferme pour l'avenir et
dans un but de moralisation néces-
saire du suffrage universel ;
Et désireux de témoigner le loyalisme
républicain d'une Colonie où les aspira-
tions démocratiques se manifestent de
jour en jour plus hautement :
v Prie M. le Lieutenant-Gouverneur, re-
présentant de la République, d'accepter
pour lui et M. le Gouverneur général
l'expression de la confiance de l'assem-
blée dans la bonne volonté de l'adminis-
tration à poursuivre les projets de réfor-
me qu'elle a accueillis et de transmettre
à M. le Président du conseil des ministres
Briand, ses félicitations pour la fermeté
avec laquelle il a su orienter la majorité
parlementaire vers un programme de
progrès social dont les principes géné-
reux s'étendront, il faut l'espérer, à
l'émancipation des colonies et à l'octroi
de l'autonomie et des franchises néces-
saires à leur développement matériel et
moral. »
*
* *
Le 20 juin dernier s'est ouverte la ses-
sion du Conseil du Gouvernement géné-
ral qui a duré dix jours. Voici l'ordre du
jour des séances.
1° Discours d'ouverture du Gouver-
neur général.
2° Situation des Finances en Afrique
O. F., rapport par le directeur des finan-
ces.
ces.
3° Situation générale des travaux pu-
blics de l'A. O. F. par Ulnsecteurdes
travaux publics. -
4° Situation des travaux militaires sur
fonds d'emprunt parle directeur de l'Ar-
tillerie.
5e Création du cercle de Télimélé, .par
le Lieutenant gouverneur de la Guinée.
6° Amendes infligées à divers groupes
de la Côte d'Ivoire pour troubles politi-
ques graves, par le Lieutenant Gouver-
neur de la Côte d'Ivoire.
7° Autorisation du retour d'Ago Li
Agbo, ex-roi d'Abomey, déporté au Ga-
bon par le Lieutenant Gouverneur du
Dahomev.
8° Modifications aux circonscriptions
administratives du Dahomey.
9° Rattachement au cercle de Kaolac
de l'Ile et de la pointe de Sangemar par
le Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.
10° Rattachement de la région de Tom-
bouctou à l'Administration civile. Réor-
ganisation du territoire militaire du Ni-
ger par le Lieutenant-Gouverneur du
Haut-Sén^gâl et Niger.
11° Internement de Sidi Amar, ¡ Sidi
Aliballa, Hamed, parents ou suivants de
Si Abidine El Kounti, inculpés de ma-
nœuvres politiques compromettant fia
sécurité publique.
12° Réforme du régime des patentes d
colportage, par le chef du service des af-
faires politiques, administratives et éco-
nomiques.
13° Mercuriale du caoutchouc.
14° Arrêté sur les réquisitions militai-
res, par le chef d'état-major.
15° Création du cercle de Mopti par le
Lieutenant-Gouverneur du Haut Sénégal
Niger.
16° Organisation de la télégraphie sans
fil, par le capitaine Vivet.
17° Budget local de la Guinée, par son
Lieutenant Gouverneur.
18° id. Côte d'Ivoire par son Lieute-
nant Gouverneur.
19° id. Dahemey id. j
20° id. Sénégal id.
21° id Haut-Sénégal et Niger et ter-
ritoires militaires par le lieutenant Gou-
verneur du Haut Sénégal Niger et des
territoires militaires.
22° Budget annexe du territoire civil de
la Mauritanie par le commissaire du
Gouvernement général, en Mauritanie.
23° Budget général, par le directeur des
Finances.
24° Budget annexe des chemins de fer
du Sénégal et Niger par le directeur des
fin.ances.
25° id. id. de la Guinée id.
26° id. id. de la Côte d'Ivoire id. -
27° id. id. duThiesKayes id.
28° id. annexe du port de Dakar id 1
29° id. des fonds d'emprunt. id.
Marcel Gu JBERT.
-,. -
A propos de la Côte d'Ivoire
;r Nous disions un jour, dans ce journal,
que la Côte d'Ivoire est une terre fertile en
surprises. Un incident, survenu ces jours
derniers,à propos des événements politiques
dont cette colonie est le théâtre, vient con-
firmer notre dire.
Il nous est revenu, en effet, qu'un grou-
pement dont l'objet est de suivre l'orienta-
tion donnée aux affaires coloniales et qui
s'est érigé à la fois en censeur et en con-
seiller-maître des gouverneurs, s'est décidé
un peu tard peut-être, à faire la lumière sur
la situation de la Côte d'Ivoire.
Il semble à tout le monde que le procédé
le plus simple eût été soit de s'adresser au
Ministère, que le Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale n'a pas manqué de
renseigner avec exactitude, soit, au moins,
de puiser des informations auprès de per-
sonnes habitant la colonie intéressée.
!:,:. Mais cette manière d'agir aurait été trop
naturelle. Il parut donc plus opportun au
groupement dont il s'agit de demander au
Congo des éclaircissements. Ceux de ses
membres qui acceptèrent les fonctions d'exé-
cuteurs des hautes œuvres ou, tout au moins,
d'accusateurs publics, songèrent un moment
à aller chercher l'inspiration nécessaire
jusqu'à Hambourg. Ils n'eurent pas^esoin
de franchir le Rhin, car leur bonne étoile
leur fit rencontrer un indicateur de premier
ordre, qui les satisfit amplement.
Le bruit a même couru que cet agent de.
renseignements apttit poussé en avant nos
accusateurs qui ne songeaient point à mal.
Nous n'en croyons rien, supposant que
l'amour du bien public fut leur seul guidé,
leur unique excitant u -*$.
Quoi qu'il en soit, ces témoins se levé-
L'ALGÉRIE
A L'EXPOSITION DE BRUXELLES
LES CÉRÈA LES
L'Algérie, ainsi que nous l'avons dit,
au débul de cette étude, est une colonie
essentiellement agricole dont la culture
la plus importante est celle des céréales.
L'élément capital de sa prospérité, celui
qui entraîne tous les autres, est l'agri-
culture. De tout temps, en effet, ses po-
pulations se sont tout particulièrement
occupées des produits de la lerre et du
bétail.
Elle fut jadis, avec la Sicile, le plus
important grenier de Rome et ce n'est
que sous la domination musulmane que
sa fécondité se ralentit et finalement fi-
nit par disparaître. Il faut bien recon-
naître que l'Arabe d'avant la conquête
n'avait jamais témoigné une grande sol-
licitude à l'égard de l'agriculture. Cha-
cun sait que ses procédés étaient alors
d'une simplicité toute primitive. Les as-
solements étaient pour lui chose incon-
nue ; chaque année, lorsqu'il sentait ap-
procher l'époque des labours, le besoin
d'assurer son existence paresseuse le
faisait sorlir de sa torpeur somnolente.
Alors, au milieu des immenses terrains
en jachère ou couverts de broussailles,
il choisissait un petit coin dont il amen-
dait le sol en brûlant les herbes et par-
fois même, sans souci, des forêts entier
res avoisinant le terrain de son choix.
Cependant il réservait pour la culture
du tabac, qui a besoin de terres bien fu-
mées, les emplacements où avaient été
parqués ses troupeaux.Là s'arrêtait toute
sa science de l'amélioration du sol. Sa
charrue fut longtemps (est encore, di-
rons-nous, dans certaines régions) un
arbre, dont le bois n'est souvent même
pas écorcé et dont le soc ne porte pres-
que jamais de fer. Ce grossier instru-
ment était traîné, suivant les régions,
par des bœufs, des chevaux, des mulets
et des ânes,voire même par des femmes.
Les attelages étaient souvent formés d'a-
nimaux divers. Aussi les sillons étaient-
ils d'une irrégularité désespérante et
leur profondeur ne dépassait-elle pas dix
centimètres. Encore ne iallait-il pas que
sur leur chemin, les laboureurs rencon-
trassent le moindre obstacle, palmiers
nains, plantes parasites ou buissons de
jujubiers et de lentisques ! Bien loin de
les déraciner, ils se faisaient un religieux
devoir, de les contourner et rien n'était
plus pittoresque, lors de la croissance
des blés, que de voir, au milieu de la
verte végétation, des buissons gris, tout
I épineux, portant encore des bribes de la
toison'des troupeaux qui paissèrent là,
refuges préférés des moineaux et gros
becs,pirates innombrables des récoltes al-
gériennes Le procédé de moisson des in-
digènes est encore celui de la faucille,
et comme dans certaines contrées de nos
Cévennes, plateau du Larzac en particu-
lier, le dépiquage se fait sous le piétine-
ment des bêtes de somme. 11 faut bien
que le sol soit d'une fécondité prodi-
gieuse pour que, confiant à la terre à
peine remuée une semence jetée à la
volée, l'Arabe compte sur une récolte
assurée. Il est vrai que sa conviction
fataliste est si puissante qu'il ne doute
pas un seul instant que la nature se
chargera d'assurer cette révolte, et que
celle-ci, fée bienfaisante, satisfait géné-
ralement ses désirs peu exigeants.
Ces procédés cependant ne pouvaient
apporter que des résultats médiocres,
suffisant tout au plus aux besoins d'une
population excessivement sobre.
Mais depuis la conquête tout a changé
de face. Dans ces dernières années, en
particulier, un certain nombre d'indi-
gènes ont suivi les exemples qui leur
étaient donnés par nos colons et ont
adopté no.s méthodes rationnelles. Gui-
dée par l'expérience et la science, la cul-
ture a réveillé la fécondité proverbiale
du sol algérien et l'Arabe cherche, de
plus en plus, à uliliser cette richesse,
Par suite de l'incertitude des projets
de la métropole sur notre nouvelle pos-
session, les débuts de la colonisation fu-
rent difficiles ; les colons eurent en ou-
tre à lutter contre l'hostilité des tribus
souvent en guerre. Cetta situation em-
pêchait tout développement ; aussi les
cultures se renfermèrent-elles dans un
cercle restreint, placé sous la protection
immédiate de nos armes.
Nous avons dit que les céréales, avec
le bétail, étaient les bases essentielles
de l'agriculture algérienne. Si la cul-
ture des premières a suivi une progres-
sion remarquable, surtout depuis l'ap-
plication des méthodes européennes, la
constitution du cheptel de la colonie,'
presque entièrement confié aux mains
des indigènes, est loin d'avoir donné
tous les résultats que|l'on était en droit
d'espérer à la suite des efforts faits et
des encouragements donnés par les pou-
voirs publics. Nous reviendronsl pro-
chainement sur cette question.
En 1850, c'est-à-dire vingt ans après
notre prise de possession de la régence,
en estimait à 20.142 hectares les terres
consacrées à la culture des céréales.
Mais dès 1854 les terres ensemencées
en blé tendre, dur, orge et maïs, s'éle-
vaient à 761.470 hectares qui donnè-
rent 8.371.640 hectolitres d'une valeur
totale de plus de cent millions. Remar-
quons, en passant, qu'à cette époque
les concessions rurales n'étaient encore
qu'au nombre de 11.246 représentant
une superficie de 193.623 hectares. En
1861, les cultures couvraient'2.040.260
hectares qui produisirent 12.746.651
hectolitres, ce qui accusait une augmen-
tation de deux millions d'hectolitres
sur l'année 1859 et de quatre millions
sur 1860. -
Mais les années dé 1865, 1866 et
1867 furent marquées par une séche-
resse extraordinaire et par des inva-
sions considérables de sauterelles. La
production fut, par suite, très faible,
bien que les emblavures aient été plus
étendues. La récolte de 1864 avaient
atteint 18.218.080 hectolitres. En 1865
tes 2.276.332 hectares cultivés produi-
sirent à peine 11.411.927 hectolitres
dont 5.832.179 pour les orges.
Le découragement sembla s'emparer
des indigènes et de nos colons et l'an-
née 1866 ne vit plus que 1.731.914 hec-
tares cultivés qui ne rapportèrent que
8.188.243 hectolitres en tout (blé dur,
tendre, seigle, orge, avoine, maïs et
fèves).
1867 fut l'année de la grande famine
algérienne, encore présente à la mé-
moire de tous. Un grand effort avait
été tenté, 2.307.072 hectares furent
ensemences, ils ne donnèrent que
4.851.491 hectolitres ; bien des mois-
sons n'avaient pu être faites faute de
bras. C'était un désastre. Il faut remon-
ter jusqu'en 1872 pour retrouver les
moissons abondantes des temps passés.
Cette année-là, 1.814,955 hectares livrè-
rent au commerce 12.290.162 quintaux
métriques de céréales. Et ce rendement
sembla devoir persister, puisqu'en 1874,
sur 2.730.000 hectares cultivés, la ré-
colte s'accusa par plus de seize millions
de quintaux métriques. Dès lors, la cul-
ture des céréales prit une extension plus
grande et atteignit, en 1885, une su per-
ficie de 2.845.000 hectares, chiffre au-
tour duquel elle oscille depuis.
Les principales céréales cultivées
sont les blés et les orges. :
Les blés
Les fromenls d'Algérie jouissent d'une
très grande estime sur les marchés euro-
péens ; les blés durs, en particulier,
sont recherchés pour la fabrication des
pâtes alimentaires. Ils sont cultivés
dans les trois départements de la colo-
nie et la zone de production s'étend du
littéral au sud des Hauts Plateaux. Le
poids moyen du blé dur varie de 77 à.
80 kilog. l'hectolitre et celui du blé
tendre de 7ô à 79. Les-blés durs d'Algé-
rie sont clairs, d'une teneur exception.
nelle en amidon et gluten ; ils renfer-
ment peu de cellulose et donnent par
suite peu de son à la mouture. Leur
qualité supérieure les fait préférer
aux blés de Russie et d'Amérique qu'ils
concurrencent sans difficulté. Les plus
beaux blés durs se récoltent dans le
département d'Oran, sur les hauts pla-
teaux du Sersou (Tiaret) ; ils sont sans
trace de mitardin, très indurés et' pro-
viennent de semences sélectionnées.
Les blés de première qualité se ren-
contrent encore en abondance dans les
régions de Saïda, Sidi-Bel-Abbès, Ain-
Temouchent (département d'Oran), sur
les Hauts-Plateaux, la partie nord de la
pleine du Cheliff, les environs de Boui-
ra, Ain-Bessem, Médéa, Miliana (Dé-
partement, d'Alger), à SélifCondé-Smen-
don, Berdj-bou-Arriridj et Souk-Ahras
(département de Constantine).
Durant ces trente-cinq dernières an-
nées, la superficie ensemencée en blés
n'a guère dépassé 1.200.000 hectares et
la production a oscillé entre 3.059.200
et 7.479.972 quintaux.
Les principaux ports exportateurs
sont Alger, Arzew, Bougie, Bône, Mos-
taganem, Oran et Phillippeville. La ma-
jeure partie des blés exportés prend la
direction de Marseille d'où ils sont réex-
pédiés dans ie Midi de la France.
Les chiffres ci-après, représentant le
total des exportations faites durant ces
dix dernières années indiqueront l'im-
portance prise en Algérie par la cul-
ture des blés.
190 0 835.823
190 1 1.542.638
1902. 1.421.482
1903. 724.658
1904. 922.792
1D05.,. 555.029
1D06. 1.189.804
1907. 2.014.743
1908. 724.313
1909. 1.216.153
Les orges
Les orges, qui sont cultivé s à la fois par
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