Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-06-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juin 1909 10 juin 1909
Description : 1909/06/10 (A10,N21). 1909/06/10 (A10,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6541007q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
DIXIÈME ANNÉE. N- 21.
PRIX IrJIYeUMERO: h an.ce î 1 (5 cent.
JEUDI 10 JUIN 1909.
-. -
Les Annales Coloniales
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cations doivent être adrsssés à
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en première page
tr-t AWStRlS
par Edouard NÉRON,
député de la Haute- Loire
L'AFFAIRE IGER
par J. LEMAIRE,
député de flnde Française
uns imimuïiM LÀ mil*
par J. LEMAIRE
député de V Inde française.
EN FEUILLETON
Çorryptes fantastiques
par J. LEMAIRE,
député de l'Inde française.
en seconde page
Courrier de la Réunion
M. SKUNKOSUGUIRA'
par J. NORVAL
CE QUI SE PU AUX MIS
ET AILLEURS
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
EN FEUILLETON
Une université pour Hong-Kong
par J. NORVAL
Un Reserit impérial japonais
LES UVSES
en troisième page
Courrier des théâtres
Mouvement administratif.
Chronique financière
EN ALGÉRIE
La question de l'Enseignement.
Le Gouvernement général de l'Algérie
publie un rapport de M. Ardaillon, rec-
teur de l'Académie d'Alger, sur la si-
tuation de l'enseignement pendant l'an-
née scolaire 1907-1908 ; je désirerais ré-
sumer, pour les lecteurs des Annales Co-
loniales, les renseignements que ce rap-
port contient.
A tout seigneur tout honneur : je
commencerai donc par l'enseignement
primaire.
La population scolaire comprend
130.162 élèves se répartissant ainsi :
113.590 élèves dans les écoles publiques,
16.572 dans les écoles privées. Dans
les écoles publiques, on compte 59.162
Français, 16.864 Israélites, 37.564 Euro-
péens. Dans les écoles privées, on
compte 10.920 Français, 362 Israélites,
5.270 Européens. A remarquer le nombre
restreint d'élèves français. De plus, par
suite de la fermeture d'écoles congréga-
nistes, il faut prévoir un nombre assez
grand de créations : les prévisions de l'ad-
ministration à cet égard sont telles qu'on
peut compter que 229 clauses .nouvelles
fonctionneneront prochainement. Actuo1-
lement, le nombre des écoles publiques
d'Européens s'élève à 1.058, –362 écoles
de garçons, 337 écoles de filles, 311
écoles mixtes, 84 écoles maternelles, le
tout formant un ensemble de 2.396 clas-
ses.
L'enseignement primaire des indigènes
accuse une notable augmentation de l'an-
née scolaire 1907-1908 sur l'année scolaire
1906-1907,33.328 élèves au lieu de 32.090 ;
on compte 11 écoles et 31 classes nou-
velles : le développement de l'enseigne-
ment primaire étant l'un des facteurs les
plus sûrs de la colonisation, on conçoit
que les chiffres que je viens de citer nous
laissent entrevoir l'avenir avec confiance.
En ce qui concerne l'enseignement pri-
maire supérieur et les écoles normales,
on ne constate pas de grandes modifi-
cations : la situation d'une façon générale,
est bonne, mais on peut regretter qu'il
n'y ait pas, dans le département d'Oran,
une école normale de garçons. Il est per-
mis d'espérer que le conseil général don-
nera, à ce point de vue, satisfaction au
désir exprimé par le recteur de l'Aca-
démie d'Alger. -
t%F#
Au point de vue de l'enseignement se-
condaire, l'effectif des élèves a peu
varié: 4.051 élèves en 1908, au lieu de
4.109 la différence n'est guère sensible.
Dans ce nombre, le lycée d'Alger
compte 1.357 élèves (et se classe le troi-
sième, au point de vue global, parmi tous
les lycées de France, y compris COMX de
Paris). Le lycée d'Oran compte? 61 élèves
et celui de Constantine 561. - Quant aux
collèges, ils maintiennent, à peu de chose
près, leurs effectifs : Blida, 273 élèves
Bône, 272 Sétif, 220 Mostaganem,
183 Philippe ville, 170 Tlemcen, 168
Médéa, 86.
Quelques observations très courtes à
présenter. D'abord, très peu, trop peu
d'élèves musulmans, 140 en tout, fré-
quentent les lycées. En outre, l'effectif
des classes primaires des lycées est en
constante diminution. Si les écoles pri-
maires augmentaient d'autant, il n'y au-
rait pas lieu d'insister autrement. Mais
les rapports officiels contatent que l'en-
seignement primaire ne bénéficie pas
pas de ces diminutions. Il convient donc
de signaler la chose et je crois d'ailleurs
qu'il suffira de la signaler. Cette réserve
faite,il semble bien que la situation « mo-
rale et intellectuelle des lycées et collèges
de garçons » soit satisfaisante. Quant à
à J'enseignement secondaire des jeunes
filles, il n'a pas donné lieu à des variations
appréciables : 1490 élève s, soit 78 de plus
que l'an dernier.
+
* *
Je passe à l'Enseignement supérieur.
Ecole de droit : 578 étudiants ; 584 l'an-
née précédente; sur lesquels 381 candidats
ont subi des examens et 228 .- 59 -
ont été admis.. - Ecole de médecine.
159 étudiants : augmentation de 20 uni-
tés pour le3 étudiants en médecine et de
trois unités pour les étudiants en phar-
matie de 1re classe. Ecole des Sciences :
257 étudiants inscrits, ce qui classe l'Ecole
d'Alger, à cet. égard, dans un bon rang
parmi les Facultés de la Métropole.
Ecole des Lettres. 681 étudiants ou au-
diteurs : on peut terminer sur ce chiffre
qui indique une très grande activité dans
les écoles d'enseignement supérieur de
l'Algérie.
Une innovation s'impose cependant
depuis longtemps réclamée d'ailleurs--
la transformation des Ecoles d'enseigne-
ment supérieur en Université. C'est aussi
la préoccupation du Gouvernement,qui a
déposé un projet de loi dans ce sens. Les
Annales Coloniales ont donné les
grandes lignes de ce projet : il est donc
inutile d'y revenir ici et il ne reste qu'à y
souscrire.
Edouar NÉRON,
Député de la Haute-Loire.
L'AFFAIRE SIGER
Nous annoncions dernièrement que,
pojur cause de suspicion légitime du jury de
la Martinique, c'est à la cour d'assises de
la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) que serait
jugée l'affaire Siger. La question cepen-
dant n'est pas encore définitivement tran-
chée, car les héritiers Siger, se constituant
partie civile, ont, paraît-il, formé opposi-
tion à l'arrêt de renvoi prononcé par le
conseil du contentieux de la Martinique,
siégeant, pour la circonstance, en manière
de Cour de cassation.
C'est le 27 mai que ce conseil devait
vider l'opposition dont il était saisi, et déjà
l'on annonçait que M. le gouverneur
Foureau, continuant la série de ses actes
arbitraires, ne se proposait rien moins que
de changer la composition et, par suite, la
majorité du Conseil qui avait osé pronon-
cer ce renvoi de l'accusé Gouyer devant une
cour qui ne serait pas décidée d'avance et
systématiquement, pour raison de couleur
et par passion politique, à condamner un
innocent.
On assurait que, contrairement aux ins-
tructions générales ministérielles qui font
aux chefs de colonie un devoir de ne point
se mêler personnellement aux débats con-
tentieux, contrairement à l'arrêté pris
par lui-même pour déléguer ses pouvoirs
de président au Secrétaire général, le gou-
verneur Foureau se proposait de présider
lui-même le conseil, afin, de par sa voix
prépondérante ou par l'autorité de sa pré-
sence de faire maintenir l'affaire à la Cour
de Fort-de-France. L'opinion de M. Fou-
reau, dans l'affaire est, en effet, bien con-
nue.
Heureusement, la veille meme du jour
où le Conseil du contentieux devait statuer
sur l'opposition de la partie civile, M. Fou-
reau reçut l'avis officiel que le Conseil des
Ministres avait désavoué son geste dictato-
rial, du 17 avril, et décidé l'annulation de
l'arrêté de dissolution du Conseil général.
Cette notification fit réfléchir le fou-
gueux et irascible proconsul; il ajourna sine
die la réunion du Conseil du contentieux,
suspendant ainsi le cours de la Justice,
sous prétexte de prendre l'avis du ministre.
Mieux valait tard que jamais. Seulement
M. le gouverneur, cette fois, se trompait de
porte : Il n'appartient pas, même au mi-
nistre, de donner à un gouverneur des
avis, en réalité des ordres, en matière de
justice. La séparation des pouvoirs est évi-
demment mal pratiquée chez les Touaregs,
mais à Paris, on la connaît et on l'observe
encore.
Nul doute que M. Milliès-Lacroix n'ait,
à ce sujet, donné une nouvelle leçon à son
subordonné, ; celui-ci n'en est, d'ailleurs,
plus à les compter, et il faut espérer
pour les finances de la colonie qu'un câ-
blogramme, le dernier enfin, l'invitera à
venir refaire à bonne école une instruc-
tion administrative plutôt négligée.
Mais jusques à quand laissera-t-on l'in-
fortuné Gouyer attendre dans sa prison
qu'on se soit décidé à lui donner des juges?
Les hésitations du gouverneur, succédant
à ses fantaisies, ne doivent pas avoir pour
effet identique de supprimer les garanties
de la Justice et d'exaspérer tout un peuple.
J. LEMAIRE,
Député de l'Inde française.
.J' 4rIr J'.-
Une interpellation
sur la Martinique
M. Sévère, député du Nord de la Marti-
nique, a déposé, il y a quelques mois, une
demande d'interpellation à M. le Ministre
des colonies sur l'ingérence du gouverneur
de la colonie dans les affaires de la justice.
Ce sont les actes administratifs de M. le
gouverneur Lepreux qui serait l'inter-
pellateur et M. de Pressensé interviendrait
dans la discussion.
Il y a maintenant une année que M. Le-
preux, gravement atteint dans sa santé, a
dû non seulement quitter la Martinique,
mais même prendre sa retraite. Il paraît
donc peu probable que la Chambre s'attar-
de à un débat, aussi rétrospectif et dont
l'issue, d'ailleurs, ne fait doute pour per-
sonne. Nous aimons plutôt croire qu'en
demandant de fixer un jour pour la discus-
sion de son interpellation, M. Sévère désire
faire la lumière sur les actes du gouverneur
actuel de la Martinique.
Nous ne manquerons pas, dans cette cir-
constance, de l'aider de tous nos efforts et
de notre expérience d'ancien gouverneur
de la colonie.
J. LEMAIRE.
-",. - -
Courrier de la Réunion
Les scandales judiciaires. Echos de
l'affaire Légitimus. A quand la fin ?
Les journaux de la colonie reproduisent,
en les commentant, tous les articles de la
Presse métropolitaine, et les dépositions
faites devant la commission d'enquête de
la. Chambre, au sujet des scandales de la
Guadeloupe. C'est que la colonie de la
Réunion a eu longtemps à souffrir du mê-
me mal qui a sévi sur les Antilles,c'est-à-dire
de l'ingérance de l'administration locale
et de la magistrature dans la politique lo-
cale. Toujours ce fut à l'instigation de
comités politiques promettant aux gou-
verneurs, secrétaires généraux et magis-
traits, en mal d'avancement, le piston qui
devait leur assurer une situation meilleure.
Qui ne se rappelle les incidents de Saint-
Pierre en 1905, où, pour faire échec à la
candidature de M. de Mahy, un petit juge
fut transformé en juge d'instruction et
lancé contre le maire de St-Pierre, le député
Archambaud, pour tâcher de découvrir
des irrégularités de comptabilité dans sa
gestion. C'est que St-Pierre était la patrie
de M. de Mahy, qu'il fallait faire échouer,
pour favoriser un candidat officiel, comme
cela avait réussi à la Guadeloupe con-
tre M. Gerville - Reache ; et il importait
alors que l'administration locale fût maî-
tresse des urnes de Saint-Pierre. Le coup
manqua, et la manœuvre tourna à la con-
fusion du gouverneur p. i., M. Théron, de-
venu depuis secrétaire général de M. Auga-
gneur. Cette scandaleuse affaire a laissé
dans le pays des traces ineffaçables et l'un
des magistrats qui y fut mêlé, fut le juge
d'instruction de St-Pierre, M. Digeon, alors
transformé en président du tribunal. Tous
y étaient dont intérimaires dans le service
judiciaire ; la Réunion n'avait donc rien à
envier à la Guadeloupe. Il arriva que, sur
une plainte des justiciables auprès du Pro-
cureur général, à la suite d'une enquête dé-
favorable à M. Digeon, ce dernier fut ren-
voyé en France. en convalescence.
Après 3ans de congé de convalescence,il vient
de rentrer dans la colonie, et comme le
chef du service de la justice n'osa pas le
renvoyer rejoindre son poste de juge d'ins-
truction à St-Pierre, il le garda comme
conseiller à la cour p. i à St-Denis. Quelle
confiance peut inspirer à des justiciables
de pareils magistrats qu'on ne craint pas
de placer aux plus hautes fonctions quand
ils ont démérité aux plus petites I
Un pouvait s imaginer que l'ère des
scandales était close dans notre colonie,
surtout sous la poussée de l'indignation que
provoquèrent les évènements de la Gua-
deloupe, mais voici que la magistrature
fait encore des siennnes.
A la requête du procureur de la Républi-
que p. i. de St-Denis, encore un intérimaire,
un individu est appréhendé et condamné,
séance tenante, pour tentative de jet de
pierre dans une manifestation, à un an de
prison. Remarquez bien qu'il n'y avait
pas délit, mais simple tentative. Le con-
damné interjette appel. Et ce n'est que
deux mois après que la cour statue sur le
mérite de l'appel. Ce qui lui fait 60 jours
de prévention. Or les textes de loi sont for-
mels, qui prescrivent aux parquets d'ins-
tance de faire toute diligence pour la
transmission de dossiers d'appel au par-
quet de la cour. L'article 207 du Code
criminel ne donnait que 24 heures de délai.
Aujourd'hui, ce délai ne doit pas dépasser 8
jours. Nous sommes encore loin des 60
jours en question. Evidemment, la Cour,
par application de l'article 3 du Code pénal,
disant que les tentatives de délits ne sont
pas considérés comme des délits, infirme
le jugement du tribunal de lre instance et
relaxe. Est-ce que de pareils abus, trop
souvent renouvelés, ne devraient pas atti-
rer l'attention du département, s'ils lui
étaient signalés par le chef dn service de
la justice.
Rien ne serait plus aisé que d'empêcher
le renouvellement de tous ces scandales co-
loniaux qui éclatent, à un degré plus ou
moins aigu, et presque constamment dans
chacune de nos possessions d'outre-mer. La
presse seule se charge de les enregistrer
et le ministre compétent n'intervient que
lorsqu'ils dépassent toute mesure. Il serait
temps qu'il y ait une fin à un pareil état de
choses !
-J"- I–-
M. SKUNKO SUGIURA
artiste japonais contemporain, disciple des
maîtres d'autrefois.
Parmi les palmes académiques récemment
parvenues au ministère des affaires étrangè-
res pour être transmises, par la voie diplo-
matique, à leurs destinataires dans les di-
vers pays, il convient de signaler celles qui
ont été décernées à un artiste japonais, M.
Shunko Sugiura. venu cet hiver à Paris où
il a exposé, au Musée d'Ennery, une série de
14 peintures sur soie qui furent fort goûtées
des fervents de l'art du Yamato. Exécutées
les unes a la gouache en couleurs, les autres
simplement à l'encre de Chine,l'artiste ayant
demandé tous ses effets aux nuances du
blanc et du noir, ces œuvres présentaient
cet intérêt particulier d'être autant d'exem-
ples, parfaitement réussis, du style et des
procédés des différentes écoles qui se sont
succédé ou ont coexisté au Japon du VIle au
XVIIe siècle de notre ère. Elles formaient,
comme en racourci, une histoire de la pein-
ture au pays des Masanobu, des Motonobu,
toutes les styles étan.t représentés,sauf toute-
fois celui de l'école dite Obzigoyé, ou
école vulgaire (scènes de la vie ordinaire),
la plus récente et aussi la plus connue en
Europe, celle à laquelle appartiennent les
Oulamaro,les Hok'saï, les lliroshighé..,
Les peintures dues au pinceau si habile,si
exercé de M. Shunko Sugiura et comprises
dans la suite exposée cet hiver à Paris repré-
sentaient en général des paysages traités
suivant des styles et des procédés variés des
écoles deTosa (art national), de Kano ancien,
deKano moderne (influence chinoise), qui
ont brillé surtout du XIe au XVIe siècle.Les
connaisseurs y ont trouvé des occasions de
rapprochement,des éléments de comparai-
son qu'ils auraient vainement cherchés dans
les musées et les collections accessibles en
Europe. En quelques pages qu'il a données
au Bulletin de la Société Franco-Japonaise,
M. Gaston Migeon a tracé, avec son talent
habituel, une fine et délicate esquisse de
cette intéressante originale physionomie" de
TRIBUNE LIBRE
Comptes fantastiques
Sous ce titre, la chronique coloniale
du Journal des Chambres de Commerce,
par la plume alerte et précise de M. le
Gouverneur Grodet, raconte avec quelle
fantaisie sont administrées les finances
de l'Afrique occidentale française et avec
quelle désinvolture on se dispense de
toute espèce de justification.
Afin de rendre à chacun ce qui lui re-
TÎentt et de n'incriminer à tort aucun ad-
ministrateur ni aucune des colonies qui
font partie de notre Afriaue occidentale,
nous reproduisons 1 article de notre con-
frère.
*
* *
Au mois d'octobre 1907, la Commission des
finances du Conseil général du Sénégal avait
proposé à cette assemblée de renvoyer a une
réunion ultérieure l'examen des comptes défi-
nitifsdu budget local pour les exercices 1903 et
1904.
« Nous voyons, écrivait à ce sujet le rappor-
teur de la Commission des finances, au compte
de 1903, aux recettes extraordinaires, un
prélèvement sur la caisse de réserves de 1.50a
571 fr. 87 et aux dépenses extraordinaires une
somme de 1.352,6/1 fr.13 sans aucun détail
et sans aucune justification. 1 -
« Bien plus, au compte de 1904, pour les dé-
pense des Travaux publics, nous trouvons cette
note:
« - La Direction des Travaux publics a décla-
ré ne pouvoir fournir aucun relevé détaillé par
nature des travaux des dépenses faites sur le
chapitre Travaux extraordinaires (noie du 2li
avril 1907, ci-jointe). Il en est de même du 2e
bureau, Matériel, qui a liquidé toutes ces dé-
penses avant leur ordonnancement par le 3c bu-
reau, Finances (note du 3 mai 1907, ci-join-
te).
« Le Conseil général doit comprendre qu'en
présence de cette situation, il est imposible à
la Commission des Finances, avant la fin de la
session, de rédiger un rapport et de formuler
des propositions'. »
L'assemblée locale chargea alors sa Commis-
sion coloniale de réclamer les pièces qui fai-
saient défaut. Dans sa séance du 18 février 1908,
la Commission coloniale dit qu'elle était « im-
puissante à aborder l'examen des comptes dé-
finitifs 1903 et 1904 en l'absence des justifica-
tions signalées par le Conseil général et qui
n'ont pas été fournies depuis ». Le 18 août sui-
vant, la Commission constate qu'il ne lui a
encore été rien envoyé. Le 8 octobre, elle re-
çoit le nouveau secrétaire général du Gouver-
nement du Sénégal et appelle son attention
sur un certain nombre d'affaires. Dans l'énu-
mération, on lit (n° 8) : « Compte définitifs des
exercices 1903 et 1904 ; impossibilité d'obtenir
lp.s TiiÀr.fis iiistiticatives. ».
.-- r-----" ------- -
A la fin de 1908, le Conseil général a tenu
sa session budgétaire et, le 4 décembre, « sou-
cieux de se réserver l'attribution essentielle
cieux de se r é server l' ,,
qui lui revient, en vertu du décret financier de
1882, dans le contrôle et l'approbation des
comptes définitifs, mais désirant faire preuve
d'esprit de conciliation et faciliter à la nouvel-
le administration sa tùche, (il) a accepté, sur
la demande instante de cette dernière, de délé-
guer ses pouvoirs à la Commission coloniale
en ce qui concerne l'approbation des comptes
définitifs des exercices 1903, 1904 et 1905 ».
Voilà donc revenus devant la Commission
coloniale ces Comptes fantastiques établis par
le Gouverneur du Sénégal Camille Guy, placé
sous l'autorité et la direction du Gouverneur
général Roume ! Le 18 janvier 1909, la Com-
mission prend la délibération suivante :
La Commission coloniale,
Vu la délégation en date du 4 décembre 1S08
par laquelle le Conseil général lui a donné
mission de débattre les comptes définitifs des
exercices 1903 et 1904 ;
Vu sa délibération en date du 8 octobre
1008 renvoyant au Conseil général, faute d'ob-
tenir les justifications qu'elle demandait, les
comptes définitifs desdits exercices sur les-
quels elle avait été précédemment chargée par
l'assemblée générale de présenter un rap-
port ;
Vu les raisons de ce renvoi consignées dans
la séance du Conseil générat du 23 octobre 1907
(malin) ;
Attendu que les mêmes motifs subsistent,
après une année d'attente vaine, pour déclarer
qu'elle se trouve encoredans la même impossi-
bilité de débattre dss comptes dont les justifi-
cations manquent ;
Se conformant al article III du décret finan-
cier du 20 novembre 1882 ainsi conçu : « Les
Conseils généraux entendent et débattent les
comptes d'exercice du service local. Les ob-
servations que ces comptes peuvent motiver
sont directement adressées au Gouve'rneur par
les Présidents de ces Conseils » ;
Renvoie à M. le lieutenant-Gouverneur du
Sénégal par l'intermédiaire de son Président,
les comptes définitifs précités en faisant ob-
server qu'elle n'a pu examiner et donner un
avis quelconque sur des dépenses parmi les-
quelle en figure une de la somme de 1.352.671 fr.13
aux dépenses extraoramaires de 1 exercice
1903, sans aucun détail et sans aucune justi-
fication, et d'autres au budget de 1901 pour
travaux extraordinaires dont le directeur des
tiavaux publics n'a pu fournir aucun relevé
détaillé par nature de travaux, comme le cons-
tatent les notes manuscrites des 26 avril et 3
mai 1907 jointes au compte définitif de l'exer-
cice 1904.
Mais il est Dien mutile de se gêner avec le
Conseil général du Sénégal, avec une assem-
blée élective à ce point acharnée à réclamer des
justifications comptables à un Gouverneur or-
donnateur : par deux arrètés des 25 et 26 février
1909, signés sur la proposition du Lieutenant-
Gouverneur du Sénégal,M.le Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale a définitivement ar-
rêté ces Comptes fantastiques de 1903 et de
1904 (Journal officiel du Sénégal, n° du 11
mars 1909, pages*34- et 135).
Maintenant, que pensera le Gouvernement
centrai de ces deux actes au tocratiques que nous
venons de mettre en lumière ici ?
Qu'en pensera aussi la Cour des comp-
tes ?
**#
L'honorable M. Gt'odet est trop averti
par sa longue expérience des choses co-
loniales pour ignorer que ces procédés
arbitraires et dictatoriaux usagés à St-
Louis et à Dakar n'ont pas été et même
ne sont pas encore de règle en d'autres
colonies. Il nous souvient de la facilité
extraordinaire avec laquelle certains
mêmes bilans se soldaient par plus ou
par moins 4 ou500.000 ir. sur un total
de 3 millions, suivant qu'ils étaient dres-
sés par tel ou tel chef de détail, afin de
répondre à un besoin momentané de pré-
senter un budget en excédent ou en défi-
cit.
Que d'habiles danseurs en usent aussi
cavalièrement avec les finances des co-
lonies dépourvues du contrôle d'un con.
seil général, cela peut, à la rigueur,s'ex-
pliquer ; mais, dans le cas cité par M.
Grodet, c'est en dépit des réclamations
autorisées d'un conseil général et de sa
commission permanente que l'adminis-
tration prétend arrêter et approuver dé-
finitivement des comptes qui n'ont même
pas été rendus.
Quels virements, quels gaspillages,
quelles affectations irrégulières ou cou-
pables veut-on ainsi couvrir et dissimu-
ler ? Souhaitons que la cour des comp-
tes ait la curiosité de le demander.
Nous restons sceptique cependant sur
l'efficacité de ce contrôle posthume, d'au-
tant plus que le Sénégal possède en quel-
que sorte des traditions en matière de
justifications comptables. N'est-ce pas
sur cette terre étrange,alors que se cons-
truisait lentement et coûteusement le
chemin de fer de Kayes à Bafontasé, qu'un
incendie détruisait à propos les registres
où devaient se trouver des explications
réclamées Dar la cour des contîntes ?
.1- -- ---- ---- -----[""---,..
Depuis quelques années, la commis-
sion du budget de la Chambre des Dépu-
tés désigne un rapporteur spécial pour
les budgets locaux des colonies : quelle
œuvre utile ce rapporteur ne pourrait-il
pas accomplir ? Quelle mine précieuse et
inépuisable seraient pour lui les comptes
d'emploi des fonds d'emprunt ou des
produits d'impôts dans les colonies où
une bonne gestion financière est la con-
dition d'une bonne situation politique l
A part un premier travail, fait,croyons-
nous, par M. Lucien Hubert, et présen-
tant surtout des observations générales,
aucun des rapporteurs successivement
désignés n'a encore dénoncé le mal ni
réclamé les sanctions légitimes. Aussi les
comptes fantastiques de certaines adminis-
trations continueront de masquer aux
yeux du public confiant et crédule les
exercices de haute voltige auxquels sont
souvent livrés les deniers publics aux
colonies.
J. LEMAIRE,
ancien gouverneur des colonies,
Député de l'Inde française.
Les Livres
Missions au Sahara, par MM. E.-F.
GAUTIER et R. CHUDEAU: tome II, Saha-
ra soudanais, par R. CHUDEAU, chargé
de Mission en Afrique occidentale fran-
çaise. Un vol. in-8° raisin, 83 figures
et cartes en noir et en couleur, 72 phototy-
pies hors texte (Librairie Armand COLIN,
rue deMézières, 5, Paris), broché 15 fr.
Le premier volume (Sahara Algérien) a
paru, il y a un an, sous la signature de
E.-F. Gautier. Ce - second volume, qui
vient de paraître, débute par une série
de monographies des régions traversées
par M. R. Chudeau entre l'Ahnet, le Ni-
ger et le Tchad, régions qui compren-
nent les terrains du parcours des pas-
teurs touaregs et la lisière nord des pays
habités par las cultivateurs noirs. -
Les chapitres suivants sont consacrés
à l'étude de questions qui intéressent
l'ensemble du Sahara. La géographie bo-
tanique et la géographie zoologique, à
cause de l'importance économique qu'el-
les peuvent présenter, ont été traitées
avec soin.
On s'est efforcé aussi de montrer, par
l'étude de plusieurs questions techni-
ques, qu'un empiétement progressif du
Sahara sur le Soudan, bien que généra-
lement admis, est improbable. La gravi-
té de l'affirmation,qui, si l'extension pro-
gressive du désert vers le Sud était dé-
montrée, enlèverait tout intérêt aux ef-
forts qui sont faits pour relier le moyen
Niger au reste du monde, justifie les dé-
veloppements qui ont été donnés à l'étude
PRIX IrJIYeUMERO: h an.ce î 1 (5 cent.
JEUDI 10 JUIN 1909.
-. -
Les Annales Coloniales
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cations doivent être adrsssés à
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Lire aujourd'hui
en première page
tr-t AWStRlS
par Edouard NÉRON,
député de la Haute- Loire
L'AFFAIRE IGER
par J. LEMAIRE,
député de flnde Française
uns imimuïiM LÀ mil*
par J. LEMAIRE
député de V Inde française.
EN FEUILLETON
Çorryptes fantastiques
par J. LEMAIRE,
député de l'Inde française.
en seconde page
Courrier de la Réunion
M. SKUNKOSUGUIRA'
par J. NORVAL
CE QUI SE PU AUX MIS
ET AILLEURS
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
EN FEUILLETON
Une université pour Hong-Kong
par J. NORVAL
Un Reserit impérial japonais
LES UVSES
en troisième page
Courrier des théâtres
Mouvement administratif.
Chronique financière
EN ALGÉRIE
La question de l'Enseignement.
Le Gouvernement général de l'Algérie
publie un rapport de M. Ardaillon, rec-
teur de l'Académie d'Alger, sur la si-
tuation de l'enseignement pendant l'an-
née scolaire 1907-1908 ; je désirerais ré-
sumer, pour les lecteurs des Annales Co-
loniales, les renseignements que ce rap-
port contient.
A tout seigneur tout honneur : je
commencerai donc par l'enseignement
primaire.
La population scolaire comprend
130.162 élèves se répartissant ainsi :
113.590 élèves dans les écoles publiques,
16.572 dans les écoles privées. Dans
les écoles publiques, on compte 59.162
Français, 16.864 Israélites, 37.564 Euro-
péens. Dans les écoles privées, on
compte 10.920 Français, 362 Israélites,
5.270 Européens. A remarquer le nombre
restreint d'élèves français. De plus, par
suite de la fermeture d'écoles congréga-
nistes, il faut prévoir un nombre assez
grand de créations : les prévisions de l'ad-
ministration à cet égard sont telles qu'on
peut compter que 229 clauses .nouvelles
fonctionneneront prochainement. Actuo1-
lement, le nombre des écoles publiques
d'Européens s'élève à 1.058, –362 écoles
de garçons, 337 écoles de filles, 311
écoles mixtes, 84 écoles maternelles, le
tout formant un ensemble de 2.396 clas-
ses.
L'enseignement primaire des indigènes
accuse une notable augmentation de l'an-
née scolaire 1907-1908 sur l'année scolaire
1906-1907,33.328 élèves au lieu de 32.090 ;
on compte 11 écoles et 31 classes nou-
velles : le développement de l'enseigne-
ment primaire étant l'un des facteurs les
plus sûrs de la colonisation, on conçoit
que les chiffres que je viens de citer nous
laissent entrevoir l'avenir avec confiance.
En ce qui concerne l'enseignement pri-
maire supérieur et les écoles normales,
on ne constate pas de grandes modifi-
cations : la situation d'une façon générale,
est bonne, mais on peut regretter qu'il
n'y ait pas, dans le département d'Oran,
une école normale de garçons. Il est per-
mis d'espérer que le conseil général don-
nera, à ce point de vue, satisfaction au
désir exprimé par le recteur de l'Aca-
démie d'Alger. -
t%F#
Au point de vue de l'enseignement se-
condaire, l'effectif des élèves a peu
varié: 4.051 élèves en 1908, au lieu de
4.109 la différence n'est guère sensible.
Dans ce nombre, le lycée d'Alger
compte 1.357 élèves (et se classe le troi-
sième, au point de vue global, parmi tous
les lycées de France, y compris COMX de
Paris). Le lycée d'Oran compte? 61 élèves
et celui de Constantine 561. - Quant aux
collèges, ils maintiennent, à peu de chose
près, leurs effectifs : Blida, 273 élèves
Bône, 272 Sétif, 220 Mostaganem,
183 Philippe ville, 170 Tlemcen, 168
Médéa, 86.
Quelques observations très courtes à
présenter. D'abord, très peu, trop peu
d'élèves musulmans, 140 en tout, fré-
quentent les lycées. En outre, l'effectif
des classes primaires des lycées est en
constante diminution. Si les écoles pri-
maires augmentaient d'autant, il n'y au-
rait pas lieu d'insister autrement. Mais
les rapports officiels contatent que l'en-
seignement primaire ne bénéficie pas
pas de ces diminutions. Il convient donc
de signaler la chose et je crois d'ailleurs
qu'il suffira de la signaler. Cette réserve
faite,il semble bien que la situation « mo-
rale et intellectuelle des lycées et collèges
de garçons » soit satisfaisante. Quant à
à J'enseignement secondaire des jeunes
filles, il n'a pas donné lieu à des variations
appréciables : 1490 élève s, soit 78 de plus
que l'an dernier.
+
* *
Je passe à l'Enseignement supérieur.
Ecole de droit : 578 étudiants ; 584 l'an-
née précédente; sur lesquels 381 candidats
ont subi des examens et 228 .- 59 -
ont été admis.. - Ecole de médecine.
159 étudiants : augmentation de 20 uni-
tés pour le3 étudiants en médecine et de
trois unités pour les étudiants en phar-
matie de 1re classe. Ecole des Sciences :
257 étudiants inscrits, ce qui classe l'Ecole
d'Alger, à cet. égard, dans un bon rang
parmi les Facultés de la Métropole.
Ecole des Lettres. 681 étudiants ou au-
diteurs : on peut terminer sur ce chiffre
qui indique une très grande activité dans
les écoles d'enseignement supérieur de
l'Algérie.
Une innovation s'impose cependant
depuis longtemps réclamée d'ailleurs--
la transformation des Ecoles d'enseigne-
ment supérieur en Université. C'est aussi
la préoccupation du Gouvernement,qui a
déposé un projet de loi dans ce sens. Les
Annales Coloniales ont donné les
grandes lignes de ce projet : il est donc
inutile d'y revenir ici et il ne reste qu'à y
souscrire.
Edouar NÉRON,
Député de la Haute-Loire.
L'AFFAIRE SIGER
Nous annoncions dernièrement que,
pojur cause de suspicion légitime du jury de
la Martinique, c'est à la cour d'assises de
la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) que serait
jugée l'affaire Siger. La question cepen-
dant n'est pas encore définitivement tran-
chée, car les héritiers Siger, se constituant
partie civile, ont, paraît-il, formé opposi-
tion à l'arrêt de renvoi prononcé par le
conseil du contentieux de la Martinique,
siégeant, pour la circonstance, en manière
de Cour de cassation.
C'est le 27 mai que ce conseil devait
vider l'opposition dont il était saisi, et déjà
l'on annonçait que M. le gouverneur
Foureau, continuant la série de ses actes
arbitraires, ne se proposait rien moins que
de changer la composition et, par suite, la
majorité du Conseil qui avait osé pronon-
cer ce renvoi de l'accusé Gouyer devant une
cour qui ne serait pas décidée d'avance et
systématiquement, pour raison de couleur
et par passion politique, à condamner un
innocent.
On assurait que, contrairement aux ins-
tructions générales ministérielles qui font
aux chefs de colonie un devoir de ne point
se mêler personnellement aux débats con-
tentieux, contrairement à l'arrêté pris
par lui-même pour déléguer ses pouvoirs
de président au Secrétaire général, le gou-
verneur Foureau se proposait de présider
lui-même le conseil, afin, de par sa voix
prépondérante ou par l'autorité de sa pré-
sence de faire maintenir l'affaire à la Cour
de Fort-de-France. L'opinion de M. Fou-
reau, dans l'affaire est, en effet, bien con-
nue.
Heureusement, la veille meme du jour
où le Conseil du contentieux devait statuer
sur l'opposition de la partie civile, M. Fou-
reau reçut l'avis officiel que le Conseil des
Ministres avait désavoué son geste dictato-
rial, du 17 avril, et décidé l'annulation de
l'arrêté de dissolution du Conseil général.
Cette notification fit réfléchir le fou-
gueux et irascible proconsul; il ajourna sine
die la réunion du Conseil du contentieux,
suspendant ainsi le cours de la Justice,
sous prétexte de prendre l'avis du ministre.
Mieux valait tard que jamais. Seulement
M. le gouverneur, cette fois, se trompait de
porte : Il n'appartient pas, même au mi-
nistre, de donner à un gouverneur des
avis, en réalité des ordres, en matière de
justice. La séparation des pouvoirs est évi-
demment mal pratiquée chez les Touaregs,
mais à Paris, on la connaît et on l'observe
encore.
Nul doute que M. Milliès-Lacroix n'ait,
à ce sujet, donné une nouvelle leçon à son
subordonné, ; celui-ci n'en est, d'ailleurs,
plus à les compter, et il faut espérer
pour les finances de la colonie qu'un câ-
blogramme, le dernier enfin, l'invitera à
venir refaire à bonne école une instruc-
tion administrative plutôt négligée.
Mais jusques à quand laissera-t-on l'in-
fortuné Gouyer attendre dans sa prison
qu'on se soit décidé à lui donner des juges?
Les hésitations du gouverneur, succédant
à ses fantaisies, ne doivent pas avoir pour
effet identique de supprimer les garanties
de la Justice et d'exaspérer tout un peuple.
J. LEMAIRE,
Député de l'Inde française.
.J' 4rIr J'.-
Une interpellation
sur la Martinique
M. Sévère, député du Nord de la Marti-
nique, a déposé, il y a quelques mois, une
demande d'interpellation à M. le Ministre
des colonies sur l'ingérence du gouverneur
de la colonie dans les affaires de la justice.
Ce sont les actes administratifs de M. le
gouverneur Lepreux qui serait l'inter-
pellateur et M. de Pressensé interviendrait
dans la discussion.
Il y a maintenant une année que M. Le-
preux, gravement atteint dans sa santé, a
dû non seulement quitter la Martinique,
mais même prendre sa retraite. Il paraît
donc peu probable que la Chambre s'attar-
de à un débat, aussi rétrospectif et dont
l'issue, d'ailleurs, ne fait doute pour per-
sonne. Nous aimons plutôt croire qu'en
demandant de fixer un jour pour la discus-
sion de son interpellation, M. Sévère désire
faire la lumière sur les actes du gouverneur
actuel de la Martinique.
Nous ne manquerons pas, dans cette cir-
constance, de l'aider de tous nos efforts et
de notre expérience d'ancien gouverneur
de la colonie.
J. LEMAIRE.
-",. - -
Courrier de la Réunion
Les scandales judiciaires. Echos de
l'affaire Légitimus. A quand la fin ?
Les journaux de la colonie reproduisent,
en les commentant, tous les articles de la
Presse métropolitaine, et les dépositions
faites devant la commission d'enquête de
la. Chambre, au sujet des scandales de la
Guadeloupe. C'est que la colonie de la
Réunion a eu longtemps à souffrir du mê-
me mal qui a sévi sur les Antilles,c'est-à-dire
de l'ingérance de l'administration locale
et de la magistrature dans la politique lo-
cale. Toujours ce fut à l'instigation de
comités politiques promettant aux gou-
verneurs, secrétaires généraux et magis-
traits, en mal d'avancement, le piston qui
devait leur assurer une situation meilleure.
Qui ne se rappelle les incidents de Saint-
Pierre en 1905, où, pour faire échec à la
candidature de M. de Mahy, un petit juge
fut transformé en juge d'instruction et
lancé contre le maire de St-Pierre, le député
Archambaud, pour tâcher de découvrir
des irrégularités de comptabilité dans sa
gestion. C'est que St-Pierre était la patrie
de M. de Mahy, qu'il fallait faire échouer,
pour favoriser un candidat officiel, comme
cela avait réussi à la Guadeloupe con-
tre M. Gerville - Reache ; et il importait
alors que l'administration locale fût maî-
tresse des urnes de Saint-Pierre. Le coup
manqua, et la manœuvre tourna à la con-
fusion du gouverneur p. i., M. Théron, de-
venu depuis secrétaire général de M. Auga-
gneur. Cette scandaleuse affaire a laissé
dans le pays des traces ineffaçables et l'un
des magistrats qui y fut mêlé, fut le juge
d'instruction de St-Pierre, M. Digeon, alors
transformé en président du tribunal. Tous
y étaient dont intérimaires dans le service
judiciaire ; la Réunion n'avait donc rien à
envier à la Guadeloupe. Il arriva que, sur
une plainte des justiciables auprès du Pro-
cureur général, à la suite d'une enquête dé-
favorable à M. Digeon, ce dernier fut ren-
voyé en France. en convalescence.
Après 3ans de congé de convalescence,il vient
de rentrer dans la colonie, et comme le
chef du service de la justice n'osa pas le
renvoyer rejoindre son poste de juge d'ins-
truction à St-Pierre, il le garda comme
conseiller à la cour p. i à St-Denis. Quelle
confiance peut inspirer à des justiciables
de pareils magistrats qu'on ne craint pas
de placer aux plus hautes fonctions quand
ils ont démérité aux plus petites I
Un pouvait s imaginer que l'ère des
scandales était close dans notre colonie,
surtout sous la poussée de l'indignation que
provoquèrent les évènements de la Gua-
deloupe, mais voici que la magistrature
fait encore des siennnes.
A la requête du procureur de la Républi-
que p. i. de St-Denis, encore un intérimaire,
un individu est appréhendé et condamné,
séance tenante, pour tentative de jet de
pierre dans une manifestation, à un an de
prison. Remarquez bien qu'il n'y avait
pas délit, mais simple tentative. Le con-
damné interjette appel. Et ce n'est que
deux mois après que la cour statue sur le
mérite de l'appel. Ce qui lui fait 60 jours
de prévention. Or les textes de loi sont for-
mels, qui prescrivent aux parquets d'ins-
tance de faire toute diligence pour la
transmission de dossiers d'appel au par-
quet de la cour. L'article 207 du Code
criminel ne donnait que 24 heures de délai.
Aujourd'hui, ce délai ne doit pas dépasser 8
jours. Nous sommes encore loin des 60
jours en question. Evidemment, la Cour,
par application de l'article 3 du Code pénal,
disant que les tentatives de délits ne sont
pas considérés comme des délits, infirme
le jugement du tribunal de lre instance et
relaxe. Est-ce que de pareils abus, trop
souvent renouvelés, ne devraient pas atti-
rer l'attention du département, s'ils lui
étaient signalés par le chef dn service de
la justice.
Rien ne serait plus aisé que d'empêcher
le renouvellement de tous ces scandales co-
loniaux qui éclatent, à un degré plus ou
moins aigu, et presque constamment dans
chacune de nos possessions d'outre-mer. La
presse seule se charge de les enregistrer
et le ministre compétent n'intervient que
lorsqu'ils dépassent toute mesure. Il serait
temps qu'il y ait une fin à un pareil état de
choses !
-J"- I–-
M. SKUNKO SUGIURA
artiste japonais contemporain, disciple des
maîtres d'autrefois.
Parmi les palmes académiques récemment
parvenues au ministère des affaires étrangè-
res pour être transmises, par la voie diplo-
matique, à leurs destinataires dans les di-
vers pays, il convient de signaler celles qui
ont été décernées à un artiste japonais, M.
Shunko Sugiura. venu cet hiver à Paris où
il a exposé, au Musée d'Ennery, une série de
14 peintures sur soie qui furent fort goûtées
des fervents de l'art du Yamato. Exécutées
les unes a la gouache en couleurs, les autres
simplement à l'encre de Chine,l'artiste ayant
demandé tous ses effets aux nuances du
blanc et du noir, ces œuvres présentaient
cet intérêt particulier d'être autant d'exem-
ples, parfaitement réussis, du style et des
procédés des différentes écoles qui se sont
succédé ou ont coexisté au Japon du VIle au
XVIIe siècle de notre ère. Elles formaient,
comme en racourci, une histoire de la pein-
ture au pays des Masanobu, des Motonobu,
toutes les styles étan.t représentés,sauf toute-
fois celui de l'école dite Obzigoyé, ou
école vulgaire (scènes de la vie ordinaire),
la plus récente et aussi la plus connue en
Europe, celle à laquelle appartiennent les
Oulamaro,les Hok'saï, les lliroshighé..,
Les peintures dues au pinceau si habile,si
exercé de M. Shunko Sugiura et comprises
dans la suite exposée cet hiver à Paris repré-
sentaient en général des paysages traités
suivant des styles et des procédés variés des
écoles deTosa (art national), de Kano ancien,
deKano moderne (influence chinoise), qui
ont brillé surtout du XIe au XVIe siècle.Les
connaisseurs y ont trouvé des occasions de
rapprochement,des éléments de comparai-
son qu'ils auraient vainement cherchés dans
les musées et les collections accessibles en
Europe. En quelques pages qu'il a données
au Bulletin de la Société Franco-Japonaise,
M. Gaston Migeon a tracé, avec son talent
habituel, une fine et délicate esquisse de
cette intéressante originale physionomie" de
TRIBUNE LIBRE
Comptes fantastiques
Sous ce titre, la chronique coloniale
du Journal des Chambres de Commerce,
par la plume alerte et précise de M. le
Gouverneur Grodet, raconte avec quelle
fantaisie sont administrées les finances
de l'Afrique occidentale française et avec
quelle désinvolture on se dispense de
toute espèce de justification.
Afin de rendre à chacun ce qui lui re-
TÎentt et de n'incriminer à tort aucun ad-
ministrateur ni aucune des colonies qui
font partie de notre Afriaue occidentale,
nous reproduisons 1 article de notre con-
frère.
*
* *
Au mois d'octobre 1907, la Commission des
finances du Conseil général du Sénégal avait
proposé à cette assemblée de renvoyer a une
réunion ultérieure l'examen des comptes défi-
nitifsdu budget local pour les exercices 1903 et
1904.
« Nous voyons, écrivait à ce sujet le rappor-
teur de la Commission des finances, au compte
de 1903, aux recettes extraordinaires, un
prélèvement sur la caisse de réserves de 1.50a
571 fr. 87 et aux dépenses extraordinaires une
somme de 1.352,6/1 fr.13 sans aucun détail
et sans aucune justification. 1 -
« Bien plus, au compte de 1904, pour les dé-
pense des Travaux publics, nous trouvons cette
note:
« - La Direction des Travaux publics a décla-
ré ne pouvoir fournir aucun relevé détaillé par
nature des travaux des dépenses faites sur le
chapitre Travaux extraordinaires (noie du 2li
avril 1907, ci-jointe). Il en est de même du 2e
bureau, Matériel, qui a liquidé toutes ces dé-
penses avant leur ordonnancement par le 3c bu-
reau, Finances (note du 3 mai 1907, ci-join-
te).
« Le Conseil général doit comprendre qu'en
présence de cette situation, il est imposible à
la Commission des Finances, avant la fin de la
session, de rédiger un rapport et de formuler
des propositions'. »
L'assemblée locale chargea alors sa Commis-
sion coloniale de réclamer les pièces qui fai-
saient défaut. Dans sa séance du 18 février 1908,
la Commission coloniale dit qu'elle était « im-
puissante à aborder l'examen des comptes dé-
finitifs 1903 et 1904 en l'absence des justifica-
tions signalées par le Conseil général et qui
n'ont pas été fournies depuis ». Le 18 août sui-
vant, la Commission constate qu'il ne lui a
encore été rien envoyé. Le 8 octobre, elle re-
çoit le nouveau secrétaire général du Gouver-
nement du Sénégal et appelle son attention
sur un certain nombre d'affaires. Dans l'énu-
mération, on lit (n° 8) : « Compte définitifs des
exercices 1903 et 1904 ; impossibilité d'obtenir
lp.s TiiÀr.fis iiistiticatives. ».
.-- r-----" ------- -
A la fin de 1908, le Conseil général a tenu
sa session budgétaire et, le 4 décembre, « sou-
cieux de se réserver l'attribution essentielle
cieux de se r é server l' ,,
qui lui revient, en vertu du décret financier de
1882, dans le contrôle et l'approbation des
comptes définitifs, mais désirant faire preuve
d'esprit de conciliation et faciliter à la nouvel-
le administration sa tùche, (il) a accepté, sur
la demande instante de cette dernière, de délé-
guer ses pouvoirs à la Commission coloniale
en ce qui concerne l'approbation des comptes
définitifs des exercices 1903, 1904 et 1905 ».
Voilà donc revenus devant la Commission
coloniale ces Comptes fantastiques établis par
le Gouverneur du Sénégal Camille Guy, placé
sous l'autorité et la direction du Gouverneur
général Roume ! Le 18 janvier 1909, la Com-
mission prend la délibération suivante :
La Commission coloniale,
Vu la délégation en date du 4 décembre 1S08
par laquelle le Conseil général lui a donné
mission de débattre les comptes définitifs des
exercices 1903 et 1904 ;
Vu sa délibération en date du 8 octobre
1008 renvoyant au Conseil général, faute d'ob-
tenir les justifications qu'elle demandait, les
comptes définitifs desdits exercices sur les-
quels elle avait été précédemment chargée par
l'assemblée générale de présenter un rap-
port ;
Vu les raisons de ce renvoi consignées dans
la séance du Conseil générat du 23 octobre 1907
(malin) ;
Attendu que les mêmes motifs subsistent,
après une année d'attente vaine, pour déclarer
qu'elle se trouve encoredans la même impossi-
bilité de débattre dss comptes dont les justifi-
cations manquent ;
Se conformant al article III du décret finan-
cier du 20 novembre 1882 ainsi conçu : « Les
Conseils généraux entendent et débattent les
comptes d'exercice du service local. Les ob-
servations que ces comptes peuvent motiver
sont directement adressées au Gouve'rneur par
les Présidents de ces Conseils » ;
Renvoie à M. le lieutenant-Gouverneur du
Sénégal par l'intermédiaire de son Président,
les comptes définitifs précités en faisant ob-
server qu'elle n'a pu examiner et donner un
avis quelconque sur des dépenses parmi les-
quelle en figure une de la somme de 1.352.671 fr.13
aux dépenses extraoramaires de 1 exercice
1903, sans aucun détail et sans aucune justi-
fication, et d'autres au budget de 1901 pour
travaux extraordinaires dont le directeur des
tiavaux publics n'a pu fournir aucun relevé
détaillé par nature de travaux, comme le cons-
tatent les notes manuscrites des 26 avril et 3
mai 1907 jointes au compte définitif de l'exer-
cice 1904.
Mais il est Dien mutile de se gêner avec le
Conseil général du Sénégal, avec une assem-
blée élective à ce point acharnée à réclamer des
justifications comptables à un Gouverneur or-
donnateur : par deux arrètés des 25 et 26 février
1909, signés sur la proposition du Lieutenant-
Gouverneur du Sénégal,M.le Gouverneur géné-
ral de l'Afrique Occidentale a définitivement ar-
rêté ces Comptes fantastiques de 1903 et de
1904 (Journal officiel du Sénégal, n° du 11
mars 1909, pages*34- et 135).
Maintenant, que pensera le Gouvernement
centrai de ces deux actes au tocratiques que nous
venons de mettre en lumière ici ?
Qu'en pensera aussi la Cour des comp-
tes ?
**#
L'honorable M. Gt'odet est trop averti
par sa longue expérience des choses co-
loniales pour ignorer que ces procédés
arbitraires et dictatoriaux usagés à St-
Louis et à Dakar n'ont pas été et même
ne sont pas encore de règle en d'autres
colonies. Il nous souvient de la facilité
extraordinaire avec laquelle certains
mêmes bilans se soldaient par plus ou
par moins 4 ou500.000 ir. sur un total
de 3 millions, suivant qu'ils étaient dres-
sés par tel ou tel chef de détail, afin de
répondre à un besoin momentané de pré-
senter un budget en excédent ou en défi-
cit.
Que d'habiles danseurs en usent aussi
cavalièrement avec les finances des co-
lonies dépourvues du contrôle d'un con.
seil général, cela peut, à la rigueur,s'ex-
pliquer ; mais, dans le cas cité par M.
Grodet, c'est en dépit des réclamations
autorisées d'un conseil général et de sa
commission permanente que l'adminis-
tration prétend arrêter et approuver dé-
finitivement des comptes qui n'ont même
pas été rendus.
Quels virements, quels gaspillages,
quelles affectations irrégulières ou cou-
pables veut-on ainsi couvrir et dissimu-
ler ? Souhaitons que la cour des comp-
tes ait la curiosité de le demander.
Nous restons sceptique cependant sur
l'efficacité de ce contrôle posthume, d'au-
tant plus que le Sénégal possède en quel-
que sorte des traditions en matière de
justifications comptables. N'est-ce pas
sur cette terre étrange,alors que se cons-
truisait lentement et coûteusement le
chemin de fer de Kayes à Bafontasé, qu'un
incendie détruisait à propos les registres
où devaient se trouver des explications
réclamées Dar la cour des contîntes ?
.1- -- ---- ---- -----[""---,..
Depuis quelques années, la commis-
sion du budget de la Chambre des Dépu-
tés désigne un rapporteur spécial pour
les budgets locaux des colonies : quelle
œuvre utile ce rapporteur ne pourrait-il
pas accomplir ? Quelle mine précieuse et
inépuisable seraient pour lui les comptes
d'emploi des fonds d'emprunt ou des
produits d'impôts dans les colonies où
une bonne gestion financière est la con-
dition d'une bonne situation politique l
A part un premier travail, fait,croyons-
nous, par M. Lucien Hubert, et présen-
tant surtout des observations générales,
aucun des rapporteurs successivement
désignés n'a encore dénoncé le mal ni
réclamé les sanctions légitimes. Aussi les
comptes fantastiques de certaines adminis-
trations continueront de masquer aux
yeux du public confiant et crédule les
exercices de haute voltige auxquels sont
souvent livrés les deniers publics aux
colonies.
J. LEMAIRE,
ancien gouverneur des colonies,
Député de l'Inde française.
Les Livres
Missions au Sahara, par MM. E.-F.
GAUTIER et R. CHUDEAU: tome II, Saha-
ra soudanais, par R. CHUDEAU, chargé
de Mission en Afrique occidentale fran-
çaise. Un vol. in-8° raisin, 83 figures
et cartes en noir et en couleur, 72 phototy-
pies hors texte (Librairie Armand COLIN,
rue deMézières, 5, Paris), broché 15 fr.
Le premier volume (Sahara Algérien) a
paru, il y a un an, sous la signature de
E.-F. Gautier. Ce - second volume, qui
vient de paraître, débute par une série
de monographies des régions traversées
par M. R. Chudeau entre l'Ahnet, le Ni-
ger et le Tchad, régions qui compren-
nent les terrains du parcours des pas-
teurs touaregs et la lisière nord des pays
habités par las cultivateurs noirs. -
Les chapitres suivants sont consacrés
à l'étude de questions qui intéressent
l'ensemble du Sahara. La géographie bo-
tanique et la géographie zoologique, à
cause de l'importance économique qu'el-
les peuvent présenter, ont été traitées
avec soin.
On s'est efforcé aussi de montrer, par
l'étude de plusieurs questions techni-
ques, qu'un empiétement progressif du
Sahara sur le Soudan, bien que généra-
lement admis, est improbable. La gravi-
té de l'affirmation,qui, si l'extension pro-
gressive du désert vers le Sud était dé-
montrée, enlèverait tout intérêt aux ef-
forts qui sont faits pour relier le moyen
Niger au reste du monde, justifie les dé-
veloppements qui ont été donnés à l'étude
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