Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-09-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 12 septembre 1907 12 septembre 1907
Description : 1907/09/12 (A8,N38). 1907/09/12 (A8,N38).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65409382
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
8. ANNEE - N< 38 Pl\lX": France $15 cent. JEUDI 12 SEPTEMBRE 190' S
[
Les Annales Coloniales
EN VENTE DANS TOUTES LES GAlèES
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Médacteur en chef.
TO"CJPLIST^H, :a:EB:DOM.AD.AIR.E
Paraissant tous, le#? Jeudis
Gralerie d'Orléans (Palais=Royal, F>AFUîS 1er)
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus
ABONNEMENTS
- Un an 6 moir
FRANCE. 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. io » 12 fr, 50
Les Annales Coloniales sont exclusivement aux Colonies et à
l'Etranger un journal d'abonnement.
On s'abonne sans frais dans tons les Bureaux de Poste
Lire aujourd'hui
en première page
Les expositions coloniales
DE BERLIN
par Henri HAUSER
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
Les livres coloniaux
par Georges BLONDEL
La Semaine Coloniale.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
; Rédacteur en Chef :
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Niè-
vre, vice-président du groupe colonial du
Sénat.
Maurice Cabart-Danneville, sénateur
de la Manche.
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Ravarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Armez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dauthy, député de VIndre.
R. Delaunay, député du Loiret,
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Etienne Flandin, député de V Yonne,
président de la réunion d'études algé-
riennes.
Lucien Gaspariu, député delà Réunion.
Geo Gérald, député de la Charente.
Hippolyte Laroche, ancien résident
général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Lemaire, ancien gouverneur des
colonies, député de l'Inde.
Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de V Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l Office de la Tunisie.
Henri Tournade, député de Paris.
Villault--Duchesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agriculture de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
en droit, chargé de missions.
Pierre Callitte, chargé de missions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prète, professeur près la chambre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions.
Léon Descbamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Descliamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont Ferrand,
Robert Doucet, docteur en droit.
Camille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur ès
sciences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de l'Université de Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours â la Faculté des sciences de
VUniversité de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégè d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrège d histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valran, docteur ès lettres,
professeur au lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
LES
Expositions coloniales de Berlin
Berlin, 27 août 1907.
Les expositions. Car elles sont deux.
La première. il faut l'avoir vue
pour le croire. Notez qu'elle s'appelle ainsi
« Musée colonial ». Elle est installée à
l'entrée d'Alt Moabit, à deux pas de la
Porte de Brandebourg, dans un ancien pa-
norama. Elle se compose essentiellement
d'une sorte de montagne en papier-mâché.
Lorsqu'on a gravi l'escalier, on passe de-
vant quelques médiocres dioramas des
divers Schutzgebiete, on découvre quelques
maisons de nègres ou d'Arabes. et c'est
tout. Sous le titre qui inspire confiance,
d'« Exposition des Expéditions du Comité
d'économie coloniale », on aperçoit quel-
ques paniers pressés et quelques calebasses
creusées en sébiles.A côté un modèle en
bois d'un navire européen, exécuté par des
indigènes du Cameroun, don de S. M.
l'Empereur et roi. Ah ! j'oubliais ; dans un
coin, sur quelques planches sales, quelques
bocaux, offerts par un négociant, et qui
contiennent, en vérité, des produits colo-
niaux, mais qui ne viennent pas des colo-
nies allemandes.
La seule partie qui présente quelque in-
térêt, c'est l'exposition scolaire. D'ail-
leurs ce sont surtout des missions anglaises
qui ont exposé. On paraît, dans les colo-
nies allemandes, se préoccuper plutôt
d'apprendre aux indigènes à écrire leur
propre langue qu'à écrire l'allemand. Ce-
pendant c'est en très bon allemand que le
nègre qui garde ces précieuses collections
vous réclame un mark d'entrée, car cela
coûte un mark.
Heureusement cette exposition là n'est
pas la vraie. Il y en a une autre qui s'est
ouverte sous le «protectorat», comme on
dit ici, du duc de Mecklembourg, le prési-
dent de la Société coloniale. Elle est même
indirectement, protégée par le Kronprinz
en personne.
Elle est à Schœncberg-Friedeneau, à dix
minutes de chemin de fer de Berlin, sur
la route de Postdam. Elle s'intitule « Expo-
sition de l'Armée, de la Marine et des colo-
nies allemandes ». Mais elle a surtout pour
objet la colonisation, car le prospectus nous
avertit que le temps est venu de résoudre
la question de savoir si l'Empire allemand
« doit entretenir la croyance et la confiance
en son avenir colonial, s'il doit espérer une
récolte en récompense de ses efforts passés
et futurs ». Et l'exposition doit précisé-
ment fournir à cette question une réponse
affirmative.
Apporte-t-elle, en réalité, les éléments
d'une solution de ce problème ? Est-on,
après l'avoir visité, mieux renseigné sur
les chances d'avenir des colonies alleman-
des, sur les matières ou les denrées alimen-
taires qu'elles peuvent livrer à ces deux
affamées, l'industrie allemande et la popu-
lation allemande, sur les débouchés qu'el-
les peuvent offrir à la surproduction métro-
politaine ? Eh bien, non, l'exposition de
Schœnberg ne répond pas à ces interroga-
tions.
Ce n'est pas que la place lui ait manqué.
Confondues, il est vrai, avec l'armée et la
marine, les colonies se sont taillé dans les
terrains vagues un immense enclos, à
peine inférieur en étendue, je crois, à notre
récente Exposition marseillaise. Mais au
lieu des admirables platanes de la Pro-
vence, il faut se contenter ici d'une allée de
lauriers. en caisse. Au lieu de ces in-
génieuses bâtisses dont quelques-unes évo-
quaient si joliment la physionomie des
pays les plus divers, nous avons ici quel-
ques baraquements en bois, qui ont l'air
perdus dans ce désert.
Un de ces baraquements est intitulé :
« Kolonial Halle », chacune des colonies
allemandes y a son coin spécial ; un
diorama (et ces dioramas, faits avec beau-
coup de soin, ne rappellent heureusement
en rien ceux d'Alt Moabit), des photogra-
phies, enfin des produits. Nous remar-
quons, dans la section Togo, les essais de
coton, bien qu'on ne nous montre que le
coton en soie, et non pas, comme l'Associa-
tion cotonnière le faisait à Marseille, les
produits industriels, fils et tissus, que ce co-
ton peut donner. Du riz, du maïs, (d'assez
pauvre apparence d'ailleurs), qui servent à
l'alimentation indigène et pourront être
utilisés pour la distillerie allemande. Au
Cameroun, encore du coton, mais nous
voyons que ce textile ne joue qu'un rôle
des plus insignifiants à côté des deux pro-
duits types de ce pays, les oléagineux, et
le caoutchouc, En effet, la statistique de
1906 donne à l'exportation, sur un total
de 9.616.700 de marks (contre .13 à l'im-
portation) :
Caoutchouc,. 4.369.000
Graines de palmier. 2.038.000
Cacao., 1.167.000
Huile de palme. 0.927.000
Ivoire. , 834.000
Le coton ne figure encore que dans les
« divers ». Donc, à cette question angois-
sante entre toutes : l'Allemagne trouvera-t-
elle, dans les territoires où flotte son dra-
peau, le moyen de nourrir l'une de ses
principales industries,de se défendre contre
la concurrence américaine, d'éviter à ses
fabricants et aussi à ses ouvriers la meur-
trière « famine du coton »,à cette question
nous n'obtenons pas de réponse.
Que va nous offrir le sud-ouest africain,
cette malheureuse colonie dont les Alle-
mands ne parlent qu'avec tristesse ? Leurs
journaux sont pleins en ce moment, des
faits et gestes de Morenga. A-t-il, ou n'a-t-il
pas franchi la frontière anglaise ? A-t-il
avec lui 300 ou 600 fusils ? Faudra-t-il un,
ou deux mois pour rassembler la véritable
armée avec laquelle le puissant Empire se
propose d'écraser ce pygmée? Et dire que
cette redoutable, mais lourde machine soit
prête à se mettre en mouvement, Morenga
n'aura-t-il pas déjà fait bien du mal ?
On se demande tout cela en Allemagne,
et on ne se demande peut-être plus assez
ce que vaut le pays pour lequel on s'ap-
prête à faire de nouveaux sacrifices. Pour-
tant, à cet égard,l'exposition de Schœne-
berg est suffisamment éloquente. Une terre
rouge et nue, crevassée et fendillée sous
les influences combinées et alternantes du
chaud, du froid et du sec quelques aibres
broussailleux et rabougris, qui s'accro-
chent courageusement au rebord des ravi-
nes , dans les fonds, une végétation rare et
maigre ; des montagnes qui ont l'air de
ruines, bref au Sahara sans les oasis, voilà
ce que nous montre le diorama. Côtés pro-
duits. que voyons-nous ? Uniquement des
minerais, surtout des minerais de cuivre.
Là est la seule ressource, le seul espoir de la
colonisation allemande dans le sud-ouest
africain, espoir qui ne pourra se traduire
en réalité,que le jour où l'achèvement du
réseau de communications mettra les mi-
nes en relations faciles avec la côte. Cela
coûtera cher ; mais c'est pour ce malheu-
reux pays l'unique chance de salut; car je
compte naturellement pour peu de chose
les peaux de chacals et les cuirs, et pour
rien les touchants, mais puérils efforts, des
brasseurs et des vignerons de Windhuck.
II
13 septembre.
En somme que nous apprend la « Kolo-
nial Halle » sur l'utilisation possible des
produits coloniaux ? La Neu Gainea Kom-
pagnie expose des blocs de caoutchouc de
diverses qualités et du copra de ses planta-
tions. Elle nous fait connaître ses essais de
cacao; de poivre, de café, ses distilleries
d'huile.de citronnelle. Dans un graphique
assez suggestif, elle permet aux Berlinois
de comparer les 7.215 hectares de surface
plantée en Nouvelle-Guinée aux 252 hec-
tares de leur promenade favorite, le Tier-
garten.
Quelques expositions particulières nous
prouvent que l'on commence à fabriquer
en Allemagne du chocolat avec le cacao
du Cameroun ; on y vend de la Kola, de
la vanille des diverses colonies tropicales,
du café de l'Ousambara. Tout cela est en-
core fort peu de chose, même si on y ajoute
les tentatives, souvent plus curieuses que
véritablement intéressantes, des missions
évangéliques ou catholiques.
Comme en toute exposition allemande,
le côté « littérature » est largement repré-
senté. Non seulement toute une aile de la
Kolonial Halle constitue une véritable bi-
bliothèque coloniale (en vertu de .quel rè-
glement stupide est-il interdit de toucher
aux livres exposés ? On se prive par là d'un
excellent moyen de propagande) ; mais on
ne peut manquer d'être frappé par le dé-
veloppement de la presse coloniale. Pour
l'Asie orientale (où l'on a classé avec la
colonie proprement dite les colonies alle-
mandes établies en Chine et au Japon), je
relève, des quotidiens, comme les Tsing-
iauer Neueste Nachrichlen, la Deutsche Ja-
pan Posl,des hebdomadaires ou des revues,
comme Das Ostasialische Lloyd et Das
ferne Osten de Chang-hai, sans parler
de la Détachementszeitung,journal hebdo-
madaire pour les soldats et marins affectés
aux détachements d'Extrême-Orient.Dar-
es-Salam possède deux journaux, l'Usa-
ramopost et la Deutsche Ostafrikanische
Zeilung.
Il y a une Samoanische Zeitung hebdoma-
daire. Il n'est pas hélas!jusqu'à l'Afrique
du Sud-Ouest, si pauvre en récoltes, qui ne
fournisse une moisson de feuilles de papier:
Deutsche Sadwslafrikanische Zeitung, bi-
hebdomadaire, et Windhuker Nachriclxten,
hebdomadaire.
Le temps m'a manqué pour voir si cette
presse coloniale valait plus ou moins que
la nôtre, si elle était moins exclusivement
préoccupée de polémiques locales et de
questions personnelles, plus soucieuse des
grands intérêts économiques de la colonie.
III
Mais, en réalité, l'intérêt de l'Exposi-
tion est ailleurs. Comme à Marseille, le
fond du jardin est presque entièrement
occupé par un immense bâtimént rectan-
gulaire, consacré aux industries alleman-
des d'exportation, ainsi qu'aux industries
relatives à la guerre et à la marine.
Ce qui étonne, c'est la faible part, la
part vraiment nulle,prise par l'Etat à cette
manifestation placée cependant sous les
plus augustes patronages. L'Officiel n'y est
représenté que par les inévitables portraits
de la famille impériale et. par le modèle
en argent du yacht de S. A. le Kronpinz.
Non seulement le nouveau secrétariat
d'Etat des Colonies et les gouvernements
coloniaux n'ont pas donné signe de vie,
mais beaucoup de grandes maisons alle-
mandes se sont abstenues. C'est ainsi que
les usines Krupp ne figurent ici que pour
la construction des chemins de fer Decau-
ville.
Comme dans toutes les expositions de ce
genre, il y a de tout dans cette halle. Le
caractère mixte de l'exposition explique
suffisamment la place prise par le matériel
d'artillerie, les travauxcartographiques,etc.
Mais on comprend moins ce que viennent
faire ici des mobiliers en pseudo-style
Louis XV. Toutes les industries, petites
et grandes,ont voulu profiter de l'occasion,
sous prétexte que les gamelles en alumi-
nium présentent un intérêt militaire et co-
lonial incontestable, tous les objets, sou-
vent si ingénieux,créés par l'industrie alle-
mande de l'aluminium,sont ici. Les distil-
leries de grains et des pommes de terre se
sont taillé la part du lion et nous dévelop-
pent complaisamment le mystère de leurs
alchimies : mais n'envoient-elles pas leurs
eaux-de-vie au Togo et au Cameroum ? Il
y a jusqu'à une exposition de cirages ; ne
faut-il pas, en vérité, que les coloniaux
cirent leurs bottes ?
Mais au milieu de ce capharnaüm,
quelques faits surnagent, et qui nous ins-
truisent sur la façon dont nos voisins com-
prennent l'exploitation des débouchés.
Le plus remarquable de ces faits, c'est
l'organisation des beurreries poméranien-
nes. Plus de cent laiteries, appartenant à
des particuliers ou à des coopératives, se
sont groupées pour former le Verkaufs-
verband der norddeuschen Molkereim. Ce
puissant syndicat de vente impose à ses
membres un type spécial de colis pour
l'exportation dans les pays tropicaux : des
caissettes pesant brut 39 kg. contenant 24
paquets de beurred'un kilog. chacun. Ces
caissettes partent pour Yokohama, Tsin-
gtan, Ludnitz, Swakohmoud, Changhaï,
Simonshagen, Jaffa, Malacca. H y a là sous
mes yeux, des caisses qui ont été empaque-
tées en avril de cette année. Il y a même
un envoi d'août 1906, parti par vapeur le
10 septembre, qui a 4 fois passé par l'équa-
teur, et qui est revenu le 10 février 1907.
Il est vrai que je n'ai pas goûté le beurre
de cette caisse, mais on affirme qu'il n'a pas
cessé d'être frais. Et ce qui tendrait à le
faire croire ou du moins à faire croire
que, dans les conditions ordinaires, je
beurre arrive bon à destination c'est
DERNIERE HEURE
Les événements (lu Maroc
Pendant l'armistice. M. Re-
gnault attend les émissaires.
L'autorité d'Abd-el-Aziz.
Casablanca, 17 septembre.
Ce matin,n'a pas eu lieu la sortie ou
plutôt la promenade habituelle de police
que le général Drude se propose de con-
tinuer jusqu'à nouvelordre, autant pour
ne pas laisser inactives les troupes que
pour surveiller la ligne des crêtes jus-
que douze kilomètres de Casablanca,
istance que le général ne veut pas dé-
passer.
Les émissaires des tribus du Nord de
Casablanca, qui sont allés négocier avec
les tribus des Zenata,doivent revenir jeu-
di.
- En attendant et jusqu'à conclusion de
la paix, nous avons une sorte d'armisti-
ce.Les émissaires ont été prévenus que,
durant cet armistice, tous les Marocains
pris les armes à la main dans un rayon
de quinze kilomètres seront immédiate-
ment passés parles armes, ainsi que ce-
la a eu lieu lundi.
Le ministre de France, attendant la
venue des émissaires, a ajourné son dé-
part à vendredi et continue son enquête.
On attend ici la répercussion que peut
avoir sur les événements,l'arrivée d'Abd-
el-Aziz à Rabat. Le sultan jouit encore
de quelque autorité sur le jeune parti,
Mais l'ancien parti ne lui pardonne
pas son rapprochement avec les Euro-
péens. Un grand chef disait à M. Re-
gnault, en parlant d'Abd-el-Aziz : « Ce-
lui-ci vous l'avez amené de Paris. » Ce-
pendant, on croit généralement que le
voyage du sultan ne peut que contribuer
à l'apaisement.
Jeudi, on offrira un dîner de soixante
couverts au corps consulaire, aux hautes
autorités des armée de terre et de mer
et aux officiers espagnols.
Abd-el-Aziz fait arrêter et conduire
à Fez un conspirateur.
Tanger, 18 septembre.
Vendredi soir, à trois heures, au camp
d'Abd-el-Aziz, le caïd Mechouar reçut
l'ordre de procéder à l'arrestation de
Ben-Daoud, administrateur des domai-
nes et des biens Habous.
Ben-Daoud a été aussitôt enchaîné aux
pieds, puis emmené à Fez, par une es-
corte de 50 cavaliers, avec sa famille,
composée d'une cinquantaine de per-
sonnes.
L'arrestation est motivée par le fait
qu'on trouva des lettres de Ben-Daoud
adressées à Marrakech ; il aurait été en
correspondance suivie dans le but d'our-
dir un complot contre Abd-el-Aziz.
Malgré ses dénégations, Ben-Daoud a
été arrêté,
Suivant des renseignements reçus de
Fez, le sultan a passé la nuit de samedi
à dimanche à Meket, point situé à cinq
heuresdeFez : il ne serait donc pas aussi
loin qu'on le supposait d'abord. Le sul-
tan a emmené tous ses frères avec lui,
sauf Moulay-Mohamed, prisonnier, c'est
*
(
Moulay-Ali, son oncle, qui gouverne
Fez.
La question des dommages.
Londres, 18 septembre.
Le secrétaire d'Etat aux affaires étran-
gères, a reçu une demande de compensa-
tion des étrangers britanniques qui se
trouvaient à Casablanca, pour les pertes
subies par eux.
Le secrétaire d'Etat vient de faire ré-
pondre aux intéressés que leurs récla-
mations sont à l'étude,mais qu'il ne peut,
quant à présent, indiquer exactement la
ligne de conduite que le gouvernement
britannique pourra adopter à cet effet.
Un démenti.
Nous sommes en mesure de démentir
l'information publiée par un journal an-
glais, d'après un correspondant de Ma-
drid, et suivant laquelle des pourparlers
seraient engagés depuis quelques jours
entre la France et l'Allemagne, dans le
but de trouver une formule permettant
de résoudre le problème marocain, for-
mule dont le point principal serait la re-
connaissance à l'Allemagne d'une sphère
d'influence au Maroc.
LES COLONIES ET LA PRESSE
Les Missions à Madagascar
De M. Louis LAFFERRE, député, dans
l'Actioii -
Pourquoi M. de Pressensé est-il parti en
guerre contre M. Augagneur ? D'où vient
ce courroux ? Pourquoi rompre des lances,
au nom des Droits de l'Homme, en faveur
d'une secte religieuse ? Est-il donc vrai
que la liberté de conscience ait été violée
dans la personne des missionnaires protes-
tants ? Est-ce que vraiment la ligue dont M.
de Pressensé est le président aurait manqué
à sa mission en restant muette sur les cri-
mes d'Augagneur ? Par quelle force de per-
suasion les évangélistes de Madagascar se
sont-ils imposés à l'attention de cette As-
sociation militante de la pensée libre et du
droit humain ? La Ligue des Droits de
l'Homme, au service de la propagande re-
ligieuse : quelle nouveauté ?
L'évêque méthodiste King sous l'égide du
socialisme unifié contre le socialisme indé-
pendant? Vraiment, le spectacle est origi-
nal et les places se paieront cher, pour peu
que le duel continue !
Quel crime a donc commis le brillant et
énergique gouverneur général de Madagas-
car ?
Il a voulu, semble-t-il, rester laïque jus-
qu'au-delà des mers, et faire éclater aux
yeux des indigènes la neutralité loyale de
la République française entre les différen-
tes écoles confessionnelles.
Il n'a pas voulu distinguer entre protes-
tant s et catholiques : il les a soumis uni-
versellement au droit commun.
Il a séparé l'école du temple aussi bien
que de l'Eglise : il n'a pas admis que l'en-
seignement se confondit avec les formules
et les rites religieux. Et pour y parvenir,
il a exigé que des locaux distincts fassent
affectés à des exercices distincts. Ici, l'en-
seignement du fran ça! s, l'en sei gnement pro-
fessionnel, la pratique du métier manuel
dont l'indigène recevait les notions ; là, le
culte catholique ou protestant, auquel l'in-
digène pouvait, à sa convenance, participer
ou se refuser.
En quoi a-t-il entravé l'exercice du culte
ou mis obstacle à l'oeuvre de l'enseigne-
ment? A-t il démoli quelque temple1? Pu-
re calomnie.
Savez-vous combien il y a de temples sur
le seul plateau de Madagascar, l'Imérina et
Belsiloé '? 3.145, pour une population de
800.000 habitants, dont ôOO.OOO environ sui-
vent le culte. Cela fait un temple pour 160
habitants, y compris les enfants à la ma-
melle.
Augagneur a pensé que, sans toucher aux
droit, acquis, il fallait apporter quelque
discernement dans les autorisations nou-
velles d'ouverture de temples ou d'écoles.
Mais quelle circonspection dans les refus !
C'est après une enquête approfondie au-
près des chefs de districts que la décision
est prise.
Pour qui travaillent toutes ces missions
protestantes ? Elles travaillent pour Fin-
fluence anglaise ou tout au moins pour
l'influence internationale protestante, que
domine et dirige l'influence anglaise.
Nous sommes contre les missions catho-
liques, |Lazaristes: ou frères de la doctrine
chrétienue, qui travaillent pour Rome plu-
tôt que pour la France.
Pourquoi ferions-nous un régime de fa-
veur à une autre influence antifrançaise ?
Le chef de cette propagande, c'est un cer-
tain évêque King, qui annonce aux indigè-
nes la venue prochaine des Anglais, avec
mission de rendre à Madagascar la liberté
de conscience, mise à mal par ces infâmes
Français. 0_'
Et cette mentalité antifrançaise s'infiltre
et se développe rapidement chez les indi-
gènes.
Certains faits l'ont mise fréquemment en
relief.
Qu'on se rappelle la révolte dela léprose-
rie de Farafanga, en 1905. Les lépreux, las
d'être enfermés, violèrent les sépultures de
deux religieuses françaises. Arrêtés, ils fu-
rent amenés à déclarer qu'ils avaient réso-
lu d'épargner seulement deux jeunes filles
anglaises, employées à la léproserie. La
raison ? C'est qu'il fallait se garder de faire
aucun mal aux Anglais, qui devaient bien-
tôt les délivrer du joug français.
Mais, dira-t-on, les plaintes viennent des
missions françaises, dont M. de Pressensé
est le porte-parole ou, si l'on veut, l'avo-
cat.
Qui trompe-t-on ici ? Ne sait-on pas qu'en
toute occasion, les protestants français de
Madagascar ont été les instruments dociles
de la mission internationale et se sont
entremis dans toute: leurs difficultés ?
Le même évoque King écrit dans le Times
un article de protestation contre les atten-
tats à la liberté de conscience commis
par Augagncur. Mais il exalte en même
temps l'ardeur religieuse des malgaches ét
les déclare prêts à mourir pour leur foi.
Un tel langage juge une situation et met
en plein relief le rôle d'Angagneur..
Il a voulu défendre la France libérale et
civilisatice contre les entreprises de tous
les fanatismes.
Sans violences et sans brutalité, il a con-
trôlé avec décision l'œuvre antifrançaise
d'une secte à qui le droit commun doit suf-
fire.
Il a pensé que le meilleur moyen d'éviter
les troubles et de prévenir les futures ex-
péditions, tant de fois provoqués par les
excès de missions, c'était de dégager le
gouvernement de la République de tous
les intérêts religieux étrangers à sa tâche
civilifatrice.
Nous ne tarderons pis à savoir si le gou-
vernement entend donner raison à l'allian-
ce King-de Pressensé ou au bon Français,
doublé d'un libre penseur convaincu, qu'est
M. Au gagneur.
--"'J'V'V'-
Sur tous nos Paquebots de la
Compagnie des messageries ma-
ritimes lire le dernier numéro des
Annales Coloniales. ¿".
d»
[
Les Annales Coloniales
EN VENTE DANS TOUTES LES GAlèES
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Médacteur en chef.
TO"CJPLIST^H, :a:EB:DOM.AD.AIR.E
Paraissant tous, le#? Jeudis
Gralerie d'Orléans (Palais=Royal, F>AFUîS 1er)
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus
ABONNEMENTS
- Un an 6 moir
FRANCE. 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. io » 12 fr, 50
Les Annales Coloniales sont exclusivement aux Colonies et à
l'Etranger un journal d'abonnement.
On s'abonne sans frais dans tons les Bureaux de Poste
Lire aujourd'hui
en première page
Les expositions coloniales
DE BERLIN
par Henri HAUSER
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
Les livres coloniaux
par Georges BLONDEL
La Semaine Coloniale.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
; Rédacteur en Chef :
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Niè-
vre, vice-président du groupe colonial du
Sénat.
Maurice Cabart-Danneville, sénateur
de la Manche.
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Ravarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Armez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dauthy, député de VIndre.
R. Delaunay, député du Loiret,
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Etienne Flandin, député de V Yonne,
président de la réunion d'études algé-
riennes.
Lucien Gaspariu, député delà Réunion.
Geo Gérald, député de la Charente.
Hippolyte Laroche, ancien résident
général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Lemaire, ancien gouverneur des
colonies, député de l'Inde.
Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de V Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l Office de la Tunisie.
Henri Tournade, député de Paris.
Villault--Duchesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agriculture de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
en droit, chargé de missions.
Pierre Callitte, chargé de missions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prète, professeur près la chambre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions.
Léon Descbamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Descliamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont Ferrand,
Robert Doucet, docteur en droit.
Camille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur ès
sciences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de l'Université de Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours â la Faculté des sciences de
VUniversité de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégè d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrège d histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valran, docteur ès lettres,
professeur au lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
LES
Expositions coloniales de Berlin
Berlin, 27 août 1907.
Les expositions. Car elles sont deux.
La première. il faut l'avoir vue
pour le croire. Notez qu'elle s'appelle ainsi
« Musée colonial ». Elle est installée à
l'entrée d'Alt Moabit, à deux pas de la
Porte de Brandebourg, dans un ancien pa-
norama. Elle se compose essentiellement
d'une sorte de montagne en papier-mâché.
Lorsqu'on a gravi l'escalier, on passe de-
vant quelques médiocres dioramas des
divers Schutzgebiete, on découvre quelques
maisons de nègres ou d'Arabes. et c'est
tout. Sous le titre qui inspire confiance,
d'« Exposition des Expéditions du Comité
d'économie coloniale », on aperçoit quel-
ques paniers pressés et quelques calebasses
creusées en sébiles.A côté un modèle en
bois d'un navire européen, exécuté par des
indigènes du Cameroun, don de S. M.
l'Empereur et roi. Ah ! j'oubliais ; dans un
coin, sur quelques planches sales, quelques
bocaux, offerts par un négociant, et qui
contiennent, en vérité, des produits colo-
niaux, mais qui ne viennent pas des colo-
nies allemandes.
La seule partie qui présente quelque in-
térêt, c'est l'exposition scolaire. D'ail-
leurs ce sont surtout des missions anglaises
qui ont exposé. On paraît, dans les colo-
nies allemandes, se préoccuper plutôt
d'apprendre aux indigènes à écrire leur
propre langue qu'à écrire l'allemand. Ce-
pendant c'est en très bon allemand que le
nègre qui garde ces précieuses collections
vous réclame un mark d'entrée, car cela
coûte un mark.
Heureusement cette exposition là n'est
pas la vraie. Il y en a une autre qui s'est
ouverte sous le «protectorat», comme on
dit ici, du duc de Mecklembourg, le prési-
dent de la Société coloniale. Elle est même
indirectement, protégée par le Kronprinz
en personne.
Elle est à Schœncberg-Friedeneau, à dix
minutes de chemin de fer de Berlin, sur
la route de Postdam. Elle s'intitule « Expo-
sition de l'Armée, de la Marine et des colo-
nies allemandes ». Mais elle a surtout pour
objet la colonisation, car le prospectus nous
avertit que le temps est venu de résoudre
la question de savoir si l'Empire allemand
« doit entretenir la croyance et la confiance
en son avenir colonial, s'il doit espérer une
récolte en récompense de ses efforts passés
et futurs ». Et l'exposition doit précisé-
ment fournir à cette question une réponse
affirmative.
Apporte-t-elle, en réalité, les éléments
d'une solution de ce problème ? Est-on,
après l'avoir visité, mieux renseigné sur
les chances d'avenir des colonies alleman-
des, sur les matières ou les denrées alimen-
taires qu'elles peuvent livrer à ces deux
affamées, l'industrie allemande et la popu-
lation allemande, sur les débouchés qu'el-
les peuvent offrir à la surproduction métro-
politaine ? Eh bien, non, l'exposition de
Schœnberg ne répond pas à ces interroga-
tions.
Ce n'est pas que la place lui ait manqué.
Confondues, il est vrai, avec l'armée et la
marine, les colonies se sont taillé dans les
terrains vagues un immense enclos, à
peine inférieur en étendue, je crois, à notre
récente Exposition marseillaise. Mais au
lieu des admirables platanes de la Pro-
vence, il faut se contenter ici d'une allée de
lauriers. en caisse. Au lieu de ces in-
génieuses bâtisses dont quelques-unes évo-
quaient si joliment la physionomie des
pays les plus divers, nous avons ici quel-
ques baraquements en bois, qui ont l'air
perdus dans ce désert.
Un de ces baraquements est intitulé :
« Kolonial Halle », chacune des colonies
allemandes y a son coin spécial ; un
diorama (et ces dioramas, faits avec beau-
coup de soin, ne rappellent heureusement
en rien ceux d'Alt Moabit), des photogra-
phies, enfin des produits. Nous remar-
quons, dans la section Togo, les essais de
coton, bien qu'on ne nous montre que le
coton en soie, et non pas, comme l'Associa-
tion cotonnière le faisait à Marseille, les
produits industriels, fils et tissus, que ce co-
ton peut donner. Du riz, du maïs, (d'assez
pauvre apparence d'ailleurs), qui servent à
l'alimentation indigène et pourront être
utilisés pour la distillerie allemande. Au
Cameroun, encore du coton, mais nous
voyons que ce textile ne joue qu'un rôle
des plus insignifiants à côté des deux pro-
duits types de ce pays, les oléagineux, et
le caoutchouc, En effet, la statistique de
1906 donne à l'exportation, sur un total
de 9.616.700 de marks (contre .13 à l'im-
portation) :
Caoutchouc,. 4.369.000
Graines de palmier. 2.038.000
Cacao., 1.167.000
Huile de palme. 0.927.000
Ivoire. , 834.000
Le coton ne figure encore que dans les
« divers ». Donc, à cette question angois-
sante entre toutes : l'Allemagne trouvera-t-
elle, dans les territoires où flotte son dra-
peau, le moyen de nourrir l'une de ses
principales industries,de se défendre contre
la concurrence américaine, d'éviter à ses
fabricants et aussi à ses ouvriers la meur-
trière « famine du coton »,à cette question
nous n'obtenons pas de réponse.
Que va nous offrir le sud-ouest africain,
cette malheureuse colonie dont les Alle-
mands ne parlent qu'avec tristesse ? Leurs
journaux sont pleins en ce moment, des
faits et gestes de Morenga. A-t-il, ou n'a-t-il
pas franchi la frontière anglaise ? A-t-il
avec lui 300 ou 600 fusils ? Faudra-t-il un,
ou deux mois pour rassembler la véritable
armée avec laquelle le puissant Empire se
propose d'écraser ce pygmée? Et dire que
cette redoutable, mais lourde machine soit
prête à se mettre en mouvement, Morenga
n'aura-t-il pas déjà fait bien du mal ?
On se demande tout cela en Allemagne,
et on ne se demande peut-être plus assez
ce que vaut le pays pour lequel on s'ap-
prête à faire de nouveaux sacrifices. Pour-
tant, à cet égard,l'exposition de Schœne-
berg est suffisamment éloquente. Une terre
rouge et nue, crevassée et fendillée sous
les influences combinées et alternantes du
chaud, du froid et du sec quelques aibres
broussailleux et rabougris, qui s'accro-
chent courageusement au rebord des ravi-
nes , dans les fonds, une végétation rare et
maigre ; des montagnes qui ont l'air de
ruines, bref au Sahara sans les oasis, voilà
ce que nous montre le diorama. Côtés pro-
duits. que voyons-nous ? Uniquement des
minerais, surtout des minerais de cuivre.
Là est la seule ressource, le seul espoir de la
colonisation allemande dans le sud-ouest
africain, espoir qui ne pourra se traduire
en réalité,que le jour où l'achèvement du
réseau de communications mettra les mi-
nes en relations faciles avec la côte. Cela
coûtera cher ; mais c'est pour ce malheu-
reux pays l'unique chance de salut; car je
compte naturellement pour peu de chose
les peaux de chacals et les cuirs, et pour
rien les touchants, mais puérils efforts, des
brasseurs et des vignerons de Windhuck.
II
13 septembre.
En somme que nous apprend la « Kolo-
nial Halle » sur l'utilisation possible des
produits coloniaux ? La Neu Gainea Kom-
pagnie expose des blocs de caoutchouc de
diverses qualités et du copra de ses planta-
tions. Elle nous fait connaître ses essais de
cacao; de poivre, de café, ses distilleries
d'huile.de citronnelle. Dans un graphique
assez suggestif, elle permet aux Berlinois
de comparer les 7.215 hectares de surface
plantée en Nouvelle-Guinée aux 252 hec-
tares de leur promenade favorite, le Tier-
garten.
Quelques expositions particulières nous
prouvent que l'on commence à fabriquer
en Allemagne du chocolat avec le cacao
du Cameroun ; on y vend de la Kola, de
la vanille des diverses colonies tropicales,
du café de l'Ousambara. Tout cela est en-
core fort peu de chose, même si on y ajoute
les tentatives, souvent plus curieuses que
véritablement intéressantes, des missions
évangéliques ou catholiques.
Comme en toute exposition allemande,
le côté « littérature » est largement repré-
senté. Non seulement toute une aile de la
Kolonial Halle constitue une véritable bi-
bliothèque coloniale (en vertu de .quel rè-
glement stupide est-il interdit de toucher
aux livres exposés ? On se prive par là d'un
excellent moyen de propagande) ; mais on
ne peut manquer d'être frappé par le dé-
veloppement de la presse coloniale. Pour
l'Asie orientale (où l'on a classé avec la
colonie proprement dite les colonies alle-
mandes établies en Chine et au Japon), je
relève, des quotidiens, comme les Tsing-
iauer Neueste Nachrichlen, la Deutsche Ja-
pan Posl,des hebdomadaires ou des revues,
comme Das Ostasialische Lloyd et Das
ferne Osten de Chang-hai, sans parler
de la Détachementszeitung,journal hebdo-
madaire pour les soldats et marins affectés
aux détachements d'Extrême-Orient.Dar-
es-Salam possède deux journaux, l'Usa-
ramopost et la Deutsche Ostafrikanische
Zeilung.
Il y a une Samoanische Zeitung hebdoma-
daire. Il n'est pas hélas!jusqu'à l'Afrique
du Sud-Ouest, si pauvre en récoltes, qui ne
fournisse une moisson de feuilles de papier:
Deutsche Sadwslafrikanische Zeitung, bi-
hebdomadaire, et Windhuker Nachriclxten,
hebdomadaire.
Le temps m'a manqué pour voir si cette
presse coloniale valait plus ou moins que
la nôtre, si elle était moins exclusivement
préoccupée de polémiques locales et de
questions personnelles, plus soucieuse des
grands intérêts économiques de la colonie.
III
Mais, en réalité, l'intérêt de l'Exposi-
tion est ailleurs. Comme à Marseille, le
fond du jardin est presque entièrement
occupé par un immense bâtimént rectan-
gulaire, consacré aux industries alleman-
des d'exportation, ainsi qu'aux industries
relatives à la guerre et à la marine.
Ce qui étonne, c'est la faible part, la
part vraiment nulle,prise par l'Etat à cette
manifestation placée cependant sous les
plus augustes patronages. L'Officiel n'y est
représenté que par les inévitables portraits
de la famille impériale et. par le modèle
en argent du yacht de S. A. le Kronpinz.
Non seulement le nouveau secrétariat
d'Etat des Colonies et les gouvernements
coloniaux n'ont pas donné signe de vie,
mais beaucoup de grandes maisons alle-
mandes se sont abstenues. C'est ainsi que
les usines Krupp ne figurent ici que pour
la construction des chemins de fer Decau-
ville.
Comme dans toutes les expositions de ce
genre, il y a de tout dans cette halle. Le
caractère mixte de l'exposition explique
suffisamment la place prise par le matériel
d'artillerie, les travauxcartographiques,etc.
Mais on comprend moins ce que viennent
faire ici des mobiliers en pseudo-style
Louis XV. Toutes les industries, petites
et grandes,ont voulu profiter de l'occasion,
sous prétexte que les gamelles en alumi-
nium présentent un intérêt militaire et co-
lonial incontestable, tous les objets, sou-
vent si ingénieux,créés par l'industrie alle-
mande de l'aluminium,sont ici. Les distil-
leries de grains et des pommes de terre se
sont taillé la part du lion et nous dévelop-
pent complaisamment le mystère de leurs
alchimies : mais n'envoient-elles pas leurs
eaux-de-vie au Togo et au Cameroum ? Il
y a jusqu'à une exposition de cirages ; ne
faut-il pas, en vérité, que les coloniaux
cirent leurs bottes ?
Mais au milieu de ce capharnaüm,
quelques faits surnagent, et qui nous ins-
truisent sur la façon dont nos voisins com-
prennent l'exploitation des débouchés.
Le plus remarquable de ces faits, c'est
l'organisation des beurreries poméranien-
nes. Plus de cent laiteries, appartenant à
des particuliers ou à des coopératives, se
sont groupées pour former le Verkaufs-
verband der norddeuschen Molkereim. Ce
puissant syndicat de vente impose à ses
membres un type spécial de colis pour
l'exportation dans les pays tropicaux : des
caissettes pesant brut 39 kg. contenant 24
paquets de beurred'un kilog. chacun. Ces
caissettes partent pour Yokohama, Tsin-
gtan, Ludnitz, Swakohmoud, Changhaï,
Simonshagen, Jaffa, Malacca. H y a là sous
mes yeux, des caisses qui ont été empaque-
tées en avril de cette année. Il y a même
un envoi d'août 1906, parti par vapeur le
10 septembre, qui a 4 fois passé par l'équa-
teur, et qui est revenu le 10 février 1907.
Il est vrai que je n'ai pas goûté le beurre
de cette caisse, mais on affirme qu'il n'a pas
cessé d'être frais. Et ce qui tendrait à le
faire croire ou du moins à faire croire
que, dans les conditions ordinaires, je
beurre arrive bon à destination c'est
DERNIERE HEURE
Les événements (lu Maroc
Pendant l'armistice. M. Re-
gnault attend les émissaires.
L'autorité d'Abd-el-Aziz.
Casablanca, 17 septembre.
Ce matin,n'a pas eu lieu la sortie ou
plutôt la promenade habituelle de police
que le général Drude se propose de con-
tinuer jusqu'à nouvelordre, autant pour
ne pas laisser inactives les troupes que
pour surveiller la ligne des crêtes jus-
que douze kilomètres de Casablanca,
istance que le général ne veut pas dé-
passer.
Les émissaires des tribus du Nord de
Casablanca, qui sont allés négocier avec
les tribus des Zenata,doivent revenir jeu-
di.
- En attendant et jusqu'à conclusion de
la paix, nous avons une sorte d'armisti-
ce.Les émissaires ont été prévenus que,
durant cet armistice, tous les Marocains
pris les armes à la main dans un rayon
de quinze kilomètres seront immédiate-
ment passés parles armes, ainsi que ce-
la a eu lieu lundi.
Le ministre de France, attendant la
venue des émissaires, a ajourné son dé-
part à vendredi et continue son enquête.
On attend ici la répercussion que peut
avoir sur les événements,l'arrivée d'Abd-
el-Aziz à Rabat. Le sultan jouit encore
de quelque autorité sur le jeune parti,
Mais l'ancien parti ne lui pardonne
pas son rapprochement avec les Euro-
péens. Un grand chef disait à M. Re-
gnault, en parlant d'Abd-el-Aziz : « Ce-
lui-ci vous l'avez amené de Paris. » Ce-
pendant, on croit généralement que le
voyage du sultan ne peut que contribuer
à l'apaisement.
Jeudi, on offrira un dîner de soixante
couverts au corps consulaire, aux hautes
autorités des armée de terre et de mer
et aux officiers espagnols.
Abd-el-Aziz fait arrêter et conduire
à Fez un conspirateur.
Tanger, 18 septembre.
Vendredi soir, à trois heures, au camp
d'Abd-el-Aziz, le caïd Mechouar reçut
l'ordre de procéder à l'arrestation de
Ben-Daoud, administrateur des domai-
nes et des biens Habous.
Ben-Daoud a été aussitôt enchaîné aux
pieds, puis emmené à Fez, par une es-
corte de 50 cavaliers, avec sa famille,
composée d'une cinquantaine de per-
sonnes.
L'arrestation est motivée par le fait
qu'on trouva des lettres de Ben-Daoud
adressées à Marrakech ; il aurait été en
correspondance suivie dans le but d'our-
dir un complot contre Abd-el-Aziz.
Malgré ses dénégations, Ben-Daoud a
été arrêté,
Suivant des renseignements reçus de
Fez, le sultan a passé la nuit de samedi
à dimanche à Meket, point situé à cinq
heuresdeFez : il ne serait donc pas aussi
loin qu'on le supposait d'abord. Le sul-
tan a emmené tous ses frères avec lui,
sauf Moulay-Mohamed, prisonnier, c'est
*
(
Moulay-Ali, son oncle, qui gouverne
Fez.
La question des dommages.
Londres, 18 septembre.
Le secrétaire d'Etat aux affaires étran-
gères, a reçu une demande de compensa-
tion des étrangers britanniques qui se
trouvaient à Casablanca, pour les pertes
subies par eux.
Le secrétaire d'Etat vient de faire ré-
pondre aux intéressés que leurs récla-
mations sont à l'étude,mais qu'il ne peut,
quant à présent, indiquer exactement la
ligne de conduite que le gouvernement
britannique pourra adopter à cet effet.
Un démenti.
Nous sommes en mesure de démentir
l'information publiée par un journal an-
glais, d'après un correspondant de Ma-
drid, et suivant laquelle des pourparlers
seraient engagés depuis quelques jours
entre la France et l'Allemagne, dans le
but de trouver une formule permettant
de résoudre le problème marocain, for-
mule dont le point principal serait la re-
connaissance à l'Allemagne d'une sphère
d'influence au Maroc.
LES COLONIES ET LA PRESSE
Les Missions à Madagascar
De M. Louis LAFFERRE, député, dans
l'Actioii -
Pourquoi M. de Pressensé est-il parti en
guerre contre M. Augagneur ? D'où vient
ce courroux ? Pourquoi rompre des lances,
au nom des Droits de l'Homme, en faveur
d'une secte religieuse ? Est-il donc vrai
que la liberté de conscience ait été violée
dans la personne des missionnaires protes-
tants ? Est-ce que vraiment la ligue dont M.
de Pressensé est le président aurait manqué
à sa mission en restant muette sur les cri-
mes d'Augagneur ? Par quelle force de per-
suasion les évangélistes de Madagascar se
sont-ils imposés à l'attention de cette As-
sociation militante de la pensée libre et du
droit humain ? La Ligue des Droits de
l'Homme, au service de la propagande re-
ligieuse : quelle nouveauté ?
L'évêque méthodiste King sous l'égide du
socialisme unifié contre le socialisme indé-
pendant? Vraiment, le spectacle est origi-
nal et les places se paieront cher, pour peu
que le duel continue !
Quel crime a donc commis le brillant et
énergique gouverneur général de Madagas-
car ?
Il a voulu, semble-t-il, rester laïque jus-
qu'au-delà des mers, et faire éclater aux
yeux des indigènes la neutralité loyale de
la République française entre les différen-
tes écoles confessionnelles.
Il n'a pas voulu distinguer entre protes-
tant s et catholiques : il les a soumis uni-
versellement au droit commun.
Il a séparé l'école du temple aussi bien
que de l'Eglise : il n'a pas admis que l'en-
seignement se confondit avec les formules
et les rites religieux. Et pour y parvenir,
il a exigé que des locaux distincts fassent
affectés à des exercices distincts. Ici, l'en-
seignement du fran ça! s, l'en sei gnement pro-
fessionnel, la pratique du métier manuel
dont l'indigène recevait les notions ; là, le
culte catholique ou protestant, auquel l'in-
digène pouvait, à sa convenance, participer
ou se refuser.
En quoi a-t-il entravé l'exercice du culte
ou mis obstacle à l'oeuvre de l'enseigne-
ment? A-t il démoli quelque temple1? Pu-
re calomnie.
Savez-vous combien il y a de temples sur
le seul plateau de Madagascar, l'Imérina et
Belsiloé '? 3.145, pour une population de
800.000 habitants, dont ôOO.OOO environ sui-
vent le culte. Cela fait un temple pour 160
habitants, y compris les enfants à la ma-
melle.
Augagneur a pensé que, sans toucher aux
droit, acquis, il fallait apporter quelque
discernement dans les autorisations nou-
velles d'ouverture de temples ou d'écoles.
Mais quelle circonspection dans les refus !
C'est après une enquête approfondie au-
près des chefs de districts que la décision
est prise.
Pour qui travaillent toutes ces missions
protestantes ? Elles travaillent pour Fin-
fluence anglaise ou tout au moins pour
l'influence internationale protestante, que
domine et dirige l'influence anglaise.
Nous sommes contre les missions catho-
liques, |Lazaristes: ou frères de la doctrine
chrétienue, qui travaillent pour Rome plu-
tôt que pour la France.
Pourquoi ferions-nous un régime de fa-
veur à une autre influence antifrançaise ?
Le chef de cette propagande, c'est un cer-
tain évêque King, qui annonce aux indigè-
nes la venue prochaine des Anglais, avec
mission de rendre à Madagascar la liberté
de conscience, mise à mal par ces infâmes
Français. 0_'
Et cette mentalité antifrançaise s'infiltre
et se développe rapidement chez les indi-
gènes.
Certains faits l'ont mise fréquemment en
relief.
Qu'on se rappelle la révolte dela léprose-
rie de Farafanga, en 1905. Les lépreux, las
d'être enfermés, violèrent les sépultures de
deux religieuses françaises. Arrêtés, ils fu-
rent amenés à déclarer qu'ils avaient réso-
lu d'épargner seulement deux jeunes filles
anglaises, employées à la léproserie. La
raison ? C'est qu'il fallait se garder de faire
aucun mal aux Anglais, qui devaient bien-
tôt les délivrer du joug français.
Mais, dira-t-on, les plaintes viennent des
missions françaises, dont M. de Pressensé
est le porte-parole ou, si l'on veut, l'avo-
cat.
Qui trompe-t-on ici ? Ne sait-on pas qu'en
toute occasion, les protestants français de
Madagascar ont été les instruments dociles
de la mission internationale et se sont
entremis dans toute: leurs difficultés ?
Le même évoque King écrit dans le Times
un article de protestation contre les atten-
tats à la liberté de conscience commis
par Augagncur. Mais il exalte en même
temps l'ardeur religieuse des malgaches ét
les déclare prêts à mourir pour leur foi.
Un tel langage juge une situation et met
en plein relief le rôle d'Angagneur..
Il a voulu défendre la France libérale et
civilisatice contre les entreprises de tous
les fanatismes.
Sans violences et sans brutalité, il a con-
trôlé avec décision l'œuvre antifrançaise
d'une secte à qui le droit commun doit suf-
fire.
Il a pensé que le meilleur moyen d'éviter
les troubles et de prévenir les futures ex-
péditions, tant de fois provoqués par les
excès de missions, c'était de dégager le
gouvernement de la République de tous
les intérêts religieux étrangers à sa tâche
civilifatrice.
Nous ne tarderons pis à savoir si le gou-
vernement entend donner raison à l'allian-
ce King-de Pressensé ou au bon Français,
doublé d'un libre penseur convaincu, qu'est
M. Au gagneur.
--"'J'V'V'-
Sur tous nos Paquebots de la
Compagnie des messageries ma-
ritimes lire le dernier numéro des
Annales Coloniales. ¿".
d»
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.08%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.08%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65409382/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65409382/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65409382/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k65409382/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65409382
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65409382
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k65409382/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest