Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-08-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 août 1907 22 août 1907
Description : 1907/08/22 (A8,N33)- (A8,N34). 1907/08/22 (A8,N33)- (A8,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6540935t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
86 ANNEE - Nft 33-34 PRIX : France'Q cent.
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JEUDI 22 AOUT 19t?~
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Les Annales Coloniales
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en première page
AUTRE CLOCHE
par un COLON
Les affaires marocaines
par C, F.
L'Algérie économique
par Ilenri-E. CHATENET
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
LETTRES DE CHYPRE
par René DELAPORTE
La Semaine Coloniale.
en troisième page
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vre, vice-président du groupe colonial du
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Jules Godin, sénateur, ancien minis-
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François Dèloncle, ministre plénipo-
ientiaire, député,
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président de la réunion d'études algé-
- riennes.
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Georges Bloiulel, docteur ès lettres
endroit, chargé de missions.
Pierre Callittc, chargé de missions.
Hcnri-E. Chu-tenct, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clnvcry, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prèle, professeur près la chambre de
commerce, de Lyon.
René Dclaportc, chargé de mis-
sions.
Léon Deschamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de l Uni-
versité de C le) "mont Ferrand,
Robert Houcet, docteur en droit.
famille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grantlidier, docteur ès
sciences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de V Université de Dijon.
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cours à la Faculté des sciences de
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Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Mcuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournicr, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valtan, docteur ès lettres,
professe u) • au lycée d' A ix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
AUTRE CLOCHE
LE SATRAPE VICTOR AUGAGNEUR
Fidèle à leur principe d'impartialité les An-
nales Coloniales se font un devoir d'insé-
rer l'article suivant qui examine à d'autres
points de vue l'œuvre de M. Augagneur.
Nous rappelons que seuls les articles si-
gnés de la direction engagent la ligne
politique du journal.
La réclame, vraiment intempestive, que
le citoyen Augagneur se fait faire,à la veille
de sa rentrée en Europe, dans un de nos
grands quotidiens, n'a d'autre but que de
soigner sa popularité très compromise; l'in-
terview sensationnel publié récemment a
été rédigé sans aucun doute dans les bu-
reaux du Gouverneur Général à Tananari-
ve et adressé par le courrier du 15 juillet
dernier tiu Matin, toujours disposé à plai-
der toutes les causes, bonnes ou mauvai-
ses, dans les conditions que chacun.sait.
L'opinion publique, qui ne peut qu'être
trompée par des articles de ce genre,de-
mande à être fixée ; c'est ce que nous ta-
cherons de faire, sans parti pris, en expo-
sant succinctement ce qu'a fait ou a voulu
faire à Madagascar le citoyen Augagneur.
Après avoir été administré pendant neuf
ans par le Général Galliéni, qui, quoiqu'on
en dise, à tout créé dans la Grande Ile,–
en se trompant,il est vrai,quelques fois, -
Madagascar fut confié au député socialiste
Augagneur, maire de Lyon, qui passait
pour un administrateur habile et intègre,et
un politicien remuant. On peut dire que
l'arrivée d'Augagneur à Madagascar fut
saluée avec joie, aussi bien par les fonction-
naires et les colons que par les officiers eux-
mêmes,car c'est surtout aux colonies qu'on
sait apprécier la suprématie du pouvoir
civil, sur le pouvoir militaire ; tout en re-
connaissant les services émincnts rendus à
Madagascar par le le Général Galliéni, on
n'était nullement fâché de voir rendre à
l'armée un de ses chefs les plus sympathi-
ques et de se savoir gouverné par un hom-
me, dont les idées humanitaires et philan-
thropiques avaient traversé les mers et
étaient parvenues sur les côtes malgaches.
Bref on s'attendait à un nouvel âge d'or
pour Madagascar.
Les déceptions ont commencé dès le dé-
barquement à Tananarive du proconsul
Augagneur, le 15 décembre 1905. Sanglé
dans un dolman étriqué,consLellé de galons,
traînant un grand sabre,des aigles déplo-
yées ou quelque chose d'analogue au cas-
que,le socialiste Augagneur apparut tel que
le kaiser débarquant du « Hohenzollen n.
Aussitôt sur le sol malgaclie,sotis le hangar
delà Douane,le dictateur parla en maître ;
hautain, la voix. brève et cassante, la
moustache hérissée, la main sur la poi-
gnée de son sabre, dans une attitude toute
militaire, Augagneur déclara cependant
qu'il était le serviteur de tous, mais cela
fut dit d'un ton tel que personne ne se fit
illusion.
Depuis cette époque, voilà bientôt
deux ans –l'impression première a subsisté
et a même été renfoncée. La seule richesse
de l'île, l'exploitation de l'or, a été forte-
ment compromise pour un décret inique,
qui, s'il n'a pas été inspiré par Augagneur
a été tout au moins approuvé par lui avant
son départ; ce texte, élaboré par M. Clémen-
tel, vient à peine d'être rapporté à la suite
des nombreuses protestations des pros-
pecteurs et encore d'une façon incomplète,
ce qui gênera considérablement le dévelop-
pement de cette industrie.
En fait de créations personnelles, le
citoyen Augagneur a doté la colonie de con-
seils d'arbitrage destinés à juger les diffé-
rends entre colons et indigènes ; dans les
colonies, où souvent l'unique avantage du
blanc sur le nègre est la couleur de l'épi-
derme, cette création ne pouvait que dimi-
nuer le prestige du « vasaha » vis-à-vis des
Malgaches; les colons se sont gardés d'user
de ce tribunal d'arbitrage et les indigènes
encore moins. A part cette inoffensive fan-
taisie, Victor Augagneur n'a rien fait à Ma-
dagascar en fait d'actes administratifs. Par
contre,à un autre point de vue,il a cherché
à remuer des masses de boue, dont il a été
quelque peu éclaboussé, lui et son entou-
rage.
Débarqué avec l'idée arrètée que son pré-
déccsseur et tous ses fonctionnaires avaient
dilapidé les finances de la Colonie, Auga-
gneur s'est transformé en juge d'instruction
à l'affût de toutes les histoires véreuses
plus ou moins authentiques, que ses amis
politiques ou autres venaient lui conter. Il
a lancé le Parquet des diverses localités mal-
gaches sur des pistes les plus diverses,
n'ayant d'autre but que de cherchera at-
teindre son prédécesseur, dans la personne
d'humbles fonctionnaires qui, à tort ou à
raison, passaient pour avoir été eu bons ter-
mes avec le Général Galliéni. Pour arriver
plus sûrement à ses uns, il renvoyait en
congé en France pour des motifs les plus fu-
tiles, voire même pour des rivalités person-
nelles et cxtra-adininislrativcs, des magis-
trats de carrière,pour les remplacer par des
fonctionnaires coloniaux quelconques ayant
même quelques-uns un passé judiciaire,
mais dévoués, précisément pour cela, à sa
politique de rancune et de vengeance. Dans
toutes les villes, à côté de l'administration
officielle et régulière fonctionnaient des
agents occultes, choisis un peu dans tous
les services et offrant certaines garanties
spéciales; chargés de surveiller les adminis-
trateurs et les chefs de service, de rédiger
les fiches, de renseigner le gouverneur gé-
néral sur les opinions et les fréquentations
de chacun y compris leurs chefs, ils en re-
tiraient à leur tour des avancements rapi-
des ou de grosses prébendes.
Les fonctionnaires, jadis dévoués à Gal-
liéni, mais ayant fait amende honorable,
pouvaient rentrer en grâce, ils donnaient
des gages sérieux, mais ils étaient tenus à
d'autant plus de bassesses vis-à-dis du nou-
veau maître qu'ils avaient fortement fla-
gorné l'ancien. En fait d'idées socialistes,
le satrape Augagncur n'a conservé que son
mépris des croix et rubans, hochets de la
vanité humaine, comme il le dit. Aussi
pour mieux discréditer l'institution de la
Légion d'Honneur, il s'est fait un malin
plaisir de faire décorer des fonctionnaires
véreux expédiés en consommation à Ma-
dagascar à la suite d'histoires malpropres,
ou de faire palmer des institutrices aussi
charmantes que peu farouches.
Comme on le voit, Augagneur pacha à
Madagascar a su aborder tous les genres
avec un égal succès. Son œuvre a consisté
à démollir tout ce qu'avait fait son prédé-
cesseur et à prouver que la plupart des
fonctionnaires ayant servi sous Galliéni
étaient dignes du bagne. Lui seul, d'après
son panégyriste, a su choisir un chef de
cabinet incorruptible et avoir des officiers
d'ordonnance sobres et travailleurs, des
chefs de service vertueux et dévoués. Eh
bien ! qu'on aille voir à Tananarive, en
dépit des assertions du Matin, la jolie pé-
taadière qu'est en ce moment le Gouver-
nement général de Madagascar et on sera
fixé. Tous les fonctionnaires ayant quelque
valeur ou connaissant les affaires de Ma-
dagascar ont lâché pied, dégoûtés du ré-
gime actuel ; il ne reste plus la-bas que ceux
qui ont tout à gagner en vivant dans un tel
milieu, où la politique tient lieu d'adminis-
tration et la délation de bons services. Il a
fallu au satrape, qui ne voulait aucun co-
adjuteur possédant une parcelle d'autorité
propre, adjoindre un sécretaire général et
un inspecteur des Finances. Il en était
temps, n'en déplaise à M. Augagneur, le
gâchis étant complet.
Quant aux procès dont rénumération a
fait l'objet du premier article du Malin, ils
ont été commencés (pour quclques-uns,lcs
autres n'ayant jamais existé que dans l'ima-
gination de Victor Ier), sous le gouverne-
ment de M. Leprun. M. Augagneur n'a fait
que les transformer en procès de tendances
en y comprenant tous ceux qu'il voulait
salir, dans l'espoir que le Général Galliéni
en recevrait quelques éclaboussures. Il ne
s'agissait que de vétilles sans importance,
grossies à plaisir par lui et ses magistrats
d'occasion; malgré la pression officielle
exercée sur une magistrature dont l'indé-
pendance n'est pas la principale vertu, la
plupart des inculpés ont été acquittés aux
applaudissements de la foule et aux cris de
« A bas Augagneur ». Et, quelle que soit
l'opinion du Gouverneur actuel de Mada-
gascar sur ses administrés, les colons de
Madagascar n'ont certes pas la mentalité
des électeurs de Rasi. ,
En résumé, le satrape Augagneur qui se
plait, en bon socialiste arrivé, dans son
fromage de Madagascar et qui est obligé de
rentrer en France en automne pour rendre
ses comptes, voudrait bien conserver son
assiette au beurre. Et, dans ce but, il con-
fie sa cause au Matin. Si réellement, comme
on l'a dit au moment de son départ, la pré-
sence d'Augagneur en France est une gêne
pour le groupe socialiste et pour le ministre
acluel,qu'on le réexpédie bien vite à l'ex-
piration de son congé, sur les hauteurs de
Tananarive, où il continuera à liquider ses
années, mais qu'on ne dise pas qu'on de-
vra gouverner Madagascar et encore moins
l'assainir moralement; il continuera à satis-
faire ses rancunes personnelles, à arrondir
son patrimoine, à faire litière de ses ancien-
nes opinions politiques et à porter le mar-
chandage à la hauteur d'une institution. Et
comme par le passé,il trouvera à Tananarive
àTamatave, à Majunga, et autres lieux
bonne table, bon gîte. et le reste,qui pour
un tempérament sanguin comme le sien,
n'est pas à dédaigner, même en pays mal-
gache.
Un Colon.
Les affaires marocaines
La situation au Maroc reste très grave.
Le 18 août à Casablanca les troupes du
général Drude ont eu à subir une nou-
velle attaque bien plus sérieuse que les
précédentes, de plusieurs milliers de
Marocains qui ont été repoussés au
bout de plusieurs heures de combat,grâ-
ce à la bravoure des spahis et des tirail-
leurs et à l'efficacité de l'artillerie du
croiseur Gloire. Selon l'usage le com-
mandant espagnol est venu offrir l'ap-
pui de ses troupes lorsque tout était
terminé. Malgré les pertes énormes
de l'ennemi, on s'attend à d'autres at-
taques. Malheureusement les pertes
françaises s'allongent de quelques uni-
tés à chaque combat, les forces dont
dispose le général Drude ne lui permet-
tent que la défensive, et un millier
d'hommes de renfort vont partir d'Oran.
Dans les autres ports, notamment à
Mazagan, à Saffi, à Mogador,l'inquiétude
règne et les Européens s'embarquent.
A Fez, le Sultan, en proie à la panique,
est poussé par son entourage fanatique
à adopter une attitude hostile à la Fran-
ce ; au cas où un soulèvement se pro-
duirait dans la capitale, on se deman-
de avec anxiété ce qu'il adviendrait de
la petite colonie européenne. Fort heu-
reusement la situation européenne est
aussi rassurante que la situation maro-
caine est grave, et rien ne paraît devoir
contrarier l'action de la France.
C. F.
J'- –-
L'flliGÉHlE ÉCOflOfMQUE
A. INDUSTRIE. T
La main-d'œuvre algérienne a été long-
temps la cause de la situation difficile dans
laquelle se trouvait notre colonie au point
de vue industriel, Aujourd'hui, l'éducation
de l'élément kabyle a permis de diminuer
le prix de revient de la main-d'œuvre.
Les industries nées de la production agri-
cole, minoteries, distilleries, se sont trans-
formées. Le moulin primitif, par exemple,
a dû céder la place à d'autres, actionnés
par des moteurs à pétrole.
Bâtiment. Les industries du bâtiment
ont pris une extension considérable. Des
quartiers se construisent ; les chaux et
ciments ont été reconnus bons. L'usine des
chaux et ciments de Cheltaba (près Cons-
tantine) livre 10.000 tonnes par an, celles
de Bougie et de Rivet de 12 à 15000 tonnes
chacune.
Crin végétal. L'industrie du crin végé-
tal est spéciale à l'Algérie. Les usines fran-
çaises achètent la feuille arrachée à raison
de 1 fr. 40 le quintal. En balles pressées, les
cordelettes valent de 8 à 14 francs le quintal. *
On compte actuellement 93 fabriques, re-
présentant environ 2.850 ouvriers et une
moyenne de salaires annuelle de 2.000.000
de francs.
Tabacs. La création d'entrepôts spé-
ciaux permet d'escompter un développe-
ment considérable de la production du
tabac. Telle usine, à Oran, occupe 800 ou-
DERNIERE HEURE
Les Evénements du Maroc
Aux ministères des Affaires Etrangè-
res, de:la Guerre et do la Marine, aucun
télégramme officiel, nous a-t-on dit, n'est
parvenu du Maroc dans la journée d'hier.
On dédtfisait du silence de l'amiral Phi-
libert, du général Drude et de M. de
Saint-Aulaire,qu'aucun incident grave ne
s'était sans doute produit, soit à Casa-
blanca, soit ailleurs.
A Casablanca.
Les Bahmna refusent de soutenir les Ka-
byles. Un engagement de nuit : dix
Arabes ont été tués.
Casablanca, 23 août.
(Parvenue le 25 au soir).
Tous les Kabyles autour de Casablanca
ont demandé assistance à la tribu des
Rahmnas. Ces derniers ont refusé, et
ont dit qu'ils n'en feraient rien, attendu
que les Kabyles allaient à Casablanca,
non pour combattre les Francais, mais
pour piller et tuer lesMaures etles Juifs.
On dit que quand les Kabyles auront
réuni 50.000 hommes, ils recommence-
ront à attaquer les Français et tenteront
d'enlever Casablanca.
Pendant la nuit, plusieurs coups de
feu ont été tirés. Une bande de 50 Mau-
res a attaqué la porte d'Esor-Djedid. Le
poste français qui la gardait a fait feu et
a tué 10 Arabes. Le reste s'est enfui.
Le croiseur Gloire a tiré quelques bor-
dées sur un rassemblement lointain de
Maures, qui ont battu en retraite.
Le Du Chayla est arrivé à Mazagan, où
tout est calme.
Le soir du 22, un Maure armé, qui s' é-
tait approché à une dizaine de pas des
portes de Mazagan, a été tué à coups de
fusil par les Français.
A Oran.
Le Schamrock » part pour Casablanca
avec une batterie d'artillerie, des mi-
trailleuses et des troupes
Oran, 25 Août.
Le Schamrock est parti cet 'après-midi
pour Casablanca, après l'embarquement
d'une batterie d'artillerie de campagne
de Constantine, de soixante-cinq spahis
de Médéa et d'Aumale, de trois sections
de mitrailleuses de la première compa-
gnie du 2e zouaves, du 26 bataillon du 2e
tirailleurs,et du3cbataillon du2e étranger.
Le Schamrock emporte également une
quantité de vivres et de munitions.
L'attitude de FEspagne.
A Madrid, les ministres décident de s'en
tenir à l'Acte d'Algésiras ; à Tanger,
la colonie espagnole demande l'envoi
de forces navales
Madrid, 25 août, soir.
Les ministres ont tenu un nouveau
conseil qui a duré deux heures. Les mi-
nistres se sont occupés de la question
marocaine.
La Correspondencia, édition du soir, as-
sure qu'ils ont décidé de continuer de
respecter et d'accomplir l'acte d'Algési-
ras et, si la proclamation de Moulay-Ha-
l'id était confirmée, officiellement, d'en-
voyer aux puissances une note d'accord
avec la France, exposant la situation on
vue de la conduite à suivre.
Tanger, 25 août, soir.
La colonie espagnole, réunie cet après-
midi, avoté une adresse demandant au
gouvernement l'envoi de forces navales
plus importantes que le Numancia en
rade de Tanger, afin d'assurer une pro-
tection efficace des nationaux.
Cette adresse a été présentée au minis-
tre d'Espagne.
A Toulon
Le « Mytho »),le « Lalande » et le «D ard»
vont appareiller
Toulon, 25 août.
Les marins vétérans sont parvenus,
après plusieurs jours d'un travail opiniâ-
tre et ûifficultueux, à installer, sur le
pont du Jlfytho, deux grosses chaloupes
pontées. Je vous ai dit que cette opéra-
tion, seule, devait retarder, de quelques
jours, le départ de ce transport.Dès qu'il
a appris la fin des opérations à bord du
Mytho, le préfet a donné l'ordre de con-
duire ce bâtiment en rade dès demain
matin.
Les ouvriers de la grosse chaudronne-
rie ont réparé, aujourd'hui dimanche, le
grand collecteur du Lalande. Une citerne
de 120 tonnes sera mise, demain, à leur
disposition, pour faire l'essai à froid de
ce collecteur.
Ainsi que je vous l'ai annoncé, dès le
premier jour, l'appareillage du Lalande
et du Dard est toujours fixé à jeudi.
Toulon, 25 août.
On avait cru que le Jules-Ferry était dé-
signé pour se rendre au Maroc, parce
que ce croiseur avait embarqué des bœufs;
mais il ne suivra pas cette destination
avec le Desaix et le Charlemagne et il ap
pareillera pour aller effectuer les tirs
d'honneur de l'escadre.
*
* *
Les Missions catholiques.
(Du TEMOIN dans Y Univers. :
Les Pères du Saint-Esprit
à Sierra Leone et au Congo belge.
Depuis que Mgr O'Gorman a pris la di-
rection du vicariat apostolique de Sierra-
Leone, cette mission s'est bien développée
du côté des indigènes. Les principales tri-
bas sont los Limbas, les Lokkos, les Sher-
bros, les Galoas, les Mendis, etc,, en gran-
de partie fétichistes ; les Soussous, les Kou-
rankot et les Timnés dont la plupart sont
musulmans.C'est aux Mendiz,dont la langue
est parlée par près de 800.UOO individus,
que les missionnaires se sont adressés ;
malheureusement les bons catéchistes font
défaut. Les Pères ont des stations à Free-
tow, Ascensiontown, Bonthé, Mobé, Mo-
yamba, Gerihun, Blama et Serambu. Ils
ont un catliéchiste à Yoyema.
Ces religieux furent les premiers à éta-
blir des stations catholiques dans les Im-
menses régions qui constituent, aujour-
d'hui, l'Etat indépendant du Congo. Ils cé-
dèrent ensuite la place aux missionnaires
belges de Scheut. Ils viennent de rentrer
au Congo belge par rétablissement d un
poste à 3.500 kilomètres de Boma. à Send-
wé ; ils y seront les aumôniers des emplo-
yés et ouvriers de la 2,: section du chemin
de fer de la Compagnie des Grands Lacs, de
Sendwé aux Portes d'Enfer sur le Lualaba
ou Haut-Congo.
Les missions allemandes.
Les départs de missionnaires se multi-
plient remplissant les vides que fait la mort
dans les rangs des ouvriers de l'Evangile. 1
Les Français sont toujours au premier rang,
mais les congrégations étrangères, elles
aussi ,l'enl'ol'centleurs envois de personnel;
c'est ainsi que, depuis six ou sept mois,très
nombreux ont été les embarquements de
prètres,de Frères et de Sœurs pour les mis-
sions allemandes, Chang-Tong méridional,
Nouvelle-Guinée, Togoland, Wilhemsland,
etc. Ces pays ont été attribués, pour l'évan-
gilisation, aux missionnaires de Scheut,
mais d'autres religieux allemands ont tra-
versé les mers, pour porter, au loin, la bon-
ne parole. Les Bénédictins de Bavière sont
au Zanguebar méridional, les Pallotins
allemands au Cameroun, les membres de la
Société du divin Sauveur .dans l'Annam.
Une des plus intéressantes missions alle-
mandes est, certainement, celle du Chan-
tong méridional établie dans le pays même
où naquit Confucius. Il y a eu cette année,
vingt-cinq ans que Mgr Anzer, premier vi-
caire apostolique du Clian-tong Sud, débar-
qua dans la province. Tout le pays était
païen : maintenant, on y compte plus de
35.000 catholiques baptisés et plus de 36.000
catéchumènes, un bon nombre d'églises, de
chapelles et d'établissements de toute sorte.
Dernièrement, un bref pontifical a érigé,
en préfecture apostolique, la mission des
îles Mariannes, et l'a confiée aux Capucins
de la province de Westplialie.
Le Journal des Débats continue à publier
les « impressions du Japon » de M. Gaston
Migeon. Le chapitre de cette semaine, em-
preint d'une admiration enthousiaste pour
l'art japonais est consacré aux temples de
Nara et I-Iorinji.
* *
Les Allemands au Chantoung.
Dans la Revue de Paris,Ernest Tonne
insiste sur l'opposition inquiétan'e entre la
faveur dont a joui en Allemagne Kiaotchéou
l' enfant gâté du parti colonial» et de l'im-
périalisme allemand, et la haine que cet
établissement a provoquée parmi les Chi-
nois.
Outre l'amour-propre, les Allemands ont
pour y vouloir rester, l'importance des tra-
vaux effectués :
«En 3 ou 4 ans, les Allemands ont boule-
versé et transformé ce lieu misérable.
Ils se sont établis sur la presqu'île orienta-
tale,et en ont chassé les propriétaires chi-
nois en les indemnisant selon le prix usuel
des terrains antérieurement à l'occupation.
Puis ils ont tracé largement sur le sol le
plan d'une ville immense,et ils ont commen-
cé à construire de tous les côtés à la fois le
futur Hongkong du Nord. Le nombre
des habitants européens ds Tsingtan dé-
passe a peine 1.200. Mais l'on bâtit ici pour
l'avenir plus que pour le présent ; les édi-
fices privés ou publics sont ceux d'une petite
capitale. L'art vigoureux, massif, et non
exempt de recherche, des modernes archi-
tectes allemands a éléimportésur cette côte
delà Chine du nord sans modifications sen-
sibles .Mais de tous les travaux de Tsing-
tan,le plus grandiose et le plus largement
conçu, demeure certainement le port. C'est
un véritable port à l'européenne et tel que
n'en possède ni Yokohama,ni Kobé,ni Shan-
ghaï, les plus gros navires y peuvent accos-
ter à auaL!)
La subvention annuelle accordée par le
Reichslag est de 12 millions de marks et
souvent davantage,car U a déjà dépassé 100
millions ; les particuliers et sociétés pri-
vées ontdépensé à peu près autant. La pro-
duction et le commerce sont fort loin d'être
déjà en rapport avec ces sacrifices et il ne
semble pas que rAllemagne en doive tirer
profit de longtemps.Mais surtout l'effet pro-
duit, tant en Chine qu'au Japon par les pré-
tentions allemandes faitque dans les mi lieux
influents on conseille d'abandonner à temps
Kiaotchéou.
i, -
JEUDI 22 AOUT 19t?~
0
Les Annales Coloniales
Il , -,d 4£
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de M. l'administrateury toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
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Lire aujourd'hui
en première page
AUTRE CLOCHE
par un COLON
Les affaires marocaines
par C, F.
L'Algérie économique
par Ilenri-E. CHATENET
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
LETTRES DE CHYPRE
par René DELAPORTE
La Semaine Coloniale.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Rédacteur en Chef:
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte (TAunay, sénateur de la Niè-
vre, vice-président du groupe colonial du
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Maurice Cabart-Danneville, sénateur
de la Manche.
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Ravarin, sénateur dit Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Ariuez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dautliy, député de l'Indre.
R. Delaunay, député du Loiret.
François Dèloncle, ministre plénipo-
ientiaire, député,
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président de la réunion d'études algé-
- riennes.
Lucien Otisl)ariii, député de la Réunion.
Geo Gérald, député de la Charente.
Hippolyte Laroche, ancien résident
général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Lemaire, ancien gouverneur des
colonies, député de l'Inde.
Pasclial Grousset, député de Paris,
délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de l' Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l Office de la Tunisie.
Henri Tournade, député de Paris.
Villault-Ducliesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
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François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agriculture de Montpellier.
Georges Bloiulel, docteur ès lettres
endroit, chargé de missions.
Pierre Callittc, chargé de missions.
Hcnri-E. Chu-tenct, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clnvcry, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prèle, professeur près la chambre de
commerce, de Lyon.
René Dclaportc, chargé de mis-
sions.
Léon Deschamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de l Uni-
versité de C le) "mont Ferrand,
Robert Houcet, docteur en droit.
famille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grantlidier, docteur ès
sciences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de V Université de Dijon.
H. Jacob de Cordenioy, chargé de
cours à la Faculté des sciences de
VUniversité de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Mcuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournicr, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valtan, docteur ès lettres,
professe u) • au lycée d' A ix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
AUTRE CLOCHE
LE SATRAPE VICTOR AUGAGNEUR
Fidèle à leur principe d'impartialité les An-
nales Coloniales se font un devoir d'insé-
rer l'article suivant qui examine à d'autres
points de vue l'œuvre de M. Augagneur.
Nous rappelons que seuls les articles si-
gnés de la direction engagent la ligne
politique du journal.
La réclame, vraiment intempestive, que
le citoyen Augagneur se fait faire,à la veille
de sa rentrée en Europe, dans un de nos
grands quotidiens, n'a d'autre but que de
soigner sa popularité très compromise; l'in-
terview sensationnel publié récemment a
été rédigé sans aucun doute dans les bu-
reaux du Gouverneur Général à Tananari-
ve et adressé par le courrier du 15 juillet
dernier tiu Matin, toujours disposé à plai-
der toutes les causes, bonnes ou mauvai-
ses, dans les conditions que chacun.sait.
L'opinion publique, qui ne peut qu'être
trompée par des articles de ce genre,de-
mande à être fixée ; c'est ce que nous ta-
cherons de faire, sans parti pris, en expo-
sant succinctement ce qu'a fait ou a voulu
faire à Madagascar le citoyen Augagneur.
Après avoir été administré pendant neuf
ans par le Général Galliéni, qui, quoiqu'on
en dise, à tout créé dans la Grande Ile,–
en se trompant,il est vrai,quelques fois, -
Madagascar fut confié au député socialiste
Augagneur, maire de Lyon, qui passait
pour un administrateur habile et intègre,et
un politicien remuant. On peut dire que
l'arrivée d'Augagneur à Madagascar fut
saluée avec joie, aussi bien par les fonction-
naires et les colons que par les officiers eux-
mêmes,car c'est surtout aux colonies qu'on
sait apprécier la suprématie du pouvoir
civil, sur le pouvoir militaire ; tout en re-
connaissant les services émincnts rendus à
Madagascar par le le Général Galliéni, on
n'était nullement fâché de voir rendre à
l'armée un de ses chefs les plus sympathi-
ques et de se savoir gouverné par un hom-
me, dont les idées humanitaires et philan-
thropiques avaient traversé les mers et
étaient parvenues sur les côtes malgaches.
Bref on s'attendait à un nouvel âge d'or
pour Madagascar.
Les déceptions ont commencé dès le dé-
barquement à Tananarive du proconsul
Augagneur, le 15 décembre 1905. Sanglé
dans un dolman étriqué,consLellé de galons,
traînant un grand sabre,des aigles déplo-
yées ou quelque chose d'analogue au cas-
que,le socialiste Augagneur apparut tel que
le kaiser débarquant du « Hohenzollen n.
Aussitôt sur le sol malgaclie,sotis le hangar
delà Douane,le dictateur parla en maître ;
hautain, la voix. brève et cassante, la
moustache hérissée, la main sur la poi-
gnée de son sabre, dans une attitude toute
militaire, Augagneur déclara cependant
qu'il était le serviteur de tous, mais cela
fut dit d'un ton tel que personne ne se fit
illusion.
Depuis cette époque, voilà bientôt
deux ans –l'impression première a subsisté
et a même été renfoncée. La seule richesse
de l'île, l'exploitation de l'or, a été forte-
ment compromise pour un décret inique,
qui, s'il n'a pas été inspiré par Augagneur
a été tout au moins approuvé par lui avant
son départ; ce texte, élaboré par M. Clémen-
tel, vient à peine d'être rapporté à la suite
des nombreuses protestations des pros-
pecteurs et encore d'une façon incomplète,
ce qui gênera considérablement le dévelop-
pement de cette industrie.
En fait de créations personnelles, le
citoyen Augagneur a doté la colonie de con-
seils d'arbitrage destinés à juger les diffé-
rends entre colons et indigènes ; dans les
colonies, où souvent l'unique avantage du
blanc sur le nègre est la couleur de l'épi-
derme, cette création ne pouvait que dimi-
nuer le prestige du « vasaha » vis-à-vis des
Malgaches; les colons se sont gardés d'user
de ce tribunal d'arbitrage et les indigènes
encore moins. A part cette inoffensive fan-
taisie, Victor Augagneur n'a rien fait à Ma-
dagascar en fait d'actes administratifs. Par
contre,à un autre point de vue,il a cherché
à remuer des masses de boue, dont il a été
quelque peu éclaboussé, lui et son entou-
rage.
Débarqué avec l'idée arrètée que son pré-
déccsseur et tous ses fonctionnaires avaient
dilapidé les finances de la Colonie, Auga-
gneur s'est transformé en juge d'instruction
à l'affût de toutes les histoires véreuses
plus ou moins authentiques, que ses amis
politiques ou autres venaient lui conter. Il
a lancé le Parquet des diverses localités mal-
gaches sur des pistes les plus diverses,
n'ayant d'autre but que de cherchera at-
teindre son prédécesseur, dans la personne
d'humbles fonctionnaires qui, à tort ou à
raison, passaient pour avoir été eu bons ter-
mes avec le Général Galliéni. Pour arriver
plus sûrement à ses uns, il renvoyait en
congé en France pour des motifs les plus fu-
tiles, voire même pour des rivalités person-
nelles et cxtra-adininislrativcs, des magis-
trats de carrière,pour les remplacer par des
fonctionnaires coloniaux quelconques ayant
même quelques-uns un passé judiciaire,
mais dévoués, précisément pour cela, à sa
politique de rancune et de vengeance. Dans
toutes les villes, à côté de l'administration
officielle et régulière fonctionnaient des
agents occultes, choisis un peu dans tous
les services et offrant certaines garanties
spéciales; chargés de surveiller les adminis-
trateurs et les chefs de service, de rédiger
les fiches, de renseigner le gouverneur gé-
néral sur les opinions et les fréquentations
de chacun y compris leurs chefs, ils en re-
tiraient à leur tour des avancements rapi-
des ou de grosses prébendes.
Les fonctionnaires, jadis dévoués à Gal-
liéni, mais ayant fait amende honorable,
pouvaient rentrer en grâce, ils donnaient
des gages sérieux, mais ils étaient tenus à
d'autant plus de bassesses vis-à-dis du nou-
veau maître qu'ils avaient fortement fla-
gorné l'ancien. En fait d'idées socialistes,
le satrape Augagncur n'a conservé que son
mépris des croix et rubans, hochets de la
vanité humaine, comme il le dit. Aussi
pour mieux discréditer l'institution de la
Légion d'Honneur, il s'est fait un malin
plaisir de faire décorer des fonctionnaires
véreux expédiés en consommation à Ma-
dagascar à la suite d'histoires malpropres,
ou de faire palmer des institutrices aussi
charmantes que peu farouches.
Comme on le voit, Augagneur pacha à
Madagascar a su aborder tous les genres
avec un égal succès. Son œuvre a consisté
à démollir tout ce qu'avait fait son prédé-
cesseur et à prouver que la plupart des
fonctionnaires ayant servi sous Galliéni
étaient dignes du bagne. Lui seul, d'après
son panégyriste, a su choisir un chef de
cabinet incorruptible et avoir des officiers
d'ordonnance sobres et travailleurs, des
chefs de service vertueux et dévoués. Eh
bien ! qu'on aille voir à Tananarive, en
dépit des assertions du Matin, la jolie pé-
taadière qu'est en ce moment le Gouver-
nement général de Madagascar et on sera
fixé. Tous les fonctionnaires ayant quelque
valeur ou connaissant les affaires de Ma-
dagascar ont lâché pied, dégoûtés du ré-
gime actuel ; il ne reste plus la-bas que ceux
qui ont tout à gagner en vivant dans un tel
milieu, où la politique tient lieu d'adminis-
tration et la délation de bons services. Il a
fallu au satrape, qui ne voulait aucun co-
adjuteur possédant une parcelle d'autorité
propre, adjoindre un sécretaire général et
un inspecteur des Finances. Il en était
temps, n'en déplaise à M. Augagneur, le
gâchis étant complet.
Quant aux procès dont rénumération a
fait l'objet du premier article du Malin, ils
ont été commencés (pour quclques-uns,lcs
autres n'ayant jamais existé que dans l'ima-
gination de Victor Ier), sous le gouverne-
ment de M. Leprun. M. Augagneur n'a fait
que les transformer en procès de tendances
en y comprenant tous ceux qu'il voulait
salir, dans l'espoir que le Général Galliéni
en recevrait quelques éclaboussures. Il ne
s'agissait que de vétilles sans importance,
grossies à plaisir par lui et ses magistrats
d'occasion; malgré la pression officielle
exercée sur une magistrature dont l'indé-
pendance n'est pas la principale vertu, la
plupart des inculpés ont été acquittés aux
applaudissements de la foule et aux cris de
« A bas Augagneur ». Et, quelle que soit
l'opinion du Gouverneur actuel de Mada-
gascar sur ses administrés, les colons de
Madagascar n'ont certes pas la mentalité
des électeurs de Rasi. ,
En résumé, le satrape Augagneur qui se
plait, en bon socialiste arrivé, dans son
fromage de Madagascar et qui est obligé de
rentrer en France en automne pour rendre
ses comptes, voudrait bien conserver son
assiette au beurre. Et, dans ce but, il con-
fie sa cause au Matin. Si réellement, comme
on l'a dit au moment de son départ, la pré-
sence d'Augagneur en France est une gêne
pour le groupe socialiste et pour le ministre
acluel,qu'on le réexpédie bien vite à l'ex-
piration de son congé, sur les hauteurs de
Tananarive, où il continuera à liquider ses
années, mais qu'on ne dise pas qu'on de-
vra gouverner Madagascar et encore moins
l'assainir moralement; il continuera à satis-
faire ses rancunes personnelles, à arrondir
son patrimoine, à faire litière de ses ancien-
nes opinions politiques et à porter le mar-
chandage à la hauteur d'une institution. Et
comme par le passé,il trouvera à Tananarive
àTamatave, à Majunga, et autres lieux
bonne table, bon gîte. et le reste,qui pour
un tempérament sanguin comme le sien,
n'est pas à dédaigner, même en pays mal-
gache.
Un Colon.
Les affaires marocaines
La situation au Maroc reste très grave.
Le 18 août à Casablanca les troupes du
général Drude ont eu à subir une nou-
velle attaque bien plus sérieuse que les
précédentes, de plusieurs milliers de
Marocains qui ont été repoussés au
bout de plusieurs heures de combat,grâ-
ce à la bravoure des spahis et des tirail-
leurs et à l'efficacité de l'artillerie du
croiseur Gloire. Selon l'usage le com-
mandant espagnol est venu offrir l'ap-
pui de ses troupes lorsque tout était
terminé. Malgré les pertes énormes
de l'ennemi, on s'attend à d'autres at-
taques. Malheureusement les pertes
françaises s'allongent de quelques uni-
tés à chaque combat, les forces dont
dispose le général Drude ne lui permet-
tent que la défensive, et un millier
d'hommes de renfort vont partir d'Oran.
Dans les autres ports, notamment à
Mazagan, à Saffi, à Mogador,l'inquiétude
règne et les Européens s'embarquent.
A Fez, le Sultan, en proie à la panique,
est poussé par son entourage fanatique
à adopter une attitude hostile à la Fran-
ce ; au cas où un soulèvement se pro-
duirait dans la capitale, on se deman-
de avec anxiété ce qu'il adviendrait de
la petite colonie européenne. Fort heu-
reusement la situation européenne est
aussi rassurante que la situation maro-
caine est grave, et rien ne paraît devoir
contrarier l'action de la France.
C. F.
J'- –-
L'flliGÉHlE ÉCOflOfMQUE
A. INDUSTRIE. T
La main-d'œuvre algérienne a été long-
temps la cause de la situation difficile dans
laquelle se trouvait notre colonie au point
de vue industriel, Aujourd'hui, l'éducation
de l'élément kabyle a permis de diminuer
le prix de revient de la main-d'œuvre.
Les industries nées de la production agri-
cole, minoteries, distilleries, se sont trans-
formées. Le moulin primitif, par exemple,
a dû céder la place à d'autres, actionnés
par des moteurs à pétrole.
Bâtiment. Les industries du bâtiment
ont pris une extension considérable. Des
quartiers se construisent ; les chaux et
ciments ont été reconnus bons. L'usine des
chaux et ciments de Cheltaba (près Cons-
tantine) livre 10.000 tonnes par an, celles
de Bougie et de Rivet de 12 à 15000 tonnes
chacune.
Crin végétal. L'industrie du crin végé-
tal est spéciale à l'Algérie. Les usines fran-
çaises achètent la feuille arrachée à raison
de 1 fr. 40 le quintal. En balles pressées, les
cordelettes valent de 8 à 14 francs le quintal. *
On compte actuellement 93 fabriques, re-
présentant environ 2.850 ouvriers et une
moyenne de salaires annuelle de 2.000.000
de francs.
Tabacs. La création d'entrepôts spé-
ciaux permet d'escompter un développe-
ment considérable de la production du
tabac. Telle usine, à Oran, occupe 800 ou-
DERNIERE HEURE
Les Evénements du Maroc
Aux ministères des Affaires Etrangè-
res, de:la Guerre et do la Marine, aucun
télégramme officiel, nous a-t-on dit, n'est
parvenu du Maroc dans la journée d'hier.
On dédtfisait du silence de l'amiral Phi-
libert, du général Drude et de M. de
Saint-Aulaire,qu'aucun incident grave ne
s'était sans doute produit, soit à Casa-
blanca, soit ailleurs.
A Casablanca.
Les Bahmna refusent de soutenir les Ka-
byles. Un engagement de nuit : dix
Arabes ont été tués.
Casablanca, 23 août.
(Parvenue le 25 au soir).
Tous les Kabyles autour de Casablanca
ont demandé assistance à la tribu des
Rahmnas. Ces derniers ont refusé, et
ont dit qu'ils n'en feraient rien, attendu
que les Kabyles allaient à Casablanca,
non pour combattre les Francais, mais
pour piller et tuer lesMaures etles Juifs.
On dit que quand les Kabyles auront
réuni 50.000 hommes, ils recommence-
ront à attaquer les Français et tenteront
d'enlever Casablanca.
Pendant la nuit, plusieurs coups de
feu ont été tirés. Une bande de 50 Mau-
res a attaqué la porte d'Esor-Djedid. Le
poste français qui la gardait a fait feu et
a tué 10 Arabes. Le reste s'est enfui.
Le croiseur Gloire a tiré quelques bor-
dées sur un rassemblement lointain de
Maures, qui ont battu en retraite.
Le Du Chayla est arrivé à Mazagan, où
tout est calme.
Le soir du 22, un Maure armé, qui s' é-
tait approché à une dizaine de pas des
portes de Mazagan, a été tué à coups de
fusil par les Français.
A Oran.
Le Schamrock » part pour Casablanca
avec une batterie d'artillerie, des mi-
trailleuses et des troupes
Oran, 25 Août.
Le Schamrock est parti cet 'après-midi
pour Casablanca, après l'embarquement
d'une batterie d'artillerie de campagne
de Constantine, de soixante-cinq spahis
de Médéa et d'Aumale, de trois sections
de mitrailleuses de la première compa-
gnie du 2e zouaves, du 26 bataillon du 2e
tirailleurs,et du3cbataillon du2e étranger.
Le Schamrock emporte également une
quantité de vivres et de munitions.
L'attitude de FEspagne.
A Madrid, les ministres décident de s'en
tenir à l'Acte d'Algésiras ; à Tanger,
la colonie espagnole demande l'envoi
de forces navales
Madrid, 25 août, soir.
Les ministres ont tenu un nouveau
conseil qui a duré deux heures. Les mi-
nistres se sont occupés de la question
marocaine.
La Correspondencia, édition du soir, as-
sure qu'ils ont décidé de continuer de
respecter et d'accomplir l'acte d'Algési-
ras et, si la proclamation de Moulay-Ha-
l'id était confirmée, officiellement, d'en-
voyer aux puissances une note d'accord
avec la France, exposant la situation on
vue de la conduite à suivre.
Tanger, 25 août, soir.
La colonie espagnole, réunie cet après-
midi, avoté une adresse demandant au
gouvernement l'envoi de forces navales
plus importantes que le Numancia en
rade de Tanger, afin d'assurer une pro-
tection efficace des nationaux.
Cette adresse a été présentée au minis-
tre d'Espagne.
A Toulon
Le « Mytho »),le « Lalande » et le «D ard»
vont appareiller
Toulon, 25 août.
Les marins vétérans sont parvenus,
après plusieurs jours d'un travail opiniâ-
tre et ûifficultueux, à installer, sur le
pont du Jlfytho, deux grosses chaloupes
pontées. Je vous ai dit que cette opéra-
tion, seule, devait retarder, de quelques
jours, le départ de ce transport.Dès qu'il
a appris la fin des opérations à bord du
Mytho, le préfet a donné l'ordre de con-
duire ce bâtiment en rade dès demain
matin.
Les ouvriers de la grosse chaudronne-
rie ont réparé, aujourd'hui dimanche, le
grand collecteur du Lalande. Une citerne
de 120 tonnes sera mise, demain, à leur
disposition, pour faire l'essai à froid de
ce collecteur.
Ainsi que je vous l'ai annoncé, dès le
premier jour, l'appareillage du Lalande
et du Dard est toujours fixé à jeudi.
Toulon, 25 août.
On avait cru que le Jules-Ferry était dé-
signé pour se rendre au Maroc, parce
que ce croiseur avait embarqué des bœufs;
mais il ne suivra pas cette destination
avec le Desaix et le Charlemagne et il ap
pareillera pour aller effectuer les tirs
d'honneur de l'escadre.
*
* *
Les Missions catholiques.
(Du TEMOIN dans Y Univers. :
Les Pères du Saint-Esprit
à Sierra Leone et au Congo belge.
Depuis que Mgr O'Gorman a pris la di-
rection du vicariat apostolique de Sierra-
Leone, cette mission s'est bien développée
du côté des indigènes. Les principales tri-
bas sont los Limbas, les Lokkos, les Sher-
bros, les Galoas, les Mendis, etc,, en gran-
de partie fétichistes ; les Soussous, les Kou-
rankot et les Timnés dont la plupart sont
musulmans.C'est aux Mendiz,dont la langue
est parlée par près de 800.UOO individus,
que les missionnaires se sont adressés ;
malheureusement les bons catéchistes font
défaut. Les Pères ont des stations à Free-
tow, Ascensiontown, Bonthé, Mobé, Mo-
yamba, Gerihun, Blama et Serambu. Ils
ont un catliéchiste à Yoyema.
Ces religieux furent les premiers à éta-
blir des stations catholiques dans les Im-
menses régions qui constituent, aujour-
d'hui, l'Etat indépendant du Congo. Ils cé-
dèrent ensuite la place aux missionnaires
belges de Scheut. Ils viennent de rentrer
au Congo belge par rétablissement d un
poste à 3.500 kilomètres de Boma. à Send-
wé ; ils y seront les aumôniers des emplo-
yés et ouvriers de la 2,: section du chemin
de fer de la Compagnie des Grands Lacs, de
Sendwé aux Portes d'Enfer sur le Lualaba
ou Haut-Congo.
Les missions allemandes.
Les départs de missionnaires se multi-
plient remplissant les vides que fait la mort
dans les rangs des ouvriers de l'Evangile. 1
Les Français sont toujours au premier rang,
mais les congrégations étrangères, elles
aussi ,l'enl'ol'centleurs envois de personnel;
c'est ainsi que, depuis six ou sept mois,très
nombreux ont été les embarquements de
prètres,de Frères et de Sœurs pour les mis-
sions allemandes, Chang-Tong méridional,
Nouvelle-Guinée, Togoland, Wilhemsland,
etc. Ces pays ont été attribués, pour l'évan-
gilisation, aux missionnaires de Scheut,
mais d'autres religieux allemands ont tra-
versé les mers, pour porter, au loin, la bon-
ne parole. Les Bénédictins de Bavière sont
au Zanguebar méridional, les Pallotins
allemands au Cameroun, les membres de la
Société du divin Sauveur .dans l'Annam.
Une des plus intéressantes missions alle-
mandes est, certainement, celle du Chan-
tong méridional établie dans le pays même
où naquit Confucius. Il y a eu cette année,
vingt-cinq ans que Mgr Anzer, premier vi-
caire apostolique du Clian-tong Sud, débar-
qua dans la province. Tout le pays était
païen : maintenant, on y compte plus de
35.000 catholiques baptisés et plus de 36.000
catéchumènes, un bon nombre d'églises, de
chapelles et d'établissements de toute sorte.
Dernièrement, un bref pontifical a érigé,
en préfecture apostolique, la mission des
îles Mariannes, et l'a confiée aux Capucins
de la province de Westplialie.
Le Journal des Débats continue à publier
les « impressions du Japon » de M. Gaston
Migeon. Le chapitre de cette semaine, em-
preint d'une admiration enthousiaste pour
l'art japonais est consacré aux temples de
Nara et I-Iorinji.
* *
Les Allemands au Chantoung.
Dans la Revue de Paris,Ernest Tonne
insiste sur l'opposition inquiétan'e entre la
faveur dont a joui en Allemagne Kiaotchéou
l' enfant gâté du parti colonial» et de l'im-
périalisme allemand, et la haine que cet
établissement a provoquée parmi les Chi-
nois.
Outre l'amour-propre, les Allemands ont
pour y vouloir rester, l'importance des tra-
vaux effectués :
«En 3 ou 4 ans, les Allemands ont boule-
versé et transformé ce lieu misérable.
Ils se sont établis sur la presqu'île orienta-
tale,et en ont chassé les propriétaires chi-
nois en les indemnisant selon le prix usuel
des terrains antérieurement à l'occupation.
Puis ils ont tracé largement sur le sol le
plan d'une ville immense,et ils ont commen-
cé à construire de tous les côtés à la fois le
futur Hongkong du Nord. Le nombre
des habitants européens ds Tsingtan dé-
passe a peine 1.200. Mais l'on bâtit ici pour
l'avenir plus que pour le présent ; les édi-
fices privés ou publics sont ceux d'une petite
capitale. L'art vigoureux, massif, et non
exempt de recherche, des modernes archi-
tectes allemands a éléimportésur cette côte
delà Chine du nord sans modifications sen-
sibles .Mais de tous les travaux de Tsing-
tan,le plus grandiose et le plus largement
conçu, demeure certainement le port. C'est
un véritable port à l'européenne et tel que
n'en possède ni Yokohama,ni Kobé,ni Shan-
ghaï, les plus gros navires y peuvent accos-
ter à auaL!)
La subvention annuelle accordée par le
Reichslag est de 12 millions de marks et
souvent davantage,car U a déjà dépassé 100
millions ; les particuliers et sociétés pri-
vées ontdépensé à peu près autant. La pro-
duction et le commerce sont fort loin d'être
déjà en rapport avec ces sacrifices et il ne
semble pas que rAllemagne en doive tirer
profit de longtemps.Mais surtout l'effet pro-
duit, tant en Chine qu'au Japon par les pré-
tentions allemandes faitque dans les mi lieux
influents on conseille d'abandonner à temps
Kiaotchéou.
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