Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-07-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juillet 1907 25 juillet 1907
Description : 1907/07/25 (A8,N29). 1907/07/25 (A8,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6540932k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
f 8« ANN-BE - No 29 !
PIU X&France :M Bgeent.
fm\mi 25 JUILLET 1907.^2
Les Annales Coloniales
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en première page
La situation économique de
retat indépendont du Congo.
par E. DE WILDEMAN
UN GOUVERNEUR
P par M. R.
Les Dépêohes de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
CONCLUSION
par H. D.
LA TUNISIE
par R. SOUDAIN
La Semaine Coloniale.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Rédacteur en Chef :
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Nié-
vret vice-président du groupe colonial du
Sénat.
Maurice Cabart-Danneville, sénateur
de la Manche.
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Rayarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre pléni po-
tentiaîre, député.
Armez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dauthy, député de l'Indre.
R. Delaunay, député du Loiret.
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Etienne Flandin, député de V Yonne,
président de la réunion d'études algé-
riennes.
Lucien Gaspario, député de la Rqunion.
Geo Gérald, député de la Charcnte.
flippolyte Laroche, ancien résident
général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Lemaire, ancien gouverneur des
colonies, député de l'Inde.
Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la. No-uvêlle^Galédonis au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de l'Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l'Office de la Tunisie.
Henri Tournade, député de Paris.
Villault-Ducliesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agriculture de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
endroit, chargé de missions.
Pierre Callitte, chargé de missions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prèle, professeur près la chambre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions,
Léon Deschamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises. du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont-Ferrand,
Robert Doucet, doctéur en droit.
famille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur ès
scîences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de l'Universitè de Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours â la Faculté des sciences de
l'Université de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à r Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambautl, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur aie Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphte physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Vall'au, docteur ès lettres,
professeur an lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
--Jf'JV"--
La situation économique de
Il état indépendant du Congo
Depuis quelques années,l'État Indépen-
dant du Congo s'est classé au premier rang
des pays africains au point de vue de la
production. Le Gouvernement,qui a com-
pris que c'est dans l'exploitation ration-
nelle du sol et du sous-sol que gît l'avenir
durable de la Golonie, n'a rien-négligé pour
assurer cet avenir.
Le service de l'Agriculture, qui a été
créé dans le but d'étudier les ressources
végétales indigènes, de les exploiter ra-
tionnellement a obtenu,grâce à ses agents,
des résultats superbes.
La production caoutchoutifère de l'État
a atteint, dans ces dernières anné-es,un chif-
fre très élevé. En 1905 l'exportation du
caouthouc provenant exclusivement des
régions comprises dans l'État, comportait
4,868.761 kilos ayant valu 43.755.903 francs.
Cette quantité notable de caoutchouc
africain arrivant sur le marché d'Anvers,
devenu une des plus importants marchés
de caoutchouc du monde, n'a pas été sans
susciter certains rivaux,ni sans faire jeter,
dans beaucoup de pays voisins, de très
hauts cris.
On a commencé par dire, et répéter,
qu'une exportation aussi conséquente
ne pourrait durer, qu'elle était due à une
pression illégale sur le noir et que même
obtenue dans des conditions honnêtes,
l'épuisement des ressources naturelles doit
faire tomber petit à petit l'exportation de
ce produit. On a même été jusqu'à préten-
dre qu'à la suite du rapt économique au-
quel le pays est soumis, tout l'État sera
d'ici peu totalement ruiné,ses forêts n'étant
plus capables. de produire du caoutchouc,
l'unique richesse du pays.
Nous n'avons pas à discuter le premier
argument, mais nous pouvons nous de-
mander si le dernier est fondé, car celui-là
à une certaine importance pour l'avenir
économique, du pays. Certes, on doit
admettre que, dans un temps plus ou moins
éloigné, mais que personne n'est capable
de supputer exactement, les ressources en
caoutchouc d'origine indigène seront con-
sidérablement diminuées, mais il est à no-
tre avis tout à fait certain qu'elles ne se-
ront pas totalement épuisées. Car, même
si l'on avait coupé., pour en extraire le
caoutchouc, la totalité des lianes existant
dans l'État, on ne les aurait pas pour coin
détruites, elles seraient très sûremcn l
pour la plupart,encore capables de repous-
ser et de reproduire au bou l de quelques
années de repos, peut être bien peu d'an-
nées, une nouvelle quantité de caouLchouc.
Disons même, en passanL,que cet.Le maniè-
re d'exploiter sera probablement celle de
l'avenir.
Si l'on ne comptait donc, pour prédire
un grand avenir économique à l'État du
Congo, que sur les ressources naturelles, on
pourrait admettre cet avenir comme dou-
teux. Mais ce n'est pas sur ces ressources
que l'on doit tabler.
Le Gouvernement de l'État a très bien
saisi que la production intense ne pouvait
subsister et qu'il fallait absolument, com-
me l'ont préconisé depuis des années tous
les agronomes coloniaux de valeur, pour-
voir à la culture.
Déjà en 1899, un décret promulgué par
le Souverain, enjoignait à tous les pro-
ducteurs de caoutchouc de- planter 150
pieds d'essences caoutchoutifères par ton-
ne de caoucthouc récolté; en 19021e nom-
bre de planls, fut porté à 500 et en 1904
il fut décidé que la replantation devait
comprendre au moins 500 pieds pour les
arbres et les lianes et 150 pieds pour les
caoutchoutiers dit « des herbes ».
Outre ces plantations fiscales, le Gou-
vernement favorise dans tous ses postes
l'extension de laculLure des essences caout-
choutifèrcs, tant indigènes qu'exotiques.
Déjà un bon nombre de ces plantations
peuvent être exploitées.
Outre ces plantations, le Gouvernement
de l'Etat, comprenant la grande impor-
tance-de l'installation de vastes cultures
de ces essences, a décidé la création de trois
grands centres de cultures, arbres princi-
palement, comportant chacun 100.000
hectares de terrain bien approprié.
D'après les estimations récentes, il y a
actuellement, beaucoup plus de 13.000,000
de plantes caoutchoutifères mises en place
et en bon état de végétation. Déjà, comme
nous le disons des milliers de ces plantes
pourraient être exploitées et d'ici six ans
toutes pourront être traitées par saignées.
Si l'on se donne la peine de faire un sim-
ple calcul on pourra voir que, d'ici quel-
ques années, les ressources caoutchouti-
fères naturelles du Congo étant considé-
rablement diminuées, le rendement de ces
13.000.000 de plantes pourrait remplacer
une partie de la production naturelle.
Nous savons actuellement,en effet,qu'une
liane desixans soignée convenablement peut
donner au minimum 50 grammes de caout-
chouc par an et qu'un arbre de même âge
peut en donner Lout autant. Des Fun-
lumia de six ans peuvent facilement pro-
duire 150 grammes par an.
En prenant donc pour base de notre cal-
cul une moyenne annuelle de 50 grammes
que personne ne pourra taxer d'exagérée,
les plantations actuellement existantes, et
qui seront toujours continuées, donneront
par an dans 6 ans : 13,000,000 x50 =
650.000.000 grammes, soit 650.000 kilos
de caoutchouc sec.
En supposant que d'ici à 0 ans le tiers
seulement des 300.000 hectares des centres
de culture soiL planté (800 arbres à l'hec-
tare ou 660 lianes à l'hectare) on obtien-
drait au minimum : 100.000 x650 =
65.000.000 plantes qui à 50 grammes par
plante, produiraient 3.250.000 kilos ce qui
ajouté aux 660.000 kilos produits par les
13.000.000 de lianes ou arbres, donneraient
un total de près de 4.000.000 de kilos soit
presque autant que la production actuelle.
Quand les 300.000 hectares seront plan-
tés, ils seront donc à eux seuls capables
de produire, dès que leurs plantes auront
6 ans 3.250.000 X 3 =9.750.000 kilos de
caoutchouc,c'est-à-dire environ le double
de la production actuelle
Là ne s'arrête pas le chillre de produc-
tion puisqu'annucllement de nouvelles
plantations doivent être faites aux termes
du décret de 1901.
Mais, nous dira-t-on, cette production
est-elle stable, peut-elle se continuer pen-
dant longtemps ? Ici, personne ne saurait
répondre;pas plus pour l'Afrique que pour
l'Asie, les cultures ne sonL pas depuis assez
longtemps en exploitation ! Mais que peut
faire le nombre d'années de la production !
Puisqu'il est prouvé que des plantes de 6
ans peuvent produire au minimum 50
grammes de caoutchouc, rien ne sera
plus facile de f,,iire,ciaus le cas où l'épuise-
ment d'un caou tchoutier serait rapide, de
nouvelles plantations de façon à avoir tou-
jours sous la main un même nombre de
lianes ou arbres, à saigner.
On peut donc se tranquilliser,grâce au
système de la replantation, la production
du caoutchouc congolais ne peut dimi-
nuer sérieusement, ni surtout diminuer
d'une manière continue.
Une seule chose pourrait être à craindre
c'est que par suite de la multiplication des
plantations d'essences caoutchoutifères,
tant en Afrique, qu'en Asie et qu'en Amé-
que, il n'arrive un jour, peut-être pas si
lointain, ou la production ne dépasse la
consommation courante ; dès lors il faut
redouter une baisse de prix.
Aux planteurs, États et particuliers, à
surveiller étroitement le marché et à faire
tous leurs cITorts pour amener des colonies
des produits de belle valeur.
É. DE WILDEMAN.
l a Semaine Anglaise
Un Directeur au ministère des colonies ne
viendrait, paraît-il, pas le samedi après-midi
et s'accorderait, paraît-il, la semaine an-
glaise.
Un de nos honorables collaborateurs s'esl
présenlé à son cabinel récemment el en a fait
l'expérience.
Les rédacteurs et expéditionnaires de di-
rection bénéficieraient-ils de ce léger avan-
tage officiellement ou officieusement.
Nous le souhaitons. Ce ne serait que jus-
tice.
UN GOUVERNEUR
M. Augagneur contre ses fonctionnaires. -
])es faits et des. inexactitudes. L'an-
cien maire de Lyon combat le clérica-
lisme el non le catholicisme. Les protes-
tants déçus de ne pas jouir de privilèges
pour leurs missions combattent M. Auga-
glleur.
Par la voix d'un ami,sous la signature de
M. Gustave Téry, M. Victor Augagneur,
ancien maire de Lyon et gouverneur géné-
ral de Madagascar se défend vigoureuse-
ment, dans le Malin, contre les reproches
qui lui ont été adressés.
Dans le premier arlicle,il se plaint de
voir les grands services du pavillon de
Flore infectés de réactionnaires,de cléricaux
et de malhonnêtes gens. 11 résume ensuite
les réformes qu'H a accompli es-à Madagascar
et constate que, malgré - les frais somp-
luaires assez considérables dont il a grévé
la colonie pour sa propre maison, il a su réa-
liser en 1906, 1.715.571 francs d'économies
sur un budget de dépenses de 23.036.308
francs. Il dresse ensuite une liste de pros-
criptions des individus malpropres qu'il a
traqués de janvier 1906 à mars 1907.
Nous sommes persuadés qu'il y en a et
M. Augagneur a trop bien fait ses preuves
comme maire de Lyon pour que nous dou-
tions un seul instant de l'énergie de sa ré-
pression.
Mais la liste est-elle complète ? Est-elle
exacte ?
Il est dit,par exemple : je cite textuel-
lement : ":.
« A Tamatave, le brigadier de police H.
passe en correctionnelle : il a vendu les mé-
dicaments de l'ambulance ».
Informez-vous et de Tamatave on vous-
câblera.
Effectivement, le brigadier de police H.
est bien passé en correctionnelle, accusé
d'avoir vendu les médicaments de l'am-
bulance, mais le tribunal a clos l'affaire par
un non-lieu et le brigadier en question a été
nommé immédiatement à un grade supé-
rieur pour le dédommager du tort que cette
accusation téméraire lui avait causé.
Il y a des brebis galeuses dans le corps
des fonctionnaires coloniaux, c'est évident :
mais il ne faudrait pas en augmenter le
nombre bénévolement et injustement, n
Fidèles a notre règle de scrupuleuse im-
partialité, nous parlerons également du
second, article de M. Téry. M. Augagneur
n'a pas eu besoin de rester longtemps à
Madagascar pour s'apercevoir du péril qui
menaçait la colonie. Il le dit : c'est le péril
clérical.
Nous ne saurions mieux faire que de citer
in extenso les paroles de M. Augagneur :
elles sont nettes et catégoriques : il n'a
pas peur de dire très carrément : le protes-
tantisme voilà l'ennemi.
A Madagascar, je n'ai pas fait d'anticlé-
ricalisme à la Homais, genre radical et
pharmaceutique que j'abhorre ; mais j'ai
été, je veux être un gouverneur franche-
ment laïque. J'ai considéré les mission-
naires comme de simples colons, débitant
la parole divine « made in Englajid » ou
d'origine romaine avec les mêmes droits
sans plus que les marchands qui vendent
des cotonnades ou du whisky. Donc aucune
place spéciale pour les représentants des
missions dans les cérémonies officielles ; ce
sont de simples particuliers. Je n'ai reconnu
comme existant légalement aucune mis-
sion, pas plus qu'aucune congrégation. Je
ne connais que les missionnaires agissant
individuellement.
« Puis j'ai réglementé l'enseignement
.- j'attire votre attention sur ce point
d'après les ièglements en vigueur dans la
métropole. J'ai interdit que les écoles se
tinssent dans les églises ou dans les temples
ces édifices sont en effet propriété de l'Etat,
comme le proclame un arrêté du général
Galliéni de 1901 : les admettre comme lo-
caux scolaires serait subventionner l'ensei-
gnement religieux, en lui fournissant des
locaux gratuits, contre l'enseignement
laïque, officiel ou libre.
« Ces arrêtés ont déchaîné la tempête.
Chose curieuse : les catholiques, représen-
DERNIERE HEURE
L'Italie en Albanie.
Le service de la poste grecque à Janina
jusqu'alors conlié au bureau autrichien,
a été réunis à l'ageace italienne. Ce nou-
veau progrès de l'influence italienne dans
les Balkans est évidemment une consé-
quence de l'entente italo-grecquc.
LES COLONIES ET LA PRESSE
Les banques Coloniales en 1906
Du Journal des Débats :
A la Martinique, les bénéfices nets de
l'exercice se sont élevés à 384,433 fr., mais
le mouvement général des affaires qui a été
de 19,635,941 fr., a été en diminution de
1,233,757 fr. sur le chiffre correspondant de
l'exercice précédent.
La réserve statutaire ayant atteint, au du
juin 1905,1,500,000 fr., chiffre maximum pré-
vu par l'article 25 des statuts, une réserve
extraordinaire de 30,000 fr. a été constituée
par un prélèvement sur les bénéfices du deu-
xième semestre de l'exercice 1904-1905.
L'importance des avances garanties par
marchandises a continué à augmenter,nom-
bre de prêts sur récoltes ayant été conver-
tis en prêts sur nantissement. Le mouve-
ment des avances sur actions de la banque
est également'en progression. Par contre,
les avances garanties par cession de récol-
tes ont continué au cours du dernier exercice
à subir une réduction due au maintien de
ces opérations dans les limites statuaires,
réforme que la Banque de la Martinique a
poursuivie depuis plusieurs années.
Le solde des prêts sur récoltes (campa-
gne 1905-1906), qui est au 30 juin 1906 de
48,966 fr. 14, est ramené au 30 novembre
suivant à 1,000 fr. Le seul inulent sérieux
qui ait marqué la campagne a été le dé-
tournement d'une partie de sa récjlte par
un empruntenr de la banque qui a dû pour-
suivre son débiteur de ce -chef; il en est
résulté la passation par profits et pertes
d'une somme de 10,961 fr. 55.
A la Guyane 1 attribution aux actions a
été pour l'année entière de 83 fr. par titre,
soit 16,6 0[0, Le mouvement général des af-
faires a été de 11,862,091 fr. ea augmenla-
lion de 321,132 fr. sur l'exercice précédent.
L'augmentation qui s'est produite dans le
mouvement d'affaires de la Banque de la
Guyane pendant l'exercice 1905-1906 résulte
de l'extension prise par les opérations de
change. La diminution des escomptes, prêts
et avances signalée dans les comptes ren-
dus précédents s'est, au contraire, accen-
tuée encore au cours de l'exercice. L'im-
portance décroissante de ces opérations est
due, en partie, à l'amortissement progres-
sif de comptes anciens et à la décision prise
par le directeur actuel de la Banque de se
conformer aux instructions de la commis-
sion de surveillance et du département,l'in-
vitant à rejeter.les demandes de renouvelle-
ment pur et simple qui avaient été pendant
longtemps accueillies par cet établissement
contrairement à l'esprit de ses statuts. La
commission de surveillance estime, toute-
fois, que rabaissement du taux pratique par
cette Société pour les escomptes, prêts et
avances lui permettrait d'élargir sur ce
point son chauip d'activité et aurait pour con-
séquence de relever ces opérations au chif-
fre atteint dans le pa3sé, uniquement à la fa-
veur d'une tolérance que l'usage expliquait
sans la justifier.
A la Guadeloupe, les bénéfices réalisés au
cours de l'exercice 1905-1906, soit 421,663 fr.
n'ont pu faire l'objet d'aucune répartition
entre les actionnaires, et ils ont été affectés
intégralement à la ventilation de divers
comptes.
Pour couvrir les pertes causées à h Ban-
que par la crise aiguë que traverse la colo-
nie, il a même été effectué un prélèvement
sur la réserve qui se trouve de ce fait, rédui-
te à 192,143 fr. Le mouvement des affaires a
été de 25,108,19'1 fr. en diminution de 2,852,
783 fr. sur le chiffre de l'exercice précédenl.
Le concours qu'elle a prêté à l'agriculture
et qui lui a causé des pertes ; les mesures
qu'elle a dû prendre au cours de la crise
font que cet établissement de crédit est pou
prospère.
Il en est de même de la Banque de laRéu-
nion dont le chiffre d'affaires est en dimi-
nution de 1 million 896,570 fr.
Apres déduction des charges, dépenses
et pertes diverses, les bénéfices nets du 1er
semestre de l'exercice 1905-1906, soit 180,000
fr., ont été répartis conformément aux dis-
positions de l'article 25 des statuts. Le divi-
dende attribué aux actions a été de 15 fr.
Les bénéfices nets du second semestre se
sont élevés à la même somme, mais la com-
mission de surveillance a estimé au'il ne
pouvait être attribué de dividende aux ac-
tionnaires, car ces bénéfices ne pouvaient
être considérés comme définitivement ac-
quis en présence de l'impossibilité dans la-
quelle se trouvait la banque de rembourser
à vue, ainsi que l'y oblige l'article 4, para-
graphe 11, de la loi du 13 décembre 1901,
les billets accumulés dans les caisses du
Trésor, fait qui dénote une situation anor-
male.
La Démission de M. Alcide Ebray
M. Alcide Ebray, aucien rédacteur au
Journal des Débats a donné sa démission
de consul général de France à New-
York. Le Gaulois publie sa lettre de dé-
missioû. (Rappelons que M. Alcide Ebray
est protestant).
New-York, le 24 avrill907.
(Du consulat général de France.)
CABINET DU MINISTRE
PERSON NEL
Offre de démission
Le minisire résident de France an Bolivie à
Son Excellence M. le ministre des affaires
étrangères, à Paris.
J'ai l'honneur de prier Votre Excellence
de vouloir bien accepter ma démission de
ministre-résident de France en Bolivie,
fonctions auxquelles, sur sa proposition, M.
le président de la république a bien voulu
me promouvoir par un décret du !5 février
dernier, après que j'eusse été appelé, par
un décret du 1er avril 1905, à celles de con-
sul général de France à New-York.
Mon entrée dans la carrière des affaires
étrangères, après que j'eusse, pendant plu-
sieurs années, été chargé des questions di-
plomatiques au Journal des Débats,à lu Revue
politique et parlementaire, au Mémorial diplo-
matique, avait naturellement produit, dans
le personnel de cette carrière, malgré les
svmDathies sincères aue i'v comutais, cer-
taines susceptibilités et quelque méconten-
tement. Je ne puis donc laisser croire, au
moment où je l'abandonne, que c'est par
l'effet d'un simple caprice que je m'y étais
fait admettre, et que ce serait par l'effet d'u n
autre caprice que j'en sortirais aujourd'hui.
D'où la nécessité pour moi de donner à Vo-
tre Excellence les explications qui suivent,
mais que je préférerais, autrement, ne pas
avoir à lui donner.
C'est le 24 octobre 1904 que ML. Delcassè,
à qui je m'étais précédemment ouvert de
mon désir d'entrer dans la carrière du mi-
nistère des affaires étrangères, voulut bien
mettre à ma disposition le consulat général
de New-York, qui, m'apprenait-il, allait de-
venir vacant. C est le 17 décembre suivant
que je lui fis connaître que j'acceptais ce
posle. Le docivt qui m'y a nomm i est du 1er
avril 1903, antérieur de vingt jours à la pre-
mière déiïiissiiv) 'lo M Delcassé. Ma nomi-
nation i-tait donc un t'àit décidé t-t accompli
avant mémo que n'eût commencé la crise
franco-allemande causée par la question
marocaine, je quutai jparis le 1er juillet, au
moment où cette crise n'était encore qu'à
ses débuLb. Elle devait se poursuivre, avant
d'atteindre son. dénouement, pendant: une
année presque entière après mon arrivée
en Amérique.
Or, celte crise, les développements qu'elle
a pris, les symptômes qu'elle a fait appa-
raître, le dénouement, enfin, auquel elle a
abouti, tout cela a transformé en une con-
viction siucère une impression qui allait
s'affermis,:iant dans mon esprit, bien que
j'essayasse de l'en écarter, à mesure que
j'observais davantage notre politique étran-
gère dans ses rapports avec celle des autres
navs et aiissiavecnotrannliLinna inhérip.iim
.- Cette conviction,c\ st qu'il y a une incom-
patibilité absolue entre le régime politique
que nous. pratiquons et, je ne dirai pas le
rétablissement denotreancien prestige,mais
seulement le maintien de cequi peut enco-
re nous rester d'influence et de considéra-
tion dans le monne. D'autre part, mon ex-
périence personnelle dans les fonctions que
j'ai remplies jusqu'ici m'a misa même de
constater le préjudice que ce régime nous
cause dans les Amériques, et cela pour des
raisons tirées des considérations que je me
suis permis d'exposer dans le rapport que
j'ai adressé au Département, à la date du
23 janvier de l'an dernier.
Dans ces conditions, Votre Excellence
comprendra qu'il ne me serait pas seule-
ment pénible de continuer d'occuper des
fonctions officielles, même dans une carriè-
re qu'on a coutume de mettre en dehors et
au-dessus des vicissitudes de la politique
intérieure, sous un régime pour lequel je
professe ces sentiments. J'estime, en outre
que je mériterai mieux de mon pays en
l'entrant pour le servir dans la lutte active,
mais en opérant désormais sur d'autres ba-
ses et par d'autres moyens, en dehors des
idées reçues et consacrées par la routine.
Je garderai le meilleur souvenir de mon
court passage dans le service des affaires
étrangères et je ne cesserai de m'en féliciter.
J'éprouvais déjà pour les agents de ce ser-
vice avant d'être leur collègue, une très
vive sympathie. Cette sympathie s'est en-
core accrue quand je les ai vus à l'œuvre,
se dépensant sans compter pour le bien de
leur pays, malgré les entraves qui leur sont
apportées par ce pays lui-même, plus en-
core que par les difficultés -- inhérentes à
leur mission. Et si, anjourdhui, quelque
chose pouvait atténuer la tristesse que j'é-
prouve à me séparer d'eux, ce serait l'es-
pérance que, peut-être, mieux encore qu'en
restant officiellement leur collègue, j'ac-
querrai leurs sympathies en collaborant,
dans la mesure de mon pouvoir, à modifier
un ordre de choses qui, dans leurs postes
respectifs, rend vains leurs efforts et leur
dévouement.
En terminant, j'éprouve le besoin de dire
ma gratilude de ce que les successeurs de
M. Delcassè aient bien voulu me maintenir
la confiance qu'il m'avait témoignée. Je
réitère à Votre Excellence l'expression du
regret d'avoir été obligé, pour la raison
indiquée en commençant, de Lui donner
les explications qui précèdent, et je Lt prie
d'agréer mes respectueux hommages.
Alcide EBRAY.
Sur tous les Paquebots de la
Compagnie des messageries ma
ritimes lire le dernier numéro des
Annales Coloniales.
PIU X&France :M Bgeent.
fm\mi 25 JUILLET 1907.^2
Les Annales Coloniales
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timis concernant la rédaction au nom de M. le
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Lire aujourd'hui
en première page
La situation économique de
retat indépendont du Congo.
par E. DE WILDEMAN
UN GOUVERNEUR
P par M. R.
Les Dépêohes de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
CONCLUSION
par H. D.
LA TUNISIE
par R. SOUDAIN
La Semaine Coloniale.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Rédacteur en Chef :
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Nié-
vret vice-président du groupe colonial du
Sénat.
Maurice Cabart-Danneville, sénateur
de la Manche.
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Rayarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre pléni po-
tentiaîre, député.
Armez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dauthy, député de l'Indre.
R. Delaunay, député du Loiret.
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Etienne Flandin, député de V Yonne,
président de la réunion d'études algé-
riennes.
Lucien Gaspario, député de la Rqunion.
Geo Gérald, député de la Charcnte.
flippolyte Laroche, ancien résident
général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Lemaire, ancien gouverneur des
colonies, député de l'Inde.
Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la. No-uvêlle^Galédonis au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de l'Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l'Office de la Tunisie.
Henri Tournade, député de Paris.
Villault-Ducliesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agriculture de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
endroit, chargé de missions.
Pierre Callitte, chargé de missions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prèle, professeur près la chambre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions,
Léon Deschamps, docteur ès lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises. du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont-Ferrand,
Robert Doucet, doctéur en droit.
famille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur ès
scîences, chargé de missions.
Henri Hauser, professeur à la Facul-
té des lettres de l'Universitè de Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours â la Faculté des sciences de
l'Université de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à r Uni-
versité de Marseille.
Charles Lemire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Macliat, docteur ès lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambautl, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur aie Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphte physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Vall'au, docteur ès lettres,
professeur an lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
--Jf'JV"--
La situation économique de
Il état indépendant du Congo
Depuis quelques années,l'État Indépen-
dant du Congo s'est classé au premier rang
des pays africains au point de vue de la
production. Le Gouvernement,qui a com-
pris que c'est dans l'exploitation ration-
nelle du sol et du sous-sol que gît l'avenir
durable de la Golonie, n'a rien-négligé pour
assurer cet avenir.
Le service de l'Agriculture, qui a été
créé dans le but d'étudier les ressources
végétales indigènes, de les exploiter ra-
tionnellement a obtenu,grâce à ses agents,
des résultats superbes.
La production caoutchoutifère de l'État
a atteint, dans ces dernières anné-es,un chif-
fre très élevé. En 1905 l'exportation du
caouthouc provenant exclusivement des
régions comprises dans l'État, comportait
4,868.761 kilos ayant valu 43.755.903 francs.
Cette quantité notable de caoutchouc
africain arrivant sur le marché d'Anvers,
devenu une des plus importants marchés
de caoutchouc du monde, n'a pas été sans
susciter certains rivaux,ni sans faire jeter,
dans beaucoup de pays voisins, de très
hauts cris.
On a commencé par dire, et répéter,
qu'une exportation aussi conséquente
ne pourrait durer, qu'elle était due à une
pression illégale sur le noir et que même
obtenue dans des conditions honnêtes,
l'épuisement des ressources naturelles doit
faire tomber petit à petit l'exportation de
ce produit. On a même été jusqu'à préten-
dre qu'à la suite du rapt économique au-
quel le pays est soumis, tout l'État sera
d'ici peu totalement ruiné,ses forêts n'étant
plus capables. de produire du caoutchouc,
l'unique richesse du pays.
Nous n'avons pas à discuter le premier
argument, mais nous pouvons nous de-
mander si le dernier est fondé, car celui-là
à une certaine importance pour l'avenir
économique, du pays. Certes, on doit
admettre que, dans un temps plus ou moins
éloigné, mais que personne n'est capable
de supputer exactement, les ressources en
caoutchouc d'origine indigène seront con-
sidérablement diminuées, mais il est à no-
tre avis tout à fait certain qu'elles ne se-
ront pas totalement épuisées. Car, même
si l'on avait coupé., pour en extraire le
caoutchouc, la totalité des lianes existant
dans l'État, on ne les aurait pas pour coin
détruites, elles seraient très sûremcn l
pour la plupart,encore capables de repous-
ser et de reproduire au bou l de quelques
années de repos, peut être bien peu d'an-
nées, une nouvelle quantité de caouLchouc.
Disons même, en passanL,que cet.Le maniè-
re d'exploiter sera probablement celle de
l'avenir.
Si l'on ne comptait donc, pour prédire
un grand avenir économique à l'État du
Congo, que sur les ressources naturelles, on
pourrait admettre cet avenir comme dou-
teux. Mais ce n'est pas sur ces ressources
que l'on doit tabler.
Le Gouvernement de l'État a très bien
saisi que la production intense ne pouvait
subsister et qu'il fallait absolument, com-
me l'ont préconisé depuis des années tous
les agronomes coloniaux de valeur, pour-
voir à la culture.
Déjà en 1899, un décret promulgué par
le Souverain, enjoignait à tous les pro-
ducteurs de caoutchouc de- planter 150
pieds d'essences caoutchoutifères par ton-
ne de caoucthouc récolté; en 19021e nom-
bre de planls, fut porté à 500 et en 1904
il fut décidé que la replantation devait
comprendre au moins 500 pieds pour les
arbres et les lianes et 150 pieds pour les
caoutchoutiers dit « des herbes ».
Outre ces plantations fiscales, le Gou-
vernement favorise dans tous ses postes
l'extension de laculLure des essences caout-
choutifèrcs, tant indigènes qu'exotiques.
Déjà un bon nombre de ces plantations
peuvent être exploitées.
Outre ces plantations, le Gouvernement
de l'Etat, comprenant la grande impor-
tance-de l'installation de vastes cultures
de ces essences, a décidé la création de trois
grands centres de cultures, arbres princi-
palement, comportant chacun 100.000
hectares de terrain bien approprié.
D'après les estimations récentes, il y a
actuellement, beaucoup plus de 13.000,000
de plantes caoutchoutifères mises en place
et en bon état de végétation. Déjà, comme
nous le disons des milliers de ces plantes
pourraient être exploitées et d'ici six ans
toutes pourront être traitées par saignées.
Si l'on se donne la peine de faire un sim-
ple calcul on pourra voir que, d'ici quel-
ques années, les ressources caoutchouti-
fères naturelles du Congo étant considé-
rablement diminuées, le rendement de ces
13.000.000 de plantes pourrait remplacer
une partie de la production naturelle.
Nous savons actuellement,en effet,qu'une
liane desixans soignée convenablement peut
donner au minimum 50 grammes de caout-
chouc par an et qu'un arbre de même âge
peut en donner Lout autant. Des Fun-
lumia de six ans peuvent facilement pro-
duire 150 grammes par an.
En prenant donc pour base de notre cal-
cul une moyenne annuelle de 50 grammes
que personne ne pourra taxer d'exagérée,
les plantations actuellement existantes, et
qui seront toujours continuées, donneront
par an dans 6 ans : 13,000,000 x50 =
650.000.000 grammes, soit 650.000 kilos
de caoutchouc sec.
En supposant que d'ici à 0 ans le tiers
seulement des 300.000 hectares des centres
de culture soiL planté (800 arbres à l'hec-
tare ou 660 lianes à l'hectare) on obtien-
drait au minimum : 100.000 x650 =
65.000.000 plantes qui à 50 grammes par
plante, produiraient 3.250.000 kilos ce qui
ajouté aux 660.000 kilos produits par les
13.000.000 de lianes ou arbres, donneraient
un total de près de 4.000.000 de kilos soit
presque autant que la production actuelle.
Quand les 300.000 hectares seront plan-
tés, ils seront donc à eux seuls capables
de produire, dès que leurs plantes auront
6 ans 3.250.000 X 3 =9.750.000 kilos de
caoutchouc,c'est-à-dire environ le double
de la production actuelle
Là ne s'arrête pas le chillre de produc-
tion puisqu'annucllement de nouvelles
plantations doivent être faites aux termes
du décret de 1901.
Mais, nous dira-t-on, cette production
est-elle stable, peut-elle se continuer pen-
dant longtemps ? Ici, personne ne saurait
répondre;pas plus pour l'Afrique que pour
l'Asie, les cultures ne sonL pas depuis assez
longtemps en exploitation ! Mais que peut
faire le nombre d'années de la production !
Puisqu'il est prouvé que des plantes de 6
ans peuvent produire au minimum 50
grammes de caoutchouc, rien ne sera
plus facile de f,,iire,ciaus le cas où l'épuise-
ment d'un caou tchoutier serait rapide, de
nouvelles plantations de façon à avoir tou-
jours sous la main un même nombre de
lianes ou arbres, à saigner.
On peut donc se tranquilliser,grâce au
système de la replantation, la production
du caoutchouc congolais ne peut dimi-
nuer sérieusement, ni surtout diminuer
d'une manière continue.
Une seule chose pourrait être à craindre
c'est que par suite de la multiplication des
plantations d'essences caoutchoutifères,
tant en Afrique, qu'en Asie et qu'en Amé-
que, il n'arrive un jour, peut-être pas si
lointain, ou la production ne dépasse la
consommation courante ; dès lors il faut
redouter une baisse de prix.
Aux planteurs, États et particuliers, à
surveiller étroitement le marché et à faire
tous leurs cITorts pour amener des colonies
des produits de belle valeur.
É. DE WILDEMAN.
l a Semaine Anglaise
Un Directeur au ministère des colonies ne
viendrait, paraît-il, pas le samedi après-midi
et s'accorderait, paraît-il, la semaine an-
glaise.
Un de nos honorables collaborateurs s'esl
présenlé à son cabinel récemment el en a fait
l'expérience.
Les rédacteurs et expéditionnaires de di-
rection bénéficieraient-ils de ce léger avan-
tage officiellement ou officieusement.
Nous le souhaitons. Ce ne serait que jus-
tice.
UN GOUVERNEUR
M. Augagneur contre ses fonctionnaires. -
])es faits et des. inexactitudes. L'an-
cien maire de Lyon combat le clérica-
lisme el non le catholicisme. Les protes-
tants déçus de ne pas jouir de privilèges
pour leurs missions combattent M. Auga-
glleur.
Par la voix d'un ami,sous la signature de
M. Gustave Téry, M. Victor Augagneur,
ancien maire de Lyon et gouverneur géné-
ral de Madagascar se défend vigoureuse-
ment, dans le Malin, contre les reproches
qui lui ont été adressés.
Dans le premier arlicle,il se plaint de
voir les grands services du pavillon de
Flore infectés de réactionnaires,de cléricaux
et de malhonnêtes gens. 11 résume ensuite
les réformes qu'H a accompli es-à Madagascar
et constate que, malgré - les frais somp-
luaires assez considérables dont il a grévé
la colonie pour sa propre maison, il a su réa-
liser en 1906, 1.715.571 francs d'économies
sur un budget de dépenses de 23.036.308
francs. Il dresse ensuite une liste de pros-
criptions des individus malpropres qu'il a
traqués de janvier 1906 à mars 1907.
Nous sommes persuadés qu'il y en a et
M. Augagneur a trop bien fait ses preuves
comme maire de Lyon pour que nous dou-
tions un seul instant de l'énergie de sa ré-
pression.
Mais la liste est-elle complète ? Est-elle
exacte ?
Il est dit,par exemple : je cite textuel-
lement : ":.
« A Tamatave, le brigadier de police H.
passe en correctionnelle : il a vendu les mé-
dicaments de l'ambulance ».
Informez-vous et de Tamatave on vous-
câblera.
Effectivement, le brigadier de police H.
est bien passé en correctionnelle, accusé
d'avoir vendu les médicaments de l'am-
bulance, mais le tribunal a clos l'affaire par
un non-lieu et le brigadier en question a été
nommé immédiatement à un grade supé-
rieur pour le dédommager du tort que cette
accusation téméraire lui avait causé.
Il y a des brebis galeuses dans le corps
des fonctionnaires coloniaux, c'est évident :
mais il ne faudrait pas en augmenter le
nombre bénévolement et injustement, n
Fidèles a notre règle de scrupuleuse im-
partialité, nous parlerons également du
second, article de M. Téry. M. Augagneur
n'a pas eu besoin de rester longtemps à
Madagascar pour s'apercevoir du péril qui
menaçait la colonie. Il le dit : c'est le péril
clérical.
Nous ne saurions mieux faire que de citer
in extenso les paroles de M. Augagneur :
elles sont nettes et catégoriques : il n'a
pas peur de dire très carrément : le protes-
tantisme voilà l'ennemi.
A Madagascar, je n'ai pas fait d'anticlé-
ricalisme à la Homais, genre radical et
pharmaceutique que j'abhorre ; mais j'ai
été, je veux être un gouverneur franche-
ment laïque. J'ai considéré les mission-
naires comme de simples colons, débitant
la parole divine « made in Englajid » ou
d'origine romaine avec les mêmes droits
sans plus que les marchands qui vendent
des cotonnades ou du whisky. Donc aucune
place spéciale pour les représentants des
missions dans les cérémonies officielles ; ce
sont de simples particuliers. Je n'ai reconnu
comme existant légalement aucune mis-
sion, pas plus qu'aucune congrégation. Je
ne connais que les missionnaires agissant
individuellement.
« Puis j'ai réglementé l'enseignement
.- j'attire votre attention sur ce point
d'après les ièglements en vigueur dans la
métropole. J'ai interdit que les écoles se
tinssent dans les églises ou dans les temples
ces édifices sont en effet propriété de l'Etat,
comme le proclame un arrêté du général
Galliéni de 1901 : les admettre comme lo-
caux scolaires serait subventionner l'ensei-
gnement religieux, en lui fournissant des
locaux gratuits, contre l'enseignement
laïque, officiel ou libre.
« Ces arrêtés ont déchaîné la tempête.
Chose curieuse : les catholiques, représen-
DERNIERE HEURE
L'Italie en Albanie.
Le service de la poste grecque à Janina
jusqu'alors conlié au bureau autrichien,
a été réunis à l'ageace italienne. Ce nou-
veau progrès de l'influence italienne dans
les Balkans est évidemment une consé-
quence de l'entente italo-grecquc.
LES COLONIES ET LA PRESSE
Les banques Coloniales en 1906
Du Journal des Débats :
A la Martinique, les bénéfices nets de
l'exercice se sont élevés à 384,433 fr., mais
le mouvement général des affaires qui a été
de 19,635,941 fr., a été en diminution de
1,233,757 fr. sur le chiffre correspondant de
l'exercice précédent.
La réserve statutaire ayant atteint, au du
juin 1905,1,500,000 fr., chiffre maximum pré-
vu par l'article 25 des statuts, une réserve
extraordinaire de 30,000 fr. a été constituée
par un prélèvement sur les bénéfices du deu-
xième semestre de l'exercice 1904-1905.
L'importance des avances garanties par
marchandises a continué à augmenter,nom-
bre de prêts sur récoltes ayant été conver-
tis en prêts sur nantissement. Le mouve-
ment des avances sur actions de la banque
est également'en progression. Par contre,
les avances garanties par cession de récol-
tes ont continué au cours du dernier exercice
à subir une réduction due au maintien de
ces opérations dans les limites statuaires,
réforme que la Banque de la Martinique a
poursuivie depuis plusieurs années.
Le solde des prêts sur récoltes (campa-
gne 1905-1906), qui est au 30 juin 1906 de
48,966 fr. 14, est ramené au 30 novembre
suivant à 1,000 fr. Le seul inulent sérieux
qui ait marqué la campagne a été le dé-
tournement d'une partie de sa récjlte par
un empruntenr de la banque qui a dû pour-
suivre son débiteur de ce -chef; il en est
résulté la passation par profits et pertes
d'une somme de 10,961 fr. 55.
A la Guyane 1 attribution aux actions a
été pour l'année entière de 83 fr. par titre,
soit 16,6 0[0, Le mouvement général des af-
faires a été de 11,862,091 fr. ea augmenla-
lion de 321,132 fr. sur l'exercice précédent.
L'augmentation qui s'est produite dans le
mouvement d'affaires de la Banque de la
Guyane pendant l'exercice 1905-1906 résulte
de l'extension prise par les opérations de
change. La diminution des escomptes, prêts
et avances signalée dans les comptes ren-
dus précédents s'est, au contraire, accen-
tuée encore au cours de l'exercice. L'im-
portance décroissante de ces opérations est
due, en partie, à l'amortissement progres-
sif de comptes anciens et à la décision prise
par le directeur actuel de la Banque de se
conformer aux instructions de la commis-
sion de surveillance et du département,l'in-
vitant à rejeter.les demandes de renouvelle-
ment pur et simple qui avaient été pendant
longtemps accueillies par cet établissement
contrairement à l'esprit de ses statuts. La
commission de surveillance estime, toute-
fois, que rabaissement du taux pratique par
cette Société pour les escomptes, prêts et
avances lui permettrait d'élargir sur ce
point son chauip d'activité et aurait pour con-
séquence de relever ces opérations au chif-
fre atteint dans le pa3sé, uniquement à la fa-
veur d'une tolérance que l'usage expliquait
sans la justifier.
A la Guadeloupe, les bénéfices réalisés au
cours de l'exercice 1905-1906, soit 421,663 fr.
n'ont pu faire l'objet d'aucune répartition
entre les actionnaires, et ils ont été affectés
intégralement à la ventilation de divers
comptes.
Pour couvrir les pertes causées à h Ban-
que par la crise aiguë que traverse la colo-
nie, il a même été effectué un prélèvement
sur la réserve qui se trouve de ce fait, rédui-
te à 192,143 fr. Le mouvement des affaires a
été de 25,108,19'1 fr. en diminution de 2,852,
783 fr. sur le chiffre de l'exercice précédenl.
Le concours qu'elle a prêté à l'agriculture
et qui lui a causé des pertes ; les mesures
qu'elle a dû prendre au cours de la crise
font que cet établissement de crédit est pou
prospère.
Il en est de même de la Banque de laRéu-
nion dont le chiffre d'affaires est en dimi-
nution de 1 million 896,570 fr.
Apres déduction des charges, dépenses
et pertes diverses, les bénéfices nets du 1er
semestre de l'exercice 1905-1906, soit 180,000
fr., ont été répartis conformément aux dis-
positions de l'article 25 des statuts. Le divi-
dende attribué aux actions a été de 15 fr.
Les bénéfices nets du second semestre se
sont élevés à la même somme, mais la com-
mission de surveillance a estimé au'il ne
pouvait être attribué de dividende aux ac-
tionnaires, car ces bénéfices ne pouvaient
être considérés comme définitivement ac-
quis en présence de l'impossibilité dans la-
quelle se trouvait la banque de rembourser
à vue, ainsi que l'y oblige l'article 4, para-
graphe 11, de la loi du 13 décembre 1901,
les billets accumulés dans les caisses du
Trésor, fait qui dénote une situation anor-
male.
La Démission de M. Alcide Ebray
M. Alcide Ebray, aucien rédacteur au
Journal des Débats a donné sa démission
de consul général de France à New-
York. Le Gaulois publie sa lettre de dé-
missioû. (Rappelons que M. Alcide Ebray
est protestant).
New-York, le 24 avrill907.
(Du consulat général de France.)
CABINET DU MINISTRE
PERSON NEL
Offre de démission
Le minisire résident de France an Bolivie à
Son Excellence M. le ministre des affaires
étrangères, à Paris.
J'ai l'honneur de prier Votre Excellence
de vouloir bien accepter ma démission de
ministre-résident de France en Bolivie,
fonctions auxquelles, sur sa proposition, M.
le président de la république a bien voulu
me promouvoir par un décret du !5 février
dernier, après que j'eusse été appelé, par
un décret du 1er avril 1905, à celles de con-
sul général de France à New-York.
Mon entrée dans la carrière des affaires
étrangères, après que j'eusse, pendant plu-
sieurs années, été chargé des questions di-
plomatiques au Journal des Débats,à lu Revue
politique et parlementaire, au Mémorial diplo-
matique, avait naturellement produit, dans
le personnel de cette carrière, malgré les
svmDathies sincères aue i'v comutais, cer-
taines susceptibilités et quelque méconten-
tement. Je ne puis donc laisser croire, au
moment où je l'abandonne, que c'est par
l'effet d'un simple caprice que je m'y étais
fait admettre, et que ce serait par l'effet d'u n
autre caprice que j'en sortirais aujourd'hui.
D'où la nécessité pour moi de donner à Vo-
tre Excellence les explications qui suivent,
mais que je préférerais, autrement, ne pas
avoir à lui donner.
C'est le 24 octobre 1904 que ML. Delcassè,
à qui je m'étais précédemment ouvert de
mon désir d'entrer dans la carrière du mi-
nistère des affaires étrangères, voulut bien
mettre à ma disposition le consulat général
de New-York, qui, m'apprenait-il, allait de-
venir vacant. C est le 17 décembre suivant
que je lui fis connaître que j'acceptais ce
posle. Le docivt qui m'y a nomm i est du 1er
avril 1903, antérieur de vingt jours à la pre-
mière déiïiissiiv) 'lo M Delcassé. Ma nomi-
nation i-tait donc un t'àit décidé t-t accompli
avant mémo que n'eût commencé la crise
franco-allemande causée par la question
marocaine, je quutai jparis le 1er juillet, au
moment où cette crise n'était encore qu'à
ses débuLb. Elle devait se poursuivre, avant
d'atteindre son. dénouement, pendant: une
année presque entière après mon arrivée
en Amérique.
Or, celte crise, les développements qu'elle
a pris, les symptômes qu'elle a fait appa-
raître, le dénouement, enfin, auquel elle a
abouti, tout cela a transformé en une con-
viction siucère une impression qui allait
s'affermis,:iant dans mon esprit, bien que
j'essayasse de l'en écarter, à mesure que
j'observais davantage notre politique étran-
gère dans ses rapports avec celle des autres
navs et aiissiavecnotrannliLinna inhérip.iim
.- Cette conviction,c\ st qu'il y a une incom-
patibilité absolue entre le régime politique
que nous. pratiquons et, je ne dirai pas le
rétablissement denotreancien prestige,mais
seulement le maintien de cequi peut enco-
re nous rester d'influence et de considéra-
tion dans le monne. D'autre part, mon ex-
périence personnelle dans les fonctions que
j'ai remplies jusqu'ici m'a misa même de
constater le préjudice que ce régime nous
cause dans les Amériques, et cela pour des
raisons tirées des considérations que je me
suis permis d'exposer dans le rapport que
j'ai adressé au Département, à la date du
23 janvier de l'an dernier.
Dans ces conditions, Votre Excellence
comprendra qu'il ne me serait pas seule-
ment pénible de continuer d'occuper des
fonctions officielles, même dans une carriè-
re qu'on a coutume de mettre en dehors et
au-dessus des vicissitudes de la politique
intérieure, sous un régime pour lequel je
professe ces sentiments. J'estime, en outre
que je mériterai mieux de mon pays en
l'entrant pour le servir dans la lutte active,
mais en opérant désormais sur d'autres ba-
ses et par d'autres moyens, en dehors des
idées reçues et consacrées par la routine.
Je garderai le meilleur souvenir de mon
court passage dans le service des affaires
étrangères et je ne cesserai de m'en féliciter.
J'éprouvais déjà pour les agents de ce ser-
vice avant d'être leur collègue, une très
vive sympathie. Cette sympathie s'est en-
core accrue quand je les ai vus à l'œuvre,
se dépensant sans compter pour le bien de
leur pays, malgré les entraves qui leur sont
apportées par ce pays lui-même, plus en-
core que par les difficultés -- inhérentes à
leur mission. Et si, anjourdhui, quelque
chose pouvait atténuer la tristesse que j'é-
prouve à me séparer d'eux, ce serait l'es-
pérance que, peut-être, mieux encore qu'en
restant officiellement leur collègue, j'ac-
querrai leurs sympathies en collaborant,
dans la mesure de mon pouvoir, à modifier
un ordre de choses qui, dans leurs postes
respectifs, rend vains leurs efforts et leur
dévouement.
En terminant, j'éprouve le besoin de dire
ma gratilude de ce que les successeurs de
M. Delcassè aient bien voulu me maintenir
la confiance qu'il m'avait témoignée. Je
réitère à Votre Excellence l'expression du
regret d'avoir été obligé, pour la raison
indiquée en commençant, de Lui donner
les explications qui précèdent, et je Lt prie
d'agréer mes respectueux hommages.
Alcide EBRAY.
Sur tous les Paquebots de la
Compagnie des messageries ma
ritimes lire le dernier numéro des
Annales Coloniales.
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