Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-03-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mars 1907 07 mars 1907
Description : 1907/03/07 (A8,N8). 1907/03/07 (A8,N8).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
8 ANNEE N- 8.
PRIX
ïrauee : 15 cent.
Etranger et Colonies 30 cent.
à * v : jj
JEUDI 7 MARSHTOÎ)^ 12}
V. JI tt--.
Les Annales Coloniales
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en première page
L'Immigration et le Commerce
japonais à Formose.
par Paul MEURIOT
TERRES D'AFRIQUE
par Pierre RAMBAUD
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
La commerce de la France avec
la Chine, la Siam et le Japon
par EDOUARD CLAVERY
La Semaine Coloniale.
La Revue de la Presse Étrangère
EN FEUILLETON
PETITS SALONS
par TAMARIS.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Rédacteur en Chef :
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Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Niè-
vre, vice-président du groupe colonial du
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de la Manche. -.'
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Ravarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre plénipo-
tentiaire, député.
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Henry Dauthy, député de VIndre.
ïfc. Delaïuiay, député du Loiret.
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
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président de la réunion d'études algé-
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Geo Gérald, député de la Charente.
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général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
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Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la Nouvelle-Calédonie au
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Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de V Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
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Maurice Ordinaire, ancien député,
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Henri Tonrnade, député de Paris.
Villault-Duchesnois, député de la
Manche.
Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agricultnre de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
et en droit, chargé démissions.
Pierre Callitte, chargé de nÛssions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès-lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prète, professeur près la chonnbre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions.
Léon Deschanips, docteur ès-lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont-Ferrand,
Robert Doucet, docteur en droit.
Camille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
> Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur es-
sciences, chargé de missions.
Paul Guignepied, pharmacien de
lr* classe.
Henri Hnusev, professeur d la Facul-
té des lettres de l'Université de- Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours à la Faculté des sciences de
V Université de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lernire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Machat, docteur ès-lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès-lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valran, docteur ès-lettres,
professeur au lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
L'émigration et le commerce
japonais à Formose
Il n'y a guère plus d'une dizaine d'an-
nées que l'île de Formose appartient au
Japon ; la cession officielle date de juin
1895 et l'installation d'un gouvernement
civil est d'avril 1986.Mais dans cette dé-
cade, les Japonais n'ont pas perdu leur
temps : on peut en juger par le double
mouvement de leur immigration et de
leur commerce.
En 1896, la population de Formose ne
comprenait que 10.584 Japonais sur un
total de 2.587,700 habitants, ce n'était
qu'une proportion de 0,40 pour 100. Mais
cette population augmente rapidement ;
en 1900, nous la trouvons déjà à 37.950
sujets et enfin en 1905 à 53.365 et le rap-
port au total (3.079.700) est de 1,76 pour
100, proportion encore modeste sans dou-
te, mais qui n'en constitue pas moins un
très grand progrès dans un temns aussi
court. L'augmentation est plus forte pour
les premières années que pour la période
toute contemporaine, et en effet, c'est au
début que se place le fort contingent de
l'immigration japonaise. Rien que dans
les trois années 1898-1900 (nous n'avons
par de renseignements antérieurs) l'ex-
cédent de l'immigration des Nippons était
de 32.500 unités : il n'était plus que de
8.200 dans les années 1901-1904 et même
la dernière année se soldait par un sur-
plus d'émigration ou de départs de sujets
japonais. Le même mouvement se faisait
sentir dans l'immigration étrangère(autre
que celle du Japon et de la Chine). Le
contingent étranger, presque nul vers
1896,arrivait rapidement à 6000 en 1904,
mais depuis demeurait stationnaire. C'est
la Chine qui fournit la majeure partie
des immigrants et partant la proportion
la plus forte dans l'accroissement de l'île.
De 1896 à 1905, l'augmentation de la po-
pulation dû à l'excédent d'immigration a
atteint 363.000 unités. Par ce que nous
venons de dire du nombre des Japonais
et des étrangers, on peut voir quelle est
l'énorme développement de l'immigration
chinoise, Formose ne perd donc pa son
caractère ethnique.
Le Japonais,en effet, ne fournit pas une
population de colons, mais de commer-
çants, industriels, employés, ouvriers,
Parmi ces émigrés, il y a d'ailleurs,
comme c'estlecas dans tous les groupes
d'immigrés non agricoles une dispro-
portion très grande des sexnr,. Dans les
arrivées de sujets japonais à Formose de
1898 à 1904, les hommes avaient une pro-
portion double des femmes.Naturellement
la population japonaise réside surtout
dans la région nord de l'île et cela non
seulement parce que cette région est la
plus proche du Japon, mais parce que là
se trouvent les villes de commerce Tai-
peh et Kelung. Dans la seule province de
Taipeh résident 30.700 Japonais ou 57.60
pour 100 de leur contingent total à For-
mose. A Kelung, les Japonais constituent
le tiers de la population et une ville du
Nord,Taishokujonei,est presque exclusi-
vement nipponne (8270 Japonais sur 9030
habitants).
Du reste,l'immigration japonaise et
ceci est encore un trait général de popu-
lation immigrée se fixe de préférence
dans les villes. Plus de la moitié des Japo-
nais (exactement 63.30 p. 100) vivent
dans les localités de plus de 5000 habi-
tants.
L'occupation japonaise suivie de l'im-
migration a dû avoir nécessairement ses
conséquences sur le commerce de l'île. Le
mouvement des échanges avec les autres
pays autres que le Japon n'a fait que peu
de progrès. En 1896,leur ensemble était de
j 20.033.000 yens (le yen = 2 fr. 52), dont
11.402,000 aux exportations ; en 1905,
le total est de 21.669.000 dontjlO.705.000
aux exportations. Celles-ci ont donc, en
somme, baissé.Les importations dans l'île
ont un surplus de 2.302,000 yens ou de
26.80 pour 100.Les échanges avec l'étran-
ger,après avoir marqué unsensible mouve-
ment en avant, de 1896 à 1899 ont eu
depuis une tendance manifeste au re-
uul, et c'est chose intéressante à signa-
ler que la Chine ait vu baisser sa part,
malgré la présence de nombreux natio-
naux à Formose. Au contraire, la part
du Japon dans le commerce général n'a
fait qu'augmenter. En 1897, le total des
échanges entre Formose et le Japon était
de 5.828.500 yens, et ne représentait
même pas le cinquième (18.6 p. 100)
du commerce total. En 1901. le mouve-
ment commercial atteint déjà 16.128,000
yens et sa part dans le total des échan-
s est de 43.6 p. 100., enfin, en 1905, il
arrive au chiffre de 27,144,000 yens, et
il constitua ̃ n '.le la moitié de l'ensem-
ble du commerce (54,10 p. 100). Le to-
tal des importations japonaises, légère-
ment inférieure aux exportations de For-
mose pour le Japon était de 13.383.000
yens et dépassait assez sensiblement celle
de tous les autres pays réunis (10.963.000
Ces simples données suffisent à montrer
quels progrès économiques le Japon a
déjà réalisés dans l'île et font prévoir
ceux qu'il pourra réaliser demain.
Paul MEURIOT.
.,. ---
TERRES D'AFRIQUE
I_J' a.x%a.oliidLe
Le public connaît peu l'arachide, ou
plutôt il ne la connaît que so us le nom
gracieax de cacaollette,et lorsquedesLevan-
tins viennent dans les brasseries en offrir
des petits cornets pour deux sous, peu de
consommateurs pourraient croire que cette
petite graine constitue la véritable fortune
du Sénégal. Que de ressources présente en
effet cette plante,Arachis hypogea, herba-
cée, et dont les fleurs vont se cacher sous
terre pour mûrir leur fruits: ce fruit est
croqué tel quel, et par les mâchoires formi-
dablement endentées des noirs de la colo-
nie, et par les quenottes de nos belles Pa-
risiennes ; pressé, il donne une huile ex-
cellente et fort employée en parfumerie, en
savonnerie (le fameux savon de Marseil-
le) , comme huile à manger, et aussi un
peu pour frauder l'huile d'olive et le fro-
mage de Hollande. Les tourteaux bienpres-
sés après extraction de l'huile sont très de-
mandés par les agriculteurs pour la
nourriture du bétail ou pour la fumure
des champs. Enfin la fane constitue
le meilleur fourr âge indigène.
Ce n'est pas tout. les microbes(Pasto-
riacées) qui abondent dans les tuberculoï-
des de ses appareils radiculaires, se char-
gent de fixer dans le sol V azote libre de l'air
et de le rendre assimilable: Varachide,loin
d'appauvrir le sol, l'enrichit; ajoutons qu'il
lui faut des terres légères, et que le
sol du Sénégal lui convient parfaitement.
L'arachidt est donc une grande richesse
pour le Sénégal, mais c'est sa seule ri-
chesse : que le marché soit envahi par
quelqu'autre produit oléagineux. et laré-
colte restera pour compte. C'est le dan-
ger des monocultures.La crise arachidien-
ne menace la colonie: l'huile de coton est
une redoutable concurrente.
-
Simple sous-produit, mais très abon-
dant, de la culture du coton, obtenue en
quantités formidables par les usines amé-
ricaines,qui pressenties coques après l'ex-
traction de la graine, l'huile de coton pé-
nètre partout grâce à son bas prix, à son
absence de goût ou d'odeur particulière.
Elle se faufile dans les estagnons d'huile
d'olive « garantie pure» Certaines maisons
italiennes qui en exportent d'énormes quan-
tités en Amérique du Sud et disputent le
marché à nos huiles indigènes vont faire
tranquillement remplir leurs récipients en
Amérique du Nord. L'huile de coton trône
dans les burettes des tables de restaurants
pàrisiens. Et notre huile d'arachide a fort
à faire.
Elle ne pourra s'en tirer qu'en amélio-
rant sa qualité ; et là encore, il faut arri-
ver à persuader aux cultivateurs noirs que
les labourages à la charrue, avec fumure,
valent mieux que le petit grattage superfi-
ciel qu'ils font à la main, duhaut de leur
grandeur, presque sans se baisser.
Il faut aussi faire comprendre aux
traitants qui vont acheter les récoltes que
leur intérêt est de soigner la gra ne. Le
noir, imprévoyant, vend toute sa récolte,
sans réserver de graine pour la saison
d'après. Il est obligé, alors d'en racheter
au traitant qui, imprévoyant lui-même,
croit faire une bonne affaire en lui rece-
dant fort cher les graines les moins bonnes
Là est le principal danger, et, si la quali-
técontinue à baisser, l'arachide du Séné-
gal sera expulsée du marché européen, au
grand dam du commerce local.
P. RAMBA.UD.
M SUJET ? LA SIMM
DU COMMERCE
de la France avec la Chine, le Siam
et le Japon en i905.
D'après la définition donnée dans les
Observations préliminaires au Tableau
Général du Commerce de laFrance (1)
le Commerce général d'exportation
« comprend la totalité des marchandi-
« ses qui sortent effectivement de France
« sans distinction de leur origine natio-
« nale ou étrangère, c'est-à-dire les mar-
« chandises reprises au commerce spé-
« cial, plus les marchandises étrangères
« qui ne font que transiter sur le terri-
« toire français.) Par conséquent les som-
mes figurant dans la colonne du com-
merce général ne peuvent être que su-
périeures ou tout au moins éga les à cel-
les de la colonne du commerce spécial.
Cependant on lit dans le volume afférent
à l'exercice 1905: -
DERNIERE HEURE
Un nouveau journal
français à Tanger
Un nouveau journal français, le Courrier
du Maroc,parait à Tanger. Il est dirige par
M. Daniel Saurin, avocat, anciennement di-
recteur du Journal du Maroc.
e#
ua banque du JYlaroe
L'assemblée générale constitutive de la So-
ciété anonyme de la Banque d'Etat du Maroc
s'est réuni à la Banque de France sous la pré-
sidence de M. Pallain.
L'assemblée a nommé administrateurs :
MM. Léopold Renouard, Arthur FLcheJ, Ju-
lius Herz, le baron Baeyens, Amezqueta y
Nieto,3idney Perei,Tito Canovai, l'Amin el Hadj
Idris beu Djelloun, van Nierop, de Cunha, Mau-
rlr.e Verstraete, Vallenberg, Joanny Peytel et
Gaston Gutot.
M. d'Hérissé, inspecteur honoraire des suc-
cursales de la Banque de France, a été désigné
comme commissaire.
Ces diverses fonctions ayani été dûment ac-
ceptées, l'assemblée a déclaré la Société défini-
tivemeut constituée et décidé que les réunions
des actionnaires se tiendront, comme celles du
Conseil d'administration, à Paris.
M. Léopold Renouard a été nommé président
du Conseil d'administration,et MM. Arthur Fis-
chel, Amezqueta y Nieto et Siduey Perel, vice-
présidents.
walletnagne jet l'acte
d'Algêsiras
On mande de Fez, au Lokalan{eige,. que
cinquante soldats marocains choisis parmi les
meilleurs fantassins ont, été eonfiés au major
vonTohudi et au capitaine Wolff, qui leur don-
neront l'instruction militaire à l'européenne.
Il ne semble pourtant pas que ni la lettre ni
ni l'esprit de l'acte d'Algêsiras aient pré-
vu des instructeurs allemands.
Cela n'empêche pas la presse allemande de
protester contre l'établissement par une com-
pagnie française de postes de télégraphie sans
fil dans différents ports marocains. On lit no-
tamment dans la Frankfurter Zeitung que cette
créatiou ne peut se faire qu'avec l'assentiment
du sultan, car autrement elle serait en contra-
diction avec l'acte d'Alurésiras dont les Français
ont jusqu'à présent observé correctement les pres-
criptions.
L'Allemagne revendiquerait-elle le mononole
de la violation de l'acte d.'Atgésiras. C. F.
.*.
Un ehemin de fetf des grands
laes d'Afrique et son aumô-
nerie
LE TÉMOIN dans l'Univers :
Peu à peu le vaste territoire du Congo
s ouvre à la civilisation européenne. Il n'y a
pas longtemps, a été inauguré le chemin de
fer belge des grands lacs : sa construction
est la continuation d'un plan d'ensemble
conçu dès les débuts de la colonie.Aussitôt,
en effet, que l'glat indépendant fut consti-
tué, il arrêta l'établissement d'un réseau de
communications à vapeur qui permit d'aller
jusqu'aux confins mêmes du territoire.
Aujourd'hui, sur le réseau navigable du
Haut-Congo le petit canot de cinq tonnes de
1881 est remplace par des steamers de cinq
cents tonnes t.els que le Kiniambo et le Sefjc-
tini. Le bassin du I-Iaut-Fleuve a été réuni
à la mer par le chemin de fer de Matadi à
Léopoldville inauguré le 2 juillet 1898. Il s'a-
git, maintenant, de mettre en communica-
tion les régions du bassin navigable du
Haut-Fleuvo avec la frontière orientale de
l'Etat indopendant, du Nord au Sud. La li-
gne de Stanleyville-Ponthierville est acha.
vée, et l'on vient d'ouvrir le bief navigable
de Ponlhierville-Kindu ; c'est donc la créa-
tion d'une nouvelle voie de transports à va-
peur de 442 kilomètres. -, -. ,
Un aumônier a ete spécialement aflecle a
la ligne du chemin de fer des Grands lacs.
Cette aumônerie fut établie le 24 janvier
1904, au début de la seconde année des tra-
vaux, pour satisfaire aux besoins religieux
des travailleurs noirs de la Compagnie, ca-
tholiques et catéchumènes ; on voulut leur
éviter la difficulté de la traversée du fleuve
qu'ils faisaientpour venir à Stanleyville rem-
plir leurs devoirs religieux. Quelques-uns
de ces ouvriers chrétiens fournissaient une
route, pour l'aller et le retour réunis, de
40,50, 60 kilomètres. Ils partaient pour ar-
river à Stanteyville,soit le samedi soir après
la paye, soit le dimanche de grand matin.
:tt-**
1
Si el Rziz bou ilttour
De M. Charles JÉNIAUX dans le Siècle,
sur le premier Ministre de la Régence
qui occupa le pouvoir pendant plus de
40 ans.
Quelquefois, cependant, Bou Attour faillit
perdre les bonnes grâces de son souverain
ou du premier ministre. Pour preuve, cette
anecdote.
Le fameux Ivheir-ed-dine régnait en ce
tempStlà, et ce grand réformateur, par qui
toute la Tunisie allait changer de face, n é-
tait pas, comme tous les hommes énergi-
ques, sans une certaine brusquerie. L'attitu-
de trop soumise et l'approbation trop cons-
tante de ce conseiller, qui ne savait que
dire : « Oui, vous avez raison ? » déplurent
à Kheir-ed-dine. Il crut voir dans cet hom-
mage constant à son génie un manque de
franchise. Un matin, Bou Attour comprit
qu'on ne voulait pas hri retirer de tait son
emploi, mais qu'il était en disgrâce.
Il rentra dans sa maison ot, peut-être
pour la première fois, cet homme, habitué
à se concilier toutes les bonnes crràces par
sa courtoisie et son sens vrai dos affaires,
fut si surpris qu'il en tomba malade.
Quelques semaines après Khiir-ed-dine
avait à lutter contre le désordre inextrica-
cable des administrations qu'il tentait de
réformer. Cette tâche dépassa ses forces
lorsqu'il s'agit pour lui de renseiÊrner le di-
recteur de la commission financière nom-
mée par lui, afin de mettre de'l'ordre dans
un budget vraiment nriental. gmbarrassé,
Kheir-ed-dine interrogea vainement les au-
'n de ja-
tres chefs de services. Désespérant de ja-
mais tirer au clair eqiieston des finances
tunisiennes, il se rendit chez Si Hou Attour.
Il trouva le malade au lit, lui posa des ques-
tions. en obtint des réponses lumineuses et,
bientôt, le problème indéchiffrable reçut
une solution.
Alors le grand ministre embrassa Bou
Attotir, s'excusa de ses injustes soupçons et
le rétablit dans tout l'éclat de sa charge, le
soutenant de sa faveur jusqu'au jour où ce
trop grandhommed' tat, incompris dans
son pays, devint premier ministre à Cotis-
tantinople.
L,e Protectorat des missions
De M. F. A. AULARD dans le Siècle à
propos du livre de M. de Lanessan.
Ce n'est point par ouï-dil'c,I','est en témoin,
en interlocutenr, qu'il rapporte ce mot féro-
ce dé l'évêqne Puginier, chef de la mission
Ké-So, au Tonkin. M. de Lanessan causait
avec lui, en 1887, de la question des lettrés
annamites et lui demandait de quelle façon
il pensait que la France devait les traiter.
La réponse du digne ecclésiastique futnette
et brève: « Il faut les supprimer ! » s'écria-
t-il, et il accompagna ces mots d'un geste
qui ajoutait encore, dit M. de Lanessan, à
leur tranchante précision. Ce Marat catho-
lique était d'ailleurs, dans le privé, un ai-
mable homme, et de bonne compagnie, tout
comme Marat lui-même, et ami du peuple à
sa façon : il croyait fermement qu'il est bon
de faire périr les ennemis de la vérité. M.
de Lanessan, qui a rencontré ce fanatique,
ne le flétrit d'aucune épithète indignée : il
se borne à nous le montrer, en souriant,
comme un exemple de ce que font les mis-
sions là-bas pour le mauvais renom de la
France.
lia mission Cottes.
De M. Marcel SAINT-GFRMAIN dans la
Dépêche Coloniale.
En somme, les buts multiples poursuivis
par la missif ", Cottes ont été pleinement
remplis. Au point de vue scientifique les tra-
vaux astronomiques et topograpfitques
établis contradictoirement avec une concor-
dance rigoureuse ont abouti à l'édificatiou,
tout le long de la frontière, d'une série de
bornes qui la jalonnent et se trouvent aux
points d'intersection de cette ligne avec les
sentiers ou les lignes d'eau suivies par les
indigènes qui désormais savent de quel gou-
vernement ils ressortissent.
- - - --
Au point de vue commerce!, les intereiS
français ont été chaleureusement défendus
et sauvegardés, grâce à la manœuvre hardie
que le chef de la section française n'hésita
pas à entreprendre, au risque d'engager gra-
vement sa responsabilité.
Au point de vue géographique, le rende-
ment le plus complet a été atteint. Les re-
connaissances si actives, auxquellesout coo-
péré avec une égale ardeur tous les mem-
bres de la mission, ont permis l'explora-
tion de tout le Gabon nord et de la Guinée
espagnole. Le nœud orographique de tout
le pays et les grandes lignes d'eau qui y
rayonnent ont été successivement étudiés
le N'TCM ou Cimpo, par le capitaine Cottes;
le Haut Ivindo (Aïna) et le Woleu (Bénito)
par le sergent Cervoni; l'Abanga par MM.
Michel et Boisiot.
Un territoire grand comme la France a
été enfin tiré de sa léthargie. Il a été expur-
gé des étrangers qui y commerçaient indû-
ment, fraudant etle gouvernement Français
en ce qui concerne la question douanière,
et les Sociétésconcessionnaires; qui se trou-
vent en présence d'une forêt à demi-dévas-
tée par suite des procédés barbares de cueil-
lette dont elle a eu à souffrir dans toute la
zone envahie.
Le pays entre la Sangha et la mer, aussi
bien en territoire français qu'espagnol, a
été étudié aux divers points de vue : géolo-
gique, ethnographique et économique.Nous
avons en mains les éléments du problème
de la mise en valeur de la vaste région qui
s'étend de la Sangha à la mer. La position
des points à occuper pour tenir le pays
au point de vue administratif et commercial
est désormais précisée.
Japonais et Chinois aux
Etats-Unis
De M. FERNAND FARJENEL dans l'Aurore.
Japonais et Chinois ont beau adopter le
costume européen ou américaines ne sont
point pour cela, aux yeux des habitants des
Etats-Unis, des hommes de la mcme civi-
lisation. Le sentiment de la différence des
races,de la prééminence de la race blanche,
si vif dans les Etats de l'Union, il il est en-
tretenu par la présence des nègres,anciens
esclaves,se refuse à voir dans les Asiatiques
des hommes avec qui on peut et on doit
traiter sur un pied d'égalité.
Le patriotisme ardent des Japonais, la
personnalité si accusée des Chinois, leur
parait un insurmontable obstacle à toute
fusion.En quelques années,un Européen qui
vient s'installer pour toujours aux Etats-
Unis est devenu, par les sentiments, les as-
pirations, un véritable citoyen américain.Il
n'en est jamais ainsi des Asiatiques.
Ceux-ci sont et restent des étrangers cam-
pés au cœur d'une autre nation à laquelle
ils ne se mêlent point et qu'ils considèrent
intimement comme un peuple barbare. -
En outre, ces hommes de race jaune vi-
vent de peu,ils se contentent de salaires in-
fimes, d'où une concurence redoutable aux
travailleurs américains.Comment,disent les
représentants des ouvriers,pourrait-on, sans
danger social, laisser s'instroduire chez nous
des gens qui,en travaillant à vil prix, nous
réduiraient à la misère ? C'est là la grande
objection faite au Chinois. Ainsi se dresse la
terrible question delalutte pour la vie,lutte
dans laquelle,si on faiblit, on doit fatale-
ment succomber.
***
Opinions .en einq lignes
Dans la Dépêche coloniale, M. Georges
CHAUDEY, ancien député précise, docu-
ments à l'appui, la lamentable situation fi-
nancière de l'Indo-Chine, dont nous avons
entretenu maintes fois nos lecteurs..
L'Aurore invite véhémentement MM.
Pichon et Milliès-Lacroix à faire respect
ter les droits de la France au Gabon et
accuse le. ministre des Colonies d'avoir
fait bénévolement le jeu des Allemands
au détriment des commerçants français.
M.F.-J. DE TESSAN, dans la Liberté, célè-
bre l'héroïsme des Japonais dans leur
guerre avec la Russie d'après les feuilles
i de route du général Sir Jan Ramillon.
.r: ans le Radical, M. CAMILLE FIDEL, criti-
que l'article du docteur Hans Richter
dans le Continent préconisant une enten-
te franco. allemande, et rapproche des
maigres avantages que nous avons tirés
de la conférence d'Algésiras tout le profit
que nos voisins en ont rapportes :
ccAvance de 12,500.000 frans au sultan du
Maroc ; construction des ports de Tanger et
de Larache ; création d'un bureau de poste,
d'une agence consulaire et d'entreprises
commerciales à Tétouan ; fondation d'un
syndicat de grandes banques berlinoises
pour favoriser les intérèts allemands au Ma-
roc ; création d'un syndicat pour entreprises
minières et pour l'achat de terrains dans les
environs de Tanger ; formation à Hambourg
d'une société pour constituer au Maroc des
centres de peuplement ; achats de terrains
autour de Mogador ; demande de concession
d'un chemin de fer de Tanger à Larache etc.
etc.»
L' Alliance Républicaine démocratique cé-
lèbre l'oeuvre de M. Jonnart en Algérie
qui a réussi à équilibrer le budget et mê-
me à obtenir, malgré la crise viticole et
la médiocretécolte des céréales,2.700.000
fr. "'ti' excédents de recettes en J905.
Dans Messidor,M. JEAN GRILLON, député
de Meurthe-et-Moselle réclame l'extension
des missions commerciales à l'étranger et
félicite M. Charles Wiener, ministre pléni-
potentiaire de ses rapports sur l'Uruguay,
l'Argentine etle Brésil.
Le Matin semble oublier qui! doit
éclairer le public sur les scandales du
monopole de l'alcool en Indo-Chine con-
tre lequel il a amorcé une campagne avec
le concours de Jean Ajalbert. ,!
M.ARMAND CHARPENTlÉR, dans le Siècle,
exprime sa satisfaction de voir les rui-
nes de Carthage sauvées de la pioche des
démolisseurs grâce à la somme de deux
millions prélevée sur le dernier emprunt
tunisien par M. Pichon pour leur con-
servation.
Dans la Dépêche Coloniale M. HENRI
LORIN expose l'évolution du nomadisme
en Algérie.
Dans le Journal des Débats, M. JEAN DE
KERGORLAY démontre que les chemins de
fer, aux Etats-Unis, ne répondent plus
aux nécessités de l'heure présente à cau-
se du formidable accroissement de la
population qui a augmenté ; pour ne citer
qu'un chiffre, de juin 1905 à juin 1906, de
1.166.253 personnes. -
-",..:--
PRIX
ïrauee : 15 cent.
Etranger et Colonies 30 cent.
à * v : jj
JEUDI 7 MARSHTOÎ)^ 12}
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Les Annales Coloniales
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tions concernant la rèdaction au nom de M. le
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Lire aujourd'hui
en première page
L'Immigration et le Commerce
japonais à Formose.
par Paul MEURIOT
TERRES D'AFRIQUE
par Pierre RAMBAUD
Les Dépêches de la dernière heure.
La Revue de la Presse.
en seconde page
La commerce de la France avec
la Chine, la Siam et le Japon
par EDOUARD CLAVERY
La Semaine Coloniale.
La Revue de la Presse Étrangère
EN FEUILLETON
PETITS SALONS
par TAMARIS.
en troisième page
La Semaine Economique.
PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Rédacteur en Chef :
HENRI COSNIER
Député de l'Indre
Comte d'Aunay, sénateur de la Niè-
vre, vice-président du groupe colonial du
Sénat.
Maurice Cabart-Dauneville, sénateur
de la Manche. -.'
Charles Dupuy, sénateur, ancien pré-
sident du Conseil.
Fleury-Ravarin, sénateur du Rhône.
Jules Godin, sénateur, ancien minis-
tre, président du groupe colonial du Sé-
nat.
François Arago, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Armez, député des Côtes-du-Nord.
Maurice Colin, député d'Alger.
Henry Dauthy, député de VIndre.
ïfc. Delaïuiay, député du Loiret.
François Deloncle, ministre plénipo-
tentiaire, député.
Etienne Flandin, député de V Yonne,
président de la réunion d'études algé-
riennes.
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Geo Gérald, député de la Charente.
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général, député.
Jules Legrand, ancien sous-secrétaire
d'Etat, député.
Paschal Grousset, député de Paris,
délégué de la Nouvelle-Calédonie au
Conseil supérieur des Colonies.
Georges Ponsot, député du Jura.
Marcel Ribière, député de V Yonne.
Victor Sévère, député de la Martini-
que.
Maurice Ordinaire, ancien député,
directeur de l Office de la Tunisie.
Henri Tonrnade, député de Paris.
Villault-Duchesnois, député de la
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Henri Turot, conseiller municipal de
Paris.
François Bernard, professeur à l'Ecole
nationale d'agricultnre de Montpellier.
Georges Blondel, docteur ès lettres
et en droit, chargé démissions.
Pierre Callitte, chargé de nÛssions.
Henri-E. Chatenet, licencié ès-lettres,
ancien avocat à la cour d'appel de Paris.
Edouard Clavery, consul de France.
Maurice Courant, secrétaire inter-
prète, professeur près la chonnbre de
commerce de Lyon.
René Delaporte, chargé de mis-
sions.
Léon Deschanips, docteur ès-lettres,
professeur au lycée du Mans.
P. Deschamps, ancien directeur de
l'Enseignement à Madagascar, secrétaire
général de la Mission laïque française.
G. Desdevises du Dézert, profes-
seur à la Faculté des lettres de V Uni-
versité de Clermont-Ferrand,
Robert Doucet, docteur en droit.
Camille Fidel, chargé de missions.
Eugène Gallois, explorateur.
> Arthur Girault, professeur à la Fa-
culté de droit de Poitiers.
Guillaume Grandidier, docteur es-
sciences, chargé de missions.
Paul Guignepied, pharmacien de
lr* classe.
Henri Hnusev, professeur d la Facul-
té des lettres de l'Université de- Dijon.
H. Jacob de Cordemoy, chargé de
cours à la Faculté des sciences de
V Université de Marseille.
Henri Jumelle, professeur à V Uni-
versité de Marseille.
Charles Lernire, ancien résident
supérieur de France.
Joseph Machat, docteur ès-lettres,
professeur agrégé d'histoire et de
géographie au lycée de Bourges.
Paul Meuriot, docteur ès-lettres, pro-
fesseur agrégé d'histoire et de géographie
au lycée Lakanal.
Jacques Rambaud, agrégé d'histoire
et de géographie, professeur au Col-
lège Sainte-Barbe.
Pierre Rambaud, préparateur de géo-
graphie physique à la Sorbonne.
A. Tournier, ancien résident supé-
rieur de France au Laos.
Gaston Valran, docteur ès-lettres,
professeur au lycée d'Aix.
Le baron Carra de Vaux, explora-
teur.
E. de Wildeman, conservateur du
musée botanique de Bruxelles.
L'émigration et le commerce
japonais à Formose
Il n'y a guère plus d'une dizaine d'an-
nées que l'île de Formose appartient au
Japon ; la cession officielle date de juin
1895 et l'installation d'un gouvernement
civil est d'avril 1986.Mais dans cette dé-
cade, les Japonais n'ont pas perdu leur
temps : on peut en juger par le double
mouvement de leur immigration et de
leur commerce.
En 1896, la population de Formose ne
comprenait que 10.584 Japonais sur un
total de 2.587,700 habitants, ce n'était
qu'une proportion de 0,40 pour 100. Mais
cette population augmente rapidement ;
en 1900, nous la trouvons déjà à 37.950
sujets et enfin en 1905 à 53.365 et le rap-
port au total (3.079.700) est de 1,76 pour
100, proportion encore modeste sans dou-
te, mais qui n'en constitue pas moins un
très grand progrès dans un temns aussi
court. L'augmentation est plus forte pour
les premières années que pour la période
toute contemporaine, et en effet, c'est au
début que se place le fort contingent de
l'immigration japonaise. Rien que dans
les trois années 1898-1900 (nous n'avons
par de renseignements antérieurs) l'ex-
cédent de l'immigration des Nippons était
de 32.500 unités : il n'était plus que de
8.200 dans les années 1901-1904 et même
la dernière année se soldait par un sur-
plus d'émigration ou de départs de sujets
japonais. Le même mouvement se faisait
sentir dans l'immigration étrangère(autre
que celle du Japon et de la Chine). Le
contingent étranger, presque nul vers
1896,arrivait rapidement à 6000 en 1904,
mais depuis demeurait stationnaire. C'est
la Chine qui fournit la majeure partie
des immigrants et partant la proportion
la plus forte dans l'accroissement de l'île.
De 1896 à 1905, l'augmentation de la po-
pulation dû à l'excédent d'immigration a
atteint 363.000 unités. Par ce que nous
venons de dire du nombre des Japonais
et des étrangers, on peut voir quelle est
l'énorme développement de l'immigration
chinoise, Formose ne perd donc pa son
caractère ethnique.
Le Japonais,en effet, ne fournit pas une
population de colons, mais de commer-
çants, industriels, employés, ouvriers,
Parmi ces émigrés, il y a d'ailleurs,
comme c'estlecas dans tous les groupes
d'immigrés non agricoles une dispro-
portion très grande des sexnr,. Dans les
arrivées de sujets japonais à Formose de
1898 à 1904, les hommes avaient une pro-
portion double des femmes.Naturellement
la population japonaise réside surtout
dans la région nord de l'île et cela non
seulement parce que cette région est la
plus proche du Japon, mais parce que là
se trouvent les villes de commerce Tai-
peh et Kelung. Dans la seule province de
Taipeh résident 30.700 Japonais ou 57.60
pour 100 de leur contingent total à For-
mose. A Kelung, les Japonais constituent
le tiers de la population et une ville du
Nord,Taishokujonei,est presque exclusi-
vement nipponne (8270 Japonais sur 9030
habitants).
Du reste,l'immigration japonaise et
ceci est encore un trait général de popu-
lation immigrée se fixe de préférence
dans les villes. Plus de la moitié des Japo-
nais (exactement 63.30 p. 100) vivent
dans les localités de plus de 5000 habi-
tants.
L'occupation japonaise suivie de l'im-
migration a dû avoir nécessairement ses
conséquences sur le commerce de l'île. Le
mouvement des échanges avec les autres
pays autres que le Japon n'a fait que peu
de progrès. En 1896,leur ensemble était de
j 20.033.000 yens (le yen = 2 fr. 52), dont
11.402,000 aux exportations ; en 1905,
le total est de 21.669.000 dontjlO.705.000
aux exportations. Celles-ci ont donc, en
somme, baissé.Les importations dans l'île
ont un surplus de 2.302,000 yens ou de
26.80 pour 100.Les échanges avec l'étran-
ger,après avoir marqué unsensible mouve-
ment en avant, de 1896 à 1899 ont eu
depuis une tendance manifeste au re-
uul, et c'est chose intéressante à signa-
ler que la Chine ait vu baisser sa part,
malgré la présence de nombreux natio-
naux à Formose. Au contraire, la part
du Japon dans le commerce général n'a
fait qu'augmenter. En 1897, le total des
échanges entre Formose et le Japon était
de 5.828.500 yens, et ne représentait
même pas le cinquième (18.6 p. 100)
du commerce total. En 1901. le mouve-
ment commercial atteint déjà 16.128,000
yens et sa part dans le total des échan-
s est de 43.6 p. 100., enfin, en 1905, il
arrive au chiffre de 27,144,000 yens, et
il constitua ̃ n '.le la moitié de l'ensem-
ble du commerce (54,10 p. 100). Le to-
tal des importations japonaises, légère-
ment inférieure aux exportations de For-
mose pour le Japon était de 13.383.000
yens et dépassait assez sensiblement celle
de tous les autres pays réunis (10.963.000
Ces simples données suffisent à montrer
quels progrès économiques le Japon a
déjà réalisés dans l'île et font prévoir
ceux qu'il pourra réaliser demain.
Paul MEURIOT.
.,. ---
TERRES D'AFRIQUE
I_J' a.x%a.oliidLe
Le public connaît peu l'arachide, ou
plutôt il ne la connaît que so us le nom
gracieax de cacaollette,et lorsquedesLevan-
tins viennent dans les brasseries en offrir
des petits cornets pour deux sous, peu de
consommateurs pourraient croire que cette
petite graine constitue la véritable fortune
du Sénégal. Que de ressources présente en
effet cette plante,Arachis hypogea, herba-
cée, et dont les fleurs vont se cacher sous
terre pour mûrir leur fruits: ce fruit est
croqué tel quel, et par les mâchoires formi-
dablement endentées des noirs de la colo-
nie, et par les quenottes de nos belles Pa-
risiennes ; pressé, il donne une huile ex-
cellente et fort employée en parfumerie, en
savonnerie (le fameux savon de Marseil-
le) , comme huile à manger, et aussi un
peu pour frauder l'huile d'olive et le fro-
mage de Hollande. Les tourteaux bienpres-
sés après extraction de l'huile sont très de-
mandés par les agriculteurs pour la
nourriture du bétail ou pour la fumure
des champs. Enfin la fane constitue
le meilleur fourr âge indigène.
Ce n'est pas tout. les microbes(Pasto-
riacées) qui abondent dans les tuberculoï-
des de ses appareils radiculaires, se char-
gent de fixer dans le sol V azote libre de l'air
et de le rendre assimilable: Varachide,loin
d'appauvrir le sol, l'enrichit; ajoutons qu'il
lui faut des terres légères, et que le
sol du Sénégal lui convient parfaitement.
L'arachidt est donc une grande richesse
pour le Sénégal, mais c'est sa seule ri-
chesse : que le marché soit envahi par
quelqu'autre produit oléagineux. et laré-
colte restera pour compte. C'est le dan-
ger des monocultures.La crise arachidien-
ne menace la colonie: l'huile de coton est
une redoutable concurrente.
-
Simple sous-produit, mais très abon-
dant, de la culture du coton, obtenue en
quantités formidables par les usines amé-
ricaines,qui pressenties coques après l'ex-
traction de la graine, l'huile de coton pé-
nètre partout grâce à son bas prix, à son
absence de goût ou d'odeur particulière.
Elle se faufile dans les estagnons d'huile
d'olive « garantie pure» Certaines maisons
italiennes qui en exportent d'énormes quan-
tités en Amérique du Sud et disputent le
marché à nos huiles indigènes vont faire
tranquillement remplir leurs récipients en
Amérique du Nord. L'huile de coton trône
dans les burettes des tables de restaurants
pàrisiens. Et notre huile d'arachide a fort
à faire.
Elle ne pourra s'en tirer qu'en amélio-
rant sa qualité ; et là encore, il faut arri-
ver à persuader aux cultivateurs noirs que
les labourages à la charrue, avec fumure,
valent mieux que le petit grattage superfi-
ciel qu'ils font à la main, duhaut de leur
grandeur, presque sans se baisser.
Il faut aussi faire comprendre aux
traitants qui vont acheter les récoltes que
leur intérêt est de soigner la gra ne. Le
noir, imprévoyant, vend toute sa récolte,
sans réserver de graine pour la saison
d'après. Il est obligé, alors d'en racheter
au traitant qui, imprévoyant lui-même,
croit faire une bonne affaire en lui rece-
dant fort cher les graines les moins bonnes
Là est le principal danger, et, si la quali-
técontinue à baisser, l'arachide du Séné-
gal sera expulsée du marché européen, au
grand dam du commerce local.
P. RAMBA.UD.
M SUJET ? LA SIMM
DU COMMERCE
de la France avec la Chine, le Siam
et le Japon en i905.
D'après la définition donnée dans les
Observations préliminaires au Tableau
Général du Commerce de laFrance (1)
le Commerce général d'exportation
« comprend la totalité des marchandi-
« ses qui sortent effectivement de France
« sans distinction de leur origine natio-
« nale ou étrangère, c'est-à-dire les mar-
« chandises reprises au commerce spé-
« cial, plus les marchandises étrangères
« qui ne font que transiter sur le terri-
« toire français.) Par conséquent les som-
mes figurant dans la colonne du com-
merce général ne peuvent être que su-
périeures ou tout au moins éga les à cel-
les de la colonne du commerce spécial.
Cependant on lit dans le volume afférent
à l'exercice 1905: -
DERNIERE HEURE
Un nouveau journal
français à Tanger
Un nouveau journal français, le Courrier
du Maroc,parait à Tanger. Il est dirige par
M. Daniel Saurin, avocat, anciennement di-
recteur du Journal du Maroc.
e#
ua banque du JYlaroe
L'assemblée générale constitutive de la So-
ciété anonyme de la Banque d'Etat du Maroc
s'est réuni à la Banque de France sous la pré-
sidence de M. Pallain.
L'assemblée a nommé administrateurs :
MM. Léopold Renouard, Arthur FLcheJ, Ju-
lius Herz, le baron Baeyens, Amezqueta y
Nieto,3idney Perei,Tito Canovai, l'Amin el Hadj
Idris beu Djelloun, van Nierop, de Cunha, Mau-
rlr.e Verstraete, Vallenberg, Joanny Peytel et
Gaston Gutot.
M. d'Hérissé, inspecteur honoraire des suc-
cursales de la Banque de France, a été désigné
comme commissaire.
Ces diverses fonctions ayani été dûment ac-
ceptées, l'assemblée a déclaré la Société défini-
tivemeut constituée et décidé que les réunions
des actionnaires se tiendront, comme celles du
Conseil d'administration, à Paris.
M. Léopold Renouard a été nommé président
du Conseil d'administration,et MM. Arthur Fis-
chel, Amezqueta y Nieto et Siduey Perel, vice-
présidents.
walletnagne jet l'acte
d'Algêsiras
On mande de Fez, au Lokalan{eige,. que
cinquante soldats marocains choisis parmi les
meilleurs fantassins ont, été eonfiés au major
vonTohudi et au capitaine Wolff, qui leur don-
neront l'instruction militaire à l'européenne.
Il ne semble pourtant pas que ni la lettre ni
ni l'esprit de l'acte d'Algêsiras aient pré-
vu des instructeurs allemands.
Cela n'empêche pas la presse allemande de
protester contre l'établissement par une com-
pagnie française de postes de télégraphie sans
fil dans différents ports marocains. On lit no-
tamment dans la Frankfurter Zeitung que cette
créatiou ne peut se faire qu'avec l'assentiment
du sultan, car autrement elle serait en contra-
diction avec l'acte d'Alurésiras dont les Français
ont jusqu'à présent observé correctement les pres-
criptions.
L'Allemagne revendiquerait-elle le mononole
de la violation de l'acte d.'Atgésiras. C. F.
.*.
Un ehemin de fetf des grands
laes d'Afrique et son aumô-
nerie
LE TÉMOIN dans l'Univers :
Peu à peu le vaste territoire du Congo
s ouvre à la civilisation européenne. Il n'y a
pas longtemps, a été inauguré le chemin de
fer belge des grands lacs : sa construction
est la continuation d'un plan d'ensemble
conçu dès les débuts de la colonie.Aussitôt,
en effet, que l'glat indépendant fut consti-
tué, il arrêta l'établissement d'un réseau de
communications à vapeur qui permit d'aller
jusqu'aux confins mêmes du territoire.
Aujourd'hui, sur le réseau navigable du
Haut-Congo le petit canot de cinq tonnes de
1881 est remplace par des steamers de cinq
cents tonnes t.els que le Kiniambo et le Sefjc-
tini. Le bassin du I-Iaut-Fleuve a été réuni
à la mer par le chemin de fer de Matadi à
Léopoldville inauguré le 2 juillet 1898. Il s'a-
git, maintenant, de mettre en communica-
tion les régions du bassin navigable du
Haut-Fleuvo avec la frontière orientale de
l'Etat indopendant, du Nord au Sud. La li-
gne de Stanleyville-Ponthierville est acha.
vée, et l'on vient d'ouvrir le bief navigable
de Ponlhierville-Kindu ; c'est donc la créa-
tion d'une nouvelle voie de transports à va-
peur de 442 kilomètres. -, -. ,
Un aumônier a ete spécialement aflecle a
la ligne du chemin de fer des Grands lacs.
Cette aumônerie fut établie le 24 janvier
1904, au début de la seconde année des tra-
vaux, pour satisfaire aux besoins religieux
des travailleurs noirs de la Compagnie, ca-
tholiques et catéchumènes ; on voulut leur
éviter la difficulté de la traversée du fleuve
qu'ils faisaientpour venir à Stanleyville rem-
plir leurs devoirs religieux. Quelques-uns
de ces ouvriers chrétiens fournissaient une
route, pour l'aller et le retour réunis, de
40,50, 60 kilomètres. Ils partaient pour ar-
river à Stanteyville,soit le samedi soir après
la paye, soit le dimanche de grand matin.
:tt-**
1
Si el Rziz bou ilttour
De M. Charles JÉNIAUX dans le Siècle,
sur le premier Ministre de la Régence
qui occupa le pouvoir pendant plus de
40 ans.
Quelquefois, cependant, Bou Attour faillit
perdre les bonnes grâces de son souverain
ou du premier ministre. Pour preuve, cette
anecdote.
Le fameux Ivheir-ed-dine régnait en ce
tempStlà, et ce grand réformateur, par qui
toute la Tunisie allait changer de face, n é-
tait pas, comme tous les hommes énergi-
ques, sans une certaine brusquerie. L'attitu-
de trop soumise et l'approbation trop cons-
tante de ce conseiller, qui ne savait que
dire : « Oui, vous avez raison ? » déplurent
à Kheir-ed-dine. Il crut voir dans cet hom-
mage constant à son génie un manque de
franchise. Un matin, Bou Attour comprit
qu'on ne voulait pas hri retirer de tait son
emploi, mais qu'il était en disgrâce.
Il rentra dans sa maison ot, peut-être
pour la première fois, cet homme, habitué
à se concilier toutes les bonnes crràces par
sa courtoisie et son sens vrai dos affaires,
fut si surpris qu'il en tomba malade.
Quelques semaines après Khiir-ed-dine
avait à lutter contre le désordre inextrica-
cable des administrations qu'il tentait de
réformer. Cette tâche dépassa ses forces
lorsqu'il s'agit pour lui de renseiÊrner le di-
recteur de la commission financière nom-
mée par lui, afin de mettre de'l'ordre dans
un budget vraiment nriental. gmbarrassé,
Kheir-ed-dine interrogea vainement les au-
'n de ja-
tres chefs de services. Désespérant de ja-
mais tirer au clair eqiieston des finances
tunisiennes, il se rendit chez Si Hou Attour.
Il trouva le malade au lit, lui posa des ques-
tions. en obtint des réponses lumineuses et,
bientôt, le problème indéchiffrable reçut
une solution.
Alors le grand ministre embrassa Bou
Attotir, s'excusa de ses injustes soupçons et
le rétablit dans tout l'éclat de sa charge, le
soutenant de sa faveur jusqu'au jour où ce
trop grandhommed' tat, incompris dans
son pays, devint premier ministre à Cotis-
tantinople.
L,e Protectorat des missions
De M. F. A. AULARD dans le Siècle à
propos du livre de M. de Lanessan.
Ce n'est point par ouï-dil'c,I','est en témoin,
en interlocutenr, qu'il rapporte ce mot féro-
ce dé l'évêqne Puginier, chef de la mission
Ké-So, au Tonkin. M. de Lanessan causait
avec lui, en 1887, de la question des lettrés
annamites et lui demandait de quelle façon
il pensait que la France devait les traiter.
La réponse du digne ecclésiastique futnette
et brève: « Il faut les supprimer ! » s'écria-
t-il, et il accompagna ces mots d'un geste
qui ajoutait encore, dit M. de Lanessan, à
leur tranchante précision. Ce Marat catho-
lique était d'ailleurs, dans le privé, un ai-
mable homme, et de bonne compagnie, tout
comme Marat lui-même, et ami du peuple à
sa façon : il croyait fermement qu'il est bon
de faire périr les ennemis de la vérité. M.
de Lanessan, qui a rencontré ce fanatique,
ne le flétrit d'aucune épithète indignée : il
se borne à nous le montrer, en souriant,
comme un exemple de ce que font les mis-
sions là-bas pour le mauvais renom de la
France.
lia mission Cottes.
De M. Marcel SAINT-GFRMAIN dans la
Dépêche Coloniale.
En somme, les buts multiples poursuivis
par la missif ", Cottes ont été pleinement
remplis. Au point de vue scientifique les tra-
vaux astronomiques et topograpfitques
établis contradictoirement avec une concor-
dance rigoureuse ont abouti à l'édificatiou,
tout le long de la frontière, d'une série de
bornes qui la jalonnent et se trouvent aux
points d'intersection de cette ligne avec les
sentiers ou les lignes d'eau suivies par les
indigènes qui désormais savent de quel gou-
vernement ils ressortissent.
- - - --
Au point de vue commerce!, les intereiS
français ont été chaleureusement défendus
et sauvegardés, grâce à la manœuvre hardie
que le chef de la section française n'hésita
pas à entreprendre, au risque d'engager gra-
vement sa responsabilité.
Au point de vue géographique, le rende-
ment le plus complet a été atteint. Les re-
connaissances si actives, auxquellesout coo-
péré avec une égale ardeur tous les mem-
bres de la mission, ont permis l'explora-
tion de tout le Gabon nord et de la Guinée
espagnole. Le nœud orographique de tout
le pays et les grandes lignes d'eau qui y
rayonnent ont été successivement étudiés
le N'TCM ou Cimpo, par le capitaine Cottes;
le Haut Ivindo (Aïna) et le Woleu (Bénito)
par le sergent Cervoni; l'Abanga par MM.
Michel et Boisiot.
Un territoire grand comme la France a
été enfin tiré de sa léthargie. Il a été expur-
gé des étrangers qui y commerçaient indû-
ment, fraudant etle gouvernement Français
en ce qui concerne la question douanière,
et les Sociétésconcessionnaires; qui se trou-
vent en présence d'une forêt à demi-dévas-
tée par suite des procédés barbares de cueil-
lette dont elle a eu à souffrir dans toute la
zone envahie.
Le pays entre la Sangha et la mer, aussi
bien en territoire français qu'espagnol, a
été étudié aux divers points de vue : géolo-
gique, ethnographique et économique.Nous
avons en mains les éléments du problème
de la mise en valeur de la vaste région qui
s'étend de la Sangha à la mer. La position
des points à occuper pour tenir le pays
au point de vue administratif et commercial
est désormais précisée.
Japonais et Chinois aux
Etats-Unis
De M. FERNAND FARJENEL dans l'Aurore.
Japonais et Chinois ont beau adopter le
costume européen ou américaines ne sont
point pour cela, aux yeux des habitants des
Etats-Unis, des hommes de la mcme civi-
lisation. Le sentiment de la différence des
races,de la prééminence de la race blanche,
si vif dans les Etats de l'Union, il il est en-
tretenu par la présence des nègres,anciens
esclaves,se refuse à voir dans les Asiatiques
des hommes avec qui on peut et on doit
traiter sur un pied d'égalité.
Le patriotisme ardent des Japonais, la
personnalité si accusée des Chinois, leur
parait un insurmontable obstacle à toute
fusion.En quelques années,un Européen qui
vient s'installer pour toujours aux Etats-
Unis est devenu, par les sentiments, les as-
pirations, un véritable citoyen américain.Il
n'en est jamais ainsi des Asiatiques.
Ceux-ci sont et restent des étrangers cam-
pés au cœur d'une autre nation à laquelle
ils ne se mêlent point et qu'ils considèrent
intimement comme un peuple barbare. -
En outre, ces hommes de race jaune vi-
vent de peu,ils se contentent de salaires in-
fimes, d'où une concurence redoutable aux
travailleurs américains.Comment,disent les
représentants des ouvriers,pourrait-on, sans
danger social, laisser s'instroduire chez nous
des gens qui,en travaillant à vil prix, nous
réduiraient à la misère ? C'est là la grande
objection faite au Chinois. Ainsi se dresse la
terrible question delalutte pour la vie,lutte
dans laquelle,si on faiblit, on doit fatale-
ment succomber.
***
Opinions .en einq lignes
Dans la Dépêche coloniale, M. Georges
CHAUDEY, ancien député précise, docu-
ments à l'appui, la lamentable situation fi-
nancière de l'Indo-Chine, dont nous avons
entretenu maintes fois nos lecteurs..
L'Aurore invite véhémentement MM.
Pichon et Milliès-Lacroix à faire respect
ter les droits de la France au Gabon et
accuse le. ministre des Colonies d'avoir
fait bénévolement le jeu des Allemands
au détriment des commerçants français.
M.F.-J. DE TESSAN, dans la Liberté, célè-
bre l'héroïsme des Japonais dans leur
guerre avec la Russie d'après les feuilles
i de route du général Sir Jan Ramillon.
.r: ans le Radical, M. CAMILLE FIDEL, criti-
que l'article du docteur Hans Richter
dans le Continent préconisant une enten-
te franco. allemande, et rapproche des
maigres avantages que nous avons tirés
de la conférence d'Algésiras tout le profit
que nos voisins en ont rapportes :
ccAvance de 12,500.000 frans au sultan du
Maroc ; construction des ports de Tanger et
de Larache ; création d'un bureau de poste,
d'une agence consulaire et d'entreprises
commerciales à Tétouan ; fondation d'un
syndicat de grandes banques berlinoises
pour favoriser les intérèts allemands au Ma-
roc ; création d'un syndicat pour entreprises
minières et pour l'achat de terrains dans les
environs de Tanger ; formation à Hambourg
d'une société pour constituer au Maroc des
centres de peuplement ; achats de terrains
autour de Mogador ; demande de concession
d'un chemin de fer de Tanger à Larache etc.
etc.»
L' Alliance Républicaine démocratique cé-
lèbre l'oeuvre de M. Jonnart en Algérie
qui a réussi à équilibrer le budget et mê-
me à obtenir, malgré la crise viticole et
la médiocretécolte des céréales,2.700.000
fr. "'ti' excédents de recettes en J905.
Dans Messidor,M. JEAN GRILLON, député
de Meurthe-et-Moselle réclame l'extension
des missions commerciales à l'étranger et
félicite M. Charles Wiener, ministre pléni-
potentiaire de ses rapports sur l'Uruguay,
l'Argentine etle Brésil.
Le Matin semble oublier qui! doit
éclairer le public sur les scandales du
monopole de l'alcool en Indo-Chine con-
tre lequel il a amorcé une campagne avec
le concours de Jean Ajalbert. ,!
M.ARMAND CHARPENTlÉR, dans le Siècle,
exprime sa satisfaction de voir les rui-
nes de Carthage sauvées de la pioche des
démolisseurs grâce à la somme de deux
millions prélevée sur le dernier emprunt
tunisien par M. Pichon pour leur con-
servation.
Dans la Dépêche Coloniale M. HENRI
LORIN expose l'évolution du nomadisme
en Algérie.
Dans le Journal des Débats, M. JEAN DE
KERGORLAY démontre que les chemins de
fer, aux Etats-Unis, ne répondent plus
aux nécessités de l'heure présente à cau-
se du formidable accroissement de la
population qui a augmenté ; pour ne citer
qu'un chiffre, de juin 1905 à juin 1906, de
1.166.253 personnes. -
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