NOTES COMPLÉMENTAIRES 601
ilz ordonnarent de vous escripre une lectre 1. Et trestous [du Grand conseil] sont
bien aises de ce qu'il [Pontverre] est mort et ne vould[r]oyent point qu'il fust
aultrement. Et en y heust ung aud. Grant conseil qui dist qu'il scavoit pour vray
que vostre exce a fait présenter à ceulx d'Ondervalden aide et secours de xijm hom-
mes 2. Puis en y heust des aultres qui disrent qu'ilz scavoyent bien les pratiques
que vostre exce a fait demener à Fribourg contre eulx. Et l'advoyer et deux aultres
du Petit conseil, ensemble le secrétaire m'ont demandé chascun à part qu'est ce
que les ambessadeurs des quantons vont faire devers vostre exce; à quoy je leur ay
fait response tout d'ung commun accord que c'est pour avoir quelque argent que
vostre exce leur doibt et pour les pensions qui leur sont deheues de quattre annees.
et que j'ay entendu qu'ilz y retournent pour la derniere foys, avec charge, si vous
ne les contentés, de vous en convenir à la forme des alliances et les vous quicter.
Surquoy ilz ne m'ont dist aultre, hormis led. secrétaire, qui me dist et le m'a dist
encores aujourd'hui en lattin: « Dies cuncta revellabit », et que il n'y a pas xxiiij
heures qu'il a esté dist en une compaignie dé grans choses que vous demenés
contre eulx, sans m'en faire aultre declaracion. A quoy je luy ay responduz qu'il
ne fault que messrs croyent chose de vostre exce que ce qu'on doibt croire d'un bon
prince et leur entier et ancien amy et allyé, quelque dompnaige que vous ayés
à cause de ces bourgeoisies, pour l'expoir en quoy vous estes tousjours que l'affere
d'icelles se remectra en quelque bonne conduicte. Et n'y a personne d'eulx qui
aouse riens dire synon suyvant la voulenté de leur commun et des mutins.
3. — 1529, 18 janvier, Berne. — Jean Lullin et Robert Vandel au conseil
de Genève.
Original, de la main de R. Vandel. Arch. de Genève, P.H., n° 1032. -
Extrait. — Voir ci-dessus, P. 18,5 n. i et 2.
= (Ils énumèrent les plaintes contre Genève exposées aux Bourgeois, le samedi
16 janvier, par les envoyés savoyards Longecombe et Faulcon.) 3 =
L'autre [plantif], de monsr de Ponvoyre, lequelz futz thués sus le pont du
Rosne, et futz assally sus leditz pont part ung appellé Molard, lequelz prist le
cheval dud. Ponvoyre part laz bride, luy disant : « Desmore, mechant ! » Et allors
led. Ponvoyre tiraz saz curte dague pour soyt deffayre duditz Molard; et incon-
tinant venirent plusieurs citoyens et borgoys, cornant Robert Vandelli et ses
freres, que suyvient de sy prest led. Ponvoyre, que futz thués en une chambre,
et led. Robert luy donnaz le copt de laz mort.
Et plusieurs aultres manteries, priant à messrs voloer considérer que monsr de
Savoye et ses predecesseurs avyent bien servy une ville de Berne et que y les
povoyt beaucop myeux servir que une ville de Gennesve. Parelliemant que led.
Ponvoyre avoyt beaucop de amis en France, en Savoye et de delà les mons, qui
porroyt fere quelque vengance de ce cas, priant messrs de non voloer estre desplay-
sans, cart luy [le duc] ne en seroyt pas cause.
1 Ci-dessus, p. 180 n. 3.
2 Lors du soulèvement de l'Oberland, en octobre n28.
•' Dans une lettre au duc, l'Éluiset 11 janvier, Longecombe parle d'une assemblée des
gentilshommes qui se tient à Rolle, « la quelle, comme l'on m'a dit, s'et ranforcee de bient
xl au 1 chevaulx, lesquelz sont passer pour [par] Gay, venans de Bourgoingne » (Arch. d'État
à Turin, Genève, catég. XII, paquet 3, liasse 3, n° 130).
