Titre : Journal officiel de Madagascar et dépendances
Auteur : Madagascar. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie nationale (Tananarive)
Date d'édition : 1945-09-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425284n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Langue : malgache
Format : Nombre total de vues : 94347 Nombre total de vues : 94347
Description : 29 septembre 1945 29 septembre 1945
Description : 1945/09/29 (A61,N3132). 1945/09/29 (A61,N3132).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique centrale et océan indien
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : BIPFPIG976 Collection numérique : BIPFPIG976
Description : Collection numérique : Histoire et géographie Collection numérique : Histoire et géographie
Description : Collection numérique : Océan indien Collection numérique : Océan indien
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65220722
Source : Bibliothèque Interuniversitaire Cujas, 2012-252722
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
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- SOMMAI RE.
- Partie officielle.
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- Textes publiés à titre d'information.
- Avis officiels.
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- Partie non officielle.
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61e Année. — N. S. — No 3132.
Samedi 29 Septembre 1945. --
JOURNA L OFF l,CIEL
- -, DE
r A çir ~- '- - z
MADAGASCAR ET DEPENDANCES
M ci ■■
ABONNEMENTS
Edition Edition
partielle compléta
fUn ai1, 100fr' 175 fr*
lfiaaêMra0mrr -i Six mtiis. 55 90
fiaace et so-( l>a an. 120 200
lllifiSL •. ( Six mois.. 65 110
-Ir. f Un an. 150 250
TIOTmw r"- { Six mois.. 80 m
Changement d'adresse : 2 francs
HEBDOMADAIRE 'PARAISSANT LE SAMEDI
PRIX DU NUMRO
Edition complète : 3. fr. 50. — Edition partielle : 2 francs
L'édition complète comprend : fo L'édition partielle : Lois, décrets,
arrêtés, etc.; 2" Deuxième partie : Réquisitions domaniales ; étais dés
exploitations minières. — Seule l'édition partiefle est vendue séparément.
Adresser le montant des abonnements et commandés
au Directeur de l'Imprimérie Officiellè, à Tananarive.
Compte clicquc postal : Tananarive N0 1075.
pcER TOUTE ItUBLlClTE
DASNS LB
JOURNAL OFFICIEL
S'ADRESSER AU
DIRECTEUR
DB -
-
L'IMPRIMERIE OFFICIELLE
TANANAMVE ■.
DIS. COU RS
PRONONCÉ "LE ,2G SEPTEMBRE 1943
====== PAR =====
11. LE GOUVERNEUR GÉÉRAL
DE SAINT MART,
A L'OCCASION DE LA SEANCE D'OUVERTURE
DU CONSEIL REPRÉSENTATIF
DE
MADAGASCAR ET DEPENDANCES.
= HJE-5SI02S DE 1945. =*
Messieurs,
Celle journée du 26 septembre 1945
restera une date historique -dans la vie de
Madagascar. Pour la première fois, en
effet, ici, une Assemblée délibérante, en
majorité élue, va assumer sa part de
responsabilité dans la gestion des affaires
publiques.,
Nous voulons voir là le début d'une ère
nouvelle qui aclÍeminera ce pays vers sa
complète majorité politique.
Une étape vient d'être franchie, une
étape décisive pendant laquelle la France
fi dû s'acqzzitter de la plus lourde des
lâches et garder pour elle les plus graves
responsabilités. 'Qu'elle ait éfé ainsi heu-
reusement parcourue, nous avons le droit
de nous en réjouir aujourd'hui.
Cette manifestation n'eût pas été
possible, Messieurs, si les forces- de la
Uémocr-atiè n'avaient point triomphé. C'est
pour un inonde plus frat.ernel et plus
humain que, pendant cinq ans, tant
d'hommes d'aussi nombreux pays ont
combattu. C'est pour que la France gardât
su place naturelle dans cette croisade qu'en
juin t9b0, le Général de Gaulle lança son
appel. C'est pour le triomphe de cette cause
que du cœur de l'Afrique, de Grande-
Brelagne de Russie .Soviétique et des
Etats-Unis partirent ces forces qui devaient
submerger le fascisme et le nazisme et;
tout récemment, grâce xi llapiniêtl.re résis-
tance de la Chine, leur expression japo-
naise.
Ces forces. ont vaincu, et que la liberté
s'affirme ici tandis que le monde célèbre
encore son triomphe nous est un heureux
présage.
Mais, si la victoire des armes peut garder
aux peuples des institutions libérales, la
mdturité politique, seule, leûr permet d'en
user avec sagesse et profit.
C'est parce que l' œuvre bientôt cinquan-
tenaire de la France n'a pas été vaine en
ce pays qu'il lui est possible aujourd'hui
de prendre en mains, par l'entremise de
ses délégués, une part de ses destinées et
de faire Fapprentissage de son gouverne-
ment.
L'année prochaine, en effet, nous serons
tous conviés à célébrer le cinquantenaire de
l'acte qui a uni l'Ile de l'océan Indien à la
Nation de l'Europe Occidentale. Ce sera nii
peu les 'noces d'or de cette union qui,
comme on le disait autrefois, a été pour le
meilleur et pour le pire : elle a vu, certes,
le progrès économique et la constante
amélioration de la condition humaine, mais
elle a hussi traversé deux grandes guerres.
Et — constatons-le avec une fierté légi-
time — ce sont les épreuves non moins que
les gloires qui ont contribué à la sceller.
Au moment.donc où, pour la Grande Ile,
commence une nouvelle époque, je crois
utile, Messieurs, que nous jetions un regard
sur ces cinquante années d'histoire com-
mune pour considérer l'étape fournie
'ensemble. Comme le promeneur qui monfe
vers le Palais de- la Reine et, parvenu à
nii-hauteur, s'arrête un instant à contem-
pler la colline qu'il vient de gravir. Sous
ses yeux, il a déjà un peu de l'admirable
panorama de Tananarive; il voit le chemin
parcouru et, quand il reprend la rude
montée, c'est d'un cœur nouveau.
'C'est une belle œuvre aussi que nous
avons derrière nous, œuvre humaine,
œuvre vivante, œuvre pleine de promesses.
Parcourons-la rapidemenl. Vous y trouve-
rez comme moi, j'en suis sûr,'plus qu'une
satisfaction — tin encouragement.
L'ŒUVRE DE CINQUANTE ANÉES. :
Initialement, il y eut Gallieni qui fuit la
grande c hance de Madagascar. Du premier
coup, le génie colonial de la France a été
représenté chez elle par un homme qui en
demeure une des belles incarnations =— et
qui resta neuf ans.
Dès l'abord, Gallieni a magnifiquement
compris Madagascar, ce qu'il devait y faire
et ce qu'il pouvetit y faire, la fin et les
moyens de l'action. Il a, vu que ye pcj!,,s ,
serait grand s'il mettait fin à ses querelles
intestines, si les barrières tombnient, e-utre
les castes et les races, si surtoiy fsa popu-
lation s'accroissait en nombre, en activilé,
en puissance.
C'est pÓurqlloi, il voulut d'abord faire
des hommes. -
Avec l'aide d'ofifciers d'élite dont l'un
s'appelait Lyaurey, il pacifia toute l'lle en
un minimum de temps.
Partout où il étendait sa main protec-
trice, en même temps que la paix ilnppor-
tait une plus large liberté..
Le médecin accompagnait le soldat. Dès
que" ce fut possible, Vorganisation de cam-
pagne fit place à un service stable, admi-
rablement conçu pour s'adapter à sa fin :
l'Assisd:ance médicale indigène qui devait
servir de modèle à toutes celles qui ont
été établies dans la plupart des territoires!
français d'Outre-mer. C'est Madagascar,
rappelons-le, qui a eu la primeur dé cette
institution, comme de bien d'autres. C'est
ici que, pour la, première fois, --a été orga-
nisée, sur des bases rationnelles, la pro-
tection sanitaire et démographique. Ce
n'est pas le moindre titre de gloire de
Gallieni que d'avoir patronné cette créa-
tion. -
Ces hommes qu'il protégeait dans leurs
corps et dans leurs droits, il voulut aussi
leur donner non seulement les moyens,
mais encore le goût de produire pour leur
propre -bien-être et pour la mise en valeur
du patrimoine commun.
Vous savez comment it résolut la diffi-
cile question oupuire. Le régime de l'im-
matricùlatioll, inspiré de ['-a.c.t torrens,
donna à la propriété foncière mi statut
commode, inattaquable, définitif. En même
temps, les services officiels de l'agriclll-
ture, des eaux et forêts, de l'élevage, se
mettaient à la tâche, et, secondant l'acti-
vité des colons, ouvriers de la première
heure, s'appliquaient avec eux à valoriser
la terre malgache. Ce furent aussi les pre-
miers grands travaux : les routes, le canal
des Pangalanes le chemin-ùe fer de Tana-
narive 11 Brichaville. -
Tout cela demandait des ingénieurs, de-
Samedi 29 Septembre 1945. --
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arrêtés, etc.; 2" Deuxième partie : Réquisitions domaniales ; étais dés
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DE SAINT MART,
A L'OCCASION DE LA SEANCE D'OUVERTURE
DU CONSEIL REPRÉSENTATIF
DE
MADAGASCAR ET DEPENDANCES.
= HJE-5SI02S DE 1945. =*
Messieurs,
Celle journée du 26 septembre 1945
restera une date historique -dans la vie de
Madagascar. Pour la première fois, en
effet, ici, une Assemblée délibérante, en
majorité élue, va assumer sa part de
responsabilité dans la gestion des affaires
publiques.,
Nous voulons voir là le début d'une ère
nouvelle qui aclÍeminera ce pays vers sa
complète majorité politique.
Une étape vient d'être franchie, une
étape décisive pendant laquelle la France
fi dû s'acqzzitter de la plus lourde des
lâches et garder pour elle les plus graves
responsabilités. 'Qu'elle ait éfé ainsi heu-
reusement parcourue, nous avons le droit
de nous en réjouir aujourd'hui.
Cette manifestation n'eût pas été
possible, Messieurs, si les forces- de la
Uémocr-atiè n'avaient point triomphé. C'est
pour un inonde plus frat.ernel et plus
humain que, pendant cinq ans, tant
d'hommes d'aussi nombreux pays ont
combattu. C'est pour que la France gardât
su place naturelle dans cette croisade qu'en
juin t9b0, le Général de Gaulle lança son
appel. C'est pour le triomphe de cette cause
que du cœur de l'Afrique, de Grande-
Brelagne de Russie .Soviétique et des
Etats-Unis partirent ces forces qui devaient
submerger le fascisme et le nazisme et;
tout récemment, grâce xi llapiniêtl.re résis-
tance de la Chine, leur expression japo-
naise.
Ces forces. ont vaincu, et que la liberté
s'affirme ici tandis que le monde célèbre
encore son triomphe nous est un heureux
présage.
Mais, si la victoire des armes peut garder
aux peuples des institutions libérales, la
mdturité politique, seule, leûr permet d'en
user avec sagesse et profit.
C'est parce que l' œuvre bientôt cinquan-
tenaire de la France n'a pas été vaine en
ce pays qu'il lui est possible aujourd'hui
de prendre en mains, par l'entremise de
ses délégués, une part de ses destinées et
de faire Fapprentissage de son gouverne-
ment.
L'année prochaine, en effet, nous serons
tous conviés à célébrer le cinquantenaire de
l'acte qui a uni l'Ile de l'océan Indien à la
Nation de l'Europe Occidentale. Ce sera nii
peu les 'noces d'or de cette union qui,
comme on le disait autrefois, a été pour le
meilleur et pour le pire : elle a vu, certes,
le progrès économique et la constante
amélioration de la condition humaine, mais
elle a hussi traversé deux grandes guerres.
Et — constatons-le avec une fierté légi-
time — ce sont les épreuves non moins que
les gloires qui ont contribué à la sceller.
Au moment.donc où, pour la Grande Ile,
commence une nouvelle époque, je crois
utile, Messieurs, que nous jetions un regard
sur ces cinquante années d'histoire com-
mune pour considérer l'étape fournie
'ensemble. Comme le promeneur qui monfe
vers le Palais de- la Reine et, parvenu à
nii-hauteur, s'arrête un instant à contem-
pler la colline qu'il vient de gravir. Sous
ses yeux, il a déjà un peu de l'admirable
panorama de Tananarive; il voit le chemin
parcouru et, quand il reprend la rude
montée, c'est d'un cœur nouveau.
'C'est une belle œuvre aussi que nous
avons derrière nous, œuvre humaine,
œuvre vivante, œuvre pleine de promesses.
Parcourons-la rapidemenl. Vous y trouve-
rez comme moi, j'en suis sûr,'plus qu'une
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L'ŒUVRE DE CINQUANTE ANÉES. :
Initialement, il y eut Gallieni qui fuit la
grande c hance de Madagascar. Du premier
coup, le génie colonial de la France a été
représenté chez elle par un homme qui en
demeure une des belles incarnations =— et
qui resta neuf ans.
Dès l'abord, Gallieni a magnifiquement
compris Madagascar, ce qu'il devait y faire
et ce qu'il pouvetit y faire, la fin et les
moyens de l'action. Il a, vu que ye pcj!,,s ,
serait grand s'il mettait fin à ses querelles
intestines, si les barrières tombnient, e-utre
les castes et les races, si surtoiy fsa popu-
lation s'accroissait en nombre, en activilé,
en puissance.
C'est pÓurqlloi, il voulut d'abord faire
des hommes. -
Avec l'aide d'ofifciers d'élite dont l'un
s'appelait Lyaurey, il pacifia toute l'lle en
un minimum de temps.
Partout où il étendait sa main protec-
trice, en même temps que la paix ilnppor-
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Le médecin accompagnait le soldat. Dès
que" ce fut possible, Vorganisation de cam-
pagne fit place à un service stable, admi-
rablement conçu pour s'adapter à sa fin :
l'Assisd:ance médicale indigène qui devait
servir de modèle à toutes celles qui ont
été établies dans la plupart des territoires!
français d'Outre-mer. C'est Madagascar,
rappelons-le, qui a eu la primeur dé cette
institution, comme de bien d'autres. C'est
ici que, pour la, première fois, --a été orga-
nisée, sur des bases rationnelles, la pro-
tection sanitaire et démographique. Ce
n'est pas le moindre titre de gloire de
Gallieni que d'avoir patronné cette créa-
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Ces hommes qu'il protégeait dans leurs
corps et dans leurs droits, il voulut aussi
leur donner non seulement les moyens,
mais encore le goût de produire pour leur
propre -bien-être et pour la mise en valeur
du patrimoine commun.
Vous savez comment it résolut la diffi-
cile question oupuire. Le régime de l'im-
matricùlatioll, inspiré de ['-a.c.t torrens,
donna à la propriété foncière mi statut
commode, inattaquable, définitif. En même
temps, les services officiels de l'agriclll-
ture, des eaux et forêts, de l'élevage, se
mettaient à la tâche, et, secondant l'acti-
vité des colons, ouvriers de la première
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