Titre : Vers l'avenir : organe mensuel de la Jeunesse catholique de Franche-Comté et du Territoire-de-Belfort
Auteur : Association catholique de la jeunesse française. Auteur du texte
Auteur : Jeunesse catholique de Franche-Comté.... Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Besançon)
Date d'édition : 1917-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888022x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 140 Nombre total de vues : 140
Description : 01 novembre 1917 01 novembre 1917
Description : 1917/11/01 (A15,N11,SER3)-1917/11/30. 1917/11/01 (A15,N11,SER3)-1917/11/30.
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG25 Collection numérique : BIPFPIG25
Description : Collection numérique : BIPFPIG90 Collection numérique : BIPFPIG90
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65201558
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2013-54124
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
QUINZIÈME ANNÉE. — 38 SltRIE. — NO 11. * Le numéro 1 5 centimes.
NOVEMBRE "1917.
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 19, rue Mégevand, BESANÇON (Doubs)
„ , NOS-- CHERS, MORTS-
«
Le sujet de ma causerie pour novembre, mes chers
amis, est tout indiqué par la fête de la Toussaint
qui ouvre ce mois et qui jette dans nos âmes la
mélancolie et la gravité de nos pieux souvenirs.
Nos morts! qui de vous n'a gravée dans sa mé-
moire l'image d'un cher disparu ? C'est un père, une
mère, un membre de notre famille; c'est un ami, un
membre de cette autre famille que notre cœur se
choisit et qu'il s'est attaché par des liens quelquefois
plus forts que les liens du sang; c'est un camarade,
un membre de la grande famille du régiment avec
lequel vous avaient liés une même vie de rudes ef-
forts, les mêmes dangers, la même gloire! Ah ! sûre-
ment, en ce jour de Toussaint que vous avez passé
loin du pays dans la tranchée boueuse, vous avez
quand même entendu les tintements funèbres des
cloches; vous vous êtes rendus en esprit là-bas, au
cimetière de votre paroisse où sont les restes de ceux
desl vôtres que vous avez perdus, ou bien là-bas, sur
quelque champ de bataille où l'on a pu planter une
pauvre croix ornée des trois couleurs et gravée
d'un nom qui vous est cher : le nom de votre com-
pagnon d'armes.
Et je n'ai pas besoin de vous demander si de votre
poitrine oppressée a jailli un sanglot et de vos yeux
une larme de regret. Mais je pense bien aussi qu'il
est sorti de votre cœur, et qu'il a jailli de vos lèvres
autre chose qu'un regret : vous avez dit une prière.
- ■ "W - fi> ," = r- -_ ,',.- -" -W ",
* *
Car vous êtes catholiques; vous avez heureuse-
ment la foi, et vous croyez que tout de nos morts
n'est pas enseveli sous cette terre et livré à la cor-
ruption, mais que le meilleur de ces chers disparus,
l'élément essentiel dont se composait leur personne,
leur âme enfin a échappé à l'horreur de cette des-
truction; vous savez que cette âme toujours vivante
parce qu'elle est de sa nature incorruptible, s'est
élevée au dessus de la nuit des tombeaux dans une
région d'immortalité. Peut-être est-elle déjà dans le
sein de Dieu, dans ce séjour de gloire, que lui ont
valu ses efforts et ses mérites, peut-être aussi est-
elle encore dans le lieu de l'expiation où elle achève
de se purifier, et où elle attend l'aumône de nos suf-
frages et de nos prières qui hâteront le terme de
de cette purification.
*
* *
Et voilà pourquoi, mes chers amis, la prière qni
est venue sur vos lèvres pour vos chers défunts;
voilà pourquoi la communion que sans doute beau-
coup auront faite pour leurs parents, leurs cama-
rades morts à l'ennemi, la communion que je de-
mande de faire pendant ce mois à ceux qui ne
l'auraient pas pu encore, que je demande à tous nos
groupes d'A. C. J. F. à l'avant ou à l'arrière.
*
* *
Car s'il est, n'est-il pas vrai, une famille dont les
membres doivent s'entr'aider par une charité réci-
proque, c'est bien la grande famille de l'A. C. J. F.
où tous unis par les liens sacrés de la foi religieuse,
de l'idéal religieux et de l'apostolat, nous ne for-
mons depuis 41e plus jeune Avant-garde, jusqu'au
plus chevronné de nos 1 Anciens » qu'un cœur et
qu'une âme. Ayons donc la charité d'apporter à nos
camarades qui nous ont quittés, l'aumône de nos
prières; ayons la charité de penser à eux.
Eux à leur tour, même s'ils sont au ciel,"pensent à
nous. Leur amour pour nous n'est pas éteint; ils
ont revêtu l'immortalité, mais ne sont pas dépouil-
lés de notre souvenir. Écoutez ce que saint Bernard
qui avait perdu son frère Gérard, lui disait : « Non,
ton amour pour moi n'est pas éteint, il n'est que
glorifié. Tu as revêtu Dieu, il est vrai; mais Dieu
lui-même s'occupe de nous. Tu as rejeté tout ce qui
est faible, mais non tes sentiments fraternels et af-
fectueux à mon égard. Je suis donc absolument cer-
tain que tu me portes dans ton esprit et dans ton
cœur. Il me semble entendre à mon oreille la voix
de mon frère qui me dit : « Est ce qu'une mère peut
oublier l'enfant de son sein? Et quand même elle
l'oublierait, moi je ne t'oublierai pas, mon frère. »
H. M.
POUR LE SACHE COEUR
- - ;.,.; ,-.,_.,
Souscription pour la construction en l'honneur du Sacré
Cœur d'une église votive à Besançon
HUITIÈME LISTE r
Justin Cuinet, brancardier, 60e infant.. 5 »
Josph Maréchal, de Gevresin, 47e infant.. 10 »
Albert Laurent, de Fertans, 1408 infant.. 3 »
Un auxiliaire 500 »
E. Godot, brigadier, 12e hussards 3 50
Sous-lieutenant D., 21e B. C. P. 10 »
M. T., 137e infant. 3 50
Total. 535 »
Total des listes précédentes. 540 70
Total général. i075 70
0 m mm
Lettre d'un territorial à son fils
Mon cher Léon, f t ¡
Je n'ai pas attendu ta lettre pour assister par la
pensée aux fêtes de la Toussaint; je vous ai accom-
pagnés près de nos chers tombeaux; j'ai parcouru
toutes les allées du cimetière fleuri et j'ai longuement
contemplé près des sépulcres de famille tant de femmes
voilées de noir pleurant et priant à la pensée de ceux
qu'ont ensevèlis les champs de bataille.
Qu'ils sont déjà nombreux ceux de chez nous!
Combien de nos maisons qui ont perdu leur joie 1
Quel deuil immense à travers toute la France, à
travers toute l'Europe !
Qu'est ce qui consolera de pareilles douleurs? Des
monuments? des médailles? des discours? Hélas 1 que
cela est peu de chose pour les morts eux-mêmes et
pour ceux qui les pleurent!
Une seule chose peut consoler de telles douleurs,
c'est la pensée de Dieu qui a l'éternité pour récom-
penser les héros sacrifiés, sa Providence pour pourvoir
aux besoins de ceux qu'ils ont laissés, son Ciel pour
leur faire oublier un jour les longues amertumes
d'une cruelle séparation.
La voilà l'unique consolation !
Aussi quel pitoyable spectacle que celui de nos
maîtres d'impiété qui s'essaient à des discours de
consolation devant les innombrables tombes de nos
soldats !
Ce spectacle m'irrite.
Non, il n'est pas permis à la face de tout un peuple
et devant tant de tombes d'afficher du mépris pour
ceux qui voient dans l'homme autre chose qu'un ani-
mal, et de prononcer des phrases si creuses et si vides
de toute vraie consolation !
Les éteigneurs d'étoiles qui au moment où ils an-
noncaient que la terre allait devenir un paradis l'ont
vue se transformer en un effroyable enfer devraient
se taire!
Les hommes qui n'ont cessé de miner par la base
la justice et la fraternité que la religion s'efforce d'é-
tablir parmi les hommes devraient se taire!
Les hommes qui veulent parler sans cesse de jus-
tice, de droit et de civilisation alors qu'ils s'efforcent
de détruire la seule réalité souveraine et immuable
sur laquelle on puisse-asseoir ces grandes choses de-
vraient se taire 1
Mais surtout l'irréligion qui ne peut parler que de
néant devrait avoir la pudeur de se taire devant la
mort!
Mais non! il faut que ces impies parlent sur les
tombes 1 Ils tiennent à faire l'apologie de leur impiét
et à arrêter chez leurs disciples les retours du bon
sens et de la conscience.
Debout les morts et imposez silence à ces abomi-
nables discoureurs !
, Dites-leur, dites à toute la France qu'ils asphyxient
inlassablement : « Non, ce n'est pas pour les vaines
abstractions qui sont le thème de vos discours que
nous avons sacrifié notre vie; nous l'avons donnée
pour des réalités : ces réalités, ce sont ceux que nous
avons voulu défendre; ces réalités, c'est le devoir que
nous avons voulu accomplir jusqu'au bout; ces réa-
nous avons voulu acco ! n
lités, c'est surtout Celui qui commande le devoir par
la voix de la conscience, qui veille sur le monde et
sur chacun de nous, et qui ne nous a demandé de
sacrifier notre vie que parce qu'il en a une meilleure
à nous donner. »
Pardonne-moi, mon cher Léon, si en cette occasion
je laisse s'exhaler mon indignation. Je tiens à te
montrer l'horreur grandissante que j'ai pour l'im-
piété.
Plus tu réfléchiras, plus tu prendras d'expérience
et plus toi aussi tu te sentiras animé à la combattre,
parce que tu verras de plus en plus clairement qu'elle ..,.,
n'est qu'une insulte au bon sens, à la conscience, à
l'héroïsme et à la douleur.
Au revoir, cher enfant, je t'embrasse bien affec-
tueusement. C. de B.
AVIS
1° Vers l'Avenir est envoyé gratuitement à tous les Jeunes,
mobilisés ou non, qui nous en font la demande, ainsi qu'à
MM. les aumôniers militaires et aumôniers de groupe. >
Nous acceptons avec reconnaissance les dons que l'on
veut bien nous adresser pour couvrir les frais de cette pro- ,
pagande, devenus sensiblement plus élevés par suite de la
cherté du papier. v
2° Adresser les correspondances à M. le chanoine Mon-
nier, 36, rue Ernest Rman, Besançon; à M. le secrétaire
de la Jeunesse Catholique, 19, rue Mégevand, Besançon.
— Nous prions instamment nos camarades mobilisés d'in-
diquer sur leurs lettres le groupe dont ils font partie ou
la commune où ils résidaient avant la guerre.
FRÈRES D'ARMES
Petite revue bi-mensuelle destinée aux combattants du front
Rédaction et Administration 1
« H, rue d'Assas, PARIS (VI')
PRIX DE L'ABONNEMENT INDIVIDUEL:
1 fr. 50 pour 12 numéros ou 6 mois
Les réductions pour abonnements globaux permettent à chaque
souscripteur soit de recevoir à une adresse unique tous les exem-
plaires souscrits, soit de les faire envoyer directement à chacun des
bénéficiaires qu'il a en vue. M
On s'abonne à Besançon: Chez M. chanoine Mon-
nier, 36, rue Ernest Renan; à la librairie Lanquetin,
rue Mégevand ; à la librairie Marion, Grande-Rue.
Un numéro spécimen est adressé sur demande
NOUVELLE DU fRONT H DE Il HitRE
A NOS CORRESPONDANTS
Pour le prochain numéro, prière d'envoyer
toutes les communications pour le 5 décembre
au plus tard. 1
LES GROUPES MILITAIRES
AU FRONT
l ,.,'1 I
e division. — Nous avons eu le grand plaisir de
voir à Besançon, pendant sa dernière permission,
M. l'abbé Verchot, qui a bien voulu nous donner,
avec quelques nouvelles adresses pour l'envoi de
Vers l'Avenir, un aperçu de la vie religieuse intense
dont fait preuve la division des « as -•>.
Le 18 septembre dernier, grand office à Condé-en-
Barrois pour les officiers et soldats de la division tom-
bés à la côte 344 : assistance considérable, fournie
î d. .La messe était dite par M. l'abbé
Verchot, l'allocution donnée par M. l'abbé Payen. Les
chants magnifiques d'exécution avaient été organi-
sés par M. l'abbé Perrin, .vi-
caire à Saint-Joseph de Belfort, et par le maréchal
des logis Cousin, de la Haute-Saône.
Le lendemain, mercredi, office pour
, qui se trouvait à proximité, y assistait. Toutes
les autres compagnies y avaient envoyé des repré-
sentants. -
Le vendredi, dans une église à demi détruite, mais
magnifiquement remise en état par M. l'abbé Bailly-
Comte, : assistance encore plus con-
sidérable que les précédentes. M. l'abbé Verchot y a
rappelé et exalté le dévouement du lieutenant Mou-
genot, de la C. M. 1, et des nombreux soldats tombés
les 7, 9 et 10 septembre. Les chants étaient exécutés
sous la direction de M. l'abbé Bailly-Comte.
Nos amis ont formé, de plus, de véritables groupes,
organisé des séances d'études et de discussion ; nous
serions très heureux d'avoir de plus amples détails à
ce sujet et nous comptons bien qu'il se trouvera dans
chaque unité un de nos compatriotes pour nous tenir
désormais aussi régulièrement que possible au cou-
rant de tout cela ; nous serions très heureux aussi
d'entrer en relations avec les groupes d'artillerie de
la division, où il y a tant de Comtois.
NOVEMBRE "1917.
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 19, rue Mégevand, BESANÇON (Doubs)
„ , NOS-- CHERS, MORTS-
«
Le sujet de ma causerie pour novembre, mes chers
amis, est tout indiqué par la fête de la Toussaint
qui ouvre ce mois et qui jette dans nos âmes la
mélancolie et la gravité de nos pieux souvenirs.
Nos morts! qui de vous n'a gravée dans sa mé-
moire l'image d'un cher disparu ? C'est un père, une
mère, un membre de notre famille; c'est un ami, un
membre de cette autre famille que notre cœur se
choisit et qu'il s'est attaché par des liens quelquefois
plus forts que les liens du sang; c'est un camarade,
un membre de la grande famille du régiment avec
lequel vous avaient liés une même vie de rudes ef-
forts, les mêmes dangers, la même gloire! Ah ! sûre-
ment, en ce jour de Toussaint que vous avez passé
loin du pays dans la tranchée boueuse, vous avez
quand même entendu les tintements funèbres des
cloches; vous vous êtes rendus en esprit là-bas, au
cimetière de votre paroisse où sont les restes de ceux
desl vôtres que vous avez perdus, ou bien là-bas, sur
quelque champ de bataille où l'on a pu planter une
pauvre croix ornée des trois couleurs et gravée
d'un nom qui vous est cher : le nom de votre com-
pagnon d'armes.
Et je n'ai pas besoin de vous demander si de votre
poitrine oppressée a jailli un sanglot et de vos yeux
une larme de regret. Mais je pense bien aussi qu'il
est sorti de votre cœur, et qu'il a jailli de vos lèvres
autre chose qu'un regret : vous avez dit une prière.
- ■ "W - fi> ," = r- -_ ,',.- -" -W ",
* *
Car vous êtes catholiques; vous avez heureuse-
ment la foi, et vous croyez que tout de nos morts
n'est pas enseveli sous cette terre et livré à la cor-
ruption, mais que le meilleur de ces chers disparus,
l'élément essentiel dont se composait leur personne,
leur âme enfin a échappé à l'horreur de cette des-
truction; vous savez que cette âme toujours vivante
parce qu'elle est de sa nature incorruptible, s'est
élevée au dessus de la nuit des tombeaux dans une
région d'immortalité. Peut-être est-elle déjà dans le
sein de Dieu, dans ce séjour de gloire, que lui ont
valu ses efforts et ses mérites, peut-être aussi est-
elle encore dans le lieu de l'expiation où elle achève
de se purifier, et où elle attend l'aumône de nos suf-
frages et de nos prières qui hâteront le terme de
de cette purification.
*
* *
Et voilà pourquoi, mes chers amis, la prière qni
est venue sur vos lèvres pour vos chers défunts;
voilà pourquoi la communion que sans doute beau-
coup auront faite pour leurs parents, leurs cama-
rades morts à l'ennemi, la communion que je de-
mande de faire pendant ce mois à ceux qui ne
l'auraient pas pu encore, que je demande à tous nos
groupes d'A. C. J. F. à l'avant ou à l'arrière.
*
* *
Car s'il est, n'est-il pas vrai, une famille dont les
membres doivent s'entr'aider par une charité réci-
proque, c'est bien la grande famille de l'A. C. J. F.
où tous unis par les liens sacrés de la foi religieuse,
de l'idéal religieux et de l'apostolat, nous ne for-
mons depuis 41e plus jeune Avant-garde, jusqu'au
plus chevronné de nos 1 Anciens » qu'un cœur et
qu'une âme. Ayons donc la charité d'apporter à nos
camarades qui nous ont quittés, l'aumône de nos
prières; ayons la charité de penser à eux.
Eux à leur tour, même s'ils sont au ciel,"pensent à
nous. Leur amour pour nous n'est pas éteint; ils
ont revêtu l'immortalité, mais ne sont pas dépouil-
lés de notre souvenir. Écoutez ce que saint Bernard
qui avait perdu son frère Gérard, lui disait : « Non,
ton amour pour moi n'est pas éteint, il n'est que
glorifié. Tu as revêtu Dieu, il est vrai; mais Dieu
lui-même s'occupe de nous. Tu as rejeté tout ce qui
est faible, mais non tes sentiments fraternels et af-
fectueux à mon égard. Je suis donc absolument cer-
tain que tu me portes dans ton esprit et dans ton
cœur. Il me semble entendre à mon oreille la voix
de mon frère qui me dit : « Est ce qu'une mère peut
oublier l'enfant de son sein? Et quand même elle
l'oublierait, moi je ne t'oublierai pas, mon frère. »
H. M.
POUR LE SACHE COEUR
- - ;.,.; ,-.,_.,
Souscription pour la construction en l'honneur du Sacré
Cœur d'une église votive à Besançon
HUITIÈME LISTE r
Justin Cuinet, brancardier, 60e infant.. 5 »
Josph Maréchal, de Gevresin, 47e infant.. 10 »
Albert Laurent, de Fertans, 1408 infant.. 3 »
Un auxiliaire 500 »
E. Godot, brigadier, 12e hussards 3 50
Sous-lieutenant D., 21e B. C. P. 10 »
M. T., 137e infant. 3 50
Total. 535 »
Total des listes précédentes. 540 70
Total général. i075 70
0 m mm
Lettre d'un territorial à son fils
Mon cher Léon, f t ¡
Je n'ai pas attendu ta lettre pour assister par la
pensée aux fêtes de la Toussaint; je vous ai accom-
pagnés près de nos chers tombeaux; j'ai parcouru
toutes les allées du cimetière fleuri et j'ai longuement
contemplé près des sépulcres de famille tant de femmes
voilées de noir pleurant et priant à la pensée de ceux
qu'ont ensevèlis les champs de bataille.
Qu'ils sont déjà nombreux ceux de chez nous!
Combien de nos maisons qui ont perdu leur joie 1
Quel deuil immense à travers toute la France, à
travers toute l'Europe !
Qu'est ce qui consolera de pareilles douleurs? Des
monuments? des médailles? des discours? Hélas 1 que
cela est peu de chose pour les morts eux-mêmes et
pour ceux qui les pleurent!
Une seule chose peut consoler de telles douleurs,
c'est la pensée de Dieu qui a l'éternité pour récom-
penser les héros sacrifiés, sa Providence pour pourvoir
aux besoins de ceux qu'ils ont laissés, son Ciel pour
leur faire oublier un jour les longues amertumes
d'une cruelle séparation.
La voilà l'unique consolation !
Aussi quel pitoyable spectacle que celui de nos
maîtres d'impiété qui s'essaient à des discours de
consolation devant les innombrables tombes de nos
soldats !
Ce spectacle m'irrite.
Non, il n'est pas permis à la face de tout un peuple
et devant tant de tombes d'afficher du mépris pour
ceux qui voient dans l'homme autre chose qu'un ani-
mal, et de prononcer des phrases si creuses et si vides
de toute vraie consolation !
Les éteigneurs d'étoiles qui au moment où ils an-
noncaient que la terre allait devenir un paradis l'ont
vue se transformer en un effroyable enfer devraient
se taire!
Les hommes qui n'ont cessé de miner par la base
la justice et la fraternité que la religion s'efforce d'é-
tablir parmi les hommes devraient se taire!
Les hommes qui veulent parler sans cesse de jus-
tice, de droit et de civilisation alors qu'ils s'efforcent
de détruire la seule réalité souveraine et immuable
sur laquelle on puisse-asseoir ces grandes choses de-
vraient se taire 1
Mais surtout l'irréligion qui ne peut parler que de
néant devrait avoir la pudeur de se taire devant la
mort!
Mais non! il faut que ces impies parlent sur les
tombes 1 Ils tiennent à faire l'apologie de leur impiét
et à arrêter chez leurs disciples les retours du bon
sens et de la conscience.
Debout les morts et imposez silence à ces abomi-
nables discoureurs !
, Dites-leur, dites à toute la France qu'ils asphyxient
inlassablement : « Non, ce n'est pas pour les vaines
abstractions qui sont le thème de vos discours que
nous avons sacrifié notre vie; nous l'avons donnée
pour des réalités : ces réalités, ce sont ceux que nous
avons voulu défendre; ces réalités, c'est le devoir que
nous avons voulu accomplir jusqu'au bout; ces réa-
nous avons voulu acco ! n
lités, c'est surtout Celui qui commande le devoir par
la voix de la conscience, qui veille sur le monde et
sur chacun de nous, et qui ne nous a demandé de
sacrifier notre vie que parce qu'il en a une meilleure
à nous donner. »
Pardonne-moi, mon cher Léon, si en cette occasion
je laisse s'exhaler mon indignation. Je tiens à te
montrer l'horreur grandissante que j'ai pour l'im-
piété.
Plus tu réfléchiras, plus tu prendras d'expérience
et plus toi aussi tu te sentiras animé à la combattre,
parce que tu verras de plus en plus clairement qu'elle ..,.,
n'est qu'une insulte au bon sens, à la conscience, à
l'héroïsme et à la douleur.
Au revoir, cher enfant, je t'embrasse bien affec-
tueusement. C. de B.
AVIS
1° Vers l'Avenir est envoyé gratuitement à tous les Jeunes,
mobilisés ou non, qui nous en font la demande, ainsi qu'à
MM. les aumôniers militaires et aumôniers de groupe. >
Nous acceptons avec reconnaissance les dons que l'on
veut bien nous adresser pour couvrir les frais de cette pro- ,
pagande, devenus sensiblement plus élevés par suite de la
cherté du papier. v
2° Adresser les correspondances à M. le chanoine Mon-
nier, 36, rue Ernest Rman, Besançon; à M. le secrétaire
de la Jeunesse Catholique, 19, rue Mégevand, Besançon.
— Nous prions instamment nos camarades mobilisés d'in-
diquer sur leurs lettres le groupe dont ils font partie ou
la commune où ils résidaient avant la guerre.
FRÈRES D'ARMES
Petite revue bi-mensuelle destinée aux combattants du front
Rédaction et Administration 1
« H, rue d'Assas, PARIS (VI')
PRIX DE L'ABONNEMENT INDIVIDUEL:
1 fr. 50 pour 12 numéros ou 6 mois
Les réductions pour abonnements globaux permettent à chaque
souscripteur soit de recevoir à une adresse unique tous les exem-
plaires souscrits, soit de les faire envoyer directement à chacun des
bénéficiaires qu'il a en vue. M
On s'abonne à Besançon: Chez M. chanoine Mon-
nier, 36, rue Ernest Renan; à la librairie Lanquetin,
rue Mégevand ; à la librairie Marion, Grande-Rue.
Un numéro spécimen est adressé sur demande
NOUVELLE DU fRONT H DE Il HitRE
A NOS CORRESPONDANTS
Pour le prochain numéro, prière d'envoyer
toutes les communications pour le 5 décembre
au plus tard. 1
LES GROUPES MILITAIRES
AU FRONT
l ,.,'1 I
e division. — Nous avons eu le grand plaisir de
voir à Besançon, pendant sa dernière permission,
M. l'abbé Verchot, qui a bien voulu nous donner,
avec quelques nouvelles adresses pour l'envoi de
Vers l'Avenir, un aperçu de la vie religieuse intense
dont fait preuve la division des « as -•>.
Le 18 septembre dernier, grand office à Condé-en-
Barrois pour les officiers et soldats de la division tom-
bés à la côte 344 : assistance considérable, fournie
î d. .La messe était dite par M. l'abbé
Verchot, l'allocution donnée par M. l'abbé Payen. Les
chants magnifiques d'exécution avaient été organi-
sés par M. l'abbé Perrin, .vi-
caire à Saint-Joseph de Belfort, et par le maréchal
des logis Cousin, de la Haute-Saône.
Le lendemain, mercredi, office pour
, qui se trouvait à proximité, y assistait. Toutes
les autres compagnies y avaient envoyé des repré-
sentants. -
Le vendredi, dans une église à demi détruite, mais
magnifiquement remise en état par M. l'abbé Bailly-
Comte, : assistance encore plus con-
sidérable que les précédentes. M. l'abbé Verchot y a
rappelé et exalté le dévouement du lieutenant Mou-
genot, de la C. M. 1, et des nombreux soldats tombés
les 7, 9 et 10 septembre. Les chants étaient exécutés
sous la direction de M. l'abbé Bailly-Comte.
Nos amis ont formé, de plus, de véritables groupes,
organisé des séances d'études et de discussion ; nous
serions très heureux d'avoir de plus amples détails à
ce sujet et nous comptons bien qu'il se trouvera dans
chaque unité un de nos compatriotes pour nous tenir
désormais aussi régulièrement que possible au cou-
rant de tout cela ; nous serions très heureux aussi
d'entrer en relations avec les groupes d'artillerie de
la division, où il y a tant de Comtois.
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