Titre : Vers l'avenir : organe mensuel de la Jeunesse catholique de Franche-Comté et du Territoire-de-Belfort
Auteur : Association catholique de la jeunesse française. Auteur du texte
Auteur : Jeunesse catholique de Franche-Comté.... Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Besançon)
Date d'édition : 1917-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888022x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 140 Nombre total de vues : 140
Description : 01 octobre 1917 01 octobre 1917
Description : 1917/10/01 (A15,N10,SER3)-1917/10/31. 1917/10/01 (A15,N10,SER3)-1917/10/31.
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG25 Collection numérique : BIPFPIG25
Description : Collection numérique : BIPFPIG90 Collection numérique : BIPFPIG90
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6520154v
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2013-54124
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
QUINZIÈME ANNÉE. — 3e SÉRIE. — N° 10. Le numéro : 5 centimes.
OCTOBRE 1917.
ORGANE MENSUEL
1
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 19, rue Mégevand, BESANÇON (Doubs)
SOYEZ FORTS
Voici l'hiver, mes chers amis, et avec lui de
rudes soulTrances en perspective. C'est le cinquième
hiver de la guerre et peut-être chez quelques-uns
certains espoirs déçus vont-ils jeler quelque défail-
lance. Efix qui comptaient que cette année serait
celle de la victoire) Ça ne finira donc jamais, se di-
ront-ils, et si, faisant la somme des énergies qu'ils
ont dû fournir pendant ces trois années, la somme
des combats qu'ils ont soutenus, ils viennent à pen-
ser que cette somme qui aurait dû sauver la France
ne l'a pas fait, parce qu'il y avait d'autre part
de la trahison où se perdaient les fruits de
leur héroïsme, ah ! je vois d'ici leur moine stupeur;
j'entends gronder leur juste rancœur contre les
traîtres, et je sens dans leur attitude et dans leur
geste ce malheureux j'm'enfichisme qui est la fin
de toute confiance et de tout élan.
Eh bien! non, mes amis, il ne faut pas que cet
état d'esprit lassé soit le vôtre, à vous l'élite de notre
jeunesse française, et si vous sentiez les approches
de ces vagues de démoralisation, il faut vous en ga-
rer au moins avec autant de soin que vous vous
garez des gaz asphyxiants. Car vous avez besoin de
vos forces morales autant que de vos forces phy-
siques, et vous savez, du reste, qu'elles ont entre
elles un lien fatal. Rien ne vous casse bras et jambes,
n'est-il pas vrai, comme le cafard, et, parbleu, les
- Boches le savaient bien, puisqu'ils jetaient leurs
"millions dans une campagne de démoralisation.
*
* * -,
9
J'entends d'ici votre objection. C'est facile à vous
de nous dire « soyez forts », à vous, gens de l'arrière
qui ignorez la tranchée, ses souffrances et ses dan-
gers..
Oui, je l'avoue, vos camarades prêtres, aumôniers
qui partagent votre dure vie ont à vous exhorter
une autre éloquence, une autre autorité que moi. Et
sans doute, que si j'étais à votre place, moi qui pié-
tends ici vous remonter le moral, j'en aurais à mon
tour aussi besoin que vous.
Mais vous oublierez, n'est ce pas, que je suis un
vulgaire « arrière), et vous prendrez mon conseil
comme s'il venait d'un de ces magnifiques aumôniers
qui couchent comme vous sur la dure et vont au feu
sur le champ de bataille chercher les blessés. J'en
inscris ainsi chaque semaine au Livre d'Or nécrolo-
gique du clergé français et le diocèse de Besançon
n'en manque pas.
Il faut que vous soyiez forts, Jeunes soldats de
l'A. C. J. F., d'autant plus forts que vous sentirez
autour de vous plus de faiblesse, et que vos cama-
rades démoralisés auront plus besoin de l'entraîne-
ment de votre exemple. Et pour être forts, ma re-
cette? Oh 1 c'est simple. Elle tient dans deux mots :
Ayez toujours au cœur un idéal.
■^Lequel? — La Patrie, la France? — Oui, sans
doute, aimez la France, et certes d'autant plus qu ello
en a besoin, qu'elle a plus d'ennemis au dehors et
dans son sein. Mais, la France, n'est-ce pas, c'est un
peu vague; ce n'est pas une personne dont la pensée
communique avec la vôtre. Même elle peut vous igno-
rer; et, sans doute, perdus plus ou moins que vous
êtes dans la masse de ses fils, vous ignore t-elle. Il
faut pour qu'elle vous reconnaisse, vous remercie
et vous décore, quelque action d'éclat, et encore
peut-être votre vrai mérite sera-t-il quelquefois mé-
connu. Non, l'idéal patriotique, c'est très bien, mais
ce n'est pas suffisant.
Quoi, encore, comme idéal, pour remplir votre
esprit et votre cœur?
La gloire? —Oui, c'est très beau, une citation;
on a bien fait de mettre sur votre poitrine le signe
de l'honneur et de la bravoure. Vous en vivez un
peu de cette gloire, parce que vous avez l'âme bien
faite, sensible à l'honneur et à tout ce qui rappelle
la vaillance. Pourtant, n'est-ce pas qu'on se blase un
peu sur ces insignes qui vous décorent? On les por-
tait fièrement dans la rue les premiers jours. Et
puis, peu à peu, on les néglige. Ils tiennent moins
de place sur la poitrine comme dans le cœur. Pour-
quoi? — Parce qu'ils sont Irr-p à la porter, cette mé-
tlaille" - Non; mais parce (¡J'on est habitué et que
le petit frisson d'orgueil légitime qu'on éprouvait
d'abord est passé. Et de fait, c'est ainsi. La gloire est
un peu comme la fumée: elle ne dure qu'un moment,
chassée qu'elle est par le souffle des dures réalités
de la vie. Je ne serais nullement surpris de trouver
sous une poitrine constellée de décorations un cœur
triste, vide de confiance et d'espoir, ouvert à toutes
les faiblesses et au découragement.
Alors, quoi? il n'y a donc rien à mettre comme
idéal dans vos âmes vaillantes?
Ah! si, il y a quelque chose, et c'est d'autant plus
facile de l'y mettre, cette chose, qu'elle y est déjà
un peu, et que votre mère a pris soin dès votre pe-
tite enfance de l'introduire dans votre âme. Il y a
l'idéal chrétien.
Vous vous battez, mes chers amis, vous souffrez,
vous mourez pour la France, c'est entendu. Mais
vous vous battez,, vous souffrez, vous mourez aussi
pour un Autre dont vous défendez la cause sainte,
en défendant la causa du droit et de la justice; pour
un Autre qui, Lui, ne vous oublie pas; qui ne perd
pas de vue un seul de vos actes héroïques, et qui
inscrit chacun de ces actes dans le Livre de vie pour
l'éternelle récompense. Vous êtes les soldats de la
France; mais vous êtes aussi les soldats de Jésus-
Christ : dites, est-ce que quand on a conscience de
lutter sous les yeux d'un tel Chef, il est permis de
faiblir et de douter?,» , * ? , « -e -.,. -
Ma recette pour être forts, la voilà, chers amis
qui tenez au front et à l'arrière le poste d'honneur
que la Patrie vous a confié pour sa défense. Remplis-
sez vos âmes de la pensée de Jésus-Christ, de l'amour
de Jésus-Christ; vivez avec la conviction que les
efforts de votre dure vie, c'est Jésus-Christ qui vous
les demande, qui les voit et qui les payera un jour;
vivez, en un mot, l'âme nourrie de cet idéal chré-
lien que votre mère vous a donné, dont vos aumô-
niers sont chargés d'entretenir la flamme, et je vous
réponds bien qu'il n'y aura Bocherie à l'extérieur
ou à l'intérieur qui tienne : vous serez forts, et par
contagion, vous rendrez forts vos camarades.
..- - ': -.
Soyez forts, vous aussi, Jeunes des classes non
mobilisées, qui tenez dans vos paroisses, comme
Avant-gardes, la place des anciens.
Vous avez besoin de force morale pour tremper
vos âmes en vue des luttes de l'avenir; pour combler
au foyer les vides douloureux que la guerre y a faits ;
pour sécher, par votre tendresse, votre piété filiale,
la régularité de votre conduite et votre travail, les
larmes de celles qui pleurent; pour donner à l'Église
des chrétiens sans peur et sans reproche, à la France
des enfants fidèles prêts à la défendre et à la recons-
truire. '.9<" of .** ■
Plus que jamais, vous aussi, remplissez vos âmes
de l'idéal religieux. Dans les longues soirées de cet
hiver, groupez-vous autour du prêtre, votre aumô-
nier, pour recevoir de lui l'impulsion de votre vie
religieuse. Groupez-vous, pour vous soutenir mu-
tuellement et surtout pour prier. Songez à vos aînés
de la famille-de l'A.. C. J. F. qui combattent, et
demandez à Dieu qu'il les bénisse et nous les ramène
bientôt dans une paix victorieuse. H. M.
CAMARADES DU FRONT
Mettez-vous en relations
AVEC VOTRE A (;IOIER
AVIS
Vers l'Avenir est envoyé gratuitement à tous les Jeunes,
mobilisés ou non, qui nous en font la demande, ainsi qu'à
MM. les aumôniers militaires et aumôniers de groupe.
Nous acceptons avec reconnaissance les dons que l'on
veut bien nous adresser pour couvrir les frais de celle pro-
pagande, devenus sensiblement plus élevés par suite de la
cherté du papier.
UN APPEL A NOS LECTEURS
.'A------ - -r -..
- - -.;.,4
y
Le ravitaillement moral des combattants
Les lecteurs de Vers l'Avenir savent qu'il existe
dans de nombreux régiments des bibliothèques cir-
culantes, qui font le plus grand bien à nos camara-
des des armées, notamment aux 23e, 42e, 44e, 60e, 150e,
171e d'infanterie.
Nous recevrons avec la plus vive reconnaissance
tous les livres, brochures, revues que l'on voudra bien
nous envoyer pour ces bibliothèques, et nous nous
chargerons de les faire parvenir à MM. les aumôniers
militaires.
Lrs adresser à M. le chanoine Monnier, 36, rue Er-
nest Renan, ou à l'administrateur de Vers l'Avenir,
19, rue Mégevand, à Besançon. f*" l
---. ) '\1"
POUR L'HIVER -
Le mot d'ordre pour les camarades non mobilisés
Le Bulletin de VA. C. J. F. n° 17 adresse Vappel
suivant aux camarades non mobilisés :
Reprenez vos réunions. Même si vous êtes peu
nombreux, réunissez-vous, ne perdez pas l'habitude
de vous réunir. 11 faut que le local demeure habité et
que les permissionnaires en retrouvent la porte tou-
jours ouverte pour les accueillir et l'atmosphère tou-
jours chaude. Si peu que vous soyez, reprenez yos
réunions.
Tenez des séances d'étude. Travaillez. Réfléchissez
ensemble aux événements de la guerre, de façon à ne
pas laisser ballotter votre esprit au gré de l'opinion
des journaux ou de la foule toujours nerveuse et im-
pressionnable. Pensez à l'avenir de la France, à la
reconstitution des foyers, au développement écono-
mique, agricole ou industriel. Préparez vos esprits à
l'effort et à la lutte par l'étude plus approfondie des
principes ( votre foi.
Maintenez le contact avec vos camarades mobili-
sés bu prisonniers. Écrivez-leur fidèlement. Envoyez-
leur le Bulletin paroissial, le journal local, le bulle-
tin de guerre de l'Association. Abonnez-les à Frères
d'Armes. ,. r,
Constituez des Avant-gardes. Réunissez l'élite des
plus jeunes. Faites-leur connaître et aimer l'Associa-
tion. Préparez-les à y faire plus tard de bonne beso-
gne. Formez les cadres de demain.
Faites un généreux effort au point de vue reli-
gieux. Apportez un soin tout particulier à la piété
collective et individuelle. Réorganisez la communion
perpétuelle. Faites tous, siipossible, une retraite fer-
mée. Offrez pour la France et pour vos camarades,
pour ceux qui sont morts et pour ceux qui se battent,
vos prières, vos sacrifices et vos efforts quotidiens.
Nous ajoutons, pour les membres de notre Union
Régionale : * - a
Correspondez souvent avec votre Comité Régional.
Envoyez-lui, pour Vers l'Avenir, toutes les nouvelles
concernant voire groupe et vos camarades de J. C.,
les changements d'adresses des mobilisés, etc.
Vous contribuerez ainsi efficacement à accroître la
vitalité de notre Union, celle de votre groupe et de
l'A. C. J. P. tout entière, vous aiderez et encourage-
rez votre Comité, quia besoin,pour mener à bien sa
lourde làche,- de voire concours dévoué et fidèle.
LE COMITÉ.
FRÈRES D'ARMES
Petite revue bi-mensuelle destinée aux combattants du front
Rédaction et Administration t
14, rue d'Assas, PARIS (VIe) ..,
PRIX DE L'ABONNEMENT INDIVIDUEL :
1 fr. 50 pour 12 numéros ou 6 mois
Les réductions pour abonnements globaux permettent à chaque
souscripteur soit de recevoir à une adresse unique tous les exem-
plaires souscrits, soit de les faire envoyer directement à chacun des
bénéficiaires qu'il a en vue. "-"' -.
On s'abonne à Besançon Chez M. chanoine Mon-
nier, 36, rue Ernest Renan; àlalibrairie Lanqu^tin,
rue Mégevand ; à la librairie Marion, Grande-Rue.
Un numéro spécimen est adressé sur demande
OCTOBRE 1917.
ORGANE MENSUEL
1
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 19, rue Mégevand, BESANÇON (Doubs)
SOYEZ FORTS
Voici l'hiver, mes chers amis, et avec lui de
rudes soulTrances en perspective. C'est le cinquième
hiver de la guerre et peut-être chez quelques-uns
certains espoirs déçus vont-ils jeler quelque défail-
lance. Efix qui comptaient que cette année serait
celle de la victoire) Ça ne finira donc jamais, se di-
ront-ils, et si, faisant la somme des énergies qu'ils
ont dû fournir pendant ces trois années, la somme
des combats qu'ils ont soutenus, ils viennent à pen-
ser que cette somme qui aurait dû sauver la France
ne l'a pas fait, parce qu'il y avait d'autre part
de la trahison où se perdaient les fruits de
leur héroïsme, ah ! je vois d'ici leur moine stupeur;
j'entends gronder leur juste rancœur contre les
traîtres, et je sens dans leur attitude et dans leur
geste ce malheureux j'm'enfichisme qui est la fin
de toute confiance et de tout élan.
Eh bien! non, mes amis, il ne faut pas que cet
état d'esprit lassé soit le vôtre, à vous l'élite de notre
jeunesse française, et si vous sentiez les approches
de ces vagues de démoralisation, il faut vous en ga-
rer au moins avec autant de soin que vous vous
garez des gaz asphyxiants. Car vous avez besoin de
vos forces morales autant que de vos forces phy-
siques, et vous savez, du reste, qu'elles ont entre
elles un lien fatal. Rien ne vous casse bras et jambes,
n'est-il pas vrai, comme le cafard, et, parbleu, les
- Boches le savaient bien, puisqu'ils jetaient leurs
"millions dans une campagne de démoralisation.
*
* * -,
9
J'entends d'ici votre objection. C'est facile à vous
de nous dire « soyez forts », à vous, gens de l'arrière
qui ignorez la tranchée, ses souffrances et ses dan-
gers..
Oui, je l'avoue, vos camarades prêtres, aumôniers
qui partagent votre dure vie ont à vous exhorter
une autre éloquence, une autre autorité que moi. Et
sans doute, que si j'étais à votre place, moi qui pié-
tends ici vous remonter le moral, j'en aurais à mon
tour aussi besoin que vous.
Mais vous oublierez, n'est ce pas, que je suis un
vulgaire « arrière), et vous prendrez mon conseil
comme s'il venait d'un de ces magnifiques aumôniers
qui couchent comme vous sur la dure et vont au feu
sur le champ de bataille chercher les blessés. J'en
inscris ainsi chaque semaine au Livre d'Or nécrolo-
gique du clergé français et le diocèse de Besançon
n'en manque pas.
Il faut que vous soyiez forts, Jeunes soldats de
l'A. C. J. F., d'autant plus forts que vous sentirez
autour de vous plus de faiblesse, et que vos cama-
rades démoralisés auront plus besoin de l'entraîne-
ment de votre exemple. Et pour être forts, ma re-
cette? Oh 1 c'est simple. Elle tient dans deux mots :
Ayez toujours au cœur un idéal.
■^Lequel? — La Patrie, la France? — Oui, sans
doute, aimez la France, et certes d'autant plus qu ello
en a besoin, qu'elle a plus d'ennemis au dehors et
dans son sein. Mais, la France, n'est-ce pas, c'est un
peu vague; ce n'est pas une personne dont la pensée
communique avec la vôtre. Même elle peut vous igno-
rer; et, sans doute, perdus plus ou moins que vous
êtes dans la masse de ses fils, vous ignore t-elle. Il
faut pour qu'elle vous reconnaisse, vous remercie
et vous décore, quelque action d'éclat, et encore
peut-être votre vrai mérite sera-t-il quelquefois mé-
connu. Non, l'idéal patriotique, c'est très bien, mais
ce n'est pas suffisant.
Quoi, encore, comme idéal, pour remplir votre
esprit et votre cœur?
La gloire? —Oui, c'est très beau, une citation;
on a bien fait de mettre sur votre poitrine le signe
de l'honneur et de la bravoure. Vous en vivez un
peu de cette gloire, parce que vous avez l'âme bien
faite, sensible à l'honneur et à tout ce qui rappelle
la vaillance. Pourtant, n'est-ce pas qu'on se blase un
peu sur ces insignes qui vous décorent? On les por-
tait fièrement dans la rue les premiers jours. Et
puis, peu à peu, on les néglige. Ils tiennent moins
de place sur la poitrine comme dans le cœur. Pour-
quoi? — Parce qu'ils sont Irr-p à la porter, cette mé-
tlaille" - Non; mais parce (¡J'on est habitué et que
le petit frisson d'orgueil légitime qu'on éprouvait
d'abord est passé. Et de fait, c'est ainsi. La gloire est
un peu comme la fumée: elle ne dure qu'un moment,
chassée qu'elle est par le souffle des dures réalités
de la vie. Je ne serais nullement surpris de trouver
sous une poitrine constellée de décorations un cœur
triste, vide de confiance et d'espoir, ouvert à toutes
les faiblesses et au découragement.
Alors, quoi? il n'y a donc rien à mettre comme
idéal dans vos âmes vaillantes?
Ah! si, il y a quelque chose, et c'est d'autant plus
facile de l'y mettre, cette chose, qu'elle y est déjà
un peu, et que votre mère a pris soin dès votre pe-
tite enfance de l'introduire dans votre âme. Il y a
l'idéal chrétien.
Vous vous battez, mes chers amis, vous souffrez,
vous mourez pour la France, c'est entendu. Mais
vous vous battez,, vous souffrez, vous mourez aussi
pour un Autre dont vous défendez la cause sainte,
en défendant la causa du droit et de la justice; pour
un Autre qui, Lui, ne vous oublie pas; qui ne perd
pas de vue un seul de vos actes héroïques, et qui
inscrit chacun de ces actes dans le Livre de vie pour
l'éternelle récompense. Vous êtes les soldats de la
France; mais vous êtes aussi les soldats de Jésus-
Christ : dites, est-ce que quand on a conscience de
lutter sous les yeux d'un tel Chef, il est permis de
faiblir et de douter?,» , * ? , « -e -.,. -
Ma recette pour être forts, la voilà, chers amis
qui tenez au front et à l'arrière le poste d'honneur
que la Patrie vous a confié pour sa défense. Remplis-
sez vos âmes de la pensée de Jésus-Christ, de l'amour
de Jésus-Christ; vivez avec la conviction que les
efforts de votre dure vie, c'est Jésus-Christ qui vous
les demande, qui les voit et qui les payera un jour;
vivez, en un mot, l'âme nourrie de cet idéal chré-
lien que votre mère vous a donné, dont vos aumô-
niers sont chargés d'entretenir la flamme, et je vous
réponds bien qu'il n'y aura Bocherie à l'extérieur
ou à l'intérieur qui tienne : vous serez forts, et par
contagion, vous rendrez forts vos camarades.
..- - ': -.
Soyez forts, vous aussi, Jeunes des classes non
mobilisées, qui tenez dans vos paroisses, comme
Avant-gardes, la place des anciens.
Vous avez besoin de force morale pour tremper
vos âmes en vue des luttes de l'avenir; pour combler
au foyer les vides douloureux que la guerre y a faits ;
pour sécher, par votre tendresse, votre piété filiale,
la régularité de votre conduite et votre travail, les
larmes de celles qui pleurent; pour donner à l'Église
des chrétiens sans peur et sans reproche, à la France
des enfants fidèles prêts à la défendre et à la recons-
truire. '.9<" of .** ■
Plus que jamais, vous aussi, remplissez vos âmes
de l'idéal religieux. Dans les longues soirées de cet
hiver, groupez-vous autour du prêtre, votre aumô-
nier, pour recevoir de lui l'impulsion de votre vie
religieuse. Groupez-vous, pour vous soutenir mu-
tuellement et surtout pour prier. Songez à vos aînés
de la famille-de l'A.. C. J. F. qui combattent, et
demandez à Dieu qu'il les bénisse et nous les ramène
bientôt dans une paix victorieuse. H. M.
CAMARADES DU FRONT
Mettez-vous en relations
AVEC VOTRE A (;IOIER
AVIS
Vers l'Avenir est envoyé gratuitement à tous les Jeunes,
mobilisés ou non, qui nous en font la demande, ainsi qu'à
MM. les aumôniers militaires et aumôniers de groupe.
Nous acceptons avec reconnaissance les dons que l'on
veut bien nous adresser pour couvrir les frais de celle pro-
pagande, devenus sensiblement plus élevés par suite de la
cherté du papier.
UN APPEL A NOS LECTEURS
.'A------ - -r -..
- - -.;.,4
y
Le ravitaillement moral des combattants
Les lecteurs de Vers l'Avenir savent qu'il existe
dans de nombreux régiments des bibliothèques cir-
culantes, qui font le plus grand bien à nos camara-
des des armées, notamment aux 23e, 42e, 44e, 60e, 150e,
171e d'infanterie.
Nous recevrons avec la plus vive reconnaissance
tous les livres, brochures, revues que l'on voudra bien
nous envoyer pour ces bibliothèques, et nous nous
chargerons de les faire parvenir à MM. les aumôniers
militaires.
Lrs adresser à M. le chanoine Monnier, 36, rue Er-
nest Renan, ou à l'administrateur de Vers l'Avenir,
19, rue Mégevand, à Besançon. f*" l
---. ) '\1"
POUR L'HIVER -
Le mot d'ordre pour les camarades non mobilisés
Le Bulletin de VA. C. J. F. n° 17 adresse Vappel
suivant aux camarades non mobilisés :
Reprenez vos réunions. Même si vous êtes peu
nombreux, réunissez-vous, ne perdez pas l'habitude
de vous réunir. 11 faut que le local demeure habité et
que les permissionnaires en retrouvent la porte tou-
jours ouverte pour les accueillir et l'atmosphère tou-
jours chaude. Si peu que vous soyez, reprenez yos
réunions.
Tenez des séances d'étude. Travaillez. Réfléchissez
ensemble aux événements de la guerre, de façon à ne
pas laisser ballotter votre esprit au gré de l'opinion
des journaux ou de la foule toujours nerveuse et im-
pressionnable. Pensez à l'avenir de la France, à la
reconstitution des foyers, au développement écono-
mique, agricole ou industriel. Préparez vos esprits à
l'effort et à la lutte par l'étude plus approfondie des
principes ( votre foi.
Maintenez le contact avec vos camarades mobili-
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tin de guerre de l'Association. Abonnez-les à Frères
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Constituez des Avant-gardes. Réunissez l'élite des
plus jeunes. Faites-leur connaître et aimer l'Associa-
tion. Préparez-les à y faire plus tard de bonne beso-
gne. Formez les cadres de demain.
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gieux. Apportez un soin tout particulier à la piété
collective et individuelle. Réorganisez la communion
perpétuelle. Faites tous, siipossible, une retraite fer-
mée. Offrez pour la France et pour vos camarades,
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vos prières, vos sacrifices et vos efforts quotidiens.
Nous ajoutons, pour les membres de notre Union
Régionale : * - a
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l'A. C. J. P. tout entière, vous aiderez et encourage-
rez votre Comité, quia besoin,pour mener à bien sa
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Petite revue bi-mensuelle destinée aux combattants du front
Rédaction et Administration t
14, rue d'Assas, PARIS (VIe) ..,
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