Titre : Vers l'avenir : organe mensuel de la Jeunesse catholique de Franche-Comté et du Territoire-de-Belfort
Auteur : Association catholique de la jeunesse française. Auteur du texte
Auteur : Jeunesse catholique de Franche-Comté.... Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Besançon)
Date d'édition : 1917-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888022x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 140 Nombre total de vues : 140
Description : 01 septembre 1917 01 septembre 1917
Description : 1917/09/01 (A15,N9,SER3)-1917/09/30. 1917/09/01 (A15,N9,SER3)-1917/09/30.
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG25 Collection numérique : BIPFPIG25
Description : Collection numérique : BIPFPIG90 Collection numérique : BIPFPIG90
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6520153f
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2013-54124
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
QUINZIÈME ANNÉE. — 3e fURIE. — NO 9.
Le numéro : 5 centimes.
SEPTEMBRE 1917.
VERS L'AVENIR
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 36, rue Ernest Renan, BESANÇON (Doubs)
LES RENFORTS
Il n'y a pas d'attaques sans pertes. IL n'y a pas de
pertes, sans demande de renforts. Et les renforts
ai rivent.
Après les grandes attaques, les renforts arrivent
nombreux, par petits paquets ou d'un seul coup.
A ce moment, — pour nous, — il y a quelque
chose à faire.
*
* *
Il faut d'abord être bon pour tous.
Les nouveaux venus sont parfois d'anciens bles-
sés ayant déjà appartenu au régiment. Ils connais-
sent les mœurs, les habitudes, les camarades. Ils
sont à l'aise tout de suite. Passons.
Mais les nouveaux venus peuvent être d'anciens
blessés, complètement étrangers au régiment; ou
des « bleus », classe 17 ou récupérés pour lesquels
tout est nouveau, les visages, le pays, les coutumes,
le danger. Plusieurs sont gauches, timides, emprun-
tés, peut-être effrayés.
On peut avoir deux tentations. Ou bien paresse
égoïste. Devant leur embarras, on se dit : « Qu'ils se
débrouillent! » Et on les laisse au lieu de les aider.
Ou bien tentation de vanité un peu puérile. Devant
ces débarqués d'hier, on « crâne », on « épate », on
cherche à faire impression, à donner la chair de
poule. On plaisante volontiers les attitudes crain-
tives, ou les gestes d'effroi si naturels à un début.
Paresse ou vaaité, tout cela n'est ni très chari-
table ni dès lors rrès chrétien. Un membre de la
Jeunesse catholique aura une autre attitude. Il verra
dans ce camarade, un frère, il le pilotera, le ren-
seignera, l'encouragera. - -.
Et cette bonté prévenante sera peut être le rayon
de soleil sur un cœur solitaire et meurtri, le com-
mencement d'une influence salutaire, dans tous les
cas la Joie du ciel et la Joie de celui qui aura agi de
cette façon.
Il faut ètre bon pour tous.
*
* *
Il faut de plus être apôtre
Ces nouveaux venus, ce sont des âmes. Vous savez
assez dans quel milieu ils viennent, pour comprendre
à combien de périls ces âmes pourront être expo-
sées. Que dès les premières heures, ces enfants en-
tendent des propos qui leur laissent croire que la
révolte, l'impiété, la saleté sont à la mode, qui sait
si toute l'orientation de leur vie nouvelle ne va pas
ôJre fixée dans le péché? Qu'ils trouvent pour amis
du premier instant, des cœurs que Dieu n'habite
point, qui sait si Teurs allures et leurs démarches
ne seront point pour longtemps commandées par le
respect humain et l'imitation ?
Chacun de nous est responsable de ses frères.
Votre bonté, nous l'avons dit, peut, à elle seule,
attirer comme un aimant, les incertains, les timides,
les douloureux. Faites plus. Tâchez de les pénétrer,
de les deviner, de les connaître. Posez discrètement
quelques questions sur le pays, la famille. Peu à peu
vous descendrez plus au fond. Le visage est un mi-
roir où l'on peut déjà lire une âme. Mais quand elle
parle, quelle révélation plus intime 1 Regardez et
écoutez, si on ne blasphème pas, si on ne tient pas
d& propos malpropres, c'est que Notre-Seigneur est
proche. Si à la rencontre d'un prêtre, d'une croix,
d'une église, vous voyez spontanément s'esquisser
un geste timide de salut, croyez que vous êtes avec
un chrétien; rompez hardiment la glace, parlez de
votre œuvre, de vos saluts de chaque soir, de vos
messes militaires du dimanche, proposez une ren-
contre avec l'aumônier, ou une visite.
Que de jeunes gens se sont perdus, faute d'un sou-
tien à leurs premiers pas! Notre insouciance n'a-t-
elle pas laissé passer cent occasions, de cette sorte,
de faire le bien?
Et comptez, je vous prie, les avantages. Vous vous
faites des amis.nouveaux; vous augmentez votre va-
leur d'apostolat-par l'expérience et l'exercice; vous
élevez le niveau dé tout le régiment en augmentant
l'élite; vous faites plaisir à Dieu; vous ennoblissez
votre âme; vous participez au salut d'un baptisé qui
peut-être dans quelques jours sera devant son Juge.
* r
* *
Ne nous trompons pas. Il ne s'agit poipt d'un zèle
intempestif, maladroit, qui ouvre des disputes, et
force les gens. Il s'agirait alors de ce prosélytisme
sot, qui retombe sur ceux qui l'exercent, et sur les
idées qu'ils représentent. Je voudrais une charité
douce, prévenante, allant comme insensiblement au
cœur, avec prudence et discrétion. De cette sorte
vous atteindrez peut-être un jour jusqu'à des incré-
dules. Mais ce sera déjà bien, d'atteindre ceux de
« chez nous », j'entends, les soldats qui ont eu une
mère chrétienne, des aspirations généreuses, et aux-
quels il n'a manqué pour tenir toutes les promesses
de leur berceau, que. de rencontrer la main amie
dont ils avaient besoin 'pour appuyer leur bons dé-
sirs et aider leur faiblesse.
Quelle puissance, vous aurez au retour, pour ser-
vir notre œuvre, si vous vous êtes, au cours de cette
longue guerre, habitués ainsi à l'apostolat 1
Pensez aux renforts. -
Antoine de CASTELJAU,
Aumônier militaire,
aumônier de l'A. C. J. F., Union du Vivarais.
AVIS IMPORTANT
Ayant.appris que plusieurs lettres ne nous étaient
pas parvenues, nous prions ceux de nos amis, qui nous
ont écrit et qui- n'ont pas reça de réponse ou dont le
nom n'est pas porté dans le « Petit Courrier », de bien
vouloir nous en excuser; nous leur serions, en outre,
très reconnaissants de nous faire connaître aussi exac-,
tement que possible la date à laquelle il nous ont
écrit. -
CAMARADES DU FRONT
ENVOYEZ-NOUS VOS CHANGEMENTS D'ADRESSES 1
UN TERRITORIAL A SON FILS
Mon cher Léon,
Oui, tu as raison : la guerre est bien longue, surtout
pour nous autres les vieux territoriaux !
Nous sommes moins exposés que les jeunes; c'est
pourtant nous surtout que les obus cherchent pen-
dant la nuit; et puis nous n'avons plus des jeunes
l'insouciance, l'entrain, la pleine vigueur.
Quand ils reviennent des tranchées couverts de
boue et quelquefois de sang, ils rient, ils plaisantent,
ils se mettent à chanter, et nous les regardons alors,
ces petits frères, avec un sourire de fierté et un sen-
timent d'envie.
Aussi bien, qu'importe que la guerre soit un peu
plus ou un peu moins longue, pourvu que nous sa-
chions que tout va bien là-bas, que les enfants vont
leur droit chemin, qu'ils prient, qu'ils obéissent, qu'ils
travaillent et qu'ils n'oublient pas celui qui peine au
loin en pensant à eux.;.
Je suis heureux que, tu aies une conférence à pré-
parer pour votre prochaine réunion et je veux bien
t'indiquer un sujet pratique. C'est un problème qui
obsèque l'esprit de ceux de mes compagnons qui
réfléchissent et auquel la plupart ne voient goutte.
Pour que tu y voies clair posons d'abord :
Le problème
On nous disait sur tous les tons et à tous propos :
« L'humanité est en progrès ; l'homme est maintenant
civilisé; aussi la guerre ne peut plus être que rare,
courte et humaine.»
La guerre est venue qui n'est ni courte ni humaine.
Comment la concilier avec l'indéniable marche de
l'humanité vers le progrès?
Ce qui rend le problème obscur
Ce qui rend ce problème obscur, c'est une idée
fausse.
En montrant les découvertes de la science et leurs
merveilleuses applications en ce derniers temps, on a
dit :« Voyez comme la vie esfdevenue plus agréable,
comme les maisons- sont mieux bâties, les champs
mieux cultivés, les voyages et les relations plus
faciles ! Voyez ces machines, ces chemins de fer, ce
téléphone, voilà le progrès, voilà la civilisation ! »
Ainsi parlaient les Voltaire, les Renan, les Michelet,
les Henri Martin, les Victor Hugo, etc. qui s'extasi-
aient devant la culture allemande et ses progrès ma-
tériels et nousdi-saient :« Voilà le peuple moderne, le
peuple civilisé, le premier peuple du monde ot
Or, c'est là une idée fausse du progrés.
Le vrai progrès
L« progrès matériel n'est qu'une partie, et lamoin-
dre, du vrai progrès et de la vraie civilisation.
Ce qui fait la grandeur de l'homme, ce qui peut
contribuer le plus à son bonheur, c'est la vertu et en
particulier ce- vertus sociales qui s'appellent la jus-
tice et la charité et q*. "ont le fondement du bonheur
et de la paix des individus et des peuples.
Cela est si vrai que si l'on nous donnait à choisir de
vivre ou bien dans un pays riche de progrèsrmatériels
mais pauvre de ces vertus ou un pays pauvre en pro-
grès matériels mais riche de ces vertus, nous n'hési-
terions pas ; nous aimerions mieux aller à pied dans
le pays de la justice et de la fraternité que d'aller en
chemin de fer dans un pays peuplé de filous et de.
traîtres.
Le vrai progrès repose sur la religion
La religion défend l'injustice, montre au-dessus de
tous ceux qui prétendraient abuser de leur force ou de
leur nombre Dieu vengeur de tous les droits violés ; en
même temps la religion établit la fraternité en rappe-
lant aux hommes qu'étant tous enfants de Dieu, ils
ont en cela une raison universelle et constante de
s'aimer et de se traiter en frères.
Enlevez la religion, c'est-à-dire la crainte et l'amour
de Dieu; dites aux hommes qu'il n'y a qne la vie pré-
sente, la justice n'est plus défendue, la fraternité -
perd sa raison d'être, et vous déchaînez tous les appé- -
.tits, toutes les jalousies, toutes -les guerres.
Cela est facile à démontrer et voici la :
Solution du problème
On a fait en Europe, voici plus d'un siècle, une
guerre systématique et opiniâtre à la religion. On est
arive à en diminuer énormément le respect et la pra-
tique. Dès lors l'esprit de justice et de fraternité
devait baisser parmi les individus et parmi les peu-
pies. Il ne faut donc pas s'étonner si,. malgré un bril-r ,
lant veynis de progrès matériel,l'humanité en réalité
rétrogradait vers la barbarie, principalement-chez le
peuple qui a toujours été le premier et le maître dans
la guerre à la religion.
* t
Voilà, mon cher Léon, le sujet que je te propose de
développer.
Si tu savais ce que j'ai dû argumenter ici pour dé-
truire l'idée fausse du progrès et démontrer l £ rapport
nécessaire qui unit la religion à la civilisation 1 Le
démon qui a si bien trompé nos premiers parents en
leur disant : « Désobéissez, ne vous occupez pas de
Dieu, vous serez comme des dieux », n'a pas moins
réussi à tromper nos contemporains, et. qu'il est
difficile de leur dessiller les yeux même pendant
cette guerre ! .-
Jamais je n'ai mieux compris pourqu,* saint Jean
appelle les chrétiens "des enfants de lumière. J'en vois
tant autour de moi qui sont dans les ténèbres !
Aussi je tiens à ce que tu regardes la science de la
religion comme la' plus importante de toutes. Sache
bien que l'enseignement que notre curé vous donne
dans ses catéchismes et ses homélies est un enseigne- -
ment supérieur à tout autre enseignement. Profite
donc - de cet enseignement; utilise-le pour toi en at-
tendant d'avoir l'occasion de l'utiliser pour éclairer
les autres.
C'est sur ce conseil, que je termine, en t'embras-
sant, cette lettre que tu as voulue un peu longue.
.., C. DE B.
FRÈRES D'ARMES
Petite revue bi-mensuelle destinée aux combattants du front
Rédaction et Administration 1
14, rue d'Assas, PARIS (VIe)
PRIX DE L'ABONNEMENT INDIVIDUEL :
1 fr. 50 pour 12 numéros ou 6 mois
Les réductions pour abonnements globaux permettent à chaque
souscripteur soit de recevoir à une adresse unique tous les exem-
plaires souscrits,, soit de les faire envoyer directement à chacun des.
bénéficiaires qu'il a en vue.
On s'abonne à Besançon : Chez M. Ch. Gomet, 15,
rue Gambetta; à la librairie Lanquetin, rue Mé-
gevand ; à la librairie Marion, Grande-Rue.
Un numéro spécimen est adressé sur demande
Le numéro : 5 centimes.
SEPTEMBRE 1917.
VERS L'AVENIR
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 36, rue Ernest Renan, BESANÇON (Doubs)
LES RENFORTS
Il n'y a pas d'attaques sans pertes. IL n'y a pas de
pertes, sans demande de renforts. Et les renforts
ai rivent.
Après les grandes attaques, les renforts arrivent
nombreux, par petits paquets ou d'un seul coup.
A ce moment, — pour nous, — il y a quelque
chose à faire.
*
* *
Il faut d'abord être bon pour tous.
Les nouveaux venus sont parfois d'anciens bles-
sés ayant déjà appartenu au régiment. Ils connais-
sent les mœurs, les habitudes, les camarades. Ils
sont à l'aise tout de suite. Passons.
Mais les nouveaux venus peuvent être d'anciens
blessés, complètement étrangers au régiment; ou
des « bleus », classe 17 ou récupérés pour lesquels
tout est nouveau, les visages, le pays, les coutumes,
le danger. Plusieurs sont gauches, timides, emprun-
tés, peut-être effrayés.
On peut avoir deux tentations. Ou bien paresse
égoïste. Devant leur embarras, on se dit : « Qu'ils se
débrouillent! » Et on les laisse au lieu de les aider.
Ou bien tentation de vanité un peu puérile. Devant
ces débarqués d'hier, on « crâne », on « épate », on
cherche à faire impression, à donner la chair de
poule. On plaisante volontiers les attitudes crain-
tives, ou les gestes d'effroi si naturels à un début.
Paresse ou vaaité, tout cela n'est ni très chari-
table ni dès lors rrès chrétien. Un membre de la
Jeunesse catholique aura une autre attitude. Il verra
dans ce camarade, un frère, il le pilotera, le ren-
seignera, l'encouragera. - -.
Et cette bonté prévenante sera peut être le rayon
de soleil sur un cœur solitaire et meurtri, le com-
mencement d'une influence salutaire, dans tous les
cas la Joie du ciel et la Joie de celui qui aura agi de
cette façon.
Il faut ètre bon pour tous.
*
* *
Il faut de plus être apôtre
Ces nouveaux venus, ce sont des âmes. Vous savez
assez dans quel milieu ils viennent, pour comprendre
à combien de périls ces âmes pourront être expo-
sées. Que dès les premières heures, ces enfants en-
tendent des propos qui leur laissent croire que la
révolte, l'impiété, la saleté sont à la mode, qui sait
si toute l'orientation de leur vie nouvelle ne va pas
ôJre fixée dans le péché? Qu'ils trouvent pour amis
du premier instant, des cœurs que Dieu n'habite
point, qui sait si Teurs allures et leurs démarches
ne seront point pour longtemps commandées par le
respect humain et l'imitation ?
Chacun de nous est responsable de ses frères.
Votre bonté, nous l'avons dit, peut, à elle seule,
attirer comme un aimant, les incertains, les timides,
les douloureux. Faites plus. Tâchez de les pénétrer,
de les deviner, de les connaître. Posez discrètement
quelques questions sur le pays, la famille. Peu à peu
vous descendrez plus au fond. Le visage est un mi-
roir où l'on peut déjà lire une âme. Mais quand elle
parle, quelle révélation plus intime 1 Regardez et
écoutez, si on ne blasphème pas, si on ne tient pas
d& propos malpropres, c'est que Notre-Seigneur est
proche. Si à la rencontre d'un prêtre, d'une croix,
d'une église, vous voyez spontanément s'esquisser
un geste timide de salut, croyez que vous êtes avec
un chrétien; rompez hardiment la glace, parlez de
votre œuvre, de vos saluts de chaque soir, de vos
messes militaires du dimanche, proposez une ren-
contre avec l'aumônier, ou une visite.
Que de jeunes gens se sont perdus, faute d'un sou-
tien à leurs premiers pas! Notre insouciance n'a-t-
elle pas laissé passer cent occasions, de cette sorte,
de faire le bien?
Et comptez, je vous prie, les avantages. Vous vous
faites des amis.nouveaux; vous augmentez votre va-
leur d'apostolat-par l'expérience et l'exercice; vous
élevez le niveau dé tout le régiment en augmentant
l'élite; vous faites plaisir à Dieu; vous ennoblissez
votre âme; vous participez au salut d'un baptisé qui
peut-être dans quelques jours sera devant son Juge.
* r
* *
Ne nous trompons pas. Il ne s'agit poipt d'un zèle
intempestif, maladroit, qui ouvre des disputes, et
force les gens. Il s'agirait alors de ce prosélytisme
sot, qui retombe sur ceux qui l'exercent, et sur les
idées qu'ils représentent. Je voudrais une charité
douce, prévenante, allant comme insensiblement au
cœur, avec prudence et discrétion. De cette sorte
vous atteindrez peut-être un jour jusqu'à des incré-
dules. Mais ce sera déjà bien, d'atteindre ceux de
« chez nous », j'entends, les soldats qui ont eu une
mère chrétienne, des aspirations généreuses, et aux-
quels il n'a manqué pour tenir toutes les promesses
de leur berceau, que. de rencontrer la main amie
dont ils avaient besoin 'pour appuyer leur bons dé-
sirs et aider leur faiblesse.
Quelle puissance, vous aurez au retour, pour ser-
vir notre œuvre, si vous vous êtes, au cours de cette
longue guerre, habitués ainsi à l'apostolat 1
Pensez aux renforts. -
Antoine de CASTELJAU,
Aumônier militaire,
aumônier de l'A. C. J. F., Union du Vivarais.
AVIS IMPORTANT
Ayant.appris que plusieurs lettres ne nous étaient
pas parvenues, nous prions ceux de nos amis, qui nous
ont écrit et qui- n'ont pas reça de réponse ou dont le
nom n'est pas porté dans le « Petit Courrier », de bien
vouloir nous en excuser; nous leur serions, en outre,
très reconnaissants de nous faire connaître aussi exac-,
tement que possible la date à laquelle il nous ont
écrit. -
CAMARADES DU FRONT
ENVOYEZ-NOUS VOS CHANGEMENTS D'ADRESSES 1
UN TERRITORIAL A SON FILS
Mon cher Léon,
Oui, tu as raison : la guerre est bien longue, surtout
pour nous autres les vieux territoriaux !
Nous sommes moins exposés que les jeunes; c'est
pourtant nous surtout que les obus cherchent pen-
dant la nuit; et puis nous n'avons plus des jeunes
l'insouciance, l'entrain, la pleine vigueur.
Quand ils reviennent des tranchées couverts de
boue et quelquefois de sang, ils rient, ils plaisantent,
ils se mettent à chanter, et nous les regardons alors,
ces petits frères, avec un sourire de fierté et un sen-
timent d'envie.
Aussi bien, qu'importe que la guerre soit un peu
plus ou un peu moins longue, pourvu que nous sa-
chions que tout va bien là-bas, que les enfants vont
leur droit chemin, qu'ils prient, qu'ils obéissent, qu'ils
travaillent et qu'ils n'oublient pas celui qui peine au
loin en pensant à eux.;.
Je suis heureux que, tu aies une conférence à pré-
parer pour votre prochaine réunion et je veux bien
t'indiquer un sujet pratique. C'est un problème qui
obsèque l'esprit de ceux de mes compagnons qui
réfléchissent et auquel la plupart ne voient goutte.
Pour que tu y voies clair posons d'abord :
Le problème
On nous disait sur tous les tons et à tous propos :
« L'humanité est en progrès ; l'homme est maintenant
civilisé; aussi la guerre ne peut plus être que rare,
courte et humaine.»
La guerre est venue qui n'est ni courte ni humaine.
Comment la concilier avec l'indéniable marche de
l'humanité vers le progrès?
Ce qui rend le problème obscur
Ce qui rend ce problème obscur, c'est une idée
fausse.
En montrant les découvertes de la science et leurs
merveilleuses applications en ce derniers temps, on a
dit :« Voyez comme la vie esfdevenue plus agréable,
comme les maisons- sont mieux bâties, les champs
mieux cultivés, les voyages et les relations plus
faciles ! Voyez ces machines, ces chemins de fer, ce
téléphone, voilà le progrès, voilà la civilisation ! »
Ainsi parlaient les Voltaire, les Renan, les Michelet,
les Henri Martin, les Victor Hugo, etc. qui s'extasi-
aient devant la culture allemande et ses progrès ma-
tériels et nousdi-saient :« Voilà le peuple moderne, le
peuple civilisé, le premier peuple du monde ot
Or, c'est là une idée fausse du progrés.
Le vrai progrès
L« progrès matériel n'est qu'une partie, et lamoin-
dre, du vrai progrès et de la vraie civilisation.
Ce qui fait la grandeur de l'homme, ce qui peut
contribuer le plus à son bonheur, c'est la vertu et en
particulier ce- vertus sociales qui s'appellent la jus-
tice et la charité et q*. "ont le fondement du bonheur
et de la paix des individus et des peuples.
Cela est si vrai que si l'on nous donnait à choisir de
vivre ou bien dans un pays riche de progrèsrmatériels
mais pauvre de ces vertus ou un pays pauvre en pro-
grès matériels mais riche de ces vertus, nous n'hési-
terions pas ; nous aimerions mieux aller à pied dans
le pays de la justice et de la fraternité que d'aller en
chemin de fer dans un pays peuplé de filous et de.
traîtres.
Le vrai progrès repose sur la religion
La religion défend l'injustice, montre au-dessus de
tous ceux qui prétendraient abuser de leur force ou de
leur nombre Dieu vengeur de tous les droits violés ; en
même temps la religion établit la fraternité en rappe-
lant aux hommes qu'étant tous enfants de Dieu, ils
ont en cela une raison universelle et constante de
s'aimer et de se traiter en frères.
Enlevez la religion, c'est-à-dire la crainte et l'amour
de Dieu; dites aux hommes qu'il n'y a qne la vie pré-
sente, la justice n'est plus défendue, la fraternité -
perd sa raison d'être, et vous déchaînez tous les appé- -
.tits, toutes les jalousies, toutes -les guerres.
Cela est facile à démontrer et voici la :
Solution du problème
On a fait en Europe, voici plus d'un siècle, une
guerre systématique et opiniâtre à la religion. On est
arive à en diminuer énormément le respect et la pra-
tique. Dès lors l'esprit de justice et de fraternité
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pies. Il ne faut donc pas s'étonner si,. malgré un bril-r ,
lant veynis de progrès matériel,l'humanité en réalité
rétrogradait vers la barbarie, principalement-chez le
peuple qui a toujours été le premier et le maître dans
la guerre à la religion.
* t
Voilà, mon cher Léon, le sujet que je te propose de
développer.
Si tu savais ce que j'ai dû argumenter ici pour dé-
truire l'idée fausse du progrès et démontrer l £ rapport
nécessaire qui unit la religion à la civilisation 1 Le
démon qui a si bien trompé nos premiers parents en
leur disant : « Désobéissez, ne vous occupez pas de
Dieu, vous serez comme des dieux », n'a pas moins
réussi à tromper nos contemporains, et. qu'il est
difficile de leur dessiller les yeux même pendant
cette guerre ! .-
Jamais je n'ai mieux compris pourqu,* saint Jean
appelle les chrétiens "des enfants de lumière. J'en vois
tant autour de moi qui sont dans les ténèbres !
Aussi je tiens à ce que tu regardes la science de la
religion comme la' plus importante de toutes. Sache
bien que l'enseignement que notre curé vous donne
dans ses catéchismes et ses homélies est un enseigne- -
ment supérieur à tout autre enseignement. Profite
donc - de cet enseignement; utilise-le pour toi en at-
tendant d'avoir l'occasion de l'utiliser pour éclairer
les autres.
C'est sur ce conseil, que je termine, en t'embras-
sant, cette lettre que tu as voulue un peu longue.
.., C. DE B.
FRÈRES D'ARMES
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