Titre : Vers l'avenir : organe mensuel de la Jeunesse catholique de Franche-Comté et du Territoire-de-Belfort
Auteur : Association catholique de la jeunesse française. Auteur du texte
Auteur : Jeunesse catholique de Franche-Comté.... Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Besançon)
Date d'édition : 1917-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888022x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 140 Nombre total de vues : 140
Description : 01 mars 1917 01 mars 1917
Description : 1917/03/01 (A15,N3,SER3)-1917/03/31. 1917/03/01 (A15,N3,SER3)-1917/03/31.
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG25 Collection numérique : BIPFPIG25
Description : Collection numérique : BIPFPIG90 Collection numérique : BIPFPIG90
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6520147q
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2013-54124
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
QUINZIÈME ANNÉE. — 3e SÉRIE. — N° 3. Le numéro : 5 centime..
MARS 1917.
,de I.,
VERS L'AVENIR
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 36, rue Ernest Renan, BESANÇON (Doubs)
POUR LE SACRE CŒUR
Consigne : Consacre-toi
Aussi bien, ta vie est déjà consacrée, en fait.
Ajoutes-y un acte spontané, volontaire, une
« consécration ».
Ta vie de soldat est un don, le don effectif de
tout ton temps, de toutes tes forces, le don éven-
tuel de ton sang, de ta vie, à la grande cause de la
Patrie.
Ce complet dévouement, cette donation est une
manière de consécration, une offrande « sacrée ».
Il peut l'être plus pleinement, et c'est facile, et
cela dépend de ta bonne volonté. Pourquoi hésite-
rais-tu, étant croyant, à faire ce « sacre », cette
( consécration J, — pèse bien ce mot : rendre sacré
et saint — de tout ce que tu endures, de tout ce
que tu fais.
C'est décupler, c'est centupler ton effort : ne dois-
tu pas à la France ce maximum de ton concours ?
Il t'en coûterait si peu 1
Tu y gagnerais tant !
D'abord un modèle. Tu mènes une vie de sacrifice
constant, de générosité, d'héroïsme. Rapproche-toi
toi donc de Celui qui en est le plus parfait exem-
ple. Pour le mieux voir à l'oeuvre, pour mieux
l'entendre, pour mieux éprouver la chaleur de son
Cœur.
Consacre-toi au Sacré Cœur. Il t'instruira de
tous les secrets de la générosité et de l'amour.
C'est un Cœur qui a beaucoup aimé les hommes,
qui a beaucoup souffert pour eux et par eux. Il t'ap-
prendra à aimer et à souffrir.
Il te soutiendra, tu es f lible. Il sera ton appui, il
est fort. Il sera ton vrai ( Frères d'armes )), le com-
pagnon, l'ami. Tu lui feras confidence de ce que lu
endures; tu mettras la part sur le tas de ce qu'il a
enduré pour toi. Ta part te semblera bien petite à
côté de la sienne.
En consacrant tes peines, tu leur donneras des
ailes. Elles seront moins lourdes à porter. Que dis-
je, elles te soulèveront au dessus de toi-même, au-
sus des misères, des tiennes et des autres.
Mieux encore, tu les sur naturalise ras. Elles
deviendront une monnaie avec quoi tu achèteras
des grâces divines, avec quoi tu paieras ton ciel.
Elles seront un noble tribut payé par toi à la Ma-
jesté divine qui réclame le service de toute créa-
ture.
Tes petits mérites d'humilie soldat seront trans-
formés par le reflet des infinis mérites du Cœur de
Jésus. Ainsi, une flaque d'eau se transforme en un
lac de lumière quand elle réfléchit au soleil.
Consacre-toi ; consacre-toi.
J.-M. DASSONVILLE,
(Extrait de Frères d'Armes.)
QUE FAIRE EN PRA. TIOIJE ?
Deux choses : Se consacrer au Sacré Cœur
Entrer dans la Garde du Sacré Cœur au front
1° LA CONSÉCRATION
Le Centre autour duquel nous devons nous grouper,
s'impose à nous ; c'est Montmartre, le temple natio-
nal du Sacré Coeur. Là, toutes les nuits, c'est la veillée
des armes pour la Patrie, le « service civil » des
enfants et des vieillards ; c'est la prière sans interrup-
tion pour les « frères absents ». Là, depuis un an,
affluent par milliers, venant du front, des adhésions
de chrétiens qui se sont consacrés au Sacré Cœur
comme soldats de la France pour « Lui témoigner
leur amour, se mettre sous sa protection, et hâter
l'heure de la victoire et de la paix ».
Tous nos amis, s'ils ne l'ont fait déjà, voudront se
consacrer au Sacré Cœur non pas seulement isolé-
ment, ni pour eux-mêmes, mais comme fils de la
même France chrétienne pgrsonnifiée dans la Basili-
que du Vœu National, en union avec tous les cama-
rades qui ont prononcé le même serment dans les
mêmes termes.
Dans ce but, il leur suffira, après s'être confessés
et avoir communié, si possible, de réciter avec une
conviction profonde la formule de consécration de
Montmartre, qu'ils trouveront ci-dessous.
Consécration au Sacré Cœur de Jésus
Au milieu des terribles épreuves que traverse notre
Patrie, je viens, Seigneur Jésus, répondre à l'ardent
désir de votre Sacré Cœur. Pour toujours je me donne
et me consacre à vous, qui êtes mon Créateur et mon
Sauveur.
A vous donc mon esprit. Je crois en vous et en
votre Église.
A vous mon coeui-. Je vous aime par-dessus tout.
A vous ma volonté que je soumets à tous vos ordres.
A vous mes fatigues, mes angoisses, mon sang! Je
vous les offre pour l'expiation de mes péchés, le triom-
phe de la France et l'extension de votre règne dans
le monde.
Cœur de Jésus, je suis à vous, préservez-moi des
dangers de cette horrible guerre, et surtout gardez-
moi de la lâcheté du péché.
Seigneur, vous n'êtes pas seulement le Maître des
individus : l'Univers entier vous appartient. Je vous
proclame donc le Père de ma famtlle : veillez sur
elle. Si vous me faites la grâce de retourner au foyer,
je vous promets d'y remplir mes devoirs de fils, d'é-
poux, de père, et d'élever chrétiennement mes en-
fants.
La France est à vous; de tout cœur je me consacre
à vous comme soldat de la France. Inspirez et proté-
gez mes chefs; veillez sur mes camarades (et sur mes
hommes, je vous les confie). Conduisez-nous à la Vic-
toire.
20 LA GARDE DU SACRÉ CŒUR AU FRONT
Ensuite, pour assurer leur fidélité aux engagements
pris, et pour rester unis au même drapeau, ils s'en-
rôleront dans la Garde du Sacré Cœur au front.
Les soldats de la Garde du Sacré Cœur au front se
souviendront qu'ils sont comme les continuateurs des
trois cents zouaves de Loigny, c'est-à-dire qu'ils doi-
vent se distinguer par leur bravoure et leur héroïsme
chrétien.
On leur demande d'être apôtres dans leur milieu,
d'amener leurs camarades à la messe, et si même la
chose est possible, aux sacrements de Pénitence et
d'Eucharistie, d'obtenir que leur famille se consacre
au Sacré Cœur et que l'image sainte soit à la place
d'honneur au foyer; d'introduire le Sacré Cœu< dans
les tranchées.
Ils ont, ae plus, l'habitude de porter l'insigne ou le
fanion du Sacré Cœur dans la mesure où la discré
tion et les ciiconstances le permettent. (Demander cet
insigne et ce fanion à M. le chanoine Monnier, 36, rue
Ernest Renan, Besançon).
Voici leurs engagements :
Premier degré. - 1° Ne pas blasphémer;
2o Porter l'insigne dans la mesure du possible;
3° Réciter chaque jour ; Notre Père, Je vous salue
Marie, un acte de contrition et Cœur de Jésus, sau-
vez ta France.
Deuxième degré. — En plus :
le Donner l'exemple de la bonne conduite, de l'as-
sistance aux offices sans respect humain, et du cou-
rage en face du devoir ;
20 Communier le premier vendredi du mois ou un
autre jour du mois;
3o Offrir pour la France, en esprit de réparation,
prières, souffrances, fatigues, etc.
Note du Comité régional. — Le Comité régional a
déjà reçu cinquante-deux demandes de drapeaux du
Sacré Cœur, quarante-cinq consécrations et quarante-
sept adhésions à la Garde du Sacré Cœur au front.
Il espère que ces chiffres ne tarderont pas à être
doublés.
Souscription pour la construction en l'honntur du Sacré
Cour d'une égliso votive à Bisançou
Mgr l'Archevêque de Besançon a fait le vœu d'é-
riger à Besançon une église votive en l'honneur du
Sacré Cœur, pour le remercier d'avoir préservé
notre Comté de l'invasion et lui demander d'accor-
der la victoire à la France.
« Cette église monumentale s'élèvera sur le mont
de Bregille, dominant la ville de Besançon. Ses clo-
chers porteront vers le ciel, au-dessus de nos mi-
sères, de nos péchés, l'expression de notre amour au
Sacré Cœur. »
Dans cette église, une chapelle sera dédiée aux
dmes du Purgatoire, « pour garder le souvenir des
morts de la guofye » ; des plaques ou inscriptions
y rappelleront les noms des bienfaiteurs.
Le Comité régional provisoire a pensé que la Jeu-
nesse Catholique de Franche Comté devait prendre
rang parmi ses bienfaiteurs et marquer sa place
dans cette chapelle du souvenir, en contribuant par
une souscription globale à la construction de l'église
votive de Besançon.
Il invite donc tous les camarades de l'Union Ré-
gionale à répondre à l'appel de leur Archevêque
vénéré et ouvre, dès maintenant. dans les colonnes
de Vers l'Avenir, une souscription dans ce but.
Il compte que les soldats de la J. C. voudront, en
faisant le sacrifice d'un prêt à cette intention, témoi-
gner de leur reconnaissance et de leur amour con-
fiant envers le Sacré Cœur et s'attirer sa toute-puis-
sante protection.
Adresser les offrandes à M. le chanoine Monnier,
36, rue Renan, ou à M. Ch. Gomet, 15, rue Gam-
betta, Besançon.
CAMARADES DU FRONT
ENVOYEZ-NOUS VOS CHANGEMENTS D'ADRESSES!
2 LETTflE D'UN IEBRITOIUAL1 SON JUS
Mon cher Léon,
Nous faisons pendant la guerre de longues et de
bonnes méditations. Le temps et l'occasion ne nous
manquent pas. Mes lettres s'en ressentent : mais tu
ne m'en veux pas, puisque tu m'en remercies.
Aussi bien, je médite autant pour toi que pour
moi ; car ta pensée et le désir de t'être utile ne me
quittent guère, et dès que je me sens une conviction,
je songe à te la transmettre.
Dernièrement, un de nos aumôniers nous rappelait
la parole d'un académicien : « Si j'avais à choi-ir
pour ma fille entre savoir lire et savoir prier, je n'hé-
siterais pas : je préférerais qu'elle sache prier. »
Cet académicien était un bon père : comme il avait
raison !
J'en vois autour de moi qui prient et j'en vois beau-
coup aussi qui ne prient pas : quelle différence cela
met entre les uns et les autres !
A quoi pensent-ils ceux qui ne prient cas et qui
sont à la merci des balles et des obus ? A quoi pen-
sent-ils? Pas à grand'chose. Ils regardent la vie avec
amertume : ils n'en voient que les amusements rares
et éphémères. Quant à la mort, elle leur apparaît
comme un pur malheur. 11m en parlent brutaleuieut
comme d'une chobe qu'il faut subir et à laquelle il
faut songer le moins possible.
Ceux qui prient et communient, au contraire.
voient surtout dans la vie des devoirs et ils regardent
la mort en face, parce qu'ellp n'est à leurs yeux qu'un
enfantement plus ou moins douloureux à une vie
meilleure et éternelle.
Écoute ce que j'ai vu et n'oublierai jamais.
Jn caporal était dans son aitri aux premièret
lignes. Survient un obus qui l'enterre.
On accourt, on dégage la tête et la partie supérieure
du corps, mais on s'aperçoit que les membres inlé..
rieurs sont en bouillie et ne forment plus qu'un avec
le sol. Essayer de dégager le sol, c'est hâter la ç&OFt*
— Laissez-moi, dit le blessé.
Et s'adressant à un brancardier, séminariste :
— Vous, aidez-moi à prier.
Je cours chercher l'aumônier.
— Ah ! lui dit le blessé, je savais bien que vous
viendriez. Je désirais tant recevoir Notre-Seigneur.
L'aumônier le communie et lui dit :
- Voulez-vous que nous priions à haute voix?
- Non, je préfère Lui parler tout seul.
Il ferme les yeux ; il se recueille.
Bientôt nous le vîmes affreusement pâlir. Il rouvrit
les yeux, mais déjà ils étaient voilés. Il mourut dou-
cement.
Nous restions tous à genoux autour de lui.
Certes, s'il n'y avait rien de l'autre côté, il faudrait
se détourner de la mort comme d'une vision horrible
et décourageante. Le chrétien contemple la mort de
son frère comme un spectacle sublime et salutaire.
Près de ce mourant, nous avons senti battre le
cœur de Jésus-Christ et l'envolée de cette âme entraî-
nait les nôtres sur son sillage.
Heureux les parents qui ont formé ce jeune chré-
tien !
Ce silencieux entretien en dit plus long que toutes
les paroles : il révèle une âme et nous donne l'intel-
ligence du christianisme.
La vraie religion est dans le cœur : c'est de là que
nos prières jaillissent, inspirées par une foi vive et un
grand amour, nées du colloque de notre âme avec
celle de Jésus Christ.
Mets de plus en plus dans ton cœur cette foi et cet
amour ; prends l'habitude de parler, toi aussi, avec
Jésus-Christ ; si tu penses comme tu le dois à ton
MARS 1917.
,de I.,
VERS L'AVENIR
ORGANE MENSUEL
De la JEUNESSE CATHOLIQUE de Franche-Comté et du Territoire de Belfort
ADMINISTRATION ET RÉDACTION : 36, rue Ernest Renan, BESANÇON (Doubs)
POUR LE SACRE CŒUR
Consigne : Consacre-toi
Aussi bien, ta vie est déjà consacrée, en fait.
Ajoutes-y un acte spontané, volontaire, une
« consécration ».
Ta vie de soldat est un don, le don effectif de
tout ton temps, de toutes tes forces, le don éven-
tuel de ton sang, de ta vie, à la grande cause de la
Patrie.
Ce complet dévouement, cette donation est une
manière de consécration, une offrande « sacrée ».
Il peut l'être plus pleinement, et c'est facile, et
cela dépend de ta bonne volonté. Pourquoi hésite-
rais-tu, étant croyant, à faire ce « sacre », cette
( consécration J, — pèse bien ce mot : rendre sacré
et saint — de tout ce que tu endures, de tout ce
que tu fais.
C'est décupler, c'est centupler ton effort : ne dois-
tu pas à la France ce maximum de ton concours ?
Il t'en coûterait si peu 1
Tu y gagnerais tant !
D'abord un modèle. Tu mènes une vie de sacrifice
constant, de générosité, d'héroïsme. Rapproche-toi
toi donc de Celui qui en est le plus parfait exem-
ple. Pour le mieux voir à l'oeuvre, pour mieux
l'entendre, pour mieux éprouver la chaleur de son
Cœur.
Consacre-toi au Sacré Cœur. Il t'instruira de
tous les secrets de la générosité et de l'amour.
C'est un Cœur qui a beaucoup aimé les hommes,
qui a beaucoup souffert pour eux et par eux. Il t'ap-
prendra à aimer et à souffrir.
Il te soutiendra, tu es f lible. Il sera ton appui, il
est fort. Il sera ton vrai ( Frères d'armes )), le com-
pagnon, l'ami. Tu lui feras confidence de ce que lu
endures; tu mettras la part sur le tas de ce qu'il a
enduré pour toi. Ta part te semblera bien petite à
côté de la sienne.
En consacrant tes peines, tu leur donneras des
ailes. Elles seront moins lourdes à porter. Que dis-
je, elles te soulèveront au dessus de toi-même, au-
sus des misères, des tiennes et des autres.
Mieux encore, tu les sur naturalise ras. Elles
deviendront une monnaie avec quoi tu achèteras
des grâces divines, avec quoi tu paieras ton ciel.
Elles seront un noble tribut payé par toi à la Ma-
jesté divine qui réclame le service de toute créa-
ture.
Tes petits mérites d'humilie soldat seront trans-
formés par le reflet des infinis mérites du Cœur de
Jésus. Ainsi, une flaque d'eau se transforme en un
lac de lumière quand elle réfléchit au soleil.
Consacre-toi ; consacre-toi.
J.-M. DASSONVILLE,
(Extrait de Frères d'Armes.)
QUE FAIRE EN PRA. TIOIJE ?
Deux choses : Se consacrer au Sacré Cœur
Entrer dans la Garde du Sacré Cœur au front
1° LA CONSÉCRATION
Le Centre autour duquel nous devons nous grouper,
s'impose à nous ; c'est Montmartre, le temple natio-
nal du Sacré Coeur. Là, toutes les nuits, c'est la veillée
des armes pour la Patrie, le « service civil » des
enfants et des vieillards ; c'est la prière sans interrup-
tion pour les « frères absents ». Là, depuis un an,
affluent par milliers, venant du front, des adhésions
de chrétiens qui se sont consacrés au Sacré Cœur
comme soldats de la France pour « Lui témoigner
leur amour, se mettre sous sa protection, et hâter
l'heure de la victoire et de la paix ».
Tous nos amis, s'ils ne l'ont fait déjà, voudront se
consacrer au Sacré Cœur non pas seulement isolé-
ment, ni pour eux-mêmes, mais comme fils de la
même France chrétienne pgrsonnifiée dans la Basili-
que du Vœu National, en union avec tous les cama-
rades qui ont prononcé le même serment dans les
mêmes termes.
Dans ce but, il leur suffira, après s'être confessés
et avoir communié, si possible, de réciter avec une
conviction profonde la formule de consécration de
Montmartre, qu'ils trouveront ci-dessous.
Consécration au Sacré Cœur de Jésus
Au milieu des terribles épreuves que traverse notre
Patrie, je viens, Seigneur Jésus, répondre à l'ardent
désir de votre Sacré Cœur. Pour toujours je me donne
et me consacre à vous, qui êtes mon Créateur et mon
Sauveur.
A vous donc mon esprit. Je crois en vous et en
votre Église.
A vous mon coeui-. Je vous aime par-dessus tout.
A vous ma volonté que je soumets à tous vos ordres.
A vous mes fatigues, mes angoisses, mon sang! Je
vous les offre pour l'expiation de mes péchés, le triom-
phe de la France et l'extension de votre règne dans
le monde.
Cœur de Jésus, je suis à vous, préservez-moi des
dangers de cette horrible guerre, et surtout gardez-
moi de la lâcheté du péché.
Seigneur, vous n'êtes pas seulement le Maître des
individus : l'Univers entier vous appartient. Je vous
proclame donc le Père de ma famtlle : veillez sur
elle. Si vous me faites la grâce de retourner au foyer,
je vous promets d'y remplir mes devoirs de fils, d'é-
poux, de père, et d'élever chrétiennement mes en-
fants.
La France est à vous; de tout cœur je me consacre
à vous comme soldat de la France. Inspirez et proté-
gez mes chefs; veillez sur mes camarades (et sur mes
hommes, je vous les confie). Conduisez-nous à la Vic-
toire.
20 LA GARDE DU SACRÉ CŒUR AU FRONT
Ensuite, pour assurer leur fidélité aux engagements
pris, et pour rester unis au même drapeau, ils s'en-
rôleront dans la Garde du Sacré Cœur au front.
Les soldats de la Garde du Sacré Cœur au front se
souviendront qu'ils sont comme les continuateurs des
trois cents zouaves de Loigny, c'est-à-dire qu'ils doi-
vent se distinguer par leur bravoure et leur héroïsme
chrétien.
On leur demande d'être apôtres dans leur milieu,
d'amener leurs camarades à la messe, et si même la
chose est possible, aux sacrements de Pénitence et
d'Eucharistie, d'obtenir que leur famille se consacre
au Sacré Cœur et que l'image sainte soit à la place
d'honneur au foyer; d'introduire le Sacré Cœu< dans
les tranchées.
Ils ont, ae plus, l'habitude de porter l'insigne ou le
fanion du Sacré Cœur dans la mesure où la discré
tion et les ciiconstances le permettent. (Demander cet
insigne et ce fanion à M. le chanoine Monnier, 36, rue
Ernest Renan, Besançon).
Voici leurs engagements :
Premier degré. - 1° Ne pas blasphémer;
2o Porter l'insigne dans la mesure du possible;
3° Réciter chaque jour ; Notre Père, Je vous salue
Marie, un acte de contrition et Cœur de Jésus, sau-
vez ta France.
Deuxième degré. — En plus :
le Donner l'exemple de la bonne conduite, de l'as-
sistance aux offices sans respect humain, et du cou-
rage en face du devoir ;
20 Communier le premier vendredi du mois ou un
autre jour du mois;
3o Offrir pour la France, en esprit de réparation,
prières, souffrances, fatigues, etc.
Note du Comité régional. — Le Comité régional a
déjà reçu cinquante-deux demandes de drapeaux du
Sacré Cœur, quarante-cinq consécrations et quarante-
sept adhésions à la Garde du Sacré Cœur au front.
Il espère que ces chiffres ne tarderont pas à être
doublés.
Souscription pour la construction en l'honntur du Sacré
Cour d'une égliso votive à Bisançou
Mgr l'Archevêque de Besançon a fait le vœu d'é-
riger à Besançon une église votive en l'honneur du
Sacré Cœur, pour le remercier d'avoir préservé
notre Comté de l'invasion et lui demander d'accor-
der la victoire à la France.
« Cette église monumentale s'élèvera sur le mont
de Bregille, dominant la ville de Besançon. Ses clo-
chers porteront vers le ciel, au-dessus de nos mi-
sères, de nos péchés, l'expression de notre amour au
Sacré Cœur. »
Dans cette église, une chapelle sera dédiée aux
dmes du Purgatoire, « pour garder le souvenir des
morts de la guofye » ; des plaques ou inscriptions
y rappelleront les noms des bienfaiteurs.
Le Comité régional provisoire a pensé que la Jeu-
nesse Catholique de Franche Comté devait prendre
rang parmi ses bienfaiteurs et marquer sa place
dans cette chapelle du souvenir, en contribuant par
une souscription globale à la construction de l'église
votive de Besançon.
Il invite donc tous les camarades de l'Union Ré-
gionale à répondre à l'appel de leur Archevêque
vénéré et ouvre, dès maintenant. dans les colonnes
de Vers l'Avenir, une souscription dans ce but.
Il compte que les soldats de la J. C. voudront, en
faisant le sacrifice d'un prêt à cette intention, témoi-
gner de leur reconnaissance et de leur amour con-
fiant envers le Sacré Cœur et s'attirer sa toute-puis-
sante protection.
Adresser les offrandes à M. le chanoine Monnier,
36, rue Renan, ou à M. Ch. Gomet, 15, rue Gam-
betta, Besançon.
CAMARADES DU FRONT
ENVOYEZ-NOUS VOS CHANGEMENTS D'ADRESSES!
2 LETTflE D'UN IEBRITOIUAL1 SON JUS
Mon cher Léon,
Nous faisons pendant la guerre de longues et de
bonnes méditations. Le temps et l'occasion ne nous
manquent pas. Mes lettres s'en ressentent : mais tu
ne m'en veux pas, puisque tu m'en remercies.
Aussi bien, je médite autant pour toi que pour
moi ; car ta pensée et le désir de t'être utile ne me
quittent guère, et dès que je me sens une conviction,
je songe à te la transmettre.
Dernièrement, un de nos aumôniers nous rappelait
la parole d'un académicien : « Si j'avais à choi-ir
pour ma fille entre savoir lire et savoir prier, je n'hé-
siterais pas : je préférerais qu'elle sache prier. »
Cet académicien était un bon père : comme il avait
raison !
J'en vois autour de moi qui prient et j'en vois beau-
coup aussi qui ne prient pas : quelle différence cela
met entre les uns et les autres !
A quoi pensent-ils ceux qui ne prient cas et qui
sont à la merci des balles et des obus ? A quoi pen-
sent-ils? Pas à grand'chose. Ils regardent la vie avec
amertume : ils n'en voient que les amusements rares
et éphémères. Quant à la mort, elle leur apparaît
comme un pur malheur. 11m en parlent brutaleuieut
comme d'une chobe qu'il faut subir et à laquelle il
faut songer le moins possible.
Ceux qui prient et communient, au contraire.
voient surtout dans la vie des devoirs et ils regardent
la mort en face, parce qu'ellp n'est à leurs yeux qu'un
enfantement plus ou moins douloureux à une vie
meilleure et éternelle.
Écoute ce que j'ai vu et n'oublierai jamais.
Jn caporal était dans son aitri aux premièret
lignes. Survient un obus qui l'enterre.
On accourt, on dégage la tête et la partie supérieure
du corps, mais on s'aperçoit que les membres inlé..
rieurs sont en bouillie et ne forment plus qu'un avec
le sol. Essayer de dégager le sol, c'est hâter la ç&OFt*
— Laissez-moi, dit le blessé.
Et s'adressant à un brancardier, séminariste :
— Vous, aidez-moi à prier.
Je cours chercher l'aumônier.
— Ah ! lui dit le blessé, je savais bien que vous
viendriez. Je désirais tant recevoir Notre-Seigneur.
L'aumônier le communie et lui dit :
- Voulez-vous que nous priions à haute voix?
- Non, je préfère Lui parler tout seul.
Il ferme les yeux ; il se recueille.
Bientôt nous le vîmes affreusement pâlir. Il rouvrit
les yeux, mais déjà ils étaient voilés. Il mourut dou-
cement.
Nous restions tous à genoux autour de lui.
Certes, s'il n'y avait rien de l'autre côté, il faudrait
se détourner de la mort comme d'une vision horrible
et décourageante. Le chrétien contemple la mort de
son frère comme un spectacle sublime et salutaire.
Près de ce mourant, nous avons senti battre le
cœur de Jésus-Christ et l'envolée de cette âme entraî-
nait les nôtres sur son sillage.
Heureux les parents qui ont formé ce jeune chré-
tien !
Ce silencieux entretien en dit plus long que toutes
les paroles : il révèle une âme et nous donne l'intel-
ligence du christianisme.
La vraie religion est dans le cœur : c'est de là que
nos prières jaillissent, inspirées par une foi vive et un
grand amour, nées du colloque de notre âme avec
celle de Jésus Christ.
Mets de plus en plus dans ton cœur cette foi et cet
amour ; prends l'habitude de parler, toi aussi, avec
Jésus-Christ ; si tu penses comme tu le dois à ton
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