Titre : Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348662d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68676 Nombre total de vues : 68676
Description : 14 juin 1913 14 juin 1913
Description : 1913/06/14 (A33,N7,T63). 1913/06/14 (A33,N7,T63).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6493560k
Source : Ecole nationale des ponts et chaussées, 2012-302223
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/10/2013
126 LE GÉNIE CIVIL TomE LXIII. - N" 7
1910, des trois principales Compagnies de l'Afrique australe, en
carats bruts :
Années. Cie de Beers. Ci, Premier. Cle Jagersfontein.
1906 2 214 000 899745 319271
1907 2619872 1889987 265 3i51
1908 1 85g I3I 2078835 224 204
1909 1 3o8 834 1872136 338 581
1910 2 255 834 2 145 832 »
Les nouvelles installations vont permettre d'ici peu à la Com-
pagnie Premier de fournir annuellement 4 millions de carats bruts.
Dans son Traité de métallogénie (1), M. L, de Launay évalue ainsi
la production totale des diamants dans le monde depuis l'origine
de leur extraction :
Production totale Valeur à l'état brut
millions de carats, millions de francs
Inde 10 426
Brésil (1713-1910) 12 500
Afrique du Sud (1867-1910) 120 3900
TOTAUX. 142 4826
Ces 142 millions de carats de diamants bruts représentent
28'4, soit 8 mètres cubes, et 4,8 milliards de francs. En tenant
FIG. 10. — Triage des diamants, après le traitement mécanique
de la terre diamantifère.
compte de la taille, le volume et le poids de ce stock de diamant
peuvent être diminués de moitié; mais sa valeur marchande, aux
cours actuels, est peut-être cinq à six fois supérieure.
On peut estimer que le public achète encore, chaque année, pour
1 4o millions de francs de diamants bruts, correspondant à plus de
600 millions de francs de diamants taillés.
Les prix moyens de vente actuels sont, par carat brut :
Mine Premier.. 30 à 22 francs Bultfontein 47 à 5o francs
De Beers 5o à 55 — Jagersfontein 70 à 76 —
Kimberley 48 à 52 — Kon) fontein 5o à 65 —
La grande différence des piix, suivant les Compagnies, tient
surtout à la qualité des diamants. Ainsi, la Compagnie Premier
produit aussi bien des borts que des diamants de très belle qualité,
ce qui donne un prix moyen très faible pour le carat. La Compagnie
Jagersfontein, qui ne produit que des diamants de choix, a natu-
rellement des prix plus élevés.
Le prix du diamant varie en outre d'une année à l'autre et subit
des fluctuations importantes au cours d'une même année, suivant
l'offre et la demande. La dernière crise date de 1907; elle fut
d'origine américaine et causa une telle baisse de prix qu'elle a
entraîné pendant plusieurs mois un arrêt complet des affaires.
Le grand marché des diamants bruts est à Londres. Depuis plu-
sieurs années, la production des Compagnies De Beers et Jagers-
fontein est achetée par un puissant syndicat de cette ville qui la
détaille aux diamantaires de Hollande, de Belgique, de France et
des États-Unis. La Compagnie Premier a également des bureaux
de vente à Londres. Les diamants sont classés et vendus par qua-
lités et grosseurs. En tête se placent les diamants parfaitement
transparents dits de première eau. Viennent ensuite ceux de
(1) Voir le compte rendu de ce très important ouvrage dans le Génie Civil du 15 fé-
vrier 1913 (t. LXII, no 15, p. 320).
deuxième, de troisième eau, puis ceux qui présentent certains
défauts nécessitant ultérieurement le sciage. Le mêlé comprend les
pierres de vilaine couleur, les cristaux de petites dimensions maclés
ou parsemés de tâches, les diamants irréguliers ; toutes ces pierres
s'ajoutent au bort pour la préparation de l'égrisée, employée pour
la taille du diamant ; leur prix ne dépasse guère, au carat, le hui-
tième environ de celui des belles pierres de dimension moyenne.
LÉGISLATION DES MINES. — Dans les mines du Cap, la plupart des
ouvriers sont des Cafres qui travaillent sous la direction des blancs.
Les mécaniciens, mineurs, etc., c'est-à-dire tous les ouvriers tech-
niques, sont des blancs. Les salaires des noirs varient entre 35 et
80 francs par mois ; leur travail est généralement organisé à la
tâche. Ils reçoivent, en outre, une prime chaque fois qu'ils trou-
vent eux-mêmes des diamants entraînés hors des appareils. Cette
pratique a le r grand avantage [d'encourager l'honnêteté et de
diminuer les vols de diamants.
Ces derniers ont été et sont encore cependant très importants. Il
est impossible de les estimer exactement, mais il n'est certainement
pas exagéré de dire qu'à certains moments, ils ont dépassé le quart
de la production. C'est énorme quand on songe à la valeur du
diamant, même à l'état brut, au sortir de la mine.
Pour réduire ces vols, les divers Gouvernements du Cap, du
Transvaal, et de l'État libre d'Orange ont établi des lois spéciales,
d'abord pour permettre une surveillance plus active des employés
des mines et organiser une police chargée de découvrir les vols,
ensuite pour réglementer dans ces contrées le commerce des dia-
mants bruts. Il existe des lois analogues au Brésil.
Les noirs peuvent être fouillés. Mais quand une mine emploie à
elle seule 10000 noirs, il serait bien long de les fouiller tous,
d'autant plus qu'ils sont parfois fort habiles pour dissimuler les
diamants: ils les cachent dans leurs cheveux, dans leurs oreilles et
même sous leurs paupières. On en a même cité qui avalaient les
diamants ! A une certaine époque, on a établi des mesures vexa-
toires contre les noirs pour supprimer le plus possible ces vols :
pendant les heures de repos, entre deux séances consécutives de
travail, on leur enfermait les mains dans des sortes de gants en
cuir munis de cadenas. Ce procédé peu humain, et qui ne contri-
buait qu'à désunir moralement les noirs de leurs maîtres et à leur
enlever le goût du travail, a complètement disparu aujourd'hui ;
il a été remplacé par l'isolement.
Tous les noirs recrutés pour les mines de diamants s'engagent à
y rester six mois au moins. Pendant la durée de leur engagement,
ils logent dans des bâtiments qui communiquent seulement avec la
mine, non avec l'extérieur. Ces bâtiments, appelés compounds, sont
toujours très vastes. Ils sont pourvus de grands magasins où les
noirs peuvent s'approvisionner de tout ce qui leur est nécessaire et
où ils sont fort bien traités ; aussi s'y plaisent-ils généralement.
C'est dans les compounds qu'ils remettent à leur chef les diamants
qu'ils ont pu trouver, soit en brisant le minerai, soit en chargeant
les wagonets et dont ils reçoivent en échange, comme nous l'avons
dit, un tant pour cent sur leur valeur.
Les gisements d'alluvions du Val-River emploient environ 6 ooo
noirs et 1 5oo blancs (mineurs). Au total, l'industrie diamantifère,
dans les mines du Cap, n'occupe pas moins de 5 ooo blancs et
3o 000 noirs. Chaque tête de travailleur représente donc une pro-
duction annuelle de 3o grammes environ, soit i5o carats de dia-
mants. C'est évidemment très peu si l'on songe que ce poids de
matière tient facilement dans le creux de la main et que pour le
même prix on a sur le carreau de la mine environ 150 tonnes de
houille.
Jean EscARD,
Ingénieur civil.
CHEMINS DE FER
L'ATTELAGE AUTOMATIQUE DES WAGONS
par l'auto-coupleur Boirault.
(Planche VII.)
Depuis longtemps le problème de l'attelage automatique des
wagons est à l'ordre du jour dans les grandes Compagnies de che-
mins de fer, notamment en France, sans qu'une solution définitive
soit intervenue. Il y a pourtant là une question de sécurité du per-
sonnel, en même temps que de rapidité des manœuvres, dont
l'importance n'a pas besoin d'être soulignée.
1910, des trois principales Compagnies de l'Afrique australe, en
carats bruts :
Années. Cie de Beers. Ci, Premier. Cle Jagersfontein.
1906 2 214 000 899745 319271
1907 2619872 1889987 265 3i51
1908 1 85g I3I 2078835 224 204
1909 1 3o8 834 1872136 338 581
1910 2 255 834 2 145 832 »
Les nouvelles installations vont permettre d'ici peu à la Com-
pagnie Premier de fournir annuellement 4 millions de carats bruts.
Dans son Traité de métallogénie (1), M. L, de Launay évalue ainsi
la production totale des diamants dans le monde depuis l'origine
de leur extraction :
Production totale Valeur à l'état brut
millions de carats, millions de francs
Inde 10 426
Brésil (1713-1910) 12 500
Afrique du Sud (1867-1910) 120 3900
TOTAUX. 142 4826
Ces 142 millions de carats de diamants bruts représentent
28'4, soit 8 mètres cubes, et 4,8 milliards de francs. En tenant
FIG. 10. — Triage des diamants, après le traitement mécanique
de la terre diamantifère.
compte de la taille, le volume et le poids de ce stock de diamant
peuvent être diminués de moitié; mais sa valeur marchande, aux
cours actuels, est peut-être cinq à six fois supérieure.
On peut estimer que le public achète encore, chaque année, pour
1 4o millions de francs de diamants bruts, correspondant à plus de
600 millions de francs de diamants taillés.
Les prix moyens de vente actuels sont, par carat brut :
Mine Premier.. 30 à 22 francs Bultfontein 47 à 5o francs
De Beers 5o à 55 — Jagersfontein 70 à 76 —
Kimberley 48 à 52 — Kon) fontein 5o à 65 —
La grande différence des piix, suivant les Compagnies, tient
surtout à la qualité des diamants. Ainsi, la Compagnie Premier
produit aussi bien des borts que des diamants de très belle qualité,
ce qui donne un prix moyen très faible pour le carat. La Compagnie
Jagersfontein, qui ne produit que des diamants de choix, a natu-
rellement des prix plus élevés.
Le prix du diamant varie en outre d'une année à l'autre et subit
des fluctuations importantes au cours d'une même année, suivant
l'offre et la demande. La dernière crise date de 1907; elle fut
d'origine américaine et causa une telle baisse de prix qu'elle a
entraîné pendant plusieurs mois un arrêt complet des affaires.
Le grand marché des diamants bruts est à Londres. Depuis plu-
sieurs années, la production des Compagnies De Beers et Jagers-
fontein est achetée par un puissant syndicat de cette ville qui la
détaille aux diamantaires de Hollande, de Belgique, de France et
des États-Unis. La Compagnie Premier a également des bureaux
de vente à Londres. Les diamants sont classés et vendus par qua-
lités et grosseurs. En tête se placent les diamants parfaitement
transparents dits de première eau. Viennent ensuite ceux de
(1) Voir le compte rendu de ce très important ouvrage dans le Génie Civil du 15 fé-
vrier 1913 (t. LXII, no 15, p. 320).
deuxième, de troisième eau, puis ceux qui présentent certains
défauts nécessitant ultérieurement le sciage. Le mêlé comprend les
pierres de vilaine couleur, les cristaux de petites dimensions maclés
ou parsemés de tâches, les diamants irréguliers ; toutes ces pierres
s'ajoutent au bort pour la préparation de l'égrisée, employée pour
la taille du diamant ; leur prix ne dépasse guère, au carat, le hui-
tième environ de celui des belles pierres de dimension moyenne.
LÉGISLATION DES MINES. — Dans les mines du Cap, la plupart des
ouvriers sont des Cafres qui travaillent sous la direction des blancs.
Les mécaniciens, mineurs, etc., c'est-à-dire tous les ouvriers tech-
niques, sont des blancs. Les salaires des noirs varient entre 35 et
80 francs par mois ; leur travail est généralement organisé à la
tâche. Ils reçoivent, en outre, une prime chaque fois qu'ils trou-
vent eux-mêmes des diamants entraînés hors des appareils. Cette
pratique a le r grand avantage [d'encourager l'honnêteté et de
diminuer les vols de diamants.
Ces derniers ont été et sont encore cependant très importants. Il
est impossible de les estimer exactement, mais il n'est certainement
pas exagéré de dire qu'à certains moments, ils ont dépassé le quart
de la production. C'est énorme quand on songe à la valeur du
diamant, même à l'état brut, au sortir de la mine.
Pour réduire ces vols, les divers Gouvernements du Cap, du
Transvaal, et de l'État libre d'Orange ont établi des lois spéciales,
d'abord pour permettre une surveillance plus active des employés
des mines et organiser une police chargée de découvrir les vols,
ensuite pour réglementer dans ces contrées le commerce des dia-
mants bruts. Il existe des lois analogues au Brésil.
Les noirs peuvent être fouillés. Mais quand une mine emploie à
elle seule 10000 noirs, il serait bien long de les fouiller tous,
d'autant plus qu'ils sont parfois fort habiles pour dissimuler les
diamants: ils les cachent dans leurs cheveux, dans leurs oreilles et
même sous leurs paupières. On en a même cité qui avalaient les
diamants ! A une certaine époque, on a établi des mesures vexa-
toires contre les noirs pour supprimer le plus possible ces vols :
pendant les heures de repos, entre deux séances consécutives de
travail, on leur enfermait les mains dans des sortes de gants en
cuir munis de cadenas. Ce procédé peu humain, et qui ne contri-
buait qu'à désunir moralement les noirs de leurs maîtres et à leur
enlever le goût du travail, a complètement disparu aujourd'hui ;
il a été remplacé par l'isolement.
Tous les noirs recrutés pour les mines de diamants s'engagent à
y rester six mois au moins. Pendant la durée de leur engagement,
ils logent dans des bâtiments qui communiquent seulement avec la
mine, non avec l'extérieur. Ces bâtiments, appelés compounds, sont
toujours très vastes. Ils sont pourvus de grands magasins où les
noirs peuvent s'approvisionner de tout ce qui leur est nécessaire et
où ils sont fort bien traités ; aussi s'y plaisent-ils généralement.
C'est dans les compounds qu'ils remettent à leur chef les diamants
qu'ils ont pu trouver, soit en brisant le minerai, soit en chargeant
les wagonets et dont ils reçoivent en échange, comme nous l'avons
dit, un tant pour cent sur leur valeur.
Les gisements d'alluvions du Val-River emploient environ 6 ooo
noirs et 1 5oo blancs (mineurs). Au total, l'industrie diamantifère,
dans les mines du Cap, n'occupe pas moins de 5 ooo blancs et
3o 000 noirs. Chaque tête de travailleur représente donc une pro-
duction annuelle de 3o grammes environ, soit i5o carats de dia-
mants. C'est évidemment très peu si l'on songe que ce poids de
matière tient facilement dans le creux de la main et que pour le
même prix on a sur le carreau de la mine environ 150 tonnes de
houille.
Jean EscARD,
Ingénieur civil.
CHEMINS DE FER
L'ATTELAGE AUTOMATIQUE DES WAGONS
par l'auto-coupleur Boirault.
(Planche VII.)
Depuis longtemps le problème de l'attelage automatique des
wagons est à l'ordre du jour dans les grandes Compagnies de che-
mins de fer, notamment en France, sans qu'une solution définitive
soit intervenue. Il y a pourtant là une question de sécurité du per-
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