PORTEFEUILLE DES CONDUCTEURS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES GARDE-MINES.
v.
1
DIX-SEPTIÈME SÉRIE. - NUMEROS 1 & 2
NOTES & DOCUMENTS
TYPE DE PONT PAR DESSOUS LE CHEMIN DE FER
POUR LE PASSAGE D'UNE ROUTE NATIONALE
(Planche n° i).
La planche n° 1 de notre 17e série, indique l'ensemble et les détails d'un type
de pont par dessous le chemin de fer, autrement dit pont rails, autrement dit
viaduc.
Quand s'entendra-t-on donc enfin sur ces dénominations diverses qui jettent
le trouble dans les esprits et finira-t-on par nommer, ainsi que nous en avons
fait ressortir les avantages, il y a longtemps déjà :
Pont, l'ouvrage qui porte une route ou un chemin;
Viaduc, l'ouvrage qui porte les rails d'un chemin de fer.
Il serait d'autant plus logique d'adopter cette dénomination bien tranchée,
entre l'ouvrage qui porte une route ou un chemin et celui qui porte un chemin
de fer, qu'il arrive fréquemment qu'à côté d'un pont pour route, jeté sur une
rivière, on est venu construire un ouvrage sur cette même rivière, mais pour un
chemin de fer.
A Asnières, près Paris, le fait se produit. La route et le chemin de fer, traver-
sent la Seine à peu de distance l'un de l'autre. Et bien quand on parle à quel-
qu'un du pont d'Asnières, votre interlocuteur vous dit généralement : lequel,
celui de la route ou celui du chemin de fer? Et alors il faut l'expliquer. Il serait
donc à désirer que tout le inonde appelât viaduc l'ouvrage qui fait traverser la
Seine au chemin de fer et pont celui qui fait traverser le même fleuve à la route.
Le type que nous présentons aujourd'hui est un type de la compagnie de l'Est,
léger et économique. Il se compose de quatre poutres intermédiaires en tôle qui
supportent les deux voies et l'entrevoie, et de deux poutres de rives, aussi en
tôle, qui supporta les trottoirs.
La double voie est en rails Vignole, reposant sur quatre longrines en bois
posées sur des entretoises en fer à double T du commerce. Un plancher de 0,07
d'épaisseur court d'une entretoise à l'autre dans toute la longueur de l'ouvrage.
Ce plancher est surmonté d'une couche de ballast peu épaisse, qui le met à
l'abri de l'incendie, que pourraient occasionner les escarbilles enflammées qui
tombent des cendriers des locomotives en marche.
Le détail estimatif qui suit, s'applique au tablier proprement dit. Nous avons
laissé de côté les maçonneries des culées, les terrassements et les ouvrages acces-
soires, qui peuvent être évalués séparément, suivant les cas.
DÉTAIL ESTIMATIF
Tôle et fer pour poutres et entretoises,
goussets, garde-corps et boulons. 12, 800k X Or,45 = 5,760f00
12@ 800k X Of,45 5,760fûO
Bois de chêne scié sur les 4 faces à vives
arêtes, posé sans assemblages, pour longrines
et garde-grèves. 3, 344 X 160,00 = 535,04
Bois de sapin scié sur 4 faces à vives arêtes,
posé sans assemblage, pour plancher. 2, 734 X 119,00 = 345,35
Peinture des fers à trois couches, dont
une au minium 300m200 x 0 ,95 = 285,00
Goudronnage à deux couches des bois 190, 00 X 0 ,30 = 57,00
Soit en chiffre rond 7,000f00 6,962'39
La distance entre les culées, étant de 8m,00 et la largeur entre les garde-corps
de 8m,OO, la surface utile du tablier est donc de 8m,00 X 8m,00 = 64m2.
D'où le prix de revient d mètre quarré sera de 7000 = 109f ,37.
Soit 110',00.
FERMETURES HYDRAULIQUES SIPHONNANTES
DES BOUCHES D'ÉGOUTS
(Planches nos 2 et 3)
Personne n'ignore aujourd'hui quel est le moyen le plus efficace à employer
pour assainir une ville. Chacun sait qu'il consiste à établir un réseau d'égouts
desservant les rues en recevant souterrainement, avec quelques immondices
matérielles, toutes les impuretés entraînées par une grande quantité d'eau.
L'abondance de l'eau fait sentir son influence salutaire même sur les matières
organiques un peu grosses que ce liquide ne peut entraîner, car un lavage fréquent
rend imperceptible l'odeur que dégagent les décompositions ralenties. On ne
saurait assez dire les trésors d'hygiène qui résultent de la prodigalité des eaux
claires et saines dans les cités populeuses. C'est à l'aide des égouts que ces eaux
travaillent, par la gravitation, à l'enlèvement des matières qui sont en sus-
pension ou qui roulent sur les radiers. Les impuretés sont portées au loin et
données, suivant des circonstances locales, au fleuve, à la terre ou à la mer. Le
nettoyage que l'eau est impuissante à faire, c'est la main de l'homme qui doit
l'effectuer; d'où la nécessité d'un air respirable dans les galeries de grandes
dimensions. La question de ventilation nous intéresse spécialement ici, puisque
nous nous occupons des bouches par où l'égout respire. Il est certain que si l'on
voulait obturer par siphonnement toutes les bouches d'égout il faudrait étudier
un système spécial d'aération, attendu que les petits trous des tampons en fonte
et même l'ouverture momentanée des trous d'hommes appelés regards seraient
absolument insuffisants. Après quoi, il faut reconnaître que plus une galerie est
infecte plus les égoutiers ont besoin de ventilation et plus aussi les habitants voi-
sins des bouches souhaitent qu'elles soit obturées; de là une complication. D'un
côté, on ne peut sacrifier les contribuables au personnel de l'assainissement, de
l'autre, on ne saurait non plus se montrer inhumain envers ce dernier; il faut
donc faire de la conciliation.
Disons en passant qu'une ville bien drainée possède un'haut degré de salu-
brité si elle dispose d'un mètre cube d'eau claire par jour et par habitant, Glas-
cow distribue 160 litres; Metz donne 470 litres; Philadelphie, 400 litres; Rome,
1100 litres; Washington, 4300 litres; Constantinople, 20 litres; Londres, 150 li-
tres; Paris, 230 litres avec augmentation projetée.
En raison de l'insuffisance des eaux dans la plupart des grandes villes, il existe
nécessairement des points où les émanations sortant des égouts sont, sinon abso-
lument malsaines, au moins extrêmement désagréables et même très préjudicia-
bles dans un grand nombre de cas. Ainsi, des magasins situés dans le voisinage
de certaines bouches voient leur clientèle diminuer à cause des mauvaises
odeurs qui proviennent de ces ouvertures ; pour la même raison, des proprié-
taires ont perdu leurs meilleurs locataires; il y a des quartiers dans Paris où le
public urbain formule des plaintes amères alors qu'il s'agit d'émanations à peine
perceptibles. Parfois l'ennui de savoir près de soi une ouverture béante d'égout
indispose plus qu'une infection réelle d'une autre provenance, et d'ailleurs
l'odeur fade des moisissures que l'humidité enfante dans l'ombre des souterrains
est très suffisante pour incommoder sérieusement les personnes d'un tempéra-
ment délicat. Quoi qu'il soit de ces faits, il est très naturel de tenir compte, dans
la limite du possible, des désagréments évidents ou même des simples répu-
gnances légitimes.
Nous avons eu souvent à étudier dans nos services des questions de ce genre,
toujours très complexes. Des essais de siphonnements plus ou moins satisfai-
sants, que nous décrirons, nous ont amenés à l'application que nous allons indi-
quer. Donnons d'abord l'énoncé des conditions à remplir sous le climat do
Paris :
Établir un appareil siphonnant pour bouche d'égout qui soit près de la bavette,
afin de se trouver sous la main du balayeur de la voie publique, ce qui rend
le nettoyage commode.
Pouvoir enlever l'appareil à volonté, sans effort, pour ventiler l'égout selon le
besoin, et donner de l'air respirable aux hommes du service de l'assainissement
des galeries.
Faire disparaître facilement l'appareil qui produit le siphonnement, sans
démontage coûteux, sans transport, en un mot, sans dérangement appréciable,
PORTEFEUILLE DES CONDUCTEURS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES GARDE-MINES.
1
v.
1
DIX-SEPTIÈME SÉRIE. - NUMEROS 1 & 2
NOTES & DOCUMENTS
TYPE DE PONT PAR DESSOUS LE CHEMIN DE FER
POUR LE PASSAGE D'UNE ROUTE NATIONALE
(Planche n° i).
La planche n° 1 de notre 17e série, indique l'ensemble et les détails d'un type
de pont par dessous le chemin de fer, autrement dit pont rails, autrement dit
viaduc.
Quand s'entendra-t-on donc enfin sur ces dénominations diverses qui jettent
le trouble dans les esprits et finira-t-on par nommer, ainsi que nous en avons
fait ressortir les avantages, il y a longtemps déjà :
Pont, l'ouvrage qui porte une route ou un chemin;
Viaduc, l'ouvrage qui porte les rails d'un chemin de fer.
Il serait d'autant plus logique d'adopter cette dénomination bien tranchée,
entre l'ouvrage qui porte une route ou un chemin et celui qui porte un chemin
de fer, qu'il arrive fréquemment qu'à côté d'un pont pour route, jeté sur une
rivière, on est venu construire un ouvrage sur cette même rivière, mais pour un
chemin de fer.
A Asnières, près Paris, le fait se produit. La route et le chemin de fer, traver-
sent la Seine à peu de distance l'un de l'autre. Et bien quand on parle à quel-
qu'un du pont d'Asnières, votre interlocuteur vous dit généralement : lequel,
celui de la route ou celui du chemin de fer? Et alors il faut l'expliquer. Il serait
donc à désirer que tout le inonde appelât viaduc l'ouvrage qui fait traverser la
Seine au chemin de fer et pont celui qui fait traverser le même fleuve à la route.
Le type que nous présentons aujourd'hui est un type de la compagnie de l'Est,
léger et économique. Il se compose de quatre poutres intermédiaires en tôle qui
supportent les deux voies et l'entrevoie, et de deux poutres de rives, aussi en
tôle, qui supporta les trottoirs.
La double voie est en rails Vignole, reposant sur quatre longrines en bois
posées sur des entretoises en fer à double T du commerce. Un plancher de 0,07
d'épaisseur court d'une entretoise à l'autre dans toute la longueur de l'ouvrage.
Ce plancher est surmonté d'une couche de ballast peu épaisse, qui le met à
l'abri de l'incendie, que pourraient occasionner les escarbilles enflammées qui
tombent des cendriers des locomotives en marche.
Le détail estimatif qui suit, s'applique au tablier proprement dit. Nous avons
laissé de côté les maçonneries des culées, les terrassements et les ouvrages acces-
soires, qui peuvent être évalués séparément, suivant les cas.
DÉTAIL ESTIMATIF
Tôle et fer pour poutres et entretoises,
goussets, garde-corps et boulons. 12, 800k X Or,45 = 5,760f00
12@ 800k X Of,45 5,760fûO
Bois de chêne scié sur les 4 faces à vives
arêtes, posé sans assemblages, pour longrines
et garde-grèves. 3, 344 X 160,00 = 535,04
Bois de sapin scié sur 4 faces à vives arêtes,
posé sans assemblage, pour plancher. 2, 734 X 119,00 = 345,35
Peinture des fers à trois couches, dont
une au minium 300m200 x 0 ,95 = 285,00
Goudronnage à deux couches des bois 190, 00 X 0 ,30 = 57,00
Soit en chiffre rond 7,000f00 6,962'39
La distance entre les culées, étant de 8m,00 et la largeur entre les garde-corps
de 8m,OO, la surface utile du tablier est donc de 8m,00 X 8m,00 = 64m2.
D'où le prix de revient d mètre quarré sera de 7000 = 109f ,37.
Soit 110',00.
FERMETURES HYDRAULIQUES SIPHONNANTES
DES BOUCHES D'ÉGOUTS
(Planches nos 2 et 3)
Personne n'ignore aujourd'hui quel est le moyen le plus efficace à employer
pour assainir une ville. Chacun sait qu'il consiste à établir un réseau d'égouts
desservant les rues en recevant souterrainement, avec quelques immondices
matérielles, toutes les impuretés entraînées par une grande quantité d'eau.
L'abondance de l'eau fait sentir son influence salutaire même sur les matières
organiques un peu grosses que ce liquide ne peut entraîner, car un lavage fréquent
rend imperceptible l'odeur que dégagent les décompositions ralenties. On ne
saurait assez dire les trésors d'hygiène qui résultent de la prodigalité des eaux
claires et saines dans les cités populeuses. C'est à l'aide des égouts que ces eaux
travaillent, par la gravitation, à l'enlèvement des matières qui sont en sus-
pension ou qui roulent sur les radiers. Les impuretés sont portées au loin et
données, suivant des circonstances locales, au fleuve, à la terre ou à la mer. Le
nettoyage que l'eau est impuissante à faire, c'est la main de l'homme qui doit
l'effectuer; d'où la nécessité d'un air respirable dans les galeries de grandes
dimensions. La question de ventilation nous intéresse spécialement ici, puisque
nous nous occupons des bouches par où l'égout respire. Il est certain que si l'on
voulait obturer par siphonnement toutes les bouches d'égout il faudrait étudier
un système spécial d'aération, attendu que les petits trous des tampons en fonte
et même l'ouverture momentanée des trous d'hommes appelés regards seraient
absolument insuffisants. Après quoi, il faut reconnaître que plus une galerie est
infecte plus les égoutiers ont besoin de ventilation et plus aussi les habitants voi-
sins des bouches souhaitent qu'elles soit obturées; de là une complication. D'un
côté, on ne peut sacrifier les contribuables au personnel de l'assainissement, de
l'autre, on ne saurait non plus se montrer inhumain envers ce dernier; il faut
donc faire de la conciliation.
Disons en passant qu'une ville bien drainée possède un'haut degré de salu-
brité si elle dispose d'un mètre cube d'eau claire par jour et par habitant, Glas-
cow distribue 160 litres; Metz donne 470 litres; Philadelphie, 400 litres; Rome,
1100 litres; Washington, 4300 litres; Constantinople, 20 litres; Londres, 150 li-
tres; Paris, 230 litres avec augmentation projetée.
En raison de l'insuffisance des eaux dans la plupart des grandes villes, il existe
nécessairement des points où les émanations sortant des égouts sont, sinon abso-
lument malsaines, au moins extrêmement désagréables et même très préjudicia-
bles dans un grand nombre de cas. Ainsi, des magasins situés dans le voisinage
de certaines bouches voient leur clientèle diminuer à cause des mauvaises
odeurs qui proviennent de ces ouvertures ; pour la même raison, des proprié-
taires ont perdu leurs meilleurs locataires; il y a des quartiers dans Paris où le
public urbain formule des plaintes amères alors qu'il s'agit d'émanations à peine
perceptibles. Parfois l'ennui de savoir près de soi une ouverture béante d'égout
indispose plus qu'une infection réelle d'une autre provenance, et d'ailleurs
l'odeur fade des moisissures que l'humidité enfante dans l'ombre des souterrains
est très suffisante pour incommoder sérieusement les personnes d'un tempéra-
ment délicat. Quoi qu'il soit de ces faits, il est très naturel de tenir compte, dans
la limite du possible, des désagréments évidents ou même des simples répu-
gnances légitimes.
Nous avons eu souvent à étudier dans nos services des questions de ce genre,
toujours très complexes. Des essais de siphonnements plus ou moins satisfai-
sants, que nous décrirons, nous ont amenés à l'application que nous allons indi-
quer. Donnons d'abord l'énoncé des conditions à remplir sous le climat do
Paris :
Établir un appareil siphonnant pour bouche d'égout qui soit près de la bavette,
afin de se trouver sous la main du balayeur de la voie publique, ce qui rend
le nettoyage commode.
Pouvoir enlever l'appareil à volonté, sans effort, pour ventiler l'égout selon le
besoin, et donner de l'air respirable aux hommes du service de l'assainissement
des galeries.
Faire disparaître facilement l'appareil qui produit le siphonnement, sans
démontage coûteux, sans transport, en un mot, sans dérangement appréciable,
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