Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-51248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
JOURNAL DES FEMMES.
N" I.- ANVIER 1846.
LES MÉMOIRES D'UN SYLPHE.
(Suite.) Sylphe inconnu parmi les fleurs couché, Sous une feuille invisible et timide, J'aime à rester caché.
CHARLES DOVALLE. (Le Sylphe.)
CHAPITRE IV.
Maladie et Convalescence.
Le lendemain de cette fatale soirée, le jeune officier était à l'agonie. Le bandage de sa poitrine, mal mis par le domestique, avait amené, en se détachant, une violente hémorrhagie. Cette hé- morrhagie laissa le pauvre blessé pâle et froid comme un cada- vre. Effrayée de la responsabilité de cette mort qui paraissait si imminente, Mrae de Glamières n'hésita plus et fit appeler en toute hâte l'unique médecin du village, le docteur Héman. C'était un brave homme que le docteur. Depuis l'arrivée de Constance au château de la Fontaine, il l'avait prise dans une affection telle, qu'il lui consacrait tous les instants qu'il pouvait dérober à ses malades. Malheureusement pour la jeune châtelaine, ces mo- ments étaient fort courts.
Veuf depuis plusieurs années, M. Héman, dans un âge voisin de la vieillesse, se trouvait en quelque sorte seul au monde, car il était né sur une terre étrangère, et n'avait point d'enfant. La bonté, la douceur, les grâces touchantes de Mme de Glamières lui rappelaient sa fille morte subitement à seize ans, la veille de son mariage avec un homme qu'elle aimait.
Auprès de la jeune épouse du comte, le bon' docteur ne se
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