Titre : Le Parnasse : organe des concours littéraires de Paris
Éditeur : F. Javaux (Paris)
Éditeur : A. ChériéA. Chérié (Paris)
Date d'édition : 1884-12-15
Contributeur : Gantés, Fernand de. Directeur de publication
Contributeur : Berry, Georges (1851-1915). Directeur de publication
Contributeur : Picard, Germain (1836-1900). Directeur de publication
Contributeur : Chérié, Alfred. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429285z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1608 Nombre total de vues : 1608
Description : 15 décembre 1884 15 décembre 1884
Description : 1884/12/15 (A8,N91). 1884/12/15 (A8,N91).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6485406s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-YE-3
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
8e Année. N 91.
15 Décembre 1884.
LE PARNASSE
PGANE DES CONCOURS LITTERAIRES
PARAISSANT LE I" ET LE 16 DE CHAQUE MOIS
Avec BULLETIN MUSICAL supplémentaire.
Rédaction et Administration, PARIS, 40 RUE HALLE.
Directeur : A. CHÉRIÉ.
Rédacteur en chef : F.-E. ADAM.
Abonnement partant du 1er de chaque
mois : 12 francs par an.
Membres du Comité des Concours : FRANÇOIS COPPÉE. - HENRI DE BORNIER. - ARSÈNE HOUSSAYE. - AURÉLIEN SCHOLL.
EUGÈNE MANUEL. - ALFRED DES ESSARTS GERMAIN PICARD - ALBERT MÉRAT -' BERTOL-GRAIVIL
P. R. DU COSTAL - AUGUSTE GÉNÉRÈS -- LOUIS TIERCELIN F.-E. ADAM - THÉODORE MAUER - BERNARD GAUSSERON.
POÉSIES DES JMEMBRES DU ÇOMITÉ
PETITE HISTOIRE DE HOLLANDE
RACONTÉE PAR UN FRANÇAIS
1 (1)
Peuple des Hollandais ! O peuple ptiilanthrope
Dont le nom retentit,
A te voir en un coin de la carte d'Europe,
On te croirait petit.
Par son travail tenace et ses longues sagesses,
Par sa fiévreuse ardeur,
La Hollande, amassant de puissantes richesses,
A conquis sa grandeur.
Sous l'effort de*la mer, le sol ouvert se creuse,
Les flots sont dévoyés ;
Les terres qu'envahit la terrible tueuse
Se couvrent de noyés.
La lutte pour la vie et les labeurs d'Hercule
Commencent. Quels combats !
Siècle à siècle ; l'homme est vainqueur ; la mer recule
Devant les Pays-Bas.
Puis ce fut l'étranger, la guerre et ses colères.
O ! rudes défenseurs,
Levez-vous ! Gros bourgeois aux gloires séculaires,
Sus aux envahisseurs !
Appelez au secours! la mer est réveillée
Pour l'inondation.
< Car l'ennemie ancienne, aujourd'hui l'alliée,
Sauve la nation.
Les citoyens-héros, dans leur froideur sensée,
Reprennent leurs travaux.
Et décrètent, donnant l'essor à la pensée :
« Soyez libres, cerveaux ! »
Chez vous les grands penseurs élisent domicile,
Laborieux rûcher,
Où l'homme parle, écrit, couvert du droit d asile,
Sans craindre le bûcher !
- I. Pendant une tournée de conférences poétiques faites récemment
en Hollande, le poète a voulu consacrer quelques strophes à la lutte
de cette énergique nation contre ses deux envahisseurs implacables :
la mer et Y étranger. Ajoutez à cela que la Hollande a, la première,
arboré le drapeau de la pensée libre et vous aurez toute son histoire
dans le passé.
Votre langue proscrit l'ignoble mot : proscrire.
Jusqu'aux murs des palais,
L'art familier vient faire éclater le franc rire
Du bon vieux Rabelais !
Quels peintres! quels marins ! quels savants ! Terre brave !
Devant Franz Halz, Rembrandt,
Ostade et Yan-der-Helst, Tromp, Ruyter, Boerhaave.
Je vais me découvrant.
Je salue avant tout l'idéal fanatisme,
L'indomptable fierté
Qui fait, noble patrie au grand patriotisme,
Vivre la Liberté !
Il (2)
C'était un temps d'horreur pour le peuple de France :
Le grand vaincu semblait frappé mortellement ;
Et l'Europe écoutait. - Sur notre écroulement
Planait un chant de guerre et de désespérance !
La Hollande vibrante eut cette irrévérence
D'admirer le mourant au màle râlement :
« Gloire aux Français !. » Pendant un tonnant roulement,
Le Chancelier de fer lança sa remontrance.
La France moribonde est maintenant debout,
Et vivante. Elle garde un souvenir qui bout.
Peuple ami ! notre cœur est traîné sur la claie
Par le passé, sanglant et sombre tourmenteur ;
Mais l'avenir qui souffle, en fermant notre plaie,
Nous répète ton cri d'espoir consolateur 1
Paul R. DU COSTAL.
POÉSIES DES MEMBRES D'fIONNEU
LA JUNGFRAU
A mon ami Gustave Le Cointe.
Je la voyais, lointaine, au fond de la vallée,
Plongeant dans le ciel bleu sa cime immaculée,
2. Ce sonnet fait allusion aux représentations comminatoires faites
aux Pays-Bas qui avaient manifesté trop haut, en 1870-1871, leur
sympathie généreuse pour la France vaincue. (Voir le livre de
M. Moritz-Bush, secrétaire particulier de M. de Bismarck.)
Le Poète considère comme inoubliable ce trait d'une courageuse et
dangereuse amitié.
15 Décembre 1884.
LE PARNASSE
PGANE DES CONCOURS LITTERAIRES
PARAISSANT LE I" ET LE 16 DE CHAQUE MOIS
Avec BULLETIN MUSICAL supplémentaire.
Rédaction et Administration, PARIS, 40 RUE HALLE.
Directeur : A. CHÉRIÉ.
Rédacteur en chef : F.-E. ADAM.
Abonnement partant du 1er de chaque
mois : 12 francs par an.
Membres du Comité des Concours : FRANÇOIS COPPÉE. - HENRI DE BORNIER. - ARSÈNE HOUSSAYE. - AURÉLIEN SCHOLL.
EUGÈNE MANUEL. - ALFRED DES ESSARTS GERMAIN PICARD - ALBERT MÉRAT -' BERTOL-GRAIVIL
P. R. DU COSTAL - AUGUSTE GÉNÉRÈS -- LOUIS TIERCELIN F.-E. ADAM - THÉODORE MAUER - BERNARD GAUSSERON.
POÉSIES DES JMEMBRES DU ÇOMITÉ
PETITE HISTOIRE DE HOLLANDE
RACONTÉE PAR UN FRANÇAIS
1 (1)
Peuple des Hollandais ! O peuple ptiilanthrope
Dont le nom retentit,
A te voir en un coin de la carte d'Europe,
On te croirait petit.
Par son travail tenace et ses longues sagesses,
Par sa fiévreuse ardeur,
La Hollande, amassant de puissantes richesses,
A conquis sa grandeur.
Sous l'effort de*la mer, le sol ouvert se creuse,
Les flots sont dévoyés ;
Les terres qu'envahit la terrible tueuse
Se couvrent de noyés.
La lutte pour la vie et les labeurs d'Hercule
Commencent. Quels combats !
Siècle à siècle ; l'homme est vainqueur ; la mer recule
Devant les Pays-Bas.
Puis ce fut l'étranger, la guerre et ses colères.
O ! rudes défenseurs,
Levez-vous ! Gros bourgeois aux gloires séculaires,
Sus aux envahisseurs !
Appelez au secours! la mer est réveillée
Pour l'inondation.
< Car l'ennemie ancienne, aujourd'hui l'alliée,
Sauve la nation.
Les citoyens-héros, dans leur froideur sensée,
Reprennent leurs travaux.
Et décrètent, donnant l'essor à la pensée :
« Soyez libres, cerveaux ! »
Chez vous les grands penseurs élisent domicile,
Laborieux rûcher,
Où l'homme parle, écrit, couvert du droit d asile,
Sans craindre le bûcher !
- I. Pendant une tournée de conférences poétiques faites récemment
en Hollande, le poète a voulu consacrer quelques strophes à la lutte
de cette énergique nation contre ses deux envahisseurs implacables :
la mer et Y étranger. Ajoutez à cela que la Hollande a, la première,
arboré le drapeau de la pensée libre et vous aurez toute son histoire
dans le passé.
Votre langue proscrit l'ignoble mot : proscrire.
Jusqu'aux murs des palais,
L'art familier vient faire éclater le franc rire
Du bon vieux Rabelais !
Quels peintres! quels marins ! quels savants ! Terre brave !
Devant Franz Halz, Rembrandt,
Ostade et Yan-der-Helst, Tromp, Ruyter, Boerhaave.
Je vais me découvrant.
Je salue avant tout l'idéal fanatisme,
L'indomptable fierté
Qui fait, noble patrie au grand patriotisme,
Vivre la Liberté !
Il (2)
C'était un temps d'horreur pour le peuple de France :
Le grand vaincu semblait frappé mortellement ;
Et l'Europe écoutait. - Sur notre écroulement
Planait un chant de guerre et de désespérance !
La Hollande vibrante eut cette irrévérence
D'admirer le mourant au màle râlement :
« Gloire aux Français !. » Pendant un tonnant roulement,
Le Chancelier de fer lança sa remontrance.
La France moribonde est maintenant debout,
Et vivante. Elle garde un souvenir qui bout.
Peuple ami ! notre cœur est traîné sur la claie
Par le passé, sanglant et sombre tourmenteur ;
Mais l'avenir qui souffle, en fermant notre plaie,
Nous répète ton cri d'espoir consolateur 1
Paul R. DU COSTAL.
POÉSIES DES MEMBRES D'fIONNEU
LA JUNGFRAU
A mon ami Gustave Le Cointe.
Je la voyais, lointaine, au fond de la vallée,
Plongeant dans le ciel bleu sa cime immaculée,
2. Ce sonnet fait allusion aux représentations comminatoires faites
aux Pays-Bas qui avaient manifesté trop haut, en 1870-1871, leur
sympathie généreuse pour la France vaincue. (Voir le livre de
M. Moritz-Bush, secrétaire particulier de M. de Bismarck.)
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